Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
année 2004
Résultats
décembre 2005
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
Maîtrise d’ouvrage : Docteur Guy Legal, médecin conseil régional de la région Rhône-Alpes
Maîtrise d’ouvrage déléguée: Docteur Joëlle Guilhot, médecin conseil régional adjoint - D.R.S.M. de Lyon
Docteur Roland Chabert, chirurgien-dentiste conseil chef de service - D.R.S.M. de Lyon
Groupe projet : Docteur Jean Louis Cotart chirurgien-dentiste conseil E.L.S.M. de Lyon
Page 2
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
Sommaire
1/ Introduction .....................................................................................page 6
3/ Résultats ............................................................................................page 9
3.1. - Caractéristiques descriptives de la population..........................page 9
4/ Discussion .........................................................................................page 18
5/ Conclusion ........................................................................................page 26
Annexes ..................................................................................................page 27
Références .............................................................................................page 37
Page 3
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
Résumé
Objectifs
En 1999, le diabète a été reconnu "priorité nationale de santé publique" par les pouvoirs
publics. La caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés, en coopération
avec la mutualité sociale agricole et l'assurance maladie des professions indépendantes, a
retenu, comme l'une de ses priorités pour les années 1999-2000, un programme de santé
publique sur la prise en charge du diabète, en raison de l’enjeu médical majeur qu’il
représente. La prévalence du diabète dans la population affiliée au régime général de
l'assurance maladie a augmenté en moyenne de 3,2 % de 1998 à 2000. Les conséquences au
niveau de la cavité buccale s’expriment notamment par une augmentation du risque carieux,
une évolution plus sévère des foyers infectieux et des parodontopathies, qui, non traitées, ont
une évolution irrémédiable vers la perte des dents. Mieux sensibiliser les diabétiques à
consulter leur chirurgien-dentiste régulièrement pour prévenir et traiter précocement les
complications bucco-dentaires de cette maladie, sensibiliser les professionnels de santé vis-à-
vis de ces complications, informer les malades sur ces risques, sont des objectifs importants
de santé publique.
Méthode
Résultats
L'étude a porté sur 999 malades diabétiques de type 2, 670 médecins traitants et 595
chirurgiens-dentistes traitants ayant répondu aux questionnaires.
La population étudiée avait une moyenne d'âge de 63,6 ans [7,0]. Elle était constituée de
57,9 % [3,1] d'hommes. 77,1 % [2,6] ont déclaré avoir un chirurgien-dentiste traitant. Plus
d'un tiers avait un diabète équilibré (HbA1c < 6,5%). Le dosage de l'HbA1c était antérieur à 3
mois pour deux tiers des malades.
Dans presque deux tiers des réponses, le chirurgien-dentiste a déclaré connaître l'état
diabétique de son patient. Pour moins d'un de ces patients sur deux, il a déclaré mettre en
œuvre un suivi particulier.
Presque deux tiers des malades diabétiques nécessitaient au moins un soin bucco-dentaire.
Page 4
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
Les malades diabétiques ayant déclaré avoir un chirurgien-dentiste traitant ont obtenu des
scores parodontal, dentaire et global significativement meilleurs que ceux qui avaient déclaré
ne pas avoir de chirurgien-dentiste.
L'équilibre du diabète, comme son ancienneté, n'avaient pas d'influence significative sur l'état
de santé bucco-dentaire.
Cette étude a permis de mettre au point l'évaluation de l'état de santé bucco-dentaire au moyen
d'un score. Ce score a permis de regrouper les sujets en groupes homogènes, présentant entre
eux des différences significatives pour les variables caractéristiques.
Mots-clés
Key words
type 2 diabetes mellitus ; HbA1c ; oral health ; periodontal disease ; edentation ; dental
prothesis ; dental index.
Page 5
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
1/ Introduction
Le diabète concerne 2 à 10 % de la population mondiale [1]. Il est classé parmi les dix
premières causes de décès dans les pays occidentaux. Il figure parmi les facteurs de risque des
maladies parodontales.
Des données récentes montrent qu'environ 135 millions de personnes en sont atteintes dans le
monde et qu'il devrait presque y avoir 300 millions de diabétiques d'ici à 2025, en raison du
vieillissement de la population, des mauvaises habitudes alimentaires, de l'obésité et d'un
mode de vie sédentaire. L'augmentation devrait être de 45 % dans les pays développés. Le
diabète de type 2 représente plus de 80 % de tous les cas de diabète [2]. Il est donc fort
probable que les chirurgiens-dentistes soient amenés à soigner de plus en plus de malades
diabétiques.
L'impact économique des soins dentaires est relatif par rapport aux autres complications.
Cependant, le diabète de type 2 a un impact majeur sur l’ensemble des tissus de l’organisme
et particulièrement sur les tissus de la cavité buccale.
Le diabète a été reconnu "priorité nationale de santé publique en 1999" par les pouvoirs
publics. La Caisse Nationale de l'Assurance Maladie des Travailleurs Salariés
(C.N.A.M.T.S.), en coopération avec la Mutualité Sociale Agricole (M.S.A.) et l'Assurance
Maladie des Professions Indépendantes (A.M.P.I.), a retenu, comme l'une de ses priorités
pour les années 1999-2000, un programme de santé publique sur la prise en charge du diabète,
en raison de l’enjeu médical majeur qu’il représente.
Les conclusions de ces études font ressortir entre autres que ces patients sont insuffisamment
sensibilisés à la nécessité d’une surveillance bucco-dentaire.
Ces différents motifs ont justifié, dans la continuité du programme de l'Assurance maladie sur
la prise en charge du diabète, la réalisation d'un programme régional visant à améliorer la
prise en charge des soins bucco-dentaires de ces malades diabétiques, par des actions de
communications et d'information des professionnels de santé, des associations de malades et
auprès des malades eux-mêmes. Une première étude a été réalisée en 2004 afin de dresser un
état des lieux de la situation actuelle. Une seconde étude de mesure d'impact est prévue en
2007, destinée à mesurer l'évolution de la qualité de cette prise en charge après mise en œuvre
du programme d'actions.
