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Cours Télédétection SIG 2023-2024


SIG et Télédétection (Institut National de l’Eau)
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REPUBLIQUE DU BENIN
UNIVERSITE D’ABOMEY CALAVI
INSTITUT NATIONALE L’EAU

**************************

Unité d’enseignement : Système d’Information Géographique,


Télédétection

PLAN & NOTES DE COURS

Enseignant

Dr Bertrand Houngnigbo AKOKPONHOUE (INE/UAC)

Année académique 2023-2024


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SOMMAIRE
PLAN DE COURS 4
NOTES DE COURS 7
Introduction 8
1. Clarification des concepts 11
1.1 Système d’Information Géographique 11
1.2 Télédétection 12
1.3 Cartographie 14
2. Notions de base du SIG et applications 16
2.1 Composantes d’un SIG 16
2.2 Fonctions d’un SIG 16
2.3 Applications du SIG 17
2.4 Infrastructures de données géospatiales 18
2.5 Sources de données SIG 18
2.6 Catégorisation des données géographiques : données raster et données vecteur 20
2.7 Composantes spatiales et attributaires 23
2.8 Formats de données SIG 23
2.9 Modèle conceptuel et structure d’un SIG 24
2.10 Structure d’une base de données dans un environnement ArcGIS 27
2.11 Analyse spatiale 29
2.12 Travaux pratiques avec les logiciels QGIS et ArcGIS 30
3. Notions de base de la télédétection et applications 31
3.1 Processus de la télédétection 31
3.2 Vecteurs et capteurs 32
3.3 Codage radiométrique 35
3.4 Calage et géoréférencement des images 36
3.5 Résolution des images 37
3.6 Applications de la télédétection 40
3.7. Logiciels et applications d’interprétation des photographies aériennes et images
satellites 43
3.8. Méthodes d’interprétation visuelle des photographies aériennes et images satellites 45
3.9. Méthodes d’interprétation numérique 52
3.10. Validation de l’interprétation et contrôle-terrain 58
3.11. Travaux pratiques 62

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4. Notions de base de la cartographie et applications 63


4.1 Caractéristiques d’une carte 63
4.2. Lecture des cartes 70
5. Synthèse des travaux pratiques réalisés 83
5.1 Traitement des images sentinel 83
5.2 Réalisation de carte géotechnique 86
Références bibliographiques 88
Webographie 89

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PLAN DE COURS
1. Aperçu général
Etablissement : Ecole Nationale Supérieure des Travaux Public
Domaine de formation : Sciences et Technologies
Spécialités : Ingénierie routière et géotechnique
Grade : Cycle ingénieur
Semestre : 9
Masse horaire : 32 heures
Crédit : 2

2. Objectifs pédagogiques
2.1 Objectif global
Ce cours permettra aux apprenants d’utiliser les techniques du Système d’Information
Géographique (SIG), de la télédétection et de la cartographie dans les travaux et études en
génie civile.

2.2 Objectifs spécifiques


A la fin du cours, l’apprenant sera capable de :
Au niveau du savoir :
A la fin du cours, l’apprenant sera capable de :
Au niveau du savoir :
 définir les concepts usuels du SIG/Cartographie et de la télédétection ;
 conceptualiser la structure d’un Système d’Information Géographique en y intégrant
les données de télédétection.
Au niveau du savoir-faire
 établir la structure d’un Système d’Information Géographique ;
 gérer les données de télédétection dans un Système d’Information Géographique ;
 intégrer les données issues des études et travaux géotechniques et d’ingénierie
routière dans un Système d’Information Géographique;
 utiliser les techniques du SIG/Cartographie et de la télédétection dans les études et
travaux géotechniques et d’ingénierie routière dans un Système d’Information
Géographique;
 passer une commande SIG/cartographie/Télédétection à une équipe technique.

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Au niveau du savoir-être
 être convaincu de l’importance SIG/Cartographie/Télédétection dans les études et
travaux géotechniques et d’ingénierie routière;
 être sensibilisé sur l’évolution SIG/Cartographie/Télédétection dans le concert des
nouvelles technologies de l’information ;
 s’engager à approfondir ses compétences en Système d’Information Géographique.

3. Contenu du cours
3.1 Introduction
3.2 Définition des concepts
3.3 Notions de base de SIG et applications
3.4 Travaux pratiques de SIG
3.5 Notions de base de télédétection et applications
3.6 Travaux pratiques de télédétection
3.7 Notions de base de cartographie et applications
3.8 Travaux pratiques de cartographie
3.9 Synthèse des travaux pratiques

4. Prérequis
Dans le cadre de ce cours, les apprenants sont invités à revisiter les notions élémentaires de
topographie et d’informatique.

5. Méthodes d’enseignement
La pédagogie active sera la principale méthode utilisée. Les apprenants seront au centre de
tout le processus d’apprentissage.
Des petits groupes de travail seront constitués. L’exposé magistral ne dépassera guère une
trentaine de minutes.
Les travaux pratiques porteront sur les études de cas d’articulation entre les projets de
développement et les processus d’évaluation environnementale.

6. Matériel didactique
Le matériel didactique sera constitué de :
 plan de cours ;
 notes de cours ;
 Cartes et plans ;
 ordinateurs portables.
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7. Modalités d’évaluation
Deux modalités d’évaluation seront utilisées : l’évaluation formative et l’évaluation sommative.
L’évaluation formative permettra d’améliorer le processus d’apprentissage de façon
progressive. Elle se fera à travers des questions-réponses orales sur la compréhension du cours
au début de chaque séance.

L’évaluation sommative se fera à travers des projets et un examen final. Les parts du projet et
de l’examen final dans la constitution de la note finale seront respectivement de 60 % et de 40
%.

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NOTES DE COURS

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Introduction

Le Système d’Information Géographique (SIG) constitue l’un des systèmes d’information


utilisés pour éclairer la prise de décision. De plus en plus, un volume gigantesque de données
(big data) est disponible pour gérer durablement les problèmes environnementaux, les
catastrophes naturelles, les changements climatiques et les problèmes urbains à travers la
réalisation d’études et de travaux de génie civil. Les problèmes contemporains de
l’environnement et de gestion de l’espace interpellent de plus en plus les décideurs et les
sociétés. Les sociétés s’interrogent, se remettent en question et pressent le monde scientifique
et les professionnels d’apporter des éléments de réponse. La nécessité de sauvegarder la
planète terre se fait alors pressante à travaux des ouvrages de génie civil résilients sans que
la façon d’intervenir soit toujours définie avec la pertinence requise. Pourtant, on dispose de
plus en plus d’un volume important de données géographiques dans tous les pays avec le
développement spectaculaire des nouvelles technologies de l’information de la communication.
Des volumes considérables de données numériques sont produits chaque jour et stockés sous
forme de bases de données locales, nationales et régionales. Le SIG permettra de gérer avec
convivialité l’ensemble de ces données.

La télédétection intègre les développements les plus récents de la recherche spatiale, de la


physique et de l’informatique pour constituer aujourd’hui l’un des plus puissants outils de
gestion des milieux ruraux et urbains. Elle est de plus en plus utilisée dans les études et travaux
de génie civil. La production, la gestion et la représentation graphique des données sont
devenues des techniques incontournables dans le domaine de l’aménagement du territoire en
général et les métiers qui y sont liés (géomètre-topographe, urbaniste, aménagiste, génie civil,
etc.) en particulier.

La télédétection est la technique qui, par l'acquisition d'images, permet d'obtenir de


l'information sur la surface de la Terre sans contact direct avec celle-ci. La télédétection
englobe tout le processus qui consiste à capter et à enregistrer l'énergie d'un rayonnement
électromagnétique émis ou réfléchi, à traiter et à analyser l'information, pour ensuite mettre en
application cette information. La télédétection est alors une technique de détection à distance.
Comme elle fait appel à des techniques en évolution rapide dans un monde en changement,
ses possibilités d’applications sont très variées et l’on découvre de plus en plus de domaines
où elle peut avantageusement remplacer des méthodes traditionnelles longues, coûteuses et
fastidieuses de collecte de données. Elle apporte aussi une information nouvelle, différente et
spatialement localisée. En particulier, la télédétection est la source principale d’information
pour les études de la transformation du globe dans le cadre des programmes internationaux
de recherche sur les changements planétaires et, à ce titre, elle intervient directement dans
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le développement de la conscience écologique des sociétés rurales et urbaines. En fournissant


une observation rapide à prix modeste sur de larges zones, la télédétection constitue un moyen
privilégié d'acquisition de données pour venir compléter les mesures de terrain.

L’évolution de la télédétection a été fulgurante. Elle est passée des photographies aériennes
prises par les avions et des images satellites à faible résolution spatiale aux images satellites
à très haute résolution spatiale et aux photographies aériennes prises par les drones.

La cartographie est un mode d’expression graphique. Les modes d’expression graphique sont
des outils puissants de représentation des informations dans les différents domaines de
connaissance. Un proverbe chinois dit : « une image vaut mille mots » et Napoléon Bonaparte
renchérit : «un croquis vaut mieux qu’un excellent rapport ». Notre société se veut une société
de l’information et de l’image (Béguin & Pumain, 2007). Ces remarques sont aujourd'hui
vérifiées par la suprématie de la télévision vis-à-vis de la radio. La représentation graphique
est devenue le mode de communication par excellence de l'information pour toucher avec
efficacité le plus grand public possible. La littérature indique que l’homme retient 10 % de ce
qu’il entend et 50 % de ce qu’il entend et voit. Le volume croissant des informations collectées
chaque jour à travers le monde par des moyens de plus en plus performants, inscrit la
cartographie en première ligne des méthodes modernes de gestion des informations et de leur
transcription en image rapidement perceptible et facilement compréhensible.

La cartographie parce qu’elle permet de connaître l’espace reste et demeure indiscutablement


le socle des différents domaines de connaissance relatifs à la gestion de l’espace et à
l’aménagement (géographie, aménagement du territoire, urbanisme, assainissement, génie
civil, etc.). Avant de gérer une entité spatiale, il faut d’abord la connaître. Il est en effet difficile
d’aménager et de gérer un espace sans avoir au préalable sa représentation spatiale c'est-à-
dire sa cartographie. La finalité de toute réflexion en matière d’aménagement de l’espace à
petite, moyenne et grandes échelles doit être sa traduction sur une carte, seul document
capable de ramener l'espace concerné à une échelle plus adaptée aux dimensions perceptibles
par l'œil humain donc à une meilleure compréhension. Il n'est pas exagéré d'affirmer que sans
un support cartographique, les disciplines relatives à l’aménagement et àla gestion de l’espace
deviennent abstraites et s'éloignent de la réalité concrète de l’espace qu'elles sont censées
étudier et expliquer.

La cartographie est d'abord une forme d'expression graphique. Par rapport à d'autres formes
d'expression comme le langage écrit ou la mathématique, la cartographie a l'avantage d'utiliser

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deux, voire trois dimensions pour véhiculer son message. De ce point de vue elle est
prédestinée pour représenter les phénomènes spatiaux complexes en génie civil.

Le présent document constitue le support de cours destiné aux apprenants des filières de génie
civil (Ingénierie routière et géotechnique). Il présente de manière explicite les conceptsusuels
utilisés en SIG, en cartographie et en télédétection, les notions fondamentales et les
applications ainsi que les procédures opérationnelles des travaux pratiques.

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1. Clarification des concepts

1.1 Système d’Information Géographique

Système : un ensemble d’éléments qui fonctionnent en relation.

C’est un ensemble organisé globalement, comprenant des éléments qui se coordonnent pour
concourir à un résultat.

Donnée : résultat de la mesure; ce qui est donné, connu, déterminé dans l’énoncé d’un
problème.

Information : résultat (savoir, connaissance) issu de la transformation des données.

Les deux termes "Donnée" et "Information" sont habituellement utilisés pour décrire le même
concept. En fait, les données sont généralement brutes alors que les informations sont des
savoirs et/ou connaissances élaboré(e)s.

Métadonnées : Ce sont des données sur des données. Des métadonnées décrivent les
données (par exemple leur origine, leur localisation, leur âge, leur délimitation, leur résolution,
leur qualité, leur fournisseur, etc.)

Les métadonnées sont des informations sur les données, c’est-à-dire une description détaillée
des spécifications. Ces «informations sur les informations » permettent d’évaluer le degré
d’utilité des données pour une application spécifique.

Des métadonnées sont installées et utilisées essentiellement pour la documentation et gestion


interne de stocks de données.

Les métadonnées permettent de répondre aux questions suivantes :


 Quoi – Titre et description des données.
 Pourquoi – résumé expliquant les motifs de la collecte de données et son utilisation.
 Quand – le moment où les données ont été générées et les mises à jour.
 Qui – auteur, pourvoyeur de données, public cible.
 Où – les zones concernées par les données (coordonnées), nom des unités
administratives etc.
 Comment – comment les données ont été créées et comment y accéder.
Les métadonnées décrivent les données de telle sorte qu'on peut décider si elles sont
utilisables ou non pour des tâches prévues.

Système d’information : c’est un ensemble de processus s’appliquant à des données brutes


afin de produire une information pertinente en vue d’une prise de décision.
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Information géographique : information issue des données localisées (coordonnées


géographiques ou cartographiques, données faisant référence à des localités ou des points
particuliers dont les coordonnées sont connues); on parle de données à référence spatiale ou
des données géoréférencées. Une information géoréférencée est une information qui possède
une référence spatiale (coordonnées X, Y) ou (X, Y, Z).

Système d’Information Géographique (SIG)

Le SIG est un outil informatique qui permet de manipuler des données géoréférencées.

Un SIG est un ensemble de données numériques, localisées géographiquement et structurées


à l'intérieur d'un système de traitement informatique comprenant des modules fonctionnels
permettant de construire, de modifier, d'interroger, de représenter les données, selon des
critères sémantiques et spatiaux.

Un SIG est alors un système informatique permettant à partir de diverses sources, de


rassembler et d’organiser, de gérer, d’analyser et de combiner, d’élaborer et de présenter des
informations localisées géographiquement, contribuant notamment à la gestion de l’espace.
Le SIG est un système d’information composé de :
 ordinateurs et périphériques ;
 logiciels spécialisés ;
 données numériques ;
 personnel qualifié ;
 utilisateurs ;
qui gère de l’information de nature géographique.

1.2 Télédétection

Télédétection

La télédétection concerne, dans son acception la plus large, la mesure ou l’acquisition


d’informations sur un objet ou un phénomène par l’intermédiaire d’un instrument de mesure
n’ayant pas de contact avec l’objet étudié. C’est l’utilisation à distance (par exemple, d’un
avion, d’un engin spatial, d’un satellite, d’un drone) de n’importe quel type d’instrument
permettant l’acquisition d’informations sur l’environnement. La télédétection moderne intègre
généralement des traitements numériques mais peut tout aussi bien utiliser des méthodes non
numériques. La télédétection, dans le domaine de l’observation de la Terre, est l’ensemble des
connaissances et des techniques utilisées pour déterminer les caractéristiques de la

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surface de la terre et de l’atmosphère, par des mesures effectuées à partir d’un engin spatial
évoluant à distance convenable de cette dernière.

La télédétection est alors l’ensemble des connaissances et techniques utilisées pour déterminer
des caractéristiques physiques et biologiques d’objets par des mesures effectuéesà distance,
sans contact matériel avec ceux-ci. La télédétection désigne donc l'ensemble des techniques
qui permettent d'étudier à distance des objets ou des phénomènes à partir du rayonnement
électromagnétique comme support d’information.

Photographies aériennes et images satellites


Les photographies aériennes et les images satellites constituent les données de télédétection.
Elles sont des documents objectifs, instantanés et datés et constituent une source
d’information irremplaçable sur la surface de la terre.

Les photographies aériennes sont des vues prises sur des portions de la surface terrestre avec
une caméra portée par un avion, un hélicoptère, un ballon ou un drone. Elles constituentles
premiers documents de télédétection. Les photographies aériennes permettent d’avoir une
physionomie détaillée de la surface de la terre ou d’une portion de la surface de la terre. Les
photographies aériennes peuvent être en format analogique (papier) ou en format numérique
(fichier).

Les images satellites constituent les données aérospatiales prises par des capteurs à bord d'un
satellite selon une périodicité donnée. Les images satellites sont constituées d’un ensemble de
pixels caractérisés chacun par un niveau de gris ou de façon générale par une valeur
thématique (valeur radiométrique). Il existe plusieurs types d’images satellites avec le rapide
progrès de la technologie spatiale.

