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Journal of Integrated Studies In Economics, Law, Technical Sciences & Communication JIS.
ELSC Issue 1-November 2020
"LE TOURISME MAROCAIN A L'ERE DU COVID-19 :

ENTRE ADAPTATION ET INNOVATION.
QUELS ELEMENTS SERONT FONDAMENTAUX POUR LA
RENAISSANCE D'UN NOUVEAU MODELE TOURISTIQUE?"
Youssef EL AZYZY
Docteur en Management Touristique,
Enseignant Chercheur à l'Université Privée de Marrakech
Route d'Amzmiz km 13 Marrakech, Maroc,
/ y.elazyzy@upm.ac.ma / y.elazyzy@gmail.com
Résumé :
L’urgence sanitaire mondiale sans précédent provoquée par la pandémie de COVID19 a eu un impact majeur sur
l’ensemble du secteur touristique. Cette situation conjoncturelle qui commence en décembre 2019 en Chine, et
se propage rapidement dans le monde entier, est contextualisée dans la phase de rénovation permanente du
tourisme, dans le cadre de son cycle de vie, où se produisent différentes croissances, la revalorisation des espaces
ordinaires et le renouvellement des destinations matures les plus attrayantes et durables.
Ce travail a pour but de réfléchir sur la situation actuelle provoquée par cette crise sanitaire qui a fortement
impacté le tourisme marocain. À partir de là, on observe les principales conséquences identifiées par les experts
et les analystes du secteur, et on s’efforce de trouver des débouchés possibles pour apporter des solutions à la
destination touristique concernée. Basé en grande partie sur les recommandations de l'OMT (Organisation
Mondiale du Tourisme), la renaissance d'un nouveau modèle est pensée avec le Tourisme Marocain pour les
périodes de crise comme celle d'aujourd'hui. La mise en œuvre des mesures d'une planification collaborative
vise donc à répondre aux exigences du processus de relance et de redressement du secteur touristique, dans
laquelle les principes et les axes de la durabilité, le tourisme expérientiel ou d’émotions, acquièrent une
importance essentielle.
Les Mots Clés:
Covid-19, Adaptation, Innovation, Model Touristique, Maroc
Abstract :
The unprecedented global health emergency caused by the COVID19 pandemic has had a major impact on
the entire tourism sector. This economic situation, which begins in December 2019 in China, and spreads
rapidly throughout the world, is contextualized in the phase of permanent renovation of tourism, as part of
its life cycle, where different growths occur, the upgrading of ordinary spaces and the renewal of the most
attractive and sustainable mature destinations.
The aim of this work is to reflect on the current situation caused by this health crisis that has had a strong impact
on Moroccan tourism. From there, we observe the main consequences identified by the experts and analysts of
the sector, and we try to find possible opportunities to bring solutions to the tourist destination concerned. Based
largely on the recommendations of the UNWTO (World Tourism Organization), the rebirth of a new model is
being designed with Moroccan Tourism for times of crisis like today. The implementation of collaborative
planning measures therefore aims to meet the requirements of the process of revival and recovery of the tourism
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Journal of Integrated Studies In Economics, Law, Technical Sciences & Communication JIS.ELSC Issue 1-November 2020
sector, in which the principles and axes of sustainability, experiential tourism or emotions, acquire essential
importance.
The key words:
Covid-19, Adaptation, Innovation, Tourism Model, Morocco
:‫ملخص‬
‫ وطب عااا‬،19- ‫مماال ش ااه ا أن السا ال ا اربية ااا نااي مااق اااتن ال ال اال اإلنتالج ااا اشكثاات ررااي ا مااق راااتتتا أكمااا ا‬
4 ‫ أو‬3 ‫ ااأ أ ا ل ملا ارعي ااا أو اوقعااتف لت هااا ك ااب داات ها امما ع ا‬. ‫ها ا امكمااا رمعا مااق الصااعا التؤباامل االرساات ب‬
‫ ونت مااا لا له ا ن ها ا ال االي دا إ مل ت االد مناال اريةا مااق اوامالملااا والي الملااا والت هااا لتبا ااي التعاال ي ااي ارساات ب‬.‫أ ا ي‬
‫ا‬
‫ والعما مااق من ا ج ملا‬، ‫ سا إ ملنا ن لياماال ت ناال أن لع ا ه نتااا السااب الأكمااا لت اا ا مناال ارساان ته ال اال‬،‫ال يةااا‬
.‫ وإ ال أ أهم ال ال ال اوق مالر ا ي اربيب‬،‫ر اج ا اآلتال ارتتربا ق جالئ ا كيونال‬
‫وال ا إ مااق ها ا العم ا ه ا التوضتاات ااي ال ااا ال اياهق ال ا ة اساابة ا ه ا ا امكمااا العااا ا ال ا االن ل اال راااتتت ه ا ة اال‬
‫ ون االوا مملماالل ااي ممضنااا‬،‫ نأ ااا النتاالئي اليئيسا ا ال ا ا لهال اعاتا وم تتا ن ال االي‬،‫ ومااق هناالال‬.‫السا ال ا اربية ااا‬
‫ا‬
‫ واد ااتناللا من اال ا كبت اات من اال ر ا ا ال من م ااا الس ا ال ا العالر ااا التال ع ااا ل م اام‬.‫لت ا ملم ت ا ا من اال ال ج ااا الس ا ال ا ارعن ااا‬
‫ا‬
‫ والعما مااق من ا ج ملا‬، ‫ سا إ ملنا ن لياماال ت ناال أن لع ا ه نتااا السااب الأكمااا لت اا ا مناال ارساان ته ال اال‬،‫ارت ا ف‬
‫ مق اأا رصم م نما د ج ملا‬،‫ وإ ال أ أهم ال ال ال اوق مالر ا ي اربيب‬،‫ر اج ا اآلتال ارتتربا ق جالئ ا كيونال‬
‫ ول ا له ا ن رنو ا ر ا ااتت التع ا التع االول ا إ من اال‬. ‫لتس ا ال ا اربية ااا ملياوااي أوه اال امكم اال كتتااه ال ا لعي ا ال ال ا‬
‫ ال ا رضتسااا اال مباالل وم االو اشدا ت اما والسا ال ا التميةة ااا‬،‫رتب ا مت تباال مت ااا ملعاالع وانتعاالع ه االي السا ال ا‬
.‫أهم ا أدالد ا‬
Introduction :
De toute évidence, le tourisme compte parmi les secteurs
productifs les plus affectés par les impacts de COVID-19 et la
situation est effroyable au vrai sens du terme. L’activité touristique a
chuté brusquement jusqu’à être presque nulle. Plus d’un tiers de
l’humanité est confiné, le trafic aérien a diminué de 90%, les
attractions touristiques sont fermées. Une véritable catastrophe pour
un secteur qui gérait plus de 1,5 milliard de touristes par an, avait une
croissance bien supérieure à l’économie mondiale, représentait plus
de 10 % du PIB mondial et employait plus de 300 millions de
personnes (OMT, 2020).
L’expansion du coronavirus dans le monde a provoqué non
seulement une crise sanitaire à l’échelle mondiale, mais aussi une
crise de mobilité et de confiance non fondées qui affecte directement
le tourisme. La crise sanitaire se résorbera tôt ou tard, mais il nous
faudra certainement beaucoup de temps pour retrouver les niveaux de
connectivité que nous avions atteints ces dernières années. Cette crise
de la mobilité sera également surmontée à mesure que les liaisons
aériennes, maritimes et terrestres seront rétablies. Cependant, il est
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très probable que les compagnies aériennes, les compagnies maritimes

