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Téoros
Revue de recherche en tourisme

Tourisme et aménagement du territoire au Maroc


Quels agencements ?
Saïd Boujrouf

Maroc, réalités et défis


Volume 24, numéro 1, printemps 2005

URI : https://id.erudit.org/iderudit/1071104ar
DOI : https://doi.org/10.7202/1071104ar

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Éditeur(s)
Université du Québec à Montréal

ISSN
0712-8657 (imprimé)
1923-2705 (numérique)

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Citer cet article


Boujrouf, S. (2005). Tourisme et aménagement du territoire au Maroc : quels
agencements ? Téoros, 24(1), 12–19. https://doi.org/10.7202/1071104ar

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Dossier Maroc, réalités et défis

Tourisme et aménagement
du territoire au Maroc
Quels agencements ?

Saïd Boujrouf

Ce thème, apparemment simple dans


son intitulé bien que composé, pose tou-
tefois trois grands problèmes au moins au
géographe :
- Celui du rôle, de l’importance, de l’évo-
lution et de la complexité de l’activité tou-
ristique dans la perspective du dévelop-
pement durable des territoires au Maroc.
- Celui du montage récent d’une poli-
tique globale d’aménagement du terri-
toire dans un contexte de planification
décentralisée et déconcentrée, de mon-
dialisation et de primauté de l’individu –
contradictoires avec les exigences de
l’État-Nation. Cela peut renforcer la
complexité des relations entre les
champs politique et économique dans
leurs dimensions spatiales. Les interac-
Groupe de touristes dans le désert d’Erg Chebbi (Maroc).
tions des champs politiques et écono- Photo : Cathy Quessy
miques sont devenues de plus en plus
intenses et la dimension spatiale prend
davantage d’ampleur dans l’élabora- litique auxquelles il faudra dorénavant faire place et le rôle du tourisme dans le système
tion des stratégies du développement. face. À la fin du siècle dernier, les préoccu- territorial marocain.
pations publiques dans ce secteur exis-
- Celui du rapport du tourisme à l’amé-
taient déjà, bien avant le lancement des
nagement, du fait que, dans le contex-
grands chantiers politiques de l’aménage- Le tourisme au Maroc : émergence
te marocain, l’aménagement du territoire
ment du territoire. et édifications territoriales
soit essentiellement une préoccupation
des pouvoirs publics tandis que le tou-
Comment alors l’aménagement du territoire L’idée du projet touristique pour le Maroc n’é-
risme est principalement l’affaire du
secteur privé qui dépend de politiques au Maroc pourra-t-il intégrer le tourisme mane pas d’un besoin exprimé par la société
publiques. Il en résulte un flou persistant dans la stratégie globale de développe- marocaine. Elle a été initiée par les Français
concernant des enjeux complexes, des ment ? Une telle politique est capable – sans à l’époque du protectorat (1912-1956) et ce,
acteurs nombreux et une marge de li- aucun doute – de maîtriser la programmation essentiellement pour répondre à une de-
berté fluctuante. La mise en cohérence de l’aménagement touristique, car l’équipe- mande de résidents étrangers au Maroc.
des projets du territoire et la question ment, le financement et le fonctionnement
même de la recomposition des territoi- dépendent en grande partie de l’État et des Dans les années soixante, les organismes
res deviennent par conséquent problé- collectivités territoriales. La réalité sur le ter- internationaux comme la Banque mondiale
matiques. rain évolue rapidement. Les procédures len- et l’Organisation des Nations unies encou-
La mise en tourisme pose, pour l’espace tes et les dispositifs administratifs – en rageaient, eux aussi, les pays en voie de dé-
marocain, de nouvelles questions d’ordre cours d’innovation et de recomposition ter- veloppement à adopter le tourisme comme
spatial, économique, social, culturel et po- ritoriales – poussent à s’interroger sur la moteur de développement socioécono-

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Maroc, réalités et défis Dossier

