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MODULE ECOTOURISME

NIVEAU : TV2
ENSEIGNANT : Madame RANAIVOARISOA Randa
Année universitaire : 2023
Table des matières
Introduction générale ..........................................................................................................................1

CHAPITRE I : LE TOURISME DE MASSE ......................................................................................1

1.1. Définition du tourisme ..............................................................................................................1

1.2. Les chiffres clés du tourisme ....................................................................................................1

1.2.1. Les 10 pays les plus visités en 2019 ...................................................................................1

1.2.2. Statistiques du tourisme en 2020 ........................................................................................3

1.2.3. Les causes du crash touristique en 2020 .............................................................................5

1.2.4. Les impacts du tourisme (économique et social).................................................................6

1.2.5. Inconvénients du tourisme de masse et avantages du tourisme équitable.............................7

1.2.6. Les composantes du produit touristique..............................................................................9

CHAPITRE 2 : GENERALITES DE L’ECOTOURISME ................................................................. 10

2.1. Définition de l’écotourisme................................................................................................ 10

2.2. Origines de l’écotourisme .................................................................................................. 10

2.3. La différence entre le tourisme traditionnel, durable et l’écotourisme ................................. 11

2.4. Caractéristiques de l’écotourisme....................................................................................... 14

2.5. La différence entre l’écotourisme et les autres formes de tourisme ..................................... 15

CHAPITRE III : L’ECOTOURISME ................................................................................................ 18

3.1. L’ECOTOURISME DANS LES AIRES PROTEGEES ..................................................... 18

3.1.1 L'écotourisme au service du développement ............................................................... 18

3.1.2 Les relations entre les aires protégées et l’écotourisme ............................................... 19

3.1.3 Maximisation des bénéfices pour les populations locales ............................................ 22

3.1.4. L'écotourisme au service du développement ..................................................................... 23

CHAPITRE IV : MADAGASCAR ET L’ECOTOURISME .............................................................. 24

4.1. Les attraits de Madagascar ...................................................................................................... 24

4.2. La place de l’écotourisme dans la politique environnementale malgache ................................. 25

4.3. Le contexte général du développement de l’écotourisme à Madagascar ................................... 26

4.3.1. Madagascar dans le concert international ......................................................................... 26

4.3.2. L'écotourisme et les aires protégées à Madagascar ........................................................... 27


4.4. Les obstacles à la croissance du tourisme à Madagascar .......................................................... 27

4.4.1. Accès extérieur ................................................................................................................ 27

4.4.2. Déplacements intérieurs ................................................................................................... 28

4.4.3. Hébergement ................................................................................................................... 28

Conclusion........................................................................................................................................ 29

DEVOIR A RENDRE....................................................................................................................... 30
INTRODUCTION GENERALE
Depuis les dix dernières années, les statistiques de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) ont
démontré que le tourisme dans les pays occidentaux s’est penché vers les pays africains et ceux de
l’Amérique Centrale. En effet, les touristes s’orientent de plus en plus vers des régions peu exploitées
où la nature est encore « presque » intacte et où les cultures sont uniques. Une nouvelle forme de
tourisme portant le nom de « Ecotourisme » est né.
Mais qu’est-ce vraiment l’écotourisme ? Plusieurs experts mondiaux se sont amusés à donner
des définitions multiples qui en fait se basent sur des critères communs. Pour avoir une même vision et
pour consolider toutes les expériences au niveau international, l’OMT a décrété l’année 2002 « Année
Internationale de l’Ecotourisme » et a organisé, pour cette occasion, un Sommet Mondial de
l’Ecotourisme qui s’est tenu au Québec, Canada, au mois de mai 2002.

CHAPITRE I : LE TOURISME DE MASSE


1.1. Définition du tourisme
Le tourisme est le fait de voyager dans, ou de parcourir pour son plaisir, un lieu autre que celui où l'on
vit habituellement, ce qui peut impliquer la consommation d'une nuitée auprès d'un hôtelier et
éventuellement la réservation de titre de transport.
Au cours des trois dernières décennies, la multiplication des vols internationaux et la libéralisation des
transports aériens ont favorisé des arrivées touristiques accrues dans les principales destinations. Ces
vols se sont d’abord concentrés sur les aéroports majeurs, régionaux et nationaux, à partir desquels les
« touristes-voyageurs » pouvaient se disperser vers des lieux de séjour plus ou moins connus. L’avion
constitue un moyen de transport privilégié, voire unique, pour le touriste qui souhaite séjourner dans les
destinations insulaires.
L’attractivité des milieux riches en biodiversité pose un problème car ces milieux sont les plus sensibles
aux impacts, notamment en raison de l’urbanisation touristique. Les récifs coralliens et les écosystèmes
très fragiles sont les victimes de la sur-construction et de la sur-fréquentation des zones littorales.

1.2. Les chiffres clés du tourisme


1.2.1. Les 10 pays les plus visités en 2019
Le nombre total de touristes internationaux est passé de 1.401 milliard en 2018 à 1,460 milliards en
2019 soit 3.7% de croissance depuis l'année 2018. La croissance de l'année 2017 à 2018 a dépassé le
5%.
Au niveau mondial, c'est en Afrique du Nord et dans le Moyen-Orient que la croissance a été la plus
forte avec 9% et 8% d'arrivées de touristes supplémentaires en 2019 par rapport à 2018. Suit ensuite

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l'Asie-Pacifique avec une progression de 5 % des arrivées internationales. En Europe aussi la croissance
a été plus faible que les années précédentes mais elle reste en tête en nombre d’arrivées internationales.
Quant aux Amériques c'est principalement l'Amérique du Sud qui a constaté un ralentissement du en
partie à l’agitation politique et sociale.
Les trois destinations en plein boom de croissance en 2019 sont le Togo (+53% d'arrivées de touristes
depuis 2018), Madagascar (+29% depuis 2018) et l'Ouzbékistan (+26% depuis 2018).
L'Europe a accueilli 744 millions de touristes internationaux en 2019, équivalent à plus de la moitié du
total mondial. Concernant la nationalité des touristes, l’Europe reste la première région qui voyage, elle
représente la moitié des arrivées internationales dans le monde.

Les pays les moins visités sont l'Antarctique, la Mongolie, la Papouasie et Madagascar qui restent des
destinations peu prisées (et c'est tant mieux pour ceux qui aiment partir loin des sentiers battus).

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1.2.2. Statistiques du tourisme en 2020
L'industrie du tourisme s'est écroulée avec la pandémie COVID-19, les fermetures de frontières et les
restrictions appliquées aux voyageurs. Le tourisme international a été presque totalement suspendu en
avril et en mai 2020.
Le nombre total de touristes internationaux est passé de 1,460 milliards en 2019 à 398 millions en 2020.
Le nombre d'arrivées de touristes internationaux a diminué de 84 % (1 milliard de touristes en moins)
entre mars et décembre 2020 par rapport à l'année précédente. Sur l'année 2020 entière, la baisse
d'arrivées de touristes internationaux est de 74%. Au total, ce sont près de 120 millions d'emplois
directement liés au tourisme qui ont été mis en péril en 2020.

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Cette chute vertigineuse atteint jusqu'à 90% pour certaines destinations. La Mongolie et la Chine sont
les états les plus impactés en termes de baisse d'accueil de touristes internationaux.

Les régions du Monde qui ont été les plus touchées sont l'Asie du Nord-Est et du Sud-Est, l'Océanie,
l'Afrique du Nord et du Sud. Les régions les moins touchées sont l'Amérique du Nord, l'Europe
occidentale et les Caraïbes. Les pays en développement sont les plus impactés, ils ont perdu entre 60 et
80% des arrivées de touristes internationaux.
La France reste en tête des destinations les plus visitées mais perd près de 50 millions de visiteurs
internationaux.
1. FRANCE 42 millions environ (contre 91 millions en 2019)
2. ITALIE 25 millions (contre 65 millions en 2019)
3. MEXIQUE 24 millions (contre 45 millions en 2019)
4. ETATS-UNIS 19 millions (contre 79 millions en 2019)
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5. ESPAGNE 19 millions (contre 84 millions en 2019)
6. TURQUIE 16 millions (contre 51 millions en 2019)
7. AUTRICHE 15 millions (contre 32 millions en 2019)
8. ROYAUME-UNI 13 millions environ (contre 39 millions en 2019)
9. ALLEMAGNE 12 millions (contre 40 millions en 2019)
10. POLOGNE 8 millions (contre 21 millions en 2019)

