Vous êtes sur la page 1sur 4

Accroche ?

Le chapitre LXXVI est un extrait issu de la chronique de Georges Chastelain. Cette


chronique est contemporaine des faits racontés. Elle a pour but de revenir sur des faits
marquants en les relatant dans un ouvrage.
L’auteur, Georges Chastelain, s’adresse aux contemporains des faits, mais ce chapitre a
également intérêt à s’adresser à la postérité de la cour princière.

« La présentation de Georges c’est nice »


L’auteur, lui-même issu d’une famille bourgeoise, se charge ici de dénigrer très
sévèrement Jean Coustain pour ses méfaits à la cour de Bourgogne. En critiquant ainsi
l’ascension roturière à la cour, il est légitime de se demander quel est objectif.
G.Chastelain cherche t-il à légitimer sa position, ou encore à se conforter au rang des
nobles de la cour ?

Sa chronique est alors rédigée entre 1461 et 1464. L’a aire Jean Coustain, s’étant
déroulée en 1462, est alors un sujet directement traité par l’auteur dès son ébruitement.
En écrivant sur cette a aire sans vraiment de recul sur les faits, on devine aisément que le
sujet est important et intéressant pour servir sa chronique.

La cour, en e et, se caractérise comme un milieu dans lequel évoluent richesses et


puissances relatives. Ces gens se côtoient et interagissent, ce qui o re à chacun la
possibilité de s’élever en s’appuyant sur ces relations, qu’elles soient sincères, ou par
intérêt. Les objectifs sont variés, cependant, on retrouve souvent la volonté de constituer
une fortune personnelle, de gagner en puissance, ou encore en in uence. À l’intérieur de
ces jeux de pouvoir se trouvent des valeurs, comme l’honneur, qui sont engagées.
Certains sont alors prêts à tout a n de se maintenir ou de se hisser au sein de la
hiérarchie hôtelière.
Georges Chastelain évoque alors le cas Coustain. Le Duc en place, Philippe le bon, se
fait vieux et a atteint l’âge vénérable de 66 ans. Jean Coustain, un parvenu issu d’une
famille roturière, s’est élevé grâce à son contact avec la cour, ce qui déplait fortement.
G.Chastelain raconte l’épisode dans lequel Jean Coustain a essayé d’assassiner le comte
de Charolais, qui se trouve être l’héritier du Duc.

Il évoque cette a aire comme un drame répugnant, et dénonce implicitement le


« parasitage » de la cour par les roturiers. Le fait que l’auteur soit le chroniqueur o cielle
de la cour de Bourgogne remet également en cause son objectivité sur le sujet, prenant
alors parti pour son prince et sa descendance.

En quoi l’épisode de l’a aire Jean Coustain, par Georges Chastelain, met-il en lumière le
microcosme de la cour princière ?

II° La cour, un lieu d’ascension.


a) Ascension sociale.

« Sa très vile condition était mal propre et indigne de son élévation extrême ». Malgré le
fait qu’en appartenant à la cour, on manifeste un statut à part, celui d’un privilégié, vivant
ensemble aux cotés du prince, Georges Chastelain se montre ici très critique envers cet
homme qui partage sa cour.
ff
ff
ff
ff
fi
ff
fl
ff
ffi
« Ymbert Coustain…besognes de la chambre » (l.6-8). En e et, Jean Coustain est un
homme issu d’un milieu roturier car il est ls de paysan. L’auteur pointe du doigt
l’ascension sociale fulgurante dont il à pro té de son oncle. Il décrit Ymbert comme un
homme pauvre et de petit lieu. Les roturiers à la cour sont dans certains cas des
bourgeois qui servent au prince comme banquier ou commerçant. Ces riches roturiers
peuvent parfois prêter de l’argent au prince, ce qui n’est certainement pas le cas de
Ymbert Coustain selon Georges Chastelain. En s’attaquant ainsi à lui, l’auteur
« discrédite » Jean Coustain. Issu d’une lignée que l’auteur décrit comme illégitime, Jean
est dépeint comme un homme qui ne mérite pas son rôle auprès du prince.
« Assez tôt il se maria…homme notable » (l9-11). Le mariage est une étape importante
pour consolider sa place à la cour. A n de multiplier son in uence et celle de sa lignée,
Jean Coustain se marie à une lle assez riche, lle de notable. Isabelle occupe également
d’importantes fonctions à la cour auprès de la comtesse de charolais. « Elle était fort
appréciée…comme pour deux soeurs » (l20-22). Jean s’étant élevé au rang de
chambellan du duc, et Isabelle à celui de préférée de la comtesse, Le couple s’est assuré
une place durable au sein de la cour sur plusieurs générations.
« Il trouvait…terres et seigneurie » (l.29-30). La chute sociale est un moment fort redouté.
Le titre de noblesse que Jean Coustain a acquis à la suite de ses services à la cour, se
couple des nombreux privilèges allant avec. Son ascension lui a permis d’atteindre le
rang de noble et perdre ce titre pour retourner au quotidien de paysan serait un
déshonneur et une humiliation. Ainsi, Jean serait prêt à tout pour conserver sa place.

