Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
REPUBLIQUE DU BENIN
UNIVERSITE D’ABOMEY CALAVI
INSTITUT NATIONALE L’EAU
**************************
Enseignant
SOMMAIRE
PLAN DE COURS 4
NOTES DE COURS 7
Introduction 8
1. Clarification des concepts 11
1.1 Système d’Information Géographique 11
1.2 Télédétection 12
1.3 Cartographie 14
2. Notions de base du SIG et applications 16
2.1 Composantes d’un SIG 16
2.2 Fonctions d’un SIG 16
2.3 Applications du SIG 17
2.4 Infrastructures de données géospatiales 18
2.5 Sources de données SIG 18
2.6 Catégorisation des données géographiques : données raster et données vecteur 20
2.7 Composantes spatiales et attributaires 23
2.8 Formats de données SIG 23
2.9 Modèle conceptuel et structure d’un SIG 24
2.10 Structure d’une base de données dans un environnement ArcGIS 27
2.11 Analyse spatiale 29
2.12 Travaux pratiques avec les logiciels QGIS et ArcGIS 30
3. Notions de base de la télédétection et applications 31
3.1 Processus de la télédétection 31
3.2 Vecteurs et capteurs 32
3.3 Codage radiométrique 35
3.4 Calage et géoréférencement des images 36
3.5 Résolution des images 37
3.6 Applications de la télédétection 40
3.7. Logiciels et applications d’interprétation des photographies aériennes et images
satellites 43
3.8. Méthodes d’interprétation visuelle des photographies aériennes et images satellites 45
3.9. Méthodes d’interprétation numérique 52
3.10. Validation de l’interprétation et contrôle-terrain 58
3.11. Travaux pratiques 62
Page 2 sur 89
Page 3 sur 89
PLAN DE COURS
1. Aperçu général
Etablissement : Ecole Nationale Supérieure des Travaux Public
Domaine de formation : Sciences et Technologies
Spécialités : Ingénierie routière et géotechnique
Grade : Cycle ingénieur
Semestre : 9
Masse horaire : 32 heures
Crédit : 2
2. Objectifs pédagogiques
2.1 Objectif global
Ce cours permettra aux apprenants d’utiliser les techniques du Système d’Information
Géographique (SIG), de la télédétection et de la cartographie dans les travaux et études en
génie civile.
Page 4 sur 89
Au niveau du savoir-être
être convaincu de l’importance SIG/Cartographie/Télédétection dans les études et
travaux géotechniques et d’ingénierie routière;
être sensibilisé sur l’évolution SIG/Cartographie/Télédétection dans le concert des
nouvelles technologies de l’information ;
s’engager à approfondir ses compétences en Système d’Information Géographique.
3. Contenu du cours
3.1 Introduction
3.2 Définition des concepts
3.3 Notions de base de SIG et applications
3.4 Travaux pratiques de SIG
3.5 Notions de base de télédétection et applications
3.6 Travaux pratiques de télédétection
3.7 Notions de base de cartographie et applications
3.8 Travaux pratiques de cartographie
3.9 Synthèse des travaux pratiques
4. Prérequis
Dans le cadre de ce cours, les apprenants sont invités à revisiter les notions élémentaires de
topographie et d’informatique.
5. Méthodes d’enseignement
La pédagogie active sera la principale méthode utilisée. Les apprenants seront au centre de
tout le processus d’apprentissage.
Des petits groupes de travail seront constitués. L’exposé magistral ne dépassera guère une
trentaine de minutes.
Les travaux pratiques porteront sur les études de cas d’articulation entre les projets de
développement et les processus d’évaluation environnementale.
6. Matériel didactique
Le matériel didactique sera constitué de :
plan de cours ;
notes de cours ;
Cartes et plans ;
ordinateurs portables.
Page 5 sur 89
7. Modalités d’évaluation
Deux modalités d’évaluation seront utilisées : l’évaluation formative et l’évaluation sommative.
L’évaluation formative permettra d’améliorer le processus d’apprentissage de façon
progressive. Elle se fera à travers des questions-réponses orales sur la compréhension du cours
au début de chaque séance.
L’évaluation sommative se fera à travers des projets et un examen final. Les parts du projet et
de l’examen final dans la constitution de la note finale seront respectivement de 60 % et de 40
%.
Page 6 sur 89
NOTES DE COURS
Page 7 sur 89
Introduction
L’évolution de la télédétection a été fulgurante. Elle est passée des photographies aériennes
prises par les avions et des images satellites à faible résolution spatiale aux images satellites
à très haute résolution spatiale et aux photographies aériennes prises par les drones.
La cartographie est un mode d’expression graphique. Les modes d’expression graphique sont
des outils puissants de représentation des informations dans les différents domaines de
connaissance. Un proverbe chinois dit : « une image vaut mille mots » et Napoléon Bonaparte
renchérit : «un croquis vaut mieux qu’un excellent rapport ». Notre société se veut une société
de l’information et de l’image (Béguin & Pumain, 2007). Ces remarques sont aujourd'hui
vérifiées par la suprématie de la télévision vis-à-vis de la radio. La représentation graphique
est devenue le mode de communication par excellence de l'information pour toucher avec
efficacité le plus grand public possible. La littérature indique que l’homme retient 10 % de ce
qu’il entend et 50 % de ce qu’il entend et voit. Le volume croissant des informations collectées
chaque jour à travers le monde par des moyens de plus en plus performants, inscrit la
cartographie en première ligne des méthodes modernes de gestion des informations et de leur
transcription en image rapidement perceptible et facilement compréhensible.
La cartographie est d'abord une forme d'expression graphique. Par rapport à d'autres formes
d'expression comme le langage écrit ou la mathématique, la cartographie a l'avantage d'utiliser
Page 9 sur 89
deux, voire trois dimensions pour véhiculer son message. De ce point de vue elle est
prédestinée pour représenter les phénomènes spatiaux complexes en génie civil.
Le présent document constitue le support de cours destiné aux apprenants des filières de génie
civil (Ingénierie routière et géotechnique). Il présente de manière explicite les conceptsusuels
utilisés en SIG, en cartographie et en télédétection, les notions fondamentales et les
applications ainsi que les procédures opérationnelles des travaux pratiques.
Page 10 sur 89
C’est un ensemble organisé globalement, comprenant des éléments qui se coordonnent pour
concourir à un résultat.
Donnée : résultat de la mesure; ce qui est donné, connu, déterminé dans l’énoncé d’un
problème.
Les deux termes "Donnée" et "Information" sont habituellement utilisés pour décrire le même
concept. En fait, les données sont généralement brutes alors que les informations sont des
savoirs et/ou connaissances élaboré(e)s.
Métadonnées : Ce sont des données sur des données. Des métadonnées décrivent les
données (par exemple leur origine, leur localisation, leur âge, leur délimitation, leur résolution,
leur qualité, leur fournisseur, etc.)
Les métadonnées sont des informations sur les données, c’est-à-dire une description détaillée
des spécifications. Ces «informations sur les informations » permettent d’évaluer le degré
d’utilité des données pour une application spécifique.
Le SIG est un outil informatique qui permet de manipuler des données géoréférencées.
1.2 Télédétection
Télédétection
Page 12 sur 89
surface de la terre et de l’atmosphère, par des mesures effectuées à partir d’un engin spatial
évoluant à distance convenable de cette dernière.
La télédétection est alors l’ensemble des connaissances et techniques utilisées pour déterminer
des caractéristiques physiques et biologiques d’objets par des mesures effectuéesà distance,
sans contact matériel avec ceux-ci. La télédétection désigne donc l'ensemble des techniques
qui permettent d'étudier à distance des objets ou des phénomènes à partir du rayonnement
électromagnétique comme support d’information.
Les photographies aériennes sont des vues prises sur des portions de la surface terrestre avec
une caméra portée par un avion, un hélicoptère, un ballon ou un drone. Elles constituentles
premiers documents de télédétection. Les photographies aériennes permettent d’avoir une
physionomie détaillée de la surface de la terre ou d’une portion de la surface de la terre. Les
photographies aériennes peuvent être en format analogique (papier) ou en format numérique
(fichier).
Les images satellites constituent les données aérospatiales prises par des capteurs à bord d'un
satellite selon une périodicité donnée. Les images satellites sont constituées d’un ensemble de
pixels caractérisés chacun par un niveau de gris ou de façon générale par une valeur
thématique (valeur radiométrique). Il existe plusieurs types d’images satellites avec le rapide
progrès de la technologie spatiale.
Il est important de distinguer les mots photographie et image. La photographie est toute image
captée et enregistrée sur une pellicule photographique. L’image est une représentation
graphique, quels que soient la longueur d'onde ou le dispositif de télédétection. Toute
photographie est une image, mais les images ne sont pas toutes des photographies.
Pixel
Un pixel est l'unité de base permettant de mesurer la définition d'une image numérique
matricielle. En télédétection, le pixel désigne l’unité informative de base d’une image satellite
que peuvent manipuler les matériels et logiciels d’affichage ou d’impression. C’est la plus petite
unité détectable sur une image satellite ; c’est la partie élémentaire d’une image satellite.Un pixel
est défini par ses coordonnées en ligne et en colonne et par son compte numérique qui
représente la valeur de l’intensité du rayonnement (valeur de luminance codée entre 0 et255).
Page 13 sur 89
Scène
Une scène est l’espace géographique couvert par une image satellite. C’est l’espace visible par
un capteur. Les images produites par le satellite Landsat (Images Landsat) ont des scènesde
185 km x 185 km, les images SPOT 5 ont des scènes de 60 km x 60 km, les images Quickbird
ont des scènes de 16 km x 16 km.
1.3 Cartographie
Cartographie
L'Association Cartographique Internationale a défini la cartographie comme "l'ensemble des
études et des opérations scientifiques, artistiques et techniques intervenant à partir des
résultats d'observations directes ou de l'exploitation d'une documentation en vue de
l'élaboration de cartes, plans et autres modes d'expression ainsi que dans leur utilisation".
A partir de cette définition, il ressort que :
la cartographie est une science : la cartographie a ses méthodes, ses bases sont
mathématiques, notamment en ce qui concerne la détermination de la forme de la terre
et des dimensions de la terre puis le report de la surface courbe de la Terre sur un
plan. L’enjeu est la précision et la fiabilité des informations ;
la cartographie est un art : en tant que mode d’expression graphique, la carte doit
présenter des qualités de forme (esthétique et didactique grâce à la clarté du trait, à
son expressivité et sa lisibilité) afin d’exploiter au mieux les capacités visuelles du
lecteur ; cela exige de la part du concepteur et du réalisateur des choix dans la
représentation ;
la cartographie est une technique de miniaturisation : les objets de la surface de la terre
sont représentés sous forme réduite sur la carte ; les informations représentées sur
une carte sont obtenues à partir d’une sélection.
Carte
La carte est une représentation géométrique plane, simplifiée et conventionnelle de tout ou
partie de la surface terrestre, et cela dans un rapport de similitude convenable qu’on appelle
échelle (Joly, 1976 cité par Béguin & Pumain, 2007).
la carte est une représentation suivant un rapport de similitude (échelle): elle n’a pas
pour objectif de représenter l’espace en vraie grandeur ;
Page 14 sur 89
la carte est une représentation simplifiée : elle impose une série d’opérations (sélection,
schématisation, généralisation, qui visent à représenter des objets observées sur le
terrain par des figurés conventionnels) ;
Page 15 sur 89
Un SIG comporte trois composantes : une composante "Hadware" (matériel), une composante
"Sofware" (logiciel) qui se présente sous forme d’une collection de programmes ou de modules
spécifiques pour chaque type d’application et une composante organisationnelle convenable.