Deux pays ont disparu du classement depuis l'année précédente : En 2019, la Chine occupait la 4ème
place avec 66 millions de touristes internationaux et la Thaïlande la 8ème place avec 40 millions de
touristes internationaux. Deux pays sont entrés dans le classement des pays les plus visités en 2020 :
L'Autriche et la Pologne alors même que leur fréquentation est revenue à celle des années 1970.
1.2.3. Les causes du crash touristique en 2020
L'effondrement du tourisme en 2020 s’explique principalement par les restrictions à l’entrée des pays
étrangers (fermetures des frontières, arrêt de la délivrance des visas, tests PCR, mise en quarantaine)
mais aussi par les restrictions au départ des pays de résidence (confinements, interdictions de se déplacer
imposés par les pays). Nombreux voyages étaient impossibles car la majorité des lieux d’accueil ont été
fermés par mesures gouvernementales (hôtels / restaurants, lieux culturels, parcs, activités touristiques
...).
En 2021, le tourisme mondial a progressé légèrement, augmentant de 10 % par rapport à 2020 (446
millions contre 409 millions). Avec 20 millions d'arrivées de touristes internationaux de plus qu'en 2020,
les scores du tourisme mondial restent à 70 % en dessous des niveaux de l'année 2019 pré-pandémique
2019. Ces chiffres s’inscrivent dans le prolongement d’une année 2020 qui aura été la pire année de
l’histoire du tourisme.
Le nombre total de touristes internationaux est passé de 1,460 milliards en 2019 à 446 millions en 2021
! Et en 2020, ce sont 409 millions de touristes seulement qui ont été enregistrés. La vaccination
généralisée et l’assouplissement des restrictions aux frontières a permis au tourisme international de
connaître une légère hausse du tourisme en 2021.Aux restrictions sanitaires se sont ajoutées les
problématiques climatiques qui elles aussi ont fortement réduit le nombre de déplacements
internationaux. La reprise du tourisme en 2021 est lente et inégale d'une région du monde à l'autre en
raison des degrés divers de restriction de la mobilité, des taux de vaccination et de la confiance des
voyageurs. Ce sont les pays d'Amérique Centrale, d'Europe du Sud et des Caraïbes qui ont enregistré les
meilleures performances de reprise mais restent bien en dessous des niveaux de 2019.
De leur côté, l'Amérique du Nord, l'Afrique du Nord, l'Europe centrale, de l'Ouest, de l'Est (qui inclut la
Russie selon la nomenclature OMT/UNWTO) et le Moyen-Orient ont également enregistré des hausses
d'arrivées par rapport à 2020. Quant au reste du Monde, les arrivées ont continué de dégringoler, L'Asie
du Sud et Sud-Est, l'Amérique du Sud et l'Océanie ont vu leurs nombres de touristes internationaux
s'effondrer davantage. Cette chute est principalement due aux nombreuses destinations qui sont restées
fermées aux voyages non essentiels en 2021
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A noter que, si le tourisme international a connu un vrai choc, le tourisme intérieur croit dans les
destinations qui ont un fort potentiel touristique local. Les "voyages de proximité" (proche du domicile
des voyageurs) sont en hausse, les activités de plein air et le tourisme rural étant la nouvelle tendance.

1.2.4. Les impacts du tourisme (économique et social)


Le tourisme est un secteur composé de différentes branches (transport, hébergement, restauration,
activités culturelles et sportives, etc.) qui concernent également des non-touristes. Il occupe une place
croissante dans les activités de service et il a des effets considérables sur les économies, les sociétés, les
cultures des pays, des territoires, concernés.
Selon les données du World Travel and Tourism Council (WTTC), en 2010, les activités liées au
tourisme et au voyage auraient contribué à 9,2 % du PIB mondial et les revenus tirés des dépenses des
visiteurs internationaux représentant 6,1 % du total des exportations mondiales. Ce secteur serait à
l'origine de plus de 235 millions d'emplois dans le monde, soit 8,1 % de l'emploi total. L'économie de
certains États dépend du tourisme à plus de 50 % du PIB et il peut représenter des entrées de devises
vitales. Les aménagements financés par la manne touristique peuvent bénéficier aux locaux et contribuer
au désenclavement d'espaces peu accessibles. Le tourisme est donc porteur de développement mais aussi
de contacts entre les peuples de cultures et de modes de vie différents. Il peut contribuer à la
transformation des sociétés, à leur évolution et leur modernisation, et il peut être un vecteur
d'acculturation.
Mais ces effets ont leurs contreparties : les influences diverses sont parfois brutales et mal supportées
par les sociétés d'accueil ou d'implantation des activités touristiques, les perturbations introduites dans
leur mode de vie et leur système de valeurs peuvent être déstructurantes. Les retombées économiques
des activités touristiques sont parfois mal redistribuées ou captées par des intérêts lointains, liés aux
pays émetteurs plutôt qu'aux pays récepteurs. Il faut aussi nuancer les intérêts économiques du tourisme
pour les États récepteurs car :
- une partie des devises obtenues par le secteur sont affectées au financement des importations
nécessaires à l'activité touristique, de manière variable selon le degré de dépendance des économies
concernées,
- la mobilisation de ressources (en eau par exemple) nécessaire au fonctionnement des activités
touristiques peut se faire aux dépens d'autres activités, comme l'agriculture par exemple, qui
répondraient davantage aux besoins fondamentaux des populations,
- les conséquences environnementales peuvent engendrer des coûts, directs ou indirects, plus ou moins
conséquents.
Selon la Cnuced (2007) les « fuites » (processus par lequel une partie des revenus issus de devises
étrangères est retenue par les pays de départ ou rapatriée vers eux) dans le secteur du tourisme seraient
de l'ordre de 85 % pour les pays moins avancés d'Afrique, de 80 % pour les Caraïbes, de 70 % en
Thaïlande, de 40 % en Inde. Certains de ces pays sont dans une situation de dépendance touristique en

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raison des rapports de force inégaux entre leurs capacités économiques endogènes et les groupes
internationaux exogènes qui investissent sur leurs territoires.
1.2.5. Inconvénients du tourisme de masse et avantages du tourisme équitable
Le tourisme de masse ne profite pas aux populations locales des pays visités. On constate également que
l'arrivée massive de touristes finit par entraîner des dégradations sur les sites touristiques, dont il faut
alors limiter la fréquentation par diverses mesures.
On peut citer quelques impacts du tourisme de masse sur l'environnement, comme la consommation
exagérée des ressources naturelles, les pollutions diverses par les déchets, le bruit, la pollution de l'eau
et la pollution visuelle, les constructions délirantes dans certains endroits hyper-fréquentés.
L'exemple du Mont Blanc, en France, dont on s'entend à dire qu’il croule sous les déchets est
symptomatique de cette évolution négative. Ces dernières années, les pouvoirs publics ont dû mener des
campagnes contre les déchets abandonnés par les alpinistes, les randonneurs ou les campeurs sauvages.
Venise est elle aussi victime du tourisme de masse. La place Saint-Marc, accueille 25 millions de
visiteurs par an sans parler des navires de croisière qui menacent la ville construite sur pilotis.
Pollution écologique et économique provoquée par le tourisme en accroissement constant au Pérou,
dégâts produits sur l’écosystème, construction d’infrastructures touristiques polluantes et gourmandes
en eau et décharges sauvages.
Utilisation démesurée des ressources naturelles : 400L d’eau douce sont utilisés par jour et par touriste.
L’hyper-utilisation des ressources naturelles ne se limite pas à l’eau, elle concerne également les
minéraux, carburants fossiles, forêts, paysages sauvages… Construire de nouveaux complexes hôteliers,
des routes… cela veut aussi dire participer à la déforestation de notre planète, bien souvent non
contrôlée.
Pollutions et effet de serre : A titre d’exemple, un bateau de croisière produit 7000 tonnes de déchets
par an. Le tourisme, c’est aussi 60% du trafic aérien, et est donc une source majeure d’émission de gaz
à effet de serre.
Biodiversité en péril : La sur-construction et sur-fréquentation des zones littorales mettent en péril les
récifs coralliens et les écosystèmes, très fragiles. Selon le Programme des Nations Unies pour
l’Environnement, sur les 109 pays qui possèdent des récifs coralliens, 90 d’entre eux voient leurs coraux
endommagés par les déchets jetés par les touristes.
Si le tourisme est créateur de richesses, de valeur et d’emplois, dans les cas extrêmes, il est aussi
destructeur. En Italie, la situation touche plusieurs grandes villes comme Florence et Rome qui ont
embauché des ambassadeurs touristiques locaux pour prêcher la bonne parole et faire changer les
comportements non appropriés dans les hypercentres, où les touristes s’installent et pique-niquent sur
les parvis des églises et devant les lieux les plus visités.
Toutefois, c’est à Venise que la situation est devenue explosive. La cité des Doges accueille 30 millions
de touristes par an, soit quatre fois plus qu’il n’y a d’habitants. Les résidents désertent la ville, et le

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quotidien de ceux qui restent tourne au cauchemar : fermeture des commerces de proximité, difficulté
de circulation, explosion du prix des loyers sous la pression des locations de courte durée de type
AirBnB, etc. La cohabitation est difficile. Sans compter les immenses paquebots qui s’approchent
dangereusement des canaux, allant même jusqu’à menacer la structure des fondations en plus de polluer
la vue et la mer. Pour faire face à cette situation, la municipalité a testé des portiques d’accès aux
endroits-clés qui se ferment s’il y a trop de monde. Un coup d’épée dans l’eau ? Peut-être, car
l’UNESCO a donné à la ville jusqu’à la fin de l’année 2019 pour trouver des solutions plus durables,
sans quoi elle sera classée parmi les sites en péril.
Ce qu’il se passe à Venise n’est d’ailleurs pas une particularité italienne. La citadelle de Dubrovnik
(Croatie), le Taj Mahal (Inde), l’île de Santorin (Grèce) et l’île de Pâques (Chili) sont autant de sites qui
font face à de graves dangers en raison de la surexploitation touristique. En Thaïlande, la plage de Maya
Bay, rendue célèbre par le film La Plage était tellement fréquentée par les touristes que ces derniers
menaçaient la faune et la flore locale. L’état thaïlandais s’est donc résolu à en interdire complètement
l’accès. Une situation de dernier recours qui illustre malheureusement un certain manque d’anticipation.
Si l’interdiction d’accès est une solution radicale, elle n’est pas sans conséquence sur l’économie locale.
Les pouvoirs publics se trouvent donc dans une situation quasi cornélienne : d’un côté, il faut attirer un
maximum de touristes qui bénéficient à l’économie du pays, mais de l’autre, ils sont aussi susceptibles
de bouleverser l’écosystème établi.
C’est la raison pour laquelle les professionnels du tourisme intègrent désormais la notion de tourisme
durable dans leur stratégie. Il ne s’agit pas uniquement d’écotourisme, mais d’une manière de gérer
l’impact du tourisme de manière responsable.
Parmi les solutions en cours d’élaboration et de réflexion, la gestion des flux est critique (transports,
stationnement, zones d’attentes, zones de chalandise, etc.). C’est un travail sur le long terme qui
nécessite le concours d’urbanistes et d’architectes afin d’adapter la circulation touristique aux
contraintes du site visité, sans nuire à l’expérience vécue par les touristes.
Aux États-Unis, dans le Grand Ouest, les routes du Grand Canyon et de Zion Canyon sont ainsi interdites
aux voitures et les visiteurs sont transportés par un système de navette gratuite. Un autre parc, encore
plus spectaculaire, The Wave dans l’Arizona n’est accessible qu’à 20 personnes par jour, choisies
plusieurs semaines à l’avance par tirage au sort afin de ne pas dénaturer le site.
Il existe également des initiatives économiques qui essaient de réguler l’activité touristique. C’est ainsi
que certains sites font payer un surplus à l’entrée aux visiteurs extérieurs à la ville ou à la région. Le but
étant de ne pas faire fuir les habitants locaux au détriment des touristes. C’est le cas du Metropolitan
Museum de New York qui est gratuit pour les résidents de l’État de New York et payant pour tous les
autres. C’est la même chose pour la grande roue de Montréal qui propose un tarif réduit aux habitants
du Québec. L’argent collecté peut alors servir pour adapter l’offre et gérer l’activité touristique.

