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ECONOMIQUES ET DE GESTION
REPUBLIC OF CAMEROON
Peace – Work - Fatherland
*************
Semestre 1
Année Académique 2023/2024
Salle : Amphi 1000
Lundi & Mardi
Horaire : 16h-19h
ENSEIGNANTS :
1
Objectifs du cours :
Références Bibliographiques
2
Laurence Abadie et Catherine Mercier-Suissa. (2011). Finance internationale
Marchés des changes et gestion des risques financiers. Collection U
Économie © Armand Colin, Paris France, 449 pages.
LO, S. B. (2020). IDE, Finance et Croissance économique en Afrique
subsaharienne. Finance & Finance Internationale, 1(20).
Patrick Artus, « Le Système Monétaire International est complètement à revoir
», Flash Économie, Natixis, 11 janvier 2019.
Portes, R. (2002). Macroéconomie et finance internationale. Annuaire de
l’EHESS. Comptes rendus des cours et conférences, 680.
Seabrooke, L., & Tsingou, E. (2021). Revolving doors in international financial
governance. Global Networks, 21(2), 294-319.
Yildirim, Z., & Ivrendi, M. (2021). Spillovers of US unconventional monetary
policy: quantitative easing, spreads, and international financial markets.
Financial Innovation, 7(1), 1-38.
Yves Smo., Sebastien Roy. (2013). Finance Internationale et gestion des
risques : Questions et exercices corrigés. ECONOMICA, 7e édition, Paris.
3
Plan du cours
4
SECTION II : LES MODALITES DE FONCTIONNEMENT DU MARCHE DES
CHANGES INTERBANCAIRE .............................................................................................. 31
1. Les spécificités du marché au comptant et du marché à terme. ... 31
2. Le rôle des cambistes .................................................................. 32
3. Les deux niveaux du marché des changes interbancaire .............. 33
4. Les caractéristiques du marché des changes interbancaire .......... 34
5
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Les flux internationaux de capitaux et les opérations internationales
mettent à contribution plusieurs devises. Il en résulte donc un nombre
important de taux de change. En effet, en exprimant la valeur d’une monnaie
par rapport à une autre on obtient le taux de change, qui est d’ailleurs
déterminé par les rapports entre l’offre et la demande des devises sur les
marchés internationaux. Une devise est une monnaie étrangère convertible,
c’est-à-dire dont les autorités émettrices acceptent qu’elle soit achetée ou
vendue contre d’autres monnaies sur un marché des changes. Lorsque l’offre
est constante, une augmentation de la demande de la devise augmente son
prix et en conséquence son taux de change contre d’autres monnaies. En
revanche, une baisse de la demande de cette devise diminue son prix sur le
marché des changes. Comme on l’évoquait déjà, la détermination du prix
d’une devise et de son taux de change dépend de l’offre et de la demande de
cette devise par les différents intervenants sur le marché des changes. Le
dollar constitue la principale devise : environ la moitié des échanges de
monnaies qui s’effectuent dans le monde mettent en jeu le dollar contre une
autre monnaie.
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l’influence d’une Banque Centrale et par conséquent l’efficacité de son
intervention sur le marché des changes.
7
CHAPITRE I : LES REGIMES DE CHANGE
En 1944, le système de Bretton Woods avait instauré un système de taux
de changes fixes des devises avec une marge de fluctuation de plus ou moins
1% par rapport au dollar. C’était un système de change étalon-or (Gold
Exchange Standard). Les pays fixaient la parité de leur monnaie par rapport
à l’or, mais n’étaient pas tenus d’échanger leur monnaie contre de l’or. Seul le
dollar était convertible en or (un dollar était égal à 1/35 once1 d’or). Chaque
pays signataire des accords de Bretton Woods s’engageait à échanger au taux
de change fixe par rapport au dollar. Lorsque les cours avaient tendance à
s’éloigner des parités fixées, les banques centrales devaient intervenir. Si la
monnaie avait tendance à s’affaiblir par rapport au dollar, la Banque Centrale
du pays devait vendre du dollar contre la monnaie nationale et inversement.
1 28,35 grammes.
2 Le Groupe de la Banque mondiale est composé de cinq institutions.
La Banque internationale pour la reconstruction et le développement - BIRD
La Banque internationale pour la reconstruction et le développement prête aux pays à revenu
intermédiaire et aux pays pauvres solvables.
L'Association internationale de développement - IDA
L'Association internationale de développement accorde des prêts ou des crédits sans intérêt
et des dons aux pays les plus pauvres de la planète.
Ensemble, la BIRD et IDA forment la Banque mondiale
La Société financière internationale - IFC
La Société financière internationale finance des prêts, des fonds propres et des services-
conseil pour stimuler l'investissement privé dans les pays en développement.
8
L'Agence multilatérale de garantie des investissements - MIGA
L'Agence multilatérale de garantie des investissements offre aux investisseurs des garanties
contre les pertes associées aux risques non commerciaux dans les pays en développement.
Le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements -
CIRDI
Le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements offre des
mécanismes internationaux de conciliation et d'arbitrage des différends liés aux
investissements.
Ces institutions siègent à Washington. Elles ont à la fois un rôle de
conseil et de bailleur de fonds et se sont adaptés aux évolutions de
l’environnement international.
Le régime de l’étalon-or
9
entrainait une contraction de la quantité de monnaie en circulation dans le
premier pays, d’où une baisse des prix conformément à la théorie quantitative
de la monnaie, une amélioration de la compétitivité-prix et une hausse des
exportations. L’équilibre de la balance commerciale était ainsi restauré. Dans
la réalité, l’étalon-or a été appliqué avec souplesse et les mouvements de métal
précieux ont été limités: les Banques Centrales utilisaient les instruments de
politique monétaire (en présence d’un déficit commercial, elles augmentaient
les taux d’intérêt, ce qui attirait les capitaux étrangers; l’amélioration du
compte financier contrebalançait le déficit commercial) et avaient pris
l’habitude de détenir une partie de leurs réserves en livres sterling (ces avoirs
permettaient de financer les déséquilibres extérieurs). Le système en vigueur
se rapprochait davantage d’un mécanisme d’étalon-sterling que d’un
mécanisme strict d’étalon-or ;
L’entre-deux-guerres
10
Le flottement des monnaies
11
2. Forces et faiblesses du SMI actuel
Suite aux nombreux débats qui ont eu lieu au début des années 2010,
les propositions de réforme vont dans trois directions Bénassy-Quéré et al.
(2011) :
12
Assurer un niveau de liquidité suffisant en cas de crise. Les apports de
liquidité pourraient prendre plusieurs formes : renforcement et
institutionnalisation des lignes de swap bilatérales des banques
centrales, mise en commun des réserves de change des banques
centrales, extension des lignes de crédits du FMI en faveur des pays
touchés par les sorties de capitaux (après la crise de 2007-2009, le FMI
a créé de nouvelles facilités) ;
Renforcer le rôle du DTS comme monnaie internationale. Des
allocations plus importantes et plus fréquentes de DTS devraient
permettre d’accroître la liquidité mondiale en cas de besoin, ce qui
aurait pour effet de rassurer ex-ante les marchés financiers
internationaux. L’inclusion, le 1er octobre 2016, du yuan dans le panier
du DTS est une décision qui va dans le sens du renforcement du cadre
multilatéral de fourniture de liquidités et qui devrait favoriser
l’émergence d’un système multipolaire autour du dollar américain, de
l’euro et du yuan.
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1.1. Définitions et généralités
Dans un régime de change fixe, une parité de référence (parité officielle) entre
la monnaie du pays considéré et une devise ou un panier de devises est définie.
Dans certains cas (régimes de changes fixes ajustables), les taux de change
peuvent fluctuer à l’intérieur d’une marge de fluctuation autour de la parité
officielle. Le système de Bretton-Woods et le SME avant 1993 étaient des
régimes de change quasi-fixes. Sous un régime de change fixe, la Banque
centrale s’engage à intervenir sur le marché des changes (en achetant ou en
vendant la monnaie nationale contre devises) pour maintenir le taux de
change à sa parité (cas des régimes de changes fixes stricts) ou à l’intérieur
d’une marge de fluctuations donnée (cas des régimes de changes fixes
ajustables). Selon le FMI, les régimes de changes fixes stricts représentaient,
sur la période 2011-2016, 13% de l’ensemble des régimes de change, contre
18.5% au cours des années 80 (tableau 1). Toujours selon le FMI, la part des
régimes de change fixes ajustables a fortement diminué depuis les années 80
(–12.6 points).
