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Objectifs du cours :
Le brasage est une technique très ancienne (bijouterie), qui est devenue une
technique industrielle avec l'apparition :
de sources de chauffage permettant d'obtenir des températures élevées,
d'alliage d'apport performants,
des flux décapants.
C'est un moyen d'assemblage performant pouvant se substituer aux autres
méthodes (rivetage, collage, soudage), à condition :
de respecter ses règles de conception et de mise en oeuvre,
de connaître ses limites.
Le but de ce cours est de fournir les éléments de base pour la conception et la
mise en oeuvre d'un joint brasé.
Prérequis :
Aucun prérequis
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16/08/07
SOMMAIRE
Principe du brasage p. 3
Définition du brasage p. 3
Mise en oeuvre du brasage p. 5
Paramètres du brasage p. 7
Choix du brasage p. 8
Théorie du brasage p. 10
Formation du joint brasé p. 10
Liaison alliage - substrat p. 14
Diffusion p. 15
Préparation des joints brasés p. 17
Conception des joints brasés p. 17
Positionnement des pièces p. 22
Opérations pré et post-opératoires p. 24
Caractéristiques des joints brasés P. 26
Déformation des pièces p. 26
Défauts métallurgiques p. 29
Défauts géométriques p. 31
Contrôle et essais des joints brasés P. 33
Généralités p. 33
Contrôles avant brasage p. 33
Contrôles pendant brasage p. 40
Contrôles après brasage p. 40
Produits utilisés en brasage P. 42
Alliages d'apport p. 42
Flux et atmosphères p. 45
Choix des produits de brasage p. 46
1 PRINCIPE DU BRASAGE
Le brasage est une technique très ancienne (bijouterie), qui est devenue une technique
industrielle avec l'apparition :
de sources de chauffage permettant d'obtenir des températures élevées,
d'alliages d'apport performants,
des flux décapants.
C'est un moyen d'assemblage performant pouvant se substituer aux autres méthodes
(rivetage, collage, soudage), à condition :
de respecter ses règles de conception et de mise en oeuvre,
de connaître ses limites.
On parle de brasage fort quand le joint, en général pelliculaire est obtenu avec un métal
d'apport dont la température de fusion est supérieure à 450°C. Dans le cas contraire
(Tf < 450°C), on parle de brasage tendre.
Le soudo-brasage est une opération de brasage fort dans laquelle l'assemblage est obtenu de
proche en proche par un mode opératoire analogue à celui du soudage par fusion.
Définition du brasage
FIGURE 2
Phase de brasage
FIGURE 3
Lors du brasage, la liaison entre les matériaux en présence peut s'expliquer suivant différentes
théories complémentaires :
accrochage mécanique lorsque les surfaces présentent des porosités ou des aspérités,
liaisons métalliques pour les métaux,
diffusion réciproque entre les matériaux.
Type de joints
FIGURE 4
Type de ruptures
FIGURE 5
Propriétés recherchées
Le brasage permet la réalisation d'assemblage présentant des propriétés spécifiques :
Intégrité des éléments
Le brasage n'entraîne ni perforation des pièces (rivetage,...), ni déformation
importante (soudage), ni fort dommage métallurgique (soudage).
Amélioration de la tenue à la fatigue
Continuité électrique
Réalisation de joints étanches
Formes et dimensions
Le brasage permet la réalisation des assemblages suivants :
Recouvrement
Encastrement
Impératifs économiques
Au niveau économique, le brasage permet :
Une réduction du coût de fabrication.
Cette réduction est obtenue par :
une simplification de la conception des pièces,
la suppression de certains usinages de précisions,
une mise en oeuvre rapide et automatisable,
une diminution du coût de la main d’œuvre.
Une reproductibilité satisfaisante permettant la fabrication en série.
La possibilité de réaliser plusieurs brasures en une seule opération et de combiner
brasage et traitements thermiques.
L'amélioration de l'esthétique par suppression des points de soudure, des têtes de
rivets, des déformations,...
1.4.2 Limites du brasage
Les limites du brasage sont les suivantes :
Propriétés recherchées
Le brasage n'est pas utilisable pour les conditions de services suivantes :
isolation électrique ou thermique nécessaire,
assemblage démontable.
