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INSTITUT SUPERIEUR DES PÊCHE MARITIMES

AGADIR

Filière Pêche

2016-2017

Aziz Regragui
TABLE DES MATIERES
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION A L'OCEANOGRAPHIE
INTRODUCTION:
1.1 Les définitions
1.1.1 L'océanographie
1.1.2 L'océanologie
1.2 Les disciplines de l'océanographie
1.3 La recherche océanographique et l'exploitation des océans
1.3.1 Les organismes internationaux et nationaux
1.3.2 Les ressources renouvelables et non renouvelables

CHAPITRE 2 : LES OCÉANS ET LES MERS


2.1 La formation des océans
2.1.1 La tectonique des plaques
2.1.2 La dérive des continents
2.2 L’océan mondial
2.2.1 Les océans et mers
2.2.1.1 Les océans
2.2.1.2 Les mers
2.2.2 Formes et dimensions des océans
2.2.3 Caractéristiques de l’océan mondial
2.2.3.1 Le niveau de référence
2.2.3.2 La continuité des bassins océaniques
2.3 Les subdivisions du domaine océanique
2.3.1 Les fonds marins :
2.3.1.1 Etude des fonds marins
2.3.1.2 La subdivision bathymétrique
2.3.2 La subdivision hydrographique:
2.3.3 La subdivision biologique:
2.3.4 La subdivision photométrique
2.4 Le cycle de l'eau
2.5 Les échanges thermiques

CHAPITRE 3 : LES PRINCIPAUX PARAMETRES DE L'EAU DE MER


3.1. La température
3.1.1 Mesures
3.1.2 Etablissement des champs de température
3.1.3. Variations de la température
3.1.3.1 Variations dans le temps
3.1.3.2 Les variations dans l'espace
3.2.3 Origine de ces variations
3.3. Influence de la température sur la distribution des organismes marins
3.2. La salinité
3.2.1 La définition
3.2.2 Mesures
3.2.3 Variation de la salinité
3.2.3.1 Variation dans le temps
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3.2.3.2 Variation dans l'espace
3.2.4 Influence de la salinité sur la distribution des organismes marins
3.3 La densité
3.3.1 Définition
3.3.2 Mesure de la densité
3.3.3 Variation de la densité
3.3.2.1 Variations dans le temps et dans l'espace
3.3.3 Origine de ces variations
3.4. La lumière
3.4.1. Le transfert de l’énergie lumineuse en milieu aquatique
3.4.2 Mesure de la transparence de l’eau de mer
3.4.3 Les variations de la lumière
3.4.5 Influence de la lumière sur les organismes marins
3.5 Les gaz dissous
3.5.1 L’oxygène dissous
5.2 Le gaz carbonique
3.6. Les sels nutritifs
3.6.1 L’Azote
3.6.2 Le phosphore

CHAPITRE 4 : NOTION SUR LA CIRCULATION OCÉANIQUE


4.1 Les courants marins
4.1.1 Les courants périodiques
4.1.1.1 Les marées
4.1.1.2 Les houles et les vagues
4.1.2 Les courants apériodiques
4.1.2.1 Les courants de surface
4.1.2.2 La circulation thermohaline globale des eaux océaniques
4.2 La circulation le long de la côte Nord Ouest africaine
4.3 Le phénomène d'upwelling

TRAVAUX DIRIGES
Exercices

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LISTE DES FIGURES
Figure 1. La formation de l’océan primitif
Figure 2 : Carte des plaques terrestres.
Figure 3 : Ouverture des bassins océaniques
Figure 4 : Zone de subduction
Figure 6 : Tectonique des plaques
Figure 7 : Vue équatoriale des océans
Figure 8: Répartition des terres et des mers
Figure 9: Projection polaire du globe terrestre mettant en évidence l’océan mondial
Figure 10 : Sondage ponctuel des fonds marins
Figure 11: Sondage vertical et bande de sondeur
Figure12: Principe du sonar
Figure 13 : Principe de la sismique réflexion
Figure 14 : Moyen de prélèvement des sédiments marins
Figure 15 : Les subdivisions bathymétriques, hydrographiques, photométriques et biologiques
Figure 17 : Le cycle de l'eau
Figure 18 : Les échanges Océan-Atmosphère
Figure 19 : Thermomètre à renversement
Figure 20 : Bathysondes
Figure 21 : Carte de distribution de la température superficielle observée par satellite
Figure 22 : Répartition verticale a)des masses d’eau b) de la température.
Figure 23 : Distribution verticale de la température dans l'océan Atlantique selon une direction nord-sud.
Figure 24: Influence de la thermocline sur la distribution des poissons
Figure 25 : Salinomètre (Type MC5)
Figure 26:Courbe de la salinité en fonction de la conductivité à différentes températures
Figure 27: Distribution de la salinité dans l'océan Atlantique
Figure 28: Déversement de l'eau salée de la Méditerranée dans l'Atlantique (Détroit de Gibraltar)
Figure 29: Régulation se la salinité interne par les organismes dans l’eau douce et dans l’eau de mer
Figure 30: Distribution de la densité en fonction de la température et de la salinité
Figure 31:Densimètre à immersion et électronique
Figure 32: Distribution verticale de la densité en certains points de l'océan mondial
Figure 33: Variation de la température, la salinité et la densité des eaux océaniques de surface en
fonction de la latitude.
Figure 34: Absorption des différentes radiations solaires
Figure 35: Mesure de la transparence de l’eau de mer par le disque de Secchi
Figure 36: Pénétration de la lumière dans les eaux côtières et océaniques
Figure 36 (2) : Absorption de l'énergie acoustique
Figure 37: variation de la teneur en oxygène de l'eau de mer en fonction de la profondeur.
Figure 38: Cycle d'azote
Figure 39: Cycle du phosphore
Figure 40: Amplitude de la marée en fonction de la position des astres
Figure 41:Variations de la marée avec le cycle lunaire
Figure 42: Propagation de l’onde de houle
Figure 43: Carte des principaux courants de surface des océans mondiaux
Figure 44: La circulation thermohaline a) mécanisme b) circulation globale des eaux océaniques
Figure 45:La circulation océanique nord atlantique
Figure 46: Carte de la circulation générale le long du littoral marocain
Figure 47: Répartition mondial des zones d’Upwelling.
Figure 48: Le mécanisme d’Upwelling

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CHAPITRE 1 : INTRODUCTION A L'OCEANOGRAPHIE

INTRODUCTION:
L'océanographie, c'est l'étude scientifique des océans. Cette discipline fait appel à plusieurs disciplines.
On distingue l'océanographie physique, biologique, chimique et géologique, mais on retrouve de fortes
interactions entre ces différents domaines. D’autre disciplines sont étroitement liées à l’océanographie
notamment la météorologie, la géographie et autres.

L’océanographie est indispensable pour différentes professions liées directement ou indirectement à la


mer comme l’exploitation des ressources marines renouvelables ou non, l’aquaculture, protection de
l’environnement, contrôle des changements climatiques, aménagement côtier, récifs artficiels…

1.1 Les définitions

1.1.1 L'océanographie
L'océanographie ou science de la mer a pour objet:
- L'étude de la vie dans les océans.
- L'étude du milieu physique et chimique des océans.
- L'examen des relations entre les êtres vivants et le milieu qui les entoure.
- L'étude des interactions entre les masses d'eau océaniques et l'atmosphère ou le fond marin ou le
rivage.

1.1.2 L'océanologie
On utilise aussi le terme d'océanologie qui désigne:
- L'étude océanographique de la mer.
- La science des techniques mises en oeuvre pour étudier le milieu marin.
- L'intervention de l'homme dans le milieu marin; pêches, pollutions, explorations, aménagements
littoraux.

1.2 Les disciplines de l'océanographie


- L'océanographie physique
- L'océanographie chimique
- L'océanographie géologique
- L'océanographie biologique
- L'océanographie et la météorologie

Océanologie

Exploitation par l’homme


(Pêche, Navigation, Exploration, Pétrole, Aménagement…)

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1.3 La recherche océanographique et l'exploitation des océans

1.3.1 Les organismes internationaux et nationaux


La mer est l'une des sources principales en protéines (mollusques, crustacés et poissons), ce qui a poussé
les états maritimes à développer la recherche et la prospection de nouveaux lieux de pêche et
d’aquaculture.
De nombreux organismes nationaux et internationaux étudient et explorent les océans en lançant
plusieurs programmes et campagnes de recherches dans les différents océans et mers.
Au Maroc, pour comprendre le fonctionnement du système d'upwelling le long du littoral atlantique
marocain et afin d'orienter la gestion des richesses biologiques marines vers une bonne exploitation,
plusieurs campagnes océanographiques ont été organisées depuis les années 1970 par l'Institut
Scientifique des Pêches Maritimes (ISPM) actuellement nommé l'Institut National de Recherche
halieutique (INRH)

. 1.3.2 Les ressources renouvelables et non renouvelables


Le milieu marin est habité sur toute sa hauteur, des rivages aux fosses les plus profondes. Il renferme
plus de 75% des espèces vivantes, mais fournis moins de 20% de la nourriture consommée par l'homme.
L'océan est peuplé de façon inégale et les animaux vivant a des profondeurs supérieures à 1000m ne
présentent aucun intérêt alimentaire (populations rares, à croissance lente, à reproduction tardive). Les
90% des espèces comestibles (poissons, crustacés, mollusques) sont pêchés dans les eaux littorales sur
les plateaux (domaine néritique), qui s'étendent des rivages à 1000m de profondeur et qui ne représente
que 13% de la surface des mers. Le reste, qui est la plus grande partie océanique est peu productif. Mais,
des espèces de poissons exploitées de façon démesurée sont devenues rares. Une telle pêche excessive
"overfishing" freine la reproduction par disparition des géniteurs. Il est de devoir des organismes
scientifiques de sensibiliser et d'informer les gens qui sont en rapport direct avec le milieu marin,
pêcheurs, armateurs et mareyeurs, sur la fragilité des écosystèmes et les conséquences d'une exploitation
irrationnelle et de conseiller les autorités et de proposer des solutions adéquates:limitation de la pêche,
respecter les périodes de reproduction et de ponte, modification des engins de capture.