mique. De ce fait, le Maroc a demandé en Ce secteur devient non seulement une L’activité touristique concentre, en matière
1964 aux experts de la Banque mondiale de source de devises 1 et d’emplois, mais éga- d’espace, les ressources humaines, les sa-
faire un diagnostic territorial dans la pers- lement un catalyseur d’innovation socio-éco- voir-faire, les offres d’emploi et les équipe-
pective de lancer une politique économique nomique, de communication (image du ments. De ce fait, le Maroc ne fait que
qui ferait place au tourisme comme secteur Maroc) et d’aménagement. Selon les esti- confirmer, par sa longue expérience touris-
économique à part entière. mations du ministère du Tourisme, le secteur tique, un déséquilibre territorial déjà remar-
du tourisme représente, dans sa globalité en quable. Quelles sont donc les causes d’une
Le Maroc a timidement démarré sa politique 1998, 7 % environ du produit intérieur brut, telle concentration qui préfère les grands
touristique en procédant à la « sectorialisa- 608 000 emplois directs et indirects (soit pôles urbains et les côtes ? Serait-ce un fait
tion » du tourisme par la création du minis- 5,8 % de la population active occupée) et imposé par la recherche, de la part des amé-
tère du Tourisme en 1965, à l’annonce de 16,5 milliards de dirhams de recettes en de- nageurs, des potentialités touristiques là
l’activité touristique comme secteur éco- vises (Fédération du Tourisme, 2000 : 11). où elles sont réelles et porteuses ? Ne se-
nomique prioritaire dans différents plans Lesdites recettes n’étaient en 1965 que de rait-ce pas, par ailleurs, une réponse à la de-
de développement national, principalement l’ordre de 332 millions de dirhams, soit, sur mande internationale qui exige une telle
ceux de 1965-1967 et de 1968-1972 et, une période de 35 ans, une augmentation offre spécifique à de tels lieux ? Ou encore,
enfin, par l’encouragement des investis- de 4900 %. La croissance des flux touris- serait-ce le résultat de la politique touristique
seurs touristiques à travers les codes d’in- tiques vers le Maroc explique en grand qui ne trouve pas encore son chemin pour
vestissement de 1973 et de 1983. L’État a partie ce progrès fulgurant. Le nombre de s’articuler avec la politique d’aménagement
ainsi tenu quatre rôles majeurs : celui de touristes étrangers, qui n’était que de 17 453 du territoire national ?
contrôleur, celui d’acteur promoteur porteur en 1964, a dépassé largement le total de 2,6
de projet, celui d’aménageur surtout dans millions en 2002. Les Marocains Résidants
les zones d’aménagement touristique et à l’Étranger alimentent encore cette ten- Aménagement du territoire
celui d’incitateur promulguant des mesures dance par les visites annuelles qui ont dé- et aménagement touristique,
d’encouragement aux autres investisseurs. passé en 2000 les 1,78 million d’arrivées 2. quels dispositifs d’intégration
territoriale ?
Même si le tourisme représente pour les
L’évolution constante de l’infrastructure
Marocains une activité plutôt occidentale en Dans plusieurs cas, l’aménagement touris-
d’accueil se traduit par un dispositif territo-
contraste avec une société arabo-musul- tique au Maroc est en fait une entreprise
rial imposant, malgré son insuffisance. Il est
mane traditionnelle, cela ne veut pas dire complexe dont on peut choisir le moment et
évident que le Maroc a pu réaliser un im-
qu’il s’agisse d’un secteur marginal. Le le lieu de la réalisation sans toutefois pouvoir
tourisme devient un secteur stratégique portant parc d’hébergement 3 puisqu’il est
passé de 13 000 lits classés en 1964 à déterminer ses fins, ni même calculer les ef-
pour le Maroc, malgré son coût énorme fets qui en résultent. Une telle situation
pour le budget public et privé qui s’élève à 40 732 lits en 1974, puis à 65 134 lits en
1984, à 90 511 en 1994, pour arriver à s’expliquerait-elle par la prédominance de
25 milliards de dirhams depuis l’indépen- l’État dans l’aménagement touristique ? Ou
dance du pays (Alami, 2004 : 39). La part du 97 001 lits classés au début de 2002, soit
une moyenne d’environs 2 270 lits par an. bien, les projets touristiques ne sont-ils pas
tourisme dans les cinq plans publics de dé-
Vu la traditionnelle division géographique du un besoin exprimé par les populations lo-
veloppement, allant de 1965 à 1985, varie
pays : un Maroc balnéaire opposé à celui de cales et par ses représentations, ce qui
de 1,8 % à 6,8 % du budget public (Stafford,
l’intérieur, l’infrastructure hôtelière globale es- provoquerait une éminente réticence de
1996 : 45), avec une moyenne de près de
timée à 130 668 lits (fin 2001), y compris les leur part ? Ou encore serait-ce que le sys-
5 % par plan. L’investissement global prévu
hôtels non classés, est inégalement répar- tème de montage et de réalisation des pro-
pour la période 2001-2010 dans le contrat-
tie sur le territoire national au profit du bal- jets de territoire est toujours en défaillance ?
programme entre l’État et le secteur privé
néaire qui concentre 58 %. Par ailleurs, Autrement dit : comment se fait concrète-
est de 80 milliards de dirhams. Le seul sec-
l’hébergement touristique au Maroc est ment l’aménagement touristique et dans
teur hôtelier représente 30 milliards de dir-
plutôt urbain que rural : environ 62 % des lits quel environnement ?
hams pour la même période.
se concentrent dans les six grandes villes
(Agadir, Marrakech, Casablanca, Tanger,
Fès et Rabat). Ces villes offrent essentielle- Les Zones d’Aménagement
ment deux grandes composantes de pro- Prioritaire (ZAP) d’avant la
duits touristiques : la première est liée sous décentralisation de 1976
de multiples formes à la nature, notamment
les mers méditerranéenne et atlantique, et La période allant de 1956, date de l’indé-
la deuxième à la culture, notamment les pendance, à 1976, date de la promulgation
villes impériales. Une diversification de pro- de la plus importante charte communale, in-
duits se confirme de plus en plus à partir de carnait le grand espoir pour les Marocains
ces grands pôles, avec la ville de Ouarza- de voir se réaliser de grands projets dans
zate, pour développer un tourisme diffus une perspective de développement et de
dans quelques vallées des grands massifs modernisation. L’engagement d’une poli-
Vendeur dans la Vallée du Drâa (Maroc).
Photo : Cathy Quessy montagneux et dans des oasis et des sites tique touristique a pris place dans le projet
désertiques du sud intérieur marocain. national. Sa mise en application est passée

