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Programme régional du service médical

année 2004

Prise en charge bucco-dentaire


des malades diabétiques de type 2
en région Rhône-Alpes

Résultats

décembre 2005
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

PRISE EN CHARGE BUCCO-DENTAIRE DES MALADES


DIABÉTIQUES DE TYPE 2 EN RÉGION RHÔNE ALPES

Maîtrise d’ouvrage : Docteur Guy Legal, médecin conseil régional de la région Rhône-Alpes

Maîtrise d’ouvrage déléguée: Docteur Joëlle Guilhot, médecin conseil régional adjoint - D.R.S.M. de Lyon
Docteur Roland Chabert, chirurgien-dentiste conseil chef de service - D.R.S.M. de Lyon

Maîtrise d’œuvre : Docteur Gérard Lattier chirurgien-dentiste conseil E.L.S.M. de Villefranche

Groupe projet : Docteur Jean Louis Cotart chirurgien-dentiste conseil E.L.S.M. de Lyon

Docteur Yves Desnos chirurgien-dentiste conseil E.L.S.M. d'Annonay et Privas

Mademoiselle Sandra Gonon statisticienne E.L.S.M. de Lyon

Docteur Jean Gradelet chirurgien-dentiste conseil E.L.S.M. de Grenoble

Docteur Dominique Guibert chirurgien-dentiste conseil E.L.S.M. de Valence

Docteur Denis Langlois chirurgien-dentiste conseil E.L.S.M. de Vienne

Docteur Marie-Pierre Leprince médecin conseil E.L.S.M. de Valence

Docteur Geneviève Liabeuf pharmacien conseil E.L.S.M. de Lyon

Docteur Daniel Munios chirurgien-dentiste conseil E.L.S.M. de Valence

Madame Valérie Tainturier statisticienne D.R.S.M. de Lyon

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Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

Sommaire

1/ Introduction .....................................................................................page 6

2/ Matériel et méthode ......................................................................page 7


2.1. - Référentiels ...............................................................................page 7

2.2. - Population source......................................................................page 7

2.3. - Constitution de l'échantillon .....................................................page 7

2.4. - Recueil de l'information............................................................page 8

2.5. - Exploitation des données ..........................................................page 8

2.6. - Critères et dénombrements des exclusions ...............................page 8

2.7. - Validation et traitement des données ........................................page 9

2.8. - Analyse statistique ....................................................................page 9

3/ Résultats ............................................................................................page 9
3.1. - Caractéristiques descriptives de la population..........................page 9

3.2. - Prise en charge du malade diabétique.......................................page 11

3.3. - Santé bucco-dentaire .................................................................page 13

3.4. - Les indicateurs de santé bucco-dentaire ...................................page 16

3.5. - Equilibre du diabète ..................................................................page 17

4/ Discussion .........................................................................................page 18

5/ Conclusion ........................................................................................page 26

Annexes ..................................................................................................page 27

Références .............................................................................................page 37

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Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

Résumé
Objectifs

En 1999, le diabète a été reconnu "priorité nationale de santé publique" par les pouvoirs
publics. La caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés, en coopération
avec la mutualité sociale agricole et l'assurance maladie des professions indépendantes, a
retenu, comme l'une de ses priorités pour les années 1999-2000, un programme de santé
publique sur la prise en charge du diabète, en raison de l’enjeu médical majeur qu’il
représente. La prévalence du diabète dans la population affiliée au régime général de
l'assurance maladie a augmenté en moyenne de 3,2 % de 1998 à 2000. Les conséquences au
niveau de la cavité buccale s’expriment notamment par une augmentation du risque carieux,
une évolution plus sévère des foyers infectieux et des parodontopathies, qui, non traitées, ont
une évolution irrémédiable vers la perte des dents. Mieux sensibiliser les diabétiques à
consulter leur chirurgien-dentiste régulièrement pour prévenir et traiter précocement les
complications bucco-dentaires de cette maladie, sensibiliser les professionnels de santé vis-à-
vis de ces complications, informer les malades sur ces risques, sont des objectifs importants
de santé publique.

Méthode

L'évaluation de l'état de santé bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 et de leur


prise en charge par les professionnels de santé a été réalisée à partir d'un échantillon
représentatif des malades diabétiques de type 2 ayant reçu le remboursement d'un
hypoglycémiant oral pendant l'année 2003, prescrit par un médecin d'exercice libéral exerçant
en région Rhône-Alpes, sans remboursement d'insuline pendant la même période.
Le recueil des données a été effectué par les chirurgiens-dentistes conseils par un
interrogatoire et un examen des malades diabétiques lors de convocations au service médical,
par l'envoi de questionnaires au médecin traitant et au chirurgien-dentiste traitant.

Résultats

L'étude a porté sur 999 malades diabétiques de type 2, 670 médecins traitants et 595
chirurgiens-dentistes traitants ayant répondu aux questionnaires.

La population étudiée avait une moyenne d'âge de 63,6 ans [7,0]. Elle était constituée de
57,9 % [3,1] d'hommes. 77,1 % [2,6] ont déclaré avoir un chirurgien-dentiste traitant. Plus
d'un tiers avait un diabète équilibré (HbA1c < 6,5%). Le dosage de l'HbA1c était antérieur à 3
mois pour deux tiers des malades.

Dans presque deux tiers des réponses, le chirurgien-dentiste a déclaré connaître l'état
diabétique de son patient. Pour moins d'un de ces patients sur deux, il a déclaré mettre en
œuvre un suivi particulier.

Presque deux tiers des malades diabétiques nécessitaient au moins un soin bucco-dentaire.

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Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

Les malades diabétiques ayant déclaré avoir un chirurgien-dentiste traitant ont obtenu des
scores parodontal, dentaire et global significativement meilleurs que ceux qui avaient déclaré
ne pas avoir de chirurgien-dentiste.

L'équilibre du diabète, comme son ancienneté, n'avaient pas d'influence significative sur l'état
de santé bucco-dentaire.

Cette étude a permis de mettre au point l'évaluation de l'état de santé bucco-dentaire au moyen
d'un score. Ce score a permis de regrouper les sujets en groupes homogènes, présentant entre
eux des différences significatives pour les variables caractéristiques.

Mots-clés

diabète de type 2 ; HbA1c ; santé bucco-dentaire ; santé parodontale ; édentation ; prothèse


dentaire ; score bucco-dentaire.

Key words

type 2 diabetes mellitus ; HbA1c ; oral health ; periodontal disease ; edentation ; dental
prothesis ; dental index.

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1/ Introduction
Le diabète concerne 2 à 10 % de la population mondiale [1]. Il est classé parmi les dix
premières causes de décès dans les pays occidentaux. Il figure parmi les facteurs de risque des
maladies parodontales.

Des données récentes montrent qu'environ 135 millions de personnes en sont atteintes dans le
monde et qu'il devrait presque y avoir 300 millions de diabétiques d'ici à 2025, en raison du
vieillissement de la population, des mauvaises habitudes alimentaires, de l'obésité et d'un
mode de vie sédentaire. L'augmentation devrait être de 45 % dans les pays développés. Le
diabète de type 2 représente plus de 80 % de tous les cas de diabète [2]. Il est donc fort
probable que les chirurgiens-dentistes soient amenés à soigner de plus en plus de malades
diabétiques.

En France métropolitaine, en 2003, on recense trois millions de diabétiques [3]. Il faudrait


ajouter six cent mille personnes ignorant leur maladie. L’évolution vers des complications
parfois sévères et invalidantes concernerait 45 % des diabétiques au bout de dix ans
d’évolution [4]. La prévalence du diabète dans la population affiliée au régime général de
l'Assurance maladie a augmenté en moyenne de 3,2% de 1998 à 2000 en France [5].

L'impact économique des soins dentaires est relatif par rapport aux autres complications.
Cependant, le diabète de type 2 a un impact majeur sur l’ensemble des tissus de l’organisme
et particulièrement sur les tissus de la cavité buccale.

Le diabète a été reconnu "priorité nationale de santé publique en 1999" par les pouvoirs
publics. La Caisse Nationale de l'Assurance Maladie des Travailleurs Salariés
(C.N.A.M.T.S.), en coopération avec la Mutualité Sociale Agricole (M.S.A.) et l'Assurance
Maladie des Professions Indépendantes (A.M.P.I.), a retenu, comme l'une de ses priorités
pour les années 1999-2000, un programme de santé publique sur la prise en charge du diabète,
en raison de l’enjeu médical majeur qu’il représente.

L'Union Régionale des Caisses d’Assurance Maladie (U.R.C.A.M.) de la région Ile-de-


France a réalisé une enquête en 1999 [6]. Les objectifs étaient d’évaluer les pratiques
professionnelles, d’apprécier le comportement du malade et sa connaissance de sa maladie
dans le but d’améliorer le suivi des diabétiques de type 2 et de retarder la fréquence
d’apparition et la gravité des complications.

Les conclusions de ces études font ressortir entre autres que ces patients sont insuffisamment
sensibilisés à la nécessité d’une surveillance bucco-dentaire.