On peut faire la distinction entre les régimes de changes fixes stricts et les
régimes de changes fixes ajustables (il est à noter que dans certaines
classifications, les régimes de change fixes ajustables font partie des régimes
de change intermédiaires, ces derniers correspondants aux régimes de change
qui se situent entre la fixité stricte et le flottement pur,
14
nombreux pays latino-américains, la part des dépôts libellés en
monnaie étrangère est supérieure à 50%). Le pays qui opte pour ce
régime de change adopte la monnaie d’un autre pays (le dollar
américain ou l’euro ; dans ce dernier cas, on parle d’euroïsation). Le
principal objectif est d’importer la crédibilité du pays émetteur de la
monnaie. En 2017, le FMI recensait une quinzaine de pays, dont
Panama et l’Équateur, ayant fait le choix de la dollarisation officielle
;
L’union monétaire : les taux de change des pays membres sont fixés
de façon irrévocable. Les pays membres peuvent également adopter
une monnaie commune (qui circule en sus des monnaies nationales)
ou une monnaie unique (qui se substitue aux monnaies nationales).
En 2017, il y avait quatre unions monétaires dans le monde : l’union
monétaire européenne (zone euro, 19 pays), l’union monétaire des
Caraïbes orientales (6 pays), l’union économique monétaire ouest-
africaine (UEMOA, 8 pays) et la Communauté économique et
monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC, 6 pays). L’union monétaire
européenne a fait le choix de la monnaie unique ;
15
Tableau 2 : Diversité des régimes de change fixes en 2017
16
1.3. Une analyse coûts-avantages des régimes de change fixes
17
Du fait de l’élimination de la volatilité du taux de change nominal et de
la réduction de la volatilité du taux de change réel, un régime de change
fixe contribue à réduire le risque de change, ce qui stimule les
échanges commerciaux et les investissements directs à l’étranger (IDE).
18
2. Les régimes de change flottants
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marché des changes, les banques centrales n’ont pas à intervenir. On
ne doit donc pas enregistrer de variation des réserves officielles ;
Il rend la spéculation hasardeuse tout en lui conférant un rôle
stabilisant. Le caractère hasardeux de la spéculation tient au fait que
rien ne garantit a priori que les cours des monnaies évoluent dans le
sens attendu des spéculateurs. La spéculation est cependant
stabilisante dans la mesure où les spéculateurs vont acheter une devise
lorsque les cours sont bas (ils anticipent son appréciation) et la vendre
lorsque les cours sont élevés (ils anticipent sa dépréciation). Les actions
des spéculateurs vont alors contribuer à stabiliser les taux de change.
Les principaux inconvénients du flottement des monnaies sont que les taux
de change enregistrent une plus grande volatilité (instabilité à court terme) et
que l’inflation mondiale est plus élevée (du fait de la rigidité des prix à la
baisse, l’inflation importée dans les pays où la monnaie se déprécie n’est pas
entièrement compensée par la désinflation importée dans les pays où la
monnaie s’apprécie ; en outre, le flottement inciterait les pays à adopter des
politiques économiques plus expansionnistes).
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la production de biens et de services ; l’instabilité du taux de change peut
donc se traduire par une instabilité économique. Soucieux d’arrêter une fuite
de capitaux qui pourrait mener à l’effondrement de sa monnaie, un
gouvernement peut hausser radicalement les taux d’intérêt pour convaincre
les investisseurs d’arrêter de sortir des fonds. Selon le principe de la « trinité
impossible »4, un petit pays à économie ouverte qui souhaite un taux de
change flottant devrait envisager la mise en œuvre d’une forme quelconque de
contrôle des mouvements de capitaux.
Le marché des changes est le marché sur lequel se retrouvent tous les
participants désireux de vendre ou d’acheter une devise contre une autre.
Dans le jargon financier, on parle de Forex (Foreign Exchange) pour désigner
le marché des changes. Comme tout marché il a aussi pour fonction de
déterminer les prix d’échanges, c’est-à-dire le taux de change entre chaque
couple de devises. La dernière étude triennale (octobre 2022) réalisée par la
Banque des Règlements Internationaux (BRI) estime le volume quotidien des
échanges à près de 7500 milliards de dollars. Les volumes échangés sur ce
marché ont, ainsi, progressé de près de 30 % depuis la précédente enquête
(2016) et de plus de 65 % au cours de la décennie 2010. Cela en fait le marché
le plus vaste et le plus liquide au monde en termes de volume de transactions.
L’adoption d’un régime de changes flottants par de nombreux pays à partir
des années 1970, combinée aux progrès techniques (notamment avec les
logiciels de Trading Haute Fréquence, et l’accès quasi-continu au marché des
changes) expliquent en grande partie pourquoi ce marché est aujourd’hui le
plus actif et le plus volumineux au monde.
S’il existe bien des pièces et des billets de banques dans tous les pays, le
marché des changes est entièrement dématérialisé et décentralisé. Il n’est
rattaché à aucune place boursière en particulier. La quasi-totalité des
opérations y sont réalisées de gré à gré. Il permet d’effectuer des transactions
sur les devises quasiment 24h/24 tous les jours de la semaine alors que les
autres titres financiers sont souvent rattachés à une place financière
déterminée (Paris, New York, Tokyo, Londres…) avec des horaires quotidiens
d’ouverture et de clôture. Même si, en théorie, le marché des changes est
ouvert en permanence, dans la pratique il clôt une fois par semaine pendant
les heures qui séparent la fermeture de la Bourse le vendredi soir à 22h GMT
sur la côte Ouest des États-Unis et l’ouverture le dimanche soir à 22h GMT
de la Bourse de Wellington en Nouvelle-Zélande qui entame la semaine. En
effet, les principales banques sont fermées le weekend et les volumes échangés
sur ce marché sont très faibles les samedis, dimanche et jours fériés.
En 2019, le marché des changes est largement dominé par la City de Londres.
Cette place financière représente plus de 50 % des opérations de changes dans
le monde. Le poids des places asiatiques est en croissance mais reste inférieur
à Londres. La France, quant à elle, n’accueille que 2 % des échanges mondiaux
de devises.
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88,3 % portaient sur le dollar américain et 32,3 % sur l’euro. Puisque deux
monnaies sont impliquées dans chaque transaction, si l’une est achetée,
l’autre est forcément vendue. Le couple EUR/USD est ainsi celui qui s’échange
le plus dans le monde : en 2019, il représentait 24 % des échanges de
monnaies considérées par paires.
La plupart des pays du monde possèdent leur propre monnaie nationale. Les
échanges commerciaux entre pays impliquent des échanges d’espèces
monétaires ou, plus couramment, des échanges de dépôts bancaires libellés
en différentes monnaies. Lorsqu’une entreprise européenne achète à l’étranger
des biens, des services ou des actifs financiers, des euros (ou des dépôts
bancaires en euros) doivent être transformés en devises (ou en dépôts
bancaires en monnaies étrangères) avec lesquelles payer les biens, les services
ou les actifs financiers achetés.
23
période, le dollar, qui est passé le 5 juillet 2004 de 1,2121 euro (= 1/0,8252)
à 0,7335 euro (1/1,3633), s’est déprécié de 39,5 %, soit :
( , , )
= −0,395 = −39,5 %.
,
Les taux de change sont importants car ils affectent le prix relatif des biens
d’une économie donnée par rapport aux biens étrangers. Le prix en euros d’un
bien fabriqué aux États-Unis est déterminé par deux facteurs : le prix en
dollars de ce bien et le taux de change EUR/USD. De même que le prix en XAF
d’un bien fabriqué aux États-Unis est déterminé par deux facteurs : le prix en
dollars de ce bien et le taux de change XAF/USD.
Il est important de noter que lorsque des banques, des États ou des
entreprises parlent d’acheter ou de vendre des devises sur le marché des
changes, ils n’échangent pas des espèces, des billets en euros émis par la
Banque Centrale européenne (BCE) contre des billets en dollars émis par la
Réserve fédérale américaine : la très grande majorité des transactions consiste
en l’achat ou la vente de dépôts bancaires libellés dans différentes monnaies.
Lorsqu’on dit qu’une banque achète des dollars sur le marché des changes,
cela signifie en fait qu’elle achète des dépôts bancaires libellés en dollars. Les
échanges sur le marché des changes sont constitués d’opérations d’un
montant supérieur à un million de dollars. Le marché sur lequel se
déterminent les taux de change n’est donc pas celui sur lequel les particuliers
se procurent les devises nécessaires à un voyage touristique à l’étranger. Le
24
marché où s’échangent de très petites sommes est un marché de détail, où les
coûts de transaction sont élevés. Un particulier paie donc toujours plus cher
ses devises qu’une banque intervenant sur le marché de gros ; en d’autres
termes, il obtient moins d’unités monétaires étrangères pour un même
montant d’euros échangés.