Il est important de distinguer les mots photographie et image. La photographie est toute image
captée et enregistrée sur une pellicule photographique. L’image est une représentation
graphique, quels que soient la longueur d'onde ou le dispositif de télédétection. Toute
photographie est une image, mais les images ne sont pas toutes des photographies.
Pixel
Un pixel est l'unité de base permettant de mesurer la définition d'une image numérique
matricielle. En télédétection, le pixel désigne l’unité informative de base d’une image satellite
que peuvent manipuler les matériels et logiciels d’affichage ou d’impression. C’est la plus petite
unité détectable sur une image satellite ; c’est la partie élémentaire d’une image satellite.Un pixel
est défini par ses coordonnées en ligne et en colonne et par son compte numérique qui
représente la valeur de l’intensité du rayonnement (valeur de luminance codée entre 0 et255).
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Scène
Une scène est l’espace géographique couvert par une image satellite. C’est l’espace visible par
un capteur. Les images produites par le satellite Landsat (Images Landsat) ont des scènesde
185 km x 185 km, les images SPOT 5 ont des scènes de 60 km x 60 km, les images Quickbird
ont des scènes de 16 km x 16 km.

1.3 Cartographie

Cartographie
L'Association Cartographique Internationale a défini la cartographie comme "l'ensemble des
études et des opérations scientifiques, artistiques et techniques intervenant à partir des
résultats d'observations directes ou de l'exploitation d'une documentation en vue de
l'élaboration de cartes, plans et autres modes d'expression ainsi que dans leur utilisation".
A partir de cette définition, il ressort que :
 la cartographie est une science : la cartographie a ses méthodes, ses bases sont
mathématiques, notamment en ce qui concerne la détermination de la forme de la terre
et des dimensions de la terre puis le report de la surface courbe de la Terre sur un
plan. L’enjeu est la précision et la fiabilité des informations ;
 la cartographie est un art : en tant que mode d’expression graphique, la carte doit
présenter des qualités de forme (esthétique et didactique grâce à la clarté du trait, à
son expressivité et sa lisibilité) afin d’exploiter au mieux les capacités visuelles du
lecteur ; cela exige de la part du concepteur et du réalisateur des choix dans la
représentation ;
 la cartographie est une technique de miniaturisation : les objets de la surface de la terre
sont représentés sous forme réduite sur la carte ; les informations représentées sur
une carte sont obtenues à partir d’une sélection.
Carte
La carte est une représentation géométrique plane, simplifiée et conventionnelle de tout ou
partie de la surface terrestre, et cela dans un rapport de similitude convenable qu’on appelle
échelle (Joly, 1976 cité par Béguin & Pumain, 2007).

De cette définition se dégagent quelques idées importantes :


 la carte est une représentation, un dessin ; elle est donc un document visuel,
graphique ;

 la carte est une représentation plane ; la notion de projection apparaît ;

 la carte est une représentation suivant un rapport de similitude (échelle): elle n’a pas
pour objectif de représenter l’espace en vraie grandeur ;
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 la carte est une représentation simplifiée : elle impose une série d’opérations (sélection,
schématisation, généralisation, qui visent à représenter des objets observées sur le
terrain par des figurés conventionnels) ;

 la carte est une représentation conventionnelle : dans ce cas le cartographe utilise le


langage cartographique qui possède sa propre grammaire (sémiologie graphique) ; sa
connaissance permet de transmettre au mieux une information géographique.

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2. Notions de base du SIG et applications

2.1 Composantes d’un SIG

Un SIG comporte trois composantes : une composante "Hadware" (matériel), une composante
"Sofware" (logiciel) qui se présente sous forme d’une collection de programmes ou de modules
spécifiques pour chaque type d’application et une composante organisationnelle convenable.
La composante "Hadware" se compose d’un ordinateur qui est lié à une unité disque
permettant la sauvegarde des données, d’un digitaliseur ou tout autre dispositif permettant la
conversion analogique/numérique (Scanneur) ainsi que des moyens de sortie (traceur,
imprimante, etc.)
La composante "Sofware" comporte cinq modules de base qui assurent les fonctionnalités
suivantes :
 saisie et vérification des données ;
 gestion et sauvegarde de la base de données ;
 sortie ou représentation des données ;
 transformation des données ;
 interaction avec l’utilisateur (interface).
Composante organisationnelle : les deux composantes "Sofware" et "Hadware" même ultra
puissantes ne garantissent pas l’efficacité du SIG. Pour assurer l’efficacité du SIG, les
différentes composantes, y compris les acteurs (opérateurs, utilisateurs, gestionnaires, etc)
doivent être placés dans un contexte organisationnel approprié. Pour ce faire, une étape
d’étude et de conception est indispensable. C’est une étape préliminaire à toute acquisition
de matériel ou de logiciel, qui permet de cerner le problème concerné, de définir les objectifs
et de déterminer les moyens qu’il faudrait mettre en œuvre pour assurer l’efficacité du système.

2.2 Fonctions d’un SIG

Les SIG peuvent répondre aux attentes d'utilisateurs relevant de divers domaines allant de la
gestion des ressources naturelles, de l’environnement, de l’assainissement à la prise de
décisions socio-économiques ou politiques.
De façon synthétique, les fonctions d’un SIG sont :
 enregistrer l’information géographique ;
 gérer l’information géographique et l’interroger ;
 aider à la visualisation, à la cartographie ;
 traiter l’information géographique ;
 analyser l’information géographique ;
 aider à la prise de décision.

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Ces fonctions sont en outre résumées à travers les 5A : Abstraction, Acquisition, Archivage,
Analyse et Affichage de données à caractère spatial.

Les différentes fonctions d’un SIG sont résumées dans le tableau 1.

Tableau 1 : Fonctions d’un SIG

2.3 Applications du SIG

Le SIG sert à tous les spécialistes qui ont besoin d’analyser des volumes importants de données
géographiques pour solutionner des problèmes. Il s’agit des forestiers, des écologistes, des
hydrologues, des climatologues, des pédologues, des urbanistes, des aménagistes, des
spécialistes du transport et du génie civil, des géographes, des géomètres-topographes, etc.

Les SIG permettent de réaliser des projets multidisciplinaires et servent souvent de base au
développement d’outils d’aide à la décision. Les SIG sont appliqués dans les secteurs suivants:
agriculture, environnement, municipalités, ressources naturelles, santé, transport, industrie,
foresterie, mines, génie civil, transport, armées, assurances, etc. Les utilisations
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des SIG se sont démocratisées et concernent les domaines aussi variés comme le marketing
(géomarketing), l’optimisation des forces commerciales, la défense, les pompiers, la police et
les collectivités locales.
2.4 Infrastructures de données géospatiales
La bonne mise en œuvre d’un SIG doit se faire sur la base d’une Infrastructure de Données
Géospatiales (IDG). L’Infrastructure de données géospatiales (IDG) comprend l’ensemble des
technologies, des normes, des systèmes et des protocoles d’accès requis pour harmoniser
toutes les bases de données géospatiales et les rendre disponibles sur Internet. La constitution
de l’IDG est facilitée par des portails de découverte avec des partenaires du secteur public et
du secteur privé.
L’Infrastructure de données géospatiales garantit les normes et les spécifications reconnues
pour les données et les services dans le domaine géospatial afin d’assurer :
 l’interopérabilité à grande échelle des services Web;
 le partage des connaissances, en vue d’intégrer plus efficacement l’information
et d’obtenir une plus grande interopérabilité entre les applications;
 l’enchaînement fluide des applications, des données et des services;
 la promotion du développement de partenariats efficaces avec d’autres infrastructures
de données spatiales et la constitution d’une infrastructure mondiale de données.

2.5 Sources de données SIG

Les données géographiques sont produites par différentes institutions. On peut aussi les
retrouver dans des sites internet spécialisés. Les sources des données géographiques sont
multiples. Il s’agit des levés de terrain, de la télédétection satellitaire et aéroportée et de la
digitalisation des plans et cartes.

2.5.1 Institutions produisant des données géographiques au Bénin

Plusieurs institutions produisent des données géographiques au Bénin. Il s’agit de :

 Institut Géographique National (IGN);

 Centre National de la Télédétection et du suivi écologique (CENATEL);

 Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique (INSAE);

 Laboratoire de Cartographie (LaCarto/DGAT/UAC);

 Laboratoire d’Hydrologie Appliquée (LHA/INE/UAC);

 Laboratoire d’Ecologie Appliquée (LEA/FSA/UAC).

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2.5.2 Production des données géographiques

2.5.2.1 Relevés de terrain

Les données géographiques sont produites au cours des relevés de terrain. Il s’agit des
relevés topographiques et des relevés GPS.
 Relevés topographiques

Les relevés topographiques sont réalisés par des géomètres-topographes. Ces relevés
topographiques contiennent beaucoup de données géographiques. Il s’agit des données
planimétriques et des données altimétriques. Les données planimétriques concernent les
limites des domaines, la localisation des objets fixes et durables (cours d’eau, réseau routier,
localités, occupation du sol, etc.). Les données altimétriques sont relatives à la représentation
du relief (courbes de niveau, points cotés, points géodésiques.
Les relevés topographiques permettent d’avoir les plans et les cartes topographiques (Figure
1).

Figure 2 : Extrait d’une carte topographique

Figure 1 : Extrait de la carte topographique de l’Afrique de l’Ouest

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 Relevé GPS

Le relevé GPS consiste à collecter des données à l’aide du récepteur GPS. Au cours du relevé
GPS, deux opérations sont fondamentalement réalisées. Il s’agit de la prise des coordonnées
des points d’intérêt (Waypoints) (Figures 2) et du tracking qui est un enregistrement continu
des coordonnées des points (Figures 3).

B-02
B-01 B-03
B-04
Figure 2 : Prise des waypoints

track-01

Figure 3 : Opération de tracking

2.5.2.2 Acquisition des données géographiques à partir des documents existants

La numérisation des cartes et des plans est souvent un moyen rapide et efficace de se créer
un fond image numérique pour un système d'information géographique (SIG) en exploitant les
cartes et plans en papier.

Le scannage permet de redonner une valeur à des cartes papier parfois un peu défraîchies. Il
offre toutes les possibilités du numérique (superposition de données, intégration dans un SIG,
diffusion illimitée…). Les cartes scannées peuvent être géo-référencées et alors utilisées
comme complément des données géographiques.

2.6 Catégorisation des données géographiques : données raster et données vecteur

L’ensemble des données géographiques sont classées en deux grandes catégories : les
données raster et les données vecteur.

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Une donnée raster se compose d'une suite de pixels de taille régulière. Chaque pixel porte une
information de radiométrie (couleur). On parle aussi de donnée en mode raster ou en mode
maillé ou matriciel.

Les données raster, ou images, sont constituées de pixels (Figure 4). En zoomant sur un
raster, on finit par distinguer les pixels. Chaque pixel possède une valeur correspondant par
exemple à sa couleur, ou à son altitude. Un raster est caractérisé par la taille d'un pixel, ou
résolution. Exemples de données raster : carte IGN scannée, photographie aérienne, image
satellite

Figure 4 : Données raster

Les données vecteur représentent les objets du terrain par des primitives géométriques
(points, ligne, surface) (Figures 5 et 6). La logique de construction des entités spatiales en
mode vecteur est très différente qu’en mode raster. En mode vecteur chaque objet est défini
individuellement de manière explicite par des points (repérés par des coordonnées X et Y), des
lignes (formées de points) et des polygones (formés de lignes).
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Les points définissent des localisations d'éléments séparés pour des phénomènes
géographiques trop petits pour être représentés par des lignes ou des surfaces qui n'ont pas
de surface réelle comme les points cotés.
Un point sera défini par un couple de coordonnées X ; une ligne ou un polygone par les
coordonnées de leurs sommets. On pourra choisir par exemple de représenter des cours d'eau
sous forme de ligne, des villes sous forme de points

Les lignes représentent les formes des objets géographiques trop étroits pour être décrits par
des surfaces (ex : rue ou rivières) ou des objets linéaires qui ont une longueur mais pas de
surface comme les courbes de niveau.
Les polygones représentent la forme et la localisation d'objets homogènes comme des pays,
des parcelles, des unités d’occupation du sol.
Le tableau 2 fait la synthèse des avantages et inconvénients des modes vecteur et raster.

Figure 5 : Données vecteur


Les données sont organisées sous forme de couches superposables (Figure 6).

Figure 6 : Primitives géométriques

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Tableau 2 : Modes matriciel versus vectoriel

Source : Dao, 2002

2.7 Composantes spatiales et attributaires

On distingue deux composantes dans les données utilisées dans un SIG : spatiale et
attributaire. La composante spatiale est constituée de la localisation et la géométrie d'un objet,
donc de ses coordonnées. La composante attributaire est constituée des données qui y sont
associées. Par exemple, la composante spatiale d'un département sera le polygone
représentant ce département, et sa composante attributaire sera son nom, son code, sa
population.
Le lien entre composante spatiale et attributaire constitue une différence fondamentale avec
les logiciels de dessin (DAO) type AutoCAD.

2.8 Formats de données SIG

Les formats vecteur de type Shapefile (SHP) et de type MapInfo (TAB) et les formats raster
(TIFF, GeoTIFF) sont couramment utilisés. Dans le cadre de ce cours, le format Shapefile sera
utilisé avec les logiciel ArcGIS et QGIS. Les formats raster seront utilisés dans le cours de
télédétection.

2.8.1 Format Shapefile ou SHP : un "standard"

Le format shapefile a été créé par Environmental Systemes Research Institute (ESRI) l'auteur
notamment du logiciel ArcGIS. Ce format est aujourd'hui l'un des standards du SIG et est
couramment utilisé par les logiciels libres de SIG. Une couche SHP est en fait composé de
plusieurs fichiers, dont 3 sont obligatoires (SHP, DBF et SHX):
 SHP : contient les informations spatiales ;

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 DBF: contient les informations attributaires ;


 SHX : fichier d'index ;
 un 4ème fichier est aussi bien utile : PRJ : contient le code du système de coordonnées
et éventuellement de la projection.
Le format DBF impose certaines limitations pour les noms de colonnes : maximum 10
caractères, éviter les accents.

Pour que le shapefile s'ouvre correctement, tous ces fichiers doivent avoir exactement le
même nom. QGIS peut ouvrir et éditer les fichiers SHP.

2.8.2 Format TAB (MapInfo)

Ce format a été créé pour le logiciel MapInfo. Comme pour le SHP, un fichier au format TAB
est en fait composé de plusieurs fichiers :
 MAP : données spatiales (avec le système de coordonnées) ;
 DAT : données attributaires ;
 TAB : structure de la couche ;
 ID : lien entre les fichiers DAT et MAP ;
 IND : fichier d'indexation (facultatif).
QGIS peut ouvrir des fichiers au format TAB, mais il ne peut pas les éditer; il faudra pour
cela les enregistrer au format SHP.

2.9 Modèle conceptuel et structure d’un SIG

Dans un SIG, une multitude de fichiers sont utilisés. C’est pourquoi, il est important de
concevoir une structure en fonction des données disponibles et des objectifs visés. Les attentes
dans un SIG sont : une gestion fiable et conviviale de l’information et un accès facile à
l’information. La convivialité d’un SIG passe par un accès simple, sûr et rapide à l’information.Les
grands dépôts de données sans organisation engendrent des ressources inexploitableset
une perte de temps.

2.9.1 Modèle conceptuel de données

L’établissement d’un modèle conceptuel de données consiste à identifier et à délimiter des


éléments spatiaux dans l'espace géographique, à représenter ces éléments par des unités
graphiques (points, lignes, polygones, etc.) et à les répartir sur différentes couches. Les
données, une fois modélisées, sont stockées dans la base de données d'un SIG. Concevoir
la base de données nécessite une première phase de modélisation conceptuelle qui consiste
à déterminer quelles sont les structures de données pertinentes géographiques ou non (lac,
route, bâtiment, personne, parcelle) et les relations qui existent entre ces dernières (la parcelle
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P appartient à la personne X). Lorsqu’on conçoit une base de données, il faut prévoir les
éléments qui doivent y figurer et les informations à indiquer pour chaque élément. On
détermine également les relations entre les éléments.

Un SIG est une base de données. Une base de données est un ensemble de données :
 cohérent : les données sont structurées sur des définitions claires et non ambiguës
pré-établies ;
 intégré : elles sont regroupées au sein d’un même ensemble ;
 partagé : elles sont utilisées par plusieurs utilisateurs et/ou types d’utilisateurs
 et défini pour les besoins d’une application.
Le cycle de vie d’une base de données (BD) comprend 4 phases: modélisation conceptuelle de
la BD, implantation des structures et des données dans un SIG, utilisation (requêtes
d’interrogation et de mises à jour), maintenance (correction, évolution). La première phase de
modélisation est primordiale. Il n’y a pas de base de données bien structurée sans une bonne
modélisation ! Le cycle de de vie d’un SIG est constitué également des mêmes étapes.
La phase de conception de la BD et du SIG est une phase de réflexion sur la structure des
données en fonction des besoins de l’application: données importantes, propriétés,
contraintes, requêtes à prévoir, etc. en accord avec les utilisateurs.
Les principes de base de l’établissement d’un modèle conceptuel sont :
 complétude (description de tous phénomènes courants nécessaires à l’application) ;
 fiabilité (formellement défini) ;
 orientation utilisateur (compréhensible, clair, lisible) ;
 orthogonalité (les concepts proposés doivent être indépendants) ;
 compatibilité logiciel (traduisible en SGBD ou en SIG existant) ;
 complètement opérationnel (capacités de manipulation des données).