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Dossier Maroc, réalités et défis

par le choix géographique de zones d’a- Parmi ces aménagements, les actions ont été tut d’une collectivité territoriale pouvant en-
ménagement qui seraient essentiellement menées de manière discontinue malgré l’im- gager son développement socioécono-
des lieux d’hébergement. La quantité de plication éminente de l’administration pu- mique et culturel.
chambres-lits devenait le critère de base blique ; au début, le rythme de l’aménage-
dans la concrétisation d’une politique dont ment était irrégulier, à cause d’un démarrage Rappelons que l’aménagement du territoire
l’État était le principal investisseur et dé- difficile dû à un manque de compétence et de au Maroc souffre toujours d’un certain nom-
veloppeur. mécanismes adéquats. D’où « un constat bre de déficits malgré l’adoption du système
d’insuffisances : manque de personnel qua- de planification depuis l’indépendance. La
L’agencement spatial de l’aménagement lifié, déficit des infrastructures de loisirs et de Commission Mixte Interministérielle d’Amé-
touristique, se basant sur une démarche transport, mauvaise gestion des établisse- nagement du Territoire National, créée en
technique et sélective, produisait depuis ments hôteliers, modestie de la politique de 1968 (Bulletin officiel, 1968) ne s’est jamais
1965 une carte du Maroc des zones à promotion à l’étranger » (Alami, 2004 : 44). réunie pour mettre en place une politique
aménager. Il s’agissait de cinq zones d’amé- cohérente d’aménagement du territoire.
nagement touristique dont quatre sur le lit- La charte communale de 1976 a concrète- L’administration chargée de l’aménagement
toral et une seule à l’intérieur du pays : ment amené les communes sur la scène de du territoire était, depuis 1945, une division
Tanger, Smir, Al Hoceima, Agadir, Grand-Sud l’aménagement touristique. Mais, malheu- ou une direction qui n’avait pas de ratta-
et les circuits des villes impériales. De ce fait, reusement, elles se sont révélées incapables
chement ministériel fixe. Ses préoccupations
de mener des projets touristiques. Les co-
les réalisations entreprises n’ont touché étaient focalisées principalement sur les
mités techniques de coordination, provin-
dans leur majorité que les zones côtières. questions d’urbanisme et d’habitat. Ce n’est
ciaux ou nationaux, dominés par le ministè-
Les organes de montage et d’application qu’à la fin des années soixante que la pro-
re de l’Intérieur, étaient eux seuls capables
des projets étaient des sociétés publiques blématique de l’aménagement de l’espace
d’autoriser les projets touristiques. Les com-
d’aménagement mises en place, en l’oc- national est devenue un important champ
munes ont un rôle plus consultatif que dé-
currence la Société Nationale d’Aména- d’investissement. En 1967, la direction de
cisionnaire, limité au fait d’autoriser les cons-
gement de la Baie de Tanger (SONABT), tructions et d’affecter le foncier municipal l’Aménagement du Territoire faisait partie du
créée en 1967, et la Société Nationale encore sous la tutelle de l’Autorité locale. ministère de l’Intérieur et sa vision était plus
d’Aménagement de la Baie d’Agadir (SO- large, dépassant le cadre de l’urbanisme.
NABA), créée en 1973 (figure 1). Agadir est C’est en 1974 que le mariage entre l’amé-
Le plan de développement 1978-1980 a pro-
devenu progressivement le premier pôle voqué un arrêt provisoire dans la politique nagement du territoire et le tourisme a vu le
touristique du pays en termes d’héberge- d’aménagement touristique au Maroc, alors jour dans un seul ministère pour les six ans
ment, dans un temps record ne dépassant que le plan suivant (1981-1985) a lancé le qui ont suivi. L’administration a continué
pas deux décennies. Sa capacité hôtelière début du désengagement de l’État de la pro- son déplacement parmi les ministères et le
est passée de 144 lits en 1964, soit de duction de lits touristiques sans pour autant dernier en date est son rattachement en
moins de 1 %, à plus de 13 000 lits en perdre son rôle dans l’aménagement de 2002 au ministère de l’Aménagement du
1983, soit plus de 20 % des lits touris- l’espace touristique. Ce recul s’explique es- Territoire, de l’Eau et de l’Environnement.
tiques du Maroc 4. sentiellement par les effets négatifs de la crise L’absence d’un engagement clair pour une
pétrolière mondiale de 1979 et du conflit mi- politique d’aménagement du territoire a
Ces aménagements localisés correspon- litaire dans le Sahara marocain. ainsi retardé la production d’une loi sur
daient à des impératifs, d’une part, faire l’aménagement du territoire durant plus de
face à la spéculation foncière qui com- quatre décennies.
mençait à se développer, surtout à Tanger, Les Zones d’Aménagement
d’autre part, rétablir une ville, Agadir, qui ve- Touristique après la Il a fallu attendre l’année 2000 pour que
nait de sortir d’un tremblement de terre dé- régionalisation de 1997 l’État lance un débat national sur l’aména-
vastateur. Ces aménagements sélectifs ont et le débat national sur gement du territoire. Cette nouvelle ap-
probablement été conçus comme des l’aménagement du territoire proche, introduisant la concertation entre les
points de diffusion touristique dans des différents acteurs locaux et nationaux, a
espaces périphériques au sud et à l’intérieur Décentralisation, régionalisation et abouti en 2001 à l’élaboration de la pre-
du pays jusqu’alors pauvres en activités aménagement du territoire mière Charte Nationale de l’Aménagement
économiques. du Territoire. Cette étape importante a été
Depuis l’ancien régime makhzanien jus- suivie, la même année, par la création du
Ce type d’agencement, devenu structurant qu’au régime de la monarchie constitution- Conseil Supérieur d’Aménagement du
au Maroc, n’était pas, en réalité, un moyen nelle – d’avant la publication de la charte Territoire (Bulletin officiel, 2001). Un Schéma
de régulation spatiale, mais un outil de ré- communale de 1976 –, en passant par le ré- National d’Aménagement du Territoire
partition des projets économiques. Cette gime du protectorat, le Maroc a toujours et (SNAT) a pu voir le jour en 2002. Avec ces
configuration territoriale a repositionné les davantage renforcé sa tradition de déve- réalisations innovantes, on est passé d’une
acteurs et les espaces concernés par rap- loppement centralisé. La régionalisation de planification centralisée à une planification
port à une logique de marché et non pas 1997 va toutefois donner un coup de fouet décentralisée qui intègre le tourisme comme
par un souci d’aménagement équilibré du à la décentralisation du développement au un secteur clé dans le développement des
territoire. Maroc. La région détient dorénavant le sta- territoires.