et les entreprises de transport ferroviaire et routier, ainsi que les autres
entreprises du secteur touristique, devront faire face à une troisième
crise, celle de la confiance, qui changera notre comportement , et
donc de voyager.
Cette crise de confiance est peut-être celle qui affectera le plus le
secteur touristique à court et moyen terme, en modifiant nos habitudes
de voyage et en amenant les entreprises et les destinations touristiques
à opérer des changements importants pour s’adapter aux nouveaux
besoins et préférences de la demande. Tout cela crée un nouveau
paradigme pour le secteur du tourisme marocain, qui devra faire face
à cette nouvelle réalité alors qu’il lutte pour sa survie et fait face à de
graves problèmes économiques dont nous ne connaissons pas encore
les tenants et les aboutissants.
Ce travail estime essentiel que les administrations et les
gestionnaires, chercheurs et professionnels du secteur travaillent avec
l'objectif principal de parvenir à un changement total du modèle
touristique au cours de cette décennie Post-Covid. Il est urgent
d'engager un débat approfondi et structuré sur le modèle de tourisme
actuel (notamment le tourisme de masse) et la vulnérabilité d'une
destination / territoire qui en dépend tellement dans un scénario de
changement global aussi incertain que l'actuel. En plus de commencer
à parler de la nécessité d'une transition juste et de la diversification de
l'emploi / de l'économie dans les zones les plus dépendantes du
tourisme, en plus de promouvoir la diversification de l'offre
touristique.
Étant donné mes connaissances académiques et mon expérience
professionnelle, et en tant qu’auteur de cet ouvrage j’ai apporté ma
recherche scientifique sur la réalité touristique en ces temps
particulièrement critiques, et je l’ai fait avec une analyse de la réalité
présente, avec l’information spécifique : sur la profonde
transformation qu’il subit dans le secteur et la nécessité de s’adapter,
la reprise de l’activité touristique dans les différents sous-secteurs, la
restructuration des voyagistes, la réhabilitation de la marque ainsi que
l’image touristique, la promotion publique du tourisme, ainsi que les
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nouveaux scénarios spécifiques qui se dessinent à l’horizon et surtout

