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Suivi d’un
GUIDE PÉDAGOGIQUE
réalisé par Daté Atavito BARNABÉ-AKAYI
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Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle,
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contenus dans le présent ouvrage, à des fins commerciales,
est strictement interdite
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Pourquoi le bouc sent mauvais et autres contes du Bénin
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Remerciements
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Pourquoi le bouc sent mauvais et autres contes du Bénin
Bien qu’il m’ait fallu dix ans pour achever ce livre, les
bases en ont été jetées pendant mon enfance quand j’écou-
tais des contes après le repas du soir. C’est pourquoi je
voudrais adresser mes remerciements tout particulièrement
à mes parents, à ma famille et à tous les conteurs de mon
enfance, avec qui je parcourais le monde merveilleux du
temps jadis. Un grand merci également à M. Jean Pliya, de
qui j’ai appris plus que je ne saurais jamais le dire, et à mon
correcteur Diantha Thorpe pour l’excellence de son travail.
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Introduction
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Pourquoi le bouc sent mauvais et autres contes du Bénin
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Pourquoi le bouc sent mauvais et autres contes du Bénin
Fon de la vie, et les valeurs qui ont régi leur propre vie au
cours des siècles. Cependant, ce qui est plus important, ces
contes relatent l’histoire éternelle de la manière dont les
hommes dans le monde entier souffrent, se réjouissent et
éventuellement triomphent de l’adversité.
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Orphelins, jumeaux
et autres enfants
L’enfant dont
on n’avait pas voulu
M on histoire prend son essor, survole contrées et
royaumes d’antan, et vient se poser sur un prince
qui s’appelait Hangnan-Hangnan-Gba, « Vilain Pataud. »
Quand il naquit, le roi le trouva si laid qu’il ne voulait pas le
toucher, pas même avec un bâton ! Et plus Hangnan-Han-
gnan-Gba grandissait, plus le roi le trouvait laid, au point
qu’un jour, il finit par ordonner à ses gardes de l’abandonner
dans la jungle.
« Emmenez-le dans la jungle et laissez-le là, qu’il se
débrouille tout seul », tonna le roi. Je ne peux pas être père
d’un enfant aussi laid ! » C’était un roi très puissant : il avait
quarante-et-une femmes et d’innombrables enfants. Aban-
donner un enfant lui était aussi facile que de se débarrasser
d’un vieux vêtement.
A peine le roi eût-il donné cet ordre qu’il fut exécuté, et
Hangnan-Hangnan-Gba, tout enfant qu’il était, se retrouva
parmi les bêtes sauvages au cœur de la jungle. Tous les
animaux se montrèrent bons pour lui et les vilains singes
se prirent d’une telle affection pour le vilain garçon qu’ils
l’adoptèrent. Se nourrissant de fruits sauvages et parcourant
la jungle en compagnie de sa nouvelle famille, Hangnan-
Hangnan-Gba grandit loin de tout regard humain.
A proximité de cette jungle se trouvait un autre royaume
où une terrible sécheresse avait tari lacs et rivières et brûlé la
terre. La sécheresse sévissait, année après année, et semblait
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Cette histoire est un conte moral, mais elle exprime aussi une croyance
bien ancrée dans le folklore fon : les animaux montrent souvent plus
d’humanité que les hommes. Certes, il y a des animaux méchants, mais
il y a davantage d’hommes et de femmes méchants.
Cette histoire est une variante du conte amérindien : « The Boy
Who Lived with Wolves », relaté par Joseph Bruchac. La seule modi-
fication significative que j’aie apporté se trouve dans le dénouement de
l’histoire, où l’enfant rejeté sauve son père de la défaite et se réconcilie
avec lui. Selon l’histoire originale, Hangnan-Hangnan-Gba fait fi de
l’appel à l’aide que lui fait son père, et le laisse subir la défaite des mains
de l’ennemi. Je crois que la modification que j’ai apportée donne plus
de force à cette histoire, car elle permet le repentir et la réconciliation
sans atténuer la condamnation qu’elle comporte de la cruauté dont le
roi fit preuve initialement envers son fils.
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Les princesses jumelles
M on histoire prend son essor, survole contrées
et royaumes d’antan, et vient se poser sur deux
princesses, Zinsa et Zinhoué. Filles jumelles du roi d’Adja.
Ces jumelles avaient quelque chose de très particulier, car
l’une était née avec une plume dans les cheveux et l’autre
avait un bracelet d’argent au poignet.
Un jour, Zinsa cria à sa sœur :
« Donne-moi ton bracelet ou jumelle solitaire tu seras.
Nos esprits compagnons ne cessent de m’appeler.
« Viens avec nous », disent-ils, « dans la forêt de la félicité. »
Seul ton beau bracelet me permettra de ne pas leur céder. »
Ce n’était guère dans les habitudes des jumelles de tenir
des propos oiseux et lorsque les parents entendirent les
paroles de la fillette, leur cœur fut saisi de crainte. Zinhoué
aussi fut effrayée. Jamais auparavant, Zinsa ne lui avait parlé
de cette façon. Elle savait qu’elle devait agir promptement
ou perdre sa sœur. Aussi répondit-elle :
« Mon beau bracelet d’argent ? C’est peu demander.
Bien que ce soit un signe de naissance, l’enlever me sera
aisé ! »
Mais quand elle essaya d’ôter le bracelet, il fut impossible
de le bouger ! Elle essaya tous les moyens auxquels elle put
penser – l’eau, l’huile et le savon ; mais il ne se détachait
toujours pas. Un orfèvre surnaturel l’avait façonné et mis là
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Le prince et l’orpheline
M on histoire prend son essor, survole contrées et
royaumes d’antan et vient se poser sur un prince.
C’était le fils unique du roi, car tous les enfants nés avant
lui étaient morts, l’un après l’autre. Deux mois avant sa
naissance, selon la coutume, le roi consulta l’oracle, et voici
ce que dit le devin du roi :
« Un enfant mâle vous sera donné.
Que pour lui, sa mère, et tous vos sujets
Son nom reste un secret.
Seulement ainsi demeurera-t-il
Dans le monde des vivants.
Lorsqu’il atteindra l’âge adulte.
Nombreuses seront les femmes qui aspireront à son
amour,
Mais il a été décrété qu’une seule pourrait y prétendre.
Elle sera son âme sœur.
Seule leur union
Lui permettra de réaliser son destin ».
Quand le bébé naquit, le roi fit célébrer secrètement une
cérémonie de baptême où seul son devin était présent, et
on nomma le prince Dénangan, ce qui signifie « L’un d’eux
vivra ».
Jamais plus beau prince ne fut donné à un roi, et à
l’approche de l’âge adulte, il devint encore plus beau. II était
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L’orphelin et le lépreux
I I était une fois, dans un village à l’orée de la forêt un
orphelin du nom de Sèhou. Son père était mort avant
sa naissance, et il commençait tout juste à faire ses premiers
pas quand sa mère mourut, elle aussi. Aucune main apai-
sante ne lui caressa jamais le front lorsqu’il était malade,
aucune voix tendre ne calma jamais ses pleurs, aucun sourire
affectueux ne vint jamais illuminer sa vie. Tous les jours, sa
marâtre lui faisait effectuer toutes les tâches ménagères de
la maison et d’innombrables courses. Jamais on ne lui per-
mettait d’aller se coucher avant que tous les autres membres
de la famille ne se soient endormis et que la nuit ne vibre
des cris terrifiants des oiseaux de mauvais augure.
L’un des passe-temps favoris de sa marâtre consistait à
lui donner un bout de tissu noir et à le regarder le laver et
relaver, alors qu’éreinté, les mains couvertes d’ampoules, il
tentait de changer sa couleur d’un noir de jais en un blanc
immaculé. Rien cependant, ne lui procurait un plus grand
plaisir que de regarder l’orphelin de loin, lorsque hale-
tant, trempé de sueur, tous les muscles tendus, il s’efforçait
désespérément de remplir d’eau un panier d’osier.
La cruauté de sa marâtre aurait brisé le moral de Sèhou,
n’eût été son rêve de devenir un membre prospère et res-
pecté de la communauté de son village. Et chaque fois que
ce rêve l’enveloppait de son cercle magique, son pas deve-
nait léger et ses yeux s’illuminaient.
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Le tam-tam magique
I I était une fois un orphelin du nom de Sagbo qui
vivait avec sa marâtre et un demi-frère, Sènan, dans
un village au bord d’une rivière sacrée.
Sagbo était un garçon d’un naturel gentil et gai, bien
qu’il ne fût pas l’enfant préféré. Tous les jours, sa marâtre
lui faisait ramasser du bois de chauffage, faire la vaisselle
et d’innombrables courses, alors que Sènan ne levait même
pas le petit doigt.
