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Bible, L’Ecclésiaste (1, 4) : « Un âge s’en va, un autre vient, et la terre subsiste toujours. (…) Ce qui
a été, c’est ce qui sera, ce qui s’est fait, c’est ce qui sera : rien de nouveau sous le soleil ! »
P.-H. Tavoillot et E. Deschavanne, Philosophie des âges de la vie (2007) : « Le rite de passage est
donc la cérémonie publique d’une métamorphose individuelle indexée sur l’ordre suprême des
choses », résume Tavoillot (p. 86).
Hippocrate (Du régime, XXXIII, 1-2, édition et traduction P. Joly, Les Belles Lettres, 1967) : « Les
âges pris séparément ont les caractères suivants : l'enfant est un mélange d'éléments humides et
chauds, parce qu'il en est composé et s'est formé en eux. Car ce qui est très près de la naissance
est très humide et très chaud et se développe le plus ; de même ce qui touche encore à l'enfance.
Le jeune homme est un mélange d'éléments chauds et secs ; chauds parce que l'afflux du feu
triomphe de l’eau ; secs, parce que l'humidité de l'enfance est déjà consumée, en partie pour la
croissance du corps, en partie pour le mouvement du feu et en partie pour les exercices. L'homme
adulte, lorsque le corps s'arrête de grandir, est sec et froid, parce que l'afflux du chaud ne triomphe
plus, mais s'arrête, et que, cessant de grandir, le corps s'est refroidi. Il lui reste cependant la
sécheresse de l'âge précédent ; il n'a pas encore l'humidité que donne l'âge qui s'avance et l'afflux
de l'eau : c’est pourquoi il est dominé par les éléments secs. Les vieillards sont froids et humides,
parce qu'il y a retrait du feu et afflux de l'eau, éloignement des éléments secs et installation des
humides. »
Héraclite, Fragments, édition et traduction M. Conche (1986), fragment 16 : « Marmot qui n’a pas
la parole ! L’homme s’entend ainsi appeler par l’être divin, comme l’enfant par l’homme. »
Evangile selon Matthieu, 18, 1-6 : « En vérité, je vous le dis, si vous ne retournez pas à l’état des
enfants, vous ne pourrez entrer dans le Royaume des cieux. Celui-là donc qui se fera petit comme
cet enfant, voilà le plus grand dans le Royaume des cieux. »
Lettre de Saint-Paul aux Éphésiens, ch. 4, 21-24 : « Il vous faut, renonçant à votre existence
passée, vous dépouiller du vieil homme qui se corrompt sous l’effet des convoitises trompeuses ;
il vous faut être renouvelés par la transformation spirituelle de votre intelligence et revêtir
l’homme nouveau créé selon Dieu dans la justice et la sainteté qui viennent de la vérité. »
Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique, I, 1 (1798) : « Il faut remarquer que l’enfant qui
sait déjà parler assez correctement ne commence qu’assez tard (peut-être un an après) à dire Je ;
avant, il parle de soi à la troisième personne (Charles veut manger, marcher, etc.) ; et il semble que
pour lui une lumière vienne de se lever quand il commence à dire Je ; à partir de ce jour, il ne
revient jamais à l’autre manière de parler. Auparavant il ne faisait que se sentir ; maintenant il se
pense. »
Kant, Réflexions sur l’éducation (1803), Introduction : « La bonne éducation est précisément la
source dont jaillit tout bien en ce monde. Les germes, qui sont en l’homme, doivent seulement être
toujours davantage développés. Car on ne trouve pas les principes qui conduisent au mal dans les
dispositions naturelles de l’homme. L’unique cause du mal c’est que la nature n’est pas soumise à
des règles. Il n’y a dans l’homme de germe que pour le bien. »
Platon, Théétète, 155d : « Je vois, mon ami, que Théodore n’a pas mal deviné le caractère de ton
esprit ; car c’est la vraie marque d’un philosophe que le sentiment d’étonnement que tu éprouves.
La philosophie, en effet, n’a pas d’autre origine ».
