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FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT

REPUBLIQUE DU TCHAD

PROJET D’APPUI A L’AMELIORATION DU CLIMAT DES AFFAIRES ET A LA


DIVERSIFICATION DE L’ECONOMIE TCHADIENNE (PACADET)

OSGE/GECL

Novembre 2013
TABLE DES MATIÈRES
I – Orientation stratégique et justification ............................................................................ 1
1.1. Liens du projet avec la stratégie et les objectifs pays ................................................. 1
1.2. Justification de l’intervention de la Banque ................................................................ 2
1.3. Coordination de l’aide ................................................................................................. 4

II – Description du projet .................................................................................................... 5


2.1. Composantes du projet ................................................................................................ 5
2.2. Solutions techniques retenues et solutions de substitution étudiées ........................... 7
2.3. Type de projet.............................................................................................................. 7
2.4. Coût du projet et dispositifs de financement ............................................................... 7
2.5. Zone et bénéficiaires visés par le projet ...................................................................... 9
2.6. Approche participative pour l’identification, la conception et la mise en œuvre du
projet............................................................................................................................ 9
2.7. Prise en considération de l’expérience du Groupe de la Banque et des leçons tirées
dans la conception du projet ........................................................................................ 9
2.8. Principaux indicateurs de performance ..................................................................... 10

III – Faisabilité du projet ...................................................................................................... 11


3.1 Performance économique et financière ..................................................................... 11
3.2 Impact environnemental, social et changement climatique ...................................... 11
3.3 Genre ......................................................................................................................... 12
3.4 Social ......................................................................................................................... 12
3.5 Réinstallation forcée .................................................................................................. 13

IV –Exécution ......................................................................................................................... 13
4.1. Dispositions en matière d’exécution ......................................................................... 13
4.2. Suivi .......................................................................................................................... 15
4.3. Gouvernance.............................................................................................................. 15
4.4. Soutenabilité .............................................................................................................. 16
4.5. Gestion des risques .................................................................................................... 16
4.6. Développement des connaissances............................................................................ 17

V – Cadre Juridique .............................................................................................................. 17


5.1. Instrument légal ......................................................................................................... 17
5.2. Conditions associées à l’intervention de la Banque .................................................. 17
5.3. Conformité avec les politiques de la Banque ............................................................ 18

VI – RECOMMANDATION ................................................................................................ 18
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1.3 : Principaux projets des PTFs dans les domaines du projet
Tableau 2.1 : Composantes et activités du projet
Tableau 2.2 : Solutions de substitution envisagées et causes du rejet
Tableau 2.3 : Coût estimatif du projet par composante
Tableau 2.4 : Sources de financement (montants en millions d’UC)
Tableau 2.5 : Coût du projet par catégorie de dépense (montants en millions d’UC)
Tableau 2.6 : Calendrier des dépenses par composante (en millions d'UC)
Tableau 2.7 : Enseignements tirés des projets d’appui Institutionnel précédents
Tableau 4.1 : Etapes de suivi et boucle de rétroaction
Tableau 4.2 : Risques potentiels et mesures d’atténuation

Annexe I. Indicateurs socio-économiques comparatifs du pays


Annexe II. Tableau du portefeuille de la BAD dans le pays (Juin 2013)
Annexe III. Principaux projets connexes financés par la Banque et d’autres partenaires au
développement du pays
Annexe IV. Carte de la zone du projet
Equivalences monétaires
(Septembre 2013)
Unité monétaire : FRANC CFA (XAF)
1 UC = 747,75 CFA
1 UC = 1,18 EURO
1 UC = 1,50 USD

Année fiscale
1er janvier - 31 décembre

Sigles et abréviations

AFD Agence française de développement


ANIE Agence nationale pour les investissements et les exportations
AON Appel d’offre national
APE Accord de partenariat économique
ARMP Autorité de régulation des marchés publics
BAD Banque africaine de développement
BDEAC Banque de développement des Etats de l’Afrique Centrale
BM Banque mondiale
CCIAMA Chambre de commerce d’industrie, de l’artisanat, des mines et de l’agriculture
CDE Centre de développement de l’entreprise
CDMT Cadre de dépenses à moyen terme
CEDEF Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des
femmes
CEEAC Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale
CEMAC Communauté économique et monétaire de l'Afrique Centrale.
CEP Cellule d’exécution des projets
CMA Centre de médiation et d’arbitrage
CSPR Cellule de coordination et de suivi des programmes de réformes
CS Comité sectoriel
DSEPP Direction du suivi et évaluation des projets et programmes
DUE Délégation de l’Union européenne
ENFJ Ecole nationale de formation judiciaire
EPCV Enquête permanente sur les conditions de vie des ménages
EU Etats Unis
FAD Fonds africain de développement
FMI Fonds monétaire international
FODEP Forum de dialogue Etat et Secteur privé
GAP Plan d’action pour la gouvernance
GS Groupes sectoriels
GUF Guichet unique foncier
GVT Gouvernement
IDE Investissement direct étranger
ML Monnaie locale
MTC Magistrats des tribunaux de commerce

i
OHADA Organisation pour l’harmonisation du Droit des affaires en Afrique
OMC Organisation mondiale du Commerce
OPEV Département de l’évaluation des opérations de la Banque
PACADET Projet d’appui au climat des affaires et à la diversification de l’économie
PIB Produit intérieur brut
PNUD Programme des nations unies pour le développement
PPTE Initiative pour les pays pauvres très endettés
PTF Partenaire technique et financier
RAP Rapport d’achèvement du projet
RAFC Responsable administratif financier et comptable
RCCM Registre du commerce et du crédit mobilier
RT République du Tchad
SFI Société financière internationale
SMP Staff monitored program (Programme d’assistance économique du FMI)
SO Sans objet
TDFO Mission résidente de la Banque au Tchad
UC Unité de compte
USD Dollars Etats-Unis

ii
Fiche de projet

Fiche du client
EMPRUNTEUR : République du Tchad

ORGANE D’EXECUTION : Cellule de Coordination du


Suivi des Programmes de Reformes (CSPR) auprès de la Primature (PM)1

Plan de financement
Source Montant (UC) Instrument

FAD2 5,89 million


Dont 1,92 million Don
3,97 million Prêt
COÛT TOTAL 5,89 million

Importantes informations financières du FAD

Monnaie du prêt / don UC


Type d’intérêts* SO
Marge du taux d’intérêt* SO
Commission d’engagement* 0,50%
Autres frais* 0,75%
Echéance 50 ans
Différé d’amortissement 10 ans
TRF, VAN (scénario de base) SO
TRE (scénario de base) SO

*si applicable

Durée – principales étapes (attendues)

Mission de préparation Avril, 2013


Mission d’évaluation Août, 2013
Equipe-Pays Octobre, 2013
Négociations des accords de don et de prêt Novembre, 2013
Présentation au Conseil Décembre, 2013
Entrée en vigueur Janvier, 2014
Achèvement Décembre, 2017
Dernier décaissement Décembre, 2018

1
Créée par Décret 482/PR/PM/2013 et rattachée au Cabinet du Premier Ministre
2
Allocation pays (Prêt 2,81, Don 0,86) ; Annulation (Prêt 1,16, Don 0,59)

iii
Résumé du projet
Apercu Titre du projet : Projet d’appui à l’amélioration du climat des affaires et à la diversification de
du projet l’économie (PACADET)
Périmètre du projet : Territoire national
Durée du projet : 48 mois
Coût du projet: 5,89 Million UC
Objectifs du L’objectif du PACADET est de promouvoir le développement du secteur privé et la diversification de
projet l’économie en vue d’asseoir au Tchad les bases d’un développement économique inclusif. Ses objectifs
opérationnels sont l’amélioration du climat des affaires au travers de la mise en œuvre de deux grandes
composantes qui sont : (i) L’appui au dialogue public et privé et aux réformes du climat des
investissements, (ii) l’Appui à l’entreprenariat et à la promotion de l’investissement.
Evaluation des Le rôle du secteur privé et son importance pour l’économie tchadienne sont reflétés dans le Programme
besoins National de Développement du Tchad (PND) 2013-2015 qui porte la vision de développement du pays. Le
secteur privé reste très peu développé, il est caractérisé par une structure duale où quelques grandes
entreprises, coexistent avec une myriade de petites entreprises du secteur informel. Les Très petites
entreprises (TPE)3 représentent 91 % du total des entreprises, les PME environ 3% et les grandes entreprises
à capitaux principalement étrangers environ 6%. Les principaux défis et contraintes à relever pour favoriser
à moyen ou long terme le développement du secteur privé se situe à un triple niveau: (i) la faiblesse du
cadre législatif, institutionnel et règlementaire, (ii) les difficultés l’accès au financement en particulier pour
les PME et enfin, (iii) la faiblesse des structures de tutelle et d’appui. Le gouvernement a adopté en 2012,
en concertation avec le secteur privé et les Partenaires Techniques et Financiers, un chronogramme de mise
en œuvre des réformes du climat des affaires et de diversification économique afin de réduire la
dépendance du pays vis- à -vis des ressources pétrolières.
Bénéficiaires La zone du projet est N’Djamena et le reste du pays. Les bénéficiaires directs sont l’administration
ciblés publique, le secteur privé, les entrepreneurs du pays et la population tchadienne dans l’ensemble. Les
opérateurs économiques tireront parti de l’amélioration du climat des affaires pour accélérer le
développement de leurs entreprises, la population quant à elle, tirera profit des meilleures offres tarifaires et
d’une situation de l’emploi amélioré du fait de l’évolution favorable du contexte concurrentiel et de la
production nationale.
Résultats Les résultats attendus de la mise en œuvre du projet sont à court terme : (i) une réduction du coût et des
et impact délais de création des entreprises, (ii) une réduction des délais de délivrance des titres fonciers ; (iii) une
facilitation de l’accès au financement grâce à la disponibilité du titre foncier comme instrument de
garantie et à l’assistance procurée par le centre de gestion agréé dans la structuration des plans d’affaires;
(iv) une augmentation du nombre d’entreprises crées par les femmes dans les filières porteuses ; (v) une
réduction de la judiciarisation du contentieux des affaires avec la création du centre d’arbitrage et du
renforcement des capacités des tribunaux de commerce. A plus long terme, une attractivité accrue du pays,
notamment en matière d’Investissements Directs Etrangers « IDE» permettant une croissance économique
plus inclusive.
Valeur ajoutée de Les avantages comparatifs de la Banque et sa valeur ajoutée dans cette intervention résultent de
la Banque l’expérience qu’elle a acquise, au fil des ans, dans la conception et la mise en œuvre des projets de
renforcement des capacités institutionnelles dans les Etats membres. En particulier en matière
d’amélioration de climat des affaires, elle a financé des opérations similaires au Rwanda avec le « Rwanda
Development Board », au Burkina faso avec la maison de l’entreprise du Burkina Faso, au Sénégal avec
l’agence de Promotion des Investissements et des Exportations (APIX).
Développement La mise en œuvre de ce projet favorisera le renforcement des capacités techniques en matière de suivi et de
des connaissances mise en œuvre des réformes interministérielles. En particulier, celles sur le climat des affaires seront
renforcées par l’assistance technique et les différents guides méthodologiques qui seront élaborés. Ces
pratiques seront diffusées au sein de l’administration au travers des documents produits et des sessions de
formation, et à l’intérieur de la Banque, via TDFO à travers les séminaires et les rapports d’OPEV.