Dans l'univers océanique, le cycle de la matière vivante et l'évolution de la structure de l'écorce terrestre
produisent, par leur combinaison à l'échelle des temps géologiques, une réserve fossile d'énergie les
gisements d'hydrocarbures. Cette réserve est épuisable, cette énergie est consommable. Mais l'étendue
des bassins pouvant renfermer de tels gisements, dont l'exploration se fait encore, permet de répondre
aux besoins énergétiques en liaison avec d'autres moyens de production d'énergie.

L'océan est également un réservoir d'énergie dynamique et thermique. Elles présentent deux avantages:
elles n'engendrent pas la dégradation de l'environnement et elles sont renouvelables.
L'énergie dynamique peut être tirée à partir des mouvements des marées (usines marémotrices).
L’énergie thermique provient de la différence de températures entre deux masses d'eaux, une chaude et
une froide.

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CHAPITRE 2 : LES OCÉANS ET LES MERS
2.1 La formation des océans
La masse des eaux océaniques ou HYDROSPHERE, est une caractéristique essentielle de notre
planète. C'est les interactions entre l'atmosphère et l'hydrosphère qui conditionne les variations
climatiques. Selon l'hypothèse de la formation de la planète par l'accrétion de matières stellaires
(gazeuses et météoritique), la terre aurait été formée, il y a environ 4.6 milliards d'années, d'un
"Agglomérat froid" et sous l'action de la gravitation et des transformations radioactives d'origine
nucléaire, cet agglomérat aurait été échauffé jusqu'à atteindre la fusion. Ce processus aurait entraîné le
classement par densité des matériaux constitutifs du globe; matériaux lourds et chauds et fluides au
centre de la terre (noyau de la terre) surmontes par l'asthénosphère semi-fluide puis la lithosphère
rigide et froide avec en surface une croûte basaltique au cours du refroidissement, il s'est produit un
dégazage de ces matériaux qui a induit la formation d'une atmosphère riche en vapeur d'eau, en gaz
carbonique, en hydrogène et sulfure.

Il semble l'essentiel des océans et de l'atmosphère ait été dégazé il y a environ 2,5 milliards d'années.
Une partie de la vapeur d'eau contenue dans l'atmosphère se serait condensée dans les dépressions de
la surface basaltique formant ainsi, les premières cuvettes océaniques.

Atmosphère primitive Océan primitif

Figure 1. La formation de l’océan primitif

Le dégazage se poursuivant au travers les fissures basaltiques sous forme de sources chaudes
(hydrothermalisme), riches en chlorures et bromure. Sur les continents s'abattaient des pluies acides
qui amenèrent une grande quantité de sels dans l'océan. On trouve, en solution, dans l'eau de mer la
plupart des éléments existant dans la nature.

2.1.1 La tectonique des plaques


La lithosphère terrestre est subdivisée en plusieurs plaques limitées entre elle par des zones d'extension,
des zones de subduction et des zones de collision. Ces plaques rigides, continentales et océaniques,
glissent sur l'asthénosphère chaude et fluide, subissent une force d'extension appliquée par la partie
supérieure du manteau entraînant la fracturation de la croûte. Par ces fractures, le matériau de
l'asthénosphère remonte entre les plaques et atteint la surface litho sphérique où il forme une croûte
basaltique océanique.

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Aziz REGRAGUI 7 OCEANOGRAPHIE
Figure 2 : Carte des plaques terrestres.

Il y a donc accrétion et augmentation de masse a chacune des plaques. L'apport symétrique de nouvelle
croûte océanique, par rapport a l'axe de fracturation, constitue progressivement une masse montagneuse
(2500 a 3000m de hauteur) que l'on appelle "Dorsale médio-océanique" qui pressente dans sa partie
axiale une vallée profonde ou Rift. Au cours du déplacement, deux plaques peuvent se rencontrer, l'une
formée de croûte océanique, plonge sous l'autre et s'enfonce dans l'asthénosphère. Au niveau de ces
zones de disparition de la croûte océanique qu'on appelle "Zone de Subduction", se forme les fosses
océaniques qui sont des zones longues, étroites et profondes (10à 12Km).

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Là où il y a des mouvements ascendants dans l’asthénosphère deux phénomènes collaborent à la création
de nouvelle lithosphère de type océanique :
1. la «vieille» lithosphère est étirée et se fissure ;
2. la roche de l’asthénosphère fond un peu en approchant de la surface et le magma ainsi créé
s’infiltre dans les fissures de la lithosphère.

Figure 4 : Zone de subduction

Figure 5 : Zone de collision

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2.1.2 La dérive des continents

Théorie de la dérive des continents: Cette théorie a été formulée par Alfred Wegener, qui proposa un
schéma selon lequel la distribution des océans et des continents aurait complètement changée au cours
des 200 derniers millions d'années.

- il Y a 225 millions d'années:


* Un seul super continent: la P ANGEE' (P ANGAEA) entaillée par la mer
TETHYS qui formera la Méditerranée.
* Un océan gigantesque: le PANTHALASSA.

- Il y a 200 millions d'années:


Il se produit une cassure longitudinale séparant:
* Un continent Nord; la LAURASIA
(Eurasie et Amérique du Nord).
* Un continent Sud; le GONDWANA
(Afrique, Amérique du Sud, Antarctique, Australie et l'Inde) Et une cassure
verticale (apparition d'un rift entre l'Eurasie et l'Amérique du Nord et entre
l'Inde et le reste du Gondwana)

- Il y a 135 millions d'années:


* Ouverture de l'Atlantique Sud entre l'Amérique du Sud et l’Afrique
* Déplacement de l'Inde vers le Nord.

- Il y a 65 millions d'années:
* Ouverture de l'Atlantique Nord.
* Formation de la Méditerranée par la fermeture de la TETHYS.
* Séparation de l'Australie et de l'Antarctique.
* Séparation de la Groenland de l'Eurasie.

- Il y a 45 millions d'années:
* Collision de l'Inde avec l'Eurasie et création de la chaîne des Himalaya.
* L'Afrique presse l'Europe et forme les Alpes.

- Il y a 30 millions d'années:
* Pression de l'Afrique sur l'Espagne et formation des Pyrénées.
* L'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud se rejoignent et forment
l'Isthme de Panama.

- Il y a 7 millions d'années:
* Formation de la mer rouge.
Figure 6 : Tectonique des plaques

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2.2 L’océan mondial

2.2.1 Les océans et mers :


2.2.1.1 Les océans
L’Arctique:
- Limites: Entourée de continents et d'îles (voir carte). - Surface totale: Environ 14 millions Km2.
- Profondeur maximale: 5440m.
L'océan Atlantique:
- L'océan Atlantique :
S'étend de l'Arctique au. Nord jusqu'à l'océan Antarctique au sud (400S). - Surface totale: 105
millions Km2.
- Profondeur moyenne: 4200m. .
- Profondeur maximale: 9200m dans l'ouest de la fosse de Porto-Rico.
Hydrologie complexe car ouvert au nord et au sud, reçoit les eaux de ruissellement des continents et
présence de plusieurs mers qui le bordent, telle la Méditerranée, Manche et la mer du nord...
L'océan Pacifique:
- Superficie totale: 104 106 Km2.
- Profondeur moyenne: 420Om.
- Profondeur maximale: 11020 m dans la fosse des Mariannes.
L'océan Indien:
- Superficie totale: 49 109 Km2.
- Profondeur moyenne: 3800 m.
- Profondeur maximale: 7700 m dans la fosse de java.

Figure 7 : Vue équatoriale des océans

2.2.1.2 Les mers


À la périphérie des océans, les contours des continents permettent de délimiter des mers: ces
contours sont des limites naturelles (îles, rivages continentaux) ou purement conventionnelles.
Selon leur degré d'ouverture avec les océans, on distingue les mers bordières et les mers annexes.

- Les mers bordières


Largement ouvertes sur l'océan, elles sont limitées par des péninsules, des îles ou simplement des
hauts-fonds; elles atteignent des profondeurs océaniques (mer de Norvège, mer d'Oman) ou sont
épicontinentales: ces dernières sont situées sur les plates-formes continentales et ne dépassent donc
pas 200 m de profondeur (Manche, mer du Nord, mer Jaune). Toutes ces mers sont fortement
influencées par l'hydrologie de l'océan proche.

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Aziz REGRAGUI 11 OCEANOGRAPHIE
- Les mers annexes
Elles sont délimitées de toute part par des terres émergées appartenant à un continent unique (mer
Baltique, golfe Persique, baie d'Hudson), et qualifiées d'intracontinentales, ou à différents
continents (Méditerranée, mer Rouge), et qualifiées d'intercontinentales.

Dans tous les cas, ces mers annexes communiquent avec l'océan dont elles dépendent par un détroit
(Gibraltar, pour la Méditerranée); leurs caractères hydrologiques sont originaux par rapport à ceux
de l'océan voisin et sont fortement influencés par la masse continentale encadrante.

2.2.2 Formes et dimensions des océans:


La hauteur de la surface terrestre est comprise entre une altitude de 8848 m (Everest) et une
profondeur de 11022 m (fosse de Mariane au Nord-Ouest de l'océan Pacifique).
La profondeur moyenne des océans est d’environ 3800m. L’altitude moyenne des terres émergées
est de 880m.

Figure 8: Répartition des terres et des mers

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Aziz REGRAGUI 12 OCEANOGRAPHIE
2.2.3 Caractéristiques de l’océan mondial
2.2.3.1 Le niveau de référence
Le niveau de référence pour mesurer les altitudes terrestres et les profondeurs sous marines n'est pas
le même chez les hydrographes et les géographes. En géographie, on considère le niveau moyen des
mers comme le niveau 0 alors qu'en hydrographie, pour des raisons de navigation, on prend le
niveau réel des basses mers. Ce niveau change d'une nation à l'autre à cause des différences de
marnage, des variations des courants, des régimes des vents et des variations de la pression
atmosphérique.