Avec l’essor du numérique, les devises ont eu besoin d’être codifiées. Depuis
1989, un organisme international, l’ISO (International Standard Organisation)
a défini une codification pour désigner les monnaies utilisées dans les
différents pays du monde. Il s’agit de la norme ISO 4217. De façon générale,
cette codification repose sur un code alphanumérique composé de 3 lettres.
Le sigle qui en résulte a la structure suivante : les 2 premières lettres
désignent le code ISO du pays, la dernière lettre représente généralement
l’initiale du nom de la monnaie (dans la langue du pays).
Quelques exemples :
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Le code devise situé à gauche (ou au numérateur) identifie la devise Directrice
(en anglais, Base currency). C’est dans cette devise que sera généralement
exprimé le montant de la transaction. Le code devise situé à droite (ou au
dénominateur) identifie la devise Dirigée (en anglais, Terms currency). C’est
dans cette devise que sera exprimée la contrevaleur du montant de la
transaction. À noter que l’on emploie également et indifféremment le terme
devise principale ou devise fixe pour devise directrice et devise de contre-
valeur ou devise prix pour devise dirigée.
L’écriture 1 EUR = 1,0638 USD correspond à celle qu’on retrouve le plus dans
les opérations scripturales (sur gros montant), car le taux de change est
exprimé avec 4 décimales. Dans les opérations de change manuel, 2 décimales
suffisent ; ainsi on peut écrire 1 EUR = 0,86 GBP.
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000ème unité de devise (par contre, une figure correspond à 1/100ème unité
de devise). Alors, le cours acheteur et le nombre de points qui constitue la
marge, suffisent pour déterminer le cours vendeur quand on sait que : Cours
vendeur = Cours acheteur+ points de marge.
Vous êtes à Paris et vous voulez vous rendre à Londres pour y célébrer votre
mariage ; donc vous avez des billets d’euro et vous désirez de la livre sterling.
Vous êtes alors vendeur de l’euro, et pour chaque euro vendu, vous recevez
notamment 0,8611 livre sterling. L’opérateur de change qui vous paye est
acheteur de l’euro et le cours acheteur est EUR/GBP=0,8611. Mais votre
fiancé se trompe de chemin et vous réalisez que le mariage n’aura plus lieu
dans un délai raisonnable. Vous souhaitez alors échanger les billets de livre
sterling en votre possession contre de l’Euro : vous êtes désormais acheteur
d’euro et l’opérateur en est le vendeur. Il vous prend notamment 0,8620 livre
sterling pour chaque euro que vous solliciter. Le cours vendeur dans ce cas
est alors EUR/GBP=0, 8620. (Estimer la marge de l’opérateur).
27
Normalement, à partir des deux premiers cours, on peut par la formule
EUR/JPY = (USD/JPY) / (USD/EUR), obtenir EUR/JPY = 157,8481. Donc sur
cette place on peut avec 1 euro acheter 157,8481 yens. On peut ensuite
revendre ces yens sur une autre place financière où EUR/JPY=140. On obtient
alors 157,8481/140, soit 1,1274 euro. Avec 1 euro, on a donc fait un profit de
0,1274 euro ; c’est un arbitrage.
Les Banques commerciales sont les principaux intervenants sur le marché des
changes. Elles ont un accès direct à ce marché et leurs interventions
répondent à différents objectifs : fournir des cotations (market-making) à leurs
clients ou à d’autres banques, offrir à leurs clients des produits aptes à les
aider à couvrir le risque de change, profiter de certains écarts de cours
instantanés (arbitrage), prendre des positions sur les marchés financiers
(spéculation).
Pour remplir ces objectifs, les Banques doivent disposer de moyens humains
(les cambistes sont les opérateurs qui interviennent spécifiquement sur le
marché des changes. Dans les grandes salles de marché, ils sont généralement
spécialisés par fonction (traders, sales, arbitragistes, etc.), et mettre à
disposition de leurs opérateurs les moyens techniques nécessaires (accès aux
informations financières, communication, outils de calcul, outils de contrôle,
etc.). L’étude 2022 d’Euromoney montre que plus de 70 % des volumes
échangés sont réalisés par seulement 10 banques.
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Tableau 4 : Parts de marché des principales banques (%)
2021 2022 Banques Pays Parts en %
3 1 Deutsche Bank Allemagne 10.89%
2 2 UBS Suisse 9.69%
1 3 JPMorgan USA 8.67%
9 4 State Street USA 7.66%
4 5 XTX Markets Angleterre 7.14%
6 6 Jump Trading USA 5.60%
5 7 Citibank USA 4.54%
13 8 Bank of New York Mellon USA 4.30%
8 9 Bank of America USA 3.73%
7 10 Goldman Sachs USA 3.65%
Source : Euromoney Forex survey (2022).
Ce tableau montre que les groupes bancaires américains sont les plus actifs
sur le marché des changes.
Comme toute banque, les Banques Centrales peuvent accéder au marché des
changes. Elles interviennent sur le marché des changes pour deux raisons.
Elle exécute, en premier lieu, les ordres de la clientèle (administrations,
banques centrales étrangères, organismes internationaux, etc.). Cette activité
est relativement secondaire et les transactions qu’elle implique sont peu
importantes. En deuxième lieu, son intervention s’inscrit dans le souci de faire
respecter certains engagements formels pris dans le cadre d’un système de
changes fixes (le traité de Bretton Woods, etc.) ou certains engagements
informels pris dans l’environnement d’un système de changes flottants (les
accords de la Jamaïque).
29
acteurs peuvent intervenir directement sur le marché des changes afin de
couvrir ou de diversifier leurs investissements.
À l’origine, l’existence même du marché des changes repose sur les activités
de commerce international et donc sur les entreprises. En effet, lorsque que
des entreprises importent ou exportent des marchandises, elles doivent
acheter ou vendre des devises tout en minimisant le risque d’appréciation ou
de dépréciation de celles-ci. Les entreprises n’interviennent pas directement
sur le marché des changes mais font appel à leurs banques pour réaliser leurs
opérations pour acheter ou vendre les devises et mettre en place les
instruments de couverture du risque de change.
30
l’intermédiaire de plates-formes électroniques de négociation. Ces plates-
formes ont des origines diverses. Elles peuvent être accessibles à tous (FXall
de Thomson Reuters, 360T plate-forme indépendante) ou ciblées (autobahn
FX de Deutsche Bank).
Sur le marché au comptant (spot market) s’effectuent des achats et des ventes
de devises qui doivent être livrées deux jours ouvrables après la date de
conclusion de la transaction. Font exception à cette règle les échanges entre
le dollar canadien et le dollar américain, devises pour lesquelles la livraison se
fait avec un délai de 24 heures. La « date de transaction » est le jour de
négociation du taux de change. La « date de valeur » correspond au jour de
livraison des devises (48 heures après la date de transaction ; 24 heures pour
les achats/ventes de dollar américain/dollar canadien).
Sur le marché à terme (forward market) se négocient des achats et des ventes
provenant une livraison différée des devises. Le prix de ces devises est fixé au
moment où se réalise la transaction, mais la livraison et le paiement sont
31
repoussés à une échéance supérieure à 48 heures, correspondant au terme
de l’opération. Les transactions se font pour les échéances allant de 3 jours à
6 mois (un an et plus pour les devises internationales les plus importantes.
Les cambistes sont des opérateurs par l’intermédiaire desquels les banques et
par extension, les autres acteurs interviennent sur le marché des changes.
Pendant longtemps, les cambistes étaient des autodidactes formés sur le tas.
Tel n’est plus le cas. Ils doivent être en mesure, aujourd’hui, de comprendre,
d’analyser, de critiquer et d’utiliser la théorie économique et financière. En
quelques secondes et sans la moindre signature, un cambiste peut engager la
banque pour plusieurs millions de dollars. Les cambistes sont de ce fait l’objet
de contrôles étroits.
