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CHAPITRE II
I- ANALYSE DIMENSIONNELLE
L’analyse dimensionnelle est un outil très utile à l’expérimentateur lorsqu’il est confronté à
un problème où interviennent plusieurs grandeurs physiques. Elle l’éclaire sur la voie à suivre en
vue de conduire correctement ses essais et, donc, d’établir la loi empirique liant ces paramètres.
On définit une grandeur physique comme une entité possédant un caractère dont on peut chiffrer
l’intensité connaissant l’étalon de mesure, ou repéré une fois connu l’échelle repère; c’est le cas de
la température par exemple. Il y a deux types de grandeurs physiques : Fondamentales et dérivées.
En mécanique, on utilise trois grandeurs fondamentales (L, M, T) : L’unité de longueur, de poids et
de temps. Les grandeurs dérivées s’expriment en fonction de ces grandeurs. La vitesse, par
exemple, est le mètre par seconde.
Parfois, on fait jouer à un certain nombre de grandeurs un rôle préviligié de grandeurs
fondamentales. On les appelle les grandeurs primaires. Elles sont, généralement, au nombre de trois
G1, G2, G3 et s’expriment, ainsi, en L, M, T.
G1 L1 M 1 T 1
G2 L 2 M 2 T 2
G3 L3 M 3 T 3
Et on a :
1 1 1
Dét 2 2 2 0
3 3 3
Voyons à présent comment ressortir les groupes réduits. Soit un phénomène physique décrit
par n grandeurs liées entre elles par la relation f .
f (G1 , G2 ,.....,Gn ) 0
Considérons trois grandeurs primaires G1, G2, G3. Les autres paramètres s’expriment, ainsi :
G4 G1 4 G2 4 G3 4 .......,Gi G1 i G2i G3 i ........,Gn G1 n G2 n G3 n
Le théorème de Vaschy - Buckingham exprime que : Une relation f reliant n grandeurs physiques
peut se mettre sous une autre forme entre (n- p) grandeurs réduites, p étant le nombre de grandeurs
primaires, et on a :
( 4 , 5 ,........, i ,........ n )
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Lorsque 4 ne varie pas au cours des essais, cela signifie que la grandeur G4n’est pas une grandeur
qui intervient dans le problème. En revanche, elle est active dans le cas contraire.
Exemple : Evaluation des pertes de charge régulière dans une conduite de diamètre D et de longueur L.
1 L 2 D
P f ( , , D,V , L, )
V D L P
L 1 1 D
-3 1 1 -1 -1
M 0 0 1 0 0 1 1
1 1 10
T -1 01 0 0 -1 -2
1 1 1 1
3 0
1 1
1
L P
L , et P
D D 1 / 2 V2
On a donc :
1 1
P V2 f ( , L , ) V2 f ( Re , L / D, / D)
2 2
L’expérience montre que les pertes de charge sont proportionnelles à L, aussi:
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P L V2
H ; : Coefficient de perte de charge.
g D 2 g
Pour dimensionner une turbomachine il faut se donner les paramètres nécessaires, ce sont
les données. Ces données ne sont pas le fruit d'un choix quelconque mais le reflet du milieu dans
lequel la machine doit évoluer. S'il s'agit de dimensionner un compresseur par exemple
fonctionnant au pôle nord, on ne va pas tout de même fixer comme température extérieure 40°C
mais une température la plus fréquente dans cette contrée.
C'est à base de ces paramètres que la machine sera étudiée puis réalisée ; pour ces valeurs
la machine fonctionne avec un rendement optimum. Seulement voilà, au cours de son exploitation
tout change et dans ces conditions imprévues il va sans dire, comment la machine réagira -
elle? Il ya deux façons de le prévoir.
- Voie théorique ; il s'agit d'étudier l'écoulement avec précisionen résolvant chaque fois le
problème de couche limite et de perte de charge singulière. Cette voie est bien sûr longue et
fastidieuse, car cela revient à intégrer les équations régissant ce genre d’écoulements avec les
difficultés qu'on leur connaît.
La similitude est un outil important que l’ingénieur utilise souvent, il est d'autant plus
important en turbomachine dans la mesure où la théorie trouve du mal à s'imposer seule dans ce
domaine.
Selon Larousse La similitude veut dire ressemblance ou analogie. Il y a beaucoup de cela mais ici
la ressemblance ne se limite pas seulement àl’aspect physique mais va au-delà.
