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Geomaghreb 15, 2019, pp.

65-75

TOURISME ET ECONOMIE AU LITTORAL MEDITERRANEEN ORIENTAL DU


MAROC : COMPLEMENTARITE OU CONFLIT ?
HADDOUTI Khalid
DYMADER, UMP, BV Mohammed VI, 60000 Oujda, Maroc.
khalid.gitd@gmail.com

Résumé
Le littoral méditerranéen oriental du Maroc a été avant tout un espace d’agriculture, de pêche maritime et
d’artisanat. Le récent regain d’intérêt au tourisme de ce littoral est la source d’une dynamique touristique
remarquable. L’espace s’articulant autour de ce littoral renferme des activités économiques dont la pêche,
l’agriculture et l’artisanat. Nous visons l’analyse des articulations du tourisme avec les secteurs en question. Il
s’agit d’établir une appréciation des effets réciproques entre tourisme e t ces secteurs. S’agit-il de
complémentarité ou de conflit ?
Les contrastes sont notables concernant ces articulations. Le rapport entre la pêche et le tourisme est
paradoxal. Ce dernier a évacué l’aquaculture et a coexisté avec la pêche. Les articulation s tourisme / agriculture
diffèrent selon la nature de celle-ci. Les projets agrotouristiques constituent les prémices de complémentarité
tourisme-agriculture et le travail agricole perdu en été se compense grâce au tourisme estival. Le tourisme
n’arrive pas à soutenir une agriculture en difficulté. L’artisanat au L.M.O est vivifié par la dynamique
touristique. Mais, le défaut de circuit touristique propre à l’artisanat limite l’apport escompté.
Mots clés: Tourisme, secteurs économiques, littoral méditerranéen oriental, Maroc

Abstract
TOURIS M AND ECONOMY ON THE EASTERN MEDITERRANEAN COAST (E.M.C) OF
MOROCCO: COMPLEMENTARITY OR CONFLICT?
The recent renewed interest in tourism of E.M.C is the source of a tourist dynamic. The area of this
coastline contains economic activities including fishing, agriculture and handicrafts. In this study we aim to
analyze the links between tourism and the sectors in question. Is it complementarity or evacuation?
The contrasts are notable regarding these joints. The relationship between fishing and tourism is
paradoxical. The latter evacuated aquaculture and coexisted with fishing. The tourism / agriculture links differ
according to the nature of the latter. The ag ritourism projects are the beginning of tourism-agriculture
complementarity and agricultural work lost in summer is offset by summer tourism. Tourism cannot support
agriculture in difficulty. Handicrafts at E.M.C are enlivened by the tourist dynamic. Howev er, the lack of tourist
circuit specific to the craft industry limits the expected contribution.
Key words : Tourism, economic sectors, the eastern coast of Morocco.

‫ملخص‬

‫ تكامل أم نزاع؟‬،‫السياحة و االقتصاد بالساحل المتوسطي الشرقي للمغرب‬


‫شًم يجال ْذا انساحم‬ٚ .‫ت يؼخبزة‬ٛ‫اح‬ٛ‫ت س‬ٛ‫ُاي‬ٚ‫ نهًغزب إنٗ د‬ٙ‫ انساحم انًخٕسط‬ٙ‫احت ف‬ٛ‫نقذ أدث إػادة االْخًاو بانس‬
‫احت يغ‬ٛ‫م حًفظالث انس‬ٛ‫ َٓذف إنٗ ححه‬.‫ت‬ٚ‫ذ‬ٛ‫ذ انبحز٘ ٔ انظُاػت انخقه‬ٛ‫ يُٓا انفالحت ٔ انظ‬،ٖ‫ت أخز‬ٚ‫ػهٗ قطاػاث اقخظاد‬
‫خؼهق األيز بخكايم أو َشاع ؟‬ٚ ‫ فٓم‬.‫ْذِ انقطاػاث‬
.‫احت يخُاقضت‬ٛ‫ذ ٔانس‬ٛ‫ٍ انظ‬ٛ‫ إٌ انؼالقت ب‬.‫ٍ حهك انقطاػاث‬ٛ‫خض انؼالقت ب‬ٚ ‫ًا‬ٛ‫ُاث بارسة ف‬ٚ‫حظٓز ْذِ انذراست حبا‬
‫ؼت‬ٛ‫احت ٔ انفالحت ٔفقًا نطب‬ٛ‫ٍ انس‬ٛ‫ حخخهف انزٔابظ ب‬.٘‫ذ انبحز‬ٛ‫شج يغ انظ‬ٚ‫ ٔحؼا‬ٙ‫زة االسخشراع انًائ‬ٛ‫فقذ أخهج ْذِ األخ‬
‫ كًا أٌ فزص انشغم‬،ٙ‫انشراػ‬- ٙ‫اح‬ٛ‫ت نهخكايم انس‬ٚ‫ت بذا‬ٛ‫احت انفالح‬ٛ‫غ انس‬ٚ‫ ٔ حؼذ يشار‬.‫ انًشأل بانًُطقت‬ٙ‫انُشاط انفالح‬
‫ نى حسخطغ‬.‫كهت‬ٛٓ‫ز ي‬ٛ‫ت ٔ غ‬ًٛ‫ إطار أَشطت يٕس‬ٙ‫ ٔ نٕ ف‬،‫ت‬ٛ‫ف‬ٛ‫احت انظ‬ٛ‫حّ انس‬ٛ‫ؼٕع بًا حخ‬ٚ ‫ف‬ٛ‫ انظ‬ٙ‫فقذ ف‬ٚ ٘‫ انذ‬ٙ‫انشراػ‬
‫ت‬ٛ‫ُاي‬ٚ‫ انساحم انًذرٔص بفضم انذ‬ٙ‫ت ف‬ٚ‫ذ‬ٛ‫اء انظُاػت انخقه‬ٛ‫ ٔ قذ حى إح‬.‫ت طؼبت‬ٛ‫ ٔضؼ‬ٙ‫ حؼخبز ف‬ٙ‫احت دػى انشراػت انخ‬ٛ‫انس‬
.‫حذ يٍ اإلضافت انًزجٕة‬ٚ ‫ خاص بخهك انظُاػت‬ٙ‫اح‬ٛ‫اب يذار س‬ٛ‫ نكٍ غ‬.‫ ػزفٓا يؤخزا‬ٙ‫ت انخ‬ٛ‫اح‬ٛ‫انس‬
.‫ نهًغزب‬ٙ‫ انشزق‬ٙ‫ت؛ انساحم انًخٕسط‬ٚ‫احت؛ قطاػاث اقخظاد‬ٛ‫ س‬:‫ح‬ٛ‫انكهًاث انًفاح‬

