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Association « Pour le Sourire d’un Enfant », Thiès, Sénégal

Rapport d’Activités 2019


« Mineur-es en situation de conflit avec la loi :
le défi d’une justice juvénile dans le respect des droits de l’enfant »
*

Enfants pris en charge : 3 224


- Talibés du Bus école : 2 958
- Mineur-e-s en détention : 167 ; tous ont bénéficié d’un accompagnement judicaire et 144
ont participé aux séances d’escrime
- Mineurs accueillis aux Foyers : 99

PROMOUVOIR UN MODÈLE DE BONNES PRATIQUES EN JUSTICE JUVÉNILE

1. Le Bus école, à l’écoute des enfants victimes d’un nouvel esclavage


Le Bus école de l’Association est bien identifié au sein de la ville de Thiès.
Il constitue un lieu ressource pour les enfants en situation de rue ; différentes activités leur sont proposées
afin de leur offrir un espace d’enfance :
- Alphabétisation et activités pédagogiques, les lundis, mardis, mercredis, vendredis et samedis
(16h à 19h)
- Activités sportives, les jeudis (16h à 19h)
- Compléments alimentaires ;
- Soins primaires ; le Bus école peut être considéré comme le Poste de Santé des enfants en
situation de rue
Cet accompagnement de rue permet aussi de repérer les enfants les plus isolés et les plus vulnérables afin
de leur proposer un accueil au sein des foyers de l’Association.
Au cours de l’année 2019, il nous a permis d’identifier un phénomène inattendu : l’émergence d’un nouveau
mode d’esclavage des enfants par la collecte des ordures.
Ce que nous avons nommés : Enfants des ordures, le retour de l’esclavage !
La ville de Thiès compte près de 300 000 habitants et aucun système de traitement des déchets. D’une
décharge à ciel ouvert s’échappe une lave d’ordures qui submerge les champs de mil et d’arachide, situés en
périphérie de la ville. Les enfants mendiants ont troqué leurs petits pots de sauce tomate dédiés à l’obole
contre des sacs de riz pour ramasser, pieds nus au milieu des champs d’ordures, des morceaux de fer et
d’aluminium qu’ils vendent à 100 FCFA le kilo auprès de collecteurs peu scrupuleux. Ces très jeunes enfants,
entre 5 et 10 ans, aux habits noircis par les fumées nocives et courbés sous le poids de leur misérable butin,
sont exploités et maltraités par de jeunes hommes qui se prétendent « marabout » bien qu’ils n’aient aucune
légitimité religieuse.
L’Association « Pour le Sourire d’un Enfant » a lancé une grande campagne pour lutter contre ce nouvel
esclavage. Des éducateurs vont à la rencontre de ces enfants ; un accueil attentif et des activités éducatives
leur sont proposés le temps de retrouver leur famille et préparer leur réinsertion. Privilégiant la protection
à la répression, les autorités policières et judiciaires confient également à l’Association les plus petits qui se
sont égarés dans les rues de Thiès. Un objectif partagé : leur redonner le sourire et l’insouciance de l’enfance
!
Ce nouvel esclavage provient de l’adaptation des marabouts peu scrupuleux au décret contre la mendicité
de juillet 2016. Pour pallier ce « manque à gagner », ils soumettent les enfants qui leur sont confiés à de
nouvelles activités ; les plus grands (16-17 ans) sont devenus taximan grâce à l’achat d’une Jakarta, ceux âgés
de 14-15 ans parcourent les quartiers avec une charrette tirée par un âne pour collecter les ordures ou
effectuent des travaux ménagers dans certaines familles et les plus jeunes (5-10 ans) errent dans les rues et
les immondices à la recherche de cannette métallique et de morceaux de ferraille. Tous les gains de ces

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activités sont devenus bien plus lucratifs que la mendicité ; et, il n’est plus rare aujourd’hui de voir ces pseudo
marabout, construire en périphérie de Thiès de grandes maisons.
Pour lutter contre ce nouvel esclavage, l’équipe pédagogique a initié de nouvelles maraudes dans des lieux
stratégiques ; avec l’adhésion des populations, il est proposé aux enfants un accueil aux Foyers de
l’Association, le temps de retrouver leur famille et de l’informer de l’exploitation et la situation de grande
détresse physique et morale dans laquelle se trouve leur enfant.

