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2165 CARINI — CARMES (LITURGIE DE L ’ORDRE DES) 2166

C AR M ES ( L i t u r g i e d e l ’ o r d r i d e s ) . — I. Rite
du Saint-Sépulcre. II. Adopté par les carmes. III. Ordinal
de Sibert de Beka. IV. Développements. V. Réforme.
VI. Bibliographie.
I. R it e du Saint -S épulcre . — Selon la règle donnée
aux carmes par saint Albert, patriarche de Jérusalem,
vers l'année 1210, ceux parmi les ermites du Carmel

qui savaient lire, étaient tenus de réciter les psaumes


assignés aux heures canoniques par l’inslîtulion des
saints Pères et la coutume approuvée de l’Église : hi
qui Hueras noverunt el légère psalmos per singulas
horas eosdicant qui ex institutions sanctorum palrum
et ecelesim approbata comueludine ad horas singulas
sunt depulati*, tandis que ceux qui ne savaient pas
lire récitaient la prière dominicale un certain nombre
de fois, proportion gardée avec la longueur des divers
offices. La règle ne ditpas que la récitation de l’ofücedevait
se faire en commun, et comme elle parle seulement de
la réunion journalière dans l’oratoire pour la célébra­
tion de la sainte messe, il y a lieu de penser que chaque
ermite récitait l’office dans sa cellule. Le Carmel rele­
vant indirectement du patriarcat de Jérusalem, il s’en­
suit que la « coutume approuvée par l’Église » désigne Je
rite du Saint-Sépulcre. En effet, on trouve dans tous les
anciens manuscrits liturgiques des carmes la mention
qu’ils ont été tirés de approbato usu doniinici sepul-
chri sanctæ Jerosolymitanæ ecelesim in vujns finibus
dictorum fra lru m religio sumpsit exordium*. Il

Carmelitarum, éd. E. Monsignano, Rome, "1715. — 3 Ainsi lo


Codex Lambeth '193, fol. 2 a. A peu près les mêmes paroles se
retrouvent dans tous les manuscrits et dans des imprimés, tant
anciens que modernes.
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importe doue de dire un mot sur ce rite. d’auiant provenir de la Palestine, appartenait, d’après le colo­
plus qu’ une étude spéciale sur cesujet, annoncée depuis phon, à une église de ..... tarum, ce qu’une main
longtemps par un savant liturgiste, se fait encore postérieure corrigea en Carmelitarnm, tandis qu’on
attendre. Quoiqu’ il existe un certain nombre de manus­ pourrait peut-être lire Erem itarum . Du XIIIe siècle, on
crits du Saint-Sépulcre1, il n’en est qu’un seul qui ne connaît jusqu’ici qu’un épistolier d’environ 1270
nous intéresse 6 présent, à savoir le Cad. Barberini (Bibliolh. Magliabeeehienne à Florence, D. 6, 4787),
659 a la bibliothèque Vatieane, C’est un volume in-fol. encore est-il incomplet. Ce n’est qu’au XIVe siècle que
de 139 feuilles, écrit en 1160 et contenant les rubriques les manuscrits sont suffisamment nombreux (sans
pour les fonctions de l ’égtise du Saint-Sépulcre, et les jamais devenir abondants) pour permettre une étude
Incipit des antiennes, répons, hymnes, etc. de l’office complète du rite.
divin, des introïts, graduels, etc. de la messe tant des Les invasions des Sarrasins avaientobligé les carmes,
jours fériaux que des fêtes de toute l’année. Cette source à partir de 1235, à chercher un refuge en Europe. Un
précieuse prouve jusqu'à l ’évidence ce qu’on savait de leurs premiers soins était de faire adapter p a rle
déjà par les historiens des Croisades, à savoir que les Saint-Siège leur règle anachorétique à la nouvelle
clercs qui accompagnaient l’armée chrétienne et chan­ situation de l’ordre : ils devinrent ordre mendiant,
taient chaque jour les offices, et qui, après laconquéte prenant pour modèle les institutions des franciscains
de la sainte Cité, se constituèrent en chapitre d’après et surtout des dominicains. La récitation de l’office en
le modèle des cathédrales et collégiales de l ’Europe1 2, particulier fit place au chant commun au chœur, non
appartenaient principalement à la nation française et seulement en Europe, mais encore au Carmel1. Les
suivaient le rite gallo-romain. À l’exception de la fonc­ cllapitres généraux commencèrent à se préoccuper de
tion du samedi-saint qui est purement romaine avec les questions liturgiques, comme celui de Messine de 1259
douze leçons (récitées tant en grec qu’en latin) que le dont malheureusement les règlements n’ont pas encore
missel romain conserve encore aujourd’hui, l’ensemble été retrouvés8. Nous ne possédons pas non plus
liturgique correspond étroitement au rite décrit par l’Ordinal en vigueur au x iii “ siècle 9. Par contre, nous
Jean Beleth3*. Cependant le sanctoral contient certaines savons que l’ordre apporta en Europe la fête de sainte
fêtes inconnues à Paris, comme celle de saint Aubin, Anne, mère de la sainte Vierge ; elle avaitété introduite