2.2.3.2 La continuité des bassins océaniques


La répartition des terres et des mers sur le globe terrestres et inégale, les continents dominent dans
l'hémisphère nord alors que les grands océans apparaissent comme des golfs qui divergent de
l'Antarctique dans l'hémisphère sud, séparant vers le nord les masses continentales. Cette
constatation permet de mettre en évidence la continuité des masses océaniques.

Figure 9: Projection polaire du globe terrestre mettant en évidence l’océan mondial


2.3 Les subdivisions du domaine océanique
La subdivision de l'environnement marin est très complexe, il existe plusieurs subdivisions;
bathymétrique, hydrographique, photométrique et biologique.

2.3.1 Les fonds marins :


Le relief sous marin est très irrégulier, son étude nécessite des sondages ponctuels ou continus.

2. 3.1.1 Etude des fonds marins

Sondage ponctuel
- Pour les petits fonds on utilise une sonde à main lestée d’un plomb suiffé (graisse)

Corde

δT
Lest
Graisse

Sonde à main

Sondage thermique
Figure 10 : Sondage ponctuel des fonds marins

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Aziz REGRAGUI 13 OCEANOGRAPHIE
Pour les grands fonds on utilise les thermomètres à renversement protégé et non protégé de l’action
de la pression. La profondeur est proportionnelle à la différence de température δT. Il existe des
sonde sensibles à la pression et étalonnées en mètre (1bar pour 10m de profondeur)

Sondage continu
Les sondeurs à ultrasons permettent de déterminer la topographie du fond. Ils utilisent la réflexion
sur le fond des ondes acoustiques qui se propagent parfaitement dans l’eau.
Exemple : Dans l’air à T = 20°C, V = 335m/s
Dans l’eau à T = 20°C, S = 30‰, V= 1513m/s

Figure 11: Sondage vertical et bande de sondeur


La profondeur est proportionnelle au temps mis par les ondes pour un trajet aller-retour.
Z = V * t/2 Z : profondeur, V : vitesse de l’onde (m/s), t : temps du trajet aller-retour

Les sonars à balayage latéral fait la synthèse des échos reçus sous forme de carte montrant le relief
sous-marin.

Eau

Figure12: Principe du sonar


La nature des fonds marins
La structure des fonds marins peuvent être étudier par
- Sondeurs et sonars avec onde à basse fréquence.
- La sismique réflexion : on enregistre les ondes de choc provoquées après leur trajet dans les
couches des fonds marins

Explosion
 
Eau Hydrophone

C1
C2
Roche
C3

Figure 13 : Principe de la sismique réflexion

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Aziz REGRAGUI 14 OCEANOGRAPHIE
Les moyens de prélèvement :
- Prélèvement de surface : Plomb suiffé, benne, drague, plonger…
- Prélèvement profond : Carottier, forage…

Benne Dragues

Figure 14 : Moyen de prélèvement des sédiments marins


Carottier
2.3.1.2 La subdivision bathymétrique

Du rivage d'un océan au plus grande profondeur on peut distinguer:


* Le plateau continental: C'est le prolongement des continents sous la mer jusqu'à la limite externe
du talus. Sa profondeur moyenne varie entre 100 et 200m et sa largeur est entre 1km à des centaines
de mètres.
* Le talus continental: Ou pente continental, s'étend de la limite externe du plateau continental à la
limite interne de la plaine abyssale. Sa pente est forte; la profondeur passe brusquement de 200 à
plus de 1000m.
* Plaine abyssale: Ou les grands fonds océaniques, se rencontre après le talus et sa profondeur va
jusqu'à
550Om. Les plaines abyssales occupent près de 80% des fonds marins.
* Fosse océanique: C'est la limite entre la croûte continentale et la croûte océanique (zone de
subduction). Sa profondeur peut atteindre11000m.

2.3.2 La subdivision hydrographique:


* Zone tidale: ou zone de balancement des marées, elle est comprise entre les limites de la pleine et
de la basse mer;
* Province néritique: Elle comprend les fonds et les eaux allant de la limite des continents jusqu'à la
limite externe du plateau continental.
* Province océanique: Zone marine située après la limite externe du plateau continental.

2.3.3 La subdivision biologique:


* Domaine pélagique: C'est l'ensemble des organismes marins qu'on appelle Pelagos et des
processus existant en pleine eau, sans relation avec le fond marin.
* Domaine benthique: C'est toutes les formes de vie qu'on appelle Benthos et les phénomènes ayant
un lien avec le fond marin.

2.3.4 La subdivision photométrique:

* Zone euphotique: Ou zone éclairée, c'est l'épaisseur d'eau ou la lumière pénètre et suffit à la
photosynthèse. Elle s'étend entre la surface et la profondeur où l'irradiation est seulement de 1 % de
l'énergie reçue en surface.

* Zone aphotique: Ou zone obscure, c'est les profondeurs que la lumière n'atteint pas.

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Aziz REGRAGUI 15 OCEANOGRAPHIE
Figure 15 : Les subdivisions bathymétriques, hydrographiques, photométriques et biologiques

Figure 16 : L’étagement de la vie marine en fonction


de la profondeur
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Aziz REGRAGUI 16 OCEANOGRAPHIE
2.4 Le cycle de l'eau :

Le cycle de l'eau est d'abord initié par la distillation de l'eau de mer, principalement importante dans
les régions intertropicales du globe. À ce niveau, près du quart de la chaleur fournie par jour par le
soleil est stockée dans les 3 premiers mètres des océans. Cette énergie va permettre l'évaporation de
l'eau. La vapeur d'eau, en se condensant dans les nuages, restitue une partie de cette énergie laquelle
sert au réchauffement de l'atmosphère. Le réchauffement de l'atmosphère déclenche la circulation
atmosphérique qui va entraîner les stratus et les stratocumulus néoformés.
L'eau stockée dans les nuages sous forme de vapeur, d'eau liquide ou de cristaux de glace précipite,
sous l'effet de la gravité, sous forme de pluie, de neige ou de grêle, d'abord et principalement sur les
océans et pour partie sur les continents. Les précipitations, quand elles arrivent sur les sols,
ruissellent ou s'infiltrent, sont partiellement évaporées ou évapotranspirées. Au final, l'eau retourne
à l'océan ou à l'atmosphère.

Figure 17 : Le cycle de l'eau

2.5 Les échanges thermiques :

L’océan est le plus grand réservoir de chaleur de la planète. 30 % de l’énergie stockée est restituée à
l’atmosphère par évaporation, sous forme de chaleur latente, qui se libère quand l'eau change d’état
et que la vapeur d’eau se condense pour former les nuages.

Déplacements annuels d'eau à l'échelle de la planète en milliers de


3
km par an. Déplacements annuels de la chaleur à l'échelle de la planète.

Figure 18 : Les échanges océan-atmosphère

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Aziz REGRAGUI 17 OCEANOGRAPHIE
CHAPITRE 3 : LES PRINCIPAUX PARAMETRES DE L'EAU DE MER

1. La température
1.1 Mesures :
L'étude des champs de température dans les océans exige des prises de mesures, non seulement en
surface, mais sur toute la colonne d'eau. Dès 1874 a été mis au point le thermomètre à renversement
qui a permis de faire des mesures de température en profondeur. Son principe de fonctionnement,
une fois le thermomètre est plongé à la profondeur désirée, le mercure renfermé dans des canules de
verre fixe l'indice de température. Un messager (Masse métallique) est glissé‚ le long du câble
support et déclenche le renversement du thermomètre de 180°, une partie du mercure sera piégée et
permettra de déterminer la température à bord du bateau. Ce type de thermomètre offre une
précision de 0.01°C. Actuellement les thermomètres à renversement ont tendance à être remplacés
par des appareils électroniques à affichage numérique de même taille. Il en existe deux types, les
thermomètres proprement dit et les pressiomètres

Figure 19 : Thermomètres à renversement et électroniques


Plus récemment, l'océanographie expérimentale a recours aux thermomètres électroniques et aux
thermistances (filament de platine sensible dont la conductibilité varie avec la température du
milieu), la précision est de 0.001°C. D'autre appareil de mesure destinée à une seule utilisation; il
s'agit de capsule comportant une thermistance qu'on jette du navire en mouvement. La capsule est
reliée au navire par un filament qui transmet les mesures de température et de pression, l'acquisition
des données se font sur le bateau et seront transmise aux centres océanographiques.

Figure 20 La sonde XBT (Bathysonde perdable)

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Aziz REGRAGUI 18 OCEANOGRAPHIE
Messager

Bouteille d'échantillonnage Niskin (Rosette)

Les mesures effectuées ces derniers temps par satellite permettent l'étude du champ de température
dans la zone spectrale infrarouge. D'après les données radiométriques infrarouges, la précision de
ces mesures est de plus au moins 1°C.

Figure 21 : Carte de distribution de la température superficielle observée par satellite

1.2 Etablissement des champs de température


Distribution verticale : Elle nécessite des prises de la température de la surface au fond à intervalle de
temps régulier (une mesure par seconde). De telles mesures permettent d'établir le profil vertical de
température.

Distribution verticale de la température

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Aziz REGRAGUI 19 OCEANOGRAPHIE
Distribution horizontale : C'est l'assemblage de plusieurs profils réalisés dans un secteur bien
déterminé. On peut ainsi obtenir une coupe de répartition de la température ou établir des cartes
isothermiques à une profondeur déterminée.

1.3. Variations de la température

1.3.1 Variations dans le temps


Les variations de la température dans le temps suivent un cycle continu, journalier, synoptique,
annuel et sur plusieurs années. Elles sont fonctions de différents facteurs; le flux radiatif du soleil,
l'interaction air-mer et certains processus dynamiques.

La variation journalière
Le cycle journalier de la température suit celui de l'ensoleillement, l'amplitude des variations diurne
varie en fonction de la latitude, elle est maximale sur les latitudes tropicales (0.6°C). Sur une
colonne verticale d'eau, le réchauffement est limité à la mince couche de surface (quelques dizaines
de mètres). En profondeur, ces variations sont imperceptibles.