Le profil qui vient d’être évoqué est celui des teneurs de marché (market
makers ou dealers), ceux qui achètent et vendent des devises pour le compte
de la banque. A leur côté travaillent d’autres opérateurs. En premier lieu, les
cambistes clientèle. Ils servent d’interface entre les teneurs de marché et les
trésoriers d’entreprises ou d’institutions financières non bancaires ne pouvant
(à l’exception des plus importants d’entre eux) accéder directement aux
teneurs de marché. Les vendeurs (sales dans le langage des salles de marché)
constituent une troisième catégorie de cambistes. Ce sont des commerciaux
qui essaient de vendre à leur clientèle les différents produits (change au
comptant, change à terme, options de première et deuxième générations,
swaps, produits de couverture, structurés, etc.) élaborés, pour les plus
complexes d’entre eux, par les ingénieurs financiers. Parfois, ce sont les plus
complexes qui jouent le rôle de vendeurs, mais dans les salles de marché des
grandes banques, la distinction est souvent faite entre les uns et les autres.
Quatrième type de cambistes, les ingénieurs financiers sont très souvent des
diplômés de grandes écoles scientifiques (alors que les sales et les cambistes
clientèles sont généralement issues des écoles commerciales ou des
universités de gestion) qui créent de nouveaux instruments ou adaptent des
produits traditionnels afin de répondre aux besoins des acheteurs. Ces
produits sont vendus par les sales ou les cambistes clientèle. Plus éloignés
des salles de change (y compris dans leur implantation au sein des banques),
mais indispensables au fonctionnement d’une table de marché, on trouve les
opérateurs du back office dont le métier est de s’assurer du bon
fonctionnement (sur le plan administratif) des transactions et ceux du middle
32
office dont le métier est de procéder au contrôle des transactions et des
risques.
33
les places financières. Le deuxième niveau est celui où se nouent les
transactions entre les banques et leurs clients et plus particulièrement les
corporates qui n’accèdent pas directement au marché ou qui, pouvant y
accéder, préfèrent intervenir, pour des raisons qui leur sont propres, par
l’intermédiaire d’une banque.
Le marché des changes se tient tous les jours ouvrables entre les cambistes
des établissements d’une place financière, soit directement de banque à
banque, soit indirectement par l’intermédiaire des courtiers. Les opérations se
font également avec les cambistes localisés sur d’autres places financières. Le
marché fonctionne en continu, ce qui veut dire qu’il est toujours possible pour
un opérateur d’acheter ou de vendre des devises pendant les heures
d’ouverture du marché.
Le dollar américain occupe une place centrale, car il sert de pivot aux
transactions. Sur l’ensemble des places financières, toutes les devises sont en
effet cotées contre le dollar, alors qu’elles ne sont pas nécessairement cotées
entre elles (près de 90ù des transactions du marché des changes font
intervenir le dollar à l’achat ou à la vente). De ce fait, un cambiste vendant du
yen pour acheter des francs suisses doit presque nécessairement passer par
le dollar. Il vend, dans l’exemple qui nous occupe, du yen contre des dollars
et revend ces dollars pour obtenir des francs suisses. Il est en effet difficile de
vendre directement du yen contre du franc suisse sans subir un coût de
liquidité relativement élevé (selon les normes du marché des changes), fautes
de marché direct entre ces deux devises. Cette procédure n’est pas spécifique
aux monnaies retenues dans cet exemple ; elle est générale et concerne de très
nombreuses devises négociées sur le marché des changes. Dans la
terminologie des opérateurs, les transactions entre deux devises autres que le
dollar américain sont des cross.
L’exécution des opérations de la clientèle diffère selon que les ordres sont « au
mieux » ou à « cours limité ». Les premiers sont exécutés immédiatement par
le cambiste au meilleur cours pouvant être obtenu sur le marché. Dans le cas
de transactions à cours limité, le donneur d’ordres fixe un seuil au-delà et en
deçà duquel le cambiste ne doit pas aller.
34
Sur le marché des changes, la valeur nominale normale d’une transaction
directe entre deux dealers (ne transitant pas par un courtier électronique et
n’utilisant pas une plate-forme internet) ou entre un dealer et un client
important (le gérant de hegde fund, le trésorier d’une multitude nationale, etc.)
n’est pas inférieure au million de dollars. Aujourd’hui, le minimum serait
plutôt de l’ordre de 3 à 5 millions, certaines transactions pouvant atteindre 10
à 20 millions de dollars. Elles sont facilement exécutées si la liquidité est
disponible et si l’activité sur le marché est importante, ce qui est pratiquement
toujours le cas.
35
CHAPITRE III : LES TAUX DE CHANGE A TERME
À l’instar des prix de tous les actifs librement échangés sur un marché, les
taux de change sont déterminés par la loi de l’offre et de la demande. Pour
simplifier, l’analyse de la détermination des taux de change peut être menée
en deux temps ; on s’intéressera tout d’abord à la détermination des taux de
change à long terme, ce qui permettra ensuite de comprendre quelles sont les
influences s’exerçant sur les taux de change à court terme.
Le taux de change défini par la PPA est une sorte de taux de change théorique,
de long terme.
Le premier fait référence à la Loi du Prix Unique (LPU). Cette loi indique qu’en
l’absence de coûts de transport et en concurrence pure et parfaite, le prix d’un
bien quelconque est le même partout, au taux de change près : = × ∗ .
Avec P le niveau général des prix dans le pays domestique, P* le niveau général
des prix à l’étranger, S le taux de change (nombre d’unités de monnaie
nationale par unité de monnaie étrangère, cotation à l’incertain de la monnaie
nationale). Par exemple, si un même bien coûte 100 euros dans la zone euro
et 135 dollars aux États-Unis alors que le taux de change est de 0,80 euro
pour un dollar, il est intéressant d’acheter ce bien dans la zone euro, de le
vendre simultanément aux États-Unis et de vendre les USD contre EU. En
l’absence de coûts de transport et d’obstacles aux échanges, cette opération
d’arbitrage procure un bénéfice de 8 euros par unité de bien. Mais, dans la
mesure où tous les arbitragistes effectuent les mêmes opérations (achat du
bien dans la zone euro, vente du bien aux États-Unis et conversion des
USD/EUR), l’opportunité de profit va disparaître : la hausse du prix du bien
dans la zone euro due à la demande excédentaire, sa baisse aux États-Unis
due à l’offre excédentaire et la dépréciation du USD/EUR due à l’offre
excédentaire de USD contre EUR vont permettre le retour vers la loi du prix
unique. Si la LPU est vérifiée pour l’ensemble des biens élémentaires, elle peut
être également admise pour les niveaux généraux de prix (P et P*). On en
∗
déduit alors que = × ou que = ∗.
36
Le second fondement de la PPA est un fondement monétaire ou monétariste.
Conformément à la théorie quantitative de la monnaie, les variations des
niveaux généraux de prix proviennent des variations des quantités de monnaie
en circulation. Ainsi, si l’offre de monnaie domestique augmente, toutes
choses égales par ailleurs, le niveau général des prix domestiques va
augmenter dans la même proportion (on suppose que la monnaie est neutre)
et, conformément à la PPA, la monnaie domestique doit se déprécier puisque
le pouvoir relatif de la monnaie nationale diminue.
Dans sa forme absolue, la PPA stipule que le pouvoir d’achat d’une unité de
monnaie nationale (c’est-à-dire le montant des biens et services qu’elle permet
d’acquérir) est identique sur le marché domestique et à l’étranger. Sachant
que le pouvoir d’achat d’une unité de monnaie est égal à l’inverse du niveau
général des prix, on a :
1 1
= ∗
On déduit de la relation précédente que le taux de change de PPA est celui qui
égalise les niveaux généraux de prix entre les deux pays : = ∗
Ainsi, si un panier de biens vaut 42 euros dans la zone euro et 48 dollars aux
États-Unis, le taux de change de PPA de l’euro vis-à-vis du dollar (cotation à
l’incertain de l’euro) sera donc de 1 = 42/48 = 0,8750 . La PPA
absolue équivaut à un taux de change réel égal à un R :
× ∗ × ∗ ∗
= = = ∗ × =1
37
la zone euro, l’euro doit s’apprécier de 1% vis-à-vis du dollar. Lorsque la
version relative de la PPA est vérifiée, le taux de change réel ne doit pas varier.
38
une dépréciation de la monnaie domestique, car sa valeur doit baisser pour que
ces produits continuent à bien se vendre.
D’après la théorie de la PPA, quand les prix des biens européens augmentent
(les prix des biens étrangers étant constants), la demande portant sur ces
produits chute, et l’euro à tendance à se déprécier pour qu’ils continuent à se
vendre. Inversement, quand les prix des biens japonais augmentent de sorte
que les prix relatifs des produits européens baissent, ceux-ci sont plus
demandés ; l’euro a alors tendance à s’apprécier et les produits européens
continuent à se vendre, même avec un euro plus fort. Sur le long terme, une
augmentation (baisse) du niveau général des prix dans une économie -
relativement au niveau général des prix dans le reste du monde - provoque
une déprédation (appréciation) de sa monnaie.
