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Bégaiement

Rappel
Définition

Le bégaiement : trouble fonctionnel de l’expression verbale, affectant le rythme de la parole en


présence d’un interlocuteur et s’inscrit dans le cadre d’une pathologie de la communication.

Les accidents qu’il entraine sont très variables d’un individu à un autre dans la parole :

 Répétition de syllabes,
 Prolongement du son,
 Blocage
 Syncinésies de la face et du cou.

Types

Bégaiement clonique

Répétition involontaire d’un phonème, d’une syllabe, d’un groupe de syllabes survenue au cours de
la parole.

On parle d’un bégaiement quand il y a au moins 3 répétitions dans l’intégrité du mot.

Bégaiement tonique

Blocage plus au moins important de la parole, souvent associé à une grande tension motrice et des
syncinésies de la face / du corps entier.

Bégaiement tonico-clonique

Forme du bégaiement intermédiaire entre les formes tonique et clonique qui associe les répétitions
de syllabes/ de phonèmes à des blocages de la parole.

Symptomatologie du bégaiement

Répétition de syllabes

 Accident le plus connu


 Facile à imiter donne naissance aux moqueries
 Souvent, c’est la première syllabe du premier mot d’une phrase qui est répétée cependant elle
peut affecter un autre mot.
 Elle peut se produire aussi au milieu d’un mot, sur la dernière syllabe, seule la dernière syllabe
qui est répétée.
 Parfois c’est le mot entier, un nombre de phrases qui sont répétés.

Quand il s’agit seulement de répétition de syllabes ou de mots c’est un bégaiement clonique

Blocages
On parle de blocage quand la parole est comme stoppée par un mot, une syllabe qui ne passe pas
pendant une, deux ou 3 secondes.

On note aussi:

 des crispations du visage et du cou,


 un tremblement des lèvres et du menton,
 un lent mouvement de rotation de la tête vers le côté qui sont repris plusieurs fois.

Puis brusquement le déblocage s’effectue se produit et toute la phrase ou une partie de celle-ci est
émise sans difficulté.

Souvent le sujet bègue incrimine plusieurs lettres qui rendent les mots difficiles à dire:

 Pour certains c’est le « p », les « t » et les « c »


 Pour d’autres c’est le « r » et les « l »
 Pour d’autres encore c’est les voyelles placées au début du mot.

Il ne faudrait pas donner d’importance au problème phonétique et articulatoire car ceci varie d’un
sujet à un autre.

Prolongations

Il s’agit le plus fréquemment de voyelles qui s’allongent démesurément plusieurs secondes.

Les prolongations peuvent affecter aussi d’autres phonèmes que les voyelles:

 Les consonnes dites continues comme les « s », les « ch », les « v », les « j » et les « l »

 Les consonnes occlusives sonores comme les « b », les « d » dont il est possible d’allonger la
partie sonore qui précède l’explosion de ces phonèmes.

Lorsqu’un bégaiement se caractérise par des blocages ou des prolongations c’est un bégaiement
tonique

Sidération

Ça se présente comme une sorte de pause de quelques secondes où l’articulation, la voix, le souffle
et le geste paraissent comme suspendus par une sidération motrice générale. Ces pauses évoquent
certains états de panique.

Fréquence variable.

 Quand il s’agit essentiellement de genre d’accidents, on dit qu’il s’agit d’un bégaiement par
inhibition.

Mots d’appui

Il s’agit de l’introduction dans la parole de mots en général monosyllabiques ou d’expressions qui


n’ont pas de rapport avec le sens de la phrase. Exemples: « bon », « mais »,…

Facteurs déclenchant
Les facteurs déclenchant prennent la forme d’évènements de la vie quotidienne :

 déménagement
 naissance d’un puiné (changement de lit)
 mise à l’école
 séparations
 tout traumatisme affectif (deuil, conflits parentaux…)
 toute source de tensions
 accident
Prise en charge orthophonique
Bilan orthophonique
Entretien

L’anamnèse est capitale, elle représente les fondations du travail de guidance, sa structure n’est pas
figée et varie en fonction du thérapeute.