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Introduction
Le tourisme est dans certaines zones une priorité de développement, dans d’autres, il est
considéré comme activité complémentaire ou alternative pour des secteurs en déclin (Violier, 2008).
La recherche académique sur le tourisme au Maroc est relativement récente (Berriane, 1998). À partir
des années quatre - vingt – dix, on s’oriente vers d’autres thématiques sur le tourisme, en dépassant
l’évaluation classique de la politique touristique nationale, telle que l’articulation entre tourisme
national et international. Les liens du tourisme avec l’urbanisme et l’écosystème, ont fait l’objet
d’études au Maroc (Berriane, 1992; Jiménez et Guerrero, 2010). Mais, les relations intersectorielles
impliquant le tourisme sont rarement évoquées. À l’échelle internationale, l’étude de ces articulations
s’est intéressée plus à l’agriculture (Meyer, 2003) et l’industrie (Fagnoni, 2004).
Le littoral méditerranéen oriental (L.M.O) du Maroc (Fig. 1), a été avant tout un espace
d’agriculture, de pêche maritime et d’artisanat. Le regain d’intérêt au tourisme y constitue une
nouvelle activité économique pouvant réanimer d’autres activités en marasme. L’impact négatif du
tourisme sur l’environnement de la côte Saïdia-Ras El Ma a été étudié (Bouabdallah et Larue, 2009).
Pourtant, l’effet du tourisme ne peut pas être que négatif.

Figure1. Localisation de littoral méditerranéen oriental du Maroc (Source: Haddouti, 2018)

Dans cet article, nous nous proposons d’établir une appréciation des effets réciproques entre
tourisme et autres secteurs au L.M.O. En effet, notre hypothèse est que l’introduction du tourisme,
consommateur d’espaces (Flament, 1975), est de nature à entraîner des interactions avec d’autres
secteurs économiques au littoral. Dans quelle mesure le développement du tourisme a bouleversé ces
secteurs? S’agit-il de complémentarité ou plutôt d’évacuation ?
Après une brève présentation de la méthodologie, l’accent sera mis sur les synergies entre
tourisme et les autres secteurs économiques de la région à travers des données sélectionnées. Les
résultats obtenus permettent de mieux comprendre les dynamiques en cours et proposer des éléments
utiles pour orienter en perspective, l’action et les projets de développement local.

