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Assises du Tourisme

Synthèse
Mardi 9 décembre 2014
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Domaine de l’Ale à Capestang

Le tourisme rural, un levier


économique à saisir

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Territoire en action !

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Jean-François Pouget, Directeur marketing et communication, Directeur général
adjoint d’Hérault Tourisme.
« Maître d’école de la journée, je suis chargé de faire monter les intervenants au
tableau ».

Mots d’accueil

Pierre Polard, Maire de Capestang.


Bonjour à tous et toutes merci d’être venu aux Assises organisées par le Pays.
Bienvenue aux élus, conseillers généraux, présidents des communautés de communes,
maires, adjoints, socio-professionnels, techniciens, élèves du lycée des Buissonnets de
Capestang…
Le tourisme est une composante essentielle de l’économie du territoire, votre présence
très nombreuse l’atteste. Il doit être intégré dans le cadre d’un développement économique équilibré. On ne
peut pas opter pour une seule spécialisation, mais c’est une composante importante de notre économie.
Notre territoire, assez vaste, a beaucoup d’atouts, les paysages d’une très grande diversité, un patrimoine
très important, le Canal du midi, les églises, collégiales, châteaux, nos cœurs de villages, atouts importants
pour les touristes. Nous avons des villages authentiques. Il est donc important d’avoir également une
politique de l’habitat et une vie culturelle et associative.
Nous avons beaucoup d’atouts sur notre territoire et il faut les mettre en valeur. Les touristes qui viennent
chez nous ne recherchent pas la même chose qu’en bord de la mer. Notre tourisme doit être plus qualitatif,
même s’il ne faut pas l’opposer au tourisme de masse.
La voie verte mise en place par la Communauté de communes Canal-Lirou Saint-Chinianais pourrait être
complétée par une voie bleue, l’idée est d’aller chercher aujourd’hui un maximum de fonds pour constituer
une offre touristique complète et des outils efficaces. Le Pays a toute sa place à jouer dans la constitution
des outils de mobilisation de fonds européens notamment.
Nous sommes en retard, donc je ne serai pas plus long, je vous renouvelle mes vœux de bienvenue à
Capestang et passe la parole à Jean Arcas.

Ouverture des Assises du Tourisme

Jean Arcas, Vice-président de la commission développement économique du Pays, Vice-


président du Conseil général de l’Hérault, Vice-président du Parc naturel régional du Haut
Languedoc, Président de la Communauté de communes Orb et Jaur.
Bonjour à tous et à toutes, merci mon cher Pierre, monsieur le Conseiller général de
Capestang, Monsieur le représentant du Comité régional du Tourisme Languedoc
Roussillon, Monsieur le délégué général des « Plus beaux villages de France », mesdames
et messieurs les élus, prestataires, acteurs et artisans du tourisme.
Nous sommes, il est vrai dans une période de grande houle, l’article d’hier dans le Midi Libre interpelle, les
inondations que nous venons de subir également. Nous devons avoir un esprit de reconquête pour essayer
d’avancer ensemble. Nous avons ici le monde rural et montagnard. Ils ont tous deux assez de pugnacité pour
avancer ensemble.
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Merci au personnel du Pays, Corinne, Sylvie et toute l’équipe. Merci à la représentante du député Kléber
Mesquida.
Concernant la réforme en cours, Nous ne savons pas vraiment où nous allons, notamment en ce qui
concerne le tourisme.
Le Pays Haut Languedoc et Vignobles comprend 100 communes, 7 communautés de communes (Grand Orb,
Orb et Jaur, Pays Saint-Ponais, Le Minervois, Canal-Lirou Saint-Chinianais, Orb et Taurou, Les Avant-Monts du
Centre Hérault) pour une population de 73 831 habitants. (Selon la population INSEE de 2010). Les
Communautés des Sources et de la Framps ont rejoint le Pays ainsi que la grande communauté autour de
Bédarieux dans son entièreté, ce qui conforte l’identité du Pays et sa cohérence territoriale.
La commune la plus importante est Bédarieux, elle comprend 6 700 habitants. Nous sommes bordés par les
départements de l’Aude, du Tarn et de l’Aveyron. La ville de Béziers est la principale zone d’influence.
Notre territoire est au centre du Languedoc-Roussillon et de la future région puisque Saint-Etienne
d’Albagnan en est l’épicentre

Il faut noter le caractère exceptionnel du territoire : de Ceilhes jusqu’aux paysages vignerons, Parc naturel
régional du Haut-Languedoc, le Canal du Midi, le Massif du Caroux, la Vallée de l’Ob, élément structurant.
Identifier ce Pays, c’est aujourd’hui chose faite. A présent, il faut parvenir à le positionner au niveau
touristique. L’Agence Départementale du Tourisme a tout son rôle dans ce positionnement territorial
jusqu’au niveau international.

Des axes routiers majeurs nous bordent mais ne pénètrent pas, un travail est donc à mener pour organiser
les flux sur notre territoire et gommer ce léger handicap.

De nombreuses actions ont été menées de 2008 à 2013 dans le cadre du Schéma Local d’Organisation et de
Développement Touristique, ce qui a permis de mobiliser les partenaires. Le touriste se moque des limites et
des périmètres, cet élément doit être notre fil conducteur pour organiser l’accueil.

L’enjeu des années à venir est bien la promotion et la mise en marché de l’offre touristique.

Vendredi dernier à Aniane lors des Assises du département, une discussion a porté sur le marketing.
Aujourd’hui 80 % des réservations se font en ligne. L’organisation et l’animation de ce projet touristique
doivent aussi être menées.

Deux démarches du Pays Haut Languedoc et Vignobles méritent d’être soulignées :


Pays d’Art et d’Histoire :
Sur le territoire du Pays, deux villages sont labellisés « Plus beaux villages de France » parmi les trois que
compte le département : Olargues et Minerve. Le troisième est Saint-Guilhem le Désert.
La Collégiale de Capestang et la cathédrale de St Pons sont aussi des points forts pour notre candidature.

Le label Vignobles et Découvertes :


Améliorer la qualité de l’accueil, des hébergements et lier le tourisme à la viticulture sont deux objectifs à
atteindre.
Le Pays possède les meilleures appellations : Minervois, Saint-Chinian, Faugères mais aussi Thongue, Haute
Vallée de l’Orb… La destination est nommée « Haut Languedoc et Vignobles », elle couvre la totalité du
périmètre du pays.

Notre territoire possède d’autres atouts : les fêtes traditionnelles qui attirent également chez nous un flot
de touristes important et les activités de pleine nature qui ont aussi leur place.

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Il est primordial que les acteurs touristiques s’approprient ces démarches. La présence importante des
prestataires à ces assises du Tourisme est encourageante. L’après-midi sera consacrée à la contribution de
l’appel à projets Leader.

Jean-François Pouget passe alors la parole à Peter Ulrich pour l’introduction économique de la journée.

Le tourisme rural, un levier économique à saisir…….


