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(DESAU)
Sujet
Contribution des activités touristiques au développement territorial :
une étude cas de la province de Chefchaouen
Présenté par : MOHAMED CHAOUKI BAHY Encadré par : Mme. TOURIA IDRISSI BELHOUSSINE
Table des matières
Dédicaces ………………………………………………………………………………...
Remerciements……………………………………………………………………………
Liste des Sigles et des Abréviations ……………………………………………………...
Table des Matières ……………………………………………………………………….
Liste des Tableaux et des Graphiques ……………………………………………………
Introduction……………………………………………………………………………….
Bibliographie……………………………………………………………………………
Annexes………………………………………………………………………………….
Introduction
Les activités touristiques ont connu un développement fulgurant au cours des 60 dernières années.
Les arrivées et les recettes ont augmenté. Des destinations nouvelles ont apparu. Ce secteur en
dépit des soubresauts sporadiques a connu une croissance quasiment ininterrompue1. L’entreprise
touristique est donc devenue l’activité la plus dynamique au monde à travers le temps comme c’est
démontré au tableau ci-dessous.
Statistiques OMT1.
Selon l’OMT le secteur du tourisme affiche chaque année des résultats record : le nombre de
touristes a progressé de 6% au niveau mondial en 2018, atteignant 1,4 milliard de visiteurs. En
effet cette activité économique représente 10% du PIB mondial, 7% du commerce international et
30% des exportations de services. Un emploi sur 11 (1/11) dans le monde provient du tourisme, si
l’on tient compte des emplois directs, indirects et induits : 266 millions de personnes étaient
employées par le secteur en 2016.
1
OMT. Faits Saillants.2015.
Le tourisme contribue grandement à la création d’emplois, en particulier pour les
femmes, les jeunes et les travailleurs migrants, les communautés rurales et les
populations autochtones, et a de nombreux liens avec d’autres secteurs (transport,
bâtiment, télécommunication…).
Les initiatives des différentes agences de développement telles que le PNUD, le FMI, la CNUCED et
la Banque Mondiale, ayant contribué à la mise en place du DSRP (Document Stratégique de
Réduction de la Pauvreté) dans la plupart des pays pauvres, ont porté principalement sur le progrès
touristique comme facteur pouvant entrainer la croissance des pays en développement étant donné
la disponibilité d’une main d’œuvre à bon marché inemployée, de cadres naturels et culturels, de
services à faibles coûts2, etc.
Le tourisme est donc vu comme une activité importante dans la vie même d’une nation ou d’un
territoire puisqu’il a des conséquences directes sur plusieurs secteurs de la société d’ordres
culturels, éducatifs et économiques. De même, il a aussi des impacts au niveau des relations
internationales en raison de sa transversalité, ce qui le rend porteur d’un effet d’entrainement.
Le tourisme n’a pas seulement un impact économique sur le territoire, il joue aussi un rôle à l’échelle
sociale et environnementale. Afin que le secteur touristique soit durable, il faut prendre, en compte
chaque de ces dimensions. La pérennité de l’activité touristique passe par la maitrise de son
développement et des politiques associés. Les acteurs du tourisme doivent se concerter afin de
mettre en œuvre une stratégie de développement touristique harmonieuse et cohérente sur le
territoire.
Selon certains auteurs dont Bernard Pecqueur3, le terme de développement territorial se rapproche
et élargit même le cadre du développement durable. Une articulation du tourisme et de la
durabilité constituera un champ particulier de compréhension de l’apport des activités touristiques
à la mise en place de mécanisme pouvant assurer la participation de la population locale à la
sauvegarde de patrimoine et permettant en grande partie d’éviter des impacts socio-culturels et
écologiques indésirables.
Par ailleurs, il subsiste diverses sortes de tourisme vert ou tourisme durable qui est défini comme
étant un tourisme supportable à long terme sur le plan écologique, viable sur le plan économique,
éthique et social. On peut citer notamment :
2
Fred Célimène et François Vellas.2013. « Le tourisme mondial, les inégalités internationales et le problème de la pauvreté », Études
caribéennes [En ligne], 24-25 | Avril-Août 2013, mis en ligne le 25 septembre 2015, consulté le 22 octobre 2015. URL :
http://etudescaribeennes.revues.org/6568;DOI : 10.4000/etudescaribeennes.6568
3
Pecqueur, Bernard. 1995.Rationalité et territoire. Texte d’une conférence à l’Université de Grenoble.