Page 6
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
2/ Matériel et méthode
2.1. - Référentiels
Plusieurs agences françaises et étrangères ont publié des recommandations sur la prise en
charge du malade diabétique [7, 8, 9, 10, 11 et 12]. Elles s'accordent toutes pour mettre en
évidence la nécessité d'une surveillance médicale spécifique pour les malades atteints de cette
affection. En ce qui concerne la sphère bucco-dentaire, ces recommandations peuvent se
résumer à :
des conseils d'hygiène, brossage rigoureux après chaque repas, l'utilisation d'un
hydropulseur est fortement conseillée,
En partant des résultats issus des études précédentes [6, 13 et14] on pouvait admettre
l'hypothèse que la proportion de malades atteints du Diabète Non Insulino-Dépendant
(D.N.I.D.) ayant eu au moins une consultation chez un chirurgien-dentiste était
d'environ 30 %. La taille de l'échantillon régional a été calculée avec un risque d'erreur
à 5 %, une précision minimum souhaitée de 3 %, un taux de réponse estimé à 70 %. Il
a résulté des tests réalisés sur la période de l’année 2003 que la base de sondage était
composée de 101 960 individus. La taille de l'échantillon, calculée au niveau régional,
était de 2 190 individus statistiques. L'échantillon régional a été réparti par
départements proportionnellement à leur dénombrement de D.N.I.D.
Page 7
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
2.3.3. - Echantillonnage
A partir du fichier issu de la requête et transmis par l'échelon régional, chaque échelon local a
dû :
vérifier dans les dossiers médicaux si les bénéficiaires sélectionnés dans leur
échantillon présentaient un état médical correspondant aux critères d'exclusion définis
dans le champ de l'étude. Ces bénéficiaires ont été exclus de l'étude,
faire remplir les deux demandes d'autorisation par le bénéficiaire lors de l'examen au
service médical,
examiner les bénéficiaires pour décrire leur état de santé bucco-dentaire à partir d'une
grille de recueil (Annexe 1),
La saisie informatique a été effectuée au niveau de chaque échelon local sur un logiciel
spécifique développé par le Docteur Jean Gradelet, chirurgien-dentiste conseil de l'échelon
local de Grenoble.
Sur les 2 190 individus statistiques issus de la requête, 318 ont été exclus conformément aux
critères définis par le protocole, soit :
Le nombre de non répondants était de 873 malades diabétiques. Des motifs ont été invoqués
par 276 de ces non répondants. Ils sont :
Page 8
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
des congés ou autres motifs d'absence sur leur lieu d'habitation le jour de la
convocation (30),
Dans cette dernière population, on comptait 195 individus âgés de plus de 70 ans, la moyenne
d’âge était de 73,23 (versus 63,6 ans pour la population étudiée).
Les données ont été validées et exploitées avec les logiciels Microsoft™ Excel 97 et SPSS™
pour Windows™ (SPSS™ Inc., Chicago USA, V. 11.5), par la statisticienne de l’échelon
local du service médical de Lyon. Les calculateurs statistiques Statcalc et Epitable de Epi-Info
V6.04cfr ont également été utilisés.
L'analyse statistique est une analyse descriptive univariée et bivariée, ainsi qu'une analyse
multivariée par une analyse en composantes principales. L'échantillon étant représentatif de la
population, des intervalles de confiance ont été calculés à 95 % :
p (1 p )
pour un pourcentage p : p 1,96 n , 'n' étant l'effectif de l'échantillon,
s
pour une moyenne m : m 1,96 , 's' étant l'écart type calculé sur l'échantillon.
n
Des tests statistiques ont également permis de comparer les distributions des différentes
variables. Le test du ² a été utilisé pour les variables qualitatives (comparaison de
pourcentages) et le test de Student ou de Fisher pour les variables quantitatives (comparaison
de moyennes).
3/ Résultats
L’enquête a permis d’examiner 999 malades diabétiques ayant eu au moins une prescription
d’hypoglycémiant oral.
La moyenne d'âge de la population étudiée était de 63,6 ans [7,0], le minimum était de 16
ans, le maximum était de 102 ans, la médiane était de 64 ans. La distribution en classes d'âge
est illustrée en figure 1.
Page 9
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
La répartition par sexe montrait un nombre plus important d'hommes, 57,9 % [3,1], pour
42,1 % [3,1] de femmes.
Seulement 12,2 % [2,0] de personnes examinées ont déclaré fumer au moins une cigarette,
un cigare ou une pipe par jour. Par ailleurs, la fréquence des radiothérapies était négligeable
(0,8 % [0,6]).
3,7 % [1,2] de la population étudiée n'ont pas su préciser l'année de diagnostic de leur
maladie. Sur les 962 autres malades diabétiques, connaissant l'année de diagnostic :
Page 10
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
400 368
350 327
300 267
250
200
150
100
50 37
0
Moins de 3 ans De 3 à 9 ans 10 ans et plus Inconnue
743 malades diabétiques ont déclaré avoir un chirurgien-dentiste traitant (74,4 % [2,7]).
Seulement 19,4 % [2,8] de ces malades ont motivé la consultation de leur chirurgien-
dentiste traitant par une visite de contrôle. Les autres motifs de consultation étaient :
Par ailleurs, 11,5 % [2,0] de l'ensemble des malades diabétiques ont reconnu ne pas avoir
éprouvé le besoin d'avoir un chirurgien-dentiste traitant. L'absence de fréquentation d'un
chirurgien-dentiste traitant pour des motifs financiers n'intervenait que dans 5,6 % [1,4] des
cas.
Lors de l'examen, il était demandé au malade diabétique son autorisation afin que le service
médical puisse contacter le chirurgien-dentiste traitant qu'il nous avait indiqué ainsi que son
médecin traitant.
31 malades examinés ont refusé de donner ces autorisations (3,1 % [1,1]). Parmi eux, 18
avaient déclaré ne pas avoir de chirurgien-dentiste traitant.