3
On distingue 4 catégories d’entreprises au Tchad, les Très petites entreprises (TPE) caractérisée par un effectif de moins de 5 personnes,
les Petites entreprises avec un effectif de 5 à 20 personnes (PTE), les moyennes entreprises avec un effectif de 20 à 100 personnes (ME) et
enfin les grandes entreprises avec un effectif de plus de 100 personnes (Enquête du CNPT-2011)

iv
Cadre logique axé sur les résultats
Pays et titre du projet : Projet d'Appui à l’Amélioration du Climat des Affaires et à la Diversification de l’Economie Tchadienne (PACADET)
But du projet : Promouvoir la croissance du secteur privé et la diversification de l’économie au travers de l’amélioration du climat des affaires.
MOYENS DE
RISQUES/ MESURES
INDICATEURS DE PERFORMANCE VÉRIFICATIO
D’ATTÉNUATION
CHAÎNE DES RÉSULTATS N
Indicateur Situation de
Cible
(y compris les ISC) référence

La dépendance de l’économie [part du secteur privé non Consultation


IMPACT

tchadienne au secteur pétrolier dans le PIB] 8,7% en 2012 10% en 2017 du rapport
pétrolier est significativement du FMI au
réduite titre de l’art.4
en 2015
Effet I : le développement du I.I. Nombre de jours 10 jours minimum I.I. création d’entreprises Rapport de Risque1 :
secteur privé est facilité grâce nécessaires pour la création sont nécessaires à la ramenée de 10 à 3 jours l’ANIE et Lenteur dans la prise
aux réformes d’entreprises création en 2014 Statistiques de décision pour la
d’entreprises de la mise en œuvre des
Chambre de réformes
Moins de 1% des commerce Atténuation :
I.2 Nombre de litiges litiges actuellement I.2. Au moins 5% des
commerciaux résolus par la litiges commerciaux sont renforcement de la
résolus par la coordination
médiation médiation résolus par la médiation
conformément à la interministérielle
réglementation
« OHADA » en 2015
I.3 Nombre de jours Six mois minimum
EFFETS

nécessaires pour la délivrance sont nécessaires I.3. les délais de


d’un titre foncier » pour la délivrance délivrance des titres
d’un titre foncier fonciers passent de six
mois à 1 mois en 2015

Effet II : L’entreprenariat et Nombre des PME des filières 2 PME créée dans 20 PME viables créées Rapports de
l’appui aux filières sont 4
porteuses créées à l’issue du les filières dans les filières porteuses l’ANIE et de
renforcés projet (dont % par des porteuses et en 2016 dont 25% au la Chambre
femmes) répertoriée dans les moins par des femmes de commerce
bases de l’ANIE
COMPOSANTE I : APPUI AU DIALOGUE PUBLIC ET PRIVE ET AUX REFORMES DU CLIMAT DES INVESTISSEMENTS Risque2 :
1.1. Le cadre légal et 1.1.1 Nombre de textes Textes Textes révisés et Journal (ii) Sous –estimation
réglementaire pour la création réglementaires revus, mis à réglementaires promulgués s’il y a lieu au officiel du de l’ampleur et du
et la promotion des PME est niveau, promulgués et désuets et études plus tard en 2015 et diffusé Tchad (JO) niveau de difficulté
5
pas disponibles nationalement des réformes à
PRODUITS

revu et mis à niveau diffusés nationalement


implémenter

1.1.2. Nombre de textes Pas d’inventaire Un recueil de textes est Rapports de


Mesures
accompagnés de décrets exhaustif sur les rendu disponible à l’ANIE l’ANIE et
d’atténuation :
d’application portant sur la textes aux investisseurs potentiels bulletins
(i) renforcement de
promotion des réglementaires et diffusé nationalement Ministère du
6 l’opérationnalisation
investissements adoptés relatifs aux commerce
du dialogue public et
investissements

4
Filières reconnues à forts potentiels de croissance retenues dans le Plan National de Développement
5
Il s’agit de (i) revoir et améliorer le cadre institutionnel, réglementaire et juridique relatif à la création d’entreprises, afin de réduire le
temps, les procédures et les coûts nécessaires à la création (voir classement du Tchad pour la création), (ii) rationaliser le régime fiscal
(parafiscalité) et d’octroi des licences et réglementations connexes et (iii) appuyer la préparation des cadres stratégique et institutionnel et
juridique nécessaires à l’optimisation des filières de production et à la préparation des zones économiques spéciales
6
En particulier textes relatifs à la facilitation de la création d’entreprises et le foncier

v
1.2. Le dialogue public et 1.2. Nombre de rencontres Le dialogue public Le cadre de dialogue Bulletins privé,
privé est opérationnel et un public et privé organisées en et privé est public et privé est formel, officiels de la (ii) communication
forum permanent parrainé par 2014 et PV de réunions sporadique et peu opérationnel et permanent, chambre de sur les réformes ;
la Primature est légalisé tenues structuré au moins trois PV de commerce et (iii) assistance
réunions sont disponibles du Ministre technique à la
en 2014 et les années du structure chargée du
suivantes Commerce suivi des réformes et
1.3. Les Tribunaux de 1.3. PV de formation et de Le personnel des Le personnel est formé et Cursus de au Ministère du
commerce sont renforcés et réception des équipements IT Tribunaux n’a pas les équipements IT formation commerce et de
les temps de traitement des reçu de formation disponibles en 2015 pour officielle de l’industrie
dossiers réduit depuis 5 ans les cinq Tribunaux de l’ENFJ (iiii) la création par
commerce le gouvernement
d’une cellule de
1.4 Le cadre de suivi des 1.4. PV de livraison du cadre Inexistence d’un Une méthodologie ainsi Compte-
coordination du suivi
réformes liées aux indicateurs méthodologique de suivi des cadre qu’un cadre de suivi des rendu du
des programmes de
« Doing business » est réformes est disponible méthodologique de réformes sont disponibles projet et
réformes auprès du
formalisé suivi des réformes en 2014 rapport de
Premier –Ministre
l’AT
disponibles à
Risque3 :
la CEP
Instabilité politique
1.5 La réforme du cadre 1.5 Textes de législatifs et Les textes sont Les textes de loi régissant Bulletin des
législatif du cadastre et du réglementaires et décrets désuets le foncier au Tchad sont annonces Mesures
7
foncier est effective d’application adoptés en réactualisés et disponibles légales du d’atténuation :
matière d’urbanisme, en 2016 Tchad et La réélection en
d’habitat, foncier et domanial bulletin du 2011 du président
et des décrets d’application Ministère du avec une confortable
commerce et majorité et la paix
de l’artisanat retrouvée avec le
COMPOSANTE II : APPUI A L’ENTREPRENARIAT ET A LA PROMOTION DE L’INVESTISSEMENT Soudan autorisent
2.1. L’ANIE est pleinement 2.1. PV de livraison du projet ANIE n’est pas Les délais de création des Rapport de des présomptions
opérationnel et interconnecté d’interconnexion de l’ANIE interconnecté aux entreprises passent de 10 à l’ANIE et fortes de stabilité
avec les administrations administrations 3 jours en 2015 Doing politique relatives
partenaires partenaires business
Risque4 :
2.2. Les orientations à court et 2.2 Une enveloppe Le Ministère ne Un plan stratégique et PV de Manque
moyen terme du Ministère du budgétaire est inscrite au dispose pas d’un opérationnel est disponible livraison de d’implication des
Commerce sont définies et budget de 2014 pour le Plan Stratégique et fin 2014 du plan acteurs
accessibles recrutement d’un Consultant Opérationnel stratégique et Mesure
opérationnel d’atténuation :
au Ministère Mise en place d’un
2.3. Un soutien spécifique à la 2.3. Listes des séminaires et Pas de séminaires Des séminaires sont Rapports de comité de pilotage et
structuration des projets et à actions de formation et spécifiques sur les effectués et disponibles sur l’ANIE et de opérationnalisation
l’analyse des marchés est d’études ciblées sur les filières porteuses les filières porteuses en la chambre de de la plateforme de
proposé filières porteuses mises en 2014 (dont 25% de femmes commerce dialogue entre le
œuvre (dont 20 % de femmes bénéficiaires) secteur privé et le
bénéficiaires) public
2.4. L’accès des PME aux 2.5. Part des marchés publics - de 3 % des 10 % des marchés publics Rapports de
marchés publics est soutenu attribués aux PME nationales marchés publics réservés aux PME, y l’OCMP à
et encadré par la loi sont attribués aux compris sous-traitance et partir de 2015
PME nationales les consortiums en 2015
COMPOSANTES RESSOURCES
ACTIVITÉS CLÉS

Composante I : Appui au dialogue public et privé et aux réformes du climat des investissements Ressources :
- Assistance technique, équipements et formations Composante I : 3,97 millions UC
Composante II : Appui à l’entreprenariat et à la promotion de l’investissement Composante II : 1,11 million UC
- Assistance technique, équipements et formations, 8
Gestion du Projet : 0,50 million UC
Composante III : Gestion du projet Total : 5,89 millions UC
9
- Assistance technique, manuels de procédures, équipements et formations

7
Il s’agit de la réforme des textes législatifs et règlementaires en matière d’urbanisme, de l’habitat, foncière et domaniale et la
relecture du projet de code foncier et domanial ainsi que les textes d’application à prendre
8
Ces dépenses couvriront également l’administration du projet d’appui à la préparation à l’initiative PPTE
9
Ce total comprend les coûts relatifs aux imprévus et aléas

vi
Calendrier d’exécution du projet

2013 2014 2015 2016 2017


A S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D
0. Activités Préparatoires
0.1. Evaluation du projet

0.2. Présentation au Conseil

0.3. Entrée en vigueur du don

0.4. Sélection équipe de gestion du projet

0.5. Lancementdu projet

0.6. Elaboration du manuel de procédures

1. Acquisitions d'Equipements et Fournitures

1.1 Equipements et matériels


informatiques, bureautiques

2. Services d'assistance technique

2.1. Préparation des DAO et constituion des


LR

2.2. Lancement des DAO, Analyse et


Attributions

2.3. Prestations des consultants

3. Formation

3.1. Préparation des DAO et constituion des


LR

3.2. Lancement des DAO, Analyse et


Attributions

3.3. Prestations des consultants

4. Dépenses de fonctionnement

5. Suivi et évaluation

6. Réunionsdu comité de pilotage

7. Supervisions du projet et revue à mi-


parcours

8. Clôture des activités

9. Audit annuel des comptes

vii
RAPPORT ET RECOMMANDATION DE LA DIRECTION AU CONSEIL D’ADMINISTRATION
CONCERNANT LE PROJET D’APPUI A L’AMELIORATION DU CLIMAT DES AFFAIRES ET
A LA DIVERSIFICATION DE L’ECONOMIE TCHADIENNE (PACADET) EN REPUBLIQUE DU
TCHAD
La présente proposition soumise à l’approbation du Conseil, porte sur l’octroi d’un prêt de 3,97 millions
d’UC et d’un don de 1,9210 millions d’UC, sur les ressources du Fonds africain de développement à la
République du Tchad, pour le financement du Projet d’appui à l’amélioration du climat des affaires et à la
diversification de l’économie Tchadienne (PACADET). Il s’agit d’un projet d’appui institutionnel destiné à
appuyer la mise en œuvre des réformes indispensables au développement du secteur privé et à renforcer les
capacités du Ministère du commerce et de l’industrie qui joue un rôle clé dans la mise en œuvre des
politiques du gouvernement en faveur du secteur privé. Le PACADET sera exécuté sur la période 2014-
2017.

