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Similitude et analyse dimensionnelle

Lorsqu’un ingénieur étudie le projet d’un ouvrage hydraulique tel qu’une prise d’eau ou un
évacuateur de crue d’un barrage etc., il commence par préciser l’ordre de grandeur de ses
dimensions en se basant sur celles des ouvrages analogues existants et en tenant compte de
l’application à l’écoulement considéré des formules théoriques, empiriques ou semi-
empiriques de l’hydraulique et de la mécanique des fluides classique. Mais généralement les
résultats qu’il obtient ainsi ne peuvent le satisfaire complètement en raison, d’une part, de
l’approximation très grossière des formules utilisées et, d’autre part, de la nécessité de
schématiser le phénomène considéré ou de négliger certains paramètres pour pouvoir lui
appliquer la ou les formules utilisées.
L’idée vient tout naturellement d’essayer de voir ‘‘en petit’’ comment cela se passe en grand.
C’est ce qui constitue le principe des essais sur modèles réduits au laboratoire (Fig. 1) qui ont
pris un développement considérable non seulement en hydraulique mais dans d’autres
branches de la mécanique, notamment en aérodynamique tel que l’industrie des avions et
d’automobile, etc.

Fig. 1 : Modèle réduit du barrage d’Andekaleka (Madagascar) dans le Laboratoire


d’Hydrodynamique Appliquée et Constructions Hydrauliques à l’Université
de Liège (Belgique).

La faveur dont bénéficient ces essais s’explique par les facilités du’offrent les mésures
effectuées au laboratoir, la plus grande précision qu’autorisent les appareils de mesure utilisés ;
en outre, les modèles réduits permettent d’effectuer aisément de nombreuses expériences, de
les répéter en cas de nécessité en faisant varier dans tel ou tel sens, tel ou tel paramètre du
problème comme par exemple une étude systématique de comportement pour différents
Similitude et analyse dimensionnelle

débits, différents tirants d’eau, différentes pressions, différentes formes de telles ou telles
partie de l’ouvrage, etc. (Carlier, 1980).
Les dépenses nécessitées par les éssais sur modèles réduits au laboratoire, représente une
fraction toujours faible du montant total des dépenses et les résultats fournis par le modèle
permettent souvent de réaliser des économies de temps et d’argent très importantes pour
l’exécution de l’ouvrage.
Mais un problème essentiel se pose alors : dans quelle mesure et suivant quelles lois les
résultats obtenues sur le modèle peuvent-ils être transposés dans l’écoulement naturel en vraie
grandeur c’est-à-dire au niveau du prototype ? Autrement dit, si le modèle est
géométriquement semblable au prototype, les dimensions linéaires homologues du modèle et
du prototype étant dans le rapport λ dit échelle du modèle et si, en outre, dans le modèle les
caractéristiques de l’écoulement qui interessent l’ingénieur comme les vitesses, débits,
pressions, etc. sont réduites par rapport a celles du prototype suivant des rapports susvisés
comme λv, λq, λp, etc. soit bien déterminés et constants, qu’ils ne changent pas, par exemple,
quand modifie les conditions d’écoulement, ensuite, il faut que ces rapports soient connus en
fonction de l’échelle λ. Si ces conditions sont réalisées on a dans le modèle un écoulement
semblable à l’écoulement réel dans le prototype.

Similitude géométrique
Si lm une longueur dans le modèle et lp sa
longueur homologue dans le prototype
(Fig. 2), le rapport suivant est toujours
constant et traduit la loi de la similitude lp

géométrique : lm

l
λ= m Modèle Prototype
lp
Fig. 2 : Modèle et prototype.

Similitude cinématique
Cette similitude exige que les vitesses et les accélérations soient dans un rapport défini et
constant en tous les points correspondants des deux écoulements (modèle et prototype).
Soient :
tm le temps mis à parcourir une distance lm dans le modèle
tp le temps mis à parcourir une distance lp dans le prototype
λ l’échelle géométrique :  = lm lp
λt l’échelle des temps : t = t m t p
λv l’échelle des vitesses : v = vm v p
λa l’échelle des accélérations : a = am ap
Sachant que : vm = lm t m et v p = lp t p alors, v =  t
de même : am = vm t m = lm t m2 et ap = v p t p = lp t p2 alors, a =  2t

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Similitude et analyse dimensionnelle

Le choix de l’échelle des temps λt impose celle des vitesses λv = λ λt et des accélérations
λa = λ λ2t .

Similitude dynamique
Le mouvement du liquide est provoqué par des forces. Pour qu’il y a une similitude
dynamique entre le modèle et le prototype, il est donc nécessaire que toutes forces agissant en
des points homologues du modèle et du prototype soient dans le même rapport.
Les principales forces qui interviennent en hydraulique sont :
1- les forces d’inertie,
2- les forces de turbulence,
3- les forces de gravité ou de pesanteur,
4- les forces de viscosité.
5- les forces de tension superficielle ou de capillarité.
Les forces de capillarité sont négligeables devant les autres forces, elles n’interviennent que
pour l’étude de problèmes très particuliers qui sortent du domaine habituel de l’hydraulique.
Seules les quatre forces qui seront prises en considération.

Forces d’inertie
La force d’inertie agissant sur la masse m animée d’une vitesse v sur sa trajectoire dont le
rayon de courbure r, a pour expression :
v2
Fi = m
r
Par conséquent le rapport de forces d’inertie entre le modèle et le prototype est :
2
m v  r
 fi = m  m  p = m2v −1
mp  v p  rm
or, la masse m = V , le rapport des masses λm est exprimé comme :
mm ρm Vm
λm = = = λ ρ λ3
mp ρp Vp
soit finalement :
λ fi = λ ρ λ2v λ2
Forces de turbulence
Les études de la mécanique des fluides montrent que la force tangentielle résultant de la
turbulence d’un écoulement peut s’exprimer par :
Ft = ρSu'v'
ρ étant la masse volumique de liquide, S représente la surface à travers laquelle se produit
l’échange latéral de quantités de mouvement résultant de l’échange des particules liquides et
u'v' étant la moyenne du produit des fluctuations de la vitesse instantanée dans le sens
longitudinal (u') et dans le sens transversal (v') . Le rapport des forces de turbulence entre le
modèle et le prototype sera donc :

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Similitude et analyse dimensionnelle

ρm S mu'm v'm ρm S m  u'm v'm 


λ ft = = = λ ρ λ2v λ2  λ fi
ρp S pu'p v'p  
ρp S p  u'p v'p 

Le rapport de similitude des forces de turbulence est le même que celui des forces d’inertie ce
qui traduit le fait que ces deux catégories de forces sont de même nature.

Forces de gravité ou de pesanteur


La force de gravité ou de pesanteur agissant sur une masse m du liquide est exprimée
simplement par :
Fp = mg
Le rapport de forces de pesanteur entre le modèle et le prototype sera :
mm gm
λ fp = = λm λ g = λρ λ3 λ g
mp gp
Forces de viscosité
La force de viscosité agissant sur l’élément de surface dA est donnée par la formule de
Newton :
dv
Fv = dA
dn
dv dn , représentant le gradient de vitesse dans la direction normale à la surface dA.
Le rapport des forces de viscosité entre le modèle et le prototype est exprimé par :
μm dAm dvm dnp
λ fv = = λμ λ2 λv λ−1 = λμ λλv
μp dAp dv p dnm
En résumé :
λ fi = λ ρ λ2v λ2 rapport de forces d’inertie,
λ ft = λ ρ λ2v λ2 rapport de forces de turbulence où λ fi = λ ft ,
λ fp = λ ρ λ3 λ g rapport de forces de pesanteur,
λ fv = λ μ λλv rapport de forces de viscosité.
Théoriquement et pour qu’il y a une similitude dynamique entre le modèle et le prototype, il
faut que :
 fi =  fp =  fv = Cte

Suivant la nature de l’écoulement considéré ces diverses catégories de forces interviennent


d’une manière plus ou moins importante. Si les forces d’inertie ne peuvent jamais être
négligées, puisqu’il y a toujours un mouvement et surtout quand la trajectoire du mouvement
à un rayon de courbure, car dans le cas contraire, les forces d’inertie temps vers zéro dans le
cas d’un mouvement rectiligne (rayon de courbure tends vers l’infini), et dans ce cas ces forces
d’inertie, ne sont que des forces de turbulence, et par conséquent les conditions du problème
étudié permettront souvent, pour les autres catégories de forces d’en négliger certaines par
rapport à d’autres.
Cette remarque permet d’établir les distinctions fondamentales suivantes en ce qui concerne
la similitude dynamique.