Page 11
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
Les médecins traitants ont répondu aux questionnaires dans 69,2 % des cas. Il ressort de ces
670 réponses que :
220 malades diabétiques sur 634 (34,7 % [3,7]) avaient un diabète considéré
comme équilibré (HbA1c < 6,5 %),
le dosage de l'HbA1c était antérieur à 3 mois pour plus des deux tiers des malades
diabétiques (66,9 % [3,6]),
il y a 36 malades (5,4 % [1,7]) pour lesquels le médecin traitant a déclaré ne pas
connaître les résultats du dosage de l'HbA1c ou n'a pas répondu à cet item,
aucun malade diabétique ne présentait d'infection au VIH,
30 malades diabétiques (4,5 % [1,6]) présentaient une dépendance à l'alcool,
29 malades diabétiques (4,3 % [1,5]) présentaient une insuffisance cardiaque
grave, un seul malade diabétique présentait à la fois une insuffisance cardiaque
grave et une dépendance à l'alcool,
23 malades diabétiques (3,4 % [1,3]) faisaient partie d'un réseau de soins pour
malades diabétiques,
pour 308 malades diabétiques (46,0 % [3,8]), le médecin a déclaré avoir conseillé
à son malade de consulter régulièrement son chirurgien-dentiste.
Parmi les 770 malades diabétiques ayant déclaré avoir un chirurgien-dentiste traitant, 13 n'ont
pas signé l'autorisation de le contacter. 757 questionnaires ont donc été envoyés. Les
chirurgiens-dentistes traitants ont renvoyé 595 réponses, soit 78,6 %.
Il ressort de ces réponses que, pour 595 malades diabétiques, leur état diabétique était
connu du chirurgien-dentiste traitant pour 387 d'entre eux (65,0 % [3,8]).
331 (85,5 % [3,5]) de ces malades diabétiques ont été informés par leur
chirurgien-dentiste des complications bucco-dentaires éventuelles liées au
diabète ;
Ce suivi particulier était annuel pour 103 d'entre eux, soit 62,0 % [
7,4], il avait lieu deux fois par an pour 49 malades diabétiques, soit
29,5 % [6,9].
1
Cette notion de médecin traitant correspond au médecin ayant prescrit l’hypoglycémiant oral dans la base de l’Assurance maladie et
confirmé par le malade lors de l’examen.
Page 12
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
Les chirurgiens-dentistes étaient interrogés sur les traitements mis en œuvre. Plusieurs
traitements pouvant être mis en œuvre chez le même patient, le nombre total de
traitements mis en œuvre était de 1 118. Le tableau 2 synthétise les réponses fournies.
Le nombre moyen par malade diabétique de traitements mis en œuvre était de 1,9
[0,2], (minimum = 0 ; médiane = 2 ; maximum = 6). Il y a un malade diabétique
pour lequel tous les traitements ont été déclarés mis en œuvre et 216 (36,6 % [3,9])
pour lesquels il y a eu une motivation à l'hygiène et un détartrage avec un polissage.
Tableau 2 : Fréquence des traitements déclarés mis en œuvre par les chirurgiens-dentistes
traitants (n = 595).
La santé bucco-dentaire a été décrite à partir des données recueillies lors de l'examen bucco-
dentaire réalisé par les chirurgiens-dentistes conseils.
Ils devaient dénombrer les soins nécessaires, mesurer l'état de santé parodontale, déterminer le
coefficient masticatoire et détecter la présence d'une éventuelle candidose.
Besoins de soins
633 malades diabétiques présentaient le besoin d'au moins un des quatre types de soins
prévus, soit 63,4 % [3,0].
Page 13
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
Une grande majorité des malades diabétiques était édentée, soit partiellement soit totalement,
à une ou deux arcades.
Edentation
totale102
Edentation
maxillaire
complète
201
Edentation
mandibulaire
complète
115
Figure 3 : Dénombrement des malades diabétiques édentés complet à une arcade et édentés totaux (n =
418).
25,2 % [3,0] des malades édentés au maxillaire présentaient une édentation complète ;
14,2 % [2,4] de ceux qui étaient édentés à la mandibule, avaient une édentation complète,
10,2 % [1,9] de l'ensemble des malades diabétiques étaient des édentés totaux.
Tableau 5 : Nombre moyen de dents résiduelles par arcade chez les malades diabétiques édentés
partiels.
Pour les arcades des malades diabétiques édentés partiels, il subsistait 9,1 dents [5,3], dont
au moins 2 nécessitaient l'intervention d'un chirurgien-dentiste traitant, comme le montre le
tableau 3.
Page 14
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
Le détail des types d'édentation et de leurs compensations spécifiques par une prothèse
adjointe montre que seulement 38,6 % des édentations étaient complètement compensées.
Pour les édentations partielles du maxillaire seul, le nombre moyen de dents absentes était de
5 [3,6] (minimum = 1 ; médiane = 4 ; maximum = 15).
Pour les édentations partielles de la mandibule seule, le nombre moyen de dents absentes était
de 5 [2,2] (minimum = 1 ; médiane = 4 ; maximum = 13).
Tableau 6 : Dénombrement des types d'édentation et des compensations par prothèses adjointes
existantes et portées, plaques bases résines ou métalliques (n = 892).
Il n'y avait pas de malade diabétique présentant une édentation complète à une arcade avec
l'autre arcade totalement dentée. Par ailleurs, 28 malades diabétiques possédaient une
dentition complète.
Coefficient masticatoire
221
136 130
117
106
73 76
46 42
25 27
0
0
0
20
30
40
50
60
70
80
90
à1
10
là
1à
1à
1à
1à
1à
1à
1à
1à
a
1à
1
Eg
8
De
9
De
De
De
De
De
De
De
De
De
Page 15
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
Santé parodontale
La santé parodontale a été mesurée par trois indices, l'indice de plaque et l'indice gingival
adaptés des indices de Löe et Silness, et l'indice de mobilité. Les 102 malades diabétiques
édentés totaux sont exclus de cette analyse (n = 897).