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Maroc, réalités et défis Dossier

Figure 1
Aménagement de la baie d’Agadir

Suspension des opérations immobilières Constitution de la réserve foncière


(pan borné à consulter à la conservation de la déclaration d’utilité publique, procédure d’expro-
propriété foncière d’Agadir) priation, transfert de propriété, prise de possession

SONABA
Société Nationale d’Aménagement de la Baie d’Agadir
(Bulletin officiel : 23/06/1976)
Création de la SONABA Évaluation du foncier et fixation des
- Société anonyme, agissant dans un but d’utilité publique, constituée indemnités
Dahir portant loi n° 1-76-393 relatif à
le 14/08/1973 pour une durée de 50 ans et un capital de 20 millions
l’aménagement et à la mise en valeur Commission administrative : présidée par un
de dirhams.
touristique de la baie d’Agadir représentant du ministère des Finances et
- Principaux actionnaires : l’État majoritaire, l’Office National Marocain comprenant un représentant des ministères
du Tourisme, la Caisse de Dépôt et de Gestion, la Banque Nationale suivants : Tourisme, Travaux publics, Inté-
pour le Développement Économique, le Crédit Immobilier et Hôtelier, rieur ; ainsi que le conservateur de la pro-
Maroc Touriste, la Société Hôtelière Diafa et la SNABT. priété foncière d’Agadir, le receveur de l’en-
- Objectif principal : réaliser, équiper, exécuter, promouvoir et concou- registrement d’Agadir et l’inspecteur des
rir aux opérations d’aménagement et de mise en valeur touristique impôts urbains d’Agadir
de la baie d’Agadir ; coordonner les interventions au sein de son pé-
rimètre d’intervention et apporter son concours aux administrations
intéressées par le biais des conventions ; veiller à l’application des
plans d’aménagement et de mise en valeur de la baie d’Agadir ; céder
ou louer les immeubles qui lui appartiennent aux investisseurs sui-
Plans d’aménagement et de mise en valeur vants (selon un cahier de charge) : l’État, les investisseurs publics, Équipements de base et lancement des
de la baie d’Agadir concernant cinq zones : les organismes à participation financière de personnes publiques et opérations de construction des bâtiments
Founty, Anza, Taghazout, Aghroud et Tifnit les investisseurs privés dont les projets d’investissement auront été dans les zones prioritaires
agréés par arrêtés conjoints des ministres des Finances, des Travaux
publics et des Communications et celui chargé du Tourisme.

