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www.ortho-rhumato.

be AOÛT - SEPTEMBRE 2021 VOL 19 - N°4

REVUE DE RHUMATOLOGIE, MÉDECINE PHYSIQUE ET RÉADAPTATION, ORTHOPÉDIE ET MÉDECINE DU SPORT

BIMESTRIEL
BUREAU DE DÉPÔT
CHARLEROI X

~ Relations entre sarcopénie


P301123

ISSN 1379-8936
et arthrose, et stratégie Editeur responsable: V. Leclercq
Avenue des Fougères 6, 1950 Kraainem

thérapeutique commune

~ L’arthrite septique d’une facette articulaire

~ Le Nerve Growth Factor: une cible intéressante


dans le traitement des douleurs articulaires
liées à l’ostéoarthrite

Retrouvez Ortho-Rhumato
sur internet
OR_19_4_F_2021

210528 - May 2021


ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021 3

ORTHO-RHUMATO
Bimestriel
ÉDITORIAL
6 numéros par an
(éditions spéciales incluses)
Ortho-Rhumato
est une publication réservée DES MÉDICAMENTS BIOLOGIQUES
aux rhumatologues,
orthopédistes, internistes AUX BIOSIMILAIRES AUX BIOBETTERS:
et physiothérapeutes
et médecins du sport EST-CE LA PROCHAINE ÉTAPE (BIO)LOGIQUE?

TIRAGE
2.750 exemplaires C es 20 dernières années, les médicaments biologiques ont révolutionné le traitement des affec-
tions rhumatismales et des maladies inflammatoires de l’intestin (maladie de Crohn et colite ulcé-
reuse), avec un meilleur contrôle de la maladie et moins de complications à long terme. Le revers de la
RÉDACTEUR EN CHEF
Alex Van Nieuwenhove médaille est que l’arrivée de ces médicaments efficaces entraîne une énorme pression sur le budget
RÉDACTION des soins de santé. Pour le moment, des dizaines de nouveaux médicaments biologiques sont en cours
Dominique-Jean Bouilliez de développement, ce qui ne fera qu’accroître cette pression. En faisant jouer la concurrence, on peut
Philippe Mauclet
réduire la pression sur le budget des soins de santé. Après l’expiration du brevet sur le médicament
SECRÉTARIAT DE RÉDACTION biologique original, des biosimilaires peuvent être proposés à un prix plus avantageux. Cependant, bien
Stéphanie Hérion
que les développeurs de ces biosimilaires évitent le coûteux programme de développement de l’ori-
PRODUCTION ginal, cela ne signifie pas pour autant qu’ils ont carte blanche. Les normes imposées par les autorités
Denis Thiry
garantissent le maintien de la qualité.
PUBLICITÉ
France Neven
f.neven@rmnet.be Alors que les biosimilaires sont en soi des copies presque exactes de l’original, l’évolution continue,
ASSISTANTE SALES et les développeurs de biosimilaires envisagent désormais des processus d’innovation. Récemment,
Leslie Selvais l’Agence européenne des Médicaments a approuvé la formulation sous-cutanée du CT-P13 (biosimi-
ÉDITEUR RESPONSABLE laire de l’infliximab) et du védolizumab. Ceci ouvre la voie au concept de «biobetters». Ces 20 dernières
Vincent Leclercq années, le processus de production de la plupart des médicaments biologiques a déjà été modifié des
ABONNEMENT ANNUEL (BELGIQUE) dizaines de fois, mais cela n’a pas permis d’améliorer l’effet du médicament. Avec les biobetters, les
€120 choses vont encore plus loin. Sur ce plan, des adaptations spécifiques sont effectuées pour améliorer
le produit existant. Dans l’exemple de la forme sous-cutanée du CT-P13, nous constatons une meilleure
pharmacocinétique avec des taux pré-dose plus élevés et des concentrations plus stables pendant le
traitement d’entretien. En dépit du fait qu’il s’agit du même médicament biologique, ceci conduit théo-
riquement à une immunogénicité moindre et à une efficacité plus élevée à long terme, par rapport au
CT-P13 intraveineux. Un autre exemple est l’obinutuzumab, un anticorps monoclonal anti-CD20 pour
le traitement de la leucémie lymphoïde chronique. La glyco-ingénierie du fragment Fc de l’obinutuzu-
mab entraîne une plus grande affinité pour les récepteurs FcgRIII sur les cellules effectrices du système
immunitaire, comparativement au rituximab original.

Tous droits réservés, y compris


On n’a pas encore déterminé ce qu’il faut exactement améliorer dans les biobetters. Pour rationaliser
la traduction, même partiellement. les définitions relatives aux biobetters, une réunion de consensus internationale a récemment été orga-
Paraît également en néerlandais.
nisée (1). Ce groupe d’experts a défini un biobetter comme une version adaptée d’un médicament bio-
logique approuvé spécifique, qui donne de meilleurs résultats cliniques (c.-à-d. une meilleure effica-
COPYRIGHT
Reflexion Medical Network
cité) et/ou qui a un meilleur profil pharmacologique (pharmacocinétique et/ou pharmacodynamique).
Varenslaan 6 Cela marque le début d’une nouvelle ère où les biosimilaires peuvent non seulement être associés à
1950 Kraainem des bénéfices socio-économiques, mais aussi à de réels bénéfices cliniques. Tout ceci peut contribuer
Tél 02/785.07.20
au maintien de l’équilibre du budget des soins de santé à long terme.

Peter Bossuyt
Imelda GI clinical research center, Imeldaziekenhuis, Bonheiden

Référence
OR1342F

1. D’Amico F, Solitano V, Aletaha D, et al. Biobetters in patients with immune-mediated inflammatory disorders: An international delphi consensus.
Autoimmun Rev 2021;20:102849.
4 ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021

SOMMAIRE ORTHO-RHUMATO
EDITORIAL BOARD
ÉDITORIAL Thierry Appelboom
DES MÉDICAMENTS BIOLOGIQUES AUX BIOSIMILAIRES AUX BIOBETTERS:
Yves Boutsen
EST-CE LA PROCHAINE ÉTAPE (BIO)LOGIQUE?
Peter Bossuyt (Imeldaziekenhuis) Jean-Pierre Castiaux
3
André Debruyne

BELGIAN AGEING MUSCLE SOCIETY Luc De Clerck


RELATIONS ENTRE SARCOPÉNIE ET ARTHROSE, ET STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE COMMUNE Filip De Keyser
Sofie Puts, David Beckwée, Ivan Bautmans (VUB)
7 Luc De Smet
Jean-Pierre Devogelaer
ORTHO
Patrick Durez
L’ARTHRITE SEPTIQUE D’UNE FACETTE ARTICULAIRE
Simon Vandergugten (Grand Hôpital de Charleroi) Chris Goossens
13
Peggy Jacques

CONGRÈS Bernard Lauwerys


EULAR BEST ABSTRACT SESSION: UNE SESSION ÉCLECTIQUE Michel Malaise
Dominique-Jean Bouilliez
19 Herman Mielants
Stefaan Poriau
RHUMATO
Jean-Yves Reginster
LE NERVE GROWTH FACTOR: UNE CIBLE INTÉRESSANTE DANS LE TRAITEMENT DES DOULEURS
ARTICULAIRES LIÉES À L’OSTÉOARTHRITE Renno Roelandt
Bart Morlion (UZ Leuven) Jean-Jacques Rombouts
24
Serge Steinfeld
SPORT Wim Stevens
LA SÉDENTARITÉ DES PERSONNES ÂGÉES: UN COMPORTEMENT INCONSCIEMMENT MALSAIN
Jan Van Zundert
Sofie Compernolle, Greet Cardon (UGent)
30
René Verdonk
Jan Victor
NOUVEAUTÉS EN RHUMATOLOGIE
Johan Waes
REVUE DE LA LITTÉRATURE
Martin Cordemans
34

IMAGES ET MOUVEMENT
UNE CAUSE INHABITUELLE DE PIED TOMBANT
Membre de l’Union des Editeurs
Dima Al Jahed, Filip M. Vanhoenacker (AZ Sint-Maarten)
40 de la Presse Périodique

L’éditeur ne pourra être tenu


pour responsable du contenu
des articles signés, qui engagent
la responsabilité de leurs
auteurs. En raison de l’évolution
rapide de la science médicale,
l’éditeur recommande une
vérification extérieure des
attitudes diagnostiques ou
thérapeutiques recommandées.

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Améliorations supérieures vs adalimumab + MTX¬**1

Réduction rapide et durable des symptômes1

Oral, 1 comprimé/jour¬2

Absence d’immunogénicité3

Real word evidence & données d’efficacité et de sécurité


disponibles à long terme4,5

1. Taylor PC et al. NEJM 2017;376:652-62. 2. Olumiant Summary of Product Characteristics – Latest version. 3. Taylor et al Rheumatology 2019;58:i17_i26.
4. Genovese MC et al. Lancet Rheumatology. 2020;2: e347–57. 5. Smolen JS et al. Rheumatology 2020;00:1–11 doi:10.1093/rheumatology/keaa576.
* Olumiant est indiqué dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde active modérée à sévère chez les patients adultes qui ont présenté une réponse inadéquate,
ou une intolérance, à un ou plusieurs traitements de fond (DMARDs). Olumiant peut être utilisé en monothérapie ou en association avec le méthotrexate.
** Amélioration supérieure statistique vs adalimumab + Méthotrexate démontrée pour le taux de réponse ACR20 et pour la différence de baseline en DAS28-CRP,
tous deux en semaine 12.
JAK = Januskinase; MTX = méthotrexate; ACR20 = American College of Rheumatology 20% response; DAS28-CRP = 28-joint Disease Activity Score, based on
the C-reactive protein level.
Ce matériel est réservé aux personnes habilitées légalement à prescrire ou délivrer des médicaments.
STATUT LÉGAL DE DÉLIVRANCE : Médicament soumis à prescription médicale restreinte.
Responsible publisher: ELB - Markiesstraat 1/4B rue du Marquis - 1000 Brussels | PP-BA-BE-0287 JAN 2021
CONDITIONNEMENT PRIX PUBLIC TICKET MODÉRATEUR Rb tions Polyarthrite rhumatoïde Dans les études contrôlées, jusqu’à 16 semaines, le taux d’incidence de
toutes les infections (taux de patients ayant au moins 1 événement pour 100 patients-années d’exposi-
PATIENT tion) a été de 101 avec Olumiant, contre 83 avec le placebo. La plupart des infections étaient d’intensité
Actif VIPO légère à modérée. Dans les études comprenant les deux doses, des infections ont été rapportées chez
31,9 %, 28,8 % et 24,1 % des patients jusqu’à 16 semaines dans les groupes 4 mg, 2 mg et placebo respec-
Olumiant 2 mg 28 Comprimés € 1.048,47 € 12,10 € 8,00 Bf tivement. Les taux de déclaration d’EI liés à une infection pour Olumiant par rapport au placebo ont été :
84 Comprimés € 2.502,87 € 15,00 € 9,90 Bf infections des voies respiratoires supérieures (14,7 % versus 11,7 %), infections urinaires (3,4 % versus
2,7 %), gastroentérite (1,6 % versus 0,8 %), Herpes simplex (1,8 % versus 0,7 %) et zona (1,4 % versus
Olumiant 4 mg 28 Comprimés € 1.048,47 € 12,10 € 8,00 Bf 0,4 %). Chez les patients naïfs de tout traitement, jusqu’à 52 semaines, la fréquence des infections des
voies respiratoires supérieures a été plus élevée avec le traitement associant le méthotrexate et Olumiant
84 Comprimés € 2.502,87 € 15,00 € 9,90 Bf
(26,0 %) qu’avec le méthotrexate seul (22,9 %) ou Olumiant seul (22,0 %). Le taux d’infections graves avec
INFORMATIONS ESSENTIELLES DU RCP Ce médicament fait l’objet d’une surveillance supplémentaire Olumiant (1,1 %) a été similaire à celui observé avec le placebo (1,2 %). Les infections graves les plus fré-
qui permettra l’identification rapide de nouvelles informations relatives à la sécurité. Les professionnels quentes sous Olumiant ont été le zona et la cellulite. Le taux d’infections graves est resté stable pendant
de la santé déclarent tout effet indésirable suspecté. Voir rubrique 4.8 pour les modalités de déclaration une exposition à long terme. Le taux d’incidence global d’infections graves dans le programme d’études
des effets indésirables. 1. DÉNOMINATION DU MÉDICAMENT Olumiant 2 mg comprimés pelliculés Olu- cliniques a été de 3,2 pour 100 patients-années. Dermatite atopique Dans les études contrôlées, jusqu’à
miant 4 mg comprimés pelliculés 2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE Olumiant 2 mg com- 16 semaines, le taux d’incidence de toutes les infections (taux de patients ayant au moins 1 événement
primés pelliculés Chaque comprimé pelliculé contient 2 mg de baricitinib. Olumiant 4 mg comprimés pour 100 patients-années d’exposition) a été de 155 avec Olumiant 4 mg, contre 118 avec le placebo. La
pelliculés Chaque comprimé pelliculé contient 4 mg de baricitinib. Pour la liste complète des excipients, plupart des infections étaient d’intensité légère à modérée. Des infections ont été rapportées chez 31,5 %,
voir rubrique 6.1. 3. FORME PHARMACEUTIQUE Comprimé pelliculé (comprimé). Olumiant 2 mg compri- 29,8 % et 24,2 % des patients jusqu’à 16 semaines dans les groupes 4 mg, 2 mg et placebo respective-
més pelliculés Comprimé oblong de 9,0 x 7,5 mm, de couleur rose pâle, avec la mention « Lilly » gravée sur ment. Les pourcentages de patients ayant rapporté des EI liés à une infection pour Olumiant 4 mg en com-
une face et le chiffre « 2 » gravé sur l’autre face. Olumiant 4 mg comprimés pelliculés Comprimé rond de paraison au placebo ont été : infections des voies respiratoires supérieures (17,5 % versus 14,1 %),
8,5 mm, de couleur rose moyen, avec la mention « Lilly » gravée sur une face et le chiffre « 4 » gravé sur infections urinaires (2,0 % versus 0,8 %), gastroentérite (1,2 % versus 0,5 %), Herpes simplex (6,1 % ver-
l’autre face. Le comprimé est doté d’une zone en creux de chaque côté. 4. INFORMATIONS CLINIQUES 4.1 sus 2,7 %), zona (0 % versus 0,3 %) et pneumonie (0 % versus 0,1 %). Dans les études cliniques portant sur
Indications thérapeutiques Polyarthrite rhumatoïde Olumiant est indiqué dans le traitement de la polyar- la dermatite atopique, la fréquence des infections a généralement été similaire à celle observée chez les
thrite rhumatoïde active modérée à sévère chez les patients adultes qui ont présenté une réponse inadé- patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, sauf pour les pneumonies qui ont été peu fréquentes et le
quate, ou une intolérance, à un ou plusieurs traitements de fond (DMARDs). Olumiant peut être utilisé en zona qui a été très rare. Le nombre d’infections cutanées nécessitant un traitement antibiotique était infé-
monothérapie ou en association avec le méthotrexate (voir rubriques 4.4, 4.5 et 5.1 pour les données sur rieur avec Olumiant 4 mg (3,4 %) comparativement au placebo (4,4 %). Le même pourcentage de patients
les différentes associations). Dermatite atopique Olumiant est indiqué dans le traitement de la dermatite atteints d’infections graves a été observé avec Olumiant 4 mg et le placebo (0,6 %). Le taux d’incidence
atopique modérée à sévère de l’adulte qui nécessite un traitement systémique. 4.2 Posologie et mode global d’infections graves dans le programme d’études cliniques du baricitinib dans la dermatite atopique a
d’administration Le traitement doit être initié par un médecin expérimenté dans le diagnostic et le traite- été de 2,1 pour 100 patients-années. Élévations des transaminases hépatiques Dans les études cliniques
ment des pathologies pour lesquelles Olumiant est indiqué. Posologie Polyarthrite rhumatoïde La dose contrôlées portant sur la polyarthrite rhumatoïde, jusqu’à 16 semaines, des élévations de l’alanine ami-
recommandée d’Olumiant est de 4 mg une fois par jour. Une dose de 2 mg une fois par jour convient aux notransférase (ALAT) et de l’aspartate aminotransférase (ASAT) supérieures ou égales à 3 fois la limite
patients de 75 ans et plus et éventuellement aux patients ayant des antécédents d’infections chroniques supérieure de la normale (LSN) ont été observées respectivement chez 1,4 % et 0,8 % des patients traités
ou récurrentes. Une dose de 2 mg une fois par jour peut être également envisagée pour les patients dont par Olumiant, contre 1,0 % et 0,8 % des patients traités par placebo. Chez les patients naïfs de tout traite-
l’activité de la maladie est contrôlée durablement avec la dose de 4 mg une fois par jour et qui sont éligibles ment, l’association d’Olumiant avec des médicaments potentiellement hépatotoxiques, comme le
à une diminution de la dose (voir rubrique 5.1). Dermatite atopique La dose recommandée d’Olumiant est méthotrexate, a entraîné une fréquence accrue de ces élévations. Jusqu’à 52 semaines, la fréquence des
de 4 mg une fois par jour. Une dose de 2 mg une fois par jour convient aux patients de 75 ans et plus et élévations de l’ALAT et de l’ASAT supérieures ou égales à 3 fois la LSN était plus élevée avec l’association de
éventuellement aux patients ayant des antécédents d’infections chroniques ou récurrentes. Une dose de méthotrexate et d’Olumiant (7,5 % et 3,8 %) qu’avec le méthotrexate seul (2,9 % et 0,5 %) ou Olumiant
2 mg une fois par jour peut être également envisagée pour les patients dont l’activité de la maladie est seul (1,9 % et 1,3 %). Dans les études cliniques contrôlées portant sur la dermatite atopique, jusqu’à
contrôlée durablement avec la dose de 4 mg une fois par jour et qui sont éligibles à une diminution de la 16 semaines, des élévations de l’ALAT et de l’ASAT supérieures ou égales à 3 fois la LSN ont été peu fré-
dose (voir rubrique 5.1). Olumiant peut être utilisé avec ou sans corticoïde topique. L’efficacité d’Olumiant quemment observées chez respectivement 0,2 % et 0,5 % des patients traités par Olumiant 4 mg, contre
peut être améliorée lorsqu’associé aux corticoïdes topiques (voir rubrique 5.1). Il est possible d’utiliser des 0,8 % et 0,8 % des patients traités par placebo. Dans toutes les indications, des augmentations dose-dé-
inhibiteurs topiques de la calcineurine, mais ils doivent être réservés aux zones sensibles uniquement, pendantes de l’activité de l’ALAT et de l’ASAT sanguines ont également été rapportées dans les études
telles que le visage, le cou, les zones intertrigineuses et les parties génitales. L’arrêt du traitement doit être étendues à 16 semaines. La plupart des cas d’élévations des transaminases hépatiques étaient asympto-
envisagé chez les patients qui ne présentent pas un bénéfice thérapeutique après 8 semaines de traite- matiques et transitoires. Le schéma et l’incidence de l’élévation d’ALAT/ASAT sont restés stables dans le
ment. Initiation du traitement Le traitement ne doit pas être instauré chez des patients ayant un nombre temps, y compris dans l’étude d’extension à long terme. Élévations des lipides Dans les études cliniques
absolu de lymphocytes inférieur à 0,5 x 109 cellules/L, un nombre absolu de polynucléaires neutrophiles portant sur la polyarthrite rhumatoïde, le traitement par baricitinib a été associé à des augmentations
inférieur à 1 x 109 cellules/L, ou un taux d’hémoglobine inférieur à 8 g/dL. Le traitement peut être instauré dose-dépendantes des paramètres lipidiques, incluant le cholestérol total, les triglycérides, le LDL-choles-
une fois que ces valeurs se sont améliorées au-delà de ces limites (voir rubrique 4.4). Insuffisance rénale térol et le HDL-cholestérol. Aucun changement du rapport LDL/HDL n’a été observé. Les élévations ont été
Chez les patients ayant une clairance de la créatinine comprise entre 30 et 60 mL/min, la dose recomman- observées à 12 semaines et sont restées stables par la suite à une valeur plus élevée que celle observée à
dée est de 2 mg une fois par jour. L’administration d’Olumiant n’est pas recommandée chez les patients l’inclusion, y compris pendant l’étude d’extension à long terme. Dans les études comprenant les deux doses,
ayant une clairance de la créatinine inférieure à 30 mL/min (voir rubrique 5.2). Insuffisance hépatique une relation dose-effet a été observée avec une augmentation du cholestérol total ≥ 5,17 mmol/L rappor-
Aucun ajustement de dose n’est nécessaire chez les patients ayant une insuffisance hépatique légère à tée chez 48,8 %, 34,7 % et 17,8 % des patients jusqu’à 16 semaines, respectivement dans les groupes
modérée. L’administration d’Olumiant n’est pas recommandée chez les patients présentant une insuffi- 4 mg, 2 mg et placebo. Les élévations du LDL-cholestérol ont été réversibles sous statines pour revenir aux
sance hépatique sévère (voir rubrique 5.2). Co-administration avec des inhibiteurs de l’OAT3 La dose taux avant mise sous traitement. Dans les études cliniques portant sur la dermatite atopique, le traitement
recommandée est de 2 mg une fois par jour chez les patients traités par des inhibiteurs du transporteur par baricitinib a été associé à des augmentations des paramètres lipidiques, incluant le cholestérol total, le
d’anion organique de type 3 (OAT3) à fort potentiel d’inhibition, comme le probénécide (voir rubrique 4.5). LDL-cholestérol et le HDL-cholestérol. Les élévations ont été observées à 12 semaines et les taux moyens
Personnes âgées L’expérience clinique chez les patients âgés de 75 ans et plus est très limitée ; chez ces de cholestérol total et de LDL augmentaient jusqu’à la semaine 52. Aucune augmentation du rapport LDL/
patients, une dose initiale de 2 mg est appropriée. Population pédiatrique La sécurité et l’efficacité d’Olu- HDL n’a été observée. Aucune relation dose-effet n’a été observée dans des études contrôlées, jusqu’à
miant chez les enfants et les adolescents âgés de 0 à 18 ans n’ont pas encore été établies. Aucune donnée 16 semaines pour le cholestérol total, le LDL-cholestérol ou le HDL-cholestérol. Aucune augmentation des
n’est disponible. Mode d’administration Voie orale. Olumiant doit être pris une fois par jour avec ou sans triglycérides n’a été observée. Dans les études contrôlées, jusqu’à 16 semaines, les fréquences suivantes
aliments et peut être pris à tout moment de la journée. 4.3 Contre-indications Hypersensibilité à la subs- ont été observées pour Olumiant 4 mg versus placebo : Augmentation du cholestérol total ≥ 5,17 mmol/L :
tance active ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1. Grossesse (voir rubrique 4.6). 4.8 Effets Polyarthrite rhumatoïde : respectivement 49,1 % versus 15,8 % Dermatite atopique : respectivement
indésirables Résumé du profil de tolérance Dans les études cliniques contrôlées versus placebo portant 20,7 % versus 10,0 % Augmentation du LDL-cholestérol ≥ 3,36 mmol/L : Polyarthrite rhumatoïde : respec-
sur la polyarthrite rhumatoïde, jusqu’à 16 semaines, les effets indésirables (EI) les plus fréquemment rap- tivement 33,6 % versus 10,3 % Dermatite atopique : respectivement 13,2 % versus 6,3 % Augmentation
portés qui sont survenus chez au moins 2 % des patients traités par Olumiant en monothérapie ou en asso- du HDL-cholestérol ≥ 1,55 mmol/L : Polyarthrite rhumatoïde : respectivement 42,7 % versus 13,8 % Der-
ciation avec des DMARDs conventionnels synthétiques, ont été l’augmentation du LDL-cholestérol matite atopique : respectivement 25,3 % versus 14,7 % Augmentation des triglycérides ≥ 5,65 mmol/L :
(33,6 %), les infections des voies respiratoires supérieures (14,7 %) et les céphalées (3,8 %). Les infec- Polyarthrite rhumatoïde : respectivement 0,4 % versus 0,5 % Dermatite atopique : respectivement 0,7 %
tions signalées avec un traitement par Olumiant comprennent le zona (1,4 %). Dans les études cliniques versus 0,8 % Créatine phosphokinase (CPK) Dans les études contrôlées portant sur la polyarthrite rhuma-
contrôlées versus placebo portant sur la dermatite atopique, jusqu’à 16 semaines, les EI les plus fréquem- toïde, jusqu’à 16 semaines, les augmentations des valeurs de la CPK ont été peu fréquentes. Des augmen-
ment rapportés qui sont survenus chez au moins 2 % des patients traités par Olumiant en monothérapie ou tations significatives (> 5 x LSN) ont été observées chez 0,8 % des patients traités par Olumiant et 0,3 %
en association avec des corticoïdes topiques, ont été similaires à ceux observés dans la polyarthrite rhu- des patients ayant reçu le placebo. Une relation dose-effet a été observée entre la dose et les élévations de
matoïde, sauf pour l’augmentation du LDL-cholestérol (13,2 %) et pour l’Herpes simplex (6,1 %). Chez les la CPK ≥ 5 x LSN rapportées chez 1,5 %, 0,8 % et 0,6 % des patients à 16 semaines, respectivement dans
patients traités par baricitinib dans les études cliniques sur la dermatite atopique, la fréquence du zona a les groupes 4 mg, 2 mg et placebo. Dans les études contrôlées portant sur la dermatite atopique, jusqu’à
été très rare. Liste tabulée des effets indésirables Polyarthrite rhumatoïde Au total, 3 770 patients ont été 16 semaines, les augmentations des valeurs de la CPK ont été fréquentes et ont été observées chez 3,3 %,
traités par Olumiant au cours des études cliniques dans la polyarthrite rhumatoïde, ce qui représente une 2,5 %, et 1,9 % des patients traités respectivement par Olumiant 4 mg, 2 mg et placebo. Dans toutes les
exposition de 10 127 patients-années. Parmi ces patients, 2 960 patients atteints de polyarthrite rhuma- indications, la plupart des augmentations ont été transitoires et n’ont pas nécessité l’arrêt du traitement.
toïde ont été exposés à Olumiant pendant au moins un an. Sept études contrôlées versus placebo ont été Dans les études cliniques portant sur la polyarthrite rhumatoïde et sur la dermatite atopique, aucun cas de
intégrées (1 142 patients traités par 4 mg une fois par jour et 1 215 patients sous placebo) pour évaluer la rhabdomyolyse n’a été confirmé. Des élévations de la CPK ont été observées à 4 semaines et sont restées
sécurité d’Olumiant en comparaison au placebo jusqu’à 16 semaines après l’instauration du traitement. stables à une valeur plus élevée que celle observée à l’inclusion, y compris par la suite pendant l’étude
Dermatite atopique Au total, 2 531 patients ont été traités par Olumiant au cours des études cliniques d’extension à long terme. Neutropénie Dans les études contrôlées portant sur la polyarthrite rhumatoïde
dans la dermatite atopique, ce qui représente une exposition de 2 247 patients-années. Parmi ces
et sur la dermatite atopique, jusqu’à 16 semaines, des diminutions du nombre de polynucléaires neutro-
patients, 1 106 patients atteints de dermatite atopique ont été exposés à Olumiant pendant au moins un
philes en-dessous de 1 x 109 cellules/L sont survenues chez 0,2 % des patients traités par Olumiant contre
an. Cinq études contrôlées versus placebo ont été intégrées (489 patients traités par 4 mg une fois par jour
0 % des patients ayant reçu le placebo. Aucune corrélation claire n’a été établie entre les baisses du
et 743 patients sous placebo) pour évaluer la sécurité d’Olumiant en comparaison au placebo jusqu’à
nombre de polynucléaires neutrophiles et la survenue d’infections graves. En revanche, dans les études
16 semaines après l’instauration du traitement. Tableau 2. Effets indésirables Fréquence estimée : Très
fréquent (≥ 1/10), fréquent (≥ 1/100, < 1/10), peu fréquent (≥ 1/1 000, < 1/100), rare (≥ 1/10 000, cliniques, le traitement a été interrompu en cas de découverte d’un nombre absolu de polynucléaires
< 1/1 000), très rare (< 1/10 000). Les fréquences présentées dans le Tableau 2 reposent sur l’intégration neutrophiles < 1 x 109 cellules/L. Le schéma et l’incidence des diminutions du nombre de polynucléaires
des données pour les indications, polyarthrite rhumatoïde et dermatite atopique, sauf mention contraire. neutrophiles sont restés stables dans le temps à une valeur inférieure à celle observée à l’inclusion, y com-
Lorsque des différences notables de fréquence ont été observées dans une seule indication, elles sont pris pendant l’étude d’extension à long terme. Thrombocytose Dans les études contrôlées portant sur la
présentées dans les notes sous le tableau. Classe de système d’organes : Infections et infestations : Très polyarthrite rhumatoïde, jusqu’à 16 semaines, des augmentations du nombre de plaquettes au-dessus de
fréquent : Infections des voies respiratoires supérieures. Fréquent : Zonab Herpes simplex Gastroentérite 600 x 109 cellules/L sont apparues chez 2,0 % des patients traités par Olumiant 4 mg et 1,1 % des
Infections urinaires Pneumonied. Affections hématologiques et du système lymphatique. Fréquent : patients ayant reçu le placebo. Dans les études contrôlées portant sur la dermatite atopique, jusqu’à
Thrombocytose >600 x 109 cellules/La, d . Peu fréquent : Neutropénie <1 x 109 cellules/La Troubles du 16 semaines, des augmentations du nombre de plaquettes au-dessus de 600 x 109 cellules/L sont appa-
métabolisme et de la nutrition. Très fréquent : Hypercholestérolémiea. Peu fréquent : Hypertriglycéridé- rues chez 0,6 % des patients traités par Olumiant 4 mg et 0 % des patients ayant reçu le placebo. Dans les
miea Affections du système nerveux. Fréquent : Céphalées Affections gastro-intestinales. Fréquent : Nau- études cliniques portant sur la dermatite atopique, les thrombocytoses ont été peu fréquentes et infé-
séesd Douleurs abdominales. Peu fréquent : Diverticulite Affections hépatobiliaires. Fréquent : Élévation rieures à celles observées chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. Aucun lien n’a été établi
de l’ALAT ≥ 3 x LSNa, d Peu fréquent : Élévation de l’ASAT ≥ 3 x LSNa Affections de la peau et du tissu entre l’augmentation du nombre de plaquettes et les effets indésirables de nature thrombotique. Le
sous-cutané. Fréquent : Eruption cutanée Acnéc Affections du système immunitaire. Peu fréquent : Gon- schéma et l’incidence des augmentations du nombre de plaquettes sont restés stables dans le temps à une
flement du visage, Urticaire Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales. Peu fréquent : Embo- valeur plus élevée que celle observée à l’inclusion, y compris pendant l’étude d’extension à long terme.
lie pulmonaire Affections vasculaires. Peu fréquent : Thrombose veineuse profonde Investigations. Déclaration des effets indésirables suspectés La déclaration des effets indésirables suspectés après
Fréquent : Élévation de la créatine phosphokinase > 5 x LSNa, c. Peu fréquent : Prise de poids a Inclut les autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/
variations biologiques détectées pendant la surveillance réalisée en routine (voir texte ci-dessous). b La risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via : Belgique
fréquence du zona repose sur les études cliniques portant sur la polyarthrite rhumatoïde. c La fréquence de : Agence fédérale des médicaments et des produits de santé, Division Vigilance, Boîte Postale 97, B- 1000
l’acné et de l’élévation de la créatine phosphokinase > 5 x LSN repose sur les études cliniques sur la polyar- Bruxelles Madou, Site internet: www.afmps.be, e-mail: adversedrugreactions@fagg-afmps.be. Luxem-
thrite rhumatoïde et la dermatite atopique regroupées. Chez les patients traités par baricitinib dans les bourg : Centre Régional de Pharmacovigilance de Nancy, Bâtiment de Biologie Moléculaire et de Biopatho-
études cliniques sur la polyarthrite rhumatoïde, ces événements ont été peu fréquents. d La fréquence des logie (BBB), CHRU de Nancy – Hôpitaux de Brabois, Rue du Morvan, 54 511 VANDOEUVRE LES NANCY
pneumonies, des thrombocytoses > 600 x 109 cellules/L, des nausées et des ALAT ≥ 3 x LSN repose sur les CEDEX, Tél : (+33) 3 83 65 60 85 / 87, E-mail : crpv@chru-nancy.fr ou Direction de la Santé, Division de la
études cliniques sur la polyarthrite rhumatoïde et la dermatite atopique regroupées. Chez les patients trai- Pharmacie et des Médicaments, 20, rue de Bitbourg, L-1273 Luxembourg-Hamm, Tél. : (+352) 2478 5592,
tés par baricitinib dans les études cliniques sur la dermatite atopique, ces événements ont été peu fré- E-mail : pharmacovigilance@ms.etat.lu. Link pour le formulaire : https://guichet.public.lu/fr/entreprises/
quents. Description d’effets indésirables sélectionnés Affections gastro-intestinales Pendant sectoriel/sante/medecins/notification-effets-indesirables-medicaments.html 7. TITULAIRE DE L’AUTO-
52 semaines, chez les patients naïfs de tout traitement des études cliniques portant sur la polyarthrite RISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ Eli Lilly Nederland B.V., Papendorpseweg 83, 3528 BJ Utrecht, Pays-
rhumatoïde, la fréquence des nausées a été plus élevée avec l’association du méthotrexate avec Olumiant Bas. 8. NUMÉRO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ Olumiant 2 mg comprimés pelliculés
(9,3 %) qu’avec le méthotrexate seul (6,2 %) ou Olumiant seul (4,4 %). Les nausées ont été plus fréquentes EU/1/16/1170/001 EU/1/16/1170/002 EU/1/16/1170/003 EU/1/16/1170/004 EU/1/16/1170/005
pendant les 2 premières semaines de traitement. Dans les études cliniques portant sur la dermatite ato- EU/1/16/1170/006 EU/1/16/1170/007 EU/1/16/1170/008 Olumiant 4 mg comprimés pelliculés
pique, jusqu’à 16 semaines, la fréquence des nausées avec Olumiant était de 0,8 %. Dans les études contrô- EU/1/16/1170/009 EU/1/16/1170/010 EU/1/16/1170/011 EU/1/16/1170/012 EU/1/16/1170/013
lées sur la polyarthrite rhumatoïde, jusqu’à 16 semaines, des douleurs abdominales sont survenues chez EU/1/16/1170/014 EU/1/16/1170/015 EU/1/16/1170/016 9. DATE DE PREMIÈRE AUTORISATION/
2,1 % des patients traités par Olumiant 4 mg et 1,4 % des patients sous placebo. La fréquence des dou- DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION Date de première autorisation : 13 février 2017 10. DATE DE
leurs abdominales dans les études cliniques sur la dermatite atopique était similaire. Ces cas ont été géné- MISE À JOUR DU TEXTE 20 novembre 2020 STATUT LEGAL DE DELIVRANCE Médicament soumis à pres-
ralement d’intensité légère et étaient transitoires. Ils n’ont pas été associés à des troubles cription médicale restreinte. Des informations détaillées sur ce médicament sont disponibles sur le site
gastro-intestinaux infectieux ou inflammatoires et n’ont pas entraîné d’interruption du traitement. Infec- internet de l’Agence européenne des médicaments http://www.ema.europa.eu/.

