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Le présent document, qui a fait l’objet d’une contradiction avec les destinataires concernés, a été délibéré par la
Cour des comptes, le 28 juin 2023.
SYNTHÈSE...................................................................................................................... 5
RECOMMANDATIONS ................................................................................................ 9
INTRODUCTION ......................................................................................................... 10
1 UN GROUPE CONFRONTE AU DEFI DE LA SORTIE PROGRESSIVE
DU SECTEUR DES HYDROCARBURES .......................................................... 12
1.1 De nouvelles priorités stratégiques mais une transition lente .......................... 12
1.1.1 Un redéploiement des dépenses de recherche vers les nouvelles
technologies de l’énergie ......................................................................... 12
1.1.1.1 Un établissement productif en termes de recherche, notamment dans les
nouvelles technologies de l’énergie ........................................................................ 12
1.1.1.2 Des dépenses de recherche vers les nouvelles technologies de l’énergie
devenues supérieures à celles sur les hydrocarbures .............................................. 14
1.1.1.3 Une dispersion des champs de recherche altérant la visibilité de
l’établissement ........................................................................................................ 15
1.1.2 Un nouveau plan stratégique arrêté en 2022 ........................................... 16
1.1.3 Une nécessaire coordination avec les autres établissements de
recherche publics ..................................................................................... 16
1.1.4 Une activité de formation encore largement orientée vers
l’exploitation des énergies fossiles .......................................................... 20
1.1.4.1 Présentation générale des enseignements dispensés par l’IFP School.................... 20
1.1.4.2 Une grande diversité dans les origines des élèves de l’école ................................. 21
1.1.4.3 Un accès à l’emploi des anciens élèves majoritairement orienté vers
l’exploitation des hydrocarbures ............................................................................ 22
1.1.4.4 Un financement assuré pour moitié par des ressources propres ............................. 23
1.1.4.5 Une diversification progressive des enseignements, adossée à une offre de
formation encore principalement orientée vers l’exploitation des
hydrocarbures ......................................................................................................... 23
1.1.5 Le poids prépondérant de la recherche et de la formation
consacrées aux énergies fossiles dans les ressources propres de
l’IFPEN ................................................................................................... 25
1.1.5.1 La ventilation des charges et produits par activités ................................................ 25
1.1.5.2 Les résultats ventilés par priorités stratégiques en matière de R&I ........................ 26
1.1.5.3 Les trois piliers du financement de l’IFPEN .......................................................... 28
1.2 Les filiales et participations : la forte dépendance de l’IFPEN par rapport
à sa filiale principale Axens ............................................................................. 29
1.2.1 Le groupe AXENS, pièce maîtresse du dispositif économique et
financier de l’IFPEN ............................................................................... 30
1.2.1.1 Un groupe fortement exposé à l’international dans le secteur des
hydrocarbures ......................................................................................................... 30
1.2.1.2 Un groupe dont la situation financière est saine malgré l’impact de la crise
sanitaire 31
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LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
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LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
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SYNTHÈSE
Le présent rapport a pour objet l’examen des comptes et la gestion de l’IFPEN pendant
les années 2016 à 2021, certaines données ayant été actualisées pour l’exercice 2022. Dans la
logique des observations formulées à l’issue de son précédent contrôle, la Cour s’est attachée à
examiner la capacité de l’établissement, et plus largement du groupe dont il constitue la tête de
réseau, à faire évoluer son modèle économique de recherche et de développement vers les
nouvelles technologies de l’énergie (NTE), en particulier pour limiter sa dépendance aux
énergies issues des hydrocarbures, sans que cette évolution entraîne le risque de besoins de
financements supplémentaires par des subventions de l’État. Complémentairement, elle a plus
particulièrement analysé deux aspects de la gestion de l’établissement : la gestion des
ressources humaines et celle du parc immobilier.
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LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
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Les comptes sociaux de l’IFPEN et les comptes consolidés du groupe ont subi les effets
défavorables de la crise sanitaire, qui se sont conjugués avec des pertes de valeur de plusieurs
participations historiques de l’établissement dans des entreprises du secteur pétrolier.
L’établissement et ses filiales présentent cependant des résultats contrastés. La trésorerie de
l’établissement s’est tendue à la fin de l’exercice 2021. Un léger redressement est observé à la
fin de l’année 2022.
À l'échelle du groupe, la société Axens et ses filiales tiennent une place essentielle pour
la valorisation des travaux de recherche de l’IFPEN, principalement dans le secteur du raffinage
des énergies fossiles, grâce à la commercialisation des brevets de l’établissement et aux
dividendes versés chaque année à l’établissement. La société Axens demeure la pièce maîtresse
pour la préservation de l’équilibre financier consolidé. Ses résultats ont permis que ceux du
groupe, positifs tout au long de la période sous revue sauf en 2020, soient moins affectés que
ceux de l’établissement.
Les perspectives financières à la fin de l’année 2022 appellent cependant deux réserves.
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LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
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Les effectifs de l’IFPEN en équivalent temps plein s’établissent à 1 734 salariés en fin
d’exercice 2022. Relativement stables jusqu’en 2020, ils connaissent une réduction
significative de 6,23% en 2021, conséquence du plan d’économies arrêté au niveau du Groupe
en raison de l’impact de la crise sanitaire. Cette baisse des effectifs s’est logiquement traduite
par une réduction concomitante et importante des charges globales de personnel.
Dans ce contexte, l’intérêt prioritaire de l’État pour les énergies nouvelles et la mobilité
durable, que traduit notamment la SCSP versée à l’établissement, impose la mise en œuvre
d’une cartographie prospective des emplois identifiant précisément les besoins en nouvelles
compétences liés au virage engagé vers les nouvelles technologies de l’énergie (NTE). Cette
approche prospective, actuellement insuffisante, doit être renforcée et nécessite la définition
d’indicateurs de suivi permettant de mesurer l’effectivité des recrutements justifiés par les
objectifs stratégiques qui s’imposent à l’IFPEN dans le domaine des NTE. L’enjeu est
déterminant et conditionne, dans une certaine mesure, la pérennité du modèle économique porté
par l’établissement en matière de recherche et d’innovation.
Sous réserve de cette priorité, la gestion des ressources humaines fait l’objet d’un suivi
exhaustif et les contrôles de régularité effectués n’ont fait apparaître aucune anomalie.
Une gestion active d’un parc immobilier dont une partie est
cependant de moins en moins adaptée pour la réalisation de travaux
de recherche
L’IFPEN assure la gestion de son parc immobilier dans le cadre de schémas pluriannuels
de stratégie immobilière, les derniers portant sur les exercices 2016 à 2020 et 2021 à 2025. Le
suivi de ces schémas est correctement réalisé et il a permis de réaliser un nombre significatif
d’opérations de rénovation permettant notamment une meilleure gestion des énergies
consommées.
Les vérifications effectuées sur un échantillon de ces opérations, portant sur les
conditions de passation et d’exécution des marchés de travaux ou de fournitures auxquels elles
ont donné lieu, n’appellent pas d’observation majeure. La direction des achats devrait cependant
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LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
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mieux formaliser ses décisions d’achat et respecter certaines règles de forme dans la finalisation
des décisions d’achat.
L’IFPEN est principalement implanté sur deux sites immobiliers présentant des risques
importants, soit technologiques (Solaize), soit d’inondation (Rueil-Malmaison). Des mesures
et des actions ont été entreprises pour prévenir ces risques ou en limiter les conséquences sur le
site de Solaize. Le cas du site historique de Rueil-Malmaison est plus complexe en raison, d’une
part, de sa situation dans une zone urbaine dense et d’autre part, des coûts que nécessiterait une
parfaite protection des équipements de recherche lourds contre l’écoulement des eaux,
lorsqu’elle est possible. Ces contraintes rendent ce site de moins en moins adapté à la réalisation
de travaux de recherche nécessitant des équipements lourds et coûteux.
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LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
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RECOMMANDATIONS
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LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
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INTRODUCTION
Créé en 1943 sous la forme d’un établissement professionnel dénommé Institut français
du pétrole1, devenu en 2005 un établissement public industriel et commercial de l’État2 et
renommé en 2010 sous son appellation actuelle3, IFP Énergies nouvelles (IFPEN) a pour objet4,
« dans les domaines de l'énergie, du transport et de l'environnement, pour ce qui concerne le
développement des technologies et matériaux du futur :
- la réalisation directe ou indirecte d'études et de recherches dans les domaines scientifique
et technique et la valorisation sous toutes formes de leurs résultats,
- la formation de personnes capables de participer au développement des connaissances, à
leur diffusion et à leur application,
- l'information des administrations, de l'industrie, des techniciens et des chercheurs sur les
connaissances scientifiques et les techniques industrielles. »
L’IFPEN est administré par un conseil d’administration de 16 membres, dont le
président est nommé par décret en conseil des ministres et exerce la direction générale de
l’établissement. Le conseil d’administration, composé de quatre représentants de l’État, dix
personnalités qualifiées et deux représentants des salariés, est assisté de plusieurs assemblées
consultatives : le comité chargé d'examiner les projets de programmes de recherche relatifs à
l'exploration et à la production d'hydrocarbures, le conseil scientifique pour l'évaluation et le
suivi de la qualité scientifique des programmes de recherche de l'établissement, le comité
d'audit qui assiste le conseil d’administration pour toutes les questions de nature financière et
comptable. L’établissement, auprès duquel est nommé un Commissaire du Gouvernement, est
soumis au contrôle général économique et financier de l’État.
L’IFPEN emploie environ 1 730 salariés en équivalent temps plein, dont environ 1 100
chercheurs. Il est à la tête d’un groupe d’entreprises dont la principale est la société Axens qui
assure l’essentiel de la valorisation des travaux de recherche de l’IFPEN. Cette filiale est elle-
même à la tête d’un groupe d’entreprises internationales implantées dans quatre continents et
employant 2 200 salariés, dont le plan d’affaires et les résultats sont primordiaux pour assurer
l’équilibre financier de l’établissement. L’effectif du groupe IFPEN est d’environ
4 500 employés.
La vocation historique de l’IFPEN est la réalisation et la valorisation de travaux de
recherche en vue d’améliorer les conditions économiques d’exploitation des ressources
pétrolières et gazières. Les préoccupations climatiques et environnementales de plus en plus
prégnantes tant dans les opinions publiques que dans les politiques de l’énergie fragilisent ce
modèle et conduisent l’établissement à rechercher une diversification vers les nouvelles
technologies de l’énergie et de l’environnement. Cette perspective mobilise depuis 2010
l’ensemble des responsables de l’établissement comme les autorités de tutelle. Elle a
notamment motivé le changement de dénomination de l’Institut français du pétrole en 2010.
1
Acte dit « loi n° 43-612 du 17 novembre 1943 sur la gestion des intérêts professionnels ».
2
, Loi n° 2005-781 du 13 juillet 2005 de programme fixant les orientations de la politique énergétique,
article 95.
3
Loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement, article 81.
4
Article L. 144-2 du code de l’énergie.
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LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
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Les deux derniers contrats d’objectifs et de performance (COP) conclus avec l’État
respectivement pour les années 2016 à 2020 et 2021 à 2023 ont fixé à l’établissement l’objectif
de restructurer ses travaux de recherche et d’innovation vers de nouvelles priorités, la mobilité
durable, les énergies nouvelles, le climat, l’environnement et l’économie circulaire, appelées à
prendre progressivement la place de ses activités traditionnelles de recherche sur les
hydrocarbures, que l’État s’interdit désormais de financer.