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Espace géographique Zone touristique aménagée

Source : Saïd Boujrouf.

L’aménagement touristique circonscription territoriale (Bulletin officiel, pour le Développement Économique et


2002) l’autorisation des projets d’investis- Social, qui devra mettre à la disposition des
L’approche actuelle de la majorité des ques- sement d’une valeur de moins de 200 investisseurs des terrains à vocation touristi-
tions se fait de plus en plus par l’intégration millions de dirhams 6, jusqu’ici prise par que. L’État procède par ailleurs à l’assou-
de l’entreprise privée et de la « société civi- les pouvoirs centraux (figure 2). Ces déci- plissement des mécanismes de garantie
le ». Le maillage, les structures, les mobili- sions ont été déjà consolidées par la créa- pour simplifier les conditions de finance-
sations publiques sont au service de ces tion, en 2002, de Centres Régionaux ment des activités touristiques. D’autres
nouveaux acteurs qui pourraient par la suite d’Investissement (C.R.I.), sorte de guichet avantages, sous forme d’encouragements et
soutenir l’action publique en produisant des unique réservé à la création d’entreprises et d’aides financières, sont assurés par le code
biens économiques et des services sociaux à la promotion de projets d’investissement. d’investissement.
(Boujrouf, 2003). Les professionnels du tou- Quant aux projets dont le montant est su-
risme, les entreprises et les associations ont périeur à 200 millions de dirhams, ils bé- L’aménagement touristique marque, pour
réussi à négocier les nouveaux aménage- néficient d’avantages spécifiques conven- cette nouvelle période, un grand retour de
ments touristiques avec l’État dans un cadre tionnés, dans un cadre partenarial avec les la mer par l’adoption du Plan Azur. Il s’a-
contractuel et partenarial. pouvoirs centraux. git de soutenir la politique basée sur le tou-
risme balnéaire, suivie depuis les années
C’est pourquoi un important dispositif de L’aménagement des zones touristiques « in- soixante, tout en procédant à de remar-
déconcentration est mis en place 5 : les tégrées » reste, sur le plan financier, une af- quables innovations. La politique touristique
walis de région assurent au niveau de leur faire d’État, par le biais du Fond Hassan II marocaine n’est plus, comme avant, une

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Dossier Maroc, réalités et défis

proposition qui provient de l’étranger, Figure 2


mais un choix national pour soutenir l’éco-
nomie nationale, l’entreprise marocaine Procédures et rouages administratifs pour la réalisation des projets touristiques au Maroc
et pour résorber les problèmes de chô-
mage. Le développement du tourisme au
Maroc est conditionné par l’importante MINISTÈRE DU TOURISME
croissance de la demande internationale Direction des Investissements et des Aménagements
du produit balnéaire : « plus de la moitié
des européens (1er marché émetteur de
touristes) voyageant vers la Grande
Méditerranée sont attirés par le produit Classement technique Dépôt du Provoque réunion du CTCPT au niveau
‘soleil et plage’ »(Département du Tou- provisoire du projet dossier national assistée par un représentant du
Gouverneur
risme, 2001). Le choix du balnéaire est jus-
tifié également par le fait que le Maroc
dispose d’environ 3500 km de côtes at- Avantages du Code des
Investissements et CIH Avis Examen et étude
lantiques et méditerranéennes où Agadir
est la seule grande ville touristique com-
mercialisable à l’étranger. Autorisation de
construire COMITÉ TECHNIQUE DE COORDINATION
L’étude de la stratégie d’aménagement DE PROJETS TOURISTIQUES
touristique a identifié, sur le littoral, cinq nou-
velles Zones d’Intérêt Touristique 7, qui de- - Instruction du premier ministre relati-
viendront par la suite ce qu’on appelle déjà 45 jours : ve à la procdure d’examendes projets
les Unités d’Aménagement Touristique notification faisant hôteliers du 16-06-1970
synthèse des parties - Présidé par le gouverneur
(UAT). Les critères de choix sont principa- À requérir après constituant le Comité :
lement, et par ordre d’importance, la pro- accord de principe de accord de principe ou - Composition : représentants des
ximité d’un grand pôle urbain ou touristique, la demande de (voir remaniement l’Intérieur (Urbanisme et Habitat et
l’accessibilité routière portuaire aéropor- ci-dessus) : Autorité locale) et du Tourisme, du
tuaire, la disponibilité foncière publique, Crédit Immobilier et Hôtelier ; repré-
l’existence d’un environnement favorable à sentant du Secrétariat Permanent de la
la réalisation de projets touristiques de Commission des Investissements
comme observateur ; autres représen-
grande envergure.
tants des départements et organismes
intresssés
Le processus de réalisation de l’aménage-
- Rôles : examiner les plans d’implanta-
ment des nouvelles stations touristiques
tion, d’architecture et d’aménagement ;
passe d’abord par la sélection des sites fa-
Accord de principe statuer sur le principe de l’octroi de
vorables qui sont étudiés avec l’appui de la l’autorisation de construire ; déterminer
Banque mondiale pour approuver leur fai- l’admissibilité du projet aux avantages
sabilité. Un appel à manifestation d’intérêt du Code d’Investissement au régime du
PORTEUR DU PROJET
est lancé ensuite par le Département du Crédit Hôtelier
tourisme pour la présélection des aména-
geurs-développeurs privés. Ces grands
opérateurs doivent proposer des scénarios PROCÉDURE D’INVESTISSEMENT DE 1970
Source : Saïd Boujrouf.
d’aménagement en respectant le Data
Room du Département du tourisme. Les
Il s’agit d’une nouvelle politique volontaire de per à la promotion de l’emploi, à contribuer
aménageurs retenus signent enfin avec
l’État les conventions d’investissement et développement et d’aménagement, poli- à la formation, à augmenter la capacité
les cahiers de charges. Ils pourront céder tique basée sur une approche partenariale et d’hébergement, de l’investissement et de la
sur les sites aménagés des lots à des opé- contractuelle qui réunit l’État et les autres ac- promotion 8 .
rateurs hôteliers, des opérateurs de terrain teurs touristiques. Une convention-cadre et
de golf, des promoteurs immobiliers… un contrat-programme 2001-2010 ont été si- Avec la signature de ce contrat, le domaine de
(Département du tourisme, 2001). Les pe- gnés entre l’État et la Fédération du Tourisme, l’aménagement touristique au Maroc n’est
tits opérateurs touristiques, quant à eux, filiale de la Confédération Générale des plus la préoccupation des seuls pouvoirs
doivent passer par les dispositifs décon- Entreprises Marocaines (CGEM). L’État s’en- publics, mais plutôt le champ de participation
centrés et décentralisés pour acquérir les gage à rendre l’offre plus compétitive et les d’une diversité d’acteurs dans le système ter-
terrains, avoir les autorisations, réaliser projets plus rentables. Le secteur privé tou- ritorial touristique marocain (Boujrouf, 2001).
leurs projets et classer leurs établisse- ristique s’engage pour sa part, en plus du dé- La pierre angulaire pour rentabiliser les opé-
ments (figure 2). veloppement des aménagements, à partici- rations d’aménagement conçues et produites

