Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
neuromusculaire de
l’appareil manducateur
CONCLUSION
INTRODUCTION
L’appareil manducateur est un complexe poly-structurel réalisant un grand nombre de
fonctions qui, sans le système nerveux qui les déclenche et les régularise l’activité musculaire
la fonction n’existerait pas.
Le système neuro-musculaire représente en effet un tout indissociable qui en assurant les
activités sensitivomotrices va permettre la dynamique occlusale.
Les muscles manducateurs : sont les muscles squelettiques qui concourent à la fonction
manducatrice incluant les muscles élévateurs et abaisseurs de la mandibule et les muscles
cervicaux.
Les muscles élévateurs de la mandibule :
Le temporal : il occupe la fosse temporale, c’est un muscle large, aplati, forme en éventail, il
est composé de trois faisceaux : antérieur, moyen et postérieur
Le Masséter : il prend son origine au niveau de l’arcade zygomatique et se termine au niveau
de l’angle mandibulaire, il est quadrilatère, court, épais, formé de deux faisceaux superficiel et
profond.
Le Ptérygoïdien Latéral : prend son origine au niveau de l’aile externe de l’apophyse
ptérygoïde de l’os sphénoïde et se terminant au niveau du col du condyle. Il est court, épais et
triangulaire et présente deux faisceaux supérieur et inférieur.
Le Ptérygoïdien Médial : Il a pour origine la fosse ptérygoïde et se termine au niveau de la
face interne de l’angle de la mandibule. Il est épais et quadrilatère et se compose de deux
faisceaux accolés antérieur et postérieur.
Les muscles abaisseurs de la mandibule : Ce sont les muscles élévateurs de l’os hyoïde et de
ce fait abaisseur de la mandibule on distingue :
Les muscles sus-hyoïdiens (directs) : le digastrique, le mylo-hyoïdien le génio-hyoïdien le
stylo-hyoïdien,
Les muscles sous-hyoïdiens (indirects) le stérno-cleïdo-hyoïdien le stérno-thyroidien le thyro-
hyoïdien l’omo-hyoïdien
La moelle épinière : fait suite au tronc cérébral, elle est située dans le canal rachidien et se
présente comme un long cordon blanc aplati d’avant en arrière, qui se termine en pointe au
niveau de la deuxième vertèbre lombaire. La moelle est séparée du canal rachidien par les
méninges et les espaces méningés. Dans le sens antéro-postérieur, elle est subdivisée en
quatre régions : cervicale, thoracique, lombaire et sacrée, et présente deux renflements, l’un
au niveau cervical, le second au niveau lombaire. En coupe axiale, la moelle épinière se
présente avec la substance grise au milieu et la substance blanche à la périphérie.
N.B : Ces deux structures (encéphale et moelle épinière) baignent dans le liquide céphalo-
rachidien.
Le système nerveux périphérique :
Prolongement du système nerveux central, il comprend l'ensemble des nerfs crâniens (12
paires rattachés au tronc cérébral de l’encéphale) et des nerfs rachidiens (31 paires rattachés à
la moelle épinière).
Pour les nerfs crâniens on distingue des nerfs exclusivement sensitifs (I, II, VIII) ; des nerfs
exclusivement moteurs (III, IV, VI, XI, XII) et des nerfs mixtes (V, VII, IX, X).
Les nerfs rachidiens, sont tous mixtes (moteurs et sensitifs). Chaque nerf se divise en deux
racines : une racine antérieure motrice et une racine postérieure sensitive.
Le système nerveux périphérique est divisé en un système nerveux somatique (dirige les
mouvements volontaires du corps et transmet les sensations de la peau) et un système nerveux
autonome comprenant le système sympathique (contrôle les processus physiologiques pendant
les situations ordinaires : digestion) et le système parasympathique (prépare l’organisme à
réagir en cas de stress).
1.2. Histologie du système nerveux :
Le système nerveux central est un tissu complexe réparti en substance grise et substance
blanche, il renferme des neurones, des cellules gliales, des capillaires sanguins et une matrice
extracellulaire.
