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ual-body-repair-manual/
**Mitsubishi Outlander Sport 2021 Workshop Manual & Body Repair Manual**
Size: 353 MB Format: PDF Language: EN Brand: Mitsubishi Type of document:
Service Manual Data, Body Repair Manual Data, Technical Information Data
Model: Mitsubishi 2021 Outlander Sport Manuals Update: 2021 Number of pages:
6620 pages
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Il ne paraît pas que le nombre des dictérions fût restreint par les
lois de Solon et de l'aréopage. L'industrie particulière avait le droit de
créer, du moins hors la ville, des établissements de cette espèce, et
de les organiser au gré de l'entrepreneur, pourvu que la taxe fût
exactement payée au fisc, et cette taxe devait être, selon toute
probabilité, fixe et payable par tête de dictériade. On ne trouve pas
de renseignement qui fasse soupçonner qu'elle pût être
proportionnelle et progressive. Un dictérion en vogue produisait de
beaux revenus à son propriétaire; celui-ci ne pouvait être qu'un
étranger, mais souvent un citoyen d'Athènes, possédé de l'amour du
gain, consacrait son argent à cette vilaine spéculation, et
s'enrichissait du produit de la débauche publique, en exploitant sous
un faux nom une boutique de Prostitution. Les poëtes comiques
signalent ainsi au mépris des honnêtes gens les avides et lâches
complaisances de ceux qui louaient leurs maisons à des collèges de
dictériades; on appelait pornoboscéion le maître d'un mauvais lieu.
La concurrence multiplia les entreprises de ce genre, et les vieilles
courtisanes, qui ne gagnaient plus rien par elles-mêmes, songèrent
bientôt à utiliser au moins leur expérience. Ce fut alors d'étranges
écoles qui se formèrent dans les faubourgs d'Athènes: on y
enseignait ouvertement l'art et les secrets de la Prostitution, sans
que les magistrats eussent à intervenir pour la répression de ces
désordres. Les maîtresses de ces écoles impures enrôlaient à leur
solde les malheureuses qu'elles avaient parfois débauchées, et
l'éducation qu'on donnait à ces écolières motivait le titre de
matrones que s'attribuaient effrontément leurs perverses directrices.
Alexis, dans une comédie intitulée Isostasion, dont Athénée nous a
conservé quelques fragments, a fait un tableau pittoresque des
artifices que les matrones employaient pour métamorphoser leurs
élèves: Elles prennent chez elles des jeunes filles qui ne sont pas
encore au fait du métier, et bientôt elles les transforment au point de
leur changer les sentiments, et même jusqu'à la figure et la taille.
Une novice est-elle petite, on coud une épaisse semelle de liège
dans sa chaussure. Est-elle trop grande, on lui fait porter une
chaussure très-mince, et on lui apprend à renfoncer la tête dans les
épaules en marchant, ce qui diminue un peu sa taille. N'a-t-elle point
assez de hanches, on lui applique par-dessus une garniture qui les
relève, de sorte que ceux qui la voient ainsi, ne peuvent s'empêcher
de dire: «Ma foi! voilà une jolie croupe!» A-t-elle un gros ventre;
moyennant des buscs, qui font l'effet de ces machines qu'on emploie
dans les représentations scéniques, on lui renfonce le ventre. Si elle
a les cheveux roux, on les lui noircit avec de la suie; les a-t-elle
noirs, on les lui blanchit avec de la céruse; a-t-elle le teint trop
blanc, on le colore avec du pœderote. Mais a-t-elle quelque beauté
particulière en certain endroit du corps, on étale au grand jour ces
charmes naturels. Si elle a une belle denture, on la force de rire, afin
que les spectateurs aperçoivent combien la bouche est belle; et si
elle n'aime pas à rire, on la tient toute la journée au logis, ayant un
brin de myrte entre les lèvres, comme les cuisiniers en ont
ordinairement lorsqu'il vendent leur têtes de chèvres au marché, de
sorte qu'elle est enfin obligée de montrer son râtelier, bon gré,
malgré.» Les matrones excellaient dans ces raffinements de
coquetterie et de toilette, qui avaient pour but d'éveiller les désirs, et
la curiosité de leurs clients; elles ne se bornaient pas, dans leur art,
à satisfaire seulement les yeux, elles enseignaient à leurs écolières
tout ce que la volupté a pu inventer de plus ingénieux, de plus
bizarre et de plus infâme. Aussi, Athénée, qui n'en parle peut-être
que par ouï-dire, fait un éloge formel de ces femmes de plaisir, en
ces termes: «Tu seras content des femmes qui travaillent dans les
dictérions.» (Τὰς ἐπὶ τῶν οἰκήματων ἀσπάζεσθαι.)