avec la suggestion des voies de relance.
Dans ce scénario plein d’incertitude, il est vital de s’arrêter pour
réfléchir et profiter du moment pour planifier notre avenir touristique
au Maroc, en essayant de transformer les menaces en opportunité pour
notre destination. Notre objectif doit être que, lorsque tout cela sera
terminé, nous soyons prêts à agir et que nous ayons une idée claire de
ce que nous devons faire pour accélérer la reprise. Et nous devons le
faire très rapidement. Pour cela, il faut d’abord comprendre le
changement de scénario et réfléchir aux changements possibles que
connaîtra la demande touristique, puis analyser comment nous
pouvons répondre de notre destination ou de notre entreprise aux
nouvelles priorités des voyageurs. Pour essayer de faciliter cette
tâche, nous voulons partager quelques réflexions sur l'évolution que
nous allons vivre dans le secteur du tourisme au cours des années à
venir, qui nous l'espérons sera intéressante pour toutes les parties
prenantes de secteur du tourisme au Maroc et ailleurs.
1- la situation du tourisme au Maroc en 2020 entre la crise du covid-19
et les enjeux de la reprise
Le tourisme est sans aucun doute, l'un des secteurs productifs qui
a été et sera le plus affecté par les impacts de COVID-19. Par
conséquent, le secteur aura besoin de plus de protection, de soins et de
projection accrus pour commencer sa reprise dans un avenir proche,
de sorte que les économies des pays les plus touchés par la pandémie
(dont le Maroc) puissent atténuer les effets d'une prochaine récession
économique. Bien évidemment les questions qui se posent maintenant
sont : après la crise du coronavirus, Quel sera le monde du tourisme?
Comment le secteur du voyage sera-t-il réactivé? Au Maroc Comment
relancer le tourisme après la crise?
Certains experts croient que le tourisme se rétablira rapidement et

que les voyageurs recommenceront à le faire avec avidité, profitant de
la baisse des prix des avions, des croisières, des hôtels et de la plus
grande flexibilité des réservations (OMT, 2020). Un nouveau monde
naîtra une fois le coronavirus vaincu. Et aussi un nouveau tourisme,
avec des vertus humaines qui s’apprécient déjà aujourd’hui et qui
encouragent l’optimisme. pour dire que la pandémie mondiale du
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coronavirus ne fera que renforcer le secteur et attirer plus de

personnes à voyager lorsque la crise sera terminée, ce qui améliorera
l’intérêt pour les voyages qui aidera les compagnies aériennes, les
lignes de croisière, les hôtels et les restaurants à prendre vie.
D'autres experts pensent le contraire, et ceux-ci sont très crédibles
car ils représentent les principales entreprises du secteur, et pensent
que "le secteur du tourisme a été le premier à chuter et sera le dernier
à se redresser" (OMT, 2020). Vu que l'ennemi du secteur du tourisme
n'est pas seulement le virus qui a fermé toute les activités touristiques,
mais aussi la peur car, lorsqu'ils pourront rouvrir, il y aura un facteur
de peur pour voyager qui est mortel pour un secteur très hypersensible
à l'insécurité.
Au Maroc, Le tourisme est l'un des vecteurs majeurs de
l’économie marocaine qui est appelé à gagner encore en importance.
C’est une industrie motrice ayant longtemps permis de déclencher une
profonde dynamique de croissance économique et sociale, notamment
à travers les revenus générés et les emplois crées. Le tourisme
contribue largement à la création de richesses et à la diminution du
chômage, c’est le deuxième contributeur au PIB national (11%) est
également un excellent pourvoyeur en emplois avec plus de 550 000
emplois directs soit près de 5% de l’emploi dans l’ensemble de
l’économie (CNT, 2020). L'arrivée du coronavirus au Maroc a eu un
impact sur le tourisme, L’industrie touristique est en arrêt total
d’activité depuis la mi-mars, les annulations de réservations dans les
hôtels et chez la RAM se multiplient. La fermeture des frontières fait
que les acteurs du secteur devront affronter, selon les estimations, une
période très difficile jusqu’à décembre 2020 (soit 9 mois) et une reprise
timide pas avant avril 2021.
La Confédération Nationale du Tourisme estime la perte de recettes en
devises pour le Maroc à -65%, soit 51 Milliards de DH pour 2020.
Elle prévient également que le coût de la non-assistance serait de
l’ordre de 46 Milliards de DH sur 2020-2022 si rien n’est fait
(ONMT, 2020). Le risque identifié serait une destruction importante du tissu
économique et l’incapacité à recréer la chaîne de valeur d’un secteur vital pour
l’emploi, la balance des paiements, les réserves en devises et donc les
équilibres macro-économiques du pays. L’urgence d’agir est donc indiscutable,
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non seulement pour sauvegarder l’outil de production, mais également