et les proses et tropes, an jugement de M. Bannister, par les religieuses bénédictines de J a bbaye établie dans
accusent l’influence de Nevers, S’il est donc malaisé de la maison traditionnelle des saints Joachim et Anne,
considérer le rite simplement comme parisien, on est prés des portes d’Or et de Josaphatl0; les earmesayant
parfaitement justifié d’y voir un compromis entre plu­ occupéce couvent pendant quelquetemps l’adoptèrent
sieurs coutumes locales du centre de la France. Du et continuèrent de la célébrer avec beaucoup de dévo­
reste, noire manuscrit nous apprend que les priores tion, même après avoir été contraints de quitter Jéru­
prædiclæ ecctesiæ (du Saint-Sépulcre) vaide probabiles salem 11. Ils introduisirent à une époque inconnue
v iri 1ne se lassaient pas de le perfectionner. En effet, on l’Octave de la Nativité de la sainle Vierge, et en 1306
trouve très souvent des alternatives, preuve qu’en 1160 adoptèrent la Fèle-Dieu sous le rite le plus solennel,
la coutume n’était pas encore tout à fait réglée par la fêle de saint Louis auquel ils devaient leur couvent
l’usage. Par ailleurs certains patriarches firent parfois de Paris et celle de la Conception de la sainte Vierge
des ordonnances, comme Arnould qui « nous commanda avec les réserves alors en vogue : In concepitone, vel
sous l’obéissance de chanter à la fête de l ’Annoncia­ polius veneradone sancìi/iealionis, et E t Te in sancti-
tion le Te'Deuni, Gloria et Credo5*. » La partie la plus ficalione **.
intéressante de ce manuscrit, les cérémonies et pro­ III. Ordinal de Sibert de Beka. — Un nouvel Ordi­
cessions de Noël, Pâques, l’Ascension, et des autres nal carmélitain fut composé peu do temps après par
solennités ayant un caractère local n’a rien à faire avec maitre Sibert de Beka (f2 9 décembre 1332), el déclaré
notre sujet et doit être réservée au futur éditeur de ce obligatoire par le chapitre général de 131213. Plusieurs
manuscrit. Le sanctoral subit de bonne heure l’in- manuscrits de cet ouvrage sont parvenus jusqu’à nous,
lluence locale. La découverte des sépultures des à savoir celui de la bibliothèque des archevêques de
patriarches Abraham, Isaac et Jacob0 donna lieu à une Cantorbéry à Lambeth (Londres), me. 493, de provenance
fête au 0 octobre; saint Lazare, saint Cléophée, et les anglaise, et qui est actuellement en cours de publica­
anciens évêques de Jérusalem trouvèrent leur place au tion; les mss. B9.4795 et IX. 68, de la Bibl. Magliabec-
calendrier, et l’anniversaire de la prise de la sainte Cité, chienne de Florence, tous les deux incomplets; ms. 424
célébré le 15 juillet avec grande solennité, ne pâlit que de la Bibliothèque de Dijon ; ce dernier que nous n’avons
devant la dédicace de l’église du Saint-Sépulcre qui pas vu, fut écrit en 1488. II existe en outre un certain
tombait au même jour. nombre de bréviaires, missels, diurnaux et livres de
II. L e rite nu Sain t -S épulcre adopté par les carmes. chœur selon cet Ordinal ; comme ils contiennent, outre
— Tel était le rite de Jérusalem au moment où les les fêtes locales, celles qui de temps en temps furent
carmes l’adoplèrent. On comprend bien que chez eux introduites dans l’ordre, leur étude n’est pas sans
on chercherait en vain les traces des magnifiques céré­ intérêt.
monies qui convenaient au nombreux clergé d’un Au début de son travail, Sibert nous apprend qu’il
chapitre patriarcal sur le lieu même où les mystères a suppléé à ce qui paraissait manquer à l ’ancien Ordi­
de notre Rédemption s’étaient accomplis. Il devait suf­ nal avec l ’aide des coutumes approuvées d’autres
fire aux ermites du Carmel de conserver la substance églises. Il ne dit pas au juste ce qu’il a emprunté ni
du rite, l’olfice et la messe. Il n’est pas même certain d’où il l’a tiré, mais on ne peut douter que les offices
que nous possédions encore un manuscrit liturgique et messes de la Fête-Dieu et de la Conception de la
des carmes du xn° siècle, car le ms. fonds lat. 42036 sainle Vierge, le Commun des saintes femmes et plu­
de la Bibliothèque nationale de Paris, qui parait bien sieurs messes votives appartiennent à cette catégorie,

1Sur le ms. de Barletta, voir Ch. Kohler (qui l’attribue aux Monumenta Instar. Carmelit., Lérins, 1907, t. i, p. 283. —
années 1229-1244), dans la Revue de l’Orient latin, Paris, 1900- 8Ibid., t. i, p. 203. — 0Au couvent de Hulne on conservait en
1901, t. vin, p. 885-500. — aGuillaume de Tyr, P. , t. ccr, 4375 deux portefores « selon l’ancien Ordinal — 10Joh. W il'­
col. 441. — SP. L., t. ccn passim, — l Cod. Barberini 659, Or] Mlrg Pez, Thésaurus anecdotarum novus, t. ni, p. 529.