Les cellules gliales : Cellule spécialisée dont la fonction est le maintien de l'homéostasie, le
soutien et la protection du tissu nerveux en apportant les nutriments et l'oxygène, en éliminant
les cellules mortes. Les principaux types de cellules gliales sont les oligodendrocytes, les
astrocytes, les cellules microgliales, cellule de Schwann et les épendymocytes.
Les neurones : dite aussi cellules nerveuses, sont les unités fonctionnelles du systèmes
nerveux, ces cellules sont amitotiques, hautement spécialisées et acheminent les messages
sous forme d’influx nerveux entre les différentes parties du corps.
Ils présentent à décrire : un corps cellulaire ou soma qui contient le noyau et l’essentiel du
cytoplasme et présente de nombreuses ramifications (les dendrites), un prolongement
tubulaire (l’axone), recouverts d’une gaine de myéline (enveloppe blanche lipoprotéique), la
partie terminale des axons est généralement ramifiée en de nombreuses terminaisons qui
forment des boutons synaptiques. Il existe 2 types de neurones : sensitif et moteur
(motoneurone).
On distingue plusieurs types de fibres nerveuses sensitives, selon le diamètre de leurs axones
et selon à ce qui sont myélinisés ou non :
- Les fibres A-alpha (de 13 à 20 µm de diamètre, myélinisé) véhiculent uniquement la
sensibilité proprioceptive fine à une vitesse de 80-120 m/s.
- Les fibres A-bêta (de 6 à 12 µm de diamètre, myélinisé) véhiculent la sensibilité tactile à une
vitesse de 35-90 m/s.
- Les fibres A-delta (de 1 à 5 µm de diamètre, myélinisé) dont la stimulation donne une
douleur bien localisée, précoce à une vitesse de 5-40 m/s.
- Les fibres C (de 0.2 à 1.5 µm de diamètre, non myélinisé) dont la stimulation donne une
douleur “de fond” mal localisée, de caractère désagréable, relativement tardive à une vitesse
de 0.5-2 m/s.
2. Le système musculaire :
Composé de l'ensemble des muscles du corps, comprend trois types de muscle : les muscles
cardiaques, lisses et les muscles squelettiques qui forme avec le squelette et une partie du
système nerveux, l'appareil locomoteur.
Le muscle est un tissu formé de fibres douées de contraction permettant de produire un
mouvement, cette contraction traduit la transformation de l'énergie chimique (ATP) en énergie
mécanique, la source principale d'énergie provient de la dégradation du glucose.
1.1. Propriétés des tissus musculaires :
Le muscle présente quatre propriétés fondamentales au maintien de l'homéostasie :
- L’excitabilité : c'est la propriété du muscle à recevoir des stimulations et d'y réagir.
- La contractilité : c'est la propriété de pouvoir se raccourcir ou se contracter sous l'effet d'un
stimulus.
- L'extensibilité : c'est la propriété du muscle de s'allonger au-delà de sa longueur de repos.
- L'élasticité : c'est la propriété du tissu musculaire de reprendre sa forme initiale
1.2. Aspect macroscopique d’un muscle squelettique :
Le muscle squelettique contient des milliers de fibres musculaires. Chaque fibre est revêtue
d’une fine gaine de tissu conjonctif lâche dite endomysium ; L’ensemble de plusieurs fibres
forme un faisceau qui est délimité par une gaine conjonctive plus épaisse dite périmysium.
L’ensemble des faisceaux forme le muscle qui est recouvert et renforcé par une gaine
conjonctive plus dense et orienté dite épimysium.
1.3. Aspect microscopique d’une fibre musculaire :
La fibre musculaire est une cellule qui peut atteindre plusieurs cm de longueurs, possédant
plusieurs noyaux et doté d’une terminaison nerveuse et de capillaires, chaque fibre musculaire
comporte plusieurs myofibrilles, chaque myofibrille rassemble une alternance de minuscules
filaments d’actine et de myosine (protéines qui permet la contraction du muscle). Les
filaments d’actine sont rattachés aux stries Z qui divise la myofibrille en élément nommé
sarcomère.