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Similitude et analyse dimensionnelle

- Cas où les forces de pesanteur sont négligeables par rapport aux forces de
viscosité, d’inertie et de turbulence.
Les forces de viscosité, d’inertie et de turbulence sont pratiquement seuls à intervenir et la
condition de similitude des forces impose :
λ fi = λ fv  λ ρ λ2v λ2 = λμ λλv
Pa conséquent :
λ ρ λλv
=1
λμ
Alors,
λρ λλv ρm lm vm μp ρ l v ρlv l v lv
=1  = 1  m m m = p p p où m m = p p = Re
λμ ρp lp v p μm μm μp νm νp

ce qui revient à dire que le nombre de Reynolds caractérisant l’écoulement doit être le même
aux points homologues du modèle et du prototype. C’est ce qui constitue la similitude de
Reynolds.
Dans un écoulement en charge, et pour qu’il y a une similitude entre le modèle et le prototype, il
faut que les nombres de Reynolds dans le modèle et dans le prototype soient les mêmes.
Le nombre de Reynolds exprime précisément le rapport des forces d’inertie aux forces de
viscosité.
La similitude de Reynolds est fréquemment employée dans les écoulements en charge dans
lesquels la pesanteur n’intervient pas ni les phénomènes de tensions superficielle, sauf
toutefois dans le cas d’écoulements très rapides dans lesquels la turbulence et les phénomènes
d’inertie deviennent prépondérants.
La similitude de Reynolds est également utilisée pour l’étude sur modèle et de la résistance
opposée à un écoulement par un corps entièrement immergé, car dans ce cas les forces de
pesanteur sont négligeables par rapport aux forces d’inertie et de viscosité.

- Cas où les forces de viscosité sont négligeables par rapport aux forces de
pesanteur, d’inertie et de turbulence.
Les forces de pesanteur, d’inertie et de turbulence sont donc pratiquement seuls à intervenir
et la condition de similitude des forces impose que
λ fi = λ fp  λρ λ2v λ2 = λ ρ λ3 λ g
pa conséquent :
λv
=1
λλ g
alors,
λv v l gp vm v vm v
=1  m p =1  = p où = p = Fr
λλ g v p lm gm gmlm gp l p glm glp
ce qui revient à dire que le nombre de Froude caractérisant l’écoulement doit être le même aux
points homologues du modèle et du prototype. C’est ce qui constitue la similitude de Froude.

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Similitude et analyse dimensionnelle

Dans un écoulement à surface libre, et pour qu’il y a une similitude entre le modèle et le prototype,
il faut que les nombres de Froude dans le modèle et dans le prototype soient les mêmes.
Le nombre de Froude exprime précisément le rapport des forces d’inertie aux forces de
pesanteur.
La similitude de Froude est fréquemment utilisée dans les études sur modèles réduits. Elle
intervient notamment pour la plupart des écoulements à surface libre qu’il s’agisse
d’écoulement non turbulents sur des ouvrages courts tel que ; déversoir, seuil, chute ressaut
etc. dans lesquels le frottement visqueux à la paroi ne joue qu’un rôle très faible par rapport à
la pesanteur, la pression et l’inertie ou d’écoulement très turbulents dans lesquels les forces d
viscosité sont également négligeables par rapport aux forces d’inertie, de turbulence et de
pesanteur.

- Incompatibilité des similitudes de Reynolds et de Froude.


Les deux similitudes, Reynolds et Froude étant les plus fréquemment employées, la question
qui peut être poser, est-ce que si possible de réaliser un modèle dont la similitude avec le
prototype puisse satisfaire simultanément aux conditions de similitude de Reynolds et de
Froude.
La condition de similitude de Reynolds pour un même liquide impose :
λλv = 1

En remplaçant dans la condition de similitude de Froude, il vient :

λ λ =1
D’où il résulte λ = 1 ; autrement dit le modèle est identique au prototype ; il est donc
pratiquement impossible de réaliser des essais en modèle réduit permettant de satisfaire
simultanément aux conditions de similitude de Reynolds et Froude.

Analyse dimensionnelle
L'analyse dimensionnelle est un outil théorique servant à interpréter les problèmes à partir
des dimensions des grandeurs physiques mises en jeu, c'est-à-dire de leur nature intrinsèque
comme la longueur, la durée, la masse, l’intensité électrique et la température. L'analyse
dimensionnelle repose sur le fait que ne peuvent être comparées que des grandeurs ayant la
même dimension ; en effet, il est possible de comparer deux longueurs entre elles, mais pas une
longueur et une masse par exemple. Cette analyse est ainsi à la base des systèmes d'unités
naturelles. Elle est utilisée particulièrement en hydraulique, et permet notamment de vérifier a
priori la fiabilité d'une équation ou du résultat d'un calcul et elle est utile pour formuler des
hypothèses simples sur les grandeurs qui gouvernent l'état d'un système physique avant
qu'une théorie plus complète ne vienne valider ces hypothèses.

Grandeurs principales
L’équation aux dimensions est la formule qui permet de déterminer la dimension dans
laquelle doit être exprimé le résultat d'une formule. C'est une équation de grandeurs, c'est-à-
dire dans laquelle on représente les phénomènes mesurés par un symbole ; dans le domaine de

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Similitude et analyse dimensionnelle

l’hydraulique ; une masse est représentée par M, une longueur par L et un temps par T. Les
grandeurs M, L et T sont dites les grandeurs principales ou de base.
Une grandeur est un paramètre mesurable qui sert à définir un état, un objet. Par exemple,
la longueur, l'énergie, la vitesse, la pression, une force, l'inertie, le débit… sont des grandeurs
physiques dérivées dont leurs dimensions est liée à au moins une des grandeurs principales.
La dimension d'une grandeur dérivée est dite
Tab. 1 : Dimensions des grandeurs
simple lorsqu'elle n'est liée qu'à une grandeur de physiques en hydraulique.
base, par exemple, la dimension de la superficie est
simple : elle n'est liée qu'à la longueur et correspond
au carré d'une longueur L2.
La dimension d'une grandeur dérivée est dite
composée lorsqu'elle est liée à au moins deux des
grandeurs de base, par exemple, la vitesse est le
rapport d'une longueur par une durée L/T.
L'équation aux dimensions est l'équation qui
relie la dimension d'une grandeur dérivée à celles
des grandeurs de base. M, L et T. Dans une équation
aux dimensions, la dimension de la grandeur
physique dérivée X est notée [X]. La forme générale
d'une équation aux dimensions M, L et T est :

X  = M L T 
α, β et γ sont les exposants dimensionnels des grandeurs principales M, L et T. Par la dimension
d'une vitesse v est une longueur divisée par une durée, c’est-à-dire : v = L T −1 .
Le tableau 1, donne une liste des dimensions des grandeurs physiques les plus connues dans le
domaine de l’hydraulique et de la mécanique des fluides.

Grandeurs adimensionnelles ou nombres


Lorsqu’une grandeur physique possède une dimension qui égale à 1, s’appelle une grandeur
adimensionnelle ou nombre, par exemple les nombres de Reynolds et de Froude ont la
dimension égale à 1, c’est-à-dire :

Re  =  lv  = l v = L(LT )= LT =1


−1 2 −1

 ν  ν 
2 −1
LT L2T −1

 
Fr  =  v  = v = LT −1 = LT −1
=
LT −1
=1
 gl  gl  (L.T −2 )L L.2 T −2 LT −1
Tous nombre est un grandeur adimensionnelle et tous grandeur adimensionnelle est un
nombre. Soit quelques nombres connus dans le domaine de l’hydraulique :
vl Forces d' inertie
- Nombre de Reynolds, Re = = ,
 Forces de viscosité

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Similitude et analyse dimensionnelle

v Forces d' inertie


- Nombre de Froude, Fr = =
gl Forces de gravité
p Forces de pression
- Nombre d’Euler, E r = = ,
v 2 Forces d' inertie
v Forces d' inertie
- Nombre de Mac, Ma = = ,
c Forces de compressib ilité
l Forces d' inertie locales
- Nombre de Strouhal, S t = = ,
v Forces d' inertie convective
v 2l Forces d' inertie
- Nombre de Weber, We = = .
 Forces de tension superficielle

Théorème de π de Buckingham
Le théorème de π de Buckingham est une théorème de base de l'analyse dimensionnelle. Elle
est établie que si une équation physique met en jeu n grandeurs physiques, celles-ci dépendant
de m grandeurs fondamentales, alors il existe une équation équivalente mettant en jeu n - m
variables sans dimension construites à partir des variables originelles c’est-à-dire :
f (x1 , x2 , x3 ,..., xn ) = 0  F ( 1 , 2 , 3 ,...,  n−m ) = 0 avec,  1  =  2  =  3  = ... =  n−m  = 1

Ce théorème a été démontré par le mathématicien français Joseph Bertrand (1878).


En pratique, on procède comme suit :
- isoler les grandeurs physiques du problème donné et leur nombre n ;
- écrire les dimensions de chaque grandeur en fonction des grandeurs principales M, L et T ;
- selon le nombre des grandeurs principales, choisir trois grandeurs physiques qui sont
dimensionnellement indépendants ;
- formuler avec les grandeurs physiques restants le expressions des π en fonctions des
grandeurs physiques qui ont été déjà choisi auparavant ;
- déterminant les puissances des dimensions de chaque nombre π.

