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Fatma KCHIR
Les entreprises de tourisme génèrent la première ressource économique des pays ainsi
le tourisme est considéré comme un puissant facteur de développement économique. Son
importance et sa place sont variables selon les pays. Il peut paraître logique d'affirmer que la
finalité de toute politique économique est d'aboutir à une maximisation de bien-être social.
Ainsi, est ce que le secteur touristique est susceptible de favoriser ce bien-être ?
La tendance actuelle aux voyages partout dans le monde, fait de l'industrie touristique une
industrie à potentiel énorme, source inépuisable de devises et d'emplois1.
Selon l'O.M.T2 « la capacité d'attirer un flux touristique permanent exige la conception d'un
programme complet de politiques, allant de la construction d'infrastructures pour le transport et
l'hébergement répondant à des normes internationales acceptables, à la conservation et à la
préservation des sites constituant la principale attraction touristique, exige aussi une politique
de promotion et de commercialisation, la formation d'une main d'œuvre de qualité, l'éducation
de la population afin de maintenir un environnement agréable ».
a. Le tourisme et la consommation
1
Raboteur.Joêl, Introduction à l'Economie du Tourisme. Edition Sociétés&Economie, l'Harmattan (2000).
2
O.M.T (1995), « Projet : Un compte satellite pour le tourisme ».
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L'offre du tourisme a connu une évolution très rapide au cours des deux dernières
décennies et une résistance face aux déséquilibres conjoncturels des dernières années ce qui lui
permet d'occuper une place de plus en plus importante dans la consommation globale. Ainsi,
certains économistes le considèrent désormais comme un bien de première nécessité. En effet,
les statistiques montrent que la demande de services touristiques auprès des entreprises de
tourisme ne cesse d'augmenter malgré les différentes secousses de crise, notamment dans les
pays industrialisés. L'O.M.T3 définit la consommation touristique comme suit : « la valeur
des biens et services utilisés pour la satisfaction directe des unités touristiques4 ».
Le tourisme constitue une activité économique, assurée par les différentes entreprises de
tourisme, qui contribuent à la production nationale. Dès lors, les dépenses des touristes
internationaux et nationaux procurent un revenu (salaires, intérêts, dividendes, etc.) aux
employés et employeurs des branches du tourisme.
Si l'on considère les seules recettes touristiques internationales on s'aperçoit que leur part dans
le PNB de nombreux pays industrialisés est loin d'être négligeable.
Toutefois, la dépense touristique des visiteurs internationaux ne peut être considérée comme la
contribution nette du secteur touristique au produit national du pays : il faut en effet déduire de
cette recette brute du tourisme le coût de la part de biens et services importés se trouvant intégrés
dans les biens et services touristiques.
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O.M.T (1980) « Essai de détermination des activités économiques touristiques dans le cadre de la comptabilité
nationale ».Madrid: L'Organisation mondiale du tourisme (OMT) (anglais : World Tourism Organization est une
institution spécialisée des Nations Unies destinée à promouvoir et développer le tourisme. L’OMT joue un rôle
dans la promotion du développement du tourisme responsable, durable et accessible à tous, en veillant tout
particulièrement aux intérêts des pays en développement.
L’Organisation encourage également l’application du Code mondial d’éthique du tourisme pour s’assurer que les
pays membres, les destinations touristiques et les entreprises du secteur maximisent les effets économiques,
sociaux et culturels positifs de cette activité et en recueillent tous les fruits tout en réduisant au minimum les
répercussions négatives sur la société et sur l’environnement.
Son siège se situe à Madrid en Espagne et ses langues officielles sont l'anglais, l'arabe, l'espagnol, le français et
le russe.
4
Unités touristiques : sur la base des définitions de l’OMT, compte tenu des définitions d'unité résidentes et de
territoire économique de la comptabilité nationale, les unités économiques suivantes sont adoptées : · Visiteur,
touristes et excursionniste national à l’extérieur ou à l’étranger.
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Au cours des dernières années, les efforts à cet égard se sont intensifiés car il s'est avéré
que ce secteur possède un énorme potentiel pour contribuer au combat mondial contre la
pauvreté. Toutefois, les différentes analyses faites ont conduit aux conclusions suivantes :
· Dans les pays en développement et notamment les PMA, les entreprises de tourisme sont
presque partout la principale source de croissance économique, de devises,
d'investissement et de création d'emplois.
· Le secteur de tourisme est un des rares domaines où tous ces pays possèdent un avantage
comparatif potentiel.
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Py.Pierre (1996), Le tourisme un phénomène économique. Edition 1996.
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Cette égalité vaut pour tous les critères de mesure du poids du tourisme (PIB, Emploi,
Commerce extérieur). Plus fort sera le pourcentage, plus la branche sera considérée
comme dépendante.
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Selon Gérard Guibilato (1983), « le tourisme a une influence sur les échanges
internationaux et sa place dans le commerce mondial, malgré une stagnation relative, est
importante ». Par conséquent, on ne peut pas parler du tourisme sans prendre en compte son
impact remarquable sur la balance des paiements grâce au volume considérable des devises.
Ainsi, les recettes et les dépenses touristiques constituent un poste intitulé « voyages »,
faisant partie de la balance des biens et services.
On peut même établir une balance spécifique à l'activité touristique qui présente la différence
entre les recettes et les dépenses et qui peut déboucher sur les différents soldes possibles
suivants:
· Nul ; la balance est équilibrée ce qui explique une compensation entre les entrées et les sorties.
la capacité d'attirer un flux touristique permanent exige la conception d'un programme complet
de politiques, allant de la construction d'infrastructures pour le transport et l'hébergement
répondant à des normes internationales acceptables, à la conservation et à la préservation des
sites constituant la principale attraction touristique, exige aussi une politique de promotion et
de commercialisation, la formation d'une main d'œuvre de qualité et l'éducation de la population
afin de maintenir un environnement agréable.