Qu’elles soient tarifaires (droits de douane que les produits étrangers doivent
supporter à leur entrée dans une économie) ou non tarifaires (limitations
quantitatives : contingentements ou quotas), les barrières au commerce
international peuvent affecter le taux de change. Supposons que la zone euro
augmente ses droits de douane sur ses importations d’acier japonais ou en
diminue les quotas : ce renforcement des barrières commerciales se traduit
par une hausse de la demande d’acier européen, l’euro a tendance à
s’apprécier, l’acier européen continue à bien se vendre même avec un euro
plus fort. Le renforcement des barrières commerciales protégeant une économie
provoque une appréciation de sa monnaie sur le long terme.
Si les Japonais montrent plus d’appétence pour les produits européens - par
exemple, les fromages français ou les voitures allemandes, la demande de
biens européens augmente (exportations), ce qui provoque une appréciation
de l’euro : les produits européens continuent à se vendre même si l’euro est
plus fort. De même, si les Européens se mettent à préférer les voitures
japonaises aux voitures européennes, la demande accrue de produits japonais
(importations) affaiblit l’euro. Une hausse de la demande de produits exportés
par une économie provoque une appréciation de sa monnaie dans le long terme.
Inversement, un accroissement de sa demande de produis importés provoque
une dépréciation de sa monnaie.
La productivité
Si les gains de productivité sont plus élevés dans une économie que dans le
reste du monde, ses entreprises peuvent baisser leurs prix (relativement à
39
ceux de leurs concurrents étrangers), tout en réalisant des profits identiques
; leurs produits sont alors plus demandés et la monnaie de cette économie a
tendance à s’apprécier. Dans le cas contraire, ses produits deviennent
relativement plus chers et sa monnaie a tendance à se déprécier. Sur le long
terme, plus une économie devient productive par rapport aux autres, plus sa
monnaie s’apprécie5.
Pour savoir dans quel sens agit un déterminant du taux de change à long
terme, il est bon de garder à l’esprit la règle suivante : si sa modification a
pour conséquence une augmentation (baisse) de la demande de biens
domestiques au détriment des produits étrangers, il provoque une
appréciation (dépréciation) de la monnaie domestique.
5 La taille d’une économie peut être si petite que des modifications de sa productivité ou de
ses préférences relatives aux biens domestiques ou étrangers n’exercent aucune incidence
sur leurs prix relatifs. Dans ce cas, ces changements affectent son revenu national, mais
pas nécessairement la valeur de sa monnaie. Dans notre analyse, nous supposons que les
prix relatifs, et par conséquent le taux de change, sont affectés.
6 Pour une présentation plus détaillée de l’approche moderne de la détermination du taux de
change en termes de marché d’actifs, le lecteur pourra se reporter à l’ouvrage Économie 40
internationale (Krugman, P., Obstfeld, M., trad. Capelle-Blancard et Crozet, Pearson
Education, 2006,7e édition).
donc un rôle beaucoup plus important que celles portant sur des importations
ou des exportations de marchandises.
Dans la présentation qui suit, la zone euro est l’économie domestique et les
États-Unis l’économie étrangère. Par conséquent, les actifs domestiques sont
ceux qui sont libellés en euros, les actifs étrangers ceux libellés en dollars.
D’après la théorie de la demande d’actifs, le principal déterminant des
demandes d’actifs domestiques (euros) et étrangers (dollars) est le rendement
relatif anticipé sur ces deux catégories d’actifs. Quand les investisseurs
européens ou étrangers anticipent que la rentabilité des premiers sera
supérieure à celle des seconds, la demande d’actifs libellés en euros augmente,
alors que celle d’actifs libellés en dollars diminue. On va en comprendre la
raison en comparant les rendements anticipés de chaque type d’actifs.
Supposons pour simplifier que : (i) les actifs en euros sont rémunérés à un
taux d’intérêt et ne procurent ni gains ni pertes en capital, si bien que leur
rendement anticipé est égal à ; et que (ii) les actifs étrangers rapportent un
taux d’intérêt qui représente aussi leur rendement anticipé exprimé en
monnaie étrangère. Afin de comparer les rendements anticipés de ces deux
types d’actifs, les investisseurs doivent les exprimer dans la monnaie qu’ils
utilisent.
41
taux d’intérêt sur ces actifs en euros et du taux d’appréciation anticipé de
− −
= + − = − +
Quand le rendement anticipé relatif des actifs libellés en euros augmente, les
investisseurs étrangers souhaitent en détenir davantage, au détriment de leur
détention d’actifs libellés en dollars.
Si le taux d’intérêt sur les actifs libellés en dollars est de 5% et que l’on anticipe
une appréciation de l’euro de 3 %, alors la rentabilité anticipée d’un actif libellé
en dollars exprimée en euros est égale à 2 %. L’investisseur européen reçoit
7 Cette expression est en fait la forme simplifiée du taux de rendement anticipé exprimé en
dollar, qui peut être calculé de manière plus précise en envisageant toutes les étapes du
raisonnement effectué par un investisseur américain choisissant d’acquérir des actifs libellés
en euros. Supposons qu’il décide d’investir une somme égale à 1 dollar : en premier lieu, il
achète 1/Et, euros (puisque Et est le taux de change comptant entre les deux monnaies, coté
en dollars par euro) - à la fin de la période, il reçoit (1 +iD)(1/Et) euros. L’investisseur attend
donc de son placement un montant en dollars de (1 + iD)(l/Et,) euros multiplié par le taux de
change anticipé . Pour calculer le montant de dollars qu’il compte recevoir à la fin de la
période, il multiplie la somme précédente par Et+1. Le rendement attendu de cette opération 42
par l’investisseur américain est donc égal à (1 + iD)( / ) moins le montant du placement
initial, soit un dollar :(1 + ) −1
en effet un taux d’intérêt de 5 %, mais s’attend à perdre 3% du fait de la
dépréciation du dollar par rapport à l’euro.
On obtient donc : = − − = − +
Cette équation est identique à celle donnant le rendement anticipé relatif des
actifs libellés en euros (calculé en dollars) pour un investisseur étranger. Le
point important est le suivant : les rendements anticipés relatifs sont les
mêmes, qu’ils soient calculés par un investisseur américain en dollars ou par
un investisseur européen en euros. Aussi, quand le rendement relatif anticipé
des actifs libellés en euros augmente, les investisseurs étrangers ou
domestiques réagissent exactement de la même façon : ils souhaitent en
détenir davantage et détenir moins d’actifs libellés en monnaie américaine.
− + =0
43
⟹ = −
Cette équation, qui est la condition de parité des taux d’intérêt (PTI), signifie
que le taux d’intérêt domestique est égal au taux d’intérêt étranger moins
l’appréciation anticipée de la monnaie nationale. De manière plus intuitive, le
taux d’intérêt domestique est égal au taux d’intérêt étranger plus le taux
d’appréciation anticipé de la monnaie étrangère. Si le premier taux est
supérieur au second, cela veut dire que les marchés anticipent une
appréciation de la monnaie étrangère qui compensera la faiblesse relative du
taux d’intérêt étranger. Si le taux d’intérêt domestique est de 5% alors que le
taux d’intérêt étranger est de 3 %, cela veut dire que les marchés anticipent
une appréciation de la monnaie étrangère de 2% (ou, de manière équivalente,
une dépréciation de la monnaie nationale de 2 %).
Elle peut être utilisée pour expliquer la détermination du taux de change. Mais
il se peut que l’hypothèse de parfaite mobilité ou de substituabilité parfaite
entre actifs nationaux ne soit pas vérifiée. L’analyse suivante en termes d’offre
et de demande permet de s’en dispenser.
− −
− − = − +
Supposons que les taux d’intérêt sont tous deux égaux à 5% (ce qui veut dire
que le premier terme de l’expression précédente est nul) et que la valeur
44
anticipée du taux de change pour la période suivante est égale à 1 dollar par
euro ( = 1) : si le taux de change est égal à 1,05 pour un euro, le taux
d’appréciation anticipé de l’euro est égal à (1,00 − 1,05)/1,05 = − 0,047 =
− 4,7 %. Dans la situation envisagée, où le différentiel de taux d’intérêt est nul,
cette valeur correspond au rendement relatif anticipé sur les actifs
domestiques (en euros) comparés aux actifs étrangers (en devises). En d’autres
termes, la détention des premiers n’est pas très intéressante, leur rendement
relatif anticipé étant négatif ; par conséquent, la quantité demandée d’actifs
libellés en euros est faible, ce qui correspond au point A sur la figure ci-
dessous.
