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Projet Régional pour le Développement d’Aires Protégées Marines et Côtières en Région Méditerranée

Faisabilité d’une extension marine pour le Parc National d’El Kala


(Algérie)

Rapport de mission
Octobre 2004
A préciser que les photos illustrant le présent rapport demeurent l’entière propriété de leurs auteurs. L’utilisation
de ces dernières ne pourra être faite sans leur accord préalable.

Ce rapport doit être cité comme suit :

SEMROUD R.(1), BELBACHA S.(2), DUPUY DE LA GRANDRIVE R.(3) & FOULQUIE M.(3), 2004.
Faisabilité d’une extension marine du Parc National d’El Kala – Algérie. Rapport de mission. UNEP-MAP /
CAR-ASP / ATEN / PNEK , Fr., 1-68.

(1) : Laboratoire Environnement Aménagement et Ecosystèmes Littoraux - Institut des sciences de la Mer
et de l'Aménagement du Littoral - Villa n°4 - Plage Ouest-Sidi Fredj, BP. 54, Staoueli – Alger - Algérie

(2) : Club Scientifique de Plongée de Constantine – Cité UV3, n°10 Sigi-Amar – Annaba - Algérie

(3) : Atelier Technique des Espaces Naturels (ATEN), 2 place Viala – 34060 Montpellier - France

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 2
SOMMAIRE

INTRODUCTION…………………………..………………………………………..………..6
1. GENERALITES SUR LA ZONE CÔTIERE DU PNEK……………….…………..………7
1.1 Cadre physique…………………………………………………………...………..……….7
1.2 Hydrologie de la zone……………………………………………………..……..………...8
1.3 Qualité des eaux…………………………………………………………..…………..……8
1.4 Données bibliographiques………………………………………………...…………..……9
2. MATERIEL ET METHODES………………………………………………………..……..9
2.1 Observations générales...………………………………………………….…………..….12
2.1.1 Transects…………………………………………………………………………..……12
2.1.2 Le trottoir……………………………………………………...……………………..…12
2.1.4 Les récoltes sauvages………………………………………………………………..….12
2.1.3 La notion de paysage…………………………………………………….………..…….12
2.2 L’herbier à Posidonia oceanica (L.) Delile…………………………….…………..…….12
2.3 Relevés ichtyologiques……………………………………………………………..…….12
3. DISTRIBUTION DES COMMUNAUTES MARINES DU PNEK………..………..……13
3.1 L’Etage Supralittoral…………………………………………………….……………..…13
3.2 L’Etage Médiolittoral…………………………………………………………………..…13
3.3 L’Etage Infralittoral…………………………………………………………………..…..14
3.3.1 Les peuplements photophiles et hémisciaphiles……………………………………..…14
3.3.2 Les peuplements sciaphiles………………………………………...………………..….18
3.3.3 Végétation annuelle des laisses de mer des côtes méditerranéennes….….…………….19
3.4 L’Etage Circalittoral……………………………………………………………....…..….20
4. DESCRIPTION ET PHYSIONOMIE GENERAL DES FONDS……………………..….28
5. LES PEUPLEMENTS, LES PAYSAGES ET LES ESPECES REMARQUABLES…..…29
5.1 Les peuplements marins remarquables………………………………………..………….29
5.1.1 L’herbier de Posidonies……………………………………………………..………….29
5.1.2 Le coralligène…………………………………….…………………………..…………30
5.1.3 Les forêts de Cystoseires……………………………………………………..…………31
5.1.3.1 A Cystoseira stricta (Montagne) Sauvageau………………………………..………...31
5.1.3.2 A Cystoseira sedoides (Desfontaines) J. Agardh…………………………..………....32
5.1.3.3 A Cystoseira spinosa Sauvageau…………………………………………..…….……33
5.1.3.4 A Cystoseira zosteroides (Tuner) C. Agardh………………………………..………..33
5.2 Les paysages sous-marins………………………………………………………..……….34
5.2.1 Généralités……………………………………………………...……………..………..34
5.2.1.1 Les étendues sableuses……………………………………………………..…………34
5.2.1.2 Les prairies de posidonies……………………………………………………..……...34
5.2.1.3 Les éboulis et les chaos…………………………………………………….…………34
5.2.1.4 Les enrochements artificiels……………………………………………….………….35
5.2.2 Les paysages marins remarquables du PNEK………………..………….….…………..35
5.2.2.1 Le récif-barrière à Posidonie………………………………………….…….………...35
5.2.2.2 La forêt à Dictyopteris membranacea…………………………………….….……….37
5.2.2.3 Le trottoir algaire ou encorbellement à Corallina elongata……………….….……...37
5.2.2.4 La moulière naturelle…………………………………………………………..……..39
5.3 Les espèces avec statut particulier et espèces vulnérables………………………..………40
5.3.1 Les espèces cibles……………………………………………………………….….…..41
5.3.1.1 Le mérou brun - Epinephelus marginatus (L.), 1758…………………….…...…..….41
5.3.1.2 Le corb – Sciaena umbra………………………………………………………..…...42
5.3.1.3 Le corail rouge - Corallium rubrum (L., 1758)…………………………………..…..42
5.3.2 Autres espèces remarquables………………………………………………………..….45
5.3.2.1 L’oursin diadème - Centrostephanus longispinus Philippi, 1845………………….....45

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 3
5.3.2.2 La grande nacre - Pinna nobilis Linné, 1758……………………………………..…..46
5.3.2.3 La nacre épineuse - Pinna rudis Linné, 1758…………………………………….......46
5.3.2.4 La gorgone orange – Lophogorgia ceratophyta…………………………………..….47
6. NOTES SUR LE PHOQUE MOINE, LES TORTUES MARINES ET LES CETACES DU
PARC NATIONAL D’EL KALA……………………………………………….………..….48
6.1 Le phoque moine de Méditerranée - Monachus monachus (Hermann), 1779………...….48
6.1.1 Statut………………………………………………………………………………….....48
6.1.2 Les données des missions 2004………………………………………………………....48
6.1.3 Causes du déclin………………………………………………………….…………......51
6.1.4 Perspectives de protection et de gestion…………………………………….……….....51
6.2 Les tortues marines…………………………………………………………………….....52
6.3 Les cétacés……………………………………………………………………………..…55
6.3.1 Statuts…………………………………………………………………………………...55
6.3.2 Les données des missions 2004…………………………………………………….......56
6.3.3 Quelques pistes à court terme…………………………………………………………..57
7. NOTE COMPLEMENTAIRE SUR LA LISTE DES OISEAUX OBSERVES EN MER….….....57
8. APPROCHE DESCRIPTIVE ET CRITERES D’EVALUATION……………………......58
8.1 Les principaux milieux physiques……………………………………………….……..…58
8.2 L'habillage des milieux………………………………………………………....………...59
8.3 Les facteurs liés à la perception par le plongeur………………………………….……....60
8.4 Paysage sous-marin et caractérisation écologique des masses d’eau……………….…....60
8.5 Propositions d’indice paysagers, biologiques et patrimoniaux……………………….......61
9 CONCLUSIONS…………………………………………….…………………………..…62
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES………………………………………...…………...64

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 4
PREAMBULE
Dans le cadre du Projet régional pour le développement d'Aires Marines Protégées
dans la région méditerranéenne (Projet MedMPA), une étude est entreprise dans le but
d'élaborer un plan de gestion de la partie marine du Parc National d'El Kala (PNEK).

En effet, la zone côtière marine du Parc National d'El Kala présente la particularité de
combiner, dans un étage bioclimatique humide, l’interface d’un écosystème forestier, lacustre
et marin. Elle comprend une richesse faunistique et floristique exceptionnelle : grandes
roselières entrecoupées d’aulnaies, macrophytes, espèces boréales et tropicales, Poule sultane,
Fuligule morillon, Foulque macroule et autres espèces avicoles nicheuses ou migratrices.
La partie sous-marine est aussi d’une richesse remarquable : herbiers de Posidonies,
coralligène, fonds corallifères, espèces remarquables (mérou, grande nacre, oursin diadème et
algues endémiques) (Chalabi et al., 2002 ).

Dans un premier temps, une évaluation du patrimoine biologique du littoral,


s'étendant entre le Ras Rosa à l'Ouest et le Ras Segleb à l'Est, a été réalisée. A ce titre, la
frange marine du Parc National d'El Kala avait fait l'objet d'investigations à travers deux
études visant à étendre le parc terrestre déjà existant à son domaine marin (Pergent et al.,
1990 ; Chalabi et al., 1997). Aussi, la priorité a été accordée aux secteurs géographiques non
couverts par les précédentes missions. En outre, un intérêt particulier a été porté à l'inventaire
de la faune et de la flore des substrats durs et à la répartition des herbiers à Posidonia
oceanica. Concernant le peuplement ichtyologique des inventaires ont également été réalisés.
Des observations complémentaires ont été recueillies pendant les missions de terrain sur les
oiseaux marins ainsi que sur les potentialités des habitats à phoque moine et tortues marines.
Les spécificités patrimoniales seront appréhendées au niveau des espèces remarquables, des
communautés et des paysages sous-marins.

Dans un second temps, sur la base de ces spécificités patrimoniales, un plan de


gestion de la frange marine du Parc National d'El Kala sera élaboré.

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 5
INTRODUCTION
La situation géographique des côtes algériennes à l’échelle de la Méditerranée et leur diversité
climatique, font qu’elles comprennent de nombreux sites d’intérêt stratégique, au point de vue
écologique : espèces-clés des paysages sous-marins, espèces remarquables, espèces rares,
espèces symbole, communautés remarquables, paysages remarquables, typologie des
paysages sous-marins remarquables, tracé des « fly-ways » Europe Afrique.
Parmi ces pôles de diversité biologique la région d'El kala se place en première place.

La zone côtière marine d’El Kala au nord-est du pays, classée Réserve de la Biosphère par
l’UNESCO, présente la particularité de combiner, dans un étage bioclimatique humide,
l’interface d’un écosystème forestier, lacustre et marin. Elle comprend une richesse
faunistique et floristique exceptionnelle : grandes roselières entrecoupées d’aulnaies,
macrophytes, espèces boréales et tropicales, Poule sultane, Fuligule morillon, Foulque
macroule, et autres espèces avicoles, nicheuses ou migratrices. La partie sous-marine est aussi
d’une richesse remarquable : herbiers de Posidonies, coralligène, fonds corallifères, espèces
remarquables : le mérou, la grande nacre, l'oursin diadème et les algues endémiques (Chalabi
et al., 2000).

Le Parc National a été créé par décret n°83-462 du 23 juillet 1983, couvre une superficie de
76 438 ha et abrite une population estimée à 87 000 habitants. Sa création est justifiée par
l'existence d'une association d'écosystèmes originaux, d'une richesse écologique inestimable
qui lui donne par conséquent un cachet particulier, caractéristique des zones humides dont
l'ensemble et la diversité constituent un complexe considéré comme unique dans le bassin
méditerranéen.

Le PNEK est intégralement inclus dans la Wilaya d'El Tarf dont il occupe un tiers de la
superficie, ses limites administratives sont dans l'ensemble celles de la daira d'El Kala.
Localisé à l'extrême nord-est algérien, le parc est limité à l'Est par la frontière algéro-
tunisienne, au Nord par le mer Méditerranée, à l'Ouest par la plaine alluviale d'Annaba et au
Sud par les contreforts des monts de la Medjerda.

Si la partie terrestre du PNEK semble avoir été prise en charge depuis sa création, il n’en
demeure pas moins que la frange côtière, et l'unité marine en particulier, sont restées à ce jour
ignorées et ce malgré un certain nombre d'actions programmées par le passé qui n'ont pas
abouti à l'objectif escompté.

L'extension du Parc National d'El Kala au domaine maritime est une nécessité absolue. La
présente étude à pour objectif de caractériser les principaux paysages, habitats naturels sous-
marins et les biocénoses marines qui constituent cette unité afin de donner les éléments
nécessaires à sa mise en œuvre.

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 6
1. GENERALITES SUR LA ZONE CÔTIERE DU PNEK
1.1 Cadre physique

La région d'El Kala, située à la frontière algéro-tunisienne, abrite un parc national (PNEK). La
partie marine du parc, objet de la présente étude se situe entre les caps Segleb à l'Est et Rosa à
l'Ouest.

D'une manière générale, la région est caractérisée par un plateau continental côtier ou zone
pré-littorale restreinte, s'étendant de la côte à l'isobathe 150 m (Leclaire, 1972). Il se
caractérise par la présence importante de bancs, hauts-fonds, plateau (platier de cap Rosa) des
roches isolées ou des ensembles rocheux complexes (dans la majeure partie de la de la zone)
et prolongement sous-marins (cap Segleb).

La zone côtière du Parc National d'El kala concerne un linéaire de 40 km. Cette bande côtière
est essentiellement constituée par des côtes rocheuses, criques et anses où sont localisés les
plages sableuses de la région. La zone côtière majoritairement constituée de substrat dur est
caractérisée par une côte découpée, prolongée en récifs, îlots, écueils et falaises, traduisant un
milieu physiquement diversifié (morphologie terrestre, littorale et sous-marine). Le reste est le
domaine des plages et des cordons dunaires qui dominent dans les secteurs de la lagune d’El
Mellah et de la Messida.

On distingue d’Est en Ouest de ce linéaire côtier une succession de caps et de baies plus ou
moins profondes.
• Le cap Segleb avec un prolongement sous-marin réduit, marquant la limite Est de
la région d'El Kala ou de la côte Est algérienne;
• Les caps M'Zara et El Alem dans la partie centrale;
• Le cap Rosa marquant la limite entre le golfe d'Annaba et le secteur d'El Kala-la
Galite. Il présente un prolongement constituant un plateau important jusqu'à une
profondeur de 70 mètres (Leclaire, 1972).

Aux criques et anses sablonneuses font suite des fonds sableux comme dans les secteurs du
Grand Canier, lac Mellah, d'El Kala et de la Messida en particulier.

Photo 1 : plage de la Messida Photo 2 : secteur du Cap Segleb

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 7
L'étude de la nature et de la répartition du substrat dans la zone cap Rosa - cap Segleb permet
d'identifier deux types et quatre grands faciès sédimentaires (Alcyona I, 1996) :
• Les fonds meubles constitués par les sables, les graviers et les vases,
• Les fonds durs correspondant aux roches.

Les sables occupent les petits fonds côtiers, en général la bordure littorale (0-50 m de
profondeur). Ils correspondent aux sables fins purs jusqu'à 25 m de profondeur, aux sables
fins envasés entre 25 et 50 d profondeur. Les fonds sableux présentent très souvent des
affleurements rocheux dans la zone.
Les graviers et sables grossiers sont souvent observés. Ces sédiments sont localisés au tour et
à proximité immédiate des fonds rocheux ou des affleurements du substratum.
Dans l'ensemble, les faciès de graviers et/ou de sables grossiers se trouvent au niveau des
plateaux sous-marins et des platiers; ils comblent en général les chenaux ou espaces existants
entre les affleurements rocheux ou bien les massifs rocheux sous-marins.
Les substrats durs ou affleurements rocheux sont principalement localisés dans le
prolongement des caps, dans la zone côtière ou bordure littoral, au pied des falaises. Les fonds
rocheux sont de nature complexe et tourmentés ; ils se juxtaposent ou se superposent aux
autres faciès sédimentaires

1.2 Hydrologie de la zone

Du point de vue de l'hydrologie de la région, on peut retenir que la forme de la baie d'El Kala
indique que les courants, normaux à la côte, ont une orientation variable (Alcyona I, 1996) :
d'orientation Sud-Ouest vers le cap Rosa, les courants tournent vers le Sud à proximité d'El
Kala et près de la frontière tunisienne. L’orientation et la vitesse des courants dépendent en
principe de celles des vents dominants, en provenance du Nord et du Sud-Ouest.

Les données physico-chimiques obtenues, au cours des différentes campagnes


méditerranéennes, indiquent :
i) une différence de température moyenne de surface de l'ordre de 10°C entre
l'été (25°C) et l'hiver (15°C) ;
ii) des eaux côtières superficielles relativement plus froides en hiver (13, 9°C) que
celles du large (14,7°C) ;
iii) une thermocline estivale située aux environs de 100 m de profondeur ;
iv) une masse d'eau de 36.89 p.s.u. de salinité, piégée aux environs de 40 m de
profondeur en été.

La mer souvent agitée dans ce secteur favorise la prédominance des milieux de mode battu ;
cependant, quelques zones relativement abritées peuvent accueillir des milieux de mode
calme.

1.3 Qualité des eaux

Les teneurs en nutriments (nitrates et phosphates essentiellement) sont très faibles comme
dans l'ensemble du bassin méditerranéen. L'absence relative de rejets exogènes confère aux
eaux de la zone une excellente qualité. Cela se traduit également par une transparence
importante des eaux.

Les indicateurs biologiques rencontrés révèlent une qualité excellente du milieu. Des algues
sensibles à la lumière et des posidonies sont observées à des profondeurs importantes (-35 m).
L'épanouissement des forêts d'algues inféodées à des eaux pures (les Cystoseires,

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Dictyopteris etc.…) et l'absence d'espèces indicatrices de pollution, confirment par ailleurs
l'existence d'une faune très diversifiée et la qualité de environnement.

1.4 Données bibliographiques

Peu de travaux ont été effectués dans la région d'El Kala. La bibliographie fort peu nombreuse
nous permet cependant de signaler trois études propres à cette zone :

Vaissière et Fredj (1963) soulignent dans leur étude l'importance des fonds coralligènes, qui
sont relativement nombreux, liés probablement à la nature rocheuse du substrat. Ces auteurs
indiquent en outre que les biocénoses du coralligène ne semblent pas aller au-delà de
l'isobathe -100 m. Ils signalent aussi la présence de l'herbier de posidonies et de sable fin
terrigène constituant deux bandes parallèles situées près de la côte. Par le travers du cap Rosa
suivant 8°14'5" de longitude Est, ils signalent qu'aux herbiers de posidonies où les
pointements rocheux sont nombreux, succède des peuplements sciaphiles et que les vases
terrigènes côtières, habituellement entre 50 et 80 m, cèdent ici la place à des fonds détritiques
côtiers à enclaves coralligènes beaucoup plus nombreuses.

Pergent et al., dans le travail de 1990, mettent en évidence la particularité de cette région qui
présente des potentialités floristique, faunistique et paysagères. On y trouve des descriptions
précises de certaines stations où les peuplements sont décrits, un inventaire non exhaustif de
la flore algale, des poissons et des résultats concernant la biométrie et la lépidochrologie de
l'herbier à Posidonia oceanica. Enfin, des propositions et suggestions sont formulées pour la
mise en place d'une zonation de la future réserve marine du PNEK.

Enfin, la troisième étude financée par la Banque Mondiale dont l’objectif était la préparation
d'un plan de gestion pour l'ensemble du Parc National d'El Kala y compris la face maritime
(Alcyona I, 1996) n'a pas eu les résultats escomptés. Le domaine marin a fait l'objet de deux
campagnes : Alcyona I et II en 1996 et 1997. Les résultats obtenus sont relatifs au plancton et
au benthos des substrats meubles en particulier. On retrouve quelques indications sur les
macrophytes et sur les poissons. Ces dernières informations indispensables dans toute étude
de ce type, paraissent avoir de nombreuses lacunes.

2. MATERIEL ET METHODES

Deux campagnes ont été réalisées entre les mois de juillet et d'août 2004.
La première du 9 juillet au 18 juillet où 17 stations ont été prospectées.
La seconde considérée comme mission complémentaire s'est déroulée du 31 juillet au 5 août
2004.
L’exploration de l’ensemble du linéaire côtier du parc national a été réalisée en plongée sous-
marine (scaphandre autonome et apnée) entre la surface et environ 60 m de profondeur (64 m
pour la plus profonde au large de la Messida)
La priorité a été accordée aux secteurs géographiques non couverts par les précédentes
missions, soit les caps (Cap Segleb et Cap Rosa en particulier) et les secteurs du large
(isobathe 40 à 60 m)
Des compléments ont été réalisés en scaphandre autonome sur les secteurs déjà prospectés en
apnée en 1990 (de la surface à 30 m de profondeur environ)
+ Collecte d’informations sur la faune et la flore sous-marines auprès des pêcheurs et des
anciens corailleurs de la zone
Chaque secteur a fait l’objet d’un transect partant du large vers le rivage, variable en longueur
selon les profondeurs atteintes, et positionné systématiquement par GPS en début et fin de

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 9
chaque plongée (le point GPS de sortie d’une plongée étant notée PM1bis ou PR4bis – cf.
carte 1 et cartes en annexe).
Deux palanquées de deux plongeurs ont été constituées en fonction des procédures de
décompression : une équipe de plongeurs équipée d’ordinateurs de plongée pour les transects
partant des profondeurs les plus importantes (M.FOULQUIE et R.DUPUY DE LA
GRANDRIVE = MF/RDG) l’autre équipe plongeant à partir des tables de plongée
(S.BELBACHA, R.SEMROUD = SB/RS)
Les plongées les plus profondes (64 m, 56 m, 52 m) ont été réalisées par l’équipe des quatre
plongeurs
L’équipe MF/RDG a utilisé la méthode de prise de notes sur plaquettes sous-marines
(habitats, espèces, croquis) et de prise de vues photographiques des habitats et espèces
rencontrés. L’analyse des tirages effectués par la suite permet de mieux caractériser habitats et
espèces.
L’équipe SB/RS a utilisé la prise de notes sur plaquettes sous-marines (habitats, espèces,
croquis …) et l’échantillonnage.
Un report systématique des points de plongées GPS a été réalisé sur une carte (logiciel
Garmin mapsource)
Chaque site de plongée a fait l’objet d’une prise de vue de positionnement géographique et
paysager par rapport à la côte (appareil photo numérique Olympus)
Un debriefing en présence de l’ensemble de l’équipe (plongée et assistance) a été privilégié à
la fin de chaque journée pour faire le bilan technique et écologique des plongées de la journée
et préparer le programme du jour suivant.