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Ce qui est certain, c’est que la non-intégration des facteurs écologiques, sociaux et communautaires
locaux a soudainement, et à plusieurs endroits du monde, a réveillé une vague d’indignation massive.
Faire cohabiter touristes et habitants tout en respectant la beauté et la culture propre des sites visités est
un défi qui va occuper les professionnels du tourisme pendant plusieurs années.

1.2.6. Les composantes du produit touristique


Les matières premières touristiques :
- Les ressources naturelles
- Les ressources socioculturelles : patrimoine d’art et d’architecture d’un pays, les musées, les
festivals, les différentes manifestations artistiques
- Les éléments de services, les équipements
- Les moyens de transport
- Les hébergements : l’hôtellerie et la restauration, chambres d’hôtes, villages de vacances, …
- Les équipements de loisirs et l’animation : parcs de loisirs ou récréatifs (Disneyland Paris),
l’animation
Les tours-opérateurs et les agences de voyage
- Les voyagistes et les tours-opérateurs : ils conçoivent un produit, le forfait qui comprend au
moins deux éléments (transport et logement et autres services), combinaison vendue à un prix
fixé forfaitairement et pour une durée inférieure à 24 heures.
- Les agences de voyages ou distributeurs de voyage : ne fait que revendre les produits des
prestataires, elle fait office d’intermédiaire entre le tour-opérateur et le touriste en vendant
des circuits et des séjours, percevant au passage une commission.
Internet et le e-tourisme
Sur ce marché très concurrentiel, l’objectif est double : il faut conserver les parts de marché acquises
mais aussi les développer ; avec pour les collectivités, le développement économique local comme enjeu
principal. Dans cette optique, les TIC permettent notamment d’optimiser les ressources en fédérant les
acteurs privés et publics. L’offre touristique devient plus attractive et plus visible, ce qui permet de
fidéliser et de toucher une nouvelle clientèle

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CHAPITRE 2 : GENERALITES DE L’ECOTOURISME
2.1. Définition de l’écotourisme

L'écotourisme peut aussi être défini comme :


Un outil efficace de valorisation économique pour des zones naturelles ou des sites culturels menacés.
Un outil efficace pour développer les emplois locaux, sans détruire l'environnement
Un bon modèle de développement d'activité lucrative avec des résultats concrets dans le monde entier
Une bonne image de marque pour les destinations qui se tournent vers l'écotourisme
Une source d'inspiration, un exemple pour tout le reste de l'industrie touristique
L’écotourisme comme un concept écolo
L'écotourisme entre dans le cadre de la consommation responsable, un engouement actuel existe donc
pour ce type de produits comme pour les énergies renouvelables. Pour autant, cette forme de tourisme
n'est pas nouvelle. C'est le fruit d'une réflexion menée conjointement depuis 30 ans par les scientifiques,
les professionnels et les institutions de tous pays pour développer un tourisme prenant en compte les
problématiques sociales, environnementales et économiques des territoires visités.
C’est pour cela que l'ONU avait ainsi déclaré 2002 comme étant l'Année Internationale de l'Ecotourisme.
Des exemples du monde entier ont été observés, et il a été démontré que l'écotourisme s'accompagne
souvent de résultats très positifs sur la préservation de l'environnement et sur le développement des
populations locales et est reconnu alors comme étant un vecteur essentiel du développement durable.
L'écotourisme est un tourisme de nature orienté vers l'observation et l'interprétation de la
nature et des caractéristiques culturelles des lieux visités. Dans l’ensemble, les promoteurs
d'écotourisme désirant obtenir la future certification « écotouristique » devront adopter des pratiques
durables, contribuer à la protection des milieux naturels, stimuler l'économie locale et la
responsabilisation des communautés d'accueil, intégrer l'éducation à l'environnement auprès des
hôtes et des touristes, et répondre aux désirs particuliers de leur clientèle.
« L’écotourisme est un voyage dans les régions naturelles avec des objectifs multiples, une
compréhension accrue de l’histoire naturelle et culturelle de l’environnement en ayant soin de ne pas
altérer ce dernier, tout en apportant des avantages économiques visant à rendre la conservation des
ressources naturelles aux populations locales » The Ecotourism Socety, North Bennington, USA.

2.2. Origines de l’écotourisme

L'écotourisme s'est développé dans la foulée du mouvement environnemental qui est apparu au début
des années 1970.L’industrie du tourisme, ayant pris conscience de la portée de ses impacts sur un plan
mondial, commence à se développer de manière à minimiser les impacts négatifs, dans le sens du
développement durable tout en soutenant la préservation de la culture des habitants locaux pour
améliorer leurs qualités de vie.
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« A la suite du sommet de la terre de Rio, le tourisme durable avant d’aller vers une définition plus
concrète d’écotourisme, suivait le plan de définition de l’agenda 21. C’était un ensemble d’études basées
sur différents sujets, création de forums, diagnostics…Le tourisme devait s’intégrer dans des
programmes environnementaux plus globaux et transdisciplinaires, et il n’y avait aucun recul sur les
retombées négatives environnementales liées à ce dernier. Dans les années 2000, le tourisme n’est
cependant que l’un des champs d’applications des objectifs définis par l’agenda 21. » (Lozato-Giotart,
non daté, p. 5).
L’intérêt des touristes s’est alors orienté envers les voyages directement liés à la nature. Les critiques
tirées vis-à-vis du tourisme de masse, ainsi que la compréhension et l'acceptation des principes de
conservation de la nature et de la durabilité, par la population, ont vivement participé à l'évolution du
terme écotourisme.

2.3. La différence entre le tourisme traditionnel, durable et l’écotourisme

L'écotourisme est un concept créé par des biologistes au Costa Rica dans les années 80 : protéger la
nature en utilisant les revenus du tourisme. Même si la définition de la Société Internationale de
l'Ecotourisme d’Ecotourisme fait référence chez les professionnels, il n'existe pas de Charte officielle
ou de marque déposée sur le terme « écotourisme », et le terme peut donc être librement utilisé par tous
les acteurs de l'industrie touristique, parfois à mauvais escient.
Les deux nominations sont différentes et souvent confondues, certes les deux découlent des principes
du développement durable, ce sont des activités touristiques respectueuses de l’environnement inclue
dans le développement durable. La divergence se situe dans leurs domaines d’application.
En ce qui concerne le tourisme durable l’OMT donne une définition assez vaste. Cette notion renvoie à
la bonne gouvernance, qui s’applique aux activités relatives à l’économie, à la société, à l’image de la
ville, et ce de manière responsable : il s’agit alors de la gestion durable des ressources tant naturelles
que culturelles.
Quant à l’écotourisme et selon la définition de l’OMT, il représente une déclinaison du tourisme durable
qui « répond aujourd’hui aux besoins des touristes et des régions qui les accueillent tout en protégeant
et en améliorant les ressources pour l’avenir. ».
La même organisation a donné lors de la déclaration finale du Sommet Mondial de l’écotourisme en
2002, certains principes propres à l’écotourisme : l’objectif principal de l’écotourisme est de se
préoccuper de la nature, de la contempler et de la savourer, et de découvrir les cultures traditionnelles
des communautés locales des régions d’accueil. Il ouvre la voie vers les voyages en pleine nature, sa
planification implique impérativement la population indigène.
Il contribue vivement à l’amélioration du cadre de vie de la population hôte, en procurant des avantages
économiques, en créant des offres d’emploi. Il incite tout aussi bien les touristes que les habitants à
préserver les zones naturelles, et à respecter le capital culturel.
a) Le tourisme de masse
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Générant plusieurs centaines de millions de déplacements annuels, le tourisme constitue aujourd’hui à
l'échelle mondiale l’une des activités économiques majeures tant en termes de valeur ajoutée, de
capitaux investis que d'emplois. Le poids économique du tourisme varie fortement selon le volume des
flux reçus et le degré diversification des structures économiques des Etats. Si sa contribution à la richesse
nationale atteint rarement 5% dans les Etats développés, notamment en Belgique, elle peut nettement
dépasser ces valeurs dans certains Etats du Tiers Monde, en particulier dans les îles touristiques. Aux
Bahamas, par exemple les recettes du tourisme international représentent 75% de la valeur des
exportations de biens et services et près de 40% du produit intérieur brut.
Le tourisme de masse renvoie à l’utilisation de méthodes de production qui apparaissent dans l’industrie
manufacturière : standardisation des produits, production de séries longues visant la réduction des coûts,
concentration verticale et horizontale du capital. Après la Seconde Guerre Mondiale, la popularisation
du tourisme prend la forme d’une fréquentation qans précédent de mêmes lieux, en particulier les
littoraux pour y pratiquer un tourisme balnéaire dont rend compte le « 4 S » (sea, sun, sand and sex).
Les produits touristiques se standardisent face à cette demande croissante, indifférenciée et uniforme
(création de villages vacances, voyages à forfait). La période 1950-1975 marque l’histoire du tourisme
puisque de nombreuses entreprises voient le jour et constituent l’essentiel du « tissu industriel ».
Toutefois, à partir des années 1980, nombre de multinationales apparaissent et/ ou s’imposent, comme
Accor, TUI, Carlson Wagonlit Travel, Nouvelles Frontières, etc… ; ces firmes réalisent aujourd’hui
l’essentiel du chiffre d’affaires du secteur et fonctionnent de plus en plus en réseau.
Le tourisme de masse est caractérisé par un effet « bas-coût », l’offre répond aux nouveaux modes des
consommations et à la recherche de prix toujours plus attractifs. Cette tendance a provoqué l’arrivée
d’agences de réservation en ligne et stimulé le recours croissant aux compagnies aériennes low cost.
L’extension de l’espace ouvert au tourisme a aussi permis la création de lieux touristiques dans
l’ensemble du monde, si bien que s’est développée une concurrence mondiale entre des sites proposant
des prestations relativement semblables, à l’instar de Cancùn (Mexique), Djerba (Tunisie), Pattaya
(Thaïlande), Play de las Americas (Canaries), Benidorm (Espagne).
Le tourisme de masse a contribué à faire entrer les territoires dans un processus de transformation des
lieux. Ce processus, désigné sous l’expression de « mise en tourisme », touche à travers le monde un
nombre croissant de territoires qui cherchent à valoriser leurs ressources propres, qu’elles soient
naturelles, culturelles ou patrimoniales.
b) Le tourisme durable
L’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) définit le tourisme durable ou responsable comme : Un
tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels
et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels de l’environnement et des
communautés d’accueil.
Nous proposons nos propres définitions :