Le démontage est toujours possible par chauffage du joint, mais il est fortement
déconseillé.
Types de joint
Les joints entraînant des surfaces de brasage trop faibles sont à éviter :
Assemblage en bout ou en angle
Pièces déformables
Impératifs de production
L'utilisation du brasage peut être limité par les considérations suivantes :
mise en position des pièces précise,
préparation des surfaces avant et après brasage,
risque de toxicité.
2 THEORIE DU BRASAGE
La connaissance des mécanismes fondamentaux régissant le brasage est importante car elle
permet :
de maîtriser la réussite ou non d'une opération de brasage,
de comprendre l'influence des paramètres du brasage.
Lors du brasage, la liaison entre les matériaux en présence peut s'expliquer suivant différentes
théories complémentaires :
accrochage mécanique lorsque les surfaces présentent des porosités, des aspérités,
liaisons métalliques pour les métaux,
diffusion réciproque entre les matériaux.
Brasage
FIGURE 6
2.1.1 Mouillabilité
Lors du brasage, trois phases sont en présence :
la phase solide représentée par la pièce à braser,
la phase liquide constituée par l'alliage en fusion,
la phase vapeur ou l'atmosphère de brasage.
Les interactions moléculaires entre ces phases prises deux à deux sont les tensions
superficielles appelées :
γsl pour la phase solide-liquide,
γlv pour la phase liquide-vapeur,
γsv pour la phase solide-vapeur.
γlv Energie superficielle du liquide ou tension superficielle
Elle caractérise l'aptitude qu'à la surface d'un liquide à prendre la plus petite valeur
possible dans un milieu donné. Elle caractérise également la cohésion du liquide puisqu'il
faut vaincre les forces de cohésion internes de celui-ci pour accroître cette surface.
Mécaniquement, elle s'exprime comme une force s'opposant à un accroissement de
surface et rapportée à l'unité de longueur. L'unité utilisée est le N/m.
γsv Energie de surface du solide
Elle représente la quantité de travail qu'il a fallu dépenser pour créer ladite surface
(travail correspondant à la rupture des liaisons atomiques), la température et la pression
étant constantes.
Elle s'exprime en J/m2 (unité différente, mais même dimension).
L'équilibre entre les forces inter-phase se concrétise par la formation d'un ménisque
(figure 7) et se traduit par la formule de Young :
γsv + γsl + γlv = 0
L'angle θ formé par la surface du solide et du liquide à leur point extrême de contact est l'angle
de mouillage.
La projection verticale des forces s'écrit :
γsv - γsl - γlv.cos θ = 0
d'où :
cos θ = (γsv - γsl) / γlv
Ménisque
FIGURE 7
Différentes méthodes sont utilisées pour déterminer la mouillabilité. Toutes donne des
indications en fonction des quatre paramètres fondamentaux :
l'alliage d'apport,
le flux,
la température de l'alliage,
le temps de brasage.
2.1.2 Coefficient d'étalement
On peut caractériser le pouvoir mouillant d'un alliage en provoquant l'étalement de l'alliage
d'apport (figure 8) sur un substrat plan dans des conditions bien définies.
Le coefficient d'étalement δls (Pression et température constante) du liquide sur la surface
solide est déterminé par :
δls = γsv - γsl - γlv
Si δls > 0, le liquide s'étalera spontanément. Si δls < 0, le liquide ne s'étalera pas.
Etalement de la goutte
FIGURE 8
2.1.3 Mouillabilité
L'énergie d'attraction entre les diverses phases en équilibre détermine l'énergie d'adhésion.
Wad = γsv + γlv - γsl
Wad = γlv (1 + cos θ)
L'énergie d'adhésion à l'interface alliage liquide / substrat peut être considéré comme étant
l'énergie nécessaire pour séparer les deux phases.
Remontée capillaire
FIGURE 9
Liaison métallique
FIGURE 10
Accrochage mécanique
FIGURE 11
2.3 Diffusion
2.3.1 Phénomène de diffusion
Le brasage s'accompagne, le plus souvent, d'un phénomène de diffusion de l'alliage d'apport
dans le métal de base et surtout du métal dans l'alliage d'apport. Ce phénomène se traduire
par la formation d'un nouvel alliage : l'alliage de liaison (figure 12).
