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​Année universitaire

​ 2018/2019

Université Félix Houphouët-Boigny ​ Institut de Géographie Tropicale

Licence 1/FIP1 - Géographie

U E: 2ème semestre, 30 heures

La mer dans les relations internationales

Par

Kouassi Paul ANOH


Professeur au Département de Géographie
Université Félix Houphouët Boigny de Cocody-Abidjan

​Introduction

Les relations internationales sont les rapports et les flux sociaux de toute nature qui traversent des
frontières échappant ainsi à l’empire d’un pouvoir étatique unique et auquel participent des
acteurs qui se rattachent à des sociétés étatiques différentes.

Les mers et les océans qui sont de vastes étendues d’eau possèdent des limites et des frontières
dont la gestion s’inscrit dans le cadre des relations internationales.
Les limites et les compartiments de l’espace maritime sont réglementés suivant le droit de la mer.

La mer est source d’énergie et de richesses. Les ressources marines sont constituées de matières
premières (on estime qu'en 2015 près de 10 % de la production mondiale de pétrole proviennent
des grandes profondeurs, et que d'ici à 2020, 5 % de la quantité mondiale de minéraux, y compris
le cobalt, le cuivre et le zinc pourraient provenir des fonds marins).
Les mers renferment également des possibilités d’implantation de champs d’éoliennes et
d’hydroliennes. Par ailleurs, les mers sont la principale voie utilisée par le transport maritime
dans le cadre du commerce international. On estime qu’environ 90 % du commerce mondial est
transporté par voie maritime. De plus, les régions côtières, situées à moins de 80 km de la mer,
accueillent les deux tiers de la population mondiale.

La mer représente ainsi un moteur de l’économie mondiale et un maillon important des relations
entre les nations c’est-à-dire des relations internationales.

Dans ce cours nous présenterons successivement une définition de concepts liés à l’espace marin,
une géographie des océans et des mers et nous terminerons par montrer comment l’espace marin
est pris en compte dans les relations internationales.

Première partie :

Définition des concepts

Un océan : est une portion du milieu marin qui doit posséder 4 critères à la fois :
1. avoir une vaste superficie,
2. une profondeur moyenne importante,
3. une large communication avec les autres océans,
4. des rivages appartenant à des continents différents.

Sur la base de cette définition, on distingue cinq océans : atlantique, pacifique,


indien, austral et arctique.

Tableau 1 : quelques caractéristiques des océans


Océan Superficie (1000 Profondeur Profondeur Salinité (%)
km²) moyenne (mètres) maximale (mètres)
Atlantique 92 000 3 926 9 280 34,92
Pacifique 180 000 4 382 11 518 34,62
Indien 75 000 3 900 8 000 34,77
Austral 20 000 4 000 7 230 34,77
Arctique 14 000 3 800 4 000 34, 62

Tous les océans se rencontrent dans l’hémisphère sud au-delà de 50° de latitude
sud. Ils vont donner naissance à une autre entité océanique qui n’a pas les mêmes
caractéristiques que les autres océans étudiés. C’est l’océan austral. Cet océan
entoure le continent antarctique. Il n’est pas reconnu par ceux qui soutiennent la
thèse de trois océans sur le globe terrestre. L’Antarctique ou l’océan austral couvre
20 millions de km².

Quant aux masses d’eau situées aux pôles, elles jouent un rôle si fondamental dans
la circulation océanique qu’on les a également baptisées océans, bien qu’elles ne
satisfassent pas strictement à leur définition : « l’océan arctique », partie polaire de
l’atlantique, couvre 14 millions de km².

Chaque océan va comporter des zones qui sont plus ou moins délimitées et qui se
situent au voisinage des rivages. Ce sont les mers.

La mer : est une portion du milieu océanique qui ne possède pas à la fois les 4 caractéristiques
reconnues aux océans.
On a plusieurs types de mers :

Les mers marginales, sont des mers situées sur les bords de l’océan, mais elles ont une large
communication avec ce dernier et possèdent des profondeurs peu grandes. Exemple : la mer du
Nord (britannique), la mer d’Oman (entre l’inde et l’Arabie), la manche (France), la mer jaune
(entre Corée et chine).

