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Bonjour chers(e) étudiants(e)

Je vous prie de lire cette présentation du courant du réalisme et du


naturalisme, avant de lire également et relire un extrait du roman Bel Ami
de Maupassant. Essayez de dégager les principaux axes dudit extrait. Ceci
dit, votre implication est recommandable afin de cerner les messages
véhiculés par le roman et également pour assimiler davantage les pensées
ayant marqué le XIXème Siècle. Ainsi, notre rappel dudit siècle et ses
caractéristiques nous sera d’une grande utilité pour aborder le 20ème et le
21ème siècle dans les jours à venir.
Cordialement,

Le réalisme

Le réalisme est un mouvement artistique et littéraire qui est apparu vers 1850
et qui est né en opposition à un autre mouvement littéraire : le romantisme. Le
réalisme succède donc au romantisme et s’y oppose. Ce mouvement durera
environ 50 ans, jusque vers le début du XXe siècle.
Contrairement au romantisme, le réalisme ne cherche pas à magnifier le
monde, à le montrer sous son meilleur jour, à en dévoiler la beauté cachée. Les
écrivains et les peintres réalistes cherchent au contraire à rendre compte du
réel le plus objectivement possible, sans en cacher les laideurs, sans en
exagérer les beautés. Il s’agit de montrer les choses telles qu’elles sont, ni plus,
ni moins. C’est un phénomène nouveau en littérature et en peinture :
auparavant, les artistes s’ingéniaient à glorifier leur sujet ou à en faire une
violente critique. Pour les Réalistes, l’art doit servir à fournir un témoignage sur
leur époque.
De ce fait, il faut tout montrer quand on est un écrivain réaliste, y compris ce
qui est laid, écoeurant, révoltant ou ridicule. Jusque-là, l’Art n’abordait pas les
sujets de ce genre, ou de manière voilée et élégante. Seuls les héros et les
personnages nobles ou appartenant à l’élite de la société y apparaissaient.
Avec le Réalisme, la littérature s’ouvre à d’autres classes sociales : les paysans,
les ouvriers, les commerçants, les petits bourgeois. Avec ces nouveaux
personnages apparaissent aussi les travers de la condition humaine : la jalousie,
l’alcoolisme, la prostitution, la misère, la manipulation, etc.
Le genre réaliste a donc bouleversé la littérature en la faisant sortir du domaine
de l’idéal. Elle devient un « miroir de la société », dans toute sa complexité et
sa diversité.
Les thèmes principaux du Réalisme
 L’apprentissage de la vie et l’initiation amoureuse
 Les mécanismes familiaux, sociaux et économiques
 La ville de Paris
Les formes littéraires du réalisme
 L’observation et la transcription du réel
 Essentiellement des romans et des nouvelles (peu de poésie et de
théâtre)
 Beaucoup de descriptions
 Des fresques : il s’agit de mettre par écrit toute une époque, d’en
montrer les évolutions. Les écrivains créent ce qu’on appelle
aujourd’hui des sagas, à travers le récit de la vie de plusieurs
générations successives, comme dans les Rougon-Macquart d’Emile
Zola ou la Comédie humaine de Balzac.
Le naturalisme
Le naturalisme est un mouvement littéraire qui pousse encore plus loin la
logique du réalisme. L’écrivain qui en est le chef de file est Emile Zola.
L’écrivain naturaliste se veut objectif et s’appuie sur une documentation
précise des milieux sociaux et professionnels pour décrire la réalité le plus
fidèlement possible. Le projet naturaliste a pour ambition de faire de la
littérature une véritable science capable d’analyser la nature humaine et la
société. Les œuvres naturalistes ne servent plus à divertir, à élever le
lecteur, ni même à témoigner simplement de ce qu’est la société : elles ont
pour vocation d’analyser, de décrypter les rouages de cette société, à
travers une transcription de nature scientifique. Ainsi, les personnages ne
sont pas seulement le reflet fidèle de personnes réelles, mais aussi de
véritables sujets d’étude, dont on peut tirer des conclusions sur le
fonctionnement humain. Il en va de même pour les classes sociales ou les
lieux, dont le traitement se veut révélateur de vérités cachées.

Les écrivains réalistes


Parmi les écrivains réalistes les plus célèbres, citons :
- Guy de Maupassant
- Gustave Flaubert
- Honoré de Balzac
- Emile Zola (naturaliste)
- Alexandre Dumas
- Edmond et Jules Goncourt
- Stendhal

Bel-Ami –
– Maupassant
- « Bel-Ami » de Guy de Maupassant
- Ecrit en 1885 par Guy de Maupassant, Bel-Ami raconte le parcours
d’un jeune soldat fauché aux ambitions sans limites.

De quoi parle Bel-Ami ?