Peter Ulrich, Economiste-consultant

Un rappel me semble important en préambule avec quelques chiffres clés. J’aborderai ensuite les questions
importantes : quelle est la dimension économique de cette activité, comment peut-on cerner les enjeux et
quelle est la méthodologie qui caractérise le développement touristique ?
Deux exemples de projets structurants seront ensuit présentés avant de conclure.

Le tourisme dans le monde


La France est la 1ère destination touristique mondiale en termes d’arrivées devant les Etats-Unis et la Chine.
Entre 1980 et 2012, de 30 Millions à 83 Millions d’arrivées (tourisme international)

On constate aujourd’hui :
 une progression continue en ce qui concerne les flux internationaux.
 une concurrence forte entre les pays traditionnels et les pays émergents. Exemple : Macao
 un chiffre d’affaires de 6 milliards d’euros en 1980 à 40 milliards en 2012.
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Le panier moyen reste faible en France. Les dépenses réalisées par les visiteurs sont beaucoup moins élevées
qu’aux Etats-Unis, en Allemagne (le double) ou à Macao (4 fois +).
L’offre touristique doit être attractive pour faire face à la concurrence étrangère. A l’intérieur de l’activité
touristique, globalement en 2012, les activités représentent 150 milliards d’euros de chiffre d’affaires
réalisé.

Le budget moyen dédié au tourisme est de 2 300 € par an et par habitant.


On constate une évolution significative sur deux points : une requalification des hébergements et une
augmentation des prix.
17% des dépenses (en augmentation) sont consacrées aux transports.

L’économie touristique en France


L’économie présentielle permet de mesurer la valeur ajoutée générée sur le territoire de destination. Une
fois que le visiteur est à l’intérieur du territoire, la concurrence extérieure n’entache pas le maintien des
emplois locaux.
La fréquentation devient un élément déterminant de l’activité touristique mais l’offre globale proposée est
le principal enjeu.
En Région Languedoc-Roussillon, la capacité d’accueil est de 2 229 479 lits touristiques, de 896 000 dans
l’Hérault et de 65 400 sur le territoire du Pays (12 000 lits touristiques marchands et 53 400 lits « résidences
secondaires »)
La proportion de lits marchands du Pays est faible (18%) par rapport au total des lits touristiques. Elle
représente 23% pour le département et 24% au niveau régional.

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Il réside une marge de manœuvre significative pour le Pays en termes d’emploi (création notamment) et de
chiffre d’affaires.

On constate une tendance à la baisse en nombre de nuitées par personne, et sur le panier moyen : la crise
économique et l’incertitude politique par rapport à la situation mondiale en sont les causes. L’enjeu par
rapport à ce constat est de trouver l’optimum de ces activités, trouver une organisation territoriale et
valoriser économiquement les activités.
Le développement de l’économique touristique réside dans la définition d’une méthodologie coordonnée et
organisée entre les acteurs publics et privés par rapport à tous les outils de communication envisagés.

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La Méthodologie du développement touristique
La capacité d’accueil concerne un tout, l’hébergement, les activités touristiques… L’élément clé de la qualité
est la professionnalisation des prestataires pour que l’on réponde aux attentes en termes de qualité et de
quantité.

L’objectif est de :
 dépasser le seuil de rentabilité de chaque
structure pour permettre aux prestataires
touristiques de dégager le revenu
nécessaire pour vivre de leur activité
 définir la stratégie de médiation
patrimoniale à travers les outils de
communication appropriés
 définir les valeurs de cette identité
territoriale et la stratégie de
communication qui permet la valorisation
de celle-ci.
Quelle va être la stratégie marketing pour vendre
le territoire, conclure les prestations avec les
clients potentiels ? Quel est l’angle qui permettra
au client de distinguer notre identité territoriale
par rapport aux autres ?
L’objectif est la pertinence de la démarche globale structurée et coordonnée.

Les axes structurants de l’offre touristique du Pays


Le Pays Haut Languedoc et Vignobles est bien doté
en contenu au niveau du patrimoine, produits
locaux, activités de pleine nature. Comment
envisager leur valorisation pour que le visiteur
perçoive l’offre globale au-delà des périmètres
définis ?

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Exemple du Château de Dio
Il s’agit d’une réhabilitation public-privé qui met en
exergue :
 la diversification de l’offre,
 la coordination des prestations,
 la mise en réseau des 4 sites historiques,
 l’ajustement coordonné de l’offre,
 une stratégie commerciale et un plan
marketing,
 une démarche partenariale entre des
territoires et des acteurs.

Exemple du Pôle oenotouristique d’Assignan


Ce projet est l’association d’un projet public et
d’investissements privés. Il représente une véritable
opportunité pour la réhabilitation du village.
Plusieurs tranches ont été menées. La réhabilitation
des espaces publics a concerné la place du marché
et les ruelles du cœur de village, l’entrée du village,
la végétalisation des abords, les terrains de sports,
la place et le jardin de la mairie et la tour
médiévale. Le projet a également permis la
réhabilitation des fonciers privés. On décompte 7
sites, 17 chambres, un pavillon d’accueil avec
parking, un jardin, une piscine, un restaurant ouvert
à l’année, un café de Pays, une épicerie, une salle
d’expositions et une salle de réunion.

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Jean François Pouget :
Merci Peter, présentation écoutée avec beaucoup d’intérêt. Nous retenons les deux exemples bien choisis et
cette identité du territoire, avec une histoire partagée, commune des habitants du territoire, un parcours
historique et une nécessaire appropriation collective.

Méthodes et démarches de projets, un gage de qualité

Pascal BERNARD,
Délégué général des « Plus beaux villages de France »

L’association existe depuis 30 ans (création en 1982). La stratégie est de développer, promouvoir et
protéger les plus beaux villages français.

Nous voulons que les belles pierres vivent tout au long de


l’année.
Il s’agit d’aider les villages à se développer, de maintenir les
gens aux pays et leur permettre de garder leur activité.
Le capital esthétique composé de l’urbanisme, de
l’architecture, ou encore des paysages procure une
émotion au visiteur.
L’association regroupe des communes rurales de moins de
2 000 habitants. C’est un réseau national autonome

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financièrement et politiquement indépendant, dirigé par des maires.

Un village labellisé est une promesse d’excellence patrimoniale.


Un contrat d’objectif est signé entre une commune et
l’association. Chaque village connaît une ré-expertise une fois
tous les 6 ans.
L’intérêt de la marque est qu’elle donne au village labellisé un
avantage concurrentiel et un service.

Ce réseau national met en place un certain nombre d’actions,


une page « facebook » 15 000 fans, un site internet, une carte
routière, un guide touristique, un beau livre et un agenda
perpétuel, une boutique en ligne. L’association entretien des
relations avec les médias nationaux.

On compte 157 villages classés sur le territoire national. Le classement est opéré par la commission qualité.