12
- Tourisme responsable : le tourisme responsable est une démarche volontaire du voyageur ou
du voyagiste. Voyager responsable, c’est minimiser au maximum son impact sur
l’environnement et sur le mode de vie local.
- Tourisme durable : ll s’agit d’une philosophie directement inspirée du développement durable.
Il englobe toutes les formes de tourisme respectueuses de l’environnement et soucieuse du
bien-être des populations hôtes.
- Tourisme communautaire : le tourisme communautaire est une forme de tourisme dans lequel
l’accueil est intégralement géré par les populations locales.
- Slow Tourisme : il consiste à découvrir une destination à son propre rythme. Plus qu’une forme
de tourisme, ce mouvement est un véritable mode de vie qui va à la rencontre des populations
locales et sort des sentiers battus.
- Tourisme équitable : concept directement inspiré du commerce équitable, le tourisme
équitable permet une rémunération plus juste des communautés locales.
- Tourisme Participatif : il a pour but de construire des relations entre les populations d’accueil
et le voyageur. C'est une réinvention de l’hospitalité puisque le voyageur participe activement
à la vie locale.
- Tourisme solidaire : le tourisme solidaire permet la création d’un lien de solidarité entre le
voyageur et les populations. Une participation financière du voyageur ou du voyagiste est
reversée à des projets de développement locaux. Les communautés locales sont parties
prenantes de ces projets dont la finalité est l’amélioration de leurs conditions de vie.
- Agrotourisme : l’agrotourisme est une forme de tourisme durable dans les milieux agricoles. Il
se pratique de plusieurs façons : hébergement en chambre d’hôtes, visite de la propriété,
dégustation des produits du terroir. Son but est de faciliter la rencontre avec le producteur et
pérenniser leur activité en leur permettant de se diversifier.
- Tourisme humanitaire : séjour éthique et durable, le tourisme humanitaire participe à
l’amélioration des conditions de vie des populations locales. Transmettre son savoir et aider
au développement local sont les tâches auxquelles les touristes sont amenés à participer.
c) Les éléments considérés dans l’écotourisme
Dans cette optique, l’écotourisme tout en étant un concept en pleine mutation, constitue probablement
un mécanisme pour réaliser les objectifs de développement et de conservation de la nature. Il vise aussi
à soutenir les efforts de conservation en combinant la gestion des zones protégées et le développement
socio-économique des communautés locales par le biais d’une activité qu’est le tourisme. Il est orienté
vers la préservation de la biodiversité en créant des relations de travail étroites entre les populations
vivant à l’intérieur et autour des zones protégées et l’industrie du tourisme.
- L’élément « nature »
13
La caractéristique la plus manifeste de l’écotourisme est son orientation vers le milieu naturel.
L’écotourisme n’est pas seulement un tourisme d’aventure ou un tourisme de nature mais une forme
plus exigeante de tourisme. Aussi, comme dans tout développement de produit touristique, tous les
acteurs impliqués en écotourisme doivent coopérer, se concentrer sur la durabilité et insister sur la
dimension éducative.
Dans la pratique et de manière générale, les activités d’écotourisme semblent former un volet de la
stratégie établie pour les aires protégées puisque l’écotourisme implique le voyage et la visite des aires
naturelles, des lieux où la nature est restée dans un état relativement inchangé.
- L’élément « éducation »
Un des aspects qui distinguent l’écotourisme des autres formes de tourisme axé sur la nature est
l’élément éducatif de l’environnement naturel et des manifestations culturelles dans la mesure où il
existe des programmes développés par les opérateurs en écotourisme. L’éducation peut être basée sur le
développement de programmes par des opérateurs et/ou les autorités de destination. Ces programmes
peuvent inclure les spécificités des zones naturelles afin d’instruire les visiteurs et la population sur le
fonctionnement de l’écosystème, par exemple.
Deux objectifs méritent d’être établis quand il est question d’éducation environnementale dans les zones
naturelles. Le premier implique l’éducation en termes d’observation simple ou d’étude détaillée
d’espèces et de diversité génétique, le deuxième implique l’éducation en termes de diversité de
l’écosystème et comment minimiser les impacts environnementaux dérivés de l’activité touristique. Ce
type d’expérience pédagogique doit entraîner un changement de comportement en faveur de
l’environnement. En effet, la connaissance, l’attitude et le comportement des touristes qui visent à
minimiser les impacts négatifs peuvent produire des citoyens plus attentionnés sur l’environnement et
la culture. En pratique, les guides ont un rôle crucial dans l’éducation environnementale puisqu’il faut
convenir que ce sont eux qui transmettent les informations aux touristes.
- L’élément « durable »
Le tourisme durable peut se définir comme une manière de gérer toutes les ressources permettant de
satisfaire les besoins économiques, esthétiques et sociaux et de préserver l’intégrité culturelle, les
écosystèmes, la biodiversité et les systèmes de soutien de la vie (OMT et PNUE, Document conceptuel
Année I de l’E, 2002). Deux principes liés à la durabilité sont régulièrement mentionnés en écotourisme :
l’apport à l’économie locale et le support à la conservation. Cela sous-entend que les communautés
locales et les régions bénéficient des fruits de l’écotourisme. Les avantages économiques incluent les
gains de devise, la création d’emploi, le développement des infrastructures, la stabilité économique à
long terme et la diversification économique.

2.4. Caractéristiques de l’écotourisme

14
L'écotourisme est considéré par beaucoup comme une solution miracle qui peut concilier le
développement économique, la protection de l'environnement et le bien-être des communautés
accueillantes. Ce concept est principalement caractérisé par :
 L'écotourisme englobe toutes les pratiques touristiques axées sur la nature, dont la principale
motivation du touriste est de contempler et d'apprécier les richesses naturelles ainsi que de
côtoyer les cultures traditionnelles des régions ;
 L’activité écotouristique est souvent organisée par des petites entreprises locales, ou des
associations à l’échelle locale ;
 Il favorise la protection des zones naturelles tout en permettant d’assurer un budget économique
destiné aux communautés d'accueil, et aux organismes et administrations qui veillent à la
préservation des poches naturelles ; c’est une source d’emplois et de revenus pour les populations
locales ; ainsi qu’en sensibilisant davantage les habitants du pays comme les touristes sur la
nécessité et le devoir de préserver le capital naturel et culturel ;
 L’écotourisme vise à minimiser les impacts négatifs sur l'environnement lors d'une visite
touristique ;
 Il encourage les échanges culturels et cultuels, il offre donc une véritable expérience humaine
 Il ouvre la porte pour la découverte du patrimoine : le patrimoine naturel, culturel, et immatériel
;
 Il propose des activités touristiques innovantes : randonnées en pleine nature, observation
d'espèces animales et végétales rares (notamment dans les parcs naturels protégées), séjours de
courte durée, etc. ;
 Il consacre une partie des revenus économiques aux activités de conservation de la nature et de
la biodiversité, ainsi qu’à la communauté locale et l’amélioration de leur mode de vie ;
 Il se consacre à la sensibilisation et à l’éducation des acteurs et des touristes dans le domaine de
l’écotourisme ;
 Il choisit généralement une destination naturelle, dont les attraits sont multiples : faune et flore.