b) Ascension professionnelle

« Jeune nourri en la chambre du duc ». On apprend par ces ligne que Jean Coustain est
un chambellan du duc de Bourgogne. En e et, peu de gens ont accès à la chambre du
prince. C’est un lieu privé dans lequel seuls les plus proches ont accès. Jean Coustain
était modestement entré à la cour comme simple domestique. Il a ensuite, par la
protection de son oncle, gagné la con ance du duc et s’en est rapproché. Cette forme
d’ascension est mal vue d’où la quali cation de la famille Coustain employée par Georges
Chastelain qui est selon lui illégitime.
« Jean s’y appliqua à suivre sa trace, voyant la carrière toute ouverte ». L’auteur voit en
Jean l’image d’un pro teur. Sa carrière spectaculaire est loin de susciter son admiration.
Probablement que Georges Chastelain éprouve un sentiment de jalousie. Lui qui est resté
au second plan au rang d’écuyer du duc et qui parvient en n à se faire une place
importante comme chroniqueur de la cour grâce à ses talents, se voit moins proche du
prince qu’un roturier ayant pro té de la carrière de son oncle. Il est également
remarquable qu’en s’emparant de l’a aire dès son ébruitement, Georges Chastelain
s’empresse de dresser un portrait négatif de Jean Coustain, mais également des gens
partageant sa situation à la cour. Il ne s’agit donc pas du simple portrait un chambellan
ayant trahi, mais celui d’une classe de la société mal aimée à la cour.
« Il préférait produire un mal réparable que de craindre une telle aventure. » (l.29-30). Tout
comme au niveau social, la chute professionnelle renverrait Jean Coustain et sa
descendance hors de la cour.
LINK AVEC III ?

III° La machinationg
a) Lieu de pouvoir

« Il était d’une convoitise hors normes…béné ce vacant » (l.12-13). Jean Coustain est vu
comme un personnage avide d’argent et de pouvoir. Cependant, la cour est un lieu de
fi
fi
fi
fi
ff
fi
fi
fi
fi
ff
fi
fi
fl
fi
ff
pouvoir où il faut savoir se démarquer. La cour est aussi un lieu où les relations
s’organisent en fonction du pouvoir que chaque individu possède. En haut de la
hiérarchie se trouvent le roi et sa famille, et en dessous les proches et conseillers du
prince. Jean Coustain peut alors pleinement pro ter de sa position a n d’exercer
domination sur l’hôtel. « Par ce mariage et avec l’autorité…grossir outre mesure »
(l.11-12). Le fait d’évoluer à un rang si haut, selon Georges Chastelain, permettrait à Jean
de pro ter de son rôle a n d’obtenir des fonctions et des revenus. Le pouvoir et
l’in uence peuvent également jouer sur le devenir et les carrières de certains. « qui veut
dès lors écarter le couple ». Le comte de Charolais, voyant d’un mauvais oeil l’ascension
des époux Coustain et ici le rapport qu’entretient Isabelle avec la comtesse de Charolais,
a le pouvoir d’agir (étant le successeur logique du duc mourant) sur l’hôtel une fois
dissout, en renvoyant le couple.
On retrouve cette idée d’utilisation du pouvoir quand Jean Coustain aurait tenté de
corrompre Jean de Vy pour obtenir ce qu’il voulait. « à qui il promet l’argent et la faveur
du prince » (l.31-32). L’accès au prince étant le but ultime à la cour, Jean Coustain pro te
de sa proximité avec ce dernier a n de négocier.
Pour éviter l’expulsion par le comte de Charolais, Isabelle et Jean sont obligés de trouver
une solution. « Par quoi elle pensa…leur disgrâce » (l.25-26). La noblesse de cour
considère la violence comme un privilège. A n de défendre son honneur, Isabelle aurait
songé, selon l’auteur, à la vengeance en s’aidant de son mari. Il n’est pas rare à la cour
de voir certains passer à l’acte en commettant des meurtres. C’est alors à cela
qu’auraient pensé les époux pour empêcher leur disgrâce.