2.9.2 Définition de la structure d’un SIG

Dans une organisation, le SIG peut être structuré de plusieurs manières. On peut avoir un SIG
structuré suivant les zones géographiques. Le SIG peut être aussi structuré en fonction des
activités d’une organisation. Dans la structure d’un SIG, on peut avoir un répertoire des
données existantes (fonds de cartes), un répertoire des données produites et un autre
répertoire des données à produire. Les métadonnées doivent fournir des informations
relativement à tous les fichiers qui se trouvent dans un SIG. La bonne structuration des
répertoires constitue la condition sine qua non de l’organisation d’un SIG. Globalement, la
structure d’un SIG peut être perçue comme un arbre où les grandes branches représentent les
répertoires, les moyennes et petites branches comme les sous-répertoires et les feuilles

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comme les fichiers. L’explorateur de Windows (Microsoft) et ArCatalog (ArcGIS) sont des
gestionnaires de fichiers qui permettent d’organiser un système de fichiers.

2.9.3 Structure des répertoires

Les répertoires doivent être organisés de façon hiérarchique. Un SIG peut être perçu comme
une armoire. Les tiroirs de cette armoire sont des répertoires. Les sous répertoires sont des
dossiers de fiches. Les noms des répertoires et des sous-répertoires doivent être significatifs
et intuitifs. Il faut alors mettre en place un bon système de nommage. Les noms des répertoires
peuvent désigner des zones géographiques et/ou des activités. Dans tous les cas, à partir du
nom d’un répertoire, on doit être en mesure d’avoir une vue globale sur le contenu de ce
répertoire (Figures 7 et 8).

Figure 7 : Un SIG organisé selon les zones géographiques

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Figure 8 : Un SIG organisé selon la nature des données

2.9.4 Nommage des fichiers

Le nom du fichier doit être intuitif c’est-à-dire un nom qui rappelle le contenu du fichier. Le nom
du fichier doit être aussi parlant avec des chaînes alphanumériques et des séparations de
"barre de 8", sans caractères "espace", ni caractères accentués et signes spéciaux comme #,
$, etc. Le nom du fichier doit être en outre incrémental pour faciliter la gestion des versions.
Exemple : Lim_Domaine_ESTBR_06012014

2.10 Structure d’une base de données dans un environnement ArcGIS

Dans un environnement ArcGIS, une base de données géographiques comprend les niveaux
hiérarchiques suivants : géodatabase, jeu de classe d’entités et classe d’entités.

2.10.1 Géodatabase

La géodatabase est une base de données ou structure de fichiers utilisée pour stocker,
interroger et manipuler des données spatiales (Figure 9). Les géodatabases stockent la
géométrie, un système de référence spatiale et les attributs des données. Divers types de jeux
de données géographiques peuvent être collectés au sein d'une géodatabase, dont
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notamment des classes d'entités, des tables attributaires, des jeux de données raster, etc. Les
géodatabases peuvent être stockées dans des systèmes de gestion de base de données
relationnelles IBM DB2, IBM Informix, Oracle, Microsoft Access, Microsoft SQL Server ou
PostgreSQL, ou dans un système de fichiers, tel qu'une géodatabase fichier.

La géodatabase est alors la plate-forme commune de stockage et de gestion des données


d'ArcGIS, et peut être utilisée sur tous types de systèmes comme un ordinateur, un serveur (y
compris Web), ou encore sur un périphérique nomade. Elle prend en charge tous les types de
données qui peuvent être exploités par ArcGIS, comme :

 les tables attributaires ;

 les entités géographiques ;

 les images satellites et aériennes (catalogue rater);

 les données de modélisation de surface ;

 les mesures réalisées par les géomètres.

2.10.2 Jeu de classe d’entités

Un jeu de classe d’entités est un ensemble de classes d’entités stockées qui partagent la même
référence spatiale. Autrement dit, ces entités partagent le même système de coordonnées et
elles se trouvent à l'intérieur d'une zone géographique commune. Les classes d’entités
possédant des types de géométrie différents peuvent être stockées dans un jeu de classe
d’entités.

2.10.3 Classe d’entités

Dans ArcGIS, une classe d’entités est un ensemble d’objets géographiques ayant le même type
de géométrie (point, ligne ou polygone, par exemple), les mêmes attributs et la même
référence spatiale. Les classes d’entités peuvent être stockées dans des géodatabases, des
fichiers de formes, des couvertures et dans d'autres formats de données. Elles permettent de
grouper des entités homogènes dans une seule unité à des fins de stockage. Les autoroutes,
routes nationales et routes départementales, par exemple, peuvent être regroupées au sein
d'une classe d’entités linéaire nommée "routes".

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Figure 9 : Structure d’un SIG dans ArcGIS

2.11 Analyse spatiale

La requête spatiale participe au traitement des données à partir des requêtes spatiales bien
définies qui permettent de répondre à un certain nombre de questionnements précis. Une
requête est une opération qui consiste à interroger une partie de la base de données. Les
requêtes peuvent porter aussi bien sur les données attributaires que sur les objets
géographiques.

Les analyses spatiales comprennent :

 sélection par attribut (requête attributaire) ;


 sélection selon l’emplacement géographique (requête géographique);
 jointure attributtaire /jointure spatiale;
 outils d’analyse.
La sélection par attributs se fait sur une seule couche ou sur plusieurs attributs de cette
couche.

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La sélection selon l’emplacement géographique permet de sélectionner des éléments selon


leur emplacement relativement à d’autres éléments.

La jointure attributaire est utilisée pour adjoindre des attributs supplémentaires à la table d’une
couche géographique. Pour adjoindre deux tables, le type de données de champ joint doit être
le même entre les tables (nombre, chaîne, etc.).

Les outils d’analyse sont variés : union, intersection, découpage, zone tampon. Dans le cas
du logiciel ArcGIS, ces outils sont disponibles dans la boîte à outils ArcToolbox.

2.12 Travaux pratiques avec les logiciels QGIS et ArcGIS

 Création des fichiers point, ligne et polygone


 Sélection par attribut
 Requêtes
 Création d’une géodatabase, d’un jeu de classe d’entité et d’une classe d’entité

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3. Notions de base de la télédétection et applications

Pour mieux comprendre les bases physiques de la télédétection, il est d’abord important d’avoir
une vue d’ensemble sur le processus de la télédétection. Le rayonnement électromagnétique,
les interactions avec la surface terrestre et la signature spectrale constituent les bases
physiques de la télédétection.

3.1 Processus de la télédétection

L'observation de la Terre par les satellites peut être décomposée en plusieurs étapes ou
processus depuis la source d'énergie qui éclaire la surface terrestre jusqu'à la réception des
données par la station satellite au sol et les différentes applications. La télédétection est un
processus qui va de l’acquisition jusqu’au traitement des images. Elle englobe tout le processus
qui consiste à capter et à enregistrer l’énergie d’un rayonnement électromagnétique émis ou
réfléchi, à traiter et analyser l’information qu’il représente, pour ensuite mettre en application
cette information. La figure 10 présente toutes les étapes allant de l’acquisition jusqu’à
l’utilisation des informations extraites des images satellites.

(A) : Source d’énergie ou d’illumination (B) : Radiation et l'atmosphère


(C) : Interaction avec la cible ou la surface (D) : Enregistrement de l’énergie par le capteur
(E) : Transmission, réception, et traitement (F) : Interprétation et analyse (G) : Applications

Figure 10 : Etapes de la télédétection

A. Source d'énergie ou d'illumination : à l'origine de tout processus de télédétection se


trouve nécessairement une source d'énergie pour illuminer la cible.

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B. Rayonnement et atmosphère : durant son parcours entre la source d'énergie et la cible,


le rayonnement interagit avec l'atmosphère. Une seconde interaction se produit lors du trajet
entre la cible et le capteur.

C. Interaction avec la cible : une fois parvenue à la cible, l'énergie interagit avec la surface
de celle-ci. La nature de cette interaction dépend des caractéristiques du rayonnement et des
propriétés de la surface.

D. Enregistrement de l'énergie par le capteur : une fois l'énergie diffusée ou émise par la
cible, elle doit être captée à distance (par un capteur qui n'est pas en contact avec la cible)
pour être enfin enregistrée.

E. Transmission, réception et traitement : l'énergie enregistrée par le capteur est transmise,


souvent par des moyens électroniques, à une station de réception où l'information est
transformée en images (numériques ou photographiques).

F. Interprétation et analyse : une interprétation visuelle et/ou numérique de l'image traitée


est ensuite nécessaire pour extraire l'information que l'on désire obtenir sur la cible.

G. Application : la dernière étape du processus consiste à utiliser l'information extraite de


l'image pour mieux comprendre la cible, pour faire découvrir de nouveaux aspects ou pour
aider à résoudre un problème particulier.

Ces sept étapes couvrent le processus de la télédétection, du début à la fin. C'est dans cet
ordre que se construit, étape par étape, la connaissance de la télédétection.

3.2 Vecteurs et capteurs

3.2.1 Vecteurs

Pour enregistrer adéquatement l'énergie réfléchie ou émise par une surface ou une cible
donnée, on doit installer un capteur sur un vecteur (plate-forme) distant de la surface ou de la
cible observée. Un capteur est un appareil qui détecte le signal radiatif émis ou réfléchi par la
surface et l’enregistre soit sous forme analogique (document qualitatif interprétable), soit sous
forme numérique (données quantitatives susceptibles d’être calibrées pour accéder aux
grandeurs physiques, luminance ou réflectance). Un capteur est alors un appareil qui mesure
et enregistre l’énergie électromagnétique.

Un capteur est situé sur une plate-forme (vecteur) stable éloignée de la cible ou de la surface
à observer. Les capteurs sur plates-formes peuvent être situés au sol, sur un avion, sur une
navette spatiale, sur un satellite ou sur un drone. La plupart des satellites d’observation de la
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Terre ont une masse comprise entre 1 et 3 tonnes. La tendance actuelle est de privilégier des
plates-formes légères (quelques centaines de kg) et peu coûteuses. La figure 11 présenteles
types de vecteurs ou plates-formes utilisés par les capteurs.

• Montgolfière

Satellite

• Capteurs au
sol
Navette spatiale

Avion

Drones

Figure 11 : Types de plates-formes

3.2.2 Fonctionnement des capteurs

Le capteur est l’instrument qui recueille l'énergie radiative provenant de la scène visée et
délivre un signal électrique mesurable y correspondant. Deux types de capteurs sont utilisés :
les capteurs passifs et les capteurs actifs. Les capteurs sont encore appelés des charges utiles.
En télédétection le capteur passif est associé à la télédétection optique/thermique tandis que
l’actif est associé à la télédétection des hyperfréquences ou radar.

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3.2.2.1 Fonctionnement des capteurs passifs

Les capteurs passifs détectent ou captent l'énergie solaire réfléchie par la cible ou la surface.
Les capteurs passifs enregistrent le rayonnement naturel, lumière visible mais aussi infrarouge
ou micro-onde, sous forme numérique (Figure 12). On peut citer l’exemple des capteurs
photographiques et des radiomètres imageurs.

La photographie aérienne est la forme la plus ancienne de la télédétection. Il y a plus de 50


ans, le principal capteur utilisé était l'appareil photographique, un capteur analogique utilisant
des émulsions chimiques photosensibles (sensibles à la lumière visible essentiellement) pour
produire des photographies aériennes.

Les radiomètres imageurs sont des capteurs qui mesurent de façon quantitative le
rayonnement. La constitution d’une image est obtenue par l’acquisition séquentielle
d’informations radiométriques provenant d’une fraction (tache élémentaire) de la surface du
paysage observé. Avec les capteurs passifs, on obtient les images optiques.

Figure 12 : Capteurs passifs

3.2.2.2 Fonctionnement des capteurs actifs

Les capteurs actifs se composent d’un émetteur, qui est la source du rayonnement, et d’un
détecteur qui mesure le rayonnement de retour de la surface observée (Figure 13). Le capteur
actif le plus utilisé en télédétection est le radar imageur à visée latérale. Le grand avantage du
radar est d’utiliser des longueurs d’onde très grandes, entre 0,8 cm et 1 m, pour lesquelles
l’atmosphère, y compris les nuages, est complètement transparente ; les radars sont des
capteurs « tous-temps », particulièrement intéressants dans les régions du monde où la
nébulosité est très fréquente, et pour les applications qui nécessitent d’obtenir des images à
des dates et heures bien déterminées.

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Figure 13 : Capteurs actifs

Les capteurs actuels sont en constant développement depuis leur apparition. La caractéristique
de ces capteurs qui a connu l'amélioration la plus spectaculaire est la résolutionspatiale, c'est à
dire leur capacité à discerner des portions de la surface terrestre de plus en plus petites. Ces
capteurs actifs permettent d’obtenir les images satellites RADAR (Radio Detection and
Ranging) et LIDAR (Light Detection and Ranging). Puisque le RADAR a sa propre source
d'énergie, on peut obtenir des images le jour ou la nuit. Egalement, l'énergie micro-onde peut
pénétrer à travers les nuages et la pluie, le RADAR est considéré comme un
« détecteur toutes saisons ». Le LIDAR (Light Detection and Ranging) est une technique
d'imagerie active qui ressemble beaucoup à celle du RADAR. Ce système qui émet des
impulsions de lumière laser et détecte l'énergie réfléchie par la cible. Le temps requis par
l'énergie pour rejoindre la cible et retourner au détecteur détermine la distance entre les deux.
Ce système est utilisé de façon efficace afin de mesurer la hauteur de la canopée de la forêt
par rapport à la surface du sol, et la profondeur de l'eau par rapport à la surface de l'eau
(profilomètre laser). On utilise également le LIDAR pour examiner les particules contenues
dans les différentes couches de l'atmosphère de la Terre, pour obtenir des mesures de densité
de l'air et pour la surveillance des mouvements atmosphériques.

3.3 Codage radiométrique

Le satellite balaye point par point la surface du sol. Un point peut représenter une superficie
de quelques décimètres carrés à plusieurs centaines de mètres carrés. Une valeur comprise
entre 0 et 255 est attribuée à chaque point de surface en fonction de la quantité d’énergie
renvoyée : la valeur 255 est attribuée au pixel qui a la valeur radiométrique la plus élevée,
c’est-à-dire l’élément du paysage qui a la plus grande réflectance. Ces informations sont
envoyées par radio à une station au sol qui compose point par point l’image de la région
survolée par le satellite.

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Une image satellite est une matrice de pixels : le pixel (picture element) est la plus petite
surface homogène constitutive d’une image enregistrée. Chaque valeur reçue par la station au
sol permet de dessiner un petit carré appelé « pixel » auquel on attribue une nuance plusou
moins intense de gris.

Figure 14a Figure 14b Figure 14c


Figure 14 : Exemple du codage
La figure 14a représente une image de 15 pixels de côté, c'est à dire 5 lignes et 5 colonnes,
soit 25 pixels en tout. Chaque pixel possède une valeur radiométrique représentant la moyenne
des mesures radiométriques effectuées sur la surface qu'il représente sur le terrain.

La figure 14b montre cette association entre le contenant du pixel (sa géométrie) et son
contenu (sa valeur radiométrique).

Enfin, par convention, les mesures les plus fortes sont codées en blanc et les plus faibles en
noir, générant ainsi un dégradé de gris. Chacun des pixels est coloré en fonction de sa valeur
radiométrique, ce qui construit au final une image (Figure 14c).

3.4 Calage et géoréférencement des images

La plupart des applications de la télédétection nécessitent la connaissance d'une relation assez


précise entre une position sur l’image et une position sur le terrain. On parle de fonctionde
localisation qui associe à chaque point de l'image et étant donnée une altitude, une position
planimétrique définie par des coordonnées cartographiques ou géographiques. Cette fonction
de localisation dépend de deux données :
 les caractéristiques du capteur (caractéristiques instrumentales, position, vitesse,
attitude.) ;
 le modèle d'altitude.

On peut alors améliorer la localisation par calage ou ajustement. Les deux manières possibles
d’amélioration de la localisation sont :

 en analysant l'erreur observée en chaque point d'appui et en modélisant cette erreur


par une loi d'interpolation de manière à pouvoir la corriger en tout point de l'image;
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 en calculant une fonction de coût à partir des paramètres du capteur et des erreurs
observées, et en ajustant les paramètres du capteur de manière à minimiser la fonction
de coût

La fonction de localisation peut varier en fonction du type d’images (radar, optique).