fol. 26 b. — "Ibid., fol. 54 a. — «Guillaume de Tyr, loc. cit., Au début du xi* siècle elle fut déjà célébrée à Winchester,
col. 462,781. — ’ Sanvicus affirme que saint Louis, en péril de mais disparut peu de temps après. -* 11Monumenta histor.
mer devant le cap Carmel, entendit la cloche du couvent, et Carmelitarum, 1.1, p. 293. — 12 Ibid,, l. r, p. 227. — n/irid.,
ayant gagné la terre, assista au chant de matines, Zimmerman, t. i, p. 228.
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puisqu'on ne les trouve pas encore au rite du Saint- i ’extinction aux ténèbres de la semaine-sainte. L ’usage
Sépulcre, et que d’ailleurs leur facture diffère de celle de l’encens était fort lim ité; l’éventail pour chasser les
des autres offices et messes, 11 paraît aussi fort proba­ mouches pendant la messe n’a jamais entièrement dis­
ble qu’il a entièrement remanié les rubriques géné­ paru ; en quelques endroits on s’en sert encore aujour­
rales, tout en les augmentant. d’hui. En passant devant le Saint-Sacrement enfermé
L’ouvrage entier est divisé en deux parties inégales, dans le tabernacle on ne faisait qu’ une inclination pro­
dont la première comprend en cinquante-six chapitres fonde, comme c’est encore la coutume chez les char­
ou rubriques les règles liturgiques, tandis que la treux et les cisterciens.
seconde prescrit la suite des antiennes, psaumes, capi­ L ’Ordinal de 1312 reproduit, à peu de variations près,
tules, hymnes, versets, répons, etc., et des parties celui du Saint-Sépulcre de 1160. Ainsi il garde la double
variables de la messe pour tous les dimanches, fériés répétition (c’est-à-dire avant et après le verset Gloria
et fêtes de l’année. Nulle part il ne donne les formules Patri) de l’Introït aux jours de fête ; la double leçon
liturgiques en entier, mais seulement les premières (prophétie et épltre) à la messe des jours solennels;
paroles, et très souvent seulement les premières lettres les versets à la fin des antiennes des fêtes de saint
de chaque mot. Ce n’est donc ni un bréviaire ni un Paul, de saint Laurent, et de la Trinité; la mémoire
missel, mais un directoire pour servir de guide au de la Résurrection aux Suffrages des Saints ; la Cominé-
président du chœur ou au copiste des livres liturgiques ; moraison solennelle de la Résurrection de Notre-Sei-
encore est-il besoin d’une connaissance intime du rite gneur au dernier dimanche après la Trinité, avec l ’office
afin de bien interpréter les abréviations. Lorsqu’à la à neuf leçons et la messe de Pâques; la neuvième
fin de matines, l’Ordinal contient les lettres T.D.L., leçon tirée de l ’office pascal avec un répons correspon­
toutle monde comprend qu’elles indiquent le cantique dant et la grand’ messe de Pâques tous les dimanches
Te Deum laudamus; mais lorsqu’il porte Se me, il entre Pâques et l’Avent, à moins qu’il n’y eût quelque
n’est pas aussi évident qu’il entend par là l’antienne fête; la messe dominicale, au contraire, était chantée
Sebaslianus Mediolanensium . L’ouvrage ne serait donc sans solennité après prime. Si le chapitre général de
pas intelligible sans l’aide des bréviaires et missels 1539 renversa cet ordre,reléguant la messe delà Résur­
soit des carmes, soit des autres ordres et Églises qui rection au grand matin et prenant la messe dominicale
suivaient le même rite. pour grand’messe, c’est un signe qu’on avait perdu le
La vie religieuse étant tout imprégnée delà liturgie, souvenir historique se rattachant à l'ancienne coutume.