I – ORIENTATION STRATEGIQUE ET JUSTIFICATION


1.1. Liens du projet avec la stratégie et les objectifs pays
1.1.1 Le Plan National de Développement du Tchad (PND) 2013-2015 qui porte la vision du Tchad
et précise son agenda de développement est le document de référence pour les partenaires techniques
et financiers du Tchad. Il s‘articule autour de huit résultats stratégiques prioritaires dont le développement
du secteur privé11. Ces résultats stratégiques prioritaires traduisent en effet, les activités sur lesquelles le
gouvernement entend concentrer ses efforts dans les années à venir afin d’accélérer la croissance et
impulser un développement durable. Pour les atteindre, quatre axes d’orientations stratégiques ont été
définies par le gouvernement : (i) développement de l’offre de production et des opportunités d’emplois
décents12, (ii) la mobilisation et la valorisation du capital et la lutte contre les inégalités, la pauvreté et
l’exclusion sociale, (iii) la protection de l’environnement et l’adaptation aux changements climatiques et
enfin (iv) l’amélioration de la gouvernance. Les actions soutenues dans l’axe (i) visent à encourager
l’investissement privé et à améliorer la compétitivité de l’économie en fournissant les infrastructures de
base. Celles dans l’axe (iv) visent à poursuivre les réformes permettant de rendre plus performante
l’administration et à mettre en place les textes qui assurent la transparence et la poursuite de
l’assainissement de la justice ainsi que le renforcement du dialogue social.
1.1.2 Le Document de Stratégie Pays (DSP) de la Banque, couvrant la période 2010-2014, est en
cohérence avec le PND. La stratégie d’assistance de la Banque au Tchad s’articule autour des deux piliers
suivants: (i) la promotion de la bonne gouvernance dans le secteur public; et (ii) le développement des
infrastructures de base. Le premier pilier est conforme à l'axe I du PND. A travers ce pilier, la Banque
appuie la mise en œuvre des réformes visant l’amélioration du climat des affaires afin de faciliter le
développement du secteur privé. Plus spécifiquement, l’objectif de la Banque, dans le cadre de ce pilier,
vise à réduire les principaux freins qui affectent l’éclosion du secteur privé au Tchad et que l’on pourrait
regrouper autour de deux contraintes majeures: (i) la faible attractivité du cadre d’investissement, et (ii) la
faiblesse des institutions chargées de la promotion du secteur privé.

1.1.3 Le projet est conforme tant à l’axe I du PND, qu’aux orientations du Pilier I du DSP 2010-2014. Il
s’inscrit dans le cadre de la poursuite des réformes entamées depuis 2003 par le pays, et qui se sont entre
autres aspects concrétisées par l'adoption en 2003 d'un Document de stratégie de réduction de la pauvreté

10
5,89 Million UC (Prêt 2,81, Don 0,86) et (Annulation (prêt 1,16, Don 1 ,06))
11
Voir schéma de l’agenda de développement en page 1 des annexes techniques
12
Axe couvrant les initiatives relatives à l’investissement privé
1
(DSRP). Ce dernier document a par ailleurs permis la mise en œuvre de la première stratégie nationale de
réduction de la pauvreté (SNRP I) sur la période 2003-2006, la deuxième stratégie nationale de réduction de
la pauvreté (SNRP II) 2008-2011 et, plus récemment, par la définition d'un nouveau Plan National de
Développement (PND) 2013-2015. Le PND garantit dans ses huit résultats stratégiques prioritaires, la
poursuite du développement du secteur privé et préalablement, la levée des contraintes affectant le climat
des affaires comme rappelé précédemment. Par ailleurs, le projet est aussi conforme aux orientations de la
Stratégie de la Banque (2013-2022), aux orientations de la stratégie de développement du secteur privé de la
Banque 2013-2017 et ainsi qu’au cadre stratégique et plan d’action II pour la gouvernance pour la période
2014-201813, au travers de son pilier sur le secteur privé. En effet, par la réduction des contraintes affectant
l’environnement des affaires, le projet vise à créer les conditions favorables à la relance de la croissance
économique à travers une augmentation significative de l’investissement et de la production privés source
de création d’emplois pérennes et de prospérité.
1.2. Justification de l’intervention de la Banque
1.2.1 Contexte politique, économique et social : Après une décennie marquée par les conflits
récurrents, le Tchad sort progressivement de la fragilité et connait depuis 2010, une relative stabilité
politique et sécuritaire grâce aux efforts du gouvernement et d’un dialogue continue avec les pays voisins et
la communauté internationale. Sur le plan économique, après une reprise vigoureuse en 2010 (croissance
moyenne du PIB de 9,4%14), la croissance a ralenti en 2011 (1,6%) en raison de la baisse de la production
pétrolière et des effets de la sécheresse sur le secteur agricole. Les perspectives économiques pour 2013 et
2014 sont encourageantes, avec une croissance réelle du PIB se situant respectivement autour de 2,7% et
11,1%. La croissance du PIB en 2014, serait soutenue par de nouveaux investissements dans le secteur
pétrolier. Cependant, les recettes pétrolières qui en découlent devraient connaitre une décrue relative en
raison de la baisse des cours mondiaux. L’économie tchadienne reste pourtant fortement dépendante du
secteur pétrolier et gazier qui représentant 20% du PIB contre 12% pour le secteur agricole, 22% pour le
commerce et le transport, et 1% pour le secteur manufacturier. Cette dépendance engendre une forte
vulnérabilité aux chocs externes et des aléas de la production pétrolière. Toutefois, l’impact du secteur
pétrolier sur l’emploi et le reste de l’économie est limité, comme le montre la prévalence du taux de
pauvreté monétaire qui s’élève à 46,7%.

1.2.2 Le secteur privé15 n’a que peu soutenu la croissance à ce jour comme l’illustre le niveau des
investissements privés (hors secteur pétrolier) qui ne représente que 8,7% du PIB en 2012 (contre 14 % en
moyenne dans l’Afrique Subsaharienne et 25 % en Asie). Selon le rapport « doing business 2014 », le
Tchad se classe au 189ème rang / 189. Par ailleurs, le secteur privé tchadien, est caractérisé par une structure
duale où quelques grandes entreprises, avec un actionnariat pour l’essentiel étranger, coexistent avec une
myriade de petites entreprises du secteur informel. Les Très petites entreprises (TPE) 16 représentent 91 % du
total des entreprises, les PME elles représentant (3%) et les grandes entreprises à capitaux étrangers (6%).

1.2.3 Fort de ce constat, les autorités tchadiennes ambitionnent de diversifier l’économie et de faire du
secteur privé la source essentielle de croissance et de création d’emplois productifs. Pour atteindre cet
objectif, le Tchad devrait pour cela, améliorer son climat des investissements et mieux exploiter les
avantages comparatifs liés à sa position géographique et à ses richesses en ressources naturelles. Plusieurs
défis limitent significativement le développement du secteur privé au Tchad et en particulier les PME. Ces

13
GAP 2014-2018 t en cours d’approbation
14
Sur la période 2004-2012 selon le PND 2013-2015
15
Une description complète du secteur privé tchadien est disponible dans les Annexes techniques (A2)
16
On distingue 4 catégories d’entreprises au Tchad, les Très petites entreprises (TPE) caractérisée par un effectif de moins de 5 personnes, les petites entreprises
avec un effectif de 5 à 20 personnes, les moyennes entreprises avec un effectif de 20 à 100 personnes et enfin les grandes entreprises avec un effectif de plus de
100 personnes (Enquête du CNPT-2011)
2
principaux défis ont été identifiées dans le livre blanc du Patronat17, dans l’étude sur les chaînes de valeur
porteuses de croissance18, et enfin dans le document stratégique pour la promotion des PME /PMI19; au
nombre de ceux-ci, on note :

(i) L’inefficacité des structures d’appui et de tutelle: ces structures existent mais sont peu efficaces,
dispersées et souffrent d’un manque de moyens matériels et humains pour assurer la coordination de leurs
interventions. Parmi celles-ci on peut citer, l’Agence Nationale pour les Investissements et les Exportations
(ANIE), qui est le guichet unique de création d’entreprises au Tchad et qui est censée faciliter le processus
de création d’entreprises et en particulier celles relevant du secteur des filières porteuses20 , le Centre de
Formalités des Entreprises (CFE), le Centre de Développement des Entreprises (CDE), la Chambre de
Commerce, d’Industrie, d’Agriculture, des Mines et de l’Artisanat (CCIAMA), le Patronat (CNPT), le
Ministère du commerce et de l’industrie qui porte les politiques du gouvernement en matière d’appui et
d’organisation du secteur privé. Par ailleurs, le secteur privé souffre d’un manque de cadre approprié de
dialogue de haut niveau sur les priorités de réforme avec le secteur public, notamment s’agissant des
mesures à prendre pour lever les contraintes empêchant le développement d’un secteur privé robuste. En
effet, la myriade d’associations professionnelles, de syndicats du secteur privé ou de groupes de réflexions
sectoriels (Chambre de commerce, Association professionnelle des Banques, Union des syndicats du Tchad
etc.) discutent en rang dispersé avec le Gouvernement sur les priorités clés visant l’amélioration du climat
des affaires ;

(ii) Le difficile accès au financement : en effet, l’accès au crédit est particulièrement difficile pour les
PME. En raison du niveau des risques et de la frilosité des établissements bancaires, l’obtention des
financements n’est possible que sur nantissement ; le principal instrument exigé pour ce faire par les
Banques est un titre foncier. Cependant, la détention d’un titre foncier fiable par une PME suppose en
amont que le pays dispose d’un système d’enregistrement d’actif qui fonctionne convenablement afin de
faciliter l’acceptabilité de celui-ci par les établissements bancaires. Au cas particulier du Tchad, la
modernisation du cadastre et du foncier et en particulier du processus de délivrance des titres fonciers est en
cours. En conséquence, les PME se financent essentiellement sur fonds propres et recourent rarement au
crédit bancaire. Cette situation est d’autant plus paradoxale que d’après le dernier rapport de la Banque de
France sur l’état de la zone franc, les banques en Afrique centrale et au Tchad en particulier sont toutes en
situation de surliquidité. Selon le dernier rapport « doing business 2013 » l’accès au financement demeure
l’un des obstacles majeurs des PME tchadiennes, le pays a vu son classement se dégrader de la 97 ème place
en 2012 à la 104 ème place pour l’accès au crédit. Les causes principales de cette insuffisance tiennent à
l’absence d’un système garantie opérationnel et à la fiabilité relative des titres fonciers ;

(iii) la faiblesse du cadre législatif, réglementaire et institutionnel : cette dimension est matérialisée par
les difficultés que les entreprises rencontrent dans l’exercice de leurs activités ; sur le plan judiciaire, les
difficultés sont de plusieurs ordres, tenant aux relations des entreprises et des établissements de crédit avec
les pouvoirs publics et les clients qu’avec les employés. Les difficultés les plus troublantes provoquent des
contentieux qui finissent par des condamnations abusives non seulement pour la survie des entreprises mais
également pour le chômage causé par la perte de l’emploi des employés. Elles constituent aussi un manque
à gagner pour l’Etat, notamment en raison de la perte d’impôts. Par ailleurs, le traitement des contentieux
avec l’administration fiscale constitue également une autre source de péril pour les entreprises en raison
souvent d’une judiciarisation excessive du contentieux commercial au Tchad du fait des insuffisances
17
Livre Blanc du Patronat Tchadien, édition 2012, page 25
18
Etude diagnostic sur les chaines de valeur porteuses de croissance et créatrice d’emplois au Tchad réalisée en partenariat avec la Banque
Mondiale
19
Etude réalisée par ORCE en 2012 sur les PME
20 Les filières porteuses au sens du PND font référence aux activités liées à la gomme arabique, la spiruline et le beurre de karité
3
humaines, matériels et organisationnels des tribunaux de commerce et de l’absence d’un centre d’arbitrage
qui aurait l’avantage d’offrir un mode alternatif de résolution des conflits commerciaux. D’autre part, la
politique fiscale et commerciale au Tchad doit être mise à niveau en particulier par rapport à la
réglementation « OHADA21 » ; en conséquence, celle-ci ne permet pas le développement harmonieux des
affaires ; très souvent, les opérateurs économiques se plaignent du climat d’insécurité fiscale latent et d’une
pression fiscale élevée entrainant une réduction de leur capacité d’investissement.