Naissance : déroulement de la grossesse, complications à la naissance, accouchement à


terme ;
Antécédents médicaux : maladies, interventions chirurgicales, infections ORL… ;
Développement moteur et psychologique : âge auquel l’enfant a marché, propreté,
autonomie, modes de garde, âge d’entrée à l’école ;
langage : âge d’apparition des premiers mots, intelligibilité de l’enfant ;
Bégaiement : apparition et évolution du bégaiement, type de dysfluences, antécédents dans la
famille, réactions et comportements des parents lors des accidents de parole, réaction de
l’enfant face à son bégaiement… ;
Alimentation : bébé nourrit au sein ou au biberon, déroulement des repas, forçage
alimentaire;
Sommeil : terreurs nocturnes, cauchemars récurrents, difficultés à s’endormir ;
Éducation, conditions de vie : relations avec la fratrie, exigences parentales particulières,
pression temporelle…
Organisation de la vie de l’enfant à la maison (activité, disponibilité parentale
Disponibilité parentale (pression du temps)
Comportement et attitude de l'enfant:
 propreté
 problèmes dans la fratrie
 trait de caractère
Situation de parole difficile pour lui appétence au langage
Conscience du trouble facteur déclenchant ou aggravant
Attitudes parentales face au trouble :
 Fausse indifférence
 Moquerie
Observer le débit des parents et leurs comportements de communication
Il faudra noter leur sentiments vis-à-vis du trouble leur croyances au sujet

L'orthophoniste doit s'adapter:

 Au degré d'inquiétude de l'entourage familial


 Au caractère dramatisé au banaliser du trouble pour l'enfant
 À l'importance objective de ce même trouble
Accompagnement parental

 Éviter de culpabiliser les parents à ce sujet


 Leur donner d'emblée des indications leur permettant une attitude plus adaptée
 Fournir aux parents des informations sur ce trouble de la communication et sur le
bégaiement en tant que comportement d’effort ;
 Permettre aux parents de savoir quelles attitudes adopter en face de leur enfant qui bégaie ;
 Adapter les comportements de communication au sein de la famille ;
 Essayer de faire baisser le niveau de pression qui s’exerce sur cet enfant, les exigences
parentales ayant été répertoriées ;
 Modéliser pour les parents un parler «relax», sans tension, avec un débit ralenti et de
nombreuses pauses, un vocabulaire et une syntaxe adaptée au niveau de l’enfant.

a) Attitudes réactionnels nocifs de l'interlocuteur au moment des difficultés de la parole

 Il faudra éviter les reproches moquerie car elle oriente l'enfant vers l'effort de la parole
 Les conseils: calme-toi, parle moins vite, respire, articule, prépare ta phrase
 La fausse indifférence: ne pas prêter attention aux accidents de paroles faire comme s'ils
n'existaient pas en attendant partiellement est-ce qu'il ait terminée
b) Attitude de l'interlocuteur actif

 Attention portée à ce que dit l'enfant et non à la forme de sa parole (pas de demande de
répétition ni de conseil)
 Ne pas exercer de pression sur son expression
 Apprentissage et usage d'un parler tout doux
 Lui apporter tout le soutien nécessaire
 Évitez les sources de trop grande excitation et de fatigue

c) Conseils à l’entourage

 Être des interlocuteurs actifs


 Ne pas l’interrompre si ce n’est pas pour l’aide à formuler sa pensée
 Ne pas porter de jugement négatif sur son bégaiement
 Faire comprendre aux enfants et la fratrie que les dispositions prises pour lui le sont en
raison de sa difficulté à parler et que c’est important afin d’éviter les réactions de jalousie à
cause de l’attention qui est portée à leurs petit frère pendant cette période de fragilité.

d) Conseils à l’école

 Ne pas se précipiter pour parler à l’institutrice du bégaiement


 Demander à l’enseignant de ne pas mettre l’enfant dans une situation difficile pour parler

La venue des deux parents durant les premiers entretiens est souhaitable afin d’éviter le renvoi de la
responsabilité sur l’autre parent (responsabilité du trouble ou de la bonne évolution de l’enfant) et
de dialoguer sur les dispositions à mettre en place.
Bilan orthophonique de l’enfant bègue
Entretien orthophonique : questions spécifiques

Les questions porteront également :

 sur les facteurs de fluctuations (fatigue, excitation, stress, émotions, interlocuteur),


 sur les manifestations du trouble,
 sur la vie de l’enfant à la maison et à l’école (pression temporelle),
 sur son caractère,
 sur les exigences scolaires, sociales (politesse, propreté),
 sur l’existence ou non d’un retard de parole et de langage associé,
 sur la sensibilité de l’enfant à son trouble.
1. Examen du langage

But : Faire une analyse instrumentale de l’état de la parole de l’enfant et de ses possibilités de
communication.

