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PCSI 1 - Stanislas Devoir Surveillé N◦ 8 - 01/06/13 - durée 4H A.

MARTIN

THERMODYNAMIQUE

I Étude du système liquide-vapeur


Ce problème a pour objectif l’étude du système liquide-vapeur de l’eau et son utilisation dans le circuit se-
condaire des centrales nucléaires.

L’équilibre entre l’eau liquide et sa vapeur (gaz) est caractérisé, à différentes températures, par les données
suivantes :

où T désigne la température, ps la pression de vapeur saturante, vL le volume massique de liquide saturant


(à la limite d’apparition de vapeur), hL l’enthalpie massique du liquide saturant, vG le volume massique de
la vapeur saturante (à la limite d’apparition de liquide), et hG l’enthalpie massique de la vapeur saturante.

Diagramme de Clapeyron (p, v) du système liquide-vapeur de l’eau.


On désigne par p la pression du système liquide-vapeur, par v son volume massique et par h son enthalpie
massique.
1. (a) Représenter l’allure du diagramme de Clapeyron de l’eau. On prendra soin d’y faire figurer
la courbe de saturation et de préciser la position du point critique C, les domaines liquide (L),
liquide + vapeur (L+V) et vapeur (V).
(b) Représenter, sur le diagramme précédent, l’allure de l’isotherme critique T = TC et l’allure d’une
isotherme T < TC .
2. Rappeler la définition du titre massique en vapeur (ou en gaz) x d’un système liquide-vapeur.
Montrer que ce titre massique peut s’écrire :
v − vL h − hL
x= ainsi que x= .
vG − vL hG − hL

3. On désigne par `V (T ) la chaleur latente massique de vaporisation à la température T , et par cL désigne


la capacité thermique massique du liquide saturant.
(a) Rappeler la relation reliant `V (T ) à hG (T ) et hL (T ).

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(b) Montrer que si cL est supposée constante, l’entropie massique d’un système liquide-vapeur de titre
massique en vapeur x en équilibre à la température T est donnée par la relation :

lV (T )
s(x, T ) = cL ln T + x + cte
T
Dans toute la suite du problème, la capacité thermique massique cL du liquide est constante
et vaut 4,18 kJ.kg−1 .K−1 .
Le coefficient de dilatation isobare α de l’eau liquide, supposé constant, vaut 1, 5.10−4 K−1 .

Détente adiabatique réversible d’un système liquide-vapeur


On dispose d’un cylindre indéformable, muni d’un piston. Le cylindre et le piston ont des parois calorifugées.
Le piston est fixé dans une position qui délimite un volume V = 10, 0 L dans le cylindre. L’introduction
d’une masse m = 10, 0 g d’eau dans le cylindre permet d’obtenir un système liquide-vapeur en équilibre à la
température T = 100 ◦ C.
4. Calculer numériquement le titre massique en vapeur x de ce système.
5. On modifie maintenant le volume du dispositif en faisant subir une détente adiabatique réversible au
système liquide-vapeur, de la température T à la température T 0 = 50◦ C. Calculer le titre massique
en vapeur x0 du système liquide-vapeur à la fin de la détente.
6. Quel titre massique en vapeur x” aurait-on dû avoir, à la température T = 100 ◦ C, pour qu’au cours
de la détente de la question précédente ce titre reste constant ?

Modèle de fonctionnement d’une turbine à vapeur - Cycle de Rankine.


Le circuit secondaire d’une centrale nucléaire comporte les éléments suivants : un générateur de vapeur, une
turbine, un condenseur et une pompe d’alimentation. Les transformations subies par l’eau dans ce circuit
son modélisées par le cycle de Rankine décrit ci-dessous :
A→B : compression adiabatique réversible, dans la
pompe d’alimentation, du liquide saturant sortant
du condenseur à la pression p1 = 0, 056 bar (état
A). La compression se fait de la pression p1 à la
pression p2 = 69, 200 bar, inférieure à la pression
critique. Elle entraîne une élévation ∆T de la tem-
pérature du liquide.
B→D : échauffement isobare du liquide dans le généra-
teur de vapeur qui amène le liquide de l’état B à
l’état de liquide saturant sous la pression p2 (état
D).
D→E : vaporisation totale, dans le générateur de va-
peur, sous la pression p2 .
E→F : détente adiabatique réversible, dans la turbine,
de p2 à p1 . L’état F est diphasé.
F→A : liquéfaction totale, dans le condenseur, sous la
pression p1 , de la vapeur présente dans l’état F .