Les variations synoptiques


Les variations synoptiques océaniques sont analogues à celles atmosphériques (cyclone et
anticyclone). Il s'agit des processus liés à la génération et la propagation des tourbillons. Le
mouvement cyclonique de l'eau piège à l'intérieur du tourbillon des masses d'eau plus froide par
rapport à celles de la périphérie, la différence entre les deux températures peut atteindre plus de
5°C. Le déplacement de l'eau froide par ces tourbillons engendre les variations synoptiques de la
température. De telles variations se rencontrent le plus souvent dans les zones de courants forts, au
niveau des fronts polaires et à l'intérieur de l'océan.

Les variations saisonnières


Ce sont les variations saisonnières qui sont plus importantes, elles suivent le cycle annuel du flux
radiatif atteignant la surface de la mer. Les plus grandes amplitudes se rencontrent dans les zones
subtropicales. Ces fluctuations peuvent s'observer à des profondeur allant jusqu'à 200 à 300 m. Il
faut signaler qu'il existe un déphasage entre le réchauffement de l'eau de surface et celle du fond,
surtout en période estivale à cause de la stratification de la colonne d'eau.

1.3.2 Les variations dans l'espace


Dans l'océan mondial à l'exception des zones polaires, on note une tendance vers une diminution de
la température et vers une stratification stable à mesure qu'on s'enfonce en profondeur. L'océan peut
être considéré comme composé de deux couches thermiquement différentes et d'épaisseur variable
selon les zones géographiques. Leur interface varie de l'équateur vers les pôles, elle est de 50 à 200
m au niveau de l'équateur, elle atteint 800 m dans les zones subtropicales. La couche inférieure
(sous l'interface), dont la température est homogène verticalement, atteint la surface de l'océan dans
les zones polaires. La couche de surface, elle-même, est divisée en deux sous couches :

- Une superficielle homogène bien mélangée (10 à 100 m), où s'installe une thermocline
saisonnière ; c'est dans cette couche qu'ont lieu avec le plus d'intensité les processus
d'interaction entre l'atmosphère et l'océan et les processus biologique ;

- Une inférieure où se rencontre la thermocline permanente ou principale qui sépare les eaux de
surface réchauffées des eaux froides du fond. Les variations verticales de la température dans la
thermocline atteignent 5°C par 100 m.

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Aziz REGRAGUI 20 OCEANOGRAPHIE
Figure 22 : Répartition verticale
a)des masses d’eau
b) de la température.
La température annuelle moyenne de la surface de l'océan est de 17.4°C, elle dépasse d'environ 3°C
celle de l'air dans les basses couches de l'atmosphère. Et c'est au niveau de l'océan Pacifique que ce
rencontre la température la plus élevée étant donné sa situation près des zonesThermocline saisonnière
équatoriennes et
tropicales et que l'échange des eaux à travers le détroit de Béring est faible.
Dans l'océan comme dans l'atmosphère, l'équateur thermique se trouve au nord du septième
parallèle nord. Les eaux de l'hémisphère nord sont plus chaudes que celles de l'hémisphère sud;
l'échange avec les eaux Antarctiques est plus important (présence de larges frontières avec les
oc‚ans) que celles avec l’Arctique. La répartition de la température à la surface de l'océan mondiale,
montre que les isothermes suivent la direction des mouvements des courants océaniques.
En océanographie, l'analyse de la distribution verticale et horizontale de la température se fait, en
général, sur des coupes verticales. Sur ces coupes les isothermes sont repérées dans le système de
coordonnées : x (horizontale) et z (verticale).

Figure 23 : Distribution verticale de la température dans l'océan Atlantique selon une


direction nord-sud.

2.3 Origine de ces variations


La circulation continuelle des eaux océaniques ainsi que leur énorme capacité calorifique
(absorption des radiations solaires), fait que l'amplitude de la variation de la température de la mer
est faible en regard des importantes différences tant géographiques que saisonnières de l'absorption
et de la radiation solaire. La stabilité relative de la température de la mer a un important effet
modérateur des variations de la température atmosphérique.
C'est la radiation solaire qui est à l'origine de l'élévation de la température de surface. En moyenne,
seulement 70% de la radiation solaire qui atteint la terre, arrive à pénétrer dans l'atmosphère, 30%
étant réfléchi dans l'espace par les nuages et par les particules. Sur les 70%, 17% est absorbé par
l'atmosphère, 23% atteint la surface comme lumière diffuse et 30% comme lumière directe (c'est
l'insolation). Une partie de cette insolation est réfléchie par la surface qu'elle a atteinte, c'est l'albédo
de cette surface.

3. Influence de la température sur la distribution des organismes marins

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Aziz REGRAGUI 21 OCEANOGRAPHIE
La température de l'eau de mer influence considérablement la distribution des organismes marins, on
appelle:

- Organismes sténothermes: Ce sont les organismes qui ne supportent que de faibles variations de
température. Ils sont essentiellement de la région océanique.
- Organismes eurythermes : Ils s'adaptent aux variations de la température. Ils sont généralement
de la région néritique.

Selon les températures, les populations des eaux de surface sont divisées en trois grands groupes:
 Les populations d'eaux chaudes qui se trouvent principalement dans les eaux de surface de la
ceinture tropicale, où la température ne descend jamais au-dessous de 18-20C.
 Les populations d'eau froides se trouvent dans les océans arctiques et antarctiques, là, où la
température de surface est toujours inférieure à 5C.
 Les populations des zones tempérées où la température varie entre 5 et 18C. Le littoral
marocain se situe dans la zone tempérée chaude.

La température de l'eau de mer dépend du rayonnement solaire, elle est fonction de la latitude, de la
profondeur et de la saison. Ce paramètre influe considérablement sur la biologie des organismes
marins, et certains poissons sont capables de détecter des variations thermiques inférieures à 0.1C.

La nourriture et la température agissent sur le métabolisme, sur la croissance et peut entraîner une
modification dans le comportement du poisson.

Par exemple, chez la plie la croissance est optimale entre 13 et 15C. Elle est inhibée à 1 et 2C.
La température a aussi une influence sur la durée de la maturation sexuelle et sur le déclenchement de
la migration et du choix des frayères. Après la ponte, la durée de l'incubation des œufs et de la vie
larvaire est influencée par la température du milieu.
Il est nécessaire de connaître les exigences des espèces vis à vis de la température pour prédire les lieux
de concentration en poisson. Chaque espèce se caractérise par une température optimale, qui peut
varier selon le secteur géographique, la saison et les étapes de croissance.
Les meilleures captures se font là où le gradient thermique est observable, rencontre de deux courants,
zone d'upwelling, zone de divergence, présence de thermocline et de front.
Les espèces benthiques peu mobiles sont plus résistantes aux variations de la température que les
espèces pélagiques et démersales.

Figure 24: Influence de la thermocline sur la distribution des poissons

Exercice:

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Aziz REGRAGUI 22 OCEANOGRAPHIE
1-À partir de la figure suivante, expliquer la distribution des masses d’eau des pôles vers
l’équateur ?
2- Tracer les profiles verticaux de température en  et  puis interpréter.
 

2. La salinité

2.1 La définition

Onze ions, dit éléments majeurs, rendent compte de 99.9% de la salinité d'eau de mer.
CONCENTRATION DES ÉLEMENTS CHIMIQUES DANS L'EAU DE MER
Eléments par ordre Concentration
d'importance par mille
Chlore 19 Phosphore 0,00007
Sodium 10,5 Iode 0.00006
Magnésium 1.35 Baryum 0.00003
Soufre 0,865 Fer 0.00001
Calcium 0.400 Aluminium 0,00001
Potassium 0,380 Cuivre 0.000003
Brome 0,065 Uranium 0,000003
Carbone 0,026 Nickel 0.000002
Strontium 0.006 Manganèse 0.000002
Bore 0.004 Argent 0.0000003
Silicium 0.003 Or 0,000000004

La salinité de l'eau varie avec les saisons, la latitude et la profondeur. Mais la proportion entre les
éléments chimiques composant les sels minéraux reste constante.

Onze ions, dit éléments majeurs, rendent compte de 99.9% de la salinité d'eau de mer. (voir tableau)
L'origine de ces ions provient principalement:

- De l'érosion de la croûte terrestre, on constate que trois des principaux éléments (Si, Al, et Fe) de
cette croûte terrestre ne font pas partie des principaux composants de l'eau de mer; d'une part, ces trois
éléments sont très peu solubles et il sont transportés et déposés sous forme particulaire alors que le
Sodium, le Calcium et le Potassium sont très solubles et sont principalement transportés en solution,
d'autre part.

- Des sources hydrothermales dans la composition de l'eau de mer est appréciable.

- Des débris d'origine biologique, telles les coquilles, les squelettes, les tests...

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Aziz REGRAGUI 23 OCEANOGRAPHIE
Il faut signaler que la composition de l'eau de mer est contrôlée par les réactions chimiques et
biologiques.

2.2 Mesures

La première mesure de la salinité consistait en l'évaporation de l'eau de mer et de déterminer le poids


des sels qui peut cristalliser. Notons que lorsqu'on évapore l'eau en fonction de la solubilité des sels, on
précipite d'abord du carbonate de calcium, puis du sulfate, ensuite du chlorure de sodium et enfin des
sels de potassium et de magnésium.

Cette méthode présente de nombreux inconvénients: Si on évapore l'eau à température relativement


basse, il subsiste de la matière organique et certains constituants précipitent sous une forme hydratée;
par contre, à haute température, on a une perte de HCL à partir des cristaux hydratés de MgCL2 et une
perte de CO2 à partir des sels carbonatés.

