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MANUEL DES PRODUITS

FINANCIERS
2022 - 2023

for transforming Africa SYNDICATION


pour transformer l’Afrique CO-FINANCING &
CLIENT SOLUTIONS
DEPARTMENT (FIST)

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 1


Manuel des produits financiers
Financial products Handbock

Page 2 Financial products Handbook


2 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS
TABLE
DES MATIÈRES
Liste des tableaux et figures 4
Message de la Première Vice-présidente 8

1. INTRODUCTION 9

2. RESSOURCES DU GROUPE DE LA BANQUE 10

2.1. Ressources ordinaires 10


2.2. Fonds africain de développement 10
2.3. Ressources non statutaires (ressources spéciales) 10
2.4. Éligibilité au financement du Groupe de la Banque 12

3. PRODUITS ET SERVICES FINANCIERS DU GROUPE DE LA BANQUE 16

3.1. Instruments de prêt 17

4. PRODUITS DE GESTION DES RISQUES 32

4.1. Swaps de taux d’intérêt 32


4.2. Swap de monnaies (SM) 33
4.3. Swap de prix de matières premières 34

5. FONDS PROPRES ET QUASI-FONDS PROPRES 37


6. GARANTIES 40

6.1. Garanties partielles de risque (GPR) 40


6.2. Garanties partielles de crédit (GPC) 43
6.3. Modalités et conditions générales des garanties de la BAD 44

7. PRODUITS DE FINANCEMENT DU COMMERCE 50

7.1. Accord de participation aux risques (APR) 50


7.2. Ligne de crédit de financement du commerce (LCFC) 53
7.3. Facilité de financement des matières premières agricoles (FFMPA) 55
7.4. Garantie de transaction (GT) 56

8. DONS D’ASSISTANCE TECHNIQUE ET FACILITÉS DE COFINANCEMENT 59

9. CONCLUSION 63
Liste des figures et tableaux
LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Lien entre les interventions du Groupe de la Banque et les Objectifs


de développement mondiaux 9
Figure 2 : Le Groupe de la Banque et ses ressources 11
Figure 3 : Éventail des produits et services financiers de la BAD 17
Figure 4 : Flux de décaissement dans le cadre d’un PSML 26
Figure 5 : Flux de remboursement dans le cadre d’un PSML 26
Figure 6 : Structure de prêt A/B 28
Figure 7 : Structure d'un prêt parallèle 30
Figure 8 : Conversion d’un taux de base flottant en taux de base fixe 32
Figure 9 : Illustrations d’un plafond et d’un tunnel sur un taux de base flottant 33
Figure 10 : Conversion d'une monnaie de prêt dans une autre monnaie de prêt approuvée 34
Figure 11 : Conversion d’un taux de base flottant en indice lié aux matières premières 35
Figure 12 : Approches des investissements en fonds propres et quasi-fonds propres par la BAD 38
Figure 13 : GPR avec une structure de prêt présumée 42
Figure 14 : Structure d’une GPR avec une lettre de crédit standby 43
Figure 15 : Illustration de l’effet de levier et de l’effet multiplicateur des garanties du FAD 46
Figure 16 : Flux de travail de l'APR 51
Figure 17 : Ligne de crédit de financement du commerce 54
Figure 18 : Illustration d’une FFMPA 55
Figure 19 : Illustration d’une garantie de transaction 57
Figure 20 : Déploiement des ressources supplémentaires des donateurs tout au long du cycle
du projet 59

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Classification des pays selon la BAD 12


Tableau 2 : Conditions d’octroi du prêt entièrement flexible 18
Tableau 3 : Conditions de financement différenciées des prêts FAD 21
Tableau 4 : Modalités et conditions du prêt à marge fixe 22
Tableau 5 : Résumé des conditions des prêts A/B 29
Tableau 6 : Principales modalités et conditions des produits de gestion des risques 35
Tableau 7 : Tarification de la garantie 47
Tableau 8 : Termes et conditions indicatives d’un APR 52
Tableau 9 : Termes et conditions de la LCFC 54
Tableau 10 : Principales modalités et conditions de prêt pour la FFMPA 56
Tableau 11 : Modalités et conditions de la GT 58
Tableau 12 : Échantillon de fonds fiduciaires et de fonds spéciaux du Groupe de la Banque 60
Tableau 13 : Structures de cofinancement phares avec le Groupe de la Banque 62

LISTE DES ENCADRÉS

Encadré 1 : Plateforme de cogarantie : Les IFD s'unissent pour atténuer les risques en Afrique 49
Acronyms
ABP Allocation Basée sur la Performance
ACFA Facilité de Cofinancement Accéléré pour l’Afrique
ACG Accord sur les Conditions Générales
ADOA Additionnalité et des résultats en matière de développement
Afreximbank Banque Africaine d'import-export
AGTF Africa Growing Together Fund
ALCO Comité de Gestion de l’actif-passif
APR Accord de Participation aux Risques
ASD Analyse de Soutenabilité de la Dette
ATI Agence pour l’assurance du commerce en Afrique
AUDA-NEPAD Agence de développement de l'Union Africaine
BAD Banque Africaine de Développement
BC Banques Confirmatrices
BE Banques émettrices
BMD Banque Multilatérale de Développement
BWP Pula Botswanais
CE Commission Européenne
CFM Chef de File Mandaté
EE Entreprise étatique
EGP Livre Égyptienne
EPIP Évaluation des Politiques et institutions Pays
EPP Évaluation de la Performance du portefeuille de Projets
ESAF Égalité des sexes et d’autonomisation des Femmes
ESG Environnementales, Sociales et de Gouvernance
EUR Euro
EURIBOR Taux de l'offre Interbancaire Européenne
FAD Fonds Africain de Développement
FAPA Fonds d’assistance au secteur privé en Afrique
FAR Financement Axé sur les Résultats
FASJ Facilité Africaine de Soutien Juridique
FAT-PRI Fonds fiduciaire d’assistance Technique en faveur des pays à Revenu Intermédiaire
FDUM Fonds de Développement Urbain et Municipal
FFMPA Facilité de financement des matières premières Agricoles
FMI Fonds Monétaire International
FSN Fonds Spécial du Nigeria
GETF Fonds Fiduciaire pour L’égalité des sexes
GHS Cedi Ghanéen
GO Garant Officiel
GPC Garanties partielles de Crédit
GRP Garanties Partielles de Risque
GT Garantie de Transaction
ICIEC Société islamique pour l’assurance des Investissements et des Crédits à l’exportation
IDA Association Internationale de Développement
Manuel des produits financiers

IDE Investissements Directs Étrangers


IFD Institutions de Financement du Développement
IPO Offre Publique Initiale
ISDA Association Internationale des Swaps et Dérivés
JIBAR Taux moyen Interbancaire à Johannesburg
JPY Yen Japonais
KES Shilling Kenyan
L/C Lettre de Crédit
LCFC Ligne de Crédit de Financement du Commerce
LOCs Lignes de Crédit
MPM Montant de Participation Maximum
MZN Metical Mozambicain
NGN Naira Nigérian
OAR Opération à l’Appui de Réformes
PAR Prêts à l’Appui de Réformes
PCG Plateforme de Co-garantie pour l’Afrique
PFC Programme de Financement du Commerce
PFT Prêt à Flexibilité Totale
PGNS Prêts à Garantie Non Souveraine
PGR Produits de Gestion des Risques
PGS Prêts à Garantie Souveraine
PIA-UE Plateforme d’investissement pour l’Afrique de l’Union Européenne
PIDG Groupe de développement des infrastructures privées
PME Petites et Moyennes Entreprises
PMF Prêts à Marge Fixe
PMR Pays Membres Régionaux
PPP Partenariat Public-Privé
PSML Prêt Synthétique en Monnaie Locale
RMB RMB Chinois
RNB Revenu National Brut
RWF Franc Rwandais
SCP Statut de Créancier Privilégié
SD Stratégie décennale 2013-2022
SDGs Objectifs de Développement Durable
SEFA Fonds pour l’énergie durable en Afrique
SI Swaps de taux d'intérêt
SM Swap de Monnaies
SMG Système de Marqueurs de Genre
SOFR Taux de financement garanti au jour le jour
SPV Special Purpose Vehicle
TCP Traitement de Créancier Privilégié
TONA Tarif moyen d'une nuit à Tokyo
TZS Shilling Tanzanien
UGX Shilling Ougandais
USD Dollar Américain
XAF CFA de la région CEMAC
XOF CFA de la Région CEDEAO

6 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


ZAR Rand Sud-africain
ZMW Kwacha Zambien
ZAR South African Rand
ZMW Zambian Kwacha

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 7


Manuel des produits financiers

Message de la Première
Vice-présidente

E
n ma qualité de Vice-présidente principale du Groupe de la Banque africaine de développement
(BAD), j’ai le plaisir de faire tenir le Manuel des produits financiers à nos clients internes et externes.
Ce manuel vise à aider à diffuser et communiquer de manière systématique les produits financiers
de la BAD et les divers voies et moyens par lesquels la Banque soutient les transactions des
secteurs public et privé. En tant que première institution de financement du développement du continent
et unique entité créditée de la notation AAA, nous sommes fiers de mettre chaque année plus de 10
milliards d’USD à la disposition des pays africains et du secteur privé pour les aider à atteindre les résultats
en matière de développement que nous visons tous conformément à l'Agenda 2063 et aux objectifs du
développement durable.

Ce manuel a vocation à permettre à nos actionnaires d’apprécier la mesure dans laquelle nous mobilisons
leurs ressources et leur soutien généreux dans le cadre de structures et d’instruments financiers innovants et
efficaces. Par ailleurs, nous espérons que ce manuel aidera les ministères des Finances de tout le continent
à mieux comprendre nos produits et les différentes manières dont nous pouvons continuer à travailler en
partenariat avec eux pour la mise en œuvre de leurs programmes de développement nationaux. Ce manuel
s’adresse également aux promoteurs du secteur privé, aux entreprises qui opèrent en Afrique, aux banques
commerciales et aux autres intermédiaires financiers qui souhaitent investir sur le continent Africain. Enfin,
mais non des moindres, ce manuel permettra aussi à nos clients internes de connaître tout l’éventail des
services de soutien et de financement auxquels ils ont immédiatement accès pour résoudre les problèmes
auxquels ils peuvent être confrontés lorsqu’ils pilotent la structuration et les négociations d’opérations
porteuses de transformation dans les domaines de l’énergie, des transports, de l’agriculture, des PME ou de
l’intermédiation financière.

Grâce à un groupe de chargés d’investissement extrêmement dévoués et actifs dans tous les secteurs,
ainsi qu’à un département des syndications, du cofinancement et des solutions client à part entière, axé sur
les garanties, les financements structurés et l’attraction des partenaires pour les transactions en Afrique,
nous sommes toujours prêts à servir les clients du Groupe de la Banque, qu’ils soient du secteur public ou
du secteur privé. Nous sommes convaincus qu’avec cet arsenal très fourni d’instruments de financement
flexibles, nous pouvons atteindre les objectifs de ce continent, à savoir s’extirper de la pauvreté afin d’assurer
la prospérité future de toutes les populations africaines.

8 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


1 | Introduction
En tant qu’institution multilatérale de financement du développement, le Groupe de la Banque Africaine de
Développement (la BAD ou le Groupe de la Banque) s’emploie à promouvoir le bien-être social et économique
de ses Pays Membres Régionaux (PMR). Les objectifs stratégiques du Groupe de la Banque sont inscrits
dans la Stratégie décennale (SD) 2013-2022, qui vise à réaliser une croissance inclusive et verte. Au cœur
du programme du Groupe de la Banque se trouve un ensemble de cinq priorités opérationnelles qui sont
primordiales pour l’accélération de la transformation économique de l’Afrique. La Banque les appelle les « High
5 » et sont les suivantes : Éclairer l’Afrique et l’alimenter en énergie, Nourrir l’Afrique, Industrialiser l’Afrique,
Intégrer l’Afrique et Améliorer la qualité de vie des populations africaines. En 2016, le Groupe de la Banque
s’est réorganisé pour devenir plus souple et plus réactif aux besoins du continent et a aligné sa structure
institutionnelle et son modèle de prestation de services sur les High 5. Depuis le lancement des High 5, le Groupe
de la Banque a affiné davantage son orientation et déployé des stratégies ambitieuses et complémentaires,
assorties d’objectifs et de mesures spécifiques pour la mise en œuvre de chaque priorité, tout en gardant un œil
attentif sur les thèmes transversaux, à savoir le changement climatique, le genre, la fragilité et la gouvernance.
En outre, les High 5 de la Banque s’appuient sur quatre piliers stratégiques institutionnels – « l’institution », « les
personnes », « la prestation de services » et « la durabilité » – afin de renforcer la qualité, l’impact et la viabilité
financière du Groupe de la Banque.

Afin de mettre en œuvre les High 5, le Groupe de la Banque a du faire évoluer sa gamme de produits et
services financiers, répondant aux besoins évolutifs de ses emprunteurs et à l’évolution du profil de ses
clients, en particulier les entités du secteur privé. À l’heure actuelle, les produits financiers du Groupe de la
Banque se composent des instruments de prêt, des garanties, des fonds propres et des quasi-fonds propres,
le financement du commerce et des solutions de couverture fondées sur des produits dérivés qui, dans leur
ensemble, constituent les produits de gestion des risques (PGR) du Groupe de la Banque. En outre, le Groupe
de la Banque fait office d’administrateur fiduciaire et d’administrateur de diverses ressources externes par le
biais desquelles il peut octroyer des dons pour l’assistance technique et d’autres ressources concessionnelles.

En tant qu’organisation qui place l’innovation et l’amélioration continue au centre de ses préoccupations,
la BAD s’engage à étoffer sa gamme de produits selon les besoins et en consultation avec ses clients, afin
d’assurer le développement rapide et durable du continent Africain.

Figure 1 : Lien entre les interventions du Groupe de la Banque et les objectifs mondiaux
de développement

Objectifs de développement Stratégie décennale (SD) pour la période 2013-2022 Les cinq grandes priorités
durable (ODD) des Nations Unies « High 5 » de la BAD
Priorités opérationnelles Domaines d’intérêt particulier

Éclairer l'Afrique et l'alimenter


Développement des infrastructures
en énergie

États fragiles

Intégration économique régionale Nourrir l’Afrique

Agriculture & sécurité


alimentaire

Développement du secteur privé Industrialiser l’Afrique

Genre

Gouvernance et responsabilisation Intégrer l’Afrique

Améliorer la qualité de vie des


Compétences et technologie
populations en Afrique

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 9


Manuel des produits financiers

2 | Ressources du Groupe
de la Banque
Le Groupe de la Banque propose des financements à partir de ses ressources ordinaires et des ressources
mises à disposition par des parties externes, tel qu’indiqué ci-dessous.

2.1. Ressources ordinaires


Créée en 1964, la Banque africaine de développement (BAD ou la Banque) est la plus grande institution du
Groupe de la Banque. Ses actionnaires sont à la fois des pays africains (Pays Membres Régionals -PMR) et
des pays non africains (pays membres non régionaux). Au 30 juin 2020, la BAD comptait 81 actionnaires. Pour
financer les opérations du guichet BAD, outre le capital libéré et les ressources autogénérées, la Banque fait
recours essentiellement à des emprunts sur les marchés internationaux de capitaux, forte par sa cote de crédit
AAA de premier ordre. Cela permet à la BAD d’accorder des financements non concessionnels et d’offrir une
tarification attractive aux pays souverains éligibles, aux entités du secteur public, ainsi qu’aux entités du secteur
privé à travers l’Afrique, à des niveaux très compétitifs.

2.2. Fonds Africain de Développement


Outre ce qui précède, la Banque administre les ressources d’autres entités dans le cadre de conventions
spéciales. À cet égard, elle administre les ressources du Fonds Africain de Développement (FAD ou le Fonds)
– le guichet concessionnel du Groupe de la Banque. Créé en 1972, les ressources du fonds sont reconstituées
périodiquement par les pays donateurs, généralement sur une base triennale, et comprennent également des
contributions annuelles de la Banque provenant de son revenu net. Le FAD compte 29 participants, dont 3
donateurs régionaux et 26 participants non régionaux. Il accorde des financements très concessionnels, plus
précisément des prêts concessionnels et des dons à des entités souveraines et à garantie souveraine éligibles, en
général dans des pays à faible revenu. Le principal mécanisme d’allocation des ressources du FAD est le cadre
de l’Allocation Basée sur la Performance (ABP).

La principale caractéristique qui distingue les guichets de financement de la BAD et du FAD


est que la Banque accorde des financements à des conditions non concessionnelles, tandis que
le guichet du Fonds octroie des financements à des conditions concessionnelles.
Les deux institutions accordent des financements aux clients souverains et à garantie
souveraine, mais la BAD dessert également le secteur privé.

2.3. Ressources non statutaires (ressources spéciales)


Par ailleurs, la Banque administre divers fonds spéciaux et fonds fiduciaires, dont les objectifs sont conformes
à ses objectifs de promotion du développement économique et du progrès social de ses PMR. À ce titre,
elle administre le Fonds spécial du Nigeria (FSN), qui fait juridiquement partie intégrante du Groupe de la
Banque, ainsi que certaines autres ressources non statutaires (ressources spéciales) comprenant des fonds de
donateurs multilatéraux et bilatéraux offrant, pour leur part, plusieurs instruments, notamment des dons, des
prêts et des garanties.

La Banque passe divers accords de partenariat afin de mobiliser des ressources supplémentaires pour financer
les activités de développement sur le continent. Les ressources provenant des partenaires au développement
se présentent sous différentes formes. Pour compléter ses propres ressources statutaires, hormis le FAD, la
Banque se voit souvent confier des ressources externes supplémentaires, pour agir en tant que fiduciaire, par les
partenaires à travers différents fonds fiduciaires, facilités ou partenariats de cofinancement ou fonds mondiaux,
pour lesquels la Banque est un organe d’exécution. Ces ressources supplémentaires mises à la disposition des
clients du Groupe de la Banque sont connues sous le nom de ressources non statutaires ou spéciales. Les
principaux exemples sont indiqués ci-dessous.

10 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


• Fonds spécial du Nigeria (FSN) : Le FSN est un fonds spécial administré par la Banque dont les ressources
proviennent de la République fédérale du Nigeria. Le Conseil d’administration de la Banque mène les opérations
générales du FSN selon les termes de l’Accord portant création du FSN signé par la Banque et le gouvernement
du Nigeria. Le FSN utilise également les bureaux, le personnel, l’organisation, les services et les installations de
la Banque, et rembourse à la Banque sa part des dépenses administratives pour cette utilisation.

• Fonds fiduciaires et fonds spéciaux : la Banque africaine de développement reçoit des ressources de ses
partenaires extérieurs sous forme de fonds fiduciaires. Les fonds fiduciaires peuvent être de nature bilatérale ou
multidonateurs, selon le nombre de donateurs. Ces ressources sont traitées séparément des fonds statutaires
de la Banque et offrent essentiellement un financement concessionnel parallèlement au financement de la
BAD ou du FAD ; toutefois, elles peuvent également servir à financer une assistance (technique), dans certains
cas, de manière autonome. La BAD sert, par ailleurs, d’organe d’exécution pour divers fonds mondiaux et
administre des facilités de cofinancement mises en place avec des partenaires clés abrités par la BAD. Ce
point est examiné de manière plus détaillée dans la Section 8.

Figure 2 : Le Groupe de la Banque et ses ressources

Ressources ordinaires Ressources non statutaires /spéciales)

Fonds
BAD FAD FSN Cofinancement
fiduciaires

Groupe de la Banque

Emprunteurs Secteur privé Emprunteurs Clients du secteur privé


souverains et souverains et à garantie souveraine et
à garantie à garantie non souveraine
souveraine à souveraine à
revenu moyen faible revenu

Ressources externes supplémentaires

Les ressources disponibles auprès des institutions de financement du développement (IFD) thématiques dotées
de mandats ciblés et établies grâce à des contributions directes du Groupe de la Banque, notamment la Banque
africaine d’import-export, sont d’autres exemples de financement externe. L’une des caractéristiques du Groupe
de la Banque est son pouvoir de mobilisation et sa capacité à mobiliser des ressources supplémentaires pour
le développement de l’Afrique. Ainsi, pour les domaines spécifiques où la BAD n’est pas en mesure d’apporter
des contributions directes, les clients peuvent être orientés vers des partenaires affiliés à la Banque et spécialisés
dans ces domaines. Lorsque les exigences ou le mandat de la BAD ne facilitent pas le financement systématique
d’un domaine ou d’un secteur spécifique, la Banque a créé ou aidé à créer des IFD spécialisées pour satisfaire
les besoins spécifiques des PMR. L’exemple le plus récent est le mécanisme d’investissement Africa50, qui met
l’accent sur la conception et le financement de projets dans le domaine des infrastructures.

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 11


Manuel des produits financiers

2.4. Éligibilité au financement du Groupe de la Banque

Pour accéder aux principaux guichets de financement du Groupe de la Banque (BAD ou FAD), le Groupe de la
Banque établit une distinction entre les clients potentiels comme étant : i) souverains et garantis par des États
souverains ; ou ii) non souverains.

2.4.1. Emprunteurs souverains et à garantie souveraine

Au départ, les prêts du Groupe de la Banque étaient essentiellement destinés à des entités souveraines ou entièrement
garanties par l’État (par exemple, un service public national). Ces clients pouvaient obtenir des ressources soit par
le biais du guichet BAD, soit par celui du FAD, selon la classification du pays, conformément à la Politique de crédit
du Groupe de la Banque. La Politique de crédit détermine donc le guichet de financement auprès duquel un PMR
peut solliciter un financement. Il existe, à l’heure actuelle, trois principales catégories de pays à savoir : i) la Catégorie
A, qui concerne les pays exclusivement FAD et les pays FAD atypiques ; ii) la Catégorie C, qui concerne les pays
exclusivement BAD ; et iii) la Catégorie B, également connue sous le nom de « pays à financement mixte », dont les
membres peuvent obtenir un financement auprès de la BAD et/ou du FAD. Cette classification des pays repose sur
l’évaluation des deux principaux critères suivants : i) le revenu national brut (RNB) par habitant ; et ii) la solvabilité du
pays pour les financements non concessionnels. Le Tableau 1 ci-dessous présente un résumé de la classification
des pays et de l’accès aux principaux guichets de financement de la BAD.