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Le réseau connaît ses homologues dans d’autres Pays : Wallonie, Québec, Idalie, Japon, Espagne, Corée,
Roumanie, Allemagne. Il existe même une fédération des plus beaux villages de la Terre.

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Christian NOUGUIER, Responsable animation et développement territorial du Comité régional du Tourisme


Languedoc-Roussillon.

Pour accompagner les dynamiques territoriales, le Comité régional du Tourisme Languedoc-Roussillon a mis
en place un double dispositif de formation :
 La formation action qui vise à accompagner le renforcement des compétences des salariés qui ont
souhaité se mobiliser d’une manière collective dans le cadre d’un projet territorial.

 La formation développement qui a pour objectif d’accompagner le développement d’un territoire par la
formation de ses acteurs. Des outils qui participent à l’« intelligence territoriale » dans trois domaines :
 la définition ou l’accompagnement d’une stratégie de développement territorial,
 la mise en réseau des acteurs publics et privés autour d’un projet,
 le renforcement des compétences des entreprises et des salariés dans une dynamique collective.

Ce dispositif souple et opérationnel, est accompagné financièrement par la région Languedoc Roussillon et
les OPCA (organismes de formation), notamment l’Agefos PME. Plus de 100 000 € ont été mobilisés en 2015.
Dans l’Hérault, un partenariat fort existe avec les territoires (Pays et intercommunalités) et l’A.D.T.
La formation auprès des Offices de Tourisme permet de renforcer la compétence et de favoriser le réseau
dans une dimension de pays.
C’est la démarche territoriale qui prévaut dans le dispositif. Un maître d’ouvrage est identifié et permet de
mettre en synergie les différents acteurs. Les formations sont organisées sur le territoire. Les intervenants
formateurs répondent aux besoins par des sessions courtes et interactives.

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Jean-François Pouget souligne le rôle du Comité régional du Tourisme très important sur la formation. En
effet, elle représente la première brique du tourisme.

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Isabelle Dhombres, Directrice Développement & Politiques Territoriales, Hérault Tourisme.

La démarche de projet.
En préambule, le Département de l’Hérault est le 4ème département français en ce qui concerne l’économie
touristique avec :
- 38 Millions de nuitées,
- 1,7 Milliard de chiffre d’affaires,
- 52 000 emplois dont 26 000 emplois directs.

D’où l’intérêt d’accompagner le développement touristique et l’importance d’avoir des projets qualitatifs.
L’offre touristique française a besoin de se renouveler, de se qualifier. Le soutien aux projets touristiques de
qualité est essentiel. C’est la mission de l’ADT qui s’appuie sur les territoires. C’est le fruit du travail collectif
qui nous permet d’apporter de l’ingénierie aux porteurs de projets.
La démarche est complexe car le porteur de projet doit suivre une série d’étapes. La collectivité doit vérifier
l’opportunité stratégique, la faisabilité technique et financière, d’où l’intérêt d’un accompagnement en six
étapes :

1 - La gestation du projet : intentions et moyens, objectifs stratégie : étude d’opportunité. Y a-t-il une
volonté locale (élus, population locale, acteurs touristiques déjà implantés), quelles cibles de clientèles,
impact du projet sur le territoire social éco environnemental, jeu d’acteurs à mobiliser autour du projet.

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2 - La faisabilité du préprogramme : dialogue avec le marché, études de faisabilité, écoute des acteurs
locaux.
L’opportunité du projet a été validée, quelle est sa faisabilité ? Quelle est la situation du foncier ? Aller plus
loin dans la connaissance du marché, contacter des opérateurs privés qui vont donner un avis, un regard sur
la dimension économique du projet, les investissements nécessaires : redimensionner le projet si besoin.

3 - Le montage du projet : modalités de contractualisation, analyse juridique partage des risques.

4 - La programmation : canevas précis, avant-projet architectural, validation du business plan, décision


d’investissement.

5 - La contractualisation et la mise en œuvre : service public ? Privé ? Contrats ?

6 - L’exploitation du projet : évaluation, résultats et capitalisation. Satisfaction du client ? Objectifs


commerciaux atteints ? Adaptation, évolutions, réinvestissements ?

Pour accompagner ces projets, les compétences sont présentes. Il est parfois nécessaire d’aller en chercher
en plus. La gouvernance du territoire et la volonté des élus sont très importantes.
Les professionnels du tourisme ont à leur disposition des d’outils pour qualifier leur établissement.

Il existe aussi un certain nombre de labels, véritables outils de développement.


Pour le client, le label est une garantie de qualité un niveau, il est assuré d’avoir une prestation de qualité,
une positionnement qualitatif de l’offre.

Pour l’entreprise, un outil de management et de professionnalisation : démarche de progrès, écoute client


satisfaction ; soigner sa réputation, évaluation externe.

Pour le territoire, un outil de développement et de qualification de l’offre : feuille de route,


accompagnement des professionnels et animation du réseau.

Il existe différents types de labels : réservés aux professionnels, thématiques, (vélo, handicap,
environnementaux) et territoriaux engagés dans une démarche de qualification de leur offre( Vignobles et
Découvertes, Grands sites de France et Pays d’Art et d’Histoire).
La conjonction entre la qualité de l’accueil, de la labellisation des professionnels du tourisme et de la
labellisation des territoires autour de l’animation est la condition de réussite du projet.

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Sylvie Herpson, Responsable du pôle développement économique du Pays Haut Languedoc et Vignobles.

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Après avoir exposé les généralités sur
la notion de projet et de territoire, il
convient de l’adapter à l’échelle des
100 communes du Pays. Il est
important de rappeler qu’un travail de
concertation important a été mené
pendant plusieurs mois pour
l’élaboration du Schéma Local
Orientation et de Développement
Touristique (SLODT).
La logique de projet est classique :
travail de diagnostic, élaboration du
projet territorial : enjeux, objectifs et
programme d’actions qui va nous
accompagner pendant plusieurs
années. Le cadre stratégique nous
mène à 2020. La phase d’évaluation au moment du bilan est déterminante et ne doit pas être sous-estimée.

Nous sommes actuellement dans la phase de mise en œuvre de ce schéma ce qui n’empêche pas, en
fonction du contexte de le faire évoluer. A ce titre, le réseau des acteurs qui contribuent à ce projet est
important, la concertation est un travail mené au quotidien
La synthèse du SLODT vous a été distribuée et Monsieur Arcas l’a évoqué en préambule.

Nous allons maintenant nous intéresser plus particulièrement au Label Vignobles et Découvertes que nous
venons d’obtenir.

Ce label est décerné à des destinations


structurées autour d’un projet commun et
d’un réseau de professionnels.
La démarche a été engagée depuis plusieurs
années dès la création du Pays en 2006 avec
l’ensemble des acteurs et soutenue par
plusieurs programmes Leader.

Une expertise a été réalisée pour mesurer


l’opportunité d’une candidature à ce label
l’an dernier. Son obtention fin octobre 2014
marque la reconnaissance du travail collectif
mené.