pour maintenir les emplois et préserver la compétitivité de la
destination Maroc.
À cet égard, les acteurs du secteur doivent être conscients de la
situation à venir. Il ne s’agit pas d’une crise ponctuelle qui touche une
région, mais d’une crise mondiale. L'impact économique général que
COVID-19 a, ajouté à la crise des prix du pétrole, à l'effondrement
des marchés boursiers et à la dévalorisation des devises dans les
économies émergentes, démontre qu'au-delà de la pandémie, la
conjoncture économique affectera les indices du tourisme et de la
consommation au cours des deux prochaines années. Par conséquent,
tant que des professionnels nous devrons restructurer les moyens
d’atteindre le consommateur final et de travailler à partir de nouvelles
perspectives pour contrer les effets, en relançant l’un des secteurs de
production les plus importants du monde.
Lorsque la crise sanitaire sera maîtrisée, les dynamiques de
consommation auront changé sous l’effet de la méfiance, de
l’austérité et de l’incertitude, variables qui continueront d’influencer
la prise de décision des consommateurs, notamment dans la logique
des touristes voyageurs. Les bureaux de promotion touristique, les
entreprises privées du secteur, les professionnels ainsi que les
chercheurs universitaires, nous devons relever et faire face aux défis
de manière cohérente et prolongée pour éviter l’effondrement de l’un
des moteurs de l’économie nationale. Toutefois, étant donné que des
mesures économiques sont encore envisagées par le gouvernement, il
est essentiel de penser à moyen terme.
Premièrement, de continuer à partager des informations. En
période de crise, le ministère du tourisme, l’Office National Marocain
du Tourisme, la Confédération Nationale du Tourisme, la Fédération
Nationale de l’Industrie Hôtelière, les Conseils Régionaux du
Tourisme et les entreprises doivent continuer à informer leurs clients
sur les mesures que chacun d’eux prend pour contenir la situation et
aider ses visiteurs, clients et stakeholders (toutes les parties
prenantes). Ces informations doivent toujours provenir de sources
fiables telles que l’Organisation mondiale de la santé, l’Organisation
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mondiale du tourisme, le Ministère de la santé ou d’autres organismes

similaires.
La transparence sera un élément fondamental lors de la diffusion
de messages sur la manière dont la crise est contenue, les mesures qui
sont mises en œuvre, les facilités offertes aux touristes et aux
voyageurs potentiels. L’information ne doit pas être cachée et
dissimulée par crainte d’annuler ou de réduire l’afflux de touristes. En
période de crise, il importe d’être transparent et cohérent et de
communiquer de manière claire, rapide et empathique. Non seulement
l’industrie est touchée, mais aussi toutes les personnes qui avaient un
voyage prévu et qui ont investi une partie de leurs efforts et de leurs
économies dans ce voyage.
En plus de communiquer les actions en temps de crise, il est
préférable aussi de continuer à créer le contenu et de travailler sur des
projets et des produits qui peuvent être offerts au voyageur potentiel
qui pourra visiter une ville, une région ou un hôtel post-COVID-19.
Bien que cette phase de l'état d'urgence comme celle que traverse le
Maroc et tous les pays qui composent notre marché émetteur (France,
Espagne, Italie, Allemagne, Royaume-Uni, Belgique, Pays-Bas…)
implique des mesures de restriction aérienne, des fermetures de
frontières et des hôtels, qui rendent impossible de voyager, peut
donner une opportunité pour l’avenir. Les institutions seront en
mesure de promouvoir tactiquement des destinations touristiques à
travers les réseaux sociaux, de motiver la population et d’encourager
les voyages internes une fois la crise terminée. Revenir à la normalité,
reprendre ces voyages annulés et pouvoir enfin profiter des vacances
sera une motivation psychologique pour les personnes en quarantaine.
Même s’il est trop tôt pour parler de relance, il est néanmoins
l’heure de commencer à étudier les différentes pistes de reprise. Bien
que, le Maroc doit suivre les tendances de ses marchés clients et les
mouvements de frontières. A titre d’exemple, la France va contrôler
les flux entrants au niveau sanitaire jusqu’au mois d’octobre. Alors, la
reprise dépendra justement de la capacité aérienne et de l’ouverture des
frontières. À mon avis, L’une des premières mesures à adopter après la
crise pour compenser les pertes du tourisme étranger est, que le
gouvernement devrait réactiver le tourisme domestique et le tourisme
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de proximité "dans un délai très court". C'est vrai que le secteur du

