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PLAN

INTRODUCTION

Chapitre I : Le tourisme au Maroc bénéficie de plusieurs atouts pour faire face aux enjeux mondiaux divers

Section 1 - Enjeux du tourisme dans le monde

Section 2 - -Les atouts et formes du tourisme au Maroc :

Section 3 - Le tourisme au Maroc : Quels chiffres


Chapitre 2 : Le tourisme contribue à la croissance économique marocaine aussi bien positivement que négativement

Section 1: Le tourisme est un secteur clé de la croissance marocaine

Section 2 - Les effets positifs du tourisme sur le Maroc

Section 3 - Les effets négatifs du tourisme sur le Maroc

Chapitre3 : les stratégies du tourisme au Maroc

Section 1 - Bilan de la vision 2010 :

Section 2 - La vision stratégique de développement touristique


Conclusion

1
Introduction générale
Le Maroc est considéré comme un exemple de stabilité politique en Afrique du Nord et au
Moyen Orient. Moderne et ouvert à l'extérieur, il bénéficie aussi d'un emplacement stratégique : il
fait partie de la zone Méditerranée /Atlantique, une des premières destinations du tourisme mondial
et se trouve à proximité du plus grand marché émetteur au monde, en l'occurrence l'Europe.

Avec 3 500 Km de côtes, le Maroc dispose de potentialités balnéaires exceptionnelles. De


plus, le pays offre des paysages variés et contrastés (mers, montagnes, vallées et déserts) ; ses villes
impériales, ses médinas médiévales, sa gastronomie mondialement reconnue, son artisanat réputé et
son hospitalité légendaire, font du Maroc, une destination de dépaysement et de rêve.

Avant son indépendance, en 1956, le pays a été occupé par une multitude de nations et ce
depuis 3000 ans. Byzantins, arabes, espagnols, français … Ils sont nombreux à avoir convoité le
pays pour ses multiples ressources. Le Maroc n’a donc pu profiter de ses atouts que depuis la
déclaration de son indépendance. Mais c’est surtout grâce à l’arrivée au pouvoir de Mohamed VI en
1999 que le pays a véritablement réussi à se développer en adoptant des solutions efficaces afin de
mieux exploiter ses capacités.

Ainsi, le Royaume a choisi de faire valoir le secteur touristique pour en faire son principal
moteur de développement socio-économique. En effet, climat, relief, culture … sont des facteurs
attrayants pour les touristes. En effet, le Maroc est officiellement engagé dans une nouvelle
stratégie touristique, dénommée « vision 2010 » afin de permettre au secteur de se développer.
L’objectif affiché de cette stratégie est de créer les conditions favorables au décollage du tourisme
marocain. Pour soutenir cette ambition, le gouvernement et la fédération du tourisme ont élaboré un
contrat-programme pour la période 2001-2010 qui fixe les objectifs à atteindre et les lignes
directrices de la stratégie.

 Pourtant, faute d'une politique touristique, le potentiel du tourisme marocain a été


longtemps sous-exploité. Durant les 20 dernières années, il a enregistré une croissance modeste, au
regard de l'évolution du secteur dans d'autre pays comparables de la méditerranée, tels la Tunisie ou
l'Egypte...En fait, le tourisme souffre de problèmes structurels (fiscalité, financement, etc.) qui sont
autant d'obstacles à son développement.

En outre, force est de constater que le tourisme, de par son impact direct ou induit sur des
segments entiers de l'économie, est un secteur stratégique en vue du décollage économique et de la
mise à niveau du Maroc. Pour qu'il joue pleinement son rôle de locomotive de la croissance
marocaine, le tourisme doit bénéficier d'un environnement favorable, qui permet de valoriser les
énormes potentialités du pays et de rompre avec les freins du passé.

2
Tel est le Maroc, qui reçoit et qui offre, s'apparentant depuis toujours, par-delà les images
réductrices des cartes postales, à une maison d'hôtes, ouverte sur elle-même et sur les autres. Ce
Maroc est sans conteste celui auquel sont attachés les Marocains : non seulement une destination
attractive parmi bien d'autres, mais un havre de quiétude et de paix, un pays capable de fournir au
siens travail, prospérité et bien-être... Ce Maroc-là mérite bien un plan de développement
mobilisateur à la hauteur de ses espérances, et un débat national franc et sincère.

Il convient donc de s’interroger sur la place qu’occupe le secteur touristique dans


l’économie marocaine, ses retombées sur cette dernière. Aussi, il est nécessaire de mettre l’accent
sur les stratégies que le pays élabore afin de booster le secteur ,et de lui permettre d’imposer son
identité sur le plan international compte tenu de la concurrence qui existe avec les pays voisins,
notamment la Tunisie et l’Egypte.

De ce fait, notre travail de recherche consiste dans un premier lieu à offrir une vue
d’ensemble sur le secteur touristique marocain, de montrer sa place et son importance dans
l’économie marocaine. Une seconde partie sera consacrée à montrer les formes du tourisme dans le
contexte marocain ainsi que ses effets sur l’économie du Royaume. Une dernière partie sera dédiée
à l’étude des stratégies élaborées par le pays afin de permettre au secteur du tourisme de se
perpétuer.

3
Chapitre I : Le tourisme au Maroc bénéficie de plusieurs atouts pour
faire face aux enjeux mondiaux divers

Le Maroc occupe une place relativement confortable concernant le tourisme à l'échelle


continentale, il fait partie du trio de tête constitué avec l'Afrique du Sud et l'Égypte, cependant, à
l'échelle mondiale le Maroc arrive à la 29e place et rêve de se hisser à la 20e place à l'horizon 2020.

Le secteur s’est développé depuis 2001 pour permettre au pays de devenir une destination
attractive pour les touristes. En effet, le nombre d'arrivées de touristes au Royaume du Maroc est
passé de 4,4 millions en 2001 à 9,3 millions en 2010 avec une croissance des revenues touristiques
passant de 31 milliards de dirhams à près de 60 milliards de dirhams à la fin de la dernière décennie
à la veille du printemps arabe.

Néanmoins, le secteur subit une baisse en 2015 de 0,2% suite aux révolutions qu’a connu le
Moyen-Orient et à l’instabilité politique subit par cette région, quoique la situation du secteur s’est
vite améliorée puisque le nombre de touristes a augmenté de 1,5% en 2016 par rapport à l’année
antérieure. Ceci s’explique par l’importance accordée au secteur du tourisme dans l’économie
marocaine et qui se traduit par des stratégies de long terme visant à améliorer le secteur et à le
rendre plus compétitif à l’échelle internationale.

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section 1 - Enjeux du tourisme dans le monde

1. Le changement climatique et le réchauffement :

Le changement climatique et le réchauffement planétaire placent l’économie mondiale et la


société devant un nouveau défi lourd de conséquences pour les voyages et le tourisme, que les
pouvoirs publics prennent ou non des mesures efficaces d’atténuation ou d’adaptation. Selon les
estimations, le tourisme contribue à hauteur de 5.3 % aux émissions anthropiques mondiales de gaz
à effet de serre, et 75 % de cette part sont imputables au transport1.

Parmi les aspects positifs, toutefois, la perception croissante de l’importance et de l’intérêt


des emplois verts – essor, mesures gouvernementales à l’appui, des activités sobres en carbone et
utilisation plus efficiente de l’énergie – donne au tourisme la possibilité d’adapter ses modes de
fonctionnement et de participer au développement des emplois de « cols verts », dans lesquels on
voit la principale perspective de croissance de l’emploi mondial pour les années à venir.

Le tourisme est particulièrement exposé aux effets directs prévus du changement


climatique : élévation du niveau des mers, modification des courants océaniques, accélération de la
fonte des glaces et recul de l’enneigement et du pergélisol, augmentation des températures,
changement du régime des précipitations, fréquence ou intensité plus grande des phénomènes
météorologiques extrêmes, etc.2.

Ces effets peuvent contribuer à appauvrir la biodiversité et se répercuter sur l’environnement


naturel et construit, ainsi que sur l’infrastructure en rapport avec le tourisme. S’ajoutent peut-être
des répercussions sur la santé et la sécurité liées au stress thermique et à la propagation de maladies
tropicales, sans oublier les pertes encourues en termes de symbole et d’image.

A cet égard, les récifs coralliens, les stations de ski, les plages des îles et les sites de plongée
sont particulièrement vulnérables. Les effets directs de certains aspects du changement climatique
devraient faire des gagnants et des perdants dans le secteur du tourisme.

Le réchauffement planétaire peut donner un nouvel attrait à des destinations où le climat


n’était pas aussi hospitalier auparavant. Toutefois, étant donné l’échelle des effets attendus,
beaucoup de destinations pourraient aussi subir des répercussions graves et coûteuses.

L’évolution du comportement des consommateurs face au changement climatique, l’impact


d’une généralisation des programmes de compensation des émissions de carbone, volontaires ou
obligatoires, les perspectives de transfert modal dans le domaine des transports et l’exigence de
démarches écologiquement responsables peuvent aussi constituer des menaces ou des problèmes
pour des destinations et des entreprises touristiques bien établies, les trajets à longue distance
risquant d’être plus particulièrement touchés. Les variations de la compétitivité relative du secteur
des voyages et du tourisme, dues à l’adoption de nouvelles mesures d’atténuation ou d’adaptation

1
OCDE (2005), La culture et le développement local, OCDE, Paris.
2
OCDE (2006), Innovation and Growth in Tourism, OCDE, Paris.

5
par une destination ou économie donnée, pourraient rapidement influer sur la direction et l’ampleur
des flux touristiques internationaux.

Le changement climatique et ses conséquences pour le tourisme doivent amener ce secteur à


accorder encore plus d’importance à la pérennité écologique générale de ses propres activités.

L’environnement que les touristes ont envie de découvrir est la condition même de la
viabilité et de l’attrait des destinations touristiques. Or le changement climatique risque de
multiplier et d’accentuer fortement les menaces environnementales. Il s’inscrit dans un contexte
marqué par une sensibilisation accrue du public et par une demande de protection plus rigoureuse
de l’environnement. Même si ces pressions se font de plus en plus fortement sentir, le tourisme reste
essentiel au bien-être économique, et dans bien des cas à la survie, de nombreuses populations
locales et régionales, car il doit son existence à des destinations où, bien souvent, le lieu et ses
habitants se confondent. Il va de soi que le tourisme joue alors un rôle déterminant dans la santé
économique de la localité.

La viabilité d’une destination dépend de l’aptitude des divers acteurs concernés, qu’il
s’agisse de l’administration publique à tous les niveaux, du secteur privé ou des collectivités
locales, à travailler ensemble à la mise en œuvre des instruments d’évaluation et de réglementation
voulus pour que les résultats soient propices à la population et à l’environnement.

De plus en plus, les pouvoirs publics cherchent à faire entrer des objectifs sociaux,
environnementaux et économiques dans la planification et l’élaboration des stratégies touristiques et
environnementales qui s’imposent dans une perspective à plus long terme. D’où la nécessité,
comme indiqué précédemment, d’une approche gouvernementale intégrée de la politique du
tourisme, prenant en compte non seulement des impératifs de croissance économique et de richesse,
mais aussi des considérations environnementales, sociales et culturelles.

Ainsi, par rapport aux pressions sur l’environnement, le territoire, le patrimoine et les
ressources qu’il exerce sans cesse, l’on assiste, au Maroc, au développement du tourisme alternatif,
en apparence plus soutenable et respectueux de l’environnement (tourisme de nature, tourisme vert,
tourisme d’aventure, tourisme de proximité, écotourisme, agritourisme, tourisme solidaire et
équitable, …).

2. La mondialisation et l’évolution des marchés :

La mondialisation renvoie à la fois au processus par lequel les marchés économiques, les
technologies et les communications s’internationalisent progressivement et à un large éventail de
préoccupations, sociales et autres. Par exemple, la libéralisation accrue des régimes commerciaux et
la réduction des obstacles à toutes les formes d’échanges à l’échelle internationale expliquent la
progression très rapide de la crise mondiale actuelle parmi les institutions financières de la planète,
d’où la pire récession que le monde ait connue depuis 60 ans. Cette plus grande ouverture a aussi
pour effet de faciliter la propagation d’épidémies ou d’épizooties mettant en péril la santé publique,
comme le SRAS ou la grippe porcine, de renforcer le pouvoir du consommateur, qui accède au
savoir mondial grâce à l’Internet, et de faire varier presque instantanément les cours internationaux
des produits de base en cas d’augmentation soudaine de la demande sur les marchés émergents. Le

6
tourisme n’échappe pas à cette nouvelle économie mondiale. Il doit parer aux menaces que la
diffusion rapide de l’information et l’impact économique de la mondialisation font peser sur
l’avantage concurrentiel. Il va de soi que le tourisme participe grandement au processus
(multiplication rapide des destinations et apparition d’une nouvelle demande et de marchés inédits)
tout en ressentant fortement les effets de la mondialisation. Du point de vue des touristes, les
frontières peuvent être franchies plus facilement grâce à la réduction des obstacles au commerce et
aux voyages qu’apporte la libéralisation des transports3.