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Jean-François Pouget :
Le mot clé est : Oeno-tourisme. Que dit-on qu’on ne dit en Catalogne ou en Provence sur l’Arc
Méditerrannéen ? C’est un sacré levier marketing.

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Roland Polge, Président de l’Office de Tourisme « Les Avant-Monts du Centre Hérault ».


Méthodes et démarches de projets, un gage de qualité.
Deux initiatives en matière d’agrotourisme.
- Route des saveurs : Association Tourisme Saveurs Patrimoine : réseau de prestataires solidaires
entre eux et liés par une charte de bonne pratique (restaus, vignerons, hébergeurs, sites…)
Publication à destination touristique,
- Circuit des coteaux : 24 producteurs, 19 hébergeurs, 240 participants, 120 voitures anciennes (20
groupes de 6). Pour chaque groupe, un circuit organisé. Manifestation en juin, coup de projecteur.

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Il s’agit alors de créer aussi une zone de confiance entre les partenaires d’un territoire : se rencontrer, se
connaître, dialoguer, parfois avec difficulté et construire quelque chose ensemble.

Du projet à la mise en marché, des expériences à partager

Christophe Rombeaux, Propriétaire « Les terrasses du Caroux » à Mons la Trivalle.


Les Terrasses du Caroux comptent 3 chambres d’hôtes et 1 gîte créés en 2010. La fréquentation est de 360
nuitées soit 1/3 de l’année.

La fréquentation s’étale relativement bien sur l’année. Ceci est dû aux activités multiples proposées et
possible sur le territoire : randonnée, chasse, canoë kayak, pêche, fêtes traditionnelles, compétitions
d’escalade, trail… et tout ce qui ne se prévoit pas comme par exemple : poussée de champignons qui
engendre une poussée de touristes !!
Beaucoup d’hébergeurs ferment en période basse et nous non.
Le maître mot est l’adaptation. Les situations d’un hébergeur à l’autre sont très différentes. Chaque année
est différente. Avec les inondations largement relayées par les médias, la fréquentation d’octobre a été nulle
alors que novembre/décembre s’avère excellent par rapport à l’an dernier.

La difficulté du Haut Languedoc à étudier tous ensemble est le manque de restaurants. Les clients ne savent
pas où aller manger le lundi et le mardi en basse saison. C’est un gros handicap sur les hauts cantons.
Notre clientèle est très variée : chinois, russes, lettons, américains du sud…

Conclusion : le touriste doit être accueilli avec beaucoup d’envie et il faut arriver à le faire de mieux en
mieux.

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Stephen Desmazières, Copropriétaire de la Villa Limonade, (entreprise Oenotreck à Olonzac).
Il propose des séjours œnologiques, des initiations à la dégustation de vin, des ateliers d’assemblages, une
table d’hôte et une présentation globale du Languedoc-Roussillon. Le pari était de faire de l’œnotourisme
sans être vigneron !! Vendre une suite à 120 € à Olonzac n’était pas gagné d’avance.
Le support principal de vente est internet (site propre + sites relais…), viennent ensuite les agences de
voyage, les bons cadeaux Villa Limonade (packaging complet), les coffrets cadeaux (groupons, smart box,
wonderbox, dakota box…).

A la clientèle habituelle de notre région s’ajoutent les Etats Unis, l’Australie… Tripadvisor d’ailleurs a permis
de la développer.
Nous captons aussi la clientèle liée au Canal du midi en particulier celle des agences de voyage allemande.

Nos points positifs sont : la marque Sud de la France, Carcassonne et le Canal, l’œnotourisme et notre e-
réputation.
Nos points négatifs sont : la fragilité car la structure reste de petite taille, la saisonnalité, la notoriété du
Minervois et un budget communication assez limité.

Jean-François Pouget précise que les propriétaires de cet établissement ont bénéficié d’un passage chez
Télématin. Le souci du détail est ce qui intéresse aussi les journalistes. Les relations presse sont un autre
point positif de la Villa Limonade.
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Muriel Milhau, Responsable du service culture-tourisme-patrimoine de la Communauté Canal-Lirou Saint-


Chinianais.
Projet de commercialisation de produits touristiques.
Le projet de devenir organisateur de voyages et de commercialiser des produits touristiques vient tout
d'abord d'un constat :
Premier point : chaque gestionnaire de site ou musée à l’échelle de notre communauté reçoit des groupes
mais ne travaille pas forcément en réseau avec l’office de tourisme ou le site voisin.
Deuxième point : il n’y a pas d’agence réceptive sur le territoire.

Troisième élément : l’office de tourisme a une connaissance de l’offre et un potentiel de demande important
tant au travers des points d’accueil que du site internet. Son positionnement autour de la thématique Canal
du Midi : patrimoine mondial de l’Unesco est un atout considérable.
Aussi, nous avons construit une formation avec la FRPAT sur la commercialisation, nous y avons associé les
gestionnaires de sites et de musées. Le constat initial et le type de clientèle ciblé (clientèle groupe :
excursionnistes) le projet de devenir Agence Réceptive s'est imposé.

La méthode que nous avons utilisée est la suivante:


Dissocier tout d'abord la demande spécifique des clients ordinaires à celle de la clientèle de groupe
Diriger les types de clientèle identifiés vers une responsable groupe à répondre aux attentes des divers
profils touristiques.
Constitutions de fichiers "clientèles" mais aussi de fichiers "professionnels", toutes filières confondues, afin
de composer un séjour correspondant aux attentes de chaque client.
La vente de séjour packagés ne peut se faire qu’avec des structures et dont le professionnalisme est avéré
et qu’en étant immatriculé en tant qu’Agence réceptive/ Organisateur de voyages à Atout France, démarche
que l'Office de Tourisme a engagée et obtenue en janvier 2014.

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Le bilan de cette première année est positif car cela représente 500 personnes reçues sur le territoire
générant un chiffre d'affaire de 23 000€ soit 3 400€ de bénéfices pour l'Office de Tourisme. Cela représente
77 nuitées, 443 couverts et 10 prestations de loisirs.
Nous avons aussi accueilli en dehors du commissionnement, plus de 300 personnes en faisant travailler 13
prestataires locaux.
Il s’agit là de la mise en relation car certains prestataires étaient en dehors de notre zone de compétence ou
les groupes ne souhaitaient qu’une prestation.

Ce projet permet à l’office d’avoir une vraie visibilité quant à son action, il peut contribuer à augmenter la
fréquentation du territoire (un certain nombre de personnes accueillies en groupe nous ont promis de
revenir en famille ou entre amis) et dégage une petite ligne d’autofinancement pour l’office. Nous allons
créer des produits en 2015 (car jusque-là, nous répondons à la demande en fabriquant du clé en mains). Il
faudra travailler avec les socioprofessionnels et s’appuyer sur des critères de qualité…
Nous espérons que l’obtention du label Vignobles et Découvertes contribuera à renforcer cette dynamique
partenariale.