Application : Forces de traînée


La force de trainée exercée par un liquide newtonien sur une sphère de diamètre 2r et de
masse volumique ρp, théoriquement la force de trainée se calcul comme :
 
F =   dS
S

Où dS est la normale de la surface S la particule
et
Σ est le tenseur des contraintes du liquide, c’est- Fig. 3 : Force de trainée.
à-dire :
Σ = − pI + 2μD

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Similitude et analyse dimensionnelle

D est le tenseur de taux de déformation, µ la viscosité dynamique. Alors, ceci est un problème
complexe à résoudre puisqu’il faudrait résoudre en même temps les équations de Navier-

Stokes pour décrire la phase liquide animée d’une vitesse u f :

 u f      
  + u f .u f  = g − p + 2D
 t 

u = 0
Et l’équation de la quantité de mouvement pour la particule :

dup  
mp = mp g + F
dt

Avec mp la masse de la particule, up sa vitesse.
    
Les conditions aux limites sont de plus u f = up + ω  r sur la surface S de la particule, avec ω
la vitesse de rotation de la particule donnée par l’équation de la correction du moment
cinétique :
 
dω 
Jp =  r  Σ dS , avec J p = 2mr 2 5
dt S

J p est le moment d’inertie de la sphère.


Dimensionnellement, cinq grandeurs physiques qui sont en jeu dans ce problème a savoir :
- la force de trainée F qu’il faut chercher,
- la masse volumique ρ et la viscosité du liquide µ,
- le rayon r de la sphère,
- la vitesse relative u = up − u f
La masse volumique ρp de la sphère n’est pas prise en compte, car la force exercée par le liquide
ne peut pas être influencée par cette variable, mais elle est par les dimensions géométriques de
la sphère d’où le fait de retenir juste le rayon r et non ρp. Alors :
f (F ,  ,  , r , u) = 0  ( 1 , 2 ) = 0
Les dimensions de chaque grandeur physique sont :
[F] = MLT-2, [ρ] = ML-3, [µ] = ML-1T-1, [r] = L et [u] = MT-1
Les dimensions de ρ, r et u sont indépendantes, soit alors les expressions des nombres π1 et
π2 :
F 
1 =    , 2 =   
 r u  r u
Or, [π1] = [π2] =1 ce qui conduit après détermination de α, β et γ par identification dans chaque
nombre :
F  1
1 = 2 2 , 2 = 
r u ru Re
soit alors,

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Similitude et analyse dimensionnelle

 F 1  F 1
 2 2 , =0  =  
  r u Re r u
2 2
  Re 
Par définition, le coefficient de trainée Cd d’un corps permet de quantifier la force de résistance
d’une surface, c’est un rapport entre la force de trainée F et le produit de la pression dynamique
q = ρu2 2 par la surface de référence S (dans le cas de la demi-sphère est de 2πr 2 ), c’est-à-dire :

F F 1  1 
Cd =  Cd = = φ(Re ) où, φ(Re ) = ψ 
(ρu 2)S
2 2 2
πρr u π  Re 
Théoriquement, la résolution des équations de Navier-Stokes dans le cas ou Re  1 c’est-à-dire
lorsque les termes inertiels sont négligeables :
24
 (Re ) =
Re

Cette relation s’appelle loi de Stokes, elle est utile pour calculer une vitesse de sédimentation
de particules fines.
A grand nombre de Reynolds Re  1 , les expériences montrent que : φ(Re )  0.4  0.5 , en
résumé (Fig. 4) :
- Ecoulement de Stokes,  (Re ) = 24 Re(Re  1) ,
- Ecoulement intermédiaire de Van Allen,  (Re ) = 18.5 Re0.6 (1  Re  1000 ) ,
- Ecoulement turbulent de Newton,  (Re ) = 0.44 (103  Re  5.105 ).

Cd

Fig. 4 : Variation du coefficient de trainée Cd en fonction du nombre de Reynolds.

Application : Loi de Manning–Strickler


Dans un écoulement a surface libre (Fig. 5), quatre grandeurs physiques dont un est sans
dimension qui entrent en jeu a savoir : la vitesse moyenne de l’écoulement u (LT-1), la hauteur
de la ligne d’eau h (L), l’accélération de la pesanteur g (LT-2) et l’angle d’inclinaison θ.

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Similitude et analyse dimensionnelle

En pratique, que les grandeurs u, g et h sont mis en jeu,


les grandeurs principales sont L et T, ce qui permet de
former qu’une seule grandeur π qu’il s’agit du nombre g
h u
de Froude Fr = u gh , suivant Chézy Fr = u ghsin 
c’est-à-dire u = C ghsin  . On aboutit donc à la loi de 

Chézy et non celle de Manning–Strickler. Alors Quel


paramètre manquerait pour avoir la loi de Manning–
Fig. 5 : Ecoulement à surface libre.
Strickler ?
Il semble naturel de considérer que la rugosité du lit est un paramètre clé du problème car
plus le lit est lisse, plus l’écoulement va vite, soit k (L) la rugosité. Donc il y a maintenant 4
grandeurs physiques (u, g, h et k) et toujours deux grandeurs principales L et T, soit donc deux
grandeurs π1 et π2 à déterminer. L’analyse dimensionnelle permet d’avoir :
1 = u ghsin  et  2 = k h ⇒  1 = u ghsin  = f (k h) ⇒ u = f (k h) ghsin 

Généralement le rapport k h → 0 , alors la fonction f (k h) tende vers une constante (un peu
comme pour l’exemple de la force de trainée, où le coefficient de traînée tend vers une constante
quand Re → ∞). Ce type de comportement asymptotique est très classique et s’appelle une
similitude complète (Barenblatt, 1996). Malheureusement ici ce comportement se ramène à la
loi de Chézy : u ∝ ghsin θ . Une autre possibilité est que la fonction f se comporte comme une
loi puissance, c’est-à-dire :
f (k h) = α (k h)
n

α un nombre sans dimension, et n un exposant. Ce comportement est une similitude incomplète


car f varie de façon quelque peu arbitraire sans que l’analyse dimensionnelle ne permette de
préciser a priori la valeur de n. par conséquent :
u = α (k h)
n
ghsin θ = αk n h1 2-n g sin θ

Pour obtenir la formule de Manning–Strickler, il faut que n = 1 6 , il s’ensuit que le coefficient


de Strickler K est relié à la rugosité par :
K = α gk −1 6

L’hypothèse de similitude incomplète est cohérente avec les données expérimentales


(notamment K ∝ k−1/6) et une analyse phénoménologique de la dissipation turbulente dans un
canal rugueux (Gioia & Bombardelli, 2002).

Application : Formule de Darcy–Weisbach


En mécanique des fluides, la perte de charge correspond à la dissipation, par frottements, de
l’énergie mécanique d’un fluide en mouvement sous forme de chaleur. Cette énergie doit être
compensée afin de permettre au liquide de se déplacer. On l'exprime couramment sous la forme
d'une pression, bien qu'elle soit en fait représentative d'une dissipation d'énergie et qu'elle
apparaisse dans l'équation de Bernoulli comme une hauteur de colonne de fluide (Fig. 6).

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Similitude et analyse dimensionnelle

Fig. 6 : Perte de charge linéaire.

Lorsque l'on est en présence de frottements, le théorème de Bernoulli ne s’applique plus et


la charge n'est plus constante. On parle alors de perte de charge. On utilise dans ce cas le
théorème de Bernoulli généralisé, qui s'écrit :
v12 p v2 p
+ z1 + 1 = 2 + z2 + 2 + Δh
2g ρg 2g ρg
h représente la dissipation d'énergie (exprimée en mètres) entre le point 1 (en amont) et 2
(en aval de l'écoulement). Dans le cas d'un fluide incompressible, si la section de la conduite est
constante, la vitesse est également constante. L'altitude z étant imposée par l'installation de la
canalisation, la perte de charge se traduit par une diminution de pression.
Une relation plus générale s'écrira :
v12 p v2 p Δp
+ z1 + 1 = 2 + z 2 + 2 +
2g ρg 2g ρg ρg
Pour déterminer l’expression mathématique de la perte de charge, l’analyse dimensionnelle
est utile avec l’application du théorème de π de Buckingham. Les grandeurs physiques qui
interviennent sont :
p L la perte de pression par unité de longueur de la conduite,
D et ε le diamètre et la rugosité de la conduite,
µ et ρ la viscosité dynamique et la masse volumique du fluide,
v la vitesse moyenne de l’écoulement.
Alors il y’a six grandeurs physique qui intervient dans ce problème et trois grandeurs
principales M, L et T. d’après le théorème de π de Buckingham :
f (p L , D, ,  ,  , v ) = 0  F ( 1 , 2 , 3 ) = 0 ou π1  = π2  = π3  = 1

Pour déterminer π1 ,π2 et π3 , soit le tableau des dimensions :

p L D ε µ ρ v
M 1 0 0 1 1 0
L -2 1 1 -1 -3 1
T -2 0 0 -1 0 -1

On peut considérer les grandeurs D, v et ρ car sont dimensionnellement indépendants, soit


donc :

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Similitude et analyse dimensionnelle

P L  
1 =   
,  2 =    et  3 =   
D v  D v  D v 
Alors,
 1  = 1  p L = D v     ML−2T −2 = D v   = L L T −  M  L−3 = M  L + −3 T − 
Par identification dans les puissances des grandeurs principales, on a :
γ = 1, α = −1,
 
α + β − 3γ = −2,  β = 2,
− β = −2. γ = 1.
 