La composante "Hadware" se compose d’un ordinateur qui est lié à une unité disque
permettant la sauvegarde des données, d’un digitaliseur ou tout autre dispositif permettant la
conversion analogique/numérique (Scanneur) ainsi que des moyens de sortie (traceur,
imprimante, etc.)
La composante "Sofware" comporte cinq modules de base qui assurent les fonctionnalités
suivantes :
saisie et vérification des données ;
gestion et sauvegarde de la base de données ;
sortie ou représentation des données ;
transformation des données ;
interaction avec l’utilisateur (interface).
Composante organisationnelle : les deux composantes "Sofware" et "Hadware" même ultra
puissantes ne garantissent pas l’efficacité du SIG. Pour assurer l’efficacité du SIG, les
différentes composantes, y compris les acteurs (opérateurs, utilisateurs, gestionnaires, etc)
doivent être placés dans un contexte organisationnel approprié. Pour ce faire, une étape
d’étude et de conception est indispensable. C’est une étape préliminaire à toute acquisition
de matériel ou de logiciel, qui permet de cerner le problème concerné, de définir les objectifs
et de déterminer les moyens qu’il faudrait mettre en œuvre pour assurer l’efficacité du système.
Les SIG peuvent répondre aux attentes d'utilisateurs relevant de divers domaines allant de la
gestion des ressources naturelles, de l’environnement, de l’assainissement à la prise de
décisions socio-économiques ou politiques.
De façon synthétique, les fonctions d’un SIG sont :
enregistrer l’information géographique ;
gérer l’information géographique et l’interroger ;
aider à la visualisation, à la cartographie ;
traiter l’information géographique ;
analyser l’information géographique ;
aider à la prise de décision.
Page 16 sur 89
Ces fonctions sont en outre résumées à travers les 5A : Abstraction, Acquisition, Archivage,
Analyse et Affichage de données à caractère spatial.
Le SIG sert à tous les spécialistes qui ont besoin d’analyser des volumes importants de données
géographiques pour solutionner des problèmes. Il s’agit des forestiers, des écologistes, des
hydrologues, des climatologues, des pédologues, des urbanistes, des aménagistes, des
spécialistes du transport et du génie civil, des géographes, des géomètres-topographes, etc.
Les SIG permettent de réaliser des projets multidisciplinaires et servent souvent de base au
développement d’outils d’aide à la décision. Les SIG sont appliqués dans les secteurs suivants:
agriculture, environnement, municipalités, ressources naturelles, santé, transport, industrie,
foresterie, mines, génie civil, transport, armées, assurances, etc. Les utilisations
Page 17 sur 89
des SIG se sont démocratisées et concernent les domaines aussi variés comme le marketing
(géomarketing), l’optimisation des forces commerciales, la défense, les pompiers, la police et
les collectivités locales.
2.4 Infrastructures de données géospatiales
La bonne mise en œuvre d’un SIG doit se faire sur la base d’une Infrastructure de Données
Géospatiales (IDG). L’Infrastructure de données géospatiales (IDG) comprend l’ensemble des
technologies, des normes, des systèmes et des protocoles d’accès requis pour harmoniser
toutes les bases de données géospatiales et les rendre disponibles sur Internet. La constitution
de l’IDG est facilitée par des portails de découverte avec des partenaires du secteur public et
du secteur privé.
L’Infrastructure de données géospatiales garantit les normes et les spécifications reconnues
pour les données et les services dans le domaine géospatial afin d’assurer :
l’interopérabilité à grande échelle des services Web;
le partage des connaissances, en vue d’intégrer plus efficacement l’information
et d’obtenir une plus grande interopérabilité entre les applications;
l’enchaînement fluide des applications, des données et des services;
la promotion du développement de partenariats efficaces avec d’autres infrastructures
de données spatiales et la constitution d’une infrastructure mondiale de données.
Les données géographiques sont produites par différentes institutions. On peut aussi les
retrouver dans des sites internet spécialisés. Les sources des données géographiques sont
multiples. Il s’agit des levés de terrain, de la télédétection satellitaire et aéroportée et de la
digitalisation des plans et cartes.
Page 18 sur 89
Les données géographiques sont produites au cours des relevés de terrain. Il s’agit des
relevés topographiques et des relevés GPS.
Relevés topographiques
Les relevés topographiques sont réalisés par des géomètres-topographes. Ces relevés
topographiques contiennent beaucoup de données géographiques. Il s’agit des données
planimétriques et des données altimétriques. Les données planimétriques concernent les
limites des domaines, la localisation des objets fixes et durables (cours d’eau, réseau routier,
localités, occupation du sol, etc.). Les données altimétriques sont relatives à la représentation
du relief (courbes de niveau, points cotés, points géodésiques.
Les relevés topographiques permettent d’avoir les plans et les cartes topographiques (Figure
1).
Page 19 sur 89
Relevé GPS
Le relevé GPS consiste à collecter des données à l’aide du récepteur GPS. Au cours du relevé
GPS, deux opérations sont fondamentalement réalisées. Il s’agit de la prise des coordonnées
des points d’intérêt (Waypoints) (Figures 2) et du tracking qui est un enregistrement continu
des coordonnées des points (Figures 3).
B-02
B-01 B-03
B-04
Figure 2 : Prise des waypoints
track-01
La numérisation des cartes et des plans est souvent un moyen rapide et efficace de se créer
un fond image numérique pour un système d'information géographique (SIG) en exploitant les
cartes et plans en papier.
Le scannage permet de redonner une valeur à des cartes papier parfois un peu défraîchies. Il
offre toutes les possibilités du numérique (superposition de données, intégration dans un SIG,
diffusion illimitée…). Les cartes scannées peuvent être géo-référencées et alors utilisées
comme complément des données géographiques.
L’ensemble des données géographiques sont classées en deux grandes catégories : les
données raster et les données vecteur.
Page 20 sur 89
Une donnée raster se compose d'une suite de pixels de taille régulière. Chaque pixel porte une
information de radiométrie (couleur). On parle aussi de donnée en mode raster ou en mode
maillé ou matriciel.
Les données raster, ou images, sont constituées de pixels (Figure 4). En zoomant sur un
raster, on finit par distinguer les pixels. Chaque pixel possède une valeur correspondant par
exemple à sa couleur, ou à son altitude. Un raster est caractérisé par la taille d'un pixel, ou
résolution. Exemples de données raster : carte IGN scannée, photographie aérienne, image
satellite
Les données vecteur représentent les objets du terrain par des primitives géométriques
(points, ligne, surface) (Figures 5 et 6). La logique de construction des entités spatiales en
mode vecteur est très différente qu’en mode raster. En mode vecteur chaque objet est défini
individuellement de manière explicite par des points (repérés par des coordonnées X et Y), des
lignes (formées de points) et des polygones (formés de lignes).
Page 21 sur 89
Les points définissent des localisations d'éléments séparés pour des phénomènes
géographiques trop petits pour être représentés par des lignes ou des surfaces qui n'ont pas
de surface réelle comme les points cotés.
Un point sera défini par un couple de coordonnées X ; une ligne ou un polygone par les
coordonnées de leurs sommets. On pourra choisir par exemple de représenter des cours d'eau
sous forme de ligne, des villes sous forme de points
Les lignes représentent les formes des objets géographiques trop étroits pour être décrits par
des surfaces (ex : rue ou rivières) ou des objets linéaires qui ont une longueur mais pas de
surface comme les courbes de niveau.
Les polygones représentent la forme et la localisation d'objets homogènes comme des pays,
des parcelles, des unités d’occupation du sol.
Le tableau 2 fait la synthèse des avantages et inconvénients des modes vecteur et raster.
Page 22 sur 89
On distingue deux composantes dans les données utilisées dans un SIG : spatiale et
attributaire. La composante spatiale est constituée de la localisation et la géométrie d'un objet,
donc de ses coordonnées. La composante attributaire est constituée des données qui y sont
associées. Par exemple, la composante spatiale d'un département sera le polygone
représentant ce département, et sa composante attributaire sera son nom, son code, sa
population.
Le lien entre composante spatiale et attributaire constitue une différence fondamentale avec
les logiciels de dessin (DAO) type AutoCAD.
Les formats vecteur de type Shapefile (SHP) et de type MapInfo (TAB) et les formats raster
(TIFF, GeoTIFF) sont couramment utilisés. Dans le cadre de ce cours, le format Shapefile sera
utilisé avec les logiciel ArcGIS et QGIS. Les formats raster seront utilisés dans le cours de
télédétection.
Le format shapefile a été créé par Environmental Systemes Research Institute (ESRI) l'auteur
notamment du logiciel ArcGIS. Ce format est aujourd'hui l'un des standards du SIG et est
couramment utilisé par les logiciels libres de SIG. Une couche SHP est en fait composé de
plusieurs fichiers, dont 3 sont obligatoires (SHP, DBF et SHX):
SHP : contient les informations spatiales ;
Page 23 sur 89
Pour que le shapefile s'ouvre correctement, tous ces fichiers doivent avoir exactement le
même nom. QGIS peut ouvrir et éditer les fichiers SHP.
Ce format a été créé pour le logiciel MapInfo. Comme pour le SHP, un fichier au format TAB
est en fait composé de plusieurs fichiers :
MAP : données spatiales (avec le système de coordonnées) ;
DAT : données attributaires ;
TAB : structure de la couche ;
ID : lien entre les fichiers DAT et MAP ;
IND : fichier d'indexation (facultatif).
QGIS peut ouvrir des fichiers au format TAB, mais il ne peut pas les éditer; il faudra pour
cela les enregistrer au format SHP.
Dans un SIG, une multitude de fichiers sont utilisés. C’est pourquoi, il est important de
concevoir une structure en fonction des données disponibles et des objectifs visés. Les attentes
dans un SIG sont : une gestion fiable et conviviale de l’information et un accès facile à
l’information. La convivialité d’un SIG passe par un accès simple, sûr et rapide à l’information.Les
grands dépôts de données sans organisation engendrent des ressources inexploitableset
une perte de temps.
P appartient à la personne X). Lorsqu’on conçoit une base de données, il faut prévoir les
éléments qui doivent y figurer et les informations à indiquer pour chaque élément. On
détermine également les relations entre les éléments.
Un SIG est une base de données. Une base de données est un ensemble de données :
cohérent : les données sont structurées sur des définitions claires et non ambiguës
pré-établies ;
intégré : elles sont regroupées au sein d’un même ensemble ;
partagé : elles sont utilisées par plusieurs utilisateurs et/ou types d’utilisateurs
et défini pour les besoins d’une application.
Le cycle de vie d’une base de données (BD) comprend 4 phases: modélisation conceptuelle de
la BD, implantation des structures et des données dans un SIG, utilisation (requêtes
d’interrogation et de mises à jour), maintenance (correction, évolution). La première phase de
modélisation est primordiale. Il n’y a pas de base de données bien structurée sans une bonne
modélisation ! Le cycle de de vie d’un SIG est constitué également des mêmes étapes.
La phase de conception de la BD et du SIG est une phase de réflexion sur la structure des
données en fonction des besoins de l’application: données importantes, propriétés,
contraintes, requêtes à prévoir, etc. en accord avec les utilisateurs.
Les principes de base de l’établissement d’un modèle conceptuel sont :
complétude (description de tous phénomènes courants nécessaires à l’application) ;
fiabilité (formellement défini) ;
orientation utilisateur (compréhensible, clair, lisible) ;
orthogonalité (les concepts proposés doivent être indépendants) ;
compatibilité logiciel (traduisible en SGBD ou en SIG existant) ;
complètement opérationnel (capacités de manipulation des données).