L’impact d’une croissance économique vigoureuse dans de nombreux pays en


développement, le libéralisme économique, l’évolution spectaculaire des transports en termes
d’efficacité et de coût, ainsi que l’essor d’une classe moyenne mondiale (estimée actuellement à
plus de deux milliards d’individus) bénéficiant d’un meilleur niveau de vie, ont créé une nouvelle
dynamique dans les flux touristiques internationaux.

3. L’économie du savoir :

En agissant notamment sur les flux d’informations et sur le déploiement des technologies
liées à l’informatique et à l’Internet, la mondialisation a contribué à promouvoir « l’économie du
savoir », qui implique que le véritable avantage concurrentiel réside dans l’information, les
connaissances et les compétences humaines. Les destinations touristiques doivent faire place à cette
évolution et s’y adapter.

L’économie du savoir suppose que la veille sectorielle soit mieux organisée, coordonnée,
analysée et partagée entre les acteurs du tourisme pour améliorer l’efficience de l’action publique à
tous les niveaux. La transmission des ressources d’information à l’industrie du tourisme, grâce à un
meilleur usage des résultats d’études (sur des questions comme les tendances du marché, par
exemple), est un domaine dans lequel les pouvoirs publics peuvent intervenir utilement.

4. Productivité et compétitivité :

Dans les économies de l’OCDE, le secteur du tourisme a du mal à rivaliser avec les prix
pratiqués par les concurrents des pays en développement, étant donné la forte intensité de main-
d’œuvre des activités touristiques et le niveau généralement plus élevé des coûts salariaux dans les
pays membres. Le tourisme doit également soutenir la concurrence avec des produits et services en
forte croissance qui prennent de plus en plus d’importance dans les dépenses discrétionnaires des
ménages, par exemple l’électronique grand public et les services de communication.

Depuis quelques années, beaucoup de secteurs progressent plus rapidement que le tourisme
dans les pays de l’OCDE. Le problème de la productivité se pose donc avec une acuité grandissante
dans le secteur touristique ; il faut notamment limiter les hausses de prix, améliorer les conditions
de travail et concevoir de nouveaux produits attractifs, susciter d’autres investissements et innover.
La médiocrité des conditions de travail augmente le taux de rotation de la main-d’œuvre, déjà élevé
dans ce secteur, et compromet sa compétitivité sur le marché du travail. En ce qui concerne les

3
OCDE, Globalisation and the Macroeconomic Policy Environment, OCDE, Paris.

7
destinations touristiques bien établies, le manque d’investissements a aussi pour conséquence une
infrastructure vieillissante4.

Ces problèmes appellent des mesures du côté de l’offre comme du côté de la demande :
fonder la tarification sur la valeur, encourager l’esprit d’entreprise, élaborer des mécanismes
d’innovation efficients, mieux tirer parti des réseaux de TIC et veiller à la qualité des services en
utilisant des méthodes appropriées de gestion des ressources humaines, entre autres exemples.
Cependant, les pays de l’OCDE ont sans doute plusieurs atouts. Ainsi, entre autres avantages
possibles par rapport à leurs concurrents des pays en développement, ils peuvent s’appuyer sur le
savoir lié à la formation de la main-d'œuvre, l’accès aux technologies, les compétences en gestion et
en administration de l’entreprise, la stabilité et l’expérience de l’encadrement politique et
administratif, la solidité des institutions bancaires et financières, les qualifications et l’expérience en
commercialisation, auxquels s’ajoute une infrastructure dans l’ensemble efficace. Par ailleurs, le
développement de grands réseaux mondiaux de voyages et de tourisme dans les pays de l’OCDE
peut influer sur la situation.

En général, ces réseaux bénéficient d’une intégration verticale, horizontale et diagonale,


réalisent des économies d’échelle et de gamme et sont en mesure d’investir massivement dans des
bases de données électroniques modernes et dans le marketing. Les grands opérateurs de voyages et
de tourisme prendront vraisemblablement en charge une part croissante des flux du tourisme
traditionnel et de masse, de l’hébergement et des services connexes. Parallèlement, la montée en
puissance de grands opérateurs menace tout particulièrement les PME, qui constituent la majeure
partie des entreprises du secteur et jouent un rôle important dans les petites destinations régionales.
Les opérateurs plus modestes et axés sur des marchés de niche conserveront sans doute une certaine
place en raison de la segmentation croissante de la demande évoquée plus haut et du gonflement de
la demande de produits et services atypiques et spécialisés. Pour les PME, la solution pourrait
passer par le renforcement des réseaux constitués avec d’autres entreprises, organismes publics et
associations du secteur et tout au long des chaînes de valeur, pour obtenir des gains d’efficience et
améliorer la communication.

5. Engagement de secteur :

La nécessité d’associer le secteur du tourisme au processus de planification stratégique ne fait pas


de doute. Les pays sont de plus en plus nombreux à envisager la stratégie comme un partenariat
entre les acteurs du secteur et les pouvoirs publics. C’est dans cette optique qu’a été conçue en
Nouvelle-Zélande la New Zéland Tourisme Strategy 2010, supervisée et diffusée par un groupe
stratégique comprenant d’éminents représentants du secteur privé et de l’industrie touristique. Pour
sa part, en mai 2008, le gouvernement australien a annoncé l’élaboration d’une stratégie nationale
intitulée National Long-Terme Tourism Strategy. Celle-ci offrira une vision à long terme du secteur
du tourisme en Australie et mettra l’accent sur l’offre. Un comité de pilotage, composé de membres
appartenant ou non au secteur, a été créé pour apporter des éléments utiles à la stratégie5.

4
OCDE, L’Innovation : programme d’action de l’OCDE pour la croissance et l’équité, OCDE, Paris .
5
OCDE (2008e), Le tourisme dans les pays de l'OCDE 2008 : Tendances et politiques, OCDE, Paris

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section 2 - Les atouts et les formes du tourisme au Maroc :

Le tourisme est une activité ancienne, qui a pris au XXe siècle une dimension planétaire. Il
constitue désormais un secteur économique fondamental dans de nombreux pays développés
comme dans des pays en développement, qui en font un facteur essentiel de leur développement.

 Aujourd'hui le tourisme représente la première industrie de service dans le monde. Bref, c'est l'or
blanc du troisième millénaire. Il favorise l'ouverture des grands chantiers d'avenir d'une nation.
Nul ne peut ignorer de nos jours, le rôle capital que le tourisme peut jouer en tant que secteur
moteur de développement économique et social des pays. Ce secteur est la principale source de
créations d'emplois dans un grand nombre de pays. Non seulement dans l'industrie touristique elle-
même mais aussi, par effets d'entraînement, dans d'autres secteurs. En effet, le tourisme est un
secteur économique primordial dont l’impact n’est absolument pas négligeable dans la croissance
économie du Maroc. En raison des atouts touristiques dont dispose le Maroc, le secteur touristique,
selon toutes ses formes, continue d’accroitre et de contribuer à la croissance marocaine.
1. Atouts touristiques du Maroc
a. Les atouts géographiques
Le Maroc offre un tourisme de qualité grâce à des atouts géographiques incontestable. S'étirant du
36e au 21e parallèle nord, le Maroc est situé à la pointe nord-ouest du continent africain et au sud
immédiat du Détroit de Gibraltar. Le nom Maroc vient de « Marrakech », capitale du pays jusqu’au
XI ème siècle. Il est donc à la croisée du monde arabe, de l'Europe et de l'Afrique. Cela lui permet
d’occuper une place privilégiée dans le domaine des échanges humains. Et il est situé à proximité
immédiate (14 km de l'Europe), l'un des plus grands marchés pourvoyeurs de touristes. En effet, sur
900 millions de touristes dans le monde en 2008, la moitié provient d'Europe. 
Le pays (710.850 km2) bénéficie d'une large ouverture maritime, ce qui renforce sa position de
carrefour d'influences culturelles, climatiques et commerciales. En effet, il totalise près de 3500km
de côtes sur la Méditerranée et sur l'Atlantique alors que ses frontières terrestres ne représentent que
2000km(Algérie et Mauritanie).Le Maroc doit aussi son originalité à sa diversité géographique qui
est singulière car on y trouve des plaines, des montagnes, des déserts, des côtes. Les montagnes
occupent 1/3 du territoire marocain et atteignent des hauteurs non négligeables.
b. Les atouts politiques 
Le Maroc jouit d'une grande stabilité politique. Après l’indépendance du Maroc en 1956, même si
le régime a été dur et répressif jusqu’à la fin des années 80, les différents souverains ont fait de ce
pays « une monarchie constitutionnelle, démocratique et sociale ». Le point d'interrogation était ce
qu’allait devenir le Maroc après la disparition du Roi Hassan II; mais son fils Mohamed VI, depuis
la mort de son père en 1999, a montré au monde que le Maroc restait un pays stable qui jouit
également d’une paix sociale reconnue.
 Le Maroc jouit aussi très bonne image en matière de sécurité, ce qui est important pour les
investisseurs mais surtout pour les touristes qui n’ont pas peur de se rendre dans ce pays. Il est en
effet important de souligner que le Maroc n’est pas un pays touché par « le syndrome 11
septembre». Le tourisme marocain a peu souffert, confirmé en cela par une étude de. La position
politique du Maroc, très ferme contre le terrorisme, ne laisse pas place à la spéculation et participe à

9
lever les angoisses. La sécurité est par ailleurs une priorité pour le gouvernement. Cela est de nature
à rassurer et les touristes, et les investisseurs.  
De plus, le rôle de l’Etat est en effet primordial dans l’essor du tourisme au Maroc et il y a une
réelle volonté politique de l’Etat marocain qui a fait du tourisme un des principaux enjeux du
développement économique
2. Les formes du tourisme au Maroc
La typologie des stations touristiques au Maroc permet de dégager certaines formes du tourisme et
qui sont soient des stations polyvalentes, soient des stations spécialisées, soient enclavées.
A- Elles peuvent être spécialisées quand le tourisme est la première activité sans être exclusive, par
exemple les stations balnéaires, de montagne,...etc., telles que Essaouira, Azilal,....etc.
B- Elles sont polyvalentes quand le tourisme n’est pas l’activité économique prédominantes par
exemple le cas des stations urbaines, notamment, les grandes villes telles que Casablanca, Rabat,
Marrakech, Agadir,...etc.
C- Elles peuvent être enclavées ou purement spécialisées si l’activité est exclusivement touristique
dont le thème est bien précis telles que Ifrane, Oukaimden, (station de sport)...etc.
Cette typologie des stations a donc permis de distinguer les formes du tourisme suivantes et qui
méritent une attention particulière de la part des responsables du Ministère concerné, du
collectivités locales, régionales, des professionnels et aussi des O.N.G afin d’en faire des zones
socio- économiques durables. En distingue plusieurs types de tourisme.
Ces formes du tourisme distinguées sont les suivantes :

a. Le tourisme sportif :

Cette forme qui intéresse surtout les jeunes sportifs s’organise périodiquement dans des zones qui
offrent une infrastructure de base adéquate et/ ou qui ont une nature est un caractère du genre et qui
permet aux amateurs de pratiquer un sport selon leurs choix et en fonction de la spécificité de la
région : Ski à Ifrane et à Oukaimden, Alpinisme à Azilal, randonnée, équestre et pédestre à
Taliouine, Toubkal et les Gorges de Todgha à Tinghir, etc.

b. Le tourisme social :

Ce créneau s’intéresse surtout aux jeunes qui organisent des voyages d’études, aux associations et
organismes à caractère social qui subventionnent des voyages au profit d’une catégorie de personne
à moyen revenu (handicapés, enfants délaissés, enfants pauvres,).

c. Le tourisme culturel :

Ce type de tourisme qui constitue l’offre dominante de notre pays avec un pourcentage important
attire surtout les assoiffés des visites culturelles (sites, expositions,), ce créneau est représenté par
des personnes du 3éme âge, des retraités ce genre de tourisme se trouve concentré dans les villes
impériales (Rabat, Fès, Mekhnès, Marrakech) et dans les régions qui présentent cet atout. Le
tourisme culturel permet aux collectivités locales et régionales la mise en œuvre d’un comité de

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suivi et de la sauvegarde de ce patrimoine historique qu’il faut constamment restauré, car il présente
l’image de la civilisation ancestrale de la contrée où il se trouve en particulier et du pays en général.

d. Le tourisme de cure (thermal) :

Ce type que nous jugeons d’une importance capitale, il draine un grand nombre de touristes
nationaux et internationaux particulièrement dans les régions ayant ce caractère telles que la station
thermale de Sidi Hrazem de Moulay Yakoub et celle de Merzouga dans la province de Tafilalet.
Mais ces stations méritent une attention particulière pour la mise en place d’un équipement
nécessaire au confort des clients comme par exemple (les salles de repos, de soins, de
diagnostic, ...).

e. Le tourisme vert :

L’écotourisme, quant à lui est le seul moyen qui peut permettre la création d’une économie
rurale durable capable de sédentariser les habitants des compagnes, par la création des auberges, de
gîtes ruraux, de fermes auberges offrant un minimum de confort a la clientèle de cette cible. Ce
genre de tourisme devient de plus en plus important d’où la nécessité de multiplier les efforts pour
la satisfaction de cette clientèle. A ce titre il est primordial d’améliorer les accès menant vers ces
zones touristiques et y installer une infrastructure de base (eau potable, électricité...etc.). De même
qu’il est souhaitable de garantir aux touristes la sécurité et la qualité de prestations, etc.