Tableau 1 : Classification des pays selon la BAD

Solvabilité pour soutenir le financement non concessionnel


NON OUI
(Catégorie A) (Catégorie B)
Pays exclusivement FAD Pays à financement mixte
Pays en dessous du seuil qui ne sont pas Pays en dessous du seuil opérationnel, mais jugés
NON jugés solvables pour un financement non solvables pour un financement non concessionnel
Revenu par habitant concessionnel. Éligibles aux financements de la BAD et du FAD à des
supérieur au seuil Éligibles uniquement au financement FAD conditions plus strictes et sous réserve d’un plafond
opérationnel du
FAD1 pendant plus (Catégorie A) (Catégorie C)
de deux années Pays FAD atypiques Pays BAD
consécutives Pays au-dessus du seuil opérationnel, mais Pays au-dessus du seuil opérationnel et jugés
OUI non jugés solvables pour un financement solvables pour un financement non concessionnel
non concessionnel Éligibles uniquement au financement de la BAD
Éligibles au financement du FAD
uniquement à des conditions plus strictes

Au sein de ces catégories, il peut exister d’autres nuances. Par exemple, les pays passant de la Catégorie A (pays
en voie de reclassement) à la Catégorie C, où ils n’auraient normalement accès qu’au financement du guichet
BAD, peuvent exceptionnellement conserver leur accès aux ressources du FAD, mais à des conditions plus
strictes pendant une période de retrait progressif de 2 à 5 années. En outre, en réponse aux réalités du marché
selon lesquelles de nombreux pays de la Catégorie A avaient accès aux marchés internationaux de capitaux, bien
qu’à un coût élevé, la BAD a approuvé en 2014 un amendement à la Politique de crédit de la Banque permettant,
au cas par cas, aux pays de la Catégorie A d’avoir accès au financement de la BAD pour des projets viables
spécifiques, sous réserve de critères d’éligibilité supplémentaires stricts, notamment le fait : i) de présenter un
risque faible ou modéré de surendettement selon les conclusions de l’analyse de soutenabilité de la dette (ASD)
du Fonds Monétaire International (FMI) ; ii) de disposer d’une marge de manœuvre pour des emprunts non
concessionnels ; iii) de jouir d’une situation macroéconomique viable ; et iv) d’avoir l’approbation de la demande
de financement par le Comité des risques de crédit de la Banque.

De même, il existe une sous-catégorisation applicable au guichet FAD. Pour permettre une utilisation efficace et
personnalisée des ressources du FAD, les pays de la Catégorie A sont regroupés en d’autres sous-catégories.
Certain pays de la Catégorie A (« exclusivement FAD réguliers ») qui représentent les PMR dont le RNB par
habitant est inférieur à la moyenne des pays de la Catégorie A. Les pays exclusivement FAD avancés sont

1
Le FAD utilise le même seuil opérationnel que l’Association internationale de développement (IDA).

12 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


ceux dont le RNB par habitant est supérieur à la moyenne des pays de la Catégorie A. Ces différences sont
importantes pour déterminer les conditions de financement spécifiques qui seront appliquées dans chaque cas,
tel qu’expliqué à la Section IV.

Outre les prêts, le guichet FAD est autorisé à fournir un financement du développement sous forme de dons,
c’est-à-dire un produit financier qui ne comporte pas de frais. Avant la neuvième reconstitution des ressources du
Fonds (FAD-9), les dons étaient uniquement destinés aux activités d’assistance technique. Depuis la neuvième
reconstitution, les dons peuvent être utilisés pour l’assistance technique, ainsi que pour le financement de projets.

Depuis le FAD-10, la part des dons accordée aux clients repose sur l’analyse pays par pays de la soutenabilité
de la dette (ASD) effectuée par le FMI. Les pays en situation de surendettement ou présentant un risque élevé
de surendettement (c’est-à-dire les pays en rouge) selon le cadre de soutenabilité de la dette reçoivent leur
allocation FAD exclusivement sous forme de dons. Les pays présentant un risque modéré de surendettement
(c’est-à-dire les pays en jaune) reçoivent 50 % de leur allocation sous forme de dons et 50 % sous forme de
prêts. Les pays présentant un faible risque de surendettement (c’est-à-dire les pays en vert) reçoivent 100 %
de leur allocation sous forme de prêts.

2.4.2. Emprunteurs à garantie non souveraine

Les projets du secteur privé, également connus sous le nom d’opérations non souveraines (ONS), sont financés
par les ressources du guichet BAD (et par des ressources autres que celles du Groupe de la Banque mises
à disposition par les cofinanciers qui participent à la transaction). Les ONS, dans tout PMR, sont éligibles au
financement du secteur privé de la BAD, quelle que soit la classification du PMR où le projet sera exécuté.
Ces opérations comprennent le financement d’entités du secteur privé et du secteur public qui ne bénéficient
pas d’une garantie souveraine d’un PMR ou d’un État qui est membre emprunteur du Groupe de la Banque
et fonctionnent de manière autonome. Une entité gouvernementale ou une entreprise étatique (EE) peut être
considérée comme un projet du secteur privé si une ou plusieurs entités souveraines, leurs subdivisions
politiques ou administratives, leurs agences et/ou entités affiliées détiennent soit : i) plus de 50 % des actions
avec droit de vote (ou des pouvoirs de vote) ; soit ii) un pourcentage des actions avec droit de vote (ou des
pouvoirs de vote) permettant auxdites personnes de piloter les politiques et la gestion de l’entreprise (une «
participation majoritaire »).

2.4.3. Transactions soutenues par le Groupe de la Banque

D’une manière générale, tout financement accordé par le Groupe de la Banque doit respecter au moins les trois
(3) critères suivants : i) être aligné sur les priorités stratégiques du Groupe de la Banque et du PMR hôte, c’est-
à-dire être en phase avec les objectifs économiques et sociaux du pays membre (ou des pays dans le cas d’un
projet régional) ; ii) dans le cas des opérations non souveraines, être accordé à des emprunteurs solvables pour
soutenir des activités commercialement viables avec une viabilité financière à long terme, telle que déterminée
par une notation du risque de crédit attribuée et mise à jour par l’équipe de risque de crédit de la Banque à
travers un processus d’évaluation approfondi ; et iii) permettre à la Banque d’apporter une valeur ajoutée à la
transaction qui produira des résultats satisfaisants en matière de développement, c’est-à-dire que l’emprunteur
est également tenu de respecter les sauvegardes environnementales et sociales, ainsi que les sauvegardes
relatives à la passation des marchés, à l’intégrité et à la fiducie, conformément aux politiques de la Banque. Les
projets pertinents du Groupe de la Banque doivent être des projets autonomes à fort impact dont la capacité à
rembourser le financement de la Banque est démontrable.

Il est également important de souligner que la BAD n’accorde pas de financement pour remplacer la dette
existante par une nouvelle dette au profit des emprunteurs ou de leurs actionnaires (par exemple, le refinancement
n’est pas autorisé). Toutefois, sous réserve des dispositions pertinentes prévues dans la Politique du Groupe
de la Banque relative aux opérations non souveraines, la Banque peut financer rétroactivement des dépenses
éligibles engagées avant la signature de l’accord de prêt, comme convenu avec l’emprunteur, afin d’assurer la
mise en œuvre en temps opportun d’un projet (en d’autres termes un financement rétroactif). La Banque peut
aussi entreprendre la restructuration de projets en difficulté ou de projets performants pour obtenir des résultats
en matière de développement spécifiques au profit de certaines parties (par exemple, les prêteurs, les employés
et les utilisateurs finaux) autres que les emprunteurs et leurs actionnaires (en d’autres termes la restructuration de
dette). En conséquence, la Banque ne restructure pas ses propres prêts accordés à des clients souverains ou
bénéficiant d’une garantie souveraine.

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 13


Manuel des produits financiers

Sauvegardes environnementales, sociales et de gouvernance

En tant qu’investisseur dans le projet ou l’entreprise d’un client, le Groupe de la Banque a à la fois la possibilité et
la responsabilité d’encourager l’adoption de normes environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) plus
élevées. À ce titre, la garantie de normes élevées en matière de sauvegardes ESG est un élément important du
travail effectué à toutes les étapes du cycle d’évaluation et d’investissement. Les clients peuvent être tenus de
mettre tout en œuvre pour veiller à ce que leurs propres projets ou entreprises respectent également les normes
du Groupe de la Banque. En fin de compte, les entreprises bénéficiaires de l’investissement peuvent tirer parti de
l’association positive de leur image avec les normes éthiques, sociales et environnementales élevées de la BAD.

Le genre

Le Système de Marqueurs de Genre (SMG) est un mécanisme utilisé pour classer/répartir en catégories les
opérations de la Banque en fonction de la mesure dans laquelle elles abordent spécifiquement les questions
d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes (ESAF) dans leurs objectifs, composantes et résultats
escomptés. Le SMG permet de systématiser l’approche de la Banque en matière d’intégration de la dimension
genre dans ses activités opérationnelles en : i) distinguant les opérations qui ont un plus grand impact sur la
réduction des écarts entre les sexes ; ii) faisant un usage stratégique des ressources de la Banque en matière de
genre ; et, iii) rendant mieux compte des actions et des ressources que la Banque consacre au genre. La phase
actuelle de mise en œuvre du SMG est axée sur les opérations du secteur public uniquement, mais il est prévu de
l’étendre aux opérations du secteur privé en temps opportun. Chaque opération se voit attribuer l’une des quatre
catégories fondées sur la hiérarchie du cadre de résultats (Objectif, Résultat, Produit, Activité). Avant qu’une
catégorie ne soit attribuée, les opérations font l’objet d’une analyse sexospécifique en amont. Le SMG fait partie
des engagements stratégiques de la Banque dans le cadre de la 7e Augmentation générale du capital, qui prévoit
que 100 % de toutes les opérations soient examinées d’ici 2025, et de la 15e Reconstitution des ressources
du FAD, qui prévoit que 50 % de ses opérations soient classées par catégorie d’ici la revue à mi-parcours de la
reconstitution, et que la barre de 75 % soit atteinte à l’horizon 2022.

Passation de marchés

La responsabilité fiduciaire prévue par ses Statuts exige du Groupe de la Banque africaine de développement
qu’il veille à ce que les ressources des prêts ou des dons mis à la disposition des emprunteurs pour financer
des projets et des programmes sur le continent soient utilisés uniquement aux fins pour lesquelles ils ont été
accordés. Les Statuts exigent également qu’une attention particulière soit accordée aux questions d’économie et
d’efficacité dans les processus de passation de marchés pour les projets financés par le Groupe de la Banque. En
conséquence, le Groupe de la Banque privilégie les procédures concurrentielles les plus ouvertes pour l’acquisition
de biens, de travaux et de services. Les influences ou considérations politiques et autres considérations non
économiques ne doivent pas influer sur la passation de marchés au titre des projets financés par la Banque.
Les processus et procédures de passation de marchés doivent donner des chances équitables et égales aux
entrepreneurs, fournisseurs et consultants des pays membres du Groupe de la Banque. La transparence est aussi
essentielle dans le processus de passation de marchés.

La Banque a élaboré des règles et procédures pour la passation des marchés de biens et de travaux, et des règles
et procédures pour le recrutement de consultants, qui régissent tous les marchés de biens, travaux et services
de consultants financés en totalité ou en partie par le Groupe de la Banque, pour les opérations à garantie tant
souveraine que non souveraine. Le cadre de passation de marchés s’applique également aux fonds fiduciaires
administrés par la Banque lorsque la passation de marchés est effectuée par l’emprunteur et que l’accord portant
création de ces fonds prévoit l’utilisation du cadre de passation de marchés du Groupe de la Banque. Pour
aider les emprunteurs, la Banque a aussi élaboré, en collaboration avec d’autres banques multilatérales de
développement, des documents d’appel d’offres standard qui doivent être utilisés pour les marchés financés par
le Groupe de la Banque.

Dans le cadre de son mandat de développement, le Groupe de la Banque est également actif dans le soutien au
développement et à la réforme des systèmes de passation des marchés publics dans les pays emprunteurs. Étant
donné que les dépenses liées aux marchés publics représentent une part importante des dépenses publiques, une
efficacité, une équité, une transparence et une égalité des chances accrues sont essentielles au développement
durable et à la réduction de la pauvreté.

14 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


Additionnalité et impact sur le développement

En finançant spécifiquement des opérations du secteur privé, la Banque vise deux objectifs. Le premier concerne
son statut d’IFD remplissant une mission de développement, tandis que le second vise à veiller à ce que le
financement de la Banque n’évince pas les investisseurs privés. À cet égard, chaque opération dans le secteur
privé envisagée par la Banque fait l’objet d’une Évaluation de l’additionnalité et des résultats en matière de
développement (ADOA). L’aspect de l’additionnalité évalue la valeur supplémentaire que la Banque apporte à la
transaction et que le marché seul ne peut fournir, tandis que l’aspect des résultats en matière de développement
de l’évaluation quantifie les résultats attendus de la transaction en matière de développement (pour le pays, le
marché ou le secteur). Ainsi, la Haute direction de la Banque utilise le cadre de l’ADOA comme outil de prise de
décision pour établir des distinctions entre les opérations du secteur privé. Par ailleurs, le cadre permet aux clients
de mieux connaître les objectifs de développement de la Banque et d’en assurer un contrôle et un suivi adéquats.
Pour de plus amples informations sur les opérations et les exigences du secteur privé, veuillez consulter le site
afdb.org/fr/topics-and- sectors/sectors/private-sector.

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 15


Manuel des produits financiers

3 | Produits et services financiers du


Groupe de la Banque
Au fil des années, la BAD a sans cesse mis au point des solutions financières qui répondent aux besoins évolutifs
de ses divers clients. Elle offre des solutions d’emprunt à long terme à sa clientèle tant du secteur public que
du secteur privé. Ces instruments de prêt peuvent être accompagnés de solutions de couverture fondées sur
des produits dérivés, appelés produits de gestion des risques (PGR), qui sont intégrés dans certains prêts ou
proposés aux clients en tant que produits autonomes, leur permettant de se couvrir contre les risques liés aux
taux d’intérêt, aux taux de change et aux cours des matières premières, selon les besoins.

Forte de son statut international et de ses cotes de crédit de premier ordre, la BAD offre des produits de garantie
depuis 2000 pour atténuer et partager les risques avec ses clients et partenaires, mobilisant ainsi des investissements
commerciaux en Afrique. En 2013, la Banque a conçu des produits de prêt et de garantie spécifiques pour le
financement du commerce, contribuant ainsi à combler le déficit de financement du commerce en Afrique.

Le guichet BAD peut également prendre, dans le cas de projets ou d’entreprises hautement stratégiques ou
multinationaux, des participations directes au capital, mais aussi plus généralement des participations indirectes
au capital de diverses entités, afin d’apporter les fonds propres à long terme nécessaires pour créer et développer
des entreprises stratégiques et à fort impact dans les secteurs public et privé ou des IFD nationales et régionales
en Afrique. La BAD fournit des fonds propres ou des quasi-fonds propres par le biais de souscriptions à des fonds
de capital-investissement, à d’autres types de fonds ou à des entités de portefeuille.

Des dons sont disponibles pour les pays éligibles afin d’accéder au guichet FAD lorsqu’il est impossible d’accorder
des prêts en raison de la fragilité de la soutenabilité de la dette nationale, par exemple, lorsque les pays sont
jugés à haut risque de surendettement ou en situation de surendettement. Des dons et d’autres produits sont
également disponibles dans le cadre de divers fonds fiduciaires hébergés ou mis en œuvre par la BAD pour
financer l’assistance technique, notamment les formations, les études de faisabilité et la préparation de projets et,
dans certains cas, le financement direct d’investissements dans des projets.

16 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


Figure 3 : Éventail des produits et services financiers de la BAD

INSTRUMENTS DE GARANTIES FONDS PROPRES PRODUITS DE


PRÊT GESTION DES
Atténuer les risques liés Apporter le capital-risque RISQUES
Octroyer des prêts à long aux investissements en rare aux projets
terme aux secteurs public Afrique transformateurs
Permettre à nos emprunteurs
et privé de gérer leur dette de
manière responsable

1 2 3 4

FINANCEMENT DU FONDS FACILITÉS ET PARTENAIRES


COMMERCE D’ASSISTANCE SERVICES DE AFFILIÉS
TECHNIQUE COFINANCEMENT
Combler le déficit de Africa50
financement du commerce Financer la réalisation Banque africaine
Mettre à profit les
en Afrique d’études de faisabilité, la d’import-export
partenariats avec les
formation et la préparation Fonds de garantie pour
cofinanciers catalytiques
de projets l’Afrique

5 6 7 8

3.1. Instruments de prêt

Les produits de prêt sont offerts par les guichets de financement de la BAD et du FAD, mais à des types de clients
différents et à des conditions très différentes. Les produits de prêt du Groupe de la Banque sont caractérisés
comme étant soit : i) des prêts à garantie souveraine (PGS), c’est-à-dire des emprunts accordés au gouvernement
d’un État ou à une entité garantie par un gouvernement, et bénéficiant d’une garantie de pleine foi de 100 % du
gouvernement central, notamment les institutions multinationales si elles sont garanties par un ou plusieurs PMR
; ou ii) des prêts à garantie non souveraine (PGNS), c’est-à-dire des prêts accordés à : a) des entités du secteur
public sur une base autonome sans garantie souveraine du PMR ou de toute entité emprunteuse du Groupe de
la Banque ; ou b) à des entités du secteur privé dans tout PMR, à condition qu’elles répondent à des critères
d’éligibilité spécifiques.

3.1.1. Prêts souverains et prêts à garantie souveraine (PGS)

Prêts souverains et prêts à garantie souveraine du guichet BAD – Prêt à Flexibilité


Totale (PFT)

En réponse à la demande des emprunteurs pour un produit de prêt flexible qui facilite la gestion dynamique de
la dette et s’adapte facilement aux besoins spécifiques en matière d’échéance et de profil de risque, la BAD a
introduit en mars 2016 le PFT au profit de ses emprunteurs souverains et à garantie souveraine. Le PFT combine
un produit de prêt standard avec une tarification fondée sur l’échéance et des produits de gestion du risque
intégrés. Il peut être appliqué comme : i) un prêt ordinaire de financement de projet accordé aux emprunteurs
souverains éligibles de la BAD ; ou ii) une opération à l’appui de réformes (OAR) spécifiquement pour financer la
mise en œuvre d’une réforme du secteur public ; ou iii) un financement axé sur les résultats (FAR) dans le cadre
duquel le décaissement du prêt est subordonné à l’atteinte de certains résultats par l’emprunteur.

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 17


Manuel des produits financiers

La tarification basée sur l’échéance permet aux emprunteurs de choisir une échéance pouvant atteindre 25
années et un différé d’amortissement de 8 années contre une prime de maturité croissante en fonction de la
combinaison exacte de maturité et de différé d’amortissement retenue. Les produits de gestion des risques
intégrés permettent aux emprunteurs : i) de fixer, d’annuler et de refixer le taux de base sur une portion décaissée
du prêt ; ii) de mettre un plafond ou un tunnel sur le taux de base pour une portion décaissée du prêt (les points
i) et ii) constituant des options de conversion du taux de base) ; et iii) de convertir en toute autre monnaie de
prêt approuvée par la BAD, la monnaie de prêt d’origine de tout ou partie des montants non décaissés et/ou
décaissés du prêt (Option de conversion de la monnaie du prêt ). L’emprunteur peut appliquer l’une ou l’autre de
ces options, notamment les conversions automatiques du taux de base à chaque décaissement ou à la fin de
tous les décaissements, en envoyant des demandes à la Banque lorsqu’il le souhaite à tout moment pendant la
durée du prêt ou en le mentionnant ex ante dans l’accord de prêt. Le Tableau 2 ci-dessous présente un résumé
des principales caractéristiques du PFT. En outre, les taux d’intérêt applicables aux prêts à garantie souveraine
de la BAD sont mis à jour tous les six mois et postés sur le site suivant : https://www.afdb.org/fr/documents/
financial-information/lending-rates.

Tableau 2 : Conditions du Prêt à Flexibilité Totale

Caractéristiques du prêt Description

• Les pays à financement mixte (Catégorie B) ou les pays BAD (Catégorie C) et


les entités du secteur public dont la garantie souveraine est offerte par un pays
membre régional de la Catégorie B ou C.
Éligibilité
• En vertu de l’amendement de 2014 à la Politique de crédit, les pays FAD peuvent
également avoir accès aux ressources de la BAD au cas par cas, sous réserve
de critères définis

Tout en maintenant le principe du partage des coûts dans la recherche du financement


de contrepartie de l’emprunteur pour la transaction, la BAD peut financer plus de
50 % du coût total du projet/programme au cas par cas, jusqu’à 100 % selon les
Montant critères suivants : i) l’engagement du pays à mettre en œuvre son programme global
de développement ; ii) le financement alloué par le pays aux secteurs cibles de
l’assistance de la Banque ; et iii) la situation budgétaire et le niveau d’endettement
du pays.

• USD, EUR, ZAR, JPY ou toute autre monnaie de prêt approuvée par la Banque
(notamment les monnaies locales approuvées : EGP, BWP, MZN, XOF, XAF, GHS,
Monnaie du prêt TZS, KES, UGX, RWF, ZMW et NGN).
• La Banque peut envisager d’autres monnaies locales, au cas par cas, sous
réserve des autorisations requises.

Maturité Jusqu’à 25 années, y compris le différé d’amortissement, à compter de la signature

Différé d’amortissement Jusqu’à 8 années, à compter de la signature

• Des versements semestriels (ou trimestriels pour le ZAR) égaux et successifs du


principal à l’expiration du différé d’amortissement
Remboursements
• Des modalités de remboursement personnalisées peuvent également être
envisagées.