La formation d'un alliage de liaison peut, suivant le cas, se traduire par :
une amélioration des caractéristiques mécaniques du joint (brasage-diffusion des
alliages de titane, par exemple),
une augmentation du point de fusion de l'alliage de liaison par rapport à l'alliage
d'apport.
Mais, aussi par :
une diminution du mouillage de l'alliage de liaison avec pénétration incomplète dans le
joint,
une fragilité du joint par formation de composés définis fragile (brasage longue durée
du cuivre avec l'étain, par exemple).
Diffusion
FIGURE 12
La cinétique de formation de cet alliage de liaison est donnée par les lois de Fick. L'épaisseur
de diffusion est donnée par la loi approchée :
x= α D.t
avec :
D coefficient de diffusion (cm2/s) fonction de :
o l'élément diffusant,
o de la température.
t temps de diffusion (s)
Couche de liaison
FIGURE 13
2.3.2 Brasage-diffusion
Ce phénomène est recherché dans le cas du brasage-diffusion (figure 14) et comprend :
la dilution du métal de base
Les atomes du métal de base diffusent dans l'alliage d'apport en créant un alliage de
liaison à point de fusion plus élevée.
la solidification isotherme
La concentration de l'alliage d'apport évolue par diffusion ainsi que son point de fusion.
On assiste alors à une solidification de l'alliage de liaison jusqu'au centre du joint.
l'homogénéisation en phase solide
On assiste à une homogénéisation de la composition du joint par diffusion en phase
solide.
Brasage-diffusion
FIGURE 14
Joints brasés
FIGURE 16
Joints d'angle
FIGURE 18
Joints agrafés
FIGURE 20
Parcours
FIGURE 22
Jeu et chanfreins
FIGURE 23
Events
FIGURE 24
Détermination du jeu
FIGURE 25
Tb
Jb = J0 1+ ∫ α .dT
T0
En prenant un coefficient de dilatation moyen α :
Jb = J0 + α (Tb - T0)
De même :
Jb = J0 + (Tb - T0) (α1r1 - α2r2)
On constate que :
si α1r1 > α2r2 le jeu augmente et peut devenir excessif au cours du chauffage,
si α1r1 < α2r2 le jeu diminue et peut devenir insuffisant au cours du chauffage. Au cours
du refroidissement l'a subit un allongement avec risque de rupture
Le deuxième cas étant plus critique, on a intérêt à situer le matériau le plus dilatable à
l'extérieur de l'assemblage.
3.2.2 Positionnement – montage
Le positionnement des pièces en cours de brasage peut être réalisé :
par un auto-positionnement des pièces faisant appel (Figure 26) :
à la gravité et à un centrage,
à une fixation par expansion,
à une fixation par rivetage,
à une fixation par agrafage,
à une fixation par sertissage.
par l'utilisation de montages de brasage (Figure 27).
Auto-positionnement
FIGURE 26
Décapage
Le décapage a pour but :
de modifier la rugosité des supports (décapage mécanique),
d'éliminer couches d'oxydes adhérentes.
Les moyens utilisés sont les suivants :
décapage mécanique
On trouve dans cette catégorie :
le brossage et le meulage manuel,
le grenaillage, le sablage.
décapage chimique
décapage électrolytique
décapage aux ultrasons
3.3.2 Elimination des flux
Il est indispensable d'éliminer les résidus des flux de protection afin d'éviter une corrosion
ultérieure de la pièce. Les résidus se présentent le plus souvent sous la forme d'une couche
vitrifiée d'autant plus adhérente que le flux est chargé d'oxydes.
Les résidus sont éliminés :
par choc thermiques,
par décapage mécanique,
par décapage chimique.
Les divers défauts dans les assemblages brasés ont des formes et des postions très diverses.
Pour ces raisons, ils existent plusieurs classifications possibles des défauts dans les
assemblages brasés. Dans ce qui suit nous donnons la description de quelques défauts, il ne
s'agit pas d'une liste exhaustive.
Assemblage hétérogène
FIGURE 28
La présence de contraintes résiduelles dans les assemblages brasés peut se traduite par les
effets suivants :
déformation de l'assemblage soit après brasage, soit après libération des contraintes.