1. Méthodologie
L’analyse des liens intersectoriels au L.M.O s’inscrit dans le cadre d’une thèse de doctorat
(2018) s’articulant autour des mutations spatiales issues du tourisme. Notre approche se réfère à la
méthode hypothético-déductive consistant à étudier les changements inhérents au tourisme à la

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lumière d’hypothèses. Il s’agit, entre autres, d’analyser les articulations sectorielles, objet de cet
article. L’approche spatio-temporelle nous permet d’appréhender l’évolution du changement spatial
dans le temps, en analysant le dynamisme touristique compte tenu de celui d’autres secteurs marquant
la fonction des communes littorales.
Les données spatio-temporelles sont utilisées pour rendre compte du dynamisme touristique et
ses incidences sur le littoral. Recueillies auprès des administrations, elles restent incomplètes d'autant
plus que la nature trop agrégée de la plupart des statistiques officielles s'adaptent mal à notre échelle
d'analyse. En outre, le recours aux observations et aux enquêtes sur le terrain devient parfois crucial vu
les difficultés d’accès à l’information des établissements publics et privés. L’évaluation des impacts
socio-économiques a nécessité l’exploitation d’une enquête à questionnaires qui porte sur un
échantillon de 90 commerçants et prestataires de services exerçant au L.M.O. Il est choisi
aléatoirement et réparti selon le poids démographique et touristique de ses lieux. La nécessité de cette
enquête découle du fait que la majorité des commerçants appartient au secteur informel dont les
données officielles sont indisponibles. Le questionnaire est distribué en main propre. On a opté aux
entretiens directs avec des acteurs économiques et institutionnels : responsables de délégations
régionales et de chambres professionnelles (du tourisme, de la pêche maritime, d’artisanat et de
l’agriculture).

2. La pêche et le tourisme : sacrifice de l’aquaculture et ré organisation de la pêche


Des rapports étroits entre le tourisme et la pêche peuvent être établis. Assurément, le tourisme
apporte des avantages tangibles à la population locale et au secteur de la pêche (Pariat, 2013), si bien
qu’une nouvelle activité émerge, le pescatourisme conjuguant les deux secteurs. Ils seraient plus
évidents au L.M.O qui renferme à la fois ces deux secteurs économiques.

2.1. Une pêche maritime porteuse de valeurs ne profite pas assez au Tourisme
Au L.M.O, la pêche maritime est importante sur le plan économique et social. L’effectif de
marins pêcheurs y est en hausse continue (Tab. 1) et la flotte de pêche a atteint 1010 unités en 2014. Il
en résulte une pêche maritime porteuse de valeurs au L.M.O : une production importante: 13,2
millions de tonnes et 215,9 millions de Dh en 2015 (délégation de la pêche).

Nombre de marins pêcheurs actifs


Port
En 2011 En 2014
Béni Ansar 2465 4079
Ras Kebdana et Sidi Hssaine 441 1298
Total 2906 5377
Tableau 1. Effectif des marins pêcheurs selon le port au L.M.O en 2011 et 2014 (source :
Délégation Régionale de la Pêche Maritime à Nador, 2011 et 2015)

Mais, ces chiffres doivent être rapprochés à la consommation locale. Une part importante de la
production est exportée aux marchés étrangers (tab. 2). Elles varient entre 61,25% à Bni Ansar,
s’emparant de la quasi-totalité de la production du L.M.O, et 40% à Sidi Hssaine. Le volume des
exportations en 2015 est de 8,08 millions de tonnes (61,2% du total). Le taux d’exportation est élevé
pour les espèces onéreuses (le caramote est à 146,2 Dh/kg), 95% des céphalopodes à Ras Kebdana.
Cela nous renseigne sur la difficulté à commercialiser la production sur le marché national qui persiste
malgré la mise en tourisme du littoral. Ceci dit que le tourisme n’a pas réussi à offrir une demande
comparable à celle du marché étranger.

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Bni Ansar Ras Kebdana Sidi Hssaine Moyenne (L.M.O)


Marché Marché Marché Marché
Espèces Export Export Export Export
local local local local
Poisson blanc 30 70 80 20 80 20 63,3 36,7
Crustacés 25 75 25 75
Céphalopodes 20 80 5 95 5 95 10 90
Tableau 2. Destination de la production maritime du L.M.O (en%) en 2015 (source : Délégation
Régionale de la Pêche Maritime à Nador, 2015).

Dès lors, le principal débouché de cette production reste les achats des ménages dans les
marchés de la région et la restauration hors domicile. Cette dernière est implantée spécialement dans
les villes de Nador, Ras El Ma et Saïdia, où l’activité des restaurants spécialisés dans le poisson
s’améliore nettement en été. Seules nos innombrables visites de ces villes rend compte de ce fait, à
défaut d’informations fiables concernant les chiffres d’affaires ou les quantités de poissons servis par
ces restaurants. Les visiteurs nationaux constituent l’essentiel de la clientèle dans le cadre d’un
tourisme de week-end remarquable.
Effectivement, le tableau 3 illustre bien l’importance des flux des visiteurs de la partie Est du
L.M.O, qui abritent ses principaux sites touristiques. Ainsi au cours de l’été 2017, la haute saison du
tourisme, le tronçon routier reliant le Grand Nador à l’ouest et Saïdia à l’est, en passant par Arekmane
et Ras El Ma atteint son débit maximum le dimanche en enregistrant, en juillet et aout avec
respectivement une moyenne de 13069 et 14000 véhicules par jour (Véh/j). Ces chiffres dépassent
largement le trafic moyen journalier pour les deux mois qui sont respectivement 10030 et 11970
Véhicules/jour. Les flux touristiques, souvent d’excursion, sont issus des principales villes de la région
(Nador et Oujda). D’autres destinations touristiques nationales développent ce tourisme, au sens large
du motif de visite y compris le loisir, telles qu’Agadir où cette mobilité en week-end est notable
(Hnaka, 1998).

Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche


Juillet 9126 9091 12526 10752 11849 12650 14000
Aout 11407 10856 10735 8911 8312 10349 13069
Tableau 3. Variation hebdomadaire du trafic automobile sur le tronçon Nador-Ras El Ma de
la route nationale n° 16 en 2017 en véhicules par jour (Source : Direction des Routes, 2017)

2.2. Pêche continentale et côtière: un facteur de tourisme de niche en nécessité de sollicitude


Le L.M.O renferme des lieux favorables à l’exercice de la pêche continentale et côtière tels que
la Marchica, les caps du littoral, l’oued Moulouya et les barrages. Ils n’ont cependant rien d’une offre
touristique pêche puisqu’ils ont un manque en équipement requis (hébergement, équipement sanitaire
et routes). Ils ne bénéficient d’aucune publicité auprès des opérateurs et des touristes. Le défaut de
panneaux publicitaires et de la signalisation est une autre limite de ce tourisme niche au L.M.O. Ainsi
la pêche demeure une pratique locale et régionale, exercée par des personnes averties, hormis les
touristes issus de Melilla, qui la pratiquent à Boukana et au cap des Trois Fourches. En outre, la
réglementation en vigueur (Dahir de 1922 et de l’arrêté du 18 avril 1957) n’encourage pas cette
pratique. Le tarif des licences est élevé pour l’étranger non-résident : 200 Dh par jour contre 80 Dh
pour le national et étranger résident.
Par ailleurs, les interactions entre tourisme et équipements de la pêche maritime au L.M.O sont
caractérisées par la coexistence, puisque ces derniers se concilient avec ceux du tourisme. En effet, la
majorité des ports et débarcadères sont conservés suite à la dynamique touristique du littoral, y
compris ceux au voisinage des principaux projets touristiques récents. Toutefois des modifications
sont apportées à certaines installations : le cas des ports de Saïdia et Ras El Ma. Le premier a été

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réaménagé dans le cadre de la Nouvelle Station Touristique de Saïdia (N.S.T.S) en faisant sa marina,
tout en gardant des emplacements pour la pêche. Alors qu’on a consacré une place à la plaisance dans
le deuxième port, tout en lui réservant la pêche comme fonction principale. Par contre le petit port de
Sidi Ali, sur le rivage de Nador, est converti entièrement en petit port de plaisance dans le cadre du
projet d’aménagement de la Marchica.
Ces transformations n’ont affecté que l’Est du littoral, qui a bénéficié d’importants
investissements touristiques. Le port de Sidi Hssaine est épargné de ces modifications pour conserver
sa fonction initiale, de même pour les nombreux débarcadères du littoral. L’exception est faite pour
ceux de la Marchica, relativement affectés par le tourisme. Il s’agit d’une tentative d’organisation,
selon l’Agence de Marchica ayant programmé à cet effet un village de pêcheurs à vocation touristique.
Cette "réorganisation" ne semble pas plaire aux pêcheurs de la lagune, qui y voient une tentative
d’évacuation, car les embarcadères visés sont de proximité contrairement à ceux proposés. Vu l’issue
du conflit d’aménagement, soldé sur un apaisement imposé en faveur de l’Agence, et compte tenu du
programme d’aménagement prévu pour Marchica, on pense que l’évacuation est éventuelle (Haddouti,
2016).
Sur le plan socioéconomique, l’impact du tourisme sur la pêche artisanale est tangible, car il
contribue à la création d’emploi en faveur des pêcheurs. En effet, 17,6% de pêcheurs artisanaux
(figure 3 ci-dessous), sont obligés de chercher un emploi complémentaire suite à la baisse des réserves
halieutiques en Méditerranée, exerce une activité génératrice de revenu en rapport au tourisme, à
l’occasion de la haute saison dans les principaux lieux du L.M.O.