EQUIPEMENT TECHNIQUE

Utilisation d’un bateau d’une dizaine de mètres (EL AMER, piloté par Abdelaziz
MESELLEL) équipé d’un caisson hyperbare (fonctionnel à l’air uniquement), d’un sondeur
Furuno et d’un GPS.
Les bouteilles de plongée de 12 l et 18 l étaient gonflées par l’Unité Maritime d’El Kala de la
Protection Civile
La sécurité a été assurée quotidiennement en mer par les gardes côtes d’El Kala équipés d’un
pneumatique semi-rigide de 6 m avec moteur Volvo Penta de 200 CV
Un zodiac de 4 m a été utilisé comme complément pendant les premiers jours de terrain et
pour les déplacement très côtiers de la seconde mission.

Equipements photographiques sous-marins utilisés :


. Boîtier Nikonos V équipé d’une objectif 20 mm sans flash
. Boîtier Nikon F 90X + objectif 14 mm Sigma dans un caisson Sea and Sea NX 90Z
et équipé d’un flash Nikonos SB 105
. Pellicules Kodak VS 100 et Fuij Pro 100.

L'ensemble des observations, à l'exception de celles concernant les étages supralittoral et


médiolittoral et les premiers centimètres de l'infralittoral ont été réalisées en plongée en
scaphandre autonome. L'étagement adopté est celui exposé par Péres et Picard (1964). Les
profondeurs sont données par le profondimètre.
Les stations explorées sont numérotées de manière différente selon qui s'agit de plongées en
scaphandre antonome à l’air (PM / PR), en plongée libre (AM) ou d'observation au niveau de
la frange côtière (OB).

Les positionnements de l’ensemble des stations sont représentés dans la carte 1, divisée en 5
secteurs pour une meilleure lisibilité (cartes en annexe).

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 10
Parc National d’El Kala

Carte 1 : positionnements des stations explorées


Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 11
2.1 Observations générales

2.1.1 Transects : Un certains nombre d'observations ont été réalisées le long de lignes
droites de la côte vers le large ou l'inverse. Les positions d'entrée et de sortie sont positionnées
par le coordonnés du GPS. Dans certains cas le profil du transect a été reconstitué
approximativement, à partir des notes prises en plongée (profondeur, pente…). Seuls quelques
espèces dominantes ou remarquables ont été figurées sur le transect.

2.1.2 Le trottoir : c'est un replat taillé par l'érosion (biologique et/ou mécanique) à la
base d'une falaise, aux environs du niveau moyen de l'eau ; le trottoir peut être "matelassé" si
une couche de bio-croncrétionnement repose sur le fond d'érosion (Dalongeville, 1980).

2.1.3 La notion de paysage est encore très peu usitée dans le domaine marin, elle
correspond à un « ensemble structuré d’éléments naturels (géologiques, hydrologiques,
végétaux) » (Delpech, 1988) auquel ne s’ajoutent pratiquement jamais, à l’opposé du domaine
terrestre, des éléments d’origine artificielle liés à l’action de l’homme. Dans le domaine
marin, le terme de paysage est essentiellement utilisé pour l’aspect esthétique et la protection.
En Méditerranée, il concerne le plus souvent des tombants coralligènes, des herbiers de
Posidonies et autres sources de curiosité.

2.1.4 Les récoltes sauvages : les récoltes sauvages sont des prélèvements, de faune
et/ou de flore sans but quantitatif, effectués dans le cadre d'une plongée donnée, dans
plusieurs biotopes plus particulier. Les récoltes sont destinées à vérifier la détermination
d'espèces non identifiables in situ et à compléter l'inventaire.

2.2 L'herbier à Posidonia oceanica (L.) Delile


L'identification des limites supérieure et inférieure a fait l'objet d'un relevé bathymétrique
précis au cours des plongées dans tous les secteurs explorés. Leur structure, le recouvrement
et leur emplacement sur le substrat sont notés. Des prélèvements de faisceaux dans quelques
stations ont été réalisés pour une étude de biométrie.

2.3 Relevés ichtyologiques


L'inventaire des poissons a été effectué par relevés visuels. La plupart de ceux-ci ont été
limités à l'identification des espèces rencontrées dans les différentes tranches bathymétriques
et secteurs bionomiques des sites explorés. Quelques fois l'importance d'une espèce par
rapport aux autres est notée par un ou plusieurs signe (+).

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 12
3. DISTRIBUTION DES COMMUNAUTES MARINES DU PNEK
Il est reconnu que les caractéristiques géologiques du substrat, l’action des vagues et des
organismes modèlent un tracé général du liseré côtier. Les microstructures qui apparaissent
dans tous les cas sont autant de micro-milieux aux caractéristiques très tranchées que
l’humectation, la lumière ou l’hydrodynamisme façonnent respectivement dans les niveaux
supérieurs et dans les niveaux sub-littoraux.
L’ensemble des cavités formées qui sont parfois de l’ordre du millimètre, développe des
surfaces disponibles à l’installation de la flore et de la faune sessile et fournit aussi des abris à
la faune vagile. L’ensemble de ces cavités constitue un important facteur d’enrichissement
biologique (Bellan-Santini, 1994).

D’une façon générale, la distribution des peuplements de substrats durs répond à un schéma
qui prend en compte deux orientations croisées de distribution : une zonation très stricte en
fonction de la décroissance des facteurs lumière et hydrodynamique, qui agit surtout sur les
algues de la strate élevée, et une disposition en pièce de puzzle en fonction de la qualité et de
l’orientation des substrats (Marinopoulos, 1988).

La présentation des unités de peuplements telles qu’elles sont le plus souvent caractérisées en
Méditerranée sont énumérées, pour plus de commodité suivant la zonation établie par Peres et
Picard (1964).

3.1 L’Etage Supralittoral

Il est situé au dessus du niveau des plus hautes eaux en mer calme ; il correspond
essentiellement sur les substrats rocheux à la zone des embruns. La biocénose est caractérisée
par une végétation assez restreinte qui est constituée surtout par le lichen Verrucaria et
surtout par des Cyanophycée épilithes. Du point de vue animale, on signale l’abondance des
Gastéropodes Littorina neritoides et L. punctata (espèce méridionale nord-africaine),
l’Isopode Ligia italica et vers le bas de l’étage le Crustacé Cirripède, Euraphia depressa
(=Cthamalus depressus).

3.2 L’Etage Médiolittoral

Au niveau de cet étage apparaissent deux biocénoses distinctes : la biocénose de la roche


médiolittorale supérieure avec les espèces telles que Chthamalus stellatus qui en mode battu
ou très battu constitue des amas (plusieurs dizaines d'individus / cm²) au niveau terminale de
la roche (lapiez), Patella lusitanica, et la biocénose de la roche inférieure constituée pour
l’essentiel par Patella coerulea. Pachygrapsus marmorata (Crustacé) Monodonta turbinata
(Gastéropode), Acanthochiton fascicularis (Gastéropode, Placophore), Actina equina
(Cnidaire) font aussi partie des espèces de ce sous-étage. On trouve également à ce niveau des
algues telles que Ralfsia verrucosa qui occupe une partie de la roche ou Nemalion
helminthoides, rencontré dans certaines stations (O2).
Le médiolittoral inférieur est caractérisé par l'absence quasi total de l'algue calcaire
Lithophyllum lichenoides comme dans l’île de Zembra en Tunisie (UNEP-UICN-RAC/SPA et
al., 1986) remplacée par une autre algue concrétionnante Corallina elongata qui constitue par
endroit de véritables encorbellements importants liés au concrétionnement des ces bourrelets
dont les station les plus caractéristiques sont celles de M'Zara (station O2), de Boutribicha
(station O7) et de la Messida (station O15) ; on note la présence de Laurencia sp. surtout aux
stations semi-obscures.

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 13
3.3 L’Etage Infralittoral

3.3.1 Les peuplements photophiles et hémisciaphiles infralittoraux

Celui-ci débute un peu en dessous du niveau moyen de la mer. Cet étage s’étend vers le bas,
en moyenne, jusqu’à vers 35m de profondeur. L’Etage infralittoral est bionomiquement
remarquable par l’exubérance du peuplement végétal (algues et phanérogames marines), dont
la localisation ici constitue l’un des principaux critères de la définition de l’étage.

La Biocénose des Algues Photophiles (BAP) :


L’étage infralittoral dans lequel on trouve cette biocénose est caractérisé par une grande
richesse faunistique et floristique.
Dans cet étage très éclairé et relativement peu profond, entre 0 et 5 mètres, les peuplements
photophiles dominent territorialement.
Les différentes biocénoses de l’étage infralittoral se répartissent en fonction du découpage du
terrain sous l’influence de 3 facteurs écologiques principaux que sont l’éclairement,
l’hydrodynamisme et le degré de pollution.
Les peuplements photophiles se découpent en 3 biotopes fonctions de l’hydrodynamisme ; le
mode battu, semi-battu et relativement calme.
Dans les biotopes de mode battu, on retiendra la biocénose de la Roche Infralittorale
Photophile de mode Battu (RIPB) caractérisée par la mono-dominance de l’algue brune
Cystoseira stricta, remplacée dans certaines zones de Méditerranée par Cystoseira
mediterranea.
D’autres peuplements à Cystoseires (C. fimbriata, C. amentacea) ou à Corallina
mediterranea associés à la moule Mytilus galloprovincialis, décrivent un mode semi-battu.
La biocénose des algues photophiles caractérise les biotopes de mode relativement calme.
Elle couvre les surfaces les plus importantes laissant à la biocénose à Rhodophycées Calcaires
Encroûtantes et Oursins (RCEO) le peu d’espace qu’elle ne colonise pas.
Les conditions de vie y sont généralement très favorables et les espèces qui la caractérisent
sont nombreuses, le substrat étant généralement recouvert à 100 %.
De nombreux faciès la caractérisent, notamment le faciès à dominante de Dictyotales.

Sur le substrat bien éclairé et en mode battu, l'étage infralittoral supérieur est occupé par un
peuplement à Cystoseira stricta et/ou Cystoseira sedoides. Les côtes légèrement inclinées,
favorisent l'installation de ces deux espèces. Les zones ou la côte est généralement accore
(cap en général comme Segleb et Rosa) l'inclinaison leur est défavorable.

Entre 1 à 10 m de profondeur, les biotopes photophiles sont occupés par un peuplement très
dense dont les espèces dominantes sont Padina pavonica, Dictyopteris membranacea,
Cladostephus hirsutus, Codium bursa, Dictyota dichotoma, Dilophus spiralis.

Entre 10 et 35 m, les substrats bien éclairés sont occupés par des peuplements peu dense,
Cystoseira spinosa et C. zosteroides, accompagnés par des algues sciaphiles : Udotea
petiolata, Halimeda tuna, Peyssonnelia squamaria, Codium bursa et parfois par Sargassum
vulgare (cap Segleb).

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 14
Tableau 1 : Répartition des espèces végétales à travers les stations prospectées (binôme R. Semroud / S. Belbacha - stations PR1 à PR17, M1 à M5)

Stations
Espèce PR1
PR2 PR3 PR4 PR5 PR6 PR7 PR8 PR9 PR10 PR11 PR12 PR13 PR14 PR15 PR16 PR17 M1 M2 M3 M4 M5

Groupe des RHODOPHYTES


Asparagopsis armata + + + +
Amphiora verruculosa ??? +
Amphiroa cryptarthrodia ??? + + + +
Corallina elongata + + (+) +
Jania rubens + + + + + + + + +
Lithophyllum incrustans + + + + + + + + + +
Lithophyllum lichenoides + +
Mesophyllum lichenoides + + +
Pseudolithophyllum expansum + + (+) + + + + +
Pseudolithophyllum cabiochae +
Chondria sp
Laurencia paniculata +
Polysiphonia sp
Gelidium crinale + +
Gelidium spatulatum +
Gigartina acicularis +
Gracilaria bursa-pastoris
Gracilaria verrucosa
Hypnea musciformis +
Peyssonelia squamaria + + + (+) + + + + + + +
Phyllophora nervosa +
Plocamium cartilagineum + + + + + + + + +
Sphaerococcus coronopifolius + +
Nemalion helminthoides
Fauchea repens +
Rhodymenia palmata +
Groupe des CHROMOPHYTES
Zanardinia prototypus +
Dictyopteris membranacea (+) + + + +
Dictyota dichotoma + +

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 15
Stations
Espèce
PR1
PR2 PR3 PR4 PR5 PR6 PR7 PR8 PR9 PR10 PR11 PR12 PR13 PR14 PR15 PR16 PR17 M1 M2 M3 M4 M5

Dilophus fasciola + +
Dilophus spiralis +
Padina pavonica + + (+) + + + + (+) + +
Zonaria tournefortii + + + +
Ralfsia verrucosa
Cystoseira compressa
Cystoseira zosteroides + +
Cystoseira sedoides +
Cystoseira spinosa + +
Cystoseira stricta +
Sargassum vulgare + +
Colpomenia sinuosa +
Cladostephus hirsutus (+) + (+) + + +
Halopteris filicina + +
Halopteris scoparia +
Groupe des CHLOROPHYTES
Halimeda tuna + + + + + + + + + + +
Udotea petiolata + + + (+) + + + + + + + +
Codium bursa + + + + + + + + + + + +
Codium effusium
Codium fragile + + +
Acetabularia acetabulum + + +
Dasycladus vermicularis + + +
Ulva lactuca
PHANEROGAME
Posidonia oceanica + + + + + + + + + + + + + + + +

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 16
Tableau 2 : Répartition des espèces végétales à travers les stations prospectées (binôme M. Foulquié / R. Dupuy de la Grandrive - stations PM1 à PM22, AM1 et AM2)

PM1 PM2 PM3 PM4 PM5 PM6 PM7 PM8 PM9 PM10 PM11 PM12 PM13 PM14 PM15 PM16 PM17 PM18 PM19 PM20 PM21 PM22 AM1 AM2
Phanérogames
Posidonia oceanica ++++ ++ ++ ++ ++ ++ ++ +++ +++ ++++ ++ +++ +++ ++ +++
Algues vertes
Acetabularia acetabulum ++ + + + ++ + +
Codium bursa + + + ++ ++ + +
Codium fragile + ++ +++ ++
Codium effusium + +
Dasycladus vermicularis ++ ++ ++ ++ +++ + +++
Halimeda tuna ++ + ++ ++ + ++ +++ + ++ ++ + +
Udotea petiolata ++ ++ ++ ++ + ++ +++ + ++ ++ ++ + +
Ulva lactuca +
Algues brunes
Colpomenia sinuosa + +
Cystoseira Stricta ++ ++ +
Cystoseira sp. + + +
Cystoseira spinosa +
Dictyota dichotoma ++ + ++ ++ + ++ ++ + + ++
Halopteris scoparia + + + + + + +
Padina pavonia ++ ++ ++ + ++ ++ +++ + ++ + + +++ ++ ++
Dictyopteris membranacea + + ++++ + ++ ++ ++ +
Algues rouges
Asparagopsis armata + + + ++ + + + + ++
Jania rubens + + + + ++
Corallina elongata ++ + + + ++ + + + + ++
Lithophyllum lichenoides ++ ++ +
Lithophyllum incrustans ++ ++ ++ + + ++ + + + + + + + +
Peyssonnelia squamaria ++ ++ ++ ++ ++ + ++ +++ + ++ + +
Pseudolithophyllum sp. + +
Pseudolithophyllum expansum ++ ++ ++ ++ + ++ ++ + + +
Mesophyllum lichenoides + +++ +++ + +++ ++ ++ +

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 17
3.3.2 Les peuplements sciaphiles infralittoraux :

La Biocénose des grottes semi-obscures (GSO) :

A l’exception de quelques microphytes peu étudiées, la disparition des algues caractérise cette
biocénose, dans laquelle se développe, par ailleurs, une exubérante faune sessile.
Le zooanthaire Parazoanthus axinellae en est l’un des plus abondant représentant, de même
que de nombreuses éponges comme Oscarella lobularis et Verongia cavernicola.

© M. Foulquié © M. Foulquié
photos 3 et 4 : l’éponge Oscarella lobularis et le zoanthaire Parazoanthus axinellae

Le peuplement sciaphile superficiel de mode battu est relativement pauvre quantitativement


en raison de la dominance de Parazoanthus axinellae. On retrouve toutefois des espèces
comme Corallina elongata, Udotea petiolata, Halimeda tuna, Peyssonnelia squamaria,
peuplement algal que l'on retrouve en densité plus importante dans les biotopes sciaphiles
plus profond.
Le peuplement algal des biotopes sciaphiles plus profonds est dominé par les espèces citées
plus haut, elles sont accompagnées par Pseudolitophyllum expensum, Pseudolitophyllum
cabiochae et Mesophyllum incrustans. A ce niveau de profondeur, les algues caractéristiques
du coralligène se développent de façon importante et marquent le passage le plus souvent à
l'étage qui suit.

Même si c’est le domaine des algues photophiles, la faune est riche et bien représentée
(Tableaux 3 à 6 ), bien que cela n’apparaisse pas toujours au premier coup d’œil. On peut y
rencontrer des Mollusques Patella coerulea, Purpura haemastoma, les oursins Paracentrotus
lividus, Arbacia lixula et Sphaerechinus granularis (espèce plus sciaphile).

D'autres espèces indicatrices d'un peuplement sciaphile constituent le faciès à Parazoanthus


axinellae (Zoanthaire colonial de couleur jaune) et à Ophidiaster ophidianus (grande astéride
rouge) sur la roche littorale à éclairement diminué.

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3.3.3 Végétation annuelle des laisses de mer des côtes méditerranéennes :

Peuplement de l’étage supralittoral, cet habitat correspond à des groupements composés de


plantes annuelles déposées par l’action des vagues sur des galets ou des sables plus ou moins
grossiers.
Ces accumulations de feuilles de posidonies, associées parfois à des bois flottés, habitat
potentiel pour certains insectes xylophages, abritent plusieurs espèces, notamment les
crustacés amphipodes du genre Orchestia.
D’épaisseur et d’étendue variables, ces formations naturelles constituent un rempart naturel
contre l’érosion des plages.

Photo 5 : banquettes de posidonies – Vieille Calle

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 19
3.4 L’Etage Circalittoral

Cet étage se présente sous des aspects divers, lesquels sont fonction : du substrat et/ou de la
quantité de lumière atteignant la surface de fond envisagée. L’amplitude verticale ne dépasse
guère en moyenne 80 m. Une des caractéristiques essentielle de l’étage circalittoral est la
possibilité qu’ont certains de ses fonds de présenter des concrétionnements produits par des
organismes sécréteurs de calcaire (algues concrétionnantes et certains animaux) : le
coralligène.

Le coralligène, biocénose climacique, prend des aspects variés et présente des faciès
multiples (Bellan-Santini et al., 1994). Le Coralligène typique est constitué par un bio
concrétionnement très développé, composé d’algues calcaires (voir liste en annexe),
d’animaux constructeurs à squelette calcaire (Bryozoaires, Spongiaires), à tubes (Polychètes
Serpulides) et à tests (Mollusques, …), cimenté et colmaté, induré par recristallisation.
Les nombreuses cavités qui se forment au cours de la cristallisation sont peuplées par une
riche faune ichtyologique parmi laquelle on peut cité : le mérou, la badèche, le corb et
quelques sparidés de grande taille Diplodus sargus, Diplodus cervicus …etc.

Figure 1 : Schéma d’un bloc de concrétionnement coralligène. A : Face supérieure, avec algues calcaires,
algues vertes Halimeda et Udotea, et gorgone du genre Eunicelle. B : face inférieure avec, dans les
anfractuosités, des serpulidae et bryozoaires. C : coupe montrant le réseau dans le concrétionnement (d’après
HONG 1982, in BELLAN-SANTINI et al. 1994)
Certains faciès ont été décrits tels ceux à : Parazoanthus axinellae, (particulièrement dans les
grottes) et Eunicella singularis (gorgone blanche). Ce dernier genre constitue des faciès
différents selon le biotope et la profondeur : Sur les pans verticaux à profondeur moyenne (-
15 m) on retrouve le faciès à Eunicella cavolinii (gorgone jaune) ; sur les replats faiblement
inclinés et les blocs reposant sur le sédiment
Il faut noter que la faune, à ce niveau, représente dans la couverture du substrat un
pourcentage nettement plus important par rapport à la flore que dans l’Etage Infralittoral.

