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Résumé
Le littoral méditerranéen oriental du Maroc a été avant tout un espace d’agriculture, de pêche maritime et
d’artisanat. Le récent regain d’intérêt au tourisme de ce littoral est la source d’une dynamique touristique
remarquable. L’espace s’articulant autour de ce littoral renferme des activités économiques dont la pêche,
l’agriculture et l’artisanat. Nous visons l’analyse des articulations du tourisme avec les secteurs en question. Il
s’agit d’établir une appréciation des effets réciproques entre tourisme e t ces secteurs. S’agit-il de
complémentarité ou de conflit ?
Les contrastes sont notables concernant ces articulations. Le rapport entre la pêche et le tourisme est
paradoxal. Ce dernier a évacué l’aquaculture et a coexisté avec la pêche. Les articulation s tourisme / agriculture
diffèrent selon la nature de celle-ci. Les projets agrotouristiques constituent les prémices de complémentarité
tourisme-agriculture et le travail agricole perdu en été se compense grâce au tourisme estival. Le tourisme
n’arrive pas à soutenir une agriculture en difficulté. L’artisanat au L.M.O est vivifié par la dynamique
touristique. Mais, le défaut de circuit touristique propre à l’artisanat limite l’apport escompté.
Mots clés: Tourisme, secteurs économiques, littoral méditerranéen oriental, Maroc
Abstract
TOURIS M AND ECONOMY ON THE EASTERN MEDITERRANEAN COAST (E.M.C) OF
MOROCCO: COMPLEMENTARITY OR CONFLICT?
The recent renewed interest in tourism of E.M.C is the source of a tourist dynamic. The area of this
coastline contains economic activities including fishing, agriculture and handicrafts. In this study we aim to
analyze the links between tourism and the sectors in question. Is it complementarity or evacuation?
The contrasts are notable regarding these joints. The relationship between fishing and tourism is
paradoxical. The latter evacuated aquaculture and coexisted with fishing. The tourism / agriculture links differ
according to the nature of the latter. The ag ritourism projects are the beginning of tourism-agriculture
complementarity and agricultural work lost in summer is offset by summer tourism. Tourism cannot support
agriculture in difficulty. Handicrafts at E.M.C are enlivened by the tourist dynamic. Howev er, the lack of tourist
circuit specific to the craft industry limits the expected contribution.
Key words : Tourism, economic sectors, the eastern coast of Morocco.
ملخص
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Introduction
Le tourisme est dans certaines zones une priorité de développement, dans d’autres, il est
considéré comme activité complémentaire ou alternative pour des secteurs en déclin (Violier, 2008).
La recherche académique sur le tourisme au Maroc est relativement récente (Berriane, 1998). À partir
des années quatre - vingt – dix, on s’oriente vers d’autres thématiques sur le tourisme, en dépassant
l’évaluation classique de la politique touristique nationale, telle que l’articulation entre tourisme
national et international. Les liens du tourisme avec l’urbanisme et l’écosystème, ont fait l’objet
d’études au Maroc (Berriane, 1992; Jiménez et Guerrero, 2010). Mais, les relations intersectorielles
impliquant le tourisme sont rarement évoquées. À l’échelle internationale, l’étude de ces articulations
s’est intéressée plus à l’agriculture (Meyer, 2003) et l’industrie (Fagnoni, 2004).
Le littoral méditerranéen oriental (L.M.O) du Maroc (Fig. 1), a été avant tout un espace
d’agriculture, de pêche maritime et d’artisanat. Le regain d’intérêt au tourisme y constitue une
nouvelle activité économique pouvant réanimer d’autres activités en marasme. L’impact négatif du
tourisme sur l’environnement de la côte Saïdia-Ras El Ma a été étudié (Bouabdallah et Larue, 2009).
Pourtant, l’effet du tourisme ne peut pas être que négatif.
Dans cet article, nous nous proposons d’établir une appréciation des effets réciproques entre
tourisme et autres secteurs au L.M.O. En effet, notre hypothèse est que l’introduction du tourisme,
consommateur d’espaces (Flament, 1975), est de nature à entraîner des interactions avec d’autres
secteurs économiques au littoral. Dans quelle mesure le développement du tourisme a bouleversé ces
secteurs? S’agit-il de complémentarité ou plutôt d’évacuation ?