2.3. L’aquaculture sacrifiée : développement du tourisme aux dépens de l’aquaculture


Le rapport entre le tourisme et l’aquaculture est contradictoire au L.M.O qui a fait l’objet d’une
aquaculture moderne à Nador et Saïdia. La création de MAROST (société marocaine de
l’ostréiculture), spécialisée dans l’élevage de poissons et de crustacés à Marchica remonte à 1986.
Mais, la quasi-totalité de sa production était destinée à l’exportation. La SAM (Société Aquacole de
Moulouya) est créée en 1996 à l’embouchure de Moulouya près de Saïdia. Elle consiste en la
construction de bassins d’élevage et d’une station de pompage d’eau de mer.
Le début du XXIème siècle a connu la fin de l’aquaculture au L.M.O. En effet, les deux sociétés
ont déposé leurs bilans en 2000 (MAROST) et 2005 (SAM). Les méfaits environnementaux et le
changement radical dans la vision de développement perçue par l’État pour l’espace support des
fermes expliquent cette issue : L’aquaculture contribue à la dégradation de Marchica à cause de
l’enrichissement de ses eaux en matières organiques et de la modification de son fond, car les
sédiments naturels y sont remplacés par des matériaux d’élevage (Dakki, 2003). C’est le cas aussi de
l’embouchure de Moulouya, inscrite sur la liste Ramsar en 2005, où des études écologiques ont signalé
le risque de dégradation dû à l’activité humaine : le projet MedWet coast (2004) et la mission Ramsar
(2010). Nous estimons que la fermeture de la SAM s’inscrit dans le contexte du développement
touristique du littoral, d’autant plus que l’inscription de l’embouchure sur la liste RAMSAR se date de
la même année (2005). Donc, c’est la conversion au tourisme, et non pas le souci écologique, qui a
contribué à l’éradication de l’aquaculture. C’est ainsi que le tourisme a procédé à l’évacuation de
l’aquaculture de sites à fort potentiel touristique, pour abriter des projets touristiques. L’emplacement
de Marost constitue la plus prioritaire cité touristique du projet Marchica.

3. L’agriculture et le tourisme au L.M.O : quelles interactions ?


La nature des interactions entre tourisme et agriculture, qui retiennent l’intérêt des chercheurs,
ne fait pas unanimité auprès des chercheurs. Ces secteurs se concentrant dans les plaines côtières
accessibles, tendent à se concurrencer ou à se compléter (Tafani, 2012). La qualité de l'environnement
rural est le produit de l'activité agricole (Le Goffe et Delache, 1997). On se propose d’établir les

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rapports entre ces deux secteurs économiques présents au L.M.O.

3.1. Agriculture vivrière : risque de recul amplifié par le tourisme d’une activité ancrée
Certains lieux agricoles du L.M.O paraissent fragiles à l’égard de l’expansion du tourisme
soutenu par l’État. L’activité agricole de ces lieux est vivrière ou une petite hydraulique destinée au
marché régional. La concurrence que constitue le tourisme, sur les terres cultivables et les ressources
en eau rares, entrainerait un réel recul de cette agriculture.
C’est à Saïdia, où le tourisme est plus développé (demande et offre), que ce recul est plus
remarquable. En effet, elle s’est emparée de 42% des arrivées touristiques des établissements classés
de tout l’Oriental (2012), grâce à sa capacité d’hébergement : 72% en 2014 (14010 lits), toutes
catégories d’hébergement confondues. Trois décennies après l’inauguration de Saïdia en tant que
centre d’estivage, sa superficie bâtie n’a pas dépassé 14,71 ha. La croissance urbaine était très
importante durant les années 1990 et 2000, car elle a évolué de 7%. Ainsi, la superficie bâtie s’est
accrue de 12,5% dépassant ainsi 186 ha en 2014 (Fig. 2).

Figure 2. L’occupation du sol à Saïdia en 2015. (Source : Haddouti, 2018 )

L’émergence spatiale du tourisme et l’expansion immobilière résultant a quasiment éradiqué


l’agriculture vivrière de Saïdia durant la dernière décennie, qui a suit la N.S.T.S. Les exploitations
d’aridoculture persistantes se cantonnent au sud-est de la ville. Leur superficie (carte géo-référencée)
ne dépasse pas 315 ha (moins de 10 % de la superficie de Saïdia).

Année 1 1 20 T.C.M.A T.C.M.A


Superficie bâtie 958 1 988 5 14 18 (58-88)
7% (88-2014)
12,58%
Tableau 3. Évolution de la
(ha) superficie
4,71 7,07 bâtie à6,68
Saïdia (1958-2014. (Source : Haddouti, 2018)

L’expansion urbaine de Saïdia se doit à la croissance accélérée des installations touristiques, qui
occupent 58,5 ha en 2014, un tiers de sa superficie bâtie. Les campings Amazone et Chams accaparent
des terrains nus supplémentaires : 11 ha dont 0,69 ha construits. En plus, les terres fertiles sur la côte
d’Arekmane sont occupées par des résidences secondaires. Le recul de l’agriculture face au tourisme
sur la côte est constaté aussi au niveau international (Perrin, 2009). Au L.M.O, ce recul est fonction de
lieux et de communes ; la proximité du littoral, des sites touristiques et des principaux axes routiers
ainsi que les conditions socio-économiques défavorables du propriétaire sont des facteurs
déterminants. Des chefs de ménages enquêtés ont exprimé la volonté de vendre des terrains à l’instar
de leurs voisins. C’est le cas de M. Kadim (54 ans) : le défaut d’équipement sociaux et la sècheresse
sont remis en cause par les témoignages. Les abords de la route N16 sont plus concernés par ce fait.