Une autre méthode pour la détermination de la salinité c'est le titrage de l'eau de mer au moyen d'une
solution de nitrate d'argent qui précipite les halogénures. Le poids total en grammes par Kilo d'eau de
mer de ces derniers est appelé Chlorinité (Cl%.), et la salinité est obtenue à partir de la relation
empirique de KNUDSEN :
S‰ = 0.030 + (1.805 * Cl%)

Les techniques les plus utilisées actuellement pour la détermination de la salinité sont les mesures de la
conductivité électrique de l'eau de mer, mesures plus précises. La conductivité de l'eau est
proportionnelle à la salinité.

Figure 25 : Salinomètre (Type MC5)


Les salinomètres modernes mesurent la salinité avec une précision de +/- 0.003%. . Des senseurs
mesures la température et une correction est effectuée automatiquement.

Figure 26:Courbe de la salinité en fonction de la conductivité à différentes températures

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Aziz REGRAGUI 24 OCEANOGRAPHIE
2.3 Variation de la salinité

2.3.1 Variation dans le temps

Il existe de légères variations saisonnières de la salinité, mais limitées à la couche de surface, qui sont
liées aux fluctuations climatiques. Les hautes valeurs sont associées avec une faible pluviosité et une
intense évaporation. Les basses salinités sont liées aux précipitations, aux apports fluviaux vers les
zones côtières et à l'alternance de la fonte et de la formation des glaces (arctique où la salinité varie
entre 28‰ et 33.5‰.)

2.3.2 Variation dans l'espace

Pour la variation verticale, la salinité moyenne des eaux de surface est comprise entre 33‰ et 37‰
alors que les eaux profondes présentent de faibles fluctuations, entre 34.5‰ et 35‰.
L'étude de la distribution verticale de la salinité dans les différentes régions de l'océan permet de suivre
le transport global des masses d'eau.

a) Coupe nord-sud b) profil vertical


Figure 27: Distribution de la salinité dans l'océan Atlantique

Cette figure montre la présence d'une "langue" d'eau de même salinité entre 700 et 1000 m de
profondeur, et qui se propage depuis les régions sub-antarctique jusqu'à la latitude 45°N.

Il existe des gradients de salinité de l'équateur vers les pôles et qui est l'image des conditions
climatiques de ces zones. Il s'ensuit un gradient de densité qui induit une circulation dite
"thermohaline" de l'eau de surface qui se refroidie, au niveau des pôles, et plonge en profondeur.

En Méditerranée la salinité est de 38 ‰ à cause de la forte évaporation: ses eaux plus denses se
déversent au fond de l'Atlantique à travers le détroit de Gibraltar. Les variations superficielles de la
salinité, fonction de la zone climatique, se stabilisent en profondeur.

Figure 28: Déversement de l'eau salée de la Méditerranée dans l'Atlantique; profil au niveau
du Détroit de Gibraltar (adaptée de KNAUSS, 1997).

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Aziz REGRAGUI 25 OCEANOGRAPHIE
2.4 Influence de la salinité sur la distribution des organismes marins
Les ions minéraux responsables de la salinité de l'eau de mer se trouvent dans les tissus des organismes
marins grâce aux échanges entre le milieu intracellulaire et le milieu extracellulaire c’est-à-dire l'eau de
mer. La salinité est donc déterminante pour la pression osmotique.
La majorité des invertébrés sont isotoniques (la pression osmotique des liquides intracellulaires est
égale à celle du milieu externe). Alors que les poissons sont hypotoniques (pression interne est
inférieure à celle externe), ce qui nécessite un mécanisme de régulation destinée à maintenir en
permanence la différence de pression entre le milieu intérieur et l'eau de mer.

Il existe deux types d'espèces marines:

- Les espèces sténohalines : Elles supportent mal les variations de la salinité.


- Les espèces euryhalines : Elles sont capables de supporter les variations de la salinité. Par exemple
le crabe (Carcinus maenas), l'anguille, l'alose...

Les organismes marins tendent à maintenir constantes les conditions de leur environnement interne.
Ce contrôle se fait par la régulation des conditions internes comme la température du corps, le
métabolisme...
Les fluides internes des animaux marins sont séparés de l’eau de mer par la membrane cellulaire qui
participe aux échanges vitaux comme l’absorption de l’oxygène et l’excrétion.

La membrane plasmique marque la limite entre la cellule et le milieu extracellulaire. C’est à travers
elle que se font les échanges entre la cellule et le milieu qui l’entoure. Les échanges se font à double
sens: l’apport à la cellule des métabolites nécessaires à son fonctionnement (le métabolisme) et
l’élimination de produits de synthèse ou des catabolites (le catabolisme).

La membrane assure les échanges d’eau, de molécules et des ions de façon à maintenir constant le
volume cellulaire, le pH et la concentration du milieu intracellulaire. L’échange passif par osmose
se fait par différence de concentration entre le milieu extracellulaire et le hyaloplasme c’est à dire
du milieu le plus concentré vers le milieu le moins concentré. Cet échange ne demande pas d’apport
d’énergie.
Eau de mer : Salinité 35 ‰ Eau douce : Salinité ~ 0 ‰
Concombre : 35‰
l’eau pénetrant par
eau pénètre osmose excède celle
par osmose perdu

eau perdue
Milieu isoosmotique par osmose
Milieu hypoosmotique

Saumon : 18 ‰
perte d’eau par osmose eau absorbée par osmose

bois l’eau bois l’eau


sécrétion des sels sels absorbé par
élimination des sels par les reins élimination de l’eau par
par les branchies les branchies
(urine concentré en sels) les reins (urine dilué )

Milieu hyperosmotique Milieu hypoosmotique


l’eau perdue par osmose est compensée par l’eau
absorbée par la bouche et les sels excrétés dans les l’excèe d’eau est excrété par les reins
urines.
Figure 29:Régulation se la salinité interne par les organismes dans l’eau douce et dans l’eau de
mer

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Aziz REGRAGUI 26 OCEANOGRAPHIE
3. La densité

3.1 Définition
La densité () est le rapport entre la masse d’un volume donné d’une substance et celle d’un même
volume d’eau distillée à 4°C et sous une pression atmospherique normale.
La masse volumique de l’eau distillée est de 1g/cm3.

Densité (pas d'unité) =masse 1m3 d'eau de mer/masse 1m3 d'eau distillée à 4°C

La densité de l’eau de mer est supérieure à 1 et varie entre 1,023 et 1,028.


On utilise en océanographie une écriture plus simplifiée de la densité à partir de l’equation :
 = ( - 1) x 1000
Donc, on aura une densité qui varie entre 23 et 28.
La répartition de la masse volumique dépend de la température, de la salinité et de la pression ou la
profondeur (la pression augmente avec la profondeur). En océanographie on a introduit une densité
réduite au niveau de la mer « sigma indice t» t.
Il s'agit de la densité de l'eau de mer dont la température T°C et la salinité S‰ sont égales à la
température et à la salinité mesurée à une profondeur z et qui seraient celles d'une particule
ramenée à la surface de la mer (à une pression égale à celle de l'atmosphère). Cette définition exclut
l'influence de la pression et permet de caractériser les masses d'eaux de l'océan mondial en fonction
de t.

Figure 30: Distribution de la densité en fonction de la température et de la salinité

3.2 Mesure de la densité


La densité de l’eau de mer est mesurée par les densimètres à immersion ou électronique.

(a) (b)
Figure 31:Densimètre à immersion (a) et électronique (b)

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Aziz REGRAGUI 27 OCEANOGRAPHIE
3.3 Variation de la densité

3.2.1 Variations dans le temps et dans l'espace


La densité de l’eau de mer est fonction de la salinité et de la température. Elle est inversement
proportionnelle à la température. Les eaux froides sont plus denses que les eaux chaudes.
L'existence prolongée d'une eau plus dense sur une moindre entraîne le développement de processus
de convection qui homogénéise la masse volumique selon la verticale. Alors que les océans sont
stratifiés de façon stable.

Figure 32: Distribution verticale de la densité en certains points de l'océan mondial


1- 0°0'-46°03'E, (région équatoriale).
2- 21°47'N-64°36'E (région tropicale).
3- 58°09'S-44°53'E (région polaire).
Cette coupe verticale laisse apparaître certaines particularités:
- Un brusque accroissement de la densité dans la couche supérieure qui va de 100m à 200m
(thermocline saisonnière).
- Un accroissement régulier de la densité dans la zone de la thermocline principale.
- Une homogénéité verticale des eaux dans les profondeurs océaniques.
- Une hétérogénéité des profils aux différentes latitudes.

3.3 Origine de ces variations


La densité de l'eau de mer est plus élevée que celle de l'eau douce (1,026 g/cm3 d'eau de mer à 15
°C et 35 g/l de salinité). En surface, elle varie dans le même sens que la salinité et en raison inverse
de la température. Ce second facteur joue un rôle prépondérant; en effet, les valeurs de densité
croissent régulièrement depuis l'équateur (1,022) jusque vers 50-60° de latitude (1,026-1,027), puis
décroissent légèrement dans la zone froide en raison de la forte dessalure liée à la fonte des glaces
polaires.
Vers les profondeurs, la densité de l'eau de mer s'élève du fait de la baisse de la température et de
l'augmentation de la pression. Ces variations de densité déterminent la répartition des grandes
masses d'eau océanique de densité homogène, qui se mélangent peu les unes aux autres.

Figure 33: variation de la température, la


salinité et la densité des eaux océaniques de
surface en fonction de la latitude.

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Aziz REGRAGUI 28 OCEANOGRAPHIE
4. La lumière

La lumière, composée d'énergie électromagnétique, elle se propage mieux dans le vide, et de moins
en moins bien dans les milieux de densité croissante. Elle se propage mieux dans l’eau pure que
dans l’eau salée. L’étude de la lumière dans le milieu marin est importante du fait qu’elle influe sur
plusieurs phénomènes biophysique.

La lumière en provenance du soleil est atténuée par l'atmosphère et par la couche d’eau. Peu de
lumière atteint les 100 m, au delà de 1000 mètres c'est l’obscurité totale. L’éclairement est nul pour
90 % des eaux océaniques.

La lumière qui atteint et pénètre dans les eaux marines confère à celle-ci une couleur. La lumière
agit sur la croissance et la densité des algues planctoniques et benthiques, par l’énergie transférée
lors de la photosynthèse. Également, elle intervient comme stimulus des migrations diurnes des
animaux planctoniques.