un pareil ouvrage réglant les prières et cérémonies de Les variations entre l’Qrdinal du Saint-Sépulcre et
chaque moment, du lever jusqu’au coucher, forme un celui de Sibert concernent, outre le nombre des leçons
commentaire intéressant des devoirs du religieux. Ce au samedi saint (cinq selon le rite des carmes), prin­
n’est pourtant pas ici l ’occasion de le considérer sous cipalement les proses qui presque toujours sont dif­
cet aspect, nous ne pouvons nous occuper que du côté férentes dans les livres liturgiques des cannes. Quel­
strictement liturgique. Les deux points saillants sont que spécialiste nous dira peut-être un jour d’où les
la simplicité et le caractère archaïque, qui le rangent carmes avaient tiré les leurs, car il semble bien que
à peu près à moitié chemin entre les institutions des c’était une collection homogène; aussi n’y a-t-il point
chartreux d’un côlé et celles des dominicains de de variations entre l’Ordinal de Sibert, les manuscrits
l’autre. Les églises des carmes étaient presque toujours des siècles suivants et les premiers missels imprimés,
pauvres, le personnel généralement peu nombreux, et excepté pour les fêtes locales et certaines fêtes de
les sacristies pas trop bien fournies. Aussi l’auteur l’ordre qui exigèrent l’addition de quelques nouvelles
prend-il tout ceci en considération, et donne-t-il des pièces. Toutefois le général Nicolas Âudet, pour une
directions sur la manière de rem plir les fonctions raison que nous ignorons, abolit entre 1511 et 1551
d’une façon convenable en dépit de ees obstacles. Le toutes les proses sauf quatre ou cinq qui étaient en
côté archaïque ressort en maints endroits, par exemple usage commun. L ’Ordinal ne connaît pas tes tropes,
par l’absencede toute allusion aux couleurs liturgiques; mais comme on trouve dans les catalogues des biblio­
on sait par les inventaires de sacristie qu’encore à la thèques conventuelles des tropaires, il s’ensuit que
fin du xiv« siècle, il aurait été impossible en certains certains couvents avaient la coutume de les chanter.
couvents d’en tenir compte, et de fait on ne trouve au­ Partout où l’Ofdinal du Saint-Sépulcre donne des alter­
cune règle écrite avantlSôl, quoiqu’on puisse supposer natives pour l’office ou la messe, celui des carmes a fait
que du moins dans les églises principales on ait suivi son choix; cependant pour une raison qui nous échappe,
le courant général longtemps avant cetle époque. En­ l’ordre des capitules et des versets des heures est très
core aujourd’hui les carmes chaussés conservent quel­ souvent, on dirait presque systématiquement, interverti.
ques particularités, comme l’ usage du rouge à la fête Ce n’est pas du Saint-Sépulcre que Tordre tira sa
de la circoncision, du blanc aux fêtes des vierges et grande dévotion envers la sainte Vierge. Étant consacré
matrones marlyres, et à la procession des rameaux, à elle d’une manière spéciale, comme nous l’apprennent
l’absence de toute distinction entre le violet et le noir. déjà les écrivains du xin» siècle, il tenait à l'honorcr
Le luminaire était également d’une grande simplicité. en chantant tous les samedis (à moins qu’il n’y eût
Aux messes basses on se contentait d’un seul cierge; fête) son office et sa messe sous le rite de neuf leçons,
aux messes chantées on n’en plaçait point sur l’autel, voire même, depuis le chapitre de 1339 au rite double,
mais on en allumait deux ou quatre, selon le rang de avec Gloria et Credo; même pendant le carême on
la fête, et qui étaient placés sur les marches du presby- n’omettait pas la messe, quoiqu’on ne pût alors chanter
terium, ainsi qu'on le voit encore aujourd’hui chez les son office. L’antienne Salve Regina, inconnue à (’Or­
chartreux qui cependant ont adopté en outre les six dinal du Saint-Sépulcre, était chantée chaque soir
cierges d’usage sur l’autel. Pendant les messes chantées, après compiles dès le xm« siècle; le chapitre de 1321
les vêpres, le chant du Salve Regina après compiles, etc., ou bien celui de 1324 1prescrivit la récitation de celte
les carmes allumaient de plus un grand cierge au m i­ antienne après chaque heure canoniale, même quand
lieu du chœur. Ces cinq cierges, quatre au presbytère une autre suivrait immédiatement, et à la fin de la
et un au chœur, servaient aussi pour la cérémonie de messe conventuelle2. Les carmes chaussés ont eon-

< Monmnenla hist. Carmel., t. I, p. 25. — 2 Les rédacteurs y contenues, entre autres celle sur le Salve Regina à la messe.
de l’Ordinal revu et corrigé de 1544 ayant eu sous les yeux les La publication des actes des chapitres a mis, cette matière a
•constitutions publiées en 1369, attribuèrent erronément au cha­ point. Le texte était : Salue Regina misericordiæ, vita (vitæ)
pitre célébré en celte année toutes les ordonnances liturgiques tluleeclo et spes nostra. Ad te, etc.
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servé cos coutumes jusqu’à présent, tandis que les 1312 ne connaissait plus la vraie signification, car il
carmes déchaussés d’Espagne, après l’avoir perdue en prescrit également la récitation des petites heures qui
conséquence de l’adoption du rite romain en 1586, font double emploi avec elle; c’est d’autant plus sur­
reprirent en 1766 avec quelques variations la récitation prenant que les matines et laudes des Morts prenaient
du Salve à la messe, ce qui fut accordé, en 1854, par parfaitement la place de celles de l ’office canonial.