Après une brève présentation de la méthodologie, l’accent sera mis sur les synergies entre
tourisme et les autres secteurs économiques de la région à travers des données sélectionnées. Les
résultats obtenus permettent de mieux comprendre les dynamiques en cours et proposer des éléments
utiles pour orienter en perspective, l’action et les projets de développement local.
1. Méthodologie
L’analyse des liens intersectoriels au L.M.O s’inscrit dans le cadre d’une thèse de doctorat
(2018) s’articulant autour des mutations spatiales issues du tourisme. Notre approche se réfère à la
méthode hypothético-déductive consistant à étudier les changements inhérents au tourisme à la
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lumière d’hypothèses. Il s’agit, entre autres, d’analyser les articulations sectorielles, objet de cet
article. L’approche spatio-temporelle nous permet d’appréhender l’évolution du changement spatial
dans le temps, en analysant le dynamisme touristique compte tenu de celui d’autres secteurs marquant
la fonction des communes littorales.
Les données spatio-temporelles sont utilisées pour rendre compte du dynamisme touristique et
ses incidences sur le littoral. Recueillies auprès des administrations, elles restent incomplètes d'autant
plus que la nature trop agrégée de la plupart des statistiques officielles s'adaptent mal à notre échelle
d'analyse. En outre, le recours aux observations et aux enquêtes sur le terrain devient parfois crucial vu
les difficultés d’accès à l’information des établissements publics et privés. L’évaluation des impacts
socio-économiques a nécessité l’exploitation d’une enquête à questionnaires qui porte sur un
échantillon de 90 commerçants et prestataires de services exerçant au L.M.O. Il est choisi
aléatoirement et réparti selon le poids démographique et touristique de ses lieux. La nécessité de cette
enquête découle du fait que la majorité des commerçants appartient au secteur informel dont les
données officielles sont indisponibles. Le questionnaire est distribué en main propre. On a opté aux
entretiens directs avec des acteurs économiques et institutionnels : responsables de délégations
régionales et de chambres professionnelles (du tourisme, de la pêche maritime, d’artisanat et de
l’agriculture).
2.1. Une pêche maritime porteuse de valeurs ne profite pas assez au Tourisme
Au L.M.O, la pêche maritime est importante sur le plan économique et social. L’effectif de
marins pêcheurs y est en hausse continue (Tab. 1) et la flotte de pêche a atteint 1010 unités en 2014. Il
en résulte une pêche maritime porteuse de valeurs au L.M.O : une production importante: 13,2
millions de tonnes et 215,9 millions de Dh en 2015 (délégation de la pêche).
Mais, ces chiffres doivent être rapprochés à la consommation locale. Une part importante de la
production est exportée aux marchés étrangers (tab. 2). Elles varient entre 61,25% à Bni Ansar,
s’emparant de la quasi-totalité de la production du L.M.O, et 40% à Sidi Hssaine. Le volume des
exportations en 2015 est de 8,08 millions de tonnes (61,2% du total). Le taux d’exportation est élevé
pour les espèces onéreuses (le caramote est à 146,2 Dh/kg), 95% des céphalopodes à Ras Kebdana.
Cela nous renseigne sur la difficulté à commercialiser la production sur le marché national qui persiste
malgré la mise en tourisme du littoral. Ceci dit que le tourisme n’a pas réussi à offrir une demande
comparable à celle du marché étranger.
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Dès lors, le principal débouché de cette production reste les achats des ménages dans les
marchés de la région et la restauration hors domicile. Cette dernière est implantée spécialement dans
les villes de Nador, Ras El Ma et Saïdia, où l’activité des restaurants spécialisés dans le poisson
s’améliore nettement en été. Seules nos innombrables visites de ces villes rend compte de ce fait, à
défaut d’informations fiables concernant les chiffres d’affaires ou les quantités de poissons servis par
ces restaurants. Les visiteurs nationaux constituent l’essentiel de la clientèle dans le cadre d’un
tourisme de week-end remarquable.