La figure 31 montre un exemple de déformation d'une lame acier-carbure après
brasage, les tableaux 1 et 2 donnant les propriétés des matériaux et les résultats de
calcul..
risque de fissuration dans les pièces sollicitées en traction.
Contraintes et déformations
Epaisseur Contraintes Contraintes Contraintes Flèche
du joint dans le carbure dans l'acier dans l'alliage
(mm) (MPa) (MPa) (MPa) (mm)
0,1 465 > Re 8,5
0,15 563 428 205 3,12
0,2 523 385 201 2,14
0,25 523 357 201 2,12
Contraintes et déformation
Lame de cisaille longueur 400 mm
TABLEAU 2
Les éléments possédant une tension de vapeur élevée, comme le zinc ou le cadmium ne
peuvent entrer dans la composition de l'alliage d'apport dans le cas du brasage sous vide. En
effet, dans ce cas là, on assisterait à la vaporisation de ces éléments avec pour conséquences:
la formation de vapeurs métalliques nocives,
la pollution du vide,
la perte de ces éléments.
4.2.2 Fragilisation des substrats
4.2.2.1 Traitements thermiques du substrat
Le substrat subit au moment du brasage un cycle thermique qui peut entraîner suivant le cas :
un durcissement du matériau avec risque de tapures (cas des aciers faiblement alliés
avec refroidissement rapide),
un adoucissement par revenu des matériaux durcis (aciers trempés par exemple), soit
par recristallisation des matériaux écrouis (tube en cuivre par exemple).
Dans les deux cas, le brasage introduit une hétérogénéité de structure dont il faut tenir
compte. Cet inconvénient peut être limité par :
un cycle thermique optimisé (température de brasage et vitesse de refroidissement),
un traitement post-brasage.
4.2.2.2 Fragilisation par l'hydrogène
L'absorption, lors du brasage d''hydrogène peut provoquer chez certains matériaux (cuivre
électrolytique, argent, palladium) non désoxydés une réduction des oxydes. La vapeur d'eau
résultant de cette réduction provoques des contraintes internes et des criques.
Dans une moindre mesure, certains aciers peuvent également fragiliser par accumulation
d'hydrogène.
4.2.2.3 Fragilisation par le souffre
Le nickel et certains alliages à haute teneur de nickel peuvent être fragilisés par le souffre ou
par des composés sulfureux. Il se forme aux joints de grains, un sulfure de nickel qui fond à
basse température et fissure sous contrainte.
Le brasage de ces matériaux doit donc s'effectuer avec des surfaces propres (exempte d'huile,
graisse, peintures,...) et dans une atmosphère exempte de souffre.
4.2.2.4 Fissuration sous tension
Les alliages contenant du nickel (aciers inoxydables, cupro-nickel,...) risquent de criquer au
moment où ils sont mis en contact avec l'alliage d'apport, si les pièces sont sous contrainte. Ce
phénomène est une corrosion sous tension dans laquelle l'alliage d'apport fondu est l'agent
corrodant.
La mise sous contrainte des pièces provient :
d'une mise en forme à froid antérieure au brasage,
de contraintes induites par le montage de brasage,
de contraintes thermiques induites par un chauffage non homogène.
On peut éviter ce type de défaut en :
recuisant les pièces formées à froid,
diminuant les contraintes induites par le montage (conception du joint et des pièces),
chauffant lentement et de façon uniforme les pièces,
utilisant un alliage d'apport approprié, présentant une certaine solubilité dans le métal
de base.
5.1 Généralités
5.1.1 Définitions
Contrôle
Vérification de la conformité d'un joint brasé à des données pré-établies, suivie d'un
jugement. Le contrôle peut entraîner :
une activité d'information,
une décision,
des actions correctives.
Contrôleur
Personne physique chargée d'effectuer les opérations de contrôles. Elle peut dépendre du
constructeur, du responsable du marché ou d'un organisme extérieur spécialisé.
Inspection
Activité de surveillance s'exerçant dans le cadre d'une mission définie.
