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SELON VOUS DOIT-ON CONDAMNER LE TOURISME DE MASSE ?

En 1841, le britannique Thomas Cook a commencé à organiser des voyages collectifs. Il a


développé une entreprise (qui porte son nom) qui est aujourd’hui mondialement reconnu
dans le secteur de l’organisation de voyages. Le tourisme de masse qui s’est développée
avec la multiplication de telles entreprises a entrainé des bouleversements
environnementaux et sociaux qui jettent souvent le discrédit sur cette forme de tourisme.
Ainsi une question se profile, doit-on condamner le tourisme de masse ?
Nous montrerons que le tourisme de masse détruit l’environnement et certains espaces de
vie puis nous constaterons qu’il est une ressource économique vitale pour certains pays et
qu’il est de plus en plus réglementé pour continuer à exister.

Selon moi, le tourisme de masse est nocif pour notre planète. En effet, l’augmentation
constante de touristes internationaux (1.5 milliards aujourd’hui, nombre qui a doublé en
seulement 15 ans) n'est pas sans effet sur l’environnement et les populations en raison de la
surconsommation des ressources naturelles et de la création toujours plus importante de
déchets. De plus, le tourisme intensif contribue à la production de polluants, à l’image
des gaz à effet de serre ou de la pollution de l’air et de l’eau. Selon l'ADEME (Agence de la
Transition Écologique), 3/4 des émissions de gaz à effet de serre du tourisme sont liées au
transport. Parmi toutes les émissions de gaz à effet de serre provoquées par les transports
touristiques, 40% sont dues à l'avion. Consommateur de fuel lourd, les paquebots de
croisière sont également un fléau pour la qualité de l’air et des eaux, y compris lorsqu’ils
sont à quai car leur moteur continue de tourner. Ainsi à Marseille, ces géants des mers sont
responsables de 39 % des émissions de dioxyde d’azote, juste derrière les 45 % du trafic
routier selon un article paru sur France Info le 30 Aout 2022.

Au-delà de l’aspect environnemental, le tourisme de masse peut également causer des


problèmes sociaux tels que la congestion, le bruit et la hausse des prix de l'immobilier. En
effet, les habitants de certains villages ou de certaines villes très calmes et peu fréquentées
dans l’année sont exacerbés par l’arrivée en masse de vacanciers qui viennent perturber leur
tranquillité. Ainsi, à Barcelone (Espagne), difficile de traverser le centre-ville sans croiser
des banderoles « Tourist Go Home » (« touriste rentre chez toi »). Les Barcelonais dénoncent
depuis plusieurs années le développement des locations Airbnb dans leur ville, qui
augmentent les loyers et les chassent du centre au profit des touristes.
De plus, il peut contribuer à la dégradation de la culture locale en encourageant la
promotion d'une culture touristique stéréotypée. La ville de Venise (Italie) illustre
parfaitement ce phénomène. Chaque année, 30 millions de personnes visitent cette fragile
cité. Les vénitiens, eux, ne sont que 55 000. Cette petite ville a vu fleurir les fast-food et les
magasins de souvenirs, ce qui donne l’impression aux habitants de vivre dans un parc à
thème.

Ainsi, le tourisme de masse peut avoir des effets négatifs sur les destinations mais cela ne
signifie pas nécessairement qu'il faut le condamner dans son ensemble. Il est une ressource
économique très importante pour certains pays, ce qui entraine une réglementation de plus
en plus stricte pour supporter cette masse de touristes.

Le tourisme de masse est un atout économique majeur pour les territoires qui l'accueillent.
En effet, qu’on le mesure à sa part dans le PIB mondial ou au nombre d’emplois qui en
relèvent, le tourisme apparaît comme un puissant moteur économique.
Selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), la contribution directe du tourisme au PIB
mondial est de l’ordre de 10 %. En France, première destination touristique mondiale, ce
secteur occupe bien évidemment une place de premier plan. L’OMT indique ainsi que le
tourisme en France a généré plus de 34 milliards d’euros de recettes en 2016.
En conséquence, le tourisme de masse entraine la création de nombreux emplois dans
l’industrie touristique qui regroupe l’hébergement des visiteurs, la restauration, les agences
de voyage, le transport de passagers ainsi que les activités culturelles. Selon le
gouvernement français, ce secteur représentait 2 millions d’emplois directs et indirects en
2018.
En outre, le tourisme de masse peut encourager le développement des infrastructures
locales, telles que les transports, les routes, les hôtels, les restaurants et les musées, ce qui
peut améliorer la qualité de vie des habitants locaux.

Malgré les critiques qui condamnent le tourisme il est possible de conserver ce dynamisme
économique en y apportant quelques changements. Le tourisme responsable appelé
également éco-tourisme se développe et génère un nouveau marché très lucratif dans le
secteur du tourisme. Il est centré sur la découverte de la nature, dans le respect de
l'environnement et de la culture locale. Contrairement au tourisme de masse, où le
vacancier est généralement à l’écart des autochtones, le tourisme responsable entend
participer à l’épanouissement des populations locales. Pour cela, les voyageurs et les
intermédiaires s’engagent à participer à l’économie du pays visité, à assurer une
rémunération juste aux prestataires (guides, hôtes, etc.) et à promouvoir de meilleures
conditions de travail. Ainsi, aujourd’hui des villages marocains, mexicains ou indonésiens
peuvent se développer de manière responsable pour conserver les espaces naturels qui font
leurs réputations. Dans le même sens, des entreprises spécialisées dans ce créneau comme
Double sens ont vu leur chiffre d’affaire entre 2015 et 2017 (plus de deux millions d’euros).

En somme, nous avons pu constater que le tourisme de masse engendre de nombreux


problèmes aussi bien environnementaux que sociaux. La pollution de l’air, la pollution
visuelle ainsi que l’agacement des locaux se fait de plus en plus ressentir.
Pour ma part, il me semble difficile de stopper cet afflux de touriste quand on prend en
considération l’impact économique que cela engendre. C’est pourquoi il apparait raisonné
de mettre en valeur le tourisme dit responsable.
Mais dans un contexte où les périodes de confinement ont marqué les esprits, il est à
craindre que les efforts cités plus haut soit mis à mal par une volonté de rattraper le temps
perdu : le 'revenge travel' , pratique qui a pour but de compenser les voyages manqués
pendant la pandémie de Covid-19, génère en effet un afflux de touristes très conséquent
dans certains points du globe…

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