Les méditerranées, sont séparées de l’océan par un détroit qui constitue un seuil. Elles sont plus
profondément enfoncées que les mers marginales, où se situent entre un continent et un groupe
d’îles. Exemple : la mer des caraïbes, la mer rouge, la méditerranée eurafricaine.

Les mers intérieures : sont engagées dans les terres elles ne débouchent pas sur un océan mais
une autre mer par un détroit peu profond. Exemple : la mer noire qui débouche sur la
méditerranée par le détroit de Bosphore, la mer baltique qui s’ouvre sur la mer du Nord.

Les mers fermées : séparées complètement de l’océan : la mer Caspienne, la mer morte, la mer
d’Aral.

La mer rouge : A cause de sa coloration qui est due à des algues,

La mer noire : Le nom de mer Noire aurait pour origine l'attribution par les asiatiques de
couleurs aux points cardinaux, le "noir"(airelle) pour le Nord, le "blanc" pour l’Ouest, le "rouge"
pour le Sud et le "vert" pour l’Est. Cette mer (deniz en turc) étant au nord de la Turquie, elle a été
désignée kara ("noire"), en turc Karadeniz ("mer noire"), jaune (les limons du fleuve).
La mer morte a le taux de salinité le plus élevé de toutes les mers. D’une surface approximative
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de 810 km , il est alimenté par le fleuve Jourdain. Alors que la salinité moyenne de l’eau de mer
oscille entre 2 et 4%, celle de la mer Morte est d’approximativement 27,5% (soit 275 grammes
par litre). Aucun organisme vivant n’y vit. Même quand un homme tombe dans cette eau, il
flotte, à cause de la densité due au taux de salinité.

Un isthme : c’est une langue de terre resserrée entre deux mers et qui relie deux terres. Ex :
l’isthme du panama.
Une presqu’île : portion de terre entourée d’eau à l’exception d’un seul endroit par lequel elle
communique avec le continent.

Un tombolo : c’est une flèche littorale simple ou multiple qui forme un isthme et qui relie une île
à la côte. Ex : le tombolo de sassandra.
Une flèche littorale : cordon littoral à pointe libre, parallèle à la côte dont l’extrémité est
recourbée en crochets.

Un amer : point remarquable à terre ou en mer qui à bord d’un navire sert à déterminer la
position.

Les relations internationales : qualifient les rapports et les flux sociaux de toute nature qui
traversent les frontières échappant ainsi à l’empire d’un pouvoir étatique unique et auquel
participent des acteurs qui se rattachent à des sociétés étatiques différentes.

Deuxième partie :

Les océans et les mers dans le monde

Les mers recouvrent plus de 70 % de la surface du globe terrestre et jouent un rôle indéniable
dans les échanges atmosphériques et dans la stabilité et la succession des climats de la planète.

Chapitre 1 : Géographie des océans et des mers

La surface de la terre est occupée à 71% par des océans. Il y a 2,45 fois plus de mer que de terre.
Ce n’est pas par hasard que la terre a été baptisée « la planète bleue », les océans et les mers
recouvrent 361 millions de km².

La terre a la forme d'un sphéroïde c'est-à-dire d'une sphère aplatie aux pôles et renflée à
l'équateur. Ces déformations liées à la rotation sont faibles et la forme de la terre est très voisine
de celle d'une sphère.

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La terre a une surface de 510 millions de Km², un volume de 1 083 milliards de km le rayon de
la terre à l’équateur est de 6 378 Km et de 6 357 Km au pôle.

La répartition des terres et des mers est inégale et singulière. Cette répartition est antipodale, la
mer glaciale arctique s'oppose au continent antarctique et la masse continentale Eurasie-Afrique
s'oppose à l'océan Pacifique. Les masses terrestres sont en grande partie concentrées dans
l'hémisphère nord (39% de terre et 61% de mer). L’hémisphère sud se réparti entre 19% de terre
et 81 % de mer.