• Dates de paiement standard, à savoir le 1er février et le 1er août ; ou


Date de paiement • Toute combinaison du 1er ou du 15 de chaque mois (à l’exclusion du 1er janvier)
conformément à la fréquence de paiement retenue par l’emprunteur

(Taux de base + marge sur coût d'emprunt + marge sur prêt + prime de maturité) ≥ 0.
Taux d’intérêt* Si le taux d’intérêt est négatif, il sera considéré comme nul (taux d’intérêt plancher égal
à zéro).

18 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


• Taux de base flottant :
– Pour l’USD : SOFR quotidien composé à terme échu sur la période de facturation ;
– Pour le JPY : TONA quotidien composé à terme échu sur la période de facturation ;
– Pour l’EUR : EURIBOR à 6 mois refixé chaque 1er février et 1er août ;
– Pour le ZAR : JIBAR à 3 mois refixé chaque 1er février, 1er mai, 1er août et
1er novembre ; ou

Taux de base • La possibilité est offerte à l’emprunteur d’échanger le taux de base flottant contre
un taux de base fixe en demandant à la BAD d’effectuer un échange sur tout ou
partie du montant entièrement décaissé et non remboursé au moment de tout
décaissement, après tous les décaissements ou à tout moment pendant la durée
du prêt, selon la décision de l’emprunteur.
• L’emprunteur peut demander un taux de base fixe en envoyant une demande,
une fois sa décision prise à tout moment pendant la durée du prêt. L’emprunteur
peut également opter pour la conversion automatique du taux de base à chaque
décaissement ou à la fin de tous les décaissements en le prévoyant dans l’accord
de prêt ou par le biais d’une demande spécifique.

• La marge moyenne sur coût d'emprunt de la Banque, calculée le 1er janvier et le


1er juillet de chaque année et appliquée en plus du taux de base de référence le
1er février et le 1er août de chaque année.
• La marge sur coût d'emprunt peut être négative, ce qui signifie qu’elle réduit le
Marge sur coût d'emprunt montant total des intérêts à payer par l’emprunteur ; mais elle peut aussi être
positive en fonction des conditions du marché.
• La marge sur coût d'emprunt ne peut pas être fixée à l’avance.

• 80 points de base (0,8 %) depuis septembre 2016.


Marge sur prêt • La même marge sur prêt s’applique à tous les emprunteurs souverains et à
garantie souveraine qui ont accès au guichet BAD.

L’échéance moyenne du prêt est utilisée pour calculer la prime de maturité. Elle est
plafonnée à 17 années. Une calculatrice est disponible pour simuler différents profils
Échéance moyenne du prêt
d’amortissement et déterminer l’échéance moyenne du prêt et la prime de maturité
correspondante. Veuillez contacter : FIST2@afdb.org.

• 0 % si l’échéance moyenne du prêt est ≤ 12,75 années


Prime de maturité • 10 pb (0,10 %) si 12,75 années < Échéance moyenne du prêt ≤ 15 années
• 20 pb (0,20 %) si 15 années < échéance moyenne du prêt ≤ 17 années.

• 0,25 % du montant du prêt


• Due à la date d’entrée en vigueur du prêt et payable à la première des deux dates
suivantes : i) jusqu’à 60 jours, à compter de la date d’entrée en vigueur du prêt ;
ou ii) au moment du premier décaissement.

Commission d’ouverture • Si le prêt est partiellement ou totalement annulé après la date d’entrée en vigueur
du prêt, la commission d’ouverture est toujours due sur le montant total du prêt et
aucun remboursement n’est effectué.
• La possibilité est offerte à l’emprunteur de payer la commission d’ouverture :
i) sur ses propres ressources ; ou ii) en déduisant le montant du produit du prêt au
moment du premier décaissement.

• 0,25 % du montant non décaissé à chaque date de paiement.


Commission d’engagement • La commission d’engagement commence à courir 60 jours à compter de la
signature de l’accord de prêt et est payable aux dates de paiement retenues.

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 19


Manuel des produits financiers

• Outre l’option gratuite de convertir le taux de base flottant en taux de base


fixe, la possibilité est offerte à l’emprunteur de revenir au taux de base flottant
et de refixer le taux ou de mettre un plafond ou un tunnel sur tout ou partie du
montant décaissé.
• La conversion pour une période plus brève que l’échéance restante est
autorisée.
Conversion du taux de base
• Les options de conversion et les frais de transaction sont régis par les Lignes
directrices de la Banque relatives à la conversion, disponibles en ligne sur
le site https://www.afdb.org/fileadmin/uploads/afdb/Documents/Financial-
Information/Guidelines_for_conversion_of_loan_terms_-_July_2014.pdf ou en
envoyant un courriel à l’adresse suivante : FIST2@afdb.org.
• Des frais de transaction sont payables.

• L’emprunteur peut changer la monnaie de prêt pour tout ou partie des


montants décaissés ou non décaissés du prêt, dans une autre monnaie de
prêt approuvée par la Banque.

Conversion de la monnaie du prêt • Les conversions en monnaies locales approuvées sont prises en considération
dans la mesure du possible. La conversion pour une période plus brève que
l’échéance restante est autorisée. Après une conversion de monnaie, la
tarification applicable à la nouvellemonnaie s’applique au montant converti.
Des frais de transaction sont payables.

Coûts de résiliation de la Tous les frais encourus par la Banque pour ajuster ou mettre fin aux conversions
conversion exécutées demandées par l’emprunteur sont répercutés sur ce dernier.

Prêts souverains et prêts à garantie souveraine du guichet FAD

Le FAD est le guichet de prêts concessionnels du Groupe de la Banque, qui accorde des financements aux
PMR à faible revenu, conformément aux lignes directrices relatives à la classification des pays présentées à
la Section 2.3. Le volume du financement disponible pour un pays dépend de sa « performance », telle que
mesurée par l’évaluation de la performance pays (EPP) et de ses « besoins », tels que mesurés par les trois
principaux critères. S’agissant de la performance, la méthodologie de l’allocation basée sur la performance
(ABP) s’appuie sur : i) l’Évaluation des politiques et institutions pays (EPIP) qui mesure la capacité d’un pays à
promouvoir une croissance durable, la réduction de la pauvreté et l’utilisation efficace de l’aide au développement ;
et ii) des critères tels que l’Évaluation de la performance du portefeuille de projets (EPP). Parallèlement, la
composante « besoins » de la méthodologie de l’ABP met l’accent sur le RNB par habitant, la taille de la population
et le niveau de développement des infrastructures. En outre, le système de l’ABP garantit qu’une allocation
minimale soit attribuée aux PMR éligibles, quels que soient les paramètres de mesure de l’ABP.

S’agissant de la concessionnalité, les prêts FAD peuvent être concessionnels jusqu’à 61 %, par rapport aux prêts
du marché pour les PMR, et plafonnés en fonction de l’ABP pour ce PMR spécifique, déterminée tous les trois ans
dans le cadre du processus de reconstitution des ressources du FAD. Au sein du guichet de prêt FAD, il existe des
conditions de financement différenciées en fonction de la force de l’économie et du profil du PMR emprunteur. Le
Tableau 3 ci-dessous présente les conditions de prêt du guichet FAD.

20 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


Tableau 3 : Conditions de financement différenciées des prêts FAD

PAYS ORDINAIRES PAYS AVANCÉS PAYS À


CLASSIFICATION PAYS FAD PAYS EN
EXCLUSIVEMENT EXCLUSIVEMENT FINANCEMENT
DES PAYS ATYPIQUES TRANSITION
FAD FAD MIXTE

Pays qui ne sont Pays en voie de


Pays jugés solvables
pas jugés solvables reclassement
Tous les pays dont Pays dont le RNB par pour bénéficier d’un
pour bénéficier d’un dans la catégorie
le RNB par habitant habitant est supérieur financement non
financement non des pays BAD
est inférieur à la à la moyenne de tous concessionnel mais
concessionnel mais pendant une
Définition moyenne des pays les pays exclusivement dont le revenu est
dont le revenu est période d’entrée/
exclusivement FAD FAD inférieur au seuil
supérieur au seuil sortie progressive
opérationnel
opérationnel de 2 à 5 ans

Maturité
(dont différé Jusqu’à 40 ans Jusqu’à 40 ans Jusqu’à 30 ans, à compter de la signature
d’amortissement)

Différé
Jusqu’à 10 ans Jusqu’à 5 ans Jusqu’à 5 ans, à compter de la signature
d’amortissement

1 % par an du montant du prêt décaissé, payable


Taux d’intérêt S. O. S. O.
semestriellement aux dates de paiement convenues

Commission de
0,75 % par an du montant du prêt décaissé, payable semestriellement aux dates de paiement convenues
service

Commission 0,50 % par an du montant du prêt non décaissé, commençant à courir 120 jours après la date de signature et
d’engagement payable semestriellement aux dates de paiement convenues

Semestriels avec un
Remboursements
amortissement de 2
semestriels égaux et Remboursements semestriels égaux et successifs
Remboursements % par an pendant
successifs pendant (amortissement de 4 % par an pendant 25 ans)
10 ans, puis de 4 %
35 ans
pendant 20 ans

Élément de don Jusqu’à 61 % Jusqu’à 51 % Jusqu’à 35 %

Les financements du FAD sont libellés en UC mais décaissés et remboursés dans les devises du panier de l’UC
Monnaies de qui comprend actuellement l’EUR/USD/GBP/JPY/RMB. Un service gratuit de change au comptant est proposé
décaissement aux emprunteurs qui souhaitent effectuer des décaissements ou des remboursements dans d’autres monnaies
de paiement.

Les conditions des prêts FAD prévoient une clause de remboursement accéléré. Il s’agit d’un mécanisme
simple, transparent et équitable permettant de réorienter les rares ressources de développement du FAD des
PMR les plus performants économiquement vers ceux qui ont des défis de développement plus importants.
Dans ce cas par exemple, un pays membre emprunteur sera tenu d’accélérer le remboursement de ses
prêts FAD en cours si : i) son RNB par habitant est demeuré supérieur au seuil opérationnel du FAD pendant
plus de deux années successives ; ii) il est jugé solvable pour bénéficier d’un prêt BAD ; et iii) le Conseil
d’administration du Fonds approuve la modification des conditions de son prêt. Il existe également une option
de remboursement volontaire pour les prêts FAD afin d’offrir aux pays en voie de reclassement une plateforme
pour démontrer leur solidarité avec les PMR qui peuvent être davantage dans le besoin en permettant et
encourageant le remboursement anticipé des prêts FAD pour lesquels les conditions ne prévoient pas
actuellement de clause d’accélération. Une incitation financière est offerte aux pays en voie de reclassement
qui choisissent de rembourser par anticipation leurs prêts en cours. En fin de compte, le FAD est un partenaire
clé pour de nombreux pays africains à faible revenu, fournissant des ressources concessionnelles de manière
stable et prévisible susceptibles d’aider ces pays à développer leurs économies de manière inclusive et
durable, tout en tenant compte de leur capacité financière et de la situation de soutenabilité de leur dette.

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 21


Manuel des produits financiers

3.1.2. Prêts à garantie non souveraine (PGNS) – Prêts à marge fixe

Les prêts à garantie non souveraine (PGNS) sont proposés exclusivement par le biais du guichet BAD. Ils sont
proposés sous la forme d’un prêt à marge fixe (PMF), un prêt standard dont le prix est assorti d’une marge sur
prêt fondée sur le risque qui est fixée pour la durée du prêt et ajoutée à son taux de base.

Le PMF peut être utilisé pour le financement d’entreprises ou de projets. S’agissant du financement des entreprises,
la Banque accorde un financement aux entités éligibles pour soutenir leurs programmes d’investissement afin de
renforcer leur performance globale et leur capacité à promouvoir le développement dans les secteurs clés de
l’économie. La capacité à rembourser le prêt est évaluée, notamment, par le biais d’une analyse approfondie de
la dynamique du compte de résultats et d’une évaluation de la solidité du bilan de l’entité. En ce qui concerne
le financement des projets, la Banque peut financer des projets spécifiques avec peu ou pas de recours aux
promoteurs du projet (lorsque le niveau de capitalisation de la structure d’accueil est suffisant et le ratio de
couverture du service de la dette élevé, etc.), le service de la dette étant censé être assuré à l’aide du flux de
trésorerie du projet.

Dans le cadre du PMF, la Banque peut souscrire à des titres de créance ou à des titres de créance subordonnés
émis par une entreprise privée ou une entreprise du secteur public en cours de privatisation. Le PMF est également
utilisé pour accorder des lignes de crédit et des délégations de crédit à des intermédiaires financiers et à d’autres
tiers, ainsi que pour accorder des prêts en monnaie locale ou en monnaie locale synthétique et les prêts présentés
à la Section 3.1.2.3. Le PMF est également le produit de prêt qui sous-tend l’activité de syndication de la Banque,
tel qu’expliqué à la Section 3.1.2.4.

Le Tableau 4 ci-dessous présente les principales caractéristiques du PMF.

Tableau 4 : Termes et conditions du prêt à marge fixe

Caractéristiques du prêt Description

Emprunteur ne bénéficiant pas d’une garantie souveraine dans un pays membre et dont le projet
Éligibilité est domicilié dans un pays membre régional, notamment les entités du secteur public viables et
autonomes ne bénéficiant pas d’une garantie souveraine et les entités du secteur privé.

• EUR, USD, ZAR, JPY et toute monnaie de prêt approuvée par la Banque, notamment les
monnaies locales approuvées : EGP, BWP, MZN, XOF, XAF, GHS, TZS, KES, UGX, RWF, ZMW
Monnaies et NGN.
• La Banque peut envisager d’autres monnaies locales au cas par cas, sous réserve des
autorisations requises.

L’exposition de la Banque dans un projet ne doit pas dépasser : i) 33 % du coût total du projet ou du
Montant programme d’investissement ; ou ii) 50 % des fonds propres à tout moment dans le cas des prêts
accordés à des institutions financières privées.

• Jusqu’à 15 ans, y compris un différé d’amortissement maximum de 5 ans, à compter de la


Maturité et différé signature de l’accord de prêt.
d’amortissement • Des prêts d’une échéance plus longue peuvent être envisagés, le cas échéant, sous réserve
de l’obtention d’une dérogation du Comité de risque de crédit du Groupe de la Banque.

• Des versements semestriels (ou trimestriels pour le ZAR) égaux et successifs du principal à
Conditions de
l’expiration du différé d’amortissement.
remboursement
• Des modalités de remboursement personnalisées peuvent également être envisagées.

• Dates de paiement standard, à savoir le 1er février et le 1er août ; ou


Dates de paiement • Toute combinaison de dates (à l’exclusion du 1er janvier) conformément à la fréquence de
paiement retenue par l’emprunteur

(Taux de base ≥ 0) + marge sur prêt basée sur le risque

Taux d’intérêt • Exclusivement dans le cas de prêts en ZAR, en fonction des conditions du marché en vigueur,
une marge de coût d'emprunt supplémentaire correspondant au coût d'emprunt de la Banque
en ZAR en plus du JIBAR à 3 mois, peut être ajoutée au taux de base.

22 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


• Taux de base flottant :
– Pour l’USD : SOFR quotidien composé à terme échu, avec un délai de carence de 15
jours ouvrables sans décalage d’observation ;
– Pour le JPY : TONA quotidien, composé à terme échu, avec un délai de carence de 15
jours ouvrables sans décalage d’observation ;
– Pour l’EUR : EURIBOR à 6 mois refixé semestriellement aux dates de paiement des
intérêts convenues ;
– Pour le ZAR : JIBAR à 3 mois refixé trimestriellement aux dates de paiement convenues

Taux de base • Si le taux de base flottant est négatif, il sera considéré comme nul (Taux plancher à zéro).
Pour le SOFR et le TONA, le plancher à 0 est appliqué sur les taux journaliers du SOFR
et les taux journaliers du TONA.
• La possibilité est offerte à l’emprunteur d’échanger le taux de base flottant contre un taux
de base fixe en demandant à la BAD d’effectuer un swap de taux sur tout ou partie du
montant entièrement décaissé et non remboursé, au moment de tout décaissement, après
tous les décaissements ou à tout moment pendant la durée du prêt L’emprunteur peut
également choisir une conversion automatique du taux de base à chaque décaissement
ou à la fin de tous les décaissements dans le contrat de prêt ou par une demande
spécifique.

• Marge basée sur le risque, qui est fonction du risque du projet/de l’emprunteur tel que
noté et notifié par l’équipe du risque de crédit de la BAD et finalisé par l’équipe des
Marge sur prêt opérations commerciales.
• Pour le SOFR et le TONA, la marge sur prêt comprend une marge supplémentaire pour
couvrir le coût d'emprunt de la BAD.

• Commission d’ouverture : En général, au moins 1 % du montant du prêt de la BAD


• Commission d’évaluation : Négociée dans la lettre de mandat
• Commission d’engagement : En général, entre 0,5 % et 1 % de la portion non décaissée
du montant du prêt de la BAD
Commissions et Autres frais • Commission de supervision : Négociée dans la lettre de mandat
• Autres frais : Tous les honoraires raisonnables payables au prêteur excluent tous les
honoraires, coûts et dépenses de tiers, notamment les honoraires et dépenses relatifs aux
conseillers juridiques (y compris le conseiller international et le conseiller local) retenus
par le prêteur comme consultants et comme convenu avec l’emprunteur au titre du prêt.

• Frais de retard de paiement: 2 % par an du montant impayé (supérieur au taux d’intérêt


en vigueur)
• Prime de remboursement anticipé : Afin de dissuader les remboursements anticipés d’un
Frais de retard de prêt, la Banque peut facturer des frais de remboursement anticipé. Dans le cas des prêts
paiement et de à taux fixe ou lorsque des produits de gestion des risques ont été appliqués aux prêts,
remboursement des frais de dénouement de conversion peuvent également s’appliquer.
anticipé • Frais de rupture : En cas de remboursement anticipé à une date qui n’est pas une date
de paiement, la Banque facture des frais de rupture pour récupérer la différence entre le
taux de base et le taux de dépôt en vigueur entre la date de remboursement anticipé et
la prochaine date de paiement.

Coûts de dénouement de • Tous les frais encourus par la Banque pour ajuster ou mettre fin aux swaps de couverture
conversion demandés par l’emprunteur sont répercutés sur ce dernier.

• Lorsque la Banque accorde un prêt de premier rang au secteur privé, elle exige un
statut de créancier non moins favorable que celui des autres créanciers privilégiés. Les
sûretés peuvent prendre diverses formes, notamment : une hypothèque sur le site du
Sûreté du prêt projet et/ou d’autres biens immobiliers pertinents ; des sûretés de premier rang sur les
actions, les comptes bancaires, les équipements et autres actifs de l’entité emprunteuse
; la cession à titre de garanties de contrats de projet et de sûreté de créances fournies
par les promoteurs.

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 23


Manuel des produits financiers

3.1.2.1. Lignes de crédit

Les lignes de crédit (LC) constituent un type de prêt à marge fixe. La Banque propose ce produit aux institutions
financières aux fins de rétrocession à leurs clients sur la base d’une réserve indicative de transactions. Bien
qu’elle puisse cibler divers bénéficiaires finaux par le biais de ce produit, en général, les petites et moyennes
entreprises (PME) et les entreprises dirigées par des femmes ou des jeunes constituent des cibles de choix pour
l’utilisation du produit. En effet, les LC sont l’une des approches utilisées par la Banque pour atteindre les PME ou
d’autres communautés mal desservies qui sont trop petites ou ont des besoins trop spécifiques pour bénéficier
directement du financement du Groupe de la Banque. Les termes de la lettre de crédit précisent généralement
les conditions dans lesquelles les ressources du Groupe de la Banque seront mises à la disposition de l’institution
financière pour rétrocession et indiquent également les critères d’éligibilité des projets sous-jacents à financer à
l’aide du produit.

Alors que la Banque supporte le risque de crédit de l’intermédiaire de l’instrument (c’est-à-dire de l’institution
financière à la disposition de laquelle la LC est mise), le risque de crédit des bénéficiaires finaux de l’instrument est
assumé par l’intermédiaire. Ce produit est généralement un prêt privilégié non garanti, et ne peut donc être fourni
aux institutions financières que lorsque la Banque est totalement satisfaite de leur solvabilité et de la capacité
de l’intermédiaire à gérer la rétrocession. Toutefois, dans certains cas, la Banque peut exiger des garanties
supplémentaires pour veiller au remboursement de la LC.

3.1.2.2. Délégations de crédit

La délégation de crédit est un autre type de prêt à taux fixe. Pour mieux servir les PME, la Banque peut aller plus loin
que la LC et assumer le risque de crédit des bénéficiaires finaux, les institutions financières ou d’autres partenaires
tiers agissant en tant qu’agents de la Banque en vertu d’accords de délégation de crédit. La sélection des projets
individuels aux fins de financement par la Banque est déléguée, dans une large mesure, à ces intermédiaires qui
puisent dans les ressources de la Banque pour accorder des prêts pour le compte de la Banque, dans le cadre
de projets répondant à des critères convenus au préalable. Au titre d’un accord de délégation de crédit, les
intermédiaires financiers sont tenus d’engager leurs propres fonds dans chaque investissement, parallèlement
à la Banque, et de superviser les entreprises emprunteuses. L’intermédiaire financier agit uniquement en tant
qu’agent de la Banque lorsqu’il investit les fonds de cette dernière et n’assume aucun risque à cet égard. La
Banque verse une commission d’agence à l’intermédiaire en vertu d’un accord de délégation de crédit pour ses
services d’évaluation, de documentation, de facturation et de recouvrement des paiements sur les prêts pour le
compte de la Banque, le cas échéant.

3.1.2.3. Prêts en monnaie locale

En 1997, le Groupe de la Banque a introduit le Rand sud-africain (ZAR) comme monnaie de prêt de la BAD.
La justification de l’offre de prêts en monnaie locale est double : i) aider les clients de la BAD à atténuer
le risque de change lié aux projets financés par la BAD ; ii) contribuer au développement du marché de capitaux
national en mobilisant les fonds nécessaires en monnaie locale, notamment par l’émission d’obligations sur le
marché national.

