Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Les animaux qui jouent beaucoup apprennent comment fonctionner dans leur
soulignent qu’il existe un lien positif entre la grosseur du cerveau et l’esprit ludique
comparaison quantitative la plus exhaustive jamais publiée, ils ont mesuré la grosseur du
allant du chien au dauphin. Ils ont démontré qu’en normalisant pour le poids corporel, les
espèces avec des cerveaux plus gros en comparaison de leur corps jouaient beaucoup et,
inversement, ceux avec un plus petit cerveau jouaient moins. Un autre chercheur dans le
domaine du jeu, Jaak Panksepp, a démontré que le jeu actif stimule de façon sélective des
facteurs neurotrophiques qui favorisent la croissance des nerfs dans une partie du
cerveau qui gère les comportements émotionnels (amygdale) et dans une partie du
Johan Byers, un spécialiste du jeu chez les animaux, s’intéresse à l’évolution des
du cerveau et l’esprit ludique corrélée avec l’échelon relatif auquel l’animal appartient dans
développement du cortex frontal. Cette partie du cerveau est importante dans ce que l’on
pensées et nos émotions et planifier les activités à venir. De plus, la période avec la plus
grande quantité de temps de jeu, pour chaque espèce, est corrélée avec la grosseur du
cervelet. Cette partie du cerveau est située derrière et en dessous des hémisphères, et la
1
densité de cellules nerveuses (neurones) dans cette partie du cerveau est
lien surtout avec la coordination et le contrôle des mouvements. Toutefois, des études
récentes en neuroimagerie ont permis de démontrer que le cervelet est important dans
Byers spécule que durant une période de jeu, le cerveau se régule à travers
diverses stimulations par essais et erreurs. Le jeu aide à former le cerveau, parce que la
plupart du temps, dans le jeu, nous essayons des activités sans risque physique ou
émotif. Nous sommes en sécurité, parce que nous sommes impliqués dans un jeu. Pour
les humains, créer ces situations propices à des stimulations et à l’imagination représente
probablement un des bénéfices les plus importants du jeu. Dans les situations de jeu, on
peut imaginer et vivre des situations que nous n’avons jamais rencontrées avant et
se retrouveront dans nos activités quotidiennes. On peut apprendre des habiletés sans
sports, des activités physiques, à travers la lecture, l’écoute de récits, les arts, le cinéma et
beaucoup plus encore. Quand on devient un vrai partisan de notre équipe de hockey
préférée, on apprend des choses sur la persévérance et comment convaincre nos amis
dans un débat sur qui est le meilleur joueur de centre de la ligue, d’une façon
constructive.
2
Sur la base de ses recherches très poussées et des spéculations à partir de ses
théorie sur comment les nouvelles informations sont intégrées dans le cerveau. Quand je
corrèle ses opinions avec mes observations sur comment le jeu peut influencer le cerveau
décrit comment nos expériences perceptuelles sont codées dans le cerveau dans des
cartes dispersées, chacune d’elles étant composée d’un réseau complexe de neurones.
Par exemple, les différentes formes et grosseurs des arbres sont encodées comme un
code de ce qu’est un arbre, ce qui nous permet de reconnaître un arbre comme tel, même
si nous ne l’avons jamais vu. De cette façon, le cerveau développe une série de cartes
De plus, elles ont une composante émotive. Nous trouvons notre chemin dans divers
cartes est fonction de l’orchestration d’un nombre incalculable de détails. Il semble qu’il
serait possible de croire que cette orchestration se produit de façon plus marquée dans le
jeu. Le jeu de faire semblant, par exemple, est un mélange riche de différentes
perceptions. Imaginons un enfant de 3 ans, assis au sol, jouant avec un animal en peluche
et qui lui parle avec différents tons de voix. Cet enfant construit des connexions
neuronales qui ont de plus en plus de sens à mesure qu’elles sont ajoutées aux
différentes cartes en développement. Les connexions entre les cartes sont nombreuses et
3
Comme enfant on imagine différentes possibilités, on simule dans notre tête et
dans nos jeux celles-ci, ce qui pourrait arriver, et ensuite on les confronte à la réalité.
narrative des adultes révèle plusieurs similarités avec celle des enfants. Notre imaginaire
comme adulte est très actif, on tente de prévoir le futur et d’examiner les conséquences
de nos comportements avant même leur mise en action. Comme les enfants, la trame
narrative des adultes est enrichie par des simulations qui ressemblent aux jeux
imaginaires, ce qui nous permet de mieux comprendre ce qui fonctionne bien dans
différentes situations.