4.1. Le transfert de l’énergie lumineuse en milieu aquatique


La couleur de la mer s'étend du bleu au vert : Bleu indigo dans les mers tropicales/équatoriales et
Bleu-vert dans les latitudes tempérées. Verte dans les régions polaires et verdâtres dans les eaux
côtières.

La radiation solaire constitue la source d’énergie pour toutes les formes de vie terrestre ou
aquatique puisqu’elle conditionne la production primaire. Ce sont la qualité et la quantité de lumière
qui pénètre dans les couches d’eau de surface qui déterminent le taux de production, c’est-à-dire la
transformation de l’énergie lumineuse lors de la photosynthèse.

Figure 34: Absorption des différentes radiations solaires

Donc, l’étude des variations spatio-temporelle de l’intensité lumineuse est importante pour suivre
les fluctuations de la production primaire.

La pénétration de la lumière dans le milieu marin dépend de plusieurs facteurs:


- l’absorption de la lumière par l’atmosphère (nuage, brouillard...),
- l’inclinaison du soleil par rapport à la surface de la mer (heure de la journée),
- la turbidité de l’eau de mer, c’est-à-dire la fraction de particule sédimentaire en suspension dans
l’eau et qui réduise la transparence de l’eau de mer, par absorption de la radiation lumineuse.

La pénétration de la lumière dans une eau océanique transparente se fait jusqu’à une profondeur
critique où la lumière est réduite à 1% de celle reçue en surface. Cette profondeur critique est de
plus de 100 mètres dans les eaux tropicales claires alors qu’elle n’est que de 30 à 50 mètres dans les
hautes latitudes.

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Aziz REGRAGUI 29 OCEANOGRAPHIE
4.2 Mesure de la transparence de l’eau de mer
La mesure de la transparence de l’eau de mer se fait à l’aide du disque de Secchi, disque blanc de
30 cm de diamètre qu’on descend graduellement dans la colonne d’eau jusqu’à son invisibilité. La
profondeur correspondante est celle de la couche euphotique.

Figure 35: Mesure de la transparence de l’eau de mer par le disque de Secchi

4.3 Les variations de la lumière


Les variations de l’éclairement sont de deux types :

- Journalières : ce sont les migrations diurnes,


- Saisonnières : ils correspondent à la variation de l’éclairement ou de la radiation avec la saison et
qui est accompagnée par la variation de la température. Ces variations sont responsables des
migrations horizontales des espèces marines.

4.5 Influence de la lumière sur les organismes marins


La lumière est un facteur déterminant pour la photosynthèse, donc pour la croissance des plante et
la production primaire.
Elle joue un rôle également dans la distribution des animaux marins. Certains sont sensibles à la
lumière à cause de la structure de leurs yeux. Il existe deux groupes d’animaux, ceux qui sont attirés
par la lumière et ceux qui fuit la lumière.
Comme tous les paramètres, on peut définir la luminosité optimale où l’animal a la meilleure
visibilité.

Figure 36: Pénétration de la lumière dans les eaux côtières et océaniques

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Aziz REGRAGUI 30 OCEANOGRAPHIE
5. Le son

Le son est constitué d'énergie acoustique due aux vibrations du milieu parcouru. Le son se propage
mieux dans les solides et les liquides que dans les gaz. Dans le vide le son est nul.
Les longueurs d'onde rencontrées dans l'océan s'étendent du millimètre à environ 50 mètres. La
vitesse du son dans l'eau est approximativement égale à 1500 ms-1, correspondant à des fréquences
de 30Hz à 1,5MHz (la limite audible pour l'homme est de 20KHz).

Le son se propage particulièrement bien sous l'eau, l'atténuation due à l'absorption et à la diffusion
est faible. Les ondes acoustiques constituent le meilleur moyen de transmission sous l'eau. La
diffusion, due à la réflexion du son par les particules en suspension et les bulles d'air est
pratiquement indépendante de la fréquence. L'absorption due à la conversion d'énergie acoustique
en chaleur et énergie chimique dépend par contre fortement de la fréquence. Aux hautes fréquences
l'absorption est principalement due à la viscosité de l'eau, alors qu'aux basses fréquences, elle est
due à la relaxation de l'acide borique B(OH)3 et du sulfate de magnésium MgSO4. Le processus de
relaxation consiste en l'absorption d'énergie par changement de structure moléculaire au passage de
l'onde acoustique et conduit à la dissociation des molécules et hydratation des ions

Figure 36(2) : Absorption de l'énergie acoustique

La vitesse de propagation des ondes acoustiques est donnée par :

Coefficient de compressibilité de l'eau de mer.


La vitesse du son peut être obtenue à partir de la formule simplifiée suivante :

C : vitesse du son en m.s-1,


T température en °C,
S salinité,
p la pression en Pa.

En général on considère que la pression est hydrostatique, ce qui permet de remplacer dans la
formule précédente le dernier terme par 0,016 z ( z la profondeur en m).

A T = 0 °C, S = 35, z = 0, on trouve c = 1449,2 ms-1. Dans ces conditions, la vitesse du son
augmente d'environ :
-1
 4,5 ms par °C,
-1
 1,3 ms par unité de salinité,
-1
 16 ms par 1000 m.

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Aziz REGRAGUI 31 OCEANOGRAPHIE
Comme le montre la figure, dans les couches supérieures de l'océan la température varie fortement
et c’est la première cause de variation de la vitesse du son. En profondeur c'est la pression. Les
variations de la salinité, généralement faibles, ont peu d'effet.

La diminution de la température et l'augmentation de la pression avec la profondeur ont des effets


inverses et conduisent généralement au profil caractéristique de la vitesse du son avec un minimum
au voisinage de 1000 m.
Lorsqu'une onde acoustique se propage dans l'eau de mer, elle est soumise à de multiples réfractions
au fur et à mesure que la densité de l'eau varie. Un exemple est donné figure (a) pour un profil de
vitesse du son présentant un minimum à 900 m de profondeur dans un milieu homogène
horizontalement. Le rayon en se propageant est systématiquement dévié vers la zone pour laquelle
la vitesse du son est la plus faible. On constate dans ce cas un phénomène de guide d'ondes, au
voisinage du minimum.
Dans certains cas, le profil de vitesse du son peut présenter un maximum local, par exemple dans le
cas d'une couche de surface bien mélangée (température constante sur plusieurs dizaines de mètres).
Les rayons acoustiques sont alors déviés vers la surface dans la partie supérieure, et vers le fond
dans la partie inférieure. Il existe une " zone d'ombre " jamais atteinte par les rayons.

(a) propagation de rayons acoustiques émis à partir d’une source à 900 m de profondeur. En
pointillés : rayon émis vers le haut (0 à 7°); en traits pleins : rayons émis vers le bas (2 à 12°). A
gauche le profil de vitesse du son correspondant.
(b) propagation des rayons acoustiques au voisinage de la surface dans une couche de mélange.
Notez l'existence d'une zone d'ombre jamais atteinte par les ondes acoustiques.

Compte tenu de la faible atténuation des ondes acoustiques, il existe de nombreuses applications
pour l'acoustique sous-marine :
- la détection sous-marine, à l'aide de SONAR (émetteur - récepteur),
- la tomographie qui permet à l'aide d'un émetteur et d'un récepteur distants de mesurer le temps de
propagation d'une onde acoustique et d'obtenir une information sur la répartition des densités sur le
trajet parcouru, pour ensuite en déduire les mouvements d'eau en profondeur.

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Aziz REGRAGUI 32 OCEANOGRAPHIE
5. Les gaz dissous

La vie sur terre influence la composition de l’atmosphère en produisant du dioxyde de carbone


CO2 et du méthane CH4 à travers les processus de la respiration et la fermentation reliés au
recyclage du carbone.
Les concentrations des gaz dissous dans les eaux marines sont liées aux échanges et aux mélanges
qui se produisent à l’interface air-mer et au sein même de l’eau par les activités métaboliques et les
lois physiques qui régissent la dissolution des gaz dans l’eau.

La solubilité des gaz dissous dans l’eau de mer est fonction de la température. Les grande solubilité
demande de faible température. La solubilité des gaz atmosphériques dans l’eau est limité.
Volume des gaz dans l’atmosphère et dans l’eau de mer
Gaz Dans l’atmosphère Dans l’eau de mer
(S=35%°, T=10°C)
Azote 78,08% 62,1%
Oxygène 20,95% 34,4%
Gaz carbonique 0,03% 1,8%

L’azote, le gaz carbonique et l’oxygène constituent les gaz dissous les plus abondant dans l’eau de
mer. L’azote est impliqué dans les processus de vie de nombreux organismes.

5.1 L’oxygène dissous

L’oxygène dissous est nécessaire pour la vie des organismes. Son abondance ou son manque
influence la vie marine. L’oxygène est utilisé par les organismes dans toutes les régions de
l’environnement marin; de la surface aux grandes profondeurs. Les principales sources d’oxygène
de l’eau de mer sont le transfert par l’atmosphère et par les plantes marines au cours de la
photosynthèse.

C’est la synthèse de la matière organique (glucide) par les plantes à partir du CO 2 et H2O en
présence de l’énergie solaire. L’équation de la photosynthèse :
6 CO2 + 6 H2O + 674 kcal === C6H12O6 + 6 O2
Dans les couches superficielles, les fortes quantités d’oxygène dissous dépendent des phénomènes
de mélange avec l’air et de la production par les plantes, alors que le son renouvellement dans les
couches profondes se fait par le mélange turbulent vertical et par la plongée des eaux de surface.
L’oxygène est utilisé par la respiration des animaux et par la dégradation bactérienne et la
minéralisation de la matière organique.

Figure 37: variation de la teneur en oxygène de l'eau de mer en fonction de la profondeur.

