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FACULTE DE MEDECINE
DEPARTEMENT DE CHIRURGIE DENTAIRE
SERVICE DE PARODONTOLOGIE
MEDECINE PARODONTALE
INTRODUCTION :
Il est évident que la santé du parodonte et des dents jouent un rôle dans le maintien d'une
bonne santé orale et que la santé orale est une importante composante de la santé générale.
La contribution possible de la flore buccale et les bactéries des poches parodontales dans
l'étiologie de l'endocardite bactérienne a été reconnue pendant des décennies. D'autre part, la
contribution des maladies systémiques, telles que le diabète sur la sévérité des
parodontopathies a été identifiée pendant plusieurs années auparavant.
I - LA MÉDECINE PARODONTALE
A l’heure actuelle, la parodontologie doit être intégrée dans un contexte global, appelée
médecine parodontale, cela implique l’absolue nécessité de multidisciplinarité, de partage
d’informations et de collaboration structurée entre professionnels de la santé.
La médecine parodontale correspond à une double interaction dans laquelle, d’une part les
maladies parodontales ont une influence délétère sur certaines maladies systémiques et d’autre
part, les pathologies générales aggravent l’évolution et la sévérité des maladies parodontales.
De plus, les diabètes de type 1 et 2 sont associés à des niveaux élevés des marqueurs de
l'inflammation. Cet état inflammatoire exacerbé est à l'origine des complications micro
vasculaires et macro vasculaires dont les parodontites.
Des niveaux élevés des médiateurs de l’inflammation sont rapportés chez les patients
diabétiques, contribuant à l'insulinorésistance.
Plusieurs études ont rapporté, que chez les patients diabétiques, des défauts des neutrophiles
concernant le chimiotactisme, ou leur fonction antimicrobienne sont présents.
L’infection parodontale chronique entraîne une augmentation des taux sériques TNFα, IL1.
une association positive entre les PAC > à 4 mm et les taux sériques de TNFα.
Le médecin dentiste a un rôle essentiel dans le dépistage des patients diabétiques en raison des
nombreuses manifestations buccales du diabète car il existe une tendance montrant que le
traitement des maladies parodontales participe au contrôle actif de la glycémie chez le
diabétique.
L’augmentation des taux des médiateurs inflammatoires libérés dans la circulation systémique
par les bactéries parodontaux en cas de parodontite, pourrait entraîner une cascade
inflammatoire à l'origine d'une atteinte placentaire et d'une pré éclampsie.
Il existe deux hypothèses physiopathologiques majeures :
Une directe, où les bactéries parodontopathogènes et/ou leurs produits de dégradation
(LPS) pénètrent le placenta,
Une indirecte, impliquant l'augmentation de la concentration systémique des
molécules pro-inflammatoires qui aurait un rôle potentiel de gâchette dans le
déclenchement de l'accouchement.
La grossesse n'est pas une contre indication au traitement parodontal, ce dernier pourrait
potentiellement diminuer le risque d'issue défavorable de la grossesse. La grossesse constitue
un moment privilégié pour informer la femme enceinte des habitudes appropriées d'hygiène
orale à transmettre à son enfant.
1.3. Maladie Respiratoire (MR)
Ce sont des affections aiguës comme la pneumonie et la bronchite, ou chroniques telles que
l'asthme et la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).
La relation entre les MR et les maladies parodontales concernent surtout les pneumonies
nosocomiales et les pneumonies chez les patients immunodéprimés.
La plaque dentaire est une source locale de pathogènes oraux, le Pg, Aa, qui peuvent
augmenter le risque de MR. Ceux-ci vont se détacher dans les sécrétions orales et être aspirés
vers les poumons pour contaminer l'arbre respiratoire inférieur.
Des auteurs expliquent que l'inflammation causée par la maladie parodontale peut contribuer à
une inflammation du revêtement interne des voies aériennes.