2.5. La différence entre l’écotourisme et les autres formes de tourisme

La diversification touristique consiste pour un territoire donné à proposer un panel d’activités spécifique
pour chaque saison. Exemple : Automne, mois du bien-être et de la remise en forme. Le tourisme est un
des grands acteurs du commerce international et en même temps, il constitue une des principales sources
de revenus de beaucoup de pays en développement. La contribution du tourisme au bien-être
économique dépend de la qualité et des recettes de l’offre touristique.
a) Tourisme d’affaires

15
Le tourisme d'affaires désigne les déplacements à but professionnel. Il combine les composantes
classiques du tourisme (transport, hébergement, restauration) avec une activité économique pour
l'entreprise. Pépinières d’entreprises, espaces de coworking, bureaux, séminaires, week-ends et vacances
d’entreprise, salles de conférences, de réunions ou de formation, entrepôts de stockage, sites de
fabrication, terres cultivables.
b) Tourisme évènementiel
Matchs de sport, compétitions sportives, concerts et festivals Musique (acoustique exceptionnelle en
montagne. Exemple : auditorium d’altitude en Italie), Culture, Environnement, Arts et Cinéma, etc.
c) Tourisme de nature, d’observation
Amoureux de la nature, de la montagne, petites balades, photographes, chasseurs, cueilleurs,
observateurs, etc.
d) Tourisme de détente, de relaxation
Objectifs simples : se ressourcer, se reposer, parfois se dépenser, ou/et dépenser… Week-ends Spa,
balnéo, massage, gastronomie, shopping, balade, yoga en altitude, etc.
e) Tourisme médical
Le but du tourisme médical est pour les malades de se faire soigner à moindre coût dans un pays autre
que celui dans lequel ils résident, ou de faire soigner à l'étranger ce qui ne pourrait être traité chez eux.
On parle également de tourisme dentaire, segment du tourisme médical, pour ce qui concerne les soins
et traitements en stomatologie à l'étranger.
f) Tourisme sportif
Entraînements, pratique de différents sports de montagne/vallée (plus de 30 : liste sur la page Grenoble
Grésivaudan-Massifs Tourisme sur Innov Mountains.fr), événements : matchs, compétitions, courses,
shows, festivals, etc. Exemple : 4 types de parcours kayak l’été à Grenoble. EN VOGUE : ski de rando,
trail, quad, vélo et trottinettes tout terrain électriques, skate-parks, paintball
g) Tourisme culturel
Tourisme historique et protégé : patrimoines Unesco, musées d’Histoire, châteaux, églises, sites
historiques, etc.
– Tourisme artistique : musées d’art, expositions, vente et enchères d’objets d’art, Littérature, Bandes
Dessinées, graphisme, Streets Art : circuit à Grenoble, etc.
– Tourisme cinématographique : lieux et sites de tournage de films et séries connus. Exemple : l’hôtel
“hanté” où a été tourné le film Shining aux Etats-Unis.
Le tourisme culturel représenterait de 8 % à 20 % des parts du marché touristique.
h) Tourisme religieux et familial
Différents du tourisme culturel car le but est de prier, de partir en pèlerinage ou de se retrouver en famille
pour fêter un événement de type religieux (mariage, baptême, Noël, funérailles…) ou un événement
familial (anniversaire). Nous avons retenu les cinq premières, en nombre de fidèles : le christianisme

16
(2,3 milliards), l'islam (1,5 milliard), l'hindouisme (900 millions), le bouddhisme (400 millions) et le
judaïsme (14 millions). Ces grandes religions disposent de lieux saints qui font l'objet de pèlerinages.
Elles présentent aussi des fêtes aux rituels variés.
i) Tourisme durable, écotourisme
Lieux privilégiés : parcs naturels régionaux et nationaux, sites Unesco, réserves naturelles, espaces
naturels sensibles, zones nationales d’intérêt faunistique et floristique, …
j) Tourisme gastronomique
Le tourisme gastronomique, gourmand ou encore culinaire est le fait de voyager d'un endroit à un autre
pour découvrir l'histoire, le savoir-faire et la culture d'un pays ou d'une région à travers ses spécialités
culinaires.
k) Tourisme industriel
Visites de sites de production ou de fabrication (énergies renouvelables, éoliennes, remontées
mécaniques, etc.)
l) Tourisme scientifique
Observation de la faune et de la flore, Parcs naturels, Réserves naturelles, guides nature.
Exemple : développer les activités nocturnes en montagne comme l’observation des étoiles via la
présence de clubs d’astronomie et location de télescopes.
m) Tourisme de divertissement ou créatif
Parcs d’attractions, parcs et centres aquatiques et aqualudiques, parcs aventure, accrobranches,
tyroliennes, saut à l’élastique, karting, saut en parachute…
Ateliers, week-ends et séjours de création (vidéo, sites web, jeux vidéo, BD, peinture, dessin, musique,
poterie, verrerie, cosmétiques, cuisine, etc.)

17
CHAPITRE III : L’ECOTOURISME
Le concept d'écotourisme a fait couler beaucoup d'encre depuis son apparition dans les années 1980,
mais n'a toutefois pas réussi à générer une définition faisant consensus. Réponse aux critiques faites au
tourisme de masse, le concept d'écotourisme porte en lui des objectifs louables et l'espoir d'un tourisme
respectueux de l'environnement, des cultures et des communautés hôtes.
Malgré ces promesses et les vertus énoncées de l'écotourisme, celui-ci s'inscrit dans des logiques sociales
et économiques qui le rattrapent et qui suscitent certaines réserves quant à sa mise en œuvre et ses
retombées réelles.

3.1. L’ECOTOURISME DANS LES AIRES PROTEGEES

L'écotourisme et les aires protégées ont une « relation symbiotique », c'est-à-dire que la présence de l'un
entraîne généralement la présence de l'autre. Principale justification économique des aires protégées,
c'est la promesse de retombées économiques et sociales associées à l'écotourisme, que les désavantages
des restrictions imposées par la mise en place de l'aire protégée seraient en quelque sorte compensés, du
moins sur le plan économique. Ce serait aussi par le biais de l'écotourisme que s'articulerait l'intégration
entre du développement et de la conservation.

3.1.1 L'écotourisme au service du développement

Les promesses de protection de l'environnement, portées par l’écotourisme, sont manifestes et


omniprésentes dans le discours et les objectifs de l’écotourisme. L'écotourisme veut protéger les milieux
fragiles pour leurs valeurs intrinsèques, mais aussi comme ressource à la base d'une industrie touristique,
et ce, en limitant l'impact de la fréquentation touristique générée par cette industrie. L'écotourisme serait
aussi une justification économique pour la protection de l'environnement, les bénéfices dégagés servant
à financer en partie les actions de conservation. Ces impératifs économiques limitent l'accès à des
espaces exceptionnels, fragiles, peu fréquentés, et instaurent donc une différenciation sociale et spatiale.
L'écotourisme reste, à la base, une activité économique qui a des exigences de rentabilité et qui consiste
à vendre un espace vierge ou naturel à des touristes. Pour ce faire, l'écotourisme s’inscrit dans des
rapports économiques entre le centre et les périphéries où sont situés les sites potentiels d'écotourisme.
Cette valorisation économique de l'environnement peut être vue positivement, car elle permet de
soutenir économiquement la protection de l'environnement et ainsi de stimuler l'activité économique
dans des territoires périphériques et ruraux. Par contre, ce ne sont pas tous les milieux d’intérêt pour la
conservation qui ont le potentiel de générer des revenus par le tourisme afin de compenser les revenus
perdus par l'abandon de l'agriculture, la foresterie et d’autres activités d'exploitation des ressources
naturelles.