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Résidences secondaires et établissements touristiques y sont construits, dont on cite les motels (Station
Marchica à Arekmane, Delta Kert à Amejjaou, la Rocade à Tazaghine).
Nonobstant, la majorité des terres agricoles demeurent épargnées de l’influence touristique au
L.M.O. Ceci est valable pour les terres des communes ne connaissant pas d’aménagements
touristiques considérables : la partie se trouvant à l’ouest de Nador (Fig. 1). Autrement dit, la
concurrence entre tourisme et agriculture n’a pas encore été trop vive, du fait que les équipements
touristiques se sont surtout localisés sur les dunes littorales, rarement utilisées par l'agriculture. Elles
se vendent à prix d'or pour valoriser des lieux sans intérêt agricole.
Il serait insensé de qualifier absolument ce phénomène de négatif, car le tourisme s’avère
comme facteur valorisant de terres agricoles à faible valeur et à productivité non garantie. Dès lors,
l’impact socio-économique devrait être positif sur la population, puisque la valeur foncière des terres
devient plus importante. Ainsi, le prix du mètre carré est revu à la hausse, spécialement sur la frange
littorale des communes (Ras El Ma et Arekmane), où on note une hausse de la demande, émanant des
grandes villes de la région, sur les terrains pour y construire des résidences secondaires. Ces faits sont
observables surtout à Ras El Ma et Arekmane aux alentours de la route N16. En plus, certains gîtes
ruraux sont créés sur des terres d’aridoculture, en réalisant une bonne performance touristique, à
l’exemple du gîte d’étapes "Raid de l’Oriental" près de Tafoughalt. Ces faits expliquent l’absence de
conflits entre les deux secteurs au L.M.O, mis à part le conflit d’aménagement de Marchica. Lequel
renvoie plutôt à un défaut de démocratisation concernant la politique d’aménagement de l’État,
préconisée lors de sa mise en œuvre du projet Marchica en 2010 (Haddouti, 2016).
On remarque une faible offre, sur les lieux fréquentés par les touristes, concernant les produits
de terroir (miel, dérivés d’orge…) ; ce qui limite les effets d’entrainement du tourisme sur
l’agriculture. Ces produits sont de nature à construire la spécificité voire l’identité de ce littoral, au
moment qu’on assiste chez les touristes à un engouement pour le terroir, perçu par certains acteurs
comme opportunité de développement (Tafani, 2012).
3.2. Agriculture irriguée et tourisme : prémices de complémentarité assez timides
L’agriculture irriguée semble intacte de la part du tourisme. Le cadre réglementaire et la
situation géographique relativement reculée dans l’arrière-pays du L.M.O expliquent ce fait. Les
plaines de Sebra et Garet sont situées à plus de 35km de la côte abritant l’essentiel du tourisme
balnéaire. Les prémices de complémentarité tourisme-agriculture se voit sur certains lieux du L.M.O,
dans le cadre d’activité agritouristique naissante. C’est la plaine de Triffa, limitrophe de la nouvelle
station touristique de Saïdia, qui manifeste ces prémices. On y recense le gite Karima à Madagh et la
ferme Caïd Mansouri à Boughriba. Par ailleurs, le développement du tourisme se révèle bénéfique
aux employés agricoles. La baisse de leur activité en été coïncide avec la réanimation du tourisme
(haute saison touristique au L.M.O). Ainsi, la perte d’emploi agricole se compense par l’emploi
touristique dans le cadre d’activité génératrice de revenu. La présence d’ouvriers agricoles parmi ceux
exerçant ces activités de façon saisonnière illustre ce fait (Fig 3). La recherche de revenu
supplémentaire motive ces saisonniers, car 51,1% des enquêtés affirment avoir un autre travail
(Haddouti, 2018). Il s’agit d’actifs occupés du primaire: 37,2% des enquêtés dont 19,6% d’ouvriers
agricoles, leur travail dans les champs devient rare l’été. Ceci favorise des flux de migration
pendulaire entre l’arrière-pays agricole et la côte touristique.