Soit,
PD
1 =
Lv2 
De même,
π2  = 1  ε = Dα v β ργ  L = M γ Lα+β−3γT −β
Par identification dans les puissances des grandeurs principales, on a :
γ = 0, α = 0,
 
α + β − 3γ = 1,  β = 1,
− β = 0. γ = 0.
 
Soit,
ε
π2 = , c’est la rugosité relative
D
Aussi,
π3  = 1  μ = Dα v β ργ   ML−1T −1 = M γ Lα +β−3γT − β
Par identification dans les puissances des grandeurs principales, on a :
γ = 1, α = 1,
 
α + β − 3γ = −1,  β = 1,
− β = −1. γ = 1.
 
Soit,
μ 1
π3 =  , où Re est le nombre de Reynolds
Dvρ Re
Finalement on a :
 PD  1  PD   P 2Lv 2    L v2   
F  2 , ,  = 0  =   , Re  =   , Re  h =   , Re 
 Lv  D Re  Lv  g 2Dg  D 
2
D  D 2g  D 

 L v2      
Il est clair que h =   par conséquent   D , Re  = 1 , c’est-à-dire la fonction   D , Re 
 D 2g      
est un nombre qui noté λ dit le coefficient de perte de charge linéaire, alors la formule de Darcy–
Weisbach pour le calcul de la perte de charge linéaire est :

- 13 -
Similitude et analyse dimensionnelle

L v2  
h =  avec,  =   , Re 
D 2g D 
En pratique les hydrauliciens utilisent pour leurs calculs de pertes de charge des formules
empiriques ou des abaques donnant la relation entre la chute de pression et le débit. En régime
turbulent (le plus fréquent avec l'air), elles sont approximativement proportionnelles à la
longueur du tuyau L, au carré du débit Q, et inversement proportionnelles à la cinquième
puissance du diamètre D. Ces coefficients de puissance sont adaptés selon les matériaux des
canalisations.

Similitude et équations différentielles


La similitude et l’analyse dimensionnelle offrent des techniques efficaces pour obtenir une
idée générale de la solution d’un problème même dans des cas complexes. L’idée est de chercher
les termes prédominants dans les équations du mouvement ; en négligeant les autres termes et
en écrivant des ordres de grandeur pour estimer les termes différentiels, on peut généralement
aboutir à des estimations du comportement de la solution.
Soit les équations de Navier-Stokes :
 
 t + .v = 0,

   u + v .u  = − p + u,
  t 
 x


   v + v.v  = − p + v ,
  t  y

   w + v .w  = − p + w − g.
  t  z
avec,
  
v = ue x + ve y + we z ; = ex + e y + ez
x y z
2 2 2
= 2 + 2 + 2
x y z
soit :
u v w x y z
u* = , v* = , w* = , x* = , y* = , z* =
V V V L L L
p t
p* = , t* =
P 
L, V, P et τ sont des grandeurs caractéristiques du système étudié. Les grandeurs avec
l’astérisque (x*, y*, z*, u*,…) désignent des grandeurs sans dimensions et si l’ordre de grandeur
a été correctement fixé pour L, V, P et τ, alors on a x*, y*, z*, u*,… doivent être compris entre 0
et 1 ou bien proche de 1. Grâce à ce changement de variable, l’unité physique et l’ordre de
grandeur sont portés par l’échelle des L, V, P et τ tandis que x*, y*, z*, u*,… tandis ne
représentent que les variations relatives de x, y, z, u,…. Ce qui permet de comparer membre à

- 14 -
Similitude et analyse dimensionnelle

membre les termes des équations même si ceux-ci sont relatifs à des processus physiques
différents, soit :
 1   1   1 
= , = , =
x L x * y L y * z L z *

2 1 2 2 1 2 2 1 2
= , = , =
x 2 L x *2 y 2 L y *2 z 2 L z *2
 1 
=
t  t *
par conséquent :
1     1
v = V (u * e x + v * e y + w * e z ) = Vv * ;  =  ex + ey + e z  =  *
L  x * y * z *  L

1  2 2 2  1
 =  + + = *
L  x *2 y *2 z *2  L

La substitution dans l’équation de quantité de mouvement suivant l’axe z (à titre d’exemple)


donne :
V w * V 2  P p * V
+ v * . * w * = − +  * w * − g
 t * L L z * L2
La division par ρV 2 L permet d’avoir :
L w * P p *  gL
+ v * . * w * = − 2 +  *w *− 2
V t * V z * LV V
Ou encore :
w * p *
St + v * . * w * = − Er + (Re)-1 Δ * w * − (Fr)-2
t * z *
Ce qui peut s’interpréter comme suit :
- Si le nombre de Strouhal St est très faible, la dérivée instantanée peut être négligé, par
conséquent l’écoulement pourra être considéré stationnaire c’est-à-dire permanent.
- Si le nombre d’Euler Er est très faible, le gradient de pression peut être négligé.
- Si le nombre de Reynolds Re est très grand, alors le terme de viscosité est peut-être négligé
et dans ce cas l’écoulement est assimilé à un écoulement d’un fluide parfait.
- Si le nombre de Froude Fr est très grand, l’effet de la pesanteur sur l’écoulement est négligé.

Utilité de la similitude et l’analyse dimensionnelle


Dans le l’ingénierie hydraulique les modèles réduits sont souvent utilisés pour représenter
des prototypes et l’ingénieur recherche des matériaux et des conditions d’écoulement en
laboratoire pour créer des écoulements en similitude dynamique entre le modèle réduit et le
prototype. La figure 7 montre l’exemple d’une étude menée par SOGREAH pour établir l’impact
des ouvrages et des travaux de correction dans la gestion des sédiments de la baie du mont
Saint-Michel en France.

- 15 -
Similitude et analyse dimensionnelle

Fig. 7 : Etude sédimentologie du bassin du mont Saint-Michel (France) à l’aide d’un modèle réduit
(SOGREAH – Grenoble).

La similitude du modèle réduit avec le phénomène à étudier est assurée quand tous les
paramètres de similitude ; c’est-à-dire les nombres sans dimension introduits lors de l’analyse
dimensionnelle, par exemple en utilisant le théorème π de Buckingham sont identiques dans le
modèle et dans le prototype. Il n’est pas toujours possible de respecter strictement les critères
de similitude. Cela n’a pas les mêmes conséquences selon le problème en question :
En aérodynamique par exemple, la similitude se fonde sur le nombre de Reynolds. On
observe que le coefficient de traînée Cd(Re) tend vers une constante quand Re ≫ 1 (voir Fig. 4),
la valeur exacte de Re n’est donc pas très importante ; dans d’autre cas, cela a des répercussions.
En sédimentologie, la force de traînée est en fonction de Re−1 , donc la vitesse peut être très
sensible au nombre de Reynolds !
Dans certains cas, il est possible de contourner la difficulté en modifiant le rapport de
similitude géométrique. On parle de distorsion géométrique par exemple quand, pour modéliser
une rivière, on emploie une échelle de largeur différente de l’échelle de longueur. On parle de
similitude incomplète quand seuls quelques-uns des critères sont satisfaits. C’est souvent le cas
en transport solide où il est difficile de satisfaire la similitude dynamique (nombre de Froude)
de la phase liquide et celle de la phase solide.
Enfin il faut prendre garde au fait que la diminution d’échelle peut donner lieu à de nouveaux
phénomènes comme la capillarité : par exemple dans le cas de la simulation d’une rivière, si l’on
diminue trop l’échelle d’observation au laboratoire, il y a de fortes chances qu’un écoulement
d’eau soit influencé par les tensions de surface à la surface libre, qui modifient la forme des
vagues, des ressauts, les vitesses d’écoulement, etc. (Malverti et al., 2008; Heller, 2011).
En ingénierie, quand on fait des essais en laboratoire ou bien des simulations, il est fréquent
de tracer la variation d’un paramètre du problème en fonction d’un autre ou de plusieurs autres.
On obtient alors des réseaux de courbes qu’il est plus ou moins difficile d’interpréter ou de
synthétiser. Lorsque les courbes expérimentales présentent la même allure, il est possible de
jouer sur cette ‘‘similitude d’apparence’’ pour synthétiser l’information sous la forme d’une
courbe maîtresse. Cela a pour avantage de faciliter la manipulation des résultats expérimentaux
et, éventuellement, d’ouvrir la voie à une analyse physique des phénomènes observés. Par
exemple, supposons que l’on mesure dans un canal incliné à une pente tan la vitesse moyenne