PP-BA-BE-0287 JAN 2021


ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021 7

RELATIONS ENTRE SARCOPÉNIE


BELGIAN AGEING MUSCLE SOCIETY

ET ARTHROSE, ET STRATÉGIE
THÉRAPEUTIQUE COMMUNE

Sofie Puts1,2,3, David Beckwée1,3,4, Ivan Bautmans1


1. Gerontology department and Frailty in Ageing (FRIA) research group, VUB, Bruxelles
2. Pain in Motion Research Group (PAIN), VUB, Bruxelles
3. Rehabilitation Research Group (RERE), VUB, Bruxelles
4. Research Group MOVANT, Department of Rehabilitation Sciences and Physiotherapy (REVAKI), UAntwerpen

Le processus du vieillissement entraîne des changements dans l’organisme. La


sarcopénie et l’arthrose sont des troubles de l’appareil locomoteur qui surviennent fré-
quemment à un âge plus avancé. L’exercice physique en haute résistance est recommandé
pour le traitement de ces deux affections, d’une part en raison de ses effets bénéfiques sur
la masse et la force musculaires, ainsi que sur le cartilage et, d’autre part, pour lutter contre
l’inflammation chronique de bas grade.

Nous vivons de plus en plus vieux. Ces dernières années, intervention d’exercice physique scientifiquement fondée
l’espérance de vie moyenne a considérablement augmenté, et recommandée par les directives cliniques pour ces deux
notamment grâce à l’amélioration des soins de santé et des affections (2, 4-6).
conditions de vie. En 2019, StatBel a indiqué que l’espé-
rance de vie à la naissance s’élevait à 81,8 ans, soit une aug-
mentation de 4 ans par rapport à l’année 2000 (1). Notre SARCOPÉNIE
société se caractérise également par une population vieil- D’après la définition la plus récente de l’EWGSOP (The
lissante: en 2018, la Belgique comptait plus de 2 millions European Working Group on Sarcopenia in Older
de citoyens de plus de 65 ans, soit 19% de la population People), la sarcopénie consiste en la perte de force, de qua-
totale. Ce vieillissement va se poursuivre au cours des pro- lité et de masse musculaires liée à l’âge (7). Elle touche 1 à
chaines décennies, puisqu’on estime qu’en 2050, 26% de la 29% des personnes âgées vivant à domicile, 14 à 33% des
population aura au moins 65 ans (1). résidents des établissements de soins de longue durée et
environ 10% des personnes hospitalisées (5).
Le processus de vieillissement est inévitable et s’accom-
pagne pour certains de désagréments tels que des pro- La variabilité de ces prévalences s’explique par l’utilisation
cessus dégénératifs, notamment au niveau des muscles de différents outils de mesure pour évaluer la force, la masse
et des articulations, qui ont un impact sur le fonctionne- et la fonction musculaires, ainsi que par la divergence des
ment (quotidien). Grâce à la coopération mutuelle des os, valeurs seuils dans les différentes directives (5). La récente
des muscles, des ligaments et du cartilage, l’appareil loco- définition de l’EWGSOP diffère des définitions antérieures
moteur est en mesure de garantir la réalisation de mouve- de la sarcopénie, dans la mesure où elle tient compte de la
ments (coordonnés) (2). perte de force musculaire. Les définitions précédentes consi-
déraient la sarcopénie comme une simple perte de masse
Cet article traite de deux troubles de l’appareil locomoteur musculaire due à l’âge. Depuis 2018, les cliniciens peuvent
qui sont liés au vieillissement. L’arthrose et la sarcopénie donc établir plus facilement une suspicion de sarcopénie.
sont non seulement souvent présentes de manière conco- La mesure d’une perte de force musculaire, par exemple en
mitante, mais seraient aussi liées (2, 3). Enfin, nous abor- testant la force de préhension de la main dominante, donne
OR1323F

dons également la question de l’entraînement de force, une une indication concernant la présence d’une sarcopénie.
8 ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021

Ce diagnostic présumé peut ensuite être confirmé par la structures se produisent sous l’effet de processus méca-
présence d’une qualité et d’une masse musculaires faibles, niques (p. ex., surcharge) et biomoléculaires, tels que l’in-
qui peuvent être évaluées, par exemple, au moyen d’une flammation, qui induisent ou aggravent le développement
analyse DXA (dual-energy X-ray absorptiometry) du de l’arthrose. Les articulations les plus sollicitées, comme les
corps. On parle de sarcopénie sévère lorsqu’il est question genoux et les hanches, sont les plus touchées. Sur le plan
d’une perte de force, de qualité et/ou de masse muscu- clinique, cette affection est associée à des douleurs, une
laires en combinaison avec une altération du fonctionne- raideur, des crépitations et une perte de fonction. Partout
ment physique (3, 5). La Société Belge de Gérontologie et dans le monde, l’arthrose est l’une des principales causes de
Gériatrie (SBGG) a élaboré une directive pratique recon- handicap fonctionnel. Tout le monde ne court pas le même
nue par le CEBAM (Centre Belge pour l’Evidence-Based risque de développer de l’arthrose. Les principaux facteurs
Medicine) pour le diagnostic et le traitement de la sar- de risque incluent notamment un âge avancé, le sexe fémi-
copénie (voir https://geriatrie.be/the-bsgg/initiatives/ nin, le surpoids, des facteurs génétiques et des antécédents
works-and-contributions/sarcopenia-guidelines/). de traumatismes articulaires. La stratégie de prévention
primaire de l’arthrose est axée sur la maîtrise du poids,
L’impact socio-économique de la sarcopénie ne doit pas car l’obésité est l’un des facteurs de risque sur lesquels on
être sous-estimé: cette affection est associée à un risque peut exercer soi-même un contrôle considérable. Il a ainsi
accru de chutes et de fractures, à l’incapacité d’effectuer été démontré que le risque d’arthrose du genou diminue de
des activités quotidiennes, à la vulnérabilité, à une dimi- 50% lorsque les femmes perdent ± 5kg (10). À cet égard, il
nution de la fonctionnalité, à une faible qualité de vie et importe de se concentrer sur la perte de masse grasse et la
à la mortalité (3, 5). Dans le cadre des soins de routine, préservation de la masse maigre (masse musculaire) (11).
la sarcopénie passe encore trop souvent inaperçue et n’est
donc pas traitée, et ce en raison de divergences concernant Le diagnostic d’arthrose du genou est posé sur la base
la manière exacte de poser le diagnostic, les paramètres de la définition de l’American College of Rheumatology
à mesurer et la meilleure façon de l’évaluer. L’attribution (Figure 1) (12), qui repose sur des paramètres cliniques
d’un code CIM-10 (Classification internationale des mala- et radiographiques. Cependant, tous les patients présen-
dies) à la sarcopénie (M62.84) en 2016 a constitué une tant des modifications structurelles sur les clichés radio-
avancée majeure dans le diagnostic de cette affection (5). graphiques ne sont pas forcément symptomatiques (p. ex.,
Sur le plan clinique, la sarcopénie ne se manifeste pas uni- douleurs). Une étude scientifique a montré qu’aux États-
quement chez les personnes présentant une perte (visible) Unis, 19% des plus de 45 ans présentent des modifications
de poids corporel. Elle peut également toucher des per- radiographiques du genou, alors qu’environ 7% seulement
sonnes de poids normal ou en surpoids, chez qui l’on de cette population présentaient effectivement des symp-
observe une augmentation relative du tissu adipeux et une tômes de gonarthrose (13). Ce fait permet de diagnostiquer
diminution de la masse musculaire. Cela permet par ail- aussi l’arthrose symptomatique sur une base clinique, sans
leurs d’établir une distinction entre les individus souffrant nécessairement avoir toujours recours à la radiographie.
d’obésité sarcopénique ou non sarcopénique. L’obésité
Figure 1: Diagnostic de l’arthrose sur la base des critères
sarcopénique se caractérise par la présence concomitante
de l’American College of Rheumatology.
d’une obésité (indice de masse corporelle [IMC] ≥ 30kg/
m2) et d’une sarcopénie (diminution de la masse muscu-
American College of
laire), tandis que l’obésité non sarcopénique se caractérise Rheumatology criteria
uniquement par la présence d’une obésité (8).
Sur la base de paramètres cliniques
et radiographiques
ARTHROSE
&
L’arthrose est l’une des maladies articulaires dégénéra-
tives chroniques les plus fréquentes. D’après l’enquête de
santé de Sciensano, en 2018, respectivement 32,4 et 47,5%
Douleur au genou + formation d’ostéophytes
des hommes et des femmes de plus de 65 ans en Belgique
souffraient d’arthrose (9). Dans cette population, il s’agis-
sur les clichés radiographiques et
sait même de l’affection chronique la plus rapportée chez au moins 1 des caractéristiques suivantes:
les femmes (9). L’arthrose se caractérise principalement
raideur matinale < 30 minutes
par la dégradation du cartilage articulaire. Elle affecte non
seulement le cartilage, mais aussi d’autres structures à l’in-
âge: 50 ans ou plus
térieur et autour de l’articulation (p. ex., os sous-chondral,
crépitation lors des mouvements
ménisque, ligaments, synovie). Les modifications de ces
ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021 9

fait qu’un lien a été démontré entre la perte de force dans


RELATION ENTRE LA SARCOPÉNIE ET L’ARTHROSE les muscles de la jambe et la dégradation du cartilage, ce
L’ŒUF OU LA POULE? qui se traduit par la progression de l’arthrose (2, 4). En
La sarcopénie et l’arthrose étant des affections relativement outre, une autre étude a également montré que les femmes
fréquentes chez les personnes âgées, des recherches ont été souffrant de gonarthrose et présentant une perte de force
menées ces dernières années pour tenter de déterminer si dans le quadriceps courent un risque accru d’aggravation
et comment ces deux maladies sont liées, et quels peuvent des douleurs au genou (14).
être les éléments communs dans leur pathogenèse. Quelle
affection était là en premier? Ou apparaissent-elles toutes COMPOSITION CORPORELLE ET INFLAMMATION
les deux en même temps? C’est une question qui reste tou- On pense que les cellules et le tissu adipeux sont des struc-
jours sans réponse à l’heure actuelle (4). Plusieurs hypo- tures importantes qui relient la sarcopénie et l’arthrose,
thèses sont avancées dans la littérature. et qu’ils sont impliqués dans la communication entre les
os et les muscles. Les personnes atteintes d’obésité sar-
D’un côté, certains éléments issus de la littérature sug- copénique courent, par exemple, un risque plus élevé de
gèrent que l’arthrose peut influencer le développement de développer de l’arthrose que les individus souffrant d’obé-
la sarcopénie. La douleur est l’une des principales carac- sité non sarcopénique. Ce constat suggère que des effets
téristiques de l’arthrose. Or une douleur persistante peut métaboliques systémiques jouent également un rôle (3).
entraîner des changements de comportement, comme le L’inflammation systémique chronique de bas grade (éga-
report ou l’évitement d’activités physiques. Un mode de lement appelée «inflammaging») est une caractéristique
vie sédentaire conduit à l’apparition d’une faiblesse/atro- typique de la pathogenèse de la sarcopénie et de l’arthrose
phie musculaire, ainsi qu’à une augmentation de l’IMC. (15). Elle est principalement causée par l’immunosénes-
Ces facteurs favorisent à leur tour le développement de la cence (dysfonctionnement du système immunitaire dû
sarcopénie (3, 4). au processus de vieillissement), l’inactivité physique et
l’augmentation du tissu adipeux, et se caractérise par une
De l’autre, l’inverse est également vrai: la sarcopénie pour- légère élévation chronique des concentrations sanguines
rait contribuer au développement de l’arthrose. En raison de cytokines pro-inflammatoires, telles que la protéine
d’une perte de masse, de force et de qualité musculaires, C-réactive (CRP), l’interleukine (IL)-6, le TNF (tumor
les articulations vont être plus sollicitées et/ou une instabi- necrosis factor)-α et l’IL-1β. Ces trois dernières cytokines
lité articulaire risque d’apparaître, et les muscles pourront jouent un rôle actif dans le processus de vieillissement,
moins absorber les chocs. Cela favorise la dégradation du dans la mesure où elles peuvent induire la formation d’un
cartilage articulaire. Cette hypothèse est soutenue par le important micro-environnement pro-inflammatoire dans

Figure 2: Le cercle vicieux entre la sarcopénie et l’arthrose.

Inflammation systémique

Inhibition Dégradation
de la production du cartilage
Vieillissement

IMC ≥ 25kg/m2 de muscle


Sarcopénie Arthrose

Limitation(s) fonctionnelle(s)
10 ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021

la plupart des tissus de l’organisme (15). Au niveau des une diminution de l’activité physique, et par conséquent le
muscles, cela peut se traduire par la dégradation et l’in- risque de hausse de l’IMC (3).
hibition de la production de protéines musculaires. Un tel
environnement pro-inflammatoire dans la synovie induit
la progression de l’arthrose (3). ENTRAÎNEMENT DE FORCE: D’UNE PIERRE DEUX COUPS?
L’exercice physique est recommandé pour la prévention et
Outre du tissu conjonctif, le tissu adipeux contient des cel- le traitement de l’arthrose et de la sarcopénie. Celui-ci joue
lules graisseuses métaboliquement actives (adipocytes) un rôle central, dans la mesure où il exerce un effet positif
qui sécrètent des protéines spécifiques, les adipokines. sur la masse et la force musculaires, le fonctionnement, le
Plusieurs adipokines exercent une fonction de signalisa- cartilage et la douleur. Un seul traitement, à savoir l’en-
tion pro-inflammatoire, qui s’exprime en présence d’une traînement en résistance, permettrait-il de traiter les deux
quantité abondante de cellules adipeuses et contribue affections (Figure 3)?
ainsi au profil inflammatoire chronique de bas grade (16).
La recherche montre que chez les patients souffrant d’ar- La directive de la SBGG relative à la sarcopénie (https://
throse, le tissu musculaire perdu est remplacé par des cel- geriatrie.be/the-bsgg/initiatives/works-and-contribu-
lules adipeuses. Leurs muscles contiennent dès lors un tions/sarcopenia-guidelines/) recommande vivement
pourcentage plus élevé de graisse, ce qui se traduit par l’entraînement en résistance à haute intensité (80% du
une hausse de l’IMC (17). Des éléments suggèrent par maximum sur une répétition [1RM]) (5). L’analyse de
ailleurs que chez les seniors, la production de muscle est la littérature montre que ce type d’intervention peut
entravée par la sécrétion de médiateurs pro-inflamma- induire une amélioration significative de la masse et de
toires par les cellules adipeuses, laquelle peut aggraver la la force musculaires, ainsi que du fonctionnement (19).
sarcopénie (18). Il en résulte un cercle vicieux (Figure 2) L’entraînement en résistance à faible intensité (≤ 50%
dans lequel l’augmentation des cellules adipeuses (qui se du 1RM) permet d’accroître la force musculaire, mais
manifeste par une hausse de l’IMC) joue un rôle central: compte tenu de la relation dose-réponse, la directive de
des adipokines vont être sécrétées en plus grande quantité la SBGG préconise l’exercice des grands groupes muscu-
et créer un environnement pro-inflammatoire, entraînant laires du corps à une intensité de 70 à 80% du 1RM pen-
une réduction de la production de muscle et une dégrada- dant au moins 6 à 12 semaines, à raison de 1 à 4 séries
tion accrue de la matrice cartilagineuse. Au fil du temps, de 8 à 15 répétitions, jusqu’à 2 à 3 fois par semaine (5).
cela favorise l’apparition de limitations fonctionnelles et Cet entraînement en résistance peut s’effectuer au moyen

Figure 3: Caractéristiques de la sarcopénie et de l’arthrose. L’entraînement en résistance pour lutter contre les principales caractéristiques
des deux affections.

SARCOPÉNIE ARTHROSE
Caractéristiques
Masse musculaire Dégradation du cartilage
Force musculaire Modifications de l’os sous-chondral
Infiltration de graisse dans le muscle Ostéophytes
Inflammation (systémique)
Limitation(s) fonctionnelle(s)

Traitement
Directive de la SBGG Directive de la KNGF
F: 2 à 3x/semaine F: 2x/semaine
I: 70 à 80% du 1RM I: 60 à 80% du 1RM
T: entraînement en résistance – T: Entraînement en résistance –
grands groupes musculaires grands groupes musculaires
du corps autour de la hanche et du genou
D: 6 à 12 semaines D: 8 à 12 semaines
F: fréquence; I: intensité; T: type d’exercices; D: durée; 1RM: maximum sur une répétion
ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021 11

d’appareils de musculation spécifiques (20) ou de bandes concentrations d’IL-6 au repos après un programme d’en-
élastiques (21). Cela implique que les exercices recomman- traînement de force de 6 à 12 semaines (25, 30). En résumé,
dés pour le traitement de la sarcopénie peuvent aussi être l’entraînement de force exerce un effet bénéfique sur l’ar-
aisément réalisés à domicile. throse et la sarcopénie en agissant sur l’inflammation sys-
témique, d’une part, et en augmentant la force musculaire,
L’EULAR (European Alliance of Associations for d’autre part, ce qui permet de rompre le cercle vicieux.
Rheumatology) recommande une approche multidisci-
plinaire axée sur la thérapie par l’exercice, l’éducation, Références
l’autogestion et la perte de poids, comme intervention 1. Statistics Belgium. 2020 [Available from: https://statbel.fgov.be/.
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tionnalité chez les patients souffrant d’arthrose du genou risk factor or direct consequence? Musculoskelet Surg 2014;98(1):9-14.
et/ou de la hanche (10, 23, 24). Il est recommandé que les 5. Belgium Society for Gerontology and Geriatrics (BVGG). Sarcopenia Guideline - BVGG-
SBGG. 2020:https://geriatrie.be/nl/de-bvgg/activiteiten/werken-en-bijdragen/
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tée, car la faiblesse musculaire est associée à une fonction- Care 2020;18(4):575-95.
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aandoeningen. Brussel, België: Sciensano. 2018. Rapportnummer: D/2019/14.440/36.
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21. Martins WR, de Oliveira RJ, Carvalho RS, de Oliveira Damasceno V, da Silva VZ, Silva MS.
la circulation sanguine, elle va stimuler la production d’IL- Elastic resistance training to increase muscle strength in elderly: a systematic review
1RA (interleukin 1 receptor antagonist) et d’IL-10, deux with meta-analysis. Arch Gerontol Geriatr 2013;57(1):8-15.
22. Fernandes L, Hagen KB, Bijlsma JW, et al. EULAR recommendations for the non-
cytokines anti-inflammatoires, par les cellules mononu- pharmacological core management of hip and knee osteoarthritis. Ann Rheum Dis
2013;72(7):1125-35.
cléées (28). Cela permet de juguler le profil inflammatoire 23. Fransen M, McConnell S, Hernandez-Molina G, Reichenbach S. Exercise for osteoarthritis
chronique de bas grade. Cette réponse myokinique dépend of the hip. Cochrane Database Syst Rev 2014(4):CD007912.
24. Fransen M, McConnell S, Harmer AR, Van der Esch M, Simic M, Bennell KL. Exercise
fortement de l’intensité et/ou de la durée des exercices. for osteoarthritis of the knee: a Cochrane systematic review. Br J Sports Med
2015;49(24):1554-7.
Une élévation d’environ 20% de l’IL-6 a été observée chez 25. Bautmans I, Salimans L, Njemini R, Beyer I, Lieten S, Liberman K. The effects of exercise
des personnes âgées directement après la réalisation d’une interventions on the inflammatory profile of older adults: A systematic review of the
recent literature. Exp Gerontol 2021;146:111236.
seule séance d’entraînement de force (29). À long terme, 26. Mathot E, Liberman K, Cao Dinh H, Njemini R, Bautmans I. Systematic review on the
ces hausses aiguës de l’IL-6, et l’augmentation associée effects of physical exercise on cellular immunosenescence-related markers – An update.
Exp Gerontol 2021;149:111318.
de l’IL-1RA et de l’IL-10, après chaque séance d’exercice 27. Pedersen BK, Saltin B. Exercise as medicine - evidence for prescribing exercise as therapy
in 26 different chronic diseases. Scand J Med Sci Sports 2015;(25 Suppl 3):1-72.
peuvent contribuer à une réduction de l’inflammation sys- 28. Pedersen BK, Febbraio MA. Muscle as an endocrine organ: focus on muscle-derived
témique, qui va se traduire par une transition du processus interleukin-6. Physiol Rev 2008;88(4):1379-406.
29. Fischer CP. Interleukin-6 in acute exercise and training: what is the biological relevance?
d’«inflammaging» en «anti-inflammaging». Des études Exerc Immunol Rev 2006;12:6-33.
30. Forti LN, Njemini R, Beyer I, et al. Strength training reduces circulating interleukin-6 but
scientifiques ont déjà mis en évidence une telle réduction not brain-derived neurotrophic factor in community-dwelling elderly individuals. Age
de l’inflammation systémique à la suite d’une baisse des (Dordr) 2014;36(5):9704.
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DÉNOMINATION DU MÉDICAMENT TRAUMEEL ; Comprimés COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE 1 comprimé de 301,5 mg contient : Arnica montana radix D2, Calendula officinalis D2, Hamamelis virginiana D2, Millefolium D3 àà 15 mg; Belladonna D4 75 mg;
Aconitum napellus D3, Mercurius solubilis D8, Hepar sulphur D8 àà 30 mg; Chamomilla D3, Symphytum officinale D8 àà 24 mg; Bellis perennis D2, Echinacea D2, Echinacea purpurea D2 àà 6 mg; Hypericum perforatum D2 3 mg. Excipients : Lactosum monohydricum, Magnesii stearas.
FORME PHARMACEUTIQUE Comprimés DONNÉES CLINIQUES Indication: Traumeel est un médicament homéopathique contenant des ingrédients traditionnellement utilisés en cas d’affections de l’appareil locomoteur, incluant le traitement de soutien des traumatismes légers ou
modérés et des douleurs et inflammations légères des muscles et des articulations. Posologie : Adultes et adolescents 12-18 ans : Prendre 1 comprimé 3x par jour. Dans les conditions aiguës, 1 comprimé toutes les ½ à 1 heures, puis passer à la dose habituelle (max. 12 comp./jour).
Enfants de 6-11 ans : Prendre 1 comprimé 2x par jour. Dans les conditions aiguës, 1 comprimé toutes les 1 à 2 heures, puis passer à la dose habituelle (max. 8 comp./jour). Enfants de 2-5 ans : Administrer 1 comprimé 1 à 2x par jour. Dans les conditions aiguës, 1 comprimé toutes les
1 à 2 heures, puis passer à la dose habituelle (max. 6 comp./jour). Enfants en dessous de 2 ans : Administrer 1 comprimé 1x par jour. Dans les conditions aiguës, 1 comprimé toutes les 1 à 2 heures, puis passer à la dose habituelle (max. 4 comp./jour). Si les symptômes persistent au-delà
d’une semaine de traitement, il faut consulter un médecin. Mode d’administration : Il est recommandé de garder les comprimés dans la bouche aussi longtemps que nécessaire pour les ramollir, avant de les avaler. Les comprimés ne doivent pas être complètement dissous, mais plutôt
morcelés pour ensuite être avalés, éventuellement avec une gorgée d’eau. Pour les enfants, il est possible d’écraser les comprimés et de les ajouter à une petite quantité d’eau avant de les administrer. Contre-indications : Hypersensibilité à l’une des substances actives ou l’un des
excipients. Hypersensibilité aux plantes de la famille des Composées (Astéracées). Mises en garde spéciales et précautions d’emploi : Ce médicament est contre-indiqué chez les patients présentant une intolérance au galactose, un déficit en lactase de Lapp ou un syndrome de
malabsorption du glucose et du galactose (maladies héréditaires rares). Si les symptômes persistent ou s’aggravent, consultez un médecin. Effets indésirables : Allergies cutanées (hypersensibilité). La fréquence de ces effets n’est pas connue. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE
MISE SUR LE MARCHÉ Heel Belgium nv, 9031 Drongen (Gent) NUMÉRO D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ HO-BE480462 MODE DE DÉLIVRANCE Médicament non soumis à prescription médicale DATE DE MISE À JOUR DU TEXTE Octobre 2015. Plus d’informations
disponibles sur demande. DÉNOMINATION DU MÉDICAMENT TRAUMEEL ; Solution buvable en gouttes COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE 100 g de solution contient : Arnica montana radix D2, Calendula officinalis D2, Hamamelis virginiana D2, Millefolium D3 àà
5 g; Belladonna D4 25 g; Aconitum napellus D3, Mercurius solubilis D8, Hepar sulphur D8 àà 10 g; Chamomilla D3, Symphytum officinale D8 àà 8 g; Bellis perennis D2, Echinacea D2, Echinacea purpurea D2 àà 2 g; Hypericum perforatum D2 1 g. Excipients : Aqua purificata, Ethanolum.
FORME PHARMACEUTIQUE Solution buvable en gouttes DONNÉES CLINIQUES Indication: Traumeel est un médicament homéopathique contenant des composants traditionnellement utilisés en cas d’affections de l’appareil locomoteur, incluant le traitement de soutien des
traumatismes légers ou modérés et des douleurs et inflammations légères des muscles et des articulations. Posologie : Adultes : Prendre 10 gouttes 3x par jour. Dans les conditions aiguës, 10 gouttes toutes les ½ heures à 1 heure, puis passer à la dose habituelle (max. 12x 10 gouttes
par jour). Adolescents 12-18 ans : Prendre 10 gouttes 3x par jour. Dans les conditions aiguës, 10 gouttes toutes les ½ heures à 1 heure, puis passer à la dose habituelle (max. 9x 10 gouttes par jour). Enfants 6-11 ans : Prendre 7 gouttes 3x par jour. Dans les conditions aiguës, 7 gouttes
toutes les ½ heures à 1 heure, puis passer à la dose habituelle (max. 9x 7 gouttes par jour). Enfants 2-5 ans : Administrer 5 gouttes 3x par jour. Dans les conditions aiguës, administrer 5 gouttes toutes les ½ heures à 1 heure, puis passer à la dose habituelle (max. 9x 5 gouttes par jour).
Enfants en dessous de 2 ans : Administrer 3 gouttes 3x par jour. Dans les conditions aiguës, 3 gouttes toutes les ½ heures à 1 heure, puis passer à la dose habituelle (max. 5x 3 gouttes par jour). Mode d’administration : Les gouttes peuvent être utilisées pures ou diluées dans une
petite quantité d’eau, puis tenues dans la bouche pendant quelques secondes avant d’avaler. Contre-indications : Hypersensibilité à l’une des substances actives ou l’un des excipients. Hypersensibilité aux plantes de la famille des Composées (Astéracées). Mises en garde spéciales
et précautions d’emploi : Ce médicament contient 35 % de vol d’éthanol (alcool), c.-à-d. jusqu’à 138 mg par dose (de 10 gouttes), ce qui équivaut à 4 ml de bière ou 2 ml de vin par dose (se basant sur un pourcentage volumique d’alcool de respectivement 5 % et 12 % en éthanol).
Dangereux en cas d’utilisation chez les sujets alcooliques. A prendre en compte chez les femmes enceintes ou allaitant, les enfants et les groupes à haut risque tels que les insuffisants hépatiques ou les épileptiques. Effets indésirables : Dans certains cas isolés des allergies transitoires
peuvent survenir. La fréquence de ces effets n’est pas connue. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ Heel Belgium nv, 9031 Drongen (Gent) NUMÉRO D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ HO-BE506142 MODE DE DÉLIVRANCE Médicament non
soumis à prescription médicale DATE DE MISE À JOUR DU TEXTE Février 2017. Plus d’informations disponibles sur demande. DÉNOMINATION DU MÉDICAMENT TRAUMEEL; Crème COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE 100 g de crème contient : Arnica montana
radix D3 1,5 g; Calendula officinalis Ø 0,45 g; Hamamelis virginiana Ø 0,45 g; Echinacea Ø 0,15 g; Echinacea purpurea Ø 0,15 g; Chamomilla Ø 0,15 g; Symphytum officinale D4 0,1 g; Bellis perennis Ø 0,1 g; Hypericum perforatum D6 0,09 g; Millefolium Ø 0,09 g; Aconitum napellus
D1 0,05 g; Belladonna D1 0,05 g; Mercurius solubilis D6 0,04 g; Hepar sulphur D6 0,025 g. Excipients : Alcohol cetylicus et stearylicus emulsificans A, Paraffinum liquidum, Vaselinum album, Aqua purificata, Ethanolum. FORME PHARMACEUTIQUE Crème DONNÉES CLINIQUES
Indication: Traumeel crème est un médicament homéopathique à usage externe utilisé en cas d’affections de l’appareil locomoteur, incluant le traitement de soutien des traumatismes légers ou modérés, des douleurs et inflammations légères des muscles et des articulations. Posologie
: Appliquer la crème 2x par jour (le matin et le soir), si nécessaire plus souvent. Si les symptômes persistent après 1 semaine d’utilisation du médicament, consulter un médecin. Mode d’administration : La crème est destinée uniquement à l’usage externe. Appliquer la crème sur les
parties à traiter, éventuellement sous pansement. Contre-indications : Hypersensibilité à l’une des substances actives ou l’un des excipients. Hypersensibilité aux plantes de la famille des composées (Asteraceae). Mises en garde spéciales et précautions d’emploi : L’alcool
cétostéarylique peut provoquer des réactions cutanées locales (par ex. dermatite de contact). Eviter tout contact avec les yeux, les muqueuses, les plaies ouvertes ou la peau endommagée. Appliquer le produit uniquement sur la peau intacte. En présence de signes d’infection de la peau,
consulter un médecin. Effets indésirables : Dans certains cas isolés des réactions cutanées (d’hypersensibilité) peuvent se produire (chez moins d’un utilisateur sur 10 000). TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ Heel Belgium nv, 9031 Drongen (Gent) NUMÉRO
D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ HO-BE447173 MODE DE DÉLIVRANCE Médicament non soumis à prescription médicale DATE DE MISE À JOUR DU TEXTE Juin 2018. Plus d’informations disponibles sur demande. DÉNOMINATION DU MÉDICAMENT TRAUMEEL;
Gel COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE 100 g de gel contient : Arnica montana radix D3 1,5 g; Calendula officinalis Ø 0,45 g; Hamamelis virginiana Ø 0,45 g; Echinacea Ø 0,15 g; Echinacea purpurea Ø 0,15 g; Chamomilla Ø 0,15 g; Symphytum officinale D4 0,1 g;
Bellis perennis Ø 0,1 g; Hypericum perforatum D6 0,09 g; Millefolium Ø 0,09 g; Aconitum napellus D1 0,05 g; Belladonna D1 0,05 g; Mercurius solubilis D6 0,04 g; Hepar sulphur D6 0,025 g. Excipients : Carbomerum 980NF, Natrii hydroxidum, Aqua purificata, Ethanolum. FORME
PHARMACEUTIQUE Gel DONNÉES CLINIQUES Indication: Traumeel gel est un médicament homéopathique à usage externe utilisé en cas d’affections de l’appareil locomoteur, incluant le traitement de soutien des traumatismes légers ou modérés, des douleurs et inflammations
légères des muscles et des articulations. Posologie : Appliquer le gel 2x par jour (le matin et le soir), si nécessaire plus souvent. Si les symptômes persistent après 1 semaine de traitement, consultez un médecin. Mode d’administration : Voie cutanée. Le gel est destiné uniquement à
l’usage externe. Appliquer le gel sur les parties à traiter. Contre-indications : Hypersensibilité à l’une des substances actives ou l’un des excipients. Hypersensibilité aux plantes de la famille des composées (Asteraceae). Mises en garde spéciales et précautions d’emploi : Eviter tout
contact avec les yeux, les muqueuses, les plaies ouvertes ou la peau endommagée. Appliquer le produit uniquement sur la peau intacte. En présence de signes d’infection de la peau, consultez un médecin. Effets indésirables : Dans de très rares cas, des réactions allergiques cutanées
(d’hypersensibilité) peuvent se produire (chez moins d’un utilisateur sur 10 000). TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ Heel Belgium nv, 9031 Drongen (Gent) NUMÉRO D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ HO-BE500960 MODE DE DÉLIVRANCE
Médicament non soumis à prescription médicale DATE DE MISE À JOUR DU TEXTE Janvier 2017. Plus d’informations disponibles sur demande. DÉNOMINATION DU MÉDICAMENT TRAUMEEL ; Solution injectable COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE 1 ampoule de
2,2 ml contient : Arnica montana radix D2, Calendula officinalis D2, Chamomilla D3, Symphytum officinale D6, Millefolium D3, Belladonna D2 àà 2,2 mg; Aconitum napellus D2 1,32 mg; Bellis perennis D2 1,1 mg; Hypericum perforatum D2 0,66 mg; Echinacea D2, Echinacea purpurea
D2 àà 0,55 mg; Hamamelis virginiana D1 0,22 mg; Mercurius solubilis D6 1,1 mg; Hepar sulphur D6, àà 2,2 mg. Excipients : Natrii chloridum, Aqua ad iniectabilia. FORME PHARMACEUTIQUE Solution injectable DONNÉES CLINIQUES Indication : Traumeel est un médicament
homéopathique pour le traitement de diverses blessures traumatiques, telles que les entorses, luxations, contusions et gonflements articulaires ; la régulation des processus inflammatoires dans divers tissus, incluant en particulier les affections aiguës et chroniques du système musculo-
squelettique. Posologie : Adultes et adolescents 12-18 ans : Dans les conditions aiguës une ampoule par jour, sinon une ampoule 1 à 3 fois par semaine. Mode d’administration : L’injection sera administrée par voie intramusculaire, sous-cutanée, intradermique, intra-articulaire ou
périarticulaire et uniquement par un médecin. Contre-indications : Hypersensibilité à l’une des substances actives ou à l’un des excipients. Hypersensibilité aux plantes de la famille des Composées (Asteracées). Mises en garde spéciales et précautions d’emploi : Il n’existe aucune
mise en garde ni précaution spécifique relative à l’utilisation de ce médicament. Ce médicament contient moins de 1 mmol (23 mg) de sodium par dose, c.-à-d. qu’il est essentiellement “sans sodium”. Effets indésirables : Dans de rares cas, des réactions allergiques (hypersensibilité)
peuvent survenir (par ex. des allergies cutanées, une rougeur/enflure au point d’injection, voire même un choc anaphylactique). La fréquence de ces effets n’est pas connue. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ
Heel Belgium nv, 9031 Drongen (Gent) NUMÉRO D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ HO-BE532195 MODE DE DÉLIVRANCE Médicament soumis à prescription médicale DATE DE MISE À JOUR DU TEXTE Juillet 2018.
Plus d’informations disponibles sur demande. 1. González de Vega C et al. Int J Clin Pract. 2013;67(10)979–989; 2. Birnesser H et al. J Musculoskelet Res. 2004;8:119–128; 3. Zenner S, Weiser M. Biomed Ther. 1997;XV(1):22–26; 4.
Cesnulevicius K. Altern Ther Health Med. 2011;17(2)Suppl:S8–S17; 5. Schneider C et al. Complement Ther Med. 2008;16(1):22–27; 6. Arora S et al. Biomed Ther. 2000;XVIII(2):222–225; 7. Zenner S, Metelmann H. Biol Ther. 1994;XII(3):204–
02/2021