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Maroc, réalités et défis Dossier

Figure 2 (suite)

COMISSION INTERMINISTÉRIELLE DES INVESTISSEMENTS - Capitale Rabat

- Traite dans les 30 jours tout projet de 200 millions de dirhams et plus (validation et signatu-
re de convention avec le porteur de projet)
- Présidée par le premier ministre
- Membres :
- ministre chargé de l’Intérieur ;
ministres chargés de l’aménagement du territoire, de l’Environnement, de l’Urbanisme et de
l’Habitat ;
- secrétaire général du Gouvernement ;
- ministres chargés des finances, de l’Industrie, du Tourisme, des Affaires générales du
Gouvernement et de la Privatisation… autres.
Pour approbation

WALI - Niveau régional, préfectoral et provincial


Proposition de décision
de classement technique provisoire - Projets de moins de 200 millions de dirhams
- Validation de la vente des terrains
- Dérogation dans le cas du zoning
COMITÉ TECHNIQUE DE COORDINATION
DE PROJETS TOURISTIQUES - Décide de l’évaluation et de l’accord pour la réalisation du projet

- Décret d’application de la loi 61/00 depuis 05-03-2002


- Présidé par le wali …
Décision
- Rôle consultatif – délai d’un mois pour se prononcer
- Présidé par le délégué du Tourisme Invitation

- Composition :
- représentant du wali ;
- représentant du gouverneur ; CRI DT
ou
Centre Régional d’Investissement Délégation du Tourisme
- directeur de l’Agence Urbaine ou représentant ;
- représentant de la Protection Civile ; Dépôt projet Dépôt projet
- président de l’Association Régionale de l’industrie
Hôtelière Constitution et vérification du dossier (pièces et normes)
- Vérification des fonds législatif et foncier
- représentant de la direction de la Formation et de la
Coopration du ministère du Tourisme ou les directeurs - Vérification des équipements de base
des Instituts du Tourisme ;
Porteur du projet
- observateurs : Centre Rgional d’Investissement,
Projet de moins de 200 millions DH
Office National de l’Eau Potable, Office national
d’Électricité… Projet de 200 millions DH et plus

