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Il existe donc deux principes types de diabète (en dehors du diabète gestationnel) :
- Diabète de type 2 : Le plus fréquent, débute en général après 40 ans, chez le sujet en
surpoids ; principalement dû à une insulino-résistance des cellules cibles.
Un patient est considéré comme diabétique s’il présente une glycémie à jeun supérieur à
1,26g/L sur deux prises de sang consécutives, ou lorsque la glycémie est supérieure à 2g/L
quel que soit le moment de la journée. [2]
Le diabète est considéré comme équilibré lorsque le patient a une HBA1c ˂ ou égale à 7%.
Le patient diabétique non équilibré (donc HbA1C˃7%) est considéré comme ayant un risque
infectieux potentiellement accru.
En plus de l'infection parodontale, un certain nombre d'autres complications orales ont été
rapportées chez les patients atteints de diabète (Gibson et coll., 1990; Phillips, 2008; Valero et
coll., 2007).
Ces complications orales comprennent :
- La carie dentaire
-Les complications parodontales
-Une xérostomie ou hyposialie associée à des sensations de brûlure buccale, une perte de
goût, une hypertrophie des glandes salivaires,
-Les affections de la muqueuse buccale,
-Des retards de cicatrisation ;[3]
3.1.2.1. La carie dentaire :
Chez les diabétiques, le risque accru de carie dentaire pose un problème à facettes
multiples.
Les caries peuvent être causées par les effets secondaires des médicaments et de la
xérostomie qui découlent d’un mauvais contrôle métabolique. Selon les études, l’excès de
glucose entre dans la bouche par le biais de la salive et du fluide gingival, mais on ne sait pas
encore dans quelle mesure ce facteur joue un rôle dans la formation accrue de caries. Les
études s’entendent pour dire que les diabétiques ont dans leur bouche un milieu riche en
hydrates de carbone et sous-nettoyé qui favorise la formation de plaque bactérienne et la
prolifération de champignons et de levures.
La carie est provoquée par l'action des bactéries de la plaque dentaire qui transforment les
sucres en acides. Ceux-ci vont favoriser la dissolution de l'émail de la dent en diminuant le pH
environnant, permettant ainsi aux bactéries de progresser vers la profondeur de la dent. Elle
siège au niveau cervical de la dent ; [4]
Lorsque la pathologie s’aggrave et atteint les tissus parodontaux profonds (os alvéolaire,
desmodonte, cément), on parle de parodontites.
Ces lésions sont caractérisées cliniquement par la présence d’une inflammation gingivale
Et d’une poche parodontale (espace qui se crée entre la dent et la gencive) ainsi que par une
perte osseuse. Les parodontites sont des maladies infectieuses dues a un déséquilibre de la
flore et dans lesquelles les réponses de l’hôte a l’agression bactérienne jouent un rôle
fondamental. Ce déséquilibre de la flore est caractérise par une forte augmentation de la
proportion de bactéries a Gram négatif, anaérobie strict. Le contrôle de l’infection
Constitue donc la phase fondamentale de la prise en charge des parodontites. Le
détartrage/surfaçage radiculaire, le curetage parodontal, l’emploi local d’antiseptiques et
l’utilisation systémique d’antibiotiques dans les formes les plus sévères sont les traitements de
choix
Figure. : Parodontite généralisée.6
Selon une méta-analyse publiée en 2006 et incluant 23 études, les diabétiques présentent une
augmentation de la sévérité des gingivites et des parodontites par rapport à des
nondiabétiques. L’inflammation gingivale est plus sévère chez des patients atteints de diabète
de type 1 ou de type 2 que chez des sujets contrôles non diabétiques. D’âpres Sandberg et al.
Comparativement une population non diabétique, un sujet porteur d’un diabète de type 2
présente un risque trois fois supérieur d’être atteint de parodontite. La maladie parodontale est
alors plus avancée et les besoins en traitements parodontaux sont plus importants
L'hyposalivation est un symptôme très fréquent qui semble être lié à la polyurie et à la
participation du parenchyme des glandes salivaires principales. Il a été suggéré que la
substitution du tissu fonctionnel par le tissu adipeux modifie quantitativement et
qualitativement la production de salive ce qui facilite l'hypo salivation, les symptômes de
brûlure buccale (Ship, 2003; Chavez et coll., 2001; Russoto, 1981; Murrah et coll., 1985).