2. Examen de la fluence et du débit

Mener un enregistrement de 3 min de la parole spontanée de l’enfant pour analyser la fluence. Un


enregistrement vidéo lorsqu’il est possible est d’une grande aide, il permet de noter les mouvements
accompagnateurs et comportement secondaire dans le bégaiement

Mouvement de :

tête
membres
tronc
extrémités

Mouvement de la face :

grimaces
tension des lèvres
clignement des paupières
fermeture des yeux
tremblement (lèvre, langue, mâchoire)
dilatation des narines
froncement du nez
protrusion de la langue
clics buccaux, bruits parasite
perte de contact visuel
attitude figé

Respiration : blocage, respiration inversé


A noter que le débit est difficile à mesurer mais on peut noter :

la durée des pauses


les moments d’accélération
Les précipitations dans la prise de parole
3. BILAN des rythmes de l'enfant (voir document annexe)

4. Examen articulatoire et phonologique


Répétition des syllabes simples
Répétition de succession de syllabes
Vocalisation tenue
Examen des praxies bucco faciales
Épreuve d’évocation / fluence : sémantique, catégoriel

5. La conscience du trouble chez l’enfant

Mener un entretien avec l’enfant afin d’avoir des indications sur le degré de sa souffrance et savoir si
il contribue à l’évaluation des risques de chronicité du trouble

Relever les signes psychologiques :

Refus
Signe de crainte/de frustration avant de prendre la parole
Troubles du sommeil, problèmes d’alimentation, sauts d’humeur, attitude de replis

6. Examen général
Examen médical
Examen sensoriel
Examen psychomoteur à la recherche de troubles instrumentaux : trouble du schéma
corporel, trouble de l’organisation spatio-temporelle

Bilan orthophonique de l’adulte bègue


entretien avec ou sans conjoint.
anamnèse, facteurs déclenchants, favorisants
antécédents familiaux connus
profession
histoire du bégaiement, durée, traitements déjà entrepris
parcours scolaire / parcours professionnel / bégaiement,
réussite, échec
vie étudiante, vie professionnelle, vie familiale, vie sociale loisirs
comportement non verbal et paraverbal
les moqueries
les relations avec la fratrie
les relations avec les parents
les relations avec le conjoint, les enfants
les habitudes toxiques
prise de rendez vous motivée par qui ou quoi ?
en présence du conjoint si possible prévoir un temps avec l’adulte seul.
l’enregistrement vidéo:
 présentation
 prénom, nom
 âge, date de naissance,
 adresse
 n° de téléphone
 situation professionnelle
 situation familiale
 prénoms du conjoint, des enfants, …

Particularités de l’adolescent –anamnèse-

En présence des deux parents si possible. prévoir un temps avec l’adolescent seul.
Mêmes items que précédemment

Échelle de Rathus (voir documents annexes)

L'échelle de Rathus (1973) : Questionnaire d'auto-évaluation qui permet de quantifier le


niveau d'affirmation de soi d'un patient.
Ce questionnaire peut être rempli par les patients au début, puis à différents moments de la
prise en charge. 30 questions. .
Passation : 5 minutes

Bilan qualitatif des rythmes de l'adulte (voir documents annexes)


La rééducation orthophonique
I. Principes pour la prise en charge

 Implication des parents quelque soit l’âge de l’enfant


 Travail de groupe est très bénéfique en plus des séances individuelles, faire travailler l’ensemble
des enfants d’âge proche pour leurs permettre d’exercer leurs compétences acquises en séance
individuelle en matière de fluence et de communication.
 Mettre en place des groupes de parents pour mener une réflexion collective sur les différents
aspects de la communication.

II. Buts de la rééducation

 Que l’enfant bègue soit habile à gérer et à choisir sa façon de parler;


 Qu’il expérimente diverses situations langagières notamment qu’il trouve ou retrouve le plaisir
de parler, de s’exprimer et de communiquer;
 Qu’il se donne une parole souple dans un corps vivant par une pensée positive et libérée.