*jsp comment le mettre*


« Qui le dénonce…à Rupelmonde » (l.35-37). Suite à la dénonciation de Jean, par les
chevaliers évoqués, au comte puis au duc, ce dernier décide de faire exécuter les deux
chevalier. Étant le duc, il estime devoir être le premier informé lors d’une telle situation. Il
s’agit ici d’une forme de pouvoir détenu par le prince, qui a décision de vie ou de mort sur
les sujets de son hôtel. Cependant, est-ce pour imposer son autorité, ou pour punir les
deux chevaliers ayant prévenu le comte, ce qui met en péril le destin de son valet de
chambre sans qu’il puisse arranger la situation ?

On remarque alors un contraste entre les apparences et les comportements car il est
important de donner l’impression d’un détachement ?

b) Evincer ses rivaux : le cas Coustain.

L’exemple Coustain est un bon moyen d’illustrer l’exercice du pouvoir, et plus


particulièrement la façon dont Jean aurait machiné une stratégie pour se débarrasser de
celui qui voulait l’expulser, le comte de Charolais. « l’avait prise de haine et machiné de
longue date pour l’écarter de la cour » (l.24-25). Isabelle devient un élément gênant du
point de vue du comte. Chastelain nous explique cependant que cela fait une « longue
date » que le comte espère l’écarter de la cour. N’y parvenant pas, on peut alors
supposer que les époux Coustain ont une in uence su sante auprès du prince, ce qui ne
permet pas à Charles de les éloigner. « craignait que le comte…jetés dehors » (l.27-28).
Dans le cas où le comte de Charolais parviendrait à succéder au duc de Bourgogne, le
pouvoir lui serait su sant pour s’en débarrasser. « et se mit à machiner sa mort ». Jean
fl
fi
ffi
fi
fi
fi
fl
fi
ffi
fi
fi
Coustain, voyant le duc gravement malade, et son remplacement proche, aurait alors
décidé d’agir pour conserver sa place et ses privilèges.
En s’en allant vers « le pays de Lombardie » (l.23), Georges Chastelain évoque la fois où
Jean Coustain, après son accord avec Jean de Vy, s’en serait allé chercher du poison
pour commettre ses méfaits. « où gens de subtils arts » (l.33). Le poison et la sorcellerie
sont des sujets très particuliers à l’époque médiévale. Le poison est vu comme un « crime
atroce » au même titre que le parricide ou l’infanticide. Empoisonner quelqu’un est un
acte sournois et lâche, allant à l’encontre des valeurs comme l’honneur et l’honnêteté
mentionnées plus haut. L’empoisonnement est signe qu’une personne n’est pas capable
d’a ronter directement son ennemi et qu’elle cache son crime. La sorcellerie est
également une pratique obscure, complètement à l’encontre de la société chrétienne, et
qui servirait à nuire. La condamnation pour sorcellerie est alors un motif pratique quand
les preuves manquent, et c’est ici ce qu’évoque Georges Chastelain en prononçant
« Vaudoise » (l.33).
En n, Jean Coustain échoue dans sa tentative et se voit condamné à mort. C’est alors
« tout plein de haine » (l.38) que le comte de Charolais assiste à la chute du traitre qu’il a
essayé d’écarter. Charles, futur Charles le Téméraire est dépeint comme un homme
sanguin et colérique. Il s’agit d’un caractère contraire au miroir des princes qui prône le
calme et la maitrise. La description maladroite faite par Georges Chastelain est ici
étrange, car écrivant pour la cour de Bourgogne, il présente le comte de Charolais de
manière négative.

CL : MONDE CRIMINOGÈNE —> Où le péché règne


opportuniste
G.Chast con rme alors dans ce texte les di érents aspects de la cour.
Ce texte, est non objectif —> plutôt que de s’inscrire dans la neutralité et plutôt que de
présenter les faits, il préfère spéculer (la sorcellerie, le poison…)
Il s’agit de la chute (en beauté) d’un roturier avide et illégitime.
fi
ff
fi
ff

Vous aimerez peut-être aussi