18
3.1.2 Les relations entre les aires protégées et l’écotourisme

Les aires protégées sont considérées comme centrales dans la préservation des écosystèmes fragiles de
notre planète. Depuis la publication du Rapport Brundtland (CMED, 1987), la superficie des territoires
protégés de la planète a pratiquement doublé (UNEP, 2007).
 Les aires protégées : de la mise en réserve à la gestion durable des ressources
La mise en place d’aires protégées par les États ou par des intérêts privés est un phénomène récent qui
date de la fin du XIXc siècle. C'est toutefois au XIXe siècle qu'apparaissent les premières aires protégées
contemporaines. C'est en 1872, aux États-Unis, qu'est désigné le premier parc national, Yellowstone.
Celui-ci avait comme principale mission de protéger les beautés naturelles du paysage américain à des
fins récréatives pour le public. Au Canada, le premier parc national est désigné en 1885, à Banff, en
Alberta. Là aussi, J'idée maîtresse derrière la désignation de parc national reposait sur la protection de
J'environnement à des fins récréatives et même curatives, grâce aux sources thermales présentes sur le
territoire. C'est aussi pour éviter l'exploitation commerciale de ces sources que le gouvernement du
Canada désignera le secteur comme parc national et garantira ainsi un accès public à ce territoire
exceptionnel.
Un aspect central de la démarche de mise en protection des parcs nationaux en Amérique du Nord est
l'absence de populations humaines à l'intérieur des parcs. Ces territoires désignés parcs reposent sur une
conception de l'environnement comme wildernesi, donc à l'abri des perturbations de nature anthropique.
L'exemple de Yellowstone, espace inhabité désigné parc, a nécessité, pour sa création, l’utilisation de
l'armée pour chasser les autochtones qui y vivaient.
La création de Yellowstone allait donner le ton à la mise en place de parcs sans occupation humaine : «
Au XIXe et XXe siècles, de nombreuses aires protégées ont été créées sur les terres et les ressources
détenues en propriété commune par des collectivités, mais perçues comme des "terra nullius" (propriété
de personne) quand il s'agissait de demander la permission, d'offrir une compensation et ainsi de suite
».
C'est ainsi que les premiers parcs ont été établis par abolition des droits des populations autochtones afin
qu'ils répondent à l'idée du wildemess. Cette association entre wilde mess et parc allait influencer la mise
en place de plusieurs parcs nationaux partout dans le monde.
Cette exclusion des communautés, dans une Vision insulaire de l'aire protégée par rapport à sa
périphérie, en est venue à être considérée comme la manière traditionnelle de concevoir les initiatives
de conservation : « La vision traditionnelle des aires protégées en tant que lieux isolés pour protéger le
patrimoine naturel et culturel ne prend pas en compte les interactions entre les aires protégées et les
communautés autochtones et locales. » la gestion des parcs met alors l'accent sur le rôle de police et
exclut les populations locales qui sont perçues comme des menaces pour la conservation de la nature.
Toutefois, dans les années 1980, ce modèle est remis en question, d'abord par la publication de la
Stratégie mondiale pour la conservation de l'UICN (1980). Cette stratégie voit apparaître pour la
19
première fois l'idée de développement durable et présente les aires protégées comme ayant un rôle
central à y jouer. La stratégie avait comme objectif de « maintenir les processus écologiques nécessaires
à la vie, préserver la biodiversité et assurer un usage durable des ressources qui proviennent des
écosystèmes » (UICN, 1980).
La Stratégie mondiale pour la conservation soulignait aussi l'importance des ressources provenant des
écosystèmes pour soutenir le développement et, surtout, l'importance de la conservation dans le maintien
des écosystèmes qui génèrent ces ressources. Elle mettait l’accent sur les liens entre conservation et
développement : « La conservation, comme le développement, est faite pour les gens. Tandis que le
développement vise l'accomplissement de buts humains, principalement à l’aide de l'usage de la
biosphère, la conservation vise à ce que ces usages de la biosphère puissent continuer. » (UICN, 1980 :
1.9l Pour atteindre ses objectifs, la Stratégie mondiale de la conservation fait appel à une plus grande
participation du public dans la planification et la prise de décision concernant l’usage des ressources
vivantes fournies par la biosphère. En parallèle, elle propose de soutenir les communautés rurales
dépendantes de ces ressources pour permettre à celles-ci de maintenir des modes de gestion durables de
ces ressources importantes pour leur survie. Cette intégration de la conservation dans les enjeux de
développement et J'ouverture du mode de gouvernance à un plus grand éventail d'acteurs a changé dès
lors la manière d'aborder et de concevoir les initiatives de conservation. C'est ce changement que Phillips
(2003) a nommé le paradigme émergent de la conservation.
 Les relations entre les aires protégées et les communautés voisines
- Les bénéfices
Les justificatifs et les bénéfices associés aux parcs nationaux et aires protégées sont nombreux. Ces
bénéfices peuvent se classer en quatre catégories : 1) les biens et services sur le site de l'aire protégée,
2) les biens et services hors site, 3) les bénéfices associés aux valeurs communautaires et 4) les bénéfices
associés aux valeurs individuelles. Les biens et services sur le site des parcs nationaux et aires protégées
comprennent les ressources naturelles accessibles sous la forme de régime de gestion durable des
ressources, d'emplois, de revenus provenant des coûts d'entrées, d'occasions d'éducation et d'accès aux
plantes médicinales. Les ressources naturelles disponibles comprennent aussi le matériel génétique et
chimique pour d'éventuels usages pharmaceutiques et agricoles. De plus, les parcs nationaux et aires
protégées offrent des possibilités scientifiques éducatives.
Ils offrent aussi des bénéfices expérientiels pour les visiteurs et, par le fait même, des bénéfices
économiques provenant des dépenses des visiteurs. Les biens et services hors site sont associés aux
services écologiques8 assurés par les aires protégées. Les principaux services écologiques associés aux
parcs nationaux et aux aires protégées sont : la séquestration de carbone, la protection et la régulation
hydrologique, ainsi que la réduction de l'érosion.
Les valeurs communautaires relèvent de la protection des paysages et du développement du sense of
place pour les populations concernées par les parcs nationaux et les aires protégées. La protection et le

20
maintien des paysages contribueraient à maintenir l'identité communautaire et la cohésion associée à ce
« sense of place. Quant aux valeurs individuelles, ce sont les avantages que les individus acquièrent en
contact avec la nature et l'environnement protégé, que ce soit physiquement par la marche et autres
activités physiques, ou encore des bénéfices de type mental et spirituel. Tous ces bénéfices complètent
la protection de la nature pour sa valeur intrinsèque. Dans ce contexte, les parcs nationaux et les aires
protégées apparaissent globalement bénéfiques pour les États qui les mettent en place, malgré les
contraintes qu'ils imposent dans les usages des ressources et de l'environnement. Mais qu’en est-il des
populations voisines ou résidentes des aires protégées.
- Les impacts de la conservation
Malgré l'émergence d'un souci plus grand pour les communautés voisines des aires protégées de la part
du milieu conservationniste, cette question reste peu débattue et les recherches qui s’y attardent portent
principalement sur les pays en voie de développement. Pourtant, ces impacts modifient l'occupation du
territoire, la vie économique, la gouvernance territoriale et les représentations du territoire de
conservation. De plus, ces conséquences et les restrictions soulèvent des questions d'équité.
Les acteurs de la mise en place d'une aire protégée et les responsables de sa gestion deviennent des
acteurs majeurs de la dynamique territoriale non seulement de l'aire protégée, mais aussi de celle des
territoires associés qui interagissent avec l'aire protégée : « En créant une aire protégée, l'État ou d 'autres
acteurs imposent des règles qui encadrent qui peut utiliser la nature, où, quand et comment ils peuvent
l'utiliser. ». Ces règles imposées par l'aire protégée modifient les relations de pouvoir sur le territoire.
Devant cette situation, des pouvoirs locaux subiraient une perte de pouvoir sur la gestion des ressources
de leur territoire et sur les modalités de gestion de ces ressources. Ces nouvelles relations de pouvoir
favoriseraient certaines communautés plus que d 'autres, mais aussi certains groupes à l'intérieur des
communautés.
- L'équité
La distribution des bénéfices et des conséquences négatives pour les communautés locales soulève la
question de l'équité. La création et la gestion d'une Aire Protégée impliquent d'imposer des contraintes
à l'exploitation et à l'usage de ressources rares, ce qui crée des enjeux économiques et des enjeux de
développement pour les communautés voisines. Elles modifient les pratiques sociales entourant ces
ressources et modifient la structure du pouvoir. À la base, les communautés voisines des aires protégées
ne sont pas homogènes et vivent leurs propres différences et leurs propres sources d'iniquité, à la fois à
l'intérieur des communautés - genres, classes, âges, etc. -, mais aussi dans leurs relations avec les autres
communautés avec lesquelles elles interagissent.
 La gouvernance des aires protégées : de la commande autoritaire à la participation des
communautés voisines
La prise en compte des communautés voisines des parcs et aires protégées est une des avenues mises de
l'avant pour mitiger les répercussions négatives des aires protégées. Non seulement leur prise en compte

21
serait nécessaire pour limiter les impacts négatifs, mais l'adhésion des communautés voisines serait
également une condition au succès des aires protégées. Ces préoccupations évoquent les notions de
gouvernance et de participation publique. En premier lieu, pour aborder la question de la participation,
nous exposerons les réflexions générales sur la place de la participation du public aux affaires de l'État.
Ensuite seront détaillées les différentes formes que peut prendre la participation publique. Finalement,
nous expliciterons ce qui est entendu par gouvernance et par participation publique dans les aires
protégées. La participation des communautés locales aux initiatives de conservation est devenue une
préoccupation centrale des initiatives de conservation et de la gestion des différentes formes d'AP.

3.1.3 Maximisation des bénéfices pour les populations locales

Les expériences dans le monde entier ont démontré que l’écotourisme dans les aires protégées ont
apporté des bénéfices économiques considérables aussi bien au niveau national comme sources de
devises étrangères qu’au niveau local comme source d’emploi et facteur de développement de plusieurs
activités locales annexes.
Pour capter au maximum de bénéfices économiques, il faut :
- Augmenter le nombre de visiteurs
- Accroître la durée de séjour des visiteurs
- Privilégier le haut de gamme, c’est-à-dire les clients potentiels prêts à payer cher ;
- Inciter les achats de produits locaux par les visiteurs ;
- Satisfaire les besoins d’infrastructures d’hébergement ;
- Fournir des guides et autres services locaux ;
- Créer des évènements (festival et autres)
- Maximiser l’utilisation des produits locaux
Toutefois, l’augmentation des visiteurs présente souvent des risques de dégradation du site si elle n’est
pas bien gérée. Ci-après les approches stratégiques conseillées :
- Définir les capacités de charge de chaque site ;
- Gérer les offres de circuits touristiques par la multiplication des circuits ou le rallongement du
temps d’ouverture du parc ;
- Gérer les demandes de visites à travers les restrictions des durées d’occupation d’un site par
exemple ou les restrictions des nombres de visiteurs dans un laps de temps donné ;
- Gérer la capacité de réception des ressources comme par exemple renforcer ou développer
les infrastructures ;
- Gérer les impacts résultant de l’utilisation de chaque site, comme modifier les types
d’utilisation ou disperser ou concentrer selon les cas d’utilisation des sites ;
- Réduire l’utilisation des sites à problèmes ou à risques.