Le ZAR est rapidement devenu la troisième monnaie de prêt de la Banque et des opérations de trésorerie
complètes, ainsi qu’un portefeuille, ont été élaborés pour gérer la liquidité. En 2006, la Banque a mis au point un
cadre stratégique pour accorder des prêts dans d’autres monnaies des PMR, à condition que la demande des
clients soit suffisante et que la Banque puisse se financer efficacement. Pour lever des fonds en monnaie locale,
la Banque doit obtenir diverses autorisations et dérogations du gouvernement, de la Banque centrale et d’autres
organismes de réglementation du PMR, ainsi que les approbations internes nécessaires – du Comité de gestion
de l’actif-passif (ALCO) et du Président du Groupe de la Banque. Les monnaies locales pour lesquelles la Banque
a déjà obtenu certaines des autorisations nécessaires et qui ont été approuvées comme monnaies de prêt de
la BAD sont indiquées ci-après : la livre égyptienne, le shilling ougandais, le naira nigérian, le shilling kenyan, le
kwacha zambien, le shilling tanzanien, le cedi ghanéen, le pula botswanais, le metical mozambicain, le franc
rwandais, le CFA de la région CEMAC et le CFA de la région CEDEAO. D’autres monnaies locales peuvent être
envisagées en fonction de la demande et des possibilités de financement ; les autorisations nécessaires du PMR
seront alors demandées en conséquence.

D’une manière générale, les prêts en monnaie locale respectent les principes directeurs suivants : i) la Banque lève
les fonds en monnaie locale pour les décaisser en faveur d’un projet identifié ; ii) les conditions de financement

24 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


sont structurées parallèlement aux conditions du prêt à l’emprunteur à l’aide du même profil ; iii) la tarification
repose sur un principe de répercussion des coûts, les avantages liés au coût compétitif de la Banque étant
répercutés sur l’emprunteur.

Les prêts en monnaie locale peuvent prendre la forme du PFT pour les prêts souverains et à garantie souveraine
ou du PMF pour les prêts à garantie non souveraine. La principale différence entre les prêts standard de la BAD
(PFT et PMF) et les prêts en monnaie locale est le coût global nécessaire pour lever des fonds en monnaie locale,
qui remplace le taux de base dans la formule de détermination des taux d’intérêt du PFT/PMF. En d’autres termes,
une marge sur coût de financement supplémentaire peut être requise lorsqu’il s’agit d’un financement en monnaie
locale. Il est important de souligner que la marge applicable aux prêts s’applique toujours dans les deux cas. En
outre, en raison de la structure parallèle des prêts en monnaie locale, des modalités et conditions telles que la
durée, le profil du prêt, les caractéristiques de couverture et la possibilité de remboursement anticipé peuvent être
limitées aux différentes modalités et conditions que la BAD peut obtenir sur les marchés financiers nationaux.

La Banque peut lever des fonds en monnaie locale de l’une des quatre manières suivantes. La décision concernant
la méthode de financement à adopter parmi les quatre dépendra essentiellement des considérations de coût et de
temps – car l’on recherchera le type de financement qui est le plus efficace et qui répond aux exigences du projet.
Les options pour lever des fonds en monnaie locale sont présentées ci-après :

I) l’emprunt auprès d’institutions financières locales – Il constitue le moyen le plus simple d’obtenir de
la monnaie locale et nécessite que le Groupe de la Banque reçoive simplement une ligne de crédit d’une
institution bancaire locale dans la monnaie souhaitée ;

II) les swaps de devises – Tel qu’indiqué de manière plus détaillée dans la section « Produits de gestion des
risques », les swaps de devises sont des transactions dérivées de gré à gré dans lesquelles la Banque et une
contrepartie conviennent d’échanger des paiements d’intérêts et du principal libellés dans deux monnaies
différentes, les paiements d’intérêts étant échangés à intervalles fixes pendant la durée du prêt sous-jacent ;

III) les émissions d’obligations nationales – Il s’agit d’émettre sur le marché local de capitaux une obligation
qui est généralement achetée par des investisseurs institutionnels nationaux, des banques commerciales
et des particuliers fortunés qui apporteront ainsi à la BAD les liquidités nécessaires en monnaie locale. Le
taux d’intérêt de l’obligation reflète la dynamique et les règles du marché, ainsi que la cote de crédit AAA de
la Banque ;

IV) les prêts synthétiques en monnaie locale (PSML) – Ce type de prêt est utilisé lorsque la livraison physique
en espèces de la monnaie locale n’est pas nécessaire pour la viabilité de la transaction et/ou lorsqu’aucune
des autres options n’est viable. Essentiellement, un PSML combine un prêt en devise avec une couverture
de change non livrable2. Il est important de souligner que dans le cadre du PSML, l’emprunteur supporte
les risques de conversion et de transfert, car le service de la dette est censé être assuré en devise.
En outre, l’emprunteur assume un risque de base entre le taux de change de référence au comptant convenu
à appliquer pour chaque date de paiement et le taux de change réel qu’il obtiendra lors de la conversion.
Les Figures 4 et 5 ci-dessous présentent un schéma de cette proposition de produits.

2
Un swap non livrable entre une monnaie principale et une monnaie secondaire qui se trouve être soumise à des restrictions ou non convertible. Une telle
transaction est réglée dans la monnaie principale, car la monnaie secondaire nest pas livrée réellement, contrairement à un swap de monnaies typique où il
y aurait un échange physique de liquidités dans les deux monnaies.

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 25


Manuel des produits financiers

Figure 4 : Flux de décaissement dans le cadre dun PSML

Étape 1 Étape 2 Compte


Contrepartie
BAD bancaire en
de marché
USD du client

Étape 1 : La BAD conclut un contrat de couverture avec une contrepartie de


couverture pour couvrir l’exposition. La contrepartie de couverture décidera du
taux de référence de l’USD/LCY à utiliser à la date du décaissement – FX0.

Étape 2 : Le montant du décaissement en USD sera converti en montant en


LCY en utilisant FX0 à la date du décaissement.

Flux de décaissements
Règlement de la différence de change

Figure 5 : Flux de remboursement dans le cadre d’un PSML

Contrepartie Étape 4 Étape 3 Compte


de marché BAD bancaire en
USD du client

Étape 3: Conversion des montants en LCY (intérêts et principal) en USD en utilisant le


taux de change de référence USD/LCY au comptant convenu à la date de paiement
(coté par la contrepartie de marché)

Étape 4: Règlement en USD de la différence de change avec la contrepartie de


marché

Flux de paiement des intérêts et de remboursement du principal

Règlement de la différence de change avec la contrepartie

26 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


3.1.2.4. Syndication de prêts

Dans le cadre de sa mission de mobilisation de capitaux pour une utilisation productive dans des projets viables
en Afrique, les activités de syndication de la Banque respectent le principe directeur plus large du Groupe
de la Banque consistant à cofinancer ses activités de prêt afin d’attirer des ressources pour le continent. Le
cofinancement désigne, de manière générale, un processus coordonné par lequel plus d’un prêteur fournit le
financement requis dans le cadre d’un projet, qu’il s’agisse d’un projet à garantie souveraine ou d’une transaction
purement privée. Un prêt syndiqué est un type d’approche de cofinancement en vertu duquel un prêt important
est accordé par un groupe d’institutions financières (le syndicat) à un emprunteur. En règle générale, une ou
plusieurs institutions financières sont désignées comme banques chefs de file (l’arrangeur ou les arrangeurs),
fournissent directement un pourcentage du prêt et mènent les négociations avec l’emprunteur, tandis que le solde
est souscrit par les autres membres du syndicat (institutions financières).

La Banque peut, par le biais de la syndication de prêts, financer tout projet ou secteur éligible à un PGNS
dans tout PMR. Les activités de syndication de prêts peuvent être menées en adoptant plusieurs méthodologies
opérationnelles déterminées par les objectifs financiers globaux et la structure de capital retenue pour le projet.
La Banque propose essentiellement deux structures opérationnelles pour les syndications de prêts, à savoir les
prêts A/B et le cofinancement parallèle.

Structure des prêts A/B

Dans cette structure, la Banque agit en tant que prêteur officiel pour le prêt accordé à l’emprunteur. Le prêt est
accordé en deux tranches appelées prêt A et prêt B. Le prêt A est le montant du prêt que la Banque a accepté
de conserver pour son propre crédit, sur son bilan, tandis que le prêt B est la portion du prêt qui est syndiquée
avec d’autres institutions financières. En sa qualité d’arrangeur du prêt B, la BAD, en vertu d’un mandat écrit de
l’emprunteur, s’engage à mettre tout en œuvre pour trouver des institutions financières éligibles pour participer au
prêt B. Les participants au prêt B s’exposent pleinement au risque de crédit du projet sous-jacent au prorata de
leurs participations. La Figure 6 ci-dessous illustre une structure de prêt A/B.

Les avantages de l’utilisation de la structure de prêt A/B sont nombreux, tant pour l’emprunteur que pour les
prêteurs. L’objectif premier de la Banque en facilitant les prêts B est d’attirer des capitaux privés sur le continent
pour financer la réalisation de projets de développement à fort impact. Dans le cadre de cette structure, les
participants aux prêts B tirent parti du statut de créancier privilégié (SCP)3 de la BAD en tant qu’institution
multilatérale de développement. L’effet de levier de son statut de créancier privilégié rend les prêts aux projets du
Groupe de la Banque plus attrayants, car il permet aux prêteurs éligibles d’accorder un financement sous l’égide
de la Banque et, partant, de mettre à profit son statut de BMD. Ainsi, les prêts A/B permettent à la Banque d’aider
les emprunteurs éligibles à obtenir des financements auprès d’institutions financières étrangères du secteur privé
intéressées par des prêts pour des projets en Afrique, mais pour lesquelles la perception du risque était trop
élevée, ce qui se traduit, en définitive, par une augmentation des investissements directs étrangers (IDE) et/ou une
amélioration des conditions de financement. Outre qu’ils bénéficient du statut de créancier privilégié de la Banque,
les prêteurs B tirent parti de l’infrastructure de la BAD, en s’appuyant sur sa capacité d’évaluation des risques et
des résultats en matière de développement. Par ailleurs, ils bénéficient de la relation client de la Banque avec les
PMR, ainsi que de sa connaissance approfondie du contexte africain.

S’agissant de l’emprunteur, le principal avantage des prêts A/B réside dans la structuration de la transaction et ses
conditions financières. En fait, le client, par le biais de ces types de prêts syndiqués, peut accéder à des volumes
de financement plus importants et à un groupe plus diversifié de prêteurs, tout en maintenant uniquement la BAD
comme interface administrative. De même, l’emprunteur peut bénéficier de meilleures conditions de prêt, car
les prêteurs B cherchent souvent à s’aligner sur les échéances du Groupe de la Banque, qui sont généralement
plus longues que celles du marché. Le coût global du projet peut également être perçu comme plus faible, car la

3 Le Groupe de la Banque, comme les autres BMD et leurs entités constitutives, jouit du privilège d’être un créancier privilégié pour ses emprunteurs. Le
statut de créancier privilégié (SCP), également appelé traitement de créancier privilégié (TCP), reflète le choix fait par les pays membres de privilégier le
remboursement de leurs dettes aux BMD, par rapport aux autres créanciers (bilatéraux et commerciaux). Le SCP est le plus facilement observable lorsque :
i) un pays choisit de payer les BMD s’il ne peut ou ne veut pas assurer le service de ses dettes envers tous les autres créanciers ; ou ii) les autres créanciers
acceptent la subordination aux BMD en cas de défaut de paiement. Bien que le SCP ne soit pas explicitement mentionné dans les Statuts de la Banque,
conformément aux Articles 27 et 54, les PMR ont accepté de ne pas imposer de restrictions, de réglementations, de contrôles ou de moratoires de quelque
nature que ce soit sur les ressources de la Banque, ni imposer des restrictions sur les paiements du service de la dette effectués par un emprunteur.

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 27


Manuel des produits financiers

BAD étant le prêteur officiel, l’ensemble du financement du projet sera considéré comme exonéré de retenue à la
source sur les intérêts. Enfin, pour que l’emprunteur n’ait pas à s’engager individuellement avec tous les membres
du syndicat après le bouclage financier, un agent est désigné pour servir de point focal pour et au nom de tous
les membres du syndicat.

Figure 6 : Structure de prêt A/B

Emprunteurs

Banque africaine de développement :


prêteur officiel

Prêt B de la BAD Prêt A de la BAD

Accord de participation

Participants Participants Participants

28 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


Éligibilité du participant au prêt B

Les participants au prêt B sont des banques ou des institutions financières viables, solides et exploitées
commercialement, qui bénéficient d’une notation minimale de type « Investissement de qualité » octroyée par une
grande agence de notation de renom. Dans des cas exceptionnels et sous réserve d’une justification en bonne et
due forme, la Banque peut accepter un participant moins bien noté ou non noté, sous réserve de l’approbation
du Comité du risque de crédit du Groupe de la Banque.

Au nombre des entités qui ne sont pas éligibles en tant que participants à un prêt B figurent : i) les promoteurs et
les acheteurs du projet, les agences de crédit à l’exportation ou d’autres organismes gouvernementaux, quasi-
gouvernementaux ou multilatéraux ; ou ii) une banque ou une institution financière qui est constituée dans le
pays où l’emprunteur exécute le projet. Pour lever toute équivoque, le bureau ou la succursale d’une institution
financière étrangère située dans le pays de l’emprunteur n’est pas éligible à la qualité de participant au prêt B. Tout
participant au prêt B éligible doit être acceptable pour l’emprunteur.

Proportion du prêt A par rapport au prêt B

En règle générale, lorsqu’elle décide du montant du prêt A par rapport au prêt B, la Banque compare les pouvoirs
et les avantages découlant de la détention d’un montant important de prêt A, l’intention étant d’attirer un plus
grand nombre de participants au prêt B dans le syndicat. À tout moment pendant la durée de la syndication
du prêt B, le montant tiré du prêt A ne peut être inférieur à 25 % du montant total du prêt. Toute exception est
soumise à l’approbation du Comité du risque de crédit de la Banque. Lorsque les prêts A et B sont libellés dans
des monnaies différentes, la proportion de 25 % doit être entendue comme étant le montant du prêt au moment
de l’octroi et la Banque ne sera pas tenue de maintenir 25 % du prêt sur la seule base des changements de
montants dus aux fluctuations des taux de change.

Conditions financières des prêts A/B

Les prêts syndiqués par la BAD seront tarifés selon les conditions et pratiques en vigueur sur le marché international
des prêts, conformément à l’évaluation du risque de crédit assumé par les participants à la syndication.
Le prêt A respecte les conditions des prêts à garantie non souveraine de la Banque, telles que décrites à la
Section 3.1.2. Certaines des caractéristiques du PMF peuvent être adaptées pour répondre aux exigences des
autres participants.

Table 5 : Résumé des conditions des prêts A/B

Entreprises du secteur public à garantie non souveraine, entreprises du secteur privé


dans tous les PMR. En tant qu'arrangeur d'un prêt B, la BAD, en vertu d'un mandat
Éligibilité écrit de l'emprunteur, s'engage à mettre tout en œuvre pour trouver des institutions
financières éligibles pour participer au prêt B.
La BAD agira en tant que prêteur officiel.

Identique aux prêts non souverains de la BAD (PMF). En général, le prêt A et le prêt B
Échéance / différé ont les mêmes monnaie, échéance et différé d’amortissement. Cependant, le cas
d’amortissement / monnaies échéant, le prêt B peut avoir une échéance et un différé d’amortissement plus brefs, et
Conditions de prêt une monnaie différente de celle du prêt A.

Taux d’intérêt Identique aux prêts non souverains de la BAD. Les prêts A et B ont généralement les
Formule de tarification mêmes monnaie et types de taux d'intérêt, mais le cas échéant, ils peuvent être
différents.
Commissions
Une option libre de fixer le taux de base variable est offerte par la BAD sur le Prêt A.
et frais

Commissions et frais Identique aux prêts non souverains de la BAD (PMF) et comme convenu avec
standard les participants et l'emprunteur

Frais spécifiques à Commission d'arrangement et de syndication, commission d'administration


la syndication du prêt/d'agence, frais juridiques.

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 29


Manuel des produits financiers

Autres structures de prêts syndiqués

Outre les prêts A/B, la Banque peut également syndiquer des prêts dans le cadre de deux autres structures, à
savoir la structure de prêt parallèle et le mécanisme ordinaire de prêt syndiqué commercial.

Structure de prêt parallèle

En tant qu’arrangeur d’une structure de prêt parallèle, la Banque, en vertu d’un mandat écrit de l’emprunteur,
s’engage à mettre tout en œuvre pour trouver des institutions financières éligibles pour participer au prêt sous-
jacent. En général, la Banque s’associe à des institutions financières qui ne sont pas éligibles aux prêts A/B,
notamment les institutions de financement du développement (IFD) et certaines banques commerciales locales
dans ces structures. Dans ce cas, la Banque n’agit pas en tant que prêteur officiel, mais plutôt en tant que
chef de file mandaté (CFM) et coordonnateur des différentes institutions financières qui accorderaient des prêts
dans le cadre de cette structure. En tant que CFM, la Banque agirait en tant que coordonnateur des différents
partenaires qui participeraient à la transaction, dans le cadre d’accords de facilités parallèles, qui relèveraient
tous d’un accord contractuel connu sous le nom d’accord sur les conditions générales (ACG). Cette structure
est couramment observée dans une facilité syndiquée pour un syndicat d’IFD majoritaire. Les IFD ont tendance à
avoir des politiques de prêt et opérationnelles internes non applicables aux prêteurs commerciaux ou même aux
autres IFD aux membres du syndicat. Ainsi, les accords de prêt individuels permettent à chaque prêteur de se
référer explicitement à ces exigences des politiques.

Dans le cadre de la structure de prêt parallèle, et en particulier pour les transactions importantes et complexes,
la Banque peut décider de nommer un co-chef de file mandaté, avec le consentement de l’emprunteur, ou de
partager certains aspects de l’examen préalable avec d’autres financiers membres du syndicat.

Figure 7 : Structure d’un prêt parallèle

Emprunteurs

Banques
IFD ECA
commerciales
IFD 1

IFD 2

IFD 3

IFD 4

Prêteurs parallèles

Structure classique de prêt syndiqué

La facilité de prêt syndiqué ordinaire respecte généralement les principes de la syndication régissant les prêts
commerciaux, en vertu desquels tous les prêteurs font l’objet d’un seul document de facilité, et peuvent adhérer à
la facilité par le truchement de certificats de transfert global pendant la phase de syndication primaire. Les critères
d’éligibilité et les modalités de financement sont les mêmes que pour les structures de prêts syndiqués parallèles.

30 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


Critères d’éligibilité pour les structures de prêts syndiqués

Toute banque ou institution financière viable, solide et gérée sur une base commerciale peut accorder des prêts
aux côtés de la Banque dans le cadre d’une structure de prêt syndiqué. Ces structures attirent généralement des
prêteurs qui ne sont pas éligibles pour participer aux prêts B. La structure de la facilité sous-jacente déterminera
le syndicat final, ainsi que l’approbation de l’emprunteur.

Modalités de financement des structures de prêts syndiqués

Les prêts syndiqués par la BAD seront tarifés aux termes des conditions et pratiques en vigueur sur le marché
international des prêts, conformément à l’évaluation du risque de crédit assumé par les participants à la syndication.
La tarification de la facilité est conforme aux conditions des prêts à garantie non souveraine de la Banque, telles
que présentées à la Section 3.1.2. Certaines des caractéristiques du PMF peuvent être adaptées pour répondre
aux besoins des autres participants.

Syndication d’instruments autres que des prêts

La Banque peut également syndiquer des instruments autres que des prêts, notamment des garanties. Pour de
plus amples informations sur les garanties de la Banque, voir Section 6.

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 31


Manuel des produits financiers

4 | Produits de gestion des risques


La Banque propose des produits de gestion des risques (PGR) à ses emprunteurs à partir du guichet de prêt
de la BAD. Au nombre de ces produits de gestion des risques figurent des swaps de taux d’intérêt, des swaps
de devises, des swaps de matières premières et des plafonds et des tunnels sur taux d’intérêt. Ces produits
sont disponibles pour les emprunteurs à tout moment pendant la durée de vie de leurs prêts, mais uniquement
en ce qui concerne leurs obligations en cours envers la Banque ou les nouveaux prêts de la Banque. Les PGR
permettent aux emprunteurs de couvrir leur exposition aux risques du marché, ce qui leur permet d’optimiser
leurs stratégies de gestion de la dette. Quelques caractéristiques des PGR sont indiquées ci-dessous.

• Les PGR de la Banque sont des produits financiers qui permettent aux clients de transformer les caractéristiques
de risque financier de leur obligation au titre d’un prêt ou d’un autre instrument de dette sans renégocier ou
modifier les conditions de l’instrument initial.

• Avant de conclure des transactions ISDA, les clients sont tenus de conclure avec la Banque un accord-cadre
sur les produits dérivés fondé sur le marché (accords ISDA). Cet accord offre un cadre contractuel permettant
d’exécuter les PGR.

• Certains PGR sont déjà intégrés dans le produit : i) prêt à flexibilité totale (l’inclusion de swaps de matières
premières est à l’étude) ; et ii) prêt à marge fixe, à savoir la conversion d’un taux d’intérêt flottant en taux
d’intérêt fixe, tel que prévu aux Sections 3.1.1 et 3.1.2 respectivement. Ainsi, un client qui obtient un PFT
ou un PMF du guichet de prêt de la BAD n’aurait pas besoin de conclure un contrat-cadre ISDA avant de
demander les options de conversion déjà disponibles dans chacun de ces produits de prêt.

• Lorsqu’elle utilise des PGR (que ce soit dans le cadre de l’ISDA ou d’un accord de prêt), la Banque fait
bénéficier l’emprunteur de coûts de couverture moins élevés et de meilleures conditions que celles qu’il peut
obtenir sur le marché. De la même manière, tout frais encouru par la Banque au titre des swaps exécutés
sera répercuté sur l’emprunteur, notamment en cas de modifications du prêt sous-jacent nécessitant un
ajustement ou une résiliation anticipée de la couverture.