7. Représenter l’allure du cycle décrit par l’eau dans le diagramme de Clapeyron (p, v). On fera figurer
la courbe de saturation sur le diagramme, et l’état (L), (L+V), ou (V) de l’eau.
Que vaut la température T1 dans l’état A ? Que vaut la température T2 dans l’état E ? Justifier.

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8. On admet que dans le cas général, la forme complète de la différentielle de l’entropie massique du
liquide s’écrit, en fonction des variables T et p :
dT
ds = cL − αvL dp
T
On note ∆T = T − T1 l’élévation de la température du liquide dans la pompe d’alimentation.
Sachant que ∆T  T1 , calculer ∆T : on supposera pour ce calcul que le liquide est incompressible et
que son volume massique vL vaut 1 × 10−3 m3 .kg−1 .
Dans la suite du problème, on négligera ∆T . On notera T2 la température dans l’état D.
9. Calculer le titre en vapeur xF et l’enthalpie massique hF du système liquide-vapeur sortant de la
turbine (état F ).
10. (a) Calculer les transferts thermiques massiques q1 et q2 reçus par l’eau, respectivement dans le
condenseur et dans le générateur de vapeur.
(b) En déduire le travail massique w reçu par le fluide au cours du cycle.
(c) Calculer le rendement ρ du cycle. Comparer ce rendement à celui de Carnot, noté ρC , décrit entre
les mêmes températures extrêmes T1 et T2 .
11. Calculer la variation d’enthalpie massique ∆hAB du liquide au cours de la compression AB : on
supposera, pour ce calcul, que le liquide est incompressible et que son volume massique vL vaut 1 ×
10−3 m3 .kg−1 . Commenter cette valeur.
12. Dans le calcul du bilan enthalpique du fluide au cours du cycle, on peut négliger la variation d’enthalpie
∆hAB . Montrer alors que le travail w peut s’exprimer en fonction des enthalpies massiques du fluide à
l’entrée et à la sortie de la turbine.

Cycle de Rankine avec soutirage


On se propose de modifier l’installation par adjonction d’une deuxième turbine et la pratique du soutirage,
qui a pour but de réchauffer le liquide avant qu’il soit réinjecté dans le générateur de vapeur.
La pratique du soutirage consiste à préle-
ver, à la sortie de la première turbine, sous
la pression p0 = 11, 238 bar, une masse m0
de vapeur saturante. Cette vapeur est en-
voyée dans un réchauffeur où elle est mise
en contact, par l’intermédiaire d’un échan-
geur, avec la masse m − m0 de liquide sa-
turant issue du condenseur, cette dernière
ayant été préalablement comprimée de p1 à
p0 par la pompe d’alimentation (voir figure
ci-après).
Au cours de cette opération, la masse m0 de
vapeur saturante se liquéfie sous la pression
constante p0 . L’énergie ainsi libérée est en-
tièrement utilisée pour réchauffer la masse
m−m0 de liquide de la température T1 (sor-
tie du condenseur) à la température T 0 .
À la sortie du réchauffeur, le fluide se trouve à l’état liquide dans les conditions T 0 , p0 . Une pompe de reprise
comprime ce liquide, de manière adiabatique, de p0 à p2 , puis le refoule dans le générateur de vapeur où il
subit un échauffement isobare de T 0 à T2 avant de se vaporiser de nouveau.