0 1 2 3
Indice de plaque pas de plaque non visible à l’œil visible à l’œil abondante
Indice gingival pas d’inflammation discrète marquée importante
Indice de mobilité physiologique horizontale < 1mm horizontale > 1mm verticale
La comparaison des moyennes des trois indices utilisés, dans les deux sous populations ayant
déclaré avoir ou ne pas avoir un chirurgien-dentiste traitant, met en évidence une différence
significative pour les trois indices.
Nous rappelons que 770 malades diabétiques avaient un chirurgien-dentiste traitant.
Tableau 7 : Moyennes des indices parodontaux selon l’existence déclarée d’un chirurgien-dentiste
traitant (n = 897).
Chirurgien-dentiste traitant
Oui n = 707 Non n = 190 p*
Indice de plaque 1,12 1,48 <10-3
Indice gingival 0,92 1,11 0,003
Indice de mobilité 0,32 0,42 0,029
* probabilité calculée pour le test de Student à 95%.
Lors de l'examen, 68 malades diabétiques sur 999 étaient atteints de candidose buccale (6,8 %
[1,6]).
Des indicateurs ont été élaborés afin de classer les malades diabétiques selon des groupes
homogènes de santé bucco-dentaire. La méthode de calcul de ces indicateurs est fournie en
annexe 2. Selon la valeur du score global obtenu, le malade diabétique était affecté à un des
six groupes prédéfinis, de A (santé bucco-dentaire optimum) à F (mauvais état de santé
bucco-dentaire).
Les valeurs de scorage pour la répartition dans les groupes étaient les suivantes :
Les 102 malades diabétiques édentés totaux sont exclus de cette analyse (n = 897).
La médiane du score global était de 43,6. La figure 5 illustre la répartition des effectifs par
groupes.
Page 16
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
Cette figure met en évidence une forte proportion (42,0 % [3,2]) de malades diabétiques qui
avaient un état de santé bucco-dentaire jugé très mauvais selon les critères établis pour cette
étude.
377
Médiane = 43,6
135 125
114 112
34
A B C D E F
Figure 5 : Répartition des malades diabétiques selon les valeurs du score global, en groupes de gravité
(n =897).
La comparaison des moyennes des trois scores utilisés, dans les deux sous populations ayant
déclaré avoir ou ne pas avoir un chirurgien-dentiste traitant, met en évidence une différence
significative. Cette différence est significative pour le score parodontal, le score dentaire et le
score global.
Tableau 8a : Moyennes des scores selon l’existence déclarée d’un chirurgien-dentiste traitant (n = 897).
Chirurgien-dentiste traitant
Oui n = 707 Non n = 190 p*
Score parodontal 1,22 1,56 <10-3
Score dentaire 2,43 3,92 <10-3
Score global 44,83 62,90 <10-3
*probabilité calculée pour le test de Student à 95%.
Tableau 8b : Coefficient moyen selon l’existence déclarée d’un chirurgien-dentiste traitant (n = 999).
Chirurgien-dentiste traitant
Oui n = 770 Non n = 229 p*
Coefficient masticatoire 61,43 45,92 <10-3
La valeur du dosage de l'HbA1c a été classée, sur l'échelle fournie dans le questionnaire, par
les médecins traitants.
Pour les 670 questionnaires renvoyés, 71 concernaient des édentés totaux exclus de cette
partie de l'analyse. En effet, l'équilibre du diabète ne peut plus influer sur cet état bucco-
dentaire. D'autre part, sur les 599 questionnaires restants, 31 comportaient une mention
Page 17
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
"inconnue" pour la valeur de l'HbA1c. L'effectif analysé est en conséquence de 568 malades
diabétiques.
Pour ces 568 malades diabétiques, 198 avaient une valeur du dosage de l'HbA1c inférieure ou
égale à 6,5 % (33,7 % [3,8]), 370 avaient une valeur du dosage de l'HbA1c supérieure à 6,5
% (63,0 % [3,9]).
Tableau 9 : Répartition de la valeur du dosage de HbA1c selon les groupes de classement (n = 568).
Les groupes D, E et F regroupaient 66,0 % [3,9] des malades diabétiques concernés. Parmi
cette population, 65,9 % [4,8] avaient une valeur du dosage d'HbA1c supérieure à la limite
d'équilibre, 6,5 %. Cette proportion était de 63,7 % [6,8] pour les malades des groupes A, B
et C.
Les tests statistiques effectués lors des comparaisons des groupes deux à deux montrent que la
différence entre les populations n'est pas significative.
4/ Discussion
Le taux des non répondants de 39,9 % est supérieur au taux de 30,0 % prévu dans le calcul de
l'échantillon. Néanmoins l’effectif étudié reste suffisant pour assurer la représentativité
statistique.
L'hypothèse de départ stipule que 30,0 % des malades diabétiques ont eu au moins une
consultation chez un chirurgien-dentiste. Les résultats montrent que 73,9 % [2,7] des
malades diabétiques de l'échantillon ont déclaré avoir consulté un chirurgien-dentiste pour au
moins un des motifs prévus dans le protocole.
Page 18
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
Il apparaît que la population des non répondants est composée en majorité par des personnes
âgées de sexe féminin ayant des difficultés à faire des déplacements importants.
Toutefois, la validité de notre échantillon n'est pas remise en cause par ce taux de non
réponses.
Facteurs de confusion
Les consommations de tabac et d'alcool, la présence d'une cardiopathie grave, d'une infection
au VIH et l'existence d'une radiothérapie avaient été retenues comme facteurs de confusion
possibles pour la maladie parodontale.
12,2 % [2,0] des malades diabétiques examinés reconnaissent fumer. Aucune différence
significative du score parodontal, entre les malades diabétiques se déclarant fumeurs et les
non fumeurs, n'est mise en évidence (p=0,96).