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Aziz REGRAGUI 33 OCEANOGRAPHIE
5.2 Le gaz carbonique
Le CO2 est abondant dans toutes les régions océaniques. Sa concentration dans l’eau est déterminée
par la solubilité, la pression atmosphérique et la température de l’eau. Le gaz carbonique participe à
l’équilibre chimique réversible avec l’ion carbonate et l’ion bicarbonate et l’acide carbonique selon
l’équation:

2 H2O + 2 CO2 ==== 2 H2CO3 ==== H+ + 2 HCO3- === 2 H+ + 2 CO32-


acide carbonique bicarbonate carbonate

Ce sont les formes bicarbonate et carbonate qui sont les plus représentées dans l’eau de mer. Le
système gaz carbonique, acide carbonique, bicarbonate et carbonate exerce une action tampon de
l’eau de mer vis-à-vis de la variation du pH. Le pH de l’eau de mer est compris entre 7,6 et 8,3.

6. Les sels nutritifs

Les sels minéraux agissent considérablement sur le maintien de la vie marine, ils sont représentés
par les nitrates, nitrites, ammonium, phosphate et silicate.
Les teneurs de ces sels sont variables, particulièrement dans les eaux de surface où l'activité des
végétaux est importante. S'ils sont en quantité insuffisante, ils peuvent limiter la production
primaire.

6.1 L'azote

L’azote (N), gaz le premier en importance dans l’atmosphère terrestre (78%). Il s’y trouve sous sa
forme moléculaire normale diatomique N2, un gaz relativement inerte (peu réactif). Les organismes
ont besoin d’azote pour fabriquer des protéines et des acides nucléiques, mais la plupart ne peuvent
utiliser la molécule N2. Ils ont besoin de ce qu’on nomme l’azote fixée dans lequel les atomes
d’azote sont liés à d’autres types d’atomes comme par exemple à l’hydrogène dans l’ammoniac

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Aziz REGRAGUI 34 OCEANOGRAPHIE
NH3 ou à l’oxygène dans les ions nitrates NO3-. Le cycle de l’azote est très complexe; le schéma
suivant en présente une simplification.

Les minéraux azotés sont assimilés par les algues planctoniques et benthiques et seront transformés
en nouvelle matière organique. Le renouvellement des formes inorganiques est assuré par la
reminéralisation des déchets organiques effectuée par les bactéries.
Durant la période de croissance, les végétaux assimilent les minéraux azotés ce qui entraîne la
diminution de leur concentration alors que celle des végétaux augmente. (Voir cycle d'azote)

Figure 38: Cycle d'azote

La fixation de l’azote correspond à la conversion de l’azote atmosphérique en azote utilisable par


les plantes et les animaux. Elle se fait par certaines bactéries qui vivent dans les sols ou dans l’eau
et qui réussissent à assimiler l’azote diatomique N2. Il s’agit en particulier des cyanobactéries
et de certaines bactéries vivant en symbiose avec des. La réaction chimique type est:

La nitrification transforme les produits de la fixation (NH4+, NH3) en NO2- et NO3-, des nitrites et
nitrates. C’est une réaction d’oxydation qui se fait par des bactéries dans l’eau.

soit:

La dénitrification retourne l’azote à l’atmosphère sous sa forme moléculaire N2, avec comme
produit secondaire du CO2 et de l’oxyde d’azote N2O, un gaz à effet de serre qui contribue à
détruire la couche d’ozone dans la stratosphère. Il s’agit d’une réaction de réduction de NO3- par
l’intermédiaire de bactéries transformant la matière organique. La réaction est de type :

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Aziz REGRAGUI 35 OCEANOGRAPHIE
6.2 Le phosphore

Le phosphore est un constituant de la matière vivante, TI fournit l'énergie nécessaire aux cellules
pour effectuer les différentes réactions chimiques afin de maintenir l'organisme vivant. On le trouve
sous forme organique ou inorganique. Son cycle ressemble à celui de l'azote.
Le phosphore est assimilé par les plantes et transformé en matière organique nécessaire
principalement de nourriture au zooplancton et aux autres animaux marins.
La distribution verticale des sels est opposée à celle de l'oxygène. L'oxygène est produit en surface
par les plantes et consommé en profondeur par les animaux alors que les nutriments sont utilisés
près de la surface par les plantes et excrétés en profondeur par les animaux.

Figure 39 : Cycle du phosphore

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Aziz REGRAGUI 36 OCEANOGRAPHIE
CHAPITRE 4 : NOTION SUR LA CIRCULATION OCÉANIQUE

4.1 Les courants marins

4.1.1 Les courants périodiques


4.1.1.1 Les marées
Les marées océaniques sont dues à l'influence de la Lune et du Soleil sur les masses d'eau de la
Terre. Ces deux astres attirent l'eau de surface (et même les sols) de la Terre entière.
Les marées sont liées aux déformations de la surface libre des océans. La variation du niveau de la
mer est causée par l'effet conjugué des forces de gravitation de la Lune et du Soleil.

L’observation des marées s’effectue à l’aide des échelles de marées ou des marégraphes.

Echelles de marées Marégraphe (radar, à pression, ultrasonique)

Pour un lieu donné, les observations sont enregistrées principalement sous forme des courbes de
marées: il s’agit de courbes retraçant la hauteur d’eau en fonction du temps.
Selon la durée d’observation : la journée, le mois, l’année, plusieurs années ; différentes variations
de la hauteur d’eau sont identifiables.
Chaque jour en un même lieu, la mer monte, puis redescend, cette oscillation périodique du niveau
de la mer s'appelle : Marée. Vue de la côte cette oscillation est d'abord perçue comme un
déplacement horizontal, en raison de l'arrivée de l'onde de marée sur les côtes. La zone d'oscillation
de la marée (zone intertidale). L'estran, c'est l'espace recouvert par la marée.
Le mouvement des marées pourrait se résumer ainsi :
- marée montante marée haute
- étale de pleine mer
- marée descendante basse mer
- étale de basse mer marée montante, etc.
L’étale étant le stade d'immobilité avant que le courant se renverse.

Marée au cours d’une journée : la mer monte, garde un niveau maximum puis redescend. Plus
précisément on observe les différentes phases
- Le flux ou le montant: c’est la phase où la mer monte pendant environ 6 heures et au bout
duquel son niveau atteint un maximum appelé pleine mer.
- L’étale de pleine mer : pendant plusieurs minutes le niveau maximum est conservé.
- Le reflux ou le perdant : la mer descend pendant 6 heures et atteint une hauteur minimale
appelée basse mer.
- L’étale de basse mer: le niveau minimum est conservé pendant plusieurs minutes.
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Aziz REGRAGUI 37 OCEANOGRAPHIE
On appelle marnage la différence de hauteur d’eau entre la pleine mer et la basse mer consécutives.
On appelle heure de pleine mer l’heure du milieu de l’étale de pleine mer, et heure de basse mer
l’heure du milieu de l’étale de basse mer.
Le cycle recommence. Entre deux pleines mers le temps écoulé est environ de 12 h 25 mn; en
presque 25 heures il y a donc à peu près deux pleines mer et deux basses mer.
D’une journée à l’autre, les basses mers et les pleines mers se produisent 50 mn plus tard.

Marée au cours un mois :


Les marées sont principalement dues à l'attraction de la lune et à celle, plus faible, du soleil. Au
moment des syzygies, lorsque la lune et le soleil sont en conjonction (nouvelle lune) ou en
opposition (pleine lune), le marnage sera plus fort c'est la période des marées de vive eau ou des
vives eaux; au moment des quadratures, lorsque l'axe terre-lune est perpendiculaire à l'axe terre-
soleil, c'est-à-dire au premier quartier et au dernier quartier, le marnage sera plus faible c'est la
période des marées de morte eau ou des mortes eaux.
Jour après jour l’amplitude de la marée change. Sur le mois se succèdent une période de croissance
du marnage (période de revif) et une période de décroissance du marnage (période du déchet).
Les deux périodes, revif et déchet, ont la même durée: environ 7 à 8 jours.
À la fin du revif, le marnage a atteint son maximum et la marée correspondante s’appelle marée de
vives-eaux. De même, à la fin du déchet, le marnage atteint son minimum et la marée
correspondante s’appelle marée de mortes-eaux.
Sur un mois il y a ainsi environ deux marées de vives-eaux et deux marées de mortes-eaux.

Le marnage, la différence de niveau entre la marée haute et la marée basse, dépend beaucoup de
l'orientation de la côte: il peut être très faible ou à peine perceptible dans certaines régions ou
atteindre des hauteurs considérables.

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Aziz REGRAGUI 38 OCEANOGRAPHIE
Figure 41:Variations de la marée avec le cycle lunaire

À chaque jour, les marées sont décalées d'environ quarante-cinq minutes, car le jour lunaire (ou le
temps nécessaire pour que la lune se retrouve dans une position identique à celle de la veille) est de
24 h 45.

Marée au cours d’une année


La Terre, au cours de sa trajectoire autour du Soleil, occupe, chaque année, quatre positions
particulières qui marquent le début des saisons: les équinoxes et les solstices.
Les équinoxes correspondent aux positions pour lesquelles les deux hémisphères terrestres sont
éclairés de la même façon par le Soleil. À ces dates et pour tous les lieux de la Terre, la durée du
jour est égale à la durée de la nuit.
D’un mois à l’autre, les amplitudes des marées de vives-eaux changent.
Elles atteignent leur maximum aux équinoxes (printemps, automne): ce sont alors les grandes
marées d’équinoxe. Par contre, elles sont minimales aux solstices (été, hiver). Entre ces extrêmes la
variation de l’amplitude est régulière: croissante du solstice à l’équinoxe, décroissante de
l’équinoxe au solstice.
D’une année à l’autre la date et l’amplitude des grandes marées changent. Mais elles retrouvent les
mêmes valeurs au bout d’une période bien définie de 18 ans et 11 jours. Cette période est celle où
les éclipses se reproduisent à l’identique.

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Aziz REGRAGUI 39 OCEANOGRAPHIE
4.1.1.2 Les houles et les vagues

La houle, qui est une succession de vagues dues au vent, est une oscillation périodique de la surface
de la mer. Ainsi, une vague est un mouvement oscillatoire de l'eau; sa dimension dépend de la force
du vent, de sa durée et de la dimension du plan d'eau sur lequel il souffle (fetch).