Effectivement, le tableau 3 illustre bien l’importance des flux des visiteurs de la partie Est du
L.M.O, qui abritent ses principaux sites touristiques. Ainsi au cours de l’été 2017, la haute saison du
tourisme, le tronçon routier reliant le Grand Nador à l’ouest et Saïdia à l’est, en passant par Arekmane
et Ras El Ma atteint son débit maximum le dimanche en enregistrant, en juillet et aout avec
respectivement une moyenne de 13069 et 14000 véhicules par jour (Véh/j). Ces chiffres dépassent
largement le trafic moyen journalier pour les deux mois qui sont respectivement 10030 et 11970
Véhicules/jour. Les flux touristiques, souvent d’excursion, sont issus des principales villes de la région
(Nador et Oujda). D’autres destinations touristiques nationales développent ce tourisme, au sens large
du motif de visite y compris le loisir, telles qu’Agadir où cette mobilité en week-end est notable
(Hnaka, 1998).
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réaménagé dans le cadre de la Nouvelle Station Touristique de Saïdia (N.S.T.S) en faisant sa marina,
tout en gardant des emplacements pour la pêche. Alors qu’on a consacré une place à la plaisance dans
le deuxième port, tout en lui réservant la pêche comme fonction principale. Par contre le petit port de
Sidi Ali, sur le rivage de Nador, est converti entièrement en petit port de plaisance dans le cadre du
projet d’aménagement de la Marchica.
Ces transformations n’ont affecté que l’Est du littoral, qui a bénéficié d’importants
investissements touristiques. Le port de Sidi Hssaine est épargné de ces modifications pour conserver
sa fonction initiale, de même pour les nombreux débarcadères du littoral. L’exception est faite pour
ceux de la Marchica, relativement affectés par le tourisme. Il s’agit d’une tentative d’organisation,
selon l’Agence de Marchica ayant programmé à cet effet un village de pêcheurs à vocation touristique.
Cette "réorganisation" ne semble pas plaire aux pêcheurs de la lagune, qui y voient une tentative
d’évacuation, car les embarcadères visés sont de proximité contrairement à ceux proposés. Vu l’issue
du conflit d’aménagement, soldé sur un apaisement imposé en faveur de l’Agence, et compte tenu du
programme d’aménagement prévu pour Marchica, on pense que l’évacuation est éventuelle (Haddouti,
2016).
Sur le plan socioéconomique, l’impact du tourisme sur la pêche artisanale est tangible, car il
contribue à la création d’emploi en faveur des pêcheurs. En effet, 17,6% de pêcheurs artisanaux
(figure 3 ci-dessous), sont obligés de chercher un emploi complémentaire suite à la baisse des réserves
halieutiques en Méditerranée, exerce une activité génératrice de revenu en rapport au tourisme, à
l’occasion de la haute saison dans les principaux lieux du L.M.O.
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3.1. Agriculture vivrière : risque de recul amplifié par le tourisme d’une activité ancrée
Certains lieux agricoles du L.M.O paraissent fragiles à l’égard de l’expansion du tourisme
soutenu par l’État. L’activité agricole de ces lieux est vivrière ou une petite hydraulique destinée au
marché régional. La concurrence que constitue le tourisme, sur les terres cultivables et les ressources
en eau rares, entrainerait un réel recul de cette agriculture.
C’est à Saïdia, où le tourisme est plus développé (demande et offre), que ce recul est plus
remarquable. En effet, elle s’est emparée de 42% des arrivées touristiques des établissements classés
de tout l’Oriental (2012), grâce à sa capacité d’hébergement : 72% en 2014 (14010 lits), toutes
catégories d’hébergement confondues. Trois décennies après l’inauguration de Saïdia en tant que
centre d’estivage, sa superficie bâtie n’a pas dépassé 14,71 ha. La croissance urbaine était très
importante durant les années 1990 et 2000, car elle a évolué de 7%. Ainsi, la superficie bâtie s’est
accrue de 12,5% dépassant ainsi 186 ha en 2014 (Fig. 2).