Les Foyers,

1.1. le socle d’un dialogue remarquable entre l’Association et les autorités judiciaires dans
l’intérêt supérieur de l’enfant
L’année 2019 a été marquée par une multiplication des jeunes enfants présentés au parquet de Thiès pour
de petits délits (vagabondage ou vol simple, essentiellement).
Afin de protéger ces enfants et de préparer leur retour en famille, un mode de collaboration a été défini avec
le Tribunal pour Enfants de Thiès et les services de l’éducation surveillée :
1. Ces enfants nous sont systématiquement confiés par Ordonnance de Garde Provisoire pour
Mineurs (OGPM) par le Tribunal pour Enfants de Thiès afin de leur éviter la détention ;
2. Si le marabout auquel l’enfant avait été confié par sa famille se présente aux Foyers, l’équipe
pédagogique ne lui remet pas l’enfant mais l’invite à se rapprocher des services de l’éducation
surveillée qui saisissent le Président du Tribunal pour Enfants et exigent la présentation des
parents ;
3. Lorsque le Tribunal pour Enfants a décidé d’une modification de l’OGPM en faveur des parents,
un-e éducateur-trice de l’éducation surveillée accompagne ces derniers aux Foyers afin que l’enfant
leur soit remis dans les meilleures conditions et seulement s’il le souhaite. Si l’enfant refuse de
repartir avec ces parents, il est de nouveau confié par OGPM du TE à l’Association qui a pour
mission de rétablir progressivement les liens familiaux.
Cette organisation souligne la qualité du partenariat établi entre l’Association Pour le Sourire d’un
Enfant et les autorités judiciaires et leur engagement collectif dans l’intérêt supérieur de l’enfant.
Ces enfants sont en général originaires de villages situés sur la frontière entre la Gambie et le Sénégal.
Cette situation a induit
- une augmentation très significative des tout-petits au sein des Foyers pour lesquels l’Association a
créer des activités spécifiques ;
- une multiplication des déplacements longue distance pour retrouver les familles et les convaincre
de se présenter devant le Tribunal pour enfant de Thiès afin de récupérer leur enfant et le soustraire
aux violences perpétrer par le « marabout » auquel il était confié.

1.2. Un processus éducatif fondé sur l’égalité des chances


Pour les enfants des Foyers, l’équipe pédagogique a procédé à de nouveaux choix éducatifs pour la
rentrée scolaire 2019-2020 :
- les enfants qui obtiennent des résultats moyens au collège sont orientés dès la 4ème vers le
centre de formation professionnel de Don Bosco à Thiès ; l’objectif est de substituer à une
formation générale sans débouché une formation professionnelle reconnue qui ouvre vers
une offre d’emploi supérieure à la demande ;
- les enfants qui ont de très bons résultats scolaires (> 15 moyenne générale) et un projet
professionnel clair sont inscrits au collège ou au lycée Saint-Gabriel ; il s’agit du meilleur
établissement scolaire de la ville de Thiès. Ainsi, Chimère et Mansour ont été inscrit lors de
cette rentrée ; l’équipe pédagogique a mis en place un accompagnement spécifique afin de
les soutenir dans l’apprentissage de leurs leçons et la préparation de leurs devoirs. Les
résultats obtenus sont très encourageants ;

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- afin de permettre à chaque enfant de bénéficier de ces deux opportunités (formation


professionnelle ou cursus scolaire d’excellence),
- les séances d’aide aux devoirs ont été renforcées pour les enfants en primaire. Parmi
eux, plusieurs enfants ont classé 1er lors des compositions du premier trimestre ;
- l’enseignement délivré par l’institutrice de l’Association, au sein des Foyers, à
l’intention des enfants non scolarisés ou en rupture scolaire, a été adapté. Leur
participation enthousiaste témoigne de leur engagement.
De plus, l’introduction de la pratique de l’Escrime aux Foyers a constitué une source de motivation
à la scolarisation et a contribué à l’amélioration de la concentration des enfants pendant les
enseignements.
Les choix éducatifs de l’équipe pédagogique ont ainsi pleinement répondu à l’ODD 4 des
Nations-Unies en offrant aux enfants en situation de conflit avec la loi une éducation de
qualité.
Tous ces progrès ont répondu à l’objectif 1 qui est de « promouvoir un modèle de bonnes pratiques
en justice juvénile ».