Hémisphère Nord : Mer = 61%, Terre = 39%


Hémisphère Sud : Mer = 81%, Terre = 19,%

Les hauteurs de la surface terrestre sont comprises entre une altitude de 8 848 m (Everest) et une
profondeur de 11 500 m (fosse de Mariana au Nord-Ouest de l'océan Pacifique). La profondeur
moyenne des océans est d'environ 3 800 m. L'altitude moyenne des terres émergées est de 840
m.
Les océans représentent 361 millions de km2 soit 97% de l'eau disponible sur terre. Au total les
océans concentrent 1 320 millions de km3 d'eau de mer et 24 millions de km3 de glace.

Chapitre 2 : Distribution spatiale des pays selon l’accès à l’espace ​


maritime

Sur les 197 pays reconnus par l’ONU, 44 sont totalement enclavés et n’ont pas de frontière
maritime.
153 pays possèdent une ou plusieurs frontières maritimes avec des Etats voisins.
Chapitre 3 : La législation appliquée aux océans et aux mers

Historiquement, l’élément marin a toujours fait l’objet de revendications territoriales et c’est pour
calmer les ardeurs de certains Etats et établir un cadre juridique unique et reconnu que la
communauté internationale a entamé les (longues) discussions qui mèneront à l’adoption de la
Convention de Montego Bay (CMB). Signée le 10 décembre 1982 par 117 Etats, elle est entrée
en vigueur le 16 novembre 1994.

La CMB instaure un zonage de l’espace maritime et attribue à chaque zone un régime juridique
particulier. Ce zonage est fondé sur la distance à la côte à partir des "lignes de base", dont le tracé
est fortement dépendant du type de côte. Le régime détermine les compétences de chaque Etat
sur ces zones et les droits et obligations des protagonistes (Etats, armateurs, pêcheurs,
compagnies pétrolières, etc).

Entre la côte et la ligne de base se trouvent les "eaux intérieures" sur lesquelles l’Etat exerce sa
pleine souveraineté. A partir de la ligne de base, en allant 12 milles marins vers le large, la "mer
territoriale" est un espace sur lequel l’Etat exerce également sa souveraineté mais y autorise le
passage latéral, inoffensif continu et rapide et les passages d’entrée et de sortie avec les ports. Les
12 milles suivants circonscrivent la "zone contiguë" où s’exercent quatre compétences de l’Etat
riverain (douane, fiscalité, santé et immigration).
La ligne des 200 milles à partir des lignes de base délimite la "zone économique exclusive"
(ZEE). L’Etat riverain y exerce des droits exclusifs finalisés : des droits souverains pour
l’exploration, l’exploitation la conservation et la gestion des ressources naturelles, et des droits
de juridiction pour la mise en place d’installations dans le cadre de la recherche scientifique et
pour la préservation du milieu.

Le "plateau continental" (PC) est un espace dont la délimitation pose encore beaucoup de
difficultés. Globalement, il comprend le sol et le sous-sol de l’océan au-delà de la mer territoriale
sur toute l’étendue du prolongement naturel du territoire terrestre du riverain jusqu’au rebord de
la marge continentale ou jusqu’à 200 milles si le rebord de la marge est à une distance inférieure.
L’Etat riverain y exerce des droits exclusifs pour l’exploration et l’exploitation des ressources
naturelles mais sans porter atteinte au régime des eaux surjacentes.
Au-delà de la ZEE se trouve la "haute mer" et son régime de liberté.

Troisième partie :

Le droit de la mer dans les relations internationales

Le Droit de la mer est l’ensemble des règles qui organisent le statut juridique de la mer (voir le
régime juridique de l’espace marin).

Chapitre 4 : Origine du droit international appliqué à la mer

Le droit de la mer est régi par le principe de la liberté, ce qui signifie que toutes les nations ont
le droit de naviguer, de pêcher ou de poursuivre des recherches scientifiques en haute mer.
Toutefois en temps de guerre des navires peuvent subir des fouilles pour des questions de
sécurité. Cela constitue une limite à la liberté des mers.

C’est sous l’influence d’un juriste hollandais du nom de Hugo Grotius, qui introduisit dans son
ouvrage « De jure praedae (« Du droit des prises », 1609) » un chapitre intitulé Mare Liberum
(La mer libre) que les puissances maritimes abandonnèrent progressivement leurs prétentions à
la souveraineté territoriale des espaces maritimes.