Dans une organisation, le SIG peut être structuré de plusieurs manières. On peut avoir un SIG
structuré suivant les zones géographiques. Le SIG peut être aussi structuré en fonction des
activités d’une organisation. Dans la structure d’un SIG, on peut avoir un répertoire des
données existantes (fonds de cartes), un répertoire des données produites et un autre
répertoire des données à produire. Les métadonnées doivent fournir des informations
relativement à tous les fichiers qui se trouvent dans un SIG. La bonne structuration des
répertoires constitue la condition sine qua non de l’organisation d’un SIG. Globalement, la
structure d’un SIG peut être perçue comme un arbre où les grandes branches représentent les
répertoires, les moyennes et petites branches comme les sous-répertoires et les feuilles
Page 25 sur 89
comme les fichiers. L’explorateur de Windows (Microsoft) et ArCatalog (ArcGIS) sont des
gestionnaires de fichiers qui permettent d’organiser un système de fichiers.
Les répertoires doivent être organisés de façon hiérarchique. Un SIG peut être perçu comme
une armoire. Les tiroirs de cette armoire sont des répertoires. Les sous répertoires sont des
dossiers de fiches. Les noms des répertoires et des sous-répertoires doivent être significatifs
et intuitifs. Il faut alors mettre en place un bon système de nommage. Les noms des répertoires
peuvent désigner des zones géographiques et/ou des activités. Dans tous les cas, à partir du
nom d’un répertoire, on doit être en mesure d’avoir une vue globale sur le contenu de ce
répertoire (Figures 7 et 8).
Page 26 sur 89
Le nom du fichier doit être intuitif c’est-à-dire un nom qui rappelle le contenu du fichier. Le nom
du fichier doit être aussi parlant avec des chaînes alphanumériques et des séparations de
"barre de 8", sans caractères "espace", ni caractères accentués et signes spéciaux comme #,
$, etc. Le nom du fichier doit être en outre incrémental pour faciliter la gestion des versions.
Exemple : Lim_Domaine_ESTBR_06012014
Dans un environnement ArcGIS, une base de données géographiques comprend les niveaux
hiérarchiques suivants : géodatabase, jeu de classe d’entités et classe d’entités.
2.10.1 Géodatabase
La géodatabase est une base de données ou structure de fichiers utilisée pour stocker,
interroger et manipuler des données spatiales (Figure 9). Les géodatabases stockent la
géométrie, un système de référence spatiale et les attributs des données. Divers types de jeux
de données géographiques peuvent être collectés au sein d'une géodatabase, dont
Page 27 sur 89
notamment des classes d'entités, des tables attributaires, des jeux de données raster, etc. Les
géodatabases peuvent être stockées dans des systèmes de gestion de base de données
relationnelles IBM DB2, IBM Informix, Oracle, Microsoft Access, Microsoft SQL Server ou
PostgreSQL, ou dans un système de fichiers, tel qu'une géodatabase fichier.
Un jeu de classe d’entités est un ensemble de classes d’entités stockées qui partagent la même
référence spatiale. Autrement dit, ces entités partagent le même système de coordonnées et
elles se trouvent à l'intérieur d'une zone géographique commune. Les classes d’entités
possédant des types de géométrie différents peuvent être stockées dans un jeu de classe
d’entités.
Dans ArcGIS, une classe d’entités est un ensemble d’objets géographiques ayant le même type
de géométrie (point, ligne ou polygone, par exemple), les mêmes attributs et la même
référence spatiale. Les classes d’entités peuvent être stockées dans des géodatabases, des
fichiers de formes, des couvertures et dans d'autres formats de données. Elles permettent de
grouper des entités homogènes dans une seule unité à des fins de stockage. Les autoroutes,
routes nationales et routes départementales, par exemple, peuvent être regroupées au sein
d'une classe d’entités linéaire nommée "routes".
Page 28 sur 89
La requête spatiale participe au traitement des données à partir des requêtes spatiales bien
définies qui permettent de répondre à un certain nombre de questionnements précis. Une
requête est une opération qui consiste à interroger une partie de la base de données. Les
requêtes peuvent porter aussi bien sur les données attributaires que sur les objets
géographiques.
Page 29 sur 89
La jointure attributaire est utilisée pour adjoindre des attributs supplémentaires à la table d’une
couche géographique. Pour adjoindre deux tables, le type de données de champ joint doit être
le même entre les tables (nombre, chaîne, etc.).
Les outils d’analyse sont variés : union, intersection, découpage, zone tampon. Dans le cas
du logiciel ArcGIS, ces outils sont disponibles dans la boîte à outils ArcToolbox.
Page 30 sur 89
Pour mieux comprendre les bases physiques de la télédétection, il est d’abord important d’avoir
une vue d’ensemble sur le processus de la télédétection. Le rayonnement électromagnétique,
les interactions avec la surface terrestre et la signature spectrale constituent les bases
physiques de la télédétection.
L'observation de la Terre par les satellites peut être décomposée en plusieurs étapes ou
processus depuis la source d'énergie qui éclaire la surface terrestre jusqu'à la réception des
données par la station satellite au sol et les différentes applications. La télédétection est un
processus qui va de l’acquisition jusqu’au traitement des images. Elle englobe tout le processus
qui consiste à capter et à enregistrer l’énergie d’un rayonnement électromagnétique émis ou
réfléchi, à traiter et analyser l’information qu’il représente, pour ensuite mettre en application
cette information. La figure 10 présente toutes les étapes allant de l’acquisition jusqu’à
l’utilisation des informations extraites des images satellites.
Page 31 sur 89
C. Interaction avec la cible : une fois parvenue à la cible, l'énergie interagit avec la surface
de celle-ci. La nature de cette interaction dépend des caractéristiques du rayonnement et des
propriétés de la surface.
D. Enregistrement de l'énergie par le capteur : une fois l'énergie diffusée ou émise par la
cible, elle doit être captée à distance (par un capteur qui n'est pas en contact avec la cible)
pour être enfin enregistrée.
Ces sept étapes couvrent le processus de la télédétection, du début à la fin. C'est dans cet
ordre que se construit, étape par étape, la connaissance de la télédétection.
3.2.1 Vecteurs
Pour enregistrer adéquatement l'énergie réfléchie ou émise par une surface ou une cible
donnée, on doit installer un capteur sur un vecteur (plate-forme) distant de la surface ou de la
cible observée. Un capteur est un appareil qui détecte le signal radiatif émis ou réfléchi par la
surface et l’enregistre soit sous forme analogique (document qualitatif interprétable), soit sous
forme numérique (données quantitatives susceptibles d’être calibrées pour accéder aux
grandeurs physiques, luminance ou réflectance). Un capteur est alors un appareil qui mesure
et enregistre l’énergie électromagnétique.
Un capteur est situé sur une plate-forme (vecteur) stable éloignée de la cible ou de la surface
à observer. Les capteurs sur plates-formes peuvent être situés au sol, sur un avion, sur une
navette spatiale, sur un satellite ou sur un drone. La plupart des satellites d’observation de la
Page 32 sur 89
Terre ont une masse comprise entre 1 et 3 tonnes. La tendance actuelle est de privilégier des
plates-formes légères (quelques centaines de kg) et peu coûteuses. La figure 11 présenteles
types de vecteurs ou plates-formes utilisés par les capteurs.
• Montgolfière
Satellite
• Capteurs au
sol
Navette spatiale
Avion
Drones
Le capteur est l’instrument qui recueille l'énergie radiative provenant de la scène visée et
délivre un signal électrique mesurable y correspondant. Deux types de capteurs sont utilisés :
les capteurs passifs et les capteurs actifs. Les capteurs sont encore appelés des charges utiles.
En télédétection le capteur passif est associé à la télédétection optique/thermique tandis que
l’actif est associé à la télédétection des hyperfréquences ou radar.
Page 33 sur 89
Les capteurs passifs détectent ou captent l'énergie solaire réfléchie par la cible ou la surface.
Les capteurs passifs enregistrent le rayonnement naturel, lumière visible mais aussi infrarouge
ou micro-onde, sous forme numérique (Figure 12). On peut citer l’exemple des capteurs
photographiques et des radiomètres imageurs.
Les radiomètres imageurs sont des capteurs qui mesurent de façon quantitative le
rayonnement. La constitution d’une image est obtenue par l’acquisition séquentielle
d’informations radiométriques provenant d’une fraction (tache élémentaire) de la surface du
paysage observé. Avec les capteurs passifs, on obtient les images optiques.
Les capteurs actifs se composent d’un émetteur, qui est la source du rayonnement, et d’un
détecteur qui mesure le rayonnement de retour de la surface observée (Figure 13). Le capteur
actif le plus utilisé en télédétection est le radar imageur à visée latérale. Le grand avantage du
radar est d’utiliser des longueurs d’onde très grandes, entre 0,8 cm et 1 m, pour lesquelles
l’atmosphère, y compris les nuages, est complètement transparente ; les radars sont des
capteurs « tous-temps », particulièrement intéressants dans les régions du monde où la
nébulosité est très fréquente, et pour les applications qui nécessitent d’obtenir des images à
des dates et heures bien déterminées.
Page 34 sur 89
Les capteurs actuels sont en constant développement depuis leur apparition. La caractéristique
de ces capteurs qui a connu l'amélioration la plus spectaculaire est la résolutionspatiale, c'est à
dire leur capacité à discerner des portions de la surface terrestre de plus en plus petites. Ces
capteurs actifs permettent d’obtenir les images satellites RADAR (Radio Detection and
Ranging) et LIDAR (Light Detection and Ranging). Puisque le RADAR a sa propre source
d'énergie, on peut obtenir des images le jour ou la nuit. Egalement, l'énergie micro-onde peut
pénétrer à travers les nuages et la pluie, le RADAR est considéré comme un
« détecteur toutes saisons ». Le LIDAR (Light Detection and Ranging) est une technique
d'imagerie active qui ressemble beaucoup à celle du RADAR. Ce système qui émet des
impulsions de lumière laser et détecte l'énergie réfléchie par la cible. Le temps requis par
l'énergie pour rejoindre la cible et retourner au détecteur détermine la distance entre les deux.
Ce système est utilisé de façon efficace afin de mesurer la hauteur de la canopée de la forêt
par rapport à la surface du sol, et la profondeur de l'eau par rapport à la surface de l'eau
(profilomètre laser). On utilise également le LIDAR pour examiner les particules contenues
dans les différentes couches de l'atmosphère de la Terre, pour obtenir des mesures de densité
de l'air et pour la surveillance des mouvements atmosphériques.
Le satellite balaye point par point la surface du sol. Un point peut représenter une superficie
de quelques décimètres carrés à plusieurs centaines de mètres carrés. Une valeur comprise
entre 0 et 255 est attribuée à chaque point de surface en fonction de la quantité d’énergie
renvoyée : la valeur 255 est attribuée au pixel qui a la valeur radiométrique la plus élevée,
c’est-à-dire l’élément du paysage qui a la plus grande réflectance. Ces informations sont
envoyées par radio à une station au sol qui compose point par point l’image de la région
survolée par le satellite.
Page 35 sur 89
Une image satellite est une matrice de pixels : le pixel (picture element) est la plus petite
surface homogène constitutive d’une image enregistrée. Chaque valeur reçue par la station au
sol permet de dessiner un petit carré appelé « pixel » auquel on attribue une nuance plusou
moins intense de gris.
La figure 14b montre cette association entre le contenant du pixel (sa géométrie) et son
contenu (sa valeur radiométrique).