L’expansion urbaine de Saïdia se doit à la croissance accélérée des installations touristiques, qui
occupent 58,5 ha en 2014, un tiers de sa superficie bâtie. Les campings Amazone et Chams accaparent
des terrains nus supplémentaires : 11 ha dont 0,69 ha construits. En plus, les terres fertiles sur la côte
d’Arekmane sont occupées par des résidences secondaires. Le recul de l’agriculture face au tourisme
sur la côte est constaté aussi au niveau international (Perrin, 2009). Au L.M.O, ce recul est fonction de
lieux et de communes ; la proximité du littoral, des sites touristiques et des principaux axes routiers
ainsi que les conditions socio-économiques défavorables du propriétaire sont des facteurs
déterminants. Des chefs de ménages enquêtés ont exprimé la volonté de vendre des terrains à l’instar
de leurs voisins. C’est le cas de M. Kadim (54 ans) : le défaut d’équipement sociaux et la sècheresse
sont remis en cause par les témoignages. Les abords de la route N16 sont plus concernés par ce fait.
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Résidences secondaires et établissements touristiques y sont construits, dont on cite les motels (Station
Marchica à Arekmane, Delta Kert à Amejjaou, la Rocade à Tazaghine).
Nonobstant, la majorité des terres agricoles demeurent épargnées de l’influence touristique au
L.M.O. Ceci est valable pour les terres des communes ne connaissant pas d’aménagements
touristiques considérables : la partie se trouvant à l’ouest de Nador (Fig. 1). Autrement dit, la
concurrence entre tourisme et agriculture n’a pas encore été trop vive, du fait que les équipements
touristiques se sont surtout localisés sur les dunes littorales, rarement utilisées par l'agriculture. Elles
se vendent à prix d'or pour valoriser des lieux sans intérêt agricole.
Il serait insensé de qualifier absolument ce phénomène de négatif, car le tourisme s’avère
comme facteur valorisant de terres agricoles à faible valeur et à productivité non garantie. Dès lors,
l’impact socio-économique devrait être positif sur la population, puisque la valeur foncière des terres
devient plus importante. Ainsi, le prix du mètre carré est revu à la hausse, spécialement sur la frange
littorale des communes (Ras El Ma et Arekmane), où on note une hausse de la demande, émanant des
grandes villes de la région, sur les terrains pour y construire des résidences secondaires. Ces faits sont
observables surtout à Ras El Ma et Arekmane aux alentours de la route N16. En plus, certains gîtes
ruraux sont créés sur des terres d’aridoculture, en réalisant une bonne performance touristique, à
l’exemple du gîte d’étapes "Raid de l’Oriental" près de Tafoughalt. Ces faits expliquent l’absence de
conflits entre les deux secteurs au L.M.O, mis à part le conflit d’aménagement de Marchica. Lequel
renvoie plutôt à un défaut de démocratisation concernant la politique d’aménagement de l’État,
préconisée lors de sa mise en œuvre du projet Marchica en 2010 (Haddouti, 2016).
On remarque une faible offre, sur les lieux fréquentés par les touristes, concernant les produits
de terroir (miel, dérivés d’orge…) ; ce qui limite les effets d’entrainement du tourisme sur
l’agriculture. Ces produits sont de nature à construire la spécificité voire l’identité de ce littoral, au
moment qu’on assiste chez les touristes à un engouement pour le terroir, perçu par certains acteurs
comme opportunité de développement (Tafani, 2012).
3.2. Agriculture irriguée et tourisme : prémices de complémentarité assez timides
L’agriculture irriguée semble intacte de la part du tourisme. Le cadre réglementaire et la
situation géographique relativement reculée dans l’arrière-pays du L.M.O expliquent ce fait. Les
plaines de Sebra et Garet sont situées à plus de 35km de la côte abritant l’essentiel du tourisme
balnéaire. Les prémices de complémentarité tourisme-agriculture se voit sur certains lieux du L.M.O,
dans le cadre d’activité agritouristique naissante. C’est la plaine de Triffa, limitrophe de la nouvelle
station touristique de Saïdia, qui manifeste ces prémices. On y recense le gite Karima à Madagh et la
ferme Caïd Mansouri à Boughriba. Par ailleurs, le développement du tourisme se révèle bénéfique
aux employés agricoles. La baisse de leur activité en été coïncide avec la réanimation du tourisme
(haute saison touristique au L.M.O). Ainsi, la perte d’emploi agricole se compense par l’emploi
touristique dans le cadre d’activité génératrice de revenu. La présence d’ouvriers agricoles parmi ceux
exerçant ces activités de façon saisonnière illustre ce fait (Fig 3). La recherche de revenu
supplémentaire motive ces saisonniers, car 51,1% des enquêtés affirment avoir un autre travail
(Haddouti, 2018). Il s’agit d’actifs occupés du primaire: 37,2% des enquêtés dont 19,6% d’ouvriers
agricoles, leur travail dans les champs devient rare l’été. Ceci favorise des flux de migration
pendulaire entre l’arrière-pays agricole et la côte touristique.