1.2.4 La Banque intervient pour trois raisons principales: Premièrement, le projet s’inscrit dans une
démarche de réforme guidée par une feuille de route22 pour l’amélioration du climat des affaires. En effet,
pour remédier aux problèmes évoqués précédemment, le gouvernement a adopté en concertation avec le
secteur privé et les Partenaires Techniques et Financiers (2012), un chronogramme de mise en œuvre des
réformes du climat des affaires et de la diversification économique dont les objectifs spécifiques sont entre
autres de : (a) faciliter la mise en œuvre concrète du dialogue public/privé pour améliorer le climat des
affaires, (b) simplifier et alléger la fiscalité et la parafiscalité et l’assortir d’un système davantage orienté
vers la croissance du secteur privé, (c) structurer le dispositif institutionnel d’appui au développement du
secteur privé, (d) développer des mécanismes d’appui financier et non financier aux PME pour un meilleur
accès au crédit et enfin, (e) promouvoir l’entreprenariat. Deuxièmement, pour améliorer sa compréhension
du contexte et en particulier celui relatif aux filières de production en vue de la diversification, le
gouvernement en partenariat avec la Banque a entrepris et la Banque Mondiale23 a réalisé une étude sur les
chaînes de valeur porteuses de croissance et créatrice d’emplois du secteur de l’agro-industrie qui
recommande des interventions dans les filières clés que sont la gomme arabique, la spiruline et l’élevage
bovin en partenariat avec d’autres PTFs. Troisièmement, les principaux partenaires techniques et financiers
présents au Tchad ont mis en place un cadre de réflexion conjoint autour du chronogramme de mise en
œuvre des réformes.

1.3. Coordination de l’aide

Au Tchad, un comité des partenaires techniques et financiers a été créé en avril 2011 dont la
présidence est assurée par la BAD. Ce comité multibailleurs anime plusieurs groupes thématiques24 dont
celui en charge des questions relatives au secteur privé dont la présidence est assurée par la BDEAC et le
secrétariat par l'AFD; des réunions de coordination et d'harmonisation des interventions des partenaires sont
tenues. En dehors de la Banque, les principaux PTFs intervenant dans le secteur au Tchad sont l’Union
européenne25, à travers son Programme Régional d’Appui au Commerce et à l’Intégration (PACIE) qui vise
entre autre à introduire la démarche qualité dans les projets d’infrastructures et à assurer la mise à niveau
du tissu industriel ; la Banque Mondiale quant à elle, poursuit des études sur les contraintes affectant les
systèmes de marché des filières porteuses et en particulier les aspects amont, en préparation d’un projet
d’appui qui sera complémentaire à celui de la Banque sur les aspects avals de la chaine de valeur des filières
porteuses et plus particulièrement sur la création d’entreprises dans les filières et la démarche
d’accompagnement à l’export. Le présent Projet a été conçu en coordination forte avec les autorités, le
secteur privé et surtout les principaux PTF présents au Tchad, ces consultations ont permis de s’assurer de la
complémentarité des activités du projet par rapport à celles des partenaires.

21 Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique


22
Charte pour l’amélioration de l’environnement des affaires adoptée en 2010 et qui a donné lieu au chronogramme de mise en œuvre des réformes
23
Etude diagnostic sur les chaines de valeur porteuses de croissance et créatrice d’emplois au Tchad
24
Le groupe thématique « secteur privé » entreprend par ailleurs une cartographie de l’offre des appuis financiers et non financiers
pouvant être proposés aux opérateurs du secteur privé au Tchad par les PTFs
25
L’UE et la Coopération française ont appuyé en particulier le programme de création des Tribunaux de commerce et la BM le FODEP
4
Tableau 1.3
Principaux projets des PTFs dans les domaines du projet
PTFs Projets / Etudes Domaines couverts
Délégation  Assistance technique  Services d’appui-conseils aux entreprises
union  Programme Régional d'appui au  Normalisations et infrastructures qualité, amélioration
européenne Commerce et à l'Intégration économique qualité des statistiques commerciales et agricoles,
(PACIE)26 renforcement et mise à niveau du tissu industriel
Banque  Etude sur les chaînes de valeur  Analyse des contraintes affectant les systèmes de marché
mondiale  Appui aux filières porteuses de certaines filières porteuses
 Assistance à la structuration des filières à l’export
BAD  Etude sur l’environnement de  Environnement de l’investissement du secteur privé
l’investissement privé dans les pays de
la CEEAC
 Etude sur les principales contraintes au  Défis et contraintes affectant les PME/PMI au Tchad
développement du secteur privé et à la
promotion des PME/PMI dans le cadre
de la diversification de l’économie
tchadienne
BDEAC  Appui à la réhabilitation du marché de  Modernisation des infrastructures de marché en vue de
SAHR dynamiser la commercialisation
 Appui à la filière bovine  Assistance à la construction des infrastructures de
production
PNUD  Assistance technique dans le cadre de la  Accompagnement commercial des opérateurs
mise en place du projet « CIR » économiques sur les marchés nationaux et internationaux
AFD  Appui à la gomme arabique  Structuration des aspects amont et aval de la filière
 Appui à la maison de la petite entreprise  Activités d’appui opérationnel aux petites entreprises

II – DESCRIPTION DU PROJET
2.1. Composantes du projet
2.1.1 L’objectif du PACADET vise à favoriser le développement du secteur privé pour une
croissance économique forte et inclusive. Ses objectifs opérationnels sont : (i) l’Amélioration du Climat
des Affaires au travers de l’identification et de la mise en œuvre des réformes clés nécessaires et ; (ii) le
Renforcement des Capacités Entrepreneuriales et d’Investissement.
2.1.2 Le projet s’articule autour de trois composantes, (I) l’Appui au dialogue public et privé et aux
réformes du climat d’investissement, (II) l’Appui à l’entreprenariat et à la promotion de
l’investissement ; une troisième composante (III) est dédiée à la Gestion et la coordination du projet. La
complémentarité entre les deux premières composantes tient à la nécessité préalable d’améliorer le climat
d’investissement pour faciliter la diversification de l’économie du pays au travers de l’entreprenariat et de
l’investissement.

26
Coût global 68 millions d’Euros
5
Tableau 2.1 :
Composantes et activités du projet
Nom des Coût (en millions
Description des composantes
composantes d’UC)
Composante ❶ : 3,97 MUC Sous composante I.1 : Opérationnalisation du dialogue public et privé et Assistance technique pour le
APPUI AU DIALOGUE suivi des indicateurs « Doing business »
PUBLIC ET PRIVE ET  Définition et animation des groupes de travail sectoriels et thématiques ;
AUX REFORMES DU  Définition d’une stratégie d’amélioration du climat des affaires et coordination avec le secrétariat
CLIMAT DES
« Doing business » ;
INVESTISSEMENTS
 Définition du cadre de pilotage et de suivi des réformes et organisation et opérationnalisation du plan
d’action associé aux indicateurs « Doing business » en relation avec la cellule de coordination du suivi
des programmes de réformes de la Primature;
Sous composante I.2 : Elaboration et Adoption d’un cadre législatif et réglementaire pour la
promotion des PME
 Revue et réforme du cadre légal, règlementaire et institutionnel pour la création d’entreprises
 Elaboration et signature des textes d’application de la loi et vulgarisation de la nouvelle règlementation
Sous composante I.3 : Assistance à la réforme du cadastre et du foncier
 Mise à jour du plan cadastral de la ville de Ndjamena et établissement d’un réseau géodésique unique de
référence et dotation en matériels techniques (SIF) ;
 Etude de faisabilité et mise en œuvre d’un guichet unique foncier (GUF);
 Révision et renforcement du cadre législatif institutionnel et règlementaire et formation à l’évaluation
immobilière27 ;
 Assistance à la gestion du contentieux foncier à Direction Générale des Affaires juridiques
Sous composante I.4 : Appui aux Tribunaux de commerce
 Mise en conformité du droit commercial Tchadien avec les dispositifs issus de la règlementation
« OHADA » et « CEMAC » et notamment celle relative à l’arbitrage;
 Renforcement des capacités des auditeurs de l‘ENFJ et des magistrats des Tribunaux de commerce28;
 Réalisation d’une étude d’opportunité et création d’un centre de Médiation et d’Arbitrage (CMA) ;
 Assistance au Centre de Documentation juridique de L’ENFJ
 Informatisation du RCCM, Equipements IT des tribunaux de commerce et mise en réseaux
Composante ❷ 1,11 MUC  Sous composante 2.1 : Assistance au renforcement du cadre institutionnel d’appui aux PME29
APPUI  Revue du processus de création d’entreprises et opérationnalisation du guichet unique de création
A d’entreprises, à l’export et à l’investissement ;
L’ENTREPRENARIAT  Etude de faisabilité en vue de la création d’une « Maison de l’entreprise »

ET A LA PROMOTION Appui à la création des PME dans les filières porteuses30
DE  Etude de faisabilité et mise en eouvre d’un centre de gestion agréé pilote à la CCIAMA
L’INVESTISSEMENT Sous composante 2.2 : Favoriser l’accès au marché pour les PME
 Facilitation de l’accès des PME aux marchés publics via la formation à la réponse aux appels d’offres 31,
la facilitation de leur intégration dans les chaines de valeur des groupes multinationaux installés au Tchad
au travers de la sous-traitance
 Organisation d’une concertation entre les grands groupes et les PME
Sous composante 2.3 : Equipements informatiques et Réseaux
 Interconnexion de l’ANIE32 avec les administrations partenaires, équipements informatiques des guichets
uniques et mise en place d’un data center
Composante ❸ : 0,50 MUC  Acquisition, Installation d’un logiciel de comptabilité et formation et guide utilisateur et Elaboration
GESTION ET d’un manuel de procédures;
COORDINATION DU  Production des états financiers intérimaires et annuels et l’Audits annuels des comptes ; coordination ;
PROJET Organisation des réunions du comité de pilotage (deux réunions par an)
Coûts de base 5,58 MUC
Imprévus 0,31 MUC
Coût total 5,89 MUC