211; 8. St. Laurent G et al. Frontiers in Mol Bio. 2017;4(57): doi: 10.3389/fmolb 2017.00057; 9. St Laurent G et al. Ann Rheum Dis. 2018;77 (suppl 2):1237-1238: doi:10.1136/annrheumdis-2018-eular.3789; 10. St Laurent
G et al. Ann Rheum Dis. 2018;77(suppl 2):238- 239: doi:10.1136/annrheumdis-2018-eular.3779. 11. Schopohl P et al. Ann Rheum Dis. 2019;78(suppl 2):1496-1497: doi:10.1136/annrheumdis-2019-eular.5084.
ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021 13

L’ARTHRITE SEPTIQUE
ORTHO

D’UNE FACETTE ARTICULAIRE

Simon Vandergugten
Service d’Orthopédie pédiatrique, Grand Hôpital de Charleroi, Clin. Univ. St-Luc, Hospices Civils de Lyon (France)

Les boiteries non traumatiques sont une cause fréquente de consultation chez
les enfants. Leur fréquence estimée se situe entre 1,5 et 1,8 cas pour 1.000 visites d’en-
fants de moins de 14 ans aux urgences pédiatriques d’un hôpital universitaire tertiaire (1)
et dans les cabinets de médecine générale (2), respectivement. L’arthrite septique d’une
facette articulaire (septic arthritis of facet joint, SAFJ) reste une entité rare parmi les infec-
tions ostéo-articulaires de l’enfant (3). Le terme a été mentionné pour la première fois par
David Chaussé en 1981 à partir d’un cas d’une série de 2.166 adultes souffrant d’infections
articulaires (4). La première publication date de 1987 chez un homme de 66 ans présentant
des lésions osseuses majeures démontrées au CT-scan (5). Le premier rapport de cas chez
l’enfant a été publié bien plus tard, en 1995, grâce à l’IRM. L’imagerie est nécessaire pour
diagnostiquer la SAFJ, pour en évaluer l’extension et pour définir les principes du traite-
ment. La plus grande disponibilité de l’IRM au cours des dernières décennies a permis
d’identifier et de décrire cette pathologie infectieuse rare qui restait méconnue.

les complications, les caractéristiques biologiques et le type


PATIENTS ET MÉTHODES de traitement. L’IRM de la colonne vertébrale a été réalisée
L’étude a été réalisée à l’Hôpital Femme Mère Enfant, seul avec une machine de 1,5 Tesla, et les protocoles consistaient
hôpital tertiaire universitaire pédiatrique de la métropole en une inversion-récupération T1 courte, un WI T2 et un
lyonnaise. Il comptabilise 86.000 passages aux urgences SAT FAT T1WI sans contraste puis avec contraste.
pédiatriques par an et compte 296 lits publics pour enfants
pour le bassin des 1.370.678 habitants de Lyon, parmi les-
quels 301.246 enfants de moins de 18 ans (22%) (6). Les cas RÉSULTATS
de SAFJ ont été identifiés via la base de données de notre Au cours de la période 2008-2017, 2.760 IRM rachidiennes
centre d’imagerie, du 01/04/2008 (jour d’ouverture de l'hô- ont été réalisées chez des enfants, dont 101 ont été réali-
pital) au 31/03/2018, en utilisant des mots clés, dont «IRM», sées dans un contexte infectieux: spondylodiscite (n = 38),
«arthrite septique», «zygapophyses» et «facettes articu- IRM normale (n = 32), ostéite (n = 12), SAFJ (n = 7),
laires». Dans un souci d’exhaustivité, une seconde lecture tumeur (n = 3), arthrite de la hanche/sacro-iliite (n = 3),
de toutes les IRM rachidiennes a été réalisée par le même hernie (n = 2), arthrite C1-C2 (n = 2), pyélonéphrite (n = 1)
radiologue (SC) sur la période d’étude de 10 ans. Les dossiers ou méningite (n = 1). Au total, 6 enfants âgés de 20 mois à
médicaux ont été examinés afin de recueillir les données 17 ans ont reçu un diagnostic de SAFJ sur une période de
démographiques, le délai avant le diagnostic, la présentation 10 ans. Le taux d’incidence était donc de 0,23/105 enfants de
OR1316F

clinique, la localisation des facettes articulaires concernées, moins de 18 ans/an.


14 ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021

Les plaintes initiales étaient une boiterie fébrile (3/6) Dans un cas qui présentait un abcès épidural, la culture
ou une douleur lombaire fébrile (3/6). La température d’échantillons provenant d’une biopsie par aspiration
moyenne était de 38,5 C° (5/6). Les autres symptômes percutanée réalisée sous guidage tomodensitométrique a
consistaient en raideur rachidienne lombaire (4/6) et sen- révélé la présence de Staphylococcus aureus (1/6). Le trai-
sibilité paravertébrale (2/6) ou lombaire (3/6). On notait tement a consisté en une antibiothérapie à large spectre
une sciatique tronquée à droite chez 1 cas et une absence initialement par voie intraveineuse, puis des antibiotiques
de symptômes neurologiques chez tous les autres patients oraux ciblés pour un traitement à long terme, permettant
(5/6). Des portes d’entrée infectieuses ont été trouvées la guérison dans les 6 cas, sans chirurgie. Aucune séquelle
chez 3 patients (3/6): pharyngite et impétigo. n’a été observée.

La protéine C-réactive (CRP) variait de 21 à 255mg/l, et la


neutrophilie de 6 à 20g/l. Les radiographies standard et les DISCUSSION
échographies abdominales n’ont montré aucune anomalie Une revue de la littérature de 1967 à 2017 a permis de trou-
(6/6). Dans 1 cas, une échographie paraspinale a été réali- ver 58 articles. Tous les résumés ont été examinés et ont
sée et a montré une infiltration hyperéchogène musculaire permis d’identifier 8 articles contenant chacun un seul cas
paraspinale lombaire. L’IRM de la colonne vertébrale a per- de SAFJ chez l’enfant (3, 7-13).
mis de poser un diagnostic positif de SAFJ et d’éliminer les
diagnostics différentiels (Figure 1). Les lésions incluaient: PRÉSENTATION CLINIQUE
arthrite des articulations facettaires situées en T12-L1 (1/6), Avec les 8 cas de la littérature et ceux de notre série, on
L2-L3 (2/6), L4-L5 (2/6) ou L5-S1 (1/6), abcès épidural compte 14 enfants: 10 garçons et 4 filles, âgés de 18 mois
(2/6) et pyomyosite (1/6). Une IRM de contrôle a été réa- à 17 ans. La majorité des cas étaient fébriles (12/14), avec
lisée dans 3 cas, montrant une persistance des signes infla- une température allant de 38,2 à 39,5°C. La plainte prin-
matoires après la fin du traitement (Figure 2). Dans un cipale était une douleur lombaire aiguë (10/14) et/ou une
cas, un scanner a été réalisé 3 semaines après le début des boiterie (5/14). Les diagnostics différentiels étaient une
symptômes et a montré une érosion osseuse sur l’articula- spondylodiscite, une pyomyosite des muscles érecteurs
tion facettaire droite T12-L1 (Figure 3). Dans un cas, une du rachis, une épidurite, une arthrite inflammatoire, une
scintigraphie a été réalisée et a montré une augmentation pyélonéphrite ou une colique néphrétique en cas de dou-
non spécifique de captation au niveau de L5-S1 gauche. leur dorsale. Le délai avant le diagnostic était compris
L’hémoculture a montré Streptococcus pyogenes (1/6) ou entre 1 et 21 jours. L’examen clinique a montré une raideur
Staphylococcus aureus (1/6). Elle était négative dans 4 cas. rachidienne (10/14) avec une sensibilité locale (13/14), un

Figure 1: Dans la SAFJ, l’infection débute sur une articulation de la facette postérieure du rachis. L’IRM montre un œdème osseux local et un
épanchement dans l’articulation facettaire concernée (a). Il peut s’étendre en arrière vers les muscles paraspinaux adjacents (b), ou vers l’espace
épidural en avant (c et d). Dans ce cas, un abcès épidural peut comprimer de la moelle épinière (c).
ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021 15

Figure 2: Persistance de l’anomalie de signal après guérison et fin de l’antibiothérapie: a) des muscles paraspinaux sur les images pondérées en
T1 avec saturation de graisse après injection, 3 jours après la fin du traitement antibiotique; b) de l’articulation facettaire L2-L3 droite avec un
rehaussement sur les images pondérées en T1 avec saturation de graisse après injection, 2 semaines après la fin du traitement antibiotique.

point douloureux paravertébral et une tuméfaction inflam- inversion-récupération T1 court et un rehaussement après
matoire cutanée (4/14). Il existait des anomalies neuro- injection de gadolinium, centré sur une facette articulaire
logiques dans 3 cas avec une perte des releveurs du pied rachidienne, sans spécificité de germe (Figure 1). La majo-
(1/14), une faiblesse d’extension du genou droit (1/14) et rité des cas (13/14) concernaient le rachis lombaire: facette
une sciatique droite tronquée sans déficit neurologique articulaire L4-L5 dans 6 cas, L5-S1 dans 3 cas, L2-L3 dans
(1/14). Il n’y avait aucun patient en choc septique (0/14). 2 cas et T12-L1 dans 1 cas; mais un cas concernait le rachis
La SAFJ s’est étendue aux muscles érecteurs du rachis thoracique en T11-T12 (7). Les principaux diagnostics dif-
(12/14), et des complications locales sont survenues dans férentiels étaient la spondylodiscite et l’ostéomyélite verté-
7 cas: abcès épidural (5/14) et pyomyosite (2/14). brale, et ont été éliminés par une IRM, écartant l’atteinte
de l’espace discal et du corps vertébral. Dans 2 cas, l’IRM
L’histoire naturelle des abcès épiduraux a été résumée a permis de visualiser directement l’atteinte de l’espace
par Heusner (14) en 4 stades cliniques: douleur dor- épidural (16). Dans un cas, un abcès musculaire était ini-
sale, douleur radiculaire, faiblesse et paralysie. Certains tialement présent avec une zone centrale d’hyperintensité
auteurs suggèrent que l’atteinte des muscles paraspinaux sur les images pondérées en T2 et un bord périphérique de
est concomitante à l’arthrite des facettes articulaires en rehaussement (Figure 1).
raison d’une perfusion commune (15). L’examen clinique
avec une attention neurologique et rachidienne est donc L’IRM est une méthode à la fois sensible et spécifique (sen-
essentiel, en particulier chez les tout-petits, car les boite- sibilité = 74% et spécificité = 76%) (17) pour identifier les
ries peuvent être expliquées par une lombalgie ou par une infections de l’articulation facettaire spinale à un stade
douleur radiculaire en cas d’atteinte épidurale. précoce: les anomalies peuvent être observées seulement
48 heures après le début des symptômes (18). Elle permet
IMAGERIE d’évaluer l’étendue de l’infection avec des modifications
Les données cliniques ne permettant pas de distinguer la inflammatoires au niveau des muscles spinaux, des tis-
SAFJ de la spondylodiscite, le diagnostic repose sur l’ima- sus mous paraspinaux et des éléments osseux postérieurs,
gerie, en particulier sur l’IRM, technique standard pour entraînant une hypo-intensité étendue sur les images pon-
diagnostiquer les infections des facettes articulaires du dérées en T1, une hyperintensité sur les images pondérées
rachis. en T2 ou sur les images d’inversion-récupération en T1
court et un rehaussement après injection.
Tous nos cas et 7 de la littérature (13/14) ont eu des IRM
de la colonne vertébrale. Dans nos 6 cas, l’IRM a mis en L’IRM a été répétée dans 5 cas. Dans 3 cas, l’hyperintensité
évidence un élargissement de l’interligne de la facette des muscles paraspinaux sur les images d’inversion-récupé-
articulaire avec épanchement, et une anomalie de signal ration en T1 court et les signes d’inflammation articulaires
des structures capsulaires et ligamentaires avec hypo- ont persisté, bien que diminués après la fin du traitement
intensité sur les images pondérées en T1, hyperinten- antibiotique (Figure 2). Dans 2 cas, l’IRM était norma-
sité sur les images pondérées en T2 ou sur les images en lisée 4 semaines après la fin du traitement antibiotique.
16 ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021

Figure 3: CT-scan réalisé 3 semaines après le début des symptômes, montrant


une érosion osseuse sur l’articulation facettaire droite T12-L1 (a), permettant
de réaliser une biopsie locale par aspiration percutanée (b).

En effet, les modifications inflammatoires persistent plu- permis de guider une biopsie locale par aspiration percuta-
sieurs semaines à l’IRM malgré la guérison clinique (19). née (Figure 3). Cependant, le scanner est moins sensible
que l’IRM à un stade précoce: il définit mieux l’étendue
Quatre de nos 6 cas ont été diagnostiqués en 2017. Le des lésions osseuses, mais il peut paraître normal jusqu’à
nombre d’IRM réalisées par an a été multiplié par 2,6 entre 2 semaines (21). De plus, les résultats de la tomodensito-
2008 et 2017. Nous observons également une tendance métrie ne sont pas spécifiques et peuvent être similaires à
globale à la hausse du nombre de cas de SAFJ diagnos- ceux d’autres affections rhumatismales impliquant l’arti-
tiqués chaque année dans notre centre. Par conséquent, culation facettaire spinale (3, 7, 12).
nous suggérons une corrélation entre la disponibilité de
l’IRM et le nombre de cas de SAFJ diagnostiqués, ce qui Une scintigraphie a été réalisée à 4 reprises, montrant une
souligne l’importance de l’expertise du radiologue dans augmentation non spécifique de la captation latéralement
cette pathologie. à la colonne vertébrale. En effet, les anomalies scintigra-
phiques au gallium-67 et au technétium-99m peuvent
Des radiographies standard (Rx) ont été réalisées chez 12 être observées seulement 3 jours après le début des symp-
des 14 patients, mais elles n’ont pas contribué au diagnostic tômes, avec une sensibilité élevée – même si un cas de faux
positif. Dans la littérature, les Rx peuvent rester normales négatif a été rapporté (22) – mais ne sont pas spécifiques.
pendant 6 à 12 semaines après l’apparition des symp- Contrairement à la spondylodiscite, la captation est géné-
tômes et sont généralement inutiles au stade précoce de ralement plus orientée verticalement qu’horizontalement,
la maladie. De plus, les changements sont peu spécifiques bien qu’il soit difficile de distinguer les deux affections sur
et consistent en un rétrécissement ou un élargissement de la seule base des résultats de la scintigraphie (21, 23).
l’espace articulaire, des érosions des facettes articulaires et
des géodes sous-chondrales (20). DONNÉES DE LABORATOIRE ET IDENTIFICATION
DU GERME
Une échographie a été réalisée à 2 reprises. Dans un cas, Dans la majorité des cas (12/14), il y avait une hyperleuco-
elle a montré une infiltration hyperéchogène musculaire cytose neutrophile. La vitesse de sédimentation des
paraspinale lombaire, restant limitée et non spécifique. érythrocytes (4/6) et la (CRP (10/12) étaient souvent
Dans l’autre cas, un abcès musculaire paraspinal était anormales.
visible à l’échographie ciblée réalisée après l’IRM.
Dans 4 cas, l’identification du germe a été faite par une
Un scanner a été réalisé dans 4 cas; il a montré une éro- hémoculture positive (4/14): Staphylococcus aureus,
sion osseuse sur l’articulation atteinte, et dans un cas, a Staphylococcus epidermidis, Streptococcus pyogenes et
ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021 17

Streptococcus pneumoniae. Une fois, elle a été faite par Dans d’autres cas, la SAFJ est apparue par contiguïté
une culture d’urine positive (1/14): Enterococcus faecalis. ou par inoculation directe après des cathéters épiduraux,
Kingella kingae a été spécifiquement ciblé par rt-PCR et a des infiltrations de l’articulation de la facette (25), de
été trouvé dans un cas. La PCR universelle n’a pas été réa- l’acupuncture (1/14) (12), des discectomies ou une chirur-
lisée dans nos cas. En effet, elle peut être utile pour l’iden- gie spinale (10).
tification des germes, mais elle n’est pas informative sur la
sensibilité aux antibiotiques, ce qui limite l’intérêt de cette Aucune récidive n’a été observée dans notre série de cas.
technique puissante. Les maladies inflammatoires comme l’arthrite juvénile
doivent être évoquées en cas de récidive, même si les
Dans 3 cas, une biopsie locale par aspiration percutanée facettes articulaires spinales ne sont pas une localisation
a été réalisée sous guidage scanner, identifiant respective- préférentielle.
ment Staphylococcus aureus pour 2 cas et Kingella kin-
gae pour un cas. Néanmoins, les hémocultures restent la TRAITEMENT
méthode diagnostique la plus fiable et la moins invasive, Les 14 enfants ont tous bénéficié d’antibiotiques, en tant
malgré une interprétation parfois difficile (germe conta- que traitement unique dans 12 cas.
minant, bactérie concomitante,
etc.). Les germes retrouvés dans Dans les 14 cas que nous avons
nos cas étaient ceux que l’on résumés, les antibiotiques ont été
retrouve le plus fréquemment administrés pendant 36 jours en
dans les bactériémies de l'enfant, La SAFJ est le plus souvent une moyenne: pendant 12 jours par
correspondant à ceux attendus infection spinale monogerme voie intraveineuse puis pendant
dans les infections osseuses et provenant d’une porte d’entrée 24 jours par voie orale. Dans un
articulaires pédiatriques (24). Le qui doit être recherchée et traitée. cas, une intervention chirurgicale
taux d’identification des germes a été nécessaire en plus des anti-
impliqués était de 57% dans nos biotiques en raison de la pyomyo-
cas contre 63% dans la littérature site et a consisté en un drainage
pour d’autres infections ostéo- chirurgical de l’abcès et un lavage
articulaires pédiatriques (24), manquant globalement de l’articulation de la facette (3). Tous les patients ont guéri
1 cas sur 3, probablement parce que la bactériémie précède (14/14). En ce qui concerne le choix des classes d’antibio-
l’apparition des symptômes rachidiens. tiques, certains auteurs suggèrent que le schéma conçu
pour la spondylodiscite est également efficace sur la SAFJ
L’identification du germe est indispensable avant toute (15, 26). Le Groupe d’Infectiologie Pédiatrique (GPIP) de la
antibiothérapie afin de définir la cible thérapeutique Société Française de Pédiatrie (27) recommande une anti-
optimale (durée du traitement intraveineux, classe biothérapie empirique pour la spondylodiscite avec une
d’antibiotiques). couverture appropriée contre le Staphylococcus aureus
sensible à la méticilline avec une forte dose (150mg/kg/d)
ÉTIOLOGIE d’amoxicilline/acide clavulanique ou de céfamandol par
Des hémocultures positives ont suggéré une dissémina- voie intraveineuse. Après identification du germe, les anti-
tion hématogène dans 4 cas (4/14). Six enfants (6/14) ont biotiques doivent être adaptés: amoxicilline/acide clavula-
présenté des infections extraspinales qui constituaient une nique 80mg/kg/j contre Staphylococcus aureus sensible
porte d’entrée cutanée (1/14), respiratoire (4/14) ou urinaire à la méticilline, amoxicilline 150mg/kg/j contre Kingella
(1/14). Il n’y avait pas de porte d’entrée retrouvée dans 7 cas. kingae, amoxicilline 80mg/kg/j contre Streptococcus
pyoegenes, Streptococcus pneumoniae ou Streptococcus
Trois de nos cas ont rapporté une histoire de trauma- agalactiae, vancomycine 60mg/kg/j et rifampicine 20mg/
tisme indirect (respectivement port de talons aiguilles, kg/j contre Staphylococcus aureus résistant à la méticil-
de chaussures de jogging ou port d’une charge lourde), line. Concernant la durée de l’antibiothérapie, le GPIP
et un cas a rapporté une histoire de traumatisme direct. recommande au moins 3 jours d’antibiotiques intravei-
Il est difficile d’établir un lien de causalité entre ces neux puis, après une évolution clinique favorable, des anti-
événements et la survenue d’une SAFJ, mais il est inté- biotiques oraux pendant au moins 3 semaines au total.
ressant de noter que Halpin et Gibson (5) ont rapporté
une SAFJ survenue après un traumatisme dorsal et ont Certains auteurs ont même suggéré que la SAFJ peut
suggéré qu’une hémarthrose secondaire dans l’articula- souvent guérir sans aucun traitement, par drainage
tion facettaire avait permis une colonisation articulaire spontané de l’épanchement articulaire dans les tissus
bactérienne. mous adjacents (28).
18 ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021