4.1. Swaps de taux d’intérêt


Un swap de taux d’intérêt est un échange de flux de trésorerie entre deux parties, qui transforme généralement
une obligation à taux flottant dans une monnaie en obligation à taux fixe dans cette même monnaie ou vice versa.

Figure 8 : Conversion d’un taux de base flottant en taux de base fixe

Taux de Taux fixe


Taux fixe base
flottant PGR Contrepartie
Client
de la BAD de swap
Taux de
base
flottant
Taux de
base flottant

Prêt BAD

32 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


L’emprunteur peut également demander un plafond ou un tunnel sur taux d’intérêt. Le plafond sur taux d’intérêt
limite le taux d’intérêt maximal d’un prêt à taux de base flottant, quel que soit le niveau futur du taux de référence
du marché. En achetant un plafond sur taux d’intérêt, un client ayant un prêt à taux de base flottant peut bénéficier
de frais d’intérêts inférieurs lorsque les taux du marché sont supérieurs à un taux maximum défini (le plafond).

À l’inverse, le tunnel sur taux d’intérêt fixe un taux d’intérêt maximum (par le truchement de l’achat d’un plafond) et
minimum (par le truchement de la vente d’un plancher) sur un prêt à taux de base flottant. En achetant un tunnel
sur taux d’intérêt, un client dont le taux de base est flottant peut bénéficier de frais d’intérêts qui sont limités à
une bande supérieure et inférieure, tandis que les taux du marché peuvent fluctuer en dehors de la fourchette du
tunnel. La Figure 9 ci-dessous illustre un plafond et un tunnel.

Figure 9 : Illustrations d’un plafond et d’un tunnel sur un taux de base flottant

Plafond sur taux d’intérêt

Taux de base flottant Taux de base flottant avec un plafond à 3

8 3,5
7 3
6 2,5
5 2
4
3 1,5
2 1
1 0,5
0 0
00

02

03

05

06

08

09

11

12

14

15

17

00

02

03

05

06

08

09

11

12

14

15

17
20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20

20
1/

1/

1/

1/

1/

1/

1/

1/

1/

1/

1/

1/

1/

1/

1/

1/

1/

1/

1/

1/

1/

1/

1/

1/
8/

2/

8/

2/

8/

2/

8/

2/

8/

2/

8/

2/

8/

2/

8/

2/

8/

2/

8/

2/

8/

2/

8/

2/
Tunnel sur taux d’intérêt
Taux de base flottant Taux de base flottant avec plafond à
3 et un plancher à 1
8
7 4
6
5 3
4 2
3
2 1
1 0
0
8/1/2000
8/1/2001
8/1/2002
8/1/2003
8/1/2004
8/1/2005
8/1/2006
8/1/2007
8/1/2008
8/1/2009
8/1/2010
8/1/2011
8/1/2012
8/1/2013
8/1/2014
8/1/2015
8/1/2016
00

8/ 02

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17
20

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20

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20

20

20

20

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20
1/

1/

1/

1/

1/

1/

1/

1/

1/

1/

1/

1/
8/

2/

4.2. Swap de devises


Il s’agit d’un échange de flux de trésorerie libellés dans des monnaies différentes. Les flux de trésorerie reposent sur
des taux de change convenus et peuvent comprendre ou non l’échange du principal. Ce produit n’est disponible
que pour la portion décaissée d’un prêt et pour une échéance aussi longue que les marchés des swaps de
monnaies le permettent, sous réserve de l’échéance finale du prêt.

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 33


Manuel des produits financiers

Figure 10 : Conversion d’une monnaie de prêt dans une autre monnaie de prêt approuvée

USD

Apport en USD USD


ZAR
PGR Contrepartie
Client
de la BAD ade swap
ZAR

ZAR

Prêt BAD

4.3. Swap de prix de matières premières


Les fluctuations des cours des matières premières peuvent avoir un impact négatif sur la rentabilité, le service de la dette,
la solvabilité et l’évaluation d’une entreprise. Les consommateurs ou les producteurs de matières premières peuvent
chercher à conclure des opérations de couverture pour atténuer les fluctuations des cours des matières premières.
La BAD propose de faciliter ces couvertures dans le cadre des prêts qu’elle a accordés (existants ou nouveaux) à ses
emprunteurs. Cela peut se faire par le biais de swaps de cours des matières premières où la BAD utilise son expertise
sur les marchés dérivés et son réseau de contreparties de swap pour comptabiliser la couverture en utilisant son propre
profil de crédit de haute qualité au profit de l’emprunteur.

Un swap de cours de matières premières est un échange de flux de trésorerie, dans le cadre duquel l’un des flux de
trésorerie est fondé sur le cours d’une matière première particulière ou d’un panier de matières premières, et l’autre flux
de trésorerie est fondé sur un taux d’intérêt de référence classique. Pour les clients qui empruntent auprès du guichet
de prêt de la BAD, le taux de base des parties décaissées d’un prêt peut être converti d’une référence de taux d’intérêt
en une référence de cours des matières premières et vice versa pour une durée aussi longue que les marchés des
swaps de matières premières le permettent, sous réserve de l’échéance finale du prêt.

Ce produit répond aux besoins des producteurs et des consommateurs de matières premières en liant les paiements
au titre de leurs prêts au cours réel des matières premières et à la valeur d’une quantité fixe de ces dernières. Le swap
est réglé financièrement, et le prêt peut être garanti par des contrats d’enlèvement physique. Le principal avantage
de ce produit est de supprimer le risque lié au cours des matières premières de la transaction, le service de la dette
étant adapté à la capacité de remboursement de l’emprunteur (si la production n’est pas perturbée). L’emprunteur
peut donc affecter une partie de sa production (généralement plus stable que les cours des matières premières) au
service de la dette. L’emprunteur fait face à la BAD par le truchement d’un swap, tandis que la BAD fait face à la
contrepartie de marché par le biais d’un swap miroir. L’emprunteur peut ainsi bénéficier de coûts de couverture plus
faibles, d’échéances plus longues et de volumes plus importants que ceux qu’il pourrait obtenir seul sur le marché.

34 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


Figure 11 : Conversion d’un taux de base flottant en indice lié aux matières premières

Indice lié à une matière


première
Recette liées au Indice lié à
cours des matières une matière
premières première
Euribor
à 6 mois PGR de Contrepartie
Client
la BAD de Swap
Euribor
à 6 mois

Euribor
à 6 mois

Prêt BAD

Le Tableau 6 ci-dessous présente un résumé des principales modalités et conditions des PGR de la BAD.

Tableau 6 : Principales termes et conditions des produits de gestion des risques

Éligibilité Prêts BAD, souverains (PFT) ou à garantie non souveraine (PMF)


Montant maximum de
Limité à l’encours du prêt
la transaction

Montant de
Généralement, l’équivalent de 3 millions d’USD
conversion minimal

Peut varier d’un marché à un autre en fonction des conditions du marché au moment de la
Échéance maximale
transaction

En fonction des échéances disponibles sur le marché concerné, mais pas plus longues que
Monnaies
l’échéance en cours du prêt sous-jacent ou de la portion du prêt couverte

USD, EUR, JPY, ZAR et autres monnaies de prêt de la Banque approuvées pour lesquelles il
Prime
existe un marché de produits dérivés liquides

Méthodologie de Le montant payé par la Banque pour acquérir des options (plafond ou tunnel) sur le marché pour
tarification le compte du client

Date de début de la Tout frais encouru par la Banque dans le cadre de la couverture est répercuté sur le client
conversion (méthode de tarification par « transfert de coûts »)
Date de fin de
Doit coïncider avec une date de paiement des intérêts et être postérieure à la date de départ
conversion
Dates de paiement des Doit coïncider avec les dates de remboursement du prêt ou de la portion du prêt sous-jacent
frais de conversion couvert

Le client peut mettre un terme à une transaction de PGR à tout moment et payer les frais de
Résiliation anticipée transaction applicables sur le montant du principal résilié en plus du règlement de la valeur de
marché du PGR résilié.

La Banque se réserve le droit de mettre un terme aux transactions de PGR si le paiement des
Résiliation pour cause
frais accuse un retard de plus de 30 jours calendaires. Des frais de paiement tardif peuvent être
de paiement tardif
applicables.

Payable en un versement initial unique dans un délai de 5 jours ouvrables, à compter de la date
Paiement des primes et
d’exécution de la transaction. Les primes et frais doivent être payés sur les ressources du client et
frais
non sur le produit du prêt sous-jacent.

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 35


Manuel des produits financiers

Les primes et frais sont payés dans la monnaie des couvertures et non dans la monnaie du prêt
Monnaie de paiement
sous-jacent.

La transaction de PGR sera automatiquement résiliée si la partie correspondante du prêt sous-


Remboursement anticipé
jacent est payée par anticipation, auquel cas la clause de résiliation anticipée de l’accord de
du prêt
prêt sera appliquée.

Payable en un versement initial unique dans un délai de 5 jours ouvrables, à compter de la date
Paiement des primes et
d’exécution de la transaction. Les primes et frais doivent être payés sur les ressources du client et
frais
non sur le produit du prêt sous-jacent.

Les primes et frais sont payés dans la monnaie des couvertures et non dans la monnaie du prêt
Monnaie de paiement
sous-jacent.

La transaction de PGR sera automatiquement résiliée si la partie correspondante du prêt sous-


Remboursement anticipé
jacent est payée par anticipation, auquel cas la clause de résiliation anticipée de l’accord de prêt
du prêt
sera appliquée.
Outre le coût réel de la transaction d’achat que le client doit payer, la Banque prélève également
des frais de transaction comme suit (exprimés en pourcentage du montant de la transaction).

• swaps de taux d’intérêt : 1/8 % de la tranche de prêt concernée ;


• swaps de monnaies : ¼ % de la tranche de prêt concernée ;
• swaps de matières premières/indices : 3/8 % de la tranche de prêt concernée ;
Frais de conversion • plafonds et tunnels sur taux d’intérêt : 1/8 % de la tranche de prêt concernée

Ces frais ne sont pas remboursables (par exemple, en cas d’annulation prématurée d’un swap)
et sont applicables à chaque opération de conversion individuelle. Les frais pour les transactions
de PGR sont payables en une tranche initiale unique dans un délai de cinq (5) jours ouvrables, à
compter de la date d’exécution de la transaction de conversion.

36 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


5 | Fonds propres et quasi-fonds
propres
La Banque fournit des fonds propres et des quasi-fonds propres (ces derniers étant des produits qui présentent
à la fois les caractéristiques de dette et de fonds propres) à des entreprises commerciales éligibles, ainsi qu’à
des sociétés d’investissement constituées dans un pays membre de la BAD, le projet pour lequel le financement
de la Banque est accordé étant situé et/ou exécuté dans un ou plusieurs pays membres régionaux. Le Groupe
de la Banque considère ces interventions comme faisant partie de sa mission stratégique de financement
du développement. La Banque fournit des fonds propres et des quasi-fonds propres comme instruments
d’investissement pour : i) promouvoir l’utilisation efficace des ressources ; ii) promouvoir l’actionnariat africain
dans les entreprises commerciales ; iii) jouer un rôle de catalyseur en attirant d’autres investisseurs et prêteurs
vers des projets, entités et organisations financièrement viables ; et iv) promouvoir de nouvelles activités et idées
d’investissement.

Les fonds propres et quasi-fonds propres sont des instruments disponibles pour les clients à garantie non
souveraine. La Banque peut réaliser des investissements sur fonds propres et quasi-fonds propres dans
quatre types d’organisations : i) les entreprises privées et les intermédiaires financiers, notamment les sociétés
d’investissement ; ii) les entreprises du secteur public (y compris les institutions financières publiques) en voie de
privatisation ; iii) les institutions régionales et sous-régionales à garantie non souveraine ; et iv) les entités ad hoc ou
PPP structurés de manière appropriée pour le financement de projets. Elle peut fournir du capital-risque à la fois
aux entreprises établies qui entreprennent l’expansion, la modernisation ou la diversification, et aux entreprises
en phase de démarrage (dans ce dernier cas, il s’agit essentiellement de participations indirectes dans des fonds
d’investissement privé ou d’une approche de « fonds de fonds »). Seules les entreprises et institutions autonomes,
soutenues par des projections financières réalistes, peuvent bénéficier des participations en fonds propres et
quasi-fonds propres de la Banque. En fin de compte, ces instruments peuvent être adaptés aux besoins de
l’emprunteur, à condition que chaque caractéristique du produit ait une justification claire exposée, une valeur
de développement et de stratégie pour la Banque et assure la viabilité financière (par exemple, la rentabilité). La
Figure 12 ci-dessous décrit l’approche du Groupe de la Banque en matière d’opérations sur fonds propres.

Éligibilité et types d’investissements en fonds propres et quasi-fonds propres

La Banque peut investir dans toute la gamme des instruments d’investissements privés et dans les différentes
parties de la structure du capital d’une entreprise éligible. En général, elle participe aux investissements soit : i)
directement, en acquérant des fonds propres ou des quasi-fonds propres dans une entreprise ou un projet ; ii)
indirectement, en investissant dans des fonds propres ou des quasi-fonds propres par le biais d’un « fonds de
fonds » ou d’autres intermédiaires appropriés tels que des entités ad hoc, des sociétés d’investissement et des
partenariats.

La Banque peut souscrire des fonds propres classiques, notamment des actions préférentielles rachetables,
des actions privilégiées, entre autres, ainsi que des instruments de quasi-fonds propres. Les instruments de
quasi-fonds propres comprennent des instruments de dette non privilégiés dotés de caractéristiques ou de
déclencheurs leur permettant de se transformer en fonds propres ou d’en refléter les caractéristiques, compte
tenu de leur position dans la cascade de trésorerie, tels que les prêts subordonnés, les prêts mezzanine et les
prêts convertibles. Les investissements en quasi-fonds propres sont normalement de rang inférieur aux prêts en
cas de liquidation.

La Banque peut envisager des investissements en quasi-fonds propres comme solution de rechange aux
fonds propres classiques si l’une des situations suivantes survient : i) la Banque recherche la sécurité ou une
position relativement plus élevée par rapport aux fonds propres, tout en conservant une certaine participation à
l’augmentation de la valeur généralement fournie par un investissement en fonds propres, par exemple mezzanine
avec un apport de fonds propres ; ii) la participation de la Banque au conseil d’administration ou à la structure de
surveillance de la société bénéficiaire n’est pas considérée comme nécessaire ou appropriée pour améliorer la
création de valeur de l’investissement de la Banque (ceci s’applique particulièrement aux dettes subordonnées)
; iii) la sortie à l’horizon envisagé ne peut pas être facilement réalisée avec un investissement en fonds propres et
les investissements en quasi-fonds propres offrent généralement une stratégie « d’auto-liquidation » plus facile

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 37


Manuel des produits financiers

(par exemple, les instruments de quasi-fonds propres sont plus utiles lorsque l’absence d’un marché de capitaux
organisé entrave la vente des investissements en fonds propres ou la sortie de l’investisseur) ; ou iv) lorsque le
risque de change lié à un instrument de fonds propres direct serait excessif (au cas où celui-ci serait requis et
fourni dans une monnaie locale, par exemple).

Si la Banque s’engage dans une transaction pour plusieurs rôles en tant que fournisseur de créance de premier
rang ou de fonds propres/quasi-fonds propres, elle sera gérée par des équipes différentes afin de créer une
muraille de Chine.

Figure 12 : Approches des investissements en fonds propres et quasi-fonds propres par la BAD

Catégorie Type Promoteur

Généralistes

Nouveaux
Fonds Fonds
thématiques
Établis
Investissements
à impact

Fonds
propres

Institutions
financières (IFD,
banques
commerciales, IMF,
assurances)
Prise de
participation
directe
Investissements
stratégiques (sociétés
de développement de
projets et secteurs
réels)

Taille de l’investissement et approche de la propriété

Les Statuts du Groupe de la Banque ne l’autorisent pas à assumer la responsabilité de la gestion d’une institution
ou d’une entreprise dans laquelle elle dispose d’un investissement. La Banque décidera au cas par cas de chercher
ou non à obtenir un siège au conseil d’administration de l’entreprise dans laquelle elle a investi ou au comité
consultatif d’un fonds de participation. La décision dépendra de facteurs tels que la taille de l’investissement,
l’importance stratégique, le rôle de catalyseur pour influencer la gouvernance d’entreprise et la bonne gestion, la
complémentarité entre les objectifs stratégiques et opérationnels de l’entreprise bénéficiaire de l’investissement
et ceux du Groupe de la Banque et l’exposition au risque. L’objectif de la participation de la Banque aux conseils
d’administration ou aux comités consultatifs des entreprises bénéficiaires est d’assurer une supervision et une
orientation stratégique, conformément aux normes les plus élevées en matière de gouvernance d’entreprise.
Cette participation se fera par l’intermédiaire d’un membre du personnel dûment qualifié et expérimenté ou d’un
professionnel externe nommé en vertu des règles et procédures de passation de marchés pertinentes. Les anciens
membres du personnel ou du Conseil d’administration de la Banque peuvent être pris en considération après une
période de réflexion, comme l’exige le Règlement du personnel de la Banque. Les représentants de la Banque ont
donc pour mission d’assurer une surveillance du point de vue de la Banque, ainsi que dans l’intérêt de l’entreprise
bénéficiaire de l’investissement, de s’assurer que la direction met en œuvre avec diligence les buts, les objectifs
et les politiques définis ensemble par les actionnaires, et que les préoccupations des autres parties prenantes
sont prises en compte de manière adéquate, étant entendu que les représentants de la Banque ne doivent
pas être impliqués dans la gestion des entités bénéficiaires des investissements. En aucun cas, la participation
de la Banque ne saurait dépasser le plus faible des deux montants suivants : 25 % du capital social total de la
société bénéficiaire de l’investissement ; et ii) un pourcentage (inférieur) du capital social total représentant une
participation minoritaire dans la société bénéficiaire de l’investissement.

38 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


Rendement financier

Les participations en fonds propres et quasi-fonds propres de la Banque ne sont entreprises que lorsque les
perspectives de rendement sont clairement perceptibles. Chaque investissement doit présenter un taux de
rendement prévisionnel proportionnel au risque commercial et de change assumé par la Banque. Pour mesurer
la réussite de ses prises de participation, la Banque considère que le rendement financier de son investissement
est égal au taux d’intérêt qu’elle appliquerait pour un prêt à la même entreprise, majoré d’une prime appropriée
reflétant les risques spécifiques encourus. Selon les projections de bénéfices futurs, chaque investissement
proposé devrait, comme condition préalable à son approbation, satisfaire à cette exigence.

Désinvestissement

Les propositions de prises de participation doivent comprendre une évaluation approfondie et la rationalisation
d’une stratégie de sortie bien définie. Plus précisément, les prises de participation de la Banque doivent, en tant
que partie intégrante de la convention d’actionnaires, prévoir une clause de sortie clairement définie à exercer une
fois les objectifs de l’investissement atteints, ainsi que le droit de retirer son investissement au cas où l’entreprise
ou l’institution serait jugée non performante. Le cas échéant, et sur la base de considérations financières, la
Banque peut vendre sa participation afin de mobiliser des ressources pour d’autres projets.

La stratégie de sortie privilégiée par la Banque est l’introduction en bourse (ou une offre publique initiale) sur une
bourse locale et la vente de sa participation à des investisseurs locaux. La vente à des investisseurs étrangers
ou du secteur public peut également être envisagée. Il est clair que de telles sorties peuvent être difficiles dans
les PMR qui ne disposent pas de marchés de capitaux développés. Au cas où une vente sur le marché serait
improbable ou irréalisable, un mécanisme de sortie de rechange sera convenu au moment de l’investissement
initial (par exemple, une option de vente vis-à-vis du promoteur ou de l’actionnaire majoritaire). Faute de possibilités
de sortie claires, la Banque peut renoncer aux fonds propres classiques et envisager l’utilisation créative de
structures de quasi-fonds propres, telles qu’une dette subordonnée ou un instrument remboursable. Elle peut
aussi accorder aux autres actionnaires un droit de premier refus sur ses actions.

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 39


Manuel des produits financiers

6 | Garanties
La structure de base d’une garantie implique un demandeur (souvent un emprunteur), qui a des obligations
contractuelles de paiement (souvent des remboursements de dette et des paiements d’intérêts) envers un
bénéficiaire. La BAD, en tant que garant, s’engage par un accord de garantie à indemniser le bénéficiaire
si le demandeur n’honore pas ses obligations couvertes par la garantie. Le garant, par le biais de droits de
subrogation et/ou d’un accord de contre-indemnité, peut éventuellement réclamer directement au demandeur
tout montant payé au bénéficiaire en vertu de la garantie.

Les ressources du Groupe de la Banque, ainsi que celles des autres partenaires au développement, sont
nettement insuffisantes pour satisfaire les besoins de financement des PMR. Bien que les flux de capitaux
privés vers les pays en développement aient considérablement augmenté au cours de la dernière décennie,
les pays d’Afrique subsaharienne ont moins bien réussi que les autres régions en développement à attirer les
investissements privés. Les investisseurs continuent de considérer que faire des affaires dans les PMR est
excessivement risqué et exigent une prime de risque supplémentaire pour réaliser des investissements, par
rapport à d’autres régions du monde. Cette perception d’un risque disproportionné a un impact direct sur le
coût et le volume des financements commerciaux et des capitaux accessibles pour les PMR et le secteur privé
en Afrique.

Les garanties peuvent aider à relever ces défis et à attirer les investisseurs privés en Afrique à des conditions
plus viables. L’objectif du Groupe de la Banque est de couvrir les risques qu’il est particulièrement bien placé
pour supporter, compte tenu de sa situation financière internationale et de sa cote de crédit AAA, ainsi que de
son statut de créancier privilégié et du soutien important de ses actionnaires. Il s’appuie également sur sa solide
assise financière et ses politiques prudentes en matière de gestion financière et de gestion des risques, sur ses
relations étroites avec les investisseurs du monde entier, sur sa riche expérience du crédit avec ses PMR et le
secteur privé en Afrique et sur ses relations privilégiées avec les gouvernements. Les garanties du Groupe de
la Banque peuvent donc jouer un rôle important pour permettre et maintenir le flux de financement privé vers
les projets dans les PMR.