Jean-François Pouget ajoute qu’à présent, il n’est plus nécessaire d’aller chercher de nouveaux labels et
conseille plutôt de s’appuyez sur ceux existants.

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Questions de la salle

Une remarque de la salle :


Il faut des moyens de transport pour arriver dans des hébergements et un bon état des routes ce qui n’est
pas toujours le cas.
Jean-François Pouget : Sur la question des routes, il faut tout de même noter qu’un gros effort est fait.
Un autre participant précise d’ailleurs qu’un couple d’australiens va développer une activité vélo de haut
niveau chez nous et qu’ils ont été séduits par la qualité du réseau.

Monsieur le Maire de Lamalou présent dans la salle précise qu’il accueille 12 000 curistes et 20 000
personnes sur 10 mois. Et les restaurants ne sont pas fermés à Lamalou !

Monsieur Arcas fait remarquer que la responsable des termes devait être présente ce matin justement pour
présenter sa démarche. Malheureusement, elle a eu un empêchement.
Il précise d’ailleurs que la labellisation « Vignobles et Découvertes » a aussi été obtenue grâce à l’Office de
Tourisme de Lamalou car il est le seul classé. Cet automne, les médias ont fait du mal à l’image de notre
territoire, notamment à Lamalou. Concernant le tourisme thermal, nous avons aussi Avène.

Une autre remarque de la salle :


Les campings caristes représentent aussi une clientèle à prendre en compte. Ils ont un niveau de vie moyen,
ils dépensent, consomment et sont en recherche de bons restaurants.
Sylvie Herpson précise que ce travail est mené dans le cadre du Schéma Local Touristique et d’ailleurs
certains sites ont été aménagés dans les programmes financiers européens et départementaux à Bédarieux.
Notre programme prévoit l’accueil aussi des campings caristes.
Roland Polge précise que les camping-caristes doivent être accueillis : ils demandent seulement de vider
leurs cassettes sur une aire d’accueil. Quand ils partent, tout est impeccable, il n’y a aucune nuisance et c’est
une clientèle à développer. Ils achètent de nombreux produits et veulent connaître notre région.

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Le propriétaire du café de Camplong :
Sur le territoire du Pays, nous travaillons sept mois dans l’année. Mais nous manquons de producteurs
locaux. Quelles sont les relations entre le Pays, les élus et l’ONF et les propriétaires ? Comment peut-on
accueillir des entreprises ? Y a-t-il quelqu’un qui s’occupe du patrimoine ? Nos villages sont menacés
d’abandon…
Corinne Roger précise que Céline Bunoz, la chargée de mission patrimoine du Pays Haut Languedoc et
Vignobles travaille régulièrement avec votre territoire notamment dans le cadre du patrimoine minier. Avez-
vous suivi notre travail sur le Pays d’Art et d’Histoire ?
Oui, et je remercie d’ailleurs le Pays Haut Languedoc et Vignobles qui m’a permis de sauver mon affaire.

Gérard Marcouire, Président de la Communauté Le Minervois et Conseiller général du canton d’Olonzac.


1ère chose à noter, les difficultés avec les services de l’état, l’Agence Régionale de Santé pour la qualité de
l’eau… L’eau est un enjeu d’aujourd’hui et de demain.
2ème chose, la redevance incitative avec containers enterrés en bois pourrait être généralisée.
Je félicite le Pays pour tout le travail engagé.
Le tourisme, c’est bien de l’économie.

Jean-François Pouget remercie tous les participants et leur souhaite un bon appétit.

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Territoire en dégustation

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Territoire en réflexion

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Les programmes européens en soutien à l’économie rurale

Corinne Roger, Directrice du Pays Haut Languedoc et Vignobles.

En préalable, je voudrais excuser le représentant de la Région qui devait introduire l’après-midi par la
présentation des programmes européens.

Pour franchir des paliers successifs et passer du niveau européen au niveau local, je vous propose de passer
un film de quelques minutes qui a été présenté à un colloque national de présentation des fonds européens
en novembre dernier. Il résume l’ambition française au regard des fonds européens.
Ce film peut être téléchargé sur you tube « fonds structurels et d’investissement stratégie 2020 ».

La stratégie de chaque programme est définie par


une autorité de gestion. En France, ce sont les
régions.
Les fonds européens :
FEDER : fonds européen de développement
économique régional,
FSE : fonds social européen,
FEADER : Fonds européen agricole pour le
développement rural,
FEAMP : fonds européen pour les affaires
maritimes et la pêche.

25
La Région Languedoc-Roussillon est devenue autorité de gestion. A ce titre, elle a rédigé un programme de
développement rural qui est notre document de référence.
Ce document met en exergue six priorités dont la priorité 6 sur laquelle la Région Languedoc-Roussillon se
propose de flécher 30 à 40 M euros pour le programme Leader.

En juillet dernier, la Région a lancé un appel à projets sur le programme européen Leader en direction des
territoires. Celui-ci met, à travers un cahier des charges divers points à respecter en évidence: le nombre
d’habitants, la démonstration d’un territoire organisé, le diagnostic Atouts Faiblesses Opportunités
Menaces, la stratégie locale de développement, la définition d’un choix thématique à travers quatre
entrées :

Au niveau territorial, Nous devons au moins en retenir


une. Nous ne ferons pas cependant l’impasse sur les trois
autres thématiques, nous pourrons certainement y
répondre à travers d’autres outils.

L’attractivité des territoires est celle qui semble retenir


notre attention plus particulièrement.

26
Si l’attractivité et la vitalité du territoire est
retenue, une déclinaison autour des sites
pourrait s’envisager :

D’ores et déjà, de nombreux partenaires ont été rencontrés sur cette entrée:
1. les partenaires statutaires : Le Conseil général et les communautés de communes soit en Bureau
avec l’équipe technique soit en conseil communautaire et l’équipe technique,
2. les partenaires territoriaux : le Parc naturel régional du Haut-Languedoc et le Conseil de
développement du Pays,
3. les partenaires institutionnels : Etat, Sous-préfet de Béziers, Conseil régional et Conseil général.

Prochainement, nous rencontrerons les chambres consulaires.


On peut considérer que le temps d’animation et de concertation se terminera en fin d’année. Il aura duré
quatre mois, de septembre à décembre et validera ce premier cadre.
Le mois de janvier sera consacré à l’élaboration de la stratégie avec un temps d’échanges prévu le 30 janvier
2015.
Aujourd’hui, sans vous, le projet n’a pas de sens. Cette phase d’implication des acteurs représente une phase
de mobilisation où il convient de définir le rôle de chacun et surtout le rôle commun.
La participation exceptionnelle nous montre que les acteurs sont plus qu’impliqués, mais véritablement
mobilisés.