45
se coupent les courbes d’offre et de demande. Dans cette situation, le taux de
change d’équilibre ∗ est supposé égal à 1 (1 dollar pour 1 euro).
Supposons que le taux de change soit égal à 1,05 dollar par euro, c’est-à-dire
au-dessus de sa valeur d’équilibre. Comme le montre la figure, la quantité
offerte d’actifs libellés en euros est alors supérieure à la quantité demandée,
ce qui correspond à une offre excédentaire. Les investisseurs voulant vendre
des actifs libellés en euros étant plus nombreux que ceux qui souhaitent en
acheter, la valeur de l’euro va baisser. Il en est ainsi jusqu’à ce que le taux de
change atteigne sa valeur d’équilibre supposée égale à 1 dollar pour 1 euro.
Si, au contraire, le taux de change est initialement de 0,95 dollar par euro, la
quantité demandée d’actifs libellés en euros est supérieure à la quantité
offerte, ce qui correspond à une demande excédentaire. Les investisseurs
souhaitant acheter des actifs libellés en euros étant plus nombreux que ceux
qui souhaitent en vendre, la valeur de l’euro va monter jusqu’à ce qu’il n’y ait
plus de demande excédentaire, la valeur de l’euro étant alors revenue au taux
de change d’équilibre de 1 dollar pour 1 euro.
Application 1 :
1. Pour quelle raison le Big Mac peut-il être retenu comme indice pour
effectuer la vérification de la PPA ?
2. Calculez, à partir du Big Mac, les taux de PPA implicites du dollar vis-à-vis
des différentes monnaies locales.
46
4. Quelles critiques peut-on adresser à la mesure de la PPA basée sur l’indice
Big Mac ?
Application 2 :
Le tableau suivant présente, pour les années 2012 et 2013, le taux de change
au comptant EUR/GBP, ainsi que l’indice des prix à la consommation dans la
zone euro et au Royaume-Uni.
2012 2013
EUR/GBP 0.8109 0.8493
(1 EUR = S.GBP)
Prix à la consommation dans la zone euro 105.3 106.7
(2010 = 100)
Prix à la consommation au Royaume-Uni 107.5 110.2
(2010 = 100)
47
CHAPITRE IV : LES INSTRUMENTS NEGOCIES SUR LE
MARCHE DES CHANGES
Le dépôt bancaire est, de fait, le seul actif utilisé dans les transactions sur le
marché des changes. Le numéraire n’est qu’un élément accessoire dans le
négoce de devises.
1. Le dépôt bancaire.
Sur le marché des changes au comptant, les transactions portent sur des
devises qui sont en dépôt dans des comptes bancaires. Négociées à un prix
qui est le taux de change au comptant, les devises achetées ou vendues
doivent être disponibles dans les comptes bancaires des deux opérateurs 48
heures après leur négociation.
Les transactions des devises sur le marché au comptant s’effectuent par des
transferts de dépôts bancaires. Un transfert est un ordre donné par un
cambiste de débiter un compte libellé dans une devise A et de créditer
simultanément un autre compte libellé en devise B, les comptes débité et
crédité pouvant appartenir à une même personne ou à deux opérateurs
différents. Un exemple permet d’illustrer ce qu’est le transfert de dépôt
bancaire.
2. Le numéraire.
Cet actif est très peu utilisé, en comparaison des masses échangées par les
transferts de dépôts bancaires. Le marché des billets est un secteur très
marginal du marché des changes. La demande des touristes oblige cependant
les banques à en détenir dans leurs caisses.
48
Toutes les personnes (de moins en moins nombreuses) entrant dans une
banque qui accepte de vendre ou d’acheter des devises constatent que les taux
de change applicables au numéraire sont très sensiblement différents des taux
relatifs aux transferts de dépôt publiés dans la presse financière. Cet écart
représente principalement le coût en trésorerie de la détention des billets non
productibles d’intérêt et les frais de transformation des instruments manuels
de paiement en avoirs en compte (ou réciproquement), c’est-à-dire le transport
et l’assurance des billets de banque étrangers vendus ou achetés contre crédit
ou débit de compte.
3. Le change comptant
La date de règlement est appelée date de valeur ou valeur spot (en anglais,
value date ou encore spot value). Elle est considérée comme la date de
référence pour beaucoup d’autres opérations sur le marché des changes. La
date de valeur est notamment la date de départ qui sert pour déterminer la
date d’échéance d’une opération ou pour calculer sa durée par exemple sur
les opérations de prêts et emprunts ou de change à terme.
Exemple : Suite à l’appel d’un de ses clients, la Banque A à Paris doit vendre
des Euros contre Livres Sterling sur le marché des changes. La Banque A
contacte alors la Banque B à New-York et lui vend le mardi 10 octobre 10
millions d’Euros contre Livres Sterling au cours de 0,9201 Livres par Euro.
49
Cet usage de 2 jours ouvrés peut néanmoins être adapté si les 2 contreparties
se mettent d'accord sur un autre délai ou parce que la configuration
géographique s'y prête (par exemple, le Dollar US contre Dollar Canadien se
traite habituellement en valeur jour car les 2 pays sont sur le même fuseau
horaire).
Les contrats forward et les swaps de devises sont les deux principaux
instruments fermes négociés de gré à gré sur le marché des changes
interbancaire.
1. Le change à terme
50
1.1. Le taux de change forward
Le taux forward est le prix d’une unité monétaire (l’euro, par exemple) qui sera
livrée, reçue à une échéance bien spécifiée (le terme) ; ce prix étant exprimé
en une autre monnaie (le dollar américain, la livre sterling, le franc suisse, le
dollar canadien, etc.). Il existe autant de taux forward que de termes pour
lesquels des transactions peuvent être conclues.
Le taux à terme n’est jamais égal, sauf par hasard, au taux au comptant. Il lui
est supérieur ou inférieur. Si on considère deux devises (le dollar et l’euro), le
cours à terme du dollar est en prime ou en report (premium en anglais) par
rapport au cours au comptant quand il permet d’acheter plus d’euro que le
cours au comptant. La prime est égale à la différence entre les deux cours. De
la même manière, le cours à terme du dollar est en perte ou en dépôt (discount
en anglais) quand il permet d’acheter moins d’euro que le cours au comptant.
La devise est dite « au pair » quand le taux à terme est égal au taux au
comptant.
Si l’on revient à l’exemple initial pour lequel 1 EUR = 1,3226 USD, il est
possible d’évaluer le prix pour un terme de 12 mois du dollar par rapport à
l’euro. Le 18 janvier, le cours à terme forward était de 1 USD = 0,7561 EUR
(ce taux est obtenu en effectuant le rapport 1/1,3226). Comme nous l’avons
déjà précisé pour le taux de change au comptant, les deux formulations (1
EUR = 1,3226 USD et 1 USD = 0,7561 EUR) traduisent une même réalité
économique.
Les grands journaux financiers publient les taux à terme à un mois, à trois
mois, à six mois et à un an des principales devises. Le tableau 5 reproduit à
titre d’illustration, les taux de l’euro par rapport au dollar américain, au franc
suisse et à la livre sterling à la date du 18 janvier 2005.
51
Tableau 4 : les taux de l’euro par rapport à différentes devises le 18
janvier 2005
Echéance EUR/USD EUR/CHF EUR/GBP
Comptant 1,3108 1,5451 0,7007
1 mois 1,3113 1,5430 0,7024
3 mois 1,3125 1,5386 0,7052
6 mois 1,3152 1,5343 0,7096
1 an 1,3226 1,5243 0,7176
A cette date, l’euro sur le marché au comptant était coté 1,5451 franc suisse.
Il était côté à terme de trois mois avec un déport de 0,0065. Toujours à la date
du 18 janvier 2005, l’euro valait 0,7007 livre sterling sur le marché au
comptant et 0,7176 sur le marché à terme d’un an. L’euro était donc en report
de 0,0169. Pour faciliter la comparaison entre les devises et entre les
échéances, le report et le déport sont fréquemment exprimés en pourcentage
annuel du taux au comptant. Si est le taux comptant de , le taux à terme,
le taux de report ou de déport à jours s’exprime en valeur absolue :
| | × | | ×
/ = × ou / = ×
Les reports et les déports à la date du 18 janvier 2005 sur les devises du
tableau 5, exprimés en pourcentage annuel du taux au comptant, sont
reproduits au tableau 6. Ils diffèrent suivant les échéances, mais ils ne sont
pas rigoureusement proportionnels à la durée du terme. Des considérations
techniques ou financières (le niveau des taux d’intérêt, l’impact de la
spéculation et le fait que certaines échéances sont, à un moment donné, plus
recherchées que d’autres, expliquent ces anomalies).