3. Physiologie neuro-musculaire :
Le système nerveux permet la perception de l’information par ses récepteurs, l’intégration de
celle-ci au niveau du centre nerveux et la transmission d’une réponse sous forme de fonction
motrice représenté par la contraction musculaire.
3.1. Les récepteurs du système nerveux :
Sont des structures nerveuses spécialisées chargées de détecter les stimulations provenant du
milieu extérieur ou les modifications provenant de l’organisme et de les traduire en énergie
bioélectrique. On distingue :
- Les intérocepteurs : permettent la détection des stimulus provenant des viscères,
- Les extérocepteurs : permettent la détection des stimulus provenant de l’extérieur,
- Les propriocepteurs : permettent la perception de la posture et de l’équilibre.
La transmission de l’influx nerveux est un phénomène bioélectrique qui se caractérise par une
modification instantanée et localisée de la perméabilité de la membrane du neurone : des ions
sodium (Na+) pénètrent dans la cellule en passant à travers des canaux ioniques, changeant
ainsi la polarisation de la fibre qui se rétablie dès le passage de l’influx.
Quand la fibre nerveuse reçoit un signal électrique d'une intensité suffisante pour la stimuler
(on dit que l'intensité dépasse le seuil de stimulation), la différence de potentiel entre
l'extérieur et l'intérieur de la membrane s'inverse. La fibre nerveuse peut alors produire un
signal électrique qui constituera le message nerveux, et qu'on appelle le potentiel d'action.
Quelle que soit l'intensité suffisante de la stimulation, la fibre nerveuse produira le même
potentiel d'action. En revanche, tout signal inférieur au seuil ne permettra jamais de produire
un potentiel d'action : on dit que la fibre nerveuse obéit à la loi du tout ou rien.
Suivant le centre d’intégration qui traite l’information reçu par les récepteurs on distingue 3
réponses :
- Les mouvements volontaires : une action contrôlée consciemment ou le cerveau est le
centre d’intégration
- Les mouvements automatiques et semi-automatiques qui résulte de l’activation le
cervelet, tronc cérébral et du thalamus permettant des activités motrices complexes
(déglutition, mastication).
- Les mouvements réflexes : sont une réponse involontaire, stéréotypée et très rapide à
un stimulus ou la moelle épinière constitue le centre d’intégration de l’information.
3.2. La synapse neuro- musculaire :
La connexion entre le motoneurone, et la fibre musculaire s'établit au niveau d'une structure
particulière : la jonction neuromusculaire ou plaque motrice, c’est l’endroit où l’influx
nerveux est transmis au muscle permettant ainsi sa contraction. La synapse neuro- musculaire
présente à décrire :
- L’élément pré-synaptique : bouton synaptique, qui renferme de nombreuses vésicules de
neurotransmetteurs (ex : acétylcholine),
- La fente synaptique : espace de 20 à 30 nm rempli de liquide interstitiel
- L’élément post-synaptique : fibre musculaire, elle porte des récepteurs spécifiques du
neurotransmetteur.
Quand un influx nerveux se propage jusqu'à la partie terminale de l'axone, il déclenche
l'entrée d'ions calcium dans le bouton terminal, provoquant la migration de vésicules riches en
neurotransmetteurs en direction de l'espace synaptique et leur fusion avec la membrane
plasmique de l'axone, les ions calcium permettent la libération des neurotransmetteurs dans la
synapse. Le signal électrique se transforme en message chimique. L'acétylcholine migre vers
la fibre musculaire et se fixe sur des récepteurs spécifiques, ce qui déclenchera la production
d'un potentiel d'action (dit postsynaptique) responsable de la contraction de la fibre
musculaire.