Références
CONCLUSION 1. Fischer SU, Beattie TF. The limping child: epidemiology, assessment and outcome. J Bone
Joint Surg Br 1999;81:1029-34.
Ces cas soulignent l’importance d’évoquer une infection 2. Krul M, van der Wouden JC, Schellevis FG, van Suijlekom-Smit LWA, Koes BW. Acute non-
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Pract 2010;27:166-70.
une lombalgie ou une douleur radiculaire chez l’enfant et 3. Le Hanneur M, Vidal C, Mallet C, Mazda K, Ilharreborde B. Unusual case of paediatric
de rechercher systématiquement des déficits neurolo- septic arthritis of the lumbar facet joints due to Kingella kingae. Orthop Traumatol Surg
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tant pas de faire la distinction entre SAFJ, spondylodiscite 5. Halpin DS, Gibson RD. Septic arthritis of a lumbar facet joint. J Bone Joint Surg Br
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principalement sur les résultats de l’IRM, qui permettent Tableaux détaillés de population par sexe et âge regroupé. Available online 2018/06/26.
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7. French R, Purushothaman B, Roysam GS, Lakshmanan P. Pediatric facet joint septic
un abcès musculaire peuvent être d’emblée présents, et arthritis. Spine J 2015;15(7):1686-8.
une infection du point de départ articulaire doit être soi- 8. Papaliodis DN, Roberts TT, Richardson NG, Lawrence JB. Spontaneous septic arthritis of
the lumbar facet caused by methicillin-resistant Staphylococcus aureus in an otherwise
gneusement recherchée dans ces cas. L’examen échogra-
healthy adolescent. Am J Orthop 2014;43(7):325-7.
phique et les radiographies standard sont moins sensibles 9. Mas-Atance J, Gil-García M-I, Jover-Sáenz A, et al. Septic arthritis of a posterior lumbar
et moins spécifiques que l’IRM. facet joint in an infant: a case report. Spine 2009;34(13):E465-468.
10. Smida M, Lejri M, Kandara H, Sayed M, Ben Chehida F, Ben Ghachem M. Septic arthritis
of a lumbar facet joint case report and review of the literature. Acta Orthop Belg
La SAFJ est le plus souvent une infection spinale 2004;70(3):290-4.
monogerme provenant d’une porte d’entrée qui doit être 11. Nishimura Y, Ishida H, Shin N, et al. Streptococcus pneumoniae-associated arthritis of a
lumbar facet joint in a 4-year-old boy. Pediatr Int 2004;46(1):101-3.
recherchée et traitée. Des hémocultures sont nécessaires 12. Ishibe M, Inoue M, Saitou K. Septic arthritis of a lumbar facet joint due to pyonex. Arch
pour identifier le germe et permettre ensuite un traitement Orthop Trauma Surg 2001;121(1-2):90-2.
antibiotique ciblé, et parfois une prise en charge chirur- 13. Heenan SD, Britton J. Septic arthritis in a lumbar facet joint: a rare cause of an epidural
abscess. Neuroradiology 1995;37(6):462-4.
gicale doit être associée. Kingella kingae est le germe le 14. Heusner AP. Nontuberculous spinal epidural infections. N Engl J Med 1948;239(23):845-54.
plus fréquemment concerné dans les infections osseuses et 15. Ergan M, Macro M, Benhamou CL, et al. Septic arthritis of lumbar facet joints. A review of
articulaires pédiatriques avant l’âge de 4 ans, avec souvent six cases. Rev Rhum (Engl Ed) 1997;64(6):386-95.
16. Harries LW, Watura R. Septic arthritis of unilateral lumbar facet joint with contiguous
peu de symptômes, et il doit être spécifiquement ciblé par abscess, without prior intervention. BMJ Case Rep 2012;2012.
une rt-PCR. 17. Menashe L, Hirko K, Losina E, et al. The diagnostic performance of MRI in osteoarthritis: a
systematic review and meta-analysis. Osteoarthr Cartil 2012;20(1):13-21.
18. Cotten A. Infections rachidiennes. In: Imagerie musculosquelettique, Pathologies générales,.
Parmi les infections osseuses et articulaires de l’enfant, la 2e éd. Issy-les-Moulineaux: Elsevier / Masson; 2013. p. 307-35. (Imagerie Médicale).
SAFJ est une localisation rare, mais il n’y a pas de diffé- 19. Marson F, Cognard C, Guillem P, Sévely A, Manelfe C. Septic arthritis of a lumbar
facet joint associated with epidural and paravertebral soft tissue abscess. J Radiol
rence dans le traitement antibiotique initial. Une guérison
2001;82(1):63-6.
complète est attendue. Les modifications inflammatoires 20. Michel-Batôt C, Dintinger H, Blum A, et al. A particular form of septic arthritis: septic
peuvent persister plusieurs semaines à l’IRM malgré la arthritis of facet joint. Joint Bone Spine 2008;75(1):78-83.
21. Narváez J, Nolla JM, Narváez JA, et al. Spontaneous pyogenic facet joint infection. Semin
guérison clinique, de sorte que la vérification par IRM ne
Arthritis Rheum 2006;35(5):272-83.
doit pas être effectuée. 22. Pilleul F, Garcia J. Septic arthritis of the spine facet joint: early positive diagnosis on
magnetic resonance imaging. Review of two cases. Joint Bone Spine 2000;67(3):234-7.
23. André V, Pot-Vaucel M, Cozic C, et al. Septic arthritis of the facet joint. Med Mal Infect
La SAFJ pourrait entraîner une arthrose, voire une fusion 2015;45(6):215-21.
facettaire en raison des dommages causés au cartilage, 24. Ferroni A, Al Khoury H, Dana C, et al. Prospective survey of acute osteoarticular infections
par analogie avec l’atteinte traumatique de l’articula- in a French paediatric orthopedic surgery unit. Clin Microbiol Infect 2013;19(9):822-8.
25. Orpen NM, Birch NC. Delayed presentation of septic arthritis of a lumbar facet joint after
tion facettaire, mais l’évolution à long terme de la SAFJ diagnostic facet joint injection. J Spinal Disord Tech 2003;16(3):285-7.
chez les enfants n’a pas encore été étudiée. Une étude de 26. Muffoletto AJ, Ketonen LM, Mader JT, Crow WN, Hadjipavlou AG. Hematogenous
cohorte rétrospective avec collecte de données sur le syn- pyogenic facet joint infection. Spine 2001;26(14):1570-6.
27. Lorrot M, Gillet Y, Gras Le Guen C, Launay E, Cohen R, Grimprel E. Antibiotic therapy of
drome dégénératif de l’articulation de la facette chez les bone and joint infections in children: proposals of the French Pediatric Infectious Disease
personnes post-pubères qui ont présenté une SAFJ dans Group. Arch Pediatr 2017;24(12S):S36-41.
l’enfance pourrait être instructive pour préciser le suivi 28. Swayne LC, Dorsky S, Caruana V, Kaplan IL. Septic arthritis of a lumbar facet joint:
detection with bone SPECT imaging. J Nucl Med 1989;30(8):1408-11.
nécessaire de ces enfants.

Article original: Cabet S, Perge K, Ouziel A, et al. Septic arthritis of


facet joint in children: a systematic review and a 10-year consecutive
case series. Pediatr Infect Dis J 2021;40(5):411-7.
ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021 19

EULAR BEST ABSTRACT SESSION:


CONGRÈS

UNE SESSION ÉCLECTIQUE

Dominique-Jean Bouilliez

Session dont le contenu a été défini par les membres du comité scientifique de
l’EULAR, l’Open Plenary Abstract Session a sélectionné 8 études comme étant les plus repré-
sentatives du congrès. Revues par des pairs, contrairement aux Late Breaking Abstracts,
ces études concernaient essentiellement l’arthrite rhumatoïde et le Covid-19. Les autres
avaient pour objet l’arthrite psoriasique (transplantation fécale), la dermatomyosite (rôle
des IVIg) et les maladies auto-immunitaires (importance du sexe dans la pathogénie).

ou d’un cancer. Les patients Covid-19 (n = 2.869) étaient


COVID-19: UN RÔLE PROTECTEUR DES ANTI-TNF? (1) classés selon 4 catégories: non hospitalisés, hospitalisés
La question de la réaffectation des immunomodulateurs sans oxygénothérapie, hospitalisés avec oxygénothérapie
pour traiter le Covid-19 s’est posée avec acuité durant la ou ventilation, et décès. Les investigateurs ont intégré dans
pandémie, avec en filigrane celle de savoir si, en réduisant leur analyse les comorbidités, l’âge, le sexe, la période, le
la réponse hyper-inflammatoire du Covid-19, les DMARD lieu, le statut tabagique, l’indice de masse corporelle,
(disease-modifying antirheumatic drugs) ciblés propo- l’utilisation concomitante d’hydroxychloroquine ou d’un
sés en rhumatologie pouvaient réduire la sévérité de la DMARD synthétique conventionnel, ainsi que d’un corti-
maladie et réduire le taux d’hospitalisation (2). On savait coïde selon 3 dosages (1-5, 6-9 et 10mg/jour en équivalent
déjà que certains DMARD, dont le rituximab, altèrent la prednisone), et l’activité de l’arthrite rhumatoïde.
défense immunitaire, avec pour conséquence un accrois-
sement de la sévérité et un impact net sur la mortalité et le Les résultats présentés montrent que la sévérité du Covid-
risque d’admission en unité de soins intensifs (3). Mais les 19 est multipliée par 1,26 pour l’abatacept, 4,15 pour le
constatations observées varient en fonction des maladies rituximab, 0,81 pour les inhibiteurs d’IL-6 et 2,06 pour les
rhumatologiques (4). inhibiteurs de JAK par rapport aux anti-TNF.

C’est dans ce cadre que Jeffrey Sparks (Boston) et al. ont Cette étude est cependant limitée actuellement dans ses
rassemblé les données de la Covid-19 Global Rheumatology conclusions par le fait que plusieurs facteurs confondants
Alliance, qui regroupait 15.127 patients au 12 avril 2021, n’ont pas encore été mesurés: la présence d’une pneumo-
dont 6.132 souffrant d’arthrite rhumatoïde. Ils ont ana- pathie interstitielle, l’activité de l’arthrite rhumatoïde, le
lysé l’impact de la prise de DMARD biologiques/synthé- recours aux glucocorticoïdes, la durée de la maladie, tandis
tiques ciblés regroupés par classe (CTLA-4-Ig: n = 237; que les cas rapportés le sont sur la base d’une déclaration
anti-CD20: n = 634; inhibiteurs de l’IL-6: n = 317; inhi- des patients. Quoi qu’il en soit, il apparaît que les anti-TNF
biteurs JAK: n = 563), avec les anti-TNF (n = 1.388) pour pourraient avoir un effet protecteur, tandis que l’impact
classe de référence. Les patients sous rituximab étaient plus négatif possible avec le rituximab et les inhibiteurs de JAK
OR1334F

fréquemment atteints d’une pneumopathie interstitielle impose de bien analyser les priorités.
20 ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021

Public Health England la réalisation d’une vidéo envoyée


LES MUTATIONS MUC5B CONSTITUENT UN par SMS aux patients souffrant de maladie rhumatismale
FACTEUR DE RISQUE PUISSANT DE PNEUMOPATHIE auto-immunitaire, que l’on sait à risque plus élevé (14).
INTERSTITIELLE CHEZ LES PATIENTS AVEC ARTHRITE Mais il restait encore à évaluer le potentiel de ce moyen
RHUMATOÏDE (5) de communiquer, ce qu’une équipe menée par Lavanya
Les pneumopathies interstitielles associées à l’arthrite rhu- Rajagopala (Wolverhampton) a réalisé avec pour objec-
matoïde sont une manifestation extra-articulaire classique tif de voir s’il est possible d’éduquer le patient, de com-
de l’arthrite rhumatoïde (6) et se présentent sous divers prendre son point de vue sur le vaccin anti-SARS-CoV-2 et
phénotypes (7), le plus fréquent étant la pneumonie intersti- d’évaluer son expérience avec cette approche.
tielle usuelle, qui a des ressemblances cliniques et génétiques
avec la fibrose pulmonaire idiopathique (8). Son incidence Après avoir réalisé une vidéo interactive éducative de 8
augmente avec l’âge (9), 6,8% des femmes et 9,8% des minutes qui puisse être diffusée sur un téléphone portable,
hommes étant atteints durant leur vie (10). Parallèlement, ilelle l’a envoyée par SMS à une cohorte de 10.981 patients
est apparu récemment que la présence d’un variant du pro- (dont 8.886 avaient un téléphone portable) au moment
moteur MUC5B se retrouve 3,1 fois plus souvent en cas de où la vaccination a débuté en Grande-Bretagne. Après 14
pneumopathie interstitielle associée à l’arthrite rhumatoïde jours, la vidéo avait été vue par 2.358 patients, parmi les-
et 6,1 fois plus souvent lorsque ces patients développent unequels 28,1% ont rempli une évaluation. La majorité des
pneumonie interstitielle usuelle (11). répondeurs avaient plus de 50 ans (80,4%), étaient essen-
tiellement de sexe féminin (74,1%) et souffraient d’ar-
L’étude présentée ici par Antti Palomäki (Turku) avait pour thrite rhumatoïde (58,7%). Par ailleurs, 61% étaient sous
objectif d’analyser la manière dont le variant rs35705950 DMARD et 39% sous agent biologique, tandis que 17%
de ce promoteur MUC5B affecte l’incidence à long terme bénéficiaient d’une corticothérapie. Si, avant réception de
de la pneumopathie interstitielle la vidéo, 52% se posaient la ques-
associée à l’arthrite rhumatoïde. Il tion de la sécurité de la vaccination,
a pour ce faire utilisé les données 76,6% ont assuré après lecture de la
du projet FinnGen, qui regroupe vidéo qu’ils se rendraient à la vac-
environ 500.000 individus, parmi L’arthrite rhumatoïde est une cination. Enfin, 93% ont reconnu
lesquels les patients souffrant maladie auto-immunitaire que ce moyen (vidéo envoyée par
d’une arthrite rhumatoïde ont été multifactorielle complexe SMS) était une manière utile de
identifiés grâce au registre des impliquant l’environnement, partager ce type d’information.
remboursements (prescription la génétique et une auto-immunité. Pratiquement, les patients se sont
d’un DMARD avec 2 visites codées sentis mieux informés par rapport
ICD-10 M05 ou M06). La fré- au vaccin et plus confiants vis-à-vis
quence de l’allèle recherché était de de celui-ci, notamment par rapport
l’ordre de 10%, semblable à ce que à sa sécurité, et donc plus suscep-
l’on retrouve dans d’autres populations. Parmi les indivi- tibles de se faire vacciner. Les questions qui restaient en
dus avec arthrite rhumatoïde (n = 6.869), 20,9% étaient suspens après visualisation de la vidéo concernaient le
porteurs d’une mutation MUC5B, tandis qu’ils étaient risque allergique et la fertilité (5,7%).
19,3% en l’absence d’arthrite rhumatoïde (n = 287.103).
Les résultats montrent l’accroissement d’incidence des
pneumopathies interstitielles chez les patients arthritiques ÉCHEC DE LA TRANSPLANTATION FÉCALE EN CAS
porteurs de la mutation MUC5B, avec un risque qui s’élève D’ARTHRITE PSORIASIQUE? (15)
à 16,8% à l’âge de 80 ans. Ce risque est de 20,9% (contre C’est par le biais d’une inflammation infra-clinique avec
9,0% dans la population générale MUC5B+) chez l’homme maturation anormale du système immunitaire et réduc-
et de 14,5% (contre 4,7%) chez la femme. tion de la tolérance immunologique que les dysbioses
microbiennes intestinales pourraient affecter le système
ostéo-articulaire. Les transplantations fécales permettent
PROPOSER UNE VIDÉO EXPLICATIVE AUGMENTE de lutter contre cette dysbiose (16). C’est dans ce contexte
LA CONFIANCE ET L’ADHÉRENCE DES PATIENTS que l’étude FLORA a été mise sur pied en proposant
RHUMATOLOGIQUES À LA VACCINATION ANTI-COVID (12) en double aveugle une transplantation fécale au départ
Les patients rhumatologiques qui refusent le vaccin d’un simple donneur en add-on du méthotrexate chez 31
contre le Covid-19 le font dans la moitié des cas parce patients souffrant d’arthrite psoriasique (17). Les auteurs
qu’ils craignent des effets secondaires qui retentissent ont constaté, au terme des 26 semaines de suivi, des échecs
sur leur maladie (13). C’est ce qui a motivé de la part de thérapeutiques (nécessité d’augmenter le traitement) 4,87
ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021 21

fois plus fréquents dans le groupe étudié (60% d’échecs à la cohorte PEAC (Pathobiology of Early Arthritis), avec
contre 19%) (Figure 1). analyse en cytométrie de flux de leur sang périphérique
et séquençage ARN en cytométrie digitale de 49 synovies
Aucun effet secondaire sérieux n’a été enregistré dans cette et 36 échantillons sanguins. Ces analyses ont permis de
étude de faible volume et de courte durée concernant des constater une corrélation inverse entre le taux de cellules
patients avec arthrite psoriasique active polyarticulaire et B circulantes et les marqueurs inflammatoires ainsi que
au départ d’un seul donneur. Ceci ne permet pas encore de l’activité de la maladie, et une corrélation directe entre les
tirer de conclusions formelles, estiment les auteurs, d’au- Tph et les marqueurs inflammatoires ainsi que l’activité de
tant que l’on ne dispose pas des données biologiques de la maladie, marquée par la présence d’une synovite établie
ces patients. par échographie. Ces Tph circulants pourraient dès lors être
des marqueurs de l’inflammation synoviale. La signature
Tph est également prédictive de la nécessité de recourir à
LES TPH COMME MARQUEURS DE L’INFLAMMATION un agent biologique, indépendamment des autres facteurs
SYNOVIALE EN CAS D’ARTHRITE RHUMATOÏDE (18) prédictifs que sont l’âge, l’indice de masse corporelle, la
Il existe une grande hétérogénéité au sein des cellules positivité des ACPA ou le DAS28-CRP. En cytométrie digi-
immunitaires infiltrant la synoviale en cas d’arthrite rhu- tale, les auteurs ont également constaté une corrélation
matoïde, avec 3 pathotypes histologiques possédant des entre signature des cellules immunitaires synoviales et
signatures moléculaires différentes, des aspects cliniques synovite établie histologiquement. Par ailleurs, si la signa-
différents ainsi qu’une sévérité de la maladie et un pronos- ture myéloïde est sensiblement plus élevée dans la synovie
tic différents (19). Quant à savoir si cela peut conduire à et le sang des patients possédant le pathotype lympho-
une médecine personnalisée, il reste encore du pain sur la myéloïde, il existe une relation inverse entre les taux de
planche, car on ne sait pas dans quelle mesure les altéra- cellules B et T dans la synovie et dans le sang.
tions constatées dans les cellules immunitaires circulantes
sont associées à une inflammation synoviale, en particulier
pour ce qui concerne les sous-types nouvellement identi- ASSOCIATION ENTRE LE TABAGISME PASSIF ET
fiés: T helper périphériques (Tph) (20) et PRIME (21). LA SURVENUE D’UNE ARTHRITE RHUMATOÏDE (22)
L’arthrite rhumatoïde est une maladie auto-immunitaire
Pour mieux appréhender le phénomène, une équipe menée multifactorielle complexe impliquant l’environnement
par Felice Rivallese (Londres) a analysé en immunohisto- (tabagisme, parodontites), la génétique (HLA-DRBI) et
chimie les biopsies synoviales de 70 patients appartenant une auto-immunité (ACPA). Le tabagisme actif est un
facteur de risque majeur connu,
notamment pour l’arthrite rhu-
Figure 1: Délai avant échec sous transplantation fécale effective (FMT) et factice (Sham)
(adapté de [15]). matoïde anti-CCP+ (23). Quant
au tabagisme passif, les études sur
100 – le thème sont rares et offrent des
résultats discordants, avec notam-
ment les résultats préliminaires de
Patients without treatment failure (%)

Sham
80 – la cohorte E3N-EPIC qui montrent
une association légère (hazard ratio
[HR] = 1,43) entre tabagisme passif
60 – durant l’enfance et risque d’arthrite
rhumatoïde (24).
FMT
40 – Pour rappel, la cohorte E3N-EPIC
(étude épidémiologique auprès des
femmes de la mutuelle générale
20 – de l’éducation nationale) est une
cohorte française prospective qui
Hazard ratio (95% CI) = 4.87 (1.31 to 18.18); P = 0.018 recherche des facteurs environne-
0–
mentaux associés à des maladies
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 chroniques. Elle suit 98.995 femmes
Time since intervention (weeks) françaises en bonne santé depuis
Number at risk
FMT 15 15 13 10 10 9 9 6 6 6 6 6 6 6
Sham 16 16 16 16 16 15 15 14 14 14 14 14 14 13
1990 (25). Les cas d’arthrite rhu-
matoïde nouvellement développée
22 ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021

(n = 698) ont été colligés à partir d’un questionnaire et en ensuite avec l’âge, suggérant par là le rôle des hormones (27).
croisant le remboursement par la sécurité sociale de médi- Cette différence se marque aussi par un ratio femmes/
caments de l’arthrite rhumatoïde. Quant au tabagisme hommes nettement plus important dans les pathologies
passif dans l’enfance, il a été défini par le fait de «rester immunitaires. Ce ratio est de 4,5:1 en cas de lupus érythé-
plusieurs heures par jour dans une pièce enfumée» et le mateux disséminé à début juvénile, une affection générale-
tabagisme passif à l’âge adulte par le fait d’«être exposé à ment plus sévère que le lupus de l’adulte et pour laquelle
la fumée au moins 1 heure par jour». l’accroissement du risque cardiovasculaire chez la femme
n’est pas expliqué par les facteurs traditionnels, surtout si
Pratiquement, 79.806 femmes ont été incluses dans l’on sait que les femmes en bonne santé ont un risque car-
l’étude, âgées en moyenne de 49 ans, les 698 arthrites inci- diovasculaire réduit de moitié par rapport aux hommes. Ceci
dentielles étant survenues après une moyenne de 11,7 ans pose clairement la question d’un lien entre inflammation,
à un âge moyen de 65,2 ans au diagnostic. Par ailleurs, auto-immunité et risque cardiovasculaire. Dans ce cadre,
14% avaient fait état d’un taba- s’il est clair que le métabolisme des
gisme dans l’enfance, 54% à l’âge lipoprotéines est influencé par les
adulte et 8,3% dans l’enfance et à hormones, cette influence est per-
l’âge adulte. Le tabagisme passif due en cas de lupus érythémateux
dans l’enfance a été associé à un Il existe une grande hétérogénéité disséminé à début juvénile, faisant
risque plus élevé de développer une au sein des cellules immunitaires perdre aux femmes leur protection
arthrite rhumatoïde (HR = 1,24), infiltrant la synoviale en cas contre l’athérosclérose.
moins important chez les patientes d’arthrite rhumatoïde.
ayant fumé (HR = 1,10 contre HR = Les travaux de George Robinson
1,40), et le tabagisme passif à l’âge (Londres) ont montré par ailleurs
adulte a été associé à un risque que les TReg sont plus présents
19% plus élevé (HR = 1,19), légèrement inférieur chez les chez l’homme, et plus suppresseurs. De plus, l’altéra-
patientes ayant fumé (HR = 1,16 contre HR = 1,27). Les tion de leur profil transcriptomique est associée à l’auto-
résultats combinant tabagisme passif dans l’enfance et à immunité, tandis que les différence liées au sexe des Treg
l’âge adulte sont repris en figure 2, les femmes ayant déjà sont perdues en cas de lupus érythémateux disséminé à
fumé avec tabagisme passif étant plus jeunes au diagnos- début juvénile.
tic de l’arthrite rhumatoïde que les femmes n’ayant jamais
fumé et exposées à un tabagisme passif (62,3 ans contre
66,5 ans; p < 0,001), démontrant aussi que l’arthrite rhu- PRODERM: LES IVIg EN CAS DE DERMATOMYOSITE (29)
matoïde survient plus tôt chez les fumeuses lorsqu’elles Les immunoglobulines intraveineuses (IVIg) sont utilisées
ont été exposées également à un tabagisme passif. depuis longtemps dans le traitement de la dermatomyo-
site, mais sans preuve d’efficacité provenant de grands
essais cliniques randomisés. Étude de phase III visant à
AUTO-IMMUNITÉ, SEXE ET HORMONES (26) évaluer l’efficacité, la sécurité et la tolérabilité des IVIg
Les réponses immunitaires varient selon le sexe, les diffé- 10% en cas de dermatomyosite, ProDERM (Progress in
rences se marquant à partir de la puberté pour s’atténuer DERMatomyositis) a inclus 95 patients pour recevoir des

Figure 2: Risque d’arthrite rhumatoïde associé au tabagisme passif dans l’enfance et à l’âge adulte (adapté de [22]).

Smoking Passive smoking HR Absolute risks


status in childhood (95% CI) per 100,000
and/or adulthood patient-years

Never smoker No Reference 35.78

Never smoker Yes 1.33 (1.08-1.65) 47.59

Ever smoker No 1.32 (1.03-1.69) 47.23

Ever smoker Yes 1.50 (1.22-1.84) 53.67

0.5 1.0 1.5 2.0


ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021 23

IVIg 2,0g/kg Q4W versus placebo durant 16 semaines ou Références


1. Sparks J, Wallace Z. Associations of baseline use of biologic or targeted synthetic
un placebo en double aveugle, puis les IVIg à la même dose DMARDs with COVID-19 severity in rheumatoid arthritis: results from the COVID-19
pour 24 semaines supplémentaires chez tous, les patients Global Rheumatology Allinace Physician regist ry. EULAR Virtual Meeting 2021.
stables pouvant réduire la dose de moitié à la 8e semaine Abstract#OP0006.
2. Gianfrancesco M, Hyrich K, Al-Adely S, et al. Characteristics associated with hospitalisation
de la période de prolongation. Les patients inclus devaient for COVID-19 in people with rheumatic disease: data from the COVID-19 Global
présenter une dermatomyosite avérée ou probable selon Rheumatology Alliance physician-reported registry. Ann Rheum Dis 2020;79(7):859-66.
3. Strangfeld A, Schäfer M, Gianfrancesco M, et al. Factors associated with COVID-19-
les critères de Bohan et Peter, et avoir une maladie active related death in people with rheumatic diseases: results from the COVID-19 Global
et sous immunosuppression ou en échec ou intolérante aux Rheumatology Alliance physician-reported registry. Ann Rheum Dis 2021;80(7):930-42.
traitements immunosuppresseurs standard. Ils avaient 4. Avouac J, Drumez E, Hachulla E, et al. COVID-19 outcomes in patients with inflammatory
rheumatic and musculoskeletal diseases treated with rituximab: a cohort study. Lancet
tous une faiblesse symétrique des muscles proximaux et Rheumatol 2021;3(6):e419-e426.
un rash typique de la dermatomyosite. Leur score MMT-8 5. Palomäki A. MUC5B promoter variant and long-term incidence of intertitial lung disease
in patients with rheumatoid arthritis. EULAR Virtual Meeting 2021. Abstract#OP0007.
(manual muscle testing-8) devait être < 142/150 avec au
6. Myasoedova E, Crowson C, Turesson C, et al. Incidence of extraarticular rheumatoid arthritis
moins 2 autres anomalies parmi les mesures standard. in Olmsted County, Minnesota, in 1995-2007 versus 1985-1994: a population-based study. J
La réponse était l’objectif principal de l’étude. Elle était Rheumatol 2011;38(6):983-9.
7. Wijsenbeek M, Cottin V. Spectrum of fibrotic lung diseases. N Engl J Med 2020;383(10):958-68.
définie selon les critères de réponse ACR/EULAR 2016, 8. Matson S, Lee J, Eickelberg O. Two sides of the same coin? A review of the similarities and
à savoir une amélioration d’au moins ≥ 20 points du TIS differences between idiopathic pulmonary fibrosis and rheumatoid arthritis-associated
interstitial lung disease. Eur Respir J 2021;57(5):2002533.
(total improvement score) (basé sur le testing musculaire
9. Koduri G, Norton S, Young A, et al; ERAS (Early Rheumatoid Arthritis Study). Interstitial
manuel, l’évaluation du médecin, de son patient, le score lung disease has a poor prognosis in rheumatoid arthritis: results from an inception
health assessment questionnaire, les enzymes muscu- cohort. Rheumatology (Oxford) 2010;49(8):1483-9.
10. Bongartz T, Nannini C, Medina-Velasquez Y, et al Incidence and mortality of interstitial
laires et l’activité extra-musculaire de la maladie), et sans lung disease in rheumatoid arthritis: a population-based study. Arthritis Rheum
aggravation clinique lors d’au moins 2 visites consécutives 2010;62(6):1583-91.
11. Juge P, Lee J, Ebstein E, et al. MUC5B promoter variant and rheumatoid arthritis with
jusqu’à la semaine 16.
interstitial lung disease. N Engl J Med 2018;379(23):2209-19.
12. Rajagopala L, Ford M, Jasim M, et al. Successful patient education on COVID-19 vaccine
Les résultats plaident clairement en faveur de l’IVIg 10% safety in a large rheumatology cohort using interactive mobile-phone video technology:
context, results, and next steps. EULAR Virtual Meeting 2021. Abstract#OP0009.
avec 78,72% de répondeurs à 16 semaines (versus 43,75%; 13. Priori R, Pellegrino G, Colafrancesco S, et al. SARS-CoV-2 vaccine hesitancy among
p = 0,0008). Par ailleurs, 68,1% (contre 22,9%) avaient patients with rheumatic and musculoskeletal diseases: a message for rheumatologists.
Ann Rheum Dis 2021 Feb 23:annrheumdis-2021-220059.
une amélioration modérée du score TIS à 16 semaines et
14. Bateman J, Mulherin D, Hirsch G, et al. Rapid distribution of information by SMS-embedded
31,9% (contre 8,3%) une amélioration majeure. Enfin, video link to patients during a pandemic. Lancet Rheumatol 2020;2(6):e315-e316.
au cours de la première période, le temps de réponse a 15. Skov Kragsnaer M, Kjeldsen J, Horn H, et al. Efficacy and safety of faecal microbiota
transplantation for active peripheral psoriatic arthritis: a randomised sham-controlled
été significativement plus court avec les IVIg (médiane trial. EULAR Virtual Meeting 2021. Abstract#OP0010.
de 35 jours contre 115 jours pour le placebo). À la fin de 16. Zhang F, Cui B, He X, et al. Microbiota transplantation: concept, methodology and
strategy for its modernization. Protein Cell 2018;9(5):462-73.
la phase d’extension, 71,1% des patients du groupe IVIg-
17. Kragsnaes M, Kjeldsen J, Horn H, et al. Safety and efficacy of faecal microbiota
IVIg étaient répondeurs TIS et 69,6% dans le groupe transplantation for active peripheral psoriatic arthritis: an exploratory randomised
placebo-IVIg, témoignant de l’absence de perte de chance placebo-controlled trial. Ann Rheum Dis. 2021 Apr 29:annrheumdis-2020-219511.
18. Rivellese F, Pirtzalis C, Pontarini E, et al. Integration of flow and digital cytometry in
lorsque l’on retarde le traitement. early treatment-naïve rheumatoid arthritis identifies distinct immunophenotypes in
peripheral blood and disease tissue. EULAR Virtual Meeting 2021. Abstract#OP0011.
19. Humby F, Lewis M, Ramamoorthi N, et al. Synovial cellular and molecular signatures
Ce bénéfice s’est observé dans un contexte de tolérance
stratify clinical response to csDMARD therapy and predict radiographic progression in
acceptable, les effets secondaires sérieux se répartissant de early rheumatoid arthritis patients. Ann Rheum Dis 2019;78(6):761-72.
manière égale dans les deux groupes. 20. Rao D, Gurish M, Marshall J, et al. Pathologically expanded peripheral T helper cell subset
drives B cells in rheumatoid arthritis. Nature 2017;542(7639):110-4.
21. Orange D, Yao V, Sawicka K, et al. RNA Identification of PRIME cells predicting rheumatoid
arthritis flares. N Engl J Med 2020;383(3):218-28.
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arthritis: a dose-response meta-analysis. Arthritis Res Ther 2014;16(2):R61.
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developing rheumatoid arthritis. Rheumatology (Oxford) 2019;58(7):1154-62.
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controlled phase III trial of IVIG 10% in patients with Dermatomyositis. The ProDERM
study: Results on Efficacy and Safety. EULAR Virtual Meeting 2021. Abstract#OP0008.
24 ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021