27 Il s’agit de la réforme des textes législatifs et règlementaires en matière d’urbanisme, de l’habitat, foncière et domaniale et la
relecture du projet de code foncier et domanial ainsi que les textes d’application à prendre
28 (i) Formation à la tenue du RCCM, (ii) aux outils informatiques appliqués au judiciaire à l’internet et (iii) Introduction de module de
formations specialisées dans le cursus de l'ENFJ pour les Magistrats et Greffiers
29 Problème à résoudre ici porte sur l’inadéquation du dispositif actuel d’appui aux PME au Tchad et qui doit s’adapter aux nouvelles
réalités du contexte de la mondialisation et de la participation du Tchad à l’OMC, la CEMAC, la CEEAC et l’APE Afrique centrale
30
Les filières porteuses du secteur de la gomme arabique, de la spiruline et de l’agro-industrie
31
Small business act tchadien, cette activité entrainera la relecture du code des investissements et la mise à niveau des PME tchadiennes
afin qu’elles soient en mesure de répondre aux appels d’offre et de s’insérer dans les chaines de valeur des grands groupes nationaux ou
des multinationales présents au Tchad et renforcer ainsi leurs capacités commerciales et productives
32
Agence Nationale Pour les Investissements et les Exportations, guichet unique de création des entreprises du tchad
6
2.2. Solutions techniques retenues et solutions de substitution étudiées
Lors de la préparation du projet, plusieurs options de mise en œuvre ont été envisagées, en
particulier concernant l’ancrage du projet, le nombre de structures à appuyer, le périmètre et l’ampleur
des investissements à effectuer ainsi que celles relatives à la prise en compte des contraintes inhérentes aux
structures bénéficiaires potentiellement retenues. Au cas particulier, il a fallu faire des arbitrages afin (i)
d’assurer une compatibilité entre les objectifs de développement visés par le projet et l’enveloppe financière
dédiée ; et (ii) prendre en compte pour des raisons de complémentarité, les interventions des autres PTF. La
solution technique retenue dans le cadre du projet a été présentée aux paragraphes 2.1 et 2.1.2. Le PND du
Tchad identifie clairement les principales contraintes affectant le développement du secteur privé au Tchad
et propose des orientations en terme de réformes à mener pour y remédier. Par ailleurs, le livre blanc du
Patronat33 procure également des pistes de réformes. Force est cependant de constater que l’absence de
mobilisation nationale autour de leur mise en œuvre, contribue à entraver significativement la poursuite des
réformes sur une base permanente. Dès lors, le renforcement des capacités apporté par le projet s’avère
incontournable pour accompagner le Gouvernement.

2.3 Type de projet

Le PACADET est un projet d’appui institutionnel financé sur les ressources FAD qui vise à
favoriser le développement du secteur privé au Tchad pour une croissance économique forte et
inclusive, au travers de la réduction des contraintes qui affectent le climat des affaires et la diversification
de l’économie. Le projet comprend aussi une forte dimension en renforcement des capacités notamment en
ce qui concerne les services d’appui aux PME et du Ministre du Commerce et de l’industrie.

2.4. Coût du projet et dispositifs de financement

Le coût total du projet, est estimé à 5,89 millions d’UC, dont 4,30 millions d’UC en devises
(73%) et 1,60 million d’UC en monnaie locale (27%). Le FAD prendra en charge 100% du coût du projet,
hors droits de douanes projet en conformité avec la Politique relative aux dépenses éligibles au financement
du Groupe de la Banque (ADF/BD/WP/2007/72/Rev.2, paragraphe 4.2.2) qui permet au FAD de financer
100% du coût du projet sur la base des trois critères suivants : i) l’engagement du pays à mettre en œuvre
son programme de développement, ii) le niveau du financement alloué par le pays aux secteurs ciblés par
l’assistance de la Banque et iii) la situation budgétaire et le niveau d’endettement. À cet égard, le Tchad
satisfait les trois critères énoncés dans la Politique sur les dépenses éligibles au financement du Groupe de
la Banque. Ces coûts comprennent une provision de 2% pour imprévus physiques et une provision pour
hausse des prix de 3,5%. Le tableau détaillé des coûts figure à l’annexe B2 des annexes techniques du
présent rapport. Ci-après des tableaux synthétiques relatifs à la ventilation des coûts du projet :

33
Edition 2012, publié par le Conseil National du Patronat Tchadien (CNPT)
7
Tableau 2.3 :
Coût estimatif du projet par composante
Composante Millions de FCFA %
Millions d'UC
Devises M.L. Total Devises M.L. Total
I. Appui au Dialogue Public / Privé Et 2375,85 593,96 2969,81 3,18 0,79 3,97 67%
Amélioration du Climat des Affaires
Appui à l'entreprenariat et à 666,58 166,65 833,23 0,89 0,22 1,11 19%
II.
l'investissement
III. Gestion du Projet 0,00 370,80 370,80 0,00 0,50 0,50 8%
Total coût de base 3042,43 1131,41 4173,83 4,07 1,51 5,58 95%
Imprévus pour aléas physiques (2%) 60,85 22,63 83,48 0,08 0,03 0,11
Imprévus pour hausse de prix (3,5%) 108,65 40,41 149,06 0,15 0,06 0,20
Total coût projet 3211,93 1194,44 4406,37 4,30 1,60 5,89
Note : les taux de change utilisés sont indiqués en introduction du rapport (Page (i))

Tableau 2.4 :
Sources de financement (montants en million d’UC)
Sources de Financement Millions d'UC % du total
Devises M.L. Total
GOUVERNEMENT 0,00 0,00 0,00 0%
FAD - PRÊT 1,40 0,52 1,92 33%
FAD -DON 2,90 1,08 3,97 67%
Total coût projet 4,30 1,60 5,89 100%

Tableau 2.5 :
Coût du projet par catégories de dépenses (montants en millions d’UC)
Code CATEGORIES DE DEPENSES Millions de FCFA Millions d'UC % en
dev. Don Prêt
Devises M.L. Total Devises M.L. Total
1. Biens 417,33 231,47 648,80 0,56 0,31 0,87 64% 0,00 0,87
2. Services de Consultants 2 625,10 656,27 3 281,37 3,51 0,88 4,39 80% 1,50 2,89
3. Fonctionnement 0,00 243,66 243,66 0,00 0,33 0,33 0,33 0,00
Total coût de base 3 042,43 1 131,41 4 173,83 4,07 1,51 5,58 73% 1,83 3,76
Imprévus pour aléas physiques (2%) 60,85 22,63 83,48 0,08 0,03 0,11 0,04 0,08

Imprévus hausse de prix (3,5%) 108,66 40,41 149,06 0,15 0,05 0,20 0,07 0,13
Total coût projet 3 211,93 1 194,44 4 406,37 4,30 1,60 5,89 73% 1,92 3,97

Tableau 2.6 :
Calendrier des dépenses par composante (montants en millions d’UC)

Composante 2014 2015 2016 2017 Total


I. Appui au Dialogue Public / Privé Et
Amélioration du Climat des Affaires 0,80 1,19 1,19 0,80 3,97

II. Appui à l'entreprenariat et à l'investissement


0,22 0,33 0,33 0,22 1,11

III. Gestion du Projet 0,10 0,15 0,15 0,10 0,50


Total coût de base 1,12 1,67 1,67 1,12 5,58
Aléas physiques (2%) 0,02 0,03 0,03 0,02 0,11
Imprévus pour hausse de prix (3,6%) 0,04 0,07 0,07 0,04 0,20
Total coût de Projet 1,18 1,77 1,77 1,18 5,89

8
2.5. Zone et bénéficiaires visés par le projet
Le projet couvre le territoire national du Tchad dont la population totale est estimée à 11,5
millions d’habitants. Les bénéficiaires directs du projet sont : (i) le secteur privé, en particulier les PME
(ii) les structures administratives34 retenues dans le cadre du projet ; et (iii) la population tchadienne dans
son ensemble dans la mesure ou le développement de l’investissement et de la production privés se
traduiront nécessairement par une compétition accrue entre les acteurs et bénéfique pour les
consommateurs, car celle-ci stimulera également la production du fait de l’élévation du niveau de
consommation et favorisera la résorption du chômage. Par ailleurs, Le PACADET bénéficiera à l’Etat
tchadien du fait de l’augmentation de la production et de la consommation qui seront sources de recettes
fiscales additionnelles. Ces revenus additionnels pourraient utilement être utilisés pour financer des projets
susceptibles d’améliorer les indicateurs sociaux du Tchad, en particulier ceux favorisant l’intégration du
genre dans les politiques publiques et plus généralement les programmes prioritaires du PND et réduire
ainsi les inégalités entre les sexes.

2.6. Approche participative pour l’identification, la conception et la mise en œuvre du projet


Lors de la préparation du projet, des consultations ont eu lieu avec les différentes structures
relevant aussi bien de l’administration publique (Ministère du commerce et de l’Industrie, de la justice,
de l’Urbanisme, de l’habitat, des Affaires Foncières et de Domaines), que du secteur privé (Chambre de
commerce d'industrie, d'agriculture, des Mines et de l’Artisanat et le Patronat) ; celles-ci se sont poursuivies
durant le mois d’août 2013 lors de la mission d’évaluation. Ce processus a permis de démontrer et de
confirmer l’adéquation de l’objectif du projet aux attentes des différents bénéficiaires. Cette collaboration
dans la structuration du projet se poursuivra bien évidemment en phase de mise en œuvre à travers la
participation au comité de pilotage des différentes structures bénéficiaires. Le secteur privé sera tout
particulièrement partie prenante à certaines activités telles que: (i) la mise en œuvre de la plateforme de
dialogue public et privé, (ii) la formation à l’approche méthodologique de pilotage et de suivi des réformes
identifiées ainsi que (iii) dans le cadre des formations à destination des promoteurs de projets dans les
filières porteuses.

2.7. Prise en considération de l’expérience du Groupe de la Banque et des leçons tirées dans la
conception du projet

2.7.1 Au 31 juillet 2013, le portefeuille des projets financés par la BAD au Tchad comprend 16
opérations pour un engagement total de 138,34 millions d’UC (voir annexe II) et est réparti entre des
projets d’appui institutionnel à vocation nationale et régionale d’une part et d’infrastructures d’autre part.
De façon spécifique, les opérations nationales, au nombre de douze35, représentent un volume de
financement de 93,09 millions d’UC avec un montant total décaissé de 51,43 millions d’UC, soit 55,25%
des engagements.