5.1.2 Principes du contrôle
La qualité des joints brasés dépend de :
la bonne application du procédé de brasage,
la brasabilité métallurgique du métal de base,
la qualité des produits d'apport,
la préparation des pièces avant brasage,
la conception des montages de brasage,
....
Le contrôle doit s'effectuer sur toutes ces fonctions et à tous les stades de la fabrication de
l'ensemble brasé, c'est à dire :
à la conception et la préparation de la fabrication,
avant la fabrication (réception des produits, traitements de surface...),
en cours de fabrication,
avant parachèvement de la construction,
après fabrication complète (traitements thermiques, usinage,...).
Ménisque
FIGURE 32
Classe de Angle de
brasabilité mouillage
1 < 30°
2 < 40°
3 < 50°
4 < 55°
Brasabilité
TABLEAU 3
Différentes méthodes sont utilisées pour déterminer la mouillabilité. Toutes donne des
indications en fonction des quatre paramètres fondamentaux :
l'alliage d'apport,
le flux,
la température de l'alliage,
le temps de brasage.
Etalement de la goutte
FIGURE 33
Une éprouvette détermine entre deux surfaces cylindriques un jeu variable. Une quantité
d'alliage suffisante ainsi que le flux sont disposés au pied de l'éprouvette. L'ensemble est porté
de façon uniforme à la température de brasage.
Après brasage, l'éprouvette est soumise à un examen :
par radiographie pour déterminer les hauteurs de remontée d'alliage (Figure 35) et les
défauts de compacité,
par micrographie pour déterminer les structures et duretés.
Remontée capillaire
FIGURE 35
5.2.1.3 Méniscographie
Lorsqu'on immerge partiellement une éprouvette dans un bain d'alliage en fusion, elle est
soumise à un ensemble de force dû à la poussée d'archimède et aux diverses tensions
superficielles en présence.
F = FM - FA
avec :
F force résultante enregistrée
FM force de mouillage
FA poussée d'Archimède
Donc :
F = γlv . l . cos θ - ρ.v.g
cos θ = (F + ρ.v.g) / (γlv . l)
avec :
θ angle de mouillage
ρ masse volumique de l'alliage
v volume immergé de l'échantillon
g accélération terrestre
γlv tension superficielle liquide
l périmètre de l'échantillon
Méniscométrie
Lorsqu'on immerge partiellement une éprouvette dans un bain d'alliage en fusion, il se produit
après un premier temps de répulsion, une remontée de l'alliage le long de l'éprouvette
(formation d'un ménisque). La valeur de cette remontée est caractéristique du mouillage.
h2 = 2. γlv.(1 - sin θ) / ρ
sin θ = 1 - (ρ.h2 / 2. γlv)
avec :
γlv tension superficielle liquide
θ angle de mouillage
h hauteur du ménisque au-dessus du niveau du bain
ρ masse volumique de l'alliage
La figure 38 montre le dispositif de mesure d'un méniscomètre.
La figure 39 montre un type d'éprouvette pour les essais mécaniques des joints brasés.
La norme NF A 89-421 définit les éprouvettes destinés à mesurer le résistance d'accrochage
par traction de joints soudobrasés.
5.4.3 Epreuves
Certaines constructions (Appareils sous pression,...) doivent faire l'objet d'épreuves sous
pression (ou dépression) pour vérifier l'étanchéité ou la résistance des appareils.
La mise sous pression peut faire appel :
soit à un liquides (eau, pétrole,...),
soit à un gaz (ammoniac, hélium, fréon,...).
Pour les alliages d'apport pour brasage tendre, la désignation est donnée par les normes
suivantes :
Norme NF EN 29453 pour les alliages de brasage tendre.
Normes C 90-550 et C 90-551 pour les crèmes à braser pour composants électroniques.
Dans ce qui suit, nous ne donnerons que les propriétés des grandes familles d'alliages
d'apport.
La norme NF A 81-360 précise la désignation des flux pour le brasage fort et le soudobrasage.
6.2.2 Les atmosphères
Rôles des atmosphères
Les atmosphères ont les mêmes rôles que les flux.
Elles dispensent, en général, de l'utilisation d'un flux, mais peuvent être utilisées en
complément d'un lux.
On les utilise dans le cas du brasage au four, par induction et par résistance.