INNOVATIONS PÉDAGOGIQUES ET ARTISTIQUES, LE DÉBUT DE LA SORTIE DE LA


DÉLINQUANCE
Les activités développées avec les mineur-e-s en détention ont été marquées par trois évènements
majeurs :
1. La participation engagée des filles dans la pratique de l’escrime, illustrée par une
victoire en compétition
L’égalité entre les sexes constitue l’un des fondements de la méthode « Escrime et Justice
réparatrice ».
Au cours de cette période, le groupe incluait des filles accusées de faits graves commis dans le cadre
de bandes organisées. Leur comportement était empreint de violences.
L’escrime leur a permis de canaliser leur colère et de projeter leurs blessures dans une dynamique
positive.
Les compétitions par équipe organisées avec
les mineur-e-s de la MAC et les enfants des
Foyers leur ont permis d’exprimer
pleinement leur potentiel devant leurs
familles, invitées pour l’évènement. Cette
dynamique éducative a :
- conduit à la victoire des filles grâce à
leur esprit d’équipe : « on a ramené la Coupe
à la prison »,
- changé le regard des familles sur leur
enfant en situation de conflit avec loi ; elles
ont éprouvé de la fierté et compris que leur
enfant pouvait avoir « une seconde chance »,
cf. Documentaire « la prison de la seconde chance » sur notre chaîne youtube :
https://www.youtube.com/watch?v=qZJB5uRglm8&t=1803s
Il faut souligner que le taux de récidive est resté nul parmi les mineur-e-s de la MAC de Thiès qui
pratiquent l’escrime.

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2. L’implication de l’administration pénitentiaire dans la formation des surveillants à la


méthode « Escrime et justice réparatrice »
Plusieurs stages ont été organisés pour la formation des surveillant-e-s à la méthode « Escrime et
justice réparatrice ».
Cela a permis de faire connaître cette approche pédagogique dans les prisons de Dakar, Diourbel,
Kaolack et Kédougou, Mbour.
L’administration pénitentiaire s’est pleinement impliquée dans le processus comme en témoignent
les faits suivants :
- la disponibilité et la rigueur de la DAP dans la convocation des surveillants pour les
stages ;
- la participation de l’Inspecteur de la région de Thiès et du Directeur de la MAC de
Thiès dans le jury d’examen donnant accès au diplôme d’Animateur en « Escrime et
justice réparatrice » ;
- le visa du Directeur de l’École Nationale de l’Administration Pénitentiaire (ENAP) sur
le diplôme d’Animateur en « Escrime et justice réparatrice » et la cérémonie de remise
des diplômes organisée à l’occasion de la Cérémonie des vœux 2020 du DAP au Camp
pénal de Dakar.
20 surveillant-e-s pénitentiaires ont suivi la formation ; 9 ont réussi l’examen le 23 novembre 2019.
Les autres seront convoqués en février 2020 pour un stage de mise à niveau et ils pourront se
représenter à l’examen.