Exercices proposés

Tout d’abord des exercices corporels seront proposés sans parole ensuite associés à la parole. Le
bègue est souvent mal dans son corps: « je bégaie aussi avec mon corps. ». Il ne regarde peu ou pas
son interlocuteur.

1. Exercices de contacts oculaires

Face à face, se regarder dans les yeux; quitter le regard, le reprendre

2. Exercices d’attitudes corporelles

Expérimenter diverses attitudes corporelles:

 Se renfermer,
 Baisser la tête / se redresser
 Prendre une attitude de peur, de colère, de tristesse, de confiance en soi, d’épanouissement,
se sentir sûr de soi, décidé, revendicateur, tolérant.
 Marcher en regardant l’autre.

3. Exercices langagiers
²
 Se regarder dans les yeux en disant chacun un mot et en choisissant de le dire en bégayant.
 N’importe quel mot, le premier qui passe par la tête
 Des mots d’une catégorie sémantique (fruits)
 Des mots d’une catégorie phonologique (qui commencent par…)
 Varier le ton, l’intonation, la vitesse:
 se lancer des mots de plus en plus vite sur tous les tons (comme si on était fâché, en
riant, en colère)
 Dénommer très rapidement une liste de mots à partir d’images
 Trouver un nombre de mots qui désignent un fruit commençant par … et se terminant par…:
Associer deux mots chacun à son tour

Ces exercices provoquent vite une sensation de détente et d’humour.

4. Exercices vocaux

Il est primordial que le bègue trouve du plaisir à jouer avec sa voix, sa bouche, les sons. On lui
propose des exercices vocaux où l’on varie les intensités, les hauteurs, l’intensité.

5. Exercices de gestique corporelle avec et sans langage

Utilisation d’ensemble de gestes comme moyen d'expression. Beaucoup de bègues sont figés quand
ils communiquent, ils sont mal à l’aise dans leurs corps, face à autrui.

Exercices proposés:

Sans parole: se promener dans la pièce, se croiser, s’arrêter où l’on se sent bien, repartir, se
regarder à des distances plus au moins proches, se donner la main, se sourire, se faire la tête.
Avec paroles: dire bonjour sur des tons différents, à des distances diverses, selon des intensités
multiples (tout bas, tout fort…). Se parler à des distances différentes, se nommer, se présenter,
se poser des questions, demander l’heure, …

6. Travail sur les sentiments

On travaille les sentiments: la colère, la peur, la tristesse, la joie, la douleur, l’indifférence… à partir
de mimiques, de mots, de phrases, de textes lus ou improvisés

Exercices proposés

Dire un mot, chacun à son tour comme si on était fâché, triste, fatigué, timide…
Compter avec une intonation: en colère, de façon séductrice, comme un petit enfant
puni, en boudant.
Répéter un texte en emboîtant immédiatement le pas, mot à mot, par unités de sens.
Lire un poème de différentes façons.
Lire un texte à deux, chacun un mot en allant de plus en plus vite (le bègue n’a pas le
temps de bégayer).

7. La lecture voix dans la voix

Lors de la lecture voix dans la voix, le patient et l’orthophoniste sont assis à côté, ils lisent un texte
ensemble sans aller plus vite que l’autre et sans lire plus fort que l’autre. Cela oblige à s’écouter et à
s’attendre tout en étant attentive à la prosodie.

Cet exercice permet de montrer au patient que lorsqu’il ralentit légèrement, de nombreuses
dysfluences disparaissent
8. Histoire à deux voix

Dans cet exercice, patient et thérapeute participent de la même manière. L’un commence une
histoire, l’autre la poursuit puis le premier continue et ainsi de suite.

Les thèmes, lieux…sont libres la seule contrainte est de tenir compte ce qui a dit l’interlocuteur.

Ceci favorise le plaisir de l’échange, oblige le patient à se concentrer sur le contenu du discours de
l’autre. De plus, cet exercice empêche les locuteurs de préparer à l’avance ce qu’ils vont dire car ils
doivent toujours s’adapter à ce qu’a dit l’interlocuteur et permet de retrouver plus de spontanéité.