L’objet du présent rapport est notamment d’étudier et rendre compte des avancées de ce
projet stratégique et d’apprécier la rigueur de sa gestion. Il a été préparé à partir de l’examen
des comptes et la gestion du groupe IFPEN pendant les exercices 2016 à 2021. Certaines
données financières et d’activité ont été actualisées au vu des résultats de l’exercice 2022.
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« Web of Science » est une plateforme d’information scientifique et technique gérée par la société
Clarivate Analytics, assurant un recensement de référence de la littérature scientifique mondiale.
12
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250
200
150
100
50
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Source : IFPEN
6
À date en 2021, le nombre de brevets déposés était de 105, dont 69 liés aux NTE (66 %).
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Source : Office européen des brevets, Patents for tomorrow’s plastics, octobre 2021.
70,9 79,1
68,8
91,0 112,8
113,6 118,5
116,7 106,2
115,9
96,1 78,3
74,0 64,0
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LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
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Dans les recherches consacrées aux NTE, ce sont les énergies nouvelles et en premier
lieu les programmes « biocarburants » et « biochimie » qui ont, entre 2016 et 2021, mobilisé
les dépenses les plus élevées (274,5 M€), devant la priorité stratégique de la mobilité durable
(234,7 M€). Les dépenses de la priorité stratégique « climat et environnement, économie
circulaire », apparue en 2021, se sont élevées à 27 M€ au cours de cet exercice. Elles ne sont
toutefois que la poursuite de dépenses de recherche auparavant comptées parmi les énergies
nouvelles et la mobilité durable.
À l'échelle de la France, l’IFPEN figure après le CEA et le CNRS parmi les principaux
établissements de recherche, d’enseignement supérieur et établissements de l’État déposants de
brevets. Il figurait en 2021 au treizième rang du palmarès des 50 premiers déposants de brevets
dont les demandes ont été publiées à l’INPI en 20217.
À l’échelle internationale, la visibilité des travaux de l’IFPEN est moins évidente
s’agissant de son activité tournée vers la transition énergétique et les nouvelles énergies. Selon
le recensement de la base de données « Web of Sciences » pour les années 2018 à 2022, les
nombres de publications qui ont résulté des travaux de l’IFPEN sont plus élevés pour ses
recherches dans des domaines liés aux hydrocarbures que pour son activité en matière
d’énergies nouvelles et de transition énergétique. La plus grande partie de ses publications les
plus fréquemment citées sont également consacrées aux énergies fossiles.
Les recherches de l’IFPEN bénéficient d’une large audience pour ses publications dans
le domaine des hydrocarbures, où sa réputation a été acquise de longue date au bénéfice des
compagnies pétrolières, notamment en France. Il n’en va pas encore de même pour ses travaux
en faveur de la transition énergétique et des nouvelles technologies de l’énergie où sa présence
est plus récente, encore minoritaire et de plus dispersée entre plusieurs axes de recherche
distincts : les biocarburants, la capture, l’utilisation et le stockage du carbone, la motorisation
électrique, les énergies éoliennes et marines, le recyclage des plastiques notamment.
Ces travaux sont soumis à une sévère concurrence dans le contexte d’une forte
mobilisation de nombreux centres de recherche en faveur de la décarbonation de l’énergie. Dans
son dernier rapport d’évaluation de l’IFPEN en 2020, le Hcéres a noté que : « Malgré une
expertise reconnue à l’international, l’engagement de l’IFPEN dans des domaines nouveaux
hautement compétitifs ou au sein d’écosystèmes fortement concurrentiels depuis de nombreuses
années (batteries, motorisation électrique, etc.) pose encore question quant à la possibilité d’y
réaliser une réelle percée. »
15
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
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Comme son nom l’indique encore, l’IFPEN est un établissement public dont la vocation
historique est la recherche et le développement de procédés en vue d’une meilleure performance
de l’exploitation industrielle des énergies fossiles et spécialement du pétrole. Dès lors que son
activité se limitait à cette énergie, la question de la coordination de ses programmes avec ceux
d’autres établissements publics de recherche sur l’énergie, par exemple le CEA, pouvait
apparaître secondaire. Elle l’est moins désormais, dès lors que l’établissement élargit ses
travaux en vue de l’exploitation de la biomasse pour la carburation ou la chimie, vers la mobilité
électrique ou la recherche sur la motorisation à l’hydrogène. Dans ces domaines, l’activité de
l’IFPEN recoupe les compétences d’autres établissements publics de recherche qui eux-mêmes
sont appelés, soit à élargir leur compétence : le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) en
premier lieu, soit à l’employer à des fins de décarbonation de l’énergie : le Centre national de
la recherche scientifique (CNRS), l’Institut national de recherche en informatique et en
automatique (INRIA), l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et
l'environnement (INRAE), le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM)
notamment. S’agissant d’établissements dont le financement est pour partie assuré par des
subventions pour charges de service public de l’État, une coordination est nécessaire pour
prévenir les risques d’une concurrence préjudiciable et de dépenses inutiles.
16
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
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Plusieurs éléments tendent à laisser penser que si ces risques ne peuvent être totalement
évités, des outils sont mis en place pour les réduire et coordonner les recherches des
établissements publics concernés. L’IFPEN est associé avec la plupart des établissements de
recherche évoqués dans le cadre de plusieurs alliances ou structures collaboratives.
L’Alliance nationale de coordination de la recherche pour l'énergie (ANCRE)
L’établissement est membre fondateur avec le CEA, le CNRS et la conférence des
présidents d’universités (devenue France-Universités) de l’Alliance nationale de coordination
de la recherche pour l'énergie (ANCRE) dont M. Pierre-Franck Chevet, président de l’IFPEN,
assure la présidence jusqu’en 2023. Sont associés à cette alliance plusieurs autres
établissements de recherche, dont le BRGM, l’IFREMER, l’INRAE et divers pôles de
compétitivité.
Deux instituts Carnot
Les instituts Carnot, pilotés par le ministère de l’enseignement supérieur et de la
recherche et dont la gestion est assurée par l’Agence nationale de la recherche (ANR),
permettent un abondement financier de l’État à proportion des contrats de recherche conclus
avec des entreprises. Les deux instituts Carnot de l’IFPEN sont un moyen de conduire des
projets de recherche en partenariat avec des industriels et d’autres établissements ou
groupements de recherche.
L’IFPEN a obtenu la labellisation de deux instituts du réseau Carnot, respectivement
« Transports énergie » en 2006 et « Ressources énergétiques » en 2020.
Au titre du premier, l’IFPEN est coordonnateur de la filière Carnauto, lancée en 2015 et
dédiée aux acteurs de l’automobile et de la mobilité pour des recherches sur la motorisation
(thermique, hybride, électrique, à hydrogène), les matériaux et l’architecture, les technologies
de l’informatique et de la communication. Neuf instituts Carnot et 69 plateformes de recherche
sont associés à cette filière.
Dans le cadre de l’institut Carnot « Transports énergie », l’établissement est également
associé à la filière AirCar, coordonnée depuis 2015 par l’Office national d’études et de
recherches aérospatiales (ONERA) et dédiée aux besoins de recherches des entreprises du
secteur aéronautique, en particulier concernant les matériaux et procédés et les composants
hybrides et électriques.
L’institut Carnot « Ressources énergétiques » est dédié à des recherches plus
directement consacrées aux NTE, notamment l’éolien et les énergies marines, le stockage de
l’énergie, le captage et la valorisation du CO2, la production, le transport et le stockage de
l’hydrogène, la géothermie, la gestion du cycle de l’eau, ainsi qu’à l’amélioration de la
recherche sur l’exploitation des hydrocarbures. Dans le cadre des contrats de recherche de cet
institut, l’IFPEN a développé un démonstrateur de captage de CO2 installé en décembre 2021
sur le site de la société Arcelor Mittal à Dunkerque. L’IFPEN est également associé à un projet
expérimental de captage du CO2 en Chine, auquel sont associés plusieurs centres de recherche
européens et chinois, et qui est cofinancé par l’Union européenne dans le cadre du programme
de recherche et d’innovation « Horizon 2020 ».
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LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
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Dans le COP 2019-2023 de l’Inria, il est demandé à cet établissement de renforcer ses liens avec d’autres
établissements de recherche publics, notamment en renouvelant avant la fin 2020 ses accords-cadres avec l’IFPEN
et le CEA.
18
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
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Dans son dernier rapport d’évaluation de l’IFPEN pour les exercices 2014 à 2018, le
Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres) a toutefois
noté que l’établissement avait mis en place « une politique volontariste de recherche
fondamentale autour de verrous scientifiques », qui a par exemple, « conduit à de plus fortes
interactions avec l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) au
travers d’ateliers ayant permis de dégager des projets communs en intelligence artificielle,
fouille de données, analyse d’images, etc. » Le Hcéres a également noté que la stratégie de
l’établissement l’avait conduit « à s’ouvrir aussi à des universités étrangères comme Milan ou
Londres » et que le laboratoire commun Carmen, créé en 2019, qui associe à l’IFPEN, le CNRS,
l’ENS Lyon, l’Université Claude Bernard Lyon 1, Sorbonne Université et l’Université de
Strasbourg, était « un premier exemple très opérationnel de cette ouverture récente autour de
verrous fondamentaux indispensables à aborder pour évoluer vers des TRL plus élevés » 9. Le
Hcéres indique que la mise en place de chaires avec l’ENS Lyon (chimie quantique, catalyse,
etc.) lui semble s’inscrire dans cette même démarche.
Dans le même rapport, le Hcéres a toutefois noté une certaine réserve de l’IFPEN à
engager des partenariats avec d’autres établissements du système français de recherche et
d’innovation (SFRI) pouvant être acteurs sur des domaines technologiques comparables à ceux
de ses cœurs de métier, souvent pour des questions liées à la protection de la propriété
industrielle. Il a estimé que cela pourrait conduire l’IFPEN à se priver de compétences-clefs en
s’appuyant notamment sur l’accord-cadre avec le CNRS de 2018 qui, bien qu’élargissant le
spectre des coopérations scientifiques en incluant des thématiques comme la biomasse ou les
matériaux pour le stockage, ne fait aucunement référence à certains domaines considérés
comme stratégiques pour l’IFPEN comme l’hydrogène ou le captage et stockage du CO2.
Le Hcéres a également relevé les faibles actions communes avec l’Institut français de
recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), et l’absence d’implication dans France
Énergies Marines (FEM), qu’il a considérées comme des sujets d’interrogation.
Dans le cadre du programme France-Relance, l’IFPEN est également partie prenante de
l’observatoire français des ressources minérales pour les filières industrielles (OFREMI), créé
le 29 novembre 2022 avec le BRGM, le CEA, l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de
l'énergie (ADEME), l’Institut français des relations internationales (IFRI) et le Conservatoire
national des arts et métiers (CNAM).
Il participe au réseau sur le stockage électrochimique de l'énergie (RS2E), initié et piloté
par le CNRS et qui associe des universités, des établissements de recherche (CEA, Institut
national de l'environnement industriel et des risques) et des entreprises industrielles dans
plusieurs champs de recherche : Li-ion avancé, nouvelles chimies, stockage capacitif,
matériaux intelligents.