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4% 2% 21% Chômeur
4%
6% Ouvrier agricole

12% Pêcheur
Fonctionnaire
19% Etudiant
14%
Commerçant
Cuisinier/garçon-café
Retraité
18% Métier du bâtiment
Figure 3. Activités principales des exploitants saisonniers du L.M.O (Source : Enquête de l’auteur
portant sur le commerce et les services au L.M.O, 2014)
Cependant, ces complémentarités demeurent insatisfaisantes, elles ne concernent qu’une
minorité du corps agricole. Outre son caractère saisonnier, le tourisme n’arrive pas à soutenir une
agriculture en difficulté. Elle connait un problème de débouchées commerciales (marchés étrangers),
se manifestant par la chute des prix au-dessous du prix de revient. Par conséquent plusieurs
agriculteurs se trouvèrent dans l’obligation d’éradiquer des arbres fruitiers et « des membres de
coopératives et d’associations de petits agriculteurs de la clémentine ont organisé un sit-in devant la
province de la ville »1 . Or, le tourisme promu au L.M.O n’arrive pas à drainer une part importante des
productions, malgré qu’il soit censé y créer une demande pareille à celle visée par l’exportation, vu le
pouvoir d’achat élevé des touristes.

4. L’artisanat et le tourisme dans le L.M.O


Les produits artisanaux font partie du patrimoine culturel d’une société, ils se rapportent à ses
modes de vie authentiques. C’est cette authenticité, tant recherchée par les touristes, qui sollicite
l’examen d’éventuels rapports entre tourisme et artisanat dans l’espace en étude.

4.1. L’artisanat, un élément du produit touristique sous-estimé


Rares sont les études ayant analysé les interactions entre ces deux secteurs au Maroc. Souvent
ces interactions ne sont que frôler à l’occasion de l’étude du patrimoine culturel (Berriane, 1999). L.
Brik (2011) les a traitées, dans le cadre d’études de cas, en se contentant des effets du tourisme sur
l’artisanat à Marrakech. On focalisera sur la composante de l’artisanat à fort contenu culturel (F.C.C),
davantage liée au tourisme, en ayant une approche plus qualitative.
Au moment de la décision du développement touristique de l’Oriental, l’artisanat se trouva en
situation de précarité, suite à un processus de déclin continu. Cette situation est plus aigüe au L.M.O.
La régression de l’activité en termes d’effectifs d’artisans et de productions, ainsi que la dispa rition de
certaines branches et produits artisanaux, en constituent les aspects les plus manifestes. Ceci concerne
surtout l’artisanat à vocation utilitaire qui use de matières premières locales. La fabrication
d’ustensiles et accessoires domestiques (poterie, vannerie…) constitue l’essentiel de cette quasi-
distinction. L’évolution du mode de vie d’une population tendant à devenir majoritairement urbaine et
l’invasion de produits de substitution en métal et en plastique expliquent cette mutation. Au cours des
dernières années, l’État a déployé des efforts pour promouvoir le tourisme dans la région, mettant en
avant un potentiel naturel et culturel. De ce dernier volet, nous estimons que l’artisanat a été négligé
auparavant.

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M. CHAOUI, Les petits agriculteurs de Berkane en colère, [] en ligne, URL : https://www.leconomiste.com
/1007214-les-petits-agriculteurs-de-berkane-en-colere (consulté le 12/4/2018).

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4.2. Relance d’un secteur en réel marasme dans l’espace en étude