Ce genre de tourisme peut alors s’installer dans les régions vertes et à grandes espaces et à air
fraîches telles que Benslimane, Ifrane, Ourika, Toufliht, Azilal, etc.

f. Le tourisme balnéaire :

Considéré comme tourisme classique, le tourisme Balnéaire continue de drainer un tourisme de


masse de type national et international dans les villes côtières comme Agadir capital du tourisme,
Essaouira perle des côtes atlantiques, El Jadida, Tanger, Saida, etc. Seulement ce tourisme doit être
géré intelligemment tout en assurant à une clientèle potentielle et habituelle : la sécurité, la qualité
des prestations, l’animation et la tranquillité absolue. Le tourisme balnéaire n’étant pas seulement
une destination pour les baigneurs, mais aussi pour les sportifs (ski nautique, etc.) mérite une
attention particulière par la création des stations et des clubs de sport nautique et des ports de
plaisances afin de répondre aux aspirations de tous les clients selon leur attente et selon leur âge. Il
ne faut pas oublier que la concurrence, à ce sujet, se fait de plus en plus ardue, par pays voisins qui
disposent aussi des immenses plages ; donc il est important, pour se distinguer, d’offrir des
prestations de qualité (hygiène, sécurité, prix abordables, avec un hébergement de proximité) dans
les stations balnéaires à travers tout le Royaume (du Nord au sud) pour permettre un grand choix
aux visiteurs nationaux et étrangers.

g. Le tourisme de loisir et de dépaysement :

Le grand sud et particulièrement la province de Ouarzazate, de Zagora et d’Errachidia,


constitue un créneau important pour les amateurs du vrai tourisme de dépaysement ; Ceux qui

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aiment vivre loin des bruits, loin de la pollution, ceux enfin qui aiment dormir sous l’étoile, en
bivouac.

Ces régions constituent aussi le tourisme du terroir qui représente le vrai Maroc, c’est un
tourisme d’aventure recherché par une catégorie bien précise de clientèle qui aiment l’évasion de
toutes les technologies pour s’oublier durant leur vacance pour se ressaisir et pour être prêt à
reprendre le travail avec un sang nouveau. Ce tourisme mérite donc d’être développé encore plus
car ses amateurs deviennent de plus en plus nombreux.

h. Le tourisme éducatif ou d’étude :

Il concerne les participants aux conférences, aux séminaires, aux colloques et


particulièrement les étudiants et les chercheurs dont le mouvement continue toute l’année. Ce genre
de tourisme est surtout concentré dans les grandes villes où se trouvent les grandes écoles et les
universités, c’est un tourisme qui draine tout le long de l’année un nombre n’important de
personnes qui viennent de tous les coins du pays et d’ailleurs pour suivre les études, faire des
recherches, etc. ce mouvement culturel constitue lui aussi un créneau important de tourisme (ancien
et moderne).

i. Le tourisme blanc :

Considéré comme le plus haut toit du monde arabe et de l’Afrique du nord, le Maroc abrite de
gigantesques montagnes qui reçoivent de la neige en automne et l’hiver, cela permet aux amateurs
de pratiquer le ski à Ifrane et à Oukaimden qui contiennent de modeste infrastructure.

j. Le tourisme religieux :

On peut compter entre six cents et sept cents moussems (fêtes) qui sont célébrés chaque année.
Certains moussems gardent leur caractère purement religieux (Moulay Driss Zerhoun), et d’autres
sont davantage réputés pour leur souk comme espace transactionnel, de même chaque région aime
célébrer ses atouts locaux à la fin d’une récolte précise, la fête des roses à Kelaâ M’gouna, fête des
amandiers à Taf raout, fête des dattes à Erfoud et Le moussem d’Imilchil à Errachidia. On peut
considérer les fêtes ou les moussems comme étant l’occasion d’échanger économique et social entre
les régions avoisinantes (ravitaillement, ou signature des actes de mariage, de vente, de
divorce...etc.).

k.  Le tourisme de randonnée en montagne:

Malgré le basculement du tourisme vers le littoral, la montagne marocaine n'a jamais été
absente du système touristique marocain. Elle offre un cadre attrayant et des centres d'intérêt
diversifiés. Elle est de ce fait approchée -bien que timidement- par le tourisme international et fait
l'objet d'une fréquentation assez sensible de la part des nationaux. On relève une fréquentation
marocaine de caractère plutôt populaire et qui tire son origine de pratiques religieuses et récréatives
traditionnelles héritées du passé (Moulay Brahim). Dans d'autres cas la fréquentation de la
montagne par ces nationaux va s'appuyer sur un héritage plus récent datant de la période coloniale

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(Ifrane et le Moyen Atlas en général, tourisme d'hiver dans l'Oukaïmedene, développement de la
résidence secondaire dans la vallée de l'Ourika).

Mais c'est le tourisme de randonnée qui attire le plus les visiteurs étrangers. Une demande
internationale plus ou moins spontanée s'est organisé dans le massif du Haut Atlas de Marrakech et
parcourt surtout les versants et vallées de ce massif. La prospection des itinéraires date de la période
du Protectorat et s'est continué depuis et on estime aujourd'hui que la plupart des itinéraires de
Grande Randonnée du Moyen Atlas et des massifs dominant Marrakech et Béni Mellal sont
reconnus et décrits. La fréquentation la plus dense reste, cependant, limitée au massif du Toubkal où
la Section marocaine du Club Alpin Français tient un certain nombre de refuges et les Tours
Opérateurs et autres agences de voyages y organisent à partir de Marrakech ou d'Imlil (principal
centre d'activité alpine) des randonnées, du trekking et autres formes d'escapades érotico-sportives
de type commercial.

C'est dans ce cadre que se situe l'intervention volontariste de l'Etat visant à développer un
tourisme de randonnée avec logement chez l'habitant dans le Haut Atlas Central. Cette initiative
étatique se situe dans le cadre d'une action de coopération Maroc-Française. Intitulée "expérience
pilote intersectorielle d'économie rurale de haute montagne", cette action a choisi volontairement le
tourisme, pour aider au développement des hautes vallées atlasique et arrêter l'émigration qui les
vide et qui touche essentiellement les jeunes. L'expérience se limite, dans un premier temps, à
quatre communes (Abachkou, Tabant, Zaouyat Ahansal et Qualaat Mgouna) choisies en fonction de
la "la Grande Traversée du Haut Atlas" et couvrant les deux versants Nord et Sud de la chaîne de
part et d'autre de la ligne de faîte. Ouvert depuis 1985, le Centre de Formation aux Métiers de
Montagne" a déjà formé sur place et à Briançon plusieurs aides-accompagnateurs de moyenne
montagne, des alpinistes et des responsables de gîtes ruraux ou gardiens de refuges, et des
d'artisans. Expérience à son début, elle fait déjà l'objet d'évaluations.

Le Maroc est un pays de grand contraste naturel, offrant une variété de paysage et de climat,
montagne, mers, désert, plaines et étendues vastes et immenses à travers tout le pays. C’est un pays
de grande luminosité surtout au sud et qui dispose de grandes montagnes : le haut, le moyen et
l’Anti atlas, dotées d’un paysage naturel.

Ces chaînes montagneuses offrent des possibilités pour organiser des excursions des
randonnées et des escalades pour les amateurs de ce genre de sport. De ce fait le développement
d’une infrastructure de base est nécessaire dans ces stations pour permettre aux amateurs d’un
tourisme de montagne d’y passer les vacances, sous des conditions correctes. Il est alors important
de créer des unités hôtelières de moyennes gammes avec des voies d’accès faciles afin d’y
développer le séjour pour ensuite assurer un développement durable de ces régions. Ce tourisme est
l’exemple type d’un tourisme vert ou l’écotourisme.

l. Le tourisme du désert :

A côté de la montagne il convient de situer l'émergence du produit Grand Sud ou Sud


intérieur. Partie de presque rien, Ouarzazate, petite ville du Sud saharien, qui n'offrait que quelques
lits non classés, concentre aujourd'hui (avec son antenne Zagora) 5.502 lits en hôtels classés et
réalise avec Errachidia plus d'un demi-million de nuitées par an (750.362 en 1999). Ce sont là certes

13
des chiffres encore faibles par rapport aux grandes destinations touristiques marocaines comme
Agadir (plus de 21.524 lits et 3,5 millions de nuitées hôtelières) ou Marrakech (18.000 lits et 4,3
millions de nuitées), mais pour une nouvelle destination, encore inconnue au milieu des années 80,
ou fréquentée comme simple étape des tours du Sud et dotée aujourd'hui d'un aéroport international
et de lignes aériennes qui la relient directement aux capitales internationales, ces performances sont
non négligeables.

Parmi ces centres d'intérêt, l'habitat dit en terre constitue l'une des principales attractions. Là
aussi visiter le désert ce n'est pas seulement s'imprégner de son immensité; mais c'est également
voir des maisons fortifiées construites en pisé, parfois majestueusement perchées sur des pitons
rocheux et richement décorées; c'est aussi visiter quelques-unes de ces maisons, pour y découvrir la
vie de leurs habitants, et goûter le mystère que cachent leurs murs épais et leurs impasses sombres.
Or, cet habitat attire aussi par sa fragilité. Son intégration dans le produit touristique pourrait
déboucher sur sa réhabilitation et sa sauvegarde.

Nous avons donc là une relation assez intéressante puisque basée sur un besoin mutuel entre
d'une part un tourisme constamment à la recherche de nouveaux produits et un patrimoine qui
pourrait enrichir ce produit et bénéficier d'actions en sa faveur. Mais cette relation est aussi
complexe et l'analyse du cas des Ksour du sud marocain renseigne sur cette complexité.

m. Le tourisme rural :

Le développement de cette nouvelle forme de tourisme est le résultat de la conjonction de


diverses initiatives. A la base l'explosion des associations de développement local qui voit dans le
tourisme un secteur pouvant générer des revenus supplémentaires sans grands frais ; viennent
ensuite les initiatives des agences de développement, des ONG internationales, des bailleurs de
fonds qui cherchant des niches pour financer des actions de développement local optent pour le
tourisme rural ; ceci est concrétisé par des initiatives locales comme celle que je vais vous présenter
à Zagora, par exemple, qui saisissent l'arrivée spontanée d'une demande pour y répondre ; enfin au
niveau du ministère du tourisme une stratégie est entrain d'être mise en place et a pour objectif de
valoriser le produit balnéaire marocain et le rendre plus compétitif par rapport à ses concurrents
méditerranéens, en le complétant par d'autres attractions fortes, et contribuer ainsi de façon
déterminante à sa relance et à la réussite des objectifs de l'accord cadre en matière de tourisme
balnéaire (65.000 chambres additionnelles), en particulier dans les Préfectures et Provinces du Nord
où le tourisme balnéaire est soit stagnant soit en déclin et participer au rééquilibrage régional du
développement touristique aujourd'hui centré sur le littoral (tourisme balnéaire) et quelques grandes
villes (tourisme d'affaires et tourisme culturel), et contribuer efficacement à une plus large diffusion
des retombées économiques et sociales du tourisme balnéaire et culturel qui sont très fortement
dominants, notamment dans les zones restées relativement à l'écart (Rif).

Cette forme favorisée par l’organisation de congrès de séminaire, colloques et de réunion


d’affaire est surtout concentré dans les grandes villes qui regroupent les administrations centrales et
les grandes usines de fabrication, de transformation, etc. ; aussi que celles dotées des moyens
adéquats pour l’organisation des rencontres internationales (salle de conférences, salons de congrès,
...etc.). Nous citons à titre d’exemple ici comme ville pouvant accueillir ce genre de tourisme ; la
ville de Casablanca capitale économique du Royaume qui abrite au courant de l’année un grand
nombre de rencontres, de séminaires et de colloques nationaux et internationaux. De même que

14
dans cette ville l’on organise chaque année plusieurs foires et des expositions à caractère
économique et commercial de type international.
La ville de Rabat, de Marrakech et d’Agadir connaissent également, plus au moins le même
sort.