Les théories les plus solides s’appuyaient sur la capacité des bactéries de la poche parodontale
d’adhérer aux muqueuses des voies respiratoires et leur capacité de produire des enzymes
mucolytiques qui endommagent l’épithélium pulmonaire.
Il existe un bon niveau de preuve indiquant les effets positifs de l’hygiène orale sur la
prévention des pneumonies nosocomiales.
1.4. Obésité
L‘organisation mondiale de la santé reconnaît depuis 1997, l 'obésité comme une maladie
chronique due à une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui représente
un risque pour la santé.
L’indice de masse corporel (IMC) est utilisé cliniquement pour distinguer le surpoids
(IMC > 25 k g/ m2) de l'obésité (IMC > 30 kg/ m2).
Plus de 1,5 milliard d’adultes sont en surpoids, dont 400 millions sont obèses. De nombreux
facteurs concourent à la pathogénèse de l'obésité: le déséquilibres alimentaires, la sédentarité,
les facteurs génétiques ou encore les perturbateurs endocriniens. Sa prévention devient un
problème sanitaire mondial, puisque l'obésité est un facteur de risque majeur du diabète de
type 2, des maladies cardiovasculaires et de nombreux cancers.
Il a été montré que les patients atteints de PR sont davantage plus susceptibles de développer
une parodontite chronique par rapport aux personnes en bonne santé.
Les parodontites chroniques seraient impliquées dans l’initiation et l’évolution de la PR grâce
au passage de bactéries et de cytokines inflammatoires d'origine parodontale dans le sang
favoriserait l’évolution de l’inflammation articulaire.
7. L’Ostéoporose
L’ostéoporose est une maladie systémique caractérisée par la baisse progressive de la masse
osseuse et une détérioration structurale du tissu osseux, avec une augmentation conséquente
de la fragilité d’os et la susceptibilité à la fracture. Elle est caractérisée par l’exagération du
phénomène « Ostéopénie physiologique », traduisant un déséquilibre entre les phases de
résorption et de néo synthèse osseuse. La plupart des études suggèrent que l’ostéoporose peut
mener à la perte des dents car la densité de l’os qui les soutient peut être diminuée.
1.8 Maladies gastro-intestinales
L’Helicobacter pylori est une bactérie Gram- qui produit l’uréase. Elle est considérée
comme étant l’agent étiologique majeur des gastrites chroniques dans la population adulte. La
gastrite positive à Helicobacter pylori est étroitement liée à l’ulcère duodénal et peut entrainer
une atrophie gastrique précurseur du cancer gastrique.
Différentes études ont trouvé que la parodontite pouvait représenter un réservoir et une source
de transmission d’Helicobacter pylori. Ceci a été confirmé par Andersen et Coll. en 1998 qui
ont démontré que l’Helicobacter pylori adhère sélectivement à Fusobacterium nucleatum qui
est une bactérie parodontopathogène dont le développement est facilité par une mauvaise
hygiène bucco-dentaire et par le stress.
Compte tenu du fait que la maladie parodontale est responsable de l’augmentation de la
concentration plasmatique des marqueurs sériques de l’inflammation, elle est susceptible
d’aggraver les maladies inflammatoires chroniques évoluant par poussées et impliquant des
mécanismes auto-immuns notamment les Maladies Inflammatoires Chroniques des Intestins
(MICI) à savoir la maladie de Crohn et la Recto-Colite Hémorragique (RCH).
CONCLUSION
Il semble fortement probable que les nouvelles connaissances acquises dans la discipline de la
médecine parodontale servent à rapprocher la médecine et l'art dentaire. Les dentistes devront assumer
une plus grande responsabilité de la santé générale des patients, etpar la suite les soins parodontaux
peuvent devenir des actes médicaux nécessaires. La connaissance des conditions systémiques des
patients doit être plus élargie pour permettre aux dentistes d'agir réciproquement et clairement avec
leurs collègues médicaux.