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Filière Pêche
2016-2017
Aziz Regragui
TABLE DES MATIERES
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION A L'OCEANOGRAPHIE
INTRODUCTION:
1.1 Les définitions
1.1.1 L'océanographie
1.1.2 L'océanologie
1.2 Les disciplines de l'océanographie
1.3 La recherche océanographique et l'exploitation des océans
1.3.1 Les organismes internationaux et nationaux
1.3.2 Les ressources renouvelables et non renouvelables
TRAVAUX DIRIGES
Exercices
INTRODUCTION:
L'océanographie, c'est l'étude scientifique des océans. Cette discipline fait appel à plusieurs disciplines.
On distingue l'océanographie physique, biologique, chimique et géologique, mais on retrouve de fortes
interactions entre ces différents domaines. D’autre disciplines sont étroitement liées à l’océanographie
notamment la météorologie, la géographie et autres.
1.1.1 L'océanographie
L'océanographie ou science de la mer a pour objet:
- L'étude de la vie dans les océans.
- L'étude du milieu physique et chimique des océans.
- L'examen des relations entre les êtres vivants et le milieu qui les entoure.
- L'étude des interactions entre les masses d'eau océaniques et l'atmosphère ou le fond marin ou le
rivage.
1.1.2 L'océanologie
On utilise aussi le terme d'océanologie qui désigne:
- L'étude océanographique de la mer.
- La science des techniques mises en oeuvre pour étudier le milieu marin.
- L'intervention de l'homme dans le milieu marin; pêches, pollutions, explorations, aménagements
littoraux.
Océanologie
Dans l'univers océanique, le cycle de la matière vivante et l'évolution de la structure de l'écorce terrestre
produisent, par leur combinaison à l'échelle des temps géologiques, une réserve fossile d'énergie les
gisements d'hydrocarbures. Cette réserve est épuisable, cette énergie est consommable. Mais l'étendue
des bassins pouvant renfermer de tels gisements, dont l'exploration se fait encore, permet de répondre
aux besoins énergétiques en liaison avec d'autres moyens de production d'énergie.
L'océan est également un réservoir d'énergie dynamique et thermique. Elles présentent deux avantages:
elles n'engendrent pas la dégradation de l'environnement et elles sont renouvelables.
L'énergie dynamique peut être tirée à partir des mouvements des marées (usines marémotrices).
L’énergie thermique provient de la différence de températures entre deux masses d'eaux, une chaude et
une froide.
Il semble l'essentiel des océans et de l'atmosphère ait été dégazé il y a environ 2,5 milliards d'années.
Une partie de la vapeur d'eau contenue dans l'atmosphère se serait condensée dans les dépressions de
la surface basaltique formant ainsi, les premières cuvettes océaniques.
Le dégazage se poursuivant au travers les fissures basaltiques sous forme de sources chaudes
(hydrothermalisme), riches en chlorures et bromure. Sur les continents s'abattaient des pluies acides
qui amenèrent une grande quantité de sels dans l'océan. On trouve, en solution, dans l'eau de mer la
plupart des éléments existant dans la nature.
Il y a donc accrétion et augmentation de masse a chacune des plaques. L'apport symétrique de nouvelle
croûte océanique, par rapport a l'axe de fracturation, constitue progressivement une masse montagneuse
(2500 a 3000m de hauteur) que l'on appelle "Dorsale médio-océanique" qui pressente dans sa partie
axiale une vallée profonde ou Rift. Au cours du déplacement, deux plaques peuvent se rencontrer, l'une
formée de croûte océanique, plonge sous l'autre et s'enfonce dans l'asthénosphère. Au niveau de ces
zones de disparition de la croûte océanique qu'on appelle "Zone de Subduction", se forme les fosses
océaniques qui sont des zones longues, étroites et profondes (10à 12Km).
Théorie de la dérive des continents: Cette théorie a été formulée par Alfred Wegener, qui proposa un
schéma selon lequel la distribution des océans et des continents aurait complètement changée au cours
des 200 derniers millions d'années.
- Il y a 65 millions d'années:
* Ouverture de l'Atlantique Nord.
* Formation de la Méditerranée par la fermeture de la TETHYS.
* Séparation de l'Australie et de l'Antarctique.
* Séparation de la Groenland de l'Eurasie.
- Il y a 45 millions d'années:
* Collision de l'Inde avec l'Eurasie et création de la chaîne des Himalaya.
* L'Afrique presse l'Europe et forme les Alpes.
- Il y a 30 millions d'années:
* Pression de l'Afrique sur l'Espagne et formation des Pyrénées.