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 20
Tableau 3 : Répartition des espèces d’invertébrés à travers les stations prospectées (binôme R. Semroud / S. Belbacha - stations PR1 à PR17, M1 à M5)

Station
Espèce PR1
PR2 PR3 PR4 PR5 PR6 PR7 PR8 PR9 PR10 PR11 PR12 PR13 PR14 PR15 PR16 PR17 M1 M2 M3 M4 M5

Spongiaires
Anchinoe tenacior + + +
Chondrosia reniformis +
Clathrina clathrus + + + + + +
Cliona sp +
Crambe crambe + + + + + + + +
Ircinia fasciculata + +
Spongia agaricina + +
Petrosia ficiformis +
Spirastrella conctatrix + + +
Cnidaires
Corallium rubrum +
Eunicella cavolinii + + + + + + +
Eunicella singularis + + + + + + +
Lophogorgia ceratophyta
Anthipathes subpinnata +
Actinia equina + +
Anemonia viridis +
Cerianthus membranaceus +
Parazoanthus axinellae + + + (+)
Tuniciers
Aplidium proliferum +
Mollusques
Chiton olivaceus (Spengler) + +
Littorina punctata + +
Melaraphe neritoides + +
Monodonta turbinata + +
Patella coerulea + +
Patella lusitanica + +
Perna perna + + +
Pina nobilis
Pina rudis +

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 21
Station
Espèce PR1
PR2 PR3 PR4 PR5 PR6 PR7 PR8 PR9 PR10 PR11 PR12 PR13 PR14 PR15 PR16 PR17 M1 M2 M3 M4 M5

Arthropodes
Balanus sp. +
Chtamalus depressus + +
Chtamalus stellatus + +
Eriphia verucosa +
Pachygrapsus marmoratus +
Scyllarides latus +
Crustacés
Scyllarides latus +
Pisa sp.
Lophophoriens
Myriapora truncata + + + + + + +
Reteporella couchii + +
Annélides
Spirographis spallanzii + +
Echinodermes
Arbacia lixula + +
Centrostephanus longispinus + +
Holothuria forskali +
Holothuria tubulosa +
Holothuria polii +
Hacelia attenuata +
Paracentrotus lividus + + + + + +
Sphaerechinus granularis + + + + +
Ophidiaster ophidianus + + + + + + + +

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 22
Tableau 4 : Répartition des espèces d’invertébrés à travers les stations prospectées (binôme M. Foulquié / R. Dupuy de la Grandrive - stations PM1 à PM22, AM1 et AM2)

PM1 PM2 PM3 PM4 PM5 PM6 PM7 PM8 PM9 PM10 PM11 PM12 PM13 PM14 PM15 PM16 PM17 PM18 PM19 PM20 PM21 PM22 AM1 AM2
Eponges
Agelas oroides ++ +
Axinella polypoïdes +
Chondrosia reniformis + +
Clathrina primordialis ++
Clathrina sp ++ ++ +
Crambe crambe ++ +++ ++ ++ ++ + + ++ ++ +
Hemimycale columella +
Ircinia fasciculata + +
Oscarella lobularis + ++
Petrosia ficiformis +
Phorbas tenacior ( ?) +
Spirastrella cunctatrix +
Cnidaires
Alcyonium coralloides + +
Anémonia viridis + ++
Anémonia viridis + ++
Balanophyllia europaea ++
Parazoanthus axinellae ++ +++ ++ ++ ++ ++ ++ ++ + ++ + + +
Rhizostoma pulmo
Pelagia noctiluca
Antipathes subpinnata +
Cerianthus membranaceus +
Cladocora caespitosa 1 1 + +
Corallium rubrum
Corynactis viridis ++++
Eunicella cavolini ++ ++ ++ ++ +++ ++ +
Eunicella singularis ++ + ++ ++ + ++ + ++ + +
Eunicella verrucosa + ++ + +++ +
Lophogorgia ceratophyta ++ + ++ + +++ +++
Hydraires
Aglaophenia ++ ++
Eudendrium sp. + +
Bryozoaires
Myriapora truncata + ++ + ++ + + + +
Sertella septentrionalis + + ++ + +
Crustacés
Scyllarides latus
Palinurus elephas 2 1
Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 23
PM1 PM2 PM3 PM4 PM5 PM6 PM7 PM8 PM9 PM10 PM11 PM12 PM13 PM14 PM15 PM16 PM17 PM18 PM19 PM20 PM21 PM22 AM1 AM2
Crabe indéterminé 2
Echinodermes
Arbacia lixula + ++ + + + +
Holuturia forskali +
Centrostephanus longispinus 1 4
Echinaster sepositus 1 + + + + ++
Hacelia attenuata 1
Paracentrotus lividus + + + ++ ++
Sphaerechinus granularis + ++ ++ + + + + ++ +
Ascidies
Halocynthia papillosa ++ ++ + +
Phallusia mammillata +
Gastéropodes
Haliotis lamellosa +
Nudibranches
Flabellina affinis 2
Hypselodoris elegans 3 1
Peltodoris atromaculata 1
Mollusques
Pinna nobilis 1 2 2 1
Pinna rudis 2 1
Pteria hirundo +
Annélides polychètes
Sabella sp +
Spirographis spallanzii + + + +
Protula sp. +

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 24
Tableau 5 : Répartition des espèces ichtyologiques à travers les stations prospectées (binôme R. Semroud / S. Belbacha - stations PR1 à PR17, M1 à M5)

Station
Espèce PR1
PR2 PR3 PR4 PR5 PR6 PR7 PR8 PR9 PR10 PR11 PR12 PR13 PR14 PR15 PR16 PR17 M1 M2 M3 M4 M5

Poissons
Anthias anthias +
Apogon imberbis + + + + + + + + +
Balistes carolinensis +
Chromis chromis + + + + + + + + + + + + +
Chromis chromis (juvéniles) + + + +
Conger conger +
Coris julis + + + + + + + + +
Symphodus staitii + + +
Symphodus roissali + + +
Symphodus melops + + + + + + + + +
Symphodus rostratus + + +
Symphodus tinca + + + + + + + +
Thalassoma pavo + + + + + + + + + +
Diplodus annularis + + + + + + + + + +
Diplodus cervinus + + + +
Diplodus puntazzo +
Diplodus sargus + + + + + + + + + + + +
Diplodus vulgaris + + + + + + + + + + +
Oblada melanura + + + + + + + + +
Sarpa salpa + + + + + + +
Sparus auratus + +
Spondyliosoma cantharus +
Epinephelus costae + + + + + + + +
Epinephenus marginatus + + +
Mullus surmuletus + + + + + + + + +
Muraena helena +
Sciaena umbra + + + +
Umbrina cirrosa + +
Serranus cabrilla + + + + +
Serranus scriba + + + + + + + + +
Spicara smaris + +
Trigloporus lastoviza +

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 25
Tableau 6 : Répartition des espèces ichtyologiques à travers les stations prospectées (binôme M. Foulquié / R. Dupuy de la Grandrive - stations PM1 à PM22, AM1 et AM2)

PM1 PM2 PM3 PM4 PM5 PM6 PM7 PM8 PM9 PM10 PM11 PM12 PM13 PM14 PM15 PM16 PM17 PM18 PM19 PM20 PM21 PM22 AM1 AM2
Poissons
Anthias anthias +++
Apogon imberbis 5< ++ ++ + 17 + + + + + +
Atherina + + +
Chelon labrosus +++ ++ + ++
Chromis chromis +++ ++ ++ ++ ++ +++ ++ ++ + + +++ + +++ ++ ++ ++ +
Coris julis ++ ++ + + ++ + + ++ + ++ + + ++ + +
Ctenolabrus rupestris + + + + +
Dentex dentex 2
Dicentrarchus labrax ++ 2 +
Diplodus sargus ++ ++ ++ + + ++ + + + + + + + +++ +
Diplodus vulgaris ++ ++ ++ + + ++ + + + + + + + + +
Diplodus cervinus 2 4 3 3 2 4 2 1
Dilodus puntazzo 1 +
Epinephelus marginatus 1 5 2 1 1 3 2
Epinephelus costae 3 2 2 6 1 3 4 2 5 3 4 3
Labrus viridis + +
Lichia amia 3
Lithognatus mormyrus + + ++ ++
Argyrosomus regius 2
Mullus surmuletus + + + + + ++ + + +
Muraena helena 2 1 1
Myliobatis aquila 1
Oblada melanura ++ + +++ ++ +++ ++ + + ++ ++
Pagrus auriga 1
Parablennius pilicornis ++
Sardinella aurita ++ ++
Sarpa salpa +++ +++ ++ ++ +++ ++ +++ + +++ + +++
Sciaena umbra 1 1 10 2 7
Sparus aurata 3 2 +
Spondyliosoma cantharus +
Scorpaena maderensis 2
Scorpaena sp + + + + ++
Serranus scriba ++ + ++ + + + + + +
Serranus cabrilla ++ ++ + ++ + + + + + +
Sphyraena sphyraena + 50
Symphodus ocellatus ++ + 3 +
Symphodus roissali +++ +++ + ++ + +
Symphodus tinca ++ ++ + + + + +
Spicara maena +++ ++ + + +

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 26
PM1 PM2 PM3 PM4 PM5 PM6 PM7 PM8 PM9 PM10 PM11 PM12 PM13 PM14 PM15 PM16 PM17 PM18 PM19 PM20 PM21 PM22 AM1 AM2
Thalassoma pavo + + ++ ++ ++ ++ + ++ ++ ++ ++
Umbrina cirrosa 1
Seriola dumerili 22
Xyrichthys novacula ++ ++

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 27
4. DESCRIPTION ET PHYSIONOMIE GENERALE DES FONDS

En général, la physionomie des fonds dans l'ensemble des stations présente un éboulis plus ou
moins important jusqu'à 15 m de profondeur après la côte rocheuse. L'herbier qui est le
peuplement dominant est plaqué sur la roche et/ou se met en place entre les espaces cavitaires
très variés liés à l'amoncellement des éboulis. La limite supérieure est en général située entre -3
m et -7 m ; à ce niveau il est accompagné par un peuplement d'algues photophile dont certaines
espèces rencontrées dominent le faciès (Dictyopteris membranacea, Padina pavonica,
Clodostephus hirsutus).

Plus près de la côte, dans l'infralittoral, la physionomie du fond est nettement plus hétérogène
avec l'accumulation de très gros blocs rocheux qui se poursuit parfois jusqu'au contact du
sédiment. Cet empilement des blocs détermine de très nombreux trous et surplombs.
Dans les premiers mètres de profondeur, les blocs rocheux de la zone d'éboulis présentent sur
leurs faces supérieures des placages de Posidonies dont les rhizomes sont très courts et ou le
faisceau présente des feuilles dont la longueur est réduite, relayées sur leurs flancs par une
couverture d'algues dominées par Peyssonnelia squamaria, Udotea petiolata, Halimeda tuna, et
par des colonies de Parazoanthus axinella, les éponges Grambe crambe. La faune
ichtyologique est caractérisée par une diversité importante d'espèces : des groupes d'oblades
(Oblada menalura) et Chromis chromis au niveau de la surface et au niveau des blocs d'autres
sparidés du genre Salpa (Sarpa salpa) dans les herbiers, des sars du genre diplodus (Diplodus
annularis, D. sargus…), de nombreux labridés (Thalassoma pavo, Coris julis, Symphodus
melops…), des Serranidae (Serranus scriba, Epinephenus costae juvéniles…) et sous les blocs
dans les endroits ombragés des Apogon imberbis.

photo 6 : Apogon imberbis photo 7 : Epinephelus costae

Plus au large, les éboulis qui peuvent atteindre plusieurs mètres de diamètre se poursuivent
jusqu'à -20 m ménageant quelques fois entre eux des petites plages de sable ou de gravier. Au
delà, le fond est rocheux caractérisé par la biocénose du coralligène. A ce niveau Posidonia
oceanica ne constitue plus que de maigre placage sur roche au niveau de sa limite inférieure
située le plus souvent vers -35 m. Le dessus des roches est occupés par des algues et autres
organismes comme Sargasum vulgare (Cap Segleb), Codium bursa, Eunicella singularis, E.
cavolinii, Sphaerechinus granularis. Les parois verticales des blocs qu'en à eux sont
caractérisées par un peuplement sciaphile dominé par les algues telles que Halimeda tuna,
Udotea petiolata, Peyssonnelia squamaria et par des colonies de Parazoanthus axinella. Sur la
face plus obscure une épibiose de type grotte semi-obscure à base d'éponges et d'autres espèces
non identifiées. Le peuplement ichtyologique de cette zone est très riche; on note en particulier
la présence de Epinephenus costae, Epinephenus marginatus, Sciana umbra, Diplodus sargus,
Diplodus cervinus.

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 28
5. LES PEUPLEMENTS, LES PAYSAGES ET LES ESPECES
REMARQUABLES
La quasi-totalité des espèces endémiques peut être classée dans cette catégorie, avec quelques
nuances, cependant la situation n'étant pas comparable pour tous les taxa. La notion d'intérêt
particulier concerne d'ailleurs non pas seulement les espèces, mais leur habitat et le
façonnement des paysages dans lesquels ils se trouvent.

Souvent menacés dans d'autres régions de Méditerranée, les peuplements ou les espèces
indiquées dans ce chapitre ne sont pas obligatoirement dégradés en Algérie ; leur caractère
littoral le plus souvent, lié à leur fragilité et à la vitesse d'altération, suscite des craintes
justifiées. A titre d'exemple, l'herbier à Posidonia oceanica, reconnu pour sa vigueur et son
étendue, est néanmoins altéré dans les zones urbaines où sa limite inférieure a diminué de façon
drastique sous l'effet de la pollution et de la turbidité de l'eau, empêchant la lumière, facteur
essentiel de croissance, de pénétrer dans l'eau (Semroud (1993) ; Boumaza (1995)). C'est donc
pour leur intérêt local et/ou méditerranéen que ces particularités sont citées.

5.1 LES PEUPLEMENTS MARINS REMARQUABLES

L'excellente qualité des eaux, la diversité des substrats et l'absence relative de perturbation,
notamment dans les secteurs prospectés, ont permis depuis le développement de communautés
vivantes riches et équilibrés, qui témoignent de la diversité biologique du milieu. Des
peuplements climaciques, en voie de régression ailleurs, peuvent s'y développer suivant un
étagement presque théorique (emcorbellements, forêts à cystoseires, herbier à posdonies,
coralligène).

5.1.1 L'herbier de Posidonie

Posidonia oceanica est une phanérogame marine endémique de la mer Méditerranée. Elle
présente la même structure que « les plantes herbacées » terrestre dont elle est issue, avec un
système foliaire dressé porté par un rhizome ou tige et des racines. Par opposition aux autres
végétaux immergés (e.g. algues), elle fleurit, donne des fruits et produit des graines (Pergent-
Martini, 2000). Elle colonise la majeure partie des fonds littoraux méditerranéens et constitue
de vastes prairies sous-marines appelées « herbiers » depuis la surface de l’eau jusqu’à 30 m de
profondeur et couvre une surface totale d’environ 20 000 milles marins carrés, soit 2 % de la
zone littorale (Ardizzone et al., 2000 in CAR/ASP-FAO, 2000).

L’herbier à Posidonia oceanica est considéré comme l’écosystème le plus important du


système benthique littoral méditerranéen. Il exerce de nombreuses fonctions tant au niveau
écologique que dans le maintien des équilibres littoraux :

(i) il représente un pôle de biodiversité : près de 20 % des espèces méditerranéennes y sont


signalées (Boudouresque, 1996). Il héberge une flore et surtout une faune très riches.
(ii) il intervient sur la qualité des eaux littorales grâce à une importante production
d’oxygène. De plus, les herbiers constituent de véritables pièges à sédiments en
réduisant l’énergie cinétique des particules transportées et participent à l’augmentation
de la transparence des eaux par la rétention de ces particules (Molinier et Picard, 1952 ;
Blanc et Jeudy de Grissac, 1978) ;

(iii) il joue un rôle fondamental dans la protection hydrodynamique de la frange côtière, en


fixant les fonds meubles et en atténuant la puissance des vagues et des houles
(Boudouresque et Jeudy de Grissac, 1983) ;

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 29
(iv) il est le siège d’une importante production primaire, soit 2 à 10 tonnes par hectare et par
an (Pergent-Martini et al., 1994). Très peu consommé, la majorité de la production
foliaire est exportée vers d’autres écosystèmes (environ 40 % selon Pergent et al., 1994)
soit vers les plages sous forme de banquettes, soit en profondeur ;

(v) enfin, l’herbier est à la base de nombreuses chaînes trophiques et constitue un site de
fraie et de nurseries privilégié pour de très nombreuses espèces, en particulier de
poissons et de crustacés, d’intérêt économique (Harmelin-Vivien, 1983 ; Boudouresque,
1996).

La principale communauté benthique de la zone étudiée est sans nul doute l'herbier à
Posidonia oceanica. Il se développe depuis la surface de l'eau jusqu'à -35 m de profondeur ; à
l'exception de quelques zones telles que la Messida et la plage Verges. L'herbier est
principalement installé sur substrat rocheux. Son extension bathymétrique est limité par un
important hydrodynamisme comme en témoigne les nombreux ripple-marks. Au niveau de la
limite inférieure il se présent sous forme de touffes plaquées sur le coralligène associé à
d'autres macrophytes. Le recouvrement, important à partir de 25 de profondeur est observé
jusqu'à -10 m où il devient moins marquant en direction de la côte. La limite supérieure se situe
vers -3 m. Les faisceaux à cet endroit présentent des rhizomes courts à feuilles de longueur
réduite, les apex des feuilles sont généralement absents dû probablement à l'importance de
l'hydrodynamisme d'une part et à la présence d'une population importante de saupes (Sarpa
salpa) qui sont vraisemblablement à l'origine de ce phénomène. En profondeur les feuilles sont
plus beaucoup plus longues.
Elément clé dans la protection du littoral contre l'hydrodynamisme, l'herbier est aujourd'hui en
régression, notamment à proximité des grandes agglomérations côtières qui d'ailleurs
correspondent aux points sensibles mentionnés précédemment (Boumaza et Semroud, 2000).

5.1.2 Le coralligène

Second écosystème méditerranéen marin du point de vue de l'importance de sa diversité, le


coralligène couvre une surface importante dans cette zone marine.
Ce type de peuplement est à considérer comme l'un des deux écosystèmes les plus
remarquables de la partie marine du parc national en raison de sa qualité paysagère et de sa
richesse biologique.

Les fonds coralligènes s’étendent sur d'importantes surfaces, là où les fonds rocheux sont
présents, mais s’édifient également à partir de substrats meubles. Ce sont des constructions
biologiques qui commencent selon la transparence de l’eau, entre 20 et 40 m de profondeur et
vont jusqu'à 120 m de profondeur en Algérie (Leclaire, 1972). Ces entités cénotiques peuvent
avoir une extension spatiale très variable et former des enclaves au sein d’autres biocénoses. La
richesse biologique et la splendeur paysagère de ces formations (coralligène de paroi,
coralligène de plateau etc.,…) sont exceptionnelles.

Les concrétionnements coralligènes sont des constructions biogènes pouvant atteindre plusieurs
mètres d’épaisseur ; ils peuvent couvrir de très grandes surfaces peu pentues ou former des
corniches sur les falaises sous-marines (Laborel, 1987). Les principaux agents constructeurs
sont des algues rouges calcifiées : Corallinacées (Mesophyllum lichenoides,
Pseudolithophyllum expansum, P. cabiocae,…) et Peyssonneliaceae (Peyssonnelia rosa-
marina). Des constructeurs secondaires, hôtes des charpentes algales, contribuent plus ou
moins significativement selon les espèces à l’édification ou à la consolidation du concrétionne
ment ; ce sont des invertébrés sciaphiles à test ou squelette calcaire : Foraminifères,
Bryozoaires, Polychètes Serpulidés, Scléractiniaires, Mollusques.
Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 30
Le Coralligène de paroi que l'on retrouve sur les tombants des falaises et au pied des roches
littorales, au delà de 15 m de profondeur, est marqué physionomiquement par l’abondance de
grands invertébrés sessiles de forme dressée : des gorgones, surtout (Eunicella cavolinii, E.
singularis, de grands bryozoaires branchus (Myriapora truncata, Pentapora fascialis, Smittina
cervicornis, …). Ces grandes formes dressées sont les éléments les plus typiques du
peuplement coralligène sensu lato, avec un nombre assez restreint d’espèces encroûtantes ou
vagiles, parmi lesquelles on peut citer les algues Peyssonnelia spp., Halimeda tuna, Udotea
petiolata, Codium bursa, les éponges Crambe crambe, Spongia agaricina, Chondrosia
reniformis, les cnidaires (Parerythropodium coralloides, Paralcyomium elegans, …), les
bryozoaires (Myriapora truncata, Reteporella couchii,…) et l' échinoderme Centrostephanus
longispinus. Il est a remarqué l’absence totale du madréporaire Astroides calycularis,
Parerythropodium coralloides et de la gorgone rouge Paramuricea clavata

Le coralligène représente la communauté benthique la plus attractive pour le tourisme sous-


marin. Ce patrimoine biologique est fragile et la plus riche sur le plan biologique
(PNUE/UICN/GIS Posidonie, 1990). Il subit dans certains secteurs de la côte algérienne des
dégradations dues à la pollution générale du littoral, à l’envasement progressif dans certains
endroits, ainsi qu’à l’exploitation halieutique. Mais au-delà de l’intérêt esthétique indéniable
des fonds, la ressource en espèces nobles qu’ils abritent est potentiellement importante.