22
3.1.4. L'écotourisme au service du développement
Les promesses de protection de l'environnement, portées par l'écotourisme, sont manifestes et
omniprésentes dans le discours et les objectifs de l'écotourisme. L'écotourisme veut protéger les milieux
fragiles pour leurs valeurs inséparables, mais aussi comme ressource à la base d'une industrie touristique,
et ce, en limitant l'impact de la fréquentation touristique générée par cette industrie. L'écotourisme serait
aussi une justification économique pour la protection de l'environnement, les bénéfices dégagés servant
à financer en partie les actions de conservation. Ces impératifs économiques limitent l'accès à des
espaces exceptionnels, fragiles, peu fréquentés, et instaurent donc une différenciation sociale et spatiale.
Avant de porter un regard critique sur l'écotourisme, il est important d'exposer ses bénéfices, pour
ensuite situer ses limites et terminer par un survol rapide de la place de la participation des communautés
locales dans l'écotourisme.
C'est toutefois dans ses ambitions d'associer le développement local, Voire de le concilier, à la protection
de l'environnement que le discours sur l'écotourisme est le plus évocateur. L’écotourisme a comme
objectif de créer des bénéfices économiques directs pour les communautés qui sont concernées, et ce,
en partageant les bénéfices de l'écotourisme et de la fréquentation des aires protégées et des autres
habitats exceptionnels. C'est par la participation des communautés aux processus de décision, ainsi que
dans la planification, dans la gestion et dans le développement de l'écotourisme, que s'opérerait une
distribution équitable des bénéfices économiques et sociaux. Ces bénéfices économiques auraient aussi
comme incidence de promouvoir le commerce local et équitable et de soutenir une meilleure desserte
de services locaux dans des lieux éloignés des centres. L'écotourisme permettrait aussi d'améliorer la
qualité de vie des communautés hôtes. Il représente une occasion de transformer la relation envers
l'environnement des membres des communautés hôtes et des visiteurs par la diffusion d'information,
l'éducation, la sensibilisation et la responsabilisation à l'environnement.
Ces objectifs et ces promesses ne peuvent que rendre l'écotourisme très attrayant comme stratégie de
développement. Pourtant, en raison des logiques économiques et sociales dans lesquelles s'inscrit
l'écotourisme, certains bémols sont exprimés. En effet, l'écotourisme reste, à la base, une activité
économique qui a des exigences de rentabilité et qui consiste à vendre un espace vierge ou naturel à des
touristes. Cette valorisation économique de l'environnement peut être vue positivement, car elle permet
de soutenir économiquement la protection de l'environnement et ainsi de stimuler l'activité économique
dans des territoires périphériques et ruraux. Par contre, ce ne sont pas tous les milieux d'intérêt pour la
conservation qui ont le potentiel de générer des revenus par le tourisme afin de compenser les revenus
perdus par l'abandon de l'agriculture, la foresterie et d'autres activités d'exploitation des ressources
naturelles.

23
CHAPITRE IV : MADAGASCAR ET L’ECOTOURISME
Le poids des pays du Sud n’a encore que peu de poids sur le marché mondial du tourisme. La
contribution des pays sur la scène du tourisme est plutôt inégale ; l’Afrique du Sud est la destination la
plus populaire dans la zone sub-saharienne, avec 20,5% des visiteurs. Madagascar, quant à elle, reste
encore une destination discrète et peu fréquentée mais en progression depuis plusieurs années.
A Madagascar, le tourisme représente moins de 10% de son PIB. Cependant, parmi ceux qui espèrent
que cela va changer et que cette part va augmenter, il y a Madagascar National Parks qui gère les
quelques 50 aires protégées de l'ile. L’organisme mise sur l’écotourisme pour attirer plus de visiteurs,
étrangers comme Malgaches, dans ses parcs nationaux, y faisant cohabiter écologie, économie et social.
Le cas de Madagascar illustre bien les enjeux d’usage et de gestion des ressources renouvelables ainsi
que du volontarisme environnemental encouragé depuis la conférence de la Terre en 1992 à Rio. D'une
part, une grande partie de sa population, confrontée depuis plusieurs décennies à un phénomène de
paupérisation, tire des ressources renouvelables l’essentiel de ses moyens d’existences à travers des
activités (foresterie, agriculture sur abattis-brûlis, pêche traditionnelle, élevage) dont les modes de
gestion sont apparemment peu compatibles avec les contraintes de durabilité. D'autre part, l'endémisme
de ses écosystèmes fait que Madagascar est considéré comme un pays à "mégabiodiversité", ce qui
justifie la présence active de nombreuses ONG internationales de conservation. Face à cette
problématique illustrant parfaitement les enjeux du développement durable dans les pays les moins
avancés, les bailleurs de fonds et l'Etat malgache ont instauré une planification environnementale à
l'échelon national et d'une durée de 15 ans (1990 – 2005). L'objectif de cette politique environnementale
qui est d'ailleurs conforme avec les recommandations du DSRP, est l'appropriation par les populations
locales des modes de gestion et de la valorisation de la biodiversité. Cette logique de participation des
acteurs locaux, souvent érigée en doctrine voire en dogme par les institutions internationales, implique
une réflexion sur les modes de coordination des différents acteurs dans le contexte de la valorisation de
la biodiversité par l'écotourisme.

4.1. Les attraits de Madagascar


Madagascar fait partie des pays du monde présentant une méga-biodiversité dans laquelle 80% des
espèces végétales sont endémiques ; sur les 19,000 espèces de plantes, 1.000 sont des orchidées et il y a
sept espèces de baobabs --alors que le continent africain n'en possède qu'une seule. Pour la plupart des
animaux, le taux d'endémisme est encore plus élevé. Dans la faune endémique figurent 32 espèces de
lémuriens, ce qui arrive naturellement seulement à Madagascar, presque 120 amphibiens, et 250 reptiles.
Dans les montagnes, on trouve des caméléons et des grenouilles géantes ; les lagons servent d'habitat
pour les tortues; et les baleines à bosse utilisent l'île Sainte-Marie comme crèche.
Les 16 parcs nationaux, avec les autres aires protégées, recouvrent 17.103 kilomètres carrés ou 3% de
la superficie totale de Madagascar et se répartissent sur toute l'île. Quatre parcs marins se regroupent

24
aux alentours de Mananara Nord, une Réserve Biosphère, sur la côte nord-ouest. La carte donne une
illustration de la répartition de ces réserves sur toute l'île. Des réserves privées parsèment également le
pays et sont fréquentées par les touristes.
Avec 5.000 km de littoral et un plateau continental équivalent à 20% de sa surface terrestre, et en plus
quelques 270 petites îles, Madagascar possède un capital balnéaire de classe internationale. Il est
rehaussé par la diversité biologique marine du littoral, plus importante que celle de n'importe quel pays
à l'ouest de l'Océan indien, et en particulier, par sa méga-faune sous- marine. La diversité du capital du
pays se caractérise par son site classé Patrimoine Mondial : la Réserve Naturelle Intégrale des Tsingy
du Bemaraha dans l'ouest. Le site consiste en une spectaculaire formation géologique de karst,
comprenant un paysage rocheux de grottes, de cavernes et de rivières souterraines façonnées par le
calcaire. L'extraordinaire capital naturel de Madagascar, aussi bien terrestre que marin, en fait une des
îles les plus étudiées au monde par les scientifiques et une destination cible pour une gamme variée de
touristes.
En plus de son capital naturel, le secteur minier de Madagascar produit des pierres précieuses qui sont
commercialisées sur place mais aussi exportées. Les touristes les achètent, en tant que pierre ou montées
sur de l'or ou de l'argent, ce qui explique les fréquences des visites à Antsirabe, le centre du commerce
des pierres semi-précieuses. L'artisanat comprend également des articles de broderie de très haute qualité
et une de produits en bois sculpté qui sont fréquemment acheté par les touristes.

4.2. La place de l’écotourisme dans la politique environnementale malgache


Dans ce contexte, Madagascar, appuyé par les bailleurs de fonds, a élaboré un Plan National d’Action
Environnemental (PNAE). La réalisation de ce plan, amorcée en 1990 avec l’adoption de la Charte de
l’environnement, se décompose en trois phases quinquennales durant lesquelles l’écotourisme occupe
une place importante, comme en atteste la Charte de l’environnement (République de Madagascar, 1998,
38) qui précise : "L’avantage de Madagascar par rapport à d’autres pays est de pouvoir combiner la
gestion et la protection de son patrimoine écologique exceptionnel avec un tourisme nouveau : le
tourisme écologique". Durant la phase 1 (1991-1996), la promotion de l'écotourisme s’est traduite par
la création de l’Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées (ANGAP), une des six
agences d’exécution du PNAE dont l’un des principes stratégiques précise : "La gestion des aires
protégées doit permettre le développement de l'écotourisme qui se caractérise par son souci de la
conservation de la nature et ses retombées bénéfiques pour les populations locales, sans déculturation"7.
Tout en confortant les acquis de la phase initiale, la phase 2 (1998 - 2002) a été l’occasion pour ces
agences d’exécution de développer des programmes (inter)communaux de gestion durable de la
biodiversité, à l’intérieur desquels l'écotourisme apparaît comme une des trois activités génératrices de
revenus, au même titre que l’apiculture et les plantes médicinales et aromatiques. La mise en œuvre
actuelle de la phase 3 du PNAE repose également en grande partie sur l'écotourisme.