« J’aime me rendre utile », disait toujours Sagbo. Mais,
pendant que Sagbo travaillait, Sènan ne cessait de le mal-
mener et de chantonner :
« Un garçon vêtu de haillons,
Avec des cheveux comme du chiendent,
L’avez-vous vu ? C’est Sagbo !
Il a des bras minuscules,
Des jambes squelettiques.
Tout comme un moustique. »
La langue de Sènan était aussi cinglante qu’un fouet, mais
Sagbo se contentait de hausser les épaules et de répondre :
« Les langues qui aiment à mordre et à piquer
Ne peuvent prédire ce que l’avenir apportera.
Tôt ou tard, la vie s’améliorera.
Et peu m’importera la méchanceté de ma famille. »
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Le chant de l’enfant gâté
I I y a de cela bien longtemps, au royaume d’Allada,
vivait une veuve et son petit-fils. Le garçon s’appelait
Hingnon, ce qui veut dire : « La calomnie ne m’atteint pas ».
Hingnon était l’enfant de la fille unique de la veuve. Cette
fille était morte en couches, et parce que la veuve ne pouvait
s’empêcher de penser à elle chaque fois qu’elle posait son
regard sur le garçon, elle aimait Hingnon plus que tout au
monde. Quoi que demandât Hingnon, il était sûr de l’obte-
nir, car sa grand-mère ne lui refusait rien, si saugrenue ou
déraisonnable la requête fût-elle. Elle était incapable de dire
non lorsque Hingnon avait envie de quelque chose. Son seul
souhait était de lui faire plaisir.
Un jour, Hingnon vit passer le troupeau de moutons
du roi qu’on conduisait au pâturage. Dodus, bien soignés,
ils se déplaçaient avec grâce dans le paysage, la blancheur
immaculée de leurs toisons brillant au soleil. Ils étaient
beaux et plaisants à voir, mais le plus beau de tous était le
dernier du troupeau, celui qui avait une clochette au cou.
Comme Hingnon restait là à le regarder, il vit en imagina-
tion une multitude de plats de mouton rôti tout fumants.
L’eau lui en vint à la bouche, et il courut vers sa grand-
mère : « Grand-mère ! Grand-mère ! As-tu vu ce mouton ? Le
grand mouton qui a une clochette au cou ? Je veux qu’on le
tue et qu’on le fasse rôtir, que je puisse le manger ! Je t’en
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prie, hâte-toi, car j’ai grand faim. J’ai si faim que je peux
venir à bout d’un éléphant tout entier ! » Et Hingnon se
tenait le ventre, se tordait et faisait des grimaces comme s’il
était tenaillé par d’innombrables crabes.
« Hingnon, tu as les yeux plus gros que le ventre », répon-
dit la grand-mère. « Tu ne peux avoir le plat que tu désires
tant à moins que je ne vole le mouton du roi. Et si je vole
le mouton du roi, il se pourrait bien que tu ne me revoies
plus jamais, car le vol est une grave offense. C’est la loi de
ce pays. Si tu veux, je vais aller chez le boucher acheter du
mouton que je ferai rôtir pour toi. Hum... Il sera tout aussi
bon ! Attends, tu verras », conclut la grand-mère qui se leva
d’un bond en se léchant les babines.
« Non ! Je veux le grand mouton qui a une clochette au
cou », rétorqua Hingnon, en tapant du pied. Si tu ne tues
pas le mouton du roi et que tu ne le fais pas rôtir pour moi,
je ne mangerai plus rien du tout. Je vais maigrir et je vais
mourir, et tu seras responsable de ma mort. » Parce que sa
grand-mère ne se précipitait pas à la poursuite du mouton
qui avait une clochette au cou, Hingnon se mit à pleurnicher
et bientôt il se mit à crier à pleins poumons. Et les veines
de son cou se gonflèrent au point d’être prêtes à éclater.
La grand-mère ne put supporter de voir Hingnon pleurer
et crier. Sa peine fut si grande qu’elle prît son coupe-coupe
et partit à la recherche du mouton qui avait une clochette
au cou. Elle revint à la tombée de la nuit, portant le mouton
sur son dos. Bientôt l’appétissante odeur de mouton grillé,
assaisonné de poivre, d’oignons, de crevettes écrasées et
de beaucoup d’autres ingrédients envahit leur concession
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PARCOURS N°1
CONTE 1 : PP 25-35
L’enfant dont on n’avait pas voulut
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1.3. Le roi
1.3.1. Il a abandonné son fils malgré lui. Vrai ou
faux ?
1.3.2. « Quand il naquit, le roi le trouva si laid qu’il ne
voulait pas le toucher, pas même avec un bâton !
Et plus Hangnan-Hangnan-Gba grandissait, plus
le roi le trouvait laid, au point qu’un jour, il finit
par ordonner à ses gardes de l’abandonner dans la
jungle. » (p. 27, l. 4-8) Le roi donne-t-il là un
bon exemple ?
1.3.3. Comment expliques-tu une telle décision de
sa part ?
1.3.4. « D’un pas chancelant, hésitant, le vieil homme
s’avança vers son fils et tomba à ses pieds en pleu-
rant :
« Hangnan-Hangnan-Gba, mon fils ! Mon fils,
Hangnan-Hangnan-Gba !. […]
Aveuglé par ton apparence, je n’ai pas vu la beauté
qui était en toi. »
Le roi est-il un aveugle ? Un lâche ? Un sage ?
Pourquoi ?
1.4. Les gardes, la foule, les filles
1.4.1. Les gardes ont-ils une volonté devant le roi ?
1.4.2. Toi, obéirais-tu au Roi ?
1.4.3. La foule n’a aucune volonté. Est-ce exact ?
1.4.4. Et les filles, peuvent-elles s’opposer à se
donner en sacrifice au serpent ? Pourquoi ?
1.4.5. Quelle fille a-t-on donnée à l’héritier du
trône ? Pourquoi ?
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Guide pédagogique
2. Le monde animal
2.1. Le serpent
1.1.1 Que représente-t-il dans la croyance
populaire ?
1.1.2 Crois-tu qu’il produise la pluie ?
1.1.3 Sa mort a mis le roi en panique. Vrai ou
faux ?
1.1.4 Pourquoi ne lui a-t-on pas donné la parole
dans le conte ?
1.1.5 Sa mort est une véritable délivrance. Tu
relèves un passage du conte qui le prouve.
2.2. Les singes
2.2.1. Pourquoi ont-ils adopté le prince ?
2.2.2. Ont-ils réussi son éducation ?
2.2.3. Crois-tu qu’ils puissent symboliser la
Providence ?
3. Les autres actants
3.1. Le baobab est à la fois adjuvant et opposant à
la quête du serpent. Tu le justifies.
3.2. Les arbres se sont laissé dompter par le prince.
Vrai ou faux ?
3.3. Quel est le rôle de la sécheresse dans ce conte ?
3.4. Et la pluie, quelle est sa place dans ce conte ?
3.5. Peut-on dire que la guerre a pris la place du
serpent et de la sécheresse, dans ce conte ? En
quoi représentent-ils l’élément Feu ?
3.6. Quelle valeur les vautours ont-ils dans ce conte ?
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Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
J’APPROFONDIS ET J’ÉCRIS
1. Crois-tu qu’un enfant éduqué par des animaux peut
savoir parler une langue humaine ?
2. Peux-tu en déduire que ce conte est fantastique et
merveilleux. Tu rédiges une autre fin malheureuse
à ce conte.
3. Que penses-tu des enfants abandonnés ? Tu écris
un texte injonctif pour sensibiliser à ce propos.
4. Tu t’inspires de l’illustration de Laudamus Sègbo
pour produire un conte sur la méchanceté.
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Guide pédagogique
PARCOURS N°2
Conte 2 : 37-48
Les Princesses jumelles
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viii
Guide pédagogique
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Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
2.2. Le lion
2.2.1. Réagit-il autrement que la panthère à la
demande de Zinhoué ?
2.2.2. Quelle raison donne-t-il pour ne pas la tuer ?
2.2.3. Tu le compares à la panthère.
2.3. Le serpent
2.3.1. Est-ce un serpent ordinaire ?
2.3.2. A-t-il cédé à la demande de Zinhoué ?
2.3.3. Que lui offre-t-il à la place de la mort ?
3. Le monde végétal
3.1. La forêt est un espace adjuvant pour Zinhoué.
Tu justifies.
3.2. Pourquoi le baobab n’a pas voulu tuer Zinhoué ?
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Guide pédagogique
J’APPROFONDIS ET J’ÉCRIS
1. A quels moments interviennent le fantastique et le
merveilleux dans ce conte ?
2. Tu réécris ce conte en trois paragraphes.
3. Tu t’inspires de ce conte pour produire un texte
argumentatif de 100 mots sur les personnes
handicapées.
4. Peux-tu proposer un texte injonctif de 10 lignes
pour sensibiliser ton futur enfant sur le sens du
sacrifice ?