Les sujets diabétiques de type I qui ont développé une neuropathie, très souvent signalent des
symptômes de sécheresse de la bouche et un débit salivaire diminué (Moore et coll., 2001).
Le dysfonctionnement des glandes salivaires est probablement provoqué par l’altération
métabolique qui se produit chez les personnes atteintes de diabète et par les complications
neurologiques de leur système autonome. De plus, les personnes atteintes de diabète prennent
souvent des médicaments qui réduisent considérablement la production de salive (D'Auto et
Massi-benedetti, 2008). Dès lors, la diminution de la salive prive la bouche de ses propriétés
protectrices, favorisant ainsi l'accumulation de plaque dentaire, l'apparition de caries,
l'hypertrophie des glandes parotides, une altération du goût (disgueusie), des douleurs lingual
(glossodynie), une augmentation de la sensation de soif surtout la nuit, une inflammation et
des fissures labiales (chéilites), le développement de la maladie parodontale, une infection des
glandes salivaires, une halitose, des fissures et déchirement de la muqueuse orale, des
infections fongiques surtout chez les porteurs de prothèses amovibles (Southerland et coll.,
2005) ;[7]
Lichen plan:
Le lichen plan est une maladie inflammatoire chronique qui cause des striations blanches
bilatérales, des papules ou des plaques sur la muqueuse buccale, la langue et les gencives. Des
érythèmes, des érosions et des cloques peuvent être présents ou non. Le lichen plan peut
prédisposer les individus à un cancer et une infection orale par Candida albicans.
Dans l'étude d'Albrecht (1992) portant sur "la survenue de leucoplasie orale et de lichen
plan chez les diabétiques", la prévalence de leucoplasie orale chez les patients diabétiques
était de 6.2% comparé à 2.2% chez les contrôles en bonne santé, et celle du lichen oral était de
1% pour les patients diabétiques et 0% pour le groupe control. La leucoplasie et le lichen
montraient tous les deux une plus grande survenue dans la deuxième année d'apparition du
diabète et leur prévalence était plus élevée parmi les diabétiques traités par insuline. La
prévalence de leucoplasie et de lichen chez les patients diabétiques était plus élevée que les
taux moyens dans les échantillons d'une population d'un même pays (Albrecht et coll.,
1992) ;[8]
Dès lors, la synthèse du collagène par les fibroblastes du tissu gingival et du ligament
parodontal et la production des composants de la matrice osseuse se retrouve à ainsi
perturbée.
Toutes ces altérations ont pour conséquence une perturbation de la cicatrisation parodontale
(rôle primordial du collagène pendant cette phase), et/ou une aggravation de la sévérité de la
maladie parodontale.
Beaucoup d'auteurs signalent un retard dans la cicatrisation au niveau buccal, cependant
aucun d'entre eux n'explique le processus (Southerland et coll., 2005; Ship, 2003; Bell et coll.,
2000). Le tableau III.6 résume les différentes affections buccales ; [9]
-L’infection : Tout diabète mal équilibré aggrave une infection et toute infection aggrave
un diabète. De plus, les sujets diabétiques (notamment si non équilibrés) développent une
forte susceptibilité aux infections à cause des désordres métaboliques et vasculaires. Ceci
entrave aussi bien les moyens de défense de l’hôte que les processus de cicatrisation.
-Le risque de malaise hypoglycémique : Les rendez-vous de soins doivent être fixés le
matin, après un repas et doivent être de courte durée. Une source de glucose doit pouvoir être
utilisée en cas d’hypoglycémie.
Jusqu’à cicatrisation muqueuse de la plaie. Sachant que le diabétique mal équilibré est
considéré comme étant immunodéprimé ; [15,18] Les tableaux .9 ,10 et 11 expliquent les
modalités de prescription d’antibiotiques.
Les tableaux .9 ,10 et 11 expliquent les modalités de prescription d’antibiotiques.
Tableau .9: Recommandations de prescription d'une antibiothérapie prophylactique en OC ;
[15]
Patient
Pathologies d’origine à haut risque
Population
infectieuse immunodéprimé d’endocardite
générale
infectieuse
Carie : - - -
Pulpopathies et complications péri apicales :
Pulpopathies - - -*
(pulpites réversibles
ou irréversibles)
Complications de la - - SO*
pathologie pulpaire
3.2.1 Généralité
La thyroïde est une glande endocrine de 15 à 20 g qui secrète trois types d’hormones :
• la thyroxine (T4);
• la triiodothyronine (T3);
• la calcitonine.