3. L’évolution du projet JiggenArt


Le concept « JiggenART » s’adresse aux Mineures et aux Femmes de la MAC de Thiès. Il vient en
complément du programme « Escrime et Justice réparatrice » qui a stimulé la collaboration entre les
éducateurs de l’Association et les surveillant-e-s pénitentiaires.
Ces derniers mois le projet JiggenArt s’est affirmé comme un micro-projets durables :
- les mineurs qui fabriquent les meubles ont progressé dans leur comportement et ont évolué dans leur
technique ; leur ponctualité et leur investissement dans le travail est à souligner. Cette dynamique a
conduit de nouveaux enfants des Foyers à solliciter leur participation à la formation en menuiserie bois,
délivrée aux Ateliers de l’Association ;
- la participation des femmes sorties de prison est régulière ; elles viennent non seulement de Thiès mais
également de Dakar et de Mbour , elle s’appliquent dans leur travail et elles sont de plus en plus vigilantes
sur les finitions ; Jo, ancien mineur des Foyers et artiste, les accompagnent et leur délivrent de précieux
conseils ;
- les jeunes filles et les femmes qui participent aux ateliers de JiggenArt à la prison et celles qui participent
à l’escrime jouent un rôle de médiatrices lors des conflits qui éclatent au sein du quartier femmes.
Le projet JiggenART a été mis en valeur par l’administration pénitentiaire lors de l’Exposition internationale
du 5 au 27 décembre 2019 à Dakar ; les meubles ont été exposés sur le stand de l’AP et l’éducateur du projet
a été présent tout au long de l’évènement afin d’expliquer au public le travail des femmes et changer ainsi le
regard sur la population carcérale. De nombreuses écoles ont visité le stand. Le Garde des Sceaux, Ministre
de la Justice du Sénégal, a accordé une attention particulière au projet JiggenArt lors de sa visite ; il a acheté
4 meubles.
Pour favoriser les ventes, une rubrique JiggenArt a également été ouverte sur le site en ligne Promo.sn.
De plus, Dakar Women’s Group a invité le Projet JiggenArt à participer à l'exposition (et à la vente) d'art
annuelle « DWG Art Show 2020 « qui réunira plus de 60 artistes du Sénégal, du 26 au 30 mars 2020, Place
du Souvenir Africain à Dakar.

Les leçons principales retenues au terme de l’année 2019

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• Un partenariat entre ONG et autorités judiciaires, basé sur une confiance réciproque,
permet de promouvoir des solutions alternatives à la détention dans l’intérêt supérieur de
l’enfant
• La pratique de l’escrime favorise l’apprentissage de compétences de vie et la culture de
valeurs qui permettent aux jeunes un développement personnel positif (ODD 4)
• La pratique du sport encourage l'égalité des sexes et l'autonomisation des jeunes filles grâce
à son impact sur l'estime de soi et la mixité (ODD5)
• L’accès des femmes à un emploi décent encourage leur l'autonomisation, favorise leur
intégration sociale et les éloigne des univers illicites qui mettent en danger leur rôle de mère.

Vérification des hypothèses initiales


Les hypothèses initiales suivantes
- les mineur-e-s en situation de conflit avec la loi sont avant tout des enfants en danger,
- la méthode « Escrime et justice réparatrice » favorise l’apprentissage de compétences et un
développement personnel positif des mineur-e-s ainsi qu’un changement de pratiques
pénitentiaires, plus éducatives que répressives,
- l’éducation et la formation offrent une seconde chance aux mineur-e-s et aux femmes
placées en détention en favorisant leur réinsertion sociale et économique,
ont été pleinement vérifiées.

Priorité pour l’année 2020


La prochaine période sera marquée par x priorités :
- Lutter contre le développement des Boudiou Kids
- Développer la pratique de l’escrime comme une source de motivation à la scolarisation
et comme média pour changer le regard des familles sur leur enfant en situation de
conflit avec la loi ;
- Élargir la pratique du sport comme vecteur de protection et d’autonomisation des jeunes
filles ;
- Renforcer la formation des surveillants pénitentiaires en partenariat avec l’ENAP
- Ouvrir de nouveaux marchés pour JiggenART

Perception des bénéficiaires


Les discours des mineur-e-s, des surveillants pénitentiaires, des familles et du Ministre de la
Justice du Sénégal dans les documentaires mis en ligne sur notre chaîne Youtube soulignent la
perception positive qu’ils peuvent avoir des différents projets développés par l’Association
« Pour le Sourire d’un Enfant » :
https://www.youtube.com/channel/UCYVJFKBLMEp8Vx7vwg6hTpg

Autres réalisations dont l’équipe pédagogique est fière


Plusieurs autres informations dont l’Association est fière peuvent être partagées :
• Josephine, mineure de la MAC et escrimeuse, a obtenu son BAC !