Les dictérions, de quelque nature qu'ils fussent, jouissaient d'un
privilége d'inviolabilité; on les considérait comme des lieux d'asile, où
le citoyen se trouvait sous la protection de l'hospitalité publique.
Personne n'avait le droit d'y pénétrer pour commettre un acte de
violence. Les débiteurs y étaient à l'abri de leurs créanciers, et la loi
élevait une espèce de barrière morale entre la vie civile et cette vie
secrète qui commençait à l'entrée du dictérion. Une femme mariée
n'aurait pu pénétrer dans ces retraites inviolables, pour y chercher
son mari; un père n'avait pas le droit d'y venir surprendre son fils.
Une fois que l'hôte du dictérion avait passé le seuil de ce mystérieux
repaire, il devenait en quelque sorte sacré, et il perdait, pour tout le
temps qu'il passait dans ce lieu-là, son caractère individuel, son
nom, sa personnalité. «La loi ne permet pas, dit Démosthène dans
son plaidoyer contre Nééra, de surprendre quelqu'un en adultère
auprès des femmes qui sont dans un lieu de Prostitution, ou qui
s'établissent pour faire le même trafic dans la place publique.»
Cependant les prostituées étaient des étrangères, des esclaves, des
affranchies; ce n'étaient donc pas elles que la loi épargnait et
semblait respecter, c'étaient les citoyens qui venaient, en vertu d'un
contrat tacite, sous la sauvegarde de la loi, accomplir un acte dont
ils n'avaient à répondre que vis-à-vis d'eux-mêmes. Il est permis de
supposer que le plaisir, en Grèce, faisait partie de la religion et du
culte; c'est pourquoi Solon avait placé le temple de Vénus-Pandemos
à côté du premier dictérion d'Athènes, afin que la déesse pût
surveiller à la fois ce qui se passait dans l'un et dans l'autre. Suivant
les idées des adorateurs fervents de Vénus, l'homme lui était
consacré, tant qu'il se livrait aux pratiques de ce culte, qui était le
même dans les temples et les dictérions.
Les auteurs anciens nous fournissent beaucoup plus de détails sur
les dictériades non enfermées, et sur les hétaires subalternes qui
exerçaient la Prostitution errante, ou qui l'installaient
audacieusement dans leur propre demeure. Non-seulement nous
savons quels étaient les prix variés de leurs faveurs, les habitudes
ordinaires de leurs amours, les diverses faces de leur existence
dissolue, mais même nous connaissons leurs surnoms et l'origine de
ces surnoms qui caractérisent, avec trop de liberté peut-être, leurs
mœurs intimes. Le salaire des dictériades libres et des hétaires de
bas étage n'avait rien de fixe ni même de gradué, selon la beauté et
les mérites de chacune. Ce salaire ne se payait pas toujours en
monnaie d'argent ou d'or: il prenait même plus volontiers la forme
d'un présent que la prostituée exigeait avant de se donner, et
quelquefois après s'être donnée. C'était d'ailleurs l'importance du
salaire qui établissait tout d'abord le rang que la courtisane
s'attribuait dans la corporation des hétaires; mais la véritable
distinction que ces femmes pouvaient revendiquer entre elles, et que
les hommes de leur commerce ordinaire se chargeaient de leur
attribuer, c'était plutôt leur cortége d'esprit, de talents et de science.