Constituants des atmosphères
On utilise :
des gaz réducteurs (hydrogène, CO),
des gaz inertes (Argon, hélium),
des atmosphères issues du cracking d'hydrocarbures,
le vide.
Métaux à assembler
Carbure de W
Fonte
Cuivre
Bronze
Plomb
Alliages
Acier bas carbone
Cupro-alu
Aciers inoxydables
Cupro-nickel
Super-alliages
Argent
Molybdène
Zinc
Aluminium
Nickel
Titane
Laiton
d'apport
Alliages blancs
Sn x x x x x x
Sn-Pb (Sb) x x x x x x x x
Sn-Ag x x x x x x x x
Cd-Zn-Ag x x x x x
Alliages d'Al
Al-Si x x
Al-Si-Cu x
Alliages d'Ag
Ag-Cu x x x x x x x
Ag-Cu-Zn x x x x x x
Ag-Cu-Zn-Cd x x x x x x x x x
Ag-Cu-Zn-Sn x x x
Ag-Cu-Zn-Cd-Ni x x x x x x
Alliages de Cu
Cu x x
Cu-P x
Cu-P-Ag x x x
Cu-Zn(Ag) x x x
Cu-Zn-Ni (Ag) x x x
Alliages haute
température
Au-Cu x x
Au-Ni x x x
Ag-Pd (Cr) x x
Ni-Cr-B-Si x x
Ni-P (Cr) x x
Au four Cu et alliages P R P R R
Al et alliages R
Ni et alliages P P R R P
Aciers non alliés R R R R
Aciers alliés, inox R P R R R
Carbures P R R R
Par Cu et alliages R R R
induction Al et alliages P
Ni et alliages R R P
Aciers non alliés R R R R
Aciers alliés, inox P R R P
Carbures R R R R
Par Cu et alliages R R R
résistance Ni et alliages p p
Aciers non alliés P P R
Au Cu et alliages P R R
trempé Ni et alliages P P P
Aciers non alliés R R R
Aciers alliés, inox R R R
Carbures P P R
Four à Cu et alliages P
bains de Ni et alliages P P R P
sels
Aciers non alliés P R R R
Aciers alliés, inox P P R R
Carbures P R R R
Choix de la protection
TABLEAU 6
Brasage à la flamme
FIGURE 42
Exemples de brûleurs
FIGURE 43
On peut utiliser le brasage à la flamme pour les pièces unitaires (soudo-brasage) ou pour les
grandes séries avec un brasage automatique. Les machines de brasage sont soit, des chaînes
linéaires, soit des carrousels rotatifs (Figure 44).
Brasage au four
FIGURE 45
L'inducteur (Figure 47), réalisé en cuivre, est refroidi par circulation d'eau.
Il doit être adapté à la pièce de façon :
à réaliser un chauffage uniforme de la pièce et éviter les zones de surchauffe,
à laisser le temps à l'alliage d'apport de sécouler dans le joint.
Exemples d'inducteurs
FIGURE 47
7.3.2 Applications
Le brasage par induction présente les avantages suivants :
Contrôle précis du cycle thermique.
Chauffage rapide des pièces ce qui permet un gain de temps, mais diminue aussi les
modifications de structures dans les pièces.
Localisation de l'échauffement limitant la zone affectée par la chaleur et les
déformations.
Possibilité de combiner une opération de brasage et une opération de traitement
thermique.
Possibilité d'utiliser une atmosphère contrôlée dispensant d'utilisation de flux.
Automatisation facile.
Possibilité de réaliser des chauffages non homogènes s'adaptant au brasage de
matériaux dissemblables (Carbure-acier).
Par contre, les inconvénients du brasage par induction sont les suivants :
Matériels onéreux.
Nécessité d'un positionnement précis des pièces dans l'inducteur.
Mise au point de l'inducteur délicate.
Les électrodes sont réalisées par des blocs de carbone, de molybdène ou de tungstène montés
sur des portes électrodes en cuivre refroidis par circulation d'eau.
La pression exercée par les électrodes en cuivre doit être faibles afin de ne pas gêner
l'écoulement de l'alliage d'apport et à ne pas l'expulser du joint.