15
section 3 - Le tourisme au Maroc : Quels chiffres

STATISTIQUES SUR LE TOURISME AU MAROC POUR LE MOIS DE FEVRIER 2017

 Evolution des arrivées des touristes aux postes frontières : +10,6% en février :

Selon les données communiquées par la direction nationale, le nombre d’arrives des touristes
aux postes frontières pendant le mois févier 2017 a enregistré une hausse importante de +10,6% par
rapport a celui de 2016 (+15.5 pour le touriste et 4.5 pour les marocaines résident à l’étranger)

Les principaux marchés émetteurs ont enregistré des résultats positifs : +5% pour la France, +10%
pour l’Espagne, +16% pour l’Allemagne, et +8% pour le Royaume-Uni.

 Evolution des nuitées dans les EHTC : +18,8% en février 2017 :

Parallèlement, selon les données communiquées par les professionnels de l’hébergement


touristique, le volume des nuitées dans l’établissement classé a connu une hausse de 18.8% en
février 2017, par apport à celui de 2016 (+19.4% des touristes non-résidents, +17.2% pour les
marocains résidents à l’étranger).

16
Au niveau géographique, la ville de Fès a connu la plus forte augmentation en termes de nuitées
(+47%), suivie par Marrakech (+27%), Tanger (+23%) et Agadir (+18%). Tandis que la ville de
Rabat a connu une baisse de -3%.
Concernant la fréquentation des chambres, le taux d’occupation a augmenté de cinq points par
rapport au même mois de l’année dernière. Il a atteint 40% en ce mois de février 2017.
 Evolution des recettes voyages : -11,1% en février 20176 :

Durant le mois de février 2017, les recettes voyages en devises ont atteint 3,4 milliards de
dirhams, enregistrant une baisse de -11,1%par rapport au même mois de l’année écoulée.

 Evolution des arrivées des touristes aux postes frontières : +10,6% en février 2017 :

6
Source : Office des Changes ; Chiffre provisoire.

17
 Evolution des arrivées de TES par voie aérienne : +11,5% en février 2017 :

18
 Evolution des nuitées réalisées dans les EHTC : +18,8% en février 2017 :

 Taux d'occupation enregistré dans les EHTC : 40% en février 2017 :

19
Le positionnement du Maroc à horizon 2020 devra répondre à de nouveaux défis et opportunités

20
Chapitre 2 : Le tourisme contribue à la croissance économique
marocaine aussi bien positivement que négativement
Le tourisme occupe une place importante au cœur de beaucoup de  pays. Comme vu précédemment,
son influence est omniprésente au cœur de l’économie nationale, mais les touristes sont aussi
responsables d’un grand nombre de modifications percevables au sein de la société. En effet,
l’arrivée de personnes extérieures au pays n’ayant pas la même culture ou des modes de vie
différents joue un rôle essentiel sur l’évolution de la population locale.
Ainsi, au Maroc, ce phénomène est plus que perceptible. Quels sont les impacts du tourisme sur
l’économie marocaine?
Nous verrons donc que le tourisme au Maroc a malheureusement eu des conséquences néfastes sur
le pays mais elle en a aussi fait bénéficier de nombreux avantages.

21
section 1 - Le tourisme est un moteur clé de la croissance
économique marocaine

Le secteur touristique occupe une place importante dans l’économie marocaine. Il est de plus en
plus considéré par les hauts responsables comme un secteur stratégique pour accompagner le
développement économique.
Le tourisme met en jeu des investissements considérables de capitaux, génère des revenus
substantiels et crée des emplois importants. Ainsi, il est une source indispensable de devises. Le
tourisme a un impact considérable sur l’économie. Il est porteur de développement.

1. Deuxième contributeur au PIB national et deuxième créateur d’emplois


Le tourisme contribue largement à la création de richesses et à la diminution du chômage et de la
pauvreté avec une demande touristique globale représentant environ 11,4% du PIB. Le secteur est
également un excellent pourvoyeur en emplois avec 515 000 emplois directs en 2016 soit prés de
5% de l’emploi dans l’ensemble de l’économie.
2. Contributeur important à la balance des paiements 
Le tourisme détient une place importante en tant que source génératrice de devises du Royaume à
côté des transferts des marocains résidents à l’étranger. En effet,  les recettes générées par les non-
résidents ayant séjourné au Maroc se sont situées en 2016 (hors transport international) à près de
63.2 milliards de dirhams. Ces recettes en devises représentent près de 19%* des exportations des
biens et services et le solde de la balance des voyages a couvert 27%* du déficit de la balance
commerciale en 2016.
3. Le tourisme international en légère hausse au Maroc  
Le secteur touristique termine l’année 2016 sur une note positive, conforté par les résultats
enregistrés durant les derniers mois. En effet, le nombre d'arrivées de touristes non-résidents  a
atteint 10,33 millions de touristes soit une progression de 1,5% par rapport à 2015.
4. Des capacités en développement        
A fin 2016, la capacité litière classée a atteint 242 624 lits en progression de près de 11 290 lits
supplémentaires par rapport à 2015.  Les hôtels 3*, 4*, 5* et les hôtels clubs constituant 58% du
total du parc de l’hébergement touristique classé.
Le Maroc avec ses innombrables atouts proximité́ de l’Europe, richesses naturelle, culturelle et
historique, art culinaire, hospitalité́ des populations,...), a tout pour réussir et permettre au secteur
touristique de se développer.

22
section 2 - Les effets positifs du tourisme sur le Maroc

Dans les sociétés avancées contemporaines, le tourisme est une composante de l’activité
humaine dont l’importance est croissante. Il s’agit, en effet, d’une activité de consommation de
premier ordre. Il répond à un besoin naturel de loisirs, de repos, de quête reconnaissance et de
nouveauté. La demande de tourisme augmente de telle manière qu’elle ouvre des perspectives
économiques prometteuses pour les régions du monde disposant de ressources d’intérêt touristique.
C’est le cas du Maroc. En quoi le tourisme influence-t-il l’économie marocaine ?

Le tourisme au Maroc est l’un des plus importants secteurs qui agissent directement sur le
développement économique marocain. Ce secteur recrute positivement sur tous les autres secteurs
du pays, que cela soit en infrastructure, transport et santé afin de créer aux touristes les bonnes
conditions de vie tout au long de leur séjour aux différents régions et surtout au niveau des régions
touristiques, sur le secteur agricole t de pêche ainsi que sur le secteur artisanal :qui présente une
motivation de la population marocaine, tout en la rendant plus active à travers l’augmentation des
offres d’emplois se rapportant au domaine touristique marocain : environ un million d’emplois
directs tels que l’hôtelleries et la restauration ; et 120 mille emplois indirects tels que le transport et
de commerce.

Sans oublier son importance dans le système éducatif universitaire du pays, et ce se


manifeste par la création des nouvelles filières liées fondamentalement au tourisme afin de bien
former les étudiants marocains pour qu’ils puissent par la suite travailler dans ce domaine.

1. Impact sur les revenus

Le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC) a livré son rapport 7d’analyse 2016
de l’impact du voyage et du tourisme dans l’économie à travers 184 pays dans le monde. Une étude
prévisionnelle montre que le Maroc connaitra des avancées au cours des prochaines années.

Au cours des dix prochaines années, le secteur touristique aura un impact plus important sur
l’économie marocaine. C’est ce qui ressort du rapport très chiffré du Conseil mondial du voyage et
du tourisme (WTTC) sur l’impact économique du voyage et du tourisme dans le monde,
fraichement publié. Couvrant 184 pays à travers la planète, le document livre une analyse pays par
pays en se basant sur quatre principaux indicateurs, à savoir la contribution du secteur dans le PIB,
l’emploi généré, l’argent dépensé par les touristes et les investissements qu’attire le secteur.

+35 milliards de revenus :

En 2015 déjà, les revenus générés par le secteur voyage et tourisme au Maroc était 75,5
milliards de dirhams, soit 7,7% du PIB. Et cette année le WTTC prévoit une augmentation de 2% à
76,9 milliards de dirhams en 2016. «Cela concerne principalement l'activité économique générée

7
http://www.wttc.org/research/economic-research/economic-impact-analysis/

23
par les industries telles que les hôtels, les agences de voyages, les compagnies aériennes et autres
services de transport de passagers», explique le rapport, soulignant que les activités de la
restauration et les industries de loisirs directement liées au tourisme y sont également associées.
D’ici 2026, ces revenus devraient croître de 4 % par an pour atteindre les 113,9 milliards de
dirhams, d’après les prévisions du WTTC.

Source : http://www.wttc.org/research/economic-research/economic-impact-analysis/

Au sens plus large, le WTTC établit une contribution directe et indirecte du secteur dite
«totale» qui englobe notamment les effets plus larges de l'investissement et de la chaîne
d'approvisionnement. Elle s’est élevée à 172 milliards de dirhams en 2015, soit 17,5% du PIB. Elle
devrait s’améliorer de 2% à 175,5 milliards de dirhams, soit 17,3% du PIB en 2016. Et il est prévu
que cette contribution grimpe de 4,1% à 261,9 milliards de dirhams, soit 17,3% par an d’ici 2026.

35 milliards de dépenses des touristes supplémentaires :

Pour ce qui est des recettes des activités, les touristes ont dépensé 70,4 milliards de dirhams
au Maroc en 2015, d’après la même source. Cette année, ces chiffres devraient progresser de 2,3%,
selon l’ONG qui s’appuie sur les prévisions d’arrivées touristiques du Royaume. En effet, le
département de Lahcen Haddad s’attend à recevoir 10 335 000 visiteurs étrangers en 2016. Le
WTTC, lui, projette 14 480 000 de touristes en 2026 pour des dépenses à hauteur de 105,3 milliards
de dirhams, soit une augmentation de 3,9% par an.

24
Source : http://www.wttc.org/research/economic-research/economic-impact-analysis/

2. Impact sur le système social

a. Le rôle important de la relance de l’emploi et de l’éducation


 
L’arrivée massive de touristes au Maroc a impliqué la construction de nombreux complexes
hôteliers et autres lieux d’accueil. Il a donc fallu trouver un grand nombre d’employés pour
satisfaire la demande touristique. Les universités se sont donc multipliées et ont ajouté à leur
système éducatif des circuits de formation aux métiers du tourisme. Les centres de formation dans
le même secteur se sont aussi multipliés.

 130 000 emplois en plus :

En termes d’emploi, le secteur en a directement généré 731 500 en 2015, soit 6,5% de
l’emploi total. En 2016, une légère hausse de 0,4% est envisagée. Ici sont également concernés les
emplois générés par les hôtels, agences de voyages, compagnies aériennes et autres services de
transport de passagers, ainsi que les activités de la restauration et de loisirs directement liées au
tourisme. Dans dix ans, le secteur représentera 863 000 emplois directs, une augmentation de 1,6%
par an, selon les prévisions du WTTC.

25
Source : http://www.wttc.org/research/economic-research/economic-impact-analysis/

Les familles marocaines scolarisent ainsi de plus en plus leurs enfants, afin de leur assurer un avenir
sur. Aussi, la venue des touristes étrangers et la vue du niveau de vie et de la vie occidentale
donnent envie aux marocains qui envisagent alors de grandes études pour pouvoir partir à l’étranger
et réussir « à l’occidentale ». 
La multiplication d’universités a été permise par la forte hausse de l’offre d’emplois que le pays a
connu au lendemain du début de la vague touristique. En parallèle des emplois directs, c’est-à-dire
les emplois directement liés au tourisme (exemples : métiers de la restauration, agences de
voyages…) les emplois indirects (exemples : transports, métiers du bâtiment, commerce…) se sont
eux aussi multipliés. Les marocains ont donc eu accès à des circuits d’études et à de nouveaux
emplois ce qui a permis aux jeunes d’avoir une éducation scolaire poussée et la chance d’accéder à
des métiers qualifiés.
Peut-on alors dire que le taux de pauvreté baisse actuellement au Maroc ? Les avis sont différents et
même contradictoires. Certains disent que par la création d’emplois, la pauvreté diminue
activement, mais d’autres soutiennent que le taux de pauvreté au Maroc augmente du fait que les
hôtels sont nombreux à préférer employer des occidentaux car ils les jugent plus qualifiés. Ainsi,
démunis, ceux qui ont échoué se retrouvent dans les bidonvilles, augmentant la misère des grandes
villes marocaines. Il est cependant vrai que le système éducatif se diversifie et que l’offre d’emploi
est plus importante.
b. Le désenclavement des zones rurales
Le tourisme n’a pas touché que les littoraux et les grandes villes marocaines. L’arrière pays est
aussi mis en valeur par les organisations marocaines, afin de montrer aux touristes le « vrai
Maroc ».
 