* L'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud se rejoignent et forment
l'Isthme de Panama.
- Il y a 7 millions d'années:
* Formation de la mer rouge.
Figure 6 : Tectonique des plaques
Dans tous les cas, ces mers annexes communiquent avec l'océan dont elles dépendent par un détroit
(Gibraltar, pour la Méditerranée); leurs caractères hydrologiques sont originaux par rapport à ceux
de l'océan voisin et sont fortement influencés par la masse continentale encadrante.
Sondage ponctuel
- Pour les petits fonds on utilise une sonde à main lestée d’un plomb suiffé (graisse)
Corde
δT
Lest
Graisse
Sonde à main
Sondage thermique
Figure 10 : Sondage ponctuel des fonds marins
Sondage continu
Les sondeurs à ultrasons permettent de déterminer la topographie du fond. Ils utilisent la réflexion
sur le fond des ondes acoustiques qui se propagent parfaitement dans l’eau.
Exemple : Dans l’air à T = 20°C, V = 335m/s
Dans l’eau à T = 20°C, S = 30‰, V= 1513m/s
Les sonars à balayage latéral fait la synthèse des échos reçus sous forme de carte montrant le relief
sous-marin.
Eau
Explosion
Eau Hydrophone
C1
C2
Roche
C3
Benne Dragues
* Zone euphotique: Ou zone éclairée, c'est l'épaisseur d'eau ou la lumière pénètre et suffit à la
photosynthèse. Elle s'étend entre la surface et la profondeur où l'irradiation est seulement de 1 % de
l'énergie reçue en surface.
* Zone aphotique: Ou zone obscure, c'est les profondeurs que la lumière n'atteint pas.
Le cycle de l'eau est d'abord initié par la distillation de l'eau de mer, principalement importante dans
les régions intertropicales du globe. À ce niveau, près du quart de la chaleur fournie par jour par le
soleil est stockée dans les 3 premiers mètres des océans. Cette énergie va permettre l'évaporation de
l'eau. La vapeur d'eau, en se condensant dans les nuages, restitue une partie de cette énergie laquelle
sert au réchauffement de l'atmosphère. Le réchauffement de l'atmosphère déclenche la circulation
atmosphérique qui va entraîner les stratus et les stratocumulus néoformés.
L'eau stockée dans les nuages sous forme de vapeur, d'eau liquide ou de cristaux de glace précipite,
sous l'effet de la gravité, sous forme de pluie, de neige ou de grêle, d'abord et principalement sur les
océans et pour partie sur les continents. Les précipitations, quand elles arrivent sur les sols,
ruissellent ou s'infiltrent, sont partiellement évaporées ou évapotranspirées. Au final, l'eau retourne
à l'océan ou à l'atmosphère.
L’océan est le plus grand réservoir de chaleur de la planète. 30 % de l’énergie stockée est restituée à
l’atmosphère par évaporation, sous forme de chaleur latente, qui se libère quand l'eau change d’état
et que la vapeur d’eau se condense pour former les nuages.
1. La température
1.1 Mesures :
L'étude des champs de température dans les océans exige des prises de mesures, non seulement en
surface, mais sur toute la colonne d'eau. Dès 1874 a été mis au point le thermomètre à renversement
qui a permis de faire des mesures de température en profondeur. Son principe de fonctionnement,
une fois le thermomètre est plongé à la profondeur désirée, le mercure renfermé dans des canules de
verre fixe l'indice de température. Un messager (Masse métallique) est glissé‚ le long du câble
support et déclenche le renversement du thermomètre de 180°, une partie du mercure sera piégée et
permettra de déterminer la température à bord du bateau. Ce type de thermomètre offre une
précision de 0.01°C. Actuellement les thermomètres à renversement ont tendance à être remplacés
par des appareils électroniques à affichage numérique de même taille. Il en existe deux types, les
thermomètres proprement dit et les pressiomètres
Les mesures effectuées ces derniers temps par satellite permettent l'étude du champ de température
dans la zone spectrale infrarouge. D'après les données radiométriques infrarouges, la précision de
ces mesures est de plus au moins 1°C.
La variation journalière
Le cycle journalier de la température suit celui de l'ensoleillement, l'amplitude des variations diurne
varie en fonction de la latitude, elle est maximale sur les latitudes tropicales (0.6°C). Sur une
colonne verticale d'eau, le réchauffement est limité à la mince couche de surface (quelques dizaines
de mètres). En profondeur, ces variations sont imperceptibles.