Des moyens sont mis en place pour limiter l’élargissement des thèmes de recherche et
des projets de développement de l’IFPEN en dehors de son segment historique des
hydrocarbures et des énergies fossiles à des thèmes de recherche et de développement pour
lesquels ces compétences historiques peuvent constituer un avantage. Les recherches
consacrées aux biocarburants ont un lien étroit avec la motorisation thermique aujourd’hui
essentiellement carbonée. Il en va de même avec le captage du CO2 qui peut nécessiter des
9
TRL = « Technology Readiness Levels ». La grille des TRL, notée de 1 à 9 évalue le degré de maturité
technologique d’un projet de recherche.
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1.1.4 Une activité de formation encore largement orientée vers l’exploitation des
énergies fossiles
10
Arrêté du 11 décembre 2018 portant règlement de l'École nationale supérieure du pétrole et des moteurs
et fixant les modalités de l'élection des représentants du personnel enseignant et des élèves à son conseil de
perfectionnement.
20
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Élèves ayant le statut d'apprenti 137 149 159 173 162 185 156
Dont élèves français 109 120 116 131 105 123 111
Dont élèves étrangers 28 29 43 42 57 62 45
Source : IFP School (retraitement Cour des comptes). Effectifs à la rentrée scolaire.
Les masters orientés recherche, organisés en co-accréditation avec des universités, sont
actuellement au nombre de trois : catalyse et procédés (CEP), électrification et propulsion
automobile (EPA) et économie de l'environnement, de l'énergie et des transports (EEET). Un
nouveau master « géosciences pour la transition énergétique » (GéoT) en préparation en
partenariat avec l’Université de Strasbourg devrait être ouvert à la rentrée 2023. Le nombre
d’étudiants de ce cursus de formation est en baisse au cours de la période sous revue, passant
de 97 à la rentrée 2016 à 78 à la rentrée 2021.
Les mastères spécialisés sont ouverts notamment à des candidats titulaires d'un diplôme
d'ingénieur ou d'un master et à de jeunes diplômés ou professionnels en activité dans l'industrie.
Ils sont au nombre de deux.
1.1.4.2 Une grande diversité dans les origines des élèves de l’école
21
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L’accès à l’emploi des étudiants des programmes de spécialisation d’ingénieur est élevé.
Sur 287 élèves diplômés des promotions 2020 et 202111, 239 avaient commencé en
septembre 2021 leur carrière dans l’industrie, étaient inscrits en thèse ou suivaient une
formation complémentaire, deux avaient reçu des propositions d’embauche qu’ils ont déclinées.
39 étudiants n’avaient pas trouvé d’emploi12. Le taux de placement était de 83 %, dont 71 % en
moins de six mois.
Ces résultats de 2021 sont toutefois moins favorables que ceux des années précédentes :
en 2019 et 2020, le taux de placement évalué dans des conditions comparables était
respectivement de 96 et 89 %, le nombre d’étudiants en recherche d’emploi était respectivement
de 17 et 7 (sur 296 et 275 diplômés).
Les embauches d’ingénieurs spécialisés de IFP School sont plutôt le fait d’entreprises
dont l’activité est assez directement liée à l’exploitation des hydrocarbures, sachant que ces
entreprises se sont généralement diversifiées, notamment dans le domaine des nouvelles
technologies de l’énergie. Mesuré par l’école en novembre de chaque année à partir des
situations d’embauche des deux dernières promotions (soit une partie seulement de la dernière,
tous les étudiants n’ayant pas encore terminé leur formation), le taux d'embauche dans le secteur
des nouvelles technologies de l’énergie a significativement augmenté au cours de la période
sous revue. Il était estimé à 29 % en novembre 2021, plusieurs ingénieurs diplômés par l’école
en 2020 et 2021 ont ainsi rejoint des entreprises ou des entités, y compris publiques, dont
l’activité est plus orientée vers des énergies non pétrolières.
11
Étudiants de la promotion 2021 diplômés en dix mois, soit une partie seulement de la promotion.
12
Compte non tenu des étudiants ayant refusé un poste (1) et de ceux n’ayant pas donné d’information
sur leur situation (6).
22
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
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IFP School est financée en moyenne à hauteur de 47 % par des ressources propres
constituées soit de facturations diverses, soit de soutiens publics.
13
Articles D. 144-24 et suivants du code de l’énergie et ses règlements d’application, dont l’arrêté
ministériel du 11 décembre 2018 portant règlement de l'ENSPM.
23
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l’ENSPM sont des étudiants étrangers venant de pays n’ayant encore pour certains que peu
d’accès à l’énergie et dont il est probable qu’ils auront à développer en parallèle les énergies
fossiles et les énergies renouvelables.
Un plan stratégique à l’horizon 2030 a été défini pour chacun des centres de l’école qui,
tout en préservant les fondamentaux de ses enseignements vers des compétences dans les
activités historiques liées à l’exploitation des hydrocarbures peuvent pour certaines d’entre elles
être transposées au domaine des nouvelles technologies de l’énergie en considérant, par
exemple, que « les bases de conception de plateformes en mer sont extrapolables à la
conception d’éoliennes offshore, la connaissance du sous-sol est nécessaire pour les
problématiques de géothermie et de stockage de CO2 ou d’hydrogène, la connaissance des
unités de raffinage et de pétrochimie reste incontournable dès lors que l’on veut « détourner »
ces unités de leurs utilisations premières et y transformer de la biomasse, pour produire des
biocarburants voire des huiles issues de la pyrolyse des matières plastiques, pour le recyclage
de ces plastiques au lieu de charges fossiles, etc… »
Sur cette base, de nouvelles thématiques ont été introduites dans les programmes, parmi
lesquelles :
- le captage, le stockage et l’utilisation du CO2,
- la production d’hydrogène vert et bleu et son utilisation,
- la géothermie,
- le recyclage des plastiques.
En ce sens, le COP 2021-2023 prévoit un nouvel indicateur mesurant le pourcentage
d’heures de formation consacrées aux enjeux de la transition énergétique, avec une cible de
28% en 2023. Ce ratio est en augmentation pour chacune des dernières promotions : 12,8 %
pour la promotion 2019, 17,9 % pour la promotion 2020, 22,9 % pour la promotion 2021, 25 %
pour la promotion 2022.
L’école prépare un dossier en vue de sa labellisation « DDRS » (développement durable
et responsabilité sociétale) dans l’intention de « décarboner » son image auprès du public et des
étudiants souhaitant la rejoindre.
Comme l’IFPEN lui-même, l’ENSPM s’efforce de diversifier ses cursus de formation,
en prévision d’une diminution possible à terme des besoins de compétences et d’emplois pour
l’exploitation des énergies fossiles. Les compétences qu’elle enseigne légitiment cette stratégie
et les orientations retenues dès lors qu’elles peuvent en effet trouver à être employées en dehors
du pétrole et de la motorisation thermique.
Pour autant, ce sont toujours ces secteurs d’activité qui assurent aujourd’hui l’attraction
de l’école et alimentent une part substantielle de ses ressources et dont IFP School demeure
dépendante, tant d’un point de vue financier que dans son positionnement au sein de
l’enseignement supérieur. L’accueil d’étudiants étrangers, venant le plus souvent de pays pour
lesquels l’extraction et la valorisation des énergies fossiles dominent l’activité économique,
demeure une condition de la préservation des équilibres financiers actuels de cette école.
24
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LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
IFP ENERGIES NOUVELLES
Pris dans leur ensemble, les coûts des activités de R&I sont très partiellement couverts
par des recettes propres, constituées principalement des ventes de prestations, des
rémunérations de recherches collaboratives (CDR ressources énergétiques et transports,
recherche exploratoire) et du produit des redevances (pour l’activité « procédés »). Le besoin
de financement annuel de ces activités est supérieur à 100 M€ chaque année (116 M€ en 2021),
en y intégrant le produit des dividendes reçus des participations et des filiales14 (Tableau n° 4 :).
Dans la comptabilité analytique, les produits des dividendes et participations sont
rattachés au CDR « développement industriel » (CRDI). L’établissement considère toutefois
qu’ils sont une source de financement des activités de R&I et, étant exclusivement issus du
domaine des hydrocarbures, doivent être affectés à la priorité stratégique « hydrocarbures
responsables ». Ce raisonnement peut être admis dans la mesure où toutes les participations en
cause concernent des entreprises en totalité ou en large partie liées à l’industrie pétrolière.
Sur cette base, la R&I en matière d’hydrocarbures fait ressortir un excédent depuis 2018,
de sorte que l’établissement a atteint en avance l’objectif qui lui était fixé à échéance de 2020
par le COP qu’il a conclu avec l’État pour les années 2016 à 2020.
Cette répartition des produits et des charges donne une image plus précise du modèle
économique de l’établissement public industriel et commercial IFPEN. Le « cœur de métier »
de l’établissement - principalement financé par les redevances perçues sur l’exploitation de ses
brevets et les rémunérations des conventions de services et de recherche - est structurellement
déficitaire, de même d’ailleurs que l’activité en matière de formation qui lui est liée (Tableau
n°3). En contrepartie, le déficit généré par ces activités est en partie compensé par, d’une part,
les activités de développement industriel dont les produits – soit les dividendes reçus des filiales
et participations – sont presque totalement liés aux hydrocarbures (Tableau n°4) et d’autre part,
14
À l'exclusion, en 2021, du dividende de 13,6 M€ de la société Technip FMC versé en actions Technip
Énergies dont l’IFPEN détient désormais 0,6 % du capital.
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LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
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Sur la base de cette répartition des produits des activités de R&I, la priorité stratégique
sur les hydrocarbures bénéficie de ressources propres excédant ses dépenses depuis 2018.
L’IFPEN a ainsi atteint avant l’échéance l’objectif fixé par le COP 2016-2020 de parvenir à un
autofinancement de la priorité stratégique « hydrocarbures responsables » en 2020.
16
Les dépenses de recherche consacrées à cette priorité stratégique sont principalement consacrées à
l’amélioration des procédés de catalyse dans le processus de raffinage (Tableau n°45 de l’annexe 8).
27
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
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Ce financement propre ne représente que 54 % des charges de R&I (50 % hors les
soutiens publics), le solde étant financé par la subvention pour charges de service public de
l’État.
17
Hors le dividende versé par la société Technip FMC en titre de la nouvelle société Technip Énergies
(13,6 M€).
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Source : IFPEN
Filiales de l’IFPEN
Source : IFPEN
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Les relations entre l’IFPEN et ses filiales obéissent à des règles de nature contractuelle,
les filiales étant liées à l’établissement par des conventions de recherche et de licence, l’IFPEN
conservant la propriété industrielle de ses travaux.
La période examinée est caractérisée par une évolution sensible du périmètre de
l’actionnariat et des participations.
