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Toulon le 25/08/2008.
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avait peut-être succombé suite à des pratiques vaudou… ll n’existe aucune trace de sa sépulture,
malgré les recherches.
Mon propos n’est pas de faire une synthèse approximative de la vie de ce personnage mais de
tenter de voir pourquoi nous n’avons de lui aucun portrait. Cette absence ne semble pas avoir intrigué
les historiens du moins, pas à ma connaissance, aussi vais-je tenter une explication! Il nous faut avant
jeter un « coup œil » sur un aspect peu connu du Siècle des Lumières, son antisémitisme. Clément XII
(1652-1740) et Benoît XIV (1675-1758) codifient des lois antijuives, Pie VI (1717-1799): « Les juifs des
deux sexes doivent porter un signalement de couleur jaune, qui les distinguera des autres, et cela en
tout temps et en tous lieux, au sein du ghetto et au dehors ». La Révolution marque une pause dans les
persécutions menées contre les juifs, dans les faits, oui; l’abbé Grégoire a fait voter la loi
d’émancipation des Juifs, loi, qui, à l’occasion des guerres de la révolution est largement appliquée en
Europe, mais cet apaisement n’a pas d’effets dans les esprits! Si originaire du grand Sud, il est fort
probable que Martinès de Pasqually avait hérité d’une peau basanée… accentuant certains traits
appartenant à des « cliches » révélant des origines juives, levantines! Robert Amadou écrit, ce qui en
fâcha certains que Martinès était un « métèque juif espagnol » : (Saint Martin Edition Le Griffon d’or
1946). Les seuls renseignements que nous ayons sur son apparence physique sont ceux qui figurent
sur un certificat de catholicité daté du 29 avril 1772 où on peut lire: « Moyenne taille, cheveux noirs,
portant perruque ». Sources: Van Rijnberk: « Un thaumaturge au XVIIIe siècle, Martines de Pasqually,
sa vie, son œuvre, son ordre, Lyon, P. Derain-L. Raclet, 1938, p.8 ; Bulletin de la Société Martinès de
Pasqually, Bordeaux. Alors l’étrange est là …Pas de portrait à mettre sur un chevalet alors qu’il avait
comme ami un portraitiste célèbre appartenant à une lignée non moins célèbre de peintres et de
portraitistes: les Van-Loo. En l’occurrence ici il s’agit de Louis Michel Van-Loo, né à Toulon en 1707 et
décédé à Paris le 20 mars 1771, reçu Franc Maçon en 1736 et qui aida en 1768 Martinès de Pasqually
à installer son rite des Elus Coens à Versailles. Il est plus qu’improbable que Van-Loo n’est pas
« croqué » son ami! Il faut se rappeler que le XVIII s. est l’âge d’or du portrait, il apporte en sus de la
ressemblance quasiment « photographique » une approche psychologique des individus. Alors
j’interroge: où sont passés ces portraits, ces esquisses? Martinès les a-t-il détruits par crainte d’afficher
à trop de regards ses caractéristiques physiques, révélatrices de ses origines? Refus de poser? Il ne
faut pas ignorer que dans les gènes du monde juif la crainte enfouie de la persécution est toujours en
alerte, même si on a quelques bons certificats à présenter!
Toulon le 25/08/2008.