Vous êtes sur la page 1sur 2

PARTIE B : Le financement du déficit budgétaire en Haïti

3.1 Situation du déficit budgétaire en Haïti de 2013 à 2023

Exercice fiscal 2013 – 2014

Au cours de l’exercice 2013 – 2014, la gestion des finances publiques est réalisée selon les grandes lignes
du budget de la République voté. Elle s’est déroulée dans un contexte relativement difficile, marqué par
un ralentissement de l’activité économique provoquant ainsi un taux de réalisation des recettes
inférieures aux prévisions.

En effet, les recettes collectées durant l’exercice sous étude représentent 89,4% des prévisions. Soient,
47,103 milliards de gourdes des 52,688 milliards de gourdes initialement prévues. Ce résultat est
enregistré principalement sous l’effet de la baisse des recettes pétrolières liées notamment au recul des
prix internationaux et de certaines taxes internes dont la Taxe sur les Chiffres d’Affaires (TCA) et les droits
d’accises.

Par ailleurs, sur l’ensemble de l’exercice, les dépenses publiques s’élèvent à 70,3783 milliards de gourdes,
ce qui représente 84% des dépenses programmées et correspondent à 17,7% du PIB annuel. Accusant
ainsi un déficit budgétaire évalué à 23,275 milliards de gourdes et financé à hauteur de 15,582 milliards
de gourdes. De ce montant, le financement monétaire représente 34,2% et se porte à 5,326 milliards de
gourdes dépassant de 2,4% la cible de 5,2 milliards de gourdes.

Exercice fiscale 2014-2015

En mars 2015, les autorités financières adoptent un budget rectificatif à la baisse soit 109,7 milliards de
gourdes contre un budget initial de 122 milliards de gourdes au début de l’exercice. Ceci est dû en partie
au financement de PetroCaribe dans le budget de la République qui a connu une réduction substantielle
passant de près de 20 milliards de gourdes à quelques 10 milliards de gourdes. Les recettes domestiques
collectées par le gouvernement ont atteint le niveau de 55 milliards de gourdes à la fin du mois de
septembre 2015, tandis que les dépenses publiques ont franchi la barre de 75 milliards de gourdes, ce
qui représente un déficit budgétaire de plus de 20 milliards de gourdes soit 16,39% du budget initial.

En outre, le financement du déficit budgétaire par les autorités monétaires est estimé à 11 milliards de
gourdes pour l’exercice fiscale 2014-2015.

Exercice fiscale 2015-2016

Au cours de l’exercice fiscale 2015-2016, la gestion des finances publiques s’est déroulée dans un
contexte socio-politique relativement tendu. Les recettes fiscales se sont établies à 66,078 milliards de
gourdes contre les 77,206 milliards prévues initialement, marquant une contre-performance
économique en partie lié au ralentissement de l’activité économique.

S’agissant des dépenses publiques, elles ont atteint 80,265 milliards de gourdes contre un plafond de 80,
668 prévue dans le budget annuel. Ainsi, les opérations fiscales de l’Etat se sont soldées par un déficit
global de 14,843 milliards de gourdes, avec un recours au financement monétaire de 4,460 milliards de
gourdes au 30 septembre 2016 soit 5,77% du budget initial.

Exercice 2016-2017

Le budget de l’exercice fiscal 2016-2017 a été exécuté dans un environnement économique et socio-
politique difficile, marqué en autres par le cyclone Matthew au début du mois d’octobre. Tenant compte
de l’impact du choc provoqué par le cyclone Matthew sur la croissance économique et sur les recettes
initialement prévues, une loi de finances rectificative a été adoptée en juin 2017 portant les recettes
budgétaires à 71,416 milliards de gourdes.

Les recettes fiscales collectées au cours de l’exercice se sont élevées à 75,073 milliards de gourdes soit un
dépassement de 5,1% des prévisions établies et les dépenses à 84,271 milliards de gourdes constituant
un dépassement de 3,3% de la cible budgétaire qui tablait sur un montant de 81,552 milliards de
gourdes. Ainsi, les opérations financières de l’Etat se sont soldées, en fin d’exercice, par un déficit de
12,180 milliards de gourdes conduisant à un recours au financement monétaire de 6,632 milliards de
gourdes, soit 9.28 % du budget initial.

Exercice 2017-2018

L’exécution du budget au cours de l’exercice 2017-2018 a été réalisée dans un environnement


économique et socio-politique difficile. Marqué entres autres par la grève des agents douaniers au mois
de mars 2018 et les émeutes du 6 et 7 juillet 2018, suite à la tentative d’augmentation des produits
pétroliers. Cette situation a conduit à une réorientation de la politique budgétaire à travers notamment
le vote d’un budget rectificatif.

Les recettes perçues au cours de l’exercice fiscale se sont chiffrées à 79,767 milliards de gourdes avec
une contre-performance de 19.6% par rapport à la cible budgétaire de 99,169 milliards de gourdes. Les
dépenses au terme de l’exercice se sont élevées à 108,810 milliards de gourdes. Accusant ainsi un déficit
budgétaire de 35,385 milliards de gourdes et un financement par la Banque Centrale de l’ordre de
24,341 milliards de gourdes représentant 3,9% du PIB.

Vous aimerez peut-être aussi