L’écotourisme qui, selon l’UICN, se définit comme : « voyage responsable sur le
plan environnemental et visite de milieux naturels relativement peu perturbés
dans le but d’apprécier la nature – ainsi que toute manifestation culturelle passée
ou présente observable depuis ces milieux ». Le Costa Rica a fait, dans les années
1980, de l’écotourisme une stratégie de développement. Le pays est devenu un
succès économique, social et environnemental dans le domaine du tourisme : 30%
du territoire est préservé (parcs naturels, réserves), c’est le seul pays au monde
sans armée donnant une vision très positive du pays (Arias a reçu le prix Nobel de
la Paix), il y a une forte implication des populations locales le long des routes
sillonnant les lieux touristiques, ce qui leur permet de bénéficier des retombées
touristiques. Le tourisme est le premier poste économique du pays, 40% des
revenus du tourisme vont à des entreprises locales. On peut également mentionner
l’existence d’un système de labellisation avec le label « Costa Rica, no artificial
ingredients. »
Du fait de la mondialisation, le tourisme peut être vu comme un facteur pouvant permettre à la fois
l’intégration d’espaces et de sociétés à la vie internationale et la diversification économique dans
les pays en développement. En ce sens, le Maroc, de par sa position exceptionnelle (2 façade
maritimes), a intérêt à développer une stratégie touristique fondée sur le développement
territorial.
Cependant, il faut souligner que le tourisme est marqué par une dualité d’effets. D’une part, il est
créateur d’emplois et de richesses et contribue au bien-être et à la cohésion sociale, mais d’autre
part, s’il est mal maîtrisé, il peut menacer les équilibres socio-économiques et environnementaux.
Autrement dit, le tourisme peut engendrer parfois des altérations culturelles ; Atteinte au
patrimoine avec la surfréquentation, déchets sur des sites naturels, bétonnage des littoraux,...etc.
« Le tourisme est une industrie qui consiste à transporter des gens qui seraient mieux chez eux
dans des endroits qui seraient mieux sans eux »4 (Jean Mistler).
4
E-book “Croiser les destins”, Daniel Valot, p 23, Livres sur Google Play: https://books.google.co.ma/books?
id=aUYZDgAAQBAJ&pg=PA23&lpg=PA23&dq=Le+tourisme+est+une+industrie+qui+consiste+
Le tourisme est donc vu comme une activité importante dans la vie même d’une nation ou d’un
territoire puisqu’il a des conséquences directes sur plusieurs secteurs de la société d’ordres
culturels, éducatifs, et économiques. De même, il a aussi des impacts au niveau des relations
internationales en raison de sa transversalité, ce qui le rend porteur d’un effet d’entrainement.
Du fait de la mondialisation, le tourisme peut être vu comme un facteur pouvant permettre à la fois
l’intégration d’espaces et de sociétés à la vie internationale et la diversification économique dans
les pays en développement. En ce sens, le Maroc, de par sa position géographique dans le bassin
méditerranéen dispose d'atouts naturels doublés d'un héritage culturel qui lui permettent de se
positionner par rapport aux pays voisins. Toutefois, ses concurrents directs disposent de potentiels
équivalents si ce n'est plus prestigieux. Du coup, le Maroc a intérêt à développer une stratégie
touristique fondée sur le développement territorial et doit engager une politique offensive pour
contrecarrer la concurrence.
Le Maroc est un territoire vaste, riche d’une diversité paysagère et d’une culture qui attirent
chaque année des millions de touristes. C’est un des rares pays au monde à avoir des côtes sur
deux mers et océan, des massifs montagneux allant jusqu’à 4000 mètres d’altitudes, des territoires
ruraux qui ont gardé leur authenticité et un désert de sable. Longtemps mis de côté par les
autorités marocaines, le tourisme est aujourd’hui au cœur de la politique nationale. C’est grâce à
ses atouts que le Maroc souhaite atteindre 20 millions de touristes et de faire partie des 20
destinations touristiques mondiales en 2020.
Une stratégie touristique est une politique qui se mène sur le long terme et sur l’ensemble du
territoire. Chaque territoire doit prendre conscience de ses atouts et doit lutter contre ses défauts
pour améliorer l’attractivité de son site touristique. La difficulté dans la mise en tourisme d’un
territoire est de choisir les bonnes actions à mener pour à la fois satisfaire le client et le territoire
face à ses besoins. C’est pourquoi le Maroc s’engage dans une politique de développement durable
du tourisme pour pouvoir préserver son patrimoine et sa culture tout en garantissant une offre de
qualité à ses visiteurs.
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La politique touristique développée ces dernières années au niveau national par le Maroc vise le
rééquilibrage d’une fréquentation touristique très concentrée sur les zones touristiques littorales et
urbaines en direction des arrière-pays. Cette nouvelle orientation se développe dans un contexte où il
s’agit pour le pays de faire face à la nouvelle donne du tourisme en Méditerranée (changement des
destinations, nouvelle demande de produits touristiques...) qui se connecte à l’émergence d’une
nouvelle logique de développement rural basée sur la qualité.