Ces différents motifs ont justifié, dans la continuité du programme de l'Assurance maladie sur
la prise en charge du diabète, la réalisation d'un programme régional visant à améliorer la
prise en charge des soins bucco-dentaires de ces malades diabétiques, par des actions de
communications et d'information des professionnels de santé, des associations de malades et
auprès des malades eux-mêmes. Une première étude a été réalisée en 2004 afin de dresser un
état des lieux de la situation actuelle. Une seconde étude de mesure d'impact est prévue en
2007, destinée à mesurer l'évolution de la qualité de cette prise en charge après mise en œuvre
du programme d'actions.

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2/ Matériel et méthode

2.1. - Référentiels

Plusieurs agences françaises et étrangères ont publié des recommandations sur la prise en
charge du malade diabétique [7, 8, 9, 10, 11 et 12]. Elles s'accordent toutes pour mettre en
évidence la nécessité d'une surveillance médicale spécifique pour les malades atteints de cette
affection. En ce qui concerne la sphère bucco-dentaire, ces recommandations peuvent se
résumer à :

 des conseils d'hygiène, brossage rigoureux après chaque repas, l'utilisation d'un
hydropulseur est fortement conseillée,

 un examen au minimum tous les 6 mois,

 un détartrage doux fréquent,

 le dépistage systématique des parodontopathies,

 le dépistage systématique de tout foyer infectieux.

2.2 - Population source

L’étude portait sur les diabétiques de type 2 de la région Rhône-Alpes. La base de


sondage était constituée des bénéficiaires du régime général de la région Rhône-Alpes
(hors sections locales mutualistes) présentant ou non une exonération du ticket
modérateur (liste, hors liste, polypathologie et exceptionnel), ayant bénéficié d'au
moins un remboursement d’un hypoglycémiant oral au cours de l'année 2003, prescrit
par un médecin ayant une activité libérale partielle ou à plein temps, exerçant dans la
région Rhône-Alpes, sans aucun remboursement d’insuline au cours de la même
période.

2.3. – Constitution de l’échantillon

L’individu statistique était le diabétique de type 2 traité par hypoglycémiant oral.

2.3.2. - Taille de l'échantillon

En partant des résultats issus des études précédentes [6, 13 et14] on pouvait admettre
l'hypothèse que la proportion de malades atteints du Diabète Non Insulino-Dépendant
(D.N.I.D.) ayant eu au moins une consultation chez un chirurgien-dentiste était
d'environ 30 %. La taille de l'échantillon régional a été calculée avec un risque d'erreur
à 5 %, une précision minimum souhaitée de 3 %, un taux de réponse estimé à 70 %. Il
a résulté des tests réalisés sur la période de l’année 2003 que la base de sondage était
composée de 101 960 individus. La taille de l'échantillon, calculée au niveau régional,
était de 2 190 individus statistiques. L'échantillon régional a été réparti par
départements proportionnellement à leur dénombrement de D.N.I.D.

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2.3.3. - Echantillonnage

La méthode statistique d'échantillonnage a été basée sur un tirage systématique sur


fichier ordonné. Cela a consisté à trier la base de sondage selon des items qui nous
semblaient bien corrélés avec la variable d’intérêt, qui était ici le fait d’avoir ou non
un suivi bucco-dentaire. Dans notre cas ces items étaient la caisse gestionnaire, le
sexe, et l'âge. En effet, on peut supposer que la situation géographique, l’âge et le sexe
du malade diabétique ont une influence sur cette variable d’intérêt. Le principe
consistait alors à calculer un pas de tirage, puis à tirer un premier individu au hasard et
enfin, partant de celui-ci, à descendre le long du fichier en retenant un individu tous
les "pas individus". Il y a donc eu élaboration d'une requête informatique.

2 190 individus statistiques ont été sélectionnés par la requête informatique.

2.4. - Recueil de l'information

A partir du fichier issu de la requête et transmis par l'échelon régional, chaque échelon local a
dû :

 vérifier dans les dossiers médicaux si les bénéficiaires sélectionnés dans leur
échantillon présentaient un état médical correspondant aux critères d'exclusion définis
dans le champ de l'étude. Ces bénéficiaires ont été exclus de l'étude,

faire remplir les deux demandes d'autorisation par le bénéficiaire lors de l'examen au
service médical,

examiner les bénéficiaires pour décrire leur état de santé bucco-dentaire à partir d'une
grille de recueil (Annexe 1),

 envoyer les questionnaires et les courriers d'accompagnement aux médecins


prescripteurs et aux chirurgiens-dentistes traitants (Annexe 1), quel que soit leur lieu
d'exercice, avec une copie de l'autorisation du patient.

2.5. - Exploitation des données

La saisie informatique a été effectuée au niveau de chaque échelon local sur un logiciel
spécifique développé par le Docteur Jean Gradelet, chirurgien-dentiste conseil de l'échelon
local de Grenoble.

2.6. - Critères et dénombrement des exclusions et des non répondants

Sur les 2 190 individus statistiques issus de la requête, 318 ont été exclus conformément aux
critères définis par le protocole, soit :

223 pour des critères médicaux,


 95 pour des erreurs de liquidation ou malades non diabétiques de type 2.

Le nombre de non répondants était de 873 malades diabétiques. Des motifs ont été invoqués
par 276 de ces non répondants. Ils sont :

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l'impossibilité de se déplacer par absence de moyen de transport ou de personnes


pouvant les accompagner en raison de l'âge ou de difficulté à se déplacer seul (141),

des raisons de maladie ou d'hospitalisation à la date de la convocation (49),

refus de participer à l'enquête (44 ),

des congés ou autres motifs d'absence sur leur lieu d'habitation le jour de la
convocation (30),

des raisons professionnelles (12).

Dans cette dernière population, on comptait 195 individus âgés de plus de 70 ans, la moyenne
d’âge était de 73,23 (versus 63,6 ans pour la population étudiée).

2.7. - Validation et traitement des données

Les données ont été validées et exploitées avec les logiciels Microsoft™ Excel 97 et SPSS™
pour Windows™ (SPSS™ Inc., Chicago USA, V. 11.5), par la statisticienne de l’échelon
local du service médical de Lyon. Les calculateurs statistiques Statcalc et Epitable de Epi-Info
V6.04cfr ont également été utilisés.

2.8. - Analyse statistique

L'analyse statistique est une analyse descriptive univariée et bivariée, ainsi qu'une analyse
multivariée par une analyse en composantes principales. L'échantillon étant représentatif de la
population, des intervalles de confiance ont été calculés à 95 % :

p (1 p )
 pour un pourcentage p : p 1,96 n , 'n' étant l'effectif de l'échantillon,

s
 pour une moyenne m : m 1,96 , 's' étant l'écart type calculé sur l'échantillon.
n

Des tests statistiques ont également permis de comparer les distributions des différentes
variables. Le test du ² a été utilisé pour les variables qualitatives (comparaison de
pourcentages) et le test de Student ou de Fisher pour les variables quantitatives (comparaison
de moyennes).

3/ Résultats

L’enquête a permis d’examiner 999 malades diabétiques ayant eu au moins une prescription
d’hypoglycémiant oral.

3.1. - Caractéristiques descriptives de la population

La moyenne d'âge de la population étudiée était de 63,6 ans [7,0], le minimum était de 16
ans, le maximum était de 102 ans, la médiane était de 64 ans. La distribution en classes d'âge
est illustrée en figure 1.

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Figure 1 : Répartition de la population par tranche d'âge (n = 999).

1,9 % [0,8] de la population étudiée avait moins de quarante ans.

La répartition par sexe montrait un nombre plus important d'hommes, 57,9 % [3,1], pour
42,1 % [3,1] de femmes.

Tableau 1 : Répartition de la population par sexe et par tranches d'âge (n = 999).

Tranches d'âge Femme Homme Total


de 0 à 40 8 11 19
de 41 à 50 48 46 94
de 51 à 60 107 170 277
de 61 à 70 128 195 323
de 71 à 80 113 131 244
Plus de 80 17 25 42
Total 421 578 999

Seulement 12,2 % [2,0] de personnes examinées ont déclaré fumer au moins une cigarette,
un cigare ou une pipe par jour. Par ailleurs, la fréquence des radiothérapies était négligeable
(0,8 % [0,6]).

3,7 % [1,2] de la population étudiée n'ont pas su préciser l'année de diagnostic de leur
maladie. Sur les 962 autres malades diabétiques, connaissant l'année de diagnostic :

l'ancienneté du diabète était inférieure à 20 ans pour 88,0 % [2,0],


dans 61,7 % [3,1] des cas, elle était inférieure à 10 ans,
 pour 695 malades diabétiques (72,2 % [2,8]) leur D.N.I.D. a été diagnostiqué
depuis plus de trois ans.

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400 368
350 327

300 267
250

200

150

100

50 37

0
Moins de 3 ans De 3 à 9 ans 10 ans et plus Inconnue

Figure 2 : Répartition de l'ancienneté du diagnostic du diabète (n = 999).

743 malades diabétiques ont déclaré avoir un chirurgien-dentiste traitant (74,4 % [2,7]).