LE NERVE GROWTH FACTOR: UNE CIBLE


RHUMATO

INTÉRESSANTE DANS LE TRAITEMENT


DES DOULEURS ARTICULAIRES LIÉES
À L’OSTÉOARTHRITE

Bart Morlion
Leuven Center for Algology & Pain Management, UZ Leuven

Le traitement des douleurs chroniques est un problème complexe, en particulier


dans le cadre de maladies chroniques telles que l’ostéoarthrite. Les processus de sensibi-
lisation périphérique et centrale entraînent un abaissement des seuils douloureux, ainsi
qu’une amplification de la transmission synaptique. Le traitement des douleurs chroniques
nécessite une prise en charge multimodale et interdisciplinaire, qui tient compte de fac-
teurs biologiques, psychologiques et sociologiques. Une combinaison de stratégies théra-
peutiques pharmacologiques et non pharmacologiques est indiquée. La pharmacothérapie
des douleurs chroniques inclut non seulement les analgésiques classiques, comme le para-
cétamol, les AINS et les opioïdes, mais aussi des analgésiques atypiques tels que les anti-
dépresseurs et les antiépileptiques. Cependant, ils ne suffisent généralement pas pour
soulager la douleur de manière satisfaisante et causent également des effets secondaires
gênants qui compliquent ou empêchent leur utilisation à long terme. Les nouveaux travaux
de recherche pharmacologique sur les neuropeptides livrent des résultats prometteurs.
Depuis peu, il est par exemple possible de prévenir les migraines via l’inhibition du CGRP
(calcitonin gene related peptide). À l’avenir, l’inhibition du facteur de croissance nerveuse
(NGF pour nerve growth factor) pourrait aussi se faire une place dans le traitement de
l’ostéoarthrite douloureuse des membres inférieurs. Cet article porte sur le rôle du NGF
dans les douleurs chroniques causées par l’ostéoarthrite, ainsi que sur les connaissances
thérapeutiques actuelles relatives à l’inhibition du NGF dans ce contexte.

mécaniques, chimiques ou thermiques. La douleur


LA DOULEUR: UN PHÉNOMÈNE COMPLEXE nociceptive peut être somatique ou viscérale:
Depuis 2020, l’International Association for the Study of - la douleur nociceptive somatique se manifeste au
Pain définit la douleur comme une expérience sensorielle niveau des récepteurs de la douleur dans la peau, les os,
et émotionnelle désagréable, associée à une lésion tissu- les articulations, les muscles ou le tissu conjonctif;
laire réelle ou potentielle, ou décrite dans ces termes (1). La - la douleur nociceptive viscérale trouve son origine
douleur est toujours une expérience personnelle, influencée au niveau des récepteurs de la douleur dans des organes
à des degrés divers par des facteurs biologiques, psycho- creux tels que l’estomac, le système intestinal, le cœur et
logiques et sociaux. les uretères;
- la douleur neuropathique est causée par une lésion
La douleur et la nociception sont donc des phénomènes ou une maladie du système somatosensoriel proprement
différents: dit, que ce soit périphérique ou central. Les douleurs
- la douleur nociceptive (douleur tissulaire) est provo- articulaires chroniques peuvent également donner lieu
quée par la stimulation directe des nocicepteurs (récep- à des troubles neuropathiques;
OR1343F

teurs de la douleur) par des stimuli nocifs, notamment - enfin, la douleur nociplastique résulte d’une
ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021 25

altération de la nociception sans lésion tissulaire réelle Des études immunologiques et génétiques sur les effets de
ou imminente démontrable qui active les nocicepteurs la privation de NGF pendant le développement et la matu-
périphériques, ou sans preuve de maladie ou de lésion ration des cellules ont montré que le NGF remplit 3 fonc-
du système somatosensoriel expliquant la douleur. tions importantes:
- premièrement, il garantit la survie et le développement
La douleur ne peut pas uniquement être dérivée d’une des neurones sensoriels et sympathiques au cours du
activité des neurones sensoriels; il s’agit d’un processus développement embryonnaire (5);
cérébral dans lequel une multitude de régions corticales - deuxièmement, il maintient le phénotype peptidergique
et sous-corticales du cerveau sont responsables des com- des neurones primaires afférents au cours de la période
posantes sensorielles discriminantes, affectives et évalua- postnatale précoce (5);
tives de l’expérience douloureuse (2). Le traitement des - troisièmement, à l’âge adulte, le NGF n’est plus néces-
douleurs chroniques doit donc systématiquement tenir saire à la survie des neurones sensoriels, mais il joue un
compte de ces composantes. rôle clé en tant que modulateur de l’expression et de la
sensibilisation de nombreux neurotransmetteurs, récep-
teurs et canaux ioniques dans les nocicepteurs du sys-
NOCICEPTION ET DÉVELOPPEMENT tème nociceptif périphérique. Cela fait du NGF et de son
DE LA DOULEUR CHRONIQUE récepteur une nouvelle cible thérapeutique potentielle
Les neurones sensoriels nociceptifs sont essentiels à l’ex- dans le traitement de la douleur.
périence de la douleur aiguë et chronique chez l’homme.
Les neurones afférents nociceptifs sont quant à eux res-
ponsables de la détection sensorielle des stimuli nocifs. SIGNIFICATION DU NGF DANS L’EXPÉRIENCE
Les corps cellulaires de ces neurones se trouvent dans DE LA DOULEUR
les ganglions au niveau de la racine dorsale de la moelle De nombreux travaux de recherche ont été menés sur ce
épinière ou dans le ganglion du nerf trijumeau. Ces neu- rôle essentiel du NGF dans la nociception périphérique.
rones diffèrent sensiblement en termes d’expression des L’expérimentation animale et la recherche humaine
neurotransmetteurs et des récepteurs. Ils peuvent être fournissent de solides éléments prouvant qu’une pré-
subdivisés sur la base de leurs neuropeptides, tels que la sence accrue de NGF joue un rôle clé dans les processus
substance P et le CGRP (calcitonin gene related peptide), douloureux.
et de l’expression des récepteurs, comme le récepteur
TrkA, un récepteur à haute affinité pour le facteur de crois- L’administration d’une petite dose de NGF provoque ainsi
sance nerveuse ou NGF (nerve growth factor). une douleur et une hyperalgésie (6). En cas d’administra-
tion locale dans la région des nerfs périphériques, le NGF
Lorsque la cause du stimulus douloureux est éliminée, la induit le «bourgeonnement» (sprouting) de nocicepteurs
douleur aiguë peut dans certains cas évoluer en douleur chro- peptidergiques TrkA-positifs (TrkA+). Le NGF peut engen-
nique après environ 12 semaines. Des processus tels que la drer et entretenir une hypersensibilité en déclenchant un
sensibilisation périphérique et centrale jouent un plus grand bourgeonnement aberrant de neurones et/ou la formation
rôle à cet égard, avec des changements physiopathologiques de névromes, en réaction à une lésion tissulaire et/ou ner-
au niveau du système nerveux périphérique et central (3). En veuse. Dans les modèles de douleur cancéreuse, ce ne sont
présence d’une telle sensibilisation, le seuil de réactivité à un pas tant les cellules tumorales en elles-mêmes qui libèrent
stimulus douloureux est maintenu à un niveau plus bas, ce le NGF, mais plutôt les cellules stromales, inflammatoires
qui conduit au phénomène d’hyperalgésie. et immunitaires associées à la tumeur. Le bourgeonne-
ment de fibres nerveuses TrkA+ a du reste également été
observé en cas de douleurs squelettiques non malignes et
FONCTIONS DU NGF de syndromes de douleur musculo-squelettique chronique,
Le NGF fait partie, avec le BDNF (brain-derived neurotro- tant chez l’homme que chez l’animal (5).
phic factor), la neurotrophine 3 et la neurotrophine 4/5,
entre autres, de la famille des neurotrophines. Celles-ci Des mutations des gènes codant pour le NGF ou le TrkA
régulent la prolifération, la différenciation, la survie et la entraînent une hyposensibilité, voire une insensibilité
fonction des cellules neurales, à savoir les neurones senso- totale congénitale à la douleur (6).
riels et sympathiques. Le NGF se lie préférentiellement au
récepteur TrkA. Le BDNF et la neurotrophine 4/5 se lient On constate des taux accrus de NGF principalement en
quant à eux au récepteur TrkB, tandis que la neurotro- présence de lésions tissulaires associées à une inflamma-
phine 3 se lie au récepteur TrkC. Toutes les neurotrophines tion, notamment dans le liquide synovial en cas de polyar-
peuvent également se lier au récepteur p75 (4). thrite rhumatoïde, d’ostéoarthrite et de spondyloarthrite.
26 ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021

Un large spectre de syndromes douloureux, en particulier petits neurones du DRG. Ces fibres nerveuses sont les plus
chroniques, sont associés à des niveaux accrus de NGF importantes pour la transmission des stimuli nociceptifs
endogène. C’est par exemple le cas dans l’ostéoarthrite, les à la corne dorsale de la moelle épinière (Figure 1) et, par
discopathies dégénératives, le syndrome de la vessie dou- conséquent, pour l’expérience de la douleur.
loureuse, la prostatite et le cancer (6).
Après la liaison du NGF au TrkA, le complexe NGF-TrkA
L’inhibition de la fonction du NGF réduit l’hyperalgésie est internalisé et transporté de manière rétrograde vers les
et la perception de la douleur dans des modèles animaux corps cellulaires des DRG, entraînant l’expression de dif-
d’inflammation locale aiguë, d’arthrite et d’ostéoarthrite férents types de récepteurs impliqués dans la nociception.
inflammatoires chroniques, et de douleurs post-opéra- Ce faisant, le NGF modifie le phénotype des cellules aux-
toires, viscérales et neuropathiques. L’hyperalgésie ne se quelles il se lie, ce qui conduit à une augmentation de l’ex-
développe pas lorsque l’élévation du NGF est bloquée par pression des récepteurs de la douleur et de la quantité de
des anticorps anti-NGF (6). neurotransmetteurs dans les fibres neurales de la douleur.

Ces processus rapides, qui surviennent en l’espace de


OÙ ET COMMENT LE NGF JOUE-T-IL UN RÔLE quelques minutes à quelques heures, renforcent la réaction
DANS LE SYSTÈME DE LA DOULEUR? des fibres nerveuses sensorielles aux stimuli sensoriels et
Comme nous l’avons déjà indiqué, le NGF est libéré en cas de accélèrent la propagation des impulsions sensorielles vers
lésions tissulaires inflammatoires ou traumatiques. Il est pro- la corne dorsale. Une libération excessive de NGF rend les
duit principalement par les mastocytes, mais aussi par d’autres nerfs de la périphérie plus réactifs et contribue finalement
cellules immunitaires recrutées lors de lésions tissulaires, à la sensibilisation périphérique des nocicepteurs ainsi
telles que les monocytes, les macrophages, les lymphocytes, les qu’à la sensibilisation centrale dans la corne dorsale, ce qui
basophiles, les éosinophiles et les neutrophiles. L’interaction entraîne une amplification de la transmission des signaux
du NGF avec le TrkA sur ces cellules immunitaires déclenche douloureux au cerveau. Ils réagissent dès lors plus forte-
la libération de médiateurs inflammatoires, dont l’histamine, ment aux signaux douloureux (5).
la sérotonine, les protons et encore davantage de NGF.

Au niveau neuronal, le NGF stimule 2 des 4 sous-classes NÉCESSITÉ DE NOUVELLES STRATÉGIES


de neurones du ganglion spinal (DRG pour dorsal root THÉRAPEUTIQUES PHARMACOLOGIQUES:
ganglion) qui transmettent les stimuli sensoriels à la LES NEUROPEPTIDES
moelle épinière. Seules les fibres nerveuses qui expri- Actuellement, les anti-inflammatoires non stéroïdiens
ment le TrkA peuvent fixer le NGF; il s’agit des fibres (AINS), les opioïdes, les antidépresseurs et les antiépilep-
Aδ myélinisées et des fines fibres C non myélinisées des tiques sont les principaux médicaments utilisés pour traiter

Figure 1: Réponses intracellulaires et modulation locale des récepteurs et des canaux ioniques après la liaison du NGF au récepteur TrkA sur les
fibres Aδ myélinisées et les fines fibres C non myélinisées, qui sont responsables de l’enregistrement de la douleur (d’après [5]).

NGF: nerve growth factor; TrkA: tropomyosin receptor kinase A; CGRP: calcitonin gene related peptide; SP: substance P; BDNF: brain-derived neurotrophic factor; TRVP1: transient receptor
potential vanilloid 1; ASIC3: acid-sensing ion channels 3; B2R: récepteurs de la bradykinine; Nav: canal sodique voltage-dépendant; Cav: canal calcique voltage-dépendant;
K: canal potassique
ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021 27

les douleurs musculo-squelettiques chroniques, mais leur monoclonaux dirigés contre le CGRP (frémanézumab, gal-
efficacité est souvent insuffisante, et leurs effets secondaires canézumab) ou le récepteur du CGRP (érénumab) sont
parfois sévères limitent leur utilisation à long terme (7). Les utilisés depuis peu dans le traitement prophylactique de la
opioïdes sont généralement utilisés pour traiter les douleurs migraine. Un essai clinique prometteur est en cours avec
aiguës, mais l’accoutumance et la dépendance physique des petites molécules utilisées comme antagonistes du
constituent un réel problème dans le traitement des douleurs récepteur du CGRP, appelées «gépants» de 2e génération
chroniques (8). Les tentatives de dissocier l’effet analgésique (atogépant, olcégépant, rimégépant, telcagépant, ubro-
des opioïdes de leur effet addictif n’ont jusqu’à présent donné gépant, zavégépant) (9), également pour la prévention des
aucun résultat cliniquement exploitable. crises migraineuses.

La société occidentale et la médecine se trouvent La recherche clinique sur les agents ciblant la substance P
aujourd’hui au début d’un «tsunami gris», avec une aug- et son récepteur NK-1 est actuellement moins concluante.
mentation de la proportion de personnes âgées dans la Les résultats d’expériences réalisées sur des animaux
population. De nombreux syndromes douloureux consécu- étaient prometteurs, mais les études sur des personnes
tifs à des maladies dégénératives augmentent en effet avec souffrant de diverses affections douloureuses se sont avé-
l’âge. La prévalence de l’ostéoarthrite, par exemple, ne fera rées décevantes dans un premier temps (10).
ainsi qu’augmenter au cours des prochaines décennies.
En raison du rôle évident du NGF dans la physiologie de la
Des médiateurs tels que la substance P, le CGRP et le NGF perception de la douleur, des travaux de recherche (expliqués
pourraient être des cibles appropriées pour de nouveaux ci-dessous) ont été et sont actuellement menés sur des médica-
traitements contre la douleur. En Belgique, des anticorps ments qui agissent spécifiquement sur la signalisation du NGF.

Tableau 1: Études pré-cliniques et cliniques sur le NGF ou le Trk (récepteur du NGF) dans le cadre du traitement des douleurs chroniques.
Réf. Médicament Phase clinique Cible Mécanisme
Petites molécules
(17) ALE-0540 Phase préclinique – test Récepteur du NGF Inhibition de la liaison du NGF
dans un modèle de douleur au TrkA ou au récepteur p75 et
neuropathique induite par au TrkA
ligature des nerfs L5/L6 (rat)
(18) PD 90780 Phase préclinique – NGF Inhibition de la liaison du NGF
tests in-vitro au récepteur p75 in vitro
(19) Ro 08-2750 Phase préclinique – NGF Inhibition de la liaison du NGF
tests in-vitro au récepteur p75 in vitro
(20) Y1036 Phase préclinique – NGF Inhibition des voies de
tests in-vitro transduction du signal NGF-
TrkA in vitro
Peptidomimétiques antagonistes
(21-23) Analogues du NGF Phase préclinique – Petits analogues cycliques Inhibition de la liaison du NGF
tests in-vitro monomériques, imitant les au TrkA
régions à coudes β du NGF
Inhibiteurs de TRK
(24) K252a Phase préclinique – Trk Inhibiteur de TRK
tests in-vitro
(25) ASP7962 Phase IIa sur l’ostéoarthrite TrkA Inhibiteur de TRK
du genou
Anticorps
(26, 27) Tanézumab Études cliniques sur NGF Thérapie de séquestration du
(anticorps l’ostéoarthrite de la hanche et du NGF
humanisé) genou, lombalgies chroniques
(28) Fasinumab Études cliniques sur NGF Thérapie de séquestration du
(anticorps l’ostéoarthrite de la hanche et du NGF
entièrement humain) genou, lombalgies chroniques
(29) MNAC13 (anticorps Phase préclinique – études TrkA Inhibition de la liaison du NGF
monoclonal) animales (rat) au TrkA
28 ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021

genou ou de la hanche par rapport au placebo ou aux AINS


THÉRAPIES CIBLANT LE NGF POUR LES DOULEURS seuls (30), la recherche clinique sur les anticorps mono-
CHRONIQUES CAUSÉES PAR L’OSTÉOARTHRITE clonaux anti-NGF a toutefois été interrompue pendant un
Chez les plus de 60 ans, environ 9,6% des hommes et 18% certain temps à la suite du signalement d’effets secondaires
des femmes souffrent d’ostéoarthrite (11), une maladie ressemblant à une ostéonécrose et/ou à une ostéoarthrite
associée à des douleurs, ainsi qu’à une perte de cartilage et progressant rapidement chez des sujets qui avaient reçu
de la fonction des articulations. des doses plus élevées d’antagonistes du NGF. Une analyse
plus approfondie a révélé que l’effet secondaire concernait
Les douleurs provoquées par l’ostéoarthrite sont cau- principalement une ostéoarthrite à progression rapide.
sées, du moins en partie, par la réponse inflammatoire et Une deuxième pause a été marquée dans la recherche
la libération de cytokines inflammatoires, dont le NGF. après l’apparition de formes incertaines de neuropathie
Chez l’humain, le NGF a en effet été retrouvé dans l’os périphérique comme potentiel effet secondaire. D’autres
sous-chondral du plateau tibial, dans le cartilage et dans études de phase III avec le fasinumab et le tanézumab ont
la synovie, que ce soit dans le cadre de l’ostéoarthrite ou été poursuivies avec une administration sous-cutanée.
de la polyarthrite rhumatoïde (12). Une immunoréactivité Comme dans les études précédentes réalisées avec la forme
accrue du NGF synovial, en combinaison avec une synovite intraveineuse, une diminution significative des douleurs
et des changements morphologiques des chondrocytes, a articulaires a pu être démontrée, mais une ostéoarthrite à
également été observée en association avec une ostéoar- progression rapide a pu, ici aussi, être notée comme poten-
thrite symptomatique du genou (13, 14). Il est donc pro- tiel effet indésirable en cas d’administration de plus hautes
gressivement devenu plus clair que la voie NGF/TrkA joue doses. Le mécanisme à l’origine de cet effet secondaire
un rôle central dans le dévelop- n’est pas encore bien compris.
pement des douleurs associées La société occidentale et la médecine Les médicaments sont toujours
à l’ostéoarthrite (15, 16), ce qui se trouvent aujourd’hui au début d’un en attente de l’approbation de la
a donné lieu à la mise sur pied «tsunami gris», avec une augmentation Food and Drug Administration
d’études pré-cliniques et cli- de la proportion de personnes âgées aux États-Unis. Une étude de
niques avec le NGF comme dans la population. phase IIB/III a également été
cible. menée avec le fasinumab chez
des personnes souffrant d’ostéoarthrite du genou (31). Ici
Le tableau 1 donne un aperçu des différentes straté- aussi, le traitement par fasinumab a entraîné une réduc-
gies employées dans ces études. Des petites molécules, tion significative des douleurs articulaires, mais encore
des peptidomimétiques antagonistes du NGF, des inhibi- une fois avec des incidences similaires d’ostéoarthrite à
teurs du TrkA et des anticorps monoclonaux anti-NGF ont progression rapide. De nouveaux résultats cliniques avec
été utilisés. ce médicament sont attendus à court terme.

Bien que plusieurs médicaments agissant sur le NGF aient


déjà été testés cliniquement, seuls 2 anticorps monoclo- CONCLUSION
naux, le fasinumab et le tanézumab, sont actuellement L’inhibition du NGF par l’administration systémique d’an-
en développement clinique pour le traitement de l’os- ticorps semble pouvoir réduire la douleur et améliorer le
téoarthrite douloureuse des membres inférieurs et des fonctionnement chez les personnes souffrant d’ostéoar-
lombalgies. De nombreuses études ont en effet montré thrite des membres inférieurs. Une fois que ces anticorps
que ce traitement par anticorps monoclonaux est effi- auront été approuvés pour un usage clinique, nous dispo-
cace pour réduire les signaux douloureux. Les anticorps serons d’une alternative non opioïde à action prolongée
monoclonaux ciblant le NGF ont une longue durée d’ac- pour le traitement des douleurs causées par l’ostéoar-
tion (plusieurs semaines à plusieurs mois) et n’engendrent thrite. Outre les traitements pharmacologiques, les straté-
pas d’accoutumance, contrairement à la prise chronique gies visant à influencer les facteurs de risque, notamment
d’analgésiques opioïdes. En raison de la métabolisation les facteurs modifiables liés au mode de vie, revêtent une
spécifique des anticorps en peptides et en acides aminés importance cruciale. Il est également indispensable d’in-
dans les cellules, il faut s’attendre à un profil de sécurité vestir dans la prévention et l’éducation des patients en
différent de celui des petites molécules pharmacologiques. matière d’autogestion. Une prise en charge holistique
et interdisciplinaire des personnes souffrant de dou-
Alors qu’une étude américaine avait montré en 2015 que leurs chroniques reste primordiale et demeure la pierre
le tanézumab administré par voie IV (avec ou sans AINS) angulaire du traitement.
améliorait de façon significative la douleur et le fonction-
nement chez les personnes souffrant d’ostéoarthrite du Références sur www.ortho-rhumato.be
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ménopausées et les hommes à risque élevé de fractures*
1. DÉNOMINATION DU MÉDICAMENT : Prolia 60 mg solution injectable en seringue préremplie. 2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE : Chaque seringue préremplie contient 60 mg de denosumab dans 1 mL de solution (60 mg/mL). Le denosumab est
un anticorps monoclonal IgG2 humain, produit à partir d’une lignée cellulaire de mammifère (cellules d’ovaire de hamster chinois) par la technique de l’ADN recombinant. Excipient à effet notoire : Chaque mL de solution de ce médicament contient 47 mg de sorbitol. Pour
la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1. 3. FORME PHARMACEUTIQUE : Solution injectable (injection). Solution limpide, incolore à légèrement jaune. 4. INFORMATIONS CLINIQUES : 4.1 Indications thérapeutiques : Traitement de l’ostéoporose chez les
femmes ménopausées et les hommes à risque élevé de fractures. Chez les femmes ménopausées Prolia réduit significativement le risque de fractures vertébrales, non vertébrales et de la hanche. Traitement de la perte osseuse associée à un traitement hormono-ablatif
chez les hommes atteints de cancer de la prostate à risque élevé de fractures (voir rubrique 5.1). Chez les hommes atteints de cancer de la prostate recevant un traitement hormono-ablatif, Prolia réduit significativement le risque de fractures vertébrales. Traitement de la
perte osseuse associée à un traitement systémique à long terme par glucocorticoïdes chez les patients adultes à risque élevé de fractures (voir rubrique 5.1). 4.2 Posologie et mode d’administration : Posologie : La posologie recommandée est de 60 mg de denosumab
administré en dose unique une fois tous les six mois, par injection sous-cutanée dans la cuisse, l’abdomen ou le haut du bras. Les patients doivent être supplémentés de manière adéquate en calcium et en vitamine D (voir rubrique 4.4). Les patients traités par Prolia devront
recevoir la notice et la carte d’information au patient. La durée totale optimale d’un traitement anti-résorbeur de l’ostéoporose (y compris le denosumab et bisphosphonates) n’a pas été établie. La nécessité d’un traitement continu doit être ré-évaluée périodiquement sur
la base des bénéfices et des risques potentiels liés à la prise du denosumab chez chaque patient, particulièrement après 5 ans de traitement ou plus (voir rubrique 4.4). Population âgée (≥ 65 ans) : Aucune adaptation de la posologie n’est nécessaire chez les patients
âgés. Insuffisance rénale : Aucune adaptation de la posologie n’est nécessaire chez les patients atteints d’insuffisance rénale (voir rubrique 4.4 pour les recommandations relatives à la surveillance de la calcémie). Aucune donnée n’est disponible concernant les patients
atteints d’insuffisance rénale sévère (DFG < 30 mL/min) et ayant reçu un traitement systémique à long terme par glucocorticoïdes. Insuffisance hépatique : La sécurité et l’efficacité du denosumab n’ont pas été étudiées chez les patients présentant une insuffisance
hépatique (voir rubrique 5.2). Population pédiatrique : Prolia ne doit pas être utilisé chez l’enfant et l’adolescent de moins de 18 ans car la sécurité et l’efficacité de Prolia n’ont pas été étudiées chez ces patients. Chez l’animal, l’inhibition du complexe RANK/RANK ligand
(RANKL) a été associée à une inhibition de la croissance osseuse et à une absence de poussée dentaire (voir rubrique 5.3). Mode d’administration : Par voie sous-cutanée. L’administration doit être réalisée par une personne formée de manière appropriée à la technique
d’injection. Pour les instructions concernant l’utilisation, la manipulation et l’élimination, voir rubrique 6.6. 4.3 Contre-indications : Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1. Hypocalcémie (voir rubrique 4.4). 4.8 Effets
indésirables : Résumé du profil de sécurité : Les effets indésirables les plus fréquents avec le denosumab (retrouvés chez plus d’un patient sur dix) sont les douleurs musculosquelettiques et les douleurs aux extrémités. Des cas peu fréquents de cellulite, de rares cas
d’hypocalcémie, d’hypersensibilité, d’ostéonécrose de la mâchoire et de fracture fémorale atypique (voir rubriques 4.4 et 4.8 - Description de certains effets indésirables) ont été observés chez les patients traités par denosumab. Tableau récapitulatif des effets indésirables:
Les données du tableau 1 ci-dessous décrivent les effets indésirables rapportés dans le cadre d’essais cliniques de phase II et III chez des patients atteints d’ostéoporose et de cancer de la prostate ou du sein recevant un traitement hormono-ablatif ; et/ou les effets
indésirables issus de notifications spontanées. La convention suivante a été utilisée pour la classification des effets indésirables (voir tableau 1) : très fréquent (≥ 1/10), fréquent (≥ 1/100, < 1/10), peu fréquent (≥ 1/1 000, < 1/100), rare (≥ 1/10 000, < 1/1 000), très rare
(< 1/10 000) et fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles). Dans chaque groupe de fréquence et de classe de système d’organe, les effets indésirables sont présentés par ordre décroissant de gravité. Tableau 1. Effets indésirables
rapportés chez des patients atteints d’ostéoporose et des patients atteints de cancer de la prostate ou du sein recevant un traitement hormono-ablatif : Classe de systèmes d’organes MedDRA, Catégorie de fréquence, Effets indésirables : Infections et infestations : Fréquent :
Infection du tractus urinaire, Infection des voies respiratoires supérieures ; Peu fréquent : Diverticulite1, Cellulite1, Infection de l’oreille. Affections du système immunitaire : Rare : Hypersensibilité médicamenteuse1, Réaction anaphylactique1. Troubles du métabolisme et de
la nutrition : Rare : Hypocalcémie1. Affections du système nerveux : Fréquent : Sciatique. Affections gastro-intestinales : Fréquent : Constipation, Gêne abdominale. Affections de la peau et du tissu sous-cutané : Fréquent : Rash, Eczéma, Alopécie ; Peu fréquent : Éruptions
médicamenteuses lichénoïdes1 ; Très rare : Vasculite d’hypersensibilité. Affections musculo-squelettiques et systémiques : Très fréquent : Douleurs dans les membres, Douleur musculo-squelettique1 ; Rare : Ostéonécrose de la mâchoire1, Fractures fémorales atypiques1 ;
Fréquence indéterminée : Ostéonécrose du conduit auditif externe2. 1 Voir paragraphe Description de certains effets indésirables. 2 Voir rubrique 4.4. L’analyse des données poolées de l’ensemble des études cliniques de phase II et de phase III, contrôlées contre placebo,
a mis en évidence la survenue d’un syndrome pseudo-grippal avec un taux brut d’incidence de 1,2 % dans le groupe denosumab et de 0,7 % dans le groupe placebo. Bien que cette différence ait été identifiée par une analyse poolée, elle n’a pas été mise en évidence
par une analyse stratifiée. Description de certains effets indésirables : Hypocalcémie : Au cours de deux essais cliniques de phase III contrôlés contre placebo menés chez des femmes atteintes d’ostéoporose post-ménopausique, une diminution de la calcémie
(< 1,88 mmol/L) après administration de Prolia a été observée chez environ 0,05 % des patientes (2 sur 4 050). Il n’a pas été rapporté de diminution de la calcémie (< 1,88 mmol/L) ni dans les deux essais cliniques de phase III contrôlés contre placebo menés chez des
patients recevant un traitement hormono-ablatif, ni dans l’essai clinique de phase III contrôlé contre placebo mené chez des hommes atteints d’ostéoporose. Après commercialisation, de rares cas d’hypocalcémie symptomatique sévère ont été signalés principalement chez
des patients ayant un risque élevé d’hypocalcémie, traités par denosumab, la majorité des cas survenant durant les premières semaines suivant l’initiation du traitement. Les exemples de manifestations cliniques d’hypocalcémie symptomatique sévère incluent un
allongement de l’intervalle QT, une tétanie, des convulsions et un état mental altéré (voir rubrique 4.4). Les symptômes d’hypocalcémie au cours des études cliniques avec le denosumab incluaient des paresthésies ou des raideurs musculaires, des contractions, des spasmes
et des crampes musculaires. Infections cutanées : Dans les essais cliniques de phase III contrôlés contre placebo, l’incidence globale des infections cutanées a été similaire dans les groupes placebo et denosumab, que ce soit chez les femmes atteintes d’ostéoporose
post-ménopausique (placebo [1,2 %, 50 sur 4 041] versus Prolia [1,5 %, 59 sur 4 050]) ; chez des hommes atteints d’ostéoporose (placebo [0,8 %, 1 sur 120] versus Prolia [0 %, 0 sur 120]) ; chez les patients atteints de cancer de la prostate ou du sein recevant un
traitement hormono-ablatif (placebo [1,7 %, 14 sur 845] versus Prolia [1,4 %, 12 sur 860]). Des infections cutanées nécessitant une hospitalisation, correspondant principalement à des cas de cellulite, ont été rapportées chez 0,1 % (3 sur 4 041) des femmes atteintes
d’ostéoporose post-ménopausique recevant le placebo versus 0,4 % (16 sur 4 050) de celles recevant Prolia. L’incidence des infections cutanées rapportées comme graves a été similaire dans les groupes placebo (0,6 %, 5 sur 845) et Prolia (0,6 %, 5 sur 860) au cours
des essais menés dans le cancer du sein et de la prostate. Ostéonécrose de la mâchoire : L’ONM a été rarement rapportée, chez 16 patients, dans les essais cliniques menés chez des patients atteints d’ostéoporose et chez des patients atteints d’un cancer du sein ou de
la prostate recevant un traitement hormono-ablatif incluant un total de 23 148 patients (voir rubrique 4.4). Treize de ces cas d’ONM sont survenus chez des femmes atteintes d’ostéoporose post-ménopausique pendant l’extension de l’essai clinique de phase III allant
jusqu’à 10 ans de traitement par denosumab. L’incidence de l’ONM était de 0,04 % à 3 ans, 0,06 % à 5 ans et 0,44 % à 10 ans de traitement par denosumab. Le risque d’ONM a augmenté avec la durée de l’exposition au denosumab. Fractures atypiques du fémur :
Dans le programme d’études cliniques menées dans l’ostéoporose, des fractures fémorales atypiques ont été rapportées, avec une fréquence rare, chez les patients traités par denosumab (voir rubrique 4.4). Diverticulite : Une différence dans la survenue des évènements
indésirables de type diverticulite a été observée (1,2 % denosumab, 0 % placebo) dans un seul essai clinique de phase III contrôlé contre placebo, mené chez des patients atteints de cancer de la prostate recevant un traitement anti-androgénique. L’incidence de diverticulite
a été comparable entre les groupes de traitements que ce soit chez les femmes ménopausées ou les hommes atteints d’ostéoporose, et chez les femmes atteintes de cancer du sein non-métastatique traitées par un inhibiteur de l’aromatase. Réactions d’hypersensibilité
liée au médicament : Après commercialisation, de rares événements d’hypersensibilité liée au médicament, incluant rash, urticaire, gonflement du visage, érythème et des réactions anaphylactiques ont été rapportés chez des patients recevant Prolia. Douleurs musculo-
squelettiques : Des douleurs musculo-squelettiques, y compris des cas graves, ont été rapportées chez des patients traités par Prolia après la commercialisation. Dans les essais cliniques, les douleurs musculo-squelettiques étaient très fréquentes dans le groupe denosumab
et dans le groupe placebo. Les douleurs musculo-squelettiques ayant conduit à l’arrêt du traitement étaient peu fréquentes. Éruptions médicamenteuses lichénoïdes : Des éruptions médicamenteuses lichénoïdes (par exemple des réactions de type lichen plan) ont été
rapportées chez des patients après la commercialisation. Autres populations particulières : Insuffisance rénale : Au cours des essais cliniques, en l’absence de supplémentation en calcium, les patients atteints d’insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine < 30 mL/
min) ou dialysés ont présenté un risque plus élevé de développer une hypocalcémie. Un apport adapté de calcium et de vitamine D est important chez les patients atteints d’insuffisance rénale sévère ou dialysés (voir rubrique 4.4). Déclaration des effets indésirables
suspectés : La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice-risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le
système national de déclaration : Belgique : Agence fédérale des médicaments et des produits de santé - Division Vigilance ; EUROSTATION II ; Place Victor Horta, 40/40 ; B-1060 Bruxelles ; www.afmps.be ; adversedrugreactions@fagg-afmps.be. Luxembourg:
Centre Régional de Pharmacovigilance de Nancy ; crpv@chru-nancy.fr ; Tél : +33 3 83 65 60 85 / 87 ; Fax : +33 3 83 65 61 33 ou Division de la Pharmacie et des Médicaments ; Direction de la Santé à Luxembourg ; pharmacovigilance@ms.etat.lu ; Tél : +352
247 85592 ; Fax : +352 247 95615. 7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ : Amgen Europe B.V., Minervum 7061, 4817 ZK Breda, Pays-Bas. Représentant local : s.a. Amgen, Telecomlaan 5-7, B-1831 Diegem, tél 02/775.27.11. 8.
NUMÉRO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ : EU/1/10/618/003. Statut légal de délivrance : Médicament sur prescription médicale. Date de mise à jour du RCP abrégé : septembre 2020.
* Conditions de remboursement : voir www.inami.fgov.be, dernière consultation janvier 2021