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Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
PARCOURS N°3
Conte 3 : pp 49-58
Le prince et l’orpheline
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Guide pédagogique
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Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
1.3. Le devin
1.3.1. Ses prédictions se sont réalisées. Vrai ou
faux.
1.3.2. Il a aidé Hobami. Vrai ou faux.
1.4. La marâtre
1.4.1. Pourquoi maltraite-elle Hobami ?
1.4.2. Quel costume lui remet-elle pour se rendre
au palais ?
1.4.3. C’est une menteuse. Vrai ou faux.
1.5. Les demi-sœurs de Hobami
1.5.1. Elles sont méchantes. Vrai ou faux.
1.5.2. Crois-tu qu’elles puissent plaire au prince ?
1.5.3. Ont-elles réussi l’épreuve ? Pourquoi ?
1.5.4. Tu les compares à Hobami.
1.6. La vieille
1.6.1. Elle est humaine. Vrai ou faux.
1.6.2. Pourquoi a-t-elle aidé Hobami ?
1.6.3. Penses-tu qu’il est bon d’assister les
personnes âgées ?
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Guide pédagogique
J’APPROFONDIS ET J’ÉCRIS
1. Qu’est-ce qui te permet de dire que ce conte est
merveilleux ?
2. Tu écris un texte de 100 mots sur la maltraitance
des enfants.
3. Tu produis un texte narratif de dix lignes dans
lequel tu racontes un événement heureux.
4. Tu fais le portrait de ton âme sœur en 80 mots.
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Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
PARCOURS N°4
Conte 4 : pp 59-68
L’orphelin et le lépreux
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Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
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Guide pédagogique
J’APPROFONDIS ET J’ÉCRIS
1. Tu décris en 70 mots ton passe-temps favori.
2. Tu écris une lettre à ton oncle pour lui annoncer
ton métier de rêve et tes motivations.
3. Tu écris un article de 200 mots pour défendre les
orphelins.
4. Tu recherches des lois sur la protection de l’enfance.
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Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
PARCOURS N°5
Conte 5 : pp 69-78
Le tam-tam magique
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Guide pédagogique
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Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
xxii
Guide pédagogique
3. Le monde minéral
3.1. La rivière sacrée a concouru à la réussite de
Sagbo. Vrai ou faux.
3.2. La rivière revêt-elle le même sens pour Sènan
et sa mère ?
JE CHERCHE LES AUTRES GENRES
1. Tu identifies les chansons de ce conte et leurs auteurs.
2. Tu dis le rôle des tams-tams en Afrique à partir de la
critique de l’auteur.
3. Tu cherches les types et les formes de tams-tams
qu’on retrouve dans ton village.
4. Es-tu satisfait(e) de la morale de ce conte ? Tu dis
pourquoi.
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Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
PARCOURS N°6
Conte 6 : pp 79-86
Le chant de L’enfant gâté
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Guide pédagogique
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Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
xxvi
Guide pédagogique
J’APPROFONDIS ET J’ÉCRIS
1. Tu justifies le titre du conte en proposant une petite
réflexion sur la mauvaise éducation des enfants
et ses conséquences pour la famille en trois deux
paragraphes de 20 lignes.
2. « le vol est une grave offense » (p. 82, l. 9). Tu proposes
un texte injonctif de 100 mots en vue d’une
sensibilisation.
3. Tu t’inspires ce conte pour écrire un conte dans
lequel l’enfant est sage.
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Contes moraux
et histoires fantastiques
La danse de la misère
M on histoire prend son essor, survole contrées et
royaumes d’antan et vient se poser dans un village
où jadis vivait un pauvre paysan, du nom d’Atchanminan-
guey. Il était si affamé que la peau de son estomac lui collait
au dos. Ses vêtements étaient en haillons, ses chaussures
complètement éculées, et il habitait tout seul dans une
misérable case à la sortie du village.
Par une journée chaude et ensoleillée, Atchanminanguey
revenait de son champ de maïs, quand il se sentit défaillir.
D’un pas chancelant, il se dirigea vers un arbre pour s’y
appuyer, s’écriant : « Si seulement je pouvais être riche un
jour ! Alors, la vie ne serait pas un tel fardeau pour moi ! »
A peine eut-il prononcé ces paroles qu’il vit devant lui
un homme de taille démesurée, d’une extrême maigreur,
vêtu de blanc immaculé. Il avait une tête difforme, des yeux
creux, et un cou, très, très long. Atchanminanguey sentit des
frissons lui parcourir le dos, et il voulut s’enfuir, mais il lui
sembla que ses jambes s’étaient liquéfiées.
« Je ne te veux aucun mal, Atchanminanguey », dit l’esprit
d’un ton rassurant. « J’ai entendu ton souhait et je suis venu
pour te rendre heureux. » L’esprit remit alors à Atchan-
minanguey sept petites calebasses et ajouta : « Lance-les à
terre et fracasse-les une à une le long du chemin, mais ne
jette la dernière que lorsque tu auras atteint l’endroit où tu
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Le père cupide
I I était une fois, dans un petit village, un homme
du nom de Nadjo. Il était dans une grande misère
et habitait une masure en ruines. Mais il avait une fille
d’une beauté incomparable, qui s’appelait Gbessi. Elle était
grande, avec des formes généreuses et de grands yeux vifs,
un sourire éblouissant et un teint couleur de cuivre. Nadjo
attendait impatiemment que sa fille soit en âge de se marier,
car, quand il la regardait, il ne pensait qu’aux sacs d’or que
sa beauté lui apporterait en dot.
Tous les jeunes gens du village étaient fascinés par la
beauté de Gbessi et voulaient l’épouser. D’innombrables
hommes, beaux, forts et travailleurs, se présentèrent pour
demander sa main. Certains apportèrent la moitié des pro-
visions de leur grenier et des coupons de beaux tissus, mais
Nadjo n’était pas satisfait.
D’autres apportèrent toutes les provisions de leur gre-
nier, des tissus et des bijoux. Mais le père de Gbessi n’était
toujours pas satisfait. Aucun des prétendants n’était assez
riche pour payer la dot qu’il avait en tête. En fille obéis-
sante, Gbessi rejeta toutes les demandes en mariage qui lui
furent faites. Et l’un après l’autre, les prétendants partirent,
humiliés, le cœur brisé.
Un jour, un singe qui vivait dans la jungle entendit parler
de la beauté à nulle autre pareille de Gbessi et de la cupidité
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de son père. Ce singe était très laid, mais il était aussi très
malin et il décida qu’il allait épouser la belle Gbessi. Avec les
tissus précieux qu’il avait volés, il se confectionna de beaux
habits. Fourmi lui construisit une belle maison, tandis que
Chien, Lion et Panthère lui fournirent de la viande en quan-
tité. Eléphant lui offrit du bois de chauffage. Dame Abeille
lui apporta du miel, Lièvre des ignames et du manioc, et
Perdrix du mil et du maïs. Aigle lui donna des colliers et
des bracelets de prix, et Ecureuil lui apporta de l’or et des
diamants.
La générosité des amis de Singe fit de lui quelqu’un de
vraiment très riche et avec ses propres pouvoirs magiques,
il se transforma en homme de belle apparence. Et c’est
ainsi que Singe partit pour le village de Gbessi, porteur de
présents d’un grand prix et habillé en jeune homme riche
et de bonne mine.
Dès que Nadjo vit Singe avec ses vêtements et les pré-
sents qu’il avait apportés, les magnifiques tissus, les bijoux
précieux et les provisions, il fut convaincu qu’il avait trouvé
le mari idéal pour sa fille. Gbessi, elle-même, trouva Singe
plus beau que tous les hommes qui l’avaient demandée en
mariage, et elle n’eut d’autre souhait que de l’épouser.
« Je vois que tu feras un mari merveilleux pour ma fille »,
dit Nadjo, tout en palpant les diamants, l’or et les bijoux que
Singe avait exposés devant lui », mais tu ne pourras épouser
ma fille que si tu apportes davantage de provisions et de
sacs d’or et de diamants. »
Devant la cupidité de Nadjo, Singe écarquilla les yeux de
stupéfaction, mais il se ressaisit rapidement et lui dit : « Ce
que je vous offre n’est que le témoignage de mon amour, car
votre fille, en vérité, n’a pas de prix. Si vous me permettez
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Pourquoi le bouc sent mauvais et autres contes du Bénin
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Raouf MAMA
Elle resta clouée sur place. Ce fut alors qu’il lui vint à
l’esprit que ce n’était pas un homme jeune et riche qu’elle
avait épousé, mais un singe hideux. Elle poussa un cri per-
çant et se mit à courir. Singe se lança derrière elle dans
une folle poursuite, poussé par la colère et la crainte d’être
démasqué.