- Une superficielle homogène bien mélangée (10 à 100 m), où s'installe une thermocline
saisonnière ; c'est dans cette couche qu'ont lieu avec le plus d'intensité les processus
d'interaction entre l'atmosphère et l'océan et les processus biologique ;
- Une inférieure où se rencontre la thermocline permanente ou principale qui sépare les eaux de
surface réchauffées des eaux froides du fond. Les variations verticales de la température dans la
thermocline atteignent 5°C par 100 m.
- Organismes sténothermes: Ce sont les organismes qui ne supportent que de faibles variations de
température. Ils sont essentiellement de la région océanique.
- Organismes eurythermes : Ils s'adaptent aux variations de la température. Ils sont généralement
de la région néritique.
Selon les températures, les populations des eaux de surface sont divisées en trois grands groupes:
Les populations d'eaux chaudes qui se trouvent principalement dans les eaux de surface de la
ceinture tropicale, où la température ne descend jamais au-dessous de 18-20C.
Les populations d'eau froides se trouvent dans les océans arctiques et antarctiques, là, où la
température de surface est toujours inférieure à 5C.
Les populations des zones tempérées où la température varie entre 5 et 18C. Le littoral
marocain se situe dans la zone tempérée chaude.
La température de l'eau de mer dépend du rayonnement solaire, elle est fonction de la latitude, de la
profondeur et de la saison. Ce paramètre influe considérablement sur la biologie des organismes
marins, et certains poissons sont capables de détecter des variations thermiques inférieures à 0.1C.
La nourriture et la température agissent sur le métabolisme, sur la croissance et peut entraîner une
modification dans le comportement du poisson.
Par exemple, chez la plie la croissance est optimale entre 13 et 15C. Elle est inhibée à 1 et 2C.
La température a aussi une influence sur la durée de la maturation sexuelle et sur le déclenchement de
la migration et du choix des frayères. Après la ponte, la durée de l'incubation des œufs et de la vie
larvaire est influencée par la température du milieu.
Il est nécessaire de connaître les exigences des espèces vis à vis de la température pour prédire les lieux
de concentration en poisson. Chaque espèce se caractérise par une température optimale, qui peut
varier selon le secteur géographique, la saison et les étapes de croissance.
Les meilleures captures se font là où le gradient thermique est observable, rencontre de deux courants,
zone d'upwelling, zone de divergence, présence de thermocline et de front.
Les espèces benthiques peu mobiles sont plus résistantes aux variations de la température que les
espèces pélagiques et démersales.
Exercice:
2. La salinité
2.1 La définition
Onze ions, dit éléments majeurs, rendent compte de 99.9% de la salinité d'eau de mer.
CONCENTRATION DES ÉLEMENTS CHIMIQUES DANS L'EAU DE MER
Eléments par ordre Concentration
d'importance par mille
Chlore 19 Phosphore 0,00007
Sodium 10,5 Iode 0.00006
Magnésium 1.35 Baryum 0.00003
Soufre 0,865 Fer 0.00001
Calcium 0.400 Aluminium 0,00001
Potassium 0,380 Cuivre 0.000003
Brome 0,065 Uranium 0,000003
Carbone 0,026 Nickel 0.000002
Strontium 0.006 Manganèse 0.000002
Bore 0.004 Argent 0.0000003
Silicium 0.003 Or 0,000000004
La salinité de l'eau varie avec les saisons, la latitude et la profondeur. Mais la proportion entre les
éléments chimiques composant les sels minéraux reste constante.
Onze ions, dit éléments majeurs, rendent compte de 99.9% de la salinité d'eau de mer. (voir tableau)
L'origine de ces ions provient principalement:
- De l'érosion de la croûte terrestre, on constate que trois des principaux éléments (Si, Al, et Fe) de
cette croûte terrestre ne font pas partie des principaux composants de l'eau de mer; d'une part, ces trois
éléments sont très peu solubles et il sont transportés et déposés sous forme particulaire alors que le
Sodium, le Calcium et le Potassium sont très solubles et sont principalement transportés en solution,
d'autre part.
- Des débris d'origine biologique, telles les coquilles, les squelettes, les tests...
2.2 Mesures
Une autre méthode pour la détermination de la salinité c'est le titrage de l'eau de mer au moyen d'une
solution de nitrate d'argent qui précipite les halogénures. Le poids total en grammes par Kilo d'eau de
mer de ces derniers est appelé Chlorinité (Cl%.), et la salinité est obtenue à partir de la relation
empirique de KNUDSEN :
S‰ = 0.030 + (1.805 * Cl%)
Les techniques les plus utilisées actuellement pour la détermination de la salinité sont les mesures de la
conductivité électrique de l'eau de mer, mesures plus précises. La conductivité de l'eau est
proportionnelle à la salinité.