L'alcool est connu comme facteur favorisant ou aggravant les maladies parodontales et
comme facteur de risque d'une hypoglycémie sévère. Par ailleurs, les personnes souffrant de
diabète de type 2 ne stimulent leur sécrétion naturelle d’insuline qu'avec des médicaments pris
oralement, les sécrétalogues de l’insuline 2. L'alcool est éliminé par le foie, entre autres, mais
le foie est aussi responsable de la libération du sucre dans le sang. Occupé à distiller de
l'alcool, chez les personnes dépendantes à l'alcool, il libère moins de sucre dans le sang, d'où
le risque d'hypoglycémies sévères en buvant. Contrairement à une idée reçue, l'alcool
n'augmente pas le taux de glycémie [19].
30 malades diabétiques présentent une dépendance à l'alcool (4,5 % 1,6 %).
Aucune différence significative du score parodontal, entre les malades diabétiques
dépendants à l'alcool et les non dépendants, n'est mise en évidence (p=0,93) ;
29 présentent une insuffisance cardiaque grave (4,3 % [1,5]). Aucune différence
significative du score parodontal, entre les malades diabétiques cardiaques et non
cardiaques, n'est mise en évidence (p=0,97) ;
les malades diabétiques ayant déclaré avoir eu une radiothérapie de la sphère oro-
faciale ne représentent que 0,8 % [0,2] et aucun ne présente d'infection au VIH.
La faiblesse des effectifs ne peut permettre de mettre en évidence une différence
significative.
2
Chlorpropamide (DiabinèseMD ), Gliclazide (DiamicronMD), Glimépiride (Amaryl MD), Glyburide (DiabetaMD,
Euglucon MD), Natéglinide (StarlixMD), Repaglinide (GluconormMD)
Page 19
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
Cette étude ne met pas en évidence de lien entre la maladie parodontale et les facteurs de
confusion étudiés.
Population étudiée
L'étude montre que près de neuf malades diabétiques de type 2 sur dix est âgée de plus de 50
ans, alors que seulement 38,2 % de la population nationale a plus de 50 ans (chiffres INSEE
1999). On constate par ailleurs l'émergence d'un diabète de type 2 dans une population âgée
de moins de 40 ans.
Le diabète est une affection qui touche principalement les hommes de plus de 50 ans. En
effet, 52,1% des malades diabétiques de plus de 50 ans sont des hommes alors qu'ils ne
représentent que 45 % de la population nationale âgée de plus de 50 ans.
Par ailleurs, cette étude confirme que la motivation première de la consultation du chirurgien-
dentiste traitant est liée à une notion d'urgence plutôt qu'à celle d'un contrôle régulier
conforme aux recommandations [8 et 11].
Un peu moins d’un malade diabétique sur quatre (22,9 %) déclare ne pas consulter un
chirurgien-dentiste. Il s'avère que, pour ces malades diabétiques non consultants, l'examen du
chirurgien-dentiste conseil révèle des nécessités de soins :
Parmi ces malades diabétiques nécessitant à la fois des soins conservateurs et des extractions,
deux sur trois déclarent ne pas consulter un chirurgien-dentiste, soit parce qu'ils n'en
éprouvent pas le besoin, soit par négligence.
Les atteintes parodontales, traduites par les trois indices parodontaux (plaque, gingival et
mobilité) sont significativement plus élevées pour les malades diabétiques déclarant ne pas
avoir un chirurgien-dentiste traitant.
D'autre part, la comparaison des moyennes des scores, parodontal, dentaire, masticatoire et
global, de cette population avec celle déclarant consulter un chirurgien-dentiste montre une
différence significative. Cette population présente un moins bon état de santé bucco-dentaire.
Ces faits illustrent l'impérieuse nécessité de mettre en œuvre les recommandations publiées
sur la prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques [7, 8 et 11].
Page 20
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
L'indice de plaque, lors de l'examen par le chirurgien-dentiste conseil, est mesuré à une valeur
supérieure ou égale à deux, sur une échelle de zéro à trois (Annexe 3), pour 195 des 897
malades diabétiques non édentés totaux (21,7 % [2,7]). Pour ces mêmes malades, le
chirurgien-dentiste traitant a déclaré (101 réponses) avoir réalisé un détartrage dans 46,5 % [
9,7] des cas (47 patients).
Parallèlement, 77 malades diabétiques sur 595, soit 12,9 % [2,7], ont un indice gingival
mesuré à deux et au delà par le chirurgien-dentiste conseil. Sur ces 77 malades, le chirurgien-
dentiste traitant, a noté que 36 étaient affectés d'une gingivite (46,7 % 11,1 %) et que 28
souffraient d'une parodontite. 19 d'entre eux étaient atteints d'une gingivite et d'une
parodontite.
61 des malades diabétiques examinés (6,1 % 1,5 %) ont une mesure donnant un indice de
plaque et un indice gingival supérieurs ou égaux à deux. Le chirurgien-dentiste traitant a
déclaré avoir effectué un détartrage pour 25 d'entre eux. 26 gingivites ont été diagnostiquées
ainsi que 23 parodontites ; enfin, 15 malades étaient atteints des deux pathologies.
Bien que la valeur deux, pour ces deux indices, corresponde à des atteintes parodontales
importantes, dans environ 60 % des cas, les chirurgiens-dentistes traitants n'ont pas établi le
même constat.
Page 21
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
Seulement un tiers des dosages d'HbA1c datent de moins de trois mois, selon le médecin
traitant. Ce dernier reconnaît, dans 5,4 % des cas, ne pas connaître la valeur du dosage de
l'HbA1c de son malade, alors qu'il lui a prescrit des hypoglycémiants oraux.
Par ailleurs, le médecin traitant a conseillé au malade diabétique de consulter un chirurgien-
dentiste dans moins d’un cas sur deux (46,0 %) des cas, alors que les recommandations sont
de consulter un chirurgien-dentiste traitant au moins deux fois par an.
L'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (afssaps), en 2001, a publié
des recommandations qui précisent les cas où une antibiothérapie à visée prophylactique doit
être prescrite [21]. Pour le détartrage, avec ou sans surfaçage radiculaire, la prophylaxie
antibiotique chez le diabétique est à décider au cas par cas, par contre, la chirurgie
parodontale est une indication de prophylaxie antibiotique. La prophylaxie antibiotique est
également recommandée chez le malade diabétique pour tous les types d'avulsion dentaire.