Le Groupe de la Banque propose deux types de produits de garantie : i) les garanties visant à protéger le
bénéficiaire contre les risques politiques émanant du gouvernement ou de ses sous-entités – garanties partielles
de risque (GPR) ; et ii) les garanties destinées à protéger le bénéficiaire contre les défaillances du demandeur
au titre du service de la dette – garanties partielles de crédit (GPC).

6.1. Garanties partielles de risque (GPR)


Les GPR du Groupe de la Banque couvrent un projet privé (bénéficiaire) en ce qui concerne l’engagement du
gouvernement ou de l’entité publique (demandeur) et/ou les risques politiques liés au projet et non les risques
commerciaux réels. Les engagements du gouvernement envers le projet privé peuvent être de nature financière
ou non financière et ils doivent être clairement définis dans les contrats entre le gouvernement et le projet ou
son promoteur.

Une GPR peut attirer des investissements (financement par emprunt et/ou sur fonds propres) dans le cadre
d’opérations de financement de projets, en particulier dans des secteurs tels que l’électricité, l’eau, les
transports, les télécommunications, le pétrole et le gaz, et l’exploitation minière, où la réussite d’un projet
dépend autant des engagements du gouvernement que du sens commercial du secteur privé. Dans le cadre
des partenariats public-privé, les GPR peuvent donner l’assurance aux partenaires privés et aux financiers
commerciaux que le gouvernement s’acquittera de ses obligations au titre du partenariat.

La BAD propose des GPR à partir des guichets de prêt de la BAD et du FAD pour soutenir les clients souverains
et à garantie souveraine en tant que demandeurs.

40 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


Risques couverts par une GPR

La couverture des risques dans le cadre d’une GPR peut être sollicitée pour se protéger contre un ou plusieurs
des risques souverains suivants :

i) le non-respect des obligations contractuelles de paiement d’un gouvernement ou d’une entreprise publique
envers un projet privé. Cela comprend les accords de financement contractuels (octroi d’un emprunt ou
de fonds propres par le gouvernement/une entreprise étatique), les obligations découlant des accords
d’enlèvement, les indemnités de résiliation, etc. ;

ii) la violation des termes du contrat, notamment eu égard à la performance contractuelle des contreparties
publiques, le risque réglementaire, le changement de loi tel que la négation ou l’annulation de la licence,
l’approbation ou la non-autorisation de la formule ou du régime d’ajustement tarifaire convenu, la frustration
de l’arbitrage, etc. ;

iii) l’inconvertibilité et la non-transférabilité des monnaies pour s’assurer que les dividendes, les bénéfices, les
honoraires, le capital social et le produit du prêt d’un projet garanti sont remis ou rapatriés d’un pays hôte
en temps opportun et aux taux de change en vigueur. Toutefois, la couverture de l’inconvertibilité ne protège
pas contre la fluctuation des monnaies, la dévaluation ou toute restriction préexistante à la conversion ou au
transfert, à moins que le gouvernement ne se soit expressément engagé à couvrir ces risques ;

iv) les risques de force majeure politique tels que les dégâts causés aux biens, les interruptions d’activité ou la
perte d’usage découlant de violences à caractère politique telles que les grèves, les émeutes, les mouvements
populaires, le terrorisme, le sabotage, la guerre et/ou la guerre civile ;

v) les risques de confiscation, d’expropriation, de nationalisation et de privation (CENP), conçus pour protéger
un investisseur étranger lorsqu’un gouvernement hôte interfère avec les droits de propriété fondamentaux
de l’investisseur.

Éligibilité des demandeurs

Tous les PMR (notamment les emprunteurs à garantie souveraine) du Groupe de la Banque peuvent solliciter une
GPR. Les obligations transnationales (par exemple, une entreprise publique d’un pays A qui investit dans un pays
B) peuvent également être couvertes par une GPR. Toutefois, les projets du secteur public ou les promoteurs dont
l’actionnariat est majoritairement public ne peuvent pas bénéficier d’une GPR dans leur propre juridiction.

Éligibilité des bénéficiaires

Le bénéficiaire type d’une GPR est un projet, un promoteur ou une entreprise du secteur privé, quelle que soit
la composition du financement de l’entité bénéficiaire (par exemple, financement intégral en fonds propres ou
répartition dette/fonds propres) ou la structure du capital du projet. Les prêteurs qui jouissent d’un statut de
créancier privilégié ne peuvent être des bénéficiaires directs d’une GPR. Toutefois, leur participation en tant que
prêteurs à un projet éligible peut les amener à bénéficier indirectement de la couverture assurée par une GPR de
la BAD. Ainsi, l’offre d’une GPR profitera indirectement aux investisseurs et aux prêteurs en assurant la réussite
de la transaction sous-jacente et en facilitant la mobilisation du financement du projet.

Structures éligibles

La GPR peut soutenir un projet essentiellement à travers deux types de structures, à savoir : i) une GPR avec
un prêt présumé accordé au bénéficiaire pour la protection contre le risque de résiliation ; et ii) une GPR avec
une lettre de crédit standby pour la protection contre les manques de liquidités temporaires du demandeur de
la garantie. Les Figures 13 et 14 ci-dessous illustrent ces deux structures. Toutefois, d’autres structures peuvent
être envisagées.

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 41


Manuel des produits financiers

Figure 13 : GPR avec une structure de prêt présumée

Contre
-indemnité
Gouvernement

Engagements Prêt
gouvernementaux présumé La GPR couvre
le prêt présumé.

Le montant qui n'est pas payé par le


Fonds gouvernement lors des événements
propres garantis considéré comme un prêt de la
La GPR couvre société au gouvernement.
le prêt présumé. (« Prêt présumé »)

l'échéance est très courte) sera couvert


par la GRP
Prêts
Prêteurs officiels Société de projet

42 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


Figure 14 : Structure d’une GPR avec une lettre de crédit standby

Contre-indemnité
Gouvernement

Engagements du Remboursement de la
gouvernement en cas de LC Décaissements La GPR couvre les
retard de paiement couverts par la GPR décaissements de
la LC non
remboursés par le
gouvernement.
Fonds
propres
Investisseurs privés
Banque émettrice de la
LC (Banque commerciale)
Lettre de crédit
Prêts ouverte au profit de
Prêteurs officiels Société de projet la société de projet :
En cas de
non-paiement ou de
paiement tardif par le
gouvernement (c.-à-d.
les paiements
périodiques au titre des
AAE), la société
effectue un
décaissement dans le
cadre de la LC.

6.2. Garanties Partielles de Crédit (GPC)


La GPC est un instrument qui couvre le défaut de respect des échéances au titre d’une obligation contre tous
les risques et est proposé par les guichets de financement de la BAD et du FAD. Les GPC aident les entités du
secteur privé, les gouvernements et les entreprises étatiques (demandeurs) à mobiliser des emprunts (c’est-à-
dire des obligations garanties) auprès des prêteurs/investisseurs commerciaux (bénéficiaires) pour financer leurs
activités et projets. Les gouvernements peuvent également utiliser les GPC pour mobiliser des financements
commerciaux à l’appui de réformes stratégiques du secteur public dans le cadre des opérations à l’appui de
réformes (OAR) (en d’autres termes l’appui budgétaire) du Groupe de la Banque. Ces garanties sont appelées
garanties à l’appui de réformes (GAR).

Éligibilité des demandeurs

Avec la GPC, il existe une distinction entre les demandeurs éligibles qui souhaitent accéder au guichet BAD pour
la garantie par opposition au guichet du FAD. Dans le cas du guichet BAD, tous les PMR éligibles, les entreprises
étatiques dans les pays BAD avec garantie souveraine et les entités du secteur privé ou les entreprises étatiques
sans garantie souveraine sont éligibles à une GPC du guichet BAD. En outre, les pays FAD ayant accès au guichet
BAD dans le cadre de la politique de crédit revisée de la Banque (voir la Section 2.3.1 sur la classification des
pays) ont également accès à la GPC de la BAD.

Dans le cas du guichet FAD, étant donné que la GPC est un outil permettant de mobiliser plus facilement du
financement par emprunt, l’on tient compte de l’accumulation de la dette et de la viabilité du service de la dette
des demandeurs. Afin de veiller à ce que le Groupe de la Banque contribue à la soutenabilité de la dette de
ses PMR, les pays FAD ne peuvent mobiliser des emprunts commerciaux qu’à l’aide de la GPC en fonction de
l’évaluation de la vulnérabilité de leur dette et de leur capacité de gestion de la dette. Par conséquent, l’éligibilité
est régie par la Politique du Groupe de la Banque relative à l’accumulation de la dette non concessionnelle. Plus
précisément, seuls les pays FAD présentant un risque faible à modéré de surendettement selon les conclusions
de l’analyse de la soutenabilité de la dette (ASD) du FMI peuvent solliciter une GPC du FAD. Néanmoins,
à titre exceptionnel, les GPC du FAD peuvent être utilisées pour soutenir des transactions qui améliorent
considérablement l’ASD d’un pays FAD présentant un risque élevé de surendettement ou en situation de
surendettement. Par exemple, la GPC peut être appliquée pour faciliter le reprofilage de la dette pour un prêt

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 43


Manuel des produits financiers

commercial à court terme avec un instrument de dette à échéance plus longue. Au rang des demandeurs
éligibles figurent également les entreprises étatiques des pays FAD présentant un risque de surendettement
faible à modéré, sous réserve d’une contre-garantie souveraine et d’exigences supplémentaires, notamment
l’autonomie financière et la viabilité de l’entreprise étatique.

Éligibilité des bénéficiaires

Les GPC sont avantageuses pour les prêteurs et les investisseurs, notamment les institutions financières
locales et internationales et les investisseurs sur les marchés financiers. Toutefois, les institutions suivantes
ne peuvent pas être des bénéficiaires directs des GPC du Groupe de la Banque : i) les autres gouvernements
qui fournissent un financement public bilatéral à un autre gouvernement ; ii) les entreprises étatiques opérant
dans le cadre du droit public ou à des fins de politique publique, les institutions ayant un statut de créanciers
privilégiés, les agences de crédit à l’exportation et les organismes donateurs bilatéraux.

Éligibilité à la couverture du produit financier

Les GPC peuvent couvrir tout instrument de dette, notamment la dette commerciale d’un prêteur individuel ou
d’un syndicat de prêteurs, les émissions obligataires et des produits dérivés de la dette tels que les swaps de
monnaies. Les instruments qui n’entraînent pas de défaillance en cas de non-paiement ne sont pas directement
éligibles, en particulier, les prises de participation et les produits dérivés liés à des actions.

Éligibilité des obligations garanties sous-jacentes

Tout projet éligible au financement de la BAD (qu’il s’agisse du secteur public ou privé) est éligible à une GPC
de la BAD. De même, tout projet éligible au financement du FAD (souverain uniquement) est éligible à une GPC
du FAD. Par conséquent, les critères d’éligibilité pour les GPC dans les deux cas sont similaires aux critères en
vigueur pour les prêts du guichet de prêt concerné. Pour les garanties à l’appui de réformes (GAR), les critères
d’éligibilité seraient régis par les mêmes politiques et pratiques que les prêts à l’appui de réformes (PAR). Voir
Section 2.3.3 pour un aperçu des transactions éligibles que le Groupe de la Banque peut envisager.

Principales caractéristiques structurelles des GPC

Les GPC du Groupe de la BAD peuvent être structurées sur une base de protection au prorata, de première
perte ou de deuxième perte, avec une grande flexibilité pour répondre aux besoins du projet sous-jacent. Les
GPC peuvent être structurées pour couvrir les éléments suivants (sans s’y limiter) :

• des projets individuels ou un portefeuille de projets multiples ;

• les remboursements du principal, les remboursements d’intérêts ou les deux ; cependant, les intérêts de
retard et autres pénalités ne sont pas couverts ;

• diverses modalités de partage des risques, telles que la conclusion par la BAD d’un accord de participation
aux risques financé à des prêteurs/financiers tiers, sont particulièrement utiles pour couvrir la dette en
monnaie locale.

6.3. Termes et conditions générales des garanties de la BAD

Les garanties du Groupe de la Banque sont assorties de certaines modalités et conditions qui sont transversales,
quel que soit l’instrument (GPC ou GPR) ou le guichet de prêt (BAD ou FAD). Ces principes généraux sont
décrits ci-dessous.

Contre-indemnité et autres sûretés

Garantie partielle de risque : Les demandeurs de garantie partielle de risque qui cherchent à accéder aux
guichets de la BAD ou du FAD doivent généralement fournir une contre-indemnité ou administrer la preuve

44 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


d’une forme d’engagement en vertu de laquelle le gouvernement assume la responsabilité finale en cas de non-
paiement. Cela permet à la BAD ou au FAD, le cas échéant, de demander le remboursement de tout paiement
effectué dans le cadre de la GPR. Toutefois, au titre du guichet BAD, les garanties peuvent être émises sans
contre-indemnité du pays hôte ni aucune forme d’engagement. Au lieu de cela, une sûreté normale devra être
fournie pour appuyer la garantie.

Garantie partielle de crédit : Pour une garantie partielle de crédit, au titre du guichet de la BAD ou du FAD, une contre-
indemnité souveraine n’est requise que si l’émetteur de la dette est un gouvernement ou une entreprise étatique
bénéficiant d’une garantie souveraine. Pour les entités du secteur privé ou les entreprises étatiques sans garantie
souveraine, la GPC sera adossée par la sûreté normale du projet qui aurait été prise si un prêt avait été accordé.

Maturité

La maturité des GPC et GPR, quel que soit le guichet de prêt, correspondra à l’échéance des obligations garanties
sous-jacentes. En ce qui concerne les opérations ou obligations à garanties souveraines, la maturité est limitée au
maximum pour un prêt équivalent au demandeur, en fonction de sa classification par pays (par exemple, jusqu’à 40
années pour les demandeurs du guichet FAD, 25 années pour les demandeurs de prêts souverains et à garanties
souveraines de la BAD et 15 années pour les opérations à garanties non souveraines de la BAD).

Monnaies

Bien que les obligations garanties puissent être libellées dans n’importe quelle monnaie, le montant garanti sera
libellé dans l’une des monnaies de prêt de la Banque applicables au guichet de prêt concerné, notamment les
monnaies africaines désignées comme monnaies de prêt de la Banque dans le cas de la BAD, dans la mesure où la
Banque peut facilement mobiliser des monnaies locales en cas d’appel au titre de la garantie.

Effet de levier et effet multiplicateur

L’effet multiplicateur des garanties du Groupe de la Banque peut être important, en ce qui concerne l’effet de levier
des produits sur la mobilisation globale des ressources externes en faveur d’un projet donné. En général, seule une
partie de la dette sous-jacente ou d’autres obligations sera couverte par la BAD afin de permettre le partage des
risques entre la Banque et les investisseurs ou prêteurs privés. Le niveau ou le pourcentage de couverture sera
déterminé au cas par cas, mais la BAD n’assurera qu’une couverture suffisante pour mobiliser les investisseurs privés
et d’autres prêteurs commerciaux. Le Groupe de la Banque s’efforce généralement d’obtenir un effet multiplicateur
minimum de 2x sur tout montant garanti ; mais les ratios de couverture finaux peuvent varier. Malgré tout, le Groupe
de la Banque ne fournit pas de garanties à 100 %.

En outre, s’agissant de l’utilisation interne des fonds propres, les garanties du FAD, en particulier, ne consomment
qu’une partie des ressources qui auraient été allouées pour un prêt équivalent, ce qui permet au FAD de mettre à
la disposition des pays et des emprunteurs plus de ressources qu’il n’aurait été possible autrement, en raison du
mandat qui lui a été confié de soutenir les pays à faible revenu. Plus précisément, pour une garantie du FAD, seuls
25 % du montant garanti sont déduits de l’allocation basée sur la performance (ABP) du pays, ce qui équivaut à un
facteur de levier de 4x sur l’ABP. Par conséquent, un pays peut utiliser les garanties du FAD pour mobiliser une dette
équivalente à son allocation fondée sur la performance pour un cycle du FAD. En revanche, une garantie de la BAD
consommera le même capital-risque qu’un prêt équivalent en faveur de l’emprunteur sous-jacent ; en conséquence,
le principal effet de levier dépend de l’effet multiplicateur, c’est-à-dire de la quantité de financement externe que la
garantie est capable de mobiliser pour le projet.

L’effet de levier et l’effet multiplicateur permettent aux demandeurs de garantie de mobiliser environ 8 fois l’ABP
allouée pour le FAD ou 2 fois la marge de manœuvre allouée pour la BAD, auprès d’investisseurs et d’autres prêteurs.
La Figure 15 ci-dessous présente un exemple où, en utilisant une allocation de ressources de 75 millions d’USD, un
pays FAD peut obtenir une garantie de 300 millions d’USD (effet de levier de 4x). Ce montant garanti peut couvrir, par
exemple, 50 % de la facilité de crédit du pays, ce qui lui permet de mobiliser 600 millions d’UC (effet multiplicateur
de 2x). Cela correspond à un effet de levier total de 8x sur l’enveloppe des ressources du FAD.

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 45


Manuel des produits financiers

Figure 15 : Illustration de l’effet de levier et de l’effet multiplicateur des garanties du FAD

Multiplicateur
2X
UA 600mn
Effet de
levier 4X
UA 300m
n

UA
75m
n

Reduction de Montant de Montant de


l’ABP du FAD la garantie la dette

Tarification des garanties

Le FAD et la BAD appliquent une tarification de leurs garanties sur une base équivalente à celle d’un prêt, en
tenant compte du fait que les garanties (qui ne sont pas encore appelées) sont des instruments financiers non
financés (pour des informations sur la tarification des prêts, voir la Section 3.1 sur les instruments de prêt). Il
convient de souligner que dans le cadre du guichet BAD, les garanties peuvent être émises sans contre-indemnité
du pays hôte ni aucune forme d’engagement. En tant que telles, ces garanties seront soumises à une tarification
commerciale conformément aux règles de la Banque relatives aux opérations non souveraines. Cette tarification
suivra les mêmes procédures axées sur le marché que celles applicables à la tarification de la composante
risque politique et/ou de crédit des prêts à garantie non souveraine de la Banque. Par conséquent, la tarification
équivalente aux prêts souverains ne sera plus applicable. Dans tous les cas, la tarification de la dette sous-jacente
doit être conforme aux pratiques du marché et tenir compte du risque de crédit du demandeur (par exemple, le
projet sous-jacent).

Dans certaines structures de garantie de crédit avec partage des risques, telles que les accords de participation
aux risques (APR), la Banque peut décider de structurer sa commission comme une part de la tarification de
la dette sous-jacente avec le prêteur (demandeur), au prorata de la participation de la Banque aux risques. En
outre, la Banque peut verser une commission d’administration au prêteur pour ses services d’évaluation, de
documentation, de facturation et de recouvrement des paiements pour le compte de la participation aux risques
de la Banque.

Nonobstant ce qui précède, les principaux commissions et frais qui s’appliquent aux garanties de la BAD sont
décrits ci-dessous.

• Commission d’ouverture : Une commission d’ouverture est perçue pour recouvrer les coûts de conception
et indemniser la Banque ou le Fonds, le cas échéant. Elle est fixée à 0,25 % ou plus pour la BAD et jusqu’à
1 % pour le FAD, de l’exposition maximale possible dans le cadre de la garantie et est payable avant ou à la
signature de la garantie pour les demandeurs non souverains et à l’entrée en vigueur pour les demandeurs
souverains.

• Commission de garantie : Pour les garanties de la BAD, cette commission est similaire à la marge sur
prêt (plus la prime de maturité, le cas échéant) et pour le FAD, elle est similaire à la commission de service
applicable aux prêts FAD standard. La commission de garantie s’accumule sur une base quotidienne et est
payable à l’avance, soit selon un calendrier convenu, soit sous la forme d’un paiement initial unique.

• Commission d’attente : La commission d’attente est similaire à la commission d’engagement sur les prêts
de la BAD et du FAD. Pour les GPC, la commission d’attente cesse d’être appliquée, une fois que la facilité
garantie est entièrement décaissée. S’agissant des GPR, la commission d’attente s’applique pendant la
période entre la signature de l’accord de garantie et son entrée en vigueur. Pour les GPC, la commission
d’attente s’applique à partir de l’entrée en vigueur de l’accord de garantie.

46 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


• Pénalités pour retard de paiement et arriérés : La Banque facturera des pénalités pour retard de paiement
en vue de couvrir le coût des retards liés à la réception des paiements des commissions de garantie qui
arrivent à échéance. Cette commission sera d’au moins 2 % par an, en sus de la commission applicable.

Ces commissions et frais seront payées à la Banque ou au Fonds par le demandeur de la garantie. Toutefois, le
bénéficiaire de la garantie peut choisir de payer les frais directement pour s’assurer qu’il n’existe pas d’arriérés qui
pourraient annuler la garantie par inadvertance au cours du prêt ou du projet. Le Tableau 7 ci-dessous présente
un résumé de la tarification des garanties du FAD et de la BAD par rapport aux prêts.

Tableau 7 : Tarification de la garantie

Garantie Partielle de crédit Garantie Partielle de risque

Guichet / Conditions FAD BAD FAD BAD

Seuls 25 %
Seuls 25 % du
du montant
montant de la Une GPR consommera
de la garantie Une GPC consommera le même
garantie sont le même niveau de
Effet de levier sont déduits niveau de capital-risque qu’un
déduits de capital-risque qu’un
de l’allocation prêt équivalent.
l’allocation fondée prêt équivalent.
fondée sur la
sur la performance.
performance.