L’IFPEN détenait en outre historiquement des participations dans deux entreprises
parapétrolières : la Compagnie Générale de Géophysique (CGG) et Technip (successivement
Technip SA, Technip FMC puis Technip Énergies). Ces participations ont dégradé le résultat
et le bilan de l’IFPEN au cours de la période sous revue, comme la Cour l’avait déjà relevé dans
la période précédente. Cet investissement s’était révélé particulièrement décevant s’agissant de
CGG. En effet, alors qu’à la fin d’année 2010, la plus-value latente sur ces deux titres était de
221 M€, celle-ci n’était plus que de 27,4 M€ au 31 décembre 2015 et uniquement concentrée
sur les titres Technip. L’IFPEN s’est progressivement désengagée de sa participation dans
CGG, de même que les titres Technip FMC ont été cédés à Axens.
Afin d’évaluer le risque que font peser les filiales sur la situation financière du groupe,
leur équilibre financier a été analysé au travers de l’évolution de leurs soldes intermédiaires de
gestion sur la période 2016-2021.
Outre ses trois sites français (Rueil-Malmaison, Salindres et Solaize), le groupe Axens
est très implanté en Amérique du Nord et dispose également de sites de production et de bureaux
au Brésil, en Arabie Saoudite et à Bahreïn, en Asie (Inde, Malaisie, Chine, Japon et Corée du
Sud), ainsi qu’en Russie et Roumanie.
85% du chiffre d’affaires du groupe est réalisé à l’exportation, couvrant cinq domaines
d’activités : raffinage du pétrole, pétrochimie, gaz, solutions alternatives et renouvelables, eau.
Depuis sa création, le groupe Axens est à l’origine de 3 000 licences vendues et représente plus
de 70 000 tonnes de catalyseurs vendues annuellement.
30
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
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1.2.1.2 Un groupe dont la situation financière est saine malgré l’impact de la crise
sanitaire
Le groupe Axens a logiquement été impacté par la crise sanitaire qui s’est notamment
traduite par la chute de la demande en carburants et la saturation des stockages. Il en a résulté
une baisse de la demande en catalyseurs et globalement des investissements dans les secteurs
du pétrole et du gaz.
La Cour a analysé les principaux agrégats financiers concourant à l’équilibre financier
du groupe Axens. L’analyse des soldes intermédiaires de gestion a été effectuée à périmètre
courant, ce qui a conduit à neutraliser l’année 2016 compte tenu de l’importante variation de
périmètre intervenue en 2017 (offre publique d’achat visant les actions du groupe Heurtey
Petrochem). Cette opération de croissance externe s’est accompagnée de deux autres opérations
majeures : l’apport des titres Eurecat détenus antérieurement par IFP Investissements et
l’acquisition des titres de la société HTI par la filiale Axens North America Ltd. Ces trois
opérations expliquent l’évolution significative des agrégats financiers du groupe Axens à
compter de 2017.
Sous réserve de la variation du périmètre du groupe Axens, l’analyse des soldes
intermédiaires de gestion de la société entre 2016 et 2021 montre une forte contraction du
chiffre d’affaires dès 2019, qui s’accentue les deux exercices suivants. Pour autant, aux termes
de l’année 2021, le niveau des fonds propres est à son plus haut (540 M€), de même que la
trésorerie (121,45 M€). Les résultats (exploitation, courant avant impôt et net) sont
systématiquement positifs sur l’ensemble de la période.
L’équilibre économique et financier de l’IFPEN est totalement lié à sa filiale Axens qui
constitue son prolongement naturel et lui apporte l’essentiel de ses ressources en termes de
redevances et de dividendes.
Ainsi, s’agissant des redevances perçues par l’IFPEN, le tableau suivant illustre tout
particulièrement la forte dépendance de l’établissement par rapport à sa filiale Axens, laquelle
lui apporte plus de 88% des redevances versées par référence à la seule année 2021.
31
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Source : IFPEN
De même, le montant des dividendes versés par Axens au groupe IFPEN sur la période
2016-2021 est très significatif, soit 182 M€ (moyenne annuelle de l’ordre de 30,36 M€) dont
151,50 M€ au profit du seul établissement IFPEN.
Source : IFPEN
Le montant des redevances et des dividendes versés par la filiale Axens à l’IFPEN est
donc très significatif, l’équilibre financier de l’établissement étant totalement dépendant des
ressources provenant de sa filiale principale.
18
36,93 M€ en 2020 pour une moyenne de 49,91 M€ sur les exercices 2016 à 2019
32
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
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toutefois pas les principaux agrégats du bilan constitués par le niveau des fonds propres, du
fond de roulement et de la trésorerie au 31 décembre.
1.2.3 COFIP
33
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Holding financière de participations dont le capital est détenu à 100% par l’IFPEN, IFP
Investissements détient des parts dans des fonds d’investissement spécialisés et d’amorçage
dédiés à l’investissement dans des domaines qui intéressent l’IFPEN (transition écologique,
transition énergétique, mobilité). Dans le cadre de cette souscription d’IFP Investissements à
des fonds d’investissement spécialisés dans les éco-industries et les éco-énergies, l’IFPEN leur
apporte son expertise technique dans le choix des entreprises à soutenir et bénéficie en retour
d’un accès à un écosystème de jeunes entreprises innovantes, acteurs dans le domaine de la
transition énergétique et potentiels futurs partenaires.
IFP investissements détient par ailleurs des participations dans des PME et start-up
développant des produits et services innovants en lien avec la transition énergétique, la mobilité
durable, l’économie circulaire et le développement durable. Enfin, IFP Investissement détient
une partie du capital d’AXENS (17%) et d’IFP Training (22%).
IFP Investissements présente la particularité de n’avoir pas d’effectif en propre, les
moyens humains reposant sur l’établissement IFPEN.
Les participations détenues par IFP Investissement sont synthétisées dans le schéma ci-
après.
34
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
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Les fonds choisis couvrent des domaines qui intéressent l’IFPEN dans le cadre des
innovations liées à la transition écologique, la transition énergétique et la mobilité durable
(Transition énergétique, Éco-industrie, Eco-énergie, Smart city, chimie biosourcée).
Cette activité de fonds a démarré il y a plusieurs années. Aujourd’hui, IFP
Investissements détient des parts dans (1) des fonds qui sont en désinvestissements (Demeter,
Demeter 2 et Demeter 3), (2) des fonds qui ont terminé leur phase d’investissements et devraient
entamer leur phase de désinvestissements (Demeter 6), et (3) des fonds qui sont encore en phase
d’investissements (Agrinnovation, Paris Fonds Vert, Pertinence Invest 2, FAIM). Enfin, IFP
Investissements a également souscrit à un fonds Infrastructure Demeter 4.
La part détenue varie. Elle est de 8 et 12 % sur les souscriptions les plus anciennes
(Demeter et Demeter 2). Elle est plus petite sur les autres fonds, de l’ordre de 1 % (Demeter 6,
Demeter 4, Pertinence Invest.) à 2, 3, 4 % maximum sur les autres.
Les participations à ces fonds d’amorçage doivent s’analyser comme une contribution à
l’« open innovation » de l’IFPEN. Les bénéfices attendus de ces participations sont les
suivants :
- des retours financiers ;
- des informations / benchmark sur l’écosystème des start-up en lien avec les thèmes
portés par le fond (accession à des flux d’affaires de start-up et dossiers
préliminaires, à des informations non publiques) ;
- des opportunités de partenariat R&D avec des start-up (mise en relation, détection
d’opportunités) ;
- les participations aux comités consultatifs, à des ateliers thématiques et réunions
bilatérales permettant notamment de croiser les analyses aves des pairs, d’améliorer
35
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
IFP ENERGIES NOUVELLES
l’analyse de risques et d’accéder à des dossiers sur des technologies et/ou marchés
nouveaux.
IFP Investissements investit par ailleurs dans des PME et start-up développant des
produits et services innovants en lien avec la transition énergétique, la mobilité durable,
l’économie circulaire et le développement durable. L’entrée au capital d’entreprises travaillant
exclusivement ou en grande partie dans le domaine pétrolier et gazier est exclue, sauf si les
capitaux mobilisés ont pour objectif le développement d’activités dans les domaines précités.
L’entrée d’IFP Investissement au capital d’une entreprise est destinée à accompagner
un partenariat de Recherche & Innovation (R&I) entre la société et l’IFPEN. Elle est aussi
envisagée si l’IFPEN pense pouvoir, via un partenariat de R&I, généralement sur plusieurs
années, aider au développement et à l’accroissement de la rentabilité de la société. Un projet
d’investissement doit donc avoir été discuté avec le Centre de Résultats R&I le plus concerné
au sein de l’IFPEN.
Le niveau de participation recherché par IFP I varie en fonction de l’origine de la société
et de son importance stratégique pour l’IFPEN.
- Participation dans une société extérieure existante ou dont la création au départ n’est
pas le fruit de la R&I de l’IFPEN. Le niveau de participation souhaité se situe entre 20
et 25 %.
- Participation dans une société dont la création est le fruit de la R&I de l’IFPEN et qui
devrait poursuivre un partenariat R&I continu avec l’IFPEN sur les premières années
de son existence. Le niveau de participation peut être supérieur à 25 % et aller jusqu’à
100 %.
- Participation dans une société créée par un salarié de l’IFPEN dans le cadre d’une action
d’essaimage et dont le champ d’activités a un lien avec celui de l’IFPEN. Le niveau de
participation pourra varier suivant l’intérêt stratégique du segment d’activité. Il pourra
être inférieur à 20 % dans un objectif de simple soutien au démarrage de l’activité.
Le portefeuille des entreprises dans lesquelles IFP Investissement détient des
participations figure dans le schéma n°2 (Cf. supra). Outre AXENS et IFP Training, IFP
investissements détient des participations dans les sociétés suivantes : TechAdvantage (100 %),
TechKare (5,6 %), DriveQuant (24 %), FairConnect (1,3 %), K-Ryole (9,9 %), EasyLi (22 %),
La Compagnie des Mobilités (14,2 %), GALANK (23 %) et LINKILAB (5,6 %).
L’analyse des soldes intermédiaires de gestion d’IFP investissement sur la période 2016-
2021, eu égard à la structure atypique de cette société, n’appelle pas d’observations
particulières.
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LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
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Pour autant, il n’y a pas de lisibilité sur la réalité des retours sur investissement des
participations aux fonds d’amorçage, de même que pour les prises de participations dans les
sociétés dont les domaines d’activités portent sur les NTE.
L’établissement public IFPEN détient une participation dans deux autres entreprises
dédiées à la réalisation de démonstrateurs pour la production de biocarburants avancés :
Bionext, dont il détient avec Axens 32,73 % du capital, et Procethol 2G, dont il détient 24,93 %
du capital. La première a développé le démonstrateur industriel BioTfuel pour la production de
biodiesels de deuxième génération. La seconde a réalisé le démonstrateur industriel Futurol
pour la fabrication de bioéthanols avancés (non issus de végétaux utilisables pour
l’alimentation).
Le démonstrateur BioTfuel, développé par la société Bionext, a été conçu pour produire du
gazole ou du kérosène à partir de la biomasse non utilisable pour la consommation alimentaire
(2G). La valorisation future de cet investissement repose sur l’hypothèse d’une décarbonation du
transport aérien, avec le soutien des réglementations européennes et françaises sur les accises, en
particulier du fait de l’application de la taxe incitative relative à l’utilisation d’énergie renouvelable
dans le transport (TIRUERT19), qui pénalise notamment la mise à la consommation de
carburéacteurs ne contenant pas un pourcentage minimum de 1 % d’énergie renouvelable.