Enfin, par convention, les mesures les plus fortes sont codées en blanc et les plus faibles en
noir, générant ainsi un dégradé de gris. Chacun des pixels est coloré en fonction de sa valeur
radiométrique, ce qui construit au final une image (Figure 14c).
On peut alors améliorer la localisation par calage ou ajustement. Les deux manières possibles
d’amélioration de la localisation sont :
en calculant une fonction de coût à partir des paramètres du capteur et des erreurs
observées, et en ajustant les paramètres du capteur de manière à minimiser la fonction
de coût
Le détail qu'il est possible de discerner sur une image dépend de la résolution spatiale du
capteur utilisé. La résolution spatiale est fonction de la dimension du plus petit élément qu'il
est possible de détecter; c’est l’unité élémentaire perceptible. On est ainsi parvenu à faire une
nomenclature des images suivant les résolutions spatiales (Figure 16). Ainsi, on peut avoir :
De façon générale, plus la résolution augmente, plus la superficie de la surface visible par le
capteur diminue. Une bonne résolution entraîne alors une diminution de la fauchée.
Page 37 sur 89
Figure 15a: Image à haute résolution spatiale Figure 15b: Image à très haute résolution spatiale
Figure 15 : Résolutions spatiales des images satellites
Page 38 sur 89
Chaque fois qu'une image est captée par une pellicule ou un capteur, sa sensibilité à l'intensité
de l'énergie électromagnétique détermine la résolution radiométrique. La résolution
radiométrique d'un système de télédétection décrit sa capacité à reconnaître de petites
différences dans l'énergie électromagnétique. Plus la résolution radiométrique d'un capteur est
fine, plus le capteur est sensible à de petites différences dans l'intensité de l'énergie reçue.
Elle décrit les informations contenues dans une image correspondant au nombre de bits utilisé
pour enregistrer les images satellitaires en format binaire. Les données satellitaires sont
classées en plusieurs formats binaires. Le nombre maximum de niveaux d'intensité disponibles
dépend aussi du nombre de bits utilisés pour représenter l'intensité enregistrée.
La résolution spectrale de l’image se définit par le nombre (et la largeur) des bandes spectrales
auxquelles les capteurs sont sensibles. La résolution spectrale décrit la capacité d'un capteur
à utiliser de petites fenêtres de longueurs d'onde. Plus la résolution spectrale est fine, plus les
fenêtres des différents canaux du capteur sont étroites (Figure 16). On qualifie les images de
panchromatique, lorsque le capteur enregistre une image dans le visible, et de multispectrales
lorsque le capteur enregistre plusieurs images dans différentes longueurs d’onde ou bandes
spectrales.
Les principaux satellites d’observation des milieux terrestres effectuent des rotations en orbite
autour de la terre afin de couvrir successivement l’ensemble du globe. Entre 2 prises de vue/
acquisitions du même point il y a un intervalle de temps qu’on appelle résolution temporelle.
La résolution temporelle est le cycle de passage du satellite c’est à dire le temps que prend un
satellite pour effectuer un cycle orbital complet. Ce cycle est généralement de quelques jours.
Page 39 sur 89
Les différents capteurs utilisés en télédétection ont des applications spécifiques. Les domaines
d’application de la télédétection concernent les sciences de la terre (géographie, géologie), les
sciences de l’atmosphère (climatologie, pollution atmosphérique, etc), l’écologie,
l’aménagement, le métier du géomètre-topographe, le génie civil, etc.
Figure 17 : Image satellite montrant une coupe à blanc dans une forêt
Page 40 sur 89
Les travaux à grande échelle comme l’aménagement urbain et la gestion foncière utilisent des
images satellites produites par des capteurs de haute et de très haute résolutions spatiales
(SPOT 6 &7, pléiades, Quickbird, Ikonos, etc.) (Figures 18 et 19). La cartographie urbaine peut
être réalisée à l’échelle de 1/10 000 avec les images de haute résolution spatiale. Cette
cartographie urbaine est la base de l’élaboration des plans d’urbanisme et des projets urbains.
La cartographie au 1/10 000 est un excellent outil pour délimiter les zones inondables dans les
villes. Lorsque l’échelle atteint ou dépasse le 1/1000, on tombe dans la cartographie cadastrale
où le parcellaire est mis en exergue. Ces plans cadastraux intéressent beaucoup les services
du cadastre en vue de l’imposition sur le parcellaire bâti ou non bâti ; les géomètres-
topographes interviennent dans ces opérations.
A partir des images satellites ou des photographies aériennes, on peut faire une cartographie
du réseau routier en mettant en exergue les différents types de route. Les images satellites
peuvent être également utilisées pour réaliser des cartes géotechniques.
Figure 18: Image satellite à très haute résolution montrant les îlots, les
équipements, les habitations et la voirie urbaine
Page 41 sur 89
Figure 19 : Image satellite à très haute résolution montrant les îlots et la voirie urbaine
Les images satellitaires et les photographies aériennes constituent les documents de base pour
les travaux de cartographies topographique et thématique. A partir des images satelliteset des
photographies aériennes, il est possible d’obtenir le tracé des éléments fixes et durables qu’on
retrouve sur les cartes topographiques comme les cours d’eau, les pistes et routes ainsique
d’autres détails planimétriques. L’occupation du sol, élément essentiel des cartes thématiques
et topographiques s’obtient également à partir des images satellites et des photographies
aériennes.
On peut aussi avoir des Modèles Numériques de Terrain (MNT) à partir des données de
télédétection. Il existe plusieurs méthodes de création de MNT. L'une consiste à créer des
séries de points en recueillant des données d'un altimètre ou d'un GPS et ensuite, d'interpoler
les hauteurs entre les points. Cette méthode est longue et ardue. Les levés traditionnels
prennent aussi beaucoup de temps et limitent l'utilisation de la cartographie à l'échelle
régionale.
Page 42 sur 89
Plusieurs logiciels commerciaux et libres sont utilisés pour le traitement des images en
télédétection. Les logiciels couramment utilisés sont : Envi, Erdas Imagine, Ecognition Definien
et Grass.
3.7.1 ENVI
Envi est considéré par beaucoup comme l'un des meilleurs logiciels de télédétection du monde
professionnel. Comme la majorité des logiciels de traitement des images de télédétection, il
possède un ensemble de fonctionnalités auxquelles sont associées des outils permettant de
faire des traitements et analyse. Il est édité par la société ITT Visual Information Solution1.
Page 43 sur 89
Envi comprend en un seul package des outils particulièrement avancés, mais néanmoins
interactifs et faciles d'utilisation : analyse spectrale, correction géométrique, analyse
topographique, analyse radar, fonctionnalités SIG raster et vecteur, support d'une large
gamme de formats images.
Il est facile d'utilisation et ses algorithmes sont de grandes qualités. C'est un logicielpropriétaire
et commercial.
Comme le logiciel précédent, Erdas permet de traiter des images et d'en extraire l'information
dont on a besoin, notamment pour la télédétection et les SIG. Il possède un ensemble d'outils
et de fonctionnalités pour effectuer des tâches avancées de traitement et d'analyse tels que la
classification, l’ortho rectification, le mosaïquage, la reprojection et l'interprétation des images.
Ceux-ci permettent une bonne intégrité des données géospatiales pour la mise à jour d'un
SIG. C'est un logiciel propriétaire et commercial.
Logiciel propriétaire et commercial, il permet aussi le traitement et l'analyse des images. Mais
à la différence des autres, il offre une solution originale d’analyse d’image qui tire sa force de
son approche cognitive. En effet, en s’inspirant de la perception humaine, la solution ne traite
pas le pixel de manière isolée mais dans son contexte. Pour ce faire l’image est tout d’abord
segmentée en groupes de pixels montrant des caractéristiques similaires. Ces groupes sont
alors considérés comme des «Objets» ce qui rend possible une interprétation basée sur les
valeurs spectrales mais aussi sur la taille, la forme, le contexte, etc.
Cette approche, beaucoup plus riche que les classifications « par-pixel », augmente
considérablement les possibilités d’interprétation, en particulier pour les milieux complexes et
les images à haute et à très haute résolutions spatiales. De manière générale, il possède des
fonctions et outils pour traiter les images. Ces fonctions utilisant une approche bien différente
que celle des autres logiciels existants : celle de l'« Objet ».
3.7.4 GRASS
A la différence des trois logiciels ci-dessus, Grass est un logiciel libre (open source) réalisé
par l'équipe GRASS Development Team. Mais comme les autres, il permet aussi le traitement
des images de télédétection. En effet, il possède les fonctionnalités et outils nécessaires pour
traiter et analyser des images. Une particularité est qu'il est de conception modulaire, c'est-à-
Page 44 sur 89
dire que chaque fonction du logiciel correspond à un module. Ce logiciel a été développé pour
différentes plates-formes.
Cette application est une extension du logiciel libre QGIS. Elle possède les fonctionnalités et
outils nécessaires pour le prétraitement, le traitement et l’analyse des images satellites. Elle
est une bibliothèque d’algorithmes de traitement d’images. Les algorithmes dédiés aux images
de grandes résolutions optiques (Pleiades, SPOT, QuickBird, WorldView, Landsat, Ikonos), aux
capteurs hyperspectraux sensors (Hyperion) ou aux radars à synthèse d’ouverture (TerraSarX,
ERS, Palsar) sont disponibles.
L’image acquise à l’aide d’un capteur de télédétection aérospatial est constituée d’un ensemble
de pixels caractérisés chacun par un niveau de gris ou de façon générale par une valeur
radiométrique. Sous sa forme brute, l’image est moins utile pour la plupart des applications où
l’on cherche à faire des associations entre différents éléments pour former des catégories ou
classes d’objet. Ce regroupement sous forme de classes, se fait déjà dans l’interprétation des
photos conventionnelles et l’intérêt est de l’étendre aux données numériques de télédétection.
Dans ces différents cas, on parle de l’interprétation des photographies aériennes et des images
satellites. A cause du très grand nombre de pixels quecontient une image et de l’abondance
des données, il devient nécessaire d’envisager le regroupement des classes de façon
automatisée. L’interprétation des photographies aériennes et des images satellites permettent
d’extraire des informations utiles. C’est réellement l’interprétation qui permet d’utiliser les
images satellites dans les différentsdomaines.
L’interprétation visuelle des photographies aériennes et des images satellites comporte deux
aspects : l’interprétation des photographies aériennes par le stéréoscope (Photo-
interprétation) et l’interprétation visuelle des photographies aériennes et des images satellites
assistée par ordinateur.
Page 45 sur 89
des images satellites est assistée par ordinateur. Malgré cela, il est important de revisiter la
technique de photo-interprétation à l’aide du stéréoscope car elle offre des possibilités de
vision tridimensionnelle, aspect capital pour le Géomètre-Topographe.
Les images satellitaires et les photographies aériennes peuvent se présentées sous format
analogique (papier) ou sous format numérique. L'interprétation et l'analyse visuelles datent du
début de la télédétection avec l'interprétation de photos aériennes sur la base des
stéréoscopes. Dans plusieurs applications, la visualisation stéréoscopique est un atout
important pour l'interprétation puisque la reconnaissance d'une cible y est rehaussée de façon
spectaculaire.
Pour un document analogique, elle peut être mise en œuvre en superposant un calque au
document à interpréter et en dessinant proprement l’interprétation. L’interprétation est facilitée
par un travail à une table lumineuse. Il peut être intéressant d’utiliser le stéréoscope ou la
loupe. S’il s’agit d’une photographie aérienne non redressée, on reporte ensuite l’interprétation
sur une carte topographique à l’aide d’une chambre claire afin d’éliminer les déformations
géométriques.