Les chirurgiens-dentistes ont pratiqué un détartrage dans un tiers des cas, en ignorant l'état
diabétique de leurs patients. Une chirurgie parodontale a été faite dans la même ignorance, de
même que quatre surfaçages radiculaires, dont un sans détartrage. L'étude permettait le recueil
de l'existence et du nombre de dents à extraire :
sur ces 208 malades diabétiques, 38 (18,3 %) ont des avulsions dentaires à pratiquer,
alors que leur état diabétique n'est pas connu par leur chirurgien-dentiste.
En ce qui concerne l'état parodontal des malades diabétiques, les indices parodontaux mesurés
lors de cette étude sont indépendants de la présence ou de l'absence d'un suivi particulier
déclaré par le chirurgien-dentiste.
Tableau 10 : Répartition des malades diabétiques adhérents à un réseau de soins par département (n = 669).
Page 22
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
Deux chirurgiens-dentistes sont intégrés au sein de ces réseaux, selon les réponses des
médecins traitants, un dans l'Isère et un dans la Loire.
On dénombre en France environ 15 000 malades diabétiques utilisant les services de l'un des
70 réseaux de soins spécifiques, selon l'ANCRED.
L'appartenance des malades diabétiques à ces réseaux de soins spécifiques et la participation
des chirurgiens-dentistes est encore loin d'être une réalité, malgré une incitation forte inscrite
dans la politique actuelle de santé publique.
La comparaison des moyennes du score parodontal entre les malades diabétiques considérés
comme équilibrés (HbA1c ≤6,5 %) et les non équilibrés ne met pas en évidence de différence
significative.
L'indice de plaque et l'indice gingival ne sont pas influencés par l'ancienneté du diabète. En
effet, la comparaison des moyennes de l'indice de plaque et de l'indice gingival entre quatre
groupes de malades diabétiques répartis selon l'ancienneté du diabète ne laisse apparaître
aucune différence. Ces résultats sont concordants avec ceux publiés par Vechis-Bon en 1993
[25].
En réunissant les groupes A et B d'une part, C D et E d'autre part, les comparaisons des
variables montrent que les différences sont significatives, sauf le nombre de dents nécessitant
des soins conservateurs et le nombre d'édentation.
Les comparaisons des groupes G2 et G3 montrent que, pour les sujets non édentés totaux les
différences sont significatives pour toutes les variables, sauf pour le nombre de dents à
couronner et le nombre de couronnes à renouveler (toutes les probabilités sont < 0,017).
Page 23
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
Cette nouvelle classification est plus pertinente pour définir les besoins de soins bucco-
dentaires. De plus, ces trois groupes sont différents statistiquement par rapport aux variables
qui les caractérisent.
L'analyse des facteurs de confusion possibles que sont l'âge, le sexe et l'ancienneté du diabète
montre qu'il n'y a aucune différence significative pour ces variables. Ceci permet de valider
les caractéristiques des groupes constitués.
La répartition des effectifs en fonction de la valeur du dosage de l'HbA1c n'est pas différente
entre les groupes G1 et G2, par contre elle l'est entre les groupes G2 et G3 (p=0,032).
Il en ressort que la construction du score global est pertinente. D'autres études devront
confirmer la pertinence de ce score classifiant.
La population étudiée comprend 324 malades diabétiques dans la tranche d'âge utilisée dans
l'étude citée.
Il en ressort que la population atteinte d'un DNID présente des besoins de soins
significativement plus importants que la population générale, dans la même tranche
d'âge.
Etat parodontal
La comparaison des atteintes parodontales des deux populations n'est pas possible, les
indices recueillis dans les deux études n'étant pas comparables. Toutefois, les auteurs
rapportent que 16,5 % de la population générale des 65-74 ans non édentés totaux (n =
483) possèdent un parodonte sain. Dans la population des malades diabétiques de 65-
74 ans non édentés totaux (n = 281) 3,9 % [2,3] ont un indice de plaque et un indice
gingival calculés à 0, donc un parodonte que l'on peut considérer comme sain. La
comparaison des pourcentages dans les deux populations met en évidence une
différence significative (p<10 -3).
Page 24
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
Les malades diabétiques présentent des atteintes parodontales plus fréquentes que la
population générale.
Ceci confirme les résultats produits par Emrich et coll. [27] dans l'une des plus
grandes enquêtes épidémiologiques menée sur la relation entre le diabète de type 2 et
la maladie parodontale. Les auteurs montrent que le diabète multiplie le risque de
développer une maladie parodontale par trois. Cette étude porte sur une population très
particulière des Etats-Unis d'Amérique du Nord. Elle concerne un peu moins d'un
individu sur dix d'une tribu amérindienne, les Pimas de l'Arkansas, dont la particularité
est d'avoir les plus fortes incidence et prévalence du diabète de type 2 connues.
Prothèse adjointe
Un autre item de comparaison possible concerne le port d'une prothèse adjointe.
Il n'y a pas de différence significative entre les deux populations sur le nombre
d'édentés totaux.
Par contre, il existe une différence significative entre les deux populations en ce qui
concerne le port effectif d'une prothèse totale (p=0,04) et également en ce qui
concerne le port effectif d'une prothèse complète maxillaire ou mandibulaire (p<10- 3).
Il existe une différence significative entre les 45,1 % [5,4] de malades diabétiques
porteurs d'une prothèse adjointe partielle maxillaire ou mandibulaire et les 58,4 %
porteurs de prothèse adjointe partielle maxillaire ou mandibulaire de la population
générale (p<10-3 ).
Il existe une différence significative entre le nombre moyen de dents absentes chez les
malades diabétiques, 15,2 [10,4], et le nombre de dents absentes (mention 'A' du
CAOD) de la population générale, qui est de 16,9 [10,5] (p=0,024).