Il existe de légères variations saisonnières de la salinité, mais limitées à la couche de surface, qui sont
liées aux fluctuations climatiques. Les hautes valeurs sont associées avec une faible pluviosité et une
intense évaporation. Les basses salinités sont liées aux précipitations, aux apports fluviaux vers les
zones côtières et à l'alternance de la fonte et de la formation des glaces (arctique où la salinité varie
entre 28‰ et 33.5‰.)
Pour la variation verticale, la salinité moyenne des eaux de surface est comprise entre 33‰ et 37‰
alors que les eaux profondes présentent de faibles fluctuations, entre 34.5‰ et 35‰.
L'étude de la distribution verticale de la salinité dans les différentes régions de l'océan permet de suivre
le transport global des masses d'eau.
Cette figure montre la présence d'une "langue" d'eau de même salinité entre 700 et 1000 m de
profondeur, et qui se propage depuis les régions sub-antarctique jusqu'à la latitude 45°N.
Il existe des gradients de salinité de l'équateur vers les pôles et qui est l'image des conditions
climatiques de ces zones. Il s'ensuit un gradient de densité qui induit une circulation dite
"thermohaline" de l'eau de surface qui se refroidie, au niveau des pôles, et plonge en profondeur.
En Méditerranée la salinité est de 38 ‰ à cause de la forte évaporation: ses eaux plus denses se
déversent au fond de l'Atlantique à travers le détroit de Gibraltar. Les variations superficielles de la
salinité, fonction de la zone climatique, se stabilisent en profondeur.
Figure 28: Déversement de l'eau salée de la Méditerranée dans l'Atlantique; profil au niveau
du Détroit de Gibraltar (adaptée de KNAUSS, 1997).
Les organismes marins tendent à maintenir constantes les conditions de leur environnement interne.
Ce contrôle se fait par la régulation des conditions internes comme la température du corps, le
métabolisme...
Les fluides internes des animaux marins sont séparés de l’eau de mer par la membrane cellulaire qui
participe aux échanges vitaux comme l’absorption de l’oxygène et l’excrétion.
La membrane plasmique marque la limite entre la cellule et le milieu extracellulaire. C’est à travers
elle que se font les échanges entre la cellule et le milieu qui l’entoure. Les échanges se font à double
sens: l’apport à la cellule des métabolites nécessaires à son fonctionnement (le métabolisme) et
l’élimination de produits de synthèse ou des catabolites (le catabolisme).
La membrane assure les échanges d’eau, de molécules et des ions de façon à maintenir constant le
volume cellulaire, le pH et la concentration du milieu intracellulaire. L’échange passif par osmose
se fait par différence de concentration entre le milieu extracellulaire et le hyaloplasme c’est à dire
du milieu le plus concentré vers le milieu le moins concentré. Cet échange ne demande pas d’apport
d’énergie.
Eau de mer : Salinité 35 ‰ Eau douce : Salinité ~ 0 ‰
Concombre : 35‰
l’eau pénetrant par
eau pénètre osmose excède celle
par osmose perdu
eau perdue
Milieu isoosmotique par osmose
Milieu hypoosmotique
Saumon : 18 ‰
perte d’eau par osmose eau absorbée par osmose
3.1 Définition
La densité () est le rapport entre la masse d’un volume donné d’une substance et celle d’un même
volume d’eau distillée à 4°C et sous une pression atmospherique normale.
La masse volumique de l’eau distillée est de 1g/cm3.
Densité (pas d'unité) =masse 1m3 d'eau de mer/masse 1m3 d'eau distillée à 4°C
(a) (b)
Figure 31:Densimètre à immersion (a) et électronique (b)
La lumière, composée d'énergie électromagnétique, elle se propage mieux dans le vide, et de moins
en moins bien dans les milieux de densité croissante. Elle se propage mieux dans l’eau pure que
dans l’eau salée. L’étude de la lumière dans le milieu marin est importante du fait qu’elle influe sur
plusieurs phénomènes biophysique.
La lumière en provenance du soleil est atténuée par l'atmosphère et par la couche d’eau. Peu de
lumière atteint les 100 m, au delà de 1000 mètres c'est l’obscurité totale. L’éclairement est nul pour
90 % des eaux océaniques.
La lumière qui atteint et pénètre dans les eaux marines confère à celle-ci une couleur. La lumière
agit sur la croissance et la densité des algues planctoniques et benthiques, par l’énergie transférée
lors de la photosynthèse. Également, elle intervient comme stimulus des migrations diurnes des
animaux planctoniques.