- 16 -
Similitude et analyse dimensionnelle

d’écoulement u en fonction de sa hauteur en régime permanent uniforme h. On obtient alors


des courbes comme celles montrées sur la figure 8. On note que toutes ces courbes ont
sensiblement la même allure quelle que soit la pente du canal. On se demande alors comment
transformer les variables pour que les courbes se superposent sur une courbe maîtresse.
L’idée est de rechercher des corrélations de la forme u = Khp sin n  (avec n et p des exposants
à déterminer et K un facteur de proportionnalité) (Pouliquen, 1999). Cela se fait assez
simplement avec des programmes comme MATLAB, Mathematica ou Excel. Si l’on reporte sur
un graphique K = u h− p sin −n  , tous les points expérimentaux doivent (si la corrélation est
bonne) tomber sur une même courbe. En général, pour ce type de problèmes expérimentaux,
ce qu’on cherche à déterminer si une loi de frottement de la forme  b = f (u , h) , où τb est la
contrainte au fond du canal. On sait que la contrainte au fond est définie par  b = ghsin ; on
déduit donc la relation entre τb et le couple (u , h) en notant que d’après la corrélation établie
ci-dessus :

(
sin = u K h−p )1n

donc :
 b = ghsin = gh1−p nu 1 nK 1 n

Alors si l’on trace J = h1−p nu 1 n en fonction de τb, on doit observer que tous les points de mesure
tombent sur une courbe maîtresse.
Dans l’exemple de la figure 9, on trouve que p = 1.427 et n = 5.789 ; on pose donc (pour
simplifier) n = 6 et p = 3/2. Où l’on a tracé J = h1−p nu 1 n = h3 4u 1 6 , les points expérimentaux sont
bien sur une même courbe.

Fig. 8 : Vitesse d’un écoulement granulaire en fonction de la hauteur dans un canal incliné de θ.

- 17 -
Similitude et analyse dimensionnelle

( )
Fig. 9 : Courbe maîtresse J  p .

Exercices résolus
Exercice 1
Dans un modèle, le débit d’écoulement à travers un déversoir est de 100 l/s par mètre de
largeur, quelle sera alors le débit du déversoir prototype sachant que celle-ci est 20 fois plus
grande que le déversoir modèle.
L’écoulement à travers un déversoir est un écoulement à surface libre, par conséquent et pour
qu’il y a une similitude complète entre le modèle et le prototype il faut que :
 v    vm v
(Fr )m = (Fr )p    = v   = p
 gl   
 m  gl  p gl m gl p

Le débit par mètre de largeur dans le modèle est qm = vm .H m par conséquent la vitesse de
l’écoulement dans le modèle est : vm = qm H m et
dans le prototype : v p = qp H p , en remplaçant
dans la loi de la similitude :
vm v qm qp
= p  = 
gl m gl p H m gl m H p gl p

 H  l   1  1 
qp =  p  p qm  qp =   qm
H  l
 m  m      Fig. 10 : Ecoulement à travers un déversoir
 

Or,  = 1 20 alors, qp = 20 20qm , numériquement le débit dans le déversoir prototype est :


qp = 20 20 .100 = 8944.27 l/s par mètre de largeur ou bien qp  9 m3/s par mètre de largeur.

- 18 -
Similitude et analyse dimensionnelle

Exercice 2
De l’eau à 15°C s’écoule à 4 m/s dans une conduite de 20 cm de diamètre. A quelle vitesse doit
s’écouler un fuel moyen (un liquide utilisé dans les moteurs diesel) à 32°C dans une conduite
de 10 cm de diamètre pour que les deux écoulements sont dynamiquement semblables ?
(νfuel = 2.9710-6 m2/s, νeau = 1.1310-6 m2/s)

Le fuel (ou mazout) est un combustible dérivé du pétrole son utilisation est restreinte au
chauffage domestique, industriel ou agricole, ainsi que comme carburant pour les engins
agricoles, les bateaux de pêche, et les engins de travaux publics. Il est classé dans les ressources
énergétiques fossiles et est impliqué dans la pollution de l'air. Le fuel est issu du raffinage du
pétrole (fractions de C16 à C17 à C18, température d'ébullition entre 300 °C et 400 °C), il est
très proche du gazole. Le comportement rhéologique du fuel est proche à celle de l’eau.
Pour que les deux écoulements (ici sont en charge) sont dynamiquement semblables, il faut la
condition de Reynolds est exacte c’est-à-dire :
veauDeau vfuelDfuel  D   
(Re )eau = (Re )fuel par conséquent, =  v fuel =  eau  fuel veau
 eau  fuel  Dfuel   eau 
Numériquement, la vitesse doit s’écouler est :

 20  2.97  10 
−6
v fuel =   −6
.4  21 m/s
 10  1.13  10 
Exercice 3
Utiliser l’analyse dimensionnelle pour arranger les grandeurs physiques g (pesanteur), L
(longueur), ρ (masse volumique) et µ (viscosité dynamique) dans un seul nombre.

Soit le nombre :  = ga Lb  c  d or   = 1 par conséquent on a :

( ) (
a
M 0L0T 0 = LT −2 Lb ML−3 ) (ML T )
c −1 −1 d
 M 0L0T 0 = M c+d La+b−3c −dT −2a−d
Par identification entre les puissances de M, L et T, soit le système :
c + d = 0 b = 3a
 
a + b − 3c − d = 0  c = 2a
− 2a − d = 0 d = −2a
 
Soit alors,
a a
 gL3 ρ2   gL3 
π=g L ρ μ a 3a 2a −2a
=  2
   2 
 μ   ν 
1
Le nombre  a = gL3  2 = Ga est le nombre de Galilée, ce nombre est utilisé en mécanique des
fluides pour quantifier le rapport des effets de flottabilité sur les effets visqueux. Il intervient
notamment dans la détermination de la vitesse de chute libre d'un corps dans un fluide.
Exercice 4
Utiliser l’analyse dimensionnelle pour arranger les grandeurs physiques g (pesanteur) ρ
(masse volumique), µ (viscosité dynamique) et σ (tension superficielle) dans un seul nombre.

- 19 -
Similitude et analyse dimensionnelle

Soit le nombre :  = ga  b  c d or   = 1 par conséquent :

M 0L0T 0 = LT −2 ( ) (ML ) (ML T ) (MT )


a −3 b −1 −1 c −2 d
 M 0L0T 0 = M b+c +d La−3b−cT −2a−c −2d
Par identification entre les puissances de M, L et T, soit le système :
b + c + d = 0 a = −b
 
a − 3b − c − d = 0  c = −4b
− 2a − c − 2d = 0 d = 3b
 
Soit alors,
b
  3 
 =g   
−b b −4 b 3b
= 4 
 g 

1
g 4
Le nombre  b
= = Mo est le nombre de Morton est utilisé en mécanique des fluides pour
 3
la description des écoulements à phase dispersée, en particulier dans le cas de l'étude des
déformations des bulles dans un fluide porteur.

Exercice 5
Utiliser l’analyse dimensionnelle pour arranger les grandeurs physiques L (longueur), ρ (masse
volumique), µ (viscosité dynamique) et σ (tension superficielle) dans un seul nombre.

Soit le nombre :  = La  b  c d or   = 1 par conséquent on a :

( ) ( ML T ) ( MT )
b c d
M0L0T 0 = La ML−3 −1 −1 −2
 M0L0T 0 = M b+c +d La−3b−cT −c −2d

Par identification entre les puissances de M, L et T, soit le système :


b + c + d = 0 a = d
 
a − 3b − c = 0  b = d
− c − 2d = 0 c = −2d
 
Soit alors,
d
 L 
 =L  d d −2d
 = 2 
d

  
1

Le nombre  2d
= L = Oh est le nombre d'Ohnesorge utilisé en mécanique des fluides
pour caractériser la déformation de bulles et des gouttes. Il correspond au rapport des forces
visqueuses avec la tension superficielle et les forces d'inertie. Il a été introduit en 1936 par le
physicien allemand Wolfgang von Ohnesorge. Ce nombre est utilisé dans des procédés de
séchage par atomisation où l'on forme des gouttes qui tombent dans un espace très chaud. Un
contrôle de la taille de gouttes ainsi que de la vitesse de séchage est très important pour obtenir
un produit qui ne soit pas humide ou décomposé par une exposition trop longue à la haute
température.