26
Grâce à des formes de tourisme comme le trekking ou le tourisme solidaire, les zones rurales font
parties des circuits touristiques, ce qui permet de mettre en avant les traditions et les activités
locales (parfois trop, comme vu précédemment) et d’en faire un nouvel atout de développement
socio-économique. Les touristes et les autochtones, très hospitaliers, se rencontrent plus
naturellement ce qui leur permet de créer des liens et de sortir les populations rurales de l’isolement.
 
Aussi, la restauration des monuments historiques a joué dans la mise en activité de l’arrière pays car
les petits artisans peuvent ainsi faire étalage de leurs marchandises locales aux abords des sites
touristiques.
  Tout cela a donc permis le désenclavement des zones rurales. Leur activité relancée, sur le plan
touristique, a permis de freiner l’exode rural qu’observait le pays depuis quelques années. La venue
de plus en plus importante de touristes dans les villages a favorisé une meilleure alimentation en eau
et en énergie ainsi qu’un accès par des routes praticables. (De plus en plus de touristes recherchent
la tranquillité et choisissent de quitter les grandes villes pour des villages plus retirés ou ils pourront
par exemple construire des riads.)  Cependant, les zones les plus retirées sont toujours victimes de
leur isolement. 
..
La venue de touristes au Maroc a donc permis au pays de se développer. L’offre d’emplois plus
importante, la multiplication des universités et des étudiants, les nouveaux débouchés scolaires,
l’évolution de la condition de la femme et le désenclavement des zones rurales… Le tourisme a
apporté de nombreux avantages qui ont permis au pays de se moderniser.

27
section 3 - Les effets négatifs du tourisme sur Maroc :
Un grand nombre de problèmes sociaux actuels lies au tourisme, par exemple l’utilisation
des drogues et la prostitution, ne sont pas nouveaux ou propres à un pays quelconque. Ce qui est
relativement nouveau, c’est la prise de conscience accrue au plan international que, faute de
mesures appropriées, ces problèmes iront en s’intensifiant et ne pourront que ternir
Davantage l’image du tourisme comme force bénéfique de développement. Il faut une stratégie de
gestion pour enrayer et réduire les impacts sociaux qui sont perçus comme négatifs.

En plus du fait que le revenu des touristes est trop élevé par rapport à celui des citoyens
locaux, l’arrivée touristique a bel et bien favorisé l’augmentation du cout de la vie, du coup la classe
moyenne marocaine n’est plus capable de bénéficier des denrées alimentaires à l’inflation. D’autant
plus le secteur immobilier a été touché par cette inflation, il est donc question d’une hausse
remarquable, et ce à cause de l’augmentation du nombre de projets touristiques, il s’agit d’une
régression de l’offre par rapport à la demande.

Le trafic de drogue (cannabis) est considéré comme une économie souterraine développée au
Maroc et entretenue par les touristes étrangers qui représentent les premiers clients de ce genre
d’économie.

De tous ces faits, le tourisme est un domaine qui présente autant d’avantage à l’économie
marocaine que d’inconvénients. Certes, mais personne ne peut affirmer que c’est un domaine qui
n’a que des mauvaises conséquences sur le développement économique.

Le tourisme fait vivre plus de 12 % des populations à travers le monde. Mais aujourd'hui, les
voyages que nous entreprenons posent de réelles problématiques. En reprenant le triptyque du
Développement Durable, faisons ensemble un tour des impacts du tourisme.

1. Un Fossé Economique :

- 70 à 80% des revenus ne restent pas dans les pays d’accueil. Les groupes et agences qui font
voyager viennent des pays développés et pratiquent des politiques de moindres coûts. L'argent est
alors redistribué principalement dans les diverses taxes, la compagnie aérienne et les groupes
hôteliers.
- Emploi des locaux à des postes d’entretien, de restauration, de transport… moins qu'à des postes à
responsabilité car manque de qualifications et pas de volonté de les former.
- Monoculture touristique: Devenir la seule source de revenu d’une destination et condamner une
population en cas de catastrophe politique ou naturelle.

2. Un Choc Culturel et Social

- folklorisation : fêtes religieuses et festivals traditionnels repris et même abandonnés par les
autochtones à cause de l'influence du tourisme. (Imilchil au Maroc, Mani Rimbu au Népal, Lourdes
en France...)
- dénaturalisation : les touristes sont « riches », volonté d’être comme eux et perte des valeurs et des

28
mœurs, naissance d’un sentiment de jalousie et de profit dans le relationnel
- naissance de « ghettos » touristiques où l’on cultive le rêve et écarte la réalité des yeux du touriste
(ex : Rio de Janeiro au Brésil, Agra en Inde…)
- croissance des inégalités

3. Une Empreinte Ecologique:

- Destruction d’écosystèmes pour la construction de complexes - urbanisation sur des espaces


naturels fragiles (Philippines, Côte Tunisienne, Côte d'Azur, Cancun au Mexique, etc)
- Pollution des espaces (bouteilles, plastiques, canette, emballage, etc.), des eaux….
- Surconsommation d’eau parfois même au détriment de la population locale (exemple de Cancun) à
cause de la consommation d’eau en chambre d’hôtel, des piscines, de l’arrosage des pelouses, des
golfs….
- Dérangement de la faune et de la flore : écrasement ou prélèvement des herbes ou espèces rares,
aliénation ou capture d’animaux, bruit…
- 20 % des GES (Gaz à Effet de Serre) responsable du réchauffement de la planète proviennent des
déplacement touristiques: en avion, nous créons 20 g/passager / km de GES, 18 g / passager / km
contre 2 g / passager / km en TGV.

Le tourisme a donc eu des impacts contrastés sur la société marocaine. À l’origine de grandes
avancés comme la multiplication des emplois et des étudiants, la plus grande liberté des femmes ou
encore le désenclavement des zones rurales, il est aussi responsable de la folklorisation des
traditions locales, de la surpopulation des bidonvilles, du tourisme sexuel, du travail des enfants…
Pour lutter contre ces aspects négatifs du tourisme, le Maroc et ses pays partenaires devraient
multiplier leurs efforts et créer plus d’associations humanitaires et de campagnes publicitaires afin
de mieux sensibiliser les touristes et les populations locales. Une meilleure coopération entre les
Etats à ce niveau là mais aussi au niveau juridique, permettrait au Maroc de faire du tourisme un
facteur de développement social plus sain.

29
Chapitre 3 : les stratégies du tourisme au Maroc

Depuis l'intronisation du souverain marocain le Roi Mohamed VI en juillet 1999, le Royaume


marocain s'est engagé dans un processus de croissance visant à promouvoir une économie forte et
compétitive à travers des dispositifs opérationnels intégrant des reformes susceptibles de réhabiliter
l'image d'un Maroc organisé par une législation solide et d'un Maroc d'égalité.

Cette nouvelle orientation s'inscrit dans un cadre général stratégique axé sur une remise en
équilibre des villes insalubres avec une touche humaine en adaptant les compétences avec les
nouveaux besoins du marché national du travail. L’idée d'un tourisme en pleine expansion prend
part dans cette nouvelle orientation caractérisée par un attachement tout particulier auprès du
nouveau souverain.

Ce dernier incite les professionnels à s'investir activement dans le seul but de consolider l'offre
touristique marocaine, et ainsi, d'assurer sa richesse.Dans une optique d'exécution des
recommandations royales, un accord-cadre 2001-2010 a été conclu entre le gouvernement marocain
et la Confédération Générale des Entreprises Marocaines (CGEM) sous l'égide du souverain. Cet
accord-cadre est le résultat d'un partenariat entre les acteurs et les responsables en lien avec la
promotion du tourisme marocain8.

S’appuyant sur cette relance, le Maroc a organisé les premières assises du tourisme à
Marrakech en 2001, sous la présidence effective de Sa Majesté le Roi. Au cours de ces assises, la
Fédération du tourisme, membre de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), et
le gouvernement ont adopté une stratégie de développement touristique sous la forme d’un contrat-
programme 2001-2010, portant sur « le tourisme : une vision, un défi, une volonté ».

La prospective à long terme, dont les scénarios constituent un instrument central, est
aujourd’hui une discipline des sciences sociales qui facilite l’élaboration des politiques publiques et
des stratégies d’entreprise en explorant les alternatives qui, à tout moment, requièrent des décisions
des agents économiques publics et privés. En énonçant des champs d’hypothèses sur des tendances
et sur des probabilités d’inflexion, sur des options décisionnelles ou sur de nouveaux
comportements sociaux, la prospective apporte des visions qui à la fois éclairent les choix et
contribuent à la motivation collective autour d’objectifs globaux à long terme.

8
Organisation Mondiale du Tourisme, 2003.

30
section 1 - Bilan de la vision 2010 

Après une phase de croissance lente, durant les années 80 jusqu’au milieu des années 90,
d’importantes mesures de relance de l’activité touristique ont été prises dès l’année 1995 et qui ont
permis à l’industrie touristique marocaine de connaître une forte croissance avec une progression
annuelle moyenne de l’ordre de 15% sur la période 1996-2005.
S’appuyant sur cette relance et conscient des nombreux atouts dont dispose le Royaume (proximité
de l’Europe, richesses naturelles, culturelles et historiques, art culinaire, hospitalité des populations,
…), le Gouvernement et le secteur privé ont mis en place en 2001 une stratégie touristique
ambitieuse et volontariste, dénommée «Vision 2010».

1. Une démarche concertée :

La signature de l’Accord Cadre a été renforcée par la signature, le 29 octobre 2001, de


l’Accord d’Application, contractualisant l’engagement des pouvoirs publics et du secteur privé à
mettre en œuvre le dispositif stratégique de la nouvelle politique touristique qui a pour référence, le
Contrat Programme pour la décennie 2001-2010, élaboré par la Fédération du Tourisme en
collaboration avec les administrations concernées et intitulé «Le tourisme : une vision, un défi, une
volonté».

Dans son concept, la « Vision 2010 » est très originale. Elle a été développée autour de la
Volonté Royale, dans un esprit de volontarisme et de concertation entre le privé et le public et a
établi une feuille de route avec des objectifs chiffrés et un plan d’action cohérent.

2. Des objectifs ambitieux :

La vision 2010 s’est fixée, les objectifs suivants à l’horizon 2010 :

 10 millions de touristes, soit 1% de la part du marché mondial;


 160.000 lits construits (dont 130.000 lits balnéaires et 30.000 lits dans les destinations
culturelles du pays) portant la capacité nationale à 230.000 lits ;
 30 milliards de Dirhams d’investissement ;
 480 milliards de Dirhams de recettes en devises générées par le tourisme entre 2000 et 2010;
 600.000 emplois créés ;
 Contribution du tourisme à 20% dans le PIB à l'horizon 2010 ;La réalisation de ces objectifs
suppose principalement :
 La construction par le secteur privé de 80.000 chambres supplémentaires pour un
investissement d’environ 30 milliards de dirhams ;
 La mise en adéquation des capacités de transport (aérien, maritime et terrestre) ;
 La réalisation d’un certain nombre de programmes d’infrastructures et d’investissements
complémentaires à la charge de l’Etat, d’organismes publics et privés. Elle exige également
le déclenchement simultané de plusieurs dynamiques :
 Une dynamique commerciale pour rétablir la compétitivité de la destination et du produit
Maroc ;

31
 Une dynamique industrielle et financière pour améliorer la rentabilité de l’investissement
touristique au Maroc et orienter l’épargne vers le secteur du tourisme ;
 Une dynamique institutionnelle visant la restructuration par l’Etat, de ses organes
d’intervention et par le secteur privé, de ses associations professionnelles, pour doter le
secteur du tourisme de structures qui permettront une planification concertée de la nouvelle
politique touristique.

3. Un plan d’action cohérent et précis :

Pour atteindre les objectifs précités, un plan d’action cohérent se rapportant à l’ensemble des
maillons de la chaîne de l’industrie touristique a été mis en œuvre. L'enjeu majeur de la Vision
2010étant la mobilisation de l'ensemble des professionnels, des administrations et des élus locaux
autour d'objectifs communs. A cet effet, six chantiers ont été identifiés :

 Produits :

L'objectif est de tripler la capacité d'hébergement commercialisable aux standards


internationaux et d'atteindre 230 000 lits. L'augmentation de cette capacité d'hébergement devrait
s'accompagner d'un rééquilibrage de l'offre marocaine : 75% vers le balnéaire et 25% vers le
culturel.