Didier Lett, professeur d'histoire médiévale à l'Université de Paris, dans l’émission « Le cours de
l’histoire » du 4 février 2020 sur le thème « Marmots médiévaux » :
« Je dirais que dans une société chrétienne, il y a de l'être humain à partir du moment où il y a
l'animation. À partir du moment où Dieu infuse l'âme. On pourrait dire que tous les parents du
Moyen Âge ne font qu'une partie de l'enfant, ils font le corps. Mais il y a l'âme, et l'âme c'est Dieu,
et donc il a infusion de l'âme. Si on reprend les théories aristotéliciennes qui sont adoptées à partir
du XIIIe siècle par l'Église et les théologiens, l'âme est infusée au bout de 40 jours chez le garçon
et 90 jours chez la fille, il y a un décalage de genres assez intéressant. Et à partir du moment où
l'âme est entrée dans le corps de l'enfant, on considère qu'il y a de l'enfant.
En ce qui concerne la différence entre les garçons et les filles, moi je dis toujours qu'on peut
résumer ça à : « garder les filles et éduquer les garçons ». C'est à peu près ça, le maître mot. C'est
à dire qu'effectivement « ex ducere » en latin, ça veut dire « conduire en dehors de » ça veut dire
vraiment celui qu'on fait passer d'une situation à une autre situation meilleure. En général,
éduquer, c'est le garçon. On lui donne une éducation, on lui apprend à lire, à écrire, etc. Les filles
peuvent aussi savoir lire et écrire. Mais l'important, c'est de les garder. Garder leur virginité
jusqu'au mariage, ça, c'est fondamental. Et puis les garder jusqu'à ce jusqu'à ce qu'elles changent
d'autorité, qu'elles passent de l'autorité paternelle à l'autorité maritale. Donc, ça fait quand même
une sacrée différence. Il n'empêche que certaines femmes, surtout dans les milieux royaux et
princiers, ont pu détenir un véritable pouvoir. Mais elles sont quand même très minoritaires,
évidemment, par rapport au poids de la société patriarcale qui impose une domination masculine
très forte. »
Hegel, Principes de la philosophie du droit (1820) : « La nécessité ou le besoin d’être élevé existe
chez les enfants comme le sentiment qui leur est propre de ne pas être satisfaits d’être ce qu’ils
sont. C’est le penchant qui les incite à appartenir au monde des grandes personnes qu’ils devinent
supérieur au leur, le désir de devenir grands. »
Alain, Propos sur l’éducation (1932), I : « L’enfant, dit cette Ombre [l’ombre de Hegel qui corrige
Montaigne], n’aime pas ses joies d’enfant autant que vous croyez. Dans sa vie immédiate, oui, il est
pleinement enfant, et content d’être enfant, mais pour vous, non pour lui. Par réflexion, il repousse
aussitôt son état d’enfant ; il veut faire l’homme ; et en cela il est plus sérieux que vous ; moins
enfant que vous, qui faites l’enfant. (…) J’aime mieux, dit l’Ombre, j’aime mieux dans l’enfant cette
honte d’homme, quand il voit que c’est l’heure de l’étude et qu’on veut encore le faire rire. Je veux
qu’il se sente bien ignorant, bien loin, bien au-dessous, bien petit garçon pour lui-même ; qu’il
s’aide de l’ordre humain ; qu’il se forme au respect, car on est grand par le respect et non pas petit.
Qu’il conçoive une grande ambition, une grande résolution, par une grande humilité. Qu’il se
discipline et qu’il se fasse ; toujours en effort, toujours en ascension. Apprendre difficilement les
choses faciles. Après cela bondir et crier, selon la nature animale. Progrès, dit l’Ombre, par
opposition et négations »
Gaston Bachelard, Poétique de la rêverie, III, 1960 : « L’histoire de notre enfance n’est pas
psychiquement datée. Les dates, on les remet après coup ; elles viennent d’autrui, d’ailleurs, d’un
autre temps que le temps vécu. »
Matisse, à propos du fauvisme : « nous étions alors devant la nature comme des enfants »
J.-B. Corot : « Je prie tous les jours le bon Dieu qu’il me rende enfant, sans parti pris »
Baudelaire : le génie « n’est que l’enfance retrouvée à volonté »