tourisme marocain (clé de l'économie nationale), porte un coup dur
dont les conséquences sont encore impossibles à calculer, mais le
moment viendra où la société reprendra son pouls et, pour réactiver ce
secteur, le ministère du tourisme pariera sur la promotion du tourisme
local. Autrement dit, il tentera de faire découvrir ou redécouvrir aux
Marocains la magie et les charmes du Maroc. Cette stratégie signifie
un changement par rapport à ce qui a été fait récemment, lorsque
l’Office National du Tourisme, sans discréditer le marché local, s'est
davantage concentré sur l'attraction de touristes internationaux, fixant
son objectif sur les voyageurs qui dépensent le plus durant leurs
voyages au Maroc.
Enfin, il est important de profiter de la crise pour s’améliorer. Au
cours de la période de transition vers la normalité dans les mois à
venir, de nouvelles mesures sanitaires et économiques seront
nécessaires pour rassurer le voyageur et lui offrir la tranquillité et la
confiance. Des milliers de personnes éviteraient de voyager et de
dépenser pour des activités de loisir et de consommation. D’un autre
côté, par peur de la contagion, beaucoup de gens cesseront de
voyager. À cet égard, le ministère du tourisme devra travailler main
dans la main avec le ministère de la santé pour mettre en œuvre des
mesures de nettoyage et de soins afin de prévenir la propagation d’une
nouvelle pandémie, tout comme il l'a fait avec les entités de sécurité
pour contrer les effets négatifs du terrorisme sur le secteur. Compte
tenu de ce qui précède, l’industrie devra repenser les mécanismes qui
pourront être mis en place afin de regagner la confiance du voyageur,
de restaurer la demande et de repositionner le tourisme. En fin de
compte, comme l’a dit le Secrétaire général de l’OMT, la reprise du
tourisme contribuera à sauver l’économie de post COVID-19.
2- Les éléments clés pour comprendre le tourisme post-coronavirus :
Il est temps de préciser et de dire clairement à quoi nous jouons,
sur quoi nous misons en tant que destination touristique, comment
nous voulons nous positionner. Et pensez à l’année prochaine, mais
aussi aux années suivantes, parce que cette étape que nous traversons
va nous amener à méditer beaucoup plus où, quand et comment nous
voulons voyager. En ce sens, il est particulièrement pertinent d’avoir
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une stratégie de développement et un plan de marketing touristique

centré sur nos éléments différentiels, un plan qui définit notre
mission, vision, valeurs et qui nous rapproche de la demande
potentielle (qui va devenir très proche par les restrictions de mobilité
dont nous avons évoquée précédemment). Maintenant, si possible, il
sera plus important que jamais d’avoir une histoire crédible, honnête
et proche, beaucoup plus humain. Les réseaux sociaux continueront à
jouer un rôle essentiel, mais nous devrons accorder plus d’attention
que jamais au public pour promouvoir une communication
bidirectionnelle et beaucoup plus dynamique, en donnant aux
destinations et aux entreprises touristiques la possibilité d’interagir
avec la demande réelle et potentielle, ce qui augmenterait le sentiment
de confiance. Il est également important de continuer à communiquer
pendant la crise sanitaire, car paralyser complètement les
communications au lieu d’adapter les messages à la situation actuelle
peut être contre-productif. La situation actuelle nous donne l’occasion
de renouer avec nos publics cibles et de leur dire que nous sommes
très proches.
Il est temps de croire vraiment en matière de durabilité et sa
capacité à réinventer le tourisme, en faisant un véritable moteur de
développement économique, social, culturel et environnemental. Pour
ce faire, nous devons cesser de parler de durabilité en tant que
tendance ou valeur différentielle et l’intégrer de manière réelle et
efficace dans tous les processus de gestion des destinations et des
entreprises touristiques. Nous reparlerons de la capacité de charge de
certaines ressources, beaucoup plus que jamais, pour éviter des
massifications et il faudra encourager des produits touristiques qui
contribuent à l’équilibre territorial (tourisme gastronomique, slow,
écotourisme, tourisme actif et sportif et même tourisme culturel centré
sur des ressources uniques, plus inconnues). D'un point de vue socio-
économique, en tant que voyageurs, nous serons plus conscients de
l'impact que nous générons sur l'économie locale des destinations
touristiques, car nous allons plus que jamais nous inquiéter de savoir
où va notre argent. Peut-être auparavant, nous n'y accordions pas
autant d'importance, mais maintenant nous serons beaucoup plus
solidaires de nos peuples, plus sensibles au tourisme durable et à
l'économie circulaire, car de nombreuses régions de notre pays
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dépendent du tourisme et pour beaucoup d'autres, cela représente une