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Joséphine, l'une des mineures du programme "Escrime et Justice réparatrice", libérée en 2017 vient
de réussir son BAC (juillet 2019). Après avoir préparé sa réinsertion familiale, l'Association "Pour
le Sourire d'un Enfant" est très fière de l'avoir accompagnée pour la reprise de sa scolarité et de
poursuivre cet accompagnement dans le cadre de son projet universitaire en Philosophie ! Elle a
reçu son inscription à l’université virtuelle du Sénégal.
On peut redécouvrir le courage exceptionnel de Joséphine et sa passion pour l'escrime dans "La
liberté en prime", un film de Nils Tavernier http://www.nilstavernier.com/la-liberte-en-
prime,331,fr.html ou dans "Elles ont toutes une histoire" sur Netflix :
https://www.netflix.com/fr/title/80144691
• Daouda, Escrimeur des Foyers et bientôt Avocat ?
Daouda a découvert l'escrime dans le cadre du Programme "Escrime et Justice réparatrice". Il est
passionné d'arbitrage.
Son récit comme une leçon de vie : "Ma maman et mon papa sont handicapés ; lui est décédé
lorsque j’étais petit. Mais dès ma naissance, j’ai été confié à ma grand-mère maternelle, « Mame »,
qui habitait dans la région de Matam (région du Fleuve Sénégal). Après son décès et le départ de
mon cousin, le seul homme de la famille, parti rechercher du travail à Dakar, j’ai rejoint ma tante
maternelle à Bakel (région du Fleuve Sénégal). J’ai été inscrit à l’école arabe mais j’ai remarqué que
tous les enfants de la maison partaient à l’école française. J’ai dit à ma tante que je souhaitais faire
comme eux. J’ai été inscrit en 2005. Mais, lorsque j’étais en CE1, en 2008, l’époux de ma tante est
décédé ; elle était sans ressources. Alors, j’ai été conduit à Thiès auprès de ma maman handicapée
des membres inférieures. Elle se déplace en fauteuil roulant et, pour vivre, elle doit mendier. Ne
voulant pas interrompre mes études et ne pouvant pas s’occuper de moi, elle s’est rendue au
Tribunal pour Enfants de Thiès, à la recherche d’une solution. Les services éducatifs (AEMO) l’ont
orientée vers l’Association « Pour le Sourire d’un Enfant » ".
Accueilli aux Foyers de l'Association, en octobre 2008, Daouda a toujours persévéré dans ses
études. Il a découvert l’escrime dans le cadre du programme « Escrime et justice réparatrice » et
s’est passionné pour l’arbitrage ; très vite, il a constitué un modèle pour les plus petits auxquels il
était très attentif.
En 2018, il a obtenu son BAC au lycée Malick Sy de Thiès. Et, toujours accompagné par
l’Association, il vient de réussir sa première année de droit à l’université Cheikh Anta Diop de
Dakar, avec la mention assez bien.
Son rêve le plus cher : devenir avocat ! On peut imaginer la fierté de sa maman !!!!!
• Une visite d’exception : Astrid Guyart, escrimeuse olympique française comme une
reconnaissance de la méthode « Escrime et justice réparatrice »
En juillet 2019, Astrid Guyart, escrimeuse olympique française, a partagé son expérience avec les
mineur-e-s de la prison de Thiès (Sénégal) qui bénéficient du programme « Escrime et Justice
réparatrice ». Plusieurs évènements sportifs ont ponctué son séjour : les séances d’escrime, au cours
desquelles elle a pu apporter ses conseils aux éducateurs et aux mineur-e-s en détention ainsi qu’aux
enfants en situation de conflit avec la loi, confiés à l’Association par le Tribunal pour Enfants de
Thiès. La compétition organisée dans la salle d’escrime de l’Association a, sans nul doute, constitué
le point d’orgue de la venue d’Astrid ; les familles des mineur-e-s ont été conviées : toutes ont
témoigné de la transformation de leur enfant depuis qu’il/elle pratique l’escrime. Les filles ont
« ramené la coupe à la prison » dans une liesse inhabituelle en milieu carcéral. La visite de
l’exposition « Justice réparatrice. Innovations pédagogiques et artistiques », organisée à Dakar par
l’Association et OSIWA, a permis à Astrid de mesurer les enjeux de la pratique de l’escrime pour
les mineur-e-s en détention. Son séjour a également été ponctué de rendez-vous institutionnels ;
accompagnée de Julie Lavet, directrice des relations institutionnelles du CNOSF, et des
représentants de l’Association, Abdoulaye Gueye et Nelly Robin, Astrid a été reçue par Me Malick
Sall, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice du Sénégal ;