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Y
1
R2 2
q
2 v3
R
R 2 R 2
3
D'où
Y qv R 2
( , )
2R2 R 3
1
Le même raisonnement peut être repris pour H, P ou C,du moment que ces paramètres sont reliés à
Y, on trouve :
P qv R 2
2 ( , )
3 R 5 R 3
C qv R 2
3 ( , )
2 R 5 R 3
q v R 2
4 ( , )
R 3
La fonction n’est pas à priori connue. Pour une famille de turbomachine géométriquement
semblable, si par un moyen quelconque on arrive à l'établir pour une machine il est évident que
cette relation est valable pour toutes les autres.
Par ailleurs, on sait qu'en analyse dimensionnelle, on peut interchanger les grandeurs
dimensionnellement dépendantes. Aussi, en remplaçant dans l'inventaire R, , Y par
respectivement D, N et H, on obtient ces groupements :
gH gH
- Au lieu de 1 1' 2 2 ou 1'' 2
N D U
q q
- Au lieu de 2 2' v 3 ou 2'' v 2
ND UR
Ce sont surtout les américains qui utilisent les combinaisons contenant N et D. Les Français,
constructeurs de pompes notamment,quant à eux, préfèrent u et R et on a les coefficients ou
invariants de râteau :
gH
- Le coefficient manométrique R 2 , qui est identique à 1 .
U
qv
- Le coefficient de débit qv ; identique à 2 .
UR 2
P
- Le coefficient de puissance R ; identique à 3 .
U 2 R 2
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21 / 2 qv1 / 2
s ; Appelé vitesse spécifique, il résulte de l’élimination de R entre 1 et 2 .
13 / 4 Y 3 / 4
1 / 4 RY 1 / 4
R s 11 / 2 1 / 2 ; Rayon spécifique, résultant de l’élimination de entre 1 et 2 .
2 qv
2 q q
2 v 2 v ; Coefficient d’ouverture.
2 1 R 2 gH R 2Y
Deux machines sont dites en fonctionnement semblables si leurs groupements sont égaux
deux à deux; il peut s'agir de deux machines différentes de la même famille ou d'une même
machine dans des conditions de fonctionnement différentes.
On a donc :
1 , 2 , 3 de la première machine sont identiques à ceux de la deuxième.
Le terme 3 représente le nombre de Reynolds. L’expérience montre que son influence a peu
d'importance, aussi peut-on écrire :
Y q
1 ( v 3 )
R2 2
R
P q
2 ( v 3 )
R 3 5
R
C q
3 ( v 3 )
R 2 5
R
q
4 ( v 3 )
R
On conclut que dans les conditions de fonctionnement semblables :
- ne varie pas.
- qv est proportionnelle à R 3 .
-P " " " 3 R 5 .
- C " " " 2 R 5
Lorsque les machines semblables fonctionnent avec le même fluide et avec la même vitesse de
rotation , on a :
- ne varie pas.
- qv est proportionnelle à R 3 .
-P " " " R5 .
- C " " " R5
En revanche, pour une même machine véhiculant un même fluide, fonctionnant avec différentes
vitesses :
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- ne varie pas.
- qv est proportionnelle à .
-P " " " 3 .
- C " " " 2
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La dimensionnalité de ces combinaisons constitue leur handicap, en ce sens que leurs valeurs
numériques dépendent du système d’unités employé pour la mesure de leurs différentsparamètres.
Historiquement sont les premières à apparaitre et elles continuent toujours à jouer un rôle important
en turbomachine.
On y retrouve :
NPu1 / 2
- ns nombre de Camerer en tr/min.
Hn
Au regard de l'expression de ns ,on peut définir le nombre Camerer comme étant le nombre de
tours par minute auquel devrait tourner une turbine hydraulique semblable à celle qu'on étudie
et qui fournirait une puissance de 1 cheval sous une hauteur nette de 1m.
3.65 Nq v1 / 2 Nqv1 / 2
- n
'
s ou ns 3 / 4
''
H m3 / 4 Hm
C'est le nombre de Brauer utilisé aussi par les constructeurs Français, mais cette fois-ci dans le
domaine des pompes.
N est exprimé en tr/min, qv en m 3 / s et H m est la hauteur manométrique exprimé en m.
Lorsque la hauteur H est la même dans les calculs et le rendement égal à1 :
ns'' 333 N s