- 20 -
Similitude et analyse dimensionnelle

Exercice 6
Déterminer l’expression du débit q en m3/s par mètre linéaire d’un écoulement à travers un
déversoir de largeur P, la lame d’eau (ρ et µ) écoulée est de hauteur H est soumis en plus de la
pesanteur g à la tension de surface σ.
Les grandeurs physiques de ce problème sont : q, P, H, g, ρ, µ et σ, les grandeurs principales
sont : M, L et T.
D’après le théorème de Buckingham,
f(q, P, H, g, ρ, µ, σ) = 0  F(π1, π2, π3, π4) = 0
Où, [π1] = [π2] = [π3] = [π4] =1 et les dimensions de chaque grandeur physique sont :
[q] = L2T-1, [P] = [H] = L, [g] = LT-2, [ρ] = ML-3, [µ] = ML-1T-1 et [σ] = MT-2.
Les dimensions de q, H et ρ sont indépendantes, alors on peut considérer les expressions des
nombres π1, π2, π3 et π4 comme suit :
π1 = qaHbρc P π2 = qaHbρc g π3 = qaHbρc µ π4 = qaHbρc σ
Or, [π1] = [π2] = [π3] = [π4] =1 ce qui conduit après détermination de a, b et c par identification
dans chaque nombre au résultat :
π1 = P/H π2 = gH3/q2 π3 = µ/qρ=1/Re π4 = Hσ/ρq2=1/W2
( )
Or, F(π1, π2, π3, π4) = 0 peut être se transformer en π2−1 2 = π1 , π3−1 , π 4−1 2 c’est-à-dire :

( ) (H P , R ,W )
q g1 2H 3 2 = e  q = g1 2H 3 2 (H P , Re ,W )

Exercice 7
Utiliser l’analyse dimensionnelle pour exprimer la vitesse de la montée des bulles d’air dans un
liquide stationnaire (en prend en considération l’effet de la tension de surface sur les bulles).
Dans ce problème, la vitesse des bulles d’air est influencée par la hauteur (pression et volume)
et les propriétés de la tension de surface, alors, les grandeurs physiques sont :
- v la vitesse des bulles,
- h la hauteur de la bulle,
- ρ, µ masse volumique et viscosité dynamique du liquide,
- σ tension de surface sur la bulle
Les grandeurs principales sont : M, L et T, par conséquent et suivant le théorème de
Buckingham :
f(v, h, ρ, µ, σ) = 0  F(π1, π2) = 0
Avec, [π1] = [π2] =1, les dimensions de chaque grandeur physique sont :
[v] = LT-1, [h] = L, [ρ] = ML-3, [µ] = ML-1T-1 et [σ] = MT-2
Les dimensions de v, h et ρ sont indépendantes, alors on peut considérer les expressions des
nombres π1 et π2 comme suit :
π1 = vahbρc µ π2 = vahbρc σ
Or, [π1] = [π2] =1 ce qui conduit après détermination de a, b et c par identification dans chaque
nombre au résultat :

- 21 -
Similitude et analyse dimensionnelle

π1 = v-1h-1ρ-1 µ = µ/vhρ = 1/Re π2 = v-2h-1ρ-1 σ = σ/ v2hρ = 1/ W2

Or, F(π1, π2) = 0 peut être se transformer en π1−1 = π2−1 2 c’est-à-dire : ( )


vh 
= (W )  v = (W )
 h

Exercice 8
Un fluide s’écoule dans un conduit rond horizontal avec une vitesse moyenne v. Une plaque avec
orifice de diamètre d est placée dans la conduite. On désire étudier la chute de pression à travers
de l’orifice ∆P, en supposant ∆P = f(D, d, ρ, µ, v), déterminez l’expression de la chute de pression
en utilisant la méthode de π de Buckingham.

Les grandeurs physiques de ce problème sont : P, D, d, H1


H1-H2 H2
ρ, µ et v les grandeurs principales sont : M, L et T.
D’après le théorème de Buckingham :
φ(P, D, d, ρ, µ, v) = 0  Ψ(π1, π2, π3) = 0 v
D d
Où, [π1] = [π2] = [π3] = 1 et les dimensions de chaque
grandeur physique sont :
Fig. 11 : Ecoulement avec singularité.

[P] = ML-1T-2, [D] = [d] = L, [ρ] = ML-3, [µ] = ML-1T-1 et [v] = LT-1.
Les dimensions de D, ρ et v sont indépendantes, alors on peut considérer les expressions des
nombres π1, π2 et π3 comme suit :
π1 = Daρbvc P π2 = Daρbvc d π3 = Daρbvc µ
Or, [π1] = [π2] = [π3] = 1 ce qui conduit à :

π1  = La (ML−3 )b (LT −1 )c ΔP   M 0 L0T 0 = M b La−3b+cT −c ML−1T −2 ( )  M −1LT 2 = M b La−3b+cT −c


Soit alors le système d’équations linéaires suivant :
b = −1 a = 0
  P
a − 3b + c = 1  b = −1  1 =
− c = 2 c = −2 v 2
 
De même :
a = −1
π2  = L (ML ) (LT ) d   M
a −3 b −1 c
LT =M L
0 0 0 b a−3b+c
T −c
(L)  L −1 b a−3b+c
=M L T −c 
 b = 0  π2 =
d
c = 0 D

 3  = La (ML−3 )b (LT −1 )c    M 0L0T 0 = M b La−3b+cT −c (ML−1T −1 )  M −1LT = M b La−3b+cT −c


b = −1 a = −1
   1
 a − 3b + c = 1  b = −1  3 = =
− c = 1 c = −1 Dv Re
 
Soit :
 P d 1  P d  P v 2  d  P v 2  d 
 2 , ,  = 0  =   , Re   =   , Re   = f  , Re 
 v D Re  v g g  D g 2 g  D
2
D   
- 22 -
Similitude et analyse dimensionnelle

Alors la perte de charge qui due à la chute de pression est :

v2 d 
ΔH = ξ avec, ξ = f  , Re  le coefficient de singularité.
2g D 

Exercice 9
Soit donnée une hélice de diamètre D en rotation avec une vitesse angulaire ω dans un fluide
(ρ, µ) qui est en mouvement avec une vitesse v. Développez une expression sans dimension
pour la poussée développée par cette hélice.

Il est clair que l’hélice tourne dans afin de donner l’air une vitesse. Six grandeurs physiques sont
mises en jeu à savoir : le diamètre D de l’hélice sa vitesse de rotation ω la vitesse v de l’air (ρ et
µ) et la poussée u (vitesse) de l’air qui peut être développée par l’hélice soit :
f (D, ω, ρ, μ, v ,u) = 0  F (π1 , π2 , π3 ) = 0
Les dimensions de chaque grandeur physique sont :
[D] = L, [ω] = T-1, [ρ] = ML-3, [µ] = ML-1T-1 et [v] = [u] = LT-1.
Les dimensions de D, ρ et v sont indépendantes, alors on peut considérer les expressions des
nombres π1, π2 et π3 comme suit :
π1 = Daρbvc ω π2 = Daρbvc µ π3 = Daρbvc u
Or, [π1] = [π2] = [π3] = 1 ce qui conduit à :

π1  = La (ML−3 )b (LT −1 )c ω ( )


 M 0 L0T 0 = M b La−3b+cT −c T −1  T = M b La−3b+cT −c

Soit alors le système d’équations linéaires suivant :

b = 0 a = 1
  Dω
a − 3b + c = 0  b = 0  π1 =
− c = 1 c = −1 v
 
De même :
π2  = La (ML−3 )b (LT −1 )c μ  M0L0T 0 = M bLa−3b+cT −c (ML−1T −1 ) M −1LT = M bLa−3b+cT −c
b = −1 a = −1
  μ 1
 a − 3b + c = 1  b = −1  π2 = 
− c = 1 c = −1 ρDv Re
 

 3  = La (ML−3 )b (LT −1 )c u  M 0L0T 0 = M b La−3b+cT −c (LT −1 )  L−1T = M b La−3b+cT −c


b = 0 a = 0
  u
 a − 3b + c = −1  b = 0  π3 =
− c = 1 c = −1 v
 
soit :
 D 1 u  u  D 1   D 1 
f  , ,  = 0  =   ,   u = v  , 
 v Re v  v  v Re   v Re 

- 23 -
Similitude et analyse dimensionnelle

Exercice 10
Une plaque plane de dimension w(longueur) et h(largeur) est en mouvement linéaire dans un
fluide avec une vitesse v dans sa direction de sa longueur. En supposant le frottement
F=f(w,h,ρ,µ,v), déterminez un π convenable pour étudier ce problème expérimentalement.
Les grandeurs physiques de ce problème sont : La force de frottement F, la longueur w et la
largeur h, la masse volumique ρ et la viscosité du fluide µ et la vitesse de la plaque v. Les
dimensions de chaque grandeur physique sont :
[F] = MLT-2, [w] = [h] = L, [ρ] = ML-3, [µ] = ML-1T-1 et [v] = LT-1.
D’après le théorème de π de Buckingham
ψ(F , w , h, ρ, μ, v ) = 0  Ψ(π1 , π2 , π3 ) = 0

Les dimensions de w, ρ et v sont indépendantes, alors on peut considérer les expressions des
nombres π1, π2 et π3 comme suit :
π1 = waρbvcF π2 = waρbvc h π3 = waρbvc µ
Or, [π1] = [π2] = [π3] = 1 ce qui conduit à :

π1  = La (ML−3 )b (LT −1 )c F  (


 M 0 L0T 0 = M b La−3b+cT −c MLT −2 )  M −1 L−1T 2 = M b La−3b+cT −c

Soit alors le système d’équations linéaires suivant :

b = −1 a = −2
  F
a − 3b + c = −1  b = −1  π1 =
− c = 2 c = −2 ρw 2v 2
 
De même :
π2  = La (ML−3 )b (LT −1 )c h M 0L0T 0 = M bLa−3b+cT −c (L)  L−1 = M bLa−3b+cT −c
b = 0 a = −1
  h
 a − 3b + c = −1  b = 0  π2 =
c = 0 c = 0 w
 

π3  = La (ML−3 )b (LT −1 )c μ  M 0 L0T 0 = M b La−3b+cT −c (ML−1T −1 )  M −1LT = M b La−3b+cT −c


b = −1 a = −1
  μ
 a − 3b + c = 1  b = −1  π3 =
− c = 1 c = −1 ρwv
 
Soit :
 F h μ  F h μ  h μ 
Ψ 2 2
, ,  = 0  2 2
= ψ ,   F = ρw 2v 2ψ , 
 ρw v w ρwv  ρw v  w ρwv   w ρwv 

Exercice 11
Un obstacle de forme rectangulaire est placé dans une canal comme débitmètre. Le débit Q,
dépend de la gravité g, de la largeur b de l’obstacle et de la hauteur de la lame d’eau écoulée H
à travers l’obstacle. Déterminer en utilisant le théorème de π de Buckingham une relation de Q.