Le démonstrateur industriel Futurol, développé par la société Procéthol 2G, est un
démonstrateur de production de bio-éthanol 2G selon un procédé breveté par l’IFPEN. Ce procédé
a été vendu à une société croate. Il n’a toutefois produit aucune redevance à ce stade, l’acheteur
n’ayant pas encore entrepris la construction de l’usine susceptible de permettre l’exploitation
industrielle de ce procédé.
19
Cet impôt était précédemment dénommé : taxe incitative à l’incorporation de biocarburants.
37
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
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LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
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20
On a laissé de côté ici un quatrième axe stratégique centré sur la gestion des ressources humaines et la
responsabilité sociale.
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LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
IFP ENERGIES NOUVELLES
Les contrats d’objectifs et de performance conclus avec l’État ont permis de définir la
stratégie de redéploiement de l’établissement. Conformément à cette stratégie, l’IFPEN a
entrepris de redéployer ses activités de recherche vers la transition énergétique et les nouvelles
technologies de l’énergie (cf. 1.1). Son conseil d’administration a également validé en 2022 un
nouveau plan stratégique à horizon de 15 ans,qui inclut une réorganisation de ses centres de
résultats R&I désormais consacrés aux quatre domaines sur lesquels l’établissement espère faire
prospérer ses futures activités industrielles et commerciales (voir ci-dessus 1.1.2) : les systèmes
énergétiques, la chimie pour l’industrie, les produits énergétiques et la mobilité.
L’élaboration de ce plan stratégique a conduit à identifier 19 technologies prioritaires
sur la base d’une évaluation faite à partir de critères définis sur la proposition de groupes de
travail internes : maturité technologique, temporalité, valeur, intérêt public, risques. Les
principales technologies retenues (impliquant plus de 12 emplois à temps plein) sont ainsi :
- le recyclage des plastiques,
- le CO2 : captage, stockage et émissions négatives,
- la production de bioproduits,
- l’éolien et les énergies marines,
- la production de biocarburants,
- les motorisations électriques,
- les ressources et usages du sous-sol pour la transition énergétique.
Comme indiqué précédemment, la valorisation des travaux déjà menés par
l’établissement dans ces nouveaux domaines plus concurrentiels, est encore faible, voire
inexistante, rendant incertaine la perspective pour l’établissement d’y réaliser une réelle percée
(cf. l’évaluation du Hcéres). La stratégie de redéploiement de l’IFPEN se caractérise au total
par une dispersion entre, d’une part, ses activités historiques d’amélioration des procédés et
techniques de raffinage du pétrole, et d’autre part les mobilités décarbonées (biocarburants,
motorisations électriques). S’y ajoutent plusieurs autres domaines éloignés, tant des deux
premiers qu’entre eux (recyclage des plastiques, énergies éoliennes et marines, capture,
utilisation et stockage du carbone).
Pour pouvoir s’adapter à de nouvelles priorités énergétiques dans lesquelles sa légitimité
n’est pas encore assise et s’agissant de segments de recherche n’ayant pas atteint un stade
suffisant de maturité économique, l’IFPEN doit être accompagné dans ses choix par ses
autorités de tutelle. En contrepartie, un objectif de valorisation industrielle et commerciale par
l’établissement ou ses filiales devrait être introduit dans les contrats d’objectifs et de
performance conclus avec l’État.
40
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
IFP ENERGIES NOUVELLES
_____________________________________
Conformément aux objectifs qui lui ont été fixés par les contrats d’objectifs et de moyens
conclus avec l’État, l’IFPEN a bien engagé le redéploiement de ses travaux vers les nouvelles
technologies de l’énergie. Prises dans leur ensemble, ses dépenses de recherche en faveur de
ces nouvelles priorités stratégiques sont désormais d’un montant supérieur à celles consacrées
aux hydrocarbures, en diminution. Parallèlement, il a atteint de manière anticipée l’objectif
qui lui était fixé d’autofinancer ses recherches dans les activités fossiles.
La société Axens et ses filiales tiennent une place essentielle pour la valorisation des
travaux de recherche de l’IFPEN, principalement dans le secteur du raffinage des énergies
fossiles, grâce à la commercialisation des brevets de l’établissement et aux dividendes qui lui
sont versés chaque année. Cette filiale contribue donc fortement à l’équilibre financier
consolidé. Bien que préservé à la fin de la période sous revue, cet équilibre reste incertain.
En effet, le montant des redevances de commercialisation des brevets par l’IFPEN est
sensiblement orienté à la baisse depuis 2020 et n’a pas augmenté en 2022, ce qui peut
constituer un motif d’inquiétude pour les exercices futurs, dans un contexte où les recherches
consacrées aux nouvelles technologies de l’énergie, actuellement peu matures, demeurent peu
valorisables.
D’une manière générale, les principales filiales de l’IFPEN ont vu leur situation
financière se dégrader avec la crise sanitaire en 2020. Le cas de la filiale IFP Training dédiée
à la formation professionnelle continue est le plus préoccupant : son chiffre d’affaires est en
diminution importante et régulière depuis 2015 et ses résultats sont devenus négatifs en 2020.
Leur redressement en 2021 ne traduit pas de retour au niveau d’activité antérieur à la crise
sanitaire. La situation de cette filiale pose d’autant plus question que ses effectifs ont été réduits
des deux tiers au cours de la période sous revue.
L’IFPEN a arrêté en 2022 un nouveau plan stratégique à échéance de 2035, qui inclut
une réorganisation de ses centres de résultats recherche et innovation, désormais consacrés
aux quatre domaines sur lesquels l’établissement espère faire prospérer ses futures activités
industrielles et commerciales : les systèmes énergétiques, la chimie pour l’industrie, les
produits énergétiques et la mobilité. La stratégie de développement se partage ainsi entre de
potentielles activités industrielles éloignées les unes des autres et dont la maturité n’est ni
probable à court terme ni même certaine.
Pour pouvoir s’adapter à ces priorités énergétiques nouvelles et fortement
concurrentielles, l’IFPEN doit être accompagné dans ses choix par ses autorités de tutelle. Il
serait souhaitable que le prochain contrat d’objectifs à conclure avec l’État définisse des cibles
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LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
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42
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
IFP ENERGIES NOUVELLES
Dans une première approche, le compte de résultat tiré des comptes sociaux de
l’établissement public IFPEN fait ressortir une succession de pertes tout au long de la période
sous revue.
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LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
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Exprimées en valeurs réelles (soit hors charges calculées), les charges d’exploitation ont
baissé au cours de la période sous revue, notamment du fait des achats et charges externes et
des charges salariales.
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LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
IFP ENERGIES NOUVELLES
L’IFPEN bénéficie également d’une subvention pour charges de service public allouée
par l’État (Programme 190, recherche dans les domaines de l’énergie, du développement et de
la mobilité durables), ainsi que de financements issus d’appels à projets (« soutiens publics »),
constitués en grande partie de subventions d’exploitation et parfois de subventions
d’investissement. Ces subventions constituent aujourd’hui l’essentiel des moyens permettant
de financer la R&I dans les domaines de la transition énergétique, en phase de forte accélération
des efforts sur des marchés peu matures pour la plupart.
La subvention pour charges de service public versée par l’État a connu des variations
au cours de la période sous revue : en baisse significative en 2016 par rapport à 2015 (-6 %),
elle a augmenté les deux années suivantes avant de baisser à nouveau à partir de 2019. Abaissée
respectivement à 122,75 et 122,34 M€ dans les prévisions des LFI 2020 et 2021, elle a subi des
régulations en cours d’exercice : les montants attribués à l’établissement pour ces deux années
se sont élevés respectivement à 120,54 et 120,15 M€.
Les difficultés rencontrées par l’établissement en 2020 et 2021 ont conduit l’État à
augmenter sa subvention de 2 M€ chaque année en 2022 (124,34 M€) et 2023 (126,34 M€)
avant mise en réserve. La SCSP nette des mises en réserve en 2022 est de 121,2 M€, soit une
augmentation de 1 M€ (0,9 %) par rapport à l’année précédente. La SCSP 2023 devrait encore
augmenter de 3 M€.
21
Y compris le dividende de Technip FMC versé en titres Technip Énergies.
45
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
IFP ENERGIES NOUVELLES
135
130
125
M€
120
115
110
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
(p)
2.1.1.5 La trésorerie
Après les années 2016 à 2019 où les produits d’exploitation ont atteint des montants
élevés comparativement aux années précédentes, la diminution de la production vendue et des
redevances des concessions en 2020 et 2021 a entraîné une diminution de la trésorerie
disponible en fin d’exercice.
46
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
IFP ENERGIES NOUVELLES
Depuis la crise sanitaire, l’IFPEN connaît des tensions sur sa trésorerie, ce qu’illustre
notamment la baisse régulière des disponibilités d’exercice en exercice, lesquelles s’établissent
à 17,3 M€ fin 2021 contre 38,4 M€ au 31 décembre 2016, soit 23 jours de charges d’exploitation
par référence au dernier exercice examiné contre plus d’un mois et demi en 2016. Les tensions
sur la trésorerie ont diminué en 2022.
De même que pour les comptes du seul établissement IFPEN, les comptes consolidés
(comptes de résultats et bilans) sont impactés par les effets de la crise sanitaire, notamment à
compter de l’exercice 2020, en raison de ses conséquences majeures sur le secteur pétrolier et
sur les activités de formation.
22
Le montant des dividendes versés par les autres filiales est marginal.
47
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
IFP ENERGIES NOUVELLES
Dans ce cadre, au-delà des mesures prises pour assurer la continuité des activités à
l’aune des recommandations des autorités sanitaires, le Groupe a mis en place un plan
d’économies intégrant (1) un gel des recrutements et le non-remplacement des départs jusqu’au
retour à une meilleure lisibilité (effets mesurables en 2020 et 2021 pour le Groupe et en 2021
pour le seul établissement), (2) une réduction des frais généraux, (3) un gel temporaire de
certains avantages et (4) le recours à l’activité partielle lorsque nécessaire.
Les développements des comptes sociaux présentés annuellement indiquent
précisément le périmètre de la consolidation ainsi que son évolution chaque année.
Impactées également par la crise sanitaire, les performances du groupe témoignent
d’une meilleure résilience opérationnelle, tout en laissant subsister une interrogation sur sa
capacité réelle à surmonter définitivement ses conséquences dans un contexte global incertain.
Le chiffre d’affaires du groupe passe de 720 M€ en 2016 à 1 243 M€ en 2018, à la suite
d’un changement de méthode de consolidation en 2017 (passage de la mise en équivalence à
l’intégration globale) lié à la prise de contrôle du groupe Heurtey Petrochem. Cette modification
rend difficile la comparaison avec l’exercice antérieur (2016), la seule contribution d’Heurtey
Petrochem aux résultats du groupe impactant le chiffre d’affaires consolidé du Groupe à hauteur
de 234 M€ et le résultat net consolidé pour -42,3 M€23. Pour autant, le chiffre d’affaires
consolidé du Groupe IFPEN décline significativement à compter de l’exercice 2018 (1 243 M€)
pour s’établir à 882,3 M€ au 31 décembre 2021, soit une baisse de 29% (- 360 M€) sur trois
exercices. Il se redresse toutefois en 2022 (968 M€), principalement en raison de la progression
des ressources liées aux ventes de procédés industriels (+ 77 M€ sur un an).