Seulement 19,4 % [2,8] de ces malades ont motivé la consultation de leur chirurgien-
dentiste traitant par une visite de contrôle. Les autres motifs de consultation étaient :

 la douleur pour 41,9 % [3,5],


 un problème prothétique pour 42,3 % [2,6],
 une autre motivation non spécifiée pour 7,3 % [1,9].

Paradoxalement, 27 malades diabétiques ont déclaré ne pas avoir de chirurgien-dentiste


traitant alors qu'ils ont donné le nom d'un chirurgien-dentiste lors de la signature de
l'autorisation. Il paraît raisonnable de formuler l'hypothèse que cette distinction vient d'une
confusion sur la notion de chirurgien-dentiste traitant et que ces 27 malades diabétiques ont
un chirurgien-dentiste traitant.
Il en découle que 770 malades diabétiques avaient un chirurgien-dentiste traitant (77,1 % [
2,6]).

Par ailleurs, 11,5 % [2,0] de l'ensemble des malades diabétiques ont reconnu ne pas avoir
éprouvé le besoin d'avoir un chirurgien-dentiste traitant. L'absence de fréquentation d'un
chirurgien-dentiste traitant pour des motifs financiers n'intervenait que dans 5,6 % [1,4] des
cas.

3.2. – Prise en charge du malade diabétique par les praticiens traitants

Lors de l'examen, il était demandé au malade diabétique son autorisation afin que le service
médical puisse contacter le chirurgien-dentiste traitant qu'il nous avait indiqué ainsi que son
médecin traitant.

31 malades examinés ont refusé de donner ces autorisations (3,1 % [1,1]). Parmi eux, 18
avaient déclaré ne pas avoir de chirurgien-dentiste traitant.

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3.2.1 - Le médecin traitant1

Les médecins traitants ont répondu aux questionnaires dans 69,2 % des cas. Il ressort de ces
670 réponses que :

220 malades diabétiques sur 634 (34,7 % [3,7]) avaient un diabète considéré
comme équilibré (HbA1c < 6,5 %),
le dosage de l'HbA1c était antérieur à 3 mois pour plus des deux tiers des malades
diabétiques (66,9 % [3,6]),
il y a 36 malades (5,4 % [1,7]) pour lesquels le médecin traitant a déclaré ne pas
connaître les résultats du dosage de l'HbA1c ou n'a pas répondu à cet item,
aucun malade diabétique ne présentait d'infection au VIH,
30 malades diabétiques (4,5 % [1,6]) présentaient une dépendance à l'alcool,
29 malades diabétiques (4,3 % [1,5]) présentaient une insuffisance cardiaque
grave, un seul malade diabétique présentait à la fois une insuffisance cardiaque
grave et une dépendance à l'alcool,
23 malades diabétiques (3,4 % [1,3]) faisaient partie d'un réseau de soins pour
malades diabétiques,
pour 308 malades diabétiques (46,0 % [3,8]), le médecin a déclaré avoir conseillé
à son malade de consulter régulièrement son chirurgien-dentiste.

3.2.2 - Le chirurgien-dentiste traitant

Parmi les 770 malades diabétiques ayant déclaré avoir un chirurgien-dentiste traitant, 13 n'ont
pas signé l'autorisation de le contacter. 757 questionnaires ont donc été envoyés. Les
chirurgiens-dentistes traitants ont renvoyé 595 réponses, soit 78,6 %.

3.2.2.1. - Connaissance de la maladie diabétique par le chirurgien-dentiste traitant

Il ressort de ces réponses que, pour 595 malades diabétiques, leur état diabétique était
connu du chirurgien-dentiste traitant pour 387 d'entre eux (65,0 % [3,8]).

331 (85,5 % [3,5]) de ces malades diabétiques ont été informés par leur
chirurgien-dentiste des complications bucco-dentaires éventuelles liées au
diabète ;

les chirurgiens-dentistes traitants ont déclaré avoir assuré un suivi particulier


pour 166 d'entre eux (42,9 % [4,9]).

Ce suivi particulier était annuel pour 103 d'entre eux, soit 62,0 % [
7,4], il avait lieu deux fois par an pour 49 malades diabétiques, soit
29,5 % [6,9].

Dans le cadre d’un suivi particulier, un détartrage avait été effectué


dans 127 cas (76,5 % [6,4]).

1
Cette notion de médecin traitant correspond au médecin ayant prescrit l’hypoglycémiant oral dans la base de l’Assurance maladie et
confirmé par le malade lors de l’examen.

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3.2.2.2 - Les soins déclarés par les chirurgiens-dentistes traitants

Les pathologies déclarées par les chirurgiens-dentistes traitants (n=595) étaient :

 une gingivite 235, soit 39,5 % [3,9],


 une parodontite 157, soit 26,4 % [3,5],
 une candidose 7, soit 1,2 % [0,9].

Les chirurgiens-dentistes étaient interrogés sur les traitements mis en œuvre. Plusieurs
traitements pouvant être mis en œuvre chez le même patient, le nombre total de
traitements mis en œuvre était de 1 118. Le tableau 2 synthétise les réponses fournies.
Le nombre moyen par malade diabétique de traitements mis en œuvre était de 1,9
[0,2], (minimum = 0 ; médiane = 2 ; maximum = 6). Il y a un malade diabétique
pour lequel tous les traitements ont été déclarés mis en œuvre et 216 (36,6 % [3,9])
pour lesquels il y a eu une motivation à l'hygiène et un détartrage avec un polissage.

Tableau 2 : Fréquence des traitements déclarés mis en œuvre par les chirurgiens-dentistes
traitants (n = 595).

Education à l’hygiène 267 44,9 % [4,0]


Prescription locale ou générale 226 38,0 % [3,9]
Détartrage polissage 312 52,4 % [4,0]
Surfaçage radiculaire 40 6,7 % [2,0]
Chirurgie parodontale 10 1,7 % [1,0]
Réhabilitation prothétique 263 44,2 % [4,0]

3.3. - Santé bucco-dentaire

La santé bucco-dentaire a été décrite à partir des données recueillies lors de l'examen bucco-
dentaire réalisé par les chirurgiens-dentistes conseils.

Ils devaient dénombrer les soins nécessaires, mesurer l'état de santé parodontale, déterminer le
coefficient masticatoire et détecter la présence d'une éventuelle candidose.

Ces résultats sont synthétisés dans le tableau 3.

Besoins de soins

633 malades diabétiques présentaient le besoin d'au moins un des quatre types de soins
prévus, soit 63,4 % [3,0].

Tableau 3 : Dénombrement des soins nécessaires et nombre de dents concernées (n=633)

Malades concernés* Nombre moyen de dents**


Soins conservateurs nécessaires 376 2,3 [0,2]
Extractions nécessaires 233 3.9 [0,6]
Prothèses conjointes nécessaires 242 2,1 [0,3]
Prothèses conjointes à renouveler 251 2,1 [0,4]
* chaque malade pouvait nécessiter plusieurs types de soins.
**par malade nécessitant ce type de soins.

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Edentation et compensation prothétique

Une grande majorité des malades diabétiques était édentée, soit partiellement soit totalement,
à une ou deux arcades.

Le tableau 4 et la figure 3 indiquent les fréquences de ces édentations. Le tableau 5 montre le


nombre moyen de dents résiduelles par arcade chez les malades diabétiques édentés partiels.

Tableau 4 : Dénombrement des malades diabétiques édentés et des compensations prothétiques (n =


999).

Effectif Edentation compensée*


Edentation maxillaire 798 425 53,3 % [3,5]
Edentation mandibulaire 810 333 41,1 % [3,4]
Edentation bi-maxillaire 718 283 39,4 % [3,6]
* tous types de prothèse confondus.

La figure 3 montre la répartition des édentations complètes et totales.

Edentation
totale102

Edentation
maxillaire
complète
201

Edentation
mandibulaire
complète
115

Figure 3 : Dénombrement des malades diabétiques édentés complet à une arcade et édentés totaux (n =
418).

25,2 % [3,0] des malades édentés au maxillaire présentaient une édentation complète ;
14,2 % [2,4] de ceux qui étaient édentés à la mandibule, avaient une édentation complète,
10,2 % [1,9] de l'ensemble des malades diabétiques étaient des édentés totaux.
Tableau 5 : Nombre moyen de dents résiduelles par arcade chez les malades diabétiques édentés
partiels.

Nombre moyen de dents résiduelles


Arcade supérieure 8,5 [2,5] (n = 595)
Arcade inférieure 9,7 [1,8] (n = 695)

Pour les arcades des malades diabétiques édentés partiels, il subsistait 9,1 dents [5,3], dont
au moins 2 nécessitaient l'intervention d'un chirurgien-dentiste traitant, comme le montre le
tableau 3.

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Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

Le détail des types d'édentation et de leurs compensations spécifiques par une prothèse
adjointe montre que seulement 38,6 % des édentations étaient complètement compensées.

Pour les édentations partielles du maxillaire seul, le nombre moyen de dents absentes était de
5 [3,6] (minimum = 1 ; médiane = 4 ; maximum = 15).

Pour les édentations partielles de la mandibule seule, le nombre moyen de dents absentes était
de 5 [2,2] (minimum = 1 ; médiane = 4 ; maximum = 13).