Pie IX à tout l'ordre; la procession au chant du Salve L’Extrême Onclion était administrée sur les yeux, les
Reginct le samedi soir était en usage à Pise dès avant oreilles, les narines, la bouche fermée, l’extérieur des
1434, et devint universelle au commencement du mains (sans distinction entre prêtres et laïques), la
siècle suivant. poitrine elle s pieds, et la formule sacramentelle était :
Les cérémonies de la messe décrites par l'Ordinal de P e r islam sane tant unctionem et'suam piissim am m i-
1312 correspondent étroitement à celles du rite gallo- sericordiam indulgeat tibiD om in u s quicquid peccasli
romain. Le dimanche, la messe conventuelle était p e rvisu n t, a u dilum , odoratum, gustum, tactum, a r-
chantée après tierce; aux jours de fêtes depuis la dorem libidinis, incessum pedum. Le ríle correspon­
Pentecôte jusqu’à Pâques après sexte ; tous les jours dant du Saint-Sépulcre est différent.
on chantait une messe de la sainte Vierge avant prime, Les livres de chant étant excessivement rares, il est
sinon dans l’église au moins dans la chapelle du novi­ difficile de savoir au juste quelle était la manière de
ciat, et aux dimanches et fêtes, une messe matinale chanter. Les constitutions permettaient dans les occa­
après prim e; celle-ci correspondait soit à l’office férial sions solennelles le faux-bourdon tout en défendant
ou dom inical,soit àune commémoraison, par exemple, les m otets1. Dès le commencement du xve siècle on
d’ une octave, ou bien c’ était simplement la messe trouve la mention d’orgues et d’organistes; l ’étude de
festivale, moins les solennités et la prose. l'harpsieorde et de l’orgue, déjà très répandue, fut dé­
Arrivés à l’autel les acolytes dépliaient les nappes, et clarée obligatoire pour les novices au siècle suivant,
à la fin de la messe, les repliaient; ils se tenaient géné­ mais les instruments à cordes ne furent pas tolérés;
ralement à côté du diacre, de façon que le célébrant, plusieurs religieux obtinrent la permission d’accepter
les ministres et acolytes étaient disposés en forme de le poste d’organiste dans des églises paroissiales, mais
croix. Au Lavabo et après la communion le prêtre il était interdit de se faire enrôler dans des sociétés
quittait l’autel pour se rendre à la piscine; avant la musicales pour l’étude et l ’exécution du chant poly­
consécration, il faisait un mouvement comme pour phonique.
rompre l ’hostie ((ré g it); la forme de consécration dans IV. Développements . — L'Ordinal de 1312 subit de
le manuscrit anglais de l'Ordinal est Hoc est enitv, nombreuses modifications au courant des siècles. Déjà
mais dans les exemplaires italiens Hoc est Corpus, ce le chapitre qui l’approuva pour la première fois chan­
qui fournit l’ occasion au missel de 1509 de donner une gea la formule du Confíteor, alors fort brève, en y
explication fort ingénieuse. Le prêtre ne faisait aucune ajoutant la seconde partie Ideo precor 2. Les carmes
génuflexion après la consécration, mais seulement une déchaussés commencèrent au xvne siècle d’y joindre
inclinaison, et le thuriféraire devait s’arranger de ma­ le nom d e«n otre Père saint É lie» (plus tard aussi ceux
nière que la fumée de l’encensoir n’empêchât pas la de sainte Thérèse et de saint Jean de la Croix), et les
vue du Saint Sacrement, l’élévation du calice cependant carmes chaussés suivirentleur exemple. Le chapitre de
n’était pas plus haute que celle avant le Pater. A la 1324 accorda aux couvents qui le désiraient de célébrer
prière : Unie et memores, le prêtre tenait les bras en l’ octave solennelle de la Fête-Dieu, ce qui devint obli­
forme de croix ; après le Pater on récitait aux jours gatoire dès 1342, non seulement pour cette fête, mais
fériaux (et les carmes chaussés le récitent encore), encore pour celles de saint Michel et de la Toussaint,
le Ps. Deus venerunt gentes pour la délivrance de la Dès 1324 on célébrait à neuf leçons (depuis 1564 au rite
Terre-Sainte. Les prières avant la communion avec la double) les saints dont on possédait les corps, ceux qui
belle salutation de la sainte hostie Salve salua nnmdi figurent au canon de la messe, les patrons des villes,
sont celles qu’on trouve dans les autres livres gallo-ro­ les titulaires de nos églises et autels, et, on ne sait
mains, par exemple au missel de Sarum. Le Domine non pourquoi, les saintes Apollonie et Barbe. L’an 1339 vit
sum dignus fut introduit en 1568. La messe finissait l’introduction de la fête de saint Martial « disciple de
par Dominus vobiscum, Ite ntissa est ou son équiva­ Notre-Seigneuret compagnon inséparable des apôtres»
lent, Pater noster (tout bas) elSalveM egina;h bénédic­ (7 juillet); celle des onze mille Vierges devint double,
tion n’était donnée que lorsque la coutume du pays et celle de saint Saturnin fut portée à neuf leçons. Le
l’exigeait. Pour l’action de grâces, on disait la messe chapitre de 1342 établit, sous le rite double, la fête des
sèche du jour ou d e là sainte Vierge, ou bien l ’évan­ trois Maries (25 mai) et approuva l’office rhytmique
gile In principio, que le missel de 1496 considère déjà déjà répandu en France. Les octaves de la Purification,
comme partie intégrante de la messe. de l’Annonciation et de la Toussaint furent régularisées
On gardait au tabernacle seulement deux petites en 1362; en même temps on assigna au mardi des R o ­
hosties pour les malades et « la dévotion du chœur ». gations l’office de la sainte Vierge, s’il n’y avait point
Aux communions générales, dont il y avait dix ou douze de fête ce jour-là.