Page 47 sur 89
De plus en plus, les images satellitaires et les photographies aériennes se présentent sous
forme numérique. Avec ces supports numériques, on parle d’interprétation des images assistée
par ordinateur. Pour une image sous forme numérique, l’interprétation visuelle peut être mise
en œuvre à l’écran à condition de travailler à une échelle constante, d’utiliser des outils de
dessin pour digitaliser proprement. On travaillera de préférence sur une photo ou une image
géoréférencée ou sur des orthophotoplans et des orthoimages. On utilise selon l’échelle, des
points, des lignes ou des surfaces pour tracer les différents éléments correspondant à une
légende définie préalablement. Le degré de généralisation conceptuellede l’interprétation doit
être constant ; il est fixé par la taille minimale des éléments à considérer comme élément
surfacique (minimum mapping unit ou unité cartographique minimale).
L’interprétation des images est basée sur une clé d’interprétation (Tableau 5). La clé
d’interprétation s’établie à partir de la connaissance du terrain et la combinaison des
caractéristiques suivantes : ton, forme, taille, patron, texture, ombre et association (CCT, non
daté). Ces caractéristiques sont appelées critères d’interprétation.
Tableau 5: Clé d’interprétation des photographies aériennes
Page 48 sur 89
Les critères d’interprétation des photographies aériennes et des images satellites ont été
définis par le CCT (non daté). Ces critères sont : le ton, la forme, la taille, le patron, la texture,
l’ombre et l’association.
Le ton réfère à la clarté relative ou la couleur (teinte) des objets dans une image.
Généralement, la nuance de ton est l'élément fondamental pour différencier les cibles et les
structures. Les variations de ton permettent aussi la différenciation des formes, textures et
patrons des objets.
La forme réfère à l'allure générale, la structure ou le contour des objets pris individuellement.
La forme peut être un indice très important pour l'interprétation. Les formes aux bordures
rectilignes se retrouvent généralement dans les régions urbaines ou sont des champsagricoles,
alors que les structures naturelles, telles que les bordures des forêts, sont généralement plus
irrégulières, sauf dans les endroits où l'homme a construit une route ou effectué une coupe à
blanc. Les fermes où les champs de culture irrigués par des systèmes d'arrosage automatiques
présentent des formes circulaires.
La taille d'un objet sur une image est fonction de l'échelle. Il est important d'évaluer la taille
d'une cible par rapport aux autres objets dans une scène (taille relative), ainsi que la taille
absolue, afin d'aider l'interprétation de cette cible. Une évaluation rapide de la taille
approximative d'une cible facilite souvent l'interprétation. Par exemple, dans une image où l'on
aurait à distinguer différentes zones d'utilisation du sol et à identifier une aire comportant des
Page 49 sur 89
bâtiments, les grosses structures telles que les usines ou les entrepôts suggéreraient des
propriétés commerciales, tandis que de plus petits éléments suggéreraient des lieux
résidentiels.
Le patron réfère à l'agencement spatial des objets visiblement discernables. Une répétition
ordonnée de tons similaires et de textures produit un patron distinctif et facilement
reconnaissable. Les vergers avec leurs arbres régulièrement disposés, ou les rues
régulièrement bordées de maisons sont de bons exemples de patrons.
La texture réfère à l'arrangement et à la fréquence des variations de teintes dans des régions
particulières d'une image. Des textures rugueuses consisteraient en des tons en rayures où les
niveaux de gris changent brusquement dans une petite région, alors que les textures lisses
auraient peu ou pas de variations de tons. Les textures lisses sont souvent le résultat de
surfaces uniformes telles que des champs, du pavement ou des terrains gazonnés. Une cible
avec une surface rugueuse et une structure irrégulière, telle qu'une forêt, résulte en une texture
d'apparence rugueuse. La texture est l'un des éléments les plus importants pour différencier
les structures sur une image radar.
Les ombres sont aussi utiles pour l'interprétation puisqu'elles donnent une idée du profil et de
la hauteur relative des cibles pouvant être identifiées facilement. Les ombres peuvent
cependant réduire, voire éliminer l'interprétation dans leur entourage, puisque les cibles
situées dans les ombres sont moins, ou pas du tout discernables. En imagerie radar, les ombres
sont particulièrement utiles pour rehausser ou identifier la topographie et les formes
géologiques, particulièrement en imagerie radar.
L'association tient compte de la relation entre la cible d'intérêt et d'autres objets ou structures
reconnaissables qui sont à proximité. L'identification d'éléments qu'on s'attend normalement à
retrouver à proximité d'autres structures peut donner de l'information facilitant l'identification.
Par exemple, les propriétés commerciales peuvent être associées avec les routes à proximité,
alors que les aires résidentielles seraient associées avec les écoles, les terrains de jeux et de
sports. Ce critère d’association est aussi appelé environnement ou contexte.
La reconnaissance directe est une stratégie d’interprétation qui croît avec l’expérience de
l’interprète. Elle est d’autant plus immédiate que les objets à identifier sont courants et que
l’échelle de l’image est détaillée.
Page 50 sur 89
L’interprétation par inférence consiste à utiliser une distribution visible pour cartographier une
distribution invisible. Il s’agit d’utiliser des indicateurs visibles sur les photos aériennes/images
satellitaires de façon indirecte afin d'estimer une variable invisible sur les photos
aériennes/images satellitaires. Par exemple, les pédologues utilisent couramment des photos
aériennes pour cartographier les sols. Or, les sols sont définis sur base de profil pédologique
invisible par photographie aérienne ; néanmoins, la végétation et les formes du relief sont
utilisées comme indicateurs. Une telle approche sert souvent de base pour l’extrapolation de
relevés ponctuels, à savoir dans le cas de la cartographie des sols, les sondages pédologiques.
Dans une ville, on peut réaliser une cartographie des quartiers pauvres et desquartiers riches
à partir des photographies aériennes ou des images satellites de haute résolution. Les quartiers
pauvres sont des quartiers où les habitations sont en matériaux précaires alors que dans les
quartiers riches les habitations sont en matériaux définitifs. On peut aussi estimer la densité
de la population en zone urbaine à partir de la densité du bâti. Dans tous les cas,
l’interprétation par inférence suppose la connaissance précise du lien entre les deux
distributions.
L’interprétation déterministe se base sur une relation entre des mesures prises au sol et un
paramètre de l’image pour mesurer une grandeur. Par exemple, il a été montré qu’on peut
estimer la biomasse à partir de la surface terrière mesurée au sol (c’est-à-dire la surface de la
section d’un arbre mesurée à 1 m 30) et le taux de recouvrement mesuré sur photographie
aérienne. Dans un autre domaine, il est possible d’estimer la population d’un camp de réfugiés
en comptant le nombre d’abris sur photographies aériennes et le multipliant par le nombre
moyen de personnes par abri estimé au sol.
Page 51 sur 89
L’interprétation numérique ou la classification d’image satellitaire est une méthode qui consiste
à regrouper les pixels d’une image dans des ensembles logiques en fonction soit de leur valeur
numérique (et donc de leur réflectance) dans un canal et/ou dans plusieurs canaux, soit de
leur propriétés spatiales (en fonction de leur voisinage) afin d’obtenir un document final le plus
proche d’une cartographie thématique traditionnelle. De nos jours, la plupart des données de
télédétection étant enregistrées en format numérique, presque toutes les interprétations et
analyses d'images requièrent une partie de traitement numérique. Le traitement numérique
des images peut recourir à divers procédés dont le formatage et la correction des données, le
rehaussement numérique pour faciliter l'interprétation visuelle ou même la classification
automatique des cibles et des structures entièrement par ordinateur. L’interprétation
numérique des images, ou classification des images est la reconnaissance automatique des
formes qui est un processus d’analyse d’images visant la création d’informations thématiques,
c’est-à-dire des matrices dont le contenu ne représente plus une mesure mais une
interprétation et une catégorisation de la nature des objets associés aux pixels. L’objectif est
de faire correspondre les classes spectrales avec les classes informations. Les classesspectrales
sont des groupes de pixels qui ont les mêmes caractéristiques (ou presque) d'intensité dans
les différentes bandes spectrales des données alors que les classes d’informations sont les
catégories d'intérêt que l‘on tente d'identifier dans les images.
La reconnaissance des formes comprend plusieurs opérations qui concourent à l’extraction de
classes d’objets d’une image. La classification est une opération de reconnaissance des
formes. Elle se prête bien à un traitement par ordinateur : en effet, une fois les critères de
classification établis, l’ordinateur peut les appliquer rapidement pour déterminer la classe de
chacun des nombreux éléments de l’image.
Les corrections radiométriques comprennent entre autres, la correction des données à cause
des irrégularités du capteur, des bruits dus au capteur ou à l'atmosphère et la conversion des
Page 52 sur 89
Les corrections radiométriques et atmosphériques peuvent être aussi nécessaires à cause des
variations dans l'illumination et dans la réponse du capteur. Ces corrections permettront de
réaffecter à chaque pixel une valeur radiométrique plus proche de celle mesurée sur le terrain.
Les corrections radiométriques sont par ailleurs réalisées dans le but de faire des comparaisons
entre des images prises par différents capteurs à différentes dates ou heures, ou pour faire
des mosaïques d'images avec un seul capteur en maintenant les conditions d'illumination
uniformes d'une scène à l'autre.
Les fonctions de rehaussement ont pour but d'améliorer l'apparence de l'imagerie pour aider
l'interprétation et l'analyse visuelles (Figure 21). Les fonctions de rehaussement permettent
l'étirement des contrastes pour augmenter la distinction des tons entre les différents éléments
d'une scène et le filtrage spatial pour rehausser (ou éliminer) les patrons spatiaux spécifiques
sur une image.
Les filtres spatiaux et fréquentiels sont généralement utilisés. Cela consiste à déplacer une
"fenêtre" d'une dimension de quelques pixels (3 sur 3 par exemple) au-dessus de chaque pixel
de l'image. On applique alors un traitement mathématique utilisant les valeurs des pixels sous
la fenêtre et on utilise le résultat obtenu pour créer la valeur du pixel de sortie. La fenêtre est
déplacée le long des colonnes et des lignes de l'image, un pixel à la fois, répétant le calcul
jusqu'à ce que l'image entière ait été filtrée.
Les corrections géométriques comprennent les distorsions géométriques dues aux variations
de la géométrie terre-capteur et la transformation des données en vraies coordonnées (par
exemple en latitude et longitude) sur la surface de la terre.
Plusieurs de ces corrections sont normalement effectuées par le fournisseur d’images.
Page 53 sur 89
Les compositions colorées permettent de produire des images en couleurs en tenant compte
de la signature spectrale des objets (Figure 23). Elles sont fréquemment utilisées pour faire
ressortir les différents types de surface sur les images multispectrales ou mettre en évidence
certains phénomènes environnementaux, comme les feux de forêts, les vents de sable, les
glaces de mer, etc.
En traitement de l'imagerie numérique, la couleur sert avant tout à distinguer les différents
objets présents dans les images et ainsi faciliter l'interprétation des images. On peut utiliser
un nombre restreint de couleurs si l'on veut seulement mettre en avant quelques objets dans
une image. Mais la plupart du temps, et notamment lorsqu'on travaille avec des compositions
Page 54 sur 89
colorées, on manipule un très grand nombre de couleurs. Lorsqu'on réalise une composition
colorée en combinant deux ou trois bandes spectrales, l'objectif est bien de tirer le maximum
d'information de l'image et de rendre l'analyse et l'interprétation plus aisées. Selon les
applications, on peut être amené à effectuer différentes compositions colorées:
soit des compositions que l'on appelle "vraies couleurs" si l'on veut rendre les images
réalistes. C'est ce que nous observerions si nos yeux étaient à la place du capteur
satellitaire.