La thyroxine et la triiodothyronine interviennent dans la croissance, la régulation du
métabolisme protéique et glucidique et la potentialisation d’autres hormones telles que les
catécholamines. La calcitonine est secrétée en réponse à une élévation du calcium sérique en
interférant sur le tissu osseux et le rein. L’iode, nécessaire à la synthèse de la triiodothyronine
et de la thyroxine, est apporté aux cellules folliculaires thyroïdiennes où elle se combine à la
thyroglobuline pour former les précurseurs des hormones thyroïdiennes : la monoiodotyrosine
et la diiodotyrosine. Ces précurseurs sont transformés en T3 et T4 qui sont relarguées dans la
circulation. Les hormones thyroïdiennes influencent la croissance et la maturation des tissus,
le métabolisme énergétique ainsi que le turnover des cellules.
La fonction thyroïdienne est sous le contrôle de l’hypothalamus qui stimule, via la production
de TSH (thyroid stimulating hormone), la production de la thyroxine. La thyroxine circulante,
par feedback négatif, régule à son tour l’activité de l’hypothalamus et de la glande pituitaire.
Les dysfonctions thyroïdiennes sont suggérées par des troubles de la sécrétion hormonale ou
par un accroissement glandulaire (localisé ou diffus) qualifié de goitre, qui représente le
désordre thyroïdien le plus fréquent. Le goitre peut être endémique et résulter d’une
déficience alimentaire en iode ; multinodulaire que l’on retrouve chez le patient âgé ; toxique
uninodulaire, produisant un adénome folliculaire qui fonctionne de façon autonome ou
traduire une thyroïdite d’Haschimoto. La thyroïde peut produire trop d’hormones
(hyperthyroïdie) ou pas assez (hypothyroïdie). Elle peut être aussi l’objet d’accroissement et
d’inflammation (thyroïdite) ou être le siège de tumeurs bénignes ou malignes.
Il s’agit de :
• macroglossie (80 % des cas d’hypothyroïdie non traitée) avec protrusion;
• dysgueusies;
• retards d’éruptions dentaires en cas de déficience prépubertaire;
• malocclusions;
• œdèmes et hypertrophie gingivales et labiales
avec persistance d’ouverture de la cavité buccale favorisant la ventilation buccale elle-même à
l’origine de polycaries et de gingivites;
• déminéralisations osseuses en cas de sur-traitement sur de longues périodes.[20]
Il s’agit :
• d’exfoliation précoce des dents temporaires, associée à une éruption des dents permanentes,
due à un excès de production d’hormones thyroïdiennes pendant l’éruption dentaire;
• dans certains cas, de kystes du tractus thyroglosse. À cet égard, toute tumeur présente sur la
partie médiane postérieure dorsale de la langue nécessite de s’assurer qu’il ne s’agit pas de
tissu thyroïdien avant d’en faire l’exérèse;
• d’ostéoporose maxillaire ou mandibulaire;
• d’une susceptibilité aux affections parodontales pouvant être plus agressives et aux caries
dentaires pouvant être plus extensives;
3.2.4.1. La prévention
• lorsque le patient diagnostiqué n’a pas consulté et qu’aucun test n’a été réalisé durant
les 6 mois qui précèdent.
• lorsque d’autres pathologies sont présentes et/ou lorsque le patient est polymédiqué.
En raison du rôle précipitant du stress et/ou de l’anxiété tout comme dans le cas des autres
désordres endocriniens, une sédation est fortement recommandée lors des soins, tout
particulièrement chez le patient hyperthyroïdien.
La sédation médicamenteuse à base de dépresseurs du système nerveux central, tels que les
sédatifs et les analgésiques narcotiques, sont déconseillés chez le patient hypothyroïdien car
ces médications peuvent voir leurs effets exagérés et prolongés. Si une telle prescription est
envisagée chez le patient hypothyroïdien, la dose sera réduite et/ou un espacement des prises
sera réalisé.
La sédation peropératoire par inhalation de protoxyde d’azote est sans réserve chez les
patients qui présentent un trouble thyroïdien (hyper- ou hypothyroïdie). L’usage de la sédation
intraveineuse est tout aussi indiqué.
Si elle est réellement indispensable, elle sera reportée jusqu’à ce que l’administration de
thyroxine soit débutée.