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cette audience ministérielle a été précédée de rendez-vous avec Laurent Perez-Vidal, Conseiller de
Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France, Pierre Maspoli et Alexandra Diaby,
chargés de mission à l’Agence Française de Development, l’Inspecteur Aliou Ciss, Directeur de
l’École Nationale de l’Administration Pénitentiaire, l’Inspecteur Mandiaye Ndiaye, Directeur de la
prison de Thiès et Hawa BA, chargée du bureau pays-Sénégal d’OSIWA. Ces rencontres ont donné
l’opportunité à Astrid Guyart d’exposer le sens de son engagement auprès de l’Association « Pour
le Sourire d’un Enfant », de souligner l’implication éducative des surveillant-e-s pénitentiaires,
formé-e-s par Me Mario Bourdageau, CTN de la FFE, et d’expliquer la pertinence du programme
« Escrime et justice réparatrice » pour préparer la réinsertion des mineur-e-s et rompre avec le cycle
de récidive.
La visite d’Astrid Guyart s’est prolongée par la présentation de la méthode « Escrime et Justice
réparatrice » lors de la cérémonie de signature à Dakar d’un accord en Les comités d’organisation
des jeux Olympiques de Paris en 2024 et des jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) de Dakar en
2022, en présence de Mamadou Diagna Ndiaye, président du Comité national olympique et
sportif sénégalais, de Tony Estanguet, président de Paris 2024, et de la ministre française des
Sports, Roxana Maracineanu.

• Grâce à la méthode « Escrime et Justice réparatrice », dédiée aux mineur-e-s en


situation de conflit avec la loi l’Association a été Lauréate de :
- Sport & développement, lancé par La Guilde Européenne du Raid, en partenariat
avec l’Agence Française de Développement.
Il s’agit d’un incubateur de microprojets dans le sport en Afrique.
L’objectif de l’Association « Pour le Sourire d’un Enfant » : permettre eux mineur-e-s sorti-e-s de
prison de continuer à pratiquer l’escrime dans la salle de l’Association et d’implanter la méthode
« Escrime et Justice » réparatrice à la MAC de Thiès en s’appuyant sur les surveillants pénitentiaires,
diplômes en novembre 2019.
https://www.sportdeveloppement.org/laureats-session-microprojets-sportdeveloppement/
https://www.sportdeveloppement.org/equipe-de-sport-developpement-au-senegal/
- Global Sports Week (GSW), à Paris du 5 au 8 février 2020
https://globalsportsweek.com/about/#our-vission
The nine best projects have been invited to Global Sports Week and will have the opportunity to
pitch their project in front of key leaders of sports business and society and meetings with social
investors : https://globalsportsweek.com/gsw-booster/
• Des enfants soucieux de l’avenir de la Planète !
Pour protéger les Foyers de l’urbanisation sauvage et des décharges à ciel ouvert, les Enfants
de l’Association ont planté une haie végétale.
• World News, Reuter
En septembre l’Agence Reuter a effectué un reportage sur la pratique de l’escrime par les Mineur-
e-s de la MAC de Thiès
On guard: the Senegal jail teaching teenagers to use swords, September 29, 2019
https://www.reuters.com/article/us-senegal-prison-fencing/on-guard-the-senegal-jail-
teaching-teenagers-to-use-swords-idUSKBN1W51CF
• CICR
La délégation régionale du CICR à Dakar est venue à Thiès pour découvrir nos activités en faveur
des Mineur-e-s en situation de conflit avec la loi et en détention, considérant l’approche
proposée par l’Association constituait un « modèle », susceptible d’être adapté en d’autres lieux
et notamment en Casamance.

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