par an, il fallait en consacrer un nombre suffisan t. Il En 1369 commencent les premières démarches pour
paraît que la communion sous deux espèces se main­ introduire le culte des saints de l’ordre. Le chapitre
tint jusque vers la fin du xiit“ siècle, sans qu’on puisse autorisa le général à imposer une taxe pour obtenir le
établir la date de son abolition. corps du prophète Elisée qu’on disait reposer à Saint-
Les autres cérémonies ne demandent qu’une men­ Apollinaire de Ravenne; la transaction ne réussit pas.
tion rapide. Les processions étaient au nombre de Entre 1376 et 1387 s’établit la fête de la commémorai­
quatre (Chandeleur, Rameaux, Ascension et Assomp­ son solennelle de la sainte V ierge3 qui se répandit
tion) auxquelles furent ajoutées en 1362 celle du jour peu à peu pendant le xv® siècle, et fut déclarée la fête
des Trépassés, et à la fin du'xv» siècle celle de la Fête- principale de l ’ordre sous le titre de Notre-Dame du
Dieu. Le chant de la généalogie aux matines de Noël Mont Carmel par le chapitre général des carmes
et de l’Épiphanie se faisait fort solennellement; les chaussés de 1609; elle fut étendue à toute l ’Église en
tropes à l’issue des laudes du Jeudi-Saint et des jours 1726. L ’an 1391 (vit l’introduction de la Visitation, de
suivants (minuit) sont celles connues par l’ouvrage de N.-D. des Neiges (tolum double avec octave), et de la
Beleth ; le chant de la Passion était confié au seul
diacre; au jour des Morts on récitait avant la messe la ' Monumento, lûstor. Carmel., 1.1, p. 25. — * Ibid,, 1.1, p. 228.
Recommandation (Ps. cxm-cxix) dont déjà l ’Ordinal de — • Ibid., I. i, p. 353.
2173 CARMES (L IT U R G IE DE L ’ O R D R E DES) 2174

Présentation; celle de saint Christophe, concédée en de neuf leçons les fêtes de saint Antoine de Padoue et
1396, demeurait facultative; les fêtes de saint Élisée et de sainte Justine, et en 1510, au chapitre de Naples,
de saint Cyrille 1 de l’ordre des carmes datent d e'1399. celle de saint Janvier. Celui de 1532 institua une com­
La province anglaise fut autorisée à célébrer saint Au­ mission pour la révision de l’Ordinal et du plain-chant
gustin de Cantorbéry, et comme il restait encore beau­ dont Je travail fut approuvé en 1539 et imprimé en
coup de jours libres on s’accorda à célébrer chaque 1544. Le même chapitre de Vicenza (1539) éleva au
semaine alternativement une messe du Saint-Esprit et rite double la fête de saint Denis sur la demande de
du Saint-Sacrement. On ressent, en effet, l’impression la province d’Allemagne inférieure, et celle de saint
que le désir de se débarrasser de l’office férial et de Vincent en honneur du lieu où il s’était assemblé; le
ses accompagnements (Psaumes graduels et de péni­ chapitre de Venise de 1548 institua pour la même rai­
tence, office des Morts, etc.) n’était pas tout à fait son l’octave de saint Marc.