E.R. Amgen s.a. Telecomlaan 5-7 1831 Diegem – BE-PRO-0121-00001 (v1.0), date de création 08 janvier 2021
30 ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021

LA SÉDENTARITÉ DES PERSONNES


SPORT

ÂGÉES: UN COMPORTEMENT
INCONSCIEMMENT MALSAIN

Sofie Compernolle1,2, Greet Cardon1


1. UER Bewegings- en Sportwetenschappen, Ghent University Research Centre for Ageing Young, Faculté de médecine et des sciences de la santé, UGent
2. Fonds voor wetenschappelijk onderzoek (FWO)

Les personnes âgées sont trop souvent assises. Il s’agit d’une mauvaise habitude,
du moins pour leur santé physique. Des travaux de recherche récents montrent que les
personnes âgées trop sédentaires courent un risque accru de diabète de type 2, de mala-
dies cardiovasculaires et de décès prématuré. Malheureusement, les seniors ne sont pas
conscients de leur trop grande sédentarité et des risques accrus que cela implique pour
leur santé. La sensibilisation semble donc être une première étape cruciale pour réduire
la sédentarité excessive des personnes âgées. Sur la base de données récentes recueil-
lies auprès de Flamands âgés de plus de 60 ans, nous avons évalué ce que les seniors pen-
saient d’un feedback généré automatiquement à propos de leur comportement sédentaire,
ainsi que les effets de cette approche. Les résultats ont montré que les personnes âgées
ont pris davantage conscience de leur sédentarité, mais n’ont pas changé de comporte-
ment, ou très peu. La sensibilisation semble nécessaire, mais pas suffisante, pour réduire
le comportement sédentaire des seniors.

L’importance de manger sainement et de bouger suffisam- Si l’on se penche sur les chiffres d’une vaste étude euro-
ment est plus que jamais soulignée lors d’une crise sani- péenne récemment menée auprès de 1.360 personnes
taire comme celle que nous vivons aujourd’hui. Cependant, âgées de 65 ans et plus vivant à domicile, il apparaît même
on oublie souvent que notre degré de sédentarité joue éga- que les seniors passent pas moins de 11 heures par jour,
lement un rôle crucial pour notre santé. La définition la soit 80% de leur temps d’éveil, en position assise (2). Ces
plus récente de la sédentarité, formulée par le Sedentary chiffres sont inquiétants. En effet, selon les chercheurs, les
Behaviour Research Network, est la suivante: «Toute personnes âgées très sédentaires courent non seulement
situation d’éveil en position assise ou (semi-)allongée, et un risque accru de diabète de type 2 et de maladies cardio-
caractérisée par une faible dépense énergétique (≤ 1,5 équi- vasculaires, mais aussi 40% de risque en plus de décéder
valent métabolique)». Cela inclut notamment regarder la prématurément (3). Une méta-analyse récente, portant
télévision, prendre les repas, travailler sur ordinateur et se sur les données de 44.370 adultes âgés de 65,8 ans en
déplacer à l’aide d’un moyen de transport motorisé. Bien moyenne, montre également que le risque accru de mor-
que ces comportements soient fréquents dans toutes les talité précoce ne peut être réduit que si un individu pra-
catégories d’âge, les personnes âgées semblent remporter tique une activité physique modérée à intense pendant au
la palme dans ce domaine. moins 30 à 40 minutes par jour. Cette méta-analyse révèle
par ailleurs qu’une activité physique modérée à intense
Une étude menée auprès de 508 Flamands âgés de 65 ans ne pourra jamais éliminer complètement le risque accru
et plus vivant à domicile a révélé que les seniors passent de décès prématuré lié à une sédentarité excessive (4, 5),
OR1320F

en moyenne 9,7 heures par jour en position assise (1). comme le montre aussi la figure 1.
ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021 31

Cette dernière illustre le risque de mortalité précoce en Autre thème analytique abordé: le manque de connais-
fonction du comportement sédentaire et d’une activité phy- sances. De nombreuses personnes âgées ont déclaré
sique modérée à intense. Les flèches montrent que le risque qu’elles ne savaient pas que la sédentarité a des effets
de décès prématuré peut être réduit de différentes manières. néfastes sur la santé. Elles partaient du principe que seul
Cependant, le moyen le plus efficace de limiter ce risque l’exercice physique intense est bénéfique pour la santé, et
consiste à diminuer la sédentarité tout en augmentant la ont indiqué ne voir aucune différence entre «rester assis
quantité d’activité physique modérée à intense (5). de manière excessive» et «être physiquement inactif».
Pourtant, il est tout à fait possible d’être sédentaire tout
en étant physiquement actif. Nous pensons notamment à
DE L’HABITUDE À LA PARESSE ce que l’on appelle l’active couch potato, qui passe toute
Mais pourquoi les personnes âgées passent-elles autant la journée assis, mais va faire du sport pendant une heure
de temps assises? Et qu’est-ce qui fait qu’elles exercent tous les soirs (8).
des activités en position assise? S’il est indispensable de
répondre à ces questions pour pouvoir réduire la séden- Le troisième thème analytique portait sur les problèmes
tarité des seniors, il n’existe pas pour autant de réponses physiques et psychologiques liés au vieillissement, qui
toutes faites. Dans une étude récente de l’UGent, 15 études s’avèrent également jouer un rôle clé dans le développe-
qualitatives portant sur les perceptions des personnes ment de la sédentarité. Alors que certains seniors sou-
âgées en rapport avec leur comportement sédentaire ont lignent qu’ils ressentent des douleurs et de la fatigue
été résumées et disséquées au moyen d’une analyse théma- lorsqu’ils restent longtemps debout, d’autres indiquent
tique. Cette étude a montré que plusieurs facteurs contri- effectuer de nombreuses activités en position assise par
buent à la sédentarité des seniors (6). Ces facteurs ont été crainte de tomber.
classés en 4 thèmes analytiques.
Le dernier thème analytique était l’importance du plai-
Le premier thème analytique qui a émergé est le carac- sir et du confort. Les personnes âgées soulignent qu’elles
tère habituel de la sédentarité, autrement dit que le fait retirent énormément de plaisir d’activités sédentaires
d’être assis est une réelle habitude. Les personnes âgées typiques, comme regarder la télévision, jouer aux cartes
indiquent avoir de nombreuses routines et qu’elles ne ou coudre, et estiment qu’après toutes ces années de dur
réfléchissent pas consciemment à l’opportunité d’effectuer labeur, elles ont bien mérité le droit de passer la majeure
ou non leurs activités quotidiennes en position assise. Elles partie de leur journée en position assise.
pensent qu’il est naturel de s’asseoir pendant les repas,
pour lire un livre ou lors d’une visite familiale. Cela sug-
gère que la sédentarité est en partie due à des processus PREMIÈRE ÉTAPE: LA PRISE DE CONSCIENCE
automatiques, comme l’affirme également la Dual-Process Des recherches qualitatives antérieures confirment l’hy-
Theory of Older Adults' Sedentary Behavior (7). pothèse selon laquelle la sédentarité des personnes âgées
est souvent un comportement adopté par habitude, guidé
Figure 1: Le risque de décès prématuré en fonction de la sédentarité et
par des processus automatiques (autrement dit, des pro-
de l’activité physique modérée à intense (adapté de la référence [5]).
cessus qui se produisent inconsciemment et ne requièrent
pas ou peu notre attention). Et ce contrairement à l’acti-
vité physique, qui est en grande partie le résultat de pro-
Temps passé quotidiennement en position assise

cessus contrôlés (c’est-à-dire des processus qui sont sous


contrôle conscient et exigent un effort mental). Pour modi-
fier les comportements habituels, deux stratégies diffé-
rentes sont généralement mises en avant. D’un côté, on
peut agir sur ce que l’on appelle les cues qui déclenchent
le comportement sédentaire (9), par exemple en réduisant
le nombre de places assises dans un train. De l’autre, on
peut tenter d’amener une personne à prendre conscience
de son comportement sédentaire inconscient (10). Dans
la mesure où la première stratégie est souvent difficile
à mettre en œuvre et soulève des questions éthiques, il
semble préférable de miser sur la conscientisation (11, 12).
Cette prise de conscience peut être stimulée en fournis-
sant aux personnes âgées un feedback automatique à pro-
Activité physique modérée à intense pos de leur comportement sédentaire (12). Mais comment
32 ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021

les personnes âgées réagissent-elles à la réception d’un tel


feedback en temps réel? Et surtout, ce feedback les amène-
t-il à réduire le temps qu’elles passent en position assise?
Pour tenter de répondre à ces questions essentielles,
l’UGent a réalisé une étude scientifique (13).

CHANGEMENT DE FAÇON DE PENSER,


MAIS PAS DE COMPORTEMENT
Les chercheurs ont examiné la manière dont 28 per-
sonnes de 60 ans et plus (âge moyen: 64,3 ans; fourchette
d’âge: 60 à 76 ans) percevaient un feedback personna-
lisé en temps réel. Ces seniors ont reçu un tracker d’ac-
tivité Activator, qu’ils ont dû porter pendant 3 semaines
(Figure 2) (13). Ce tracker d’activité a été mis au point
par PAL Technologies, une entreprise spin-off de l’Uni-
versité de Strathclyde, dans le but précis de fournir un
feedback sur les comportements sédentaires. Le tracker
d’activité a été porté dans une poche de pantalon ou au
niveau de la cuisse, et a donc permis de mesurer le com- Figure 3: Feedback visuel de l’Activator.
portement sédentaire de façon plus précise que la plupart
des trackers d’activité disponibles dans le commerce, qui se portent au poignet. Les seniors ont ainsi reçu des feed-
backs visuels et tactiles à propos de leur comportement
sédentaire. Moyennant l’activation du Bluetooth, une
Figure 2: Tracker d’activité Activator.
application sur smartphone leur a permis de consulter des
feedbacks visuels en temps réel ainsi qu’un aperçu de leur
comportement sédentaire au cours de la semaine écoulée
(Figure 3). Les seniors étaient libres de détermi-
ner à quel moment et à quelle fréquence ils sou-
haitaient consulter le feedback visuel. Le feedback
tactile consistait en une vibration du tracker d’ac-
tivité proprement dit, à chaque fois que la per-
sonne passait une demi-heure sans interruption
en position assise. Le choix d’une demi-heure a été
opéré sur la base des recommandations les plus
récentes formulées par le Vlaams Instituut Gezond
Leven dans le «Triangle d’activité physique» (14).
Les personnes âgées ont reçu comme instruction
de quitter la position assise à chaque fois que le
tracker vibrait.

Les perceptions des personnes âgées ont été recueillies


par le biais d’entretiens semi-structurés, et ont fait l’ob-
jet d’une analyse de données qualitative. Les résultats ont
montré que les seniors étaient généralement positifs à
l’égard du feedback visuel et tactile. La majorité d’entre eux
ont trouvé le feedback intéressant et motivant, mais aussi,
et surtout, surprenant et confrontant. Ils ont déclaré avoir
été étonnés de la vitesse à laquelle une demi-heure passait,
et que le feedback leur avait fait prendre conscience qu’ils
passaient encore plus de temps assis qu’ils ne le pensaient.
C’est ce qui ressort aussi très clairement de cette déclara-
tion d’une femme de 65 ans: «En fait, j’ai trouvé cela très
enrichissant, car je n’en avais absolument pas conscience.
ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021 33

Je suis par exemple allée voir une comédie musicale, c’est insuffisant pour changer de comportement, cela peut
et pendant la représentation, le tracker a vibré 3 fois. constituer un premier pas vers un mode de vie plus actif.
Et là, on se rend soudainement compte qu’on est déjà assis Références
1. Van Cauwenberg J, Van Holle V, De Bourdeaudhuij I, Owen N, Deforche B. Diurnal
depuis une heure et demie.» Ou de cette déclaration d’une patterns and correlates of older adults’ sedentary behavior. PLoS One 2015;10:e0133175.
autre femme de 70 ans: «Quand on voit depuis combien 2. Wilson JJ, McMullan I, Blackburn NE, et al. Associations of sedentary behavior bouts
de temps on est déjà assis, on se dit qu’il y a un problème, with community-dwelling older adults’ physical function. Scand J Med Sci Sports
2021;31:153-62.
que ce n’est pas possible.» 3. de Rezende LFM, Rey-López JP, Matsudo VKR, do Carmo Luiz O. Sedentary behavior and
health outcomes among older adults: a systematic review. BMC Public Health 2014;14:1-9.
4. Ekelund U, Tarp J, Fagerland MW, et al. Joint associations of accelero-meter measured
Les personnes âgées ont unanimement reconnu que le feedback
physical activity and sedentary time with all-cause mortality: a harmonised meta-
leur avait fait prendre davantage conscience de leur comporte- analysis in more than 44 000 middle-aged and older individuals. Br J Sports Med
ment sédentaire, mais la plupart d’entre elles ont également 2020;54:1499-506.
5. Dempsey PC, Biddle SJ, Buman MP, et al. New global guidelines on sedentary behaviour
admis n’avoir (pratiquement) pas changé leur comportement. and health for adults: broadening the behavioural targets. Int J Behav Nutr Phys Act
Voici ce qu’a déclaré un homme de 62 ans: «Je sens que ça 2020;17:1-12.
vibre à nouveau, et je sais qu’il faut vraiment que je bouge. 6. Compernolle S, De Cocker K, Cardon G, De Bourdeaudhuij I, Van Dyck D. Older adults’
perceptions of sedentary behavior: A systematic review and thematic synthesis of
Mais désolé, regarder la télévision debout, je n’y arrive pas.» qualitative studies. Gerontologist 2020;60:e572-e582.
Tant les perceptions positives des seniors vis-à-vis du feed- 7. Maher JP, Conroy DE. A dual-process model of older adults’ sedentary behavior. Health
back que l’absence de changement de comportement ont été Psychol 2016;35:262.
8. Owen N, Healy GN, Matthews CE, Dunstan DW. Too much sitting: the population-health
confirmées par les données des utilisateurs. Ces dernières ont science of sedentary behavior. Exerc Sport Sci Rev 2010;38:105.
montré que pratiquement tous les seniors avaient consulté le 9. Verplanken B, Wood W. Interventions to break and create consumer habits. JJoPP,
feedback visuel quotidiennement ou plusieurs fois par jour, Marketing 2006;25:90-103.
10. Hermsen S, Frost J, Renes RJ, Kerkhof PJ. Using feedback through digital technology
mais que le temps total passé en position assise n’avait pas to disrupt and change habitual behavior: A critical review of current literature. CiHB
évolué au cours des 3 semaines (position assise avant = 8,7h/ 2016;57:61-74.
11. Maher JP, Dunton GF. Editor’s Choice: Dual-process model of older adults’ sedentary
jour; position assise après = 8,8h/jour; p = 0,91).
behavior: an ecological momentary assessment study. Psychol Health 2020;35:519-37.
12. Compernolle S, DeSmet A, Poppe L, et al. Effectiveness of interventions using
Outre l’effet sur le temps total passé assis, les chercheurs self-monitoring to reduce sedentary behavior in adults: a systematic review and
meta-analysis. Int J Behav Nutr Phys Act 2019;16:1-16.
ont également tenté de savoir si les personnes âgées avaient
13. Compernolle S, Cardon G, van der Ploeg HP, et al. Engagement, acceptability, usability, and
quitté la position assise après avoir ressenti une vibration. Ces preliminary efficacy of a self-monitoring mobile health intervention to reduce sedentary
interruptions peuvent être très importantes, car la recherche behavior in Belgian older adults: mixed methods study. JMIR Mhealth Uhealth 2020;8:e18653.
14. Bewegingsdriehoek [https://www.gezondleven.be/themas/beweging-sedentair-
montre que non seulement le temps total passé en position gedrag/bewegingsdriehoek]
assise, mais aussi la manière dont le comportement sédentaire 15. Hadgraft N, Owen N. Sedentary behavior and health: broadening the knowledge base
est accumulé, ont un impact sur la santé (15). Concrètement, and strengthening the science. Res Q Exerc Sport 2017;88:123-9.
il est suggéré qu’il est moins sain de rester assis pendant
quelques longues périodes au cours de la journée que durant
de nombreuses courtes périodes. Malheureusement, les
résultats ont montré que seule 1 vibration sur 5 avait donné
lieu à une interruption du comportement sédentaire dans
les 3 minutes suivantes. Il convient toutefois de noter que le
pourcentage de vibrations entraînant une interruption dif- Envie de changer d’univers
professionnel ou de réorienter
fère sensiblement en fonction du moment de la journée où
votre carrière ?
la vibration se produit. Ainsi, il apparaît que les personnes
Vivalia recrute ! Rejoignez nos équipes !
âgées réagissent significativement plus souvent aux vibra-
Nous recherchons des (m/f) :
tions dans l’après-midi, par rapport à celles survenant durant
Médecins spécialistes en médecine physique
la matinée. Ce dernier constat est plutôt surprenant, puisque et réadaptation
des travaux de recherche antérieurs avaient souligné que les pour l’hôpital Vivalia de Libramont
seniors sont plus fatigués l’après-midi que le matin.

CONCLUSION
Les personnes âgées passent la majeure partie de la jour-
née assises sans y penser consciemment, ce qui a des consé-
quences néfastes. Pour que les seniors prennent davantage
INFOS ET CANDIDATURE SUR
conscience de leur comportement sédentaire, on peut avoir VIVALIA.BE/JOBS
recours à des dispositifs portables et à des applications
afin de générer automatiquement un feedback. Même si • SOIGNONS ENSEMBLE VOTRE CARRIÈRE •
34 ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021

REVUE DE LA LITTÉRATURE
NOUVEAUTÉS EN RHUMATOLOGIE

Martin Cordemans

CHIRURGIE MÉTABOLIQUE/BARIATRIQUE:
QUELS SONT LES BÉNÉFICES À LONG TERME?
The Lancet a publié une méta-analyse portant sur des patients adultes obèses, diabétiques ou non, qui ont subi
une chirurgie métabolique/bariatrique (consistant en un bypass gastrique, une gastrectomie en manchon ou la
pose d’un anneau gastrique). Ces derniers ont été appariés avec des patients ayant bénéficié d’une approche non
chirurgicale. Le critère d’évaluation était la survie à long terme et l’espérance de vie dans le groupe total, ainsi que
chez les diabétiques et les non-diabétiques dans les deux groupes de traitement.

La prévalence croissante du surpoids et de l’obésité a fait antérieures (3) avaient suggéré qu’il s’agissait d’un facteur
5 millions de morts en 2019. La chirurgie métabolique/baria- important:
trique (CMB) permet une perte de poids substantielle et réduit - chez les patients qui souffraient déjà de diabète de type
les risques et complications associés à l’obésité. Cela dit, le 2 à l’inclusion, la CMB a été associée à un effet thérapeu-
pourcentage de patients qui peuvent prétendre à une CMB tique majeur, à savoir une réduction de 51,1% du risque
selon les critères actuellement appliqués, et qui la subissent relatif (p < 0,0001) par rapport au traitement «tradition-
effectivement, reste de 1%. À ce jour, nous ne disposons nel», ce qui équivaut à un bénéfice de survie moyen de
toutefois d’aucune estimation fondée de l’effet de ce type 9,3 années de vie. Le NNT pour prévenir un décès s’éle-
d’intervention sur la mortalité et l’espérance de vie. vait à 8,4 après 10 ans et à 5,3 après 20 ans;
- chez les patients qui ne souffraient pas de diabète de type
1.470 articles ont été examinés dans le cadre d’une revue de 2 au début de l’étude, l’effet thérapeutique de l’interven-
la littérature. Parmi ceux-ci, 16 études de cohortes appariées tion bariatrique s’est avéré significatif, mais nettement
et une étude prospective contrôlée, portant sur 1,2 million plus faible, avec une diminution de 29,6% du risque rela-
de patients-années avec un total de 7.712 décès recensés, ont tif (p ≤ 0,0001), ce qui correspond à un bénéfice de sur-
finalement été incluses dans la méta-analyse susmentionnée. vie moyen de 5,1 années. Le NNT pour prévenir un décès
Sur les 174.772 adultes obèses, 37% ont subi une CMB et 63% s’élevait à 29,8 après 10 ans et à 19 après 20 ans.
étaient des patients appariés ayant reçu un traitement non
chirurgical. La durée moyenne de suivi était de 69,4 mois. Un La CMB présente un avantage significatif en termes de survie
modèle de fragilité partagée (shared frailty) et un modèle de et d’espérance de vie en cas d’obésité. En particulier chez les
Cox stratifié ont été appliqués. patients souffrant de diabète de type 2, ce type d’intervention
mérite une plus grande attention de la part des cliniciens et
Chirurgie vs traitement non chirurgical: après correction des décideurs, car pour 8 ou 5 interventions respectivement,
pour les effets aléatoires, la CMB s’est avérée associée à une 1 vie est sauvée après 10 ou 20 ans. Les auteurs suggèrent
diminution de 49,2% du risque de mortalité (p < 0,0001) par qu’à chaque augmentation de 1% du recours à la CMB dans
rapport au traitement «traditionnel». Le nombre de sujets le pool total de candidats obèses disponibles, respectivement
à traiter (number needed to treat, NNT) pour prévenir un 6,6 et 5,1 millions d’années de vie potentielles pourraient être
décès s’élevait à 24,4 après 10 ans et à 10,8 après 20 ans. En gagnées chez les diabétiques et les non-diabétiques.
se basant sur la même stratégie que dans l’étude SOS (2), l’es-
pérance de vie médiane estimée était supérieure de 6,1 ans 1. Syn NL, Cumming DE, Wang LZ, et al. Association of metabolic–bariatric surgery with
dans le groupe CMB. Aucune différence n’a été constatée long-term survival in adults with and without diabetes: a one-stage meta-analysis of
matched cohort and prospective controlled studies with 174772 participants. Lancet
entre les effets thérapeutiques des divers types de CMB.
2021;397:1830-41.
2. Carlsson LMS, Sjöholm K, Jacobson P, et al. Life expectancy after bariatric surgery in the
Chirurgie chez les diabétiques ou les non-diabétiques au Swedish obese subjects study. N Engl J Med 2020;383:1535-43.
3. Lent MR, Benotti PN, Mirshahi T, et al. All-cause and specific-cause mortality risk
départ: une analyse en sous-groupes planifiée en fonction du
OR1341F

after Roux-en-Y gastric bypass in patients with and without diabetes. Diabetes Care
statut de diabète de type 2 a été réalisée, car des recherches 2017;40:1379-85.
ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021 35

UN TRAITEMENT PLUS INTENSE POUR LES FEMMES


ENCEINTES ATTEINTES DE POLYARTHRITE RHUMATOÏDE?
La revue Annals of Rheumatology Diseases a publié une étude intéressante (PreCARA) sur le traitement des
femmes souffrant de polyarthrite rhumatoïde qui sont enceintes ou qui ont un désir de grossesse (1).

Il est bien connu qu’une forte activité de la maladie chez qu’elles prenaient au moment de leur inclusion dans la
les patientes atteintes de polyarthrite rhumatoïde (PR) cohorte. Les inhibiteurs du TNF ont été arrêtés au début
est associée à un plus long délai avant la survenue d’une du 3e trimestre, et un passage au certolizumab ou à la
grossesse. Il s’agit aussi d’un facteur de risque indépendant prednisone a été envisagé.
d’un plus faible poids de naissance pour les bébés. Il est
par ailleurs évident que les options thérapeutiques se sont Dans cette étude, 75,4% des patientes présentaient une
considérablement améliorées ces 20 dernières années. faible activité de la maladie (62,8% étaient en rémission)
Dans une cohorte de référence historique portant sur la avant la grossesse. Au 3e trimestre de la grossesse, ces
grossesse chez des femmes souffrant de PR (étude PARA) pourcentages ont respectivement grimpé à 90,4 et 74,4%.
(2), le pourcentage de patientes présentant une faible 47,3% des patientes ont reçu un inhibiteur du TNF à un
activité de la maladie ou étant en rémission n’était que moment donné de l’étude. L’infliximab a été arrêté en
de 33,7% avant la grossesse et de 47,3% au 3e trimestre. moyenne à 15,3 semaines de grossesse, l’adalimumab à
À l’époque, le traitement consistait principalement en de 18,4 semaines, l’étanercept à 23,4 semaines, et le certolizu-
la sulfasalazine ou de la prednisone, ou aucune thérapie mab à 35,6 semaines. Dans la cohorte PreCARA, l’activité
n’était instaurée. moyenne de la maladie n’a pas changé durant la gros-
sesse ni pendant la période post-partum (score DAS28-
Dans l’étude observationnelle PreCARA, ces données de CRP compris entre 2,15 et 2,30). Dans la cohorte PARA,
l’étude PARA sont comparées à celles d’une nouvelle cohorte l’activité de la maladie était dans tous les cas plus élevée
(Preconception Counseling in Active RA ou PreCARA) (DAS28-CRP de 3,73 avant la grossesse, baissant à 3,35 au
constituée de femmes atteintes de PR déjà enceintes ou ayant 3e trimestre), et avait montré un effet de rebond après la
un désir de grossesse (de préférence), qui reçoivent, dans le grossesse, qui avait atteint son pic 12 semaines après l’ac-
cadre de cette étude, un traitement «année 2021», avec une couchement (DAS28-CRP de 3,78).
approche treat-to-target (T2T) ciblée incluant le recours
à des inhibiteurs du TNF si nécessaire. 309 patientes ont Les auteurs recommandent dès lors une approche T2T
été incluses, lesquelles ont donné naissance à 188 enfants dans la pratique clinique quotidienne, avec le recours à des
(dont 4 jumeaux). L’inconvénient majeur de l’utilisa- inhibiteurs du TNF, chez toutes les patientes souffrant de
tion d’inhibiteurs du TNF pendant la grossesse est qu’ils PR qui sont enceintes ou qui ont un désir de grossesse.
doivent généralement être arrêtés à partir du 3e trimestre
(directives de l’EULAR et de l’ACR), car ils traversent la
barrière placentaire et sont activement transportés dans
la circulation néonatale. Néanmoins, le certolizumab peut
être administré tout au long de la grossesse (3, 4). L’étude
en question vise principalement à évaluer la faisabilité
d’une telle approche T2T pendant la grossesse. Les critères
d’évaluation secondaires sont, d’une part, le pourcentage
de patientes nécessitant des inhibiteurs du TNF durant la
grossesse et, d’autre part, le résultat de l’arrêt de ces médi-
caments sur l’activité de la maladie pendant la grossesse. 1. Smeele HTW, Röder E, Wintjes HM, et al. Modern treatment approach results in low
disease activity in 90% of pregnant rheumatoid arthritis patients: the PreCARA study.
Ann Rheum Dis 2021;80:859-64.
Le traitement a été intensifié à chaque visite si nécessaire 2. de Man YA, Hazes JM, van der Heide H, et al. Association of higher rheumatoid arthritis
(approche T2T). Un traitement à base de sulfasalazine disease activity during pregnancy with lower birth weight: results of a national
prospective study (PARA study). Arthritis Rheum 2009;60:3196-206.
et/ou d’hydroxychloroquine a d’abord été instauré, puis 3. Götestam Skorpen C, Hoeltzenbein M, Tincani A, et al. The EULAR points to consider for
complété par de la prednisone (dose quotidienne maxi- use of antirheumatic drugs before pregnancy, and during pregnancy and lactation. Ann
Rheum Dis 2016;75:795-810.
male de 7,5mg) et/ou un inhibiteur du TNF, de préférence
4. Sammaritano LR, Bermas BL, Chakravarty EE, et al. 2020 American College of
le certolizumab. Les patientes ont été autorisées à tomber rheumatology guideline for the management of reproductive health in rheumatic and
enceintes tout en continuant à utiliser l’inhibiteur du TNF musculoskeletal diseases. Arthritis Care Res 2020;72:461-88.
36 ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021

FRACTURES SOUS CORTICOÏDES ORAUX À FAIBLE DOSE


EN CAS DE POLYARTHRITE RHUMATOÏDE
La revue Rhumatology a publié les résultats d’une étude de cohorte (1) visant à évaluer le risque de fracture ostéo-
porotique chez des patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde traités au moyen d’une faible dose de cortico-
stéroïdes oraux (CSO). On sait depuis longtemps que chez ces patients, la perte osseuse ostéoporotique au niveau
des mains et de la hanche peut aussi être limitée grâce à l’administration de faibles doses de CSO, par rapport
à un placebo. Néanmoins, l’effet de cette réduction de la perte osseuse sur le risque fracturaire n’est pas encore
totalement clair.