PROCÉDURE D’INVESTISSEMENT À PARTIR DE 2002

par l’État est l’entreprise touristique. La place biais des organes décentralisés (les collec- d’une bonne partie des aménagements tou-
du secteur privé se confirme de plus en plus tivités locales) et déconcentrés (les walis), et ristiques, dans une perspective d’amé-
par l’entrée en force des entrepreneurs maro- assure enfin le contrôle et le suivi des travaux nagement du territoire concerté et global.
cains dans l’élaboration de la politique écono- sur le terrain.
mique en général et touristique en particulier. Les collectivités locales tardent encore ce-
Comparé à celui de la période précédente, pendant à accomplir leur mission comme il se
Malgré ces innovations, l’État reste certai- l’aménagement touristique étatique est en train doit. Leur champ d’intervention reste limité au
nement au centre de l’aménagement tou- de passer d’une logique du seul intérêt public transfert foncier faisant partie de leur domai-
ristique du fait qu’il institutionnalise et plani- à une nouvelle logique d’intérêt public-privé, ne privé, à autoriser les constructions, à réa-
fie l’action, produit le foncier à des prix donnant la priorité à la rentabilité et à l’efficacité liser quelques équipements de base et à ré-
« compétitifs » allant jusqu’à 50 % de sa va- de l’entreprise touristique. Une telle évolution cupérer les taxes fiscales. Ce rôle limité est-il
leur, oriente et produit les documents d’ur- devrait nécessairement se renforcer par la dû à une gestion des projets d’aménagement
banisme, aménage / équipe, en partie par le prise en charge des collectivités territoriales touristique devenue extrêmement complexe

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Dossier Maroc, réalités et défis

Carte 1
L’aménagement touristique au Maroc

Source : Saïd Boujrouf.

et faisant appel à un niveau d’ingénierie ra- Conclusion approches sectorielles et zonales, alors que
rement disponible à l’échelon local (Vlès, La politique touristique au Maroc est anté- l’approche territoriale est encore à l’état
2001 : 61) ? Ou bien est-il lié au retard des rieure à la politique d’aménagement du ter- embryonnaire. Il en résulte des espaces
jeunes collectivités territoriales à initier et à ritoire, d’où les difficultés d’intégration et isolés et mal articulés avec leur environne-
mener leurs politiques locales et régionales d’articulation du tourisme avec l’aménage- ment. L’exemple type est celui d’Agadir qui
du tourisme en tant que chef d’orchestre ment du territoire. Le montage des projets représente, dans plusieurs de ses compo-
d’aménagement et de développement ? touristiques s’est fait, jusqu’à nos jours, par santes spatiales, un vrai ghetto touristique.

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Maroc, réalités et défis Dossier