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Les entreprises de tourisme et leurs taux de croissance spectaculaires offrent, dans ce contexte,
l'image de la prospérité. Conjugué à l'intérêt croissant manifesté à l'égard du patrimoine culturel
et naturel, ces entreprises pourraient être la bouée de sauvetage de nombreuses régions grâce
notamment à :
Les entreprises de tourisme se caractérisent par une forte densité de main-d'oeuvre susceptible,
en conséquence, d'offrir de nouvelles opportunités en termes d'emplois et de qualifications,
parmi les jeunes en particulier.
Les entreprises de tourisme peuvent également aider les secteurs existants et les petites
entreprises déjà en place à réaliser un supplément de revenu. Ainsi en France, les fermiers qui
mettent quelques chambres à la disposition de touristes peuvent gagner jusqu'à 2860 euros de
plus par an, et jusqu'à 3150 euros par an s'ils fournissent également les repas ; ce montant peut
atteindre 11000 euros s'ils proposent une écurie de randonnée.
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que les touristes préfèrent visiter des endroits attrayants, propres et non pollués, et à y accéder
aisément. Bien géré, le tourisme peut, en outre, susciter un sens de la collectivité et un esprit de
coopération, et contribuer à faire revivre un village ou une communauté.
Même si la liste des avantages potentiels est impressionnante, il faut être conscient que l'activité
touristique n'est pas le remède universel pour assurer la survie d'une économie sans difficulté.
Pour développer un tourisme axé sur leur patrimoine naturel et culturel, les acteurs concernés
du secteur doivent être en mesure de lever les contraintes suivantes :
Cette situation peut résulter d'un manque d'esprit d'entreprise ou d'une disponibilité insuffisante
de fonds pour lancer de nouvelles affaires.
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L'appui du secteur public s'avère particulièrement important pour la mise en place d'une
infrastructure capable d'accueillir les touristes (signalisation, réseau routier, etc.) et d'un climat
favorable à la création de petites entreprises. Le manque de ressources et de volonté politique
dans des cas constituent, à l'inverse, une réelle entrave au développement d'un tourisme durable.
Pour attirer un nombre de visiteur qui rende le tourisme économiquement viable, une région
doit déjà, ou potentiellement, offrir une masse critique de centres d'intérêts. Ces derniers
doivent, en outre, être suffisamment attrayants et spécifiques pour être compétitifs. Faute de ces
atouts, les entreprises de tourisme risquent d'être peu rentables et sans avenir.
C'est vrai que les entreprises de tourisme créent de l'emploi, mais quels emplois, pour quelle
qualification ? A la suite de quel apprentissage ?
Il est avéré que les métiers du tourisme sont pour la plupart des métiers instables, saisonniers
et peu qualifiés. En effet, les emplois proposés n'attirent pas toujours un personnel suffisant ou
qualifié, parmi les jeunes notamment, en raison précisément de leur caractère saisonnier, et
d'horaires de travail parfois très lourds. Ainsi, les emplois les plus nombreux concernent les
sous-métiers du tourisme : femmes de ménage, barman, aides-cuisines... Les emplois de
responsabilité sont souvent confiés à des étrangers de la nationalité de la société d'accueil.
De ce fait, les postes d'emploi offerts par les entreprises de tourisme sont limités essentiellement
aux fonctions opérationnelles et aux tâches répétitives à valeur ajoutée très faible.
l'habillement et le comportement des sociétés des pays d'accueils. Ceci a pour effet de créer
un conflit entre la religion de ces pays et la culture et le mode de vie des touristes qui leurs
visitent. On assiste ainsi à un dualisme culturel dans une même société qui a des effets
néfastes sur le patrimoine culturel et social et qui fait perdre ces sociétés leurs spécificités
distinctives.
Cependant, les entreprises de tourisme ont permis le contact entre des différentes nations qui
ont chacune un mode de vie et une culture et une religion spécifique. Ce « mariage » entre les
cultures et les religions a créé dans les pays d'accueil un nouveau mode de pensée, une nouvelle
manière de s'habiller et même des nouveaux modes de consommation.
Ainsi, "le tourisme transforme les mentalités, introduit de nouvelles conceptions du travail, de
l'argent et des rapports interpersonnels. Il détruit les derniers liens qui rattachent les populations
à leur religion et à leur éthique (déontologie).
Dans ce cadre, Pierre Py considère « le tourisme comme une source d'inflation qui peut
pénaliser les populations locales et peut provoquer des désordres sociaux divers: alcoolisme,
délinquance, prostitution, acculturation (déculturation)" ». Ce phénomène inflationniste peut
avoir deux conséquences principales. La première est que la hausse de prix des prestations
touristiques dans un pays récepteur peut entraîner une érosion de la compétitivité des
entreprises de tourisme sur le marché international (peut-être pas dans le choix du pays,
mais souvent pour la durée du séjour). La seconde concerne les organisateurs de voyages qui
rechercheront, d'abord, les pays dont l'avantage relatif en matière de prix des services
touristiques est prononcé.
i. Le tourisme sexuel :
Un proverbe asiatique considère que " Le tourisme est comme le feu, il peut faire cuire ta soupe.
Il peut aussi brûler ta maison". Dans ce cadre, les entreprises d'hébergement encouragent d'une
manière indirecte le tourisme sexuel qui représente la cause essentielle de plusieurs maladies
telle que le SIDA, etc. En outre, la femme (en Asie) est considérée comme un moyen d'attraction
des touristes et un produit qui se vend à prix souvent très faible.