opportunité de développement importante.
Il est temps de réintroduire dans notre discours touristique des
valeurs telles que la sécurité ou la propreté (même si nous ne le
faisons pas expressément), qui étaient auparavant considérées comme
acquises. Nous communiquerons également les avantages sociaux,
environnementaux et économiques de notre activité. Pour les
entreprises d’hébergement et de restauration, il sera également temps
de mettre en valeur l’origine des produits que nous utilisons ou qui
sont nos fournisseurs. Il sera également temps de repenser l’offre
gastronomique (plats à partager, picotements ou petits déjeuners à
buffet auront leur existence très compliquée) pour minimiser les
risques sanitaires et hygiéniques. La réglementation sera renforcée,
mais indépendamment de cela, il faut transformer le problème en
opportunité.
Il est temps de miser sur le tourisme slow et de revaloriser nos
ressources les plus authentiques, comme notre histoire, notre culture
ou notre gastronomie. Nous reviendrons à l'origine, à l'essentiel, aux
belles histoires de nos villages et peuples, car cette situation nous a
fait comprendre ce qui est vraiment important. Nous serons plus
humains que jamais, nous voudrons soutenir et aider les communautés
locales et nous sentir en faire partie. Le facteur humain sera
fondamental dans les organisations. Nous apprécierons ces voyages
vers ce Maroc pluriel, que nous avons déjà vu plein d'opportunités,
comme jamais auparavant, et nous ne voudrons pas voyager vers des
destinations surpeuplées.
Lorsque nous quitterons la phase de confinement, il sera temps de
miser sur les marchés locaux et de proximité car les courts trajets
donneront plus de sécurité. Les premières destinations que nous
visiterons seront celles que nous connaissons déjà et qui "nous avons
manqué" ce temps, de sorte que faire partie des (bons) souvenirs des
touristes sera un avantage compétitif. Et les destinations proches que
vous n’avez jamais visitées parce qu’elles n’étaient pas aussi chic que
Venise, Barcelone ou Istanbul commenceront à prendre un
sens. Cependant, nos destinations ne peuvent pas oublier le touriste
international, parce que cette situation ne va pas durer toute la vie, et
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nous devons regagner la confiance en renforçant notre présence sur

les canaux en ligne.
Il sera aussi le moment de promouvoir des produits touristiques
qui apportent confiance et sécurité. Nous pensons que des destinations
offrant des produits touristiques "auto-organisés" comme des
roadtrips ou des itinéraires et circuits personnalisés prendront une
importance particulière, où les touristes pourront profiter du voyage à
leur propre rythme et dans leur propre véhicule. Les touristes
chercheront également des entreprises et des destinations qui leur
donnent confiance, situés en milieu rural ou dans de petits villages et
villes, il est donc plus important que jamais de développer un travail
de marketing conjoint, fruit de la collaboration public-privé, pour
créer un grand avantage concurrentiel.
3- Comment sera le tourisme marocain après la crise de la COVID-19 ?
Le tourisme au Maroc sera probablement le secteur qui aura le
plus de mal à se relever à cause de trois raisons:
- Restrictions aux déplacements, par limitation des vols, interdiction
d’entrée dans certains pays ou mise en place de contrôles
sanitaires à l’arrivée (et possibilité de quarantaine en cas de
fièvre).
- La peur et la méfiance que la crise a engendrées dans le fait d’être
entourés de gens.
- La récession économique qui fera que beaucoup de gens auront
moins d’argent pour voyager, ou qui ne peuvent tout simplement
pas se le permettre.
Face à cette situation, de nombreuses entreprises traversent une
période difficile pour survivre, d’autres vont tout simplement
disparaître et d’autres devront changer leur modèle d’affaires. À la
lumière des dernières données de l'Organisation mondiale du tourisme, la pandémie COVID-19
a provoqué une chute de 22 % des arrivées de touristes internationaux au cours du premier
trimestre 2020. Selon cette institution spécialisée des Nations Unies, la crise pourrait entraîner
sur l'année 2020 une régression comprise entre 60 et 80 % par rapport aux chiffres de 2019.
Cela met en danger des millions de foyers dont les moyens de subsistance dépendent du
tourisme et menace de réduire à néant les progrès réalisés dans la poursuite des objectifs de
Au Maroc, où le tourisme est le principal secteur
développement durable.
d’activité, le PIB touristique pourrait chuter de -65% (OMT, 2020).
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Tout le monde parle de quand ça va revenir à la normale. Le fait