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Pourquoi le bouc sent mauvais et autres contes du Bénin
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Raouf MAMA
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Quand la rivière devient
« Le grand trou »
I I y a de cela bien longtemps, quand les bêtes avaient
encore le don de la parole, deux paysannes d’un vil-
lage de la forêt, un soir, se hâtaient de rentrer de leur champ
de maïs. Le soleil était descendu derrière la ligne d’horizon,
et les ombres de la nuit s’étendaient rapidement sur toute
la terre, suscitant dans le cœur des hommes aussi bien que
des femmes, la crainte des fantômes, des sorcières et des
bêtes sauvages. N’eussent été le chant des grillons dans le
sous-bois et les quelques oiseaux qui traversaient lentement
le ciel sombre, les deux femmes n’avaient qu’elles-mêmes
pour toute compagnie. Cependant, aucune crainte ne per-
çait dans leurs voix, comme elles pressaient le pas pour
rentrer à la maison dans l’obscurité grandissante, bavardant
allègrement tout en marchant.
Une hyène solitaire qui rôdait dans la nuit entendit leurs
voix et dressa l’oreille, car qui sait quels secrets pourraient
se mêler aux bavardages de femmes qui essaient de tuer le
temps. Elle n’eut pas à attendre longtemps, car comme les
maisons du village se dessinaient au loin, et que les deux
femmes allaient se séparer, l’une dit à l’autre : « Adononsi,
n’oublie pas que demain nous devons descendre à la rivière
chercher de l’eau avant le lever du soleil. Je frapperai à ta porte
à la première lueur de l’aube... Je sais que le sommeil est ton
109
Raouf MAMA
meilleur ami... mais que je n’ai pas à frapper deux fois quand
j’irai te chercher. »
« Ne parle pas comme si tu ne me connaissais pas, Adjoua.
C’est toi qui n’as jamais assez dormi », rétorqua l’autre
femme, se frappant la cuisse pour donner plus d’impor-
tance à ses paroles. « Je serai en train de me curer les dents
et de rire quand, toi, tu te traîneras enfin à ma porte, car
tout le monde sera revenu de la rivière, sans plus y penser. »
Il y eut alors un bref échange de joyeuses railleries, à
grand renfort de tapes sur la cuisse, et puis, les deux amies
prirent congé l’une de l’autre.
Hyène suivit discrètement l’une d’elles jusqu’à ce qu’elle
découvrît l’endroit où elle habitait. Alors, elle s’éloigna fur-
tivement, un sourire fendu jusqu’aux oreilles, murmurant
avec jubilation : « Que je n’ai pas à frapper deux fois quand
je viendrai te chercher. »
En pleine nuit, alors que tout le village était endormi,
Hyène dressa une énorme pile de bois de chauffage près
de la place du marché, et y mit le feu. Et pendant que le
tas de bouts de bois et de brindilles était englouti par les
flammes et qu’une douce lumière crépusculaire s’étendait
sur le village, elle se déguisa en femme et alla frapper à la
porte d’Adononsi : « Adononsi ! Adononsi ! Lève-toi et
partons ! Le soleil est sur le point de se lever, et il nous faut
nous hâter. »
« Quoi ? C’est déjà l’aube ? » demanda en baillant Adononsi
qui se leva péniblement, tout en se frottant vigoureusement
les yeux pour se débarrasser d’une tenace envie de dormir.
« Je m’habille et nous partons », continua-t-elle, en ouvrant
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Pourquoi le bouc sent mauvais et autres contes du Bénin
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Pourquoi le bouc sent mauvais et autres contes du Bénin
Chez les Fon, il est tabou d’appeler quelqu’un par son nom à
haute voix ou de discuter d’une sortie la nuit. Bien que cette coutume
soit en train de se perdre en ville, elle est encore très vivace dans les zones
rurales où, par crainte des mauvais esprits et des sorciers, la nuit, les
gens s’appellent par des noms d’emprunt s’ils ne peuvent pas parler bas.
Il n’est pas rare que les gens se surnomment : « Oiseau », « Arbre »,
« Rivière» ou « Bœuf », quand ils se hèlent la nuit. Cette histoire met
l’accent sur les dangers auxquels les deux femmes se sont exposées en dis-
cutant si ouvertement la nuit de leur expédition à la rivière, le lendemain.
113
Qui peut dénouer la situation ?
I l était une fois dans un village sur le bord du puissant
fleuve Zou, une jeune fille, du nom d’Adononsi, qui
était d’une beauté telle qu’aucun chant ne pouvait lui rendre
hommage. C’était une femme au port majestueux, grande,
droite, avec un teint d’ébène lumineux et de grands yeux
brillants. Elle avait de nombreux amis, mais parmi ceux-
ci, il y en avait trois qui lui étaient particulièrement chers,
trois jeunes gens doués de pouvoirs magiques. A l’aide de
trois mots magiques secrets, l’un pouvait rendre sa vue si
perçante qu’il pouvait voir à de grandes distances, par- delà
de sombres jungles et de hautes montagnes. Un autre avait
une chaussure qui pouvait se transformer en une pirogue
plus rapide qu’un faucon qui fond sur un poussin, et le
troisième était si fort que, du petit doigt, il pouvait soulever
un gigantesque baobab à une grande hauteur.
Là où vivaient Adononsi et ces trois jeunes gens, bien
de merveilleuses et fortes amitiés avaient fait l’objet de
la louange générale et suscité l’envie de beaucoup, mais
aucune n’avait été aussi forte, aussi merveilleuse que la leur.
A l’intérieur de son cercle magique, on ne connaissait pas
de conflit. On ne trouvait aucun sacrifice trop grand, aucun
présent trop important. Une harmonie parfaite régnait
parmi les amis.
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La fillette qui fut à l’origine de
la saison des pluies
et de la saison sèche
M on histoire prend son essor, à tire d’ailes elle
traverse les brumes du temps, remonte au com-
mencement du monde, et vient se poser dans un village, où
vivait autrefois une fillette Agossi, et sa mère, Agossinon,
qui était veuve. Agossi avait un teint resplendissant, un cou
gracieux, et une fossette qui faisait de son sourire le plus
beau sourire de la terre. C’était l’unique enfant de sa mère,
et elle lui était plus chère que sa propre vie. Mais elle faisait
aussi son désespoir, car, en dépit des mises en garde répé-
tées de sa mère, Agossi était tout simplement incapable de
tenir sa langue :
« Si tu vois un arbre qui a des racines là où devraient se
trouver des feuilles,
Ou des poissons qui sont noirs, blancs, jaunes, bleus,
rouges ou verts,
Ne dis rien, mon enfant, car il se peut que tu aies vu un
esprit.
Si tu vois un homme qui a les yeux derrière la tête,
Ou une femme enceinte qui porte son enfant dans le
cou,
Ne dis rien, mon enfant, car il se peut que tu aies vu un
esprit.
Si tu vois un nouveau-né avec des dents d’adulte,
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Pourquoi le bouc sent mauvais et autres contes du Bénin
de la vie, et les défunts comme des esprits que l’on doit se concilier par
des libations et autres cérémonies.
En adaptant cette histoire, je me suis servi non seulement de ma
connaissance du conte de Perséphone, mais aussi de mon expérience
personnelle au moment de deuils. Entre 199O et 1994, j’ai perdu
deux personnes qui m’étaient très chères : mon ami Fayad et ma sœur
Rafath. L’une des choses que j’ai apprises alors que je les pleurais, c’est
que la mort n’est pas une séparation définitive et que, par moments,
les êtres chers qui sont partis pour l’Au-delà reviennent nous tenir
compagnie. Ce conte de « La Fillette Qui Fut à l’Origine de la Saison
des Pluies et de la Saison Sèche » est donc un produit hybride, né de la
combinaison d’un ancien conte populaire du terroir, de la mythologie
Occidentale et de mon expérience personnelle.
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Le roi qui voulait être dieu
I I y avait une fois un roi. C’était un vrai colosse,
grand, massif, avec une poitrine comme un tronc
d’iroko, des jambes de géant et une voix qui ressemblait
à un lointain grondement de tonnerre. Il se vantait que
dix hommes qui se tiendraient par la main ne pourraient
faire le tour de son torse, et les gens le croyaient. Il s’était
surnommé : « La montagne qu’on ne peut déplacer », et
il exerçait un pouvoir absolu sur ses sujets. A la guerre, il
avait soumis tous ses ennemis, et il était craint dans tout son
royaume. Ses caprices, tout comme sa volonté, faisaient loi,
et nul ne pouvait le contredire ou s’attirer son déplaisir et
rester en vie.
Ce roi arrogant s’était lui-même proclamé Chrétien et
allait régulièrement à l’église. Il assistait aux offices, matin et
soir, habillé de vêtements de soie et de brocart, paré d’une
couronne d’or, de colliers et de bracelets d’argent incrus-
tés de diamants et d’émeraudes, et il portait aux pieds des
chaussures fabriquées avec un art incomparable. Lorsqu’il
entrait et sortait, tous les fidèles se prosternaient devant lui
en se frottant le front dans la poussière.