Tableau 6 : Dénombrement des types d'édentation et des compensations par prothèses adjointes
existantes et portées, plaques bases résines ou métalliques (n = 892).

Type d'édentation Effectif Prothèse %


Partielle maxillaire et mandibulaire 508 96 18,9 % [3,4]
Complète maxillaire et partielle mandibulaire 99 53 53,5 % [9,8]
Partielle mandibulaire seule 14 1 7,1 % [13,5]
Complète mandibulaire et partielle maxillaire 12 3 25,0 % [24,5]
Partielle maxillaire seule 18 1 5,5 % [10,6]
Edentation totale 99 74 74,4 % [8,6]

Il n'y avait pas de malade diabétique présentant une édentation complète à une arcade avec
l'autre arcade totalement dentée. Par ailleurs, 28 malades diabétiques possédaient une
dentition complète.

Coefficient masticatoire

Le coefficient masticatoire a été calculé et regroupé par classes. La figure 4 montre la


répartition des malades diabétiques par classes de coefficient masticatoire. 46 malades
diabétiques avaient un coefficient masticatoire à zéro traduisant une surface masticatoire
inexistante. A l'opposé, 27 malades diabétiques possédaient une surface masticatoire
complète. Le coefficient masticatoire égal à 90 correspond, entre autres, à celui des édentés
totaux porteurs de prothèse totale. Cette valeur a été retrouvée chez 131 malades diabétiques
(13,1 % [2,1]).

221

136 130
117
106
73 76
46 42
25 27
0

0
0

20

30

40

50

60

70

80

90
à1

10


a


1
Eg

8
De

9
De

De

De

De

De

De

De

De

De

Figure 4 : Répartition des classes de coefficient masticatoire (n=999).

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Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

Santé parodontale

La santé parodontale a été mesurée par trois indices, l'indice de plaque et l'indice gingival
adaptés des indices de Löe et Silness, et l'indice de mobilité. Les 102 malades diabétiques
édentés totaux sont exclus de cette analyse (n = 897).

Correspondance des valeurs des indices :

0 1 2 3
Indice de plaque pas de plaque non visible à l’œil visible à l’œil abondante
Indice gingival pas d’inflammation discrète marquée importante
Indice de mobilité physiologique horizontale < 1mm horizontale > 1mm verticale

La comparaison des moyennes des trois indices utilisés, dans les deux sous populations ayant
déclaré avoir ou ne pas avoir un chirurgien-dentiste traitant, met en évidence une différence
significative pour les trois indices.
Nous rappelons que 770 malades diabétiques avaient un chirurgien-dentiste traitant.

Tableau 7 : Moyennes des indices parodontaux selon l’existence déclarée d’un chirurgien-dentiste
traitant (n = 897).

Chirurgien-dentiste traitant
Oui n = 707 Non n = 190 p*
Indice de plaque 1,12 1,48 <10-3
Indice gingival 0,92 1,11 0,003
Indice de mobilité 0,32 0,42 0,029
* probabilité calculée pour le test de Student à 95%.

Lors de l'examen, 68 malades diabétiques sur 999 étaient atteints de candidose buccale (6,8 %
[1,6]).

3.4. – Les indicateurs de santé bucco-dentaire

Des indicateurs ont été élaborés afin de classer les malades diabétiques selon des groupes
homogènes de santé bucco-dentaire. La méthode de calcul de ces indicateurs est fournie en
annexe 2. Selon la valeur du score global obtenu, le malade diabétique était affecté à un des
six groupes prédéfinis, de A (santé bucco-dentaire optimum) à F (mauvais état de santé
bucco-dentaire).

Les valeurs de scorage pour la répartition dans les groupes étaient les suivantes :

0 score global 10  groupe A


10 < score global 20  groupe B
20 < score global 30  groupe C
30 < score global 40  groupe D
40 < score global 50  groupe E
score global 50  groupe F

Les 102 malades diabétiques édentés totaux sont exclus de cette analyse (n = 897).

La médiane du score global était de 43,6. La figure 5 illustre la répartition des effectifs par
groupes.

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Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

Cette figure met en évidence une forte proportion (42,0 % [3,2]) de malades diabétiques qui
avaient un état de santé bucco-dentaire jugé très mauvais selon les critères établis pour cette
étude.

377

Médiane = 43,6

135 125
114 112

34

A B C D E F

Figure 5 : Répartition des malades diabétiques selon les valeurs du score global, en groupes de gravité
(n =897).

La comparaison des moyennes des trois scores utilisés, dans les deux sous populations ayant
déclaré avoir ou ne pas avoir un chirurgien-dentiste traitant, met en évidence une différence
significative. Cette différence est significative pour le score parodontal, le score dentaire et le
score global.
Tableau 8a : Moyennes des scores selon l’existence déclarée d’un chirurgien-dentiste traitant (n = 897).

Chirurgien-dentiste traitant
Oui n = 707 Non n = 190 p*
Score parodontal 1,22 1,56 <10-3
Score dentaire 2,43 3,92 <10-3
Score global 44,83 62,90 <10-3
*probabilité calculée pour le test de Student à 95%.

Tableau 8b : Coefficient moyen selon l’existence déclarée d’un chirurgien-dentiste traitant (n = 999).

Chirurgien-dentiste traitant
Oui n = 770 Non n = 229 p*
Coefficient masticatoire 61,43 45,92 <10-3

3.5. - Equilibre du diabète

La valeur du dosage de l'HbA1c a été classée, sur l'échelle fournie dans le questionnaire, par
les médecins traitants.

Pour les 670 questionnaires renvoyés, 71 concernaient des édentés totaux exclus de cette
partie de l'analyse. En effet, l'équilibre du diabète ne peut plus influer sur cet état bucco-
dentaire. D'autre part, sur les 599 questionnaires restants, 31 comportaient une mention

Page 17
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

"inconnue" pour la valeur de l'HbA1c. L'effectif analysé est en conséquence de 568 malades
diabétiques.

Pour ces 568 malades diabétiques, 198 avaient une valeur du dosage de l'HbA1c inférieure ou
égale à 6,5 % (33,7 % [3,8]), 370 avaient une valeur du dosage de l'HbA1c supérieure à 6,5
% (63,0 % [3,9]).

Tableau 9 : Répartition de la valeur du dosage de HbA1c selon les groupes de classement (n = 568).

Groupe A Groupe B Groupe C Groupe D Groupe E Groupe F


HbA1c ≤6,5 % 9 30 31 24 34 70
HbA1c > 6,5 % 13 60 50 46 39 162
Total 22 90 81 70 73 232

Les groupes D, E et F regroupaient 66,0 % [3,9] des malades diabétiques concernés. Parmi
cette population, 65,9 % [4,8] avaient une valeur du dosage d'HbA1c supérieure à la limite
d'équilibre, 6,5 %. Cette proportion était de 63,7 % [6,8] pour les malades des groupes A, B
et C.

Les tests statistiques effectués lors des comparaisons des groupes deux à deux montrent que la
différence entre les populations n'est pas significative.

4/ Discussion

Validité des résultats


Les malades non diabétiques, qui prennent un hypoglycémiant oral pour traiter une surcharge
pondérale, et les erreurs de liquidation, ajoutés aux personnes exclues de l'échantillon pour
des critères médicaux représentent 14,5 % de la population de l'échantillon, ce qui reste dans
les limites prévues dans la méthode.

Le taux des non répondants de 39,9 % est supérieur au taux de 30,0 % prévu dans le calcul de
l'échantillon. Néanmoins l’effectif étudié reste suffisant pour assurer la représentativité
statistique.

L'analyse du sexe et de l'âge met en évidence une répartition hommes/femmes


significativement différente entre cette population et la population étudiée (p<10-3).
Dans cette population non répondante il y a une sur représentation féminine, soit 53,0 % [
3,3]. La moyenne d'âge, 67,68 ans, est significativement plus élevée que dans l'échantillon
étudié où elle est de 63,58 ans (p<10-3).

L'hypothèse de départ stipule que 30,0 % des malades diabétiques ont eu au moins une
consultation chez un chirurgien-dentiste. Les résultats montrent que 73,9 % [2,7] des
malades diabétiques de l'échantillon ont déclaré avoir consulté un chirurgien-dentiste pour au
moins un des motifs prévus dans le protocole.

La comparaison des services médicaux locaux, en fonction du nombre de points d'examen


montre qu'il y a une différence significative sur le taux de non répondants. L'unicité de point
d'examen semble être un frein à la participation des malades diabétiques à l'étude.

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Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

Il apparaît que la population des non répondants est composée en majorité par des personnes
âgées de sexe féminin ayant des difficultés à faire des déplacements importants.

Toutefois, la validité de notre échantillon n'est pas remise en cause par ce taux de non
réponses.

Facteurs de confusion
Les consommations de tabac et d'alcool, la présence d'une cardiopathie grave, d'une infection
au VIH et l'existence d'une radiothérapie avaient été retenues comme facteurs de confusion
possibles pour la maladie parodontale.