Il indiquait que les mers n’étaient pas susceptibles d’appropriation, l’espace maritime se
distinguant profondément de l’espace terrestre qui était le seul à pouvoir être occupé par les
États.

Cependant, il fallut attendre le XVIIIe siècle pour que le droit de la mer prenne en compte la
différence entre la mer adjacente au territoire des États et la haute mer, à l’instigation du juriste
hollandais Cornelius Van Bynkershoek. Ce dernier éleva au rang de principe cette distinction et
affirma dans son ouvrage « De Domino maris (« De la maîtrise des mers ») » que les eaux
avoisinant immédiatement les rivages d’un pays, dans un rayon équivalent à la portée de
l’artillerie de terre, étaient sous la compétence souveraine de l’État. À l’inverse, la haute mer
demeurait insusceptible d’appropriation. Ce principe de souveraineté des États sur la mer
immédiatement adjacente au territoire terrestre permit, tout au long du XIXe siècle, d’opposer
une résistance aux velléités de la Grande-Bretagne, qui cherchait à interrompre le commerce
entre ses ennemis et les autres nations du monde dans le cadre de sa politique d’expansion
maritime.

Le principe de la liberté des mers fut réitéré par la déclaration de Paris de 1856, signée tout
d’abord par les deux plus importantes puissances maritimes d’alors, la Grande-Bretagne et la
France, puis ratifiée par les autres puissances maritimes. Cependant, le droit de la mer souffrait
de certaines insuffisances et, notamment, ne prévoyait pas de règles contraignantes en cas de
guerre maritime.

Ces lacunes éclatèrent au grand jour lors des batailles navales qui marquèrent les Première et
Seconde Guerres mondiales, et l’une des premières tâches de l’Organisation des Nations unies,
dès 1945, fut de favoriser la création d’un droit de la mer en temps de guerre mais également
de compléter l’état du droit existant en temps de paix. À cette fin, une Conférence sur le droit
maritime se réunit à Genève en 1958. La Conférence adopta le 29 avril 1958 quatre
conventions toujours en vigueur à l’heure actuelle, dont les objectifs respectifs étaient de
déterminer les droits et devoirs des États concernant la mer territoriale, la haute mer, la pêche
et la conservation des ressources biologiques de la haute mer.

Malgré ce très important effort de codification, aucun accord ne put être trouvé entre les États
pour délimiter la largeur de la mer territoriale et des zones de pêche. Ce n’est qu’en 1982, avec
l’adoption de la convention de Montego Bay (Jamaïque), que la largeur de 12 milles marins a
été finalement retenue comme la délimitation de principe, après des négociations souvent très
tendues.

En effet, les années 1960 ont correspondu à une période de remise en cause du droit de la mer
par les pays du tiers-monde, qui ont freiné les travaux de la Conférence des Nations unies sur
le droit de la mer. Ils craignaient en effet que les conventions internationales sur la mer ne
les privent des nombreuses ressources halieutiques et pétrolières dont l’exploitation fut
longtemps réservée aux pays les plus industrialisés du fait des moyens financiers
considérables qu’elle réclame. Les pays en voie de développement réclamaient donc une
extension de leur souveraineté sur de larges étendues marines, notamment sur les grands fonds,
de façon à empêcher les États les plus développés d’exploiter les ressources qui se trouvaient
dans ces zones.

Après un net ralentissement des négociations entre 1958 et 1967, la nécessité d’une refonte du
droit de la mer s’imposa et les travaux de codification reprirent en 1973. Ceux-ci aboutirent sur
le plan institutionnel le 30 avril 1982, date à laquelle fut adoptée la convention de Montego
Bay.

La convention de Montego Bay, entrée en vigueur le 16 novembre 1994, est la pierre angulaire
du droit de la mer contemporain. Cependant, bien qu’elle représente l’achèvement d’un effort
de négociation considérable, cette convention n’a pas été signée par trois pays ayant un poids
économique et politique considérable, les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, ce
qui rend hypothétique une application efficace d’autant plus qu’elle n’a été ratifiée que par des
pays du tiers-monde, à l’exception notable de l’Islande.
​Chapitre 5 : Les relations internationales et la mer

Les vastes étendues d’eau marine font des océans et des mers des frontières entre des Etats et des
espaces préférentiellement utilisés pour le commerce international et l’exploitation minière et
énergétique.