La radiation solaire constitue la source d’énergie pour toutes les formes de vie terrestre ou
aquatique puisqu’elle conditionne la production primaire. Ce sont la qualité et la quantité de lumière
qui pénètre dans les couches d’eau de surface qui déterminent le taux de production, c’est-à-dire la
transformation de l’énergie lumineuse lors de la photosynthèse.
Donc, l’étude des variations spatio-temporelle de l’intensité lumineuse est importante pour suivre
les fluctuations de la production primaire.
La pénétration de la lumière dans une eau océanique transparente se fait jusqu’à une profondeur
critique où la lumière est réduite à 1% de celle reçue en surface. Cette profondeur critique est de
plus de 100 mètres dans les eaux tropicales claires alors qu’elle n’est que de 30 à 50 mètres dans les
hautes latitudes.
Le son est constitué d'énergie acoustique due aux vibrations du milieu parcouru. Le son se propage
mieux dans les solides et les liquides que dans les gaz. Dans le vide le son est nul.
Les longueurs d'onde rencontrées dans l'océan s'étendent du millimètre à environ 50 mètres. La
vitesse du son dans l'eau est approximativement égale à 1500 ms-1, correspondant à des fréquences
de 30Hz à 1,5MHz (la limite audible pour l'homme est de 20KHz).
Le son se propage particulièrement bien sous l'eau, l'atténuation due à l'absorption et à la diffusion
est faible. Les ondes acoustiques constituent le meilleur moyen de transmission sous l'eau. La
diffusion, due à la réflexion du son par les particules en suspension et les bulles d'air est
pratiquement indépendante de la fréquence. L'absorption due à la conversion d'énergie acoustique
en chaleur et énergie chimique dépend par contre fortement de la fréquence. Aux hautes fréquences
l'absorption est principalement due à la viscosité de l'eau, alors qu'aux basses fréquences, elle est
due à la relaxation de l'acide borique B(OH)3 et du sulfate de magnésium MgSO4. Le processus de
relaxation consiste en l'absorption d'énergie par changement de structure moléculaire au passage de
l'onde acoustique et conduit à la dissociation des molécules et hydratation des ions
En général on considère que la pression est hydrostatique, ce qui permet de remplacer dans la
formule précédente le dernier terme par 0,016 z ( z la profondeur en m).
A T = 0 °C, S = 35, z = 0, on trouve c = 1449,2 ms-1. Dans ces conditions, la vitesse du son
augmente d'environ :
-1
4,5 ms par °C,
-1
1,3 ms par unité de salinité,
-1
16 ms par 1000 m.
(a) propagation de rayons acoustiques émis à partir d’une source à 900 m de profondeur. En
pointillés : rayon émis vers le haut (0 à 7°); en traits pleins : rayons émis vers le bas (2 à 12°). A
gauche le profil de vitesse du son correspondant.
(b) propagation des rayons acoustiques au voisinage de la surface dans une couche de mélange.
Notez l'existence d'une zone d'ombre jamais atteinte par les ondes acoustiques.
Compte tenu de la faible atténuation des ondes acoustiques, il existe de nombreuses applications
pour l'acoustique sous-marine :
- la détection sous-marine, à l'aide de SONAR (émetteur - récepteur),
- la tomographie qui permet à l'aide d'un émetteur et d'un récepteur distants de mesurer le temps de
propagation d'une onde acoustique et d'obtenir une information sur la répartition des densités sur le
trajet parcouru, pour ensuite en déduire les mouvements d'eau en profondeur.
La solubilité des gaz dissous dans l’eau de mer est fonction de la température. Les grande solubilité
demande de faible température. La solubilité des gaz atmosphériques dans l’eau est limité.
Volume des gaz dans l’atmosphère et dans l’eau de mer
Gaz Dans l’atmosphère Dans l’eau de mer
(S=35%°, T=10°C)
Azote 78,08% 62,1%
Oxygène 20,95% 34,4%
Gaz carbonique 0,03% 1,8%
L’azote, le gaz carbonique et l’oxygène constituent les gaz dissous les plus abondant dans l’eau de
mer. L’azote est impliqué dans les processus de vie de nombreux organismes.
L’oxygène dissous est nécessaire pour la vie des organismes. Son abondance ou son manque
influence la vie marine. L’oxygène est utilisé par les organismes dans toutes les régions de
l’environnement marin; de la surface aux grandes profondeurs. Les principales sources d’oxygène
de l’eau de mer sont le transfert par l’atmosphère et par les plantes marines au cours de la
photosynthèse.