Celles qui vivaient dans les cabarets, parmi les matelots ivres et les
pêcheurs aux poitrines velues, n'auraient pas été bienvenues à
demander de grosses sommes; les unes se contentaient d'un panier
de poisson; les autres, d'une amphore de vin; elles avaient aussi des
caprices, et tel jour elles se prostituaient gratis, en l'honneur de
Vénus, pour se faire payer double le lendemain. Les courtisanes de
Lucien nous initient à toutes ces variantes de salaire, qu'elles
exigeaient parfois d'un ton impérieux, et que parfois aussi elles
sollicitaient de l'air le plus humble. «A-t-on jamais vu, s'écrie avec
indignation une de ces hétaires de rencontre, prendre avec soi une
courtisane pendant toute une nuit et lui donner cinq drachmes
(environ 5 francs) de récompense!» Une autre de ces hétaires,
Chariclée, était si complaisante et si facile, qu'elle accordait tout et
ne demandait rien. Lucien déclare, dans son Toxaris, qu'on ne vit
jamais fille de si bonne composition.
Quand les hétaires des cabarets du Pirée voulaient plaire et
arracher quelque présent, elles prenaient les airs les plus caressants,
la voix la plus mielleuse, la pose la plus agaçante: «Êtes-vous âgé?
dit Xénarque dans son Pentathle cité par Athénée, elles vous
appelleront papa; êtes-vous jeune? elles vous appelleront petit
frère.» Il faut voir les conseils que la vieille courtisane donne à sa
fille, dans Lucien: «Tu es fidèle à Chéréas et tu ne reçois pas d'autre
homme; tu as refusé deux mines du laboureur d'Acharnès, une mine
d'Antiphon,» etc. Or, une mine représente cent francs de notre
monnaie, et l'on ne sait si l'on doit plus s'étonner de la générosité du
laboureur d'Acharnès que de la fidélité de cette hétaire à son amant
Chéréas. Machon, qui avait colligé avec soin les bons mots des
courtisanes, nous raconte que Mœrichus marchandait Phryné de
Thespies, qui finit par se contenter d'une mine, c'est-à-dire de cent
francs: «C'est beaucoup! lui dit Mœrichus; ces jours derniers, tu n'as
pris que deux statères d'or (environ quarante francs) à un étranger?
—Eh bien! lui répond vivement Phryné, attends que je sois en bonne
humeur, je ne te demanderai rien de plus.» Gorgias, dans son
ouvrage sur les courtisanes d'Athènes, avait mentionné une hétaire
du dernier ordre, nommée Lemen, c'est-à-dire Chassie ou
Chassieuse, qui était maîtresse de l'orateur Ithatoclès, et qui se
prostituait cependant à tout venant pour deux drachmes, environ
quarante sous de notre temps, ce qui la fit surnommer Didrachma et
Parorama. Enfin, si l'on en croit Athénée, Laïs devenue vieille et
forcée de continuer son métier en modifiant le taux de ses charmes
usés, ne recevait plus qu'un statère d'or ou vingt francs, des rares
visiteurs qui voulaient savoir à quel point de dégradation avait pu
tomber la beauté d'une hétaire célèbre. C'était là, en général, la
destinée des courtisanes: après s'être élevées au plus haut degré de
la fortune et de la réputation d'hétaire, après avoir vu à leurs pieds
des poëtes, des généraux et même des rois, elles redescendaient
rapidement les échelons de cette prospérité factice, et elles
arrivaient avec l'âge au mépris, à l'abandon et à l'oubli. Le dictérion
ouvrait alors un refuge à ces ruines de la beauté et de l'amour. C'est
ainsi qu'on vit finir Glycère, qui avait été aimée par le poëte
Ménandre. Heureuses celles qui avaient amassé de quoi se faire une