De nombreuses études dans la littérature montrent que la consommation de tabac affecte la


santé parodontale. Les fumeurs ont de 2,5 à 6 fois plus de chances de développer des maladies
parodontales [15, 16]. Gera, en 1999 [17], avance une élévation du pourcentage de risque de
2,5 à 3,5. Cependant aucune relation entre un marqueur biochimique et une sévérité accrue de
la condition parodontale n’est mise en évidence à ce jour. La corrélation semble assez forte,
mais le rôle du tabac dans la maladie parodontale est incertain [18].

12,2 % [2,0] des malades diabétiques examinés reconnaissent fumer. Aucune différence
significative du score parodontal, entre les malades diabétiques se déclarant fumeurs et les
non fumeurs, n'est mise en évidence (p=0,96).

L'alcool est connu comme facteur favorisant ou aggravant les maladies parodontales et
comme facteur de risque d'une hypoglycémie sévère. Par ailleurs, les personnes souffrant de
diabète de type 2 ne stimulent leur sécrétion naturelle d’insuline qu'avec des médicaments pris
oralement, les sécrétalogues de l’insuline 2. L'alcool est éliminé par le foie, entre autres, mais
le foie est aussi responsable de la libération du sucre dans le sang. Occupé à distiller de
l'alcool, chez les personnes dépendantes à l'alcool, il libère moins de sucre dans le sang, d'où
le risque d'hypoglycémies sévères en buvant. Contrairement à une idée reçue, l'alcool
n'augmente pas le taux de glycémie [19].

Les médecins traitants déclarent dans 670 réponses aux questionnaires :

30 malades diabétiques présentent une dépendance à l'alcool (4,5 % 1,6 %).
Aucune différence significative du score parodontal, entre les malades diabétiques
dépendants à l'alcool et les non dépendants, n'est mise en évidence (p=0,93) ;

29 présentent une insuffisance cardiaque grave (4,3 % [1,5]). Aucune différence
significative du score parodontal, entre les malades diabétiques cardiaques et non
cardiaques, n'est mise en évidence (p=0,97) ;

les malades diabétiques ayant déclaré avoir eu une radiothérapie de la sphère oro-
faciale ne représentent que 0,8 % [0,2] et aucun ne présente d'infection au VIH.
La faiblesse des effectifs ne peut permettre de mettre en évidence une différence
significative.

2
Chlorpropamide (DiabinèseMD ), Gliclazide (DiamicronMD), Glimépiride (Amaryl MD), Glyburide (DiabetaMD,
Euglucon MD), Natéglinide (StarlixMD), Repaglinide (GluconormMD)

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Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

Cette étude ne met pas en évidence de lien entre la maladie parodontale et les facteurs de
confusion étudiés.

Population étudiée
L'étude montre que près de neuf malades diabétiques de type 2 sur dix est âgée de plus de 50
ans, alors que seulement 38,2 % de la population nationale a plus de 50 ans (chiffres INSEE
1999). On constate par ailleurs l'émergence d'un diabète de type 2 dans une population âgée
de moins de 40 ans.

Le diabète est une affection qui touche principalement les hommes de plus de 50 ans. En
effet, 52,1% des malades diabétiques de plus de 50 ans sont des hommes alors qu'ils ne
représentent que 45 % de la population nationale âgée de plus de 50 ans.

Par ailleurs, cette étude confirme que la motivation première de la consultation du chirurgien-
dentiste traitant est liée à une notion d'urgence plutôt qu'à celle d'un contrôle régulier
conforme aux recommandations [8 et 11].
Un peu moins d’un malade diabétique sur quatre (22,9 %) déclare ne pas consulter un
chirurgien-dentiste. Il s'avère que, pour ces malades diabétiques non consultants, l'examen du
chirurgien-dentiste conseil révèle des nécessités de soins :

soins conservateurs 96 41,9 % [6,4]


extractions 78 34,1 % [6,1]
soins conservateurs et extractions 46 20,1 % [5,2]

Parmi ces malades diabétiques nécessitant à la fois des soins conservateurs et des extractions,
deux sur trois déclarent ne pas consulter un chirurgien-dentiste, soit parce qu'ils n'en
éprouvent pas le besoin, soit par négligence.
Les atteintes parodontales, traduites par les trois indices parodontaux (plaque, gingival et
mobilité) sont significativement plus élevées pour les malades diabétiques déclarant ne pas
avoir un chirurgien-dentiste traitant.
D'autre part, la comparaison des moyennes des scores, parodontal, dentaire, masticatoire et
global, de cette population avec celle déclarant consulter un chirurgien-dentiste montre une
différence significative. Cette population présente un moins bon état de santé bucco-dentaire.

Ces faits illustrent l'impérieuse nécessité de mettre en œuvre les recommandations publiées
sur la prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques [7, 8 et 11].

Les prothèses adjointes existantes et portées, maxillaires ou mandibulaires, ne sont réalisées


sur une base métallique que dans 35,2 % [3,7] des cas. La fragilité capillaire et muqueuse
des malades diabétiques est un fait reconnu. L'entité prothétique adjointe en matière plastique
étant notoirement plus agressive, on aurait pu s'attendre à une fréquence beaucoup plus
importante de prothèses adjointes réalisées sur base métallique. Par ailleurs, lors de la
validation des libellés des actes d'odonto-stomatologie inscrits dans la Classification
Commune des Actes Médicaux (CCAM), l'ANAES, sollicitée pour donner son avis sur
certains libellés, a déclaré obsolète la technique de prothèse adjointe partielle avec une base
en matière plastique pour les édentations inférieures ou égales à huit dents. Dans cette étude,
ce type de prothèse adjointe partielle en matière plastique représente 44,7 % [6,8] des
prothèses adjointes inférieures ou égales à huit dents.

Page 20
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

Lors de l'examen, le chirurgien-dentiste conseil devait détecter la présence éventuelle d'une


candidose buccale. Les symptômes recherchés étaient bien précisés dans le protocole
d'enquête (Annexe 3). Près de 7 % des malades diabétiques examinés sont porteurs d'une
candidose. Parmi les malades diabétiques pour lesquels nous avons obtenu la réponse du
chirurgien-dentiste traitant, 36 ont eu une candidose détectée lors de l'examen du chirurgien-
dentiste conseil. Sur ces 36 cas, un seul a une candidose signalée par son chirurgien-dentiste
traitant. Vis à vis de cet item, il n'existe pas de différence significative entre les chirurgiens-
dentistes conseils, pouvant introduire un biais d'observation. Par ailleurs, la comparaison de
moyennes entre les malades diabétiques porteurs d'une candidose et les malades diabétiques
exempts de candidose révèle une différence significative sur les seuls indice gingival et indice
de mobilité, ainsi que sur les scores global et parodontal (p<10-3).

L'indice de plaque, lors de l'examen par le chirurgien-dentiste conseil, est mesuré à une valeur
supérieure ou égale à deux, sur une échelle de zéro à trois (Annexe 3), pour 195 des 897
malades diabétiques non édentés totaux (21,7 % [2,7]). Pour ces mêmes malades, le
chirurgien-dentiste traitant a déclaré (101 réponses) avoir réalisé un détartrage dans 46,5 % [
9,7] des cas (47 patients).

Parallèlement, 77 malades diabétiques sur 595, soit 12,9 % [2,7], ont un indice gingival
mesuré à deux et au delà par le chirurgien-dentiste conseil. Sur ces 77 malades, le chirurgien-
dentiste traitant, a noté que 36 étaient affectés d'une gingivite (46,7 % 11,1 %) et que 28
souffraient d'une parodontite. 19 d'entre eux étaient atteints d'une gingivite et d'une
parodontite.

61 des malades diabétiques examinés (6,1 % 1,5 %) ont une mesure donnant un indice de
plaque et un indice gingival supérieurs ou égaux à deux. Le chirurgien-dentiste traitant a
déclaré avoir effectué un détartrage pour 25 d'entre eux. 26 gingivites ont été diagnostiquées
ainsi que 23 parodontites ; enfin, 15 malades étaient atteints des deux pathologies.

Bien que la valeur deux, pour ces deux indices, corresponde à des atteintes parodontales
importantes, dans environ 60 % des cas, les chirurgiens-dentistes traitants n'ont pas établi le
même constat.

Prise en charge par les praticiens traitants


"Le glucose en excès a la capacité de se fixer sur certains des éléments constitutifs des
protéines, les acides aminés. Cette fixation est réversible si la glycémie diminue. En revanche,
si le déséquilibre du diabète persiste et donc si la glycémie reste élevée, cette fixation devient
irréversible et la protéine, en se modifiant sous l'effet du sucre, perd une partie de ses
propriétés. Ce phénomène participe au développement des complications du diabète. Les
protéines sucrées sont appelées protéines glyquées (anciennement protéines glycosylées). La
plus connue en est l'hémoglobine glyquée (HbA1c).
Le dosage de l'HbA1c est devenu routinier et indispensable pour permettre l'évaluation du
niveau glycémique moyen des malades diabétiques. En effet, la durée de vie moyenne des
globules rouges contenant l'hémoglobine étant d'environ trois mois, le taux d'HbA1c reflète
généralement la qualité du contrôle du diabète au cours du trimestre écoulé. Le dosage de
l'HbA1c peut être considéré comme l'examen fondamental, capital à réaliser dans la
surveillance d'un diabétique" [8].