2.7.2 La Banque avait approuvé en 2005 un Projet d'appui aux réformes en matière de gouvernance
(PARG), celui-ci a effectivement clôturé le 30 novembre 2010 et les principaux acquis et résultats sont
pris en compte dans ce projet. En effet, le PARG a permis d’améliorer significativement la gestion des
finances publiques au Tchad, la conception du présent projet a pris en considération les enseignements tirés
de l’exécution de celui-ci. Les principales leçons portent sur la nécessité: (i) d’un meilleur ciblage des

34
Ministères de la Justice, de l’urbanisme, de l’habitat des Affaires Foncières et des Domaines, du Commerce
et de l’Industrie
35
Y compris les opérations d’appui institutionnel financées à hauteur de 5,02 millions d’UC par la Facilité en faveur des Etats fragiles
(FEF). Ces projets affichent un taux de décaissement de 27,76% et un âge moyen de 1,84 an.
9
structures bénéficiaires, (ii) d’une meilleure répartition des formations sur la durée du projet et enfin, (iii)
d’une meilleure structuration des sessions de formation, en privilégiant par exemple les sessions plus
courtes. La Banque a aussi financé entre 2004 et 2009, le projet d’Appui à la Gestion Economique (PAGE)
dont la mise en œuvre a permis de renforcer les capacités en gestion et projets de développement. Deux
principales leçons bénéfiques pour l peuvent être retenues de la mise en œuvre du PAGE : (i) corriger les
problèmes qui surgissent pendant l’exécution, (ii) donner de nouvelles impulsions par l’identification
d’appuis additionnelles et leur insertion dans le calendrier d’exécution. Ces appréciations ont permis de
mettre en exergue l’importance des missions de supervision et de montrer concrètement le bénéfice que
celles-ci peuvent apporter. Le projet PACADET a pris en compte dans sa formulation, les enseignements
titrés des deux projets, cette circonstance, doublée aux opérations de renforcement des capacités prévues
dans le cadre du projet, permettront d’améliorer la conception et l’exécution du PACADET.
2.7.3 La conception du PACADET a pris en compte les leçons tirées de l’exécution des projets antérieurs.
Le tableau 2.7 ci-dessous, présente les principaux enseignements tirés et indique comment ils ont été
intégrés dans la préparation du projet actuel.
Tableau 2.7 :
Enseignements tirés des projets d’appui Institutionnel précédents
Leçons apprises Mesures prises pour les intégrer au projet
Périmètre du projet Dès la phase d’identification, pour des raisons liées à l’efficacité et à l’enveloppe
budgétaire, des échanges ont porté sur la limitation des structures bénéficiaires, le
souci de ces limitations s’est poursuivi en phase d’évaluation et a permis de limiter
à trois leur nombre
Nombre d’activités Dès la mission d’identification, la nécessité de prioriser les activités en raison du
grand nombre de défis à relever s’est crucialement posé ; nos échanges avec les
autorités nous ont permis de limiter le nombre de composantes à 3 36 avec 7 sous-
composantes
Ancrage de la cellule L’ancrage de la CEP à la Primature a été identifié dès la phase de préparation en
d’exécution du projet à accord avec les autorités pour faciliter la coordination des réformes qu’engendrera
la Primature le projet, par ailleurs, la préparation du a coïncidé avec la création de la Cellule de
coordination et de suivi des programmes de réformes nouvellement créé par le
gouvernement
Faiblesse de la La conception de l’intervention a été l’objet d’une étroite collaboration avec les
coordination des autres partenaires au développement. Le point d’ancrage commun de tous les
interventions des projets de même type à la Cellule de coordination et de suivi des programmes de
bailleurs et des réforme créé par le gouvernement et rattaché à la Primature et à laquelle sera adossé
programmes de le projet favorisera l’harmonisation les différentes interventions
réformes du secteur

2.8. Principaux indicateurs de performance


2.8.1 Les principaux indicateurs de performance identifiés et les résultats attendus à l’achèvement
du projet sont ceux figurant dans le cadre logique axé sur les résultats et dans l’encadré I ci-dessous. A
court et moyen terme, il est espéré que le processus d’identification de priorisation et de mise en eouvre des
réformes soit entièrement opérationnels et que les actions concrètes en résulte tel que l’opérationnalisation
de l’ANIE ou l’informatisation du Registre du commerce (RCCM). A plus long terme, il est attendu une
croissance de l’investissement privée favorisant la création d’emplois, la réduction du chômage et un
accroissement des recettes fiscales autorisant le financement des programmes sociaux au bénéfice des
groupes vulnérables.

36
Y compris celle relative à la gestion de projet
10
Encadré 1
Principaux indicateurs de performance
Indicateurs de produits
 Textes du cadre légal des PME révisés et promulgués s’il ya lieu au plus tard en 2015
 Un recueil de textes est dorénavant disponible en 2015 aux investisseurs potentiels
 Le cadre de dialogue public et privé est formel, opérationnel et permanent en 2014
 Le personnel est formé et les équipements disponibles en 2015
 Un cadre et une méthodologie de suivi des réformes sont disponibles en 2014
 Les textes législatifs régissant le cadastre et le foncier sont réactualisés et disponibles en 2016
 Les délais de création des entreprises passent de 10 à 3 jours en 2015
 Un plan stratégique et opérationnel est disponible au Ministère du Commerce et de l’industrie au
plus tard fin 2014
 Des séminaires d’appui sur les filières porteuses sont effectifs et au moins 25 % de femmes en sont
bénéficiaires
Indicateurs d’effet
 La création d’entreprise passe de 10 à 3 jours à fin 2014
 De 0 PME créée dans les filières porteuses à 20 PME créées et viables d’ici fin 2016 dont 25 % au
moins par des femmes
Indicateurs d’impact
 L’augmentation de la part du secteur privé non- pétrolier dans le PIB passe de 8,7 % en 2012 à 10 %
en 2017

2.8.2 L’atteinte des résultats au travers des indicateurs s’effectuera au moyen des collectes qui seront
effectuées par les personnels recrutés. La Cellule de suivi des programmes de réforme (CSPR) qui sera
l’organe d’exécution, sera appuyée par une équipe de trois personnes dont un expert en suivi-évaluation
exclusivement dédiée au projet et du bureau local de la Banque (TDFO). L’expert en suivi-évaluation
assurera la production des rapports d’activité trimestriels et contribuera à l’élaboration des rapports sur
l’état d’exécution et des résultats du projet. La performance du PACADET sera appréciée sur la base des
indicateurs de progrès définis au démarrage du projet et qui seront obtenus pendant et à la fin du projet.

III – FAISABILITE DU PROJET

3.1 Performance économique et financière


Le présent projet ne génère pas de revenus directs qui permettraient d’établir une rentabilité
financière. Cependant, l’appréciation de sa performance pourrait s’appuyer sur les effets directs et indirects
des réalisations qu’il engendre au niveau économique et social, à moyen et à long terme. Au titre des
avantages économiques et financiers attendus, le projet permettra de créer les conditions nécessaires à
l’augmentation de la contribution du secteur privé non-pétrolier au PIB.
3.2 Impact environnemental, social et changement climatique
3.2.1 Le projet n’a aucun effet négatif direct sur l’environnement, ses activités se limitant à la
formation, l’assistance technique, aux études et à l’acquisition de moyens logistiques dont les
équipements bureautiques et informatiques de taille réduite. Le projet a par ailleurs été classé dans la
catégorie 3 conformément aux Directives de la Banque.

11
3.2.2 Les activités du projet sont orientées vers le renforcement des capacités humaines et institutionnelles
et n’ont pas d’impacts négatifs sur le processus de changement climatique.
3.3 Genre
Le Tchad a signé et ratifié les Conventions consacrées à la défense des droits de l’Enfant
(CDE) et la Convention sur l’Elimination de toutes les formes de Discriminations à l’Egard des
Femmes (CEDEF). Le pays a aussi pris des engagements au Sommet du Millénaire et à réaliser certains
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), dont l’Objectif N°3 visant à promouvoir l’égalité
des sexes et l’autonomisation des femmes. L’objectif déclaré du gouvernement est d’assurer la promotion et
l’intégration du genre et la protection des groupes vulnérables défavorisés37. Pour atteindre cet objectif,
quatre axes stratégiques ont été retenus : (i) promotion de la femme et intégration du genre, (ii) protection et
développement du jeune enfant et de l’adolescent, (iii) promotion et protection des personnes vulnérables et
enfin (iv) création d’un cadre de protection sociale de la famille. Sur l’ensemble de ces stratégies, des
projets sont en cours, traduisant la détermination du gouvernement à atteindre les objectifs qu’il s’est fixé
sur le Genre et la protection des groupes vulnérables en général. On note cependant, la persistance des
relations d’inégalité et le manque d’équité ce qui constituent encore un frein au développement durable du
pays. Afin de réduire ces inégalités entre les sexes, les politiques publiques devraient accentuer la prise en
compte transversale de l’approche genre pour espérer inverser la courbe et faire des progrès significatifs
dans le domaine. Les options stratégiques définies précédemment et mises en œuvre par le gouvernement
contribueront très certainement à faire avancer la cause au Tchad. Le projet contribuera à renforcer
l’entreprenariat des femmes tchadiennes38 et influencera positivement les indicateurs de genre du Tchad. En
effet, il est prévu qu’une vingtaine d’entreprises soient créées dans les filières porteuses par les
femmes et par ailleurs, le quart des opérateurs économiques formés dans le cadre de la composante II
devront nécessairement être des femmes.
3.4 Social
La croissance a été peu solidaire au Tchad ces dernières années, du moins si on se réfère au
résultat de la troisième Enquête39 sur la Consommation et le Secteur informel au Tchad. En effet,
d’après le résultat de celle-ci, malgré la forte croissance enregistrée en 201240, la pauvreté a faiblement
reculé. Un peu moins de la moitié de la population Tchadienne (46,7%) vit dans un état de pauvreté
monétaire extrême, il va sans dire que les actions retenues dans le cadre de ce projet, du fait du ciblage des
groupes vulnérables dans les activités retenues dans la composante II sur l’entreprenariat et les résultats
escomptés bénéficieront aux couches les plus défavorisés et en particulier aux jeunes sans emploi et aux
femmes.

37
PND 2013-2015 page 93, de même entre 2011 et 2015, le pourcentage de femmes nommées à des postes
de décision est passé de 12 à 15 %
38
En particulier par le biais de la composante II relative à l’appui à l’entreprenariat et à l’investissement
39
Enquête « ECOSIT 3 » de 2011
40
De 1,6 % en 2011, elle est passée à 7,2 % en 2012 et atteindrait selon les projections, 7,4% en 2013 et 11,5 % en 2014
12
3.5 Réinstallation forcée
Le projet n’entraînera pas de déplacement de populations
.

IV –EXECUTION
4.1. Dispositions en matière d’exécution
4.1.1 Dispositions institutionnelles
4.1.1.1 En raison des forts besoins de coordination interministériels, l’organe d’exécution du Projet sera la
Cellule de Suivi des Programmes de Réforme (CSPR) à la Primature. Un Coordonnateur du Projet, désigné
par le Gouvernement, parmi les coordonnateurs adjoints du CSPR et des spécialistes en suivi évaluation, en
acquisitions et en gestion financière, recrutés suivant un processus compétitif sur la base des Termes des
références approuvés par la Banque, formeront la cellule d’exécution du Projet (CEP).
4.1.1.2 Un Comité de Pilotage du Projet CPP sera chargé de la supervision et du suivi de l'exécution. A ce
titre, il validera les budgets et les rapports d’activités établis par la CEP (INS). Le CPP sera composé des
représentants des différentes structures bénéficiaires: (i) Ministre de la justice; (ii) Ministère de l’urbanisme,
des affaires foncières, de l’habitat et des domaines, (iii) Ministère du Commerce, (iv) Ministère de
l’économie, du plan et de la coopération internationale, (v) Ministère des finances et du budget et, (vi)
Secteur privé. Le CPP prendra les mesures qu’il jugera nécessaires pour assurer l’exécution harmonieuse
des différentes composantes du Projet et sera saisi de tout problème de compétence afin d'assurer une
exécution parfaitement coordonnée du projet. Le secrétariat des réunions du CPP sera assuré par le
Coordonnateur du Projet.