La cohorte était constituée de tous les patients atteints de la PR (2), est suffisant pour contrebalancer leur effet
de polyarthrite rhumatoïde (PR) de plus de 50 ans recen- négatif sur la synthèse osseuse au niveau de la plupart des
sés dans la base de données britannique CPRD (Clinical sites fracturaires, mais pas au niveau du rachis lombaire,
Practice Research Datalink) entre 1997 et 2017 (15.123 qui est principalement constitué d’os trabéculaire, lequel
patients, 68% de femmes, âge moyen de 68,8 ans). Les est particulièrement sensible à l’effet des glucocorticoïdes
patients ayant des antécédents de prise de CSO au cours oraux (3, 5). En revanche, la prise actuelle de doses plus
de l’année précédant le début de l’inclusion ou de fracture élevées de CSO a entraîné une augmentation du risque
ostéoporotique avant l’inclusion ont été exclus de l’ana- fracturaire de 38% pour les doses comprises entre 7,6 et
lyse. L’exposition à des CSO a été stratifiée en fonction du 14,9mg/jour, et même de 84% pour les doses ≥ 15mg/
dosage avant la dernière année (exposition «antérieure»), jour. Comme l’indiquent eux-mêmes les auteurs, l’absence
au cours des 6 derniers mois («actuelle») et entre les mois d’informations relatives à la sévérité de la PR et à l’utilisa-
-7 et -12 («récente»), ainsi qu’en fonction de la dose quoti- tion de médicaments biologiques dans la base de données
dienne moyenne et de la dose cumulée moyenne. Une faible CPRD pourrait avoir suscité une certaine confusion, dans
dose de CSO a été définie comme une dose journalière la mesure où les patients souffrant d’une forme plus sévère
≤ 7,5mg d’un équivalent de la prednisolone. La période de de PR sont davantage susceptibles d’être sous CSO et pré-
suivi a duré en moyenne 8,1 ans pour les utilisateurs de sentent dans tous les cas un risque plus élevé de fracture
CSO et 6,2 ans pour les non-utilisateurs (groupe témoin). ostéoporotique (4, 5).
Le risque de fractures ostéoporotiques des vertèbres, de
la hanche, de l’humérus, de l’avant-bras, du bassin et des Les auteurs invitent par conséquent les cliniciens à rester
côtes a été analysé et corrigé en fonction du mode de vie, attentifs à un risque accru de fractures vertébrales ostéo-
de la comorbidité et de la prise concomitante de médica- porotiques chez les patients PR traités par CSO, même à
ments. Les critères d’évaluation secondaires étaient les de faibles doses.
relations entre le risque fracturaire et la prise quotidienne
et cumulée moyenne de CSO.

Chez les patients souffrant de PR, la prise actuelle (au


cours des 6 derniers mois) de CSO à faible dose (≤ 7,5mg
par jour d’équivalent de prednisolone) n’était pas associée
à un risque accru de fractures ostéoporotiques par rapport
à une prise antérieure (> 1 an auparavant): hazard ratio
corrigé de 1,14. Le même constat s’appliquait également
aux plus faibles doses de CSO (≤ 5mg ou ≤ 2,5mg par jour).
1. Abtahi S, M. Driessen JHM, Burden AM, et al. Low-dose oral glucocorticoid therapy
Néanmoins, la prise de CSO à faible dose chez les patients and risk of osteoporotic fractures in patients with rheumatoid arthritis: a cohort study
PR était associée à une hausse de 59% du risque de frac- using the Clinical Practice Research Datalink. Rheumatology 2021 Jul 13;keab548. doi:
tures vertébrales cliniques. En revanche, le risque de frac- 10.1093/rheumatology/keab548. Online ahead of print.
2. Engvall IL, Svensson B, Tengstrand B, et al. Impact of low-dose prednisolone on bone
tures ostéoporotiques au niveau des autres sites évalués synthesis and resorption in early rheumatoid arthritis: experiences from a two-year
(fractures non vertébrales) n’était pas plus élevé. Les résul- randomized study. Arthritis Res Ther 2008;10(6):R128.
tats sont restés inchangés, indépendamment de la prise de 3. Van Staa TP, Leufkens HG, Cooper C. The epidemiology of corticosteroid-induced
osteoporosis: a meta-analysis. Osteoporos Int 2002;13(10):777-87.
CSO à court terme ou à long terme. 4. Robinson DE, van Staa TP, Dennison EM, Cooper C, Dixon WG. The limitations of using
simple definitions of glucocorticoid exposure to predict fracture risk: A cohort study.
Bone 2018;117:83-90.
Les auteurs avancent l’hypothèse que l’effet protecteur
5. Van Staa TP, Geusens P, Bijlsma JW, Leufkens HG, Cooper C. Clinical assessment of
exercé par de faibles doses de CSO sur le tissu osseux, pro- the long-term risk of fracture in patients with rheumatoid arthritis. Arthritis Rheum
bablement via la suppression du processus inflammatoire 2006;54(10):3104-12.
ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021 37

SYNDROME INFLAMMATOIRE MULTISYSTÉMIQUE


DE L’ENFANT: QUEL TRAITEMENT?
Le New England Journal of Medicine a publié les résultats de deux études observationnelles portant sur la
même problématique, à savoir le traitement du syndrome inflammatoire multisystémique de l’enfant (MIS-C pour
multisystem inflammatory syndrome in children). Le premier article (ci-après, l’étude 1) émane du groupe
Overcoming Covid-19 Investigators (1), et le second (ci-après, l’étude 2) du BATS Consortium (2).

Le MIS-C est une réaction inflammatoire multiviscérale pour le MIS-C, hospitalisés dans 32 pays. 246 ont
très rare mais potentiellement mortelle qui peut survenir reçu des IgIV en monothérapie, 208 la combinaison
chez les enfants quelques semaines à quelques mois après IgIV + glucocorticoïdes et 99 des glucocorticoïdes en
avoir contracté le Covid-19. Le tableau clinique commence monothérapie.
généralement par de la fièvre, et les symptômes s’intensi-
fient rapidement. Il évolue en syndrome de type Kawasaki Résultats:
et/ou en atteinte cardiaque (avec notamment une insuf- - dans l’étude 1, la combinaison IgIV + corticoïdes a été
fisance cardiaque) et/ou en troubles gastro-intestinaux associée à un risque inférieur de dysfonctionnement
(douleurs abdominales, abdomen aigu) et/ou en coagu- cardiovasculaire, par rapport aux IgIV en monothé-
lopathie. Les problèmes cardiaques peuvent s’aggraver rapie: 17% contre 31%, avec un risque relatif (RR) de
subitement au bout de quelques jours. Des preuves scien- 0,57. En ce qui concerne la dysfonction ventriculaire
tifiques sont nécessaires de toute urgence pour guider les gauche: 8% contre 17% respectivement (RR: 0,46).
stratégies thérapeutiques pour ce syndrome causé par le Pour le choc: 13% contre 24% (RR: 0,49). Le recours à
Covid-19. un traitement complémentaire s’est aussi avéré nette-
ment moins fréquent: 34% contre 70% dans le groupe
Objectif des études: IgIV en monothérapie. En revanche, le risque de fièvre
- étude 1: comparer les immunoglobulines intravei- n’était pas significativement plus faible: 31% contre
neuses (IgIV) en monothérapie (comme traitement 40% (RR: 0,78);
standard) à la combinaison IgIV + glucocorticoïdes en - dans l’étude 2, concernant la nécessité d’un soutien
ce qui concerne le dysfonctionnement cardiovasculaire inotrope/d’une ventilation mécanique ou décès: IgIV+
à partir du jour 2 (insuffisance ventriculaire gauche ou corticoïdes vs IgIV en monothérapie: RR: 0,77; vs
choc nécessitant des vasopresseurs). Le deuxième cri- corticoïdes en monothérapie: RR: 0,54. La probabi-
tère d’évaluation était la nécessité d’ajouter un autre lité d’une diminution de la sévérité de la maladie était
élément à la thérapie dès le 1er jour de traitement (cor- équivalente pour la combinaison IgIV + corticoïdes et
ticoïdes s’ils n’étaient pas administrés depuis le début, les corticoïdes en monothérapie. RR vs IgIV en mono-
médicament biologique, deuxième dose d’IgIV); thérapie: respectivement 0,90 et 0,93. Le temps écoulé
- étude 2: comparer les IgIV en monothérapie à la com- jusqu’à l’amélioration de la maladie était similaire dans
binaison IgIV + glucocorticoïdes et aux corticoïdes en les 3 groupes de traitement.
monothérapie concernant la nécessité d’un soutien
inotrope et/ou d’une ventilation mécanique et/ou la Les conclusions de ces deux études sont visiblement diffé-
mortalité à partir du 2e jour de traitement. Le second rentes. Alors que l’étude 1 a mis en évidence un net bénéfice
critère d’évaluation était la réduction de la sévérité de au niveau des paramètres cardiovasculaires en cas d’ins-
l’affection dès le 2e jour de traitement. tauration immédiate de la combinaison IgIV + corticoïdes,
l’étude 2 a montré un résultat apparemment équivalent
Déroulement des études: dans les 3 groupes de traitement. Les auteurs indiquent
- l’étude 1 a concerné 349 patients de moins de 21 ans toutefois que si on limite les analyses de la seconde étude
(âge moyen: 8,7 ans) souffrant d’un MIS-C, admis aux patients qui remplissaient les critères de l’OMS pour
dans l’un des 58 hôpitaux américains sélectionnés. 206 le MIS-C, on constate malgré tout un avantage limité au
patients ont pu être appariés en fonction du score de niveau des deux critères d’évaluation primaires en cas
propension. Parmi ceux-ci, 103 ont reçu des IgIV en d’instauration immédiate d’une combinaison d’IgIV et de
monothérapie et 103 ont reçu des IgIV en combinaison corticoïdes. Les auteurs des deux études font référence à la
avec des glucocorticoïdes; récente étude française d’Ouldali et al. (3), qui a démontré
- l’étude 2 a concerné 614 enfants et adolescents suspec- la supériorité de l’association IgIV + corticoïdes en termes
tés de souffrir d’un MIS-C, dont 490 remplissaient les de développement de la fièvre, de dysfonctionnement car-
critères de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) diovasculaire et d’escalade médicamenteuse. En attendant
38 ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021

1. Son MBF, Murray N, Friedman K, et al., namens de Overcoming COVID-19 Investigators


que des données définissant l’approche optimale soient groep. Multisystem Inflammatory Syndrome in Children — Initial therapy and
publiées, l’ensemble de ces informations apportent néan- outcomes. N Engl J Med 2021;385:23-34.
2. McArdle AJ, Vito O, Patel H, et al., namens het BATS Consortium. Treatment of
moins aux médecins des preuves supplémentaires suscep-
Multisystem Inflammatory Syndrome in Children. N Engl J Med 2021;385:11-22.
tibles de guider leur pratique clinique. 3. Ouldali N, Toubiana J, Antona D, et al. Association of intravenous immunoglobulins plus
methylprednisolone vs immunoglobulins alone with course of fever in multisystem
inflammatory syndrome in children. JAMA 2021;325:855-64.

TRAITEMENT NON CHIRURGICAL DES LÉSIONS


DE LA COIFFE DES ROTATEURS EN 2021
The Lancet Online a publié les résultats d’un essai randomisé contrôlé pragmatique multicentrique réalisé au
Royaume-Uni, portant sur l’efficacité clinique et le rapport coût-efficacité à long terme du traitement des lésions
de la coiffe des rotateurs (étude GRASP) (1).

Dans 7 cas sur 10, une douleur à l’épaule est causée par une Au total, 708 patients ont été répartis de manière aléatoire
lésion au niveau de la coiffe des rotateurs (CR). D’après entre les 4 groupes. La durée moyenne des symptômes à
les estimations, 50% des patients ressentent encore des l’inclusion était de 4 mois. Une amélioration substantielle
douleurs ou une perte de fonction jusqu’à 2 ans plus tard. du score SPADI par rapport à l’inclusion a été observée
Les options thérapeutiques incluent le repos, l’analgésie, dans tous les groupes après 12 mois. Aucune différence
la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, les exer- de résultat n’a été démontrée entre la TP et la TG. Après
cices, la thérapie manuelle et les infiltrations de cortico- 12 mois, aucune différence d’effet n’a non plus été consta-
stéroïdes. Une revue Cochrane de 2016 (2) a montré que tée entre les groupes ayant reçu ou non des IC. Ce n’est
la physiothérapie et les exercices offrent un net bénéfice à qu’après 8 semaines qu’une différence significative a été
court terme, mais que l’on peut douter de leur utilité à plus observée au niveau du score SPADI, de l’indice d’insomnie,
long terme. Les infiltrations de corticostéroïdes (IC) dans de la reprise des activités souhaitées et des impressions
la région sous-acromiale sont manifestement bénéfiques globales sur le traitement chez les patients qui avaient reçu
à court terme (3), mais leurs avantages et inconvénients une ou plusieurs infiltrations. Il convient de noter que les
à plus long terme sont encore très peu connus (4). patients qui avaient reçu une infiltration faisaient mieux
leurs exercices (à savoir, 5 jours par semaine) que ceux qui
GRASP est une étude de supériorité pragmatique, mul- n’en avaient pas reçue.
ticentrique, randomisée et contrôlée (avec plan facto-
riel 2x2) dans laquelle deux fois deux bras d’étude sont À long terme, la TP n’offre aucun avantage supplémentaire
comparés. Il y a, d’une part, un programme individualisé par rapport à une seule séance de conseils avec le physio-
d’exercices progressifs, prescrit et supervisé par un phy- thérapeute, suivie d’une thérapie par l’exercice à domicile.
siothérapeute, incluant jusqu’à 6 séances en face-à-face Les IC dans l’épaule offrent un bénéfice significatif à court
avec le thérapeute (ci-après «thérapie personnalisée», TP), terme (8 semaines), qui disparaît totalement à partir de
comparé à une séance avec des conseils sur le traitement à 6 mois. L’option présentant le meilleur rapport coût-effi-
suivre dispensés par un physiothérapeute et un programme cacité est donc probablement la thérapie par l’exercice à
d’exercices supplémentaires à domicile (ci-après «thérapie domicile, combinée à une IC.
générale», TG). D’autre part, les IC sous-acromiales sont
comparées à l’absence d’IC. Il y a donc 4 groupes: TP + IC,
TP seule, TG + IC et TG seule. Les patients ont été inclus
après le diagnostic d’une douleur à l’épaule d’une durée
maximale de 6 mois causée par une lésion de la CR: ten-
dinite de la CR, syndrome de conflit sous-acromial, ten- 1. Hopewell S, Keene DJ, Marian IR, et al. Progressive exercise compared with best practice
advice, with or without corticosteroid injection, for the treatment of patients with
dinopathie et déchirure de la CR (sauf si une réparation rotator cuff disorders (GRASP trial group): a multicentre, pragmatic, 2x2 factorial,
chirurgicale était nécessaire). Comme corticostéroïde, de randomised controlled trial. Published The Lancet online July 12, 2021 https://doi.
l’acétate de méthylprednisolone ≤ 40mg ou de l’acétonide org/10.1016/S0140-6736(21)00846-1.
2. Page MJ, Green S, McBain B, et al. Manual therapy and exercise for rotator cuff disease.
de triamcinolone ≤ 40mg pouvait être utilisé. Un anesthé- Cochrane Database Syst Rev 2016;6:CD012224.
sique local pouvait être ajouté. En cas d’amélioration, une 3. Buchbinder R, Green S, Youd JM. Corticosteroid injections for shoulder pain. Cochrane
Database Syst Rev 2003; 2003:CD004016.
deuxième IC pouvait être administrée après 6 semaines.
4. Coombes BK, Bisset L, Vicenzino B. Efficacy and safety of corticosteroid injections and
Le score SPADI (Shoulder Pain And Disability Index) a été other injections for management of tendinopathy: a systematic review of randomised
utilisé pour évaluer les symptômes. controlled trials. Lancet 2010;376:1751-67.
Vitamine
Vitamine
D WillD25000
Will 25000
UI 4 capsules
UI 4 capsules
6,95€6,95€
Vitamine
Vitamine
D WillD25000
Will 25000
UI 12UI
capsules
12 capsules
16,94€
16,94€
Vitamine
Vitamine
D WillD50000
Will 50000
UI 4 capsules
UI 4 capsules
9,99€9,99€

Vitamine
VitamineD DWill
Will. .
® ®

Du
Dusoleil
soleiltoute
toutel’année.
l’année.

Indications
Indications
l à titre
l à titre
prév
préventif
préventif
ou enoutraitement
en traitement
d’une d’une
carence
carence
en vitamine
en vitamine
D D
l en lcomplément
en complémenten cas
en d’ostéoporose*
cas d’ostéoporose*
Vitamine
Vitamine
D WillD® Will® Dosage
Dosage
conseillé
conseillé
est unest
médicament.
un médicament.
l dose
l dose
de charge
de charge
pourpour
les vvaleurs
les valeurs
sériques
sériques
< 25 <nmol/l
25 nmol/l
: :
2 x 50.000
2 x 50.000
UI/semaine
UI/semaine
ou 4oux 25.000
4 x 25.000
UI/semaine
UI/semaine
l dose
l dose
d’entretien
d’entretien
pourpour
les vvaleurs
les valeurs
sériques
sériques
25-5025-50
nmol/l
nmol/l
et/ou ostéoporose
et/ou :
ostéoporose :
25.000 UI/mois
25.000 UI/mois
Vitamine
Vitamine
D Will
D Will
®
, en
®
, en
capsules
capsules
bien
bien
pratiques
pratiques
*en cas
*en(de
casrisque)
(de risque)
de carence
de carence
en vitamine
en vitamine
D D

DENOMINATION
DENOMINATION DU MEDICAMENT
DU MEDICAMENT carencecarence
chez les chezadultes :
les adultes : Rare : Rare
Prurit,: Prurit,
éruption cutanée
éruption et urticaire.
cutanée et urticaire.
Vitamine
Vitamine
D Will D25000
Will 25000
UI capsule
UI capsule
molle molle ET ET Selon Selon
la dose la et dose la etdurée du traitement,
la durée du traitement,des épisodes
des épisodesd’hyper-d’hyper-
Vitamine
Vitamine
D Will D50000
Will 50000
UI capsule
UI capsule
molle molle Prévention d’une d’une
Prévention carencecarence en vitamine en vitamine D chezD les chez patients à hautà haut
les patients calcémie grave grave
calcémie et persistante
et persistantepeuvent survenir,
peuvent associés
survenir, à des à des
associés
risquerisque
: : symptômes
symptômes aigus aigus(troubles du rythme
(troubles cardiaque,
du rythme nausées,
cardiaque, vomis-vomis-
nausées,
COMPOSITION
COMPOSITION QUALITATIVE
QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
ET QUANTITATIVE 2500025000UI/mois – 25000
UI/mois UI/2 mois
– 25000 UI/2 mois sements, symptômes
sements, symptômes psychiatriques,
psychiatriques,perte pertede conscience)
de conscience) et et
ChaqueChaque
capsulecapsule
molle contient
molle contient
: : Ostéoporose
Ostéoporose : 25000: 25000 UI/mois UI/mois chroniques (production
chroniques accrueaccrue
(production d’urine,d’urine,
soif excessive, perte d’appétit,
soif excessive, perte d’appétit,
2500025000
UI de cholécalciférol
UI de cholécalciférol
(équivalant(équivalant
à 0,625à mg 0,625demgvitamine
de vitamine
D3). D3).Une surveillance
Une surveillance médicale s’impose
médicale du faitduque
s’impose faitlesquedoses requises
les doses perte perte
requises de poids, calculscalculs
de poids, rénaux,rénaux,
calcification rénale,rénale,
calcification calcification des des
calcification
5000050000UI de cholécalciférol
UI de cholécalciférol(équivalant(équivalant
à 1,25 mg à 1,25
demg
vitamine
de vitamine
D3). D3).peuvent varier varier
peuvent en fonctionen fonction de la de réponse
la réponsedu patient (voir rubri-
du patient tissus tissus
(voir rubri- mous).mous).
Pour laPour
listelacomplète
liste complète
des excipients,
des excipients,voir rubrique
voir rubrique
6.1. 6.1. que 4.4).
que 4.4). De trèsDerares
trèsdécès ont étéont
rares décès rapportés (voir rubriques
été rapportés 4.4 « Mises
(voir rubriques en en
4.4 « Mises
Populations particulières
Populations particulières garde garde
spéciales et précautions
spéciales d’emploi
et précautions » et 4.9» et
d’emploi « Surdosage »). »).
4.9 « Surdosage
FORME FORME
PHARMACEUTIQUE
PHARMACEUTIQUE Insuffisance hépatique
Insuffisance hépatique Déclaration des effets
Déclaration indésirables
des effets suspectés
indésirables suspectés
Capsule Capsule
molle molle
à 25000 à 25000
UI : capsule
UI : capsule
molle molle
de taillede3,taille
de forme
3, de forme
ovale ovale
AucuneAucuneadaptation adaptation posologiqueposologique n’est nécessaire
n’est nécessaire chez les chezpatients La déclaration
les patients La déclaration des effets indésirables
des effets suspectés
indésirables après après
suspectés autorisation
autorisation
et de et couleur
de couleur
blanche blanche
opaque. opaque.
La capsule La capsule
molle molle
mesuremesureenvironenviron
présentant une insuffisance
présentant une insuffisance hépatique. hépatique. du médicament
du médicament est importante.
est importante.Elle permet une surveillance
Elle permet conti- conti-
une surveillance
11,3 mm 11,3demm
longdeetlong 6,9 et
mm 6,9demm large.
de large. Insuffisance rénalerénale
Insuffisance nue dunue rapport
du rapportbénéfice/risque du médicament.
bénéfice/risque du médicament. Les professionnels
Les professionnels
Capsule Capsule
molle molle
à 50000 à 50000
UI : capsule
UI : capsule molle molle
de taille
de 6, taille
de 6,forme
de formeVitamine D WillDneWill
Vitamine doitnepas doitêtre pasutilisé chez les
être utilisé chez patients atteints
les patients de santé
atteints de déclarent
santé déclarent tout effet
toutindésirable suspecté
effet indésirable le système
suspecté nation-nation-
le système
ovale etovale
de couleur
et de couleur
rouge rouge
opaque. opaque.
La capsule
La capsule
molle molle
mesuremesureenvironenviron
d’insuffisance
d’insuffisancerénalerénale sévère.sévère. al de déclaration
al de déclaration : :
13,5 mm 13,5demmlongdeetlong8,4 et
mm 8,4demm large.de large. 2500025000& 50000 & 50000UI UI Belgique : Agence
Belgique fédérale
: Agence des médicaments
fédérale des médicaments et desetproduits de de
des produits
Vitamine D WillDneWill
Vitamine doitnepas doitêtre pasutilisé chez les
être utilisé chezenfants et les et
les enfants ado- santé -santé
les ado- Division Vigilance
- Division – Eurostation
Vigilance II, PlaceII, Victor
– Eurostation Horta,Horta,
Place Victor 40/40,40/40,
DONNEES DONNEES CLINIQUES CLINIQUES lescents.
lescents. B – 1060B –Bruxelles
1060 Bruxelles ou Boîte ou Postale 97, B –97,
Boîte Postale 1000
B – Bruxelle MadouMadou
1000 Bruxelle
Mode Mode
d’administration
d’administration Site internet : www.afmps.be
Site internet : www.afmps.be- -
Indications
Indications
thérapeutiques
thérapeutiques Voie orale.
Voie orale. E-mailE-mail
: adversedrugreactions@fagg-afmps.be
: adversedrugreactions@fagg-afmps.be
- Traitement
- Traitement
d’une carence
d’une carence
en vitamine
en vitamineD. D. Les capsules
Les capsules mollesmolles doivent être avalées
doivent être avalées entières (sans (sans
entières être cro- Luxembourg
être cro- Luxembourg : Direction de la Santé
: Direction - Division
de la Santé de la Pharmacie
- Division et des et des
de la Pharmacie
- Prévention
- Prévention
d’une d’une
carencecarence
en vitamine
en vitamine D chezD les chezpatients
les patients
à hautà hautquées),quées),
avec deavec l’eau.de l’eau. Médicaments
Médicaments - Allée-Marconi – Villa –Louvigny
Allée Marconi - L-2120
Villa Louvigny Luxembourg
- L-2120 -
Luxembourg -
risque.risque. Tél. : (+352) 2478 5592
Tél. : (+352) 2478-5592Fax : -(+352) 2479 5615
Fax : (+352) 2479 5615
- En complément
- En complément d’un traitement
d’un traitement spécifique spécifique
de l’ostéoporose
de l’ostéoporose
chez leschezContre-indications
les Contre-indications E-mailE-mail
: pharmacovigilance@ms.etat.lu
: pharmacovigilance@ms.etat.lu - -
patientspatients
présentant
présentant
une carence
une carence
en vitamineen vitamine
D ou un D ourisque
un risque
d’hypovi-
d’hypovi-
- Hypersensibilité
- Hypersensibilité à la substance
à la substance active active
ou à l’un ou desà l’unexcipients men- men-
des excipients Link : http://www.sante.public.lu/fr/politique-sante/ministere-sante/
Link : http://www.sante.public.lu/fr/politique-sante/ministere-sante/
taminosetaminose
D. D. tionnéstionnés
à la rubrique
à la rubrique6.1. 6.1. direction-sante/div-pharmacie-medicaments/index.html
direction-sante/div-pharmacie-medicaments/index.html
VitamineVitamine
D Will D25000Will 25000
UI et 50000
UI et 50000 UI est UI indiqué
est indiqué
chez les chez
adultes.
les adultes.
- Maladies/conditions
- Maladies/conditions associées à une àhypercalcémie
associées une hypercalcémie et/ou uneet/ouhyper-
une hyper-
calciurie.
calciurie. TITULAIRE
TITULAIRE DE L’AUTORISATION
DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE
DE MISE SURMARCHE
LE MARCHE
Posologie
Posologie
et mode et mode
d’administration
d’administration - Néphrolithiase
- Néphrolithiase calcique, néphrocalcinose,
calcique, néphrocalcinose, hypervitaminose
hypervitaminose D. D. Belgique : WILL-PHARMA
Belgique : WILL-PHARMA - Rue du Manil
- Rue 80 B -80
du Manil 1301B -Wavre
1301 Wavre
Posologie
Posologie - Insuffisance rénalerénale
- Insuffisance sévère.sévère. Luxembourg
Luxembourg : WILL-PHARMA
: WILL-PHARMA - Rue du Merschgrund
- Rue du Merschgrund54 - 54 -
AdultesAdultes - Pseudohypoparathyroïdie
- Pseudohypoparathyroïdie (voir rubrique
(voir rubrique4.4). 4.4). L- 8373L-Hobscheid
8373 Hobscheid
La dose Ladoit
doseêtredoitétablie
être établie
par unpar médecin,
un médecin, sur unesurbase
uneindividuelle,
base individuelle,
en fonction
en fonction
de l’étendue
de l’étendue
de la supplémentation
de la supplémentation nécessaire
nécessaire
en vita-
en vita-
EffetsEffets
indésirables
indésirables NUMERO(S)
NUMERO(S) D’AUTORISATION
D’AUTORISATION DE MISE SUR LE
DE MISE MARCHE
SUR LE MARCHE
mine D.mine D. La fréquence
La fréquence des effets indésirables
des effets indésirables éventuels énumérés
éventuels ci-dessous
énumérés Belgique
ci-dessous : Vitamine
Belgique D Will D25000
: Vitamine UI capsule
Will 25000 molle :molle
UI capsule BE570142 -
: BE570142 -
Les habitudes
Les habitudes alimentaires
alimentaires
du patient du patient
doivent doivent
être évaluées
être évaluées
avec avecest définie selon laselon
est définie convention
la convention suivante :
suivante : Vitamine D Will D50000
Vitamine UI capsule
Will 50000 molle :molle
UI capsule BE570151
: BE570151
attention
attention
et la teneur
et la teneur
en vitamine
en vitamine D ajoutée D ajoutée
artificiellement
artificiellement Très fréquent
dans dans Très fréquent (≥ 1/10)(≥ -1/10) Fréquent
- Fréquent (≥ 1/100, < 1/10)< -1/10)
(≥ 1/100, Peu -fréquent
Peu fréquentLuxembourg
Luxembourg : Vitamine D Will D25000
: Vitamine UI capsule
Will 25000 molle :molle
UI capsule 2020100268 -
: 2020100268 -
certainscertains
types d’aliments
types d’alimentsdoit être doitpriseêtreen prise
considération.
en considération. (≥ 1/1 (≥000,1/1 <000, 1/100) - Rare- (≥
< 1/100) Rare 1/10(≥000, 1/10 <000, 1/1 000)
< 1/1 -000) Très -rare Vitamine
Très rare D Will D50000
Vitamine UI capsule
Will 50000 molle :molle
UI capsule 2020100269
: 2020100269
25.00025.000
& 50.000 & 50.000
UI UI (< 1/10(<000)
1/10 -000) Fréquence
- Fréquence indéterminéeindéterminée (ne peut (neêtrepeutestimée sur la sur la
être estimée
Traitement
Traitement
d’une carence
d’une carence
en vitamine
en vitamine
D (tauxDsériques
(taux sériques
< 25 nmol/l
< 25 nmol/l
ou base ou des base données
des données disponibles)
disponibles) MODEMODE DE DELIVRANCE
DE DELIVRANCE
< 10 ng/ml)
< 10 ng/ml)
(dose de (dosecharge)
de charge)
: : Les effets indésirables
Les effets résultent
indésirables d’un surdosage.
résultent d’un surdosage. Délivrance
Délivrance
libre libre
- Une-dose Unecumulée
dose cumulée de 100000
de 100000UI sur UI 1 semaine
sur 1 semaine
est recommandée.
est recommandée. Affections du système
Affections du systèmeimmunitaireimmunitaire : :
2021/19-dwill-publ. Made 2/21

