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net/publication/280022255
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Philippe Bouchard
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All content following this page was uploaded by Arnaud Gauthier on 13 July 2015.
U
n homme de 34 ans, d’origine haïtienne est adressé en octobre 2008, par son
chirurgien-dentiste dans le département de parodontologie du service d’odonto-
logie de l’Hôtel-Dieu Garancière (université Denis Diderot Paris 7, Paris,
France) pour la prise en charge d’un accroissement gingival d’apparition récente.
Observation
Le patient consulte en novembre 2008 pour des saignements gingivaux, accentués lors du
brossage et d’halitose. L’anamnèse révèle une hypertension artérielle connue depuis septem-
bre 2007, insuffisamment contrôlée par valsartan (160 mg). En décembre 2007, un traitement
en bithérapie d’association fixe par amlodipine/valsartan (5 mg, 80 mg, respectivement) est
introduit, avec un excellent contrôle tensionnel. Le patient, n’ayant jamais fumé et ne
consommant pas d’alcool, ne présente aucun antécédent médico-chirurgical en dehors d’anté-
cédents familiaux de parodontite chronique.
L’examen clinique exobuccal ne révèle pas de signes généraux ni d’adénopathie. À l’examen
clinique endobuccal, il existe une inflammation sévère et généralisée de la gencive associée à
un accroissement gingival marqué (figure 1). On observe des suppurations et un saignement
profus et douloureux au sondage parodontal qui consiste à placer une sonde millimétrée entre
la gencive et la dent.
Une numération formule sanguine et un bilan inflammatoire permettent d’écarter les diagnos-
tics d’hémopathies ou de maladies inflammatoires chroniques.
Le diagnostic retenu est donc celui de parodontite agressive généralisée sévère compliquée
d’accroissement gingival dû à l’administration d’antagonistes calciques [1]. Le cas est
aggravé par la présence de prothèses dentaires iatrogènes.
doi: 10.1684/stv.2010.0451
Traitement et évolution
Figure 2. Aspect des arcades dentaires après arrêt des antagonistes calciques et traitement intensif médico-chirurgical. A noter
l’absence de saignements et de suppuration. A noter la nature prothétique iatrogène des incisives et canines supérieures.