La hauteur des vagues: l'amplitude maximale dépasse rarement 5 m. Cependant, en on a déjà


observé, exceptionnellement, des vagues supérieures à 25 m.
Sur le littoral, les vagues semblent atteindre parfois des hauteurs considérables, mais ces hauteurs
sont dues au débordement des vagues qui ont heurté un obstacle ou au déferlement des vagues sur la
côte.

Quelle que soit sa hauteur, une vague est généralement beaucoup plus longue que haute. Sa
longueur d'onde, qui se mesure entre deux crêtes ou deux creux..
L'influence d'une vague diminue avec la profondeur; au delà de la moitié de sa longueur d'onde, elle
n'a plus aucune influence.

Figure 42: Propagation de l’onde de houle


IL existe deux types de vagues:
Les vagues d'oscillation: ce sont les vagues normales sur la mer;
Les vagues de translation: ce sont les vagues qui sont influencées par le fond à l'approche du rivage

Le déferlement, c'est le passage d'une vague d'oscillation en vague de translation. Ainsi, une vague
d'oscillation, en touchant le fond, se change en vague déferlante (brisant). Elle diminue sa longueur
d'onde, augmente sa hauteur et vient se briser sur le rivage: il y a montée de l'eau sur la plage suivie
d'un retrait de l'eau ou courant de retour.

4.1.2 Les courants apériodiques

Ces courants sont produits directement ou indirectement par la différence du bilan radiatif solaire à
la surface du globe. Les radiations solaires génèrent des vents qui peuvent entraîner la surface de
l'eau par friction (les vents induisant la circulation de surface). Le réchauffement ou le
refroidissement de la masse d'eau, l'évaporation ou les précipitations changent la température et la
salinité de l'eau et provoquent des changements de densité et donc des déplacements verticaux
(circulation thermohaline responsable de la circulation profonde).

4.1.2.1 Les courants de surface

Dans les régions équatoriales et tropicales, les courants sont parallèles à l'équateur et aux tropiques ;
ils sont dits zonaux ou latitudinaux .Dans les régions tempérées, les courants décrivent de grands
mouvements tournants appelés " gyres " ; ces gyres sont dits anticycloniques quand ils tournent
dans le sens des aiguilles d'une montre (cas du Gulf Stream et des ses prolongements, la dérive
nord-atlantique et le courant des Canaries)
Aux latitudes élevées, les courants sont organisés en gyres cycloniques, qui tournent dans le sens
inverse des aiguilles d'une montre (cas du courant du Labrador).

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Aziz REGRAGUI 40 OCEANOGRAPHIE
Les courants marins adoptent la même attitude que les flux atmosphériques, à savoir qu'ils sont
globalement dirigés de manière à équilibrer le bilan thermique entre les zones polaires et
équatoriales. Ainsi les courants de surface réchauffés dans les basses latitudes transportent leur
chaleur vers les hautes latitudes et les eaux froides polaires auront tendance à se diriger vers
l'équateur.

Figure 43: Carte des principaux courants de surface des océans mondiaux

4.1.2.2 La circulation thermohaline et les courants profonds

La température des eaux de surface paraît être le principal paramètre régissant les courants, il existe
certains paramètres qui influeront sur cette situation. Par exemple dans certaines régions polaires;
les eaux de surfaces subiront un refroidissement et plongeront sous les eaux plus chaudes venant de
l'équateur; créant ainsi une circulation verticale des eaux que l'on appelle circulation thermohaline.

a) b)
Figure 44: La circulation thermohaline a) mécanisme b) circulation globale des eaux
océaniques

4.2 La circulation le long de la côte Nord Ouest africaine

La circulation des masses d'eau en Méditerranée occidentale est complexe à cause de la rencontre
de plusieurs courants de directions et d'origines différentes, elle connaît toutefois la prédominance
de deux courants: un courant de surface et un courant de fond. Le courant de surface transporte des
masses d'eau provenant de l’Atlantique. Leur température moyenne fluctue selon les saisons entre
16°C et 24°C. Leur salinité moyenne est de 36‰.
Le courant profond s'écoule entre 700 et 1000 mètres, de la Méditerranée vers l’Atlantique à travers
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Aziz REGRAGUI 41 OCEANOGRAPHIE
le seuil du détroit de Gibraltar. TI déplace des masses d'eau d'une température moyenne de 14,5°C
et d'une salinité supérieure à 37‰.

Figure 45:La circulation océanique nord atlantique


12° 6°
Espagne

MER MEDITERRANEE
Cap S partel
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100 Km
NE

Rabat
35°

Casablanca

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Sidi Ifni
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Layoune

25°
Dakhla

Lagwira
Cap Blanc

Courant de surface
al
ri

20°
Vents dominants
uato
q
nt e
coura

Courant profond
e
contr

Figure 46: Carte de la circulation générale le long du littoral marocain

Sur l'ensemble du littoral nord atlantique africain, la circulation des eaux de surface est liée à la
branche orientale du tourbillon anticyclonique des eaux de l'Atlantique nord qui forme le «courant
des Canaries». Le mouvement des eaux s'effectue vers le sud-ouest avec une vitesse moyenne de
0,2 m.s-l . A la hauteur des îles Canaries, ces masses d'eau se mélangent à d'autres masses provenant
de l'ouestsud-ouest et contournent les îles Canaries. L'ensemble de ces masses d'eaux correspond à
l'eau centrale nord-atlantique (ECNA) qui forme un courant côtier coulant jusqu'au niveau du Cap
Blanc.
A la latitude du Cap Blanc, le courant des Canaries rencontre un contre courant qui longe les côtes
mauritaniennes et transporte les eaux centrales sud-atlantique (ECSA). A ce niveau se forme une
circulation giratoire responsable de la diffusion du courant des Canaries vers le large.

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Aziz REGRAGUI 42 OCEANOGRAPHIE
4.3 Le phénomène d'upwelling
Le long du plateau continental de l' Afrique du nord-ouest, certaines zones sont des lieux privilégiés
par la remontée d'eaux profondes ou «phénomène d'upwelling». Ces eaux sont froides, riches en sels
nutritifs et favorables au déclenchement d'une haute productivité biologique.

La localisation des différentes zones de remontée se fait par l'estimation de l'indice d'upwelling, qui
correspond à une anomalie traduisant la différence des températures des eaux superficielles entre la
côte et le large. Plus cette anomalie de température est forte, plus l'activité de l'upwelling est
importante.
Les remontées ou résurgences se produisent sous l'effet des vents alizés qui souillent parallèlement
à la côte et exercent une force de frottement sur les masses d'eau superficielles. Combinés à la force
de Coriolis, ces vents créent un courant de dérive vers le large, perpendiculaire à la direction des
vents, appelé: «le transport d 'Ekman».

Figure 47: Répartition mondial des zones d’Upwelling.

Figure 48: Le mécanisme d’Upwelling

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Aziz REGRAGUI 43 OCEANOGRAPHIE
EXERCICES
Exercice 1:
A partir des schémas suivants, expliquer l’ouverture des bassins océaniques.

Exercice 2:
Interpréter le schéma suivant en mettant en évidence la répartition des terres et des océans sur le
globe terrestre.

Exercice 3:
A partir de la figure suivante expliquer :
1- La dérive des continents et l’ouverture des bassins océaniques au court de l’histoire
géologique de la terre
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Aziz REGRAGUI 44 OCEANOGRAPHIE
2- La tectonique des plaques

Exercice 4:
Décrire les subdivisions Océaniques suivantes :

1- Bathymétrique
2- Hydrographiqu
e
3- Photométrique
4- biologique

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Aziz REGRAGUI 45 OCEANOGRAPHIE
Exercice 5:
1-À partir de la figure suivante, expliquer la distribution des masses d’eau des pôles vers
l’équateur ?
2- Etablir les profiles verticaux de température en  et  et interpréter.
 

Exercice 6 :
1- Soit un poisson migrateur entre l’eau douce et l’eau de mer et inversement. Comment s’adaptera
t-il aux variations de la salinité ?
Eau de mer : Salinité 35 ‰ Eau douce : Salinité ~ 0‰

Saumon : 18 %0

Milieu hyperosmotique Milieu hypoosmotique

2- Quelle est l’influence de la température sur la mesure de la salinité de l’eau de mer à partir de la
conductivité de celle-ci?

Exercice 7:
1- A partir de la figure ci-contre expliquer la variation de
L’oxygène et des sels nutritifs (SN)en fonction de la profondeur.
2- Quelles sont les origines de l’O2 et des SN ?

Exercice 8 :
A partir du schéma suivant, décrire les subdivisions bathymétriques des océans.

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Aziz REGRAGUI 46 OCEANOGRAPHIE
TDn°1 :

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Aziz REGRAGUI 47 OCEANOGRAPHIE
Exercice 10:
La carte ci-dessous représente le déversement de l'eau salée de la Méditerranée dans l'Atlantique.
Interpréter.

Exercice 11 :
La figure ci-dessous représente les profils de T, S et densité.
Interpréter et expliquer à quelle latitude se trouvent de tels profils

Exercice 12 :
Quelle est l’influence de la variation température sur la mesure de la salinité par la conductivité de
l’eau de mer ?

Exercice 13:
Expliquer l’influence de la T, S et P sur la propagation des ondes acoustiques en eau de mer.

Exercice 14:
Pourquoi les couches profondes d’eau océanique sont froides en permanence ?

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Aziz REGRAGUI 48 OCEANOGRAPHIE
Exercice 15:
À partir de la figure suivante, expliquer la distribution des masses d’eau des pôles vers l’équateur ?

Exercice 16 :
A partir de la figure suivante expliquer la circulation thermohaline du pôle vers l’équateur.

Exercice 17:
À partir de la figure suivante comparer l’Arctique et l’Antarctique

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Aziz REGRAGUI 49 OCEANOGRAPHIE

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