3.3. Mécanisme de la contraction musculaire :
La contraction musculaire est un raccourcissement ou mise sous tension d'un muscle
permettant à celui-ci d'assurer son rôle mécanique ou statique. On distingue :
- La contraction isotonique : lorsque le muscle change de longueur tout en gardant une tension
constante, produite lorsqu’un grand nombre d'unités motrices dans le muscle sont stimulées.
- La contraction isométrique : elle correspond au maintien de la longueur des fibres
musculaires, avec une tension variable, produite quand un petit nombre d’unités motrices dans
le muscle sont stimulées.
Quand les cellules musculaires sont stimulées, les filaments minces (actines) glissent le long
des filaments épais (myosine), de telle sorte que les filaments d’actine et de myosine se
chevauchent davantage provoquant le raccourcissement du sarcomère.
La déglutition : c’est l’acte par lequel le contenu buccal (salive + bol alimentaire) est
propulsé de la bouche dans l’estomac, elle fait suite à la mastication. Il s’agit d’un
automatisme séquentiel impliquant une activité successive et coordonnée des muscles
masticateurs (innervé par le trijumeau V, facial VII), peauciers (innervé par le facial
VII), linguaux (innervé par le nerf glossopharygien XII), pharyngo-laryngés (innervé
par les nerfs : glossopharygien IX, vague X et l’hypoglosse XI) et de l’œsophage
(innervé par le nerf vague X).
Pour sa neurophysiologie la déglutition comprend une phase orale volontaire sous le
control du cortex cérébral et deux phases réflexes pharyngée et œsophagienne sous le
control du bulbe rachidien et de la moelle épinière, les informations sont transmises à
ces centres à partir des récepteurs de la langue et du pharynx, après analyse, la réponse
se transmet via les motoneurones des V, VII, IX, X, XI aux organes effecteurs,
La déglutition se déroule ainsi en 3 temps :
- Temps buccal : volontaire permettant la préparation du bol alimentaire et nécessitant
la contraction de l’orbiculaire, du buccinateur et les muscles sus et sous hyoïdiens,
- Temps pharyngée permettant le passage de la bouche vers le pharynx, mouvement
non volontaire conscient, requiert le calage mandibulaire servant de point d’appui à
l’élévation de l’appareil hyoïdien et du larynx qui se télescope contre la base de la
langue. La langue bascule alors en arrière et ainsi l’épiglotte obture la glotte en se
rabattant sur elle on assiste à un-inhibition respiratoire brève (protection contre
l’inhalation de la salive ou du bol alimentaire).
- Temps œsophagien, purement réflexe, la mandibule reprend sa position de repos et la
respiration recommence et les organes de l’appareil buccal se détendent.
La respiration : est principalement sous le contrôle du système nerveux autonome.
Plusieurs nerfs et centres nerveux sont impliqués dans son contrôle. Les centres
respiratoires principaux se trouvent dans le tronc cérébral, plus précisément dans le
bulbe rachidien et le pont. Ces centres, régulent le rythme et la profondeur de la
respiration en réagissant aux niveaux de dioxyde de carbone (CO2) dans le sang. La
respiration est généralement considérée comme une fonction automatique, contrôlée
involontairement par le cerveau, elle se déroule par une succession de phases
inspiratoires et expiratoires :
Sachant que la respiration physiologique s’effectue par le nez, les conditions
nécessaires à une ventilation nasale optimale sont :
• Le libre passage de l’air par les fosses nasales
• La fermeture hermétique de la cavité buccale
• Avec présence de contact entre le voile du palais et la base de la langue.
CONCLUSION
L'harmonie fonctionnelle de l'appareil manducateur dépend de l'intégrité des éléments qui le
constituent. Toute dysfonction du complexe neuromusculaire va provoquer une perturbation
des mouvements mandibulaires et de ce fait de l’occlusion, il est donc important de connaitre
non seulement l’anatomie des muscles, mais aussi la physiologie du complexe
neuromusculaire afin de pouvoir diagnostiquer toute dysfonction.