Au Maroc, la fièvre du tourisme rural date de la fin des années 1990. Le tourisme est souvent
considéré comme la principale ressource pouvant générer des activités génératrices de revenus (AGR)
dans les campagnes et devant être soutenu pour cette raison. Chronologiquement première
destination du tourisme rural depuis que l’Etat a inscrit ce type de tourisme parmi ses choix
stratégiques, Chefchaouen et son arrière-pays, se sont installés sur le marché « informel » de ce
créneau, bien avant les initiatives de l’Etat dans ce domaine qui datent de la décennie 2000.
Si on ajoute à tous ces éléments le taux de pauvreté assez élevé, mais aussi le dynamisme de la
société civile locale, l’analyse de la province de Chefchaouen permet de saisir l’articulation entre les
initiatives ascendantes des individus et des groupes, d’un côté, et, de l’autre, les actions descendantes
de l’Etat. Plus que l’effet des politiques publiques à travers la stratégie définie en 2002 pour le
tourisme rural, c’est plutôt l’arrivée d’une demande imprévue et la mobilisation au niveau local du
mouvement associatif de proximité qui expliquent le développement du tourisme articulé de plus en
plus à la vie rurale. Le tissu associatif accompagne, voire suscite, les actions qui se mettent en place
pour à la fois répondre à cette demande et attirer des touristes en leur offrant un minimum de
services. L’implication de ces deux niveaux (étatique et local), pose la question de la gouvernance et
des articulations entre les actions descendantes et ascendantes.
La vallée d’Akchour à cet effet constitue un site phare ; un territoire avec une grande vocation de
durabilité qui constitue une véritable porte d'entrée du tourisme rural pour le pays Jbala, situé dans la
commune rurale de Talambot à moins de trente minutes de la ville de Chefchaouen. Ce site populaire auprès
des adeptes de tourisme naturel et écologique au niveau national et international, offre des paysages
exceptionnels, regroupant des cascades, bassins d'eaux naturels et cours d'eau bordés par des forêts variées
dans un paysage de montagne. Le site se caractérise également par la présence d'une arche naturelle dans la
montagne (Pont de Dieu). Il présente également un important intérêt culturel au cœur du pays Jbala.
Face à l'afflux important des visiteurs à Chefchaouen, notamment en période estivale, les pouvoirs
publiques ont réagi à travers plusieurs actions : la réhabilitation de l’ancienne médina, la charte
architecturale de la médina, la création de la maison du PAT, la construction de bâtiment de la diète
méditerranéenne, l’ouverture du musée ethnographique,...et notamment l’élaboration d’un plan de
développement du site d'Akchour (par l’Agence de développement du Nord).
Dans la première partie de ce mémoire contenant deux chapitres avec quatre sections bien
spécifiées, il sera question de la présentation de la méthode de recherche choisie ainsi que de la
théorie utilisée pour mieux expliquer la notion du développement territorial en lien avec les
activités touristiques. Dans un premier temps, l’objectif de notre recherche à savoir montrer
comment par le biais des activités touristiques bien planifiées un territoire peut connaître du
développement, a été établi. Puis, la base théorique devant nous permettre d’aboutir à une
compréhension du thème de développement territorial en lien avec des mécanismes de
planification avec emphase sur le rôle à jouer par la population locale est mise en évidence.
Ensuite, différentes recherches qui ont été réalisées sur ces thématiques sont présentées. Enfin,
pour une première réalisation des recherches surtout propres aux deux premières parties, une
présentation de la méthode de recueil de données a été faite.
La deuxième partie du travail est divisée en deux chapitres. Le premier chapitre, divisé en deux
sections, met en valeur l’industrie touristique à travers le monde en tenant compte de l’évolution
macroéconomique, de l’état d’avancement du tourisme dans les économies émergentes, de la
dépendance de certains pays au secteur, en mettant l’accent principalement sur les contraintes au
développement touristique, des disparités entre les différents territoires, etc. Ensuite, dans le
deuxième chapitre, cette mise en valeur a été reprise de manière à voir en quoi le Maroc peut
bénéficier de ce secteur sans oublier l’aspect compétitif du tourisme marocain. De plus, afin de
mieux comprendre le secteur touristique et les conditions de sa naissance, l’historique de ce
secteur est fait de manière à cerner aussi son développement tout en tenant compte d’une
approche historique. Par la suite, l’industrie touristique actuelle, la planification touristique, les
conditions nécessaires au développement du secteur ont été présentées. Pour terminer, une
réflexion sur le rôle que peut avoir une politique décentralisée en faveur des territoires du pays
recélant en général la majeure partie des attractions touristiques a été considérée.
La partie finale de ce mémoire a été conçue en cinq chapitres consacrés à l’étude de cas du
territoire choisi, à savoir Chefchaouen.