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Sa chronique est alors rédigée entre 1461 et 1464. L’a aire Jean Coustain, s’étant
déroulée en 1462, est alors un sujet directement traité par l’auteur dès son ébruitement.
En écrivant sur cette a aire sans vraiment de recul sur les faits, on devine aisément que le
sujet est important et intéressant pour servir sa chronique.
En quoi l’épisode de l’a aire Jean Coustain, par Georges Chastelain, met-il en lumière le
microcosme de la cour princière ?
I°
« Sa très vile condition était mal propre et indigne de son élévation extrême ». Malgré le
fait qu’en appartenant à la cour, on manifeste un statut à part, celui d’un privilégié, vivant
ensemble aux cotés du prince, Georges Chastelain se montre ici très critique envers cet
homme qui partage sa cour.
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« Ymbert Coustain…besognes de la chambre » (l.6-8). En e et, Jean Coustain est un
homme issu d’un milieu roturier car il est ls de paysan. L’auteur pointe du doigt
l’ascension sociale fulgurante dont il à pro té de son oncle. Il décrit Ymbert comme un
homme pauvre et de petit lieu. Les roturiers à la cour sont dans certains cas des
bourgeois qui servent au prince comme banquier ou commerçant. Ces riches roturiers
peuvent parfois prêter de l’argent au prince, ce qui n’est certainement pas le cas de
Ymbert Coustain selon Georges Chastelain. En s’attaquant ainsi à lui, l’auteur
« discrédite » Jean Coustain. Issu d’une lignée que l’auteur décrit comme illégitime, Jean
est dépeint comme un homme qui ne mérite pas son rôle auprès du prince.
« Assez tôt il se maria…homme notable » (l9-11). Le mariage est une étape importante
pour consolider sa place à la cour. A n de multiplier son in uence et celle de sa lignée,
Jean Coustain se marie à une lle assez riche, lle de notable. Isabelle occupe également
d’importantes fonctions à la cour auprès de la comtesse de charolais. « Elle était fort
appréciée…comme pour deux soeurs » (l20-22). Jean s’étant élevé au rang de
chambellan du duc, et Isabelle à celui de préférée de la comtesse, Le couple s’est assuré
une place durable au sein de la cour sur plusieurs générations.
« Il trouvait…terres et seigneurie » (l.29-30). La chute sociale est un moment fort redouté.
Le titre de noblesse que Jean Coustain a acquis à la suite de ses services à la cour, se
couple des nombreux privilèges allant avec. Son ascension lui a permis d’atteindre le
rang de noble et perdre ce titre pour retourner au quotidien de paysan serait un
déshonneur et une humiliation. Ainsi, Jean serait prêt à tout pour conserver sa place.
b) Ascension professionnelle
« Jeune nourri en la chambre du duc ». On apprend par ces ligne que Jean Coustain est
un chambellan du duc de Bourgogne. En e et, peu de gens ont accès à la chambre du
prince. C’est un lieu privé dans lequel seuls les plus proches ont accès. Jean Coustain
était modestement entré à la cour comme simple domestique. Il a ensuite, par la
protection de son oncle, gagné la con ance du duc et s’en est rapproché. Cette forme
d’ascension est mal vue d’où la quali cation de la famille Coustain employée par Georges
Chastelain qui est selon lui illégitime.
« Jean s’y appliqua à suivre sa trace, voyant la carrière toute ouverte ». L’auteur voit en
Jean l’image d’un pro teur. Sa carrière spectaculaire est loin de susciter son admiration.
Probablement que Georges Chastelain éprouve un sentiment de jalousie. Lui qui est resté
au second plan au rang d’écuyer du duc et qui parvient en n à se faire une place
importante comme chroniqueur de la cour grâce à ses talents, se voit moins proche du
prince qu’un roturier ayant pro té de la carrière de son oncle. Il est également
remarquable qu’en s’emparant de l’a aire dès son ébruitement, Georges Chastelain
s’empresse de dresser un portrait négatif de Jean Coustain, mais également des gens
partageant sa situation à la cour. Il ne s’agit donc pas du simple portrait un chambellan
ayant trahi, mais celui d’une classe de la société mal aimée à la cour.
« Il préférait produire un mal réparable que de craindre une telle aventure. » (l.29-30). Tout
comme au niveau social, la chute professionnelle renverrait Jean Coustain et sa
descendance hors de la cour.
LINK AVEC III ?
III° La machinationg
a) Lieu de pouvoir
« Il était d’une convoitise hors normes…béné ce vacant » (l.12-13). Jean Coustain est vu
comme un personnage avide d’argent et de pouvoir. Cependant, la cour est un lieu de
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pouvoir où il faut savoir se démarquer. La cour est aussi un lieu où les relations
s’organisent en fonction du pouvoir que chaque individu possède. En haut de la
hiérarchie se trouvent le roi et sa famille, et en dessous les proches et conseillers du
prince. Jean Coustain peut alors pleinement pro ter de sa position a n d’exercer
domination sur l’hôtel. « Par ce mariage et avec l’autorité…grossir outre mesure »
(l.11-12). Le fait d’évoluer à un rang si haut, selon Georges Chastelain, permettrait à Jean
de pro ter de son rôle a n d’obtenir des fonctions et des revenus. Le pouvoir et
l’in uence peuvent également jouer sur le devenir et les carrières de certains. « qui veut
dès lors écarter le couple ». Le comte de Charolais, voyant d’un mauvais oeil l’ascension
des époux Coustain et ici le rapport qu’entretient Isabelle avec la comtesse de Charolais,
a le pouvoir d’agir (étant le successeur logique du duc mourant) sur l’hôtel une fois
dissout, en renvoyant le couple.
On retrouve cette idée d’utilisation du pouvoir quand Jean Coustain aurait tenté de
corrompre Jean de Vy pour obtenir ce qu’il voulait. « à qui il promet l’argent et la faveur
du prince » (l.31-32). L’accès au prince étant le but ultime à la cour, Jean Coustain pro te
de sa proximité avec ce dernier a n de négocier.
Pour éviter l’expulsion par le comte de Charolais, Isabelle et Jean sont obligés de trouver
une solution. « Par quoi elle pensa…leur disgrâce » (l.25-26). La noblesse de cour
considère la violence comme un privilège. A n de défendre son honneur, Isabelle aurait
songé, selon l’auteur, à la vengeance en s’aidant de son mari. Il n’est pas rare à la cour
de voir certains passer à l’acte en commettant des meurtres. C’est alors à cela
qu’auraient pensé les époux pour empêcher leur disgrâce.
On remarque alors un contraste entre les apparences et les comportements car il est
important de donner l’impression d’un détachement ?