Malgré la déconcentration récente de 2002 viron 2571 millions $CAN), par les recettes Bibliographie
donnant aux walis de région un rôle clé phosphatiques avec 13 000 millions DH (en- Alami, Abdelhadi (2004), Le tourisme marocain,
dans les aménagements et les investisse- viron 1857 millions $CAN), les ventes du tex- l’éternel espoir, Éditions Media Ten, 247 p.
ments touristiques, la création des sta- tile avec 8000 millions DH (environ 1143
Boujrouf, Saïd (1996), Tourisme et développement
tions touristiques demeure encore l’affaire millions $CAN), les produits agricoles avec
local, le cas de l’expérience de Tabant dans
des administrations centrales. Les docu- 7200 millions DH (environ 1029 millions $CAN)
le Haut-Atlas central marocain, Actes du col-
ments d’urbanisme, les cessions foncières, et la vente des produits de la mer : 6500
loque international Quel avenir pour le tou-
les aides ou les exonérations d’impôts ou de millions DH (environ 929 millions $CAN).
risme en montagne au Maroc ?, Ministères de
taxes sont toujours approuvés à l’échelle de Source : Fédération du Tourisme, 2000 : 93.
l’Intérieur et du Tourisme, Rabat, p. 63-76.
la capitale. L’aménagement se fait, par 2 Statistiques tirées de différents documents ad- Boujrouf, Saïd (2001), « Acteurs et territoires tou-
conséquent, du haut vers le bas, malgré ministratifs et des annuaires statistiques du ristiques de Marrakech », Lyon, Géocarrefour,
quelques tentatives de lancer, dans le cadre Maroc, Direction de la Statistique, Rabat. n° 76, p. 91-98.
de la stratégie de développement du tou- 3 Statistiques tirées de différents documents ad- Boujrouf, Saïd (2003), « Innovation et recomposi-
risme rural, quelques projets à la base ministratifs et des annuaires statistiques du tion territoriale au Maroc, une mise en per-
comme le cas des pays d’accueil touristique Maroc, Direction de la Statistique, Rabat. spective géo-historique », dans Actes des
(OMT, 2002). Lesdits pays pourraient être 4 Statistiques du ministère du Tourisme, Rabat. rencontres de l’innovation territoriale publiés
des projets territoriaux montés à partir de en ligne par UMR Pacte et Territoire,
l’échelon local. 5 Ce dispositif se réfère à la Lettre Royale au
[www.iga.ujf-grenoble.fr/territoires/program
premier ministre en date du 9 janvier 2002 re-
mes/Innovation/PDF/12%20BOUJROUF%
lative à la gestion déconcentrée de l’investis-
L’État mise davantage sur le tourisme dans 20def.pdf] ; publié aussi sur le site [www.
sement.
l’équilibre territorial de l’espace marocain (fi- isiimm.agropolis.fr/].
gure 3) du fait que l’activité touristique se dé- 6 Environ 28,57 millions $CAN.
Département d’Aménagement du Territoire (2002),
veloppe généralement dans les arrières- 7 Il s’agit des zones de : 1) Saïdia-Ras El Ma Schéma National d’Aménagement du
pays et dans le Maroc périphérique (SNAT, sur la zone franche maroco-algérienne de la Territoire, les orientations, Rabat, DAT.
2002 : 127-128). C’est un argument perti- Méditerranée, d’une superficie de 600 hec- Département du Tourisme (2001), Plan Azur,
nent, mais discutable lorsqu’il est comparé tares, ciblant les sports et loisirs ; 2) Khémis Mémorandum conçu par le consortium CFG
au degré de dégradation des environne- Sahel-Lixus près de la ville de Larache sur Group/Arthur Andersen agissant en qualité de
ments locaux (altération culturelle, problèmes la côte atlantique nord, 299,5 hectares, conseiller du Département du Tourisme du
de l’eau, de gestion des déchets…) et à ses pour devenir une station de bien-être, santé Ministère de l’Économie, des Finances, de la
faibles retombées socioéconomiques dans et nature ; 3) El Haouzia-Mazagan près de la Privatisation et du Tourisme.
ces régions (Boujrouf, 1996), d’où le senti- ville d’El Jadida, à moins de 100 kilomètres
Fédération du Tourisme (2000), Contrat pro-
ment d’isolement et de marginalisation des de Casablanca, 476 hectares, pour être
gramme 2000-2010, le tourisme : une vi-
populations locales. La politique touristique une destination « incentive » et sport de
sion, un défi, une volonté, Confédération Gé-
respecte sans aucun doute les critères d’or- haut niveau ; 4) Mogador au sud de la ville
nérale des Entreprises Marocaines.
dre macroéconomique (l’offre touristique, d’Essaouira, 356 hectares, une destination
Merlin, Pierre (2001), Tourisme et aménagement
l’importation des devises et la création pour mêler culture et sport nautique 5) Plage
touristique, des objectifs inconciliables ?,
d’emplois) plus que les critères du déve- Blanche de Guélmim, 1000 hectares, pour
Paris, Les études de la Documentation
loppement territorial qui font appel à la du- les pratiques écotouristiques orientées vers
Française.
rabilité, à la justice sociale et à l’équilibre spa- la découverte et la remise en forme. Ces
cinq stations balnéaires du plan Azur sont Organisation mondiale du tourisme (2002),
tial. Ne s’agit-il pas en fait de concilier Stratégie de développement du tourisme
confortées par celle de Taghazoute (685
l’inconciliable (Merlin, 2001) ? rural, Madrid, Étude préparée pour le Ministère
hectares) au nord d’Agadir avec un renfor-
cement de Tanger. Le repositionnement marocain de l’Économie, des Finances, de la
Saïd Boujrouf est géographe et ensei- des produits culturels de l’intérieur du Maroc Privatisation et du Tourisme.
gnant-chercheur à École doctorale interna- vient consolider les aménagements touris- Royaume du Maroc (1968), Bulletin officiel, Rabat,
tiques par la création de Chérifia-Tasoultante Imprimerie officielle, n° 2911.
tionale de tourisme, Laboratoire des études
(120 hectares) et d’Aguedal (96,27 hectares) Royaume du Maroc (2001), Bulletin officiel, Rabat,
et de recherches sur les montagnes atlasi- à Marrakech et de l’Hippodrome à Fès. Le Imprimerie officielle, n° 4965.
ques (Département de Géographie), Faculté total de la superficie à aménager dans le Royaume du Maroc (2002), Bulletin officiel, Rabat,
des lettres et sciences humaines de l’Uni- cadre de la nouvelle politique touristique est Imprimerie officielle, n° 4984.
estimé à environ 4000 hectares.
versité Cadi Ayyad de Marrakech. Stafford, Jean (dir.) (1996), Développement et
8 Le contrat prévoit à l’horizon 2010 la ré- tourisme au Maroc, Montréal, L’Harmattan.
ception au Maroc de 10 millions de touristes
Notes Vlès, Vincent (2001), Service touristique local et
par an, total qui ne dépassait en 2000 les 2,5
aménagement du territoire, Paris, l’Harmattan.
1 Le tourisme devient, depuis 1999, le premier millions de touristes étrangers ; la construc-
secteur financier dans la balance des paie- tion de 80 000 chambres nouvelles pour arri-
ments du Maroc avec 18 746 millions DH (en- ver à un total d’environ 128 000 chambres
viron 2680 millions $CAN) devant les trans- homologuées ; l’investissement hôtelier de 30
ferts des Marocains Résidants à l’Étranger qui milliards de dirhams (environ 4,29 milliards
étaient de l’ordre de 18 000 millions DH (en- $CAN) et la création de 600 000 emplois.

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