5.1.3 Les forêts de Cystoseires

Les petits fonds rocheux abritent une autre formation végétale, bien représentée sur le littoral
du PNEK sur un type de substrat constitué de nombreuses roches orientées Sud - Nord, au
pendage presque vertical ou de roches plates, orientées face à la surface : la "forêt de
Cystoseires" (communauté d'algues photophiles établies sur les roches infralittorales).
L'éclairement, l'hydrodynamisme, la faible concurrence avec l'herbier de posidonie sur roche, et
l'absence jusqu'à présent d'une pollution, permettent un développement important de cette
formation (PNUE/UICN/GIS Posidonie, 1990). Sans jouer un rôle aussi important que
l'herbier, cette formation abrite une population permanente et originale d'invertébrés et de
poissons de petite taille. Quatre espèces principales de cystoseires sont présentes dans la zone
marine du PNEK selon deux types de milieu : les peuplements de mode battu, et ceux de
profondeur.

• A Cystoseira stricta (Montagne) Sauvageau

Les forêts de cystoseires, constituées essentiellement de Cystoseira amentacea var. stricta est
une algue Fucophyceae endémique de la Méditerranée qui est inféodée à la frange infralittorale
(du niveau 0 à 0,5 m de profondeur) en mode battu à très battu. L'espèce est présente tout le
long du littoral rocheux du PNEK.
Elle semble être très sensible à la pollution et sa régression est constatée au niveau du port d'El
Kala et dans ses environs immédiats. Elle est considérée comme un indicateur biologique
performant des eaux pures et utilisée à ce titre. Elle reflète assez bien la localisation des
secteurs altérés par rapport aux zones plus ou moins dégradées par les rejets des émissaires
urbains. Le suivi des populations de C. amantaceae est l’une des méthodes performantes et peu
coûteuses de surveillance de la qualité du milieu (PNUE/UICN/GIS Posidonie, 1990).

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 31
Figure 2 : Aspect physionomique du peuplement à Cystoseira stricta (d’après BELLAN-SANTINI, 1969)

• A Cystoseira sedoides (Desfontaines) J. Agardh

La plante est non cespiteuse ; le port caractéristique de Cystoseira sedoides, en "brosse à


bouteille", distingue cette espèce de toutes les autres espèces de Cystoseira de Méditerranée.
Cystoseira sedoides est une espèce endémique cantonnée à la partie nord-africaine de la
Méditerranée occidentale. Le canal de Sicile constitue la limite orientale de son aire de
répartition (Colombo et al., 1982).
Signalée en Italie et en Tunisie (nord), en Algérie Cystoseira sedoides est connu surtout entre
Cherchell et El Kala (Sauvageau, 1912 ; Feldmann, 1931a). Les stations où elle est retrouvée
sont nombreuses avec un peuplement important. Elle se situe particulièrement sur les plates-
formes formées par l'érosion de roche gréseuse dans l'étage de l'infralittoral supérieur des
stations moyennement agitées.

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 32
A Cystoseira spinosa Sauvageau

L'espèce semble présente dans la plus


grande partie de la Méditerranée. Rare sur
les côtes espagnoles méditerranéennes. En
Algérie, les citations sont toutes antérieures
à 1950. C'est une espèce aux affinités
sciaphile, ou hémisciaphile et de mode
relativement calme (Boudouresque, 1984) ;
on la trouve surtout en profondeur (15-35
m) sur les substrats durs de l'infralittoral
(Cap Segleb)

• A Cystoseira zosteroides (Tuner) C. Agardh

Cystoseira zosteroides porte au niveau des


rameaux primaires, à leur base, de gros tophule
non épineux de forme oblongue ou cylindrique
(Delepine et al., 1987). C'est une espèce
endémique de Méditerranée qui est présente
dans la majorité du bassin. Sa signalisation qui
est antérieure à 1951 ne concerne que la partie
centrale des côtes algériennes Cherchell-Alger
(Hamel, 1931-1939).
L'espèce est typique du circalittoral rocheux,
dans des zones où le courant et une faible
sédimentation sont présents ( Cap Segleb). Sa
distribution bathymétrique dépend de la clarté
des eaux.

Dessins tirés du Livre rouge « Gérard Vuiginier » des


végétaux, peuplements et paysages marins menacés de
Méditerranée (PNUE/UICN/GIS Posidonie, 1990).

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 33
5.2 LES PAYSAGES SOUS-MARINS :

5.2.1 GENERALITES :

Longtemps lié de manière indissociable au monde terrestre humanisé et approprié


individuellement ou collectivement (Musard, 1996), le terme de paysage s’applique depuis
peu au monde sous-marin.
Au début de la plongée sous-marine, ils étaient peu nombreux à pouvoir profiter de ces
nouveaux territoires vierges qui restaient à découvrir…
Si pour certains le paysage n’est qu’une construction (naturelle ou artificielle), les paysages
sous-marins n’ont fait l’objet que de destructions (Musard, 1996) ou d’aménagements.
Pour le définir on peut se reporter au Livre Rouge « Gérard Vuignier » qui le décrit comme
« un aspect particulier d’un peuplement ou d’un ensemble de peuplements susceptibles d’être
perçu comme tel par un observateur non spécialiste à moyenne ou petite échelle ».
Aujourd’hui, pour le plongeur loisir, la découverte d’un paysage grandiose (tombants
vertigineux recouverts de gorgones, prairies de posidonies verdoyantes …) est une motivation
grandissante dans son désir de s’immerger.

5.2.1.1 Les étendues sableuses :

Souvent reléguées au rang de déserts sans vie et sans intérêt, ces étendues sous-marines de
sable fins ou grossiers recèlent pourtant une vie insoupçonnée.
La lecture de ce paysage particulier nécessite cependant patience et persévérance, et peut-être
un peu de chance, pour oublier la première impression de monotonie.
Ripple-marks, mégarides, dunes sous-marines, peuplées de mollusques ou oursins fouisseurs,
survolées par les poissons plats, sont autant d’interprétations et de rencontres possibles pour
apprécier ce genre de paysage à sa juste valeur.

5.2.1.2 Les prairies de posidonies :

Ce paysage original requiert lui aussi une grille de lecture spécifique pour qui veut s’y
intéresser de prés. L’approche biologique ou photographique pourra être ainsi privilégiée.
Les prairies sous-marines offrent un lieu de vie privilégié et un support pour une multitude
d’espèces. Du haut des feuilles inondées de lumière, jusqu’à la matte souterraine riche en
cavités obscures, chaque organisme y trouvera les conditions optimales pour se développer.
L’observation d’une feuille révèlera l’architecture miniature réalisée par l’association
d’algues calcaires, d’hydraires et de bryozoaires. Les organismes sciaphiles s’installent entre
les rhizomes ou dans la matte. Les espèces mobiles de la faune vagile trouveront dans la forêt
de feuilles un abri sur. Nombre d’entre elles y établissent leur résidence principale, alors que
d’autres ne feront qu’y grandir.
La richesse du paysage n’échappera non plus à l’œil aiguisé du photographe sous-marin qui
trouvera dans les nuances de verts et de bleus, matière à ses créations les plus colorées.
Le plongeur lambda devra lui essayer de s’approprier cet environnement selon ses
propres critères ; impression de voler au dessus d’une verte prairie, sensation d’être bercé par
l’ondulation des feuilles au gré des courants, recherche à travers la frondaison des feuilles des
animaux dissimulés ou attrait purement esthétique pour ce paysage trop peu valorisé aux yeux
des plongeurs.

5.2.1.3 Les éboulis et les chaos :

Ce sont des zones généralement bien exposées à la lumière, situées prés de la surface, où la
vie explose.

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 34
Les anfractuosités générées par la disposition chaotique des blocs plus ou moins gros, offrent
autant d’abris pour la faune sciaphile et les poissons.
Ce type de paysage, accessible au plus grand nombre, est souvent le lieu des premières
découvertes en randonnée palmée.

5.2.1.4 Les enrochements artificiels :

Habitats complexes d’architecture stable dans le temps, les enrochements artificiels


reproduisent les chaos naturels précédemment décrits.
Leur implantation a généralement pour but premier de protéger les littoraux contre l’érosion
marine.
Une fois mis en eau, généralement isolés au milieu de zones sableuses, les blocs passent par
une phase de transition durant laquelle la faune et la flore fixées colonisent les surfaces
vierges.
Peu à peu ils concentrent autour d’eux de véritables chaînes alimentaires et un nouvel habitat
apparaît.
Ce nouveau paysage immergé par l’homme et façonné par la nature émerveille souvent les
premiers regards sous-marins des enfants équipés d’un simple masque.

5.2.2 LES PAYSAGES MARINS REMARQUABLES DU PNEK :

5.2.2.1 Le récif-barrière à Posidonie

Le récif barrière de l’herbier à Posidonia oceanica est considéré comme un paysage marin
caractéristique de la mer Méditerranée. Il a été décrit pour la première fois par Molinier et
Picard en 1952. Cette formation, commune autre fois dans le fond de baie de mode calme, a
quasiment disparu de Méditerranée nord occidentale.

Figure 3 : Exemple de récif-barrière à Posidonia oceanica (Boudouresque et Meinesz, 1982)

Une configuration particulière de l'herbier et de son récif-barrière situé près de l'embouchure


de lagune El Mellah au niveau de la plage Vergès (Pergent et al., 1990 ) constitue l’élément
remarquable de cette zone (photos 8 et 9).

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 35
photo 8

photo 9 : le récif barrière de la plage de Vergès

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 36
5.2.2.2 La forêt à Dictyopteris membranacea

C'est en été (juin-octobre) que la forêt à Dictyopteris membranacea (Stackhouse) Batters


présente ses aspects les plus caractéristiques. Son extraordinaire exubérance détermine un
paysage original (PNUE/UICN/GIS Posidonie, 1990) : les thalles sont très développés, serrés
les uns contre les autres, constituant ainsi un forêt extrêmement dense qui ondule avec les
vagues et le courant d façon caractéristique. La flore accompagnatrice est référable au
Cystoseiretum crinitae : Padina pavonica (Linnaeus) Thivy, Halopteris filicina (Grateloup)
kützing, Dictyota dichotoma (Hudson) Lamouroux, Corallina granifera Ellis et Solander,
Peyssonnelia sp.
Ce type de paysage se développe sur les substrats rocheux dont la pente est plus ou moins
inclinée, toujours dans des biotopes ouverts et des eaux remarquablement transparentes et
oligotrophes. La limite supérieure du peuplement est marquée par le passage à des
communautés d'algues photophiles infralittorales. La limite inférieure est établie avec les
communautés sciaphiles caractérisées par Peyssonnelia squamaria, Udotea petiolata (Turra)
Boergesen, Halimeda tuna Ellis et Solander (PNUE/UICN/GIS Posidonie, 1990).

Ce type de paysage, bien développé que nous avons rencontré dans les stations de Cap
Segleb, semble particulièrement fréquent dans les milieux insulaires de Baléares (Espagne). Il
existe également dans le nord de la Tunisie (Boudouresque, données inédites).

5.2.2.3 Le trottoir algaire ou encorbellement à Corallina elongata

De nombreuses stations ont été recensées sur la frange côtière de PNEK. Ce paysage a été
décrit en Corse par Molinier (1955b) et, depuis, il n'a plus été signalé malgré l'intérêt
écologique et son aspect souvent spectaculaire.

D'après Molinier (1955b), les bourrelets à Corallina elongata Ellis et Solander apparaissent
en contrebas des encorbeillements à Lithophyllum lichenoides. Cela n'a pas été le cas pour les
observations que nous avons effectuées dans certaines stations remarquables par leur
développement et où l'on note l'absence total du rhodphyte Lithophyllum lichenoides. Les
stations sont souvent localisées juste un peu au dessus du niveau de la mer, la roche est
marquée par un visor surplombant une encoche d'érosion bien nette et important (plusieurs
mètres de haut). La pénétration de la lumière est considérablement réduite à ce niveau.

Les corallines se développent de façon très dense, en retenant, dans les ramifications de leur
thalle calcaire, de grandes quantités d'éléments détritiques. Ces éléments sont cimentés par
l'algue encroûtante Lithotamnium lenormandii (Areschoug in J. Agardh) Foslie
(PNUE/UICN/GIS Posidonie, 1990).

Les Bourrelets à C. elongata ne sont pas strictement liés à la surface mais se rencontre du
niveau jusqu'à plus d'un mètre de profondeur. C'est une formation inféodée aux roches
verticales (Laborel, 1987).

En dehors des deux espèces algales citées, on remarque la présence de Lithophyllum


incrustans et Jania rubens (Linnaeus) Lamouroux. D'une façon générale, le peuplement
animal et végétal des ces bourrelets n'est pas original et se réfère à la biocénose de la roche
infralittoral photophile (PNUE/UICN/GIS Posidonie, 1990).

Cette formation algale qui se développe dans la partie inférieure de l’étage médiolittoral, le
long des falaises ou des parois rocheuses très exposées au ressac, constitue de larges

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 37
encorbellements. Les plus remarquables formations rencontrées sont situées au Niveau de
M'Zara , la Messida et Boutreboucha.

Figure 4 : Corniches à Corallina (d’après Blanc et Molinier, 1955 - modifié)

© S. Belbacha

photo 10 : bourellet à Corallina

Toutes fois la rareté de cette formation connue en Méditerranée, et la lenteur de leur


édification, rendent ce paysage remarquable très vulnérable. En effet, du fait de leur position
au niveau du médiolittoral inférieur, ces encorbellements sont très sensibles à la pression
humaine (hydrocarbure, matière organique, piétinement) ((PNUE/UICN/GIS Posidonie,
1990).

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 38
5.2.2.4 La moulière naturelle

La moule commune Mytilus galloprovincialis et la moule africaine Perna perna, constituent


généralement des gisements communs Ces deux lamellibranches sont présents sur quasiment
tout le littoral algérien, de la plage de Marsa Ben M'hidi à la frontière marocaine jusqu'à El
Kala, près de la frontière tunisienne (Abada-Boudjema, 1983). La répartition géographique
des ces espèces s'est réduite drastiquement depuis quelques années. Elles ont disparu par
endroit sous l'effet conjugué de la prédation humaine, et d'une pollution brutale qui se fait
sentir de plus en plus.

En surface, sur les côtes ou les îlots battus du PNEK les moulières constituées exclusivement
de Perna perna sont observées dans la ceinture de l'infralittoral à Cystoseira stricta, en mode
battu (photos 10 et 11).
Dans l'ensemble les moulières que nous avons pu localiser sont dans un état remarquable, les
populations qui occupent de grandes surfaces présentent des densités importantes dans l'étage
infralittoral supérieure.

photo 11

photo 12

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 39
5.3 LES ESPECES AVEC STATUT PARTICULIER ET ESPECES VULNERABLES

Certaines espèces ne bénéficient pas de mesures légales de protection. Cependant, l’étude de


leur statut fait prendre conscience de la nécessité d’une mise en protection spécifique. Ces
espèces sont, pour la plupart, inscrites aux différentes annexes de conventions internationales
(Berne, Barcelone, Washington…etc.).

Convention de Rio (juin 1992) :


Elle attire l’attention dans son préambule sur la nécessité « de développer d’urgence les
moyens scientifiques, techniques et institutionnels propres à assurer le savoir fondamental
nécessaire à la conception des mesures appropriées pour la conservation (et une utilisation
durable) de la biodiversité, et à leur mise en œuvre ».
Elle a en outre énoncé le désormais célèbre mais peu mis en pratique Principe de précaution
qui stipule qu’ « en cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l’absence de
certitude absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l’adoption de
mesures effectives visant à prévenir la dégradation de l’environnement »

Convention de Washington (mars 1973) :


Elle porte sur le commerce international des espèces de la flore et de la faune sauvages
menacées d’extinction. Elle interdit en particulier le commerce, la capture la détention et le
transport des cétacés et des tortues marines.

Convention de Bonn (entrée en vigueur en 1983) :


Elle vise à protéger les espèces migratrices en coordonnant les mesures de protection à
l’échelle internationale.
Elle ne concerne pour le milieu marin que le phoque moine, la tortue de Kemp et la tortue
luth.

Convention de Londres (entrée en vigueur en 1983) :


Elle réglemente les rejets délibérés depuis les navires.
L’annexe 1 de cette convention liste ainsi les substances dont l’immersion délibérée en mer
est interdite. Son annexe 5 stipule en outre, qu’aucun rejet de déchets solides de peut être
effectué par des bateaux en Méditerranée.

Convention de Barcelone (février 1976) :


Cette convention pour la protection de la Méditerranée contre la pollution constitue le volet
législatif du Plan d’Action pour la Méditerranée (PAM).

Le Plan d’Action pour la Méditerranée (PAM) :


Il met en œuvre la convention de Barcelone et coordonne un certain nombre de Centres
d’Activités Régionales (CAR) spécialisés.
Le Centre d’Activités Régionales pour les Aires Spécialement Protégées (CAR-ASP), mis en
place en 1985, a pour but « d’inciter les états riverains à créer des aires marines protégées
dans les secteurs présentant un intérêt scientifique, écologique, esthétique, culturel et
archéologique ».

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 40
l’OSCE :
Les états participants à la deuxième réunion de l’Organisation sur la Sécurité et la
Coopération en Europe ont pris « acte que les signataires de la convention de Barcelone se
sont engagés à adopter toutes les mesures appropriées pour la protection des peuplements de
Posidonia oceanica et de toutes les autres phanérogames marines qui constituent des
végétaux essentiels de l’écosystème méditerranéen… ».

Convention de Berne du 19 septembre 1979 relative à la conservation de la vie sauvage et du


milieu naturel de l’Europe.
Elle a pour objet « d’assurer la conservation de la flore et de la faune sauvages et de leurs
habitats naturels, notamment des espèces et des habitats dont la conservation nécessite la
coopération de plusieurs états ».
Ses 4 annexes se caractérisent par un oubli flagrant du milieu marin (Boudouresque, 1996).
Ainsi, l’annexe 1 qui concerne les végétaux strictement protégés ne liste que la Posidonie.
L’annexe 2 (pour les animaux strictement protégés, pour lesquels toute forme de capture
intentionnelle et de détention devraient être strictement interdites) ne s’applique qu’ à 19
cétacés, un phocidé (phoque moine) et 4 tortues (la caouanne, la tortue de kemp, la tortue
verte et la tortue imbriquée).
L’annexe 3 (animaux protégés dont l’exploitation devrait être réglementée) ne concerne, pour
le milieu marin méditerranéen, que 6 cétacés.

Les espèces retenues pour définir la valeur patrimoniale du milieu marin de la zone PNEK
répondent aux critères suivants :
• espèces (parfois endémiques) ont l'aire de répartition naturelle se limite à quelques
localités en raison de leur régression ou de leur aire de répartition restreinte ;
• espèces remarquables et menacées au niveau méditerranéen ;
• espèces protégées au niveau international, européen, national.

5.3.1 Les espèces cibles

5.3.1.1 Le mérou brun - Epinephelus marginatus (L.), 1758

Le mérou brun est sans conteste le poisson emblématique de la Méditerranée.


Poisson semi-cryptique, hermaphrodite et protérogyne, il apprécie les côtes rocheuses et plus
particulièrement les failles où il aime se réfugier (Harmelin et al., 1998).
Bien que sa situation ne soit pas comparable à celle du nord de la Méditerranée où il a
quasiment disparu en dehors des réserves marines, le mérou brun d'Algérie se trouve en nette
régression, tout au moins à des profondeurs plus importantes d'année en année (Chalabi et al.,
2002).
Le mérou constitue l’espèce préférée et recherchée des chasseurs sous-marins. Poisson facile
à tirer, une fois qu’il est repéré sur un fond de roche, il devient vulnérable et l'espèce se
trouve en danger. La capture de jeunes individus (femelle) exclusivement ou au contraire de
grands individus (mâle) peut être un facteur de déséquilibre de la population (Chauvet, 1991).
Ce déséquilibre est accentué la petite pêche côtière au moyen de filets maillants et de
palangres.
De magnifiques spécimens (3 individus plus de 15 kgs) ont pu être observés à 35 m de
profondeur au Cap Rosa et au Cap Segleb dans le coralligène.