Les rapports entre les pays sur les espaces maritimes sont des rapports de coopération et
d’entente pour l’exploitation des ressources (accord de pêche, permis d’exploitation de pétrole ou
de gaz naturel) ou des rapports conflictuels liés à des différents territoriaux (portion de mer
réclamée par deux Etats voisins ou deux Pays en vis-à-vis).

5.1. Les rapports de coopération

Exploitation des ressources énergétiques de la Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire collabore avec les pays amis et des consortiums pour l’exploitation de ses
ressources biologiques (pêche) et minières (pétrole et gaz naturel).
Cette coopération se fait sur la base d’une entente conclue d’un commun accord.
L’exploitation des ressources biologiques repose sur la pêche aux thons réalisée par les pays de
l’Union Européenne.
Le pétrole est exploité par des grandes compagnies comme le CNR, Ocean Energy, Ranger Oil et
Oranto.

En dépit de la Convention de Montego Bay régulant les différents espaces maritimes, force est de
constater que les différends territoriaux concernent régulièrement les frontières maritimes. De
nouvelles revendications territoriales voient actuellement le jour, en raison des enjeux
économiques liés à l'appropriation de nouvelles ressources naturelles ou induits par le
réchauffement climatique (cf. Arctique).

Chapitre 6 : Les conflits dans les relations internationales sur l’espace maritime

Mais la priorité est à la lutte contre les pirates et à la protection des ressources, deux domaines où
l'Afrique vole – pirates de Somalie et du golfe de Guinée - ou se fait voler par les pêcheurs
étrangers.

Exceptés pour l'Afrique du Sud et dans une bien moindre mesure le Nigeria, l'Angola, la Guinée
Equatoriale, le Ghana et le Kenya, des moyens de police inexistants encouragent le pillage. Aux
Amériques, la marine mexicaine est entièrement constituée de patrouilleurs hauturiers pour sa
lutte imparfaite contre le narcotrafic. Dans le grand nord, Russes et bientôt Canadiens se dotent
de garde-côtes brise-glaces pour faire valoir leurs droits sur des espaces encore très froids où une
augmentation non contrôlée de la navigation commerciale pourrait causer des catastrophes
écologiques et où la Chine prospecte.

6.1. Causes des conflits

Elles sont nombreuses. Quelques-unes sont :


- la compétition croissante pour l’accès à la ressource,
- raisons de sécurité,
- la rareté des ressources naturelles;
- la répartition des ressources disponibles entre deux ou plusieurs pays,
- les visées expansionnistes de certains Etats;

Les considérations géostratégiques de l’après Guerre Froide ont quelque fois pris le pas sur les
aspects.

Exemple de conflits : 1. Chine-Japon à propos du détroit de Malacca. Les îles sont sur les voies
d’acheminement des hydrocarbures et près des voies maritimes les plus empruntées au monde.
90% du pétrole acheminé en Chine, en Corée du Sud et au Japon passe par le détroit de Malacca.
Le premier problème est donc pour la Chine d’assurer la sécurité des pétroliers qui le fournissent.
2. La guerre des Malouines ou guerre de l'Atlantique Sud (Falklands War en anglais, Guerra
de las Malvinas en espagnol) est un conflit qui a opposé l'Argentine au Royaume-Uni dans les
îles Malouines, Géorgie du Sud et Sandwich du Sud. Il commence le 2 avril 1982 avec le
débarquement de l'armée argentine. Il se termine le 14 juin 1982 par un cessez-le-feu. Il se
conclut sur une victoire britannique qui permet au Royaume-Uni d'affirmer sa souveraineté sur
ces territoires.

Le différend est insolite. En effet, les deux États mettent en avant des droits issus du processus de
décolonisation pour défendre leurs prétentions. Ainsi, le Royaume-Uni avance l'origine
britannique des 2 000 habitants (seuls une trentaine d'Argentins habitaient ces îles) et invoque
l'article 73 de la Charte des Nations unies et le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, tandis
que l'Argentine invoque le droit des peuples à la décolonisation, affirmant qu'il s'agit d'une terre
spoliée par les Britanniques depuis 150 ans; l'ONU se montre plutôt favorable à la position de
l'Argentine.