étranger à eette multiplication de fêtes; le général Le chapitre de 1564 abolit plusieurs abus dans la
Audet (1523) réservait deux jours par mois pour l’office célébration de la sainte messe; il accorda aux pro­
férial, et le chapitre de 1580 (en prévision de la réforme vinces d’Espagne et de Portugal l'office votif du Saint-
du calendrier) un jour par semaine. Sacrement tous les jeudis, excepté en Avent et en
La commémoraison quotidienne de sainte Anne fut Carême; il publia un calendrier pour servir de base
établie en 1411 ; le chapitre de 1498 y ajouta celles de aux futurs éditeurs des livres liturgiques. Outre les
saint Ange et de saint Albert, mais celui de 1503 les saints déjà nommés il contient les suivants avec la
renvoya de l’office canonial au petit office de la sainte désignation Ordinis nostri :
Vierge. Quoique saint Albert ne fût pas encore cano­ Basile (paler Carmelilarum), Télésphore pape,
nisé le chapitre de 1411 en établit la fêle « par dévo­ Pierre-Thomas LEuphrasie.Jean^vêquedeJérusalem2,
t io n » ; il introduisit en outre celle de saint Basile Denis pape, Anastase martyr, Cyrille d’Alexandrie3,
(14 janvier) et déclara solennelle l’octave de l’imma­ avec octave, Euphrosyne, Averian, Cyrille de Constan­
culée Conception. Pendant le schisme, les carmes de tinople, Bertholde, Albert, patriarche de Jérusalem
l ’obédience clémenlisle avaient obtenu la fête des Mi­ (Carmelita, il était cependant chanoine rég ulier), Ange
racles de N.-D. de Toulouse (7 août) avec procession la avec octave, Simon Stock, André Gorsini (4 juin),
veille, et ceux de Montpellier, la solennité de la «V raie Elisée avec octave, commémoraison de la sainte Vierge
sainte Croix », c’est-à-dire d’une image de la Croix (16 juillet), Albert de Sicile avec octave, Brocard Gé­
qu’on affirmait avoir été apportée miraculeusement rard, Théodorie, Eutyclie (prior Montis Carmeli),
du ciel. Hilarión, Sérapion. De quelques autres saints ce n’est
En 1425, on éleva la fête de saint Maur au rite de pas le calendrier mais bien les leçons d’office contem­
neuf leçons, et on accorda à la province de Catalogne poraines qui affirment qu’ils auraient appartenu à
celle de saint Honoré au rite double. Le chapitre de l’ordre des carmes. Ce sont les saints Grégoire de
1140 changea le titre de saint Lazare,confesseur pontife, Nazianze et Grégoire de Nysse, Jean et Joseph « frères
en celui d’évéque et martyre. Il étendit le nouvel de saint Ange », Onuphre, et sainte Cyrille, fille de
office des saintes Perpétue et Félicité à l’ordre entier. l’empereur Déce. Le même calendrier contient encore
L ’an 1456 vit l’introduction de la fête de saint Ange. un grand nombre de fêtes comme celles des sept
Le chapitre de 1478 établit au rite de neuf leçon s diacres apostoliques, des saints de l’Ancien Testament,
(à partir de 1564 au rite double) les fêtes des saints le roi David, Moïse, Job et quelques prophètesL Les
enterrés à Saint-Martin-des-Monts (Rome) récemment livres liturgiques'publiés à celle époque, à savoir les
acquis, et éleva le rite de toutes celles où les fidèles missels de 1551 et 1574, et les bréviaires de 1568 et
pouvaient gagner des indulgences en nos églises; par 1579 apportèrent de nouvelles modifications et une
gratitude envers la ville où il s’était assemblé, Brescia, extension du calendrier, de sorte qu’on 1579 il ne resta
les fêtes des saints Faustin et Jovite, et Honorius plus un seul jour libre.
furent portées à neuf leçons. Les octaves de l ’ Épi­ V. R éforme. — Ces changements continuels ame­
phanie, de l'Ascension et de saint Michel furent décla­ naient de nombreux inconvénients; aussi le chapitre
rées solennelles, et la province anglaise obtint de pou­ de 1580, tout en accordant au couvent de l’ Incarnation
voir célébrer les saints Érasme et Gratien. En même d’Avila (peut-être par l’iniluence de sainte Thérèse) les
temps on réprima par de sévères mesures certains octaves de sainte Anne et des onze mille Vierges, dé­
abus en matière liturgique qui s’étaient glissés dans cida de procéder à une révision complète de la liturgie
le couvent de Paris. earmélitaine, afin de la dégager des accroissements
En 1480 parut à Bruxelles le prem ier bréviaire im ­ survenus. Le travail sorti des mains de la commission
primé de l ’ordre, par les soins de Frère Valentin de de révision fut soumis au Saint-Siège qui l’approuva,
Cologne. Celui-ci prit pour base l’office en usage dans le 4 août 1584, en déclarant le nouveau bréviaire et le
sa province où l'on célébrait plusieurs fêtes locales, missel obligatoires pour l ’ordre entier, pour les reli­
comme celle de la séparation des Apôtres, de saint gieuses aussi bien que pour les religieux, pour toutes
Joseph, saint Alexis, etc. Les éditions subséquentes les congrégations, provinces et couvents, pour la réci­
publiées en Italie (1490, 1495,1504, etc.) les copiaient, tation chorale comme pour la dévotion privée, enlevant
de façon que ces fêtes, sans être autorisées par un acte au général, au chapitre général et à tous les supérieurs
officiel, obtinrent une place au calendrier de l’ordre. le pouvoir de rien changer, retrancher ou ajouter. La
Le couvent de Gênes étant en possession d’une épine bulle pontificale nous apprend la nature des change­
de la couronne de Notre-Seigneur, le chapitre de 1488 ments apportés à celte occasion : on enleva les légendes
établit la fête à neuf leçons de la couronne d’épines apocryphes ou douteuses, on rejeta les sermons et
et de la sainte lance, d’abord au vendredi de la semaine homélies de provenance suspecte, tandis qu’on resti­
de Pâques, ensuite au vendredi suivant. Le chapitre tuait les antiennes, répons et leçons selon l’ordre du
de Ni mes (1498) établit les fêles de saint Joachim 1 et de nouveau bréviaire romain autant que la différence du
saint Baudelius, patron de la ville, et solennisa l’octave rite le permettait. La classification des fêtes fut égale­
de sainte Marie-Madeleine. En 1508 on éleva au rite ment revue et le calendrier réduit aux fêtes alors obli-

• 1Monumenta histor. Carmel., t. i, p. 304 sq. — * Ibid., 1.1, ner le titre de saint. — * En Angleterre on trouve sa fête déjà
|». 512. — 3On en faisaitla fête dès 1509 comme évêque confes­ au x i v siècle. — ‘ L ’introduction de ces fêtes parait être due à
seur, et depuis 1564 comme évêque martyr. — 4L’Inquisition la circonstance que la plupart des livres liturgiques furent publiés
d’Espagne, par décret du 9 décembre 1639, défendit de lui don- à Venise où ils sont encore aujourd’hui en grande vénération.