Emprunteur/
Public Public Privé Public Public
demandeur

Jusqu’à 40 (en
fonction de la
Échéance (années) Jusqu’à 40 Jusqu’à 25 Jusqu’à 15 Jusqu’à 25
classification des
pays)

Commission de
0,75 % 0,80 % Marge sur prêts 0,75 % 0,80 %
garantie

Prime de maturité 10-20 pb si


10-20 pb si échéance
(à ajouter à la échéance
Sans objet Sans objet Sans objet moyenne du prêt >
commission de moyenne du prêt
12,75 ans
garantie) > 12,75 ans

Commission
Jusqu’à 1 % 0,25 % 1 % ou plus Jusqu’à 1 % 0,25 %
d’ouverture

Commission
d’évaluation
À déterminer pendant l’évaluation
Commission de
supervision

Commission
0,5 % 0,25 % 0,5 % – 1 % 0,5 % 0,25 %
d’attente

Uniquement pour les structures utilisant une


lettre de crédit. Tous les frais ou intérêts facturés
Frais de la banque
Sans objet par la banque émettrice de la LC seront payés
émettrice de la LC
par le demandeur ou le bénéficiaire, comme
convenu par les parties.

Frais juridiques Comme convenu avec le conseiller juridique externe, le cas échéant

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 47


Manuel des produits financiers

Procédure de réclamation

Conformément à son mandat de développement, la BAD négociera, le cas échéant, des périodes de moratoire
qui donneront au demandeur le temps nécessaire pour résoudre des problèmes temporaires de liquidité avant
l’activation du défaut. Cependant, le demandeur et le bénéficiaire doivent prendre en considération les points
suivants concernant le traitement des demandes de remboursement des garanties de la BAD :

• Non-accélération des garanties de la BAD – En général, les garanties de la BAD ne peuvent être accélérées.
Dans ce cas, la BAD ne peut, en aucun cas, être obligée par le bénéficiaire de payer des montants qui ne sont
pas encore en défaut en vertu de l’accord de garantie. Cependant, la BAD se réserve le droit, de son propre
chef et à sa discrétion, d’accélérer le paiement des montants dus au bénéficiaire, mais non encore payables
suite au manquement d’un demandeur à honorer un paiement prévu dans le cadre de la garantie. Dans des
circonstances exceptionnelles, une dérogation peut être obtenue pour fournir une garantie accélérée, lorsque
cela aura un impact positif important sur la transaction.

• Mécanisme d’appel – Chaque contrat de garantie contient un mécanisme d’appel qui décrit les procédures
en cas d’appel de la garantie et les responsabilités correspondantes du demandeur. Dans tous les cas, le
bénéficiaire doit informer le guichet de prêt approprié du Groupe de la Banque de tout événement susceptible
d’entraîner un appel de la garantie.

• Processus de réclamation – Pour une GPR, le bénéficiaire peut déposer une réclamation pour l’un
des risques couverts, à compter de la survenance d’un événement garanti jusqu’à un nombre convenu
de jours suivant la date d’échéance du paiement attendu de l’obligation. Dans ce cas, le bénéficiaire sera
tenu de soumettre dans les meilleurs délais à la Banque ou au Fonds, selon le cas, tous les éléments de
preuve disponibles pour étayer cette réclamation. La Banque/le Fonds peut raisonnablement demander
des informations supplémentaires concernant les circonstances de la demande dans les 30 jours suivant la
réception de la demande.

• Pour les GPC, le bénéficiaire dispose d’un certain nombre de jours, convenu par lui et le Groupe de la
Banque, à compter d’une date de paiement du service de la dette garantie pour envoyer une notification
écrite de défaut à la Banque ou au Fonds, selon le cas. À partir du moment où la Banque ou le Fonds reçoit
la notification de défaut, les parties à l’accord de garantie disposent d’un certain nombre de jours calendaires
négociés à l’avance (généralement 45 jours calendaires) pour s’accorder et approuver la demande précisant
le montant et le calendrier des paiements au bénéficiaire. À partir de la date à laquelle les parties à l’accord de
garantie parviennent à un accord sur la demande, la Banque ou le Fonds dispose d’un minimum de dix (10)
jours ouvrables supplémentaires pour traiter et régler la demande.

• Dans le cas spécifique des GPC à l’appui d’émissions obligataires, si un paiement d’obligation garantie
n’est pas reçu par l’agent payeur désigné au plus tard deux (2) jours ouvrables avant la date d’échéance du
paiement, l’agent payeur doit notifier à la Banque ou au Fonds que le paiement dû n’a pas été effectué. Dès
réception de cette notification, la Banque ou le Fonds doit consulter l’émetteur et l’agent payeur et effectuer
le paiement garanti en souffrance dans les sept (7) jours ouvrables suivant la réception de la notification par
la Banque ou le Fonds. Dès qu’il reçoit les fonds de la Banque ou du Fonds, l’agent payeur procède à la
signification de l’obligation.

Syndication de garanties

La Banque est également en mesure d’organiser la syndication de ses instruments non financés, notamment
les garanties partielles de crédit ou de risque, avec d’autres fournisseurs de services d’atténuation des risques.
En tant que garant officiel (GO), la Banque émet un contrat de garantie en son nom pour le compte d’un ou
plusieurs autres garants, qui assument tous les risques garantis dans le cadre d’un accord de syndication ou de
participation pour leur propre compte. En fait, les structures de GO sont des « accords de façade », qui permettent
aux garants participants de bénéficier de la réputation et des capacités de la Banque en tant qu’institution
multilatérale de développement, ainsi que des avantages découlant de son statut de créancier privilégié, tout en
optimisant le montant du risque que la Banque assume effectivement dans une transaction. Le débiteur garanti
n’a aucune relation avec les garants qui participent à la structure de GO. La Banque conserve la responsabilité
de l’administration de la structure de GO, en particulier la mobilisation et le transfert des commissions de garantie
et des recouvrements aux participants. La structure de GO prévoit la syndication des garanties sur la base des

48 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


meilleurs efforts, ce qui signifie que la Banque ne souscrira pas le montant total des garanties demandées avant
de partager le risque avec d’autres parties. Les autres garants dans la structure de GO peuvent comprendre, entre
autres entités éligibles, des assureurs ou réassureurs privés, des institutions de financement du développement,
d’autres fournisseurs de garanties et des banques commerciales. Les entités jouissant d’un SCP ne seront pas
éligibles en tant que garants dans le cadre de la structure de Garant officiel de la Banque. Comme pour les
structures de syndication de prêts A/B où la Banque est le prêteur officiel, la Banque partagera son statut de
créancier privilégié avec les autres garants privés participants. Voir la Section 3.2.1.4 sur les syndications, ainsi
que l’Encadré 1 ci-dessous qui décrit l’initiative de garantie syndiquée de la Banque – la Plateforme de co-garantie.

Encadré 1 : Plateforme de co-garantie :


Les IFD s’unissent pour atténuer les risques en Afrique

La Plateforme de co-garantie pour l’Afrique (PCG) a été lancée en 2018 en tant qu’initiative
présidentielle de la BAD visant à intensifier les efforts d’atténuation des risques nécessaire pour
mobiliser davantage de capitaux pour le commerce et l’investissement sur le continent. Les
participants actuels à la PCG sont : La Banque africaine de développement (BAD) (en tant que
promoteur et hôte du Secrétariat), la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), l’Agence pour
l’assurance du commerce en Afrique (ATI), GuarantCo, qui fait partie du Groupe de développement
des infrastructures privées (PIDG), la Société islamique pour l’assurance des investissements et des
crédits à l’exportation (ICIEC), qui est membre du Groupe de la Banque islamique de développement,
et l’AUDA-NEPAD, l’Agence de développement de l’Union africaine chargée d’élaborer des projets
d’infrastructure transformateurs.

Au cours de l’année 2018, les cinq participants à la PCG, qui disposent d’instruments de
garantie ou d’assurance, ont émis une couverture d’environ 10,3 milliards de dollars US pour des
transactions en Afrique collectivement, dont 5,7 milliards de dollars US pour des investissements.
À l’avenir, la PCG a vocation à devenir un guichet unique pour les garanties et les assurances liées
au commerce et aux investissements ; à harmoniser et rationaliser les procédures de demande et
de souscription ; et à améliorer ou développer de nouveaux instruments d’atténuation des risques
afin de mieux attirer les investissements et les financements privés.

Pour soumettre des transactions à l’examen de la PCG ou obtenir de plus amples informations sur
la plateforme, veuillez envoyer un courriel à l’adresse suivante : cgp@afdb.org.

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 49


Manuel des produits financiers

7 | Produits de financement
du commerce
Le Programme de financement du commerce (PFC) de la Banque a été approuvé par le Conseil d’administration
en février 2013, avec pour objectif principal de réduire le déficit de financement du commerce en Afrique en
complétant les activités des acteurs du secteur privé et des institutions de financement du développement (IFD)
régionales déjà actives sur le marché. Le PFC a été mis en place avec une limite d’exposition globale de 1 milliard
d’USD et initialement pour une période de 4 années. En septembre 2016, le Conseil d’administration a approuvé
le plan d’affaires révisé du programme afin de faire de la fourniture de facilités de financement du commerce une
activité commerciale standard de la Banque.

Les activités du PFC de la Banque visent à réduire le déficit de financement du commerce en Afrique en attirant
les banques internationales et renforçant les institutions financières locales qui sont essentielles à la promotion du
commerce sur le continent. Pour ce faire, un accent particulier est mis sur la promotion de l’intégration régionale
et du commerce intra-africain.

La Banque propose une approche globale du financement du commerce en mettant à disposition des facilités
d’atténuation des risques et apportant un soutien à la liquidité. La plupart des opérations sont destinées aux
pays à faible revenu, essentiellement au profit des banques locales et des petites et moyennes entreprises (PME)
dans des secteurs importants tels que l’agriculture/agroalimentaire, l’industrie légère et les biens intermédiaires/
biens d’équipement. Le PFC de la Banque est actuellement disponible exclusivement dans le cadre du guichet
de financement du secteur privé de la BAD et propose quatre instruments complémentaires de financement
et d’atténuation des risques, à savoir : i) l’Accord de participation aux risques (APR) ; ii) la Ligne de crédit de
financement du commerce (LCFC) ; iii) la Facilité de financement des matières premières (FFMP) ; et iv) la Garantie
de transaction (GT). Le PFC met l’accent sur les instruments renouvelables à court terme dont l’utilisation du
produit est exclusivement dédiée aux transactions commerciales. En outre, il fait un usage sélectif d’instruments
de fonds propres et d’assistance technique pour renforcer les capacités opérationnelles et de prise de risque des
institutions financières locales qui interviennent dans le financement du commerce.

7.1. Accord de participation aux risques (APR)


L’Accord de participation aux risques (APR) est un mécanisme de partage des risques, financé ou non, fondé sur
un portefeuille, par lequel la Banque collabore avec une banque commerciale régionale ou internationale (banque
de l’APR) qui dessert un réseau existant de banques répondantes africaines. Dans le cas d’un APR non financé,
la Banque partage ou assume une partie du risque de paiement sur la base d’un portefeuille, lié aux obligations
de financement commercial à court terme des banques émettrices (BE) initialement souscrites par une banque de
l’APR en tant que banque de confirmation (BC). Pour un APR financé, la Banque accorde un cofinancement aux
banques répondantes sur la base d’un portefeuille par l’intermédiaire de la banque de l’APR. Dans les deux cas,
les BE/banques répondantes doivent être domiciliées dans l’un des pays membres régionaux de la Banque. La
Figure 16 ci-dessous illustre les rôles des différentes parties dans une transaction de financement du commerce
soutenue par une facilité d’APR.

50 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


Figure 16 : Flux de travail de l’APR

Assume souvent
50 % des risques
Admission soumise Soumet un rapport 8
1 aux critères d'éligibilité 9 mensuel sur
conformément à
l'APR
l'exposition de la BAD

Assume le risque
6 politique et commercial

Banques
émettrices Banque
confirmatrice
Banques
nationales
Émet une obligation
5 de paiement

Confirme
l'obligation de
L'importateur ouvre une Assume le risque 7 paiement de la
3 obligation de paiement en 4 de l'importateur BE
faveur de l'exportateur.

2 Signe le contrat
de vente

Importateur

Expédie les
9 marchandises
Exportateur

Rôle de l’agence

La BAD, qui opère sur une base de gros par le biais des banques régionales et internationales, ne participe pas à
la gestion quotidienne de la facilité. Au lieu de cela, la banque de l’APR communique uniquement les expositions
au titre de l’APR non financées à la Banque sur une base mensuelle, sous réserve de critères d’éligibilité clairement
définis. Pour les APR financés, sous réserve des critères d’éligibilité définis, la banque de l’APR communique
les expositions par le biais d’un certificat de participation avec les détails des transactions pour examen par la
Banque. La Banque accepte les transactions dans un délai d’un jour ouvrable, bien que le décaissement effectif
des ressources par la Banque en faveur de la banque de l’APR puisse avoir lieu à une date ultérieure.

Ratio de partage des risques

Le ratio de partage des risques pour chaque transaction d’APR est déterminé par la banque de l’APR dans le
cadre des limites de crédit approuvées de chaque BE. Étant donné la nature de portefeuille des APR non financés,
les banques de l’APR pourraient engager la Banque à effectuer des transactions jusqu’au maximum convenu
des limites individuelles des BE et jusqu’au montant de participation maximum (MPM) global, sans notification
préalable. La Banque se réserve le droit de suspendre ou d’annuler une limite de BE approuvée à tout moment,
moyennant un préavis approprié donné au partenaire de l’APR. Bien que la Banque attribue une limite à chaque
BE sur la base de la liste des BE proposée par les banques de l’APR, il n’existe ni accord formel ni contact
direct entre elle et les BE respectives. Le Tableau 8 ci-dessous présente un résumé des principales modalités et
conditions d’un APR.

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 51


Manuel des produits financiers

Tableau 8 : Termes et conditions indicatives d’un APR

• Avoir été soumis de manière satisfaisante au processus d’examen préalable de la Banque


pour les projets de financement du commerce et avoir reçu l’approbation du Conseil
d’administration
• Avoir une présence importante de financement du commerce en Afrique ou le potentiel d’une
Éligibilité pour
telle présence
les banques de
• Avoir l’intention stratégique d’entreprendre le financement du commerce dans les pays à
confirmation/APR faible revenu
• Justifier d’une cote de crédit satisfaisante, telle que définie dans les directives de la Banque
en matière de gestion du risque de crédit non souverain
• Jouir d’une réputation acceptable pour la Banque

• Avoir été soumis de manière satisfaisante au processus d’examen préalable de la banque


de l’APR et obtenu la non-objection de la Banque
Éligibilité pour les • Avoir été soumis de manière satisfaisante au processus d’évaluation de la Banque
banques émettrices • Demeurer en règle dans les livres de la Banque et de la banque de l’APR pendant toute la
durée de la facilité
• Être une institution financière basée et enregistrée dans un PMR de la Banque

L’instrument éligible doit toujours être lié à une transaction commerciale sous-jacente réelle. Les
transactions sous-jacentes doivent impliquer une exportation ou une importation à partir d’un
PMR et ne pas figurer sur la liste d’exclusion des biens et services de la Banque.

Les types d’opérations de financement du commerce soutenues par la facilité d’APR non financée
de la Banque comprennent notamment : le crédit documentaire, la lettre de crédit standby, la
caution, la garantie, le billet à ordre, la lettre de change, le prêt commercial ou le financement de
banque à banque, y compris le financement avant ou après expédition, etc.
Instruments de
financement du Le type de transaction de financement du commerce devant être soutenu par la facilité d’APR
commerce éligibles financée par la Banque comprend, notamment, les éléments suivants : la négociation/l’achat ou
l’escompte de présentations documentaires par la banque de l’APR dans le cadre de lettres de
crédit (LC) émises par des BE agréées qui créent une obligation de paiement différé de la BE
envers la banque de l’APR, l’octroi du crédit aux BE pour financer des obligations renouvelables
dans le cadre de LC émises par ces BE, les remboursements au titre des LC émises par les
BE qui créent une obligation de paiement différé de la BE envers la banque de l’APR, l’achat/
escompte de traites/lettres de change ou billets à ordre émis ou acceptés par les BE, les
acceptations bancaires financées par la banque de l’APR, les avances commerciales, y compris
le financement avant et après expédition, accordées par la banque de l’APR aux BE, etc.

La maturité maximale des APR entre la Banque et les banques de l’APR est de 3,5 années.
Maturité
La maturité des transactions sous-jacentes est limitée à 2 années maximum.

Les limites de l’APR sont libellées dans l’une des principales monnaies de prêt de la Banque,
mais essentiellement en USD et en EUR. Indépendamment de la monnaie dans laquelle l’APR
est libellé, les banques de l’APR peuvent engager la Banque dans des transactions dans l’une
des principales monnaies de prêt de la Banque (USD, EUR, ZAR, YEN), à condition que la valeur
Monnaie
de conversion du portefeuille de transactions ne dépasse pas la limite pertinente de la banque
émettrice avec la banque de l’APR ni le MPM alloué à cette banque. Tous les montants payables
par la Banque ou la banque de l’APR sont réglés dans la monnaie dans laquelle cette transaction
particulière du portefeuille est libellée.

En général, la Banque couvre ou cofinance jusqu’à 50 % de la valeur de la transaction éligible


et n’assume, en principe, pas plus de risques que la banque de l’APR. Exceptionnellement et
Couverture
sous réserve d’une dérogation, elle peut accepter de couvrir jusqu’à 75 % dans les pays à faible
revenu.

La Banque ne fixe pas sa propre commission de garantie ou son propre taux d’intérêt pour chaque
transaction dans le cadre de l’APR, financé ou non. La commission de garantie est fonction de
Tarification/ l’intérêt déterminé par le marché que la banque de l’APR facture à la BE pour la transaction.
commission de garantie La banque de l’APR et la Banque partagent le revenu applicable au prorata, selon le pourcentage
de risque assumé ou du cofinancement fourni. Pour les APR financés, ce revenu peut également
comprendre les frais d’arrangement et de financement que la BE paie à la banque de l’APR.

52 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


La Banque cède une partie de son revenu gagné (généralement entre 10 et 30 %) à la banque
Frais d’administration de l’APR pour couvrir les frais de montage et d’administration. Ce pourcentage des frais est
de l’APR négocié séparément avec chaque banque de l’APR au niveau du projet et est déduit du revenu
ou des commissions de garantie lorsque ceux-ci sont versés à la Banque.

• La banque de l’APR paie à la Banque des commissions nettes au titre de l’APR non financé
Fréquence des sur une base trimestrielle à terme échu.
paiements • Les revenus sur les facilités de l’APR financées sont réglés par la banque de l’APR nets des
frais d’administration sur une base trimestrielle ou semestrielle, selon le cas.

Les facilités d’APR avec les BC sont par nature non garantis. Néanmoins, les transactions
commerciales sous-jacentes financées par les BE sont dans de nombreux cas garanties par
Sûreté des marges en espèces, des nantissements de matières premières et la cession de produits.
La Banque se réserve le droit d’obtenir une garantie de la banque de l’APR ou de partager la
garantie détenue par la banque de l’APR lorsque cela est jugé approprié et faisable.

7.2. Ligne de crédit de financement du commerce (LCFC)


La Ligne de crédit de financement du commerce (LCFC) est similaire à la ligne de crédit classique proposée par
la Banque, sauf que les LCFC sont des lignes de crédit à court terme, proposées aux institutions financières pour
faciliter leurs propres opérations de financement du commerce dans les PMR. La Figure 17 ci-dessous présente
une structure typique de LCFC. La LCFC sert à financer les transactions commerciales, notamment, le financement
avant et après expédition, les dépenses en capital, la logistique du commerce international, l’escompte de lettres
de crédit, l’affacturage/la cession de créances, le financement du commerce d’importation et d’exportation. Les
dépenses en capital concernent essentiellement l’achat de machines et l’extension des usines/entrepôts qui
sont directement liés à l’expansion des activités de commerce international. Il s’agit d’investissements en capital
utilisés pour la production de biens échangeables. Le Tableau 9 ci-dessous présente un résumé des conditions
commerciales propres aux LCFC. Toutes les autres conditions sont conformes au produit de la ligne de crédit
décrit à la Section 3.1.2.1.

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 53


Manuel des produits financiers

Figure 17 : Ligne de crédit de financement du commerce

La BAD fournit le
financement. Elle assume Soumet les
3 le risque bancaire et non 2 documents
nécessaires sur
le risque de l'exportateur
/importateur. ses opérations

Institution
financière
locale africaine

Activités de la BAD

Activités de la
banque locale Rétrocèdent les Demandent le
4
prêts aux
exportateurs/ 1 financement avant ou
après l'exportation
Importateurs

Exportateurs
Importateurs

Tableau 9 : Termes et conditions de la LCFC

Les banques locales, les IFD régionales et les fonds commerciaux qui participent au financement du
commerce en Afrique, avec des antécédents avérés en matière de financement du commerce sur le
Éligibilité
continent, une cote de crédit acceptable et des pratiques satisfaisantes en matière de gestion des risques
et de gouvernance d’entreprise, notamment.

En général, une échéance pouvant atteindre 3,5 années. Étant donné que la plupart des transactions de
Maturité financement du commerce ont une échéance inférieure à un an, les banques emprunteuses pourraient
recycler le produit jusqu’à l’échéance de la LCFC.

Similaire aux facilités normales de LC de la Banque, c’est-à-dire, pour les emprunteurs à garantie non
souveraine, le taux de base + la marge sur prêt, la marge tenant compte de la nature à court terme de la
Tarification
transaction et les frais étant conformes aux pratiques du marché de financement du commerce. Une marge
sur coût d'emprunt peut être ajoutée pour les LCFC en ZAR et en monnaie locale.

Toute monnaie de prêt approuvée par la Banque. Cependant, étant donné que la plupart des transactions
Monnaie de financement du commerce sont habituellement contractées dans les principales monnaies mondiales,
notamment l’USD, l’EUR et le JPY, ces monnaies seront normalement utilisées.

Sûreté En général, une créance de premier rang non garantie

54 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


7.3. Facilité de financement des matières premières (FFMP)
La FFMP est un produit de financement du commerce financé qui est essentiellement utilisé pour soutenir
l’importation et l’exportation de matières premières et d’intrants agricoles dans les PMR. Il s’agit, par exemple,
d’accorder un financement de pré-exportation aux regroupeurs/agrégateurs et négociants de matières premières
pour l’achat et l’exportation de matières premières agricoles ou de produits de base à valeur ajoutée. Le
financement des matières premières est souvent structuré et bénéficie d’une protection de crédit sous forme de
nantissement du produit de base sous-jacent, de cession du produit, de lettres de crédit et de garanties privées
ou publiques. La Figure 18 ci-dessous illustre une structure typique de FFMP.