Soit des compositions "fausses couleurs", qui ne représente pas les couleurs réelles,
mais qui ont pour but de mettre en avant certains objets dans une image, à l'instar des
images infrarouges fausses couleurs très utilisées pour l'étude de la végétation.
Dans tous les cas, les compositions colorées vont générer un très grand nombre de couleurs.
Afin de pouvoir manipuler correctement les couleurs, il est indispensable de disposer de
moyens standards pour spécifier ou bien pour choisir une couleur parmi toutes celles
disponibles.
Une composition colorée est une combinaison qualitative de trois bandes spectrales d’une
image. Les techniques de composition colorée consistent à affecter chaque bande spectrale
à l’un des plans d’affichage composant l’écran couleur. Les plans d’affichage sont basés sur les
trois couleurs primaires: le rouge, le vert, et le bleu.
Page 55 sur 89
La classification des images satellites est la reconnaissance automatique des formes par la
création d’informations thématiques, c’est-à-dire des matrices dont le contenu ne représente
plus une mesure mais une interprétation et une catégorisation de la nature des objets associés
aux pixels. Il s’agit de passer des pixels aux classes thématiques, c’est-à-dire réaliser un
zonage de l’image en divisant l’espace en classes d’occupation du sol ou de propriétés du sol.
La classification peut être basée sur les pixels ou bien sur les objets réellement visibles.
L’information de base pour chaque pixel étant une valeur de luminance spectrale, la
préoccupation est donc de produire des classes spectrales susceptibles de s’interpréter en
classes thématiques. Le zonage consiste à regrouper les pixels selon leur ressemblance
spectrale ou à déterminer les contours d’un groupe de pixels pour former des unités spatiales
interprétables sur le plan thématique. Ce processus est dénommé classification et les
algorithmes associés sont des classificateurs.
Deux options sont possibles dans la classification pixel à pixel. Il y a la classification supervisée
ou classification dirigée et la classification non supervisée ou non dirigée.
La classification supervisée repose sur le postulat que la signature spectrale de chacun des
pixels est représentative de la classe dans laquelle il se trouve (Arouna, 2012). La classification
supervisée commence par la délimitation des aires d’entraînement. Les aires d’entraînement
sont des sites représentatifs des caractéristiques numériques des classes qui permettent de
définir les signatures spectrales de chaque unité. Les aires d’entraînement doivent être
délimitées loin des zones de transition afin d’éviter d’inclure des pixels mixtes, c'est-à-dire des
pixels qui pourraient être classés dans deux classes distinctes. Sur les images, les aires
d’entraînement doivent être tracées au pixel près. Les aires d’entraînement seront bien
dispersées sur l’ensemble du secteur d’étude, représentatives de la diversité de chaque classe.
Le nombre d’aires d’entraînement sera d’autant plus grand que la classe est hétérogène. Des
algorithmes de classification sont ensuite appliqués. Les algorithmes généralement appliqués
sont le maximum de vraisemblance, la distance minimum, la distancede Mahanalobis.
La classification par voie non dirigée ou non supervisée repose sur des essais successifs et
automatisés de regroupement des pixels en classes. Le processus commence par un
tâtonnement. On recherche en effet les regroupements de pixels dans l’espace spectral et on
vérifie par la suite à quoi ils correspondent dans l’image. La classification non dirigée se fait
Page 56 sur 89
Toutes ces méthodes permettent de réaliser une classification de l’image selon une approche
traditionnelle, c’est-à-dire une classification pixel par pixel. Ces méthodes de classification ont
des limites surtout avec les satellites de la troisième génération (Satellites à très haute
résolution spatiale). Par exemple, dans l’identification des objets urbains, il a été observé des
insuffisances de la classification pixel par pixel avec les images de très haute résolution spatiale
(Image SPOT5, Ikonos, Quickbird, etc). Une classe ne correspond pas à un type d’objet. Les
pixels d’un objet peuvent être attribués à des classes différentes. Le même type d’objet est
composé de matériaux différents (bâtiments avec des toitures différentes). Il y a parfois aussi
des effets « poivre et sel ». Pour corriger ces insuffisances, la classification orientée-objet est
recommandée dans le cas des images à très haute résolution spatiale.
La classification orientée-objet est une méthode de classification adaptée dans le cas des
images de très haute résolution spatiale. C’est une approche qui tente de reconnaître des
formes précises contenues dans l’image pour ensuite associer ces formes afin de reconnaître
certains types d’objets.
Dans un processus d’analyse d’une image dirigée par l’approche orientée-objet, l’information
nécessaire ne se trouve pas dans les pixels de manières individuelles. En effet, lors des
traitements, les logiciels utilisent à la fois l’information sur les images-objets homogènes (ou
agrégat de pixels) d’une part, et d’autre part l’information sur leurs relations mutuelles.
Le processus d’analyse orientée-objet commence par l’étape la plus importante qui est la
segmentation. Mais avant tout cela, dans un processus classique de traitement d’une image
de télédétection, il est important de ne pas ignorer les étapes de prétraitement des données
Page 57 sur 89
La classification par objet permet de produire de façon automatique, une couche préliminaire
de types d’objets. Cette méthode offre l'avantage de considérer autant la signature spectrale
des pixels que leur patron de distribution et d'agencement. Cette méthode permet de découper
tous les objets se trouvant sur l’image de façon automatique. Une fois que la segmentation a
été effectuée, les codes peuvent être attribués aux polygones. Les caractéristiques de ces
polygones seront ensuite analysées mathématiquement par un logiciel ; ce qui a permettra de
classer automatiquement tous les autres polygones selon leur appartenance aux familles de
référence.
Tout travail d’interprétation de photographies aériennes et d’images satellites doit être validé
à partir d’une opération de contrôle-terrain. Les erreurs identifiées doivent être ensuite
corrigées.
Page 58 sur 89
3.10.1 Contrôle-terrain
La matrice d’erreurs ou matrice de confusion est la voie standard pour présenter les résultats
d’une étude de vérification d’un processus de photo-interprétation et de classification. C’est un
tableau qui porte en lignes les résultats de la classification des sites de vérification et en
colonne les résultats du contrôle sur le terrain (Tableau 6). Plus simplement, les lignes de la
matrice représentent l’image classifiée et les colonnes représentent les données de référence
collectées sur les sites de vérification. Les valeurs indiquées sur la diagonale de la matrice
représentent la concordance entre la classification et la vérification. Dépendant des logiciels,
la matrice de confusion peut contenir des données en nombre de pixels ou en pourcentage.
Le tableau 6 donne un exemple de matrice de confusion.
Urbain 27 1 0 0 28
Champs 0 53 12 2 67
Prairies 0 2 32 0 34
Bois 0 0 3 46 49
Total 27 56 47 48 178
Page 59 sur 89
Il est possible de dériver la nature des erreurs commises lors de la classification en se servant
de la matrice de confusion. Il existe deux types d’erreurs en classification: les erreurs de
commission et les erreurs d’omission.
Les erreurs de commission se retrouvent dans les cellules des lignes (en dehors de la
diagonale principale).
Les erreurs d’omission se retrouvent dans les cellules des colonnes (en dehors des
cellules de la diagonale principale) ;
Exemple: Dans le tableau IV, nous pouvons calculer les erreurs de commission et d’omission
Les erreurs de commission et d’omission permettent d’établir les mesures de précision d’une
classification. Il existe plusieurs mesures statistiques, mais les quatre mesures ci-dessous sont
les plus connues.
Précision du producteur : elle est basée sur l’erreur d’omission. C’est la probabilité
pour qu’un site de vérification soit correctement classifié. Elle se calcule en faisant le
rapport entre le nombre total de pixels correctement classifiée et le nombre total de
pixels considérés comme vérité-terrain dans la classe considérée. Il faut donc y aller
Page 60 sur 89
colonne par colonne. Pour une classe donnée, on divise le contenu de la diagonale par
le nombre total apparaissant dans la dernière ligne. Ainsi pour la classe (Champs) on
aura une précision du producteur de 53/56 = 94,6%.
S’il n’y a pas de problèmes particuliers, une matrice de confusion permet de cerner très
facilement les erreurs apparaissant dans une classification et d’identifier les classes qui
présentent les grandes confusions. Mais, en pratique, plusieurs facteurs interviennent sur
l’exactitude d’une classification et peuvent fausser l’interprétation d’une table de confusion.
Certains de ces facteurs peuvent être contrôlés par l’usager, d’autres non. Il y a des défis et il
faut être au courant des sources de problèmes pour minimiser leurs conséquences. Parmi les
sources de problèmes qui peuvent fausser les valeurs sur la diagonale principale de la matrice
de confusion nous pouvons énumérer :
les erreurs dans les données de référence : si ces données ne sont pas justes, la vérification
ne peut pas se faire correctement ;
les variations dans le thème entre le moment de collecte des données de référence et celui
de la prise de l’image ;
Les trois premières erreurs proviennent d’un manque de contrôle de qualité des données et
font donc appel aux précautions de l’usager.
Page 61 sur 89
Les travaux pratiques ont porté sur l’extraction et le géoréférencement des images Google
Earth, la segmentation des images Google Earth, la composition colorée, l’interprétation
visuelle, numérique des images satellites et la réalisation ces cartes géotechniques.
Page 62 sur 89
4.1.1 Echelle
L’échelle est une caractéristique fondamentale d’une carte. L’échelle d’une carte est le rapport
entre une dimension mesurée sur la carte et sa valeur réelle sur le terrain. Elle est alors le
facteur de réduction d’une carte.
L’échelle d’une carte peut s’exprimer de deux façons différentes : échelle numérique et échelle
graphique (Figure 24). L’échelle numérique ou l’échelle graphique permet de connaître à partir
de la distance entre deux points mesurée sur la carte, la distance horizontale équivalente
séparant ces deux mêmes points sur le terrain (ou inversement).
L’échelle numérique s’exprime par une fraction dont le numérateur est toujours le chiffre 1 (il
exprime l'unité, quelle qu'elle soit, et généralement en cm) et le dénominateur un nombre qui
est le diviseur des longueurs réelles et permet d'obtenir les longueurs réduites.
𝐥
𝑬= Avec E : échelle ; l : distance mesurée sur la carte et L : distance mesurée sur le terrain
𝐋
R : 10 cm / 8 km → 10 cm / 800.000 cm → 1/80.000
Page 63 sur 89
L’échelle graphique indique directement ce à quoi correspondent sur le terrain les distances
lues sur la carte. Elle se présente comme un segment de droite divisée en parties égales et
graduées (généralement en km) de gauche à droite. On peut adjoindre à ces divisions, vers la
gauche, un talon (pas) divisé plus finement et gradué de droite à gauche.
NB :
☺ L’échelle est toujours indiquée sur la carte sous forme, numérique ou graphique, ou parfois
sous les deux formes.
Cette échelle numérique est indiquée soit 1:50.000 ou 1/50.000. On dit aussi qu'une carte est
"au cinquante millième". Dans la pratique et pour éviter que ce rapport soit altéré par réduction
ou agrandissement de l'original on a recours à l'échelle graphique.