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 41
5.3.1.2 Le Corb – Sciaena umbra :

Espèce côtière qui peuple les zones rocheuses et d’herbier entre 5 et 30 mètres de fond.
Souvent rencontré en petit groupe nonchalant dans les zones d’éboulis, sa biologie et son
mode de reproduction restent encore assez mal connus.
Autrefois très commun sur les côtes méditerranéenne françaises, il est devenu très rare ces 20
dernières années. Réapparaissant peu à peu, sa présence reste encore faible et précaire.
Sédentaire et peu farouche, le Corb est soumis à une forte pression prédatrice de la part de la
chasse sous-marine qui rend sa réinstallation trop aléatoire. La longévité de l’espèce et sa
faible fécondité le rendent d’autant plus vulnérable
Les fluctuations des effectifs sembleraient liés à des cycles climatiques.
Les facteurs qui favorisent son bon recrutement pourraient être, en certains endroits, aussi
importants que les phénomènes de prédation sur la dynamique des populations.

5.3.1.3 Le corail rouge - Corallium rubrum (L., 1758)

Le corail rouge Corallium rubrum (Linnaeus, 1758) fait l’objet d’une exploitation depuis
l’Antiquité dans le bassin méditerranéen pour son usage en bijouterie.
Depuis quelques dizaines d’années, le corail présente également un attrait pour le tourisme
sous-marin et cet aspect récréatif peut être traduit en terme économique. Enfin, cette espèce
emblématique de la Méditerranée, présente un caractère patrimonial pour l’opinion publique
qui est de plus en plus sensible aux questions environnementales.

photo 13 : Branche de Corallium rubrum photographiée dans la Réseve marine intégrale de Cerbère-Banyuls
(tous droits réservés 2004 - L’Oeil d’Andromède)

Classification :
La nature du corail rouge a longtemps été mystérieuse. C’est d’ailleurs seulement à partir de
1742 avec Peyssonnel que le corail est reconnu comme étant un animal (Allemand, 1992).
Aujourd’hui sa position dans la classification est connue (Tableau 7), mais de nombreux
éléments de sa biologie restent incomplets.

Phylum Cnidaria
Classe Anthozoa
Sous-classe Octocorallia
Ordre Gorgonacea
Sous-ordre Scleraxonia
Famille Coralliidae
Genre espèce Corallium rubrum (Linnaeus, 1758)
Tableau 7 : Position phylogénique du corail rouge.

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 42
Biologie
Le corail rouge est un invertébré colonial dont le squelette rigide et arborescent peut atteindre
100cm de haut pour un poids de 30kg (Weinberg, 1992). Cependant du fait de l’exploitation
dont il fait l’objet, la plupart des colonies observées de nos jours sur les côtes françaises
mesurent entre 5 et 20cm. L’unité structurale de la colonie est le polype. Celui-ci a une
fonction d’alimentation et de reproduction. Il peut se rétracter dans le sarcosome. L’axe
squelettique rigide appelé « polypier » est la substance précieuse du corail où passent les
canaux qui véhiculent les produits du métabolisme (Bianconi et al., 1988). Il est composé à
87% de carbonate de calcium. La couleur rouge qui donne au corail sa précieuse valeur
résulte de pigments caroténoïdes présents dans le squelette axial et les sclérites du cortex
(Merlin & Delé-Dubois, 1986).

Lacaze-Duthiers (1864) décrit très tôt un mode reproductif vivipare dont la larve est appelée
plantula. Depuis, Vighi (1972) a montré que la maturité sexuelle était précoce, puisqu’elle est
acquise au bout de deux ans seulement. Ceci est important du point de vue de la conservation
de l’espèce puisque la reproduction peut avoir lieu pour des colonies mesurant seulement
2cm. La croissance des juvéniles est assez rapide (environ 1cm par an). Puis la croissance des
colonies est plus lente, puisque les branches d’une colonie croissent en hauteur de 0,5cm à
1,8cm par an et d’environ 0,1cm par an en diamètre, mais ces données sont variables selon les
sites (Allemand, 1993 et Harmelin, 1996). Le régime alimentaire du corail est encore assez
mal connu mais on sait qu’il est un filtreur passif. Le polype peut se nourrir de proies
planctoniques grâce à ses tentacules et cnidoblastes ou absorber de la matière organique
dissoute (Allemand, 1993).

On trouve cet organisme sessile principalement sur des substrats rocheux ou du coralligène
(Laborel, 1987 et Laubier, 1966). C’est une espèce sciaphile qui colonise les grottes, les
surplombs et les anfractuosités lorsqu’il est proche de la surface (-20m) mais qui se trouve
également dans les grandes profondeurs (-250m) (Laborel & Vacelet, 1961). La répartition de
C. rubrum est définie par trois paramètres principaux : la luminosité, l’hydrodynamisme et la
température de l’eau (Weinberg, 1978). En effet le corail rouge se trouve préférentiellement
dans les milieux où la luminosité ne dépasse pas 130cal/cm²/an (Novelli, 1995 et True, 1970).
Il est également dépendant de la circulation des courants pour son alimentation et par
conséquent pour sa croissance. La biocénose des grottes semi-obscures qui lui est souvent
associée est composée d’algues calcifiées, de spongiaires, de madréporaires, de cnidaires, de
vers tubicoles et de bryozoaires (Laborel & Vacelet, 1961). Parmi le peu d’ennemis naturels
directs du corail on trouve les Cliones perforantes et les éponges endolithes qui forent son
squelette. Des conditions thermiques précises sont importantes pour la santé et la survie du
corail. En effet il a été démontré que des températures anormalement élevées (plus de 23°c
pendant environ un mois par exemple) provoquent une forte mortalité du corail de faible
profondeur (Garrabou et al., 2001 et Perez et al., 2000).

La distribution géographique du corail rouge est surtout concentrée en Méditerranée


Occidentale Nord et Sud, mais on le trouve également dans l’Atlantique Nord-Est au large du
Portugal, du Maroc et du Cap-Vert (Marchetti, 1965 et Zibrowius et al., 1984). Sa répartition
est discontinue avec des zones où sa présence est plus ou moins abondante et des étendues où
il est absent alors que le substrat pourrait être propice à son implantation (Harmelin, 1996).

La distribution de Corallium rubrum sur les côtes algériennes n’est connue que dans les
zones d’exploitation, à savoir les régions de : El Kala, Annaba, Skikda, Jijel, Béjaïa et Ténès.

L’importance économique de ce produit biologique, justifie largement son exploitation en


Algérie et plus particulièrement dans les zones d’El Kala et d’Annaba. Dans ces zones, les

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 43
gisements permettaient pour la période 1990-1999 des prises en moyenne de l’ordre de 4
tonnes/an, ce qui correspond environ au 1/7 des pêches méditerranéennes.

La stagnation de la production malgré l’augmentation chaque année, durant cette période, de


l’effort de pêche est dûe, selon Belbacha et al. (2003), à deux principales raisons :
1. La disparition (exploitation) de la ressource commerciale à de faibles profondeurs
induisant l’exploitation de gisements à plus grande profondeur.
2. Les contraintes financières des campagnes de prospection de nouvelles zones de pêche
impliquant la concentration de l’activité sur deux principales zones (El Kala et
Annaba).

Figure 2 : Répartition spatiale des colonies de Corallium rubrum sur un tombant rocheux de la région
d’El Kala (Belbacha, comm. pers.). Les colonies sont présentes sur les tombants Ouest, face au courant
principal. Elles sont d’autant plus abondantes que le tombant est vertical.

Protection de l’espèce :
Aucune protection nationale n’est appliquée au corail rouge et il n’est pas inscrit sur les listes
rouges de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Pourtant il est
concerné par trois réglementations internationales :

> Le protocole de Barcelone (16.02.1976) relatif aux aires protégées et à la diversité


biologique en Méditerranée a été adopté en 1995 dans le cadre de la convention sur la
protection contre les pollutions en Méditerranée, et a donné lieu à la loi n°2001-81 du
30.01.01 puis au décret n°2002-1454 du 09.12.02. Le corail rouge est listé dans l’annexe III
relative aux espèces dont l’exploitation est réglementée.

> La convention de Berne (19.09.1979) relative à la conservation de la vie sauvage et du


milieu naturel en Europe a été transposée en droit français par la loi n°89-1004 du 31.12.89
puis publiée par le décret n°90-756 du 22.08.90. Le corail rouge est inclus dans l’annexe III
qui liste les espèces animales protégées.

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 44
> La directive Habitats (21.05.1992) concernant la conservation de la faune et flore sauvage,
ainsi que leurs habitats, a été transposée en droit français par l’ordonnance du 11.04.01. Le
corail rouge est concerné par l’annexe V qui définit les espèces d’intérêt communautaire dont
le prélèvement et l’exploitation sont susceptibles de faire l’objet de mesures de gestion
spécifiques.
Or la côte Vermeille est directement concernée par cette directive, étant donné que les fonds
marins d’Argelès à Cerbère ont été désignés comme site d’intérêt communautaire. En effet les
4229 hectares que cette zone couvre sont inclus dans le périmètre du site Natura 2000 et
certains habitats concernés, comme les récifs et les grottes, abritent du corail rouge.
Dans les faits, la meilleure protection du corail rouge vient de la loi n°86-2 du 03.01.86,
(décret n°90-618 du 11.07.90) qui interdit toute pêche sous-marine en scaphandre, sauf
dérogation.

Par contre, si Corallium rubrum semble bien connu dans la région d’El Kala (LACAZE-
DUTHIERS, 1864), les localisations actuelles des principales aires de répartition reste à faire,
puisque l'espèce est signalée un peu partout sur les côtes algériennes.

Indépendamment des convoitises suscitées par les gains que procure l'exploitation du corail,
la connaissance des gisements du corail est cruciale dans la protection du coralligène, puisque
l'exploitation du premier a des conséquences destructrices sur le second

En Algérie la législation (Journal officiel de la République Algérienne N° 63, 25 octobre


1995) fixe la pêche du corail aux colonies dont le diamètre du pied est supérieur à 8mm. De
même qu’elle préconise une exploitation par rotation des zones de pêche (exploitation
pendant 5 ans puis fermeture durant 15 ans). De plus, les taux d’extractions et les concessions
sont globalement limités à un niveau compatible avec la ressource, afin de réguler l’effort de
pêche. Ces moyens d’aménagement que l’Algérie avait retenue, présentaient cependant
quelques difficultés pratiques (Belbacha et al., 2003). En effet, il y avait un non respect du
nombre d’autorisations par zone et surtout la fermeture préconisée pour la reconstitution des
stocks du corail rouge, de deux zones (El Kala et Annaba) n’a été effectué qu’en l’an 2000,
soit 10 années après le début de l’exploitation à Annaba et des dizaines d’années après
l’exploitation de la zone d’El Kala.

5.3.2 Autres espèces remarquables :

5.3.2.1 L’oursin diadème - Centrostephanus longispinus Philippi, 1845

L'oursin diadème, qui se distingue facilement des autres espèces par ses longs piquants de
plus de 7 cm, est présent dans la zone du PNEK. Plusieurs individus ont été rencontrés dans le
coralligène à 56 m avec Corallium rubrum et au niveau de l'épave Bougarouni où 4 individus
ont été recensés.
L’oursin Centostephanus longispinus est le seul représentant méditerranéen de la famille des
Diadematidae. Sa répartition actuelle et sa relative rareté dans le bassin méditerranéen
occidental sont rattachées, par de nombreux auteurs, à sa thermophilie (Peres et Picard, 1964 ;
Harmelin et al., 1998).

Sa biologie et son écologie sont encore relativement mal connues. Centostephanus


longispinus est fréquemment observé sous des surplombs ou à l’abri de la lumière. Cette
espèce n’a fait l’objet que de rares signalisations en Algérie (îles Habibas, 01 spécimen, Cap
Matifou 03 spécimens, île de la Fourmi 01 spécimen, (Chalabi et al., 2002). A El Kala, au
cours de cette mission, 06 individus ont été dénombrés dont 4 spécimens sur le chalutier
épave (PR14) et 2 individus sur le coralligène profond (PR8).

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 45
photo 14 : Oursin diadème sur l’épave du Bougarouni (-51 m)
5.3.2.2 La grande nacre - Pinna nobilis Linné, 1758

Un autre invertébré, la grande nacre, s'inscrit dans cette liste des espèces à protéger.
Fragilisée, la grande nacre, espèce protégée en Méditerranée, a été décimée dans la majorité
des sites méditerranéens, soit par prélèvement direct, soit sous l'effet des engins de pêche
et/ou soit par le recul des herbiers de posidonies (Vicente et Moreteau, 1991). C'est l'un des
plus grands bivalves du monde, inféodée le plus souvent de l'herbier à posidonie ou la prairie
à cymodocées. Elle vit partiellement enfoncée dans le sédiment, enracinée par une sécrétion
filamenteuse : le byssus.
Signalée autre fois sur tout le littoral algérien, l'espèce se raréfie. On la signale dans quelques
stations du PNEK. Pergent et al., (1990) l'inscrivent sur leurs listes d'inventaires au niveau des
herbiers de la Messida et de l'embouchure du la lagune El Mellah. La protection de l'espèce
dépend de celle de son habitat et donc des mesures prises pour l'herbier.

5.3.2.3 La nacre épineuse - Pina rudis Linné, 1758

Beaucoup plus petite de taille que Pinna nobilis, cette espèce est rencontrée à proximité des
herbiers à Posidonia du PNEK, ou sur substrats durs, à des profondeurs relativement faibles.

photo 15 : Pinna rudis sur substrat rocheux (Cap Rosa, - 12m)

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 46
5.3.2.4 La Gorgone orange – Lophogorgia ceratophyta :

Plutôt rare dans le bassin méditerranéen et habituée aux substrats durs horizontaux légèrement
envasés (Weinberg, 1991), elle semble préférer les eaux turbides. La difficulté à définir avec
précision son habitat naturel est donc réelle. Bio-indicateur de la qualité du milieu marin, elle
peut former des populations parfois très denses (plus de 10 colonies par m²).
Dans les eaux du Parc National d’El Kala, comme dans d’autres secteurs de Méditerranée
occidentale (Banyuls, Cap d’Agde comm. pers.), elle le partage avec Eunicella singularis , la
gorgone blanche.
Depuis 1990, elle semble étendre son aire de répartition en s’installant dans la région de
Marseille (Francour et Sartoretto, 1992).

photo 16 : forêt de Lophogorgia ceratophyta sur le pont du Bougarouni

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 47
6. NOTES SUR LE PHOQUE MOINE, LES TORTUES MARINES ET
LES CETACES DU PARC NATIONAL D’EL KALA
Bien que les missions effectuées en juillet et août 2004 ne soient pas spécifiquement orientées
vers ces espèces marines animales, plusieurs éléments recueillis à la faveur de nos
investigations à terre et en mer ainsi que certaines données disponibles dans la littérature
scientifique nous amènent à proposer des notes synthétiques sur le phoque moine, les tortues
marines et les cétacés. Des perspectives pour la protection, la gestion et l’étude de ces espèces
et de leurs habitats sont également avancées.

6.1 Le phoque moine de Méditerranée - Monachus monachus (Hermann), 1779

6.1.1 Statut

Protégé légalement nationalement par le décret présidentiel n°83 509 du 20/08/1983 ainsi que
par les conventions internationales signées par l’Algérie (CITES, Convention Africaine,
Convention de Barcelone) le phoque moine était présent sur l’ensemble des côtes algériennes
jusque dans les années 60 (BOUGAZELLI, 1979).
Il est important de noter que cette espèce figure parmi les treize espèces animales les plus
menacées du monde, classée CR C2a sur la Liste Rouge des espèces menacées (UICN, 2003)
et que la population méditerranéenne est seulement estimée entre 150 et 250 individus
(PNUE/CAR/ASP, 2003).
Deux sous-populations ont été identifiées en Algérie jusqu’aux années 80 : l’une sur le littoral
ouest, dans l’Oranais où la population était fragmentée en petits groupes ou en individus
isolés pour un effectif autour de la vingtaine (BOUTIBA et al., 1987) ; l’autre, beaucoup
moins connue et suivie, sur la côte Est avec l’observation d’individus toujours isolés, ce que
certains auteurs attribuent au déplacement de ceux de l’Archipel de la Galite en Tunisie.
MARCHESSAUX (1987) indique que les dernières observations ont eu lieu dans la région
d’El Kala en 1974 et AVELLA indique que des témoignages rapportent des observations
ponctuelles sur cette côte (CALTAGIRONE, CAR-ASP, 1995).
Depuis les années 90 jusqu’à aujourd’hui les populations ont nettement régressé à l’Ouest
comme à l’Est pour quasiment disparaître (BOUTIBA, 1990, BOUTIBA, 2004).
Cependant, le secteur géographique entre Annaba et la frontière avec la Tunisie figure, selon
les données existantes, comme le deuxième secteur potentiel d’accueil de cette espèce, après
la région de l’Oranais. Le parc national d’El Kala pourrait donc avoir un rôle particulier à
jouer dans la conservation de l’habitat et de cette espèce emblématique elle même, menacée
de surcroît au niveau mondial.

6.1.2 Les données des missions 2004

La méthodologie utilisée a consisté dans :


- le recueil de données auprès des pêcheurs professionnels d’El Kala et des pêcheurs à la
ligne le long de la côte, de manière aléatoire, à la faveur des rencontres sur le littoral et
dans le port de pêche d’El Kala. La technique de questionnaires auprès des usagers de la
mer locaux n’a donc pas été utilisée
- l’observation directe en mer d’éventuels individus
- le recueil de données sommaires sur la géomorphologie d’une partie du littoral à partir
d’un bateau puis à partir d’explorations aquatiques pour les grottes découvertes

Les résultats font apparaître :


- qu’aucun individu n’a été observé en mer (sur un total d’environ un mois de mission) ni
dans les grottes découvertes

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 48
- quelques pêcheurs professionnels nous ont indiqué avoir vu des phoques isolés au cours
des années 90
- un pêcheur à la ligne nous a rapporté son témoignage de l’observation de trois individus –
2 adultes et un jeune , au Cap Segleb, au début des années 2000
- la côte présente des particularités géomorphologiques favorables à l’habitat du phoque
moine (falaises isolées avec failles et quelques grottes aux extrémités des limites du parc
(Cap Segleb et M’Zara)
- Trois grottes principales ont été identifiées sur le linéaire parcouru (qui ne correspond pas
à la totalité du linaire du projet d’extension du parc) dont deux correspondent aux critères
habituellement retenus pour l’habitat favorable à l’espèce (Biologie, statut et conservation
du Phoque moine, Conseil de l’Europe, 1989)
La première grotte, dénommée grotte à phoque, dans un secteur très sauvage du Cap Segleb
(indice plongée OB 9), présente une deuxième grotte intérieure émergée de deux mètres de
profondeur
La deuxième à l’ouest de la Messida est en partie effondrée et occupée par des
hirondelles (OB 15).
La troisième dans le secteur de M’Zara dénommée Grotte Cathédrale (indice plongée OB 3),
est beaucoup plus grande et correspond le mieux aux critères géomorphologiques d’habitat à
Monachus monachus. Les porches et les galeries sont assez grands, assez longs et en partie
aériens avec une chambre qui s’ouvre sur une partie émergée. Aucun indice de présence de
phoque n’a cependant été relevé.
A l'extérieur des grottes, dans le médiolittoral, on note la présence des espèces de cet étage et
de remarquables formations bio-concrétionnantes à Corallina elongata (bourrelet à coralline).

Coordonnées des grottes principales identifiées

OB9 : N 36°55.772’ Grotte à l’ouest de la plage de la MESSIDA.


E 08°34.071’
Grotte à phoques OB3: N 36°55.214’
E 08°19.518’
OB15 : N 36°54.499’ Grotte Cathédrale
E 08°30.770’

Description schématique des grottes :

Figure 6 : Grotte de la Cathédrale

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 49
Figure 7 : Coupe radiale schématique de « la grotte à phoques » (OB9)

Photo : Said BELBACHA

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 50
Figure 3 : Coupe schématique d’une grotte type à phoque moine (CALTAGIRONE, 1995)
6.1.3. Causes du déclin

Le déclin de ces populations provient essentiellement des activités humaine telles que la
pêche (capture accidentelles ou volontaires de phoques, surexploitation des ressources
marines) et plus particulièrement l’aménagement du littoral avec l’expansion récente du
tourisme nécessitant l’ouverture de routes ou de pistes perpendiculaires ou parallèles au
rivage afin de désenclaver les plages ou criques jusque là difficilement accessibles.
Il est ainsi mentionné par CALTAGIRONE (1995) que « les projets … comme la mise en
place de structures d’accueil pour 3000 touristes dans le parc national d’El Kala (IUCN,
1987), sont de nature à réduire définitivement l’habitat potentiel de l’espèce dans cette
région ».
D’autre part il n’existe pas de données dans cette partie de littoral de morts significatives par
captures de phoques comme cela a été le cas pour plus de 40 individus entre 1983 et 1993 sur
le reste des côtes algériennes (AVELLA, 1994).