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13. Représenter le cycle de Rankine avec soutirage dans le diagramme de Clapeyron. On fera figurer la
courbe de saturation sur le diagramme, ainsi que l’état (L), (L+V), ou (V) de l’eau.
Que vaut T 0 ? Justifier.
14. À partir d’un bilan enthalpique traduisant les transferts thermiques entre la vapeur saturante et le
0
liquide dans le réchauffeur, calculer le rapport m
m . Donner sa valeur numérique.
15. (a) Calculer le titre x01 et l’enthalpie massique h01 du système liquide-vapeur à la fin de la première
détente et avant soutirage.
(b) Calculer le titre x2 et l’enthalpie massique h2 du système liquide-vapeur à la fin de la deuxième
détente.
16. On adopte l’approximation suggérée à la question 12. Calculer le travail massique total ws reçu par le
fluide au cours d’un cycle avec soutirage.
17. Calculer le rendement ρs du cycle avec soutirage. Conclure.

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II Brouillard et nuages
Les deux parties du problème sont indépendantes. La feuille cadrillée est à détacher et rendre avec la copie.
Données numériques :
– Masses molaires de la vapeur d’eau et de l’air sec : Mv = 18, 0 g.mol−1 et Ms = 29, 0 g.mol−1
– Chaleur latente massique de vaporisation de l’eau : `v = 2, 50 × 106 J.kg−1
– Capacité thermique massique de l’air humide : cp = 1, 90 × 103 J.kg−1 .K−1
– Constante des gaz parfaits : R = 8, 314 J.K−1 .mol−1 .

II.1 Formation d’un brouillard


La teneur de l’atmosphère en vapeur d’eau est caractérisée par l’humidité spécifique, notée Π, qui est le
rapport de la masse de vapeur d’eau a la masse d’air sec contenue dans un volume donné. Ce mélange d’air
sec et de vapeur d’eau constituant l’atmosphère est appelé air humide, il sera supposé homogène dans tout
ce problème. L’air humide, l’air sec et la vapeur d’eau seront assimilés à des gaz parfaits. La pression totale
P0 de l’atmosphère est donc la somme de la pression de la vapeur d’eau, notée Pv , et de celle de l’air sec,
notée Ps . On notera par ailleurs Mv et Ms les masses molaires respectives de l’eau et de l’air sec. Les valeurs
numériques correspondantes sont rappelées en fin de problème. On parle de brouillard lorsqu’une partie de
la vapeur d’eau se condense en eau liquide.
1. Représenter le diagramme d’état de l’eau dans le plan (p, T ). Quelle est sa particularité par rapport
aux autres corps purs en général ? Rappeler la définition de la pression de vapeur saturante, que l’on
notera Psat .
Mv Psat
2. Déterminer l’expression de l’humidité spécifique Πsat en fonction des rapports rM = Ms et rP = P0 ,
dans le cas où Pv = Psat . En déduire que si rP  1 on peut écrire Πsat ≈ rM rP .

Un certain nombre de mesures effectuées à la pression atmosphérique P0 = 1, 01 × 105 Pa ont permis de


dresser le tableau suivant :

Psat (Pa) 6, 12 × 102 8, 78 × 102 1, 22 × 103 1, 70 × 103 2, 31 × 103 3, 16 × 103 4, 23 × 103