6. 2. Géographie et manifestations des conflits

2.1. Géographie des conflits

Les conflits sont observés dans toutes les régions du monde mais sont plus prononcés en Asie et
dans les régions à forte potentialités en ressources énergétiques.
2.2. Manifestation des conflits

En Afrique, les conflits sont nombreux dans le Golfe de Guinée. Ils ont pour origine la lutte pour
l’exploitation des ressources naturelles et la piraterie ainsi que la pêche illicite.

2.2.1. Crise entre le Ghana et la Côte d’Ivoire

Depuis près de cinq ans, la Côte d’Ivoire et le Ghana sont en désaccord sur le tracé de leur
frontière maritime.
En fin 2014, le contentieux est porté devant le Tribunal international du droit de la mer (TIDM),
installé à Hambourg en Allemagne.
En attendant que la décision d’arbitrage soit rendue, Abidjan réclamait qu’Accra suspende toutes
les opérations pétrolières dans la zone offshore concernée.
Le 25 avril 2015, le Tribunal a ordonné l’interdiction provisoire de forer de nouveaux puits de
pétrole dans la zone contestée. Le Ghana et la Côte d’Ivoire « doivent poursuivre la coopération
et s’abstenir de toute action unilatérale qui pourrait conduire à une aggravation du conflit ».
L’enjeu est considérable pour les deux pays qui cherchent à accroître leur production de pétrole.
Selon les experts, le territoire litigieux pourrait renfermer environ deux milliards de barils de
pétrole, ainsi qu’une quantité importante de gaz.
Le différend frontalier entre la Côte d’Ivoire et le Ghana porte sur deux milliards de barils de
réserves de pétrole et 1 milliard de mètre-cubes de gaz naturel.

Le Tribunal international du droit de la mer a tranché, le samedi 23 septembre 2017, en faveur du


Ghana dans son différend sur la délimitation de sa frontière maritime avec la Côte d’Ivoire. La
zone litigieuse, riche en pétrole offshore, reste donc ghanéenne. Le verdict a amorcé
l’accélération de l’exploitation du pétrole.
la frontière maritime entre le Ghana et la Côte d'Ivoire est désormais fixée par la « méthode
d'équidistance » adoptée à l'unanimité par l'institution basée à Hambourg, au détriment de la
« méthode bissectrice » proposée par la Côte d'Ivoire, le TIDM a tranché en faveur du Ghana

2.2.2. Conflit entre le Nigeria et le Cameroun

La presqu’île de Bakassi (1000 Km2) est l’objet du conflit entre le Nigeria et le Cameroun.

Sur la base d’un traité signé en 1913 entre les deux puissances coloniales de l'époque dans la
région, la Grande-Bretagne, qui occupait le Nigeria et l'Allemagne qui occupait le Cameroun, un
jugement de la Cour internationale de justice de La Haye, rendu le 10 octobre 2002, attribue la
souveraineté du Bakassi au Cameroun.
L'accord ordonne à l'armée nigériane de se retirer de la péninsule avant le 14 août 2008. Le 12
juin 2006, le Nigeria a accepté de rendre au Cameroun la province de Bakassi. Le retrait s'est
déroulé sans heurts à la date prévue
2.2.3 Entre la Chine et le Japon

La volonté de certains États d'affirmer leur puissance régionale peut également se traduire par
une stratégie de «juridiction rampante» sur des zones maritimes voisines (cf. Mer de Chine). La
nécessité de garantir la sûreté en mer se traduit, par ailleurs, par la surveillance du franchissement
illicite des frontières maritimes (cf. immigration par mer) et par la lutte contre la criminalité
exploitant les défaillances de certains espaces maritimes (cf. narcotrafic, piraterie).
Ainsi de nombreux conflits entre les Nations trouvent leurs origines dans une interprétation
intéressée des rapports avec les océans et les mers.
Dans toutes les régions de l’Afrique, la piraterie maritime persiste.