C’est la synthèse de la matière organique (glucide) par les plantes à partir du CO 2 et H2O en
présence de l’énergie solaire. L’équation de la photosynthèse :
6 CO2 + 6 H2O + 674 kcal === C6H12O6 + 6 O2
Dans les couches superficielles, les fortes quantités d’oxygène dissous dépendent des phénomènes
de mélange avec l’air et de la production par les plantes, alors que le son renouvellement dans les
couches profondes se fait par le mélange turbulent vertical et par la plongée des eaux de surface.
L’oxygène est utilisé par la respiration des animaux et par la dégradation bactérienne et la
minéralisation de la matière organique.
Ce sont les formes bicarbonate et carbonate qui sont les plus représentées dans l’eau de mer. Le
système gaz carbonique, acide carbonique, bicarbonate et carbonate exerce une action tampon de
l’eau de mer vis-à-vis de la variation du pH. Le pH de l’eau de mer est compris entre 7,6 et 8,3.
Les sels minéraux agissent considérablement sur le maintien de la vie marine, ils sont représentés
par les nitrates, nitrites, ammonium, phosphate et silicate.
Les teneurs de ces sels sont variables, particulièrement dans les eaux de surface où l'activité des
végétaux est importante. S'ils sont en quantité insuffisante, ils peuvent limiter la production
primaire.
6.1 L'azote
L’azote (N), gaz le premier en importance dans l’atmosphère terrestre (78%). Il s’y trouve sous sa
forme moléculaire normale diatomique N2, un gaz relativement inerte (peu réactif). Les organismes
ont besoin d’azote pour fabriquer des protéines et des acides nucléiques, mais la plupart ne peuvent
utiliser la molécule N2. Ils ont besoin de ce qu’on nomme l’azote fixée dans lequel les atomes
d’azote sont liés à d’autres types d’atomes comme par exemple à l’hydrogène dans l’ammoniac
Les minéraux azotés sont assimilés par les algues planctoniques et benthiques et seront transformés
en nouvelle matière organique. Le renouvellement des formes inorganiques est assuré par la
reminéralisation des déchets organiques effectuée par les bactéries.
Durant la période de croissance, les végétaux assimilent les minéraux azotés ce qui entraîne la
diminution de leur concentration alors que celle des végétaux augmente. (Voir cycle d'azote)
La nitrification transforme les produits de la fixation (NH4+, NH3) en NO2- et NO3-, des nitrites et
nitrates. C’est une réaction d’oxydation qui se fait par des bactéries dans l’eau.
soit:
La dénitrification retourne l’azote à l’atmosphère sous sa forme moléculaire N2, avec comme
produit secondaire du CO2 et de l’oxyde d’azote N2O, un gaz à effet de serre qui contribue à
détruire la couche d’ozone dans la stratosphère. Il s’agit d’une réaction de réduction de NO3- par
l’intermédiaire de bactéries transformant la matière organique. La réaction est de type :
Le phosphore est un constituant de la matière vivante, TI fournit l'énergie nécessaire aux cellules
pour effectuer les différentes réactions chimiques afin de maintenir l'organisme vivant. On le trouve
sous forme organique ou inorganique. Son cycle ressemble à celui de l'azote.
Le phosphore est assimilé par les plantes et transformé en matière organique nécessaire
principalement de nourriture au zooplancton et aux autres animaux marins.
La distribution verticale des sels est opposée à celle de l'oxygène. L'oxygène est produit en surface
par les plantes et consommé en profondeur par les animaux alors que les nutriments sont utilisés
près de la surface par les plantes et excrétés en profondeur par les animaux.
L’observation des marées s’effectue à l’aide des échelles de marées ou des marégraphes.
Pour un lieu donné, les observations sont enregistrées principalement sous forme des courbes de
marées: il s’agit de courbes retraçant la hauteur d’eau en fonction du temps.
Selon la durée d’observation : la journée, le mois, l’année, plusieurs années ; différentes variations
de la hauteur d’eau sont identifiables.
Chaque jour en un même lieu, la mer monte, puis redescend, cette oscillation périodique du niveau
de la mer s'appelle : Marée. Vue de la côte cette oscillation est d'abord perçue comme un
déplacement horizontal, en raison de l'arrivée de l'onde de marée sur les côtes. La zone d'oscillation
de la marée (zone intertidale). L'estran, c'est l'espace recouvert par la marée.
Le mouvement des marées pourrait se résumer ainsi :
- marée montante marée haute
- étale de pleine mer
- marée descendante basse mer
- étale de basse mer marée montante, etc.