T (◦ C) 0 5 10 15 20 25 30

3. A l’aide des données issues des mesures, tracer la courbe Πsat (T ) sur le papier cadrillé fourni en annexe.
Indiquer la région du plan (T, Π) qui correspond à un brouillard.
On mélange adiabatiquement 2 masses d’air humide de températures respectives T1 et T2 , contenant des
masses d’air sec respectives ms1 et ms2 et d’humidité spécifique Π1 et Π2 . Durant tout le mélange, on suppose
que la pression totale reste constante egale à P0 . On suppose enfin qu’il n’y a pas de condensation de la
vapeur d’eau. On supposera que sur le domaine considéré, la capacité thermique massique cp de l’air humide
ne dépend ni de la température ni de l’humidité spécifique. Lorsque le processus de mélange adiabatique
réversible est terminé le volume considéré possède une humidité spécifique Π et une température T .
4. Exprimer Π en fonction de Π1 , Π2 , ms1 et ms2 .
5. Montrer que la variation d’enthalpie durant le mélange est nulle. En déduire l’expression de la tempé-
rature T en fonction de T1 , T2 , ms1 et ms2 en remarquant que Π1  1 et Π2  1.
6. Le diagramme dans lequel on représente l’évolution de l’humidité spécifique Π en fonction de la tem-
pérature T est appelé diagramme de Carrier. Représenter dans un diagramme de Carrier les points
X1 , X2 et X associés aux différents états du système étudié dans les questions 4 et 5 avant et après le
mélange.
Une brise souffle le soir de la terre vers la mer qui permet le mélange adiabatique d’un air saturé d’humidité
à 10◦ C avec l’air saturé d’humidité à 25◦ C qui surplombe la mer.
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7. Montrer qu’il y a formation d’un brouillard. On pourra faire un raisonnement géométrique.


On considère a présent qu’une partie du mélange des deux masses d’air s’est condensée sous forme d’eau
liquide. On note µ la masse de ce condensat liquide uniformément réparti dans l’air et `v la chaleur latente
massique de vaporisation de l’eau supposée constante. Pour simplifier les calculs on supposera que ms1 =
ms2 = ms .
8. Déterminer la relation existant entre la température finale du mélange Tf et son humidité spécifique
Πf (Tf ). On fera intervenir dans le résultat les paramètres `v , cp , T = 12 (T1 + T2 ) et Π = 12 (Π1 + Π2 ).
9. En déduire les valeurs numériques de Tf et Πf (Tf ) par une résolution graphique sur le graphe déjà
réalisé à la question 3.

II.2 Formation d’un nuage


On considère qu’un nuage se forme dans une région de l’atmosphère lorsque la pression partielle en vapeur
d’eau de l’air présent dans cette région devient supérieure à la pression de vapeur saturante Psat . L’air est
toujours assimilé à un gaz parfait.

Modèle d’atmosphère isentropique


On considère une région du sol assimilable à un plan. On note z0 l’altitude de référence pour laquelle la
pression est P0 . L’atmosphère est une couche d’air située dans l’espace z ≥ z0 . On supposera que l’accélération
de la pesanteur ~g est constante dans cette couche et que la température T de ce gaz est une fonction T (z) de
l’altitude. L’hypothèse isentropique consiste à supposer que le passage d’une couche à l’autre de l’atmosphère
est équivalent à une transformation adiabatique et réversible. On prendra g = ||~g || = 9, 81 m.s−2 .
10. A l’aide de l’équation de la statique des fluides, exprimer la dérivée logarithmique de la pression P (z)
en fonction de T (z) et des constantes nécessaires.
c
11. Sous l’hypothèse isentropique, quelle relation vérifient les profils P (z) et T (z) ? On notera γ = cvp le
rapport des capacités thermiques massiques pour l’air humide.
En déduire l’expression du gradient thermique dit gradient adiabatique δ = dT dz en fonction des données.
Quelle est sa valeur numérique ?
12. En supposant que γ ne dépend pas de z, déterminer le profil de température T (z) d’une atmosphère
isentropique et en déduire que
T (z) β
 
P (z) = P0
T (z0 )
où β est une constante à déterminer en fonction des données. Quel est le signe de β ?

Possibilité de formation d’un nuage


La relation de Clapeyron permet de relier la pression de vapeur saturante Psat , la température T , la
chaleur latente massique de vaporisation de l’eau `v , et les volumes massiques ve et vv de l’eau liquide et de
la vapeur d’eau. Elle s’écrit
dPsat
`v = T (vv − ve )
dT
13. En supposant que `v est indépendant de la température, montrer que Psat vérifie l’équation différentielle
dPsat Psat
≈η 2
dT T
où η est une constante que l’on exprimera en fonction des données.
14. Montrer que pour une atmosphère isentropique caractérisée par une fraction molaire en vapeur d’eau
yv indépendante de z, il existe toujours une altitude au-delà de laquelle des nuages se forment.

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