Page 21
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

Seulement un tiers des dosages d'HbA1c datent de moins de trois mois, selon le médecin
traitant. Ce dernier reconnaît, dans 5,4 % des cas, ne pas connaître la valeur du dosage de
l'HbA1c de son malade, alors qu'il lui a prescrit des hypoglycémiants oraux.
Par ailleurs, le médecin traitant a conseillé au malade diabétique de consulter un chirurgien-
dentiste dans moins d’un cas sur deux (46,0 %) des cas, alors que les recommandations sont
de consulter un chirurgien-dentiste traitant au moins deux fois par an.

L'ANAES a émis des recommandations détaillées sur le contenu du dossier du patient en


Odontologie [20]. Ce dossier est particulièrement complet.
Or, pour plus d’un tiers des malades diabétiques (35,0 %), le chirurgien-dentiste traitant
ignore la maladie diabétique de son patient.

Le suivi particulier du chirurgien-dentiste, décrit dans les recommandations [7, 8, 9,10, 11 et


12], n'est effectif que pour 166 malades diabétiques sur 595 (27,9 %). Il n'est effectué deux
fois par an que pour moins d’un malade sur dix, ce qui est très insuffisant. Plus d'un malade
diabétique sur deux ne bénéficie pas d'un suivi particulier conforme aux recommandations,
bien que son état diabétique soit connu de son chirurgien-dentiste.

L'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (afssaps), en 2001, a publié
des recommandations qui précisent les cas où une antibiothérapie à visée prophylactique doit
être prescrite [21]. Pour le détartrage, avec ou sans surfaçage radiculaire, la prophylaxie
antibiotique chez le diabétique est à décider au cas par cas, par contre, la chirurgie
parodontale est une indication de prophylaxie antibiotique. La prophylaxie antibiotique est
également recommandée chez le malade diabétique pour tous les types d'avulsion dentaire.

Les chirurgiens-dentistes ont pratiqué un détartrage dans un tiers des cas, en ignorant l'état
diabétique de leurs patients. Une chirurgie parodontale a été faite dans la même ignorance, de
même que quatre surfaçages radiculaires, dont un sans détartrage. L'étude permettait le recueil
de l'existence et du nombre de dents à extraire :
sur ces 208 malades diabétiques, 38 (18,3 %) ont des avulsions dentaires à pratiquer,
alors que leur état diabétique n'est pas connu par leur chirurgien-dentiste.

En ce qui concerne l'état parodontal des malades diabétiques, les indices parodontaux mesurés
lors de cette étude sont indépendants de la présence ou de l'absence d'un suivi particulier
déclaré par le chirurgien-dentiste.

Selon le Docteur Michel Varroud-Vial, président de l'Association Nationale de Coordination


des Réseaux de soins aux Diabétiques (ANCRED), il existe cinq réseaux de soins aux
diabétiques répartis sur six départements dans la région Rhône-Alpes. Seulement 3,4 % (23
sur 670 réponses) des malades ont été signalés par leur médecin traitant comme faisant partie
d'un réseau de soins. Cette appartenance est d'ailleurs bien répartie dans la région Rhône-
Alpes, six départements sur huit ont quelques adhérents (conférer tableau 10).

Tableau 10 : Répartition des malades diabétiques adhérents à un réseau de soins par département (n = 669).

Ain Ardèche-Drôme Isère Loire Rhône Savoie Haute-Savoie


Réseaux 0 1 0 1 1 1 1
Adhérents 3 0 2 3 3 7 0 5

Page 22
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

Deux chirurgiens-dentistes sont intégrés au sein de ces réseaux, selon les réponses des
médecins traitants, un dans l'Isère et un dans la Loire.

On dénombre en France environ 15 000 malades diabétiques utilisant les services de l'un des
70 réseaux de soins spécifiques, selon l'ANCRED.
L'appartenance des malades diabétiques à ces réseaux de soins spécifiques et la participation
des chirurgiens-dentistes est encore loin d'être une réalité, malgré une incitation forte inscrite
dans la politique actuelle de santé publique.

HbA1c et état de santé bucco-dentaire


La comparaison des moyennes de l'indice de plaque entre les malades diabétiques considérés
comme équilibrés (HbA1c ≤6,5 %) et les non équilibrés ne met pas en évidence de différence
significative. Cette étude ne permet donc pas de confirmer les conclusions de nombreuses
études de la littérature établissant cette relation [22, 23, 24].

La comparaison des moyennes du score parodontal entre les malades diabétiques considérés
comme équilibrés (HbA1c ≤6,5 %) et les non équilibrés ne met pas en évidence de différence
significative.

L'indice de plaque et l'indice gingival ne sont pas influencés par l'ancienneté du diabète. En
effet, la comparaison des moyennes de l'indice de plaque et de l'indice gingival entre quatre
groupes de malades diabétiques répartis selon l'ancienneté du diabète ne laisse apparaître
aucune différence. Ces résultats sont concordants avec ceux publiés par Vechis-Bon en 1993
[25].

Le score et les regroupements de malades diabétiques


La technique de scorage établie pour cette étude permet une répartition des malades
diabétiques examinés en "groupes homogènes d'état de santé bucco-dentaire globale". Six
groupes ont été définis (Annexe 2).

L'analyse et la comparaison, groupe à groupe, montrent que la répartition initiale selon le


score global par tranche de 10 jusqu'à 50, n'est pas suffisamment discriminante. La répartition
en trois groupes seulement permet de classer les malades diabétiques de façon discriminante.

En réunissant les groupes A et B d'une part, C D et E d'autre part, les comparaisons des
variables montrent que les différences sont significatives, sauf le nombre de dents nécessitant
des soins conservateurs et le nombre d'édentation.

Cette nouvelle classification se fait selon les critères suivants :

Score global Effectif Effectif, Regroupement


total édentés totaux
exclus
Groupe G1 0 < score global 20 226 169 A et B
Groupe G2 20 < score global 50 372 351 C, D et E
Groupe G3 score global > 50 401 377 F

Les comparaisons des groupes G2 et G3 montrent que, pour les sujets non édentés totaux les
différences sont significatives pour toutes les variables, sauf pour le nombre de dents à
couronner et le nombre de couronnes à renouveler (toutes les probabilités sont < 0,017).

Page 23
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

Cette nouvelle classification est plus pertinente pour définir les besoins de soins bucco-
dentaires. De plus, ces trois groupes sont différents statistiquement par rapport aux variables
qui les caractérisent.

L'analyse des facteurs de confusion possibles que sont l'âge, le sexe et l'ancienneté du diabète
montre qu'il n'y a aucune différence significative pour ces variables. Ceci permet de valider
les caractéristiques des groupes constitués.

La répartition des effectifs en fonction de la valeur du dosage de l'HbA1c n'est pas différente
entre les groupes G1 et G2, par contre elle l'est entre les groupes G2 et G3 (p=0,032).

Il en ressort que la construction du score global est pertinente. D'autres études devront
confirmer la pertinence de ce score classifiant.

Comparaison de l'état de santé bucco-dentaire avec une population générale


L'absence d'une population témoin non diabétique de type 2, ne permet pas de comparaison
globale. Toutefois, l'étude réalisée sur une population générale de la région Rhône-Alpes de
603 personnes [26], âgées de 65 à 74 ans permet, pour cette tranche d'âge exclusivement,
d'émettre quelques comparaisons.

La population étudiée comprend 324 malades diabétiques dans la tranche d'âge utilisée dans
l'étude citée.

Les besoins de soins


La comparaison des moyennes pour les besoins en soins conservateurs, en avulsions
dentaires et en éléments de prothèse conjointe met en évidence une différence
significative entre les deux populations.

Tableau 11 : Comparaison du nombre moyen de dents nécessitant un soin.

Population étudiée Population générale p*


(n=324) (n=505)
Soins conservateurs 2,1 0,3 0,7 1,1 <10- 3
Avulsions dentaires 2,4 1,0 0,9 2,2 <10- 3
Prothèse conjointe 2,1 0,4 1,2 2,0 p=0,016
* probabilité calculée pour le test de Student à 95%.

Il en ressort que la population atteinte d'un DNID présente des besoins de soins
significativement plus importants que la population générale, dans la même tranche
d'âge.

Etat parodontal
La comparaison des atteintes parodontales des deux populations n'est pas possible, les
indices recueillis dans les deux études n'étant pas comparables. Toutefois, les auteurs
rapportent que 16,5 % de la population générale des 65-74 ans non édentés totaux (n =
483) possèdent un parodonte sain. Dans la population des malades diabétiques de 65-
74 ans non édentés totaux (n = 281) 3,9 % [2,3] ont un indice de plaque et un indice
gingival calculés à 0, donc un parodonte que l'on peut considérer comme sain. La
comparaison des pourcentages dans les deux populations met en évidence une
différence significative (p<10 -3).

Page 24
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

Les malades diabétiques présentent des atteintes parodontales plus fréquentes que la
population générale.