Ayant atteint leur niveau le plus haut en 2019 (397 M€), les charges de personnel
diminuent en 2020 (384,2 M€) et 2021 (367,9 M€), conséquence du plan d’économies
consécutif à la crise sanitaire. Elles repartent à la hausse en 2022 (392 M€). Parallèlement, les
achats et variations de stocks connaissent un infléchissement significatif, pour ressortir à
367,8 M€ en 2021 contre 458,9 M€ en 2019, représentant 41,7 % du chiffres d’affaires sur le
dernier exercice examiné. Les charges externes et autres charges se caractérisent par une
évolution similaire, passant de 308,7 M€ en 2019 à 238,3 M€ en 2021.
Le résultat d’exploitation consolidé est systématiquement positif sur l’ensemble des
exercices, indépendamment du fort infléchissement observé en 2020 (6,9 M€). Il s’établit à
36,5 M€ à fin 2021 et à 43,5 M€ au 31 décembre 2022.
Le résultat net24 se caractérise quant à lui par une évolution contrastée, et est très
significativement négatif en 2020.
23
D’autres impacts significatifs affectent logiquement différents postes du bilan.
24
-7,2 M€ en 2016 ; 23,7 M€ en 2017 ; 35,3 M€ en 2018 ; 40,6 M€ en 2019 ; -75,9 M€ en 2020 et
12,9 M€ en 2021
48
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
IFP ENERGIES NOUVELLES
Sur la période sous revue, la situation bilancielle traduit le même constat que celui
antérieurement formulé par la Cour au titre des exercices 2010-2015, à savoir que
l’établissement n’a pas créé de valeur patrimoniale.
Les capitaux propres baissent régulièrement d’année en année, soit une chute
significative de 104 M€ entre 2016 (684,5 M€) et 2021 (580,2 M€). Le niveau des provisions,
en particulier pour charges, est quant à lui stable.
À l’exception de l’exercice 2020 caractérisé par une réduction notable des dettes de
l’établissement à hauteur de 82,6 M€, leur niveau est proche en 2021 (94,2 M€) de celui observé
en début de période (93,2 M€ en 2016). La structure des dettes n’appelle pas d’observation sur
la période, les dettes fiscales et sociales en constituant l’essentiel soit 44% en 2021, proche du
ratio de 2016.
Le passif s’établit à 716 M€ au terme de l’exercice 2021, en baisse très nette de 131 M€
par rapport au 31 décembre 2016.
L’actif de l’établissement traduit l’appauvrissement constaté sur la période qu’illustrent
tout particulièrement l’actif immobilisé (-119,8 M€) mais également l’actif circulant
(- 11,2 M€). L’établissement connaît des tensions sur sa trésorerie, précédemment évoquées.
Deux postes participent plus particulièrement de la diminution de l’actif immobilisé :
d’une part, au niveau des immobilisations incorporelles, le très net infléchissement des frais de
recherche activés (5,26 M€ au 31 décembre 2021 contre 34,7 M€ fin 2016) et, d’autre part, au
niveau des immobilisations financières, la réduction importante des participations qui ressortent
à 354,3 M€ fin 2021 contre 463,8 M€ au bilan du 31 décembre 2016.
L’exécution bilancielle 2022 se traduit par la poursuite de la contraction de l’actif et du
passif. Au sein de l’actif, l’actif immobilisé s’infléchit à nouveau parallèlement à une
stabilisation de l’actif circulant au sein duquel les disponibilités progressent. La stabilisation
des capitaux propres et l’infléchissement de l’endettement caractérisent l’évolution du passif
sur cet exercice.
Les capitaux propres (part du Groupe) ont globalement progressé de l’ordre de 19,6 M€
sur la période et s’établissent à 829,6 M€ au 31 décembre 2021, dont 418,2 M€ attribuables à
l’établissement public. Ces capitaux avaient fortement progressé jusqu’en 2019 (894,7 M€)
avant de s’infléchir très significativement l’exercice suivant, à hauteur de 803,6 M€, sous l’effet
du résultat négatif de près de 76 M€ enregistré en 2020 par le Groupe en raison de l’impact de
la crise sanitaire.
49
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
IFP ENERGIES NOUVELLES
25
323,4 M€ (2016), 712,1 M€ (2017), 641,1 M€ (2018), 601,8 M€ (2019), 479,9 M€ (2020) et 540,2 M€
(2021)
26
908 M€ au 31 décembre 2021 contre 666 M€ à fin 2016.
27
577,5 M€ au 31 décembre 2021 et 572,2 M€ à fin 2016.
28
119,2 M€ au 31 décembre 2020, 34,8 M€ à fin 2021.
50
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
IFP ENERGIES NOUVELLES
cession sur le marché en décembre 2021 pour 1,9 M€. À la fin 2021, le poste « Titres
immobilisés » est également constitué de parts détenues par IFP Investissements dans les fonds
d’investissement et d’amorçage à hauteur de 15,3 M€.
L’évolution bilancielle du groupe en 2022 s’inscrit dans la continuité des exercices
précédent et traduit une forte progression de l’actif et du passif, caractérisée notamment par une
nouvelle hausse des capitaux propres et de l’actif circulant, parallèlement à une progression de
l’endettement global consolidé.
Comme évoqué supra, les dépenses de recherche les plus importantes de la période sous
revue, en matière d’énergies nouvelles et portant sur le développement des biocarburants de
deuxième génération (démonstrateurs BioTfuel et Futurol), n’ont pas démontré leur rentabilité.
De la même manière, si IFP School a veillé à élargir ses enseignements à des domaines non
directement liés aux énergies fossiles, une part significative de son activité consiste à assurer la
formation d’ingénieurs ou de personnels spécialisés dans l’exploitation du pétrole ou du gaz
naturel.
Ces cas illustrent la difficulté rencontrée par l’IFPEN pour recentrer sa stratégie de
recherche et d’enseignement dans des secteurs économiquement peu matures, à la différence
de celui des hydrocarbures. En pratique, c’est encore grâce à la commercialisation de ses
travaux de recherche dans ce domaine que l’établissement dégage des ressources propres pour
29
Soit les priorités stratégiques : « mobilités durables », « énergies nouvelles », « climat, environnement,
économie circulaire ».
51
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
IFP ENERGIES NOUVELLES
financer les dépenses rendues nécessaires par la stratégie qui lui est demandée par l’État de
redéployer son activité en dehors des énergies fossiles. C’est aussi en formant des ingénieurs
ou des scientifiques dans des matières liées à ces énergies que IFP School assure le maintien de
son activité.
Le moment n’est donc pas arrivé où, conformément aux objectifs qui lui ont été fixés,
l’IFPEN pourra poursuivre sa nouvelle stratégie en finançant ses dépenses de recherche ou de
formation grâce à des ressources propres, c'est-à-dire industrielles ou commerciales, liées à ses
nouvelles priorités stratégiques.
Dans le cas où à l’avenir, les produits tirés de l’exploitation de ses recherches sur les
énergies fossiles viendraient à se réduire, l’IFPEN pourrait faire face à un risque d’attrition par
un assèchement de ses ressources. En contrepartie des objectifs que la Cour recommande de lui
assigner pour progressivement mieux valoriser ses travaux sur les nouvelles technologies de
l’énergie et la transition énergétique, il conviendrait que l’État veille à accompagner la mutation
de l’établissement en lui allouant une subvention pour charges de service public adaptée à ses
besoins de financement.
L’examen de la gestion des ressources humaines a été réalisé en tenant compte des
données, d’une part, transmises par l’IFPEN (bilans sociaux, comptes sociaux et fichiers sur les
rémunérations) et, d’autre part, figurant dans les avis de la Commission interministérielle
d’audit salarial du secteur public (CIASSP) sur la gestion des ressources humaines et
l’évolution des dépenses de personnel de l’IFPEN (avis n°2018-39 du 5 Mars 2019, avis
n°2020-39 du 14 décembre 2020, avis n°2021-44 du 8 décembre 2021 et avis n°2022-39 du 12
décembre 2022).
Dans ce cadre, un contrôle de la Cour sur les rémunérations versées sur les exercices
2019 à 2021 a démontré l’absence de doubles rémunérations entre l’établissement et ses trois
principales filiales (Axens, Beicip Franlab et IFP Training).
2.2.1 Des dépenses de personnel dynamiques bien que constituant une variable
d’ajustement de l’équilibre financier
Les personnels de l’IFPEN sont des salariés de droit privé recrutés sur des contrats à
durée indéterminée (CDI) ou à durée déterminée (CDD).
52
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
IFP ENERGIES NOUVELLES
La gestion des effectifs de l’IFPEN est en outre subordonnée au respect d’un plafond
d’emplois30 imposé par le programme 190 « Recherche dans le domaine de l’énergie, du
développement et de la mobilité durable ». Selon les données transmises par l’établissement et
corroborées par la CIASSP, ce plafond d’emplois a été respecté sur la période, par ailleurs
caractérisée en 2020-2021 par des sous-réalisations en effectifs imputables essentiellement à la
crise sanitaire mais également très certainement aux tensions budgétaires que connaît
l’établissement.
Les données sur la répartition des effectifs par catégorie et leur évolution sur la période
sont synthétisées dans le tableau ci-après.
Total effectifs 1 868 1 847 1 841 1 858 1 847 1 732 -7,28% 1 734 0,12% 1 792
CDI + CDD 1 652 1 638 1 622 1 633 1 635 1 549 -6,23% 1 533 -1,03% 1 563
CDI 1 592 1 559 1 553 1 566 1 577 1 519 -4,59% 1 483 -2,37% 1 484
CDD 60 79 69 67 58 30 -50,00% 50 66,67% 79
Allocataires + Post-Doctorants + Stagiaires 183 178 184 190 179 148 -19,13% 168 13,51% 195
Doctorants 117 116 118 115 120 113 -3,42% 111 -1,77% 125
Post Doctorants 19 20 19 22 15 12 -36,84% 13 8,33% 20
Stagiaires 47 42 47 53 44 23 -51,06% 44 91,30% 50
Autres 33 31 35 35 33 35 6,06% 33 -5,71% 34
(Source: IFPEN)
30
Personnels sous plafond : 1 726 (RAP 2019) ; 1 702 (RAP 2020) et 1 637 (RAP 2021)
31
Antérieurement dénommés « allocataires »
53
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
IFP ENERGIES NOUVELLES
Les effectifs de l’IFPEN (en ETPT) sont relativement stables jusqu’en 2020 mais
connaissent une baisse significative de 6,23%34 en 2021, représentant près de 115 ETPT sur un
an et une baisse globale de 7,28% entre 2016 et 2021. En dépit d’une prévision initiale optimiste
de recruter 54 ETPT en 2022, la prévision actualisée en fin d’année ne dément pas cette
tendance baissière dès lors que l’effectif s’établit à hauteur de 1 734 ETPT (+ 2 ETPT par
rapport à 2021). La prévision 2023 se veut également optimiste à hauteur de 1 792 ETPT en
envisageant une reconstitution des effectifs sous accord (à hauteur de 1 563), soit la cible de
32
0,30 ETPT en 2020, 2,45 ETPT en 2019.