Bel-Ami retrace l’itinéraire de Georges Duroy, un jeune soldat revenu de la guerre de la


conquête de l’Algérie qui se retrouve sans le sou à son retour à Paris. Aidé par son ami
Forestier, il rencontre un patron de presse qui l’emploie après lui avoir commandé un
premier article sur l’Algérie. Cet article, c’est Madeleine Forestier, la femme de son ami,
qui va l’aider à l’écrire. Peu à peu, ce sont d’autres femmes qui vont aider Georges : toutes
sont séduites par ce jeune homme élégant et galant, qu’elles surnomment leur « bel ami ».
De son côté, ils les courtisent pour les bénéfices qu’elles peuvent lui attirer. Montant
progressivement au sein du journal, Georges atteint le sommet de son ascension sociale
en épousant Suzanne Walter, la fille d’un banquier et de son ancienne maîtresse. Les
principaux thèmes de ce roman sont la séduction et la manipulation, la société française
sous la IIIe République, les rapports des classes sociales, le milieu du journalisme et les
rapports hommes/femmes.
Comment est écrit Bel-Ami ?
Bel-Ami est un roman bref qui emploie différents registres. On trouve par exemple le
registre didactique lorsque Georges Duroy explique la guerre d’Algérie ou donne le
contenu de ses articles, mais aussi lorsque Guy de Maupassant expose le fonctionnement
du journalisme en France dans les années 1880 par le truchement des personnages comme
les époux Forestier. On trouve aussi le registre pathétique à la mort de Forestier, par
exemple. Les procédés littéraires qu’utilise le plus Maupassant dans cette œuvre sont le
portrait moral et physique, car Georges Duroy est un séducteur qui se regarde beaucoup
et qui s’applique à rencontrer et observer de nouvelles conquêtes. On peut déceler aussi de
la part du narrateur une certaine ironie concernant l’attitude de son personnage principal,
qui n’a rien d’un héros.
Quels sont les passages les plus célèbres de Bel-Ami ?
On trouve plusieurs passages célèbres dans Bel-Ami. La montée de l’escalier qui mène au
dîner chez le patron de presse par Georges Duroy est un moment fort de la situation initiale
puisque le jeune homme ne se reconnaît pas dans le miroir : il est comme transformé, à
l’image d’une Cendrillon au masculin. La rencontre avec Madeleine Forestier et sa
leçon de journalisme, mais aussi la mort de son ami Forestier, sont également des
moments-clés de l’œuvre. Enfin, le mariage de Georges avec la fille de son ancienne
maîtresse et son échange de regards avec une autre maîtresse, présente durant la
cérémonie, est également un passage remarquable de ce roman.
Bel-Ami : quelle postérité ?
Bel-Ami a fait le succès de Maupassant. Grâce à l’argent gagné avec ce roman, l’auteur
s’est empressé d’acheter un yacht qu’il a appelé Bel Ami, puis un deuxième qu’il a
nommé… Bel Ami 2. Bel-Ami est aujourd’hui encore l'un des romans les plus lus et
étudiés en classe de Guy de Maupassant ; il a été adapté dix fois au cinéma et sept fois à
la télévision. Dans la dernière adaptation cinématographique, Bel-Ami en 2012, le rôle de
Georges Duroy est interprété par l’acteur américain Robert Pattinson.

Incipit du roman

« Quand la caissière lui eut rendu la monnaie de sa pièce de cent sous,


Georges Duroy sortit durestaurant. Comme il portait beau par nature et par
pose d'ancien sous-officier, il cambra sa taille, frisasa moustache d'un geste
militaire et familier, et jeta sur les dîneurs attardés un regard rapideet
circulaire, un de ces regards de joli garçon, qui s'étendent comme des coups
d'épervier. Les femmesavaient levé la tête vers lui, trois petites ouvrières, une
maîtresse de musique entre deux âges, mal peignée, négligée, coiffée d'un
chapeau toujours poussiéreux et vêtue toujours d'une robe de travers, et
deux bourgeoises avec leurs maris, habituées de cette gargote à prix fixe.
Lorsqu'il fut sur le trottoir, il demeura un instant immobile, se demandant ce
qu'il allait faire. Onétait au 28 juin, et il lui restait juste en poche trois francs
quarante pour finir le mois. Cela représentait deuxdîners sans déjeuners, ou
deux déjeuners sans dîners, au choix. Il réfléchit que les repas du matinétant
de vingt-deux sous, au lieu de trente que coûtaient ceux du soir, il lui
resterait, en se contentant desdéjeuners, un franc vingt centimes de boni, ce
qui représentait encore deux collations au painet ausaucisson, plus deux
bocks sur le boulevard. C'était là sa grande dépense et son grand plaisir des
nuits; et il se mit à descendre la rue Notre-Dame-de-Lorette. Il marchait ainsi
qu'au temps où il portait l'uniforme des hussards, la poitrine bombée, les
jambes unpeu entrouvertes comme s'il venait de descendre de cheval ; et il
avançait brutalement dans laruepleine de monde, heurtant les épaules,
poussant les gens pour ne point se déranger de sa route. Il inclinait
légèrement sur l'oreille son chapeau à haute forme assez défraîchi, et battait
le pavé desontalon. Il avait l'air de toujours défier quelqu'un, les passants, les
maisons, la ville entière, par chicdebeau soldat tombé dans le civil. »

Bel-Ami - L'incipit - Maupassant

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