Sur le marché des changes, les cambistes ne parlent pas (ou rarement) de
taux de change à terme. Ils se réfèrent plus volontiers au taux de swap. Cette
notion fournit cependant une information comparable à celle du taux à terme
et le taux au comptant. Par exemple, pour un taux au comptant de 1 EUR =
1,3250 USD et un taux à terme de 1 EUR = 1,3205 USD, le taux de swap est
égal à – 0,0045, ce qui correspond à un déport. Si le taux à terme avait été
EUR 1 = USD 1,3285, le taux de swap aurait été de + 0,0035, ce qui aurait
correspondu à un report.
52
Tableau 5 : les reports et les déports sur les différentes devises
EUR/USD EUR/CHF EUR/GBP
Echéance Chiffres % Chiffres % Chiffres %
bruts bruts bruts
1 mois 0,0005 0,46 % -0,0021 1,63 % 0,0017 2,91 %
3 mois 0,00017 0,52 % -0,0065 1,68 % 0,0045 2,57 %
6 mois 0,0044 0,67 % -0,0108 1,40 % 0,0089 2,54 %
1 an 0,0118 0,90 % -0,0208 1,35 % 0,0169 2,41 %
Application 1 :
Sachant que :
- le taux de change au spot est : USD1 = HKD 7,7492
- le taux de change pour un terme de 6 mois est de USD1 = HKD 7,9242
Déterminer :
- le taux de swap ;
- les points de swap ;
- le taux de report du dollar américain par rapport au dollar de Hong Kong.
SOLUTION :
1) Le taux swap est donné par la différence entre le taux à terme 6 mois et
le taux spot : 7,9242 – 7 ;7492 = 0,1750.
2) Pour obtenir les points de swap, il suffit de multiplier le taux swap par
10.000 ; soit : 0,1750*10 000 = 1750.
,
3) Le taux de report est obtenu ainsi : x = 4,52%
,
Application 2 :
Sur le marché des changes au comptant, le dollar est coté EUR/USD = 1,2880.
Les reports pour les termes de 1 mois, 3 mois et 6 mois sont donnés
respectivement en valeur comme suit : 0,008 ; 0,018 et 0,030.
53
1. Calculez les différents taux de change à terme.
2. Calculez le report en pourcentage annuel du taux au comptant pour les
différentes échéances.
Solution :
×
2. La valeur annualisée du report est donnée par : = ×
, ×
A 1mois : ( )× = 7,45%
,
, ×
A 3 mois : × = 5,59%
,
, ×
A 6 mois × = 4,66%
,
La parité des taux d’intérêt (PTI) est une théorie selon laquelle l’évolution du
taux de change entre deux devises s’ajuste en fonction du différentiel de taux
d’intérêt de court terme et de la variation du taux change à terme. Avec la PTI,
on ne parle pas de parité du taux de change au sens stricte (l’EUR/USD qui
cote 1), mais d’un niveau de parité flottant qui évolue en fonction des différents
critères cités plus hauts. Cette théorie a été développé par le célèbre
économiste John M. Keynes en 19238.
Nous avons vu, et nous revisiterons cela plus loin, que la couverture d’une
opération de change à terme pouvait être réalisée grâce à la mise en place de
plusieurs opérations : change comptant + prêt + emprunt. Le coût de cette
couverture permettant par ailleurs d’en déduire le cours de change à terme.
Si la méthode exposée est exacte, elle n’en est pas moins laborieuse à
manipuler d’un point de vue informatique. Il faut également savoir que les
cambistes ne négocient pas leurs opérations de change à terme sur les cours
de change mais sur les points de change à terme (que l’on appelle plutôt points
8 Par la suite, ces travaux ont été complété pour donner naissance à la parité de taux d'intérêt
(PTI) couverte et non couverte.
54
de swap). Ce sont ces points qui représentent l’écart de taux d’intérêt entre les
deux devises de la transaction de la date de valeur à la date d’échéance.
× ×
× 1+ = 1+ ×
36000 36000
Soit :
×
1+
= × 36000
×
1+
36000
55
la banque peut directement fournir le prix pour le sens demandé. De plus, très
souvent l’intérêt du client se devine de par son activité :
× ×
= × ×
= × ×
Les deux contreparties empruntent à taux fixe dans une devise pour la
première, à taux flottant dans une autre devise pour la seconde, et
procèdent à des échanges de capital et de taux d’intérêt.
56
Le lecteur pourrait imaginer que le plus simple aurait été pour l’entreprise
française de s’endetter en euro et pour l’entreprise néerlandaise de le faire en
dollar. La simplicité n’est pas toujours bonne conseillère. Pour obtenir les
devises dont elles ont besoin (de l’euro pour la société française et du dollar
pour la société néerlandaise), les deux sociétés vont procéder à un swap
(schéma 1). Pour ce faire, la société française échange avec l’entreprise
néerlandaise les dollars qu’elle possède contre de l’euro ; cela revient à prêter
du dollar et à emprunter de l’euro à sa contrepartie, de son côté, échange les
euros qu’elle possède contre des dollars ; cela revient à prêter de l’euro et à
emprunter du dollar.
Chaque année, les deux entreprises doivent verser des intérêts en dollar ou en
euro aux investisseurs des deux marchés obligatoires. Les intérêts en dollar
que doit verser la société française lui sont fournis par la société néerlandaise
(schéma 2). Les intérêts en euro que doit verser la société néerlandaise lui sont
fournis par la société française.
Il existe beaucoup d’autres structures de swap. Celle qui vient d’être présentée
est la plus simple. Les autres sont plus complexes, mais leur apparente
complexité ne modifie pas le principe de base et la logique qui viennent d’être
développés.
57
A chaque échéance : paiement des intérêts
58
Application 1 :
L’entreprise Nestlé veut obtenir 1million USD pour investir aux Etats-Unis.
Elle souhaite alors conclure un Swap avec l’entreprise Apple qui voudrait
investir la contre-valeur d’un million USD en francs suisse à Zurich. Nestlé
peut emprunter in fine sur 3ans du CHF à 2,5% et des USD à 4,8%. Apple
peut, par contre, emprunter in fine sur 3ans du CHF à 3,25% et des USD à
3%. Le taux de change est USD/CHF = 1,5000.
Application 2
Soient les prévisions sur les variations des taux de change récapitulées dans
le tableau ci-après
USD/FCFA CAD/FCFA USD/EUR
Cours au comptant 508,1250 452,8550 0,9850
Après 1 mois 521,3500 458,1250 0,9805
Après 3 mois 498,1250 454,1250 0,9910
Après 6 mois 530,1350 450,3500 0,9815
Après 9 mois 536,2560 456,2530 0,9540
Après 1 an 526,2350 453,1250 0,9925
TAF : calculer pour chaque échéance les reports et déports en valeur brute et
en pourcentage.
59
Annexe 1 : Liste des monnaies en change fixe
60
34 Aruban florin U.S. dollar 1.79
35 Azerbaijani manat U.S. dollar 1.70~
36 Bahamian dollar U.S. dollar 1
37 Bahraini dinar U.S. dollar 0.376
38 Barbadian dollar U.S. dollar 2
39 Belize dollar U.S. dollar 2
40 Bermudian dollar U.S. dollar 1
41 Caribbean guilder U.S. dollar 1.79
42 Cayman Islands dollar U.S. dollar 0.83333
43 Cuban peso U.S. dollar 24
44 Djiboutian franc U.S. dollar 177.721
45 East Caribbean dollar U.S. dollar 2.70
46 Eritrean nakfa U.S. dollar 15
47 Hong Kong dollar U.S. dollar 7.75-7.85
48 Jordanian dinar U.S. dollar 0.709
49 Lebanese pound U.S. dollar 15000
50 Maldivian rufiyaa U.S. dollar 10.28-15.42
51 Netherlands Antillean guilder U.S. dollar 1.79
52 Omani rial U.S. dollar 0.38449
53 Panamanian balboa U.S. dollar 1
54 Qatari riyal U.S. dollar 3.64
55 Saudi riyal U.S. dollar 3.75
56 United Arab Emirates dirham U.S. dollar 3.6725
Source : Wikipédia
61
Annexe 2 : Fiche d’entraînement
Pour chaque question, choisir la (les) lettre (s) qui correspond (ent) à la
bonne (ou les bonnes) réponse (s)
Question 5 - Pour opérer sur le marché des changes, les cambistes doivent
obligatoirement passer par l’intermédiaire d’un courtier.