6.1.4. Perspectives de protection et de gestion

Bien que la population semble très faible et que le facteur tourisme en développement soit à
considérer, les conditions d’accueil du phoque moine dans le périmètre de l’extension du parc
national (notamment par la présence de grottes potentielles dans des secteurs assez
inaccessibles) associées à l’éventualité de retrouver des individus en provenance de l’archipel
de la Galite, indiquent qu’un population pourrait tout au moins transiter par le littoral du parc
national, si ce n’est s’y installer plus durablement.
En raison de la présence de lieux de refuge passé ou assez récent de cette espèce dans l’aire
d’extension marine potentielle du parc national, c’est la potentialité qu’offrent la
configuration géomorphologique du rivage ET des mesures de gestion et de protection contre
les nuisances actuelles qui permettraient d’inclure le phoque dans les objectifs de réalisation
de l’Aire Marine Protégée du Parc National d’El Kala
L’objectif principal pourrait être au minimum de garantir une protection et surtout un habitat
pour des animaux transitant par la future aire marine protégée.

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 51
Ces recommandations correspondent bien à celles préconisées par la Conservation du phoque
moine en Méditerranée (UNEP/MAP, 1996. UNEP/MAP, BOUTIBA, 1998), et des
propositions d’activités prioritaires à entreprendre en Méditerranée y compris dans les zones à
faible densité (PNUE/CAR-ASP, 2003).

Quelques pistes pour une gestion adaptée :

- garantir la surveillance régulière (à terre et en mer) des zones les plus favorables (Cap
Segleb, M’Zara)
- s’assurer qu’aucune nuisance ne s’exerce sur les deux grottes repérées comme les plus
favorables à l’installation du phoque moine (impact direct d’aménagements touristiques,
présence de bateaux de tourisme, débarquements dans les grottes, pêche professionnelle
illégale ou amateur, pollution directe, aménagements divers à proximité)
- inclure ces deux grottes dans une zone réglementaire de protection renforcée (ou zone
intégrale), et en priorité hors zone touristique
- sensibiliser les usagers de la mer locaux, notamment les communautés de pêcheurs, pour
mieux leur faire connaître l’espèce, faire remonter l’information et gérer les éventuelles
observations ou captures
- assurer un suivi scientifique annuel (monitoring) sur les sites potentiels et les grottes
repérées (indices de présence, …)
- renforcer la coopération scientifique (universités, instituts, …) au niveau national, du
Maghreb et de la Méditerranée

Mais dans un premier temps, à l’instar de missions récentes menées dans le cadre du
programme medMPA en Syrie ou sur la côte méditerranéenne marocaine, toutes deux peu
connues (MO G., 2003 ), l’étape principale et prioritaire reste la réalisation d’une étude plus
complète ciblée spécifiquement sur la recherche des habitats favorables et de la présence
éventuelle d’individus de phoques moine sur tout le linéaire côtier du parc national .

6.2 Les tortues marines

Selon la littérature seules deux espèces de tortues ont été notées en Algérie depuis le 18ème
siècle (UNEP/MAP, 1990) : la tortue caouanne (Caretta caretta) et la tortue Luth
(Demochelis coriacea). Bien que certains auteurs (GROOMBRIDGE et LUXMOORE, 1987)
émettent l’hypothèse d’une nidification certaine ou possible de tortues vertes (Chelonia
midas) en Algérie, les informations sur les rares observations ne semblent pas fiables.

Historiquement présente vers Annaba au 19ème siècle où chaque jour des tortues étaient tuées,
la Caouanne semble peu observée dans les années 80 mais elle est mentionnée sur la partie
orientale du littoral algérien, dans la Grande Kabylie, dans l’Algérois et dans l’Oranais.
Pour la Caouanne, ARGANO (1979) considère le littoral algérien comme ayant peu d’intérêt
pour la nidification. Portant une publication anonyme de 1987 affirme que l’Algérie
compterait 25 nids.
La tortue luth est signalée dans l’ouest algérien. depuis le 18ème siècle et plusieurs captures ont
eu lieu dans la région d’Alger fin 19ème début 20ème siècle (UNEP/MAP, 1990).

Aujourd’hui les tortues caouannes sont régulièrement observées, surtout dans la partie
occidentale et orientale où leur nidification est suspectée (GROOMBRIDGE, 1990 ;
LAURENT, 1990 ; UNEP/MAP, 1990), car les habitats de plages inaccessibles par voie
terrestre sont présents (petites plages avant la frontière, plages à l’ouest du Cap Rosa).

La tortue Luth est beaucoup plus rarement observée.

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 52
Les observations des missions de l’été 2004

- Aucun individu n’a été observé en mer ni de traces sur les plages où nous avons pu
débarquer
- Lors de nos enquêtes auprès des pêcheurs et de la population locale, plusieurs
témoignages attestent récemment de la présence de tortues marines entre le Cap Segleb et
le Cap Rosa ; certaines informations relatent leur nidification épisodique sur la plage de
Boutrebiche, sur des plages isolées au nord et au sud de la Vieille Calle (une Caretta
caretta s’est échouée dans les années 2000 vers M’Zara) ainsi qu’à l’Est du Cap Rosa.
- La présence de carapaces de tortues dans certains restaurants et hôtels et la découverte
d’un cadavre de Caretta caretta près du port de pêche d’El Kala (photo ci-après)
confirment aussi que les tortues sont présentes dans cette partie marine du parc national

Aucun texte de loi ne protège les tortues et leurs œufs en Algérie.


Mais l’Algérie est partie de la CITES (1983) et de la Convention Africaine pour la
conservation de la nature et des ressources naturelles (1983), a signé la Convention de
Barcelone (1981) et le Protocole sur les Aires Spécialement Protégées (1985), toutes
dispositions juridiques qui font référence à la protection des tortues marines.

Menaces

Les tortues marines d’Algérie ont été autrefois largement exploitées, an particulier vers
Annaba en été alors qu’en Oranie elles étaient plutôt relachées après capture accidentelle
(LANTERI, 1982).
Mais les prises peuvent être importantes, jusqu’à 500 individus par an (LAURENT, 1990) et
on estime que 10 à 30 % ne sont pas relachées et sont utilisées à des fins de décoration ou
d’alimentation. AGUILAR et al.(1995) estime que dans le sud-ouest de la Méditerranée 6,5
tortues par jour et par bateau étaient capturées en 1991.
Aujourd’hui il n’existe pratiquement pas de données sur les captures accidentelles ou non des
tortues marines ni sur l’impact de la pollution marine, en particulier sur l’ingestion de sacs
plastiques reconnue comme un facteur majeur d’atteinte aux tortues marines (VENIZELOS,
SMITH, 1997).

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 53
Les menaces pèsent surtout sur les habitats potentiels à nidification que sont les plages
sablonneuses qui subissent l’impact de la fréquentation touristique ou l’installation de
« plages d’échouage » par l’installation de pêcheurs qui viennent parfois s’y installer une
grande partie de l’année, notamment pendant la période estivale, période de ponte des tortues.

Quelques pistes sur la gestion

- Préalablement engager rapidement une étude spécifique sur le statut des tortues marines
de la frange marine du parc national par l’observation directe d’individus en mer, la
recherche systématique des plages de nidification potentielle et des indices de présence et
une enquête approfondie auprès des pêcheurs professionnels et amateurs sur les captures
- garantir la surveillance régulière (à terre et en mer) des zones les plus favorables (Nord et
sud du Cap Segleb, sud de la Vieille Calle et de l’embouchure du lac Mellah, ouest du Cap
Rosa
- s’assurer qu’aucune nuisance ne s’exerce sur les plages identifiées comme les plus
favorables à la nidification des tortues marines notamment pendant la période de
nidification (impact direct d’aménagements touristiques, présence de bateaux de tourisme,
débarquement, campements de pêche ou autres, pêche professionnelle illégale ou amateur,
pollution directe, aménagements divers à proximité)
- inclure les plages de nidification potentielle dans une zone réglementaire de protection
renforcée (ou zone intégrale), hors du zonage touristique
- sensibiliser les usagers de la mer locaux, notamment les communautés de pêcheurs, pour
mieux leur faire connaître ces espèces, faire remonter l’information et gérer les
éventuelles observations ou captures
- renforcer la coopération scientifique (universités, instituts, …) au niveau national, du
Maghreb et de la Méditerranée
- assurer un suivi scientifique annuel (monitoring) sur les sites potentiels et les plages
repérées (indices de présence, …)

En raison de la présence de lieux de refuge passé ou assez récent des tortues marines dans
l’aire d’extension marine potentielle du parc national, de la confirmation de l’intérêt de ce
secteur à l’échelle nationale, c’est la potentialité qu’offrent la configuration
géomorphologique du rivage ET des mesures de gestion et de protection contre les nuisances
actuelles qui permettraient d’inclure les tortues marines dans les objectifs de réalisation de
l’Aire Marine Protégée du Parc National d’El Kala
L’objectif principal pourrait être au minimum de garantir une protection et surtout un habitat
pour des animaux transitant par la future aire marine protégée.
Dans un deuxième temps, en fonction des données recueillies, la protection intégrale des
plages de nidification doit être engagée, la gestion des plages pouvant s’effectuer selon un
calendrier calé sur l’écologie des tortues.

Ces recommandations correspondent bien à celles préconisées par le Plan d’Actions pour la
Conservation des tortues marines de Méditerranée (UNEP/MAP/CAR/ASP,OUERGHI, 2001)
et d’autres auteurs (GEROSA, CASALE, UNEP/MAP/RAC/SPA,

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 54
6.3 Les cétacés

6.3.1 Statuts

Bien que le secteur d’El Kala soit l’une des deux zones de la côte algérienne où les
observations de cétacés sont les moins nombreuses sur la période 1972 – 1992 (BEAUBRUN,
1995), sur les huit espèces notées en Algérie, quatre espèces de cétacés sont connues dans les
eaux de l’Est algérien. Cependant il convient d’indiquer que la zone frontalière, longtemps
difficile d’accès, a bénéficié d’une faible pression d’observation et donc que les données sont
à relativiser. Les informations sont donc peu nombreuses (BEAUBRUN, 1995 ;
NOTARBARTOLO, 2002 ; ACCOBAMS, 2002).
Il convient de noter que l’Algérie n’est pas signataire de l’ACCOBAMS ; Accord sur la
Conservation des Cétacés de la Mer Noire, de la Méditerranée et de la zone Atlantique
adjacente.
Les quatre espèces visées sont toutes sur la Liste Rouge des Espèces menacées de l’UICN de
2003. Il s’agit des espèces suivantes :

- Cachalot (Physeter catodon)


L’espèce est indiquée comme présente sur l’ensemble du littoral algérien (BEAUBRUN,
1995) y compris dans le bassin Algéro ligurien (NOTARBARTOLO, 2002). Les informations
recueillies en 2004 auprès des pêcheurs témoignent de sa présence épisodique en haute mer et
d’un cas d’échouage au début des années 2000 vers les plages sableuses en direction
d’Annaba.

- Grand dauphin (Tursiops truncatus)


Avec le secteur Ouest, la région Est demeure - et notamment le secteur d’El Kala à la frontière
tunisienne - les seuls lieux d’observation de cette espèce (BEAUBRUN, 1995). Elle semble
relativement souvent observée en été, notamment vers le Cap Segleb et le Cap Rosa mais les
données précises semblent absentes (NOTARBARTOLO, 2002).

photo 17 : Tursiops truncatus

- Dauphin bleu et blanc (Stenella coeruleoalba)


L’espèce, nettement plus abondante sur la côte ouest, est observée rarement en été et en début
d’automne, notamment vers la frontière tunisienne.

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 55
- Dauphin de Risso (Grampus griseus)
Rare à l’échelle méditerranéenne, ce dauphin a été observé au large des eaux de l’Algérie de
l’Ouest et de l’Est, notamment au large et à l’ouest du Cap Rosa (BEAUBRUN, 1995).

6.3.2 Les données des missions 2004

Aucun individu n’a été observé pendant le mois de mission de terrain. Mais ce travail -
consistant à simplement observer la mer pendant les trajets nous emmenant aux sites de
plongée du futur parc marin, sans méthodologie scientifique appliquée aux d’observations de
cétacés -, a été effectué en totalité dans une bande de trois mille maximum, ce qui exclut donc
toute information sur le secteur plus au large et plus favorable à l’observation de cétacés.

Nous avons par contre recueilli plusieurs témoignages de pêcheurs professionnels ou


amateurs sur le port d’El Kala, au Cap Rosa et au Cap Segleb relatant l’observation régulière
en été et en automne de dauphins (« marsouins » dans leurs dires) vers le Cap Rosa et le Cap
Segleb.
D’autre part, de nombreuses peintures, dessins et sculptures de dauphins jalonnent des murs
de magasins, de restaurants, d’hôtels, des places et des véhicules de la ville d’El Kala,
témoignant ainsi d’une référence à la présence de cétacés sur cette côte.

Les menaces concernant la viabilité des populations et des habitats des cétacés sont
aujourd’hui mieux connues (AGUILAR, 2000 ; ACCOBAMS, 2002). Il s’agit principalement
des effets de la pollution marine, des captures accidentelles ou non par des engins de pêche,
de la raréfaction des ressources alimentaires sur certaines zones géographiques. Associées aux
effets des maladies, souvent virales (une épidémie de Morbillivirus a entraîné la mort de plus
de 1000 Dauphins bleu et blanc en Méditerranée occidentale entre 1990 et 1992 ; AGUILAR,
2000 ; BEAUBRUN, 1995), certaines espèces de cétacés sont ainsi plus vulnérables que
d’autres, telles le Grand Dauphin (Tursiops truncatus) et le Dauphin bleu et blanc.

Parmi les mesures de gestion pour assurer une bonne conservation des cétacés
méditerranéens - interdiction des captures volontaires, prévenir les pollutions, éviter la
surexploitation marine, sensibiliser les professionnels de la mer et les habitants,…-, figure la
promotion de la création d’Aires Marines Protégées (Action Plan for the Conservation of
Cetaceans in the Mediterranean sea, ACCOBAMS, 2002 ; UNEP/MAP, 1996).

La présence avérée de la moitié des espèces des cétacés d’Algérie dans le secteur de la frange
marine du parc national d’El Kala (4 espèces sur 8), toutes quatre sur la liste rouge des
espèces menacées de l’UICN (2003), participe de l’intérêt à intégrer une frange marine pour
le Parc National d’El Kala.

Sur la thématique des cétacés, la limite du périmètre de classement vers le large devra tenir
compte d’observations plus fines puisque les exigences écologiques diffèrent selon les
espèces.

D’autre part la présence avérée d’individus transitant de chaque côté de la frontière entre
l’Algérie et la Tunisie mérite de poser la question d’une gestion durable partagée entre ces
deux pays, tant au niveau côtier (par exemple ressources halieutiques en été pour le Grand
Dauphin) que du grand large.

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 56
6.3.3 Quelques pistes à court terme :

- sensibiliser les usagers de la mer locaux, notamment les communautés de pêcheurs, pour
mieux leur faire connaître les cétacés, faire remonter l’information et gérer les éventuelles
observations ou captures
- assurer un suivi scientifique annuel (monitoring) sur l’ensemble de la côte

- développer la coopération scientifique (universités, instituts, …) au niveau national, du


Maghreb et de la Méditerranée

Un effort important sur une meilleure connaissance scientifique du statut des espèces de
cétacés et de leur biologie dans ce secteur doit figurer dans les priorités d’actions à mener à
court terme dans le plan de gestion.

7. Note complémentaire sur la liste des oiseaux observés en mer


Les espèces suivantes ont été observées durant la 1ère mission du mois de juillet 2004 (DUPUY DE LA
GRANDRIVE R., BELBACHA S.)

- Goéland leucophée
- Sterne pierre-garin
- Puffin des Anglais (Ras El Alem)
- Martinet noir
- Hirondelle rustique
- Hirondelle sp. (Ras Segleb)
- Milan noir
- Faucon crécerelle
- Rapaces sp. (Ras Segleb)
- Deux nids de Balbuzard pêcheur ont été observés à Ras Segleb.et un vers la Vieille Calle

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 57
8. APPROCHE DESCRIPTIVE ET CRITERES D’EVALUATION :

L’une des approches méthodologiques utilisées dans le cadre de cette étude pourrait être basée
sur la comparaison de deux types de descriptions écologique des fonds marins :
(1) La description que peut en faire le scientifique, fondée sur le type de relief, la couverture
de ce relief par la faune et la flore, la biodiversité …etc., et (2) la description que pourrait en
faire le plongeur de loisir, beaucoup plus subjective, intégrant des critères comme la clarté de
l’eau ou la présence d’espèces spectaculaires.
La mise en parallèle de ces deux types de perceptions permet de proposer une description à la
fois objective et appliquée des caractéristiques écologiques des fonds marins.

Le paysage sous-marin :

Il est le résultat de l'interaction de différents facteurs que l'on peut classer en deux grandes
catégories :

¾ Les facteurs descriptifs et objectifs (relief, grotte, couverture faune / flore, espèces d’intérêt
patrimonial…etc.)
¾ Les facteurs liés à la perception par le plongeur (clarté de l'eau, abondance de poissons,
courants).

Les facteurs descriptifs

Deux grands types de facteurs caractérisent la description du paysage :

¾ Les principaux milieux physiques,


¾ L'habillage de ces milieux.

8.1. Les principaux milieux physiques :

Cette approche est la plus aisée dans la mesure où elle s'appuie sur des notions bien connues
des scientifiques. En Méditerranée, les milieux sous-marins sont classés en première
approximation de la manière suivante plus ou moins en fonction de la profondeur :

9 La pleine eau
9 Les enrochements artificiels
9 La roche littorale entre 0 et 3 mètres
9 Les fonds rocheux moyens à partir de 5 mètres
9 Les éboulis
9 Les fonds meubles
9 Les herbiers de phanérogames
9 Les fonds rocheux profonds à partir de 20 mètres
9 Les épaves et les récifs artificiels
9 Les tombants profonds
9 Les grottes
9 Le coralligène

Remarque : la qualité paysagère d'un site sous-marin ne doit pas être confondue avec sa
richesse biologique ou son intérêt patrimonial. Le tableau suivant montre que chaque milieu
présente des caractéristiques différentes vis à vis de ces trois critères.

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 58
Paysage sous-marin Richesse biologique Intérêt paysager Intérêt patrimonial
La pleine eau +/- -/+ -
Les enrochements artificiels (digues…) + + -
La roche littorale entre 0 et 3 mètres ++ ++ ++
Les fonds rocheux moyens à partir de 5 mètres +++ ++ +++
Les éboulis + ++ ++
Les fonds meubles + - -
Les herbiers de phanérogames +++ -/+ +++
Les fonds rocheux profonds à partir de 20 mètres +++ ++ ++
Les épaves et les récifs artificiels ++ +++ +
Les tombants profonds ++ +++ +++
Les grottes + +++ ++
Le coralligène +++ +++ +++

8.2. L'habillage des milieux :

Chacun de ces milieux physiques est "habillé" par une faune ou une flore fixée. Cet habillage
contribue de manière importante à l'aspect visuel du milieu. Les facteurs écologiques locaux
régissent la répartition de la faune et de la flore. L'étude du paysage demande alors de faire
intervenir les disciplines écologiques.

Près de la surface, l'hydrodynamisme est généralement important du fait de l'influence de la


houle. Les organismes vivant doivent être résistants à la destruction par le ressac et doivent
donc être soit solidement ancrés, soit protégés. Les formes atteignant de grandes tailles sont
très vulnérables. Il en résulte :

¾ une disparition des formes dressées,


¾ le développement d'organismes encroûtants,
¾ le foisonnement de petits organismes dans les failles ou sous les blocs, là où ils sont peu
apparents.

L'aspect du paysage est souvent considéré comme de peu de valeur (roche ou substrat nu),
même si certains milieux possèdent une forte valeur patrimoniale (trottoirs à Lithophyllum).

A quelques mètres de profondeur, l'action du ressac est moins sensible. L'éclairement reste
cependant important. Les végétaux vont alors pouvoir prospérer. Cette zone est donc
généralement caractérisée par un tapis végétal épais (Biocénose des Algues Photophiles ou
BAP).

Lorsque l'éclairement est fortement atténué (cas des surplombs), les végétaux laissent la place
à des animaux fixés. Les éponges et anémones se développant sous ces surplombs très colorés
constituant un intérêt biologique et paysager important (faciès à Parazoanthus axinellae).

Les fonds rocheux à partir de 20 mètres sont dominés par une faune vagile et fixée
importante. La lumière est suffisamment atténuée pour limiter les développements algaux
spectaculaires et les réduire aux algues encroûtantes. La faune est dominée par les gorgones,
les éponges…etc. Ce type de milieu présente généralement une bonne qualité paysagère.

Le coralligène est un cas particulier de milieu formé par des algues calcaires et qui, du fait de
son origine biologique, présente un relief fortement cavitaire, constitué de nombreuses failles
et même grottes. Il abrite un nombre important d'organismes, certains étant fortement

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 59
recherchés par les plongeurs (corail, langoustes). Il constitue donc un attrait important de ce
point de vue là.

Aux côtés de ces milieux accidentés et offrant des substrats pour toute une faune fixée, les
substrats meubles sont perçus comme étant de faible valeur paysagère, même s'ils abritent
parfois une faune assez riche.