La qualité géométrique des images de télédétection peut être évaluée selon différents critères,
les plus classiques étant :
 précision de localisation ;
 altération des longueurs (caractérise les distorsions géométriques) ;
 superposabilité (multibande, multitemporelle, etc.).

3.5 Résolution des images

La résolution spatiale, la résolution radiométrique, la résolution spectrale et la résolution


temporelle constituent les types de résolution utilisés en télédétection.

3.5.1 Résolution spatiale

Le détail qu'il est possible de discerner sur une image dépend de la résolution spatiale du
capteur utilisé. La résolution spatiale est fonction de la dimension du plus petit élément qu'il
est possible de détecter; c’est l’unité élémentaire perceptible. On est ainsi parvenu à faire une
nomenclature des images suivant les résolutions spatiales (Figure 16). Ainsi, on peut avoir :

 images à basse résolution spatiale : résolution spatiale > 1 km ;

 images à moyenne résolution spatiale : résolution spatiale > 100 m et < 1 km ;

 images à haute résolution spatiale : résolution spatiale > 5 m et < 100 m ;

 images à très haute résolution spatiale : résolution spatiale < 5 m.

De façon générale, plus la résolution augmente, plus la superficie de la surface visible par le
capteur diminue. Une bonne résolution entraîne alors une diminution de la fauchée.

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Figure 15a: Image à haute résolution spatiale Figure 15b: Image à très haute résolution spatiale
Figure 15 : Résolutions spatiales des images satellites

Le tableau 3 présente la résolution spatiale et autres caractéristiques de quelques images


satellites.

Tableau 3: Caractéristiques de quelques images satellites

Capteur Couverture Répétition Pixel (Résolution Prix [km²]


(scène) spatiale)

Landsat TM 185 x 185 km 16 Tours 30 x 30 m ms 0,05 US$


(15 x 15 m pan)

IRS 1C 140 x 140 km 24 Tours 23 x 23 m ms 0,14 US$


70 x 70 km 5,8 x 5,8 m pan 0,51 US$

Spot 5 60 x 60 km 26/3 Tours 10 x 10 m ms & 5 x 5 m 0,97 €


pan 1,72 €
2,5 x 2,5 m pan

IKONOS 11 x 11 km 3 - 4 Tours 4 x 4 m ms 35,00 US$


1 x 1 m pan 35,00 US$
53,00 US$)

Quickbird 16,5 x 16,5 1 - 3 Tours 2,4 x 2,4 m ms 25,00 US$


km 0,6 x 0,6 m pan 22,50 US$
. 30,00 US$)

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3.5.2 Résolution radiométrique

Chaque fois qu'une image est captée par une pellicule ou un capteur, sa sensibilité à l'intensité
de l'énergie électromagnétique détermine la résolution radiométrique. La résolution
radiométrique d'un système de télédétection décrit sa capacité à reconnaître de petites
différences dans l'énergie électromagnétique. Plus la résolution radiométrique d'un capteur est
fine, plus le capteur est sensible à de petites différences dans l'intensité de l'énergie reçue.
Elle décrit les informations contenues dans une image correspondant au nombre de bits utilisé
pour enregistrer les images satellitaires en format binaire. Les données satellitaires sont
classées en plusieurs formats binaires. Le nombre maximum de niveaux d'intensité disponibles
dépend aussi du nombre de bits utilisés pour représenter l'intensité enregistrée.

3.5.3 Résolution spectrale

La résolution spectrale de l’image se définit par le nombre (et la largeur) des bandes spectrales
auxquelles les capteurs sont sensibles. La résolution spectrale décrit la capacité d'un capteur
à utiliser de petites fenêtres de longueurs d'onde. Plus la résolution spectrale est fine, plus les
fenêtres des différents canaux du capteur sont étroites (Figure 16). On qualifie les images de
panchromatique, lorsque le capteur enregistre une image dans le visible, et de multispectrales
lorsque le capteur enregistre plusieurs images dans différentes longueurs d’onde ou bandes
spectrales.

Les différentes longueurs d'onde ne sont pas différenciées par la


pellicule noir et blanc. Ici la résolution spectrale est basse

La pellicule couleur distingue les longueurs d´onde dans le bleu, le


vert et le rouge. Ici la résolution spectrale est élevée

Figure 16: Résolution spectrale

3.5.4 Résolution temporelle

Les principaux satellites d’observation des milieux terrestres effectuent des rotations en orbite
autour de la terre afin de couvrir successivement l’ensemble du globe. Entre 2 prises de vue/
acquisitions du même point il y a un intervalle de temps qu’on appelle résolution temporelle.
La résolution temporelle est le cycle de passage du satellite c’est à dire le temps que prend un
satellite pour effectuer un cycle orbital complet. Ce cycle est généralement de quelques jours.

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3.6 Applications de la télédétection

Les différents capteurs utilisés en télédétection ont des applications spécifiques. Les domaines
d’application de la télédétection concernent les sciences de la terre (géographie, géologie), les
sciences de l’atmosphère (climatologie, pollution atmosphérique, etc), l’écologie,
l’aménagement, le métier du géomètre-topographe, le génie civil, etc.

3.6.1 Applications en agriculture

Parmi les applications de la télédétection dans le domaine de l'agriculture on peut citer :


 la classification des types de cultures ;
 l'évaluation de la santé des cultures ;
 l'estimation de la production totale d'une récolte ;
 la cartographie des caractéristiques du sol ;
 la cartographie des pratiques de gestion du sol.

3.6.2 Applications en aménagement forestier

Parmi les applications de la télédétection en aménagement forestier, on a :


 la cartographie forestière ;
 la cartographie agroforestière ;
 la cartographie de coupe à blanc (Figure 17);
 la cartographie des infrastructures forestières ;
 la surveillance de la déforestation ;
 cartographie des zones brûlées dans une forêt.

Figure 17 : Image satellite montrant une coupe à blanc dans une forêt

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3.6.3 Applications en aménagement urbain et en génie civil

Les travaux à grande échelle comme l’aménagement urbain et la gestion foncière utilisent des
images satellites produites par des capteurs de haute et de très haute résolutions spatiales
(SPOT 6 &7, pléiades, Quickbird, Ikonos, etc.) (Figures 18 et 19). La cartographie urbaine peut
être réalisée à l’échelle de 1/10 000 avec les images de haute résolution spatiale. Cette
cartographie urbaine est la base de l’élaboration des plans d’urbanisme et des projets urbains.
La cartographie au 1/10 000 est un excellent outil pour délimiter les zones inondables dans les
villes. Lorsque l’échelle atteint ou dépasse le 1/1000, on tombe dans la cartographie cadastrale
où le parcellaire est mis en exergue. Ces plans cadastraux intéressent beaucoup les services
du cadastre en vue de l’imposition sur le parcellaire bâti ou non bâti ; les géomètres-
topographes interviennent dans ces opérations.
A partir des images satellites ou des photographies aériennes, on peut faire une cartographie
du réseau routier en mettant en exergue les différents types de route. Les images satellites
peuvent être également utilisées pour réaliser des cartes géotechniques.

Figure 18: Image satellite à très haute résolution montrant les îlots, les
équipements, les habitations et la voirie urbaine

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Figure 19 : Image satellite à très haute résolution montrant les îlots et la voirie urbaine

3.6.4 Applications en cartographies topographique et thématique

Les images satellitaires et les photographies aériennes constituent les documents de base pour
les travaux de cartographies topographique et thématique. A partir des images satelliteset des
photographies aériennes, il est possible d’obtenir le tracé des éléments fixes et durables qu’on
retrouve sur les cartes topographiques comme les cours d’eau, les pistes et routes ainsique
d’autres détails planimétriques. L’occupation du sol, élément essentiel des cartes thématiques
et topographiques s’obtient également à partir des images satellites et des photographies
aériennes.
On peut aussi avoir des Modèles Numériques de Terrain (MNT) à partir des données de
télédétection. Il existe plusieurs méthodes de création de MNT. L'une consiste à créer des
séries de points en recueillant des données d'un altimètre ou d'un GPS et ensuite, d'interpoler
les hauteurs entre les points. Cette méthode est longue et ardue. Les levés traditionnels
prennent aussi beaucoup de temps et limitent l'utilisation de la cartographie à l'échelle
régionale.

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La création de MNT à partir des données de télédétection se révèle efficace en coût et en


temps. La télédétection dispose d'une variété de capteurs et de méthodologies pour la création
de ces modèles pour les applications cartographiques.

Le tableau 4 présente les échelles de représentations cartographiques en fonction de la


résolution et des applications.

Tableau 4 : Applications, échelles et résolutions

3.7. Logiciels et applications d’interprétation des photographies aériennes et images


satellites

Plusieurs logiciels commerciaux et libres sont utilisés pour le traitement des images en
télédétection. Les logiciels couramment utilisés sont : Envi, Erdas Imagine, Ecognition Definien
et Grass.

3.7.1 ENVI

Envi est considéré par beaucoup comme l'un des meilleurs logiciels de télédétection du monde
professionnel. Comme la majorité des logiciels de traitement des images de télédétection, il
possède un ensemble de fonctionnalités auxquelles sont associées des outils permettant de
faire des traitements et analyse. Il est édité par la société ITT Visual Information Solution1.

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Envi comprend en un seul package des outils particulièrement avancés, mais néanmoins
interactifs et faciles d'utilisation : analyse spectrale, correction géométrique, analyse
topographique, analyse radar, fonctionnalités SIG raster et vecteur, support d'une large
gamme de formats images.

Il est facile d'utilisation et ses algorithmes sont de grandes qualités. C'est un logicielpropriétaire
et commercial.

3.7.2 ERDAS IMAGINE

Comme le logiciel précédent, Erdas permet de traiter des images et d'en extraire l'information
dont on a besoin, notamment pour la télédétection et les SIG. Il possède un ensemble d'outils
et de fonctionnalités pour effectuer des tâches avancées de traitement et d'analyse tels que la
classification, l’ortho rectification, le mosaïquage, la reprojection et l'interprétation des images.
Ceux-ci permettent une bonne intégrité des données géospatiales pour la mise à jour d'un
SIG. C'est un logiciel propriétaire et commercial.

3.7.3 ECOGNITION DEFINIEN

Logiciel propriétaire et commercial, il permet aussi le traitement et l'analyse des images. Mais
à la différence des autres, il offre une solution originale d’analyse d’image qui tire sa force de
son approche cognitive. En effet, en s’inspirant de la perception humaine, la solution ne traite
pas le pixel de manière isolée mais dans son contexte. Pour ce faire l’image est tout d’abord
segmentée en groupes de pixels montrant des caractéristiques similaires. Ces groupes sont
alors considérés comme des «Objets» ce qui rend possible une interprétation basée sur les
valeurs spectrales mais aussi sur la taille, la forme, le contexte, etc.

Cette approche, beaucoup plus riche que les classifications « par-pixel », augmente
considérablement les possibilités d’interprétation, en particulier pour les milieux complexes et
les images à haute et à très haute résolutions spatiales. De manière générale, il possède des
fonctions et outils pour traiter les images. Ces fonctions utilisant une approche bien différente
que celle des autres logiciels existants : celle de l'« Objet ».

3.7.4 GRASS

A la différence des trois logiciels ci-dessus, Grass est un logiciel libre (open source) réalisé
par l'équipe GRASS Development Team. Mais comme les autres, il permet aussi le traitement
des images de télédétection. En effet, il possède les fonctionnalités et outils nécessaires pour
traiter et analyser des images. Une particularité est qu'il est de conception modulaire, c'est-à-

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dire que chaque fonction du logiciel correspond à un module. Ce logiciel a été développé pour
différentes plates-formes.

3.7.5 Orfeo ToolBox (OTB)

Cette application est une extension du logiciel libre QGIS. Elle possède les fonctionnalités et
outils nécessaires pour le prétraitement, le traitement et l’analyse des images satellites. Elle
est une bibliothèque d’algorithmes de traitement d’images. Les algorithmes dédiés aux images
de grandes résolutions optiques (Pleiades, SPOT, QuickBird, WorldView, Landsat, Ikonos), aux
capteurs hyperspectraux sensors (Hyperion) ou aux radars à synthèse d’ouverture (TerraSarX,
ERS, Palsar) sont disponibles.

3.8. Méthodes d’interprétation visuelle des photographies aériennes et images


satellites

L’image acquise à l’aide d’un capteur de télédétection aérospatial est constituée d’un ensemble
de pixels caractérisés chacun par un niveau de gris ou de façon générale par une valeur
radiométrique. Sous sa forme brute, l’image est moins utile pour la plupart des applications où
l’on cherche à faire des associations entre différents éléments pour former des catégories ou
classes d’objet. Ce regroupement sous forme de classes, se fait déjà dans l’interprétation des
photos conventionnelles et l’intérêt est de l’étendre aux données numériques de télédétection.
Dans ces différents cas, on parle de l’interprétation des photographies aériennes et des images
satellites. A cause du très grand nombre de pixels quecontient une image et de l’abondance
des données, il devient nécessaire d’envisager le regroupement des classes de façon
automatisée. L’interprétation des photographies aériennes et des images satellites permettent
d’extraire des informations utiles. C’est réellement l’interprétation qui permet d’utiliser les
images satellites dans les différentsdomaines.

L’interprétation visuelle des photographies aériennes et des images satellites comporte deux
aspects : l’interprétation des photographies aériennes par le stéréoscope (Photo-
interprétation) et l’interprétation visuelle des photographies aériennes et des images satellites
assistée par ordinateur.

3.8.1 Photo-interprétation par le stéréoscope

La photo-interprétation ou l’interprétation des photographies aériennes par le stéréoscope est


une technique ancienne qui permet d’examiner les photographies aériennes afin d’identifier
les différents objets qui y sont présents. Avec l’évolution de l’informatique, cette technique est
de moins en moins pratiquée. De plus en plus, l’interprétation des photographies aériennes et

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des images satellites est assistée par ordinateur. Malgré cela, il est important de revisiter la
technique de photo-interprétation à l’aide du stéréoscope car elle offre des possibilités de
vision tridimensionnelle, aspect capital pour le Géomètre-Topographe.

3.8.1.1 Présentation du stéréoscope

Le stéréoscope est un instrument optique grossissant qui permet l’observation simultanée en


trois dimensions de deux photographies aériennes (Figure 20). Cet instrument ressemble aux
lunettes mais les deux oculaires sont mobiles et réglables afin de les adapter aux yeux de
l’opérateur. Les stéréoscopes couramment utilisés sont :
 le stéréoscope de poche souvent utilisé sur le terrain ;
 le stéréoscope à miroir utilisé au bureau qui permet l’observation de la totalité du
chevauchement en une seule fois.
La stéréoscopie est un procédé permettant d’obtenir l’impression de relief. L’examen du relief
est un moyen fondamental pour mettre en exergue des objets sur les photographies aériennes.
La photographie aérienne est prise à partir de deux points de vue différents : chaque point du
terrain se trouve être vu sous deux angles différents. Le principe de la vision stéréoscopique
est la faculté d’observer de point de vue différent les images différentes d’un même objet.

Figure 20 : Quelques exemples de stéréoscopes

3.8.1.2 Montage du stéréogramme

Le stéréogramme est le dispositif mis en place afin de réaliser l’examen stéréoscopique. Ce


stéréogramme s’obtient en plaçant d’abord les nadirs (centres des photographies aériennes)
et en recherchant respectivement leurs points homologues, en les ajustant par tâtonnement
afin d’obtenir la fusion de ces points homologues. Deux photographies aériennes consécutives
d’une même bande s’appellent un couple stéréoscopique.
La procédure opérationnelle d’un stéréogramme comprend les étapes suivantes :
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 placer les nadirs ;


 rechercher les points homologues ;
 joindre ces points homologues par une droite ;
 fixer d’abord la première photo à l’aide du papier collant ;
 rapprocher la deuxième photo jusqu’à une distance approximative de 60 à 70 mm ;
distance légèrement inférieure à l’écart oculaire de l’opérateur ;
 le fusionnement étant obtenu, la deuxième photo peut être fixée, le montage est alors
fait.

3.8.1.3 Technique de photo-interprétation

Les images satellitaires et les photographies aériennes peuvent se présentées sous format
analogique (papier) ou sous format numérique. L'interprétation et l'analyse visuelles datent du
début de la télédétection avec l'interprétation de photos aériennes sur la base des
stéréoscopes. Dans plusieurs applications, la visualisation stéréoscopique est un atout
important pour l'interprétation puisque la reconnaissance d'une cible y est rehaussée de façon
spectaculaire.

L’interprétation visuelle est très performante si elle appliquée de façon rigoureuse.