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4% 2% 21% Chômeur
4%
6% Ouvrier agricole
12% Pêcheur
Fonctionnaire
19% Etudiant
14%
Commerçant
Cuisinier/garçon-café
Retraité
18% Métier du bâtiment
Figure 3. Activités principales des exploitants saisonniers du L.M.O (Source : Enquête de l’auteur
portant sur le commerce et les services au L.M.O, 2014)
Cependant, ces complémentarités demeurent insatisfaisantes, elles ne concernent qu’une
minorité du corps agricole. Outre son caractère saisonnier, le tourisme n’arrive pas à soutenir une
agriculture en difficulté. Elle connait un problème de débouchées commerciales (marchés étrangers),
se manifestant par la chute des prix au-dessous du prix de revient. Par conséquent plusieurs
agriculteurs se trouvèrent dans l’obligation d’éradiquer des arbres fruitiers et « des membres de
coopératives et d’associations de petits agriculteurs de la clémentine ont organisé un sit-in devant la
province de la ville »1 . Or, le tourisme promu au L.M.O n’arrive pas à drainer une part importante des
productions, malgré qu’il soit censé y créer une demande pareille à celle visée par l’exportation, vu le
pouvoir d’achat élevé des touristes.
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M. CHAOUI, Les petits agriculteurs de Berkane en colère, [] en ligne, URL : https://www.leconomiste.com
/1007214-les-petits-agriculteurs-de-berkane-en-colere (consulté le 12/4/2018).
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Conclusion
Les contrastes sont notables quant aux articulations entre le tourisme et les principaux secteurs
économiques au L.M.O. Il s’est avéré que le rapport entre la pêche et le tourisme est paradoxal. Ce
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dernier a complètement évacué l’aquaculture d’une part, et a coexisté avec la pêche maritime d’autre
part, quoique le tourisme ne profite pas à cette pêche. Ce paradoxe trouve son explication dans la
concurrence pour le foncier que manifeste l’aquaculture qui est implantée curieusement sur des lieux
d’un intérêt écologique. En effet, les projets touristiques structurants, à l’origine de la dynamique
touristique au L.M.O, ont été réalisés sur ces lieux.
La relation entre le tourisme et l’agriculture diffère selon la nature de cette dernière. On assiste à
un risque de recul de l’agriculture vivrière assez répandue sur la côte, notamment à Saïdia et
Arekmane, sous l’effet du dynamisme touristique. D’autre part, le tourisme se révèle comme un
facteur de valorisation des terres agricoles dont la productivité n’est guère garantie. Les projets
agrotouristiques constituent les prémices d’une complémentarité tourisme-agriculture à l’Est du
littoral. Leur emplacement reflète une réelle synergie existant entre l’agriculture irriguée et le tourisme
balnéaire. Les journées du travail agricole perdues en été se compensent grâce au tourisme en été.
Mais le tourisme n’arrive pas à soutenir l’agriculture en difficulté, en drainant une partie de sa
production.
L’artisanat ayant vécu en réel marasme au L.M.O est vivifié récemment. La réanimation de
certains produits artisanaux et l’apparition de plusieurs points de vente ne peuvent être isolées de la
dynamique touristique de ce littoral. L’appui à la commercialisation grâce aux salons de tourisme et
l’arrivée de touristes ont renforcé les apports du tourisme à l’artisanat. Le tourisme voit dans cette
dernière un atout lui permettant de doter son offre touristique d’un avantage comparatif vis-à-vis des
destinations concurrentes. Pourtant, le défaut de circuits touristiques propre à l’artisanat limite les
synergies entre ces deux secteurs.
Il parait en définitive que l’effet d’entraînement du tourisme, sur le plan sectoriel, est en dessous
des attentes, puisqu’il a été conçu en tant que locomotive de développement de l’Oriental. En
perspective d’un développement régional, il est impératif de maximiser les articulations entre le
tourisme et les autres secteurs économiques. La recherche de complémentarités et de synergies entre
ces secteurs serait fructueuse.
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