Du point de vue paysager, les herbiers de posidonies peuvent apparaître comme totalement
monotones pour certains. Une certaine grille de lecture s’impose en effet pour mieux
apprécier ce type de milieu.
Néanmoins, la bande côtière du Parc National d’El Kala peut s’enorgueillir d’une indéniable
diversité paysagère dans les différents types d’herbiers rencontrés.

8.3. Les facteurs liés à la perception par le plongeur :

Sur un même site, le même plongeur peut avoir l'impression de faire un jour une bonne
plongée et le lendemain une mauvaise.

La perception de la qualité de la plongée (= qualité du paysage) revêt donc un caractère à la


fois subjectif et conjoncturel.

A titre d'exemples, deux facteurs sont développés ci-après :

Clarté de l'eau : la visibilité est très limitée sous la surface de l'eau même lorsque celle-ci est
claire. En Méditerranée une visibilité de 40 mètres est considérée comme très bonne. Si l'on
transpose au milieu terrestre (visibilité de plusieurs dizaines de kilomètres) l'on conçoit que le
système de référence est fondamentalement différent. La visibilité sous l'eau peut varier de 0 à
quelques dizaines de mètres. Le manque de visibilité peut être habituel ou momentané. Les
conséquences de cette visibilité sur la qualité de la plongée sont considérables et doivent être
intégrées d'une manière restant à définir.

La présence d'espèces recherchées : la présence ou l'absence d'un mérou ou de poissons au


cours de la plongée conditionne souvent la perception de la qualité de la plongée. Observer un
thon ou un gros poisson au cours du palier peut laisser un souvenir de bonne plongée alors
que ce qui a précédé était quelconque. Dans ce cas, le milieu physique lui-même importe peu.
Seul la cible de la plongée est à prendre en considération.

8.4. Paysage Sous-marin et caractérisation écologique des masses d’eau :

Ce qui précède montre que la qualité du paysage peut être estimée à partir de phénomènes liés
au site et de phénomènes éphémères et liés aux conditions régnant au moment de la plongée.
Seuls les phénomènes liés au site sont à prendre en considération pour la caractérisation
écologique des eaux côtières.

Par ailleurs, les critères descriptifs ont trait au milieu physique (relief, clarté de l'eau) et au
milieu biologique (recouvrement du substrat, présence d'espèces particulières). La
dégradation du paysage concernera essentiellement les critères biologiques et dans une
moindre mesure les critères physiques (dégradation de la clarté de l'eau liée à la présence d'un
rejet de station d'épuration par exemple).

Le paysage peut se dégrader : disparition des organismes recouvrant le rocher (mortalité des
gorgones), disparition d'espèces recherchées (mérou), augmentation de la turbidité, etc.

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 60
9. CONCLUSION
Selon les objectifs assignés à cette mission, effectuée le long du littoral de la région d’El Kala,
il semble d’ores et déjà acquis que cette portion de côte algérienne présente une richesse
exceptionnelle. L’absence d’intervention humaine sur la plus grande partie de la côte dont la
structure et le relief sous-marin autorise un développement maximum d’une flore et d’une
faune diversifiée, est à l’origine de cette richesse. Il y figure en bonne place l’inventaire des
espèces remarquables dites aussi à valeur de « symbole ».

L’inventaire floro-faunistique qui a été réalisé ne constitue qu’une donnée indicative. Il nous a
permis l’identification de 134 espèces marines : macrophytes 53, poissons 33 et autres
embranchements 48.= c’est corrigé ? Cette diversité globale est d’autant plus appréciable qu’il
s’agit d’un échantillonnage estival ponctuel. Il est donc certain qu’il s’agit d’un inventaire
incomplet. Cependant, cet inventaire constitue une base de données pour l’estimation future
de la biodiversité globale de la partie marine du PNEK.

La biodiversité identifiée dans cette unité marine, adjacente au PNEK, tout comme la mise en
évidence d’espèces dites remarquables souvent citées comme espèces rares, espèces symboles
ou espèces à protégées traduisent l’importance de cet espace marin qu’il faut impérativement
protéger. Parmi ces espèces certaines d’entre elles ont disparu de leurs aires de distribution, et
d’autres ont vu leurs effectifs chuter sensiblement. On peut citer le mérou brun (Epinephenus
marginatus), la grande nacre (Pinna nobilis) le corail rouge (Corallium rubrum) , les trotues
et cétacés pour la faune ; les Cystoseires (Cystoseira stricta, C. sedoides, C. spinosa, C.
zosteroides), la dictyotale Dictyopteris membranacea et Posidonia oceanica pour la flore.

Cette étude nous a permis, entre autre, de mettre aussi en évidence des formations
remarquables (peuplements, paysages, habitats et biocénoses) considérés comme menacés en
Méditerranée (PNUE/UICN/GIS Posidonie, 1990) et que l’on retrouve au niveau du littoral
du PNEK. Il s’agit des peuplements marins comme :
• l’herbier à Posionia oceanica,
• les forêts à Cystoseira de mode battu,
• les fonds coralligènes.

et des paysages sous-marins comme :


• Récif-barrière de l’herbier à Posidonia oceanica,
• Bourrelets à Corallina elongata,
• Forêt à Dyctiopteris membranacea.

L'intérêt majeur de cette unité marine d'El-Kala réside dans les points suivants :

1 - L'état de la conservation et l'étendue de l'herbier de Posidonies, la diversité des espèces


qu'il abrite et le rôle particulièrement important qu'il joue dans l'équilibre physico-chimique et
biologique au sein de cette unité marine.
2 - La présence d'un récif-barrière de posidonie considéré comme un paysage marin
remarquable.
3 - La présence de nombreux tombants et de superficies importantes de peuplements du
coralligène qui sont à la base de la richesse et de la variété des paysages et des espèces.
4 - La présence d'un linéaire important de "trottoir "à Corallina elonga, véritable indicateur
biologique de l'état sanitaire de la mer.
5 - La richesse en faune et en flore marines, notamment des fonds rocheux qui favorisent de
nombreuses espèces-phares particulièrement abondantes avec une forte densité d'individus de
grande taille parfois.

6 – La présence de tortues marines et de cétacés conférant au PNEK le rôle de seconde partie


du littoral la plus importante d’Algérie pour ces espèces
7 – La présence d’habitats potentiels pour le phoque moine, espèce menacée au niveau
mondial notée historiquement et épisodiquement dans cette portion du littoral
8 - Des paysages marins exceptionnels qui peuvent être offerts aux visiteurs.

La qualité indéniable des fonds sous-marins par leur beauté, l’esthétique du paysage côtier, la
réunion d’un grand nombre de peuplements et d’espèces remarquables menacés ou devenus
rares en Méditerranée, l’absence de signe de dégradation majeure par la pollution du milieu,
confirment l’intérêt qu’il y a à prendre des mesures pour la mise en place d’une aire marine
protégée au niveau du Parc National d’El Kala.

En cohésion avec le recueil actuel des données dans le domaine socio-économique et du


développement local du secteur littoral du PNEK, et relativement à la réalisation du plan de
gestion, des recommandations et propositions plus précises pourront être formulées (cf. ci-
dessus Phoque moine, tortues et cétacés comme exemple), en particulier sur les éléments clés
suivants :

1. la définition du périmètre à terre et vers le large


Sur les limites à terre, la stratégie de définition peut s’appuyer sur les seuls éléments
écologiques, auquel cas le parc marin pourrait s’étendre du Cap Ségleb au Cap Rosa mais
dans leur intégralité.
Sur une base tenant compte de notions plus administratives et à terme tenant compte de
facilités de gestion, seule la partie marine Est du Cap Rosa serait incluse dans l’aire
marine protégée (la partie marine Ouest du Cap dépend d’une autre unité administrative).
Vers le large, la question des limites doit prendre en compte l’inclusion ou non des
secteurs à corail rouge ou noir (isobathe 100 m environ); s’il est fait abstraction de cette
activité et de la présence de mammifères marins, l’isobathe 50 mètres permet d’inclure
une grande partie des intérêts patrimoniaux du site marin

2. le plan de zonage de la future zone marine


Différents modes de protection et de maintien d’activités économique durables pourront
être envisagés. Par exemple sous le triptyque : zone de protection intégrale, zone de
protection intermédiaire, zone d’activités limitées. Les résultats des études socio-
économiques doivent permettre d’affiner le type de zonage pour le rendre cohérent entre
intérêts patrimoniaux d’un côté et activités économiques ou sociales durables de l’autre.

3. les opportunités territoriales


L’aire marine proposée est en situation frontalière avec la Tunisie à l’Est.
L’analyse de la géomorphologie de la côte et l’identification d’espèces marines comme les
cétacés ou certaines tortues transitant entre les deux pays peuvent mener à une réflexion à
terme sur l’intérêt de concevoir la protection et la gestion de manière bilatérale. A l’instar
des actions engagées conjointement par l’Algérie et la Tunisie sur le Cerf de Barbarie ou
la lutte contre les incendies, des actions sont envisageables dans le domaine marin au droit
du littoral comme dans les eaux du large.
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Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 67
Projet Régional pour le Développement d’Aires Protégées Marines et Côtières en Région Méditerranée

Faisabilité d’une extension marine pour le Parc National d’El Kala


(Algérie)

ANNEXES
A préciser que les photos illustrant le présent rapport demeurent l’entière propriété de leurs auteurs. L’utilisation de ces
dernières ne pourra être faite sans leur accord préalable.

Ce rapport doit être cité comme suit :

SEMROUD R.(1), BELBACHA S.(2), DUPUY DE LA GRANDRIVE R.(3) & FOULQUIE M.(3), 2004. Faisabilité d’une
extension marine du Parc National d’El Kala – Algérie. Annexes. UNEP-MAP / CAR-ASP / ATEN / PNEK , Fr., 1-33.

(1) : Laboratoire Environnement Aménagement et Ecosystèmes Littoraux - Institut des sciences de la Mer et de
l'Aménagement du Littoral - Villa n°4 - Plage Ouest-Sidi Fredj, BP. 54, Staoueli - Alger

(2) : Club Scientifique de Plongée de Constantine – Cité UV3, n°10 Sigi-Amar – Annaba - Algérie

(3) : Atelier Technique des Espaces Naturels (ATEN), 2 place Viala – 34060 Montpellier - France

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 2
Cartes de stations prospectées

Secteur Cap Rosa

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 3
Secteur Melha-Vieille Calle

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 4
Secteur M'Zarae-El Kala

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 5
Secteur Messida

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 6
Secteur Cap Segleb

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 7
Position géographique des stations prospectées et les opérations effectuées – Binôme Mathieu Foulquié et Renaud Dupuy de la Grandrive

Heure départ et retour plage Temps de plongée en


Date N° Plongée Secteur géographique Prof max en m Plongeurs Météo
ou bateau minutes
8 juillet 16 h 00 - 17 h 45
MF + RDG + AO +
AM 1 Cap Plage Usine 10 45 Mer peu agitée
ET
9 juillet 9 h 00 - 16 h 20
PM 1 Large Cap Segleb 42 13 MF + RDG Mer agitée, houle ouest
PM 2 Large Cap Segleb (E) 21 29 MF + RDG

PM 3 Est Cap Segleb 12 17 MF

PM 4 Large Cap Segleb (W) 20 7 MF + RDG

PM 5 Cap Segleb (W) à la côte 8 53 MF + RDG

10 juillet 9 h 15 - 13 h 30
Très beau temps Mer
PM 6 Entre Cap Segleb et la Messida 19 46 MF + RDG
houleuse
PM 7 id (pointe) 21 45 MF + RDG
11 juillet 9 h 30 - 15 h 30
Beau temps
PM 8 Cap Rosa (N) 32 25 MF + RDG
Mer calme

PM 9 Cap Rosa (N) 40 33 MF + RDG

PM 10 Cap Rosa (N) 18 52 MF + RDG


12 juillet 9 h 45 - 16 h 30
Beau temps
PM 11 Large Cap Rosa (NW) 56 40 MF + RDG
Mer calme
PM 12 Rocher du Gorille (N) 19 43 MF + RDG
13 juillet Néant Forte houle

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 8
Heure départ et retour plage Temps de plongée en
Date N° Plongée Secteur géographique Prof max en m Plongeurs Météo
ou bateau minutes
14 juillet 12 h 00 - 12 h 30
AM 2 Beau temps
Vieille Calle 5 30 MF + RDG + ET
Houle
15 juillet 10 h 00 - 15 h 30
PM 13 Beau temps
Embouchure Mellah (N) 36 35 MF + RDG
Petite houle
PM 15
Plage petite tortue (N) 23 14 Plage petite tortue
PM 16 Plage petite tortue (W) 15 50 MF + RDG
16 juillet 10 h 55 - 16 h 45
PM 17 Large du Cap El Alem / Epave du Beau temps
51 45 MF + RDG
Bougarouni Mer calme
PM 18 Plage Vergès 7 35 MF + RDG

PM 19 Large de M’Zara (W) 34 24 MF + RDG

M’Zara (W) 12,5 29 MF + RDG


17 juillet 10 h 00 - 15 h 30
Beau temps
PM 21 Large de la Messida 64 25 MF + RDG
Mer calme
PM 22 La Messida (côte ouest) 13,5 37 MF + RDG

Identification des plongées :


AM : plongée en apnée par l’équipe française Mathieu FOULQUIE et Renaud DUPUY DE LA GRANDRIVE
PM : plongée en scaphandre autonome par l’équipe française Mathieu FOULQUIE et Renaud DUPUY DE LA GRANDRIVE

Identification des plongeurs :


MF : Mathieu FOULQUIE / RDG : Renaud DUPUY DE LA GRANDRIVE / AO : Atef OUEGHI / ET : Emmanuel THEVENIN

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 9
Position géographique des stations prospectées et les opérations effectuées – binôme Rachid Semroud
et Saïd Belbacha.

Date N° Secteur géographique Profondeur Opérations


plongée maximale effectuées
(m)
9 juillet PR1 Ras Segleb (Est) 22 Transect Nord Identification in situ +
Prélèvement
PR2 Ras Segleb (Ouest) 14 Transect WNW
Id. in situ +Prélèvement
10 juillet PR3 Entre Ras Segleb et La Messida 12 Tr. NW 120 °
Id. in situ +Prélèvement
PR4 Entre Ras Segleb et La Messida 16 Tr. W jusqu’à la limite du sable puis
NW
Id. in situ +Prélèvement
11 juillet PR5 Ras Rosa (Est) 14 Tr. N Id. in situ +Prélèvement
PR6 Ras Rosa (Nord) 31 Tr. N
Id. in situ +Prélèvement
PR7 Ras Rosa (Est) 11 Tr. S
Id. in situ +Prélèvement
12 juillet PR8 Large Ras Rosa 56 Tr. NW
Id. in situ +Prélèvement
PR9 Rocher du gorille 11 Tr. N 180° lim. Sable grossier puis E
270°
15 juillet PR10 Embouchure Lac Mellah (Nord) 22 Transect Sud
PR11 Embouchure Lac Mellah (Nord) 12 Transect Nord Identification in situ +
Prélèvement
PR12 Plage petite tortue (Nord) 12 Transect Nord
PR13 Plage petite tortue (Ouest) 10 Identification in situ +
Prélèvement
16 juillet PR14 Large Cap El Alem 51 Visite de l’épave
PR15 Plage Vergès (sortie du chenal) 8 Tr. WNW
Id. in situ +Prélèvement
PR16 M'Zara (Ouest) 12 Tr. SE230°
Id. in situ +Prélèvement
PR17 Large de La Messida 64 Tr. NW
Id. in situ +Prélèvement
1 août M1 M'Zara (Nord) 36 Tr. S
Id. in situ +Prélèvement
M2 M'Zara (Nord) 26 Tr. S
Id. in situ +Prélèvement
2 août M3 Ras Rosa (Nord) 35 Tr.N
Id. in situ +Prélèvement
O1 M'Zara Liseré Observations et prise de photos
côtier
O2 M'Zara Liseré Obs. et prise de photos
côtier Id. in situ +Prélèvement
O3 M'Zara Liseré Cartographie de la grotte
côtier Id. in situ
O4 M'Zara (éboulis) Liseré Observations
côtier Id. in situ +Prélèvement
O5 M'Zara (habitations) Liseré Observations
côtier
3 août M4 Ras Segleb (Nord) 32 Tr. S
Id. in situ +Prélèvement
M5 Ras Segleb (Nord) 28 Tr. S
Id. in situ +Prélèvement
O6 Boutribicha - Ras Segleb Liseré Observations
côtier
O7 Boutribicha - Ras Segleb Liseré Obs. et prise de photos
côtier Id. in situ +Prélèvement

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 10
O8 Boutribicha - Ras Segleb Liseré Observations
côtier Id. in situ +Prélèvement
O9 Boutribicha - Ras Segleb Liseré Obs. et prise de photos
côtier Cartographie
O10 Boutribicha - Ras Segleb Liseré Observations
côtier Id. in situ +Prélèvement
O11 Avant le Ras Segleb Liseré Observations
côtier Id. in situ +Prélèvement
4 août O12 Ville d'El Kala- La Messida Liseré Obs. et prise de photos
côtier Id. in situ
O13 Ville d'El Kala- La Messida Liseré Obs. et prise de photos
côtier Id. in situ
O14 Plage de La Messida (Est) Liseré Obs. et prise de photos
côtier Id. in situ
O15 Plage de La Messida Liseré Obs. et prise de photos
côtier Id. in situ

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 11
(les listes suivantes sont issues des relevés in situ du binôme R. Semroud / S. Belbacha)

LISTE DE L'ICHTYOFAUNE
Serranidae
Anthias anthias (Linnaeus, 1758)
Apogonidae
Apogon imberbis (Linnaeus, 1758)
Balistidae
Balistes carolinensis Gmelin, 1789
Pomacentridae
Chromis chromis (Linnaeus, 1758)
Chromis chromis (juvéniles) (Linnaeus, 1758)
Congridae
Conger conger (Linné, 1758)
Labridae
Coris julis (Linné, 1758)
Symphodus cinereus (Bonnaterre, 1788)
Symphodus roissali (Risso, 1810)
Symphodus melops (Linnaeus, 1758)
Symphodus rostratus (Bloch, 1797)
Symphodus tincta (Linnaeus, 1758)
Thalassoma pavo Linnaeus, 1758
Sparidae
Diplodus annularis (Linnaeus, 1758)
Diplodus cervinus (Lowe, 1841)
Diplodus puntazo (Cetti, 1777)
Diplodus sargus (Linnaeus, 1758)
Diplodus vulgaris (Geoffroy Saint-Hilaire E., 1817)
Oblada melanura (Linnaeus, 1758)
Sarpa salpa (Linnaeus, 1758)
Sparus auratus Linnaeus, 1758
Spondyliosoma cantharus (Linnaeus, 1758)
Serranidae
Epinephelus alexandrenus (Linnaeus, 1758)
Epinephenus marginatus (Lowe, 1834)
Mullidae
Mullus surmuletus Linné, 1758
Muraenidae
Murena helena Linnaeus, 1758
Sciaenidae
Sciana umbra Linnaeus, 1758
Umbrina cirrosa (Linnaeus, 1758)
Serranidae
Serranus cabrilla (Linnaeus, 1758)
Serranus scriba (Linnaeus, 1758)
Centracanthidae
Spicara smaris (Linnaeus, 1758)
Triglidae
Trigloporus lastoviza (Bonneterre, 1788)

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 12
LISTE DES MACROPHYTES

ALGUES ordre Dictyotales


Dictyopteris membranacea (Stackhouse) Batters
Groupe des RHODOPHYTES Dictyota dichotoma (Hudson) Lamouroux
Classe des Bangiophyceae Dilophus fasciola (Roth) Howe
ordre Bonnemaisoniales Dilophus spiralis (Montagne) Hamel
Asparagopsis armata Harvey Padina pavonica (Linnaeus) Thivy
ordre Corralinales Zonaria tournefortii (Lamouroux) Montagne
Amphiora verruculosa Kützing ordre Ectocarpales
Amphiroa cryptarthrodia Zanardini Rafsia verrucosa (Areschoug) J. Agardh)
Corallina elongata Ellis & Solander ordre Fucales
Jania rubens (Linnaeus) Lamouroux Cystoseira compressa (Esper) Gerloff et Nizamuddin
Lithophyllum incrustans Philippi Cystoseira elegans
Lithophyllum lichenoides Philippi Cystoseira sedoides (Desfontaines) C. Agardh
Mesophyllum lichenoides (Ellis) Lemoine Cystoseira spinoza Sauvageau
Pseudolihophyllum expansum Cystoseira stricta (Montagne) Sauvageau
Pseudolithophyllum cabiochae Sargassum vulgare C. Agardh
ordre Gelidiales ordre Scytosiphorales
Chondria sp. Colpomenia sinuosa (Merteus ex. Roth) Derbes et
Laurencia paniculata (C. Agardh) J. Agardh Solier in Castagne
Polysiphonia sp. ordre Sphacelariales
Gelidium crinale (Turner) Lamouroux in Bory Clodostephus hirsutus (Linnaeus) Boudouresque et
Gelidium spatulatum (Kützing) Bornet Perret
ordre Gigartinales Halopteris filicina (Grateloup) Kützing
Gigartina acicularis (Roth) Lamouroux Halopteris scoparium (Linnaeus) Sauvageau
Gracilaria bursa-pastoris (Gmelin) Silva
Gracilaria verrucosa (Hudson) Papenfuss Groupe des CHLOROPHYTES
Hypnea musciformis (Wuffen in Jacquin) Lamouroux ordre Caulerpales
Peysonnelia squamaria (Gemlin) Decaisne Halimeda tuna (Ellis &Solander) Lamouroux
Phyllophora nervosa (De Candolle) Greville ex. J. Udotea petiolata (Turra) Borgesen
Agardh ordre Codiales
Plocaminum cartilagineum (Linnaeus) Dixon Codium bursa (Linnaeus) C. Agardh
Sphaerococcus coronopifolius Stackhouse Codium effusium (Rafinesque) Delle Chiaje
ordre Nemaniales Codium fragile (Suringar) Hariot
Nemalion helminthoides (Velley in Withering) ordre Dasycladales
Batters Acetabularia acetabulum (Linnaeus) Silva
ordre Rhodymeniales Dasycladus vermicularis (Scopoli) Krasser
Fauchea repens (C. Agardh) Montagne et Bory ex. ordre Ulvales
Montagne Ulva lactuca Linnaeus
Rhodymenia palmata (Lamouroux) Silva
PHANEROGAME
Groupe des CHROMOPHYTES
Classe des Fucophyceae Classe des Monocotyledones
ordre Cutteriales Posidonia oceanica (L.) Dellile
Zanardinia prototypus (Nardo) Nardo