Un jour, La montagne qu’on ne peut déplacer voulut
savoir la signification d’un cantique que les paroissiens
aimaient particulièrement chanter. C’était un beau chant,
dont l’air mélodieux plaisait à son oreille, mais c’était un
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PARCOURS N°7
Conte 7 : pp 89-97
La danse de la misère
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Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
xxx
Guide pédagogique
xxxi
Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
xxxii
Guide pédagogique
J’APPROFONDIS ET J’ÉCRIS
1. Tu rédiges une autre fin à ce conte pour qu’il ait une
fin heureuse pour le paysan.
2. Que penses-tu de l’avarice ? As-tu lu L’avare de
Molière ?
3. Tu écris un texte injonctif à tes petits-enfants
imaginaires pour leur interdire l’ingratitude.
4. Tu t’inspires de l’illustration de Laudamus Sègbo
pour produire un conte sur le monde des Esprits.
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Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
PARCOURS N°8
Conte 8 : pp 99-106
Le père cupide
xxxiv
Guide pédagogique
xxxv
Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
1.2. Gbessi
1.2.1. Peux-tu trouver la signification de ce
prénom ?
1.2.2. Tu fais ressortir toutes ses qualités physiques
en deux phrases.
1.2.3. Pourquoi elle aime Singe ? Et pourquoi elle
fuit le singe ?
1.2.4. Quels sont les éléments végétaux et minéraux
qui s’opposent à sa course ?
1.2.5. « En fille obéissante, Gbessi rejeta toutes les
demandes en mariage qui lui furent faites. » (p.
101, l. 19-20) : crois-tu qu’elle soit la victime
de son père ?
1.2.6. N’est-elle pas aussi responsable de ce qui
lui arrive ?
1.2.7. Quelle est le féminin de singe ?
1.3. Les prétendants
1.3.1. « Et l’un après l’autre, les prétendants partirent,
humiliés, le cœur brisé.» (p. 101, l. 21-22) : ils ne
sont pas aussi intelligents que Singe ?
1.3.2. Comment expliques-tu leur échec et leur
abandon ?
2. Le monde animal
2.1. Singe
1.1.1 Tu fais la distinction entre singe et Singe.
1.1.2 Est-il vraiment ce qu’il prétend être ?
1.1.3 «… il se transforma en homme de belle apparence »
(p. 102, l. 13).Il a des pouvoirs magiques.
Vrai ou faux.
1.1.4 Comment Singe réagit-t-il aux exigences
démesurées de Nadjo ?
xxxvi
Guide pédagogique
xxxvii
Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
J’APPROFONDIS ET J’ÉCRIS
1. Tu relèves le passage le plus fantastique de ce conte.
2. Tu produis en cent mots un texte narratif dans
lequel tu racontes un fait insolite dont tu as été le
seul témoin.
3. Que penses-tu de la dot ? Tu écris un texte injonctif
à tes parents pour les avertir contre les dangers
d’exiger une dot exorbitante.
4. Tu rédiges un texte argumentatif de 200 mots pour
sensibiliser tes camarades sur l’amour de l’argent.
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Guide pédagogique
PARCOURS N°9
Conte 9 : pp 107-113
Quand la rivière devient « Le Grand Trou »
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Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
xl
Guide pédagogique
xli
Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
xlii
Guide pédagogique
J’APPROFONDIS ET J’ÉCRIS
1. Tu expliques pourquoi ce conte n’est ni fantastique
ni merveilleux.
2. Tu imites ce conte pour produire un récit d’un
paragraphe de 100 mots sur une situation que tu as
retournée en ta faveur.
3. Tu écris un portrait dans lequel tu ridiculises un de
tes adversaires lors d’une compétition.
4. Tu t’inspires de l’illustration de Laudamus Sègbo
pour produire un chant sur la bêtise.
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Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
PARCOURS N°10
Conte 10 : pp 115-124
Qui peut dénouer la situation ?
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Guide pédagogique
xlv
Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
xlvi
Guide pédagogique
J’APPROFONDIS ET J’ÉCRIS
1. Qu’est-ce qui trahit la présence du narrateur dans
ce conte ? Est-il un personnage du conte ?
2. Tu imagines une lettre dans laquelle Adononsi
informe ses trois amis de sa captivité et demande
leur aide.
3. Tu prépares un texte argumentatif de 120 mots
dans lequel tu proposes ta solution au conseil des
Sages.
xlvii
Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
xlviii
Guide pédagogique
PARCOURS N°11
Conte 11 : pp 125-135
La fillette qui fut à l’origine de la saison des pluies
et de la saison sèche
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Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
l
Guide pédagogique
li
Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
J’APPROFONDIS ET J’ÉCRIS
1. Ce conte relève plus du merveilleux que du
fantastique. Vrai ou faux.
2. Peux-tu y repérer des passages comiques ou
pathétiques ?
3. Tu compares la vie et la mort dans un texte
argumentatif de 100 mots.
4. Tu proposes un texte injonctif dans lequel tu invites
ton petit-frère à développer sa curiosité.
lii
Guide pédagogique
PARCOURS N°12
Conte 12 : pp 137-151
Le Roi qui voulait être Dieu
liii
Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
liv
Guide pédagogique
lv
Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
J’APPROFONDIS ET J’ÉCRIS
1. Tu expliques en quoi ce conte fantastique et mer-
veilleux. Tu rédiges une autre fin à ce conte.
2. Que penses-tu de la foi ? Tu produis en cent mots
un texte injonctif dans lequel tu exhortes (ou non)
à la foi.
3. Tu transcris en 100 mots un rêve que tu as fait.
4. Tu t’inspires des illustrations de Laudamus Sègbo
pour produire un conte sur l’humilité.
lvi
Contes explicatifs
et sagesse des bêtes
Comment caméléon devint
source de sagesse ?
I I y a de cela bien longtemps, Crocodile et Camé-
léon étaient amis. Crocodile aimait beaucoup se
chauffer au soleil. Rien ne lui procurait plus de plaisir que
de sortir de l’eau en pataugeant et de s’allonger sur le sable
au grand soleil. Et toutes les fois que Crocodile sortait de
l’eau. Caméléon sortait de la brousse et grimpait sur un
arbre à proximité. Bientôt, on les entendait bavarder gaie-
ment à grand renfort d’éclats de rire qui s’élevaient vers le
ciel comme s’ils n’avaient pas le moindre souci au monde.
Parfois, on les voyait étendus non loin l’un de l’autre, chu-
chotant, secouant ou hochant la tête, comme si le destin du
monde entier dépendait du résultat de leurs conciliabules.
Crocodile et Caméléon étaient de très bons amis.
Un jour, alors qu’ils allaient reprendre chacun leur
chemin. Crocodile invita Caméléon à dîner. « Viens chez
moi, au fond du lac », dit-il, « et toute ma famille t’offrira
un délicieux repas, et ensuite, nous passerons un agréable
moment ensemble. Dès que tu me verras remonter à la sur-
face, tu sauteras dans le lac, et je t’emmènerai chez moi. » Ils
convinrent du jour et de l’heure. Caméléon remercia Cro-
codile de sa gentillesse, et ils prirent congé l’un de l’autre.
Au jour fixé, Caméléon se rendit au bord du lac avec
un bâton. Pendant que Caméléon attendait, Crocodile ras-
sembla sa femme et ses enfants dans leur salle de séjour au
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La colère du faucon
U n jour, il y a de cela bien longtemps, un bébé faucon
tomba malade. Pendant des jours et des jours,
il resta couché dans son nid, tout frissonnant, refusant
de prendre toute nourriture ou boisson. Maman Faucon
connaissait beaucoup de plantes, et jamais auparavant elles
n’avaient manqué de la satisfaire. Avec des feuilles d’acacia
et d’autres herbes médicinales, ainsi que des racines, elle
prépara diverses potions, mais le petit continuait à fris-
sonner, s’affaiblissait et maigrissait de jour en jour. Tel un
incendie qui se propage dans l’herbe sèche, la maladie qui
consumait Bébé Faucon semblait inextinguible.
Ce fut alors que maman Faucon décida d’emmener le
petit chez Lézard, le plus grand guérisseur du pays. Lézard
vivait loin, très loin, dans un petit village à l’autre bout du
royaume, mais, pour son bébé. Maman Faucon serait allée
n’importe où. Elle l’attacha sur son dos à l’aide d’un bout
de tissu, et s’envola, tout en chantant :
« Je volerai jusqu’au bout de la terre,
Tant que tes souffrances je n’aurai calmées,
Et ne t’aurai rendu vigueur et santé,
De repos je ne prendrai. »
Maman Faucon vola longtemps, très longtemps, elle
survola des collines et des vallons, des rivières au cours
rapide et des forêts aux arbres imposants. Elle vola comme
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Comment Lièvre but de l’eau
bouillante et épousa
la belle princesse ?