L’interprétation visuelle peut avoir pour objectif de classer des objets selon leur apparence sur
l’image ; selon le niveau de détail de l’image et la complexité des objets, il est possible de
détecter la présence ou l’absence d’un objet, de reconnaître une catégorie d’objets ou de
caractériser des objets. Elle peut aussi avoir pour objectif de délimiter des objets sur l’image.

Pour un document analogique, elle peut être mise en œuvre en superposant un calque au
document à interpréter et en dessinant proprement l’interprétation. L’interprétation est facilitée
par un travail à une table lumineuse. Il peut être intéressant d’utiliser le stéréoscope ou la
loupe. S’il s’agit d’une photographie aérienne non redressée, on reporte ensuite l’interprétation
sur une carte topographique à l’aide d’une chambre claire afin d’éliminer les déformations
géométriques.

La photo-interprétation alors consiste à identifier et à délimiter sur un papier film transparent


couvrant les photos aériennes les objets à partir d’une clé d’interprétation obtenue à partir des
critères d’interprétation (forme, taille, texture, structure, environnement, etc.). Ces critères
d’interprétation sont repris et développés dans la section « Interprétation visuelle assistée par
l’ordinateur ». A l’issue, de cette opération, le document obtenu est appelé minute
d’interprétation. Ce document peut être ensuite scanné afin d’obtenir un document numérique
qui pourra être géoréférencé.

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3.8.2 Interprétation visuelle assisté par ordinateur

De plus en plus, les images satellitaires et les photographies aériennes se présentent sous
forme numérique. Avec ces supports numériques, on parle d’interprétation des images assistée
par ordinateur. Pour une image sous forme numérique, l’interprétation visuelle peut être mise
en œuvre à l’écran à condition de travailler à une échelle constante, d’utiliser des outils de
dessin pour digitaliser proprement. On travaillera de préférence sur une photo ou une image
géoréférencée ou sur des orthophotoplans et des orthoimages. On utilise selon l’échelle, des
points, des lignes ou des surfaces pour tracer les différents éléments correspondant à une
légende définie préalablement. Le degré de généralisation conceptuellede l’interprétation doit
être constant ; il est fixé par la taille minimale des éléments à considérer comme élément
surfacique (minimum mapping unit ou unité cartographique minimale).

3.8.2.1 Clé d’interprétation

L’interprétation des images est basée sur une clé d’interprétation (Tableau 5). La clé
d’interprétation s’établie à partir de la connaissance du terrain et la combinaison des
caractéristiques suivantes : ton, forme, taille, patron, texture, ombre et association (CCT, non
daté). Ces caractéristiques sont appelées critères d’interprétation.
Tableau 5: Clé d’interprétation des photographies aériennes

Ton Structure Texture Environnement Classe/objet


Contournée Polygonale Absence de pistes ; Forêt dense
Gris foncé à noir grenue grossière entourée de forêt claire ou sèche
homogène de savane boisée
Contournée Circulaire En marge des cours d’eau Forêt galerie
Gris foncé à noir
grenue homogène
Contournée Polygonale En marge des cours d’eau, Forêt galerie
Gris foncé grenue grossière présence de quelques dégradée
homogène arbres en gros points noirs
Contournée Polygonale Présence d’arbres en gros
Gris foncé grenue grossière points noirs très rapprochés Forêt claire
hétérogène
Contournée Polygonale Présence d’arbres en gros Savane boisée
Gris à gris foncé grenue grossière points noirs rapprochés
hétérogène
Contournée Polygonale Présence d’arbres en gros Savane arborée
Gris grenue grossière points noirs ou gris foncés
hétérogène épars
Contournée Pointillées fines Présence d’herbes en gris Savane
Gris moyen
lisse homogènes clair, présence des pistes arbustive
Quadrillée ou Homogène fine Entouré de pistes Plantation
Verdâtre
oblique déjetée

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Ton Structure Texture Environnement Classe/objet


Gris à gris très Rectangulaire Homogène fine Proche des villages Jachère
clair
Gris clair à blanc Rectangulaire Homogène fine Proche des villages Champs
Géométrique Lisse - Sol nu
Gris blanc à blanc
quelconque
Polygonale Lisse - Inselberg
Gris à blanc
homogène
Polygonale Lisse Affleurement
Gris à blanc
homogène rocheux
Contournée fine Courbée homogène Présence de chevelure Dépressions
Gris à gris foncé déjetée hydrographique marécageuses
arborescente
Forme
Gris à blanc Présence d’un réseau de
géométrique Lisse Agglomération
voirie dense
régulière

3.8.2.2 Critères d’interprétation

Les critères d’interprétation des photographies aériennes et des images satellites ont été
définis par le CCT (non daté). Ces critères sont : le ton, la forme, la taille, le patron, la texture,
l’ombre et l’association.

Le ton réfère à la clarté relative ou la couleur (teinte) des objets dans une image.
Généralement, la nuance de ton est l'élément fondamental pour différencier les cibles et les
structures. Les variations de ton permettent aussi la différenciation des formes, textures et
patrons des objets.

La forme réfère à l'allure générale, la structure ou le contour des objets pris individuellement.
La forme peut être un indice très important pour l'interprétation. Les formes aux bordures
rectilignes se retrouvent généralement dans les régions urbaines ou sont des champsagricoles,
alors que les structures naturelles, telles que les bordures des forêts, sont généralement plus
irrégulières, sauf dans les endroits où l'homme a construit une route ou effectué une coupe à
blanc. Les fermes où les champs de culture irrigués par des systèmes d'arrosage automatiques
présentent des formes circulaires.

La taille d'un objet sur une image est fonction de l'échelle. Il est important d'évaluer la taille
d'une cible par rapport aux autres objets dans une scène (taille relative), ainsi que la taille
absolue, afin d'aider l'interprétation de cette cible. Une évaluation rapide de la taille
approximative d'une cible facilite souvent l'interprétation. Par exemple, dans une image où l'on
aurait à distinguer différentes zones d'utilisation du sol et à identifier une aire comportant des

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bâtiments, les grosses structures telles que les usines ou les entrepôts suggéreraient des
propriétés commerciales, tandis que de plus petits éléments suggéreraient des lieux
résidentiels.

Le patron réfère à l'agencement spatial des objets visiblement discernables. Une répétition
ordonnée de tons similaires et de textures produit un patron distinctif et facilement
reconnaissable. Les vergers avec leurs arbres régulièrement disposés, ou les rues
régulièrement bordées de maisons sont de bons exemples de patrons.

La texture réfère à l'arrangement et à la fréquence des variations de teintes dans des régions
particulières d'une image. Des textures rugueuses consisteraient en des tons en rayures où les
niveaux de gris changent brusquement dans une petite région, alors que les textures lisses
auraient peu ou pas de variations de tons. Les textures lisses sont souvent le résultat de
surfaces uniformes telles que des champs, du pavement ou des terrains gazonnés. Une cible
avec une surface rugueuse et une structure irrégulière, telle qu'une forêt, résulte en une texture
d'apparence rugueuse. La texture est l'un des éléments les plus importants pour différencier
les structures sur une image radar.

Les ombres sont aussi utiles pour l'interprétation puisqu'elles donnent une idée du profil et de
la hauteur relative des cibles pouvant être identifiées facilement. Les ombres peuvent
cependant réduire, voire éliminer l'interprétation dans leur entourage, puisque les cibles
situées dans les ombres sont moins, ou pas du tout discernables. En imagerie radar, les ombres
sont particulièrement utiles pour rehausser ou identifier la topographie et les formes
géologiques, particulièrement en imagerie radar.

L'association tient compte de la relation entre la cible d'intérêt et d'autres objets ou structures
reconnaissables qui sont à proximité. L'identification d'éléments qu'on s'attend normalement à
retrouver à proximité d'autres structures peut donner de l'information facilitant l'identification.
Par exemple, les propriétés commerciales peuvent être associées avec les routes à proximité,
alors que les aires résidentielles seraient associées avec les écoles, les terrains de jeux et de
sports. Ce critère d’association est aussi appelé environnement ou contexte.

3.8.2.3 Technique d’interprétation

L’interprétation visuelle se base sur la combinaison de ces critères et les stratégies


d’interprétation. Plusieurs stratégies d’interprétation des images ont été développées.

La reconnaissance directe est une stratégie d’interprétation qui croît avec l’expérience de
l’interprète. Elle est d’autant plus immédiate que les objets à identifier sont courants et que
l’échelle de l’image est détaillée.
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L’interprétation par inférence consiste à utiliser une distribution visible pour cartographier une
distribution invisible. Il s’agit d’utiliser des indicateurs visibles sur les photos aériennes/images
satellitaires de façon indirecte afin d'estimer une variable invisible sur les photos
aériennes/images satellitaires. Par exemple, les pédologues utilisent couramment des photos
aériennes pour cartographier les sols. Or, les sols sont définis sur base de profil pédologique
invisible par photographie aérienne ; néanmoins, la végétation et les formes du relief sont
utilisées comme indicateurs. Une telle approche sert souvent de base pour l’extrapolation de
relevés ponctuels, à savoir dans le cas de la cartographie des sols, les sondages pédologiques.
Dans une ville, on peut réaliser une cartographie des quartiers pauvres et desquartiers riches
à partir des photographies aériennes ou des images satellites de haute résolution. Les quartiers
pauvres sont des quartiers où les habitations sont en matériaux précaires alors que dans les
quartiers riches les habitations sont en matériaux définitifs. On peut aussi estimer la densité
de la population en zone urbaine à partir de la densité du bâti. Dans tous les cas,
l’interprétation par inférence suppose la connaissance précise du lien entre les deux
distributions.

L’interprétation probabiliste suppose l’intégration d’information extérieure à l’image, ou


information ancillaire. Par exemple, la connaissance du calendrier cultural d’une région peut
restreindre les choix vraisemblables dans l’identification des cultures d’une région (il est peu
vraisemblable d’observer sur une image un champ de coton au Nord-Bénin en mars).

L’interprétation déterministe se base sur une relation entre des mesures prises au sol et un
paramètre de l’image pour mesurer une grandeur. Par exemple, il a été montré qu’on peut
estimer la biomasse à partir de la surface terrière mesurée au sol (c’est-à-dire la surface de la
section d’un arbre mesurée à 1 m 30) et le taux de recouvrement mesuré sur photographie
aérienne. Dans un autre domaine, il est possible d’estimer la population d’un camp de réfugiés
en comptant le nombre d’abris sur photographies aériennes et le multipliant par le nombre
moyen de personnes par abri estimé au sol.

Une dernière stratégie consiste en la délimitation de zones homogènes. L’interprète procède


du général au particulier et du plus simple vers le plus complexe par le découpage du territoire
en zones homogènes selon les différents critères d’interprétation. Ensuite, ces classes sont
interprétées selon la légende considérée.

Dans la pratique, ces différentes stratégies sont combinées.

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3.9. Méthodes d’interprétation numérique

L’interprétation numérique ou la classification d’image satellitaire est une méthode qui consiste
à regrouper les pixels d’une image dans des ensembles logiques en fonction soit de leur valeur
numérique (et donc de leur réflectance) dans un canal et/ou dans plusieurs canaux, soit de
leur propriétés spatiales (en fonction de leur voisinage) afin d’obtenir un document final le plus
proche d’une cartographie thématique traditionnelle. De nos jours, la plupart des données de
télédétection étant enregistrées en format numérique, presque toutes les interprétations et
analyses d'images requièrent une partie de traitement numérique. Le traitement numérique
des images peut recourir à divers procédés dont le formatage et la correction des données, le
rehaussement numérique pour faciliter l'interprétation visuelle ou même la classification
automatique des cibles et des structures entièrement par ordinateur. L’interprétation
numérique des images, ou classification des images est la reconnaissance automatique des
formes qui est un processus d’analyse d’images visant la création d’informations thématiques,
c’est-à-dire des matrices dont le contenu ne représente plus une mesure mais une
interprétation et une catégorisation de la nature des objets associés aux pixels. L’objectif est
de faire correspondre les classes spectrales avec les classes informations. Les classesspectrales
sont des groupes de pixels qui ont les mêmes caractéristiques (ou presque) d'intensité dans
les différentes bandes spectrales des données alors que les classes d’informations sont les
catégories d'intérêt que l‘on tente d'identifier dans les images.
La reconnaissance des formes comprend plusieurs opérations qui concourent à l’extraction de
classes d’objets d’une image. La classification est une opération de reconnaissance des
formes. Elle se prête bien à un traitement par ordinateur : en effet, une fois les critères de
classification établis, l’ordinateur peut les appliquer rapidement pour déterminer la classe de
chacun des nombreux éléments de l’image.

3.9.1 Opérations de pré-traitement

Avant de procéder au traitement numérique des images, quelques opérations de pré-


traitement sont nécessaires. Il s’agit des corrections géométriques (géoréférencement,
corrections des distorsions, etc), des corrections radiométriques (rehaussement
radiométrique), rehaussement de l’image, la composition colorée, etc. Les corrections
géométriques et radiométriques sont de plus en plus réalisées par le fournisseur. Toutes ces
opérations ont pour objectif de faciliter l’interprétation des images satellites afin d’optimiser la
précision des résultats.

3.9.1.1 Corrections radiométriques et atmosphériques

Les corrections radiométriques comprennent entre autres, la correction des données à cause
des irrégularités du capteur, des bruits dus au capteur ou à l'atmosphère et la conversion des
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données afin qu'elles puissent représenter précisément le rayonnement réfléchi ou émis


mesuré par le capteur. En effet, le signal électromagnétique mesuré traverse deux fois
l’atmosphère terrestre. Il peut avoir alors des bruits atmosphériques, des rayures dues aux
lignes manquantes et aux irrégularités du capteur.

Les corrections radiométriques et atmosphériques peuvent être aussi nécessaires à cause des
variations dans l'illumination et dans la réponse du capteur. Ces corrections permettront de
réaffecter à chaque pixel une valeur radiométrique plus proche de celle mesurée sur le terrain.
Les corrections radiométriques sont par ailleurs réalisées dans le but de faire des comparaisons
entre des images prises par différents capteurs à différentes dates ou heures, ou pour faire
des mosaïques d'images avec un seul capteur en maintenant les conditions d'illumination
uniformes d'une scène à l'autre.

3.9.1.2 Rehaussement de l’image

Les fonctions de rehaussement ont pour but d'améliorer l'apparence de l'imagerie pour aider
l'interprétation et l'analyse visuelles (Figure 21). Les fonctions de rehaussement permettent
l'étirement des contrastes pour augmenter la distinction des tons entre les différents éléments
d'une scène et le filtrage spatial pour rehausser (ou éliminer) les patrons spatiaux spécifiques
sur une image.
Les filtres spatiaux et fréquentiels sont généralement utilisés. Cela consiste à déplacer une
"fenêtre" d'une dimension de quelques pixels (3 sur 3 par exemple) au-dessus de chaque pixel
de l'image. On applique alors un traitement mathématique utilisant les valeurs des pixels sous
la fenêtre et on utilise le résultat obtenu pour créer la valeur du pixel de sortie. La fenêtre est
déplacée le long des colonnes et des lignes de l'image, un pixel à la fois, répétant le calcul
jusqu'à ce que l'image entière ait été filtrée.

Figure 21: Amélioration de l'apparence de l'imagerie

3.9.1.3 Corrections géométriques

Les corrections géométriques comprennent les distorsions géométriques dues aux variations
de la géométrie terre-capteur et la transformation des données en vraies coordonnées (par
exemple en latitude et longitude) sur la surface de la terre.
Plusieurs de ces corrections sont normalement effectuées par le fournisseur d’images.

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3.9.1.4 Transformation de l'image

Les transformations d'images sont des opérations similaires à ceux de rehaussement de


l'image. Cependant, alors que le rehaussement de l'image qui est normalement appliqué à une
seule bande de données à la fois, la transformation de l'image combine le traitement des
données de plusieurs bandes spectrales (Figure 22). Des opérations arithmétiques (c'est-à-
dire addition, soustraction, multiplication, division) sont faites pour combiner et transformer les
bandes originales en de "nouvelles" images qui montrent plus clairement certains éléments de
la scène. Certaines de ces opérations incluent les diverses méthodes de rapport de bande aussi
appelé rapport spectral et un procédé appelé analyse des composantes principales qui est
utilisée pour mieux représenter l'information en imagerie multispectrale.

La transformation de l’image est la manipulation de plusieurs bandes de données pour


transformer une image provenant d'un capteur multispectral ou pour transformer plusieurs
images de la même région prises à des moments différents. Dans les cas de figure, la
transformation d'images génère une "nouvelle" image en combinant les différentes sources
d'information. Elle permet de rehausser certaines caractéristiques ou certaines propriétés des
données qui sont moins évidentes dans l'image originale.