- 24 -
Similitude et analyse dimensionnelle

Les grandeurs physiques de ce problème sont : Le débit Q, la hauteur de la lame d’eau H, la


largeur de déversoir b et la pesanteur g , les dimensions de chaque grandeur sont :
[Q] = L3T-1, [H] = [b] = L et [g] = LT-2
On remarque que les grandeurs principales sont L et T, par conséquent et suivant le théorème
de π de Buckingham :
f ( Q , H , b, g ) = 0  F ( 1 ,  2 ) = 0

Les dimensions de Q et H sont indépendantes, soit :


π1 = QaHbb et π2 = QaHbg

π1  = (L3T −1 )a Lb b  L0T 0 = L3a+bT −a (L)  L−1 = L3a+bT −a


Fig. 12 : Ecoulement à travers un
Soit alors le système d’équations linéaires suivant : obstacle.
a = 0 a = 0 b
    1 =
3a + b = −1 b = −1 H
De même :
π2  = (L3T −1 )a Lb g ( )
 L0T 0 = L3a+bT −a LT −2  L−1T 2 = L3a+bT −a

− a = 2 a = −2 H5g
    π2 =
3a + b = −1 b = 5 Q2
Soit :
 b H5g  H5g b b
F  , 2  = 0  2
= f    Q = H 2 2gH  
H Q  Q H H

Exercice 12
En régime laminaire, l’équation régissant les écoulements transitoires de gaz dans une conduite
de faible section peut se mettre sous la forme :

p D2  2 p
=c
t 64μ x 2

1. Où p est la pression à l’instant t et au point d’abscisse x (ie. p(x,t)), D le diamètre du conduite,


c une constante dépendant de la forme de la section et µ la viscosité dynamique du gaz.
Trouver la relation qui doit lier les échelles de similitude :
x1 p t D
λ= , α = 1 , θ = 1 et δ = 1
x2 p2 t2 D2

2. En déduire quelle serait l’influence d’une diminution de la longueur de moitié et d’une


multiplication du diamètre par trois (3) sur le temps d’établissement d’une même pression
d’un même gaz. Que deviendrait ce temps s’il était initialement égal à six mois ?
1. Pour les deux conduites 1 et 2 :
p1 D2  2 p1
=c 1
t 1 64 μ x 12

- 25 -
Similitude et analyse dimensionnelle

p2 D2  2 p2
=c 2
t 2 64 μ x 22
Or,
 = x1 x2  x1 = x2 ,  = p1 p2  p1 = p2 ,  = t1 t 2  t1 =  t 2 et  = D1 D2  D1 = D2

A partir de première équation :

p1 D2 2 p1 p2  2D22 2 p2 p2  2 D22  2 p2


=c 1  = c  = c
t1 64 x12 t2 64  2x22 t2  2 64 x22

Comparant avec la seconde équation on obtient :


2
θδ 2 λ
=1θ = 
λ2 δ
2. C’est-à-dire λ=1/2 et δ = 3 par conséquent θ =1/36 et si le temps de l’écoulement est de six
mois dans la deuxième conduite alors, le temps de l’écoulement dans la première conduite
est t 1 = (1 36) 6 = 1 6 moi c’est-à-dire 5 jours.

Exercice 13
On réalise une maquette au 1/3 d’une pompe centrifuge. Cette maquette a une roue de diamètre
D tourne à 3 000 tr/min, véhicule le débit Q d’un fluide de masse volumique ρ et de viscosité
dynamique μ. On mesure une différence de pression ΔP= 3 bars entre l’entrée et la sortie de
cette maquette. Le prototype transporte le même fluide.
1. Quelle sera l’élévation de pression fournie par le prototype s’il y a une similitude complète ?
2. Quelle sera alors la vitesse de rotation du prototype ?

Dans ce problème (Fig. 13) les grandeurs


physiques du problème sont :
1. Le diamètre D de la roue,
2. La vitesse de rotation de la roue  ,
3. Le débit véhiculé Q,
4. La masse volumique  ,
5. La viscosité dynamique  , Fig. 13 : Pompe centrifuge.

6. La différence de pression P entre les bornes de la pompe.


On a donc affaire à la fonction f ( D , , Q ,  ,  , P ) = 0 . Les grandeurs principales sont L pour la
longueur, M pour la masse et T pour le temps.
La fonction f ( D , , Q ,  ,  , P ) = 0 peut se D ω Q ρ μ ΔP
transformer suivant le théorème de M 0 0 0 1 1 1
Buckingham en F (π1 , π2 , π3 ) = 0 L 1 0 3 -3 -1 -1
où : π1  = π2  = π3  = 1 . T 0 -1 -1 0 -1 -2

Pour déterminer π1 , π2 et π3 , soit le tableau


des dimensions ci-contre.

- 26 -
Similitude et analyse dimensionnelle

On peut considérer les grandeurs D, Q et  car sont dimensionnellement indépendants, soit


donc :
  P
 1 =   =    ,  2 =   =    et  3 =  P =   
D Q  D Q  D Q 
alors,
 
ω = DαQ β μγ  T −1 = Dα Qβ μγ = Lα L3βT − β M γ L−γT −γ = M γ Lα+3β−γT − β−γ
Par identification dans les puissances des grandeurs principales, on a :
γ = 0, γ = 0,
 
α + 3β − γ = 0,  β = 1,
− β − γ = −1. α = −3.
 
soit,
ωD3
π1 = π ω =
Q
de même,
ρ = DαQ β μ γ  ML−3 = Dα Qβ μγ = Lα L3βT − β M γ L−γT −γ = M γ Lα+3β−γT − β−γ
Par identification dans les puissances des grandeurs principales, on a :
γ = 1, γ = 1,
 
α + 3β − γ = −3,  β = −1,
− β − γ = 0. α = 1.
 
Soit,
Q
2 =   =
D
aussi,
P  = D Q     ML−1T −2 = D Q   
  
= L L3T −  M L− T − = M  L +3 − T −  −
Par identification dans les puissances des grandeurs principales, on a :
γ = 1, γ = 1,
 
α + 3β − γ = −1,  β = 1,
− β − γ = −2. α = −3.
 
soit,
PD3
 3 =  P =
Q
finalement on a la fonction des grandeurs sans dimensions π :
 ωD 3 ρQ ΔPD 3 
F  , ,  = 0
 Q Dμ Qμ 
Pour qu’il y ait une similitude complète entre le modèle et le prototype, il faut que les égalités
suivantes soient toujours vérifiées :
( 1 )m = ( 1 )p ( 2 )m = ( 2 )p et ( 3 )m = ( 3 )p
C’est-à-dire et pour le même fluide dans le modèle et le prototype :
 ωD3   ωD3   Q  Q  ΔPD 3   ΔPD 3 
  =   ,   =   et   =  
 Q m  Q  p  D m  D  p p  Qμ m  Qμ  p

- 27 -
Similitude et analyse dimensionnelle

1. D’après la troisième égalité on a :


3
 ΔPD3   ΔPD3   ΔPm  Dm3  Qp   ΔPp  Dp  Qm 
3
   Qp 
  =        = 1      = 1  ΔPp =  Dm   ΔPm
  3    ΔP  D3  Q  D 
 Qμ m  Qμ  p  ΔPp  Dp  Qm   m  m  p   p  Qm 
ou ;
3
1  Qp  1 Q 
ΔPp =    ΔPm =  p ΔPm
3  Qm  27  Qm 
D’après la seconde égalité :

Q Q Q D 1 Qp
  =    m = m = ou =3
 D m  D  p Qp Dp 3 Qm

Par conséquent l’élévation de la pression est :


3 P 3
Pp = Pm = m = = 0.33 bar
27 9 9
Sachant que 1bar = 10ρg.1mètre , alors l’élévation de la charge dans le prototype est :

Pp 0.33 bar 0.33 (10g.1 mètre)


H = = = = 3.3 mètres
g g g
2. On a aussi,
3
 D3   D3  p  Dm   Qp   1 3 1  3000
  =   =
    =   (3) =  p = m =  333 tr/min
 Q m  Q  p m  Dp   Qm   3  9 9 9

Exercise 14
Show that the discharge of a liquid through a rotodynamic pump having an impeller of
diameter, D, and width, B, running at speed, N, when producing a total head, H, can be expressed
in the form:
 D N 2 D2 ρND 2 
Q = ND3φ , , 
 B gH μ 

f (N , D, B , Q , gH ,  ,  ) = 0
Note that the pressure of g represents the transformation of pressure head to velocity energy;
it is convenient, but not essential, to combine g and H instead of treating then separately.
F ( 1 , 2 , 3 , 4 ) = 0
Using ρ, N and D as the recurring variables
B
 1 =   N  D B   1 =
D
 2 =   N  D Q   2  = ( ML−3 ) (T −1 ) L ( LT ) =1
 
3 −1

For M 0 =    = 0 , for T 0 = − − 1   = −1 and for L 0 = −3 +  + 3   = −3 .