Ceci confirme les résultats produits par Emrich et coll. [27] dans l'une des plus
grandes enquêtes épidémiologiques menée sur la relation entre le diabète de type 2 et
la maladie parodontale. Les auteurs montrent que le diabète multiplie le risque de
développer une maladie parodontale par trois. Cette étude porte sur une population très
particulière des Etats-Unis d'Amérique du Nord. Elle concerne un peu moins d'un
individu sur dix d'une tribu amérindienne, les Pimas de l'Arkansas, dont la particularité
est d'avoir les plus fortes incidence et prévalence du diabète de type 2 connues.

Prothèse adjointe
Un autre item de comparaison possible concerne le port d'une prothèse adjointe.

Il n'y a pas de différence significative entre les deux populations sur le nombre
d'édentés totaux.

Par contre, il existe une différence significative entre les deux populations en ce qui
concerne le port effectif d'une prothèse totale (p=0,04) et également en ce qui
concerne le port effectif d'une prothèse complète maxillaire ou mandibulaire (p<10- 3).

Il existe une différence significative entre les 45,1 % [5,4] de malades diabétiques
porteurs d'une prothèse adjointe partielle maxillaire ou mandibulaire et les 58,4 %
porteurs de prothèse adjointe partielle maxillaire ou mandibulaire de la population
générale (p<10-3 ).

Paradoxalement, il n'existe pas de différence en ce qui concerne les porteurs de


prothèse adjointe maxillaire et mandibulaire.

Il existe une différence significative entre le nombre moyen de dents absentes chez les
malades diabétiques, 15,2 [10,4], et le nombre de dents absentes (mention 'A' du
CAOD) de la population générale, qui est de 16,9 [10,5] (p=0,024).

Ces constats permettent de dire que les malades diabétiques sont plus fréquemment
porteurs de prothèse adjointe complète ou totale que la population générale, dans la
tranche d'âge spécifique des 65-74 ans. En revanche, la fréquence de prothèses
adjointes partielles est plus importante dans la population générale que dans la
population des malades diabétiques.

Dans notre étude, la comparaison entre la sous population des 65-74 ans et les autres tranches
d'âge montre que les seules différences significatives portent sur la fréquence de l'édentation
totale, la fréquence du port d'une prothèse adjointe inférieure ou supérieure et sur le nombre
moyen de dents absentes.

Une étude multivariée a été réalisée par une Analyse en Composantes Principales (ACP). Les
variables utilisées étant très peu corrélées entre elles, les résultats sont difficilement
exploitables, les axes créés par l'ACP ne sont pas clairement définis et difficilement
interprétables.

Page 25
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

5/ Conclusion
Cette étude montre que l'état de santé bucco-dentaire est altéré pour la majorité des malades
diabétiques de type 2. Elle démontre également qu'il l'est significativement plus que celui
d'une population générale comparable. Cet état de santé bucco-dentaire n'est pas lié à la valeur
du dosage de l'HbA1c ni à l'ancienneté du diabète, ce qui confirme également les résultats
publiés par Kiran et coll. en mars 2005 [28].
Par ailleurs, les complications bucco-dentaires ne sont pas suffisamment prises en compte par
les médecins traitants. Les chirurgiens-dentistes mettent peu en pratique les protocoles de
prise en charge recommandés par les agences. Un peu plus d'un chirurgien-dentiste sur trois
reconnaît ne pas connaître de l'état diabétique de son patient.

Un effort de communication est à développer auprès des malades eux mêmes pour qu'ils
prennent conscience du risque encouru en ne signalant pas à leur chirurgien-dentiste leur état
diabétique. Il apparaît aussi important de mener une action forte de communication auprès des
chirurgiens-dentistes sur la nécessité de réaliser une anamnèse médicale exhaustive conforme
aux recommandations [20].

Le coût des soins est souvent cité comme un frein au traitement pour un diabétique sur cinq
[29]. Il s’agit essentiellement de soins de pédicure/podologie et de soins dentaires. Toutefois,
ces chiffres ne sont pas confirmés par cette étude. En effet, seulement un peu plus d'un malade
diabétique sur vingt motive par des raisons financières son renoncement à ce type de soins.

Que l'altération de l'état bucco-dentaire soit liée à un déséquilibre de la glycémie, à une


déficience de la réponse immunologique ou à une prédisposition génétique chez les malades
diabétiques, la corrélation entre l'état diabétique et l'état bucco-dentaire est malgré tout une
réalité. Cette étude ne permet pas de mettre en évidence un lien de causalité entre le diabète et
les affections bucco-dentaires, mais elle conforte les hypothèses émises par d'autres pour
lesquelles les facteurs génétiques et l'altération de la réponse immunologique seraient
prépondérants dans la pathogénèse de la maladie parodontale par rapport à l'hyperglycémie
chez les malades diabétiques [29, 30, 31, 32, 33 et 34].

Le vieillissement de la population, dû à l'allongement de la durée de vie, va augmenter la


prévalence de cette maladie dans les années à venir. Il est raisonnable de s'attendre à une
augmentation significative des maladies parodontales liées à l'incidence du diabète.
L'augmentation de ce type de malades dans l'activité des chirurgiens-dentistes est inévitable
[35] et devrait à elle seule justifier d'une façon systématique une éducation à l'hygiène bucco-
dentaire, un dépistage précoce et le suivi des recommandations pour tous les malades
diabétiques. D'une manière générale, les stratégies de prévention du diabète portent
essentiellement sur la surveillance du glucose dans le sang et sur l'éducation du malade par
une modification du mode de vie et une réduction des facteurs de risque (tabac, sédentarité,
habitudes alimentaires etc.). Elles devraient également s'appliquer au domaine de la
parodontologie par une meilleure prévention et une meilleure prise en charge de cette
complication du diabète.

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Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

ANNEXES

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Annexe 1 Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

Nom :

Prénom :
à découper avant la saisie informatique
-----------------------------------------------------------------------------------------------

FICHE D'EXAMEN DU PATIENT

Numéro de dossier :
Echelon UF-UGM Numéro séquentiel

Année de naissance :

Sexe : F M

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

QUESTIONS AU PATIENT

1. Année de diagnostic du diabète ?

2. Est-ce que vous fumez ? Oui  Non 

3. Avez-vous subi une radiothérapie de la sphère oro-faciale Oui  Non 


?

4. Avez-vous un chirurgien-dentiste traitant ? Oui  Non 

Si réponse Oui

4.1 pour quel motif l'avez-vous consulté lors de votre


dernière visite :
plusieurs choix possibles

douleurs (caries, gencive) ? 


visite de contrôle ? 
problème prothétique ? 
autre motif ? 

Si réponse Non

4.2 pour quels motifs :


plusieurs choix possibles

n'éprouve pas le besoin, ni gêne ni douleurs : 


négligence : 
raison financière : 
manque de temps : 
angoisse, peur … : 
autre motif : 

Page 28
Annexe 1 Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

EXAMEN DENTAIRE

Soins conservateurs nécessaires. Oui  Non 


Si réponse Oui, nombre de dents nécessitant des soins conservateurs :

Extractions nécessaires. Oui  Non 


Si réponse Oui, nombre de dents nécessitant une extraction :

Prothèses conjointes nécessaires. Oui  Non 


Si réponse Oui, quantité d'éléments unitaires nécessaires :

Prothèses conjointes à renouveler. Oui  Non 


Si réponse Oui, quantité d'éléments unitaires à renouveler :

Edentation maxillaire. Oui  Non 


Si réponse Oui

La prothèse adjointe maxillaire est :


plusieurs choix possibles
existante et portée : 
existante non portée : 
non existante : 
à renouveler : 

Nature de la prothèse maxillaire :


plusieurs choix possibles
plaque base résine : 
plaque base métallique : 
intermédiaire(s) de bridge : 

Intermédiaire(s) de bridge à renouveler : 

Edentation mandibulaire. Oui  Non 


Si réponse Oui

La prothèse adjointe mandibulaire est :


plusieurs choix possibles
existante et portée : 
existante non portée : 
non existante : 
à renouveler : 

Nature de la prothèse mandibulaire :


plusieurs choix possibles
plaque base résine : 
plaque base métallique : 
intermédiaire(s) de bridge : 
Intermédiaires de bridge à renouveler : 

11. coefficient masticatoire (champ calculé par l'applicatif spécifique) %

Page 29
Annexe 1 Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

EXAMEN PARODONTAL

12. Indice de plaque de Silness et Löe (PI)


13.
14.
Indice gingival de Löe et Silness (GI)
Indice de mobilité dentaire
 codes 0, 1, 2, 3 ou 9

18 17 16 15 14 13 12 11 21 22 23 24 25 26 27 28
Indice de
plaque
gingival
Indice
Indice de
mobilité
plaque
Indice
de
gingival
Indice
Indice de
mobilité

48 47 46 45 44 43 42 41 31 32 33 34 35 36 37 38

EXAMEN DES MUQUEUSES

15. Présence de candidose buccale ? Oui  Non 

DEMANDE D'AUTORISATION

16. Le patient a-t-il signé l'autorisation de contacter ses praticiens Oui  Non 
traitants ?

Page 30
Annexe 1 Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

QUESTIONNAIRE AU MEDECIN TRAITANT


Nom :

Prénom :
à découper avant le retour au service médical
----------------------------------------------------------------------------------------------

Numéro de dossier :
Echelon UF-UGM Numéro séquentiel

Année de naissance :

QUESTIONNAIRE AU MEDECIN TRAITANT

1. Votre patient fait-il partie d'un réseau de soins pour diabétiques ? Oui  Non  Ne sait pas 

Si réponse Oui,

Un chirurgien-dentiste participe-t-il à ce réseau de soins ? Oui  Non  Ne sait pas 

2. Avez-vous conseillé à votre patient de consulter régulièrement son Oui  Non 


chirurgien-dentiste traitant ?