Pour conclure, LEADER c’est :


 une logique de projet et surtout pas une logique de guichet,
 une valeur ajoutée. Ce qui peut être financé dans Leader ne peut se retrouver nulle part ailleurs,
 un esprit de réseau. On forge un esprit européen pour répondre à un programme européen,
 de l’innovation : une démarche intellectuelle, une façon de travailler ensemble, partenaires publics
et privés pour une plus-value économique,
 de la coopération : c’est à la fois du sens, de l’intelligence partagée, de l’échange et de la
compétence. On arrive à s’ouvrir aux autres. C’est aussi du temps. Partir sur des valeurs communes
est essentiel. Travailler avec nos voisins est souvent la coopération évidente. On le fait sur le Canal
du Midi. Il faut aller plus loin. Il faut imaginer d’autres routes et pousser nos projets à une échelle
plus large, on peut pousser jusqu’au transnational,
 du pilotage et de l’animation : Il faut une structure solide pour cela ainsi qu’une équipe d’animation
et de gestion,
 des indicateurs. A chaque écriture d’un projet, il faut se donner des indicateurs permettant de
s’évaluer et de réajuster pour réorienter si besoin les actions.

27
Le temps le plus important va démarrer à travers les trois ateliers qui vous sont proposés et dans lesquels
vous devez donner libre court à votre inspiration et ouvrir le champ des possibles. Bon travail. Je vous
remercie.



Contribution à l’élaboration de la candidature du Pays à l’appel à projet


LEADER 2014-2020

Atelier Sites à partager


Quelles innovations pour la promotion et la mise en marché des activités de pleine nature et de
l’oenotourisme
Animateur : Pascal Mao
Rapporteur M. André Derieux

Présents : environ 60 / 70 personnes de tous statuts professionnels étaient présents à l’atelier dont
approximativement la moitié d’acteurs du tourisme, 1/4 d’élus et techniciens et 1/4 de représentants de la
profession agricole. La mise en place d’atelier de réflexion collective et prospective avec un nombre aussi
conséquent de participants reste un exercice difficile.

Echanges, points de vue, controverses et consensus


Globalement, les principaux consensus se font sur :
- les contraintes liées à la mono - saisonnalité touristique estivale et les fragilités que cela entraîne ;
- une très forte hétérogénéité de l’offre touristique (hébergement, prestation de services, communication…)
en terme de qualité et de professionnalisation des acteurs ;
- des flux touristiques reposent sur différentes formes de tourismes de niches dont les clientèles sont
diversifiées et difficiles à appréhender par les acteurs du territoire, certains semblent s’inscrire dans une
logique de tourisme de cueillette.

Les débats se sont focalisés sur :


- la pluralité des acteurs impliqués dans ces domaines et les difficultés à les mettre en réseau (hébergeurs et
caves par exemple pour l’œnotourisme) ; les stratégies des prestataires touristiques reposent sur des
logiques individuelles rendant complexe leur articulation dans le cadre d’un projet de territoire ;
- la question des résidences secondaires et les contraintes liées au foncier.

Des envies ressortent comme le développement de médiation patrimoniale et de tourisme culturel, la


volonté de travailler certaines niches associant terroir et activités de nature, des initiatives en termes de
montée en qualité, un besoin de professionnalisation…

Eléments de diagnostic (suite aux débats)


 Les acteurs restent majoritairement sur le diagnostic des faiblesses plus que des atouts du
système touristique actuel sans se projeter dans des logiques d’innovations qu’elles soient
sociales, organisationnelles, créatives ou technologiques ;

28
 Le contexte d’arrière pays est très marqué. Les problématiques touristiques qui ressortent sont
partagées par de nombreux autres territoires d’arrière-pays méditerranéens (pression foncière,
résidences secondaires, liens possibles agriculture et tourisme…). Les connexions avec le littoral
et les pôles urbains de proximité sont peu réfléchis par les acteurs ;
 Difficulté à se positionner en terme de destination touristique identifiée (de manière endogène
au sein du territoire) et identifiable (de manière exogène par les touristes - excursionniste
résident ou de passage) ; l’articulation avec le Parc Naturel Régional semble ajouter de la
confusion dans ce domaine ;
 L’œnotourisme associe deux mondes (tourisme et agriculture) dont les habitudes de travail sont
parfois difficiles à concilier, par contre ce concept semble porteur, bien ancré territorialement et
surtout est parfaitement (ré) approprié par divers acteurs.

Propositions
Le Pays s’est déjà doté d’un large panel d’outils, d’actions et de projets ayant un impact direct ou
indirect dans le domaine touristique. Un des enjeux repose sur la capacité à les articuler entre eux et que
les acteurs du territoire se réapproprient ces dynamiques.
1. travailler sur les nombreuses ressources territoriales et spécifiques du territoire (publics captifs de
Lamalou-les-Bains ou d’Avène ; Canal du Midi et itinérances douces ; culture alpinistique et massif
de Caroux…) ; en s’appuyant ou s’articulant sur certaines initiatives de l’ancien LEADER ou autres
projets (Pays d’art et d’histoire) ;
2. transformer certains éléments considérés comme faiblesses ou contraintes en véritables forces et
atouts (par exemple, le caractère d’arrière pays devient un atout s’il est mieux connecté à l’avant
pays littoral touristique et aux agglomérations limitrophes) ; dans cette perspective associer aux
stratégies de développement touristique, des politiques résidentielles et d’attraction de populations
de proximité (excursionnisme) ;
3. travailler la communication interne et externe pour favoriser l’appropriation et l’identification du
pays comme destination touristique et sportive (fête du pays pour les habitants et prestataires,
événementiels pour les activités de nature) ;
4. mieux travailler les complémentarités / connexions entre les filières touristiques et agricoles (ventes
directes, circuits courts, panier associant viticulture et autres produits du terroir, meilleure mise en
réseaux des caves, prestataires et des hébergeurs).

Synthèse
Le Pays Haut Languedoc et Vignoble possède d’un point de vue touristique de nombreuses ressources
spécifiques qu’il s’agit de travailler et de s’approprier collectivement. La valorisation conjointe de
l’œnotourisme et des activités récréatives de nature semble, à ce titre, pertinente. Elle s’inscrit dans une
logique de valorisation des patrimoines locaux (terroirs marqueurs d’une identité agricole forte liée à la
viticulture, culinaires, vernaculaires, espaces naturels, paysages…). Un des enjeux repose sur la capacité du
Pays à définir son identité touristique et à communiquer une image à la fois singulière et porteuse auprès
des publics (aussi bien de proximité que touristiques).

29
Atelier Sites en mouvement
Le développement touristique du territoire, quels rôles pour les productions locales.
Animateur : Romain Lajarge
Rapporteur : Isabelle Montembault

Le groupe présent dans la salle est composé d’environ un 1/3 d’élus, 1/3 de techniciens, 1/3 de
professionnels agricoles et/ou tourisme, étant entendu que certaines personnes peuvent s’inscrire dans
plusieurs catégories (élus/vignerons par exemple).