Il est à noter que, chez le patient hypothyroïdien, le temps de prothrombine peut être
allongé en cas de traitement à base de T4 associé à la prise d’anticoagulants. Le patient
diabétique hypothyroïdien nécessite un besoin en traitement hypoglycémiant plus réduit et
peut faire l’objet d’hyperglycémie en cas de traitement à base de T4. Enfin, les femmes
enceintes hypothyroïdiennes sous hormones thyroïdiennes nécessitent une augmentation de
leur dosage hormonal.
Dans tous les cas, le patient sera adressé pour une évaluation immédiate avant d’envisager le
traitement définitif. Chez le patient hyperthyroïdien, lorsque les soins s’imposent réellement
en urgence et que l’état du patient est mal connu ou pas contrôlé, les soins devront être
réalisés en milieu hospitalier.
3.2.4.2.8. Précautions spécifiques
• Chez le patient non diagnostiqué : toute suspicion de troubles thyroïdiens doit amener à
inviter le patient à consulter et doit conduire le praticien à l’abstention thérapeutique jusqu’à
ce qu’une évaluation médicale (examen clinique, tests fonctionnels) et une prise en charge
thérapeutique soient réalisées.
• Chez le patient diagnostiqué :
– en cas d’hyperthyroïdie, aucun soin électif ne devra être envisagé jusqu’à un retour
d’euthyroïdie;
– en cas d’hypothyroïdie, bien qu’il n’y ait aucune contre-indication particulière à la
réalisation des soins de routine, un risque de comamyxœdémateux induit par le stress
(infection, chirurgie…) ne peut être écarté. Ainsi, toute infection, tout acte chirurgical et toute
prescription de dépresseurs de système nerveux central doivent être évités. Cependant, selon
les actes et le type de risque auquel appartient le patient, certains soins, sous réserve de la
prise en considération des précautions générales (abordées ci-dessus), peuvent être envisagés.
[20]
3.3.1.1. Généralité
Comme pour toutes les dysfonctions hépatiques, des manifestations sont présentes au
niveau de la cavité buccale. Celles-ci sont communes à toutes les formes d’hépatite. Il s’agit
de décolorations de la muqueuse buccale, tout particulièrement dans la région postérieure du
palais et dans la région médiane du plancher buccal. Ces décolorations résultent de la
déposition de pigments biliaires au sein des muqueuses. Dans les formes sévères, des
hémorragies, des pétéchies et des ecchymoses buccales sont observées. Il est à noter que le
lichen plan peut être associé aux formes chroniques et qu’une glossite peut être retrouvée dans
l’hépatite d’origine alcoolique, en association avec des déficiences nutritionnelles.[20]
hépatique associée.
-Générales :
•Vaccination recommandée pour les professionnels de santé contre le VHB.
•Précautions habituelles durant les soins pour éviter les AES.
•Connaitre les valeurs de TP et de NFS chez les patients ayant une hépatite virale et/ou
sous traitement pour une hépatite.
•Précautions particulières pour les patients présentant une thrombopénie.
•Précautions vis-à-vis des médicaments contre-indiqués.
-Anesthésie :
Si le patient ne présente pas d’insuffisance hépatique → aucune précaution particulière.
Prescription médicamenteuse :
-Antibiotiques :
-Antalgiques et anti-inflammatoires :
Paracétamol, AINS et tramadol contre-indiqués en cas d’hépatite aiguë.
Eviter le paracétamol chez les patients alcooliques.[20]
3.3.2.1. Généralité
Il s’agit d’une perte brutale des fonctions hépatiques, sans qu’il y ait de pathologies
hépatiques chroniques préexistantes. L’insuffisance hépatique peut être due à plusieurs
maladies (21) :
• Hépatite virale :
Il s’agit d’une maladie infectieuse touchant le tissu hépatique et pouvant entrainer une
cirrhose ou un cancer du foie. 6 virus différents peuvent entrer en jeu : A, B, C, D, E, G. Ces
virus pénètrent dans l’hépatocyte et sont détruits par le système immunitaire de l’hôte, ce qui
provoque une inflammation (22).
B C D E
A
Mode de Sang, sexe,
Oro-fécale Sang, sexe Toxicomanie Oro-fécale
contamination mère-enfant
Incubation 30-40J 40-180J 30-180J 30-90J 20-60J
Hépatite aigue
+ ++ NON ++ ++
grave
Adulte : 5%
Chronicité Non Nouveau-nés 50-85% Oui Non
: 90%
Vaccin
Vaccins Oui Oui Non Non
hépatite B
• Un lichen plan qui peut être associé aux formes chroniques (Fig 3),
• Une glossite peut être retrouvée dans l’hépatite d’origine alcoolique, en association avec
des déficiences nutritionnelles (24).