4.1.2 Dispositions en matière d’acquisitions


Toutes les acquisitions de biens et travaux par appel d’offres international (AOI) et de services de
consultants se feront conformément aux Règles et procédures de la Banque pour l’acquisition des biens et
travaux, Edition mai 2008, révisée en juillet 2012 ou, selon les cas, aux Règles et procédures de la Banque
pour l'utilisation des consultants Edition mai 2008, révisée en juillet 2012, en utilisant les Dossiers-types
d'appel d'offres de la Banque. Par ailleurs, et en application des dispositions de l’article 3.3 de ces Règles et
Procédures, les acquisitions de biens par appel d’offres national (AON) se feront conformément à la
législation nationale sur les marchés publics (décret n° 503/PR/PM/SGG/2003), en utilisant les documents
type d’appel d’offres de la République du Tchad, sous réserve des conditions énoncées dans les accords de
financement. Un plan de Passation de Marchés (PPM) sera élaboré par le pays et soumis à la Banque qui
s’assurera de sa conformité avec le protocole de don ainsi qu’avec ses Règles en la matière. Ce PPM sera
élaboré pour couvrir une période initiale de 18 mois et sera mis à jour par le Donataire tous les ans ou selon
que de besoin. Avant son utilisation, toute proposition de révision du PPM sera approuvée par la Banque. La
Cellule d’Exécution du Projet (CEP), sera renforcée par un spécialiste en passation des marchés qui
assistera la CEP dans l’acquisition des biens, travaux, services de consultants et formations tels que décrits
en détail à l’annexe technique B7.
4.1.3 Dispositions relatives à la gestion financière
La Cellule de suivi des programmes de réforme (CSPR) sera renforcée par une équipe entièrement
dédiée au projet. La Direction des affaires administratives, financières et du matérielle (DAAFM) de la
Primature, supervisera en relation avec l’équipe du projet, la gestion financière du PACADET. La Banque a
réalisé l’évaluation du système de gestion financière en place à la DAAFM au mois de septembre 2013
conformément à la méthodologie de la Banque édictée par ORPF.0 en juin 2010 dans son kit sur « la gestion
financière des projets financés par la Banque africaine de développement ». L’objectif de cette évaluation
13
est de s’assurer que les fonds mis à la disposition du projet sont utilisés de manière efficace et efficiente
dans les seuls buts pour lesquels ils ont été accordés. A cet effet, il est important que l’agence d’exécution
puisse disposer de moyens techniques et humains permettant de comptabiliser, de sauvegarder, d’informer
et d’auditer l’usage des moyens financiers mis à sa disposition.
Des mesures d’atténuation proposées41 devraient assurer que les dispositions de gestion financière en place
pour le projet sont suffisantes pour fournir en temps opportun des informations exactes et fiables, et
permettre la sauvegarde des actifs du projet et la réalisation de l’audit des comptes dans les délais convenus.
Ces mesures consistent essentiellement au recrutement d’un Comptable qualifié et dédié à la gestion
financière du projet, à l’élaboration d’un manuel de procédures administratives, comptables et financières,
l’acquisition de logiciel de comptabilité approprié et les réalisations des missions d’audit interne et d’audit
externe mené par des cabinets privés. Les détails de l’évaluation de la gestion financière sont fournis dans
les annexes techniques.

4.1.4 Dispositions relatives aux décaissements


Les décaissements se feront conformément aux dispositions du Manuel des décaissements de la
Banque. Le projet sera financé à 100% par le FAD pour un montant de 5.89 millions d’UC. Les
décaissements se feront selon le calendrier des dépenses du projet et la liste détaillée des biens et services.
Les méthodes de décaissement retenues sont : (i) la méthode de paiement direct pour le décaissement du
prêt et, (ii) les méthodes du compte spécial et de paiement direct pour le décaissement du Don. Le compte
spécial ou fonds de roulement sera utilisée pour les dépenses telles que le fonctionnement, les frais
d’ateliers et les frais de missions sur le terrain, etc. Les fonds seront décaissés par la Banque sous forme
d’avance dans un compte spécial au nom du projet ouvert par la Primature dans une banque commerciale
jugée acceptable par la Banque. Une lettre de décaissement définissant toutes les directives en matière de
décaissement sera revue et acceptée par les deux parties durant les négociations.

4.1.5 Dispositions en matière d’audit


Les états financiers annuels et les rapports de suivi financier établis par le PACADET ainsi que le
système de contrôle interne seront audités annuellement par un cabinet d'audit fiable, compétent et
indépendant qui sera recruté sur la base des termes de références (TDR) et des critères satisfaisants pour la
Banque. L’audit externe sera adapté aux risques spécifiques du projet. Chaque audit financier couvrira la
période d’un exercice comptable se terminant au 31 décembre conformément aux règles en vigueur au
Tchad. Toutefois, le premier audit pourra couvrir les 18 premiers mois du projet lorsque le premier
décaissement a eu lieu dans le second semestre de l’année du premier décaissement. Ce même principe est
applicable au dernier audit du projet, si la date de clôture se situe dans les six (6) premiers mois de
l’exercice en question. Les états financiers audités de chaque exercice comptable seront soumis à la Banque
au plus tard six mois après la clôture de l’exercice auquel il se rapporte. Le rapport comportera (i) un
rapport d’opinion et (ii) une lettre de contrôle interne.
Conformément à la nouvelle politique d’accès à l’information de la Banque, le projet devra divulguer les
rapports d'audit (y compris les rapports d'audit avec réserves) dans le mois suivant la validation du rapport
par la direction. Ces rapports devront faire l’objet d’une publication officielle et être placés sur un site
internet officiel.

41
Se référer au tableau 4.2 en page 18
14
4.2. Suivi et évaluation
4.2.1 L’exécution du projet est prévue sur 4 ans, de janvier 2014 à décembre 2017. La CEP rattachée à la
Primature, définira les mécanismes de suivi-évaluation de l’exécution des activités du projet ainsi que leurs
résultats. Les capacités de la CEP seront renforcées par un expert en suivi-évaluation qui sera recruté sur la
durée du projet pour mettre en place le dispositif et former les membres de la CEP. L’équipe de la CEP au
sein du CSPR établira selon le format exigé par la Banque, des rapports trimestriels et annuels
d’avancement axés sur le suivi des indicateurs du cadre logique du projet.

4.2.2 Le suivi du projet se fera par la Banque à travers un dialogue suivi entre les autorités et la Banque,
notamment par le biais du Bureau de la Banque au Tchad et à l’occasion des missions de supervisions
semestrielles ou trimestrielles du projet en cas de besoin. Au terme de l’exécution du Projet, un rapport
d’achèvement sera élaboré par la Banque en collaboration avec le gouvernement. Le calendrier d’exécution
se résume comme suit :

Tableau 4.1 :
Etapes de suivi et boucle de rétroaction
Etapes Responsable Date /Période
Approbation du financement BAD/FAD Octobre 2013
Mise en place Equipe de gestion du projet GVT Novembre 2013
Entrée en vigueur Prêt /Dons BAD-FAD/GVT Janvier 2014
Préparation/Lancement A.O CEP/BAD Avril-Mai 2014
Attribution/Signature des contrats CEP Mai- Décembre 2014
Démarrage des services de consultants CEP Juin 2014
Revue à mi-parcours BAD/CEP Juin 2016
Achèvement physique du projet CEP Décembre 2017
Mission d’achèvement BAD/CEP Décembre 2018

4.3. Gouvernance

4.3.1 Le dernier rapport PEFA42 de 2009 sur le Tchad, indique que le cadre institutionnel de la gestion des
finances publiques du pays est complet, et que les organes d’autorisation et de contrôle budgétaire externes43
(Assemblée nationale, Ministère du Contrôle Général d’Etat et de la Moralisation) existent. Tout comme
sont en place les organes d’exécution et de contrôle interne du budget. Le rapport note cependant la
faiblesse des capacités nationales et de gouvernance qui pèse sur ses performances. Cette circonstance obère
le degré d’alignement des bailleurs sur le système national. Le système fiduciaire connait cependant une
évolution positive significative en raison de l’appui en cours de la Banque44 sur le système national des
marchés publics et dans l’optique de la mise en place de l’ARMP.

4.3.2 Au cas particulier du projet, le risque de gouvernance associé porte sur le processus d’acquisition
des biens et services et la gestion financière des ressources. Ces risques seront atténués par l’application
rigoureuse des règles de procédure d’acquisition de la Banque et la mise en place du système de gestion

42
Rapport PEFA 2009 est le plus récent sur le « Tchad » page 17
43
Il convient de rajouter à la liste des organes de contrôle, la chambre des comptes qui vient d’être créée
44
Programme FEF d’Appui aux finances publiques et à la Planification qui coure jusqu’en Novembre 2014
15
financière qui sera préconisé, ainsi que de la mise en œuvre de toutes les recommandations souhaitées par
les départements fiduciaires de la Banque. En outre, l’appui du Bureau national de la Banque au Tchad,
ainsi que les audits financiers permettront de veiller à l’alignement entre les ressources engagées, les
prestations effectivement fournies et les résultats attendus. Les sessions de formation qui seront mises en
place par la Banque sur la gestion de projet, les acquisitions et la gestion financière au profit des membres
de la CEP, contribueront à réduire le risque lié au déficit de gouvernance ; enfin, les instances d’exécution
du projet et notamment le personnel de la CEP et les membres du comité de pilotage contribueront à
renforcer le contexte de gouvernabilité du projet.

4.4. Soutenabilité
La volonté du Gouvernement de mener à bien les réformes à travers la mise en place de la cellule de
suivi des programmes de réformes, est le facteur déterminant de la durabilité. Le second facteur tient à la
qualité des actions de renforcement de capacité et en particulier des formations dont bénéficiera le personnel
des structures retenues. L’aptitude à capitaliser sur les connaissances apprises et à les réutiliser, s’agissant
par exemple des outils informatiques et de la gestion et la planification des réformes de même que
l’accompagnement au changement dans un environnement public et privé permettront aux personnels
bénéficiaires d’améliorer leur productivité au quotidien et facilitera la diffusion des meilleures pratiques au
sein des institutions bénéficiaires. Les résultats du projet amélioreront significativement le climat des
affaires et faciliteront le développement du secteur privé source d’investissement, de croissance et de
création d’emplois qualifiés.