 Transport :

Il s'agit d'accélérer le développement de l'ensemble des composantes du transport et notamment


du transport aérien au même rythme que la capacité hôtelière. En plus, la situation géographique du
Maroc et sa proximité des grandes capitales européennes doit être mise à profit à travers
l'accroissement des liaisons aériennes directes.

 Marketing, communication, commercialisation :

Ce chantier vise à accompagner la croissance de l'offre touristique par une politique de


promotion efficace et adaptée. Pour cela, l'action de l'Office National Marocain du Tourisme
(ONMT), devrait être redéfinie tant dans ses méthodes, dans son organisation que dans ses
ressources financières.

 Organisation institutionnelle :

Il s'agit de la mise en place d'organes de concertation et de coordination entre les secteurs public
et privé, tant au niveau national que régional.

 Formation :

L'objectif est d'accompagner la Vision 2010 par la formation de 72.000 personnes en vue de
faire face aux besoins de main d'œuvre qualifiée liés à l'accroissement de la capacité d'accueil
nationale.

32
 Environnement touristique :

Ce chantier regroupe toutes les mesures visant l'amélioration de l'accueil des touristes,
notamment l'accueil aux aéroports, le système d'indication des routes, l'accès à l'information, etc.

4. Bilan stratégique de la vision 2020

Le bilan de la vision 2010, globalement positif, peut être résumé ainsi : Une bonne mise en
œuvre du foncier et des investissements, un démarrage lent et insuffisant de la réforme fiscale et des
réformes institutionnelles, un retard important sur la formation et un dysfonctionnement des organes
et mécanismes de pilotage.

a. Le Bilan Global en chiffre :

Le bilan global en terme d’arrivées de touristes aux postes frontières, de nuitées dans les
établissements classés, de capacité d'hébergement, de taux d'occupation des chambres et de recettes
voyages est illustré par le tableau suivant :

Source : Le Tourisme en chiffres - Site du Ministère du Tourisme : www.tourisme.gov.ma


(*)Recettes voyages : Source Office des Changes.

 Nombre de touristes non-résidents :

Le taux de croissance annuel moyen sur la période 2001 à 2007 de 9,2%, permettrait d’atteindre
9,6millions en 2010 et dépasser les 10,5 millions en 2011.

 Nuitées dans les établissements classés :

Le nombre de nuitées a augmenté mais dans des proportions nettement plus faibles que celles des
arrivées. Cette baisse des nuitées suppose la croissance du voyage individuel au détriment du
voyage packagé.

 Capacité d'hébergement :

En 2001, le Maroc comptait 97.000 lits hôteliers dans les établissements d’hébergement classés.

Aujourd’hui, ce nombre est de 143.221. Marrakech et Agadir représentent 47% de cette


capacité. L’objectif fixé pour 2010 est de 230.000 lits. Le nombre moyen de lits additionnels par an

33
est passé de 1520 entre 1996 et 2000 à 9.000 entre 2001 et 2006. Cependant, pour atteindre
l'objectif, le rythme de création devrait passer à plus de 29.000 lits par an entre 2008 et 2010.

 Taux d'occupation dans les établissements classés :

Le taux d’occupation tournant autour de 48%, n’a pas connu de changement notable. A noter que ce
taux est d’environ 67% à Marrakech, 64% à Agadir, 60% à Casablanca et 55% Rabat.

 Recettes voyages en devises :

A fin 2007, les recettes voyages ont atteint exactement 58,80 Milliards de DH et constituent,
manifestement, la première source de devises pour le Maroc. La dépense moyenne par touriste est
de 8.000 DH environ, soit plus de 1.000 dollars par touriste, ce qui classe le Maroc dans la catégorie
des destinations de haute qualité En comparaison avec les pays concurrents, en termes de croissance
des arrivées de touristes entre2006 et 2007, le Maroc se trouve nettement en tête. Cependant en
terme des nuitées la Tunisie et l’Egypte affichent des taux de croissance nettement supérieurs.

Dans le cadre du Benchmarking de la compétitivité du Tourisme 2008, effectué par la


Banque Mondia le, le Maroc est classé 67ème sur 130, au classement général, juste après l’Egypte
66ème et loin derrière la Turquie 54ème, la Tunisie 39ème et la Grèce 22ème.

34
b. Bilan des principaux chantiers Produit :

Le plan d'actions de la Vision 2010 vise l'anticipation de la progression de la capacité


d'accueil du pays en réalisant à l'horizon 2010 une capacité additionnelle de 80.000 chambres, dont
65.000 dans les destinations balnéaires et 15.000 dans les destinations culturelles. La réalisation de
cette capacité additionnelle, consiste notamment en :

 La création de zones touristiques intégrées de dernière génération répondant aux nouvelles


tendances de la demande touristique ;
 Le recours à des groupes privés sélectionnés par voie d'appel d'offres, pour l'aménagement
et le développement de ces zones ;
 L'amélioration des destinations existantes telles que Fès, Casablanca, Agadir, Tanger,
Tétouan, etc. par l'établissement de Plans de Développement Régionaux Touristiques
(PDRT) portant sur une décennie et visant la définition :
 Des objectifs assignés à chaque destination touristique (nuitées, arrivées, capacité,
etc.) ;
 Des investissements publics et privés nécessaires pour atteindre les objectifs ;
 Des ressources humaines nécessaires à la mise en œuvre de ce programme.

c. Tourisme balnéaire : Plan Azur :

Le Plan Azur a prévu la réalisation de six stations touristiques9 pour une capacité
d'hébergement de120.000 lits (dont 80.000 hôteliers), sur 3.000 hectares de terrain et des
investissements globaux de l'ordre de 45 Milliards de Dirhams. Il s’agit de Méditerrania (Saidia),
Plage Blanche (Guelmim), Taghazout (Agadir), Lixus (Larache), Mazagan (El Jadida) et Mogador
(Essaouira).

En ce qui concerne la programmation de ces stations, il y a eu un glissement au démarrage


dû, selon M. le Ministre, à la complexité de la réalisation d’une station balnéaire édifiée sur une
superficie d’environ 700 ha (une petite ville) et le manque d’expérience au Maroc dans ce genre de
projets.

Au niveau global du plan Azur, on constate qu’il ressort, un total des :

 Des capacités d’hébergement de 110.686 lits dont 70.205 hôteliers représentant 63%,
contre120.000 lits prévu dans le contrat programme ;
 Des emplois à créer de 35.050 emplois directs et 175.250 emplois indirects, contre
400.000emplois directs et indirects prévus ;
 Des investissements de 49 milliards de Dirhams, contre 45 millions prévus.

9
Voir tableau récapitulatif avec caractéristiques de chaque station.

35
Dans cette dynamique, de nouveaux projets, non prévus dans le cadre de la Vision 2010 ont
été initiés :

 Un plan Azur Junior, visant le développement de nouveaux sites identifiés à fort potentiel,
comme Cala Iris, Tamuda Bay, Oued Chbika Dakhla.
 68 projets conventionnés, totalisant un investissement de 98 milliards de Dirhams pour une
capacité de 84.000 lits hôteliers et la création de 53.963 emplois.
 Projet de la Marina de Casablanca: Une enveloppe d'un milliard de Dollars est prévue par
Dubaï Holding et la CDG pour la mise en valeur du site d'El Hank sur une superficie globale
de40 hectares et près de 25.000 emplois permanents à créer.
 Projet de la Vallée du Bouregreg à Rabat. Investissement de 5,1 milliards de dollars. Près de
2milliards concernent l'aménagement de 110 hectares qui sera réalisé dans le cadre d'un
partenariat entre la CDG, l'Agence d'aménagement du Bouregreg et le groupe Dubaï
Holding.3,1 milliards sont destinés à la valorisation par le groupe Emaar de la corniche de
Rabat sur 330hectares.
 Projet de valorisation de la Zone touristique de l'Oukaïmeden à Marrakech : Investissement
de2,4 milliards de dollars. Près de 1,4 milliard par le groupe Emaar sur une superficie
globale d'environ 600 hectares. Environ 1 milliard de dollars sera investi par la CDG et
Dubaï Holding pour la valorisation de deux terrains (140 hectares et 600 hectares).
 Projet touristique intégré à Tanger : Investissement de 650 millions de dollars sur une
superficie de 230 hectares est programmée par le groupe Emaar.

d. Tourisme de ville – Tourisme culturel : Plan Mada’ In :

La combinaison des produits authentiques et la diversité des potentiels culturels et naturels


dont jouit le Maroc, sont à même de consolider la position du «Tourisme de ville» à l'échelle
mondiale et d'attirer une clientèle à haute contribution. A cet effet, des Programmes de
Développement Régionaux Touristiques (PDRT) ont été mis en œuvre afin de :

36
 Repositionner les destinations culturelles, balnéaires et mixtes pour une meilleure
valorisation de leurs potentialités ;
 Développer de nouvelles zones d'aménagement touristique intégrées ;
 Lancer un programme de rénovation. Ces PDRT concernant, Fès, Casablanca, Agadir,
Tanger, Tétouan, Ouarzazate/Zagora, Meknès /Tafilalt, Rabat, etc. nécessiteront un
investissement global de plus de 60 milliards de Dirhams et contribueront à la création de
150.000 emplois et de plus de 80.000 lits additionnels. A ce jour, ces PDRT sont à différents
stades d’avancement.
 Fès : Lancé le 25 novembre 2005
 Casablanca : Lancé le 27 mars 2006
 Agadir : Signé en avril 2007, baptisé « Agadir 2015 »
 Ouarzazate - Zagora : PDRT en phase de finalisation
 Marrakech : Accord conclu entre les élus locaux et le Ministère du Tourisme
 Rabat : Finalisation du PDRT
 Meknes –Tafilalet : Etude en cours pour la mise en place du PDRT ;
 Tamuda Bay : Tétouan / Fnideq et Tanger : Non encore signé.
e. C) Tourisme rural : Le Concept de PAT :

Le concept de Pays d'Accueil Touristiques (PAT) consiste à :

Structurer l'offre touristique rurale sur un territoire jouissant d'attraits touristiques et d'une
identité spécifique en se basant sur l'existence de la volonté des acteurs locaux pour sa
construction ;
Amener les touristes à découvrir des zones rurales à travers des itinéraires leur permettant
d’aller à la rencontre des populations et de leur mode de vie en dehors des circuits
habituels ;
Créer une dynamique de développement de l’ensemble des secteurs, notamment de
l’artisanat ; Ces PAT contribuent à stimuler les investissements en hébergement et
restauration, à renforcer les interventions des ONG au côté de l’Etat et à créer des
associations pour mobiliser des fonds. Deux types de Pays d'Accueil Touristiques sont
prévus :
Les PAT nouveaux : Chefchaouen, Ifrane et Immouzer Ida Outanane ;
Les PAT à consolider : Haut Atlas et de Désert d'Errachidia, de Ouarzazate et de Zagora.
Depuis 2004, un certain nombre de Pays d'Accueil Touristiques (PAT) ont été lancés et
d'autres sont en cours de lancement par les Agences pour la Promotion et le Développement Economique
et Social du Nord (PAT de Tétouan et de Larache) de l'Oriental (PAT de l'Oriental) du Sud
(PAT du Désert Atlantique).
f. Tourisme de niche :

Le Tourisme de niche répond aux objectifs de la Vision 2010, qui consistent à :

 Valoriser les potentiels naturels de toutes les régions du Royaume


 Créer des emplois et réaliser un équilibre régional en matière de développement touristique
entre les différentes zones du Maroc
 Diversifier l’offre ‘’Maroc’’.Les produits de niches retenus sont :
 Le Golf, qui constitue déjà un produit à succès ;
 La croisière aux ports de Tanger, Casablanca, Safi et Agadir ;

37
 Les sports de glisse (windsurf et kite surf) développés à Dakhla grâce à la mise en place
d’une base nautique. 6 Tours opérators étrangers commercialisent cette destination ;
 Le parachutisme sportif exploité à Beni Mellal grâce à la mise à disposition de l’aérodrome
à Air Club Maroc et la construction d’un hangar ;
 Le surf développé à Safi grâce à l’installation d’une base nautique internationale, d’un club
de surf et d’une plate-forme pour l’organisation de compétitions ;
 Le surf à Mirleft (Province de Tiznit) ;
 La chasse touristique à Arbaoua (Province de Kénitra) ;
 Le train touristique du désert à Bouârfa (Région de l'Oriental).

Le bilan de la politique des produits de niche est relativement satisfaisant, tant en ce qui
concerne les produits existants que les nouveaux produits à l’exception du tourisme de croisière qui
a connu un certain retard dans la mise en œuvre des plans d’aménagements pour l’accueil des
croisiéristes.