2175 CARMES (LITU R G IE DE L’ORDRE DES) — CARPOCRATIENS
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gatoires, auxquelles on associa quelques fêtes propres


à l’ordre : Cyrille de Constantinople, Ange, Elisée
avec octave, l’octave de la visitation, commémoraison
solennelle de la sainte Vierge, sans octave, É lie 1 avec
octave, Albert de Sicile avec octave, et quelques autres
appartenant au rite du Saint-Sépulcre ou en usage
depuis longtemps : Aubin, Joachim, Maurilius, Lam­
bert, Gléophée, Brictius, Edmond, la Présentation; les
saints Vincent et Anastase y ont une fête commune,
ce dernier n’y étant pas désigné comme carme, pas
plus que saint Cyrille d’Alexandrie ou saint Hilarion.
Il faut cependant regretter que cette révision ait coûté
trois fêtes qu’on aurait dû garder, à savoir celles de
saint Lazare et des patriarches Abraham, Isaac et
Jacob, qui appartenaient au rite du Saint-Sépulcre, et
celle des trois Maries qui ôtait d’institution ancienne.
Il convient de dire que la liturgie ainsi corrigée élait
entièrement digne de l’éloge pontifical; avec un bon
goût qu’on ne saurait assez admirer, on avait gardé
tous les traits particuliers de l’ancien rite et préservé
en son intégrité un monument important et véné­
rable de la piété chrétienne du moyen âge, tout en
évitant les erreurs qui s’y étaient introduites et qui
avaient défiguré la pureté du style et la gravité de la
diction.
Cependant cette liturgie ainsi réformée fournit l’oc­
casion au supérieur des carmes déchaussés d’Espagne
(alors constitués en province) de procéder à un chan­
gement encore plus radical. Sous le prétexte qu’avec
tant de révisions faites au courant d’ un demi-siècle
on ne pouvait plus savoir quel était le rite du Saint-
Sépulcre, il força la province de l’abandonner et d’em­
brasser la liturgie romaine; les actes du Définitoire
(août 1586) ne font aucun secret du m otif de cette
démarche, qui était de préparer le chemin à l’entière
et définitive séparation des carmes déchaussés d’avec
l ’ancienne souche de l ’ordre.
Ici finit l’ histoire de la liturgie carmélitaine. Les
siècles suivants n’ont apporté aucun changement
essentiel, quoiqu’ils aient vu l ’introduction ou le ré­
tablissement d’un grand nombre de fêtes, particuliè­
rement des saints de l’Ordre, dont les leçons, pour la
plupart, furent approuvées parles cardinaux Bellarmin
otBona. Le chapitre de 1680 émit en vain le vœu d’in­
troduire la fête de saint Lipide, prem ier évêque de
Tolède, « que plusieurs auteurs graves affirment avoir
été carme. » D’autres fêtes furent tirées du P ro aïi-
guibus locis, et quelques-unes sont dues à des cir­
constances particulières.
V L Biblio graphie . — Le rite de l'ordre des carmes
n’ayant jamais été l ’objet d’une investigation spéciale
on ne peut renvoyer le lecteur qu’à une série d’articles
intitulés Le Cérémonial de Maître Sibert de Beka,
par l’auteur de cet article, et qui a paru dans les
Chroniques du Mont-Carmel, Soignies (Belgique),
1908-1905. L ’Ordinal de Maître Sibert est sous presse
et formera le douzième volume de la Bibliothèque
liturgique du chanoine Ulysse Chevalier.
B. ZlMMRnMAN.

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