III. Thérapie de groupe

1. Travail sur les sentiments

Poser des questions en demandant au bègue de ne répondre que:

 Par oui ou non:


 Il est 10h?
 Vous êtes venu à pied?
 Par un mot:
 Quelle est la couleur de la porte?
 Quelle est la marque de votre voiture?
 Préférez-vous le cinéma ou le théâtre?
 Inventer une histoire où chacun parle 5, 10, 15 minutes, on augmente progressivement le
temps de parole.
 Chronométrer, dire le plus de mots en une minute chacun à son tour, se les rappeler, les
écrire
 Après quelques séances individuelles, les personnes bègues sont invitées à participer aux
séances de groupe.
 Celles-ci durent 2 heures, pour une fréquence d’une fois par semaine.
 Un groupe est composé d’environ 6 personnes bègues encadrées par 3 à 4 orthophonistes.

Ceci permet de s’adapter à des personnes différentes, de gérer leurs parole dans des situations
langagières très diverses.

Chaque séance s’organise selon les exercices suivant:

 Se saluer sous diverses formes, dire son nom, son prénom, épeler son nom, passer devant
chacun, lui serrer la main, se présenter et dire quelques mots, dire quelque chose à partir
d’une photo, tour à tour chaque participant dit le prénom de tous les autres; se lancer une
balle en posant une question, l’autre renvoie la balle à destinataire en y répondant.
 Évaluer la semaine écoulée en s’octroyant un pourcentage de satisfaction par rapport à sa
façon de parler; relater deux situations de paroles que le bègue a pu gérer, préciser comment
il a fait.
2. Exercices langagiers divers

Inventer une histoire en ne disant chacun qu’un mot/ en disant plusieurs mots/ en parlant pendant
15,20,30 secondes; répondre à des questions, expliquer un itinéraire, lire…

3. Exercices corporels

Se regarder devant le miroir


Prendre des attitudes de peur, d’assurance,
Regarder l’interlocuteur dans les yeux
Dicter un texte aux autres
Créer des mimes
Raconter des blagues…
A la fin de la séance, une évaluation par rapport au climat, au contenu et à la parole s’impose.
Chacun précise ce qu’il va faire concrètement au cours de la semaine.
Au début du groupe, les participants précisent leurs objectifs. Régulièrement, on leur demande
où ils en sont par rapport à leurs objectifs.
Les groupes sont ouverts, de nouveaux bègues peuvent y accéder.
Chacun peut quitter le groupe quand il estime qu’il est capable de gérer sa parole le plus
souvent possible.
Chacun peut espacer les séances s’il estime qu’il n’est plus nécessaire de venir chaque
semaine.

IV. Particularités des très jeunes enfants

Il est préférable de ne pas laisser un enfant qui commence à bégayer sans aide. Plus on intervient
précocement, plus on a des chances d’empêcher le bégaiement de s’installer.

Il faut donc consulter afin de relever tout les symptômes en se basant sur les données recueillies au
cours de l’anamnèse. Il faut déterminer si le bégaiement est associé ou non à un retard de langage
ou de parole, dans ce cas on les traite simultanément.

Un petit bègue qui présente; des répétitions, nombreuses, des signes corporels associés, des
spasmes au niveau des lèvres, des spasmes respiratoires en phonation, des comportements d’efforts
en parlant, des conduites d’évitement (je ne sais pas), des silences prolongés dans le début de la
phrase ; est déjà un bègue installé dans son bégaiement. L’objectif est de faire en sorte que l’enfant
comprenne son bégaiement et apprendre à gérer sa parole.

Conduites à tenir

Que chacun en parle ouvertement à l’enfant


Que les adultes lui parlent calmement sans le précipiter
Qu’ils revoient le climat familial
Qu’ils parlent du bégaiement à l’école où il est important que l’instituteur adopte une même
ligne de conduite, qui est celle de ne pas protéger l’enfant outre mesure en évitant de le faire
parler mais au contraire de l’inviter à parler en l’aidant
Il ne faut en aucun cas que l’enfant se sente « anormal », exclu du langage et de la
communication, on doit le traiter comme n’importe quel enfant
On peut partir d’une histoire, d’un support tel qu’un dessin.
Le dessin sert de support visuel pour résumer l’histoire et poser des questions
On peut aussi faire des exercices de dénomination rapide d’images, des exercices de
répétition de phrases, parler au rythme d’un piano en chantant et en rythmant.
On raconte des histoires où l’enfant n’a que un ou deux mots à dire, puis de plus en plus.
On s’inspire des exercices réalisés dans la rééducation de la voix.

a) Le travail des tours de parole

L’orthophoniste se place face à l’enfant, une balle dans la main. Lorsque le locuteur a la balle, il initie
la parole, puis envoie la balle à l’interlocuteur quand son tour de parole est terminé. Puis
l’orthophoniste accélère le rythme en ne gardant la balle en main que peu de temps. L’échange se
fait au rythme des lancers successifs.