L’échelle est un rapport. Selon l’importance de l’échelle, on distingue des cartes à très grande
échelle, des cartes à grande échelle, des cartes à moyenne échelle, des cartes à petite échelle
Page 64 sur 89
et des cartes à très petite échelle. Une carte est dite à grande échelle quand le rapport qu'elle
exprime est grand (Petit nombre au dénominateur). Par contre, une carte est dite à petite
échelle quand le rapport qu'elle exprime est petit (Grand nombre au dénominateur). Une
classification des cartes est faite selon l’échelle :
carte à très grande échelle : échelle supérieure ou égale à 1/2 000. Les cartes à très
grande échelle sont souvent désignées sous le nom de plans ;
carte à grande échelle : échelle comprise entre 1/2 000 et 1/25 000 ;
carte à moyenne échelle : échelle comprise entre 1/25 000 et 1/100 000 ;
carte à petite échelle : échelle comprise entre 1/100 000 et 1/500 000 ;
carte à très petite échelle : échelle inférieure ou égale à 1/1 000 000.
NB : Plus l’échelle est grande, plus la carte est détaillée. Plus l’échelle est petite, plus l’espace
couvert par la carte est grand.
les méridiens qui sont des grands cercles passant par les pôles ; le méridien
international de Greenwich est le méridien origine ;
les parallèles qui sont des lignes circulaires parallèles à l’équateur ; l’équateur est le
parallèle origine.
La longueur totale de l’équateur et de chacun des méridiens est graduée en degrés ou en
grades. On repère un point P à la surface de la terre par sa longitude et sa latitude (Figure 26).
La latitude est la distance qui sépare un point de l’équateur – Tous les points situés
sur un même parallèle ont la même latitude. Elle s’exprime en degrés, minutes et
secondes et se compte à partir de l’équateur (0°) jusqu’au pôle (90°). On précise
« latitude nord » si l’on se trouve dans l’hémisphère Nord ou « latitude sud » si l’on se
trouve dans l’hémisphère Sud. La latitude est alors une valeur angulaire qui exprime le
positionnement nord-sud d’un point sur la terre.
Page 65 sur 89
La longitude est la distance qui sépare un point du méridien-origine – Tous les points
situés sur un même méridien ont la même longitude. Elle s’exprime en degrés, minutes
et secondes. Les longitudes sont comptées de 0 à 180° Est ou de 0 à 180° Ouest selon
que l’on se trouve à l’est ou à l’ouest du méridien de Greenwich. La longitude est alors
une valeur angulaire qui exprime le positionnement est-ouest d’un point sur la terre.
Les coordonnées géographiques sont exprimées dans le système sexagésimal [Degrés (°) ;
Minutes (') ; Secondes (")]. Le système sexagésimal est un système de numération utilisant
la base 60.
Page 66 sur 89
4.1.4 Projection
L’espace géographique est un espace courbe (Figure 27). Pour les cartographes, la forme de
la Terre est simplifiée, modélisée, par son ellipsoïde de référence que l’on décrit par un rayon
polaire plus court que son rayon équatorial (sachant qu’il existe des projections modernes à
grande échelle s’appuyant sur la forme réelle de la Terre, le géoïde). Pour passer de
l’ellipsoïde de référence à une représentation plane, il faut établir une correspondance entre
les points de l’ellipsoïde et ceux du plan. Ce système de correspondance s’appelle un système
Page 67 sur 89
La projection Universal Transversal Mercartor – Zone 31 Nord (UTM – 31 N) est une projection
cartésienne avec une grille rectangulaire de coordonnées. C’est une zone avec une largeur
de 6° entre l’équateur et 60° Nord ; le méridien central est à 3° Est du méridien de Greenwich.
L’origine de la projection est l’intersection de l‘équateur avec le méridien central. Le Bénin se
trouve dans cette zone ; c’est pourquoi, pour tous les travaux cartographiques les appareils
utilisés notamment le GPS et les logiciels de cartographie doivent être paramétrés dans ce
système de projection (Figure 28).
Page 68 sur 89
29 N 30 N 31 N 32 N
1 500 000
1 000 000
0°
N 0° / E 6°
29 S 30 S 31 S 32 S
Point d’origine grille (31N)
N 0° / E 0°
Dans le cas d’une carte topographique, utilisable en randonnée par exemple, les cartes
indiquent le nord géographique véritable (N.G.) et le nord magnétique (N.M.), indiqué par les
boussoles. Le nord magnétique est en effet légèrement décalé, et ce décalage varie
légèrement dans le temps et selon l’endroit.
Une carte est toujours orientée et une direction s’exprime par un angle appelé azimut ou
gisement compté à partir du nord.
Nord cartographique (ou Nord Lambert) indiqué par « y ». Il est donné par les méridiens
de ce carroyage (Système de coordonnées UTM). Il fait un angle variable avec le méridien
géographique ;
Page 69 sur 89
Dr Bertrand Houngnigbo AKOKPONHOUE (INE/UAC)
lOMoAR cPSD| 32454397
Nord magnétique (NM), indiqué par l'aiguille aimantée et formant un angle (ou déclinaison
magnétique) variable avec le temps par rapport au Nord précédent. Il correspond à la
direction donnée par la boussole (N à 0°, Sud à 180°, E à 90° et W à 270°).
Le Nord géographique et le Nord magnétique sont généralement utilisés au niveau des cartes
topographiques. La déclinaison magnétique en un point donné sur la surface de la terre est
l’angle formé entre la direction du Nord géographique et celle du Nord magnétique ; elle varie
dans le temps (Figure 29).
Il existe deux grands types de cartes : les cartes topographiques et les cartes thématiques.
La carte topographique est une représentation plane, exacte et détaillée d’une portion de la
surface de la terre qui renseigne sur la position, la forme, les dimensions des objets concrets,
fixes et durables et des formes du relief suivant une échelle donnée. Les cartes topographiques
sont réalisées exclusivement par des organismes spécialisés. Au Bénin c’est l'Institut
Géographique National (IGN) qui assure principalement l’établissement et la production des
cartes topographiques.
Lire une carte topographique, c'est interpréter les données qui y sont représentées (relief,
végétation, localités, occupation humaine, orientation, localisation géographique, figurés
divers, signes conventionnels) de manière à imaginer le paysage qu'elle représente. En
d’autres termes, il faut parvenir à se rendre compte et à exprimer la représentation du relief
figurée sur la carte. A cet effet, il faut bien maîtriser la combinaison des notions d’altitudes et
de pente.
La représentation du relief sur les cartes topographiques se fait de façon générale de deux
manières : les hachures et les courbes de niveau.
Page 70 sur 89
► Les cartes en hachures sont le plus souvent très expressives. Le relief y apparaît au
premier coup d’œil. Mais, la précision y manque notoirement d'autant plus que le relief est plus
accidenté.
► Les cartes en courbes de niveau sont inexpressives pour les non spécialistes ; il faut une
longue habitude pour y lire le relief, mais leur précision est quasi mathématique et augmente
avec l’échelle. Sur les cartes topographiques, le relief est de plus en plus représenté par les
courbes de niveau.
Une courbe de niveau est une ligne imaginaire qui joint tous les points d’un relief situés
à la même altitude au-dessus du niveau de la mer. Le niveau de référence pour compter
les altitudes est le 0 géographique correspondant au niveau moyen des mers.
♦ Courbes normales : elles sont généralement représentées par un trait plus fin. Elles sont
situées entre les courbes maîtresses avec une équidistance donnée selon l’échelle de la carte
(Figure 30).
Courbes maîtresses
Courbes normales
Les courbes de niveau sont caractérisées par l’équidistance et les cotes. Elles peuvent être
complétées par d’autres signes particuliers.
On appelle équidistance (Eq) la distance verticale constante qui sépare deux courbes
consécutives. Elle varie selon la carte (échelle) et le relief (Figure 10). En principe, à petite
échelle, l’équidistance est grande ; à fort relief l’équidistance est aussi grande (et inversement).
Ensuite pour des raisons topographiques : plus le relief est faible, plus en principe
l'équidistance doit être réduite pour en saisir les moindres nuances.
Par contre en régions très accidentées (hautes montagnes par exemple, où les pentes sont
très fortes), l’équidistance peut être plus grande (Figure 32). Elle est généralement de 20 m
dans ces régions (sur les cartes au 1/50.000), tandis qu’elle est de 10 m ailleurs (et parfois
même de 5 m sur les cartes au 1/20.000 ou au 1/25.000).
Il peut arriver que l’équidistance normale soit insuffisante pour préciser certains détails
importants du relief : on est alors amené à dessiner des courbes intercalaires particulières:
Page 72 sur 89
rupture de pente importante (Figure 33a), dépression fermée faiblement creusée (Figure 33b);
régions de plaines ou de collines au relief indécis.
4.2.2.3 Cotation
Les points cotés sont des points particuliers dont l’altitude est indiquée en se référant au niveau
moyen de la mer. Les courbes de niveau sont cotées mais parfois, seules les courbes
maîtresses portent la valeur de cette cote. Pour mieux percevoir le relief sur la carte
topographique, d’autres indications de cotes sont perceptibles telles que :
- les points cotés
- les sommets cotés
- les bornes cotées
- les crêtes cotées
Les formes des pentes sont très variées, elles résultent de la combinaison des types
élémentaires. Ces formes de relief sont aussi les combinaisons des types élémentaires de
pente.
Page 73 sur 89
Les pentes régulières ou rectilignes ou constantes avec une inclinaison quelconque (Figure
34).
Ces formes élémentaires donnent par combinaison d’autres formes de pentes. Le cas le plus
fréquent est la pente concavo-convexe ou convexo-concave ou encore convexo-rectiligne-
concave.
Remarques :
La pente (P) entre deux points A et B se définit comme le rapport de leur différence d’altitude
(h) à la distance horizontale (d) (distance à vol d’oiseau) qui les sépare.
La pente entre deux points du terrain est le rapport entre la différence d’altitude et la distance
horizontale (distance à vol d’oiseau) séparant ces deux points.
Page 74 sur 89
1-5% = Pente faible, 5 < P < 10 = Pente moyenne, P ≥ 10% = Pente forte).
- en degré, P = h / d = tan α
La description du relief s’appuie sur un vocabulaire précis pour caractériser les principaux
aspects de ce relief et pour les localiser en montrant leur agencement.
Le relief est un ensemble de systèmes de pentes, car dans la nature, l’horizontalité parfaite
est très rare. La combinaison des pentes donne les formes élémentaires de relief dont les
vallées, l’interfluve, les talus, les collines, les buttes, les cuvettes.
Ces formes élémentaires de relief se combinent pour donner des ensembles plus complexes
que l’on classe en grands types de relief que sont les plaines, les plateaux et les montagnes.
i ) Vallée
Une vallée est un sillon ou dépression allongé généralement parcouru par un cours d’eau. Il
est incliné régulièrement, mais toujours dans le même sens : de l’amont vers l’aval. La vallée
résulte de deux pentes en sens contraire appelées versants, qui se recoupent vers le bas. C’est
par ces versants que l’eau descend dans le fond de la vallée. La ligne de recoupementou
ligne de regroupement ou ligne de collecte des eaux est encore appelée « talweg ».
Le modelé d’une vallée se caractérise par : son ampleur, son tracé, la forme et la pente de ses
versants, par la présence ou non de drainage. Ainsi, on distingue plusieurs types de vallées.
L’ampleur :
Si la vallée est une simple incision sur une pente forte, il s’agit d’un ravin.
Le tracé d’une vallée peut être rectiligne ou sinueux (généralement, il est sinueux).
Si la vallée est profonde et étroite avec des versants raides, elle est dite une gorge ;
Page 75 sur 89
Si la vallée est large, à fond plat et à versants abrupts elle est appelée une auge ou
vallée en U.
Une vallée dont les versants ont des pentes égales est dite symétrique et
dissymétrique dans le cas contraire.