Figure 22 : Processus de transformation de l’image

3.9.1.5 Composition colorée

Les compositions colorées permettent de produire des images en couleurs en tenant compte
de la signature spectrale des objets (Figure 23). Elles sont fréquemment utilisées pour faire
ressortir les différents types de surface sur les images multispectrales ou mettre en évidence
certains phénomènes environnementaux, comme les feux de forêts, les vents de sable, les
glaces de mer, etc.

En traitement de l'imagerie numérique, la couleur sert avant tout à distinguer les différents
objets présents dans les images et ainsi faciliter l'interprétation des images. On peut utiliser
un nombre restreint de couleurs si l'on veut seulement mettre en avant quelques objets dans
une image. Mais la plupart du temps, et notamment lorsqu'on travaille avec des compositions

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colorées, on manipule un très grand nombre de couleurs. Lorsqu'on réalise une composition
colorée en combinant deux ou trois bandes spectrales, l'objectif est bien de tirer le maximum
d'information de l'image et de rendre l'analyse et l'interprétation plus aisées. Selon les
applications, on peut être amené à effectuer différentes compositions colorées:

 soit des compositions que l'on appelle "vraies couleurs" si l'on veut rendre les images
réalistes. C'est ce que nous observerions si nos yeux étaient à la place du capteur
satellitaire.
 Soit des compositions "fausses couleurs", qui ne représente pas les couleurs réelles,
mais qui ont pour but de mettre en avant certains objets dans une image, à l'instar des
images infrarouges fausses couleurs très utilisées pour l'étude de la végétation.

Dans tous les cas, les compositions colorées vont générer un très grand nombre de couleurs.
Afin de pouvoir manipuler correctement les couleurs, il est indispensable de disposer de
moyens standards pour spécifier ou bien pour choisir une couleur parmi toutes celles
disponibles.

Une composition colorée est une combinaison qualitative de trois bandes spectrales d’une
image. Les techniques de composition colorée consistent à affecter chaque bande spectrale
à l’un des plans d’affichage composant l’écran couleur. Les plans d’affichage sont basés sur les
trois couleurs primaires: le rouge, le vert, et le bleu.

Figure 23: Composition colorée

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3.9.2 Classification des images satellites

La classification des images satellites est la reconnaissance automatique des formes par la
création d’informations thématiques, c’est-à-dire des matrices dont le contenu ne représente
plus une mesure mais une interprétation et une catégorisation de la nature des objets associés
aux pixels. Il s’agit de passer des pixels aux classes thématiques, c’est-à-dire réaliser un
zonage de l’image en divisant l’espace en classes d’occupation du sol ou de propriétés du sol.
La classification peut être basée sur les pixels ou bien sur les objets réellement visibles.

3.9.2.1 Classification spectrale/classification pixel par pixel

L’information de base pour chaque pixel étant une valeur de luminance spectrale, la
préoccupation est donc de produire des classes spectrales susceptibles de s’interpréter en
classes thématiques. Le zonage consiste à regrouper les pixels selon leur ressemblance
spectrale ou à déterminer les contours d’un groupe de pixels pour former des unités spatiales
interprétables sur le plan thématique. Ce processus est dénommé classification et les
algorithmes associés sont des classificateurs.

Deux options sont possibles dans la classification pixel à pixel. Il y a la classification supervisée
ou classification dirigée et la classification non supervisée ou non dirigée.

La classification supervisée repose sur le postulat que la signature spectrale de chacun des
pixels est représentative de la classe dans laquelle il se trouve (Arouna, 2012). La classification
supervisée commence par la délimitation des aires d’entraînement. Les aires d’entraînement
sont des sites représentatifs des caractéristiques numériques des classes qui permettent de
définir les signatures spectrales de chaque unité. Les aires d’entraînement doivent être
délimitées loin des zones de transition afin d’éviter d’inclure des pixels mixtes, c'est-à-dire des
pixels qui pourraient être classés dans deux classes distinctes. Sur les images, les aires
d’entraînement doivent être tracées au pixel près. Les aires d’entraînement seront bien
dispersées sur l’ensemble du secteur d’étude, représentatives de la diversité de chaque classe.
Le nombre d’aires d’entraînement sera d’autant plus grand que la classe est hétérogène. Des
algorithmes de classification sont ensuite appliqués. Les algorithmes généralement appliqués
sont le maximum de vraisemblance, la distance minimum, la distancede Mahanalobis.

La classification par voie non dirigée ou non supervisée repose sur des essais successifs et
automatisés de regroupement des pixels en classes. Le processus commence par un
tâtonnement. On recherche en effet les regroupements de pixels dans l’espace spectral et on
vérifie par la suite à quoi ils correspondent dans l’image. La classification non dirigée se fait

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par optimisation d’un critère de performance ou par seuillage d’histogramme. L’optimisation


est un processus itératif durant lequel un nombre de classes est fixé au départ, ce nombre de
classes est ensuite affiné.

Toutes ces méthodes permettent de réaliser une classification de l’image selon une approche
traditionnelle, c’est-à-dire une classification pixel par pixel. Ces méthodes de classification ont
des limites surtout avec les satellites de la troisième génération (Satellites à très haute
résolution spatiale). Par exemple, dans l’identification des objets urbains, il a été observé des
insuffisances de la classification pixel par pixel avec les images de très haute résolution spatiale
(Image SPOT5, Ikonos, Quickbird, etc). Une classe ne correspond pas à un type d’objet. Les
pixels d’un objet peuvent être attribués à des classes différentes. Le même type d’objet est
composé de matériaux différents (bâtiments avec des toitures différentes). Il y a parfois aussi
des effets « poivre et sel ». Pour corriger ces insuffisances, la classification orientée-objet est
recommandée dans le cas des images à très haute résolution spatiale.

3.9.2.2 Classification orientée-objet

La classification orientée-objet est une méthode de classification adaptée dans le cas des
images de très haute résolution spatiale. C’est une approche qui tente de reconnaître des
formes précises contenues dans l’image pour ensuite associer ces formes afin de reconnaître
certains types d’objets.

Le champ d’application de ces images n’est plus uniquement la délimitation de la « tache


urbaine » mais l’analyse des composantes internes de l’espace urbain. Les échelles des
applications changent : l’objet étudié est le tissu urbain, le quartier, voire l’élément urbain
(bâtiment, route). L’arrivée des images de télédétection de très haute résolution spatiale
(THRS) va engendrer de nouvelles perspectives dans l’extraction d’objets. En effet, de
nouveaux objets jusqu’à là non observables sont percevables et cela perturbe les méthodes
de détection classique ou spectrale adaptées à l’analyse des images à résolution décamétrique
(Puissant et al., 2006). Les images THRS produisent des signatures spectrales trop peu
disjointes pour jouer leur rôle discriminant (Regis Caloz et Abram Pointet, 2003).

Dans un processus d’analyse d’une image dirigée par l’approche orientée-objet, l’information
nécessaire ne se trouve pas dans les pixels de manières individuelles. En effet, lors des
traitements, les logiciels utilisent à la fois l’information sur les images-objets homogènes (ou
agrégat de pixels) d’une part, et d’autre part l’information sur leurs relations mutuelles.

Le processus d’analyse orientée-objet commence par l’étape la plus importante qui est la
segmentation. Mais avant tout cela, dans un processus classique de traitement d’une image
de télédétection, il est important de ne pas ignorer les étapes de prétraitement des données

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tel que les corrections géométriques, le géoréférencement ou géocodification. Dans un


processus d’analyse objet d’une image de télédétection, la segmentation est l’étape permettant
de fusionner les pixels de l’image en des régions. C’est pour cela qu’on dit qu’elles’insère dans
la catégorie des algorithmes basés sur les régions. Elle commence initialement en considérant
un pixel comme un objet. Puis en suivant une stratégie de regroupement de pixels sur la base
de l’homogénéité locale mesurée par la ressemblance entre les objets contigus, elle construit
les objets-images.

La classification est la seconde phase de l'approche orientée-objet. En effet, la segmentation


multirésolution produit seulement les primitives des objets c'est-à-dire des objets de taille
approximativement équivalente et sans signification thématique. Le processus de classification
se base sur les règles fondées sur les propriétés spectrales, spatiales etcontextuelles pour la
reconnaissance des objets-images. Ainsi les objets-images sont regroupés au sein des groupes
de structure appelés classes. Une classe étant un ensemble d'objets-images ayant la même
structure au sein de l'image.

La classification par objet permet de produire de façon automatique, une couche préliminaire
de types d’objets. Cette méthode offre l'avantage de considérer autant la signature spectrale
des pixels que leur patron de distribution et d'agencement. Cette méthode permet de découper
tous les objets se trouvant sur l’image de façon automatique. Une fois que la segmentation a
été effectuée, les codes peuvent être attribués aux polygones. Les caractéristiques de ces
polygones seront ensuite analysées mathématiquement par un logiciel ; ce qui a permettra de
classer automatiquement tous les autres polygones selon leur appartenance aux familles de
référence.

En résumé, la classification orientée objet segmente d’abord l’image en régions homogènes


selon des critères de couleurs, de taille et de forme. Chaque région homogène devient un objet
et la classification se fait au niveau de l’objet et non plus au niveau du pixel. L’un des avantages
de cette approche est qu’il est possible de tenir compte de la relation spatiale entreles objets à
l’aide de critères comme la proximité, l’adjacence ou la distance à un autre objet.

3.10. Validation de l’interprétation et contrôle-terrain

Tout travail d’interprétation de photographies aériennes et d’images satellites doit être validé
à partir d’une opération de contrôle-terrain. Les erreurs identifiées doivent être ensuite
corrigées.

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3.10.1 Contrôle-terrain

La vérification de l’exactitude d’une photo-interprétation est un processus nécessaire en


télédétection, car le travail est fait majoritairement par ordinateur et les images peuvent
présenter certaines variations subtiles dans les classes dues à plusieurs raisons. Le but d’une
analyse d’image est de reproduire la représentation thématique, la plus fidèle possible de
l’environnement perçu dans les images. Cette représentation est utilisée par la suite dans
d’autres processus de prise de décision. S’assurer donc de la fiabilité des résultats d’analyse
devient nécessaire. La vérification de l’exactitude d’une classification doit se faire sur une base
quantitative. Le processus est souvent onéreux et long, mais il doit faire partie de tout projet
d’analyse d’images de télédétection. Les vérités terrain sont utilisées lors du processus de
vérification.

La matrice d’erreurs ou matrice de confusion est la voie standard pour présenter les résultats
d’une étude de vérification d’un processus de photo-interprétation et de classification. C’est un
tableau qui porte en lignes les résultats de la classification des sites de vérification et en
colonne les résultats du contrôle sur le terrain (Tableau 6). Plus simplement, les lignes de la
matrice représentent l’image classifiée et les colonnes représentent les données de référence
collectées sur les sites de vérification. Les valeurs indiquées sur la diagonale de la matrice
représentent la concordance entre la classification et la vérification. Dépendant des logiciels,
la matrice de confusion peut contenir des données en nombre de pixels ou en pourcentage.
Le tableau 6 donne un exemple de matrice de confusion.

Tableau 6 : Exemple de matrice de confusion

Données de références (vérités terrain)

Données Urbain Champs Prairies Bois Total


classifiées

Urbain 27 1 0 0 28

Champs 0 53 12 2 67

Prairies 0 2 32 0 34

Bois 0 0 3 46 49

Total 27 56 47 48 178

Source : Barbalata, 1997

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Il est possible de dériver la nature des erreurs commises lors de la classification en se servant
de la matrice de confusion. Il existe deux types d’erreurs en classification: les erreurs de
commission et les erreurs d’omission.

 Les erreurs de commission se retrouvent dans les cellules des lignes (en dehors de la
diagonale principale).

 Les erreurs d’omission se retrouvent dans les cellules des colonnes (en dehors des
cellules de la diagonale principale) ;

 les erreurs d’omission représentent le nombre de pixels assignés incorrectement à une


classe qui appartient en fait à une autre classe alors que les erreurs de commissions
représentent le nombre de pixels incorrectement exclus d’une classe ; on peut aussi
calculer des taux en considérant le nombre total de pixels considérés.

Exemple: Dans le tableau IV, nous pouvons calculer les erreurs de commission et d’omission

 Erreur de commission : il faut faire la somme des valeurs en dehors de la diagonale


principale pour chaque ligne. La colonne (Total) n’est pas considérée. On aura alors:
1 + 14 + 2 + 3 = 20.

 Erreur d’omission : il faut faire la somme des valeurs en dehors de la diagonale


principale pour chaque colonne. La colonne (Total) n’est pas considérée. On aura
alors: 0 + 3 + 15 + 2 = 20.

Des erreurs importantes de commission ou d’omission entre deux ou plusieurs classes


indiquent qu’il existe une confusion dans les signatures spectrales des classes.

Les erreurs de commission et d’omission permettent d’établir les mesures de précision d’une
classification. Il existe plusieurs mesures statistiques, mais les quatre mesures ci-dessous sont
les plus connues.

 Précision globale: la précision globale se calcule en divisant le nombre total de pixels


correctement classifiés par le nombre total de pixels considérés au cours de la vérité
terrain. En d’autres termes c’est la somme des valeurs apparaissant dans les cellules
de la diagonale principale sur le nombre total que l’on retrouve au bas de la colonne
(Total) dans la matrice de confusion. Ainsi la précision globale dans l’exemple donné
au tableau 6 serait: 158/178 = 88,8%.

 Précision du producteur : elle est basée sur l’erreur d’omission. C’est la probabilité
pour qu’un site de vérification soit correctement classifié. Elle se calcule en faisant le
rapport entre le nombre total de pixels correctement classifiée et le nombre total de
pixels considérés comme vérité-terrain dans la classe considérée. Il faut donc y aller

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colonne par colonne. Pour une classe donnée, on divise le contenu de la diagonale par
le nombre total apparaissant dans la dernière ligne. Ainsi pour la classe (Champs) on
aura une précision du producteur de 53/56 = 94,6%.

 Précision de l’usager : elle se rapporte à l’erreur de commission. C’est la probabilité


pour qu’un pixel classifié dans une classe A donnée par le processus de classification
représente réellement un élément de la classe A sur le terrain. Pour son calcul, on y
va ligne par ligne. Elle s’obtient en divisant le contenu de la diagonale par le nombre
total de pixel apparaissant dans la dernière cellule de la ligne. La précision de l’usager
pour la classe (Champs) est 53/67 = 79,1%.

 L’utilisation du coefficient Kappa : Pour tenir compte à la fois des erreurs de


commission et d’omission dans l’évaluation de la précision d’une classification, on utilise
souvent le coefficient Kappa (K) qui est un paramètre statistique. Si K =1, la
classification est parfaite! Certains logiciels de traitements d’images permettent de
calculer directement le coefficient Kappa.

3.10.2 Défis lors de l’analyse d’erreurs

S’il n’y a pas de problèmes particuliers, une matrice de confusion permet de cerner très
facilement les erreurs apparaissant dans une classification et d’identifier les classes qui
présentent les grandes confusions. Mais, en pratique, plusieurs facteurs interviennent sur
l’exactitude d’une classification et peuvent fausser l’interprétation d’une table de confusion.
Certains de ces facteurs peuvent être contrôlés par l’usager, d’autres non. Il y a des défis et il
faut être au courant des sources de problèmes pour minimiser leurs conséquences. Parmi les
sources de problèmes qui peuvent fausser les valeurs sur la diagonale principale de la matrice
de confusion nous pouvons énumérer :

 les erreurs dans les données de référence : si ces données ne sont pas justes, la vérification
ne peut pas se faire correctement ;

 les erreurs dans la localisation des sites de vérification ;

 les variations dans le thème entre le moment de collecte des données de référence et celui
de la prise de l’image ;

 les variations dans l’interprétation des données de référence ;

 les erreurs dans la classification de l’image.

Les trois premières erreurs proviennent d’un manque de contrôle de qualité des données et
font donc appel aux précautions de l’usager.

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La vérification de l’exactitude d’une photo-interprétation se fait en plusieurs étapes. Les


principales étapes qui interviennent dans ce processus sont:

 Etape 1 : développement d’un schéma d’échantillonnage des sites de vérification

 Etape 2 : choix des données de référence appropriées pour la vérification

 Etape 3 : délimitation des sites de vérification

 Etape 4 : interprétation des caractéristiques utiles des sites de vérification

 Etape 5 : compilation des données de classification sur chacun des sites

 Etape 6 : contrôle de qualité des données recueillies

 Etape 7 : établissement de la matrice de confusion

 Etape 8 : présentation des résultats de la vérification de la photo-interprétation.

3.11. Travaux pratiques

Les travaux pratiques ont porté sur l’extraction et le géoréférencement des images Google
Earth, la segmentation des images Google Earth, la composition colorée, l’interprétation
visuelle, numérique des images satellites et la réalisation ces cartes géotechniques.