M on histoire prend son essor, survole contrées et
royaumes d’antan et vient se poser sur une prin-
cesse. Elle était célèbre dans tout le royaume de son père
pour ses yeux pétillants, l’éclat et la douceur de sa peau, ses
cheveux abondants d’un noir de jais et sa voix apaisante.
Tous ceux qui la voyaient étaient fascinés par sa beauté, et
beaucoup rêvaient de l’épouser. Quand fut enfin venu pour
elle le moment de se marier, une grande foule se rassembla :
hommes, bêtes et oiseaux vinrent tous demander sa main.
Tous firent serment de la rendre la femme la plus heureuse
du monde, et une grande clameur monta de la foule comme
chacun prétendait être le plus brave, le plus fort et le plus
beau. Le roi et la princesse firent de leur mieux pour écouter
chacun d’entre eux, mais c’était très déconcertant et ni l’un
ni l’autre ne savait qui choisir.
Aussi, le roi finit-il par décider qu’il mettrait les préten-
dants à l’épreuve. Il réfléchit longuement, profondément,
puis il fit savoir qu’il accorderait la main de sa fille à celui qui
serait assez brave pour boire dans une jarre d’eau bouillante.
On envoya des messagers parcourir tout le royaume pour
propager la nouvelle, et le jour fixé pour l’épreuve finit par
arriver. On remplit d’eau une jarre et on la posa sur un grand
feu de bois en plein milieu de la cour d’entrée du palais
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L’Origine des crocodiles,
poissons
et autres bêtes aquatiques
I I était une fois dans un village, sur la rive d’un fleuve
puissant, un homme très malade qui, au seuil de la
mort, convoqua ses deux fils et leur dit :
« O mes enfants, ma fin approche :
Voici mes instructions, je vous en prie, prêtez l’oreille.
En toutes choses, l’un envers l’autre soyez fidèles.
Un cœur bon et affectueux, telle est la marque d’un
frère. »
Après sa mort, les deux frères s’installèrent ensemble.
Tous les deux cultivaient la terre, mais le plus jeune était
de santé plutôt fragile et souffrait souvent de divers maux,
tandis que l’aîné était fort et vigoureux. Bien qu’ils fussent
de force inégale et que l’un tirât plus de profit de la terre
que l’autre, ils vivaient en parfaite harmonie, partageant
les fruits de leur labeur en toute équité. L’esprit du père,
en contemplant ses enfants de l’au-delà devait sourire en
voyant avec quelle fidélité ils s’étaient conformés à ses
volontés.
Mais voilà que l’aîné ressentit le besoin de prendre femme
et il épousa une belle jeune fille d’un village voisin. Dès le
début, la femme prit le frère de son mari en aversion, car elle
le considérait comme un fardeau. Aussi dit-elle à son mari :
« Mon bien-aimé, tu es fort, économe et travailleur.
Que ton frère soit plus faible est vraiment regrettable.
Aussi sot que toi, je n’ai jamais vu ailleurs.
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grande ironie. Cette histoire illustre aussi l’idée que l’on se fait dans la
société fon traditionnelle de la femme en tant que tentatrice. La société
fon traditionnelle est une société patriarcale où dans de nombreux
cas on rejette le tort sur la femme. Par exemple, on raconte souvent
l’histoire d’une femme qui, de son pilon, frappant continuellement le
ciel, l’envoya occuper la position élevée qu’il a aujourd’hui.
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PARCOURS N°13
Conte 13 : 155-159
Comment caméléon devint source de sagesse
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Guide pédagogique
1.2. Crocodile
1.2.1. Il n’est pas un homme de parole. Vrai ou
faux.
1.2.2. L’amitié a-t-elle une valeur pour lui ?.
1.2.3. Sa famille est-elle différente de lui ?
1.2.4. Est-ce un exemple à suivre ?
2. Leur domicile et leur intérêt commun
2.1. L’arbre
2.1.1. Que représente-t-il dans la croyance
populaire ?
2.1.2. Comment comprends-tu son choix comme
domicile de Caméléon ?
2.1.3. A-t-il sauvé Caméléon ?
2.1.4. Pouvait-il s’en sortir sans le bâton ?
2.2. Le lac
2.2.1. Le lac héberge la famille de Crocodile. Vrai
ou faux ?
2.2.2. C’est un opposant à Caméléon ?
2.2. Le soleil
2.2.1. Il constitue l’intérêt commun aux deux amis.
Vrai ou faux ?
2.2.2. Il représente le Feu. Est-ce exact ?
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Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
J’APPROFONDIS ET J’ÉCRIS
1. Tu rédiges une autre fin à ce conte en indiquant
que Caméléon a manifesté une grande confiance
en son ami.
2. Tu produis, en cent mots, un texte descriptif dans
lequel tu fais le portrait de ton animal favori.
3. Tu écris un texte injonctif pour décourager la
trahison.
4. Tu t’inspires de l’illustration de Laudamus Sègbo
pour produire un conte sur la sagesse.
lviii
Guide pédagogique
PARCOURS N°14
Conte 14 : 161-168
La colère du faucon
lix
Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
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Guide pédagogique
lxi
Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
J’APPROFONDIS ET J’ÉCRIS
1. Tu dis pourquoi ce conte est merveilleux.
2. Tu réécris le conte de sorte que Bébé Faucon soit
sauvé.
3. Tu rédiges un texte injonctif de 10 phrases dans
lequel tu énonces les qualités d’une bonne mère.
4. La vengeance de Maman Faucon a-t-elle ressuscité
son fils ? Tu montres dans un texte argumentatif de
20 lignes l’absurdité de toute vengeance.
lxii
Guide pédagogique
PARCOURS N°15
Conte 15 : 169-175
Comment Lièvre but de l’eau bouillante
et épousa la belle princesse ?
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Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
lxiv
Guide pédagogique
1.3. Le prince
1.3.1. «Un prince, habillé de beaux vêtements de soie
magnifique, se détacha de la foule, et s’avança
hardiment vers le feu. Il était grand, fort et de bonne
apparence. » (p.172, l.7-9). Ce prince aurait-il
pu remporter l’épreuve ?
1.3.2. Est-il intelligent ? brave ? idiot ?
1.3.3. « d’autres princes, des nobles, des guerriers et des
chasseurs ». Ont-ils fait mieux que lui ?
2. Le monde animal
2.1. Le lion
2.1.1. Par quelle expression le désigne-t-on ?
2.1.2. Il est plus fort que le lièvre. Vrai ou faux ?
2.1.3. A-t-il remporté l’épreuve ?
2.2. L’aigle
2.2.1. Que représente parmi les oiseaux ?
2.2.2. Comment comprends-tu son choix comme
animal sacrificiel ?
2.2.3. Pourquoi ne lui a-t-on pas donné la parole
dans le conte ?
2.3. La tortue
2.3.1. Comment est-elle décrite dans le conte ?
2.3.2. Sur quoi reposait-elle pour vaincre les autres
prétendants ?
2.3.3. Elle est la dernière prétendante. Vrai ou faux.
2.4. Le lièvre
2.4.1. « …Lièvre demanda successivement à Aigle, Tortue,
Singe, Éléphant et à tous les autres animaux de
raconter son histoire s’il venait à mourir après
avoir bu l’eau bouillante. » (p. 174, l. 14-17).
Qu’essaie-t-il de faire ?
lxv
Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
lxvi
Guide pédagogique
J’APPROFONDIS ET J’ÉCRIS
1. Tu expliques en quoi ce conte est fantastique et
merveilleux. Tu rédiges une autre fin à ce conte.
2. Que penses-tu de la force, de l’intelligence ? Tu
produis en deux cents mots un texte descriptif dans
lequel tu fais le portrait d’un camarade de classe fort
et un autre très intelligent.
3. Tu écris un texte injonctif à tes petits-enfants
imaginaires pour les encourager à cultiver
l’intelligence.
lxvii
Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
PARCOURS N°16
Conte 16 : 177-185
L’Origine des crocodiles, poissons
et autres bêtes aquatiques
lxviii
Guide pédagogique
lxix
Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
1.3. Le cadet
1.3.1. Pourquoi ne peut-il travailler autant que son
frère ?
1.3.2. Tu identifies les mots et expressions relatifs
au champ lexical de la maladie.
1.3.3. « Le jeune frère, ainsi que tous les villageois, s’étonna
de la disparition de son frère et de sa femme et de
l’apparition des deux monstres. » (p.184, l.3-5).
Est-ce qu’il reconnaît les crocodiles ?
1.4. La femme du fils aîné
1.4.1. Que pense-t-elle de son mari ?
1.4.2. « Dès le début, la femme prit le frère de son mari en
aversion, car elle le considérait comme un fardeau. »
(p.179 ;1.20-22). Elle est jalouse de son beau-
frère. Vrai ou faux.
1.4.3. Elle est une mauvaise conseillère. Vrai ou faux.
1.4.4. C’est une bonne femme. Vrai ou faux. Tu
justifies.