33
Nombre de postes non pourvus au 31 décembre (en ETP) : 18 en 2019, 23 en 2020 et 41 en 2021.
34
1 732 ETPT en 2021 contre 1 847 ETPT en 2020.
54
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
IFP ENERGIES NOUVELLES
l’année 2022, ainsi que la progression (+ 5 ETPT par rapport à la cible du budget 2022) des
effectifs d’allocataires de recherche (thésards).
La baisse globale et par catégorie des effectifs est retracée dans le graphique ci-après.
2 000
1 900 1 868
1 847 1 841 1 858 1 847
33 35
47
31 35 33 1 792
1 800 42 53 44
19 20 47
22 15 1 732 1 734 34
19 50
1 700 117 35 33
116 118 115 120 23 20 Autres
12 44
13
60 125
1 600 79 69 67 58 113 111 Stagiaires
30 79 Post Doctorants
1 500 50
Allocataires
1 400
CDD
1 300 1 592 1 566 1 577 CDI
1 559 1 553 1 519 1 483 1 484
1 200 Total effectifs
1 100
1 000
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
PC2 2022 (prévision)
Source : IFPEN.
La baisse des effectifs affecte l’ensemble des personnels, sous accord ou non. L’effectif
sous accord diminue de 5,26% entre 2020 et 2021 (-86 ETPT), soit une diminution globale de
6,23% depuis 2016. Cette réduction concerne plus particulièrement les personnels en CDD dont
l’effectif en ETPT est réduit de moitié35 alors que les effectifs des CDI s’infléchissent de 58
ETPT entre 2020 et 2021 (soit - 3,68% sur un an et - 4,60% entre 2016 et 2021). La baisse
tendancielle des personnels en CDI apparaît toutefois dès 2017. S’agissant des personnels hors
accord, la baisse des effectifs en ETPT atteint 19,13% sur la période 2016-2021 et concerne en
particulier les post doctorants (- 36,84%) et les stagiaires (- 51,30%). La réduction de ces
effectifs apparaît dès l’exercice 2020 (- 11 ETPT par rapport à 2019) et s’accélère en 2021
(- 31 ETPT par rapport à 2020).
La réduction des effectifs s’inscrit dans le cadre du plan d’économies mis en place par
l’établissement (et applicable à l’ensemble du Groupe), intégrant (1) un gel des recrutements et
le non remplacement des départs jusqu’au retour d’une meilleure lisibilité, (2) une réduction
des frais généraux, (3) un gel temporaire de certains avantages et (4) le recours à l’activité
partielle lorsque nécessaire.
35
30 ETPT fin 2021 contre 58 ETPT en 2020 et 60 en 2016)
55
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
IFP ENERGIES NOUVELLES
L’évolution globale des principales composantes des charges de personnel depuis 2016
jusqu’à la période la plus récente, est retracée dans le tableau ci-après.
Les charges de personnel dans leur ensemble présentent une tendance à la baisse entre
2016 et 2021, principalement sous l’effet de la contraction des effectifs en 2021,
indépendamment de motifs structurels (allègement des charges à compter de 2019) ou
conjoncturels selon les années (non reconduction de la prime de performance exceptionnelle de
la fin de l’année 2018). Selon les données actualisées de l’exercice 2022, les charges de
personnel devraient légèrement progresser, à hauteur de 1,39%.
56
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
IFP ENERGIES NOUVELLES
154,000
152,178 152,905
151,759
152,000
150,000 151,300
149,874
148,000 147,764
146,000
145,732
144,000
142,000
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
(prévision)
Les dépenses de rémunérations brutes (compte 641) sont fluctuantes36 sur la période, en
décorrélation toutefois avec l’évolution des effectifs. Si leur baisse s’établit en effet à 3,84%
entre 2016 et 2021, ces dépenses ne diminuent pas pour autant à due proportion de la réduction
des effectifs de 7,30% observée sur la même période. La contraction des dépenses de 4,85% en
2021 traduit l’impact de la forte compression des effectifs sur ce seul exercice. Selon les
données actualisées 2022, les dépenses liées aux salaires bruts devraient progresser de 2,20%
sur cet exercice.
106 000
105 000 104 327 105 168
104 068
104 000
103 000 103 706
103 209 102 264
102 000
101 000
100 000
100 067
99 000
98 000
97 000
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022…
Conséquence notamment des mesures d’allègement des charges mises en œuvre en 2018
(avec plein effet en 2019), les dépenses de sécurité sociale et de prévoyance du compte 645
36
Relative stabilité en 2017, baisse de 0.60% en 2018, baisse de 1,07% en 2019, progression de 1,90%
en 2020 et baisse de 4,85% en 2021
57
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
IFP ENERGIES NOUVELLES
s’infléchissent de 4,91% entre 2016 et 2021, cette baisse ressortant à – 4,48% entre 2021 et
2020 sous l’effet de la baisse des effectifs.
Le niveau du taux de charge, qui mesure le rapport des dépenses du compte 645 sur les
salaires bruts, traduit l’impact des mesures d’allègement de charges, nonobstant l’évolution de
la masse salariale soumise à cotisation selon les exercices.
45,00%
44,50% 44,24% 44,26% 44,23%
44,00% 43,75%
43,53% 43,58%
43,50%
43,00%
42,64%
42,50%
42,00%
41,50%
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
(prévision)
25,35%
24,36%
23,91%
23,70%
23,18% 23,09%
22,66%
58
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
IFP ENERGIES NOUVELLES
L’IFPEN n’est pas adhérent à l’Union Française des Industries pétrolières (UFIP) mais
applique volontairement certaines règles du protocole d’accord du 5 mars 1993 sur la
classification des emplois de l’industrie du pétrole. Ainsi, outre la référence à la grille des
coefficients et des emplois, la revalorisation de certaines primes (prime de fonction, prime
d’ancienneté...) demeure liée à l’évolution des minimas ou des points UFIP.
Les analyses du dispositif salarial en vigueur au sein de l’établissement reposent sur les
données transmises par l’IFPEN et sur les synthèses établies par la CIASSP. Elles permettent
de constater, d’une part, que le système salarial est pour le moins rigide et, d’autre part, que les
conditions de rémunérations des personnels demeurent confortables par comparaison aux
données disponibles des autres organismes intervenant dans le même secteur (Recherche) et
audités par la CIASSP.
2.2.2.1 Un système salarial rigide pour les personnels sous accord collectif
37
82,20% en 2016 et 84,30% en 2021.
38
8,30% en 2016 et 8,10% en 2021.
39
1,40% en 2016 et 0,70% en 2021.
40
0,80% en 2016 et 0,40% en 2021.
41
Les données de l’année 2018 n’ont pas été consolidées en raison de la crise sanitaire (absence de
CIASSP en 2019 notamment)
59
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
IFP ENERGIES NOUVELLES
42
Depuis 2019, les organismes audités par la CIASSP et relevant du secteur Recherche et Développement
comprennent l’ANDRA, le BRGM, Le CEA, le CIRAD, le CNES, l’IFPEN, l’IFREMER, l’INERIS, l’IRSN, le
LNE et l’ONERA
43
Ce tableau a été établi à partir les données les plus récentes (novembre 2022). Certaines données ne
sont pas disponibles car non consolidées en raison de la crise sanitaire (année 2018) ou non encore disponibles à
la date du rapport (certaines données 2021).
60
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
IFP ENERGIES NOUVELLES
Evolution
Salaire moyen brut comptable Evolution Prévision
2016 2017 2018 (*) 2019 2020 2021 2021/2022
par tête (SMPT) 2016/2021 2022
(prévision)
Ensemble des personnels 55,7 56,08 56,69 55,54 56,98 57,78 3,73% 58,98 2,08%
dont * hors accord collectif 29,24 29,31 29,24 27,77 29,79 32,15 9,95% 29,24 -9,05%
* sous accord collectif 59,16 59,54 60,39 59,37 60,5 60,8 2,77% 62,82 3,32%
Données du secteur (sous accord) 55,54 56,33 56,63 56,98 57,28
Données d'ensemble (sous accord) 39,96 40,73 41,03 41,56 42,2
Evolution
Salaires moyens Evolution Prévision
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2021/2022
par genre (en k€) 2016/2021 2022
(prévision)
Hommes 68,37 68,37 68,56 69,27 69,78 2,06%
Cadres Femmes 64,91 65,78 66,84 67,44 68,18 5,04%
Total 67,30 67,50 68,00 68,69 69,26 2,91%
Hommes 39,18 38,99 40,33 41,11 41,07 4,82%
Non-cadres Femmes 38,87 39,13 39,56 40,43 40,46 4,09%
Total 39,05 39,05 39,99 40,81 40,80 4,48%
Ecart salarial global 3,56 3,49 3,50 3,32 3,32 -6,74%
Données du secteur 4,43 4,06 2,81
Données d'ensemble 2,11 3,03 3,01
( sources: données CIASS P)
En l'absence de CIASSP en 2019, toutes les données 2018 n'ont pas été reconstituées
61
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Évolution de l’intéressement
2022
Année 2017 2018 2019 2020 2021
(prévision)
Intéressement versé (M€) 2,38 2,5 2 2,38 1,33 2,38
Intéressement (en € / salarié) 1 179,00 1 242,00 1 003,00 1 194,00 674,00 1275
Masse salariale (M€)* 103,7 104,33 103,2 105,17 100,06 102,6
Ratio 2,30% 2,40% 1,94% 2,26% 1,33% 2,32%
Résultat net compte de résultat (M€) -4,50 -2,39 -9,98 -69,99 -13,81
(source: IPEN)
(*) Rémunérations brutes (cpte 641)
2.3 Une gestion active d’un parc immobilier soumis à diverses contraintes
L’IFPEN est principalement implanté sur deux sites à Rueil-Malmaisonet Solaize, dont
il détient la propriété, qu’il occupe en qualité de locataire de sa filiale COFIP ou d’amodiataire
de la Compagnie nationale du Rhône. La surface utile nette bâtie totale de ces installations est
de 27,5 milliers de m2.
62
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Les deux sites sur lesquels sont implantées les installations tertiaires et de recherche de
l’établissement présentent l’inconvénient d’être situés dans le périmètre de plans de prévention
des risques.
44
Soit les 1 et 4, rue du Bois Préau.
45
Voir organigramme en Annexe n° 3.
63
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46
Donc sans lien avec le risque de remontée de nappe phréatique, l’inondation étant liée à l’insuffisance
du réseau d’évacuation des eaux pluviales.
64
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ferroviaires industriels47. Il est de surcroît situé à proximité du canal du Rhône et, selon les
indications du PPRI de la Rhône et de la Saône, soumis à des risques de remontée potentielle
de nappe phréatique et de débordement de réseaux en cas de crue centennale.
Selon l’IFPEN, le niveau moyen de la nappe phréatique est à une profondeur de plus de
10 mètres au droit du site et les constructions ne comportent que très peu de locaux enterrés, ou
par exception des sous-sols peu profonds dans lesquels ne sont pas installés des équipements
de recherche. L’établissement estime que les risques d’inondation de ses installations est
mineur. De fait, le site est classé en dehors de la zone réglementée du PPRI, qui ne prévoit
aucune mesure de protection particulière le concernant.