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4. Notions de base de la cartographie et applications

4.1 Caractéristiques d’une carte

Plusieurs éléments importants permettent de caractériser une carte. Il s’agit de l’échelle, du


système de coordonnées, des projections et de l’orientation.

4.1.1 Echelle

L’échelle est une caractéristique fondamentale d’une carte. L’échelle d’une carte est le rapport
entre une dimension mesurée sur la carte et sa valeur réelle sur le terrain. Elle est alors le
facteur de réduction d’une carte.

L’échelle d’une carte peut s’exprimer de deux façons différentes : échelle numérique et échelle
graphique (Figure 24). L’échelle numérique ou l’échelle graphique permet de connaître à partir
de la distance entre deux points mesurée sur la carte, la distance horizontale équivalente
séparant ces deux mêmes points sur le terrain (ou inversement).

4.1.1.1 Echelle numérique

L’échelle numérique s’exprime par une fraction dont le numérateur est toujours le chiffre 1 (il
exprime l'unité, quelle qu'elle soit, et généralement en cm) et le dénominateur un nombre qui
est le diviseur des longueurs réelles et permet d'obtenir les longueurs réduites.
𝐥
𝑬= Avec E : échelle ; l : distance mesurée sur la carte et L : distance mesurée sur le terrain
𝐋

Exemple : 1/25 000 ou 1 : 25 000 se lit un vingt-cinq millième.


1 cm sur la carte représente 25 000 cm sur le terrain soit 250 m
Exercices d’application

♦ Soit 2 points distants de 8 km sur le terrain et de 10 cm sur la carte.

Q : Quelle est l’échelle de la carte ?

R : 10 cm / 8 km → 10 cm / 800.000 cm → 1/80.000

♦ Soit 2 points distants de 5 km sur le terrain et de 10cm sur la carte.

Q : Quelle est l’échelle de la carte ?

R : 10 cm / 5km → 10cm / 500.000cm → 1/50.000

♦ Soit 2 points distants de 2 km sur le terrain sur une carte au 1/50.000.

Q : Quelle sera la longueur mesurée sur la carte ?

R : E = l / L → l = E*L → l = 200.000 * 1/50.000 → l = 200.000 / 50.000 → l = 4

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4.1.1.2 Echelle graphique

L’échelle graphique indique directement ce à quoi correspondent sur le terrain les distances
lues sur la carte. Elle se présente comme un segment de droite divisée en parties égales et
graduées (généralement en km) de gauche à droite. On peut adjoindre à ces divisions, vers la
gauche, un talon (pas) divisé plus finement et gradué de droite à gauche.

NB :
☺ L’échelle est toujours indiquée sur la carte sous forme, numérique ou graphique, ou parfois
sous les deux formes.

☺ Il faut toujours déterminer au départ, quelle que soit l’échelle de la carte :

- A quelle distance 1 cm sur la carte correspond-il sur le terrain ?

- Par quelle distance 1 km sur le terrain est-il représenté sur la carte ?

Figure 24: échelles graphique et numérique

Cette échelle numérique est indiquée soit 1:50.000 ou 1/50.000. On dit aussi qu'une carte est
"au cinquante millième". Dans la pratique et pour éviter que ce rapport soit altéré par réduction
ou agrandissement de l'original on a recours à l'échelle graphique.

4.1.2 Classification des cartes selon l’échelle

L’échelle est un rapport. Selon l’importance de l’échelle, on distingue des cartes à très grande
échelle, des cartes à grande échelle, des cartes à moyenne échelle, des cartes à petite échelle

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et des cartes à très petite échelle. Une carte est dite à grande échelle quand le rapport qu'elle
exprime est grand (Petit nombre au dénominateur). Par contre, une carte est dite à petite
échelle quand le rapport qu'elle exprime est petit (Grand nombre au dénominateur). Une
classification des cartes est faite selon l’échelle :
 carte à très grande échelle : échelle supérieure ou égale à 1/2 000. Les cartes à très
grande échelle sont souvent désignées sous le nom de plans ;
 carte à grande échelle : échelle comprise entre 1/2 000 et 1/25 000 ;
 carte à moyenne échelle : échelle comprise entre 1/25 000 et 1/100 000 ;
 carte à petite échelle : échelle comprise entre 1/100 000 et 1/500 000 ;
 carte à très petite échelle : échelle inférieure ou égale à 1/1 000 000.

NB : Plus l’échelle est grande, plus la carte est détaillée. Plus l’échelle est petite, plus l’espace
couvert par la carte est grand.

4.1.3 Systèmes de coordonnées

Deux systèmes de coordonnées sont couramment utilisés : les coordonnées géographiqueset


les coordonnées cartographiques (couramment appelés coordonnées UTM).

4.1.3.1 Coordonnées géographiques

Les coordonnées géographiques constituent le système de repérage à la surface de la terre.


Le globe a été divisé par un système de repérage qui est un réseau de lignes orthogonales
(Figure 25):

 les méridiens qui sont des grands cercles passant par les pôles ; le méridien
international de Greenwich est le méridien origine ;
 les parallèles qui sont des lignes circulaires parallèles à l’équateur ; l’équateur est le
parallèle origine.
La longueur totale de l’équateur et de chacun des méridiens est graduée en degrés ou en
grades. On repère un point P à la surface de la terre par sa longitude et sa latitude (Figure 26).

 La latitude est la distance qui sépare un point de l’équateur – Tous les points situés
sur un même parallèle ont la même latitude. Elle s’exprime en degrés, minutes et
secondes et se compte à partir de l’équateur (0°) jusqu’au pôle (90°). On précise
« latitude nord » si l’on se trouve dans l’hémisphère Nord ou « latitude sud » si l’on se
trouve dans l’hémisphère Sud. La latitude est alors une valeur angulaire qui exprime le
positionnement nord-sud d’un point sur la terre.

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 La longitude est la distance qui sépare un point du méridien-origine – Tous les points
situés sur un même méridien ont la même longitude. Elle s’exprime en degrés, minutes
et secondes. Les longitudes sont comptées de 0 à 180° Est ou de 0 à 180° Ouest selon
que l’on se trouve à l’est ou à l’ouest du méridien de Greenwich. La longitude est alors
une valeur angulaire qui exprime le positionnement est-ouest d’un point sur la terre.

Les coordonnées géographiques sont exprimées dans le système sexagésimal [Degrés (°) ;
Minutes (') ; Secondes (")]. Le système sexagésimal est un système de numération utilisant
la base 60.

NB : Il ne faut pas confondre les symboles « mn, s » utilisés dans le système


international des unités de temps et « ', " » utilisés en cartographie

Figure 25 : Globe terrestre avec indication du méridien origine et de l’équateur

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Figure 26 : Situation d’un point P sur le globe terrestre

4.1.3.2 Coordonnées cartographiques

Les coordonnées cartographiques (couramment appelées coordonnées UTM) forment un


quadrillage (ou carroyage) kilométrique exprimé en chiffres croissant de l'Ouest vers l'Est et
du Sud au Nord. Elles s’expriment en unités métriques (m ou km). Le système de coordonnées
cartographiques ou coordonnées UTM est une application spécialisée de la projection de
Mercator transverse (Figure 28). Le globe est divisé en soixante zones nord et sud, chacune
d’elles s’étendant sur 6° de longitude. Chaque zone a son propre méridien central. Les zones
1N et 1S débutent à -180° Ouest. Les limites de chaque zone sont 84°N et 80°S, la division
entre les zones nord et sud ayant lieu au niveau de l’équateur. Les régions polaires utilisent le
système de coordonnées UPS (Universal Polar Stereographic).

4.1.4 Projection

L’espace géographique est un espace courbe (Figure 27). Pour les cartographes, la forme de
la Terre est simplifiée, modélisée, par son ellipsoïde de référence que l’on décrit par un rayon
polaire plus court que son rayon équatorial (sachant qu’il existe des projections modernes à
grande échelle s’appuyant sur la forme réelle de la Terre, le géoïde). Pour passer de
l’ellipsoïde de référence à une représentation plane, il faut établir une correspondance entre
les points de l’ellipsoïde et ceux du plan. Ce système de correspondance s’appelle un système
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de projection. Ce passage de l’ellipsoïde à la carte est résolu quand les coordonnées


rectangulaires du plan (x, y) sont reliées aux coordonnées géographiques (latitude, longitude)
de l’ellipsoïde par des fonctions mathématiques. La projection est fondamentalement le
passage d'une surface courbe à une surface plane.

Figure 27 : forme de la terre

La projection Universal Transversal Mercartor – Zone 31 Nord (UTM – 31 N) est une projection
cartésienne avec une grille rectangulaire de coordonnées. C’est une zone avec une largeur
de 6° entre l’équateur et 60° Nord ; le méridien central est à 3° Est du méridien de Greenwich.
L’origine de la projection est l’intersection de l‘équateur avec le méridien central. Le Bénin se
trouve dans cette zone ; c’est pourquoi, pour tous les travaux cartographiques les appareils
utilisés notamment le GPS et les logiciels de cartographie doivent être paramétrés dans ce
système de projection (Figure 28).

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29 N 30 N 31 N 32 N

1 500 000

1 000 000

500 000 Point d’origine projection


N 0° / E 3°

N 0° / E 6°

29 S 30 S 31 S 32 S
Point d’origine grille (31N)
N 0° / E 0°

Figure 28: La projection UTM 31N

4.1.5 Système d’orientation

L’orientation de la carte, la détermination de la position du Nord, est la première étape du


repérage. La convention internationale est d’orienter la carte pour que le nord soit en haut du
document. On l’indique par une flèche indiquant la direction du Nord. La flèche n’a pas besoin
d’être très grande et très visible, l’information qu’elle apporte est accessoire.

Dans le cas d’une carte topographique, utilisable en randonnée par exemple, les cartes
indiquent le nord géographique véritable (N.G.) et le nord magnétique (N.M.), indiqué par les
boussoles. Le nord magnétique est en effet légèrement décalé, et ce décalage varie
légèrement dans le temps et selon l’endroit.

Une carte est toujours orientée et une direction s’exprime par un angle appelé azimut ou
gisement compté à partir du nord.

Trois Nord sont utilisés pour l’orientation des cartes. Il s’agit de :

 Nord cartographique (ou Nord Lambert) indiqué par « y ». Il est donné par les méridiens
de ce carroyage (Système de coordonnées UTM). Il fait un angle variable avec le méridien
géographique ;

 Nord géographique (ou astronomique), indiqué par les méridiens ;

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 Nord magnétique (NM), indiqué par l'aiguille aimantée et formant un angle (ou déclinaison
magnétique) variable avec le temps par rapport au Nord précédent. Il correspond à la
direction donnée par la boussole (N à 0°, Sud à 180°, E à 90° et W à 270°).

Le Nord géographique et le Nord magnétique sont généralement utilisés au niveau des cartes
topographiques. La déclinaison magnétique en un point donné sur la surface de la terre est
l’angle formé entre la direction du Nord géographique et celle du Nord magnétique ; elle varie
dans le temps (Figure 29).

Figure 29 : Nord magnétique et Nord Géographique

4.2. Lecture des cartes

Il existe deux grands types de cartes : les cartes topographiques et les cartes thématiques.

4.2.1 Lecture des cartes topographiques

La carte topographique est une représentation plane, exacte et détaillée d’une portion de la
surface de la terre qui renseigne sur la position, la forme, les dimensions des objets concrets,
fixes et durables et des formes du relief suivant une échelle donnée. Les cartes topographiques
sont réalisées exclusivement par des organismes spécialisés. Au Bénin c’est l'Institut
Géographique National (IGN) qui assure principalement l’établissement et la production des
cartes topographiques.

Lire une carte topographique, c'est interpréter les données qui y sont représentées (relief,
végétation, localités, occupation humaine, orientation, localisation géographique, figurés
divers, signes conventionnels) de manière à imaginer le paysage qu'elle représente. En
d’autres termes, il faut parvenir à se rendre compte et à exprimer la représentation du relief
figurée sur la carte. A cet effet, il faut bien maîtriser la combinaison des notions d’altitudes et
de pente.

4.2.2.1 Représentation du relief

La représentation du relief sur les cartes topographiques se fait de façon générale de deux
manières : les hachures et les courbes de niveau.

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► Les cartes en hachures sont le plus souvent très expressives. Le relief y apparaît au
premier coup d’œil. Mais, la précision y manque notoirement d'autant plus que le relief est plus
accidenté.

► Les cartes en courbes de niveau sont inexpressives pour les non spécialistes ; il faut une
longue habitude pour y lire le relief, mais leur précision est quasi mathématique et augmente
avec l’échelle. Sur les cartes topographiques, le relief est de plus en plus représenté par les
courbes de niveau.

4.2.2.2 Lecture des courbes de niveau

Une courbe de niveau est une ligne imaginaire qui joint tous les points d’un relief situés
à la même altitude au-dessus du niveau de la mer. Le niveau de référence pour compter
les altitudes est le 0 géographique correspondant au niveau moyen des mers.

On distingue trois types de courbes de niveau :

 les courbes de niveau maîtresses ;


 les courbes de niveau normales ;
 les courbes de niveau intercalaires.
♦ Courbes maîtresses : elles sont généralement représentées par un trait plus fort et portent
des chiffres représentant les valeurs de leur altitude (cotes). Le haut des chiffres est en général
tourné vers le haut de la pente.

♦ Courbes normales : elles sont généralement représentées par un trait plus fin. Elles sont
situées entre les courbes maîtresses avec une équidistance donnée selon l’échelle de la carte
(Figure 30).

Courbes maîtresses

Courbes normales

Figure 30: Courbes de niveau maîtresses et normales


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♦ Courbes de niveau intercalaires : elles sont généralement représentées en tiret ou tireté.


Elles sont utilisées pour matérialiser les ruptures de pentes (Figure 31).
Courbes de niveau

Figure 31 : Courbe de niveau intercalaires pour représenter une rupture de pente

Les courbes de niveau sont caractérisées par l’équidistance et les cotes. Elles peuvent être
complétées par d’autres signes particuliers.

On appelle équidistance (Eq) la distance verticale constante qui sépare deux courbes
consécutives. Elle varie selon la carte (échelle) et le relief (Figure 10). En principe, à petite
échelle, l’équidistance est grande ; à fort relief l’équidistance est aussi grande (et inversement).

Ensuite pour des raisons topographiques : plus le relief est faible, plus en principe
l'équidistance doit être réduite pour en saisir les moindres nuances.

Par contre en régions très accidentées (hautes montagnes par exemple, où les pentes sont
très fortes), l’équidistance peut être plus grande (Figure 32). Elle est généralement de 20 m
dans ces régions (sur les cartes au 1/50.000), tandis qu’elle est de 10 m ailleurs (et parfois
même de 5 m sur les cartes au 1/20.000 ou au 1/25.000).

Figure 32: Equidistance selon l’énergie du relief

Il peut arriver que l’équidistance normale soit insuffisante pour préciser certains détails
importants du relief : on est alors amené à dessiner des courbes intercalaires particulières:

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rupture de pente importante (Figure 33a), dépression fermée faiblement creusée (Figure 33b);
régions de plaines ou de collines au relief indécis.

Figure 33a : Rupture de Figure 33b : Dépression

Figure 33: Courbes intercalaires particulières

NB : Il ne faut pas confondre l’équidistance et l’écartement des courbes de niveau ;


l’équidistance est constante ; l’écartement est variable et dépend du relief. L'écartement des
courbes de niveau est la distance qui sépare ces courbes sur la carte. Il permet d'estimer la
pente : plus la pente est forte, plus les courbes de niveau sont rapprochées et inversement.

4.2.2.3 Cotation

Les points cotés sont des points particuliers dont l’altitude est indiquée en se référant au niveau
moyen de la mer. Les courbes de niveau sont cotées mais parfois, seules les courbes
maîtresses portent la valeur de cette cote. Pour mieux percevoir le relief sur la carte
topographique, d’autres indications de cotes sont perceptibles telles que :
- les points cotés
- les sommets cotés
- les bornes cotées
- les crêtes cotées

Ces points sont appelés des points géodésiques.

4.2.2.4 Modelé : les différents types de pentes

Les formes des pentes sont très variées, elles résultent de la combinaison des types
élémentaires. Ces formes de relief sont aussi les combinaisons des types élémentaires de
pente.

i) Les types élémentaires de pentes

Il existe trois types élémentaires de pentes.

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Les pentes régulières ou rectilignes ou constantes avec une inclinaison quelconque (Figure
34).

Figure 34: Pente régulière ou constante

Les pentes convexes et concaves sont régulièrement variables (Figures 35 et 36).

Figure 35 : Pente convexe Figure 36: Pente concave

Ces formes élémentaires donnent par combinaison d’autres formes de pentes. Le cas le plus
fréquent est la pente concavo-convexe ou convexo-concave ou encore convexo-rectiligne-
concave.