1.4.5. Est-elle heureuse de ce qui lui arrive par la
suite ?
1.5. Les villageois
1.5.1. Ils sont effrayés. Vrai ou faux.
1.5.2. Ils auraient pu tuer les crocodiles et les
manger, n’est-ce pas ton avis ?
1.5.3. Quel est le rôle du Bokonon ?
1.5.4. Son explication rassure-t-elle les villageois ?
1.5.5. Peux-tu affirmer que la métamorphose est
bénéfique pour le village ?
2. Le monde animal
2.1. Les crocodiles
2.1.1. Qui sont-ils ?
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Guide pédagogique
lxxi
Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
J’APPROFONDIS ET J’ÉCRIS
1. Peux-tu repérer dans le recueil un autre conte où
intervient la métamorphose. Tu dis si cela relève du
merveilleux ou du fantastique.
2. Tu réécris le conte de façon à modifier la fin du
récit. Le frère aîné refuse par exemple d’écouter sa
femme qui part seule.
3. Tu donnes ton opinion sur la fraternité dans un
texte argumentatif de 150.
4. Tu écris une lettre de 20 lignes à un ami qui vit à
l’étranger dans laquelle tu fais le portrait de ta sœur
et décris ton affection pour elle.
5. Tu t’inspires de l’illustration de Laudamus Sègbo
pour produire un reportage sur la vindicte populaire.
lxxii
Fourberies
de Yogbo le glouton
Pourquoi le bouc
sent mauvais ?
I I y a bien longtemps, du temps de nos ancêtres,
il était de coutume de donner une fête en action de
grâce lorsqu’on avait rentré toutes les récoltes. Chaque
année, lorsque les cultures commençaient à mûrir, on choi-
sissait dans le troupeau du roi un taureau pour l’offrir en
sacrifice, et on en confiait la garde à un membre honorable
de la communauté. Yogbo le glouton aurait donné n’im-
porte quoi pour qu’on lui demandât de garder le taureau
sacrificiel, ne fût-ce que pour une journée, mais tout le
monde savait qu’il ne fallait pas lui faire confiance.
Yogbo était un enjôleur. Il pouvait persuader un chien
féroce d’abandonner un os plein de moelle, aussi décida-t-il
de faire bon usage de sa langue. Passant d’une maison à
l’autre, Yogbo le glouton soutenait qu’il n’était plus le même
et que personne ne pouvait prendre soin du taureau sacri-
ficiel mieux que lui. Suppliant qu’on lui donne une chance
de faire ses preuves, il concluait :
« Hormis mon nom, en tout j’ai changé.
Mais semblables à vous-mêmes vous êtes restés,
Autrefois, mon nom était synonyme de gourmand,
Mais aujourd’hui, pas plus qu’il n’en faut je ne prends. »
A maintes reprises, on se moqua de lui et on le chassa,
mais il ne s’avoua pas vaincu. Chaque plaidoyer infructueux
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Raouf MAMA
192
Pourquoi le bouc sent mauvais et autres contes du Bénin
193
Raouf MAMA
ter seul ses ennuis. Ce fut alors que rasant les cimes des
arbres passa un faucon. Une fois de plus, Yogbo le glouton
éleva la voix en une prière :
« Je suis un homme en proie à de graves ennuis,
Un homme qui doit affronter le courroux du roi de ce
pays !
Entonne un chant à pareille heure demain
Pour du bourreau arrêter la main,
Et tous les poussins de ma ferme
Seront pour toi et les tiens. »
Mais Yogbo n’eut pas plus de chance avec le faucon
qu’il n’en avait eu avec le hibou, cependant, il ne voulait
pas s’avouer vaincu. S’enfonçant plus loin dans la forêt, il
tomba sur un canari qui chantait gaiement dans un buisson.
Une fois de plus, Yogbo supplia qu’on lui vienne en aide :
« Je suis un homme en proie à de graves ennuis,
Un homme qui doit affronter dans toute sa force la loi
de ce pays !
Entonne un chant à pareille heure demain
Pour du bourreau arrêter la main,
Et tous les grains de mon grenier,
Je te les offrirai à toi et aux tiens. »
Le canari s’arrêta de chanter, et Yogbo s’approcha,
implorant, suppliant le chanteur de lui accorder son aide.
Longtemps, ils parlèrent à voix basse. Et quand Yogbo le
glouton prit finalement congé de l’oiseau chanteur, il rentra
chez lui, non pas comme un criminel qui craint pour sa vie,
mais d’un pas alerte, tel un guerrier qui vient annoncer la
victoire.
La nouvelle de ce que Yogbo avait fait au taureau sacri-
ficiel l’avait précédé et les membres de la garde royale
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Qui devinera le nom
des princesses ?
M on Histoire prend son essor, survole contrées
et royaumes d’antan et vient se poser sur quatre
princesses, des quadruplées aux grands yeux brillants, qui
avaient un teint cuivré resplendissant et un port majestueux.
Elles ne ressemblaient à nulle autre princesse sur terre, car
personne ne savait leur nom, pas même leur mère ou le roi,
leur père. A leur naissance, selon la tradition, on leur avait
donné un nom, mais dès qu’elles purent parler, elles dirent
à leurs parents :
« Le nom qu’à la naissance vous nous avez donné
Nous est étranger.
Et nous n’y répondrons pas.
Avant de naître, dans l’Au-delà,
Un nom nous a été donné,
Mais pour tous ce nom doit rester un secret.
Quoique vous fassiez pour savoir comment nous nous
appelons.
Aucun pouvoir sur terre ne pourra nous faire révéler
ce nom. »
Leurs parents savaient que ce qu’elles avaient dit n’étaient
pas des paroles en l’air, mais c’était quelque chose qu’ils
trouvaient difficile à accepter. Tout homme, toute femme et
tout ce qui vit sur terre répond à un nom donné, mais leurs
quadruplées ne répondaient à aucun ! Comment allaient-ils
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Comment Yogbo le glouton
a été dupé ?
I I était une fois une fillette du nom d’Alougba. C’était
une petite fille travailleuse, aux yeux vifs et intelligents,
qui faisait la joie de ses parents et de sa famille. Aucune tâche
n’était trop difficile pour elle et il était bien connu qu’elle ne
se reposait jamais tant que son travail n’était pas terminé.
La tâche préférée d’Alougba, c’était d’aller chercher du bois
de chauffage dans la forêt en compagnie d’autres fillettes
des villages voisins.
Un jour, étourdiment, elle ramassa trop de bois, si bien
qu’elle ne put marcher aussi vite que les autres qui la dis-
tancèrent. La campagne se couvrait du sombre manteau de
la nuit et dans les grands arbres qui se dressaient, pareils à
des spectres, les oiseaux sorciers déchiraient l’air de leurs
cris. Le fardeau que portait Alougba était lourd, la distance
longue et il n’y avait pas âme qui vive en vue. Mais il n’était
pas question pour Alougba d’abandonner. Péniblement,
elle continua son chemin dans l’obscurité grandissante, son
fardeau sur la tête, le cou rentré dans les épaules, le corps
trempé de sueur.
Pour ne pas perdre courage, elle chantonnait douce-
ment. Elle eut bientôt la gorge sèche et, plus elle allait,
plus elle avait désespérément envie de boire quelques gor-
gées d’eau fraîche. Elle regarda autour d’elle et aperçut un
énorme baobab dans le tronc duquel il y avait un trou béant.
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Comment Yogbo le glouton
trouva la mort ?
M on histoire prend son essor, survole contrées
et royaumes d’antan et vient se poser sur Yogbo
le glouton qui parcourt la forêt en quête de nourriture.
Les maigres provisions qu’il avait dans son grenier étaient
épuisées depuis longtemps, et personne n’était disposé à le
tirer d’embarras. Il était allé voir le chef du village pour qué-
mander de la nourriture, mais le chef avait dit qu’il n’avait
pas de nourriture à prêter à un homme méchant. Il était allé
trouver tous les paysans du village et tous ceux qui avaient
plus de nourriture qu’il ne leur en fallait, mais partout où il
allait, on lui fermait la porte au nez. On entendait couram-
ment dire dans le village :
« Lion et Léopard diront adieu à la viande crue
Avant que Yogbo ne renonce à sa gourmandise et à sa
ruse. »
A maintes reprises. Yogbo le glouton avait déclaré qu’il
s’était complètement débarrassé de toute ruse et méchan-
ceté.
« Ma méchanceté et ma gourmandise - Ce sont là des
choses du passé !
Aujourd’hui Yogbo, enfin, est un homme franc comme
l’or, un homme digne de confiance ! »
Cependant personne ne le croyait. En désespoir de
cause, Yogbo avait promis de rendre lors des prochaines
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PARCOURS N°17
Conte 17 : 189-199
Pourquoi le bouc sent mauvais ?