Cela n’empêche pas de relever des apports du tourisme à la renaissance de l’artisanat au L.M.O.
En effet, on assiste récemment à une relance de certaines activités de l’artisanat. Un regain d’intérêt
est alloué à la tapisserie, la poterie, la vannerie et la maroquinerie. La création et l’équipement d’une
unité de production de tapis Bni Bouyahyi traduit l’intérêt en question. En fait, c’est un circuit
d’activités artisanales qui s’est repris, partant de la préparation de la laine et de sa coloration jusqu’au
produit final tissé. La poterie et la vannerie, à base de matière première locale (l’argile, le palmier nain
…), ainsi que la maroquinerie sont d’autres artisanats à fort contenu culturel se trouvant vivifiées. La
réapparition des articles de ces deux activités se voit surtout avec des points de vente, en croissance
soutenue, répartis dans les centres urbains, les sites touristiques et les principaux axes routiers (RN 2 et
RN 16). Par ailleurs, la contribution du tourisme au développement de l’artisanat du L.M.O se révèle
aussi par l’aide à la commercialisation. Il s’agit de faciliter l’accès à une clientèle adéquate: des
visiteurs en bon nombre, à des pouvoirs d’achats élevés et ayant une forte demande sur les produits
artisanaux à F.C.C. De cette façon, les pôles touristiques de ce littoral accueillent des expositions
d’artisanat : la marina de Saïdia a accueilli le 1er village d’artisanat de l’Oriental du 7 au 15 septembre
2012. Elle réserve chaque année, lors de sa saison estivale, une superficie d’exposition au profit des
artisans de la région. De même pour Berkane et Nador. En outre, des villages d’artisans sont mis en
œuvre dans ces dernières villes pour renforcer les infrastructures escomptées permettant la formation,
l’encadrement, le stockage et l’exposition.
L’apport en question est reconnaissable, même si une part de l’effort consenti s’inscrit dans le
cadre de la stratégie nationale de promotion de l’artisanat (vision 2010-2015 et sa déclinaison
régionale). Il est évident que la convergence tourisme-artisanat est récente au L.M.O, contrairement
aux destinations touristiques classiques du Maroc, lors du rattachement de l’artisanat au ministère de
tourisme (2004). On comprend bien l’absence d’une pareille synergie entre les deux secteurs au
littoral, lorsqu’on se réfère au diagnostic de la situation du tourisme à l’époque. Il résulte de ce regain
d’intérêt, une évolution d’activité qui s’est traduite par la hausse des chiffres d’affaires des produits
artisanaux, notamment celui des branches à F.C.C : à Nador ces chiffres ont enregistré 220 millions de
Dh en 2013 contre environ 218 millions en 2012. Selon la Chambre de l’Artisanat à Nador toujours,
les exportations de ces produits ont réalisé 11,1 millions de Dh au 1er trimestre de l’année 2016.
Les principaux produits exportés relève de la maroquinerie, de la couture traditionnelle et de la
bijouterie. En outre, les campagnes promotionnelles touristiques du L.M.O, ont des impacts positifs
sur l’artisanat. La participation aux salons et foires internationaux et nationaux, se chargent de
commercialiser, outre les atouts touristiques proprement dits, le potentiel culturel et le savoir-faire
authentiques de la région, spécialement ceux se rapportant à son artisanat.
En dépit de l’évolution de l’artisanat au L.M.O, le défaut de circuits touristiques dédiés à
l’artisanat, à l’instar de ceux des destinations touristiques de référence, limite l’effet souhaité du
tourisme sur l’artisanat. Cela ne permet pas aux touristes l’accès aux ateliers de travail satisfaisant le
désir de découvrir le processus de production. C’est le cas aussi des récents hôtels, qui ne puisent pas
suffisamment dans le patrimoine architectural régional. Pour sa part, l’artisanat est de nature à
revitaliser le tourisme. L’effet avéré, en termes de l’accroissement de l’attractivité de cette destination,
découle de sa capacité à contribuer à la singularisation de l’offre touristique de la destination à l’égard
des destinations concurrentes. En plus, l’artisanat participe à l’accroissement du revenu des
investissements établis. Tel est le cas de la nouvelle station touristique de Saïdia insérant un espace de
vente innovant au sein de sa marina.

Conclusion
Les contrastes sont notables quant aux articulations entre le tourisme et les principaux secteurs
économiques au L.M.O. Il s’est avéré que le rapport entre la pêche et le tourisme est paradoxal. Ce

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dernier a complètement évacué l’aquaculture d’une part, et a coexisté avec la pêche maritime d’autre
part, quoique le tourisme ne profite pas à cette pêche. Ce paradoxe trouve son explication dans la
concurrence pour le foncier que manifeste l’aquaculture qui est implantée curieusement sur des lieux
d’un intérêt écologique. En effet, les projets touristiques structurants, à l’origine de la dynamique
touristique au L.M.O, ont été réalisés sur ces lieux.
La relation entre le tourisme et l’agriculture diffère selon la nature de cette dernière. On assiste à
un risque de recul de l’agriculture vivrière assez répandue sur la côte, notamment à Saïdia et
Arekmane, sous l’effet du dynamisme touristique. D’autre part, le tourisme se révèle comme un
facteur de valorisation des terres agricoles dont la productivité n’est guère garantie. Les projets
agrotouristiques constituent les prémices d’une complémentarité tourisme-agriculture à l’Est du
littoral. Leur emplacement reflète une réelle synergie existant entre l’agriculture irriguée et le tourisme
balnéaire. Les journées du travail agricole perdues en été se compensent grâce au tourisme en été.
Mais le tourisme n’arrive pas à soutenir l’agriculture en difficulté, en drainant une partie de sa
production.
L’artisanat ayant vécu en réel marasme au L.M.O est vivifié récemment. La réanimation de
certains produits artisanaux et l’apparition de plusieurs points de vente ne peuvent être isolées de la
dynamique touristique de ce littoral. L’appui à la commercialisation grâce aux salons de tourisme et
l’arrivée de touristes ont renforcé les apports du tourisme à l’artisanat. Le tourisme voit dans cette
dernière un atout lui permettant de doter son offre touristique d’un avantage comparatif vis-à-vis des
destinations concurrentes. Pourtant, le défaut de circuits touristiques propre à l’artisanat limite les
synergies entre ces deux secteurs.
Il parait en définitive que l’effet d’entraînement du tourisme, sur le plan sectoriel, est en dessous
des attentes, puisqu’il a été conçu en tant que locomotive de développement de l’Oriental. En
perspective d’un développement régional, il est impératif de maximiser les articulations entre le
tourisme et les autres secteurs économiques. La recherche de complémentarités et de synergies entre
ces secteurs serait fructueuse.

Références
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