Figure 1 : Hémorragie
Figure 2 : Pétéchies
Figure 3 : Lichen plan qui peut être associé aux formes chroniques
3.3.2.3. Synthèse des risques potentiels en odontologie
Les patients atteints d’insuffisance hépatique peuvent présenter les risques suivants :
Risque infectieux :
Lorsque le foie est atteint, il y a une destruction des hépatocytes et une altération des
fonctions du foie principalement : la sécrétion des protéines de l’inflammation. Ceci entraine
par conséquent une immunodépression (29).
Risque hémorragique :
Le foie est le lieu de synthèse de certains facteurs de coagulation tels que les facteurs I,
II,V intervenant dans l’hémostase.
Risque de contamination :
La contamination de l’équipe soignante par le patient atteint d’une hépatite virale peut se
faire lors d’une exposition au sang(AES). Il peut s’agir d’une piqure, d’une blessure lorsqu’on
dérape avec un instrument ou lors de la projection dans les yeux. Le risque de contamination
est de 30% après exposition à l’hépatite virale B et de 3% après exposition à l’hépatite virale
C(29).
Risque thérapeutique :
• L’augmentation de sa biodisponibilité,
• La diminution de sa biotransformation.
En effet, en cas d’insuffisance hépatique, il y a une diminution du métabolisme des
médicaments liée à la baisse de la synthèse enzymatique (augmentation de la demi-vie
d’élimination), et une diminution de la synthèse des protéines plasmatiques responsable de
l’augmentation de la fraction libre donc active du médicament. Par conséquent, on peut
observer une augmentation des concentrations maximales de certains médicaments qui
peuvent devenir toxiques (27).
-Risque infectieux :
La conduite à tenir face au risque infectieux comporte les domaines suivants (25) :
Hygiène orale :
L’instauration d’une hygiène orale rigoureuse revêt un caractère fondamental dans la
prévention des infections en médecine bucco-dentaire. Dès lors, une éducation systématique
et répétée doit être délivrée au patient.
Antibiothérapie curative :
Les dernières recommandations de l’agence nationale de sécurité du médicament et des
produits de santé(ANSM) préconisent la prescription des antibiotiques pour la réalisation des
actes sanglants lorsque le patient est immunodéprimé et donc lorsque la maladie est instable et
en phase active.
Dans ce cas, les actes non urgents peuvent être reportés jusqu’à stabilisation de l’atteinte
hépatique.
Modalités de prescription :
Adulte Enfant
Posologies quotidiennes Posologies quotidiennes
Antibiotique établies pour un adulte à la établies pour un enfant à la
fonction rénale normale fonction rénale normale,
sans dépasser la dose adulte
2g/jour en 2 prises(V.O ou 50 à 100mg/kg/jour en 2
Amoxicilline
I.V) prises(V.O ou I.V)
1200 mg/jour en 2 25 mg/kg/jour en 4
Clindamycine
prises(V.O ou I.V) prises(V.O ou I.V)
-Risque hémorragique :
Pour pallier à ce risque hémorragique, le taux de prothrombine et le taux des plaquettes
destinés à détecter ces troubles seront vérifiés avant tout type d’intervention chirurgicale (24).
En ce qui concerne le taux de prothrombine (TP) :
• Entre 70 et 100 % : ces soins peuvent être réalisés selon les protocoles habituels,
• Entre 30 et 70 % : des moyens d’hémostase locaux doivent être utilisés,
• En dessous de 30 % : en cas de nécessité absolue, aucune intervention n’est possible, le
risque hémorragique étant trop important : l’intervention sera réalisée en milieu hospitalier
(après concertation avec le médecin traitant).
En ce qui concerne le taux des plaquettes :
• > 100 000/mm3 : Il n’y a aucune précaution particulière à prendre,
• Compris entre 50 000 et 100 000/mm3 : Des moyens d’hémostase locaux doivent être
utilisés,
• < 50 000/mm3 : on ne peut intervenir qu’en cas de nécessité absolue en milieu hospitalier
après transfusion plaquettaire.
-Risque de contamination :
La protection du personnel soignant se fait par la mise en place de certaines mesures barrières
ou de protection individuelle :
• Gants, masque, lunettes (ou masque visière),
• Une surblouse à usage unique si l’acte prévu est chirurgical,
• Vaccination contre l’hépatite virale B.