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 13
Liste des autres embranchements

SPONGIAIRES Patella lusitanica Lamarck, 1819


Anchinoidae Cl. Bivalves
Anchinoe tenacior Topsent, 1936 Mytilidae
Chondrosiidae Perna perna (Linné, 1758)
Chondrosia reniformis Nardo Pinnidae
Calcispongiae Pina nobilis Linné, 1758
Clathrina clathrus (Schmidt) Pina rudis Linné, 1758
Clionidae
Cliona sp. (éponge jaune) ARTHROPODES
Mycalidae Cl. Crustacés
Crambe crambe (Schmidt) Balanidae
Spongidae Balanus sp.
Ircinia fasciculata Pallas, 1766 Chthamalidae
Spongia agaricina (Pallas) Chtamalus depressus (Poli, 1795)
Renieridae Chtamalus stellatus (Poli, 1795)
Petrosia ficiformis (Schmidt) Eriphidae
Spirastrellidae Eriphia verucosa (Forskal, 1775)
Spirastrella conctatrix Schimdt Grapsidae
Pachygrapsus marmoratus (Fabricius, 1787)
CNIDAIRES Scyllaridae
Coralliidae Scyllarides latus (Latreille, 1803)
Coralium rubrum (L.) Pisinae
Plexauridae Pisa sp.
Enicella cavolinii (Koch) Crustacé
Eunicella singularis (Esper) Scyllarides latus (Latreille, 1803)
Gorgonidae
Lophogorgia ceratophyta (L.) LOPHOPHORIENS
Cl. Anthozoaires Cl. Bryozoaires
Anthipatharia Myriaporidae
Anthipathes subpinnata (El. et Sol.) Myriapora truncata (Pallas, 1766)
Actiniidae Pleidoloporidae
Actina equina L., 1767 Reteporella couchii (Hincus, 1828)
Amemonia sulcata (Pennant, 1766)
Cérianthidae ANNELIDES POLYCHETES
Cerianthus membranaceus (Spallanzani, 1784) Serpulidae
Zoanthidae Spirographis spalanzani Viviani
Parazoanthus axienellae (O.Schm.)
ECHINODERMES
TUNICIERS Arbaciidae
Cl. Ascidies Arbacia lixula (Linné, 1758)
Polyclinidae Diadematidae
Aplidium proliferum (Milne-Edwards, 1831) Centrostephanus longispinus Peters, 1855
Holothuriidae
MOLLUSQUES Holothuria forskali Delle Chiaje, 1823
Polyplacophores Holothuria tubulosa Gmelin, 1788
Chitonidae Hothuria polii Delle Chiaje, 1823
Chiton olivaceus Spengler, 1797 Ophiasteridae
Cl. Gastaropodes Hacelia attenuata Gray
Littorinidae Echinidae
Littorina punctata (Gmelin, 1791) Paracentrotus lividus (Lamarck, 1816)
Melaraphe neritoides (Linné, 1767) Toxopneustidae
Trochidae Sphaerechinus granularis (Lamarck, 1816)
Monodonta tuberculata (Born) Echinasteridae
Patellidae Ophidiaster ophidianus (Lamarck, 1816)
Patella coerulea Linné, 1758

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 14
Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 15
Notes relevées aux cours des différentes plongées
durant la période du 9 au 18 juillet 2004
(binôme R. Semroud / S. Belbacha - stations PR1 à PR17)

Date : 09 juillet 2004


Station : Cap Segleb (Cap roux) Est
Référence : PR1

Peuplement sciaphiles, algues photophiles et herbier de Posidonie

Groupes et espèces inventoriés Codium bursa


Acetabularia acetabulum
Spongiaires Padina pavonica
Mesophyllum lichenoides
Clathrina clatrus (clathrine jaune) Corallina elongata
Spirastrella conctatrix (éponge encroûtante rouge) Peyssonelia squamaria
Crambe crambe Dictyopteris membranacea (+++)
Anchinoe tenacior Jania rubens
Petrosia ficiformis Lithophyllum incrustans
Spongia agaricina (éponge éléphant) Plocamium cartilagineum
Asparagopsis armata
Echinodernes Phyllophora nervosa
Dilophus spiralis
Ophiodiaster ophidianus (étoile rouge) Cystoseira spinosa = (elegans?) ???
Paracentrotus lividus (peu d'individus)
Sphaerechinus granularis Ichthyofaune

Autres Embranchements Apogon imberbis


Epinephelus alexandrinus
Parazoanthus axinellae (Cnidaires) Serranus cabrilla ++
Eunicella singularis (gorgone blanche à -10m) Serranus scriba
(Cnidaires) Chromis chromis +++
Eunicella cavolinii (gorgoen jaune à -18m) Chromis chromis juvéniles (bleu)
(Cnidaires) Coris julis
Myriapora truncata (faux corail) Bryozoaire Thalassoma pavo ++
Spirographis spalanzani (Annélides) Symphodus rostratus
Perna perna (Mollusques) S. staitii
S. melops
Macrophytes S. roissali
S. tinca
Phanérogame Sarpa salpa (banc)
Posidonia oceanica (la limite inférieure et située à - Diplodus annularis
21m) D. cervinus
D. vulgaris
Algues D. sargus
Oblada melanura
Halimeda tuna Sciaena umbra
Udotea petiolata Mullus surmuletus

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 16
Date : 09 juillet 2004
Station : Cap Segleb (Cap roux) ouest
Référence : PR2

Peuplement sciaphiles (peu), algues photophiles (important) et herbier de Posidonie (peu)

Groupes et espèces inventoriés Padina pavonica


Mesophyllum lichenoides
Spongiaires Corallina elongata
Peyssonelia squamaria
Spirastrella conctatrix (éponge encroûtante Jania rubens
rouge) Lithophyllum incrustans
Crambe crambe Asparagopsis armata
Phyllophora nervosa
Echinodernes Dictyopteris membranacea
Dilophus spiralis
Paracentrotus lividus (peu d'individus)
Sphaerechinus granularis Ichthyofaune

Autres Embranchements Epinephelus alexandrinus +++ (badèche)


Serranus cabrilla
Parazoanthus axinellae (Cnidaires) Serranus scriba ++
Perna perna (Mollusques) Chromis chromis +++
Coris julis
Macrophytes Thalassoma pavo +
Symphodus rostratus
Phanérogame S. staitii
Posidonia oceanica (presque pas présente dans S. melops
cette partie) S. roissali
S. tinca
Algues Diplodus annularis
D. vulgaris
Halimeda tuna D. sargus
Udotea petiolata Oblada melanura
Codium bursa Mullus surmuletus
Acetabularia acetabulum

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 17
Date : 10 juillet 2004
Station Plus vers l'ouest du Cap Segleb (Cap roux) et avant la Messida
Référence : PR3

Peuplement sciaphiles (peu), algues photophiles (important) et herbier de Posidonie

Herbier sur roche -10m, blocs et sable, vers -12m sable

Algues Ichtyofaune

Acetabularia acetabulum Epinephelus alexandrinus +++ (badèche)


Udotea petiolata Serranus cabrilla
Dasycladus vermicularis Serranus scriba ++
Jania rubens Chromis chromis +++
Peyssonelia squamaria Coris julis
Codium bursa Thalassoma pavo +
Lithophyllum incrustans Symphodus rostratus
Cladostephus hirsutus (abondant) S. staitii
Amphiora verruculosa S. melops
Padina pavonica ++ S. roissali
Plocamium cartilagineum S. tinca
Halopteris filicina Diplodus annularis
D. vulgaris
D. sargus
Oblada melanura
Mullus surmuletus
Seriola dumerili

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 18
Date : 10 juillet 2004
Station Plus vers l'ouest du Cap Segleb (Cap roux) et avant la Messida
Référence : PR4

Profondeur -16m (je n'ai pas de données?)

Plocamium cartilagineum
Halopteris filicina
Cladostephus hirsustus
Codium bursa**** (Linné)
Posidonia oceanica (Linné) non dominante partagé avec Plocamium cartilagineum
Atherina hepsetus (Linnaeus, 1758)
Epinephelus marginatus (Lowe, 1954)
Epinephelus alexandrinus (Steindachner, 1878)
Oblada melanura (Linnaeus, 1758)
Diplodus vulgaris (Geoffroy & Saint Hilaire, 1817)
Sarpa salpa**** (Linnaeus, 1758)
Symphodus tinca (Linnaeus, 1758)
Chromis chromis (Linnaeus, 1758) juvenille
Balistes carolinnensis (Gmelin, 1788)

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 19
Date : 11 juillet 2004
Cap Rosa est (3 plongées ont été effectuées)
Référence : PR5
Station au niveau du Cap (côtière) à partir d'un rocher haut de plusieurs mètres
Profondeur max = -14m

Sur le substrat dur: algues photophiles et peuplement sciaphile. Blocs de roche en position
vertical, éboulis dans sable et galet et enfin éboulis dans sable et gravier

Macrophytes Balanus sp.


Arbacia lixula (très peu)
Algues Paracentrotus lividus (peu)
Ophidiaster ophidianus (1 individu)
Dictyota dichotoma Spirographis spalanzani
Halopteris scoparia Parazoanthus axinellae (peu)
Codium fragile Eunicella cavolinii
Peyssonelia squamaria +++ Eunicella singularis
Padina pavonica (peu) Myriapora truncata
Halimeda tuna Cerianthus membranaceus
Udotea petiolata +++
Pseudolithophyllum expansum Songiaires
Codium bursa
Asparagopsis armata Crambe crambe
Cladostephus hirsutus comme PR3 et PR4 Clathrina sp. (éponge blanche)
Lithophyllum incrustans (recouvre la roche) Ircinia fasciculata
Plocamium cartilagineum
Jania rubens
Gelidium crinale Ichthyofaune
Gelidium spatulatum
Halopteris filicina Apogon imberbis (quelques individus)
Halopteris scoparia Serranus cabrilla
Dilophus spiralis Serranus scriba ++
Chromis chromis +++
Phanérogame Chromis chromis juvéniles (bleu)
Coris julis
L'herbier à Posidonies est sur roche (partie Thalassoma pavo
supérieure) à partir de -8m jusqu'à -14m Symphodus melops
S. tinca
Faune Sarpa salpa (banc)
Diplodus annularis
Littorina neritoides D. cervinus (1 individu)
Littorina punctata D. vulgaris
Chtamalus depressus D. sargus
Chtamalus stellatus Oblada melanura
Patella lusitanica Mullus surmuletus
Patella coerulea Spondyliosoma cantharus

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 20
Date : 11 juillet 2004
Cap Rosa NORD (3 plongées ont été effectuées)
Référence : PR6
Profondeur = -31m

Plongée très courte vérification de la présence de la posidonie. Elle est présente sur le
coralligène. Formation particulière. Coralligène sous forme ripple mark au sommet la
posidonie dans les creux du sable grossier. (1 prélèvement de faisceaux). (Formation à
vérifier au cours de la mission complémentaire pour plus de détails)

Date : 11 juillet 2004


Cap Rosa (3 plongées ont été effectuées)
Référence : PR7
Profondeur = -31m

Au niveau de la plage à l'Est du Cap Rosa

Sable fin dominant et éboulis, herbier sur roche. Faisceaux sur le replats des roches feuilles
courtes et entre les roches feuilles longues (des prélèvements de faisceaux ont été effectués);
les parois verticales des roches ombragées sont occupées par un peuplement sciaphile

Peuplement d'algues photophile sur les parois exposées

Codium bursa Serranus scriba ++


Dictyota dichotoma Chromis chromis +++
Halimeda tuna Coris julis
Jania rubens ++ Thalassoma pavo
Padina pavonica ++ Synphodus melops
Peyssonelia squamaria + S. tinca
Udotea petiolata + Sarpa salpa (banc)
Diplodus annularis
Eunicella cavolinii D. vulgaris
Eunicella singularis D. sargus
Holothuria forskali Oblada melanura +++
Holothuria tubulosa Mullus surmuletus
Sciaena umbra (2 individus)
Ichthyofaune Balistes carolinensis baliste (1 individu)
Serranus cabrilla Trigloporus lastoviza (2 individus)

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 21
Date : 12 juillet 2004
Cap Rosa nord ouest (1 plongée profonde)
Référence : PR8
Profondeur = -56 m

Coralligène : station du corail rouge (Coralium rubrum)


Eunicella clavolinii
Retepora couchii (20 cm de hauteur) +
Anthipathes subpinnata (corail noir)
Centrostephanus longispinus

Date : 12 juillet 2004


La tête du Gorille à l'est du Cap Rosa
Référence : PR9
Profondeur max = -11m

Observations très côtières sur un surplomb de -6m et transect jusqu'à -11m. Eboulis
importants, sédiments constitués de gros galets, puis de gravier et enfin par du sable en se
dirigeant vers le large.
Lithophyllum lichenoides (quelques taches) Codium bursa
Corralina elongata (Bourrelets importants) Cladostephus hirsutus +++
Actina equina + Padina pavonica
Codium fragile ++ Lithothamnion lenormandi (encroûtante)
Parazoanthus axinellae +++ (-1m) Udotea petiolata
Ircinia fasciculata (éponge grise) Arbacia lixula
Clathria clathrus (éponge blanche) (-3m) Hothuria polii (sable)
Spongia agaricina Cytoseira spinosa? = elegans
Crambe crambe Dilophus fasciola
Paracentrotus lividus Lithophyllum incrustans
Chondrosia reniformis

L'herbier à P. oceanica débute à -7m, faisceaux sur la surface des roches (petit faisceux) et
faisceaux calés entre les roches (feuilles très longues). La limite se situe à -18m.

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 22
Date : 13 et 14 juillet 2004 Sorties annulées pour cause de mauvais temps. Une sortie c'est
faite à la Plage de la Veille Calle le 14 juillet
Référence : Aucune

Un ramassage d'algues échouées sur banquette à Posidonies a été effectué (voir échantillon)

Rhodophycées
Asparagopsis armata
Hypnea musciformis
Jania rubens
Gracilaria verrucosa
Chondria sp.
Sphaerococcus coronopifolius (frament)
Gracilaria bursa-pastoris
Fucophycées
Halopteris filicina
Halopteris scoparia
Dilophus spiralis
Colpomenia sinuosa
Cladostephus hirsutus
Ulvophycées
Ulva lactuca

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 23
Date : 15 juillet 2004
Embouchure Mellah NORD
Référence : PR10
Profondeur max = -23m

Fond sableux , incursion simplement. Aucun élément observé.


Date : 15 juillet 2004
Embouchure Mellah NORD
Référence : PR11
Profondeur max = -12m

En avant des 12 m vers le large fond de sable. Herbier sur roche (même paysage que dans les
stations où l'herbier est en place). Limite inférieure de l'herbier -15m suit un sable grossier.

Information Mathieu : (PM13) Touffes de Posidonie à -35; la limite serait située vers les 27 m
(herbier véritable)

Algues

Halimeda tuna
Udotea petiolata
Dasycladus vermicularis (sur fond de sable)
Dictyopteris membranacea
Cladostephus hirsutus
Padina pavonica
Pseudolithophillum
Jania rubens
Codium fragile
Codium bursa
Lithophyllum incrustans
Plocamium cartilagineum
Polysiphonia ??
Dilophus fasciola

Ichthyofaune

Apogon imberbis (quelques individus)


Serranus cabrilla
Serranus scriba ++
Chromis chromis +++
Coris julis
Thalassoma pavo
Synphodus melops
S. tinca
Sarpa salpa (banc)
Diplodus annularis
D. vulgaris
D. sargus
Oblada melanura +++

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 24
Date : 15 juillet 2004
Plage petite tortue nord
Référence : PR12
Profondeur max = -12m

Fond sableux, incursion simplement. Aucun élément observé.


Date : 15 juillet 2004
Plage petite tortue ouest
Référence : PR13
Profondeur max = -10m

Plongée intéressante.
Herbier sur roche; sur les tombants espèces sciaphiles.
Fond à sable grossier. Sur substrat algues photophiles. L'herbier s'arrête vers -3m (limite
supérieure).

Clathrina clathrus (Eponge blanche)

Algues
Pseudolithopillum expansium ++
Padina pavonica +++
Cladostephus hirsutus
Plocamium cartilagineum
Codium bursa
Colpomenia sinuosa
Peyssonelia squamaria
Zonaria tournefortii

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 25
Date : 16 juillet 2004
Large du cap El Alem
Référence : PR14
Profondeur max = -51m

Epave du Bougarouni (Chalutier ramené par l' OAP au début des années 70 appelé Hoggar)

Anthias anthias (3 individus)


Centrostephanus longispinus (oursin diadème) 4 individus
Eunicella cavollini (Gorgone jaune) ++ en position vertical au dessus du toit e la cabine
Epinephelus alexandrinus (Badèche) (1 individu)

Prélèvement d’un échantillon de Rhodymenia palmata

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 26
Date : 16 juillet 2004
Plage Vergès, sortie du chenal
Référence : PR15
Profondeur max = -5m (infralittoral supérieure et sur le médiolittoral (voir schéma)

Herbier sur roche dense qui remonte à la surface. Présence du récif barrière décrit par Pergent
et al., 1990

Citez les espèces du supra et du médiolittoral.

Moulière importante

Algues Ichtyofaune

Rhodophycées Serranus scriba ++


Laurencia paniculata Chromis chromis +++
Gigartina acicularis (épiphyte) Coris julis
Hypnea musciformis Thalassoma pavo
Gelidium crinale Synphodus melops
Jania rubens dur moule S. tinca
Coralina elonga +++ Sarpa salpa (banc)
Diplodus annularis
Fucophycées D. vulgaris
Sargassum vulgare D. sargus
Cystoseira stricta Oblada melanura +++
Cystoseira sedoides Paracentrotus lividus
Zonaria tournefortii Pachygrapsus marmoratus
Eriphia verucosa
Holothuria tubulosa

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 27
Date : 16 juillet 2004
M'zara ouest
Référence : PR16
Profondeur max = -5m

Transect
Fond d'éboulis (Blocs de taille moyenne) entre -12m à -2m, direction N Sud Est 232°
Herbier sur roche, recouvrement 100%. Absence d'herbier à -2m (limite supérieure). Algues
photophiles sur substrat.

Selon les information de Mathieu la limite inférieure est à -34m.

Ophidiaster ophidianus (2 individus)


Paracentrotus lividus
Crambe crambe
Holothuria tubulosa
Epinephelus alexandrinus (badèche)
Apogon imberbis
Diplodus annularis
Diplodus cervinus
Diplodus puntazzo
Diplodus vulgaris
Serranus scriba
Thalassoma pavo
Sarpa salpa
Muraena helena
Mullus surmuletus
Symphodus tinca
Chromis chromis
Chromis chromis (juvéniles)

Algues

Cladostephus hirsutus ++
Dasycladus vermicularis (sur sable)
Udotea petiolata
Padina pavonica +++
Halimeda tuna
Jania rubens ++
Peyssonelia squamaria
Plocamium cartilagineum (algue rouge)
Asparogopsis armata (algue rouge)
Lithophyllum incrustans
Zonaria tounefortii

Date : 17 juillet 2004


Large de la Missida
Référence : PR17
Profondeur max = -64m
Plongée profonde sur le coralligène envasé (aucune observation)

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 28
Transects de la mission complémentaire du 31 juillet au 04 août 2004

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 29
Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 30
Exemples de Transects (Binôme MF / RDG)

Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 31
Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 32
Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 33
Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 34
LOUISY P.., 2002. Guide d’identification des poissons marin Europe de l’ouest et méditerranée. Les
éditions Eugen Ulmer : 1-430.
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Semroud R., Belbacha S., Dupuy de la Grandrive R. & Foulquié M., 2004 68

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