Compte tenu de la réussite que connaissent ces produits de niche, une deuxième vague a été
lancée :

 Les sports nautiques à Lâayoune ;


 La pêche touristique à Bin El ouidane - Azilal ;
 Le kayak à Nador, Hoceima et Chefchaouen ;

Le ministère, en partenariat avec la wilaya de la région Souss-Massa-Darâa et l'ensemble de


secteurs locaux, a lancé un projet de développement de 5 nouvelles bases nautiques / surfs camps
sur les sites de Imssouane, Tamri, Imiouadar, Banana beach et Sidi Ouafi situées toutes entre
Imssouane et Sidi Ifni.

g. Tourisme interne : Plan Biladi :

Deuxième segment après le marché français, le tourisme interne représentant 22% du total
des nuitées dans les hôtels classés, soit 2,9 millions de nuitées, constitue un axe prioritaire dans
la«Vision 2010» qui prévoit la mise en place d'une stratégie dédiée à sa promotion. Certains
programmes expérimentés par le passé, dans le but de développer le tourisme interne ont vite
montré leurs limites :

 Au niveau de la distribution, par les opérations promotionnelles ‘’Kounouz Biladi’’ menées


entre2003 et 2005 dans le cadre de contrats de co-marketing signés entre l'ONMT et des
agences de voyages agréées ;
 Au niveau du produit, par la consolidation des zones touristiques existantes, la réhabilitation
des campings et la création de 5 nouveaux campings aux standards internationaux, la mise à
niveau, le classement et l’ouverture au public des villages de vacances de type COS ;
 Un appel d’offres lancé pour sélectionner des Tours Opérateurs nationaux pour le
développement du tourisme national, a été annulé tant les exigences en terme d’objectifs à
atteindre étaient draconiennes pour les trois TO nationaux présélectionnés.

Enfin, le plan Biladi appelé à dépasser ces limites, se propose comme un produit conforme aux
attentes des marocains et vise à créer de nouvelles zones touristiques intégrées pour une capacité
totale de 30.000 lits dont 11.000 lits en résidences hôtelières et 19.000 lits en campings avec des
prix qui varieront entre 300 et 500 DH par nuit par famille. Huit destinations à fort potentiel ont été

38
identifiées : Oriental, Fès-Meknès-Ifrane, Tanger-Tétouan,Rabat-Salé-Gharb, Grand Casablanca,
Doukkala-Abda, Marrakech-Tensift-Al Haouz et le Souss-Massa- Daraa.

Deux stations ont été concédées :

 La station d’Ifrane, concédée au CMKD, nécessitera un investissement de 346 MDH et sera


édifiée sur une superficie de 30.000 ha pour une capacité d'hébergement totale de 700 lits
sous forme de résidences touristiques et 4.000 lits sous forme de campings, en plus de
résidences à vocation touristique d'une capacité de 450 lits.
 Le site touristique «Imi Ouaddar» à Agadir a été concédé à la CGI (filiale de la CDG). Situé
sur une superficie de 33.000 ha, il nécessitera un investissement de 450 MDH et se traduira
par la création de 285 emplois directs permanents.

Une troisième station, en l'occurrence celle de Sidi Abed à El Jadida, devra être concédée au
CMKD, qui a été le seul candidat pour cette station.

Le bilan est très positif, les réalisations avancent à un rythme soutenu et l’impact de ces actions
se fait ressentir tant au niveau de l’accroissement de l’activité touristique qu’en ce qui concerne le
désenclavement de certaines destinations.

 Sur le plan des opérateurs :

22 nouvelles compagnies étrangères sont entrées dans le ciel marocain pour assurer des vols
réguliers. Le pavillon national s’est renforcé par 2 nouvelles compagnies aériennes low cost (Atlas
Blue et Jet4you) ;

 Sur le plan du marché :

Le trafic aérien international n’a cessé d’augmente10:

 L’offre internationale est arrivée à 850 vols par semaine à fin 2006 contre 560 en 2003 ;
 Dessertes : 37 pays et 66 aéroports à l’étranger contre 43 aéroports en 2003 ;
 8,5 millions de passagers internationaux en 2006 contre 5,5 millions en 2003 ;
 Des taux de croissance du trafic aérien en totale rupture avec le passé : + 3% en 2003,+16%
en 2004, +21% en 2005 et +19% en 2006 ;
 160 fréquences additionnelles par semaine sur la période 2003-2006, contre 12 entre 1999et
2002.
 Sur le plan des tarifs :

Des baisses significatives ont été enregistrées sur les vols vers les destinations touristiques. Les
tarifs sur les vols vers Casablanca commencent leur tendance à la baisse sous l’impulsion d’une
concurrence de plus en plus renforcée avec les vols de Jet4you. L’atteinte des objectifs de la vision
2010, nécessite environ 40 nouveaux avions afin d’assurer environ550 vols hebdomadaires
supplémentaires et transporter 6,5 millions nouveaux touristes par an :

 Royal Air Maroc et sa filiale Atlas Blue s’engagent à assurer 20 nouveaux avions ;
 Atlas Blue envisage d’augmenter sa flotte de 8 avions supplémentaires ;
10
Informations et chiffres recueillis de Radioscopie 2007 de la Vision 2010 de l’Observatoire du Tourisme

39
 Jet4you, compte mobiliser 7 avions supplémentaires d’ici 2010 ;
 Eagle Azur envisage d’introduire 4 nouveaux avions supplémentaires ;
 Régional Air Lines cible l’introduction de 4 avions d’ici 2010.Malgré tous ces efforts, dans
le cadre du Benchmarking de la compétitivité du Tourisme 2008,effectué par la Banque
Mondiale, le Maroc est classé 69ème sur 130 pays, en matière d’infrastructure de transport
aérien, 82ème, en matière de densité aéroportuaire et 70ème en matière de réseau du
transport aérien international.

La Vision 2010 a été élaborée en 2001 et depuis, elle n’a pas fait l’objet d’une véritable mise à jour
au regard de l’évolution du marché mondial du tourisme et des nouvelles opportunités qui s’offrent
au Maroc. Il s’avère impératif d’ici 2010, de mettre en place des actions réalisables à court terme
pour recadrer la vision 2010 et accélérer la réalisation des chantiers initialement prévus.

 Sur le plan de la gouvernance de la Vision :

Recentrage du pilotage de la vision 2010 au sein d’une instance paritaire restreinte avec pour
mission la conduite d’un plan d’urgence pour les chantiers en souffrance avec un tableau de bord
constamment mis à jour : Objectif / Réalisé / Ecart/Actions correctives.

 Sur le plan des Ressources Humaines et de la Formation :


 La formation et la qualité doivent figurer parmi les priorités pour relancer le tourisme étant
donné que le Maroc a inclut dans son plan de développement du secteur touristique la mise
en œuvre d’un produit de haute qualité.
 Réussir la mise en œuvre du contrat programme Formation 2008-2012.
 Dynamiser le GIAC Tourisme.
 Simplifier les actions d’incitation à la formation.
 Accroître l’attractivité sociale des métiers du Tourisme pour attirer des profils compétents :
valoriser les collaborateurs à travers des salaires décents, des outils de management adéquats
et des plans de carrière clairement définis.
 Sur le plan Marketing et promotion :
 Renforcer le moyen marketing, notamment pour le produit balnéaire pour lequel la
concurrence est très forte ;
 Renforcer les moyens marketings et de commercialisation des produits, du balnéaire, du
rural et de niches… ;
 Renforcer le marketing pour augmenter le taux de remplissage des structures d’hébergement
en ciblant mieux les clients par rapport à nos couples produits/marché ;
 Harmoniser la politique de promotion ;
 Reverser une partie de la TPT aux régions et trouver un moyen équitable de répartition. Le
plus judicieux est de les répartir au prorata des nuitées réalisées ou des arrivées pour chaque
région ;
 Création d’un Fonds régional d’investissement et promotion touristique ;
 Mise en place d’indicateurs de performances pour l’ONMT.
 Sur le plan de l’organisation institutionnelle :
 Simplification de procédures administratives relatives à l’investissement, en particulier ceux
de la Conservation Foncière ;
 Proposition d’amendements fiscaux pour la loi de finances 2009, afin de respecter les
engagements pris dans le cadre du Contrat Programme : Abaissement du seuil d’éligibilité

40
aux conventions avec l’Etat, à 50 MDH pour certains projets (Résidences, Camping / Plan
ma daine)et certaines régions, suppression des taxes doublons, etc. ;
 Accélération de la sortie du décret d’application relatif à la loi sur le locatif à usage
touristique ;
 Mise en place et application des normes et standards des hôtels ;
 Création des Fédérations Régionales du Tourisme (FRT)11;
 Conception et mise en place, au sein de la FNT, de prestations à haute valeur ajoutée aux
adhérents ;
 Sur le plan de l’environnement touristique :
 Se rapprocher des réflexes et normes européennes : Taxi, accueil, propreté, réglementation,
téléphone vert, signalétique, brochures d'accueil, guide, facilitation des formalités de
voyages, professionnalisation des métiers, etc.
 Sur le plan du Financement :
 Mettre en place des instruments de financement pour les petites entreprises touristiques
particulièrement en milieu rural ;

11
Les FRT doivent être créées conformément à l’Article 56 de l’Accord d’application de l’Accord cadre 2001-2010 qui
prévoit que ces Fédérations « seront constituées de toutes les associations représentatives des principaux métiers
touristiques au niveau régional, selon la même nomenclature qu’au niveau national ». Les FRT dépourvues de la
personnalité morale, demeurent une simple émanation organisationnelle de la FNT. Elles ne sont pas assujetties au
paiement de la cotisation et ne disposent pas de droit de vote dans l’assemblée générale. Leur but est de :
 Permettre aux membres qui les composent de débattre les problèmes propres à la et de proposer à la FNT
des solutions ;
 Assurer la représentation de l’ensemble des régions du Royaume au sein de la FNT ;
 Représenter auprès des autorités régionales et locales les intérêts du secteur.

41
section 2 - La vision stratégique de développement touristique 2020 :

La vision 2020 est loin d’être une simple extrapolation de la vision 2010. Des choix audacieux
et des efforts d’imagination et de créativité sont aujourd’hui plus que jamais nécessaires pour faire
face à de nouveaux défis.

Le secteur du Tourisme devrait connaître d'ici 2020 une croissance dynamique en raison du
développement d'une nouvelle demande provenant des pays émergents et du vieillissement des
populations des pays matures (pays européens, États-Unis, Japon, etc.).

De grandes évolutions économiques et démographiques vont impacter de manière importante la


demande touristique mondiale.

Dans ce contexte, il est important de continuer à soutenir le développement de l'offre touristique


en engageant une politique dynamique qui consolidera les acquis de la vision 2010 et adoptera, pour
la Vision 2020, une approche basée davantage sur le qualitatif et tenant compte des exigences d'un
tourisme durable, responsable, préservant les ressources naturelles et patrimoniales du Maroc.

Le Maroc abordera la Vision 2020 fort d'une riche expérience constituée lors de la mise en
œuvre de la Vision 2010. Compte tenu des enseignements tirés de la vision 2010, des tendances et
de l’évolution du marché mondial du tourisme, des lignes directrices peuvent constituer les
prémisses de la vision 2020 :

 Développer un Tourisme responsable et durable :

Le développement du tourisme doit profiter au citoyen marocain notamment :

 Par le développement du tourisme interne. Le Plan Biladi est déjà en marche, mais, il faudra
quelques années avant que les résidences touristiques et autres campings ne puissent
accueillir les touristes marocains. A côté de ce plan, il faudrait développer le concept de
tourisme social, largement développé en Europe 12et qui a beaucoup contribué à installer la
culture du tourisme interne.
 Par la conception de sites touristiques intégrés dans l’environnement existant et en
interaction avec la population locale ;
 Par la préservation de l’environnement à travers plusieurs actions :
 Mise en place de normes écologiques répondant aux standards internationaux ;
 Promotion du pavillon bleu ;
 Développement de l’énergie solaire et des techniques de recyclage et traitement de
l’eau ;

12
Le principe est que l’administration incite (fiscalement) les grandes entreprises à dégager des fonds afin de créer des
sociétés distinctes dont l’objet social est de construire et d’exploiter des hôtels, des résidences touristiques. Les prix
seront ainsi plafonnés pour le personnel des entreprises concernées. Ces sociétés pourront exploiter les structures
d’accueil en question, durant les périodes creuses, à des prix standards pour mieux les rentabiliser.

42
 Eriger la qualité en priorité :

La Vision 2020 doit être aussi une vision de la qualité. En effet, le principal facteur clé de
succès des principales destinations touristiques mondiales, c’est la qualité. Le mot d’ordre de la
vision 2020 doit être la qualité, de l’aéroport à l’aéroport. A ce titre, l’assainissement de
l’environnement du touriste doit être inscrit comme élément prioritaire de la Vision 2020.