A. Faux
B. Vrai
Question 6 - Les rares courtiers à la voix (voice brokers) qui interviennent sur
le marché des changes interbancaire au comptant ont un rôle :
A. De teneurs de marché, car ils exécutent les ordres de leur clientèle sur
leur propre compte
62
B. D’arbitragistes, car ils améliorent l’efficience du marché
C. D’intermédiaires, car ils recherchent des contreparties pour leurs
clients
63
D. Aucune réponse n’est juste
Question 16 – Toutes choses étant égales par ailleurs, la hausse des taux
d’intérêt américains et la stabilité du taux d’intérêt japonais devraient avoir
pour conséquence :
A. Une hausse du dollar sur le marché au comptant
B. Une baisse du dollar sur le marché au comptant
C. Une hausse de l’euro sur le marché au comptant
D. Une baisse de l’euro sur le marché au comptant
E. Une hausse du yen sur le marché au comptant
F. Une baisse du yen sur le marché au comptant
64
respectée, le taux à 6 mois à New-York est de :
A. 2,86%
B. 4,05%
C. 10,26%
D. 13,80%
E. Diffèrent des taux proposés ci-dessus
65
Question 21 – On considère l’énoncé de la question 20. Vous pouvez affirmer
qu’en situation d’équilibre, le taux de change vendeur à terme à 6 mois du
dollar par rapport à l’euro est :
, × ,
A. 1,025 × , × ,
, × ,
B. 1,025 × , × ,
, × ,
C. 1,025 × , × ,
, × ,
D. 1,025 × , × ,
, × ,
E. 1,025 × , × ,
F. Différent de ce qui est proposé ci-dessus
66
( , %× / )
B. 105,20 × ( , %× )
( , %× / )
C. 105,20 × ( , %× )
( , %× / )
D. 105,20 × ( , %× )
( , %× / )
E. 105,60 × ( , %× )
( , %× / )
F. 105,60 × ( , %× )
( , %× / )
G. 105,20 × ( , %× )
( , %× / )
H. 105,20 × ( , %× )
I. Différent de ce qui est proposé ci-dessus
67
C. L’entreprise est exposée à une perte en cas de hausse du dollar par
rapport à l’euro
D. L’entreprise est exposée à une perte en cas de baisse du dollar par
rapport à l’euro
E. L’entreprise est exposée à une perte en cas de hausse de l’euro par
rapport au dollar
F. L’entreprise est exposée à une perte en cas de baisse de l’euro par
rapport au dollar
68
A. Vrai
B. Faux
69
Question 38 – Dans la cotation en bid-ask EUR/CAD = 1,2329-1,2334 :
A. 1,2329 est le prix auquel le marché vend chaque euro
B. 1,2329 est le prix auquel le marché achète 1 euro contre des dollars
Canadiens
C. 1,2334 est le prix auquel le marché vend le dollar canadien
D. 1,2334 est le prix auquel vous pourrez vendre vos euros contre des
dollars canadiens
Question 40 – Une devise est dite en déport par rapport à une autre lorsque
:
A. elle est plus chère à terme qu’au comptant
B. elle est moins chère à terme qu’au comptant
C. elle vaut la même chose à terme et au comptant
D. aucune de ces réponses
70
Question 45 – Le risque de change économique :
A. n’existe pas
B. tient compte de tout ce qui peut affecter la valeur d’une entreprise, et
est donc difficile à évaluer
C. provient du risque comptable et peut être estimé à partir des seuls
éléments comptables
D. est la même chose que le risque de capitalisation
Question 47 – La position de change d’une entreprise sur une devise est dite
longue si :
A. le volume de devises détenu est important par rapport à son activité
commerciale
B. le solde de ses opérations en cette devise est débiteur
C. le solde de ses opérations en cette devise est créditeur
D. le volume de devises correspondant à ses engagements est important
par rapport à son activité commerciale
71
risque de change
C. Demander une avance à sa banque pour bénéficier immédiatement de
la contre-valeur d’une créance-client
D. Accélérer ou retarder le paiement d’une créance de façon à bénéficier
d’une évolution favorable des cours de change
72
supplémentaire tout en se protégeant du risque de change
B. d’étaler dans le temps des paiements en devises et les intérêts qui leur
sont associés
C. il permet de bénéficier aujourd’hui d’une trésorerie en monnaie
nationale supplémentaire, mais de façon temporaire
D. aucune de ces réponses.
Question 56 – Une seule des affirmations suivantes est vraie, laquelle ?
A. L’acheteur d’un Put aura le droit d’acheter le sous-jacent, le vendeur du
Put aura le droit de le vendre ou non
B. Le vendeur d’un Call aura le droit d’acheter le sous-jacent, l’acheteur
du Call aura l’obligation de le vendre si l’option est exercée
C. L’acheteur d’un Put aura le droit de vendre le sous-jacent, le vendeur
du Put sera obligé d’acheter le sous-jacent si l’option est exercée
D. Le vendeur d’un Call à l’obligation de vendre le sous-jacent, l’acheteur
du Call sera obligé d’acheter le sous-jacent.
Question 57 – La prime d’une option représente :
A. le prix de l’option
B. le prix auquel l’option permet de réaliser l’opération sous-jacente
C. le gain réalisé grâce à l’exercice de l’option
D. aucune de ces réponses
Question 58 – Le prix d’exercice d’une option représente :
A. le prix de l’option
B. le prix auquel l’option permet de réaliser l’opération sous-jacente
C. le gain réalisé grâce à l’exercice de l’option
D. aucune de ces réponses
73
Question 62 – Une stratégie optionnelle de type « tunnel » consiste en :
74
Question 69 – Les risques extrêmes sont relatifs :
A. aux risques d’expropriation
B. aux risques terroristes
C. aux risques géologiques
D. aux ruptures de contrats du fait d’une décision gouvernementale
Question 70 – Une eurodevise est une monnaie de la zone euro
Question 76 – Les pays qui souhaitent adopter entre eux la fixité des taux de
change doivent renoncer à utiliser le taux de change comme instrument
d’ajustement
Question 84 – selon une étude réalisée par la BRI en 2019, le volume moyen
échangé sur le marché de change s’élève à plus de 6000 milliards de dollars
par jour
Question 85 – Les fonds spéculatifs sont peu actifs sur le marché des changes
au profit des investisseurs institutionnels
Question 86 – Les marchés de « gré à gré » sont plus développés que le marché
organisé
75
Question 87 – Les places financières les plus actives qui traitent des
transactions sur devises sont Londres et Francfort
76
Choisir la lettre qui correspond à la bonne réponse
Question 101 – L’un des avantages de l’adoption d’un régime de change fixe
est :
A. L’élimination de la variation du taux de change réel
B. La réduction de l’inflation
C. La protection contre les attaques spéculatives déstabilisantes
D. Le renforcement de l’autonomie de la politique monétaire
Question 102 – Lorsqu’un pays adopte la monnaie d’un autre pays, le régime
de change sous-jacent est :
A. Un currency board
B. Un système de parités glissantes
C. Un régime de dollarisation
D. Un régime de flottement dirigé
Question 105 – Parmi les régimes de change suivants, quel est celui qui
procure, en théorie, la plus grande autonomie de la politique monétaire ?
A. La dollarisation
B. Le currency board
C. Le flottement libre
D. Le flottement dirigé
77
C. Une union monétaire
D. Le flottement libre
Question 112 – Une des raisons qui justifie l’adoption de changes flottants
est :
A. La réduction de la volatilité des taux de change
B. La réduction de l’inflation mondiale
C. Le caractère stabilisant de la spéculation
D. La résorption des déséquilibres économiques internes
78
Question 114 – La notion de désalignements des taux de change renvoie à :
A. L’instabilité à moyen /long terme des taux de change
B. L’instabilité à court terme des taux de change
C. La volatilité des taux de change
D. La surréaction des taux de change
Question 120 – Sur quel(s) principe (s) le système de Bretton Woods repose-
t-il :
A. Les parités des monnaies sont exprimées exclusivement en dollar
B. Le dollar est convertible en or sur la base de 38 dollars l’once
C. Les marges de fluctuation autorisées des monnaies sont de +/–1%
D. La création d’une monnaie supranationale
79
D. du financement «sans pleurs» de la balance des paiements des États-Unis
Question 126 – Si l’indice du niveau général des prix est égal à 120 aux États-
Unis et à 105 dans la zone euro, de taux de change de PPA USD/EUR (1USD
= S.EUR) est égal à :
A. 0.875
B. 1.1429
C. 0.785
D. 1.12429
80
D. une approche financière du taux de change
81