4.5. Gestion des risques


Le tableau ci-après donne un résumé des risques résiduels (autres que ceux liés à la gouvernance et à
la soutenabilité) ainsi que les mesures d’atténuation.
Tableau 4.2 :
Risques potentiels et mesures d’atténuation
Risques Niveau Mesures d’atténuation
Instabilité politique Modéré L’élection présidentielle qui s'est tenue le lundi 25 avril 2011 a vu la réélection du
Président Idriss Déby avec une confortable majorité de l’ordre de 88,26 % des voix, par
ailleurs la paix retrouvée avec le soudan ouvre la voie à une période stabilité relative.
Lenteur dans la prise de Modéré La création par le gouvernement d’une cellule dédiée à la coordination et au suivi des
décision et sous – programmes de réformes ainsi que la mise à disposition dans le cadre du projet d’une
estimation du niveau de assistance technique aux réformes et d’un programme de renforcement des capacités au
difficulté des réformes à Ministère du commerce et de l’industrie, permettront d’améliorer le niveau d’information
implémenter et de décision du gouvernement ainsi que la pédagogie des réformes.
Manque d’implication des Modéré La mise en place d’un comité de pilotage incluant tous les bénéficiaires du projet et
acteurs l’opérationnalisation de la plateforme de dialogue entre le secteur privé et le public
favoriseront l’appropriation et l’implication des uns et des autres.
Faible capacité de Modéré Les activités de formations prévues par le projet et l’appui à l’équipe de gestion du projet
l’administration pour la permettront de pallier ce risque. Le projet prévoit le recrutement de trois experts en
réalisation des activités du gestion financière, en acquisitions et en suivi-évaluation sur une base compétitive pour
projet et risque de gestion appuyer l’équipe de gestion du projet. Le suivi de l’exécution du projet sera renforcé par
fiduciaire et de passations les missions de supervisions périodiques des experts de la Banque qui fourniront en cas de
des marchés besoin, l’appui technique nécessaire pour l’exécution à temps de l’opération.

16
Risque fiduciaire Elevé Le recrutement d’un expert en gestion financière, l’élaboration d’un manuel des
procédures qui décrira un système de contrôle interne adéquat, la mise en place d’un
système de comptabilité et d’information financière informatisé et les missions de contrôle
interne de l’Etat devraient assurer que les dispositions de gestion financière en place pour
le projet sont suffisantes pour fournir en temps opportun des informations exactes et
fiables, et permettre la sauvegarde des actifs du projet et la réalisation des audits externes
des comptes dans les délais convenus. Le projet sera supervisé au moins deux fois par ans
afin de s’assurer que les mesures d’atténuation des risques sont réalisées et fonctionnent de
manière satisfaisante.

4.6. Développement des connaissances


La mise en œuvre de ce projet entraînera le développement de plusieurs types de connaissances
relatives à la pédagogie des réformes, en particulier en ce qui concerne l’identification, la programmation et
la gestion de leur mise en œuvre. Les meilleures pratiques retenues seront diffusées au sein de
l’administration à travers le relais des membres du comité de pilotage et des points focaux ainsi que des
sessions de formation qui seront organisées dans le cadre du projet. Des connaissances additionnelles seront
également capitalisées et disséminées à travers les rapports des différentes assistances techniques, les
rapports d’activités et le reporting de l’équipe de gestion du projet, les rapports de supervision et enfin à
partir du rapport d’achèvement du projet.

V – CADRE JURIDIQUE

5.1. Instrument légal


Pour le financement du projet sur les ressources du FAD d’un montant n’excédant pas 5,89 million
UC (3,97 millions UC en prêt et 1,92 millions UC en don), un protocole d’accord de don et un accord de
prêt seront signés entre le FAD et le gouvernement tchadien.

5.2. Conditions associées à l’intervention de la Banque


Conditions de mise en vigueur

5.2.1 L'entrée en vigueur de l'Accord de Prêt est subordonnée à la réalisation par l'Emprunteur des
dispositions de la section 12.01 des Conditions Générales. Le protocole d’accord de don entrera en vigueur
à la date de sa signature par le Donataire et le Fonds.
Conditions préalables au premier décaissement

5.2.2 Outre l’entrée en vigueur, comme indiquée ci-dessus, le premier décaissement des ressources du Prêt
et du Don sera subordonné à la réalisation par l’Emprunteur, à la satisfaction du Fonds, des conditions ci-
après :

(i) Fournir au FAD la preuve de l’ouverture au nom du Projet, auprès d’une banque acceptable pour le
FAD, d’un compte spécial dans lequel seront versées les ressources du Don; la méthode de
décaissement pour le prêt sera le paiement direct
(ii) Fournir la preuve de la désignation du coordonnateur.

17
5.3. Conformité avec les politiques de la Banque
Ce projet est conforme à toutes les politiques applicables de la Banque.

VI – RECOMMANDATION
La direction recommande que le Conseil d’administration approuve la proposition de prêt de 3,97
millions d’UC, de don d’un montant de 1,92 million d’UC, soit un montant total de 5,89 millions à la
République du Tchad pour l'objet et selon les conditions énoncées dans le présent rapport.

18
Annexe I. Indicateurs socio-économiques comparatifs du pays

I
Annexe II. Tableau du portefeuille de la BAD dans le pays (Août 2013)

Dates importantes Montant (UC) % Age


# Projet Clôture
Approbat. Signature Vigueur Enggemnt Décaissé décaiss (an)

PROJETS FAD
Projet de gestion et de valorisation des
ressources naturelles PRÊT 4/17/2005 5/19/2005 2/16/2006 4,270,000 3,086,023.30 72.27 8.27 3/31/2014
1
Projet de gestion et de valorisation des
ressources naturelles DON 4/17/2005 5/19/2005 5/19/2005 2,000,000 1,463,519.91 73.18 8.27 3/31/2014
Projet de gestion et de valorisation des
2
ressources naturelles PRÊT supplémentaire 1/31/2011 04/04/2011 1/31/2011 9,570,000 0.00 0.00 2.50 12/31/2014
Projet d'appui aux infrastructures Rurales
PRÊT 6/7/2011 11/14/2011 08/17/2012 5,200,000 180,959.67 3.48 2.15 12/31/2016
3
Projet d'appui aux infrastructures Rurales
DON 6/7/2011 11/14/2011 11/14/2011 5,200,000 639,662.16 12.30 2.15 12/31/2016
4
Projet de développement de la pêche DON 11/09/2005 11/23/2005 11/23/2005 10,000,000 9224833.65 92.25 7.73 12/30/2013
Programme AEPA 8 Centres secondaires
DON 7/11/2012 7/17/2012 7/17/2012 6,900,000 50,307.73 0.73 1.05 10/31/2017
Programme AEPA 8 Centres secondaires
5
DON RWSSI 7/11/2012 7/17/2012 7/17/2012 3,461,400 102,090.50 3.91 1.05 10/31/2017
Programme AEPA 8 Centres secondaires
PRÊT 7/11/2012 7/17/2012 10/4/2012 10,710,000 114,752.84 1.07 1.05 10/31/2017
Projet de bitumage de la route Koumra -
6 6/26/2009 7/12/2010 7/12/2010
Sahr, DON 31,610,000 27790377.65 87.92 4.08 10/31/2015
APPUIS INSTITUTIONNELS FEF

7
Table ronde PNSA 11/29/2011 11/29/2011 11/29/2011 139,326 133,092.02 95.53 1.67 3/31/2014
8
Appui aux Statistiques 11/22/2011 11/22/2011 11/22/2011 1,000,000 506,776.48 50.68 1.69 12/31/2013
9
Recensement Général de l'Elevage 2/12/2010 587,245 236,827.00 40.33 3.47 12/31/2013
10 Renforcement de capacités dans le domaine
finances publiques 11/1/2012 1/14/2013 1/14/2013 1,450,000 517130.2 35.79 0.75 10/31/2014
11 Renforcement des capacités dans le domaine
des industries extractives et du pétrole (ITIE) 11/1/2012 1/14/2013 1/14/2013 1,350,000 0.00 0.00 0.75 10/31/2014
12
Projet d'appui à la mise en œuvre du PND 06/25/2013 - - 500,000 0.00 0.00 0.10 12/31/2014
OPERATIONS REGIONALES

13 Programme de Développement durable du


Bassin du Lac Tchad/ DON 12/19/2008 12/19/2008 12/19/2008 30,000,000 5939075.74 19.80 4.64 12/31/2015
14
Projet d'appui à la filière coton / DON 2/8/2007 2/8/2007 2/8/2007 5,000,000 1949577.58 38.99 6.67 12/31/2013
Projet d'appui à l'initiative du bassin du Lac
15
Tchad (PAIBLT) / DON 10/26/2005 11/18/2005 11/18/2005 10,000,000 7387483.43 73.87 7.77 12/31/2013
Programme de Conservation de la
16
Biodiversité en Afrique Centrale / DON 07/22/2013 - - 250,000 0.00 0.00 0.02 31/12/2017
TOTAL GENERAL 138,340,676 56,044,327 40.47 3.33
- PRÊT 29,750,000 1,898,829 6.38
- DON 108,590,676 54,145,498 49.80

II
Annexe III. Principaux projets connexes financés par la Banque et d’autres
partenaires au développement du pays
Partenaire Projet Activités Etat
technique et d’exécution
financier
Union  Assistance technique  Services d’appui-conseils aux  En cours
européenne entreprises
 Programme Régional d'appui  Normalisations et infrastructures
au Commerce et à l'Intégration qualité, amélioration qualité des  En cours
économique (PACIE) statistiques commerciales et
agricoles, renforcement et mise à
niveau du tissu industriel
FMI  Staff Monitored Program  Programme de stabilisation du cadre  En cours
(SMP) macro-économique dans la
perspective de l’atteinte du point
d’achèvement à l’initiative PPTE
Banque  Etude sur les chaînes de valeur  Analyse des contraintes affectant les  En préparation
mondiale systèmes de marché de certaines
filières porteuses
 Appui aux filières porteuses  Assistance à la structuration des
filières considérées à l’export
PNUD  Assistance technique dans le  Accompagnement commercial des  En cours
cadre de la mise en place du opérateurs économiques sur les
projet « Cadre Intégré marchés nationaux et internationaux
Renforcé » (CIR)
AFD  Appui à la gomme arabique  Structuration des aspects amont et  En cours
 Appui à la maison de la petite aval de la filière
entreprise  Activités d’appui opérationnel aux
petites entreprises
BAD  Appui à l’ITIE  Transparence dans les Industries  En cours
extractives
 Appui aux finances publics et  Marchés publics, Instruments de  En cours
à la planification planification
 Appui à la préparation à  Renforcement des capacités  En attente de
l’initiative PPTE macroéconomiques lancement
 Etude sur l’environnement de  Environnement de l’investissement  Etude livrée
l’investissement privé dans les du secteur privé
pays de la CEEAC
 Défis et contraintes affectant les  En cours
 Document stratégique sur la PME /PMI au Tchad
promotion des PME/PMI

BDEAC  Appui à la réhabilitation du  Modernisation des infrastructures de  Clôturé


marché de SAHR marché en vue de dynamiser la
 Appui à la filière bovine commercialisation
 Assistance à la construction des
infrastructures de production  En cours
(Abattoirs)

III
Annexe IV. Carte de la zone du projet

Cette carte est fournie à titre d’illustration par le personnel de la Banque Africaine de Développement
et ne sert exclusivement qu’à l’usage et l’information des lecteurs en relation avec le présent rapport
d’évaluation. Les dénominations mentionnées ainsi que les frontières figurant sur cette carte
n’impliquent aucun jugement concernant le statut légal d’un territoire ni aucune approbation ou
acceptation de ses frontières de la part du Groupe de la BAD, de ses membres ou de son Conseil
d’administration.

IV

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