Ces constats permettent de dire que les malades diabétiques sont plus fréquemment
porteurs de prothèse adjointe complète ou totale que la population générale, dans la
tranche d'âge spécifique des 65-74 ans. En revanche, la fréquence de prothèses
adjointes partielles est plus importante dans la population générale que dans la
population des malades diabétiques.
Dans notre étude, la comparaison entre la sous population des 65-74 ans et les autres tranches
d'âge montre que les seules différences significatives portent sur la fréquence de l'édentation
totale, la fréquence du port d'une prothèse adjointe inférieure ou supérieure et sur le nombre
moyen de dents absentes.
Une étude multivariée a été réalisée par une Analyse en Composantes Principales (ACP). Les
variables utilisées étant très peu corrélées entre elles, les résultats sont difficilement
exploitables, les axes créés par l'ACP ne sont pas clairement définis et difficilement
interprétables.
Page 25
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
5/ Conclusion
Cette étude montre que l'état de santé bucco-dentaire est altéré pour la majorité des malades
diabétiques de type 2. Elle démontre également qu'il l'est significativement plus que celui
d'une population générale comparable. Cet état de santé bucco-dentaire n'est pas lié à la valeur
du dosage de l'HbA1c ni à l'ancienneté du diabète, ce qui confirme également les résultats
publiés par Kiran et coll. en mars 2005 [28].
Par ailleurs, les complications bucco-dentaires ne sont pas suffisamment prises en compte par
les médecins traitants. Les chirurgiens-dentistes mettent peu en pratique les protocoles de
prise en charge recommandés par les agences. Un peu plus d'un chirurgien-dentiste sur trois
reconnaît ne pas connaître de l'état diabétique de son patient.
Un effort de communication est à développer auprès des malades eux mêmes pour qu'ils
prennent conscience du risque encouru en ne signalant pas à leur chirurgien-dentiste leur état
diabétique. Il apparaît aussi important de mener une action forte de communication auprès des
chirurgiens-dentistes sur la nécessité de réaliser une anamnèse médicale exhaustive conforme
aux recommandations [20].
Le coût des soins est souvent cité comme un frein au traitement pour un diabétique sur cinq
[29]. Il s’agit essentiellement de soins de pédicure/podologie et de soins dentaires. Toutefois,
ces chiffres ne sont pas confirmés par cette étude. En effet, seulement un peu plus d'un malade
diabétique sur vingt motive par des raisons financières son renoncement à ce type de soins.
Page 26
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
ANNEXES
Page 27
Annexe 1 Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
Nom :
Prénom :
à découper avant la saisie informatique
-----------------------------------------------------------------------------------------------
Numéro de dossier :
Echelon UF-UGM Numéro séquentiel
Année de naissance :
Sexe : F M
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
QUESTIONS AU PATIENT
Si réponse Oui
Si réponse Non
Page 28
Annexe 1 Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
EXAMEN DENTAIRE
Page 29
Annexe 1 Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
EXAMEN PARODONTAL
18 17 16 15 14 13 12 11 21 22 23 24 25 26 27 28
Indice de
plaque
gingival
Indice
Indice de
mobilité
plaque
Indice
de
gingival
Indice
Indice de
mobilité
48 47 46 45 44 43 42 41 31 32 33 34 35 36 37 38
DEMANDE D'AUTORISATION
16. Le patient a-t-il signé l'autorisation de contacter ses praticiens Oui Non
traitants ?
Page 30
Annexe 1 Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
Prénom :
à découper avant le retour au service médical
----------------------------------------------------------------------------------------------
Numéro de dossier :
Echelon UF-UGM Numéro séquentiel
Année de naissance :
1. Votre patient fait-il partie d'un réseau de soins pour diabétiques ? Oui Non Ne sait pas
Si réponse Oui,
5. Votre patient présente-t-il une dépendance à l'alcool ? Oui Non Ne sait pas
7. Votre patient présente-t-il une insuffisance cardiaque grave ? Oui Non Ne sait pas
(cardiopathie valvulaire ou congénitale grave)
Page 31
Annexe 1 Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
Prénom :
à découper avant le retour au service médical
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Numéro de dossier :
Echelon UF-UGM Numéro séquentiel
Année de naissance :
L'avez-vous informé des possibles complications dentaires liées à son diabète? Oui Non
PATHOLOGIE
Page 32
Annexe 2 Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
Le score global d'un cas est calculé à partir du score dentaire, du score parodontal et du score
masticatoire. Le score global permet ensuite de répartir la population de l'étude en groupes
homogènes.
S'il existe une édentation bimaxillaire (Edentation = 2), le coefficient pondérateur est
de 1.5 (Edentation = 3).
Il utilise les indices de plaque, gingival et de mobilité saisis aux items 12, 13 et 14, ainsi que
l'item 15 sur la présence d'une Candidose buccale (présence = 1, absence = 0).
Score parodontal = (I. plaque * 0.3) + (I. gingival * 0.6) + (I. mobilité * 1) + (Candidose *
0.3)
Page 33
Annexe 2 Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
Le coefficient masticatoire peut prendre toutes les valeurs entières comprises entre 0 et 100.
Pour calculer le score masticatoire, le coefficient masticatoire est regroupé par tranche de 10.
Tableau de correspondance :
Page 34
Annexe 3 Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
(...)
EXAMEN PARODONTAL
Les champs propres aux trois premiers items de ce pavé sont rassemblés sous forme d'un
tableau unique, deux lignes de tableau étant affectées à chaque indice. Chaque case doit être
scrupuleusement renseignée par un des codes disponibles. Dans le cas contraire, l'applicatif ne
pourra pas assurer le calcul de l'indice correspondant.
Page 35
Annexe 3 Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
VAALE
LEURS 0 : physiologique.
1 : horizontale, inférieure à 1 mm.
2 : horizontale, supérieure à 1 mm, sans mobilité verticale.
3 : verticale.
9 : dent absente.
CON
ONSI GNESS Inconnu ou vide impossibles.
Toutes les dents sont examinées avec les manches de deux
instruments. L'applicatif de saisie assure le calcul de l'indice.