 Promouvoir les Ressources Humaines :

Le tourisme est un secteur de service. Les Ressources Humaines doivent être au cœur du
dispositif du développement, d’autant plus que l'enjeu majeur de la Vision 2020 sera davantage
d'ordre qualitatif.

 Assurer un développement homogène de l’ensemble du territoire :

La Vision 2020 devra avoir une approche non seulement produit et clients mais aussi région.
Il faudra s'assurer de la cohérence et de l'homogénéité de l'offre et de l'existence de la clientèle pour
satisfaire cette offre à l'horizon 2020. Pour cela, il faudra que chaque partie du Maroc ait une
vocation, une offre claire qui soit agréée par ses élus et par ses citoyens. Il faudra également
procéder à un rééquilibrage des efforts notamment d’investissement vers les régions où le tourisme
n’arrive pas encore à décoller.

 Instaurer un système de Gouvernance plus efficace :

Il s’agit de mettre en place des mécanismes et des moyens de pilotage adaptés et mieux
partagés. L'organisation du pilotage institutionnel devra être plus synthétique pour éviter un nombre
d'acteurs trop important.

La présentation de la Vision 2020 devant SM Le Roi Mohamed VI est un événement


touristique des plus importants dans le pays. Conçue pour capitaliser sur les acquis de la Vision
2010, lancée en 2001, le nouveau vison se veut plus ambitieuse encore, plus perfectible avec de
grands nouveautés et une approche issue de l'écoute des professionnels de terrain. La Vision 2020 a
mis beaucoup d'atouts de son côté pour réalisation optimale avec la création d'un Fonds
d'Investissement de 15 milliards de DH avec une capitalisation prévue de 100 milliards de DH.

Les nouveautés de la Vision 2020 qui seront appliquées pour la première fois sur le terrain et
à l'échelon national, visent à hisser le Maroc parmi les 20 premières destinations mondiales. Selon
le classement de l'OMT (Organisation Mondial du Tourisme, organisme spécialisé des Nations
Unis), le Maroc est passé de la 38ème place au 25 rang mondial. L'autre défi majeur consiste à
accroître le PIB de deux points pour atteindre 150 milliards de DH de recettes touristiques contre 60
milliards actuellement.

Pour financer les objectifs de la Vision 2020, des conventions ont été signées en la présence
de SM Le Roi Mohammed VI. Il s'agit de l'implication financière de pays amis du Maroc : les
Emirats Arabes Unis, le Koweit, le Qatar, le Bahrein et prochainement par l'Arabie Saoudite. Des
pays comme la Malaisie, Singapour ou encore les Etats Unis, ont manifesté leur intérêt pour
soutenir le Maroc, précise Yassir Zenagui, ministre du Tourisme et de l'Artisanat. Les grandes
banques marocaines sont également impliquées à travers une enveloppe de 24 milliards de Dh, pour

43
le financement des projets structurants de la Vision 2020. C'est ainsi que cette vision s'est permise
d'avoir des fonds nécessaires avant sa réalisation afin de ne pas tomber dans la faille de la Vision
2010, concernant le Plan Azur qui a connu la concrétisation de trois nouvelles stations sur six.

Parmi les grandes nouveautés de la Vision 2020, à savoir la création de la Haute Autorité du
Tourisme, la création de huit Territoires Touristiques, la création d'une Agence de Développement
Touristique et la création d'une Fondation des Festivals. Le Maroc touristique sera configuré ainsi
comme :

 le Territoire Touristique Sahara Souss Atlantique : destination qui regroupe la destination


Agadir, son arrière-pays ( Tafraout, Imouzzer Idda Outanane…), Guelmim et Laâyoune,
autour de l'alliance du désert, de l'océan Atlantique et du climat ensoleillé ;
 le Territoire Touristique Marrakech Atlantique qui comprend Marrakech, le Toubkal et
Essaouira, dans une optique du Maroc à la fois chic et authentique ;
 Le Centre Atlantique, destination regroupant Casablanca, Rabat et El Jadida, constituant une
offre d'affaires et de loisirs ;
 Atlas et Vallées est le Territoire Touristique basé sur Ouarzazate, les vallées et les oasis
ainsi que le Haut Atlas. La nouvelle destination se positionne dans l'écotourisme et le
développement durable ;
 Le Grand Sud Atlantique, destination centrée autour de Dakhla avec une offre combinant
nature et niches sportives ;
 Cap Nord, destination comprenant Tanger, Tétouan, Chefchaouen, Assilah et Larache avec
une combinaison culturelle et offre balnéaire méditerranéenne ;
 Maroc Centre, destination aux ressources de culture, d'histoire et de bien être avec une
complémentarité entre Fès, Ifrane et Meknès ;
 Maroc Méditerranée, destination autour de Saïdia, Marchica et Cala Iris valorisant la
dimension méditerranéenne et combinant développement durable et loisirs.

Ces nouveautés résument le cadre d'action stratégique innovant de la Vision 2020 avec une
politique d'aménagement territorial de l'offre touristique innovante ; une nouvelle gouvernance
novatrice et participative au service des stratégies territoriales, la valorisation du Développement
Durable, un défi et une opportunité pour le tourisme marocain. IL est à savoir que compte tenu de la
richesse et de la diversité des potentialités touristiques du Royaume, la démarche analytique adoptée
pour l'élaboration de la Vision 2020 a permis le recensement exhaustif de 1500 ressources
touristiques de rang international, dont seules 350 sont actuellement valorisées.

Il est bon à savoir également que l'objectif de la nouvelle Vision est de doubler la taille du
secteur en construisant 200 000 nouveaux lits hôteliers et assimilés ; en doublant les arrivées
touristiques, doublant ainsi la part du marché du Maroc sur les principaux marchés mondiaux et
attirer 1 million de touristes issus des marchés émergents cibles : Russie, Pologne … La réalisation
de ces objectifs consacrera la place du tourisme comme deuxième secteur économique du pays avec
470 000 emplois directs qui seront créés sur la période 2011 / 2020.

Signalons enfin que l'un des axes importants de la nouvelle Vision est également une
stratégie réfléchies, revues et corrigées, des ressources humaines et de la formation d'excellence. En
effet, faire émerger le Maroc parmi les destinations mondiales impose de renforcer la qualité et la
compétitivité du secteur, et ce à travers le développement de ressources humaines hautement
qualifiées et motivées. Il faut former ainsi 130 000 nouveaux jeunes dans l'hôtellerie avec une forte

44
évolution du système de formation pour répondre à la fois au défi qualitatif. Des conventions de
partenariats ont été signées, dans ce cadre, avec de grandes écoles : Glion, Lausanne et des
Universités : Toronto et Harvard, particulièrement pour le Développement en Tourisme Durable.

Si la Vision 2010 avait permis au Maroc d'avoir sa première stratégie touristique nationale,
la Vision 2020 vient confirmer cet esprit, confirmer également la grande place du secteur du
tourisme en tant que pilier économique national érigé en priorité économique et continuer sur la
bonne voie du partenariat Public / Privé pour la concrétisation des aspirations de développement
dont SM Le Roi Mohammed VI est le grand Initiateur, avec toute la sollicitude royale devant faire
du tourisme le vecteur de développement socio-économique par excellence, pour le pays. Le
tourisme est en effet, une puissante locomotive de croissance économique à travers ses effets
d'entraînement sur tous les autres secteurs de l'économie.

Pour promouvoir ce secteur, il faut diversifier l’offre, multiplier les zones d’aménagement
touristique et pour cela exploiter de nouveaux sites et des écosystèmes présentant parfois des
risques de vulnérabilité. Est-il nécessaire de rappeler les dégâts causés, dans certains sites du
littoral, par un tourisme balnéaire peu soucieux de préserver l’environnement ? Pour développer le
tourisme « soleil-plage » ou diversifier l’offre, il est impératif d’inscrire le développement dans la
durée et de veiller à l’accompagner de mesures préservant l’environnement et exploitant
rationnellement les ressources naturelles (ressources en eau, littoral, oasis, montagnes, etc.).

C’est pour cela que le débat prospectif sur le futur à long terme de ce secteur ne peut être
qu’un débat ouvert, participatif, bien documenté avec des arguments robustes. « Tourisme 2030 »
entend fournir les éléments essentiels nécessaires pour ce débat et cette réflexion collective de la
société marocaine.

45
Bibliographie :
Les webs site :
http://www.entreprendre.ma/Tourisme-Vision-2010_a73.html

http://www.fnih.ma/download/CPN-VISION%202020.pdf

http://www.maghrebemergent.com/economie/maroc/54321-maroc-avec-un-budget-limite-le-plan-d-action-
de-l-onmt-vise-1-5-million-de-touristes-en-2-ans.html

http://www.wttc.org/research/economic-research/economic-impact-analysis/

Source : Le Tourisme en chiffres - Site du Ministère du Tourisme : www.tourisme.gov.ma

Les organisations et administrations :

 Organisation Mondiale du Tourisme, 2003.

 L'État marocain est affilié à l'Organisation mondiale du tourisme.

 OMT (Organisation mondiale du tourisme) (2001), « Tourisme : horizon 2020 - prévisions


globales et profils des segments de marché », vol. 7, OMT, Madrid.

 Office des Changes

 OCDE (2005), La culture et le développement local, OCDE, Paris.

 OCDE (2006), Innovation and Growth in Tourism, OCDE, Paris.

 OCDE, Globalisation and the Macroeconomic Policy Environment, OCDE, Paris.

 OCDE, L’Innovation : programme d’action de l’OCDE pour la croissance et l’équité,


OCDE, Paris.

 OCDE (2008e), Le tourisme dans les pays de l'OCDE 2008 : Tendances et politiques,
OCDE, Paris.

 la fédération e-commerce et vente à distance (Fevad)

Les rapports :

 Rapport de Direction des Études et des Prévisions Financières DEPS/SAT, 2011.

 Travel Gold Rush 2020, Oxford Economics, décembre 2010.


 Informations et chiffres recueillis de Radioscopie 2007 de la Vision 2010 de l’Observatoire
du Tourisme.

Des publications :

46
 Mohammed VI, Roi du Maroc publié dans le Forum Marocain du Tourisme (2004).

47
Table des matières
Introduction générale :.....................................................................................................................................1
Chapitre I : le tourisme au Maroc.....................................................................................................................3
Introduction :..............................................................................................................................................4
Section 1 - Le tourisme au Maroc en générale :..................................................................................4
Section 2 - Quelque chiffre de tourisme au Maroc :...........................................................................7
Section 3 - L’importance de tourisme au Maroc :.............................................................................11
a. Le changement climatique et le réchauffement :........................................................................11
b. La mondialisation et l’évolution des marchés :..........................................................................13
c. L’économie du savoir :.................................................................................................................13
d. Productivité et compétitivité :......................................................................................................13
e. Engagement de secteur :...............................................................................................................14
Section 4 - Conclusion :.......................................................................................................................15
Chapitre 2 : Les formes et les effets de tourisme au Maroc...........................................................................17
Introduction :............................................................................................................................................18
Section 1 - Les formes du tourisme au Maroc :.................................................................................19
a. Le tourisme sportif :.....................................................................................................................19
b. Le tourisme social :.......................................................................................................................19
c. Le tourisme culturel :...................................................................................................................19
d. Le tourisme de cure (thermal) :...................................................................................................20
e. Le tourisme vert :.........................................................................................................................20
f. Le tourisme balnéaire :.................................................................................................................20
g. Le tourisme de loisir et de dépaysement :...................................................................................20
h. Le tourisme éducatif ou d’étude :................................................................................................21
i. Le tourisme blanc :.......................................................................................................................21
j. Le tourisme religieux :..................................................................................................................21
k. Le tourisme de randonnée en montagne:.....................................................................................21
l. - Le tourisme du désert :................................................................................................................22
m. - Le tourisme rural :....................................................................................................................23
Section 2 - Les effets positifs de tourisme au Maroc :.......................................................................24
Section 3 - Les effets négatifs du tourisme au Maroc :.....................................................................27
Section 4 - CONCLUSION :...............................................................................................................29
Chapitre3 : les stratégies du tourisme au Maroc.............................................................................................31
Introduction :............................................................................................................................................32
Section 1 - Bilan de la vision 2010 :....................................................................................................34

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a- Une démarche concertée :............................................................................................................34
b- Des objectifs ambitieux :..............................................................................................................34
c- Un plan d’action cohérent et précis :...........................................................................................35
d- BILAN STRATEGIQUE DE LA VISION 2010 :.......................................................................36
Section 2 - La vision stratégique de développement touristique 2020 :...........................................44
Section 3 - Conclusion :.......................................................................................................................45
Biblioghraphie :............................................................................................................................................48

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