Le risque industriel est en revanche plus important. Le SPSI 2016-2020 (voir infra) n’a
prévu aucune opération ayant pour objet la prévention des dommages en lien avec le PPRT de
la vallée de la chimie ou le PAC de la gare de Sibelin, au contraire de celui des années 2021-
2025 qui a prévu :
- s’agissant d’opérations achevées :
- la pose de films de sécurité sur les vitrages pour un coût de 136 000 € en 2021 et
2022,
- le renforcement des structures de certains bâtiments pour prévenir le risque de
surpression : 50 000 euros en 2022,
- l’amélioration du système d’alerte avec la mise en place d’une sirène sur la toiture
du bâtiment Laurite, pour un coût de 25 000 € en 2022
- s’agissant d’autres actions programmées, l’aménagement de locaux de confinement
dans les bâtiments pour prévenir le risque toxique induit par la proximité de la gare
de Sibelin, dont l’étude est terminée et les travaux programmés en 2023.
47
La gare de triage de Sibelin, située sur les territoires des communes de Solaize et Feyzin, n’est pas
directement visée par le PPRI de la vallée de la chimie mais fait l’objet d’un porté à connaissance (PAC), en raison
des risques induits par la circulation de wagons de transport de produits chimiques, dans le cadre d’opérations de
constitution de convois ferroviaires.
65
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- faire évoluer et rénover les infrastructures sans remettre en cause les tâches
opérationnelles,
- prendre en compte les évolutions et la recherche et l’innovation (R&I).
Le budget prévisionnel de ce schéma était de 21,8 M€, en baisse par rapport au budget
initial du schéma directeur précédent, qui était de 73,5 M€ pour la période 2011-2015 et a donné
lieu à des investissements à hauteur de 36 M€ sur cette période. Selon le compte-rendu délivré
au conseil d’administration en mars 2020, le montant des dépenses réalisées pendant les années
2016 à 2020 s’élève à 22,4 M€, soit un montant légèrement supérieur à la programmation
initiale. Les prévisions de dépenses ont été dépassées au titre de l’amélioration de la
performance environnementale du bâti et de la rénovation des infrastructures.
Sécurité et
Bâtiments et
Performance maintien en Évolution de la
aménagements Total
Montants en M€ environnementale conditions
des sites
R&I
opérationnelles
Prévu Réalisé Prévu Réalisé Prévu Réalisé Prévu Réalisé Prévu Réalisé
Rueil-
2,2 1,2 2,8 0,8 0,5 3,6 - - 5,5 5,6
Malmaison
Solaize 3,9 6,8 6,4 3,9 0,9 1,6 4,9 4,5 16,2 16,8
Ensemble 6,1 8,0 9,2 4,7 1,4 5,2 4,9 4,5 21,8 22,4
Source : IFPEN, compte-rendu du SPSI de 2016 à 2020 au conseil d’administration.
48
Axel’One est une plateforme d’innovation collaborative de la région Rhône-Alpes, créée en 2011 en
vue de mutualiser des services, des outils et des compétences visant à diminuer les coûts et les risques du passage
à l’échelle industrielle dans les domaines des matériaux avancés et des procédés innovants. Cette plateforme
accompagne ainsi des projets de R&D et des TPE/PME dans ces domaines. Elle associe des acteurs académiques,
des établissements publics de recherche et des groupes industriels, parmi lesquels l’IFPEN, le CNRE, l’ENS de
Lyon, l’INSA, CPE Lyon (école d’ingénieurs en chimie et sciences du numérique), le groupe Suez, Elkem.
66
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- étudier de façon plus détaillée les stratégies possibles pour pérenniser les activités
du site de Rueil-Malmaison et dans l’attente, limiter les investissements
immobiliers sur ce site.
Ce nouveau SPSI prend en compte plus explicitement que le précédent des objectifs
d’amélioration de la performance énergétique et environnementale des installations tertiaires et
industrielles de l’IFPEN et de sécurisation des sites, particulièrement en ce qui concerne les
risques technologiques liés à la proximité du site de Solaize avec la raffinerie de Feyzin et la
gare de triage de Sibelin et les risques d’inondation du site de Rueil-Malmaison. Son budget
prévisionnel est de 49,3 M€.
Une sélection a été opérée dans la liste des opérations de construction, démolition ou
rénovation (notamment énergétique) réalisées pendant la période sous revue. Sept chantiers ont
ainsi fait l’objet d’un examen portant notamment sur les conditions de passation et d’exécution
des marchés auxquels ils ont donné lieu. Ces chantiers sont les suivants :
Budget
Année Bâtiment Opération prévisionnel
(M€)
Installation d’une chaufferie à cogénération au
Bâtiment D10
2016 gaz, avec autoconsommation électrique dans le n.c.
(Solaize)
bâtiment D10
Déconstruction partielle et construction d’un
2017 Azurite (Solaize) 3,4
nouveau bâtiment
67
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Budget
Année Bâtiment Opération prévisionnel
(M€)
Mica Mordenite
2017 SYSPROD (réfection TGBT hall A, Mica A) 1,6
(Solaize)
Marché de maintenance technique du site de
2019 Site de Solaize 1,649
Solaize
Construction d’un bâtiment, déconstruction
2020 Citrine (Solaize) Beryl/Basalte/Agate, aménagements extérieurs et 5,5
panneaux photovoltaïques
Réaménagement et opérations de gros entretien
2021 Groupe Sud (Rueil) dans les bâtiments du groupe Sud à Rueil- 4,2
Malmaison
Remplacement détection gaz, onduleur,
2021 Dolomite (Solaize) 1,2
ventilation sorbonnes
Source : Cour des comptes
49
Hors reconductions.
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de l’audit, elles n’apparaissent pas cohérentes avec les marchés signés, le titulaire n’étant pas
toujours le candidat auquel ces feuilles de notation attribuent la meilleure note. L’explication
de ces écarts tient au fait que, conformément au règlement de consultation, la signature des
marchés en procédure adaptée étudiés a été précédée d’une phase de négociation après réception
des offres initiales ; de sorte que plusieurs feuilles de notation successives semblent avoir été
établies, avant et après négociation. Or, la conservation de ces documents semble avoir été
défaillante et mal organisée, la direction des achats n’étant plus en mesure de produire la feuille
de notation finale.
De surcroît, l’attribution des marchés n’est précédée, à l’intention de l’autorité chargée
de la décision finale, d’aucun document récapitulatif qui permettrait, d’une part, d’expliciter et
justifier précisément le processus afin d’éclairer la décision de la personne habilitée à engager
l’achat et d’autre part, d’en conserver la mémoire50. Ce point de procédure mériterait d’être
précisé et réformé.
Enfin, il a été relevé dans plusieurs achats51 que la signature de l’acte d’engagement par
l’IFPEN portait une date antérieure à celle de l’attributaire du marché, ce qui est une manière
de procéder inhabituelle. Pour le marché de construction du bâtiment Citrine (2020), les actes
d’engagement de plusieurs lots sont signés séparément par le titulaire et l’IFPEN sur deux
documents séparés, ce qui interroge plus encore sur la validité de l’engagement du premier en
cas de litige. Il conviendrait que l’établissement se conforme à la nature juridique de l’acte
d’engagement qui émane du titulaire et doit donc être présenté par lui, y compris lorsqu’il est
finalisé après une phase de négociation, avant d’être accepté par le maître d’ouvrage ou
l’acheteur.
L’IFPEN devrait mieux formaliser ses décisions d’achat, tant en ce qui concerne la
justification du choix des attributaires de marchés au moyen d’une note récapitulative des
conclusions résultant de la confrontation des offres. Les règles relatives à l’ordre de signature
des actes d’engagement devraient également être mieux respectées.
L’immobilier occupé par l’IFPEN sur ses deux sites francilien et lyonnais regroupe un
ensemble hétérogène de bâtiments exploités à des fins, soit d’activités tertiaires, soit d’activités
de recherche industrielle, l’une et l’autre de ces deux activités pouvant être exercée
simultanément dans un même bâtiment.
50
Le contrat conclu en janvier 2016 pour la fourniture de chaleur en cogénération avec la société Engie
Cofely fait exception.
51
Marché de maintenance du site de Solaize en 2019 ; marché pour la déconstruction partielle et le
désamiantage des bâtiments Béryl, Basalte et Corindon en 2020
69
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
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Selon les cas, l’énergie est principalement consommée à des fins d’éclairage et de
chauffage ou pour le fonctionnement des équipements et matériels de recherche, ce qui induit
des différences notables quant à la nature et aux modalités des consommations énergétiques.
Pour autant, l’établissement s’assure d’un suivi assez précis des consommations
d’énergie de ses immeubles, confié à la DSES. Au cours de la période sous revue, plusieurs
aménagements ont été réalisés en vue d’améliorer la performance les interventions de
l’établissement en vue d’en améliorer la performance énergétique.
1°) Données d’ensemble
Entre les deux sites de Solaize et Rueil-Malmaison, l’évolution globale des
consommations d’énergie sur longue période est différente, en raison notamment des stratégies
d’investissement adoptées sur chacun des deux sites.
70
LES COMPTES ET LA GESTION DE L’ETABLISSEMENT PUBLIC
IFP ENERGIES NOUVELLES
20 000
15 000
MWh
10 000
5 000
0
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
16000
15500
15000
MWh 14500
14000
13500
13000
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
52
DJU = Le degré-jour unifié (DJU) est une valeur représentative de l’écart entre la température d’une
journée donnée et une température de référence. S’agissant du site de Rueil-Malmaison, les températures
journalières prises en compte sont celles de la station météorologique de Vélizy-Villacoublay.
71
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Au cours de la période sous revue, les investissements visant la rénovation des bâtiments
et la modernisation des équipements dédiés à la recherche sur le site de Rueil-Malmaison ont
été de moindre ampleur que sur le site de Solaize, en raison notamment des contraintes urbaines
et des risques d’inondation déjà évoqués. Pour autant, il est prévu à brève échéance de réduire
et de rendre moins dépendante des énergies fossiles la consommation d’énergie pour le
chauffage à Rueil-Malmaison : les installations de l’IFPEN devraient être prochainement
raccordées au réseau de municipal de chauffage urbain de cette commune, exploité par une
filiale d’Engie, dont l’extension en cours devrait être achevée en 2024 et dont la centrale
géothermique a été mise en service le 10 décembre 2022.
3°) Le site de Solaize
La consommation de gaz naturel a significativement baissé à Solaize à partir de 2018,
en raison notamment de l’entrée en service de l’installation de cogénération évoquée supra,
dont la production (à partir de gaz naturel et de chaleur fatale) représente 28 % de la
consommation de chaleur de ce site. Plusieurs autres investissements immobiliers ou
concernant des équipements industriels de la période sous revue, notamment ceux dont les
conditions de réalisation sont évoquées supra, ont également pu contribuer à la réduction de la
consommation d’énergie observée à Solaize.
Graphique n° 14 : Site de Solaize, consommation de gaz naturel corrigée des données DJU53
60 000
50 000
40 000
MWh 30 000
20 000
10 000
0
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
53
Les températures journalières prises en compte sont celles de la station météorologique de l’aéroport
de Lyon Saint-Exupéry. Le graphique prend en compte la consommation d’énergie produite en cogénération.
72
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IFP ENERGIES NOUVELLES
25000
20000
15000
MWh
10000
5000
0
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
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