L’étale étant le stade d'immobilité avant que le courant se renverse.
Marée au cours d’une journée : la mer monte, garde un niveau maximum puis redescend. Plus
précisément on observe les différentes phases
- Le flux ou le montant: c’est la phase où la mer monte pendant environ 6 heures et au bout
duquel son niveau atteint un maximum appelé pleine mer.
- L’étale de pleine mer : pendant plusieurs minutes le niveau maximum est conservé.
- Le reflux ou le perdant : la mer descend pendant 6 heures et atteint une hauteur minimale
appelée basse mer.
- L’étale de basse mer: le niveau minimum est conservé pendant plusieurs minutes.
Institut Supérieur des Pêches Maritimes Filière pêche
Aziz REGRAGUI 37 OCEANOGRAPHIE
On appelle marnage la différence de hauteur d’eau entre la pleine mer et la basse mer consécutives.
On appelle heure de pleine mer l’heure du milieu de l’étale de pleine mer, et heure de basse mer
l’heure du milieu de l’étale de basse mer.
Le cycle recommence. Entre deux pleines mers le temps écoulé est environ de 12 h 25 mn; en
presque 25 heures il y a donc à peu près deux pleines mer et deux basses mer.
D’une journée à l’autre, les basses mers et les pleines mers se produisent 50 mn plus tard.
Le marnage, la différence de niveau entre la marée haute et la marée basse, dépend beaucoup de
l'orientation de la côte: il peut être très faible ou à peine perceptible dans certaines régions ou
atteindre des hauteurs considérables.
À chaque jour, les marées sont décalées d'environ quarante-cinq minutes, car le jour lunaire (ou le
temps nécessaire pour que la lune se retrouve dans une position identique à celle de la veille) est de
24 h 45.
La houle, qui est une succession de vagues dues au vent, est une oscillation périodique de la surface
de la mer. Ainsi, une vague est un mouvement oscillatoire de l'eau; sa dimension dépend de la force
du vent, de sa durée et de la dimension du plan d'eau sur lequel il souffle (fetch).
Quelle que soit sa hauteur, une vague est généralement beaucoup plus longue que haute. Sa
longueur d'onde, qui se mesure entre deux crêtes ou deux creux..
L'influence d'une vague diminue avec la profondeur; au delà de la moitié de sa longueur d'onde, elle
n'a plus aucune influence.
Le déferlement, c'est le passage d'une vague d'oscillation en vague de translation. Ainsi, une vague
d'oscillation, en touchant le fond, se change en vague déferlante (brisant). Elle diminue sa longueur
d'onde, augmente sa hauteur et vient se briser sur le rivage: il y a montée de l'eau sur la plage suivie
d'un retrait de l'eau ou courant de retour.
Ces courants sont produits directement ou indirectement par la différence du bilan radiatif solaire à
la surface du globe. Les radiations solaires génèrent des vents qui peuvent entraîner la surface de
l'eau par friction (les vents induisant la circulation de surface). Le réchauffement ou le
refroidissement de la masse d'eau, l'évaporation ou les précipitations changent la température et la
salinité de l'eau et provoquent des changements de densité et donc des déplacements verticaux
(circulation thermohaline responsable de la circulation profonde).
Dans les régions équatoriales et tropicales, les courants sont parallèles à l'équateur et aux tropiques ;
ils sont dits zonaux ou latitudinaux .Dans les régions tempérées, les courants décrivent de grands
mouvements tournants appelés " gyres " ; ces gyres sont dits anticycloniques quand ils tournent
dans le sens des aiguilles d'une montre (cas du Gulf Stream et des ses prolongements, la dérive
nord-atlantique et le courant des Canaries)
Aux latitudes élevées, les courants sont organisés en gyres cycloniques, qui tournent dans le sens
inverse des aiguilles d'une montre (cas du courant du Labrador).
Figure 43: Carte des principaux courants de surface des océans mondiaux
La température des eaux de surface paraît être le principal paramètre régissant les courants, il existe
certains paramètres qui influeront sur cette situation. Par exemple dans certaines régions polaires;
les eaux de surfaces subiront un refroidissement et plongeront sous les eaux plus chaudes venant de
l'équateur; créant ainsi une circulation verticale des eaux que l'on appelle circulation thermohaline.
a) b)
Figure 44: La circulation thermohaline a) mécanisme b) circulation globale des eaux
océaniques
La circulation des masses d'eau en Méditerranée occidentale est complexe à cause de la rencontre
de plusieurs courants de directions et d'origines différentes, elle connaît toutefois la prédominance
de deux courants: un courant de surface et un courant de fond. Le courant de surface transporte des
masses d'eau provenant de l’Atlantique. Leur température moyenne fluctue selon les saisons entre
16°C et 24°C. Leur salinité moyenne est de 36‰.