Cartographie de la piraterie maritime

3
Par exemple, selon les chiffres du Piracy Report Centre du BMI (basé à Kuala Lumpur, en
Malaisie, sous l'égide de la Chambre de Commerce Internationale de Paris), chargé depuis 1991
d'enregistrer les actes de piraterie au niveau mondial, le nombre des attaques a significativement
augmenté depuis 2006, et notamment ces dernières années, avec une hausse de 10 % entre 2009
et 2010. Ainsi, un nombre encore jamais atteint de marins a été pris en otage en 2010,
4
essentiellement au large de la Somalie (92 % des attaques, avec un total de 43 navires
détournés et 1 016 marins pris en otages).
3. Conséquences des conflits en Mer

Les contentieux en mer accélèrent la course aux armements en Asie. En Afrique,


certains espaces sont désaffectés à cause de l’insécurité grandissante, ce qui
entraîne le pillage des ressources.
En Asie, certain Etat comme Beijing occupe par la force les territoires contestés
avec ses voisins en effectuant généralement ses patrouilles de souveraineté dans les
eaux disputées avec des bateaux blancs et non armés.
Le Japon militarisait les îles.

En août 2012, la Russie lance le premier de six sous-marins KILO destinés au


Vietnam alors que les Philippines négocient avec l'Italie l'achat de frégates
MAESTRALE et que la Malaisie recevra des corvettes françaises.

Les enjeux pétroliers expliquent aussi le développement des flottes riveraines du


Golfe du Bengale (frégates chinoises d'occasion exportées au Myanmar et au
Bengladesh qui se disputent un gisement) ou de la Caspienne où Israël aide
l'Azerbaïdjan face à l'Iran.

Nonobstant la crise, la Grèce ne désarme pas face à la Turquie qui conduit en 2011
des recherches dans une zone contestée.

D'autres conflits plus ou moins en sommeil - péruano-chilien, vénézolano-


colombien – s'apaisent. Le nouveau président colombien recherche le dialogue
tandis que Lima et Santiago s'en sont remis à l'arbitrage de la cour internationale de
justice pour décider du partage de leurs eaux. En Méditerranée, l'Algérie augmente
sa flotte sous-marine, remplace ses bâtiments amphibies par un porte-hélicoptères
et se dote de corvettes allemandes face à la FREMM marocaine.

Conclusion

La mer représente un pan important des relations internationales. Les rapports et les échanges
entre les pays par la mer sont cependant marqués par des conflits aux origines diverses.

En Afrique, la priorité reste la lutte contre les pirates et la protection des ressources, deux
domaines où l'Afrique se fait voler par les puissances étrangères exceptés l'Afrique du Sud et
dans une bien moindre mesure le Nigeria, l'Angola, la Guinée Equatoriale, le Ghana et le Kenya,
les moyens de police inexistants encouragent le pillage. Aux Amériques, la marine mexicaine est
entièrement constituée de patrouilleurs hauturiers pour sa lutte imparfaite contre le narcotrafic.
Dans le grand nord, Russes et bientôt Canadiens se dotent de garde-côtes brise-glaces pour faire
valoir leurs droits sur des espaces encore très froids où une augmentation non contrôlée de la
navigation commerciale pourrait causer des catastrophes écologiques et où la Chine prospecte.
Avec les innovations dans les techniques de cartographie et repérage des espaces, on garde
l’espoir d’une plus grande lisibilité et une meilleure maîtrise de l’espace maritime pour un
apaisement des relations internationales dans les océans et les mers.

Bibliographie

1. Jean-Paul Pancracio, Droit de la mer, éditions Dalloz, 2010 ;


2. Marc Perrin de Brichambaut, Jean-François Dobelle, Marie-Reine d'Haussy, Leçons de droit
public international, Presses de Sciences Po, 2002 ;
3. Annick de Marffy, La genèse du nouveau droit de la mer. Le comité des fonds marins, Pedone,
1980, 326 p.
4. Annuaire de droit de la mer, Indemer, éditions A.Pedone, Paris, publication annuelle depuis
1997 (isbn volume 1 : 2-233-00327-6) ;
5. Leslie-Anne Duvic-Paoli, La Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, instrument
de régulation des relations internationales par le droit, éd. L'Harmattan, octobre 2011.
6. Les relations internationales et la coopération régionale
http://www.outre-mer.gouv.fr/?les-relations-internationales-et-la-cooperation-regionale.html

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