Remarques :

- Le point où s’opère le changement de direction de la pente est appelé « point


d’inflexion »

- La rupture de pente est l’endroit où s’opère le changement de direction entre deux


formes élémentaires : c’est aussi le « talus »

ii) Calcul des pentes

La pente (P) entre deux points A et B se définit comme le rapport de leur différence d’altitude
(h) à la distance horizontale (d) (distance à vol d’oiseau) qui les sépare.

La pente entre deux points du terrain est le rapport entre la différence d’altitude et la distance
horizontale (distance à vol d’oiseau) séparant ces deux points.

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Différence d’altitude entre A et B (𝐡) P = h/d


𝑃=
Distance horizontale entre A et B (𝐝)

La pente s’exprime en % ou en degré.

- en %, P = h / d * 100 (une pente de 8 % signifiant une dénivelée de 8 mètres pour


une distance horizontale de 100 mètres).

1-5% = Pente faible, 5 < P < 10 = Pente moyenne, P ≥ 10% = Pente forte).

- en degré, P = h / d = tan α

4.2.2.5 Description du relief et vocabulaire topographique

La description du relief s’appuie sur un vocabulaire précis pour caractériser les principaux
aspects de ce relief et pour les localiser en montrant leur agencement.

Le relief est un ensemble de systèmes de pentes, car dans la nature, l’horizontalité parfaite
est très rare. La combinaison des pentes donne les formes élémentaires de relief dont les
vallées, l’interfluve, les talus, les collines, les buttes, les cuvettes.

Ces formes élémentaires de relief se combinent pour donner des ensembles plus complexes
que l’on classe en grands types de relief que sont les plaines, les plateaux et les montagnes.

4.2.2.6 Formes élémentaires

i ) Vallée

Une vallée est un sillon ou dépression allongé généralement parcouru par un cours d’eau. Il
est incliné régulièrement, mais toujours dans le même sens : de l’amont vers l’aval. La vallée
résulte de deux pentes en sens contraire appelées versants, qui se recoupent vers le bas. C’est
par ces versants que l’eau descend dans le fond de la vallée. La ligne de recoupementou
ligne de regroupement ou ligne de collecte des eaux est encore appelée « talweg ».

Le modelé d’une vallée se caractérise par : son ampleur, son tracé, la forme et la pente de ses
versants, par la présence ou non de drainage. Ainsi, on distingue plusieurs types de vallées.

L’ampleur :

 Si la vallée est courte, peu profonde et étroite, c’est un vallon.

 Si la vallée est une simple incision sur une pente forte, il s’agit d’un ravin.

Le tracé d’une vallée peut être rectiligne ou sinueux (généralement, il est sinueux).

La forme et la pente des versants :

 Si la vallée est profonde et étroite avec des versants raides, elle est dite une gorge ;
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 Si la vallée est large, à fond plat et à versants abrupts elle est appelée une auge ou
vallée en U.

 Une vallée dont les versants ont des pentes égales est dite symétrique et
dissymétrique dans le cas contraire.

La présence ou l’absence de drainage

 En absence de drainage, on dit que la vallée est sèche

 En présence de drainage, on dit que la vallée est humide. Dans ce cas, il faut préciser
les caractéristiques de l’écoulement (chenal dans lequel s’écoulent les eaux) :

o Largeur du lit : chenal large ou étroit ;

o Si le cours d’eau est unique, on parle de chenal unique - dans le cas contraire,
(divisé), le chenal est multiple.

o On peut aussi avoir un chenal anastomosé : se divisant et se rejoignant


fréquemment.

o Le lit peut être rectiligne ou sinueux. S’il est sinueux, on parle de méandre
(qui s’écarte, sans raison évidente, de la direction de l'écoulement pour y
revenir après avoir décrit une courbe prononcée). Préciser si les méandres sont
encaissés ou non - divagants ou non.

o Le lit peut être parfois surélevé au-dessus du fond, de la vallée, les eaux étant
contenues par des levées naturelles.

ii) Interfluve

L’interfluve est le relief qui sépare deux vallées voisines. Il peut être plus ou moins large et
présenter des formes diverses :

 Un interfluve de forme convexe est appelé une croupe ;

 Un interfluve caractérisé par le recoupement suivant un angle plus ou moins aigu, de


deux versants est appelé une crête. Si l'angle est particulièrement vif (très aigu), on
parle d'arête.

La ligne qui joint les points élevés d'un interfluve est appelée ligne de crête.

 Si cette ligne présente une succession de sommets, on parle de ligne de crête

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 Si elle présente une succession de points bas le long de la ligne de crête on parle de
cols.

La ligne de crête encore appelée ligne de faîte ou ligne de partage des eaux, sépare deux
bassins hydrographiques.

iii) Talus

Le talus est une forme abrupte reliant deux reliefs à peu près plans d'altitudes différentes. Un
talus se caractérise par :

 Son tracé plus ou moins rectiligne ou sinueux. Dans le cas où il est sinueux :

o les indentations sont les entailles qui provoquent les rentrants du talus ;

o les éperons ou promontoires sont les parties saillantes délimitées par des
indentations profondes :

 Sa dénivellation qui mesure la différence d'altitude entre le haut et le bas du talus ;

 Son profil ou forme de la pente :

o Lorsque la pente est raide, le talus est appelé escarpement.

o Lorsque la pente est très raide est située à la partie supérieure du talus, le talus est
appelé abrupt ou corniche.

iv )Colline

La colline est une éminence de forme plus ou moins circulaire à sommet arrondi et à versants
en pente douce. Une petite colline isolée est un monticule. C’est une petite élévation de terre.

v) Butte

Une butte est une éminence à sommet plat et à versants raides, au moins dans sa partie
supérieure.

vii) Cuvette

La cuvette est une dépression fermée, vers le fond de laquelle les pentes convergent de tous
les côtés.

4.2.2.7 Types de relief

Les types de relief sont essentiellement au nombre de trois : plaine, plateau et montagne.

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i) Plaine

Une plaine est une surface plane ou légèrement ondulée sur laquelle les rivières coulent à fleur
de sol. Les dénivellations y sont faibles et les pentes presque nulles. Une plaine se caractérise
par son altitude, son inclinaison, sa plus ou moins grande platitude et par la densitéou non de
son réseau hydrographique.

ii) Plateau

Un plateau est une surface plane ou légèrement ondulée dans laquelle les rivières sont
encaissées. Un plateau se caractérise par son altitude, son inclinaison, l'encaissement et la
forme de ses vallées, la dissection plus ou moins grande de sa surface par le réseau
hydrographique.

iii) Montagne

La montagne est une région élevée présentant de grandes dénivellations avec des pentes
longues et raides reliant des crêtes élevées et des vallées profondes. Une montagne se
caractérise par son altitude, son aération, (la largeur et la profondeur des vallées), par
l'orientation et la forme de ses crêtes et par la disposition de son réseau hydrographique.

Remarques :

1 - Plaines et plateaux se différencient par l'encaissement des vallées et non par l'altitude.

2 - Plaines et plateaux peuvent être réduits à l'état de collines par une dissection poussée.

3 - On peut avoir une plaine dans une région de montagne.

4.2.2.8 Commentaire de carte topographique

Le commentaire de carte topographique consiste à décrire et à expliquer les principaux


éléments physiques et humains afin de faire ressortir les différents problèmes d’aménagement
et de gestion de l’espace. Ainsi le commentaire de la carte topographique revêt deux aspects :
le commentaire physique et le commentaire humain. Ce découpage du commentaire en
deux phases ne doit pas cependant faire perdre de vue les interrelations existant entre les faits
physiques et les faits humains. Le commentaire de cartes topographiques doit être envisagé
comme un tout cohérent et non pas une simple juxtaposition d’idées sans lien entreelles.

 Eléments physiques de la carte topographique


Le commentaire physique peut se résumer à l’analyse topographique. C’est la première
démarche du commentaire de carte topographique. Son but est de décrire les divers éléments

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formant le relief. Il consiste à localiser la région et définir les grands ensembles du relief que
l’on y reconnaît (plaines, plateaux, collines, etc.). Il faut donc pouvoir dégager le ou les unités
de relief. Ensuite, décrire chacun d’eux en caractérisant le modelé.

Le commentaire physique comporte :


 La localisation de la région figurée sur la carte.

 La définition des grands ensembles de relief que l'on y reconnaît. A cet effet :

o Analyser les différents éléments de la figuration du relief (points cotés,


courbes de niveau, estompage).

o Subdiviser la carte en sous unités spatiales appelés facettes


topographiques dégagées à partir des ruptures de pente.

o Donner l’orientation globale du relief et son inclinaison après observation


des altitudes les plus basses et les plus élevées.

o Identifier l’altitude de la région représentée.

o Voir l’orientation et la largeur, les formes de recoupement des versants, la


ligne de partage des eaux etc.

 La description de chacun de ces ensembles en caractérisant le modelé (vallées,


surfaces planes, pentes, etc.).

o Le relief de la région représentée est-il une plaine, un plateau ou une


montagne ?

o Faire le calcul des pentes lorsque cela est nécessaire (1-5% = Pente faible,
5 < P < 10 = Pente moyenne, P ≥ 10% = Pente forte).

o Préciser le tracé et l’importance du réseau hydrographique, en donner le


sens de l’écoulement, en indiquer les sources (amont - aval), etc.

NB : Il convient de bien faire la distinction entre ce qui est essentiel et ce qui n'est que détail
accessoire. Par conséquent, il doit être fait usage d’un vocabulaire particulier.

Dans le cas d’un plateau par exemple, il faut caractériser les interfluves, le réseau
hydrographique et son orientation (sens d’écoulement des cours d’eau), ses aspects
(encaissements fortement prononcés ou non). Dans le cas où le plateau comportera plusieurs
encaissements, on parlera de plateau disséqué.

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Pour une plaine, il faut dire son altitude, son inclinaison et procéder à une analyse intégrée
focalisée sur la relation géomorphologie et réseau hydrographique (dense, peu dense ou
n’existe pas) dont on se tachera de préciser son aspect et son orientation.

On peut avoir deux unités de relief sur une même carte (plaine et plateau par exemple). Dans
ce cas, on a un talus qui raccorde ses deux unités du relief. Donc il importe de voir l’existence
ou non d’un talus. On peut avoir un plateau relié à une plaine par un talus ou un plateau relié
à un autre plateau. Il faut voir aussi la dénivellation, l’orientation et l’aspect du talus. Le
passage d’une unité à une autre peut se faire en pente douce.

 En conclusion préciser les potentialités que le milieu offre et les contraintes qu’il
exerce. Poser enfin, les problèmes d’aménagement soulevés par cette analyse du
relief.

 Eléments humains de la carte topographique

Le commentaire humain se focalise sur les grands traits de la vie humaine (éléments socio-
démographiques, économiques, politiques, administratifs, culturels, paysages agraires,
espaces urbains, etc.). L’objectif du commentaire humain est d’analyser l’interaction entre les
activités humaines et le milieu physique.

Dans un premier temps, on aborde les données de population en relation avec le site :
 Mettre l’accent sur le chiffre total de population ou sur la densité au km2 ;

 Dire si l’habitat est dispersé ou groupé ;

 Reconnaître les croyances ou les pratiques des habitants à travers la présence de


cimetière catholique ou musulman ;

 Préciser la position des agglomérations : sont-elles localisées dans les vallées, les
interfluves, sur le rebord des plateaux, sur les talus ?

Dans un second temps, on aborde la nature de l’espace (urbain ou rural) :


 Si le centre est urbain :

o Voir l’organisation de la ville à travers son plan (damier, concentrique, etc.) ;

o Voir si les centres sont vieux (rues compliquées, tortueuses) ou neuves


(grandes rues aérées à angles droits) ;

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o Reconnaître la fonction des villes à travers la présence de certaines


infrastructures (universités, grandes écoles, aérodrome, hôpital, camp
militaire) ;

 Si le centre est rural, on aborde le paysage agraire :

o Montrer l’emprise de l’homme sur la nature ;

o Faire le rapport entre les étendues cultivées et l’ensemble de la carte ;

o Parler de la végétation naturelle : sa nature et son évolution (forêt, leur


étendue par rapport aux sites habités) ;

o Parler des espaces cultivés.

Dans un troisième temps, on aborde les transports :


 Indiquer la nature de voies de communication (fluvial, routier, aérien, etc.) ;

 Parler des routes, autoroutes, chemins de fer, aviations, toutes ces notions doivent
renseigner sur le développement économique ou administratif du milieu concerné.

Dans un quatrième temps, on aborde les activités industrielles s’il en existe :


 Préciser la nature des industries (cimenterie, sucrerie, etc.) ;

 Les localiser et dire s’ils sont dispersés ou regroupés ;

 Quels sont les facteurs de leur localisation (présence de matières 1ère, de


ressources énergétiques, de port, etc.) ?

 Quelle est leur influence sur l’habitat ?

En conclusion, il faut :
 Rappeler comment s’organise l’espace cartographié ;

 Préciser s’il y a des contradictions entre les faits physiques et humains qui soulèvent
des problèmes d’aménagement et de gestion de l’espace ;

 Rappeler les facteurs qui ont suscités des changements (modifications, mutations).

4.2.2 Lecture des cartes thématiques

Les cartes thématiques illustrent la répartition spatiale des données relatives à un thème en
utilisant un fond de carte. Ce sont donc des cartes qui représentent, sur un fond tiré d’une
carte topographique, des phénomènes localisables de toute nature, quantitatifs ou qualitatifs

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(carte géotechnique, carte du réseau routier, carte des infrastructures sanitaires, carte de
végétation, carte de l’occupation du sol, carte des zones prioritaires d’aménagement urbain,
carte de densité de population, etc).

La lecture d’une carte thématique suit globalement le même principe que celle d’une carte
topographique. Il faut toujours commencer par la localisation. La lecture de la carte thématique
est focalisée sur le thème abordé par la carte. De façon spécifique, la vue de la carte et la
légende sont des éléments qui permettront de mieux interpréter le thème abordé par la carte.
La lecture d’une carte thématique doit permettre de dégager les différents problèmes de
planification des réseaux et autres éléments d’intérêt.

Travaux pratiques

 Réalisation des cartes géotechniques


 Réalisation des cartes du réseau routier

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5. Synthèse des travaux pratiques réalisés

5.1 Traitement des images sentinel

Préparation de l’image
1 Importation des différentes bandes de l’image sentinel dans QGIS
Cliquer sur l’icône d’ajout de données rasters dans la barre d’outil verticale de votre logiciel
Les bandes de l’image sentinel se trouvent dans le répertoire : C:\TP\TD\S2_Bands. Choisir
les fichiers en JP2.

Puis cliquer sur Ouvrir.

Réordonner les bandes dans l’ordre croissant du haut vers le bas : B02_B03_B04_B08_B11

2. Construction d’image
Pour construire une image multi bandes aller dans :
Raster Divers Construire un Raster Virtuel

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Dans Fichier en sortie il faut choisir l’emplacement du nouveau fichier. Ici


C:\TP\TD\S2_Bands et renommer le fichier en Rasters_virtuel
Cocher Utiliser les rasters visibles comme entrée
Cocher Résolution et choisir plus haut
Cocher Séparer
Cocher Charger dans le carnevas une fois terminé
Puis Ok, Ok, Ok et Close
On obtient une nouvelle image en couleur

3. Découpage de la zone d’intérêt


Ajouter la couche vecteur Dec_classif_2 qui se trouve dans le dossier C:\TP\TD\Vecteur
Aller dans Raster Extraction Découper

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Dans Fichier source (raster) choisir le nouveau fichier Rasters_virtuel


Dans fichier en sortie choisir l’emplacement du fichier qui sera découpé. Ici
C:\TP\TD\Resultats et le renommé zone_interet
Cocher Couche de masquage et choisir le fichier de la zone d’intérêt. Ici Dec_classif_2
Cocher Découper l’emprise du jeu de données cible selon l’emprise du trait de coupe
Cocher Conserver la résolution du raster d’entrée
Puis Ok, Ok et Close.

4. Intersection de couches (vecteur)


Afficher d’abord les deux couches à intersecter, puis :

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5.2 Réalisation de carte géotechnique

Construire une image à partir de la couche raster d’intersection et de l’image sentinel


découpée.
Raster Divers construire un raster

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Sentinelle 2 pour l’étude prospective en Géologie


La combinaison des bandes géologiques est une application très pratique pour trouver des
caractéristiques géologiques. Cela comprend les failles, la lithologie et les formations
géologiques. En exploitant les bandes SWIR-2 (B12), SWIR-1 (B11) et bleue (B2), les
géologues ont tendance à utiliser cette combinaison de bandes Sentinel pour leurs analyses.

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