En cas d’accidents d’exposition au sang (AES), il faut tout d’abord :
• Mettre en œuvre les mesures immédiates :
- arrêter le geste en cours,
- en cas d’exposition cutanée : Nettoyer la plaie à l’eau et au savon sans presser pour faire
saigner puis plonger la plaie dans une solution antiseptique pendant 5mn : chlorexidine,
polyvidone iodée, alcool à 70° ou eau de javel,
- en cas de projection sur muqueuse : Rincer abondamment à l’eau et au sérum physiologique
pendant 10 minutes avant de désinfecter avec un collyre antiseptique (yeux).
Par la suite, il faut :
• Évaluer les risques de contracter l’infection : Piqûre d’aiguille (type de l’aiguille, longueur),
coupure (longueur et profondeur), contact sur une muqueuse ou une peau non saine, port de
gant,
• Évaluer l’état clinique et sérologique du patient source,
• Offrir les informations nécessaires à la personne exposée,
• Décider de l’indication des prophylaxies post-opératoires,
• Faire notifier l’exposition et assurer le suivi sérologique et médical de la personne exposée
(26).
-Risque thérapeutique :
Malheureusement, Il n’y a pas de règles générales pour l’adaptation posologique en cas
d’insuffisance hépatique du fait de l’absence de corrélation entre un test biologique
d’évaluation du degré de l’insuffisance hépatocellulaire et la clairance hépatique des
médicaments. Cependant, le dosage des transaminases et/ou la clairance de l’antipyrine
doivent être prises en considération par l’odontologiste.
Il est possible, en effet, de se fonder sur les taux des transaminases, enzymes intra-
hépatocytaires donc peu présentes dans le sang à l’état normal. Les taux sanguins normaux de
ces deux enzymes sont compris entre 20 et 40 unités internationales(UI)/l du sang. Une
augmentation de plus de trois fois du taux de ces enzymes nécessite une réduction de la
posologie de certains médicaments (anti-inflammatoires non stéroïdiens, paracétamol,
tramadol, macrolides). Si la même posologie est maintenue, l’intervalle entre les prises doit
être augmenté.
Par ailleurs, si les transaminases sont supérieures à huit fois la limite supérieure normale, il
ne faut pas utiliser ces médicaments.
Le premier réflexe de l’odontologiste doit être donc de réduire la posologie du médicament
ou de choisir, s’il est possible, un médicament peu ou pas métabolisé par le foie.
Le tableau ci-dessous montre les règles d’utilisation des médicaments en cas d’insuffisance
hépatique en fonction du taux de transaminases (29):
Atteinte faible et
Atteinte sévère
modérée
Médicaments et IH ASAT- Remarques
3LSN<ASAT-
ALAT>8LSN
ALAT<8LSN
Réduire la Métabolisation et
Macrolides Contre-indiquer
posologie : oui élimination hépatique
Pas de problèmes Pas de problèmes Faible métabolisation
Pénicillines
particuliers particuliers hépatique
Métronidazole Réduire la posologie Contre-indiquer Contre-indiquer,
notamment si la
fonction rénale est
également altérée
Hypo albuminémie
AINS Réduire la posologie Contre-indiquer
Risque d’IR
Pas de problèmes Pas de problèmes Surveillance étroite
Corticoïdes
particuliers particuliers en cas d’IH sévère
Tramadol Réduire la posologie Contre-indiquer
NAPQI métabolite
Paracétamol Réduire la posologie Contre-indiquer
hépatotoxique
Codéine Réduire la posologie Contre-indiquer
Anesthésiques Pas de problèmes Pas de problèmes
Injection ponctuelle
locaux particuliers particuliers
LSN : limite supérieure normale ; IR : Insuffisance rénale ; IH : Insuffisance Hépatique ;
ASAT : aspartate aminotransférase ; AINS : anti-inflammatoires non stéroïdiens ; NAPQI : N-
acétyl-P-benzoquinone-imine.
References :
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http://www.ansm.sante.fr/var/ansm-site/storage/original/application
20. Risques médicaux : guide de prise en charge par le chirurgien-dentiste. ADF, 2013.
Roche Y. Risques médicaux au cabinet dentaire en pratique quotidienne. Masson.
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24. Yvon Roche Risques médicaux au cabinet dentaire en pratique quotidienne février
2010
26. Guide de prévention des infections liées aux soins en chirurgie dentaire et en
stomatologie juillet 2006