Propos introductifs
La question du développement touristique d’un territoire comme celui du Haut Languedoc et Vignobles est
en grande partie interdépendante de la question du devenir de l’agriculture, de son évolution actuelle (avec
une tension sur les prix et sur les exploitations), de ses difficultés propres (notamment en termes
d’installation) et de la diversification accrue constatées ces dernières années. Le tourisme présente cet
avantage d’être dans le cas du Pays HLV globalement très compatible avec l’activité agricole dominante et
structurante de la viticulture. Mais il reste à décliner cette compatibilité, à inventer de nouvelles méthodes
et trouver de nouveaux produits/services pour croiser les spécificités touristiques avec les spécificités
agricoles (qui ne sont pas que viti-vinicoles).

L’autre question posée aux participants fut celle de l’inscription dans la stratégie LEADER. Le choix fait pour
le Pays HLV de la thématique « attractivité et vitalité du territoire » met au cœur du projet de
développement la bonne articulation entre activités agricoles et touristiques. Cet affichage et ses
déclinaisons dans un programme d’actions pour les prochaines années s’inscrivent dans les exigences
« LEADER » :

 faire financer par cette occasion ce qui ne parviendrait pas à l’être ailleurs,
 innover d’abord en s’appuyant sur ce que les acteurs locaux n’ont jamais ou peu fait,
 laisser une grande place aux acteurs privés dans la gouvernance du programme d’action.

Eléments de diagnostic
 Les difficultés du monde agricoles sont certaines (notamment foncières) mais il existe de
nombreuses niches déjà en partie exploitées (avec des produits à valeur ajoutée plus forte), des
modes d’organisation originaux (production et distribution) et une réelle envie d’aller plus loin dans
la polyculture,
 Le tourisme a longtemps été considéré comme une activité « de cueillette » puisque les touristes
passaient à proximité et qu’il suffisait de parvenir à « les attraper » mais la situation a changé et les
acteurs touristiques ont compris qu’il fallait à la fois mieux structurer l’offre et mieux accompagner
la demande puisque les pratiques se sont modifiées,
 La connexion entre tourisme et agriculture est ancienne et depuis longtemps se construit sur des
stratégies assez individuelles, lors d’une réorientation professionnelle personnelle ou d’une occasion
qui se présente mais les participants à cet atelier ont reconnu qu’il était temps maintenant de se
doter d’autres outils, de nouveaux moyens et de solutions inventives pour aller plus loin.
Echanges, points de vue, controverses et consensus
Globalement, le consensus se fait sur :
- le constat d’une saisonnalité touristique trop courte (donc à étendre en avant et après saisons) ;
- l’évidence d’être un pays touristique qu’à la condition d’avoir des agriculteurs en nombre suffisant pour
permettre aux paysages d’être ceux, cultivés, que nous connaissons aujourd’hui ;
- la crainte de voir le territoire en déséquilibre par la déprise rurale, par le vieillissement de la population et
l’augmentation des fragilités.
30
Des échanges ont eu lieu sur le phénomène des résidences secondaires et la difficulté de les considérer
comme une ressource dormante pour la plupart des acteurs touristiques et une menace relative pour le
foncier agricole. Des débats ont porté sur l’attitude à avoir vis-à-vis des grands opérateurs touristiques
(monopoles des groupes hôteliers par exemple) comme agricoles (grandes caves et coopératives) et sur la
meilleure manière de mettre en avant des avantages précis (plus capables d’identifier le pays à ses produits,
plutôt que seulement « au vin et au soleil »).

Propositions
1. La reconquête de la friche (agricole et forestière) devrait être une priorité dans la stratégie territoriale
(PLU, SCoT, PETER, … ?)
2. La diversification intervient dans les deux sens : pour rendre plus touristiques les exploitations agricoles
et pour mieux connecter les prestataires touristiques aux agriculteurs, à leurs produits et à leur
complémentarité.
3. L’attractivité du Haut Languedoc pourrait profiter plus de celle du littoral et de la proximité avec la
métropole de Montpellier, qu’elle ne le fait actuellement.
4. La qualité des aliments et des services offerts aux touristes pourrait bien devenir déterminant pour
transformer ce territoire HLV en une destination choisie plus activement. A ce titre, les PPAM – Plantes
Aromatiques et Médicinales apparaissent comme un exemple intéressant.
5. Pour que les touristes consomment plus de produits locaux et que les agriculteurs intègrent plus de
fonctions touristiques dans ou autour de leurs exploitations, il semble nécessaire d’être toujours très
inventifs, adaptables et soutenus. Une série de cas, de solutions ou d’idées ont été évoqués :
- Des distributeurs de produits frais,
- Des marchés avec plus de ventes directes ou un lien retrouvé entre clients/producteurs/hébergeurs,
- Des paniers de produits locaux ciblant les résidents secondaires,
- Des caveaux avec boutique de vente d’autres produits locaux,
- Des sites Internet retravaillés en permanence pour s’adapter aux besoins changeants,
- Des drive-bio pour faciliter la logistique de cette distribution,
- Des hébergeurs auto-produisant des « produits locaux » (légumes, petite volaille) dans leurs jardins,
- Des solutions réglementaires pour préserver du foncier agricole (AFA par exemple),
- Des produits compatibles avec la vigne (grenadier, PPAM, safran) ou la montagne (navet, confitures),
- Des repreneurs d’activité d’office installés en polyculture et en pluriactivité,
- …

Synthèse
Le Haut Languedoc et Vignobles est un pays destiné à faire croître ses liens et ses projets de coopération
entre agriculture et tourisme. Cette évidence est étayée par de nombreux cas de réussite existants ; mais
aussi par le constat qu’il reste encore du chemin ! De nouveaux soutiens publics du type de celui de LEADER
devrait alors permettre en priorité de structurer ces activités ensemble et de les rendre plus solidaires c'est-
à-dire interdépendantes. Un des principaux enjeux est de disposer d’organisations plus collectives, seules
capables de créer de nouveaux circuits permettant de mieux connecter les produits locaux aux touristes
locaux. Le développement du territoire d’aujourd’hui trouve bien ses ressources dans les spécificités dont le
territoire a hérité mais aussi dans celles qu’il va se construire

Notre objectif doit être la reconquête des friches car il est impératif de valoriser nos paysages.
Pour cela, un effort important doit être entrepris pour favoriser l’installation de nouveaux agriculteurs ou la
reprise d’exploitation et rapprocher la diversification agricole avec la complémentarité d’une activité.
De fait, la reconquête agricole impacte sur la valorisation des paysages et induit une amélioration de
marchés touristiques.
Le territoire se voit comme un écrin et le touriste de proximité se sent dans un espace préservé.