25
L’analyse coûts-bénéfices effectuée par la Banque mondiale pour justifier l’octroi du financement de
cette troisième phase montre que l’écotourisme contribue à 20 % des bénéfices totaux de la conservation
(World Bank, 2003). De plus, promouvoir l’écotourisme, c'est-à-dire orienter les flux d’aide
internationale vers cette activité, se justifie par le fait que : "la probabilité de succès d’une gestion
forestière communautaire (par la gestion durable des bois de feux et des produits forestiers non ligneux)
devrait être plus faible que la probabilité de voir se poursuivre la visite des aires protégées par les
écotouristes. Par conséquent, les investissements dans […] les transferts de gestion sont plus risqués que
dans les aires protégées".
Globalement, quelle que soit la phase, c’est implicitement le modèle vertueux de l'écotourisme qui est
mobilisé, comme l’exprime le Ministère de l’Environnement et des Eaux et Forêts (2003, 138) lorsqu’il
évalue les bénéfices au niveau local de la politique environnementale : "si les tendances actuelles dans
le développement de l'écotourisme dans les aires protégées et les autres sites naturels identifiés dans le
programme se poursuivent, les impacts économiques pour les populations locales et le secteur privé
s’accroîtront également". Autrement dit, autant par ses caractéristiques que par l’évolution de sa
politique environnementale, le cas malgache révèle un ancrage de l'écotourisme et de ses vertus
supposées dans le discours politique.

4.3. Le contexte général du développement de l’écotourisme à Madagascar


4.3.1. Madagascar dans le concert international
La forte endémicité de la biodiversité de Madagascar, de l’ordre de 80 %, a conduit les nombreuses
institutions de conservation à qualifier ce pays de « pays à mégabiodiversité ». Cette particularité est
d’ailleurs un des critères ayant conduit, dès la fin des années quatre-vingt, la banque mondiale à
sélectionner Madagascar parmi les premiers pays à mettre en place une planification environnementale.
La réorganisation du paysage institutionnel a abouti à créer une association en charge de la gestion du
réseau des aires protégées (ANGAP).
Malgré cette endémicité importante et un dispositif institutionnel conséquent, notamment avec la
présence de l’ANGAP, Madagascar fait partie des pays dont la superficie des aires protégées est des
plus faibles. D’après la base de données du World Conservation Monitoring Centre, rapportée à la
superficie totale de Madagascar, ses aires protégées ne représentent que 2,07 % alors que la moyenne
mondiale est de 8,83 %, celle de l’Afrique de 11,63 % et celle de la France est de 10,24 %.
En raison d’un nombre très conséquent de définitions des aires protégées de par le monde, presque 1400
selon Green et Paine (1997), l’IUCN a proposé en 1994 une nomenclature permettant de comparer les
différents systèmes de conservation de la biodiversité. Six critères sont développés sur la base des
modalités de gestion des aires protégées.
Ainsi, il ressort une très nette spécificité du système des aires protégées malgaches lesquelles se
concentrent autour d’objectifs scientifiques et de conservation des espèces sauvages (catégories Ia et
Ib). Seulement 14,23 % des aires protégées se fixent comme objectif principal le développement du
26
tourisme à Madagascar, ce qui est deux fois inférieure à la moyenne mondiale (catégorie II). Enfin,
notons que la part dévolue à la gestion durable des écosystèmes protégées est bien inférieure à la
moyenne du reste du monde (catégorie VI).
Dans ce contexte, Madagascar apparaît comme un pays à forte biodiversité mais recourant assez peu au
système des aires protégées lesquelles, au demeurant, mettent essentiellement l’accent sur des objectifs
de conservation forte.

4.3.2. L'écotourisme et les aires protégées à Madagascar


Paradoxalement, l’écotourisme est considéré à Madagascar comme une source de valorisation
économique de la biodiversité. Le gouvernement malgache fait du développement du tourisme un des
axes principaux de la nouvelle politique économique issue du DSRP. De même, l’orientation de la 3ème
phase de la planification environnementale met l’accent sur le développement de l’écotourisme.
Il est vrai que Madagascar connaît une croissance de l’activité touristique rapide. Le nombre des
touristes n’a cessé de croître depuis 10 ans avec un taux annuel moyen de 12 % environ alors qu’il serait
de 4 % au niveau mondial (ATW Consultants 1997).
C’est manifestement l’écotourisme qui imprime cette tendance à Madagascar puisque le ratio nombre
d’écotouristes / nombre total de touristes est passé de 6,65 % en 1992 à 60 % en 2001. Le taux de
croissance annuel moyen de l’écotourisme a Madagascar s’établit à 34.41 % ce qui est légèrement
supérieur à la fourchette mondiale estimé à 10 – 30 % (ATW Consultants).
Autrement dit, malgré une faible part de zones protégées, Madagascar attire de plus en plus de touristes
grâce à l’activité écotouristique. Deux hypothèses peuvent expliquer cet apparent paradoxe : une
concentration des visites sur certaines aires protégées et de nombreuses visites hors sites. Ces deux
hypothèses semblent toutes deux confirmées dans la réalité. Il existe une très forte disparité entre les
aires protégées visitées. Ainsi, pour l’année 2001, deux parcs nationaux (Andasibe et Isalo) concentrent
54 % des entrées totales dans le réseau des aires protégées de l’ANGAP. En additionnant les entrées
dans les parcs de Ranomafana, Ankarana et de La Montagne d’Ambre, on parvient à 80 % des visites
totales. La deuxième hypothèse est également vérifiée dans la mesure où d’après Madio (2000), les trois
premiers sites les plus visités à Madagascar (Nosy Be, Sainte Marie et Ifaty) sont des aires non protégées
et qui reflètent un tourisme plus balnéaire qu’écotouristique.
Ce rapide survol des liens entre l’activité écotouristique et la conservation de la biodiversité à
Madagascar, révèle quelques informations utiles qui dénote un décalage entre le modèle théorique et la
réalité.

4.4. Les obstacles à la croissance du tourisme à Madagascar


4.4.1. Accès extérieur
· Les tarifs aériens sont parmi les plus élevés du monde à cause du manque de concurrence entre les
quelques transporteurs aériens qui desservent Madagascar. En conséquence, les prix des billets d'avion
pèsent lourdement sur le budget total du touriste (au moins 50%.)
27
· L’accès international n'est pas pratique pour tous les touristes exceptés les résidents en
France (et en Afrique du sud) du fait des quelques villes d'entrée sur les marchés pourvoyeurs de
touristes. Il serait intéressant de faire jouer les traités bilatéraux déjà existant en Afrique australe pour
ouvrir d’autres aéroports malgaches aux marchés internationaux et ainsi diversifier l’offre.

4.4.2. Déplacements intérieurs


· De janvier à mars, la saison des pluies amène de fortes précipitations, des rivières en crue et des routes
impraticables, ce qui rend certains déplacements terrestres impossibles. Des mers agitées peuvent
retarder ou rendre dangereux des trajets inter-îles.
· Seuls 7.000 km sur les 35.000 km du réseau routier sont praticables en toutes saisons. L'infrastructure
routière n'est pas adéquate même sur les voies les plus fréquentées et est quasiment inexistante sur les
sites les moins visités présentant un potentiel touristique élevé.
· Les vols intérieurs sont chers et peu fiables, avec de fréquentes annulations ou des reprogrammations

4.4.3. Hébergement
· Il y a trop peu de bons hôtels, de relais et de campements sur les principales destinations touristiques.
· Le voyage de groupe est une caractéristique du tourisme international d'aujourd'hui et beaucoup
d'hôtels en dehors d'Antananarivo ne peuvent héberger même les petits groupes de 16 personnes et moins
qui voyagent à Madagascar.
· Les uniques hôtels de “marque” à Madagascar sont l'hôtel Carlton à Antananarivo et le Ventaclub à
Nosy Be. La présence à Madagascar d'un hôtel balnéaire ou d'un relais écotouristique appartenant à un
groupe phare reconnu sur le plan international amènerait une reconnaissance de la marque, élèverait les
normes à travers un transfert de technologie, et ferait la promotion de l'île.

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CONCLUSION
Dans sa conceptualisation, l’écotourisme doit poser les bases d’un équilibre entre l’ouverture raisonnée
des ressources et la durabilité des écosystèmes tout en contribuant au développement et au bien-être des
sociétés d’accueil. Le modèle est fragile. Les choix locaux qui motivent la définition de ces stratégies
de développement sont variés : l’écotourisme peut être perçu comme un outil d’aide à la sortie d’un
sous-développement comme il peut aussi être l’instrument d’une politique de fermeture des lieux et donc
d’exclusion de quelques catégories de populations (locales ou touristiques).
En effet dans la conjoncture actuelle qui se caractérise notamment par l’effondrement des traditionnelles
économies de plantation, le tourisme et les services financiers sont considérés comme les secteurs
d’activités les plus sûrs en termes de développement économique. Mais ces secteurs en cours de
construction ne sont pas en mesure de répondre aux demandes pressantes des sociétés locales et du
marché du travail où les travailleurs n’ont d’autres perspectives que la migration.
Au-delà des simples pratiques écotouristiques, l’enjeu fondamental concerne désormais la gestion des
ressources et surtout l’accès aux ressources et leur contrôle… La réflexion sur l’écotourisme s’inscrit
dans ce contexte d’ouverture de nouveaux espaces jusqu’alors non touristiques et de fermeture-
retranchement de lieux aux ressources réputées qui s’inscrivent dans un processus d’exclusion —
réservation au profit d’élite : la réservation des lieux…pour un tourisme durable.

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DEVOIR A RENDRE
Consigne :
- A rendre avant le 20 mars 2023 ;
- A rédiger comme une dissertation (introduction – développement – conclusion) ;
- A rendre en version physique à l’Administration de l’ESTIIM ou en version numérique ;
- UN sujet à traiter.
SUJETS :
- Selon le pays de votre choix, démontrer comment le secteur tourisme peut contribuer au
développement ?
- Faites une analyse des activités touristiques après le COVID-19.
- Comment apercevez-vous les activités écotouristiques à Madagascar ?

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