est que ce sera une "nouvelle" normalité, et ce ne sera pas une
question de mois, mais de plus d’un an. Ces processus ne seront pas
les mêmes dans certaines destinations et autres. Le grand problème de
la croissance du secteur touristique sera l’incertitude et ne se rétablira
pas complètement tant qu’il n’y aura pas de traitement efficace ou de
découverte d’un vaccin contre le COVID-19. Cette pandémie
provoquera probablement un changement psychologique et au cours
de la première année, de nombreux touristes préféreront voyager vers
des destinations proches dans leur propre pays, ou vers des pays où la
pandémie n’a pas été trop intense (s’il y a un tel pays dans quelques
mois…).
Changements que nous pouvons espérer dans le tourisme de
l’avenir:
- Renforcement des mesures sanitaires dans les aéroports, les gares
ferroviaires et les gares routières;
- Mesures de sécurité sanitaires dans les musées, monuments et
autres attractions touristiques;
- Réduction de la capacité des personnes pouvant accéder à des
lieux de grand afflux touristique et dans les transports publics;
- Mesures de nettoyage supplémentaires dans les hôtels et autres
options d’hébergement;
- Changements importants dans l’organisation des réunions et des
événements;
- Augmentation de la demande d’assurance voyage contre les
pandémies;
En général, nous devons tous être plus agiles, mieux nous adapter
à l’environnement changeant et être créatifs et innovants pour lutter
dans un écosystème plus compétitif, face au manque de touristes.
La Phase de récupération
Le fait est que la récupération des destinations dépendra de
nombreux facteurs. La levée des restrictions de mouvement,
l’augmentation de l’activité aérienne et la perception des touristes sur
différentes destinations, selon l’impact de la pandémie sur elles. Selon
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les prévisions, le secteur du tourisme devrait se redresser

progressivement et ne pas retrouver une situation normale avant 2021.
Selon ses estimations :
- En juin de cette année, des voyages de première nécessité
commenceront.
- En août, le secteur hôtelier sera activé par les voyages
nationaux. Ceux-ci seront principalement à des résidences
secondaires ou à des appartements de vacances et probablement
en utilisant le transport privé.
- En novembre, on verra une augmentation des voyages d’affaires
et des événements qui ont dû être reportés.
- En décembre de cette année, le tourisme international
commencera enfin à croître (petit à petit).
Ce ne sera pas avant l’été 2021 que nous vérifierons si les gens se
sentent vraiment en sécurité pour voyager intensément et pour des
destinations à longue distance.
La reprise du tourisme se fera en deux phases. D’abord le tourisme
national de proximité (où il ne faut pas utiliser de moyens de transport
de masse), puis le tourisme international. Il y a beaucoup de gens qui
auront peur de monter dans un avion 10 heures pour voyager vers une
destination lointaine et exotique. Certaines compagnies aériennes,
comme Emirates, prévoient d’effectuer des tests rapides de Covid-19
avant de monter à bord, afin d’assurer la sécurité de leurs passagers.
De nouvelles restrictions à l’immigration et des contrôles
sanitaires à l’entrée seront imposés dans un avenir proche. Dans
certains pays, des certificats d’analyse du virus ou du fait que la
personne a été vaccinée peuvent être demandés (lorsqu’un vaccin est
découvert).
En général, dans une première phase de relèvement:
- Les vacances seront privilégiées dans les environnements ruraux et
où il y aura peu d’agglomérations.
- La location de résidences de tourisme ou d'appartements prévaudra
sur celle d'hôtels.
- Le transport privé prévaudra sur le transport public.
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- Il y aura des secteurs comme le business travel qui se redresseront