Le courant profond s'écoule entre 700 et 1000 mètres, de la Méditerranée vers l’Atlantique à travers
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Aziz REGRAGUI 41 OCEANOGRAPHIE
le seuil du détroit de Gibraltar. TI déplace des masses d'eau d'une température moyenne de 14,5°C
et d'une salinité supérieure à 37‰.
MER MEDITERRANEE
Cap S partel
Ta nger
100 Km
NE
Rabat
35°
Casablanca
ue
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Cap Sim
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Cap Aglou
Agadir Oued Souss
30°
Sidi Ifni
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s Ca Cap Juby
I le
Layoune
25°
Dakhla
Lagwira
Cap Blanc
Courant de surface
al
ri
20°
Vents dominants
uato
q
nt e
coura
Courant profond
e
contr
Sur l'ensemble du littoral nord atlantique africain, la circulation des eaux de surface est liée à la
branche orientale du tourbillon anticyclonique des eaux de l'Atlantique nord qui forme le «courant
des Canaries». Le mouvement des eaux s'effectue vers le sud-ouest avec une vitesse moyenne de
0,2 m.s-l . A la hauteur des îles Canaries, ces masses d'eau se mélangent à d'autres masses provenant
de l'ouestsud-ouest et contournent les îles Canaries. L'ensemble de ces masses d'eaux correspond à
l'eau centrale nord-atlantique (ECNA) qui forme un courant côtier coulant jusqu'au niveau du Cap
Blanc.
A la latitude du Cap Blanc, le courant des Canaries rencontre un contre courant qui longe les côtes
mauritaniennes et transporte les eaux centrales sud-atlantique (ECSA). A ce niveau se forme une
circulation giratoire responsable de la diffusion du courant des Canaries vers le large.
La localisation des différentes zones de remontée se fait par l'estimation de l'indice d'upwelling, qui
correspond à une anomalie traduisant la différence des températures des eaux superficielles entre la
côte et le large. Plus cette anomalie de température est forte, plus l'activité de l'upwelling est
importante.
Les remontées ou résurgences se produisent sous l'effet des vents alizés qui souillent parallèlement
à la côte et exercent une force de frottement sur les masses d'eau superficielles. Combinés à la force
de Coriolis, ces vents créent un courant de dérive vers le large, perpendiculaire à la direction des
vents, appelé: «le transport d 'Ekman».
Exercice 2:
Interpréter le schéma suivant en mettant en évidence la répartition des terres et des océans sur le
globe terrestre.
Exercice 3:
A partir de la figure suivante expliquer :
1- La dérive des continents et l’ouverture des bassins océaniques au court de l’histoire
géologique de la terre
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Aziz REGRAGUI 44 OCEANOGRAPHIE
2- La tectonique des plaques
Exercice 4:
Décrire les subdivisions Océaniques suivantes :
1- Bathymétrique
2- Hydrographiqu
e
3- Photométrique
4- biologique
Exercice 6 :
1- Soit un poisson migrateur entre l’eau douce et l’eau de mer et inversement. Comment s’adaptera
t-il aux variations de la salinité ?
Eau de mer : Salinité 35 ‰ Eau douce : Salinité ~ 0‰
Saumon : 18 %0
2- Quelle est l’influence de la température sur la mesure de la salinité de l’eau de mer à partir de la
conductivité de celle-ci?
Exercice 7:
1- A partir de la figure ci-contre expliquer la variation de
L’oxygène et des sels nutritifs (SN)en fonction de la profondeur.
2- Quelles sont les origines de l’O2 et des SN ?
Exercice 8 :
A partir du schéma suivant, décrire les subdivisions bathymétriques des océans.
Exercice 11 :
La figure ci-dessous représente les profils de T, S et densité.
Interpréter et expliquer à quelle latitude se trouvent de tels profils
Exercice 12 :
Quelle est l’influence de la variation température sur la mesure de la salinité par la conductivité de
l’eau de mer ?
Exercice 13:
Expliquer l’influence de la T, S et P sur la propagation des ondes acoustiques en eau de mer.
Exercice 14:
Pourquoi les couches profondes d’eau océanique sont froides en permanence ?
Exercice 16 :
A partir de la figure suivante expliquer la circulation thermohaline du pôle vers l’équateur.
Exercice 17:
À partir de la figure suivante comparer l’Arctique et l’Antarctique