L’objectif est d’initier la parole, de s’adapter au rythme de la parole de l’autre, d’attendre son tour et
d’observer des pauses.

b) Le travail de la voix

L’orthophoniste place dans une enveloppe des étiquettes sur lesquelles elle a écrit différentes
modalités des paramètres vocaux : parler trop fort, parler trop bas, parler trop aigu, parler trop
grave, parler avec un accent… A tour de rôle, l’enfant et l’orthophoniste piochent un papier dans
l’enveloppe et doivent faire deviner à l’autre de quelle modalité il s’agit.

c) Posture

L’orthophoniste place dans une enveloppe des étiquettes qui décrivent différentes postures
corporelles : parler trop près, parler trop loin, le corps trop rigide, le corps en mouvement de façon
exagérée, le corps mou. L’enfant pioche une étiquette et doit faire deviner en situation ce qui est
écrit sur le papier.

Ceci permet d’être capable d’analyser chez l’autre les différentes postures corporelles, les différents
déplacements du corps et la localisation, pour ensuite être capable soi-même de les utiliser au
service d’une communication efficace.

d) Le travail de la gestion de l’échange

Il s’agit d’abord de se présenter à l’autre (nom, âge, classe ou profession, hobbies, particularités…), et
ensuite de présenter l’autre à une tierce personne.

Les objectifs recherchés dans cet exercice sont multiples : écouter l’autre, être en contact visuel avec
l’interlocuteur, sélectionner les indices pertinents dans le discours de l’autre pour les relayer ensuite
à une tierce personne, utiliser la mobilité du regard pour s’adresser à l’interlocuteur en relation
duelle puis aux interlocuteurs en relation à trois, poser des questions pour demander un
complément d’information ou une précision.
e) Le travail du maintien d’un thème

L’orthophoniste est placée en face de l’enfant. A chaque fois qu’elle tape dans ses mains, l’enfant
doit changer de thème ; puis les rôles s’inversent.

Cet exercice sert de contre-exemple à ce qu’il convient de faire pour une communication efficace.
L’incapacité à maintenir un thème déroute l’interlocuteur jusqu’à l’exclure de l’échange. Il n’a pas le
temps d’entrer et de participer à l’échange verbal. Pour communiquer, il faut d’abord parler de la
même chose et laisser le temps à l’autre de s’installer dans l’échange.

f) Le travail de la pertinence

L’orthophoniste présente à l’enfant sur la table 4 images qui ne diffèrent que par quelques détails.
L’enfant choisit une image dans sa tête, puis doit faire deviner à l’orthophoniste de quelle image il
s’agit.

Objectifs:

 Etre capable de sélectionner les indices pertinents.


 Etre capable de décrire.

Pour conclure, généralement les bègues ont tendance à parler mieux lorsqu’ils sont plus détendus

Détente et relaxation

L’enfant bègue une fois détendu ne vit plus ses craintes habituelles et s’exprime sans difficulté
majeure

Respiration

Contrôler sa respiration abdominale permet une meilleure phonation et une bonne coordination
pneumo-phonique

Les thérapies du rythme et de contrôle du débit

 Parler en chantonnant
 Espacer et accentuer chaque syllabe en s’accompagnant de mouvements saccadés de bras et
de jambes
 Frapper du doigt chaque syllabe
 Parler en syllabe et écrire en même temps
 Tracer un papier de vagues tout en synchronisant chaque syllabe avec le mouvement des
vagues
 Marcher ou sauter en synchronisant chaque syllabe avec les pas ou les sauts exécutés
 Parler en suivant le rythme de chanson folklorique
 Parler en écho
 Allonger toutes les voyelles
 Faire des pauses après chaque phrase
 Jeux de rôle
 Exercices de peinture : peindre un dessin et raconter l’histoire du dessin par la suite
 Dessin dictée : il faut faire travailler 2 enfants, le premier dessine, l’autre commente et vis
versa

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