VAALE
LEURS case à cocher
COONSI GNESS Inconnu ou vide impossibles.
Cocher Oui dès qu'il existe une lésion élémentaire, macule légèrement saillante recouverte
par une fine plaque blanc-jaunâtre, confluant avec ses voisines pour former des plages
irrégulières d'aspect pseudo-membraneux et peu adhérentes. Les sièges de prédilection sont la
face interne des joues, la langue et la voûte palatine, les muqueuses en rapport de voisinage ou
en contact avec une prothèse adjointe, la commissure labiale avec débordement sur le derme
facial créant une cheilite localisée de type perlèche.
(...)
Page 36
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
REFERENCES
[1] Firalti et coll. ; 1994 ; JPIO - Vol. 18 N°1 ; 2/1999.
[2] Fender P., Païta M., Ganay D., Benech J.M. ; Prévalence des trente affections ; 1994
Revue épidémiologique et santé publique ; 1997 (45) ; 454-464.
[3] Diabète, maladies cardio-vasculaires et affections bucco-dentaires ; I.D N°44 ;12/ 2003;
17.
[4] UKPDS ; Pourcentage des 3 867 patients de la cohorte UKPDS ayant une complication
liée au diabète. suivi médian sur 10 ; (United, 1998 # 837).
[6] Etude de la prise en charge des patients diabétiques de type II en Ile de France ;
programme régional 1999 ; URCAM mars 2000.
[8] Association de Langue Française pour l'Etude du Diabète et des Maladies métaboliques
(A.L.F.E.Dia.M) ; Recommandations.
[12] Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) ; Diabète de type
2 ; Recommandations de janvier1999.
[14] Le suivi des patients diabétiques en Midi-Pyrénées - Analyse collective des pratiques
1999 ; URML Midi-Pyrénées.
[15] Barbour S-E., Nakashima K., Zhang J-B., Tangada S., Hahn C-L., Schenkein H-A., Tew
J-G. ; Tobacco and smoking : environmental factors that modify the host response
Page 37
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
(immune system) and have an impact on periodontal health ; Crate. Rev. Oral Biol.
Med. ; 1997 ; 8 (4) : 437-60.
[16] Presto P-M., Lauffart B., Zak E., Jeffcoat M-K., Barton I., Heasman P-A ; Progression
and treatment of chronic adult periodontitis ; J. Clin. Periodontol. ; octobre 1999 ; 70
(10) : 1209-20.
[17] Gera I.; The effect of smoking on the spread and frequency of periodontal disease
;Fogorz Sz ; avril 1999 ; 92 (4) : 99-110.
[18] Bernzweig E., Payne J-B., Reinhardt R-A., Dyer J-K., Patil K-D. ; Nicotine and
smokless tobacco effects on gingival and peripheral blood mononuclear cells ; J. Clin.
Periodontol. ; mars 1998 ; 25 (3) : 246-52.et al.; 1998
[19] Alcohol, alcohol everywhere: but not a drop to drink? (diabetics and alcohol
consumption) Diabetes Forecast ; November 1992 ; The American Diabetes
Association.
[21] Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) ; Prescription des
antibiotiques en odontologie et stomatologie ; Recommandations de juillet 2001.
[22] Sandberg G.E., Sundberg H.E., Fjellstrom C.A., Wikblad K.F. ; Type 2 diabetes and
oral health : a comparaison between diabetic and non-diabetic subjects ; Diabetes Res.
Clin. Pract. ; 2000 Sep ; 50 (1) : 27-34.
[23] Tervonen T., Oliver R.C. ; Long-term control of diabetes mellitus and periodontitis ; J.
Clin. Periodontol. ; 1993 ; 20: 431-435.
[24] Oliver R.C., Tervonen T. ; Periodontitis and tooth loss in diabetes : a comparison with
employed adults ; J Am. Dent Assoc. ; 1993 ; 124:71-76.
[26] Hescot P., Bourgeois D., Berger P. ; La situation en France pour la période 1993-1995.
Programme international de recherche de l’Organisation Mondiale de la Santé sur les
déterminants et la santé bucco-dentaire ; ISC II France ; OMS / ADF ; Paris ; 120 pages
; 1996.
[27] Emrich L., Shlossman M., Genco R-J. ; Periodontal disease in non-insulino-dependant
diabetes mellitus ; J. Clin. Periodontol. ; 1991 ; 62 : 123-130.
[28] Kiran M., Arpak N., Unsal E., Erdogan M.F. ; The effect of improved periodontal health
on metabolic control in type 2 diabetes mellitus ; J. Clin. Periodontol. ; Mar 2005 ;
32(3) : 266-72.
Page 38
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes
[30] Anil S., Remani P., Vijayakumar T., Hari S. ; Cell-mediated and humoral immune
response in diabetics patients with periodontitis ; Ann. Dent. ; Winter 1990.
[31] Anil S., Remani P., Ankathil R., Vijayakumar T. ; Circulating immune complexes in
diabetics patients with periodontitis ; Ann. Dent. ; Winter 1990 ; 49(2) : 3-5, 45.
[32] Kjersem H., Hilster J., Madsbad S., Wandall J-H., Johansen K-S., Borregaard N. ;
Polymorphonuclear leucocyte dysfunction during short term metabolic changes from
norma to hyperglycemia in type diabetic I patients ; Infection ; 1998 ; 16:215-221.
[33] Iacono V-J., Singh S., Golub L-M., Ramamurthy N-S., Kaslick R. ; In vivo assay of
crevicular leucocyte migration. Its development and potential applications ; J. Clin.
Periodontol. ; 1985 n 56 (Suppl.2): 56-62.
[34] Manouchehr-Pour M., Spagnulo P-J., Rodman H-M., Blissada N-F. ; Comparison of
neutrophil chemotactic response in diabetic patients with mild and severe periodontal
disease ; J. Clin. Periodontol. ; 1981 n° 52 ; 410-415.
[35] Matthews D.C. ; The relationship between diabetes and periodontal disease ; J. Can.
Dent. Assoc. ; 2002 ; 68(3) : 161-4.
Page 39