En présence de drainage, on dit que la vallée est humide. Dans ce cas, il faut préciser
les caractéristiques de l’écoulement (chenal dans lequel s’écoulent les eaux) :
o Si le cours d’eau est unique, on parle de chenal unique - dans le cas contraire,
(divisé), le chenal est multiple.
o Le lit peut être rectiligne ou sinueux. S’il est sinueux, on parle de méandre
(qui s’écarte, sans raison évidente, de la direction de l'écoulement pour y
revenir après avoir décrit une courbe prononcée). Préciser si les méandres sont
encaissés ou non - divagants ou non.
o Le lit peut être parfois surélevé au-dessus du fond, de la vallée, les eaux étant
contenues par des levées naturelles.
ii) Interfluve
L’interfluve est le relief qui sépare deux vallées voisines. Il peut être plus ou moins large et
présenter des formes diverses :
La ligne qui joint les points élevés d'un interfluve est appelée ligne de crête.
Page 76 sur 89
Si elle présente une succession de points bas le long de la ligne de crête on parle de
cols.
La ligne de crête encore appelée ligne de faîte ou ligne de partage des eaux, sépare deux
bassins hydrographiques.
iii) Talus
Le talus est une forme abrupte reliant deux reliefs à peu près plans d'altitudes différentes. Un
talus se caractérise par :
Son tracé plus ou moins rectiligne ou sinueux. Dans le cas où il est sinueux :
o les indentations sont les entailles qui provoquent les rentrants du talus ;
o les éperons ou promontoires sont les parties saillantes délimitées par des
indentations profondes :
o Lorsque la pente est très raide est située à la partie supérieure du talus, le talus est
appelé abrupt ou corniche.
iv )Colline
La colline est une éminence de forme plus ou moins circulaire à sommet arrondi et à versants
en pente douce. Une petite colline isolée est un monticule. C’est une petite élévation de terre.
v) Butte
Une butte est une éminence à sommet plat et à versants raides, au moins dans sa partie
supérieure.
vii) Cuvette
La cuvette est une dépression fermée, vers le fond de laquelle les pentes convergent de tous
les côtés.
Les types de relief sont essentiellement au nombre de trois : plaine, plateau et montagne.
Page 77 sur 89
i) Plaine
Une plaine est une surface plane ou légèrement ondulée sur laquelle les rivières coulent à fleur
de sol. Les dénivellations y sont faibles et les pentes presque nulles. Une plaine se caractérise
par son altitude, son inclinaison, sa plus ou moins grande platitude et par la densitéou non de
son réseau hydrographique.
ii) Plateau
Un plateau est une surface plane ou légèrement ondulée dans laquelle les rivières sont
encaissées. Un plateau se caractérise par son altitude, son inclinaison, l'encaissement et la
forme de ses vallées, la dissection plus ou moins grande de sa surface par le réseau
hydrographique.
iii) Montagne
La montagne est une région élevée présentant de grandes dénivellations avec des pentes
longues et raides reliant des crêtes élevées et des vallées profondes. Une montagne se
caractérise par son altitude, son aération, (la largeur et la profondeur des vallées), par
l'orientation et la forme de ses crêtes et par la disposition de son réseau hydrographique.
Remarques :
1 - Plaines et plateaux se différencient par l'encaissement des vallées et non par l'altitude.
2 - Plaines et plateaux peuvent être réduits à l'état de collines par une dissection poussée.
Page 78 sur 89
formant le relief. Il consiste à localiser la région et définir les grands ensembles du relief que
l’on y reconnaît (plaines, plateaux, collines, etc.). Il faut donc pouvoir dégager le ou les unités
de relief. Ensuite, décrire chacun d’eux en caractérisant le modelé.
La définition des grands ensembles de relief que l'on y reconnaît. A cet effet :
o Faire le calcul des pentes lorsque cela est nécessaire (1-5% = Pente faible,
5 < P < 10 = Pente moyenne, P ≥ 10% = Pente forte).
NB : Il convient de bien faire la distinction entre ce qui est essentiel et ce qui n'est que détail
accessoire. Par conséquent, il doit être fait usage d’un vocabulaire particulier.
Dans le cas d’un plateau par exemple, il faut caractériser les interfluves, le réseau
hydrographique et son orientation (sens d’écoulement des cours d’eau), ses aspects
(encaissements fortement prononcés ou non). Dans le cas où le plateau comportera plusieurs
encaissements, on parlera de plateau disséqué.
Page 79 sur 89
Pour une plaine, il faut dire son altitude, son inclinaison et procéder à une analyse intégrée
focalisée sur la relation géomorphologie et réseau hydrographique (dense, peu dense ou
n’existe pas) dont on se tachera de préciser son aspect et son orientation.
On peut avoir deux unités de relief sur une même carte (plaine et plateau par exemple). Dans
ce cas, on a un talus qui raccorde ses deux unités du relief. Donc il importe de voir l’existence
ou non d’un talus. On peut avoir un plateau relié à une plaine par un talus ou un plateau relié
à un autre plateau. Il faut voir aussi la dénivellation, l’orientation et l’aspect du talus. Le
passage d’une unité à une autre peut se faire en pente douce.
En conclusion préciser les potentialités que le milieu offre et les contraintes qu’il
exerce. Poser enfin, les problèmes d’aménagement soulevés par cette analyse du
relief.
Le commentaire humain se focalise sur les grands traits de la vie humaine (éléments socio-
démographiques, économiques, politiques, administratifs, culturels, paysages agraires,
espaces urbains, etc.). L’objectif du commentaire humain est d’analyser l’interaction entre les
activités humaines et le milieu physique.
Dans un premier temps, on aborde les données de population en relation avec le site :
Mettre l’accent sur le chiffre total de population ou sur la densité au km2 ;
Préciser la position des agglomérations : sont-elles localisées dans les vallées, les
interfluves, sur le rebord des plateaux, sur les talus ?
Page 80 sur 89
Parler des routes, autoroutes, chemins de fer, aviations, toutes ces notions doivent
renseigner sur le développement économique ou administratif du milieu concerné.
En conclusion, il faut :
Rappeler comment s’organise l’espace cartographié ;
Préciser s’il y a des contradictions entre les faits physiques et humains qui soulèvent
des problèmes d’aménagement et de gestion de l’espace ;
Rappeler les facteurs qui ont suscités des changements (modifications, mutations).
Les cartes thématiques illustrent la répartition spatiale des données relatives à un thème en
utilisant un fond de carte. Ce sont donc des cartes qui représentent, sur un fond tiré d’une
carte topographique, des phénomènes localisables de toute nature, quantitatifs ou qualitatifs
Page 81 sur 89
(carte géotechnique, carte du réseau routier, carte des infrastructures sanitaires, carte de
végétation, carte de l’occupation du sol, carte des zones prioritaires d’aménagement urbain,
carte de densité de population, etc).
La lecture d’une carte thématique suit globalement le même principe que celle d’une carte
topographique. Il faut toujours commencer par la localisation. La lecture de la carte thématique
est focalisée sur le thème abordé par la carte. De façon spécifique, la vue de la carte et la
légende sont des éléments qui permettront de mieux interpréter le thème abordé par la carte.
La lecture d’une carte thématique doit permettre de dégager les différents problèmes de
planification des réseaux et autres éléments d’intérêt.
Travaux pratiques
Page 82 sur 89
Préparation de l’image
1 Importation des différentes bandes de l’image sentinel dans QGIS
Cliquer sur l’icône d’ajout de données rasters dans la barre d’outil verticale de votre logiciel
Les bandes de l’image sentinel se trouvent dans le répertoire : C:\TP\TD\S2_Bands. Choisir
les fichiers en JP2.
Réordonner les bandes dans l’ordre croissant du haut vers le bas : B02_B03_B04_B08_B11
2. Construction d’image
Pour construire une image multi bandes aller dans :
Raster Divers Construire un Raster Virtuel
Page 83 sur 89
Page 84 sur 89
Page 85 sur 89
Page 86 sur 89
Page 87 sur 89
Références bibliographiques
Ardouin Y., 2011. Une cartographie urbaine : fédératrice de l’action urbaine. INRIA, Grenoble,
France, 17 p.
Béguin M. & Pumain D., 2007. La représentation des données géographiques : statistique et
cartographique. Armand Collin, Paris.
Ben Youssef M., 2010. Modélisation conceptuelle pour des applications géomatiques temps
réel. Thèse de Doctorat, l’Institut National des Sciences Appliquées de Lyon et l’Ecole
Supérieure de Communications de Tunis, 200 p.
Cabral P., 2006. "Étude de la croissance urbaine par télédétection", SIG et modélisation, École
des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Thèse de Doctorat.
Chander G., Markham B.L. & Helder D.L., 2009. Summary of current radiometric calibration
coef fi cients for Landsat MSS, TM, ETM+, and EO-1 ALI sensors. Remote Sensing of
Environment 113: 893–903.
Dambrine A., 2008. Télécharger des images satellites Landsat gratuites sur le Net. 7p
Denis A., 2020. Travaux pratiques de télédétection spatiale I. Université de Liège, Belgique,
101 pages.
Emran A., 2005. Données Landsat mises à disposition pour le développement durable de
l’Afriques. Institut Scientifique, UMVAT Rabat, 52 p.
Greser A., 2010, 2013. Learning QGIS 2.0: Use QGIS to create great maps and perform all
the geoprocessing tasks you need. Packt Publishing Ltd, Birmingham B3 2PB, UK, 110 p.
Guerreiro, F. (non daté). Fiches d’aide à ArGIS 9.3 Desktop SIGEA (Système d’Information
Géographique pour l’Enseignement Agricole).
Haisoufia D., Kasouati J., El Kafssaoui, Bouaitia E., El Bouquala R., Mhayid A., 2020.Utilisation
et apports du système d’information géographique en épidémiologie. Revue d'Épidémiologie
et de Santé Publique, 68, 3 : 139-149.
Page 88 sur 89
Feau C., 2005. Note sur la recherche et l’utilisation d’images Landsat gratuites. Maison de
Télédétection, Cirad Amis, 15p.
Polidori L., 2008. Introduction à la télédétection spatiale. Conservatoire national des arts et
métiers, Ecole supérieure des géomètres et topographes, 60 p.
Puissant A., D. Sheeren, Weber C., Wemmert C., P. Gançarski, 2006. "Amélioration des
connaissances sur l’environnement urbain : intérêt de l’intégration des règles de connaissance
dans les procédures de classification". Interactions Nature-Société, analyse et modèles,
UMR6554 LETG, La Baule.
Richard A. J. & Jia X., 2006. Remote sensing-Digital image analysis. Springer, Germany, 4 th
Edition, 454 p.
Webographie
http://www.geographie.ens.fr/IMG/file/kergomard/Teledetection/CTeledetection.pdf
https://www.researchgate.net/profile/Nadia_Akdim/publication/316456126_Cours_Introductio
n_a_la_Teledetection_Spatiale/links/58ff3d10aca2725bd71e46c3/Cours-Introduction-a-la-
Teledetection-Spatiale.pdf
http://ccrs.nrcan.gc.ca/resource/tour/index_f.php
http://ccrs.nrcan.gc.ca/resource/tutor/digitech/index_f.php
http://ccrs.nrcan.gc.ca/radar/ana/chromo_f.php
http://ccrs.nrcan.gc.ca/radar/spaceborne/radarsat1/action/int/jor/rjor04_f.php
www.mapwindow.org
http://earth.google.com
http://glcfapp.umiacs.umd.edu:8080/esdi/index.jsp
https://www.rncan.gc.ca/sciences-terre/geomatique/imagerie-satellitaire-photos-
aeriennes/imagerie-satellitaire-produits/ressources-educatives/9310
http://eoedu.belspo.be/fr/profs/teledetection.pdf
Page 89 sur 89