3. Le dernier contrôle d'HbA1c est-il antérieur à trois mois ? Oui  Non 

4. Résultat du dernier contrôle d’HbA1c :

Inférieur ou égal à 6,5 % ? 


Compris entre 6,5 % et 8 % ? 
Supérieur à 8 % ? 
Inconnu ? 

Certaines pathologies pouvant influencer la santé bucco-dentaire d'un


diabétique, pourriez-vous compléter les trois items suivants :

5. Votre patient présente-t-il une dépendance à l'alcool ? Oui  Non  Ne sait pas 

6. Votre patient est-il séropositif au V.I.H. ? Oui  Non  Ne sait pas 

7. Votre patient présente-t-il une insuffisance cardiaque grave ? Oui  Non  Ne sait pas 
(cardiopathie valvulaire ou congénitale grave)

Page 31
Annexe 1 Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

QUESTIONNAIRE AU CHIRURGIEN-DENTISTE TRAITANT


Nom :

Prénom :
à découper avant le retour au service médical
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Numéro de dossier :
Echelon UF-UGM Numéro séquentiel

Année de naissance :

QUESTIONNAIRE AU CHIRURGIEN-DENTISTE TRAITANT

Etes-vous informé de l'état diabétique de votre patient ? Oui  Non 

L'avez-vous informé des possibles complications dentaires liées à son diabète? Oui  Non 

Assurez-vous un suivi particulier pour ce patient ? Oui  Non 

Si réponse Oui, à quel rythme

une fois par an ? Oui  Non 

deux fois par an ou plus ? Oui  Non 

avez-vous réalisé un détartrage ? Oui  Non 

PATHOLOGIE

plusieurs choix possibles

Lors de votre dernier examen, votre patient présentait-il :

une gingivite ? Oui  Non 


une parodontite ? Oui  Non 
une candidose ? Oui  Non 

TRAITEMENT MIS EN ŒUVRE

La ou les pathologie(s) cochée(s) ci-dessus a-t-elle (ont-elles) donné lieu à :

plusieurs choix possibles

Une éducation à l'hygiène bucco-dentaire ? Oui  Non 

Une prescription locale ou générale (antiseptiques, antibiotiques, etc. …) ? Oui  Non 

Un détartrage polissage ? Oui  Non 

Un surfaçage radiculaire ? Oui  Non 

Un traitement chirurgical parodontal ? Oui  Non 

Une réhabilitation prothétique a-t-elle été envisagée ou exécutée ? Oui  Non 

Page 32
Annexe 2 Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

CALCUL DU SCORE INDIVIDUEL

Le score global d'un cas est calculé à partir du score dentaire, du score parodontal et du score
masticatoire. Le score global permet ensuite de répartir la population de l'étude en groupes
homogènes.

Calcul du score dentaire

Il utilise les valeurs de dénombrement des items 5, 6, 7, 8, et 9, affectées d'un coefficient de


pondération. Il utilise également une valeur d'édentation.

Calcul de la valeur d'édentation

Si l'arcade maxillaire est complète Max = 0

S'il existe une édentation maxillaire :

compensée par une prothèse existante et portée qui


n'est pas à renouveler Max = 0
autres cas Max = 1

Si l'arcade mandibulaire est complète Mand = 0

S'il existe une édentation mandibulaire:

compensée par une prothèse existante et portée qui


n'est pas à renouveler Mand = 0
autres cas Mand = 1

Edentation = Max + Mand.

S'il existe une édentation bimaxillaire (Edentation = 2), le coefficient pondérateur est
de 1.5 (Edentation = 3).

Score dentaire = (Item5 * 0.5) + (Item6 * 1) + ((Item7 + Item8)*0.2) + (Edentation * 1)

Calcul du score parodontal

Il utilise les indices de plaque, gingival et de mobilité saisis aux items 12, 13 et 14, ainsi que
l'item 15 sur la présence d'une Candidose buccale (présence = 1, absence = 0).

Ces indices sont affectés de coefficients pondérateurs.

Score parodontal = (I. plaque * 0.3) + (I. gingival * 0.6) + (I. mobilité * 1) + (Candidose *
0.3)

Page 33
Annexe 2 Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

Calcul du score masticatoire

Le coefficient masticatoire peut prendre toutes les valeurs entières comprises entre 0 et 100.
Pour calculer le score masticatoire, le coefficient masticatoire est regroupé par tranche de 10.

Le score masticatoire est l'opposé de ce coefficient classé par tranche.

Tableau de correspondance :

Coefficient masticatoire en % (Cm) Score masticatoire


Cm = 0 100
0 < Cm 10 90
10 < Cm 20 80
20 < Cm 30 70
30 < Cm 40 60
40 < Cm 50 50
50 < Cm 60 40
60 < Cm 70 30
70< <Cm 80 20
80 < Cm 90 10
90 < Cm 100 0

Calcul du score global

Score global = (score dentaire * 1) + (score parodontal * 5) + (score masticatoire * 1)

Les groupes homogènes

Global 10  groupe A


10 < Global 20  groupe B
20 < Global 30  groupe C
30 < Global 40  groupe D
40 < Global 50  groupe E
Global > 50  groupe F

Page 34
Annexe 3 Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

EXTRAITS DU GUIDE DE REMPLISSAGE DES


QUESTIONNAIRES

(...)

EXAMEN PARODONTAL

Les champs propres aux trois premiers items de ce pavé sont rassemblés sous forme d'un
tableau unique, deux lignes de tableau étant affectées à chaque indice. Chaque case doit être
scrupuleusement renseignée par un des codes disponibles. Dans le cas contraire, l'applicatif ne
pourra pas assurer le calcul de l'indice correspondant.

Item 12. Indice de plaque de Silness et Loë (PI) :

VAALLEURS 0 : pas de plaque.


1 : présence de plaque non visible à l'œil nu mais ramassée en
passant la sonde le long du sillon gingival sur la dent et au
niveau de la gencive marginale.
2 : présence de plaque visible à l'œil nu.
3 : présence de plaque abondante visible à l'œil nu dans le sillon
gingival au niveau de la dent et de la gencive marginale.
9 : dent absente.
CON
ONSI GNESS Inconnu ou vide impossibles.
Toutes les dents sur l'arcade sont examinées sur les faces
vestibulaires et linguales. L'applicatif de saisie assure le calcul
de l'indice.

Item 13. Indice gingival de Loë et Silness (GI) :

VAALLEURS 0 : pas d'inflammation.


1 : inflammation discrète, peu de changements de forme et de
couleur.
2 : inflammation marquée, rougeur, œdème et hypertrophie
gingivale avec saignement provoqué.
3 : inflammation importante, rougeur, hypertrophie accentuée
avec tendance hémorragique spontanée et ulcération.
9 : dent absente.
CON
ONSI GNESS Inconnu ou vide impossibles.
La gencive est examinée en regard des faces vestibulaires et
linguales de toutes les dents. L'applicatif de saisie assure le
calcul de l'indice.

Page 35
Annexe 3 Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

Item 14. Indice de mobilité dentaire:

VAALE
LEURS 0 : physiologique.
1 : horizontale, inférieure à 1 mm.
2 : horizontale, supérieure à 1 mm, sans mobilité verticale.
3 : verticale.
9 : dent absente.
CON
ONSI GNESS Inconnu ou vide impossibles.
Toutes les dents sont examinées avec les manches de deux
instruments. L'applicatif de saisie assure le calcul de l'indice.

EXAMEN DES MUQUEUSES

Item 15. Présence de candidose buccale ?

VAALE
LEURS case à cocher
COONSI GNESS Inconnu ou vide impossibles.
Cocher Oui dès qu'il existe une lésion élémentaire, macule légèrement saillante recouverte
par une fine plaque blanc-jaunâtre, confluant avec ses voisines pour former des plages
irrégulières d'aspect pseudo-membraneux et peu adhérentes. Les sièges de prédilection sont la
face interne des joues, la langue et la voûte palatine, les muqueuses en rapport de voisinage ou
en contact avec une prothèse adjointe, la commissure labiale avec débordement sur le derme
facial créant une cheilite localisée de type perlèche.

(...)

Page 36
Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

REFERENCES
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la prise en charge des complications ; mars 2000 ; Recommandations pour la pratique
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Rapport sur la prise en charge des diabétiques exclusivement traités par
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Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

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Prise en charge bucco-dentaire des malades diabétiques de type 2 en région Rhône-Alpes

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

Page 39

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