plus tôt et d’autres comme les croisières, le tourisme MICE, les
groupes organisés et les voyages pour les personnes âgées, qui
prendront plus de temps.
- Les trajets en camping-car vont probablement augmenter.
- La demande de plus d'options de boutique et d'hébergement plus
petit augmentera, en milieu rural, loin des grandes villes et des
centres de population.
- Les compagnies aériennes devront gagner la confiance en
renforçant les mesures d’hygiène dans les avions et dans les salles
d’embarquement (ce qui les obligera à rester plus longtemps au
sol et augmentera leurs coûts, qu’elles répercuteront sur le prix
des billets). Dans un premier temps, ne se vendra pas toute la
capacité de l’avion à libérer des sièges libres entre les passagers.
Conclusion:
Cette crise nous offre un apprentissage et donc une réorientation
sur les modèles de développement social, culturel et économique liés
aux propositions touristiques que nous présentons. Il est temps de
s’arrêter et de penser à quel futur touristique nous voulons. Nous
pensons que nous sommes à un moment de vérité, une grande partie
des pièces de la partie d’échecs ont été altérées et nous devons savoir
à quoi nous jouons à partir de maintenant.
Le tourisme génère une valeur culturelle, économique et sociale et il
est certain que l’activité touristique se redressera, mais il dépend de la
capacité des professionnels du secteur à s’aligner sur cette nouvelle
conception du monde et à transmettre des valeurs de sécurité, liberté,
authenticité, confiance et respect de la vie et de la planète.
14
Bibliographie:
1. Alcalá, Francisco (2020) "El impacto económico del coronavirus es elevado, pero superable si las fuerzas políticas actúan
conjuntamente" IVIE videos (Abril 2020).
2. Bolzán, R.E. y Fernandes L.V. (2020): “Co-creación de calidad en servicios turísticos en comunidades virtuales. Un estudio
a partir de interacciones vía web entre huéspedes y hoteles en Natal-Brasil”. Estudios y Perspectivas en Turismo.
3. El Azyzy. Y. (2020):“Tourism Management and Destination Recovery: What Hotels can do to win back guests through the
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4. El Azyzy. Y. (2020): "Analyse Covid-19 : Comment réussir le Rebranding des marques hôtelières en temps de crise?"
Premium Travel News.
5. El Azyzy. Y (2020): “L'Entreprise Touristique: Comment tirer profit du Big Data en temps de crise (Covid-19)”. Premium
Travel News.
6. El Azyzy.Y (2020): "Analyse: Covid-19 : Comment repenser la stratégie de communication touristique?" Premium Travel
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7. El Azyzy.Y (2020): "Le tourisme Marocain et les enjeux de la reprise post Covid-19" Premium Travel News. (04 mai
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8. Gilabert, Javier (2020): Los expertos advierten de una reactivación muy lenta de la normalidad turística
9. Sanchez-Silva Carmen (2020): El turismo afronta el peor año de su historia (abril 2020)
10. Stacey, J. & Taylor, A. (2020): Covid-19: Risposte di policy per il turismo.
11. Torres, M.M., García, J.A. Pulido J. I. (2013): “Cambio de paradigma en el marketing de destinos turísticos: el plan CMA
Experience”. Revista de Cultura y Turismo.
12. Confédération Nationale du Tourisme au Maroc. Les différents rapports sur l'actualité du tourisme marocain (Mars,
avril et mai de 2020).
13. Office National Marocain du Tourisme. Le tourisme marocain en chiffre (les Statistique 2019).
14. Organisation Mondiale du Tourisme. Les différents rapports sur l'actualité du secteur touristique au niveau mondiale
(Mars, avril, mai et Juin de 2020).
15

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Journal of Integrated Studies In Economics, Law, Technical Sciences & Communication JIS.

ELSC Issue 1-November 2020

"LE TOURISME MAROCAIN A L'ERE DU COVID-19 :

très probable que les compagnies aériennes, les compagnies maritimes

nouveaux scénarios spécifiques qui se dessinent à l’horizon et surtout

Certains experts croient que le tourisme se rétablira rapidement et

coronavirus ne fera que renforcer le secteur et attirer plus de

non seulement pour sauvegarder l’outil de production, mais également

mondiale du tourisme, le Ministère de la santé ou d’autres organismes

de proximité "dans un délai très court". C'est vrai que le secteur du

une stratégie de développement et un plan de marketing touristique

dépendent du tourisme et pour beaucoup d'autres, cela représente une

nous devons regagner la confiance en renforçant notre présence sur

Tout le monde parle de quand ça va revenir à la normale. Le fait

les prévisions, le secteur du tourisme devrait se redresser

- Il y aura des secteurs comme le business travel qui se redresseront

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