2021/19-dwill-publ. Made 2/21

- Après - Après
le traitement
le traitementd’une d’une
carencecarence en vitamineen vitamine
D, uneD,dose une d’en- Fréquence
dose d’en- indéterminée
Fréquence indéterminée (ne peut (neêtrepeutestimée
être estiméesur la sur baselades
basedon- DATE DATE
des don- DE MISE A JOUR
DE MISE DU TEXTE
A JOUR DU TEXTE
tretientretien
plus faible
plus faible
doit être
doitenvisagée
être envisagée après après
le premier
le premier
mois. mois.
Des Des nées disponibles)
nées disponibles) : Réactions d’hypersensibilité,
: Réactions d’hypersensibilité, telles qu’un
telles œdème
qu’un œdème Date de Datemise deàmise
jour du texte
à jour du :texte
05/2020: 05/2020
mesures mesures
de suivi dedu suivi
tauxdudetaux 25(OH)D
de 25(OH)D doivent doivent
être réalisées
être réalisées
environenviron
de Quincke ou un ou
de Quincke œdème un œdème laryngé. laryngé. Date d’approbation:
Date d’approbation: 08/2020 08/2020
tous lestoustrois
lesàtrois
quatre à quatre
mois aprèsmois après
l’instauration
l’instauration
du traitement
du traitement
d’en- d’en-
Troubles du métabolisme
Troubles du métabolisme et de laetnutrition
de la nutrition : :
tretientretien
afin deafinconfirmer
de confirmer
l’atteintel’atteinte
du tauxducible. taux cible. Peu fréquent
Peu fréquent : Hypercalcémie
: Hypercalcémie et hypercalciurie.
et hypercalciurie.
Hypovitaminose
Hypovitaminose D (tauxDsériques
(taux sériques25-50 25-50nmol/lnmol/l
ou 10-20ou 10-20
ng/ml)ng/ml)
chez chezAffections gastro-intestinales
Affections gastro-intestinales : :
les adultes
les adultes
: : Fréquence indéterminée
Fréquence indéterminée : Constipation,
: Constipation,flatulence, nausées,
flatulence, douleurs
nausées, douleurs
ET ET abdominales,
abdominales, diarrhée. diarrhée.
Traitement
Traitementd’entretien
d’entretien
à longà terme long terme après aprèsle traitement
le traitementd’une d’une
Affections de la peau
Affections de laetpeau du tissu
et dusous-cutané
tissu sous-cutané : :
40 ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021

UNE CAUSE INHABITUELLE


IMAGES ET MOUVEMENT

DE PIED TOMBANT

Dima Al Jahed1,2, Filip M. Vanhoenacker2,3,4


1. Service de radiologie, UZ Brussel
2. Service de radiologie, AZ Sint-Maarten, Malines
3. Service de radiologie, UZ Antwerpen
4. Service de radiologie, UZ Gent

Dans cet article, nous présentons une cause rare de pied tombant, à savoir un
kyste arthrosynovial de l’articulation tibio-fibulaire proximale avec compression externe
sur les branches du nerf péronier.

Figure 1: Échographie. Les coupes transversale (A) et longitudinale (B)


DISCUSSION CLINIQUE montrent une structure volumineuse anéchogène (flèches) avec de
fins septa intralésionnels hyper-échogènes contre le péroné latéral
Une femme de 30 ans se plaint depuis plusieurs mois d’une proximal.
tuméfaction indurée sur la face latérale du genou droit.
A
Elle se présente au service des urgences avec un pied tom-
bant et une douleur aiguë irradiant vers l’avant de la jambe
droite et entre les 1er et 2e orteils. Elle n’a pas d’antécé-
dents de traumatisme pertinent. L’examen clinique met en
évidence une perte de dorsiflexion active du pied droit.

L’échographie montre une structure intramusculaire


anéchogène avec septa intralésionnels, avec un pro-
longement vers l’articulation tibio-fibulaire proximale
(Figure 1A, B). Pour affiner le diagnostic, une IRM est
réalisée. La séquence pondérée en T1 montre une lésion
hypo-intense bien délimitée par rapport au muscle
(Figure 2A). Sur le cliché pondéré en T2 avec suppres-
sion spectrale de la graisse, on peut voir une lésion hyper-
intense avec plusieurs septa intralésionnels fins. Cette B
dernière est en contact étroit avec les branches du nerf
péronier commun (Figure 2B). On ne peut plus distin-
guer la lésion du nerf péronier superficiel; celle-ci se situe
contre le contour latéral du nerf péronier profond dans
la loge musculaire antérieure (Figure 2B). La morpho-
logie est fusiforme avec un petit prolongement en forme
de tige partant de l’articulation tibio-fibulaire proximale
(Figure 2C). On remarque également un léger œdème de
OR1326F

dénervation dans les muscles de la loge antérieure et de


ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021 41

Figure 2: IRM. Le cliché axial pondéré en T1 (A) montre une lésion homogène hypo-intense contre le péroné proximal (flèches rouges). Les clichés
axial (B) et coronal (C) pondérés en T2 avec suppression spectrale de la graisse montrent une structure fusiforme hyper-intense (flèches rouges)
avec un prolongement en forme de tige vers l’articulation tibio-fibulaire proximale (flèche bleue). À noter une relation étroite avec le contour latéral
du faisceau neurovasculaire dans la loge musculaire antérieure (B, flèche blanche). Le cliché axial (D) pondéré en T2 avec suppression spectrale
de la graisse de la jambe proximale montre un œdème de dénervation intramusculaire aigu dans la loge musculaire antérieure et péronière (flèches
rouges). Les clichés coronaux (E) pondérés en T1 avec suppression spectrale de la graisse après injection IV d’un produit de contraste à base de
gadolinium montrent une prise de contraste limitée de la paroi de la lésion et des fins septa intralésionnels (flèche rouge). Le cliché axial (F) en
soustraction après injection du produit de contraste montre un léger rehaussement de la paroi (flèche rouge) et des septa internes (flèche bleue).

A B C

D E

la loge péronière (Figure 2D). Après injection intravei- la plus couramment avancée est une augmentation de la
neuse d’un produit de contraste à base de gadolinium, on quantité de liquide synovial consécutive à un traumatisme,
peut voir un léger rehaussement du bord périphérique et une arthrite active ou une synovite, qui se traduit par une
des septa intralésionnels (Figures 2E et 2F). Un kyste hausse de la pression intra-articulaire. Cette pression
arthrosynovial de l’articulation tibio-fibulaire proximale entraîne la formation d’une hernie focale de la membrane
(ATFP), compliqué par une dénervation du nerf péronier, synoviale et le passage du liquide synovial à travers un
est diagnostiqué. point faible de la capsule articulaire, avec la formation d’un
kyste adjacent (3, 4).
La patiente subit ensuite une résection de la lésion.
L’examen histopathologique de la pièce de résection Un kyste arthrosynovial de l’ATFP est plutôt rare (1, 3, 4).
confirme le diagnostic. La convalescence se déroule sans Un tel kyste présente généralement une relation anato-
problème. Deux mois après la présentation initiale, la mique étroite avec le nerf péronier et ses branches, et peut
patiente a récupéré sa force musculaire et ne présente comprimer ces dernières (3). Le nerf péronier commun a
aucun déficit sensoriel. un trajet rétro-fibulaire, et se divise en une branche pro-
fonde et une branche superficielle (Figure 3) (6). Le nerf
péronier profond innerve les muscles de la loge muscu-
COMMENTAIRE laire antérieure, qui sont responsables de la dorsiflexion
Un kyste arthrosynovial est une lésion bénigne des tis- de la cheville, tandis que la branche superficielle innerve
sus mous qui se développe le plus souvent sur la face dor- les muscles péroniers (6). Le kyste mucoïde intraneural
sale du poignet, mais peut toucher pratiquement toutes est un sous-type particulier de kyste arthrosynovial, qui
les articulations (1, 2). La pathogenèse des kystes arthro- s’étend dans le nerf le long d’une petite branche articulaire
synoviaux fait l’objet de plusieurs théories. L’hypothèse récurrente du nerf péronier (6).
42 ORTHO-RHUMATO | VOL 19 | N°4 | 2021

communiquant avec l’ATFP via une petite jonction en forme


MANIFESTATIONS CLINIQUES de tige (1-4). Les clichés après injection d’un produit de
Les kystes arthrosynoviaux de l’ATFP sont généralement contraste à base de gadolinium ne montrent qu’un rehaus-
petits et, par conséquent, asymptomatiques. Les kystes sement très subtil du contour et des éventuels septa internes
plus volumineux peuvent causer une neuropathie, soit par à paroi mince (3, 4). L’IRM permet de distinguer les diffé-
compression externe du nerf péronier commun et de ses rentes phases de la dénervation. Pendant la phase aiguë
branches (1, 3, 4, 6), soit par extension intraneurale directe (après 48 heures), on observe un œdème musculaire, qui est
dans le cas d’un sous-type intraneural. Cette compression le mieux visible sur les clichés pondérés en T2 avec suppres-
provoque une douleur antérolatérale dans la jambe et le dos sion de la graisse. Une compression nerveuse persistante
du pied. Un pied tombant aigu peut parfois survenir, comme pendant plus de 7 jours entraîne une atrophie musculaire,
dans le cas décrit dans cet article. Cela peut s’expliquer par qui reste réversible. Une dénervation prolongée (quelques
une augmentation aiguë du volume de la lésion, entraînant semaines à quelques mois) se caractérise par une dégéné-
une compression nerveuse accrue. En l’absence de traite- rescence graisseuse musculaire progressive, dans le cadre
ment, cela peut conduire à une faiblesse progressive avec de laquelle les fibres musculaires affectées sont irrémédia-
atrophie musculaire et infiltration graisseuse des muscles blement perdues. Les clichés pondérés en T1 sont les plus
affectés de la jambe et un pied tombant irréversible (2, 4). appropriés pour évaluer l’infiltration graisseuse (6).

IMAGERIE DIAGNOSTIC ET DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL


L’échographie est la technique de première intention pour Un kyste de Baker se situe en postéro-médial dans le creux
distinguer une masse kystique d’une masse solide, mais poplité et communique avec l’articulation du genou entre
l’IRM est la technique de prédilection pour confirmer la le muscle semi-membraneux et la tête du muscle gas-
nature kystique de cette lésion, d’une part, et pour mettre trocnémien médial (1, 2). D’autres lésions solides bénignes
en évidence sa relation anatomique avec l’articulation tibio- et malignes des tissus mous présentent souvent une forte
fibulaire et les structures environnantes, d’autre part (2, 3). prise de contraste hétérogène et ne communiquent pas
À l’IRM, la lésion se présente traditionnellement comme une avec l’articulation tibio-fibulaire proximale (2-4).
structure homogène, contenant du liquide et hyper-intense
en T2, située contre la face latérale du péroné proximal et
TRAITEMENT
Figure 3: Représentation schématique de l’anatomie la plus courante
du nerf péronier commun (NPC) et de ses branches. En distal de la Les kystes arthrosynoviaux non compliqués peuvent faire
tête du péroné, le NPC se divise en nerf péronier superficiel (NPS) et l’objet d’un traitement conservateur par aspiration du
en nerf péronier profond (NPP). Le dermatome du nerf est représenté
kyste et injection de stéroïdes si le patient ne présente pas
par des codes de couleur (bleu: n. péronier commun; rouge: n.
péronier superficiel; vert: n. péronier profond) de symptômes neurologiques, mais les récidives peuvent
être fréquentes tant que la communication avec l’articula-
tion tibio-fibulaire n’est pas interrompue (3, 5). L’ablation
chirurgicale du kyste est la méthode de traitement la plus
appropriée pour les patients présentant des symptômes
neurologiques ou des kystes récidivants après un traite-
ment conservateur. Malgré l’excision chirurgicale, des
symptômes résiduels subsistent parfois en cas de lésions
nerveuses permanentes (1, 3, 5).

CONCLUSION
Un kyste arthrosynovial de l’ATFP est une lésion rare qui peut
être à l’origine d’un pied tombant en raison de la compres-
sion du nerf péronier. L’imagerie, et plus particulièrement
l’IRM, joue un rôle majeur dans la pose du bon diagnostic et
l’évaluation de l’étendue de la lésion, de la compression des
nerfs adjacents et du degré de dénervation musculaire. Le
type de dénervation (aiguë ou chronique) peut fournir des
informations importantes pour le pronostic.

Références sur www.ortho-rhumato.be


PAH
P ulmonary
A rterial
H ypertension

the fatal threat


under SSc *1-2

A R N H OW TO
L E C
C R E E N YOUR SS
S
N T S F O R PAH?
PATIE E
SCAN TH
.
QR CODE

Your SSc patients can develop PAH at any time3


Perform a yearly screening to improve their survival substantially4,5,6
Refer your patient to a PAH center immediately if PAH is suspected6
* Systemic sclerosis
1. Weatherald J. et al. Eur Respir J. 2018;52(4):1-14.
2. Wigley FM et al. Arthritis Rheum. 2005;52(7):2125-2132
3. Hachulla E et al. Chest 2009, 136(5):1211 - 1219
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6. N. Galiè et al. Eur Heart J 2016;37(1):67-119
©Janssen-Cilag NV – CP-258042– 6-Sep-2021 – vu/er Luc Van Oevelen, Antwerpseweg 15-17, 2340 Beerse
Ce médicament fait l’objet d’une surveillance supplémentaire qui permettra l’identification rapide de nouvelles infor- et 3), l’augmentation moyenne (écart type (ET)) par
mations relatives à la sécurité. Les professionnels de la santé déclarent tout effet indésirable suspecté. Voir rubrique rapport à l’inclusion de la créatinine sérique était 30 x 100 mg € 1 120,93 • 90 x 100 mg € 2 677,11
Effets indésirables pour les modalités de déclaration des effets indésirables. Jyseleca 100 / 200 mg comprimés pellicu- respectivement de 0,07 (0,12) et de 0,04 (0,11) mg/dL 30 x 200 mg € 1 120,93 • 90 x 200 mg € 2 677,11
lés. Composition : Chaque comprimé pelliculé contient du maléate de filgotinib correspondant à 100 mg ou 200 mg de pour filgotinib 200 mg et 100 mg. Les valeurs moyennes
filgotinib. Chaque comprimé pelliculé de 100 mg contient 76 mg de lactose (sous forme de monohydrate). Chaque de créatinine sont restées comprises dans les limites
comprimé pelliculé de 200 mg contient 152 mg de lactose (sous forme de monohydrate). Pour la liste complète des de la normale. Lipides Le traitement par le filgotinib a été associé à des augmentations dose-dépendantes des taux de
excipients, voir rubrique 6.1 du Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP). Forme pharmaceutique : Comprimé pelli- cholestérol total et HDL, tandis que les taux de cholestérol LDL ont été légèrement augmentés. Les rapports LDL/HDL
culé. Jyseleca 100 mg comprimés pelliculés : Comprimé pelliculé, en forme de gélule, de 12 x 7 mm, de couleur beige sont restés généralement inchangés. Des changements lipidiques ont été observés au cours des 12 premières semaines
portant l’inscription « GSI » sur une face et « 100 » sur l’autre face. Jyseleca 200 mg comprimés pelliculés : Comprimé de traitement par le filgotinib et sont restés stables par la suite. Description de certains effets indésirables Infections
pelliculé, en forme de gélule, de 17 x 8 mm, de couleur beige portant l’inscription « GSI » sur une face et « 200 » sur Dans les études cliniques contrôlées contre placebo en association avec des csDMARDs (FINCH 1, FINCH 2, DARWIN 1 et
l’autre face. Indication : Jyseleca est indiqué dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde active modérée à sévère DARWIN 2), la fréquence des infections pendant 12 semaines était de 18,1 % dans le groupe filgotinib 200 mg versus 13,3
chez des patients adultes qui ont présenté une réponse inadéquate, ou une intolérance, à un ou plusieurs traitements % dans le groupe placebo. Dans l’étude contrôlée contre MTX FINCH 3, la fréquence des infections pendant 24 semaines
de fond antirhumatismaux (DMARDs). Jyseleca peut être utilisé en monothérapie ou en association avec le méthotrexate était respectivement de 25,2 % et de 23,1 % dans les groupes filgotinib 200 mg en monothérapie et filgotinib 200 mg plus
(MTX). Posologie et mode d’administration : Le traitement par le filgotinib doit être initié par un médecin expérimenté MTX versus 24,5 % dans le groupe MTX seul. Le taux d’incidence ajusté en fonction de l’exposition (TIAE) des infections
dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde. Posologie La dose recommandée de filgotinib chez les patients adultes pour le groupe filgotinib 200 mg dans les sept études cliniques de phase II et III (2 267 patients) était de 26,5 pour 100
atteints de polyarthrite rhumatoïde est de 200 mg une fois par jour. Surveillance des paramètres biologiques, et instau- patients-années d’exposition (PAE). Dans les études cliniques contrôlées contre placebo en association avec des
ration ou interruption du traitement Les recommandations concernant la surveillance des paramètres biologiques, et csDMARDs, la fréquence des infections graves pendant 12 semaines était de 1,0 % dans le groupe filgotinib 200 mg

NOUVEAU
l’instauration ou l’interruption du traitement, sont fournies dans le Tableau 1. Si un patient présente une infection grave, versus 0,6 % dans le groupe placebo. Dans l’étude contrôlée contre MTX FINCH 3, la fréquence des infections graves
le traitement doit être inter- pendant 24 semaines était
rompu jusqu’à ce que celle-ci respectivement de 1,4 % et de
soit contrôlée (voir rubrique 1,0 % dans les groupes filgoti-
4.4 du RCP). Tableau 1 : nib 200 mg en monothérapie
Paramètres biologiques et et filgotinib 200 mg plus MTX
recommandations de surveil- versus 1,0 % dans le groupe
lance : Paramètre biologique : MTX seul. Le TIAE global des
Nombre absolu de polynu- infections graves pour le
cléaires neutrophiles (NAN). groupe filgotinib 200 mg dans
Action : Le traitement ne doit les sept études cliniques de
pas être initié, ou doit être phase II et III (2 267 patients)
interrompu, si le NAN est < 1 x était de 1,7 % par 100 PAE.
109 cellules/L. Le traitement L’infection grave la plus
peut être repris une fois que fréquente était la pneumonie.

PROCÉDURE DE REMBOURSEMENT EN COURS DANS LA PR


le NAN est revenu à une Le TIAE des infections graves
valeur supérieure à celle-ci. est resté stable lors d’une
Pa ra m è t re b i o l o g i q u e : exposition à long terme. Le
Nombre absolu des lympho- taux d’incidence des infec-
cytes (NAL). Action : Le traite- tions graves était supérieur
ment ne doit pas être initié, chez les patients de 75 ans et
ou doit être interrompu, si le plus, bien que les données
NAL est < 0,5 x 109 cellules/L. soient limitées. Dans les
Le traitement peut être repris études contrôlées contre
une fois que le NAL est revenu placebo en association avec
à une valeur supérieure à des csDMARDs, la fréquence
celle-ci. Paramètre biolo- des infections après 12
gique : Hémoglobine (Hb). semaines pour filgotinib 200
Action : Le traitement ne doit mg comparée au placebo était
pas être initié, ou doit être : infection des voies respira-
interrompu, si l’Hb est < 8 g/ toires supérieures (3,3 %
dL. Le traitement peut être versus 1,8 %), infection des
repris une fois que l’Hb est voies urinaires (1,7 % versus
revenue à une valeur supé- 0,9 %), pneumonie (0,6 %
rieure à celle-ci. versus 0,4 %) et zona (0,1 %
Recommandation de surveil- versus 0,3 %). La plupart des
lance : Avant l’instauration du cas de zona impliquaient un
traitement, puis conformé- seul dermatome et étaient
ment à la prise en charge non graves. Infections oppor-
habituelle du patient. tunistes (hors TB) Dans les
Pa ra m è t re b i o l o g i q u e : études cliniques contrôlées
Paramètres lipidiques. Action : contre placebo en association
Les patients doivent être pris avec des csDMARDs, aucune
en charge conformément aux infection opportuniste n’a été
recommandations cliniques observée pendant 12
internationales sur l’hyperli- semaines dans le groupe
pidémie. Recommandation de filgotinib 200 mg ni dans le
surveillance : 12 semaines groupe placebo. Dans l’étude
après l’instauration du traite- contrôlée contre MTX FINCH 3,
ment, puis conformément aux la fréquence des infections
recommandations cliniques opportunistes pendant 24
internationales sur l’hyperli- semaines était respective-
pidémie. • Populations parti- ment de 0 %, de 0,2 % et de 0
culières Personnes âgées Une % dans les groupes filgotinib
dose initiale de 100 mg une 200 mg en monothérapie,
fois par jour est recomman- filgotinib 200 mg plus MTX et
dée chez les patients âgés de MTX seul. Le TIAE global des
75 ans et plus, en raison de infections opportunistes pour
données cliniques limitées. le groupe filgotinib 200 mg
Insuffisance rénale Aucune dans les sept études cliniques

LA PUISSANCE
adaptation de la posologie de phase II et III (2 267
n’est nécessaire chez les patients) était de 0,1 % par
patients présentant une 100 PAE. Nausées Les nausées
insuffisance rénale légère étaient généralement transi-
(clairance de la créatinine
[ClCr] ≥ 60 mL/min). Une dose
de 100 mg de filgotinib une
fois par jour est recomman-
DOMPTÉE* toires et rapportées au cours
des 24 premières semaines de
traitement par le filgotinib.
Créatine phosphokinase Des
dée chez les patients présen-
tant une insuffisance rénale JYSELECA EST UN INHIBITEUR
® élévations dose-dépendantes
de la créatine phosphokinase
modérée ou sévère (ClCr 15 à <
60 mL/min). Le filgotinib n’a PRÉFÉRENTIEL DE JAK1, PRIS PAR (CPK) se sont produites au
cours des 12 premières
pas été étudié chez les
patients atteints d’une insuffi- VOIE ORALE UNE FOIS PAR JOUR, QUI semaines de traitement par le
filgotinib et sont restées
sance rénale terminale (ClCr <
15 mL/min) et son administra- COMBINE UNE EFFICACITÉ RAPIDE ET stables par la suite. À la
semaine 24 des études de
tion n’est, par conséquent,
pas recommandée chez ces DURABLE AVEC UN FAIBLE TAUX D’EFFETS phase III (FINCH 1, 2 et 3),
l’augmentation moyenne (ET)
patients (voir rubrique 5.2 du
RCP). Insuffisance hépatique
INDÉSIRABLES ASSOCIÉS AUX JAKi 1-3 par rapport à l’inclusion de
la CPK était respectivement
Aucune adaptation de la Effets indésirables associés aux JAKi : infections sévères, Herpès Zoster de -16 (449), de 61 (260) et de
posologie n’est nécessaire 33 (80) U/L pour le placebo, le
chez les patients présentant et thromboembolie veineuse. filgotinib 200 mg et le filgoti-
une insuffisance hépatique nib 100 mg. Dans les études
légère ou modérée (grades A de phase III contrôlées contre
ou B de Child-Pugh). Le filgoti- *Réponse ACR20/50/70 significative chez les patients MTX-IR et biologic-IR placebo avec des csDMARDs
nib n›a pas été étudié chez les atteints de PR active modérée à sévère à la semaine 12 (FINCH 1 & 2) par (FINCH 1 et FINCH 2) pendant
patients présentant une rapport au MTX seul1-3. Effets indésirables les plus fréquemment signalés : 12 semaines, des élévations
insuffisance hépatique sévère nausées (3,5 %), infection des voies respiratoires supérieures (3,3 %), de la CPK > 5 x la limite supé-
(grade C de Child-Pugh) et son infection des voies urinaires (1,7 %) et sensations vertigineuses (1,2 %)1-3. rieure de la normale (LSN) ont
administration n›est, par été rapportées respective-
conséquent, pas recomman- ment chez 0,5 %, 0,3 % et 0,3
dée chez ces patients (voir Jyseleca est indiqué dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde active % des patients dans les
rubrique 5.2 du RCP). groupes placebo, filgotinib
Population pédiatrique La modérée à sévère chez des patients adultes qui ont présenté une réponse 200 mg et filgotinib 100 mg. La
sécurité et l’efficacité du filgo- inadéquate, ou une intolérance, à un ou plusieurs traitements de fond plupart des élévations > 5 x
tinib chez les enfants âgés de antirhumatismaux (DMARDs). Jyseleca peut être utilisé en monothérapie LSN n’ont pas nécessité l’arrêt
moins de 18 ans n’ont pas ou en association avec le méthotrexate (MTX). du traitement. Expérience des
encore été établies. Aucune études d’extension à long
donnée n’est disponible. terme Dans l’étude d’exten-
Mode d’administration Voie sion à long terme DARWIN 3,
orale. Jyseleca peut être pris parmi les patients inclus dans
avec ou sans nourriture (voir l’étude DARWIN 1 (N = 497), 238
rubrique 5.2 du RCP). Il n’a pas patients ont reçu du filgotinib
été étudié si les comprimés 200 mg une fois par jour
pouvaient être divisés, écra- pendant une durée médiane
sés, ou mâchés, et il est recommandé que les comprimés soient avalés en entier. Contre-indications : Hypersensibilité à de 4,4 ans ; parmi les patients inclus dans l’étude DARWIN 2 (N = 242), 234 patients ont reçu le filgotinib 200 mg une fois
la substance active ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1 du RCP. Tuberculose (TB) active ou infections par jour pendant une durée médiane de 4,4 ans. Le profil de sécurité du filgotinib était similaire à celui des études de
graves actives (voir rubrique 4.4 du RCP). Grossesse (voir rubrique 4.6 du RCP). Effets indésirables : Résumé du profil de phase II et III. Déclaration des effets indésirables suspectés La déclaration des effets indésirables suspectés après
sécurité Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés sont les nausées (3,5 %), l’infection des voies respira- autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médi-
toires supérieures (3,3 %), l’infection des voies urinaires (1,7 %) et les sensations vertigineuses (1,2 %). Tableau récapitu- cament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via l’Agence fédérale des médicaments et
latif des effets indésirables Les effets indésirables suivants sont basés sur les études cliniques (Tableau 2). Les effets des produits de santé, Division Vigilance, Avenue Galilée 5/03, B-10210 Bruxelles ou Boîte Postale 97, B-1000 Bruxelles
indésirables sont répertoriés ci-dessous par classe de système d’organe et fréquence. Les fréquences sont définies Madou, Site internet: www.notifieruneffetindesirable.be, e-mail: adr@afmps.be. Titulaire de l’autorisation de mise sur
comme suit : fréquent (≥ 1/100, < 1/10) et peu fréquent (≥ 1/1 000, < 1/100). Tableau 2 : Infections et infestations : le marché : Gilead Sciences Ireland UC, Carrigtohill, County Cork, T45 DP77, Irelande. Représentant local : Galapagos
Fréquence : Fréquent. Effet indésirable : Infection des voies urinaires. Infection des voies respiratoires supérieures. - Biopharma Belgium BV, Generaal De Wittelaan L11 A3, 2800 Mechelen. Numéros d’autorisation de mise sur le marché :
Fréquence : Peu fréquent. Effet indésirable : Zona Pneumonie. • Affections hématologiques et du système lymphatique : EU/1/20/1480/001-002-003-004. Mode de délivrance : Sur prescription médicale. Date de mise à jour du texte: 04/2021.
Fréquence : Peu fréquent. Effet indésirable : Neutropénie. • Troubles du métabolisme et de la nutrition : Fréquence : Peu Ce médicament fait l’objet d’une surveillance supplémentaire qui permettra l’identification rapide de nouvelles infor-
fréquent. Effet indésirable : Hypercholestérolémie. • Affections du système nerveux : Fréquence : Fréquent. Effet indési- mations relatives à la sécurité. Les professionnels de la santé déclarent tout effet indésirable suspecté. Benelux.safety@
rable : Sensations vertigineuses. • Affections gastro-intestinales : Fréquence : Fréquent. Effet indésirable : Nausées. • gilead.com.
Investigations : Peu fréquent. Effet indésirable : Augmentation de la créatine phosphokinase dans le sang. • a Fréquence Références : 1. Jyseleca SmPC, Avril 2021 ; 2. Combe et al, Ann Rheum Dis, Janvier 2021 ; 3. Genovese M, et al. JAMA.
basée sur la période pré-secours contrôlée contre placebo (semaine 12) cumulée sur les études FINCH 1 et 2, et DARWIN 2019;322(4):315-325. doi:10.1001/jama.2019.9055. Abréviation : PR: polyarthrite rhumatoïde.
1 et 2, pour les patients ayant reçu filgotinib 200 mg. Modification des paramètres biologiques Créatinine Le traitement
par le filgotinib a induit une augmentation de la créatinine sérique. À la semaine 24 des études de phase III (FINCH 1, 2 BE-RA-FIL-202101-00003

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