Un biologiste qui étudiait les loutres a décidé de les entraîner à passer à travers un
Quelque temps après que les loutres eurent appris cette tâche, elles ont commencé à
nageaient dans une direction, tournaient rapidement et repassaient dans le cerceau. Elles
nageaient dans le cerceau et s’arrêtaient au milieu. Après chacune de ces variations, elles
pas.
Par leurs comportements, les loutres évaluaient le système. Elles apprenaient les
règles du jeu, les règles qui gouvernent leur monde à ce moment précis. Cette stratégie
n’était pas planifiée; les loutres sont très enjouées et elles sont attirées par les nouveautés
dans leur environnement. Leur recherche de la nouveauté, pour éviter l’ennui, les a
4
stratégies de mouvement, les loutres apprenaient plus sur le fonctionnement de leur
monde que si elle n’avait qu’exécuté la première tâche sans erreur. Cette leçon devrait
nous servir à tous. Comme le biologiste le notait, il avait tenté depuis plusieurs années
d’amener ses étudiants gradués à utiliser une recherche plus novatrice et différente plutôt
eu lieu dans les années 60 à UC Berkeley sous la supervision de Marian Diamond. Le nom
de Diamond n’est pas très connu à l’extérieur du cercle scientifique, mais son travail est
connu par la plupart des parents. Au début des années 60, Diamond et ses collègues ont
mis en place un protocole expérimental qui a clairement mis en lumière que des rats
élevés dans un environnement enrichi sont devenus plus intelligents, et leurs cerveaux
étaient plus gros avec un cortex plus épais et plus complexe. Donc, la matière grise, siège
L’idée est rapidement devenue populaire dans l’imaginaire collectif. Si les enfants
étaient élevés dans une pouponnière enrichie, avec beaucoup de couleurs et des mobiles,
rats qui ont développé des cerveaux plus gros et plus complexes et sont devenus plus
intelligents n’avaient pas qu’un plus grand nombre de stimuli dans leurs environnements.
Le secret du développement des cerveaux des animaux dans l’étude originale était qu’ils
jouaient avec une variété de jouets pour rat et qu’ils socialisaient avec les autres animaux.
La combinaison des jouets et des amis a été établie comme un facteur vital pour définir
5
Le jeu était la clé du développement du cerveau des animaux. Les rats luttaient, se
débattaient entre eux, ils exploraient et interagissaient avec les jouets, ils invitaient les
autres à jouer avec eux. Les rats étaient impliqués dans l’exploration des objets et de
l’environnement.
La leçon à tirer de cette étude, pour les enfants, est que l’environnement de la
pouponnière n’a pas nécessairement besoin d’être coloré avec beaucoup de jouets
(même si cela peut ne pas nuire). Par contre, il est crucial pour le bébé et le jeune enfant
d’avoir des opportunités de jouer, de socialiser et d’interagir avec ses parents pour les
du cerveau selon Diamond. Dans une série d’études, les rats devaient retrouver leur
chemin dans des labyrinthes pour obtenir une récompense. Cette activité solitaire, qui
n’était pas du jeu, a produit de la croissance dans uniquement une région du cerveau, en
Diamond croit que la confusion chez les parents et dans les médias en lien avec ses
davantage un ingrédient qu’on peut ajouter dans la recette pour élever un enfant, et le
manque d’information sur les aspects ludiques dans l’étude. Elle souligne qu’au début des
années 60, les femmes devaient batailler ferme pour se faire reconnaitre comme
« scientifiques sérieuses ». On me voyait déjà comme cette femme bizarre qui observe
des rats jouer, donc j’ai évité les mots jouets et jeu dans mes publications.
6
Les études de la professeure Diamond sont largement reconnues comme faisant
partie des résultats probants qui démontrent que le jeu peut exercer un rôle crucial pour
sont : quel est le lien entre la croissance neuronale et le jeu? Pourquoi les activités de jeu
vérité est que le jeu semble une des méthodes sophistiquées que la nature a inventées
Pourquoi affirmer ceci? Considérez le fait qu’il n’existe pas de schéma directeur
pour créer le cerveau. L’information contenue dans notre code génétique est insuffisante
pour définir exactement comment les neurones devraient se connecter les uns aux
connexions entre eux à travers le cortex. Suivant des règles d’interaction établies dans le
code génétique, les neurones envoient des signaux à travers les circuits pour renforcer