31
Atelier Sites en valeur
Comment le territoire doit-il mettre en scènes ses atouts, ses sites, ses identités ?
Animateur : Nicolas Senils
Rapporteur : Bertrand Fleutiaux

Présents : environ 70 personnes de tous statuts professionnels1

Propos introductifs
Innover à partir de ses ressources territoriales. Tel était le thème de cette journée de réflexion organisée
dans le cadre de la candidature du Pays Haut Languedoc et Vignobles au prochain programme Leader. Avec
l’entrée « Attractivité et vitalité des territoires », le territoire cherche à renforcer sa stratégie de mise en
valeur de l’existant, pour ses habitants mais aussi pour de nouveaux publics. Il souhaite construire un
territoire vivant, viable et vivable. Pour ce faire, il tente de favoriser un concept qui pourrait apparaître
antinomique mais qui en fait s’articule ici parfaitement : l’innovation patrimoniale. En s’appuyant sur des
continuités pour construire des ruptures souhaitées, il fait de l’innovation le cœur de sa stratégie territoriale.
Mais cette orientation demande à être co-construite et traduite en action. Aussi, l’atelier « Sites en
valeur »proposé aux participants s’est déroulé en trois temps :
 Comment définir la mise en valeur, quelles modalités mettre en œuvre ?
 Quels sont les enjeux pour ces sites ?
 Quelles innovations patrimoniales envisager aujourd’hui ?

Mises en correspondance, ces entrées permettent d’interroger en creux la stratégie d’innovation souhaitée
par les acteurs du territoire.

Eléments de diagnostic
 Le Pays est riche de sa diversité. De nombreux sites culturels et naturels structurent l’offre
patrimoniale. Mais cette richesse complique la lisibilité du territoire.

 De nombreux intervenants sont investis dans la valorisation de ces sites. Néanmoins, les messages
émis sont parfois discordants et l’effort continu d’animation engagé par le Pays depuis sa création
doit être maintenu. Les associations, très nombreuses sur le territoire, ne parviennent pas à se
mettre en réseau et à échanger entre elles.

 La valorisation n’est pas toujours adossée à une validité scientifique éprouvée. De nombreuses
interprétations des sites sont encore un peu hasardeuses.

 Alors que la mise en valeur des sites est ici perçue comme la capacité du territoire à les rendre
vivants, de nombreux sites semblent aujourd’hui devoir, en premier lieu, être redynamisés.

 Le Pays Haut Languedoc et Vignobles est une destination touristique méconnue, mésestimée. Le
déficit d’identification place les acteurs face à un choix : préférer la marqueterie des territoires
touristiques ou relever le défi de construire une destination à l’échelle du Pays Haut Languedoc et
Vignobles.

1
dont 1/3 professions du tourisme, 1/3 associations du patrimoine, 1/3 élus et techniciens, constituant déjà une illustration de la dimension multi-
acteurs de cette question

32
Echanges, points de vue, controverses et consensus sur les enjeux
Différents enjeux sont pointés par les acteurs présents :
- L’Opération Grand Site et le label Pays d’Art et d’Histoire seront des politiques structurantes à
l’échelle du territoire. Néanmoins, elles devront être complétées par des actions portées par les
acteurs privés à différentes échelles.
- La préservation des sites est un enjeu majeur, qui renvoie à la question du financement. Le constat
est fait que de nouvelles sources de financement et modalités de fonctionnement (autres que
simplement publiques) doivent être identifiées et mises en œuvre.
- Les sites sont toujours soumis à un risque de folklorisation (manque de connaissance ou
dénaturation à des fins commerciales). Ce point fait débat entre les participants, la connaissance
n’est pas d’égal niveau. Le Pays d’Art et d’Histoire peut contribuer à la qualification des sites et de
l’action patrimoniale.
- La médiation doit se faire à destination des touristes mais aussi des locaux. L’appropriation des sites
par les habitants eux-mêmes est un excellent vecteur de mise en valeur.
- L’action patrimoniale doit aussi être considérée au travers de la dimension économique qu’elle
recèle. La condition sine qua non est d’être créatif et inventif.
En permettant de financer des actions innovantes, le programme Leader doit faciliter la prise en compte de
ces enjeux et répondre à la volonté des participants de trouver des solutions nouvelles aux problèmes
pointés.

Premières pistes de propositions évoquées


- Renforcer la sensibilisation, le sentiment d’appartenance et d’appropriation en mobilisant la
population locale (ex : organiser une Fête du pays en avant saison à destination des locaux et des
publics de proximité)
- Mieux associer patrimoine, culture et création.
- Mieux valoriser économiquement le patrimoine en favorisant une meilleure mobilisation des
compétences, notamment autour des savoir-faire.
- Travailler au périmètre de la destination « Haut Languedoc et Vignobles ».

Synthèse
Si l’innovation se construit dans le décloisonnement et dans la recherche de liens supposés jusque là
improbables car encore impensés, cette journée a pointé la nécessité de mieux la favoriser. Le succès de la
journée a permis à un grand nombre de personnes de s’exprimer. Il apparaît, à ce stade, que les acteurs du
territoire ont encore des difficultés à prioriser les enjeux. Néanmoins, la prise de conscience de la nécessité
de faire émerger des innovations patrimoniales est réelle. Les pistes évoquées, concrétisées dans le futur
programme Leader, en seront une traduction pertinente.
N.B : Pour information, concernant les ressources mises à disposition ou rassemblées par la Région, vous trouverez ci-
dessous un lien vers la plate-forme et un lien vers le site de l'Inventaire général du patrimoine.

http://culture.cr-languedocroussillon.fr/in/faces/homeInBook.xhtml
http://inventaire-patrimoine-culturel.cr-languedocroussillon.fr/inventaire/faces/homeInBook.xhtml

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Clôture des Assises par Monsieur Francis Boutes

Au terme de cette journée, je ne voudrais pas ajouter un discours trop long aux trois remarquables
synthèses qui viennent d’être faites ni aux interventions qui m’ont précédé dont je tiens à féliciter la qualité
et la clarté.
Je souhaite remercier, au nom du Pays Haut Languedoc et Vignobles, tous les participants pour leur
disponibilité et la qualité de leur réflexion.
En termes d’organisation, je tiens particulièrement à remercier la Communauté de communes Canal-Lirou
Saint-Chinianais ainsi que le propriétaire du domaine de l’Ale qui ont largement contribué à la réussite de la
journée. Evidemment et bien sûr l’équipe du Pays…

En participant aux Assises, vous avez affirmé un attachement profond au territoire, vous avez souhaité
partager des expériences, enrichir vos connaissances techniques et méthodologiques mais vous avez et
surtout participé à la contribution de la candidature Leader.
On parle d’un mouvement ascendant-descendant comme l’expression d’une démocratie participative, c’est
l’exercice que nous devions partager plus densément que d’habitude, plus collégialement.
Aujourd’hui, il fallait se mobiliser, être acteur d’un mouvement, partager la respiration d’un Pays…
C’était un travail délicat car contraint par le temps et pourtant je crois que nous avons tracé le chemin...
Je crois que nous avons réussi.

Merci à tous et à une prochaine rencontre

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Analyse de la participation

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Pays Haut Languedoc et Vignobles
1 rue de la Voie Ferrée – 34360 Saint-Chinian
Tél : 04 67 38 11 10 – Fax : 04 67 38 20 50
contact@payshlv.com
www.haut-languedoc-vignobles.com

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