Les puissances sont plus faibles qu'en soudage et dépendent :
de la surface à braser,
du type d'électrode,
du matériau (conductivité électrique) et de la massivité des pièces.
7.4.2 Applications
Le brasage par résistance présente les avantages suivants :
Contrôle précis du cycle thermique.
Chauffage rapide des pièces ce qui permet un gain de temps, mais diminue aussi les
modifications de structures dans les pièces
Localisation de l'échauffement limitant la zone affectée par la chaleur et les
déformations.
Possibilité de braser des endroits peu accessibles en utilisant des pinces de formes
complexes.
Possibilité de brasage tendre et de brasage fort.
Faible consommation d'énergie.
Grande capacité de production.
Par contre, les inconvénients du brasage par induction sont les suivants :
Difficulté d'obtenir un chauffage homogène, si la surface à braser est grande ou
discontinue.
Procédé à proscrire pour les matériaux bon conducteur de l'électricité (Aluminium) et
les pièces massives.
Le brasage par résistance convient bien pour le brasage de petites pièces aux formes simples
(matériel électrique, joaillerie, lunetterie,...).
Par contre, les inconvénients du brasage au bain de sels sont les suivants :
Nécessite d'un positionnement précis (l'alliage d'apport est en fusion à la sortie du
bain).
Pas de possibilité d'adapter le chauffage dans le cas du brasage de matériaux
dissemblables, avec risque de défauts par différence de dilatations.
Ce procédé est surtout utilisé en brasage tendre avec des alliages d'apport peu oxydables. Il
permet une productivité élevée par un trempage automatique. On rencontre les variantes
suivantes :
trempé simple (automobile),
brasage par distribution (boite),
brasage à la vague (électronique).
Brasage au trempé
FIGURE 50
8 LEXIQUE
Alliages d'apport Brazing alloys, filler metals
Brasabilité Brazability, solderability
Brasage à la flamme Torch brazing
Brasage fort Brazing
Brasage au four Furnace brazing
Brasage par induction Induction brazing
Brasage par résistance Resistancebrazing
Brasage tendre Soldering
Brasage au trempé Dip brazing
Brasage sous vide Vacuum brazing
Contrôle Inspection, testing
Contrôle non destructif Non destructive inspection
Contrôle visuel Visual inspection
Contrôle radiographique Radiographic inspection
Diffusion Diffusion
Essais mécaniques Mechanical tests
Examen métallographique Metallographic examination
Flux de brasage Brazing flux
Jeu Gap, clearance
Jeu capillaire Capillary clearance
Mouillage Wetting
Résidus de flux Fluxes residues
Soudobrasage Braze-welding
Tension superficielle Surface tension
Viscosité Viscosity
9 BIBLIOGRAPHIE
L. NOEL
Brasage
Techniques de l'ingénieur
Guide du soudage
Tome 3
Brasage et soudubrasage
Edition GEAD
Manuel du brasage fort
American Welding Society
Publication de la soudure autogène
Metals Handbook
Volume 6
Welding and brazing
Recueil de norme AFNOR
Soudage et techniques connexes
Volume 4
Produits consommables
Classification et méthodes d'essai pour crèmes à braser
Soudage dans le monde
Vol 29; N°3/4; 1991
I. KAWAKATSU, I. OKAMOTO, H. KAWASE, T. TAKEMOTO, K. LIU
Essai de remplissage du jeu pour l'évaluation au brasage fort de l'aluminium
Soudage dans le monde
Vol 26; Nш1/2; 1988
J.P. FERTE
Brasage-diffusion
Soudage et Techniques Connexes
Vol 48; n°9/10; 1994
G. LASCAR
Analyse des réactions pour les assemblages céramo-métalliques
Soudage et Techniques Connexes
Vol 45; n°1/2; 1991
J.C. KUCZA; A. UHRY; J.C. GOUSSAIN
Brasage fort de l'aluminium et de ses alliages
Soudage et Techniques Connexes
Vol 45; n°11/12; 1991
Y. NAKAO; K. NISHIMOTO; K. SHINOZAKI; C.Y. KANG
Transient liquid insert metal diffusion bonding of nickel-base superalloys
Advanced Joining Technologies
Edition T.H. NORTH