La FFMP est accordée directement à des entités telles que les regroupeurs de matières premières, qui ne sont
pas nécessairement des institutions financières. Il peut s’agir de regroupeurs de matières premières appartenant
à l’État ou de coopératives agricoles qui remplissent les critères d’éligibilité pour les emprunts du secteur privé de
la BAD. Le Tableau 10 ci-dessous présente un résumé des termes et conditions de la FFMP.

Figure 18 : Illustration d’une FFMP

La BAD assure le Soumet les documents


financement ; assume le nécessaires détaillant
3 risque du regroupeur et 2 la/les transaction(s)
non celui de l'agriculteur. proposée(s)

Agrégateurs
de matières
premières

Activités de la BAD

Activité du regroupeur de matières


premières

Rétrocède aux Achète des intrants 1


4 agriculteurs 1 ou vend des
nationaux matières premières

Agriculteurs/
agent
acheteur

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 55


Manuel des produits financiers

Tableau 10 : Principales termes et conditions de prêt pour la FFMP

Les principaux groupes cibles de cette facilité sont les fonds commerciaux, les regroupeurs de matières premières
et les négociants qui s’adonnent à la commercialisation, l’apport de valeur ajoutée, le financement et l’exportation de
matières premières agricoles qui sont essentielles pour la plupart des économies africaines. Ils doivent :

Éligibilité • être enregistrés et opérer dans un pays membre, étant entendu que les recettes doivent être utilisées dans un
pays membre régional ;
• être commercialement viables sur une base autonome ;
• avoir un niveau acceptable d’autonomie opérationnelle ;
• avoir une solide culture de gestion des risques et des pratiques de gouvernance d’entreprise satisfaisantes.

En général, jusqu’à 2 ans. À titre exceptionnel, une maturité supérieure à 2 ans peut être autorisée, sous réserve de
Maturité
l’approbation du Comité du risque de crédit de la Banque et de l’approbation ultérieure du Conseil d’administration.

Similaire aux facilités de LC normales de la Banque, c’est-à-dire, pour les prêts à garantie non souveraines, le taux
de base + la marge sur prêt, la marge tenant compte de la nature à court terme de la transaction et les frais étant
Tarification
conformes aux pratiques du marché de financement du commerce. Une marge sur coût d'emprunt peut être ajoutée
pour les LCFC en ZAR et en monnaie locale.

Monnaie Disponible dans toutes les monnaies de prêt approuvées par la Banque, mais essentiellement en USD et en EUR

La facilité est un titre de créance de premier rang des institutions emprunteuses qui peuvent exiger des sûretés de
Sûretés et leurs propres clients. Ces sûretés servent à atténuer le risque auquel la Banque est exposée et peuvent comprendre,
garanties notamment, des nantissements de matières premières et de documents, des comptes séquestres avec cession du
produit, ainsi que des garanties privées et souveraines.

7.4. Garantie de transaction (GT)


Le produit de garantie des transactions est un instrument non financé qui offre une couverture du risque de
non-paiement allant jusqu’à 100 % aux banques confirmatrices (BC) pour les transactions de financement
du commerce des banques émettrices (BE) africaines éligibles. En couvrant jusqu’à 100 % du risque de non-
paiement, la GT permet à la BAD de soutenir les banques africaines locales opérant dans les PMR, en particulier
dans les pays à faible revenu et les États en transition.

La BAD travaille en collaboration avec les banques émettrices locales dans les PMR pour fournir aux entreprises
le soutien financier dont elles ont besoin pour s’engager dans des activités d’importation et d’exportation en
Afrique, plus particulièrement sur les marchés les plus difficiles. La BAD émet une garantie de transaction (GT) en
faveur de la banque confirmatrice couvrant jusqu’à 100 % du risque de la banque émettrice dans les 48 heures
suivant la demande. L’objectif ultime du produit de GT est de contribuer à accroître les échanges commerciaux
vers l’Afrique et à partir de celle-ci.

La GT a été introduite en 2021 avec le raisonnement ci-dessous.

• L’instrument de GT est un outil d’intervention de développement plus souple et ciblé. À la différence de l’APR, la GT
permet à la Banque de collaborer directement avec les banques locales ;

• permet d’identifier de nombreuses banques locales aux fins de renforcement des capacités – la collaboration directe avec
les banques locales nécessaire pour la mise en œuvre du produit GT donne à la Banque l’occasion de déterminer non
seulement les besoins de financement de ces banques locales, mais également leurs besoins en matière de renforcement
des capacités ;

• assure une plus grande visibilité de la Banque et la reconnaissance par les banques locales et les PMR du soutien de la
Banque au commerce sur leurs marchés ;

• mobilise et attire de nouvelles banques correspondantes sur le continent ;

• confère à la Banque un contrôle total sur le choix des banques locales et des transactions soutenues – pour que la
Banque puisse introduire l’instrument GT, elle doit mener ses propres vérifications préalables sur les BE participantes
et avoir une meilleure compréhension de l’environnement local ; contrairement à ce qui se passe pour les APR, cette

56 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


évaluation indépendante permet à la Banque d’exercer un contrôle total et d’être rassurée pour tout risque de crédit
qu’elle assume sur ces BE, ce qui atténue tout risque moral potentiel ;

• aligne la Banque avec les autres BMD – le produit de garantie de transaction unique est l’instrument de financement du
commerce prédominant des autres BMD ;

• est un outil anticyclique plus efficace – Lors de pandémies mondiales telles que la COVID-19 ou de crises financières, les
banques correspondantes internationales ont tendance à réduire leurs risques en limitant ou en gelant les lignes de crédit
aux pays et aux banques locales plus vulnérables ; dans de telles circonstances, les banques internationales ne sont tout
simplement pas disposées à prendre davantage de risques sur les banques locales sans garanties complètes ; la GT est un
outil anticyclique plus efficace dans de telles circonstances, dans la mesure où elle offre des garanties de paiement complètes
permettant aux correspondants bancaires internationaux de continuer à fournir des lignes de crédit aux banques locales.

Figure19 : Illustration d’une garantie de transaction

6. Expédition de marchandises

4. Émission d’une L/C en faveur de


l’exportateur

12. Paiement 10. Paiement 8. Paiement

1. Demande l’émission d’une L/C Banque 5. Confirme la L/C


Banque Locale
Importateur Internationale Exportateur
(Emmetrice)
9. Documents (Confirmatrice)

11. Documents 7. Documents

2. Demande une
garantie de paiement
de 100% pour la BE

(2. Peut également


demander la garantie)
La BAD
3. Emmission de garanties de
financement du commerce

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 57


Manuel des produits financiers

Tableau 11 : Modalités et conditions de la GT

• Avoir été soumis de manière satisfaisante au processus d’examen préalable de la Banque


pour les projets de financement du commerce et avoir reçu l’approbation du Conseil
d’administration
• Avoir une présence importante de financement du commerce en Afrique ou le potentiel
Éligibilité pour les d’une telle présence
banques confirmatrice/
• Avoir l’intention stratégique d’entreprendre le financement du commerce dans les pays à
APR
faible revenu
• Justifier d’une cote de crédit satisfaisante, telle que définie dans les directives de la Banque
en matière de gestion du risque de crédit non souverain
• Jouir d’une réputation acceptable pour la Banque

• Avoir été soumis de manière satisfaisante au processus d’examen préalable de la banque


de l’APR et avoir obtenu l’approbation de non-objection de la Banque
Éligibilité pour les
• Avoir été soumis de manière satisfaisante au processus d’évaluation de la Banque
banques émettrices
• Demeurer en règle dans les livres de la Banque et de la banque de l’APR pendant toute la
durée de vie de la facilité
• Être une institution financière basée et enregistrée dans un PMR de la Banque

La GT ne peut être émise que si les conditions suivantes sont remplies :


a) les biens/services sous-jacents concernent une exportation ou une importation en provenance
Éligibilité des
ou à destination d’un PMR ; b) la BE et la BC sont toutes deux approuvées par la Banque ;
transactions
c) la BE est enregistrée et opère en Afrique conformément à la politique des ONS relative aux
commerciales
clients éligibles. (cela couvre les BE dans les pays soumis à des sanctions) ; d) la limite de la
BE approuvée est suffisante ; e) la transaction commerciale sous-jacente est libellée dans l’une
des principales monnaies de prêt de la Banque ; et f) les biens/services ne figurent pas sur la
liste d’exclusion de la Banque.

La maturité maximale d’une transaction de GT ne peut dépasser trois années. Selon le profil de
Maturité risque de la BE, la Banque peut décider de ramener la durée de la transaction à une période
plus brève.

Les limites de la GT sont libellées dans l’une des principales monnaies de prêt de la Banque,
mais essentiellement en USD et en EUR. Indépendamment de la monnaie dans laquelle l’APR
est libellé, les banques de l’APR peuvent engager la Banque dans des transactions dans l’une
Monnaie des principales monnaies de prêt de la Banque (USD, EUR, ZAR, YEN), à condition que la
valeur de conversion du portefeuille de transactions ne dépasse pas la limite pertinente de la
banque émettrice avec la banque de l’APR ni le MPM alloué à cette banque. Tous les montants
payables par la Banque ou la banque de l’APR sont réglés dans la monnaie dans laquelle cette
transaction particulière du portefeuille est libellée.

La Banque assurera une couverture du risque de non-paiement à hauteur de 100 % de la valeur de


chaque transaction commerciale. Cela permettra aux banques correspondantes internationales
qui n’ont pas de limites préexistantes par pays et par BE pour certains PMR de développer un
Couverture
historique de crédit suffisant sur ces banques locales au fil du temps, de renforcer les contacts
commerciaux et de mieux connaître ces pays. Cette expérience leur permettrait d’accorder, en
définitive, des financements aux banques locales sans la garantie de la Banque.

58 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


8 | Dons d’assistance technique et
facilités de cofinancement
Le Groupe de la Banque abrite divers fonds fiduciaires, fonds spéciaux, structures de cofinancement et agit
parallèlement en tant qu’agent de mise en œuvre pour divers fonds externes, dont les ressources pourraient
conjointement, ou sur une base autonome, servir à accorder des dons et des financements concessionnels ou
non concessionnels pour soutenir des activités allant de l’amélioration de l’environnement des affaires et de la
préparation des projets au financement de projets à long terme. La BAD optimise la valeur ajoutée en assurant la
complémentarité entre les différentes facilités et ses propres produits financiers. La Figure 20 ci-dessous montre
comment le Groupe de la Banque peut déployer les ressources supplémentaires des donateurs tout au long du
cycle du projet pour compléter ses propres ressources et produits.

Figure 20 : Déploiement des ressources supplémentaires des donateurs tout au long du cycle du projet

Préparation du secteur Phase d'élaboration Phase de


public et environnement du projet financement du
favorable projet

Dons pour l'assistance Dons pour l'assistance Les dons, y compris les
technique et le technique, les études de dons remboursables
renforcement des faisabilité et le Prêts (prioritaires ou
capacités des clients du renforcement des subordonnés, avec
secteur public capacités des clients des ou sans concession)
secteurs privé et public.
Garanties
Fonds propres

Assistance technique
Les dons d’assistance technique sont particulièrement axés sur l’amélioration de l’efficacité de la préparation
des projets, qui est essentielle pour garantir les meilleurs résultats en matière de développement et de réduction
de la pauvreté pour les projets qui bénéficient du financement du Groupe de la Banque. Les domaines les plus
importants de l’assistance technique nécessitant des dons comprennent la formation des fonctionnaires des
administrations centrales et régionales/locales en matière de conception, de préparation et d’analyse de projet.
En outre, l’assistance technique vise à encourager et soutenir les efforts déployés par les PMR en vue de créer
des environnements commerciaux propices pour favoriser l’investissement du secteur privé et la croissance.
Dans tous les cas, les activités financées doivent être liées à des projets/programmes qui sont prioritaires pour
le pays concerné et pour le Groupe de la Banque. En outre, il est préférable qu’elles puissent également offrir
la perspective de déboucher sur de nouvelles opportunités d’affaires pour la Banque. Les Tableaux 12 et 13
ci-dessous présentent certains des différents fonds et structures de cofinancement du Groupe de la Banque.

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 59


Manuel des produits financiers

Tableau 12 : Échantillon de fonds fiduciaires et de fonds spéciaux du Groupe de la Banque

Fonds Sigle Description

Le Fonds spécial du Nigeria (FSN), créé en 1976 comme un moyen pour le Nigeria
de contribuer davantage au renforcement de la solidarité africaine et de canaliser
l’aide aux pays africains moins avancés, est l’une des premières structures de
cofinancement confiées à la BAD. Le FSN a vocation à soutenir les efforts de
Fonds spécial du développement des PMR à faible revenu de la Banque dont les conditions et
FSN
Nigeria perspectives économiques et sociales nécessitent un financement concessionnel.
Ses ressources peuvent servir à cofinancer des opérations avec la BAD et le FAD et
financer des opérations autonomes, tant dans le secteur public que dans le secteur
privé. Des prêts complémentaires pour des projets financés par le Groupe de la
Banque peuvent également être envisagés.

Le Fonds fiduciaire en faveur des PRI vise à soutenir les activités qui favorisent le
Fonds fiduciaire développement du secteur privé dans les pays à revenu intermédiaire, en mettant
d’assistance un accent particulier sur l’importance de développer la connaissance du pays grâce
technique en à des études analytiques approfondies. Plus précisément, ce fonds fiduciaire fournit
FAT-PRI
faveur des des ressources sous forme de dons d’assistance technique pour : i) la préparation de
pays à revenu projets ; ii) les services de conseil et les activités du cycle de projet ; iii) la formation de
intermédiaire fonctionnaires et le travail de renforcement des capacités ; ainsi que iv) les activités de
promotion de l’intégration régionale.

Le FAPA soutient la mise en œuvre de la Stratégie de développement du secteur privé


de la Banque. Il fournit des dons non liés pour l’assistance technique et le renforcement
Fonds des capacités aux gouvernements africains, aux communautés économiques
d’assistance au régionales et aux organisations intergouvernementales similaires, à des organisations
FAPA
secteur privé en non gouvernementales telles que les associations commerciales, les institutions de
Afrique régulation du marché, les prestataires de services de développement des entreprises,
les institutions de formation et de recherche en affaires, ainsi qu’aux entreprises
étatiques et privées.

La FASJ accorde des dons et des avances récupérables pour éliminer les asymétries
dans la capacité technique des gouvernements à exécuter des marchés juridiquement
contraignants. Cette facilité vise à rendre les règles du jeu égales pour l’expertise
juridique entre les parties lors des litiges et des négociations. En outre, la FASJ
s’efforce d’éliminer les obstacles à l’allègement de la dette grâce à ses interventions
Facilité africaine
dans les litiges relatifs aux fonds vautours. Elle fournit aussi des services de conseil
de soutien FASJ
pour améliorer les capacités de négociation de ses pays membres dans le secteur
juridique de l’infrastructure (électricité/énergie, transports, eau et assainissement). Par ailleurs,
la FASJ fournit des services de conseil sur les industries extractives et le secteur des
ressources naturelles, en se concentrant essentiellement sur l’exploitation minière, le
pétrole et le gaz, et l’agriculture. À travers toutes ses activités, elle entend renforcer les
capacités juridiques des pays africains.

Le SEFA a été créé en 2011 en tant que fonds spécial multidonateurs qui contribue à
assurer l’accès universel à des services énergétiques abordables, fiables, durables et
modernes pour tous en Afrique. Il accorde un financement catalytique pour stimuler
les investissements du secteur privé dans les domaines des énergies renouvelables et
de l’efficacité énergétique.
Fonds pour
l’énergie durable SEFA
Le SEFA soutient des interventions dans le cadre de trois priorités stratégiques, en
en Afrique l’occurrence : i) la charge de base verte (CBV) ; ii) les mini réseaux verts (MRV) ; et iii)
l’efficacité énergétique (EE). Il propose une assistance technique et des instruments
financiers concessionnels pour éliminer les obstacles au marché, constituer une réserve
de projets plus solide et améliorer le profil risque-rendement des investissements
individuels.

60 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


L’objectif du GETF est de contribuer à promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation
des femmes en Afrique. À l’aide de dons, le Fonds soutient la mise en œuvre de
l’Initiative de discrimination positive en matière de financement pour les femmes
d’Afrique (AFAWA). Grâce à l’assistance technique aux institutions financières (IF),
Fonds fiduciaire le GETF améliore la compréhension du marché des entreprises dirigées par des
pour l’égalité des GETF femmes par les IF et renforce leur capacité à fournir des services financiers adaptés
sexes aux entreprises autonomisées dirigées par des femmes. En outre, le fonds permettra
à l’AFAWA d’être le fer de lance d’un environnement commercial favorable et d’un
dialogue sur les politiques. Il mènera aussi des opérations de prêt et hors prêt
transformatrices de genre en collaboration avec des partenaires et des services pour
réduire et éliminer les écarts et les disparités entre les sexes sur le continent.

Lancé en avril 2019, le FDUM est un fonds fiduciaire multidonateurs dont l’objectif
est d’aider les villes et municipalités africaines à mieux gérer la croissance urbaine et
le développement résilient face au climat en améliorant la gouvernance et la qualité
des services de base. Le FDUM s’emploie à améliorer l’assistance technique, le
Fonds de
renforcement des capacités dans le domaine de la planification urbaine, la préparation
développement
FDUM des projets et la gouvernance afin de renforcer la viabilité et la compétitivité des
urbain et villes africaines pour assurer un développement économique et social durable. Il se
municipal concentrera sur l’amélioration de l’accès des administrations locales au financement,
notamment la préparation, la gestion et la mise en œuvre de projets susceptibles de
concours financier par les municipalités, les mises à jour des plans directeurs et la
révision du cadre réglementaire.

Cofinancement
En 2018, la Banque a consolidé la gestion des facilités et accords de cofinancement sous un seul département.
Cela a permis de créer une plateforme de service(s) partagé(s) pour les facilités de cofinancement dans les
domaines suivants : i) gestion financière et établissement de rapports ; ii) systèmes d’information de gestion
; iii) gestion des marchés et communication de la disponibilité des facilités, ainsi que de leur utilisation ; et iv)
développement des entreprises. Les facilités de cofinancement sont gérées par une équipe de coordonnateurs de
liaison et de cofinancement spéciaux dédiée au partenariat, ce qui permet d’améliorer la réserve de cofinancement
et la gestion du portefeuille. Les diverses facilités de cofinancement ont permis d’accorder des dons ou des
prêts, parallèlement aux opérations souveraines et non souveraines de la Banque. Certaines de ces facilités sont
entièrement gérées par la Banque dans le cadre d’accords de cofinancement conjoints, tandis que d’autres
cofinancent les opérations sur une base parallèle. Les critères d’éligibilité des facilités de cofinancement reflètent
ceux de la Banque, comme indiqué aux Sections 3.1.1 et 3.1.2. Les spécificités sont également prévues dans les
accords-cadres de cofinancement respectifs signés entre la Banque et le(s) contributeur(s).

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 61


Manuel des produits financiers

Tableau 13 : Structures de cofinancement phares avec le Groupe de la Banque

Ressources Description Utilisation des Ressources


financières ressources disponibles disponibles/cible

Accord de cofinancement
avec l’Agence japonaise
Facilité de
de coopération Cofinancement pour certains 2,06 milliards de $ EU
cofinancement
internationale (JICA) dans pays africains à des conditions d’approbations combinées pour
accéléré pour
le cadre de l’initiative comparables ou meilleures l’EPSA III
l’Afrique (ACFA)
d’assistance renforcée au
secteur privé

2 milliards d'USD : 400 millions


d'USD pour les opérations
Fonds spécial avec les
Cofinancement de projets non souveraines et 1,6 milliard
réserves de change de
Fonds AGTF souverains et non souverains de la d'USD pour les opérations
la Banque populaire de
Banque (répartition 80/20) souveraines jusqu'en 2024. Plus
Chine
d'un milliard est déjà approuvé
et en cours

Facilité d’investissement
avec la Commission
européenne. Les fonds Enveloppe globale pour
sont approuvés par la CE Financement mixte : combinaison
Plateforme l’Afrique à laquelle différentes
projet par projet. de dons de l’UE avec des prêts ou
d’investissement IFD, dont la Banque, ont accès.
des fonds propres de financiers
pour l’Afrique Alors que la Banque En décembre 2021, des projets
publics et privés, notamment la
(PIA) de l’UE dispose d’un compte avaient été approuvés ou
Banque. La CE a récemment
(PIA-UE) bancaire spécial, les étaient en cours pour plus de
approuvé des garanties.
ressources sont détenues 804 millions d’euros.
par la CE et transférées
par tranches.

62 MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS


9 | Conclusion
Au fil des années, le Groupe de la BAD a mis au point un large éventail de produits financiers visant à répondre à
l’évolution des besoins des clients des secteurs public et privé. Au nombre de ces produits figurent des prêts à long
terme et des dons d’investissement, des produits de gestion des risques pour se couvrir contre les risques liés aux
taux d’intérêt, aux monnaies ou aux cours des matières premières, des fonds propres et des quasi-fonds propres,
des garanties, des produits de financement du commerce et divers soutiens sous forme d’assistance technique.
Le Groupe de la Banque, par l’intermédiaire de son Département des syndications, du cofinancement et des
solutions client (FIST), continue d’assurer le suivi de l’utilisation de ses produits et d’apporter des améliorations
et des innovations aux diverses structures de financement ou de concevoir des offres entièrement nouvelles pour
relever les défis auxquels les clients de la Banque sont confrontés. Le personnel et les clients peuvent adresser
leurs questions ou leurs commentaires concernant les produits financiers du Groupe de la Banque à FIST à
l’adresse suivante : FIST2@afdb.org.

MANUEL DES PRODUITS FINANCIERS 63

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