- 28 -
Similitude et analyse dimensionnelle

Q
π2 =
ND 3
 3 =   N  D gH   3  = (ML−3 ) (T −1 ) L (L2T −2 ) = 1
 

Whence
gH
π3 =
N 2 D2

( )( ) (
π4 = ρα N β D γ μ  π4  = ML−3 T −1 Lγ ML−1T −1 = 1
α β
)
Whence
μ
π4 =
ρND 2
So,
B Q gH  
F , 3 , 2 2 , 2 
=0
 D ND N D  ND 
Whence
 D N 2D2  ND2 
Q = ND3  , , 
 B gH  
Note that the π terms may be inverted for convenience and that  ND2  is a form of the
Reynolds number and N2D2 gH a form of the square of the Froude number.

Exercice 15
La force de trainée T est celle qui s’exerce sur un objet par un écoulement de vitesse v dans sa
direction parallèle. On veut étudier par les techniques de l’analyse dimensionnelle cette force
qui s’exerce par l’écoulement de l’eau sur une plaque plane rectangulaire de hauteur h et de
largeur l.
Montrer que Tm = Tp où, Tm est la force de trainée dans le modèle et Tp est la force de trainée
dans le prototype.
Les grandeurs physqiues de ce problème (Fig. 14) sont :
T, la force de trainée,
h et l les dimensions de la plaque plane,
v vitesse de l’écoulement,
µ, ρ viscosité dynamique et masse volumique du liquide.
Ona donc six grandeurs physiques et trois grandeurs principales
M, L et T donc trois grandeurs adimensionnelles π1, π2 et π3 à
Fig. 14 : Force de trainée.
déterminer suivant le théorème de π de Buckingham.
Les dimensions de chaque grandeur physique sont :
[T] = MLT-2, [h] = [l] = L, [v] = LT-1, [µ] = ML-1T-1 et [ρ] = ML-3
D’après le théorème de π de Buckingham
f (T , h, l , v ,  ,  ) = 0  F ( 1 , 2 , 3 ) = 0

Les dimensions de h, v et ρ sont indépendantes, alors on peut considérer les expressions des
nombres π1, π2 et π3 comme suit :

- 29 -
Similitude et analyse dimensionnelle

π1 = havbρcT, π2 = havbρc l et π3 = havbρc µ


or, [π1] = [π2] = [π3] = 1 ce qui conduit à :

 1  = La (LT −1 )b (ML−3 )c T  (
 M 0L0T 0 = M c La+b−3cT −b MLT −2 )  M −1L−1T 2 = M c La+b−3cT −b

Soit alors le système d’équations linéaires suivant :

M : c = −1  a = −2
  T
L : a + b − 3c = −1  b = −2  1 =
 c = −1 h2v2
T : −b=2  
de même :

 2  = La (LT −1 )b (ML−3 )c l   M 0L0T 0 = M c La+b−3cT −b (L)  L−1 = M c La+b−3cT −b

M: c =0  a = −1
  l
L : a + b − 3c = −1  b = 0  2 =
 c = 0 h
T : −b=0  

 3  = La (LT −1 )b (ML−3 )c   (
 M 0 L0T 0 = M c La+ b−3cT −b ML−1T −1 )  M −1 LT = M c La+ b−3cT −b

M : c = −1  a = −1
  
L : a + b − 3c = 1  b = −1  3 =
 c = −1 vh
T : −b =1  
soit :
 T l   T l   l 1 
F  2 2 , ,  = 0  =   ,   T = h2v 2  , 
 h v h vh  h v  h vh 
2 2
 h Re 
Si, Tm est la trainée mesurée sur une plaque de dimensions lm  hm quand elle est soumise à un
écoulement de vitesse vm dans un modèle réduit et Tp est la trainée sur une plaque de
dimensions lp  hp soumise à un écoulement de vitesse vp dans le prototype. Alors pour qu’il une
similitude complète il faut que :

 
2
 hm   vm 
2
 Tm Tp Tm = m     Tp ,
 = ,    
mhmvm  phpvp
2 2 2 2  p  hp   v p 
( 1 )m = ( 1 )p ,  
  l l  l  h 
( 2 )m = ( 2 )p , c’est-à-dire  = ,   m  p  = 1,
m p
 
  hm hp  lp  hm 
( 3 )m = ( 3 )p .   
p
 m
= .  m  hp   p  = vm .
 mvmhm  pv php   p  hm  m  v p
 
Pour le même liquide m =  p et m =  p par conséquent vm vp = hp hm , en remplaçant dans la
première équation du système on obtient Tm = Tp .

- 30 -
Similitude et analyse dimensionnelle

Exercise 16
A long structural component of a bridge has the cross section. It is known that when a steady
wind blows past this type of bluff body, vortices may develop on the downwind side that are
shed in a regular fashion at some definite frequency. Since these vortices can create harmful
periodic forces acting on the structure, it is important to determine the shedding frequency. For
the specific structure of interest, D = 0.1 m, H = 0.3 m, and a representative wind velocity is 50
km/hr. Standard air can be assumed. The shedding frequency is to be determined through the
use of a small-scale model that is to be tested in a water tunnel. For the model Dm = 20 mm
and the water temperature is 20 °C. Determine the model dimension, Hm, and the velocity at
which the test should be performed. If the shedding frequency for the model is found to be 49.9
Hz, what is the corresponding frequency for the prototype?

We expect the shedding frequency (Fig. 15), ω, to


depend on the lengths D and H, the approach velocity,
V, and the fluid density, ρ, and viscosity,µ. Thus,
 = f (D, H ,V ,  ,  )
Where, Fig. 15: The shedding frequency.

  = T −1 ,  D =  H  = L, V  = LT −1 ,    = ML−3 ,    = ML−1T −1
Since the there are six variables and three reference dimensions (MLT), three pi terms are
required. Application of the pi theorem yields

D  D VD 
= , 
V H  
We recognize the pi term on the left as the Strouhal number, and the dimensional analysis
indicates that the Strouhal number is a function of the geometric parameter, D H , and the
Reynolds number. Thus, to maintain similarity between model and prototype
Dm D  mVm Dm VD
= and =
Hm H m 

From the first similarity requirement

Hm =
Dm
H=
(
20  10 −3 m )
(0.3 m) = 60 mm
D 0.1 m

The second similarity requirement indicates that the Reynolds number must be the same for
model and prototype so that the model velocity must satisfy the condition
m  D
Vm = V
 m Dm

For air at standard conditions,  = 1.79  10−5 kg/m.s,  = 1.23 kg/m3, and for water at 20 °C,
 = 1.00  10−3 kg/m.s,  = 998 kg/m3. The fluid velocity for the prototype is

- 31 -
Similitude et analyse dimensionnelle

Vm =
(50  10 m hr ) = 13.9 m/s
3

(3600 s hr )
The required velocity can now be calculated as
1.00  10 −3
(
kg (m.s ) 1.23 kg m3 (0.1 m) )
Vm =
1.79  10 −5
(
kg (m.s ) 998 kg m 20  10−3 m 3
)( )(13.9 m s) = 4.79 m s
This is reasonable velocity that could be readily achieved in water tunnel.
With this two similarity requirement satisfied, it follows that the Strouhal numbers for
prototype and model will be the same so that
 D mDm
=
V Vm

and the predicted prototype vortex shedding frequency is

=
V Dm
m =
(13.9 m s ) 20 10−3 m 49.9 Hz ( )( )
Vm D (4.79 m s ) (0.1 m)
This same model could also be used to predict the drag per unit length, Dl (N/m), on the
prototype, since the drag would depend on the same variables as those used for the frequency.
Thus, the similarity requirements would be the same and with these requirements satisfied it
follows that the drag per unit length expressed in dimensionless form, such as Dl DV 2 , would
be equal in model and prototype. The measured drag on the model could then be related to the
corresponding drag on the prototype through the relationship
2
 D    V 
Dl =     Dlm
 Dm   m  Vm 

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Similitude et analyse dimensionnelle

Références bibliographiques

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