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Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
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Guide pédagogique
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Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
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Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
J’APPROFONDIS ET J’ÉCRIS
1. Tu expliques en quoi ce conte est fantastique et
merveilleux. Tu rédiges une autre fin à ce conte.
2. Que penses-tu de la gourmandise ? Tu produis en
cent mots un texte descriptif dans lequel tu fais le
portrait d’un camarade de classe gourmand.
3. Tu écris un texte injonctif à tes petits-enfants
imaginaires pour leur interdire de cultiver certains
défauts.
4. Tu t’inspires de l’illustration de Laudamus Sègbo
pour produire un conte sur la méchanceté.
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Guide pédagogique
PARCOURS N°18
Conte 18 : 201-211
Qui devinera le nom des princesses ?
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Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
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Guide pédagogique
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Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
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Guide pédagogique
J’APPROFONDIS ET J’ÉCRIS
1. A partir de tes connaissances de la langue fongbé
tu proposes une interprétation des noms des
personnages de ce conte.
2. Tu t’inspires ce conte pour produire un conte sur
l’amitié.
3. Tu rédiges une lettre dans laquelle tu racontes à un
ami comment tu as réussi à une compétition.
4. Tu présentes en dix mots le portrait de ton meilleur
ami.
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Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
PARCOURS N°19
Conte 19 : 213-220
Comment Yogbo le glouton a été dupé ?
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Guide pédagogique
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Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
1.2. Alougba
1.2.1. Tu relèves ses différentes qualités dans le
texte.
1.2.2. Comment s’est-elle alors perdue dans la
forêt ?
1.2.3. A-t-elle eu raison de faire confiance à Yogbo
le glouton ?
1.2.4. Qu’aurais-tu fait à la place de Alougba ?
1.2.5. Elle est contente d’être dans le tam-tam.
Vrai ou faux ?
1.3. Les parents de Alougba
1.3.1. Comment s’appellent-ils ?
1.3.2. Ils ont été plus malins que Yogbo, n’est-ce
pas ? Comment ?
1.3.3. Ils sont heureux de retrouver leur fille. Vrai
ou faux ?
1.4. Les villageois
1.4.1. Ils détestent Yogbo. Vrai ou faux ?
1.4.2. Comment réagissent-ils à la supercherie de
Yogbo le glouton ?
1.4.3. Ils ont aidé à la libération de Alougba,
n’est-ce pas ?
2. Le monde végétal
2.1. La forêt est un espace hostile pour Alougba
dans ce conte. Vrai ou faux ?
2.2. Que représente alors le baobab pour Yogbo le
glouton dans ce conte ?
lxxxvi
Guide pédagogique
J’APPROFONDIS ET J’ÉCRIS
1. Peux-tu dire que ce conte est fantastique ? Tu réécris
le conte en modifiant la fin.
2. Tu t’inspires de ce conte pour produire un texte
argumentatif de 50 mots pour faire part de ton
opinion sur les enlèvements d’enfants.
3. Tu proposes un texte injonctif en 6 points qui
sanctionne les kidnappeurs.
lxxxvii
Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
PARCOURS 20
Conte 20 : 221-232
Comment Yogbo le glouton trouva la mort ?
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Guide pédagogique
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Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
xc
Guide pédagogique
xci
Pourquoi le Bouc Sent Mauvais et Autres Contes du Bénin
J’APPROFONDIS ET J’ÉCRIS
1. Tu relèves les éléments merveilleux dans ce conte.
2. Tu t’inspires de ce conte pour produire un texte
argumentatif de 80 mots pour montrer les
comportements qu’il faut avoir pour mériter la
confiance dans la société.
3. Tu proposes en dix vers une chanson pour louanger
l’intelligence du singe et sa victoire sur Yogbo le
glouton.
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I
ÉTUDE THÉMATIQUE
DE POURQUOI LE BOUC SENT MAUVAIS
ET AUTRES CONTES DU BÉNIN.
1-1 L’ÉDUCATION
La maltraitance des enfants
L’enfance reste une thématique récurrente dans les
contes et pour cause, la double fonction ludique et didactique
qu’elle a, mais surtout le fait que son public, bien que varié,
est quelques fois essentiellement infantile. Et généralement,
dans les contes d’orphelin, à spirale ou en miroir, l’on
observe chez les adultes, notamment chez certaines femmes,
coépouses ou marâtres, cette tendance à voir en l’orphelin,
un être fragile, si fragile que son destin, dans leur main,
peut être manipulé à coup de fouet, de privation, et de
travaux complètement irréalistes. Cependant, le vœu secret,
souvent malheureux de ces tuteurs, ne se réalise jamais, car
si la première des trente et une fonctions des contes selon la
classification de Vladimir Propp est l’éloignement, la dernière
est que le héros épouse la princesse et monte sur le trône.
Ce schéma classique est clairement observé dans le
recueil lorsque nous nous reportons au conte « Le prince
et l’orpheline ». Ici, telle cendrillon, l’orpheline-héroïne
Hobami a souffert sous le toit de sa marâtre. Le narrateur
indique :
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Pourquoi le bouc sent mauvais et autres contes du Bénin
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L’étourdissement
Deux contes vont présenter ce schéma d’enfant gâté qui
causeront le malheur de leur parent.
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II
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2.2. L’ingratitude
L’ingratitude est aussi récurrente dans les contes et pour
cause, ce caractère humain, de non reconnaissance du bien
fait, nuit dangereusement à la société. Car, les bienfaiteurs,
se servant de ce caractère observé chez certains, refusent
d’aider sciemment et laissent des nécessiteux dans le besoin.
Des personnages de ce recueil ont fait montre d’ingrati-
tude et la sanction comme tous les mauvais caractères dans
le conte en général ne tarde pas. Déjà avec ce personnage
dont le nom, véritable torture dans la prononciation ne
présageait de lui aucun caractère positif.
Atchanminanguey, pauvre miséreux reçut en effet d’un
génie alors qu’il gémissait dans la misère, le pouvoir multiple
d’avoir tout en un éclair. Richesse, pouvoir, serviteurs,
femmes et enfants. La seule condition à laquelle il était
astreint était de sacrifier un pigeon et un canard.
Et la condition du génie n’est pas anodine. En réalité, son
souhait est de le voir partager ses richesses avec les pauvres,
vu que lui-même pauvre, a reçu gratuitement tout. Ainsi,
ce geste de sacrifice devrait consister à se départir d’une
partie de ses richesses et en retour, il en aurait davantage.
Connaissant la vie de pauvre, normalement, même sans
cette condition du génie, l’humain devrait savoir qu’une
richesse est terrestre et que c’est bénédiction pour soi que
de partager aux nécessiteux ce qu’on a.
C’est une invite à tous les riches de savoir que tant
qu’autour d’eux, la misère grandiose ne s’amenuise, leur
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III
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IV
LA RELIGION
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son fauteuil. Comme si celui qui l’a remplacé était cet ange
de Dieu, venu remettre les choses à l’endroit, afin de lui
montrer ses limites.
Ainsi, ce conte, loin de retrouver dans un décor lointain,
le narrataire se retrouve dans un monde proche de lui. On
peut noter d’ailleurs l’absence dans la formule introductive
de la situation de départ, l’absence d’un locatif précis. « Il
y avait une fois un roi. » C’est tout.
Mais ceci, nous l’étudierons amplement dans l’étude de
cet espace à travers lequel tous les personnages vivent et
évoluent.
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V
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VI
LE STYLE
4-1 L’ORALITÉ
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les peuples. Ici, c’est au conte que le narrateur porte des ailes,
avec cette mobilité facile, plus que l’éclair qui le transporte,
l’assistance avec, pour une localité imaginaire dont lui seul
détient les caractéristiques.
Ce zoomorphisme indique clairement le monde
merveilleux vers lequel le conteur mène son public et
prédispose à toutes sortes d’actions fantastiques.
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Pourquoi le bouc sent mauvais et autres contes du Bénin
Morceau choisi 1
« Les fils favoris de mon père, où sont-ils partis ?
Mon père m’a jeté dans la jungle à ma naissance
Les beaux enfants de mon père, ses enfants chéris,
Qu’ils sauvent ce royaume en si grande souffrance »
(« L’enfant dont on n’avait pas voulu »)
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Morceau choisi 2
« L’oiseau au sombre plumage, qui jamais ne se réjouit
du malheur d’autrui,
Qui a jamais entendu dire que cet oiseau pilait le mil ?
Voyez les oiseaux au sombre plumage sont venus piler
leur mil
L’un est venu du nord, l’autre du sud
Un autre venu de l’est, un autre de l’ouest… » (« Les
Princesses jumelles »),
Morceau choisi 3
« J’avais faim. Regardez, Dieu m’a apporté de la
nourriture.
Il y a un moment, je contemplais la mort, Maintenant je
me réjouis d’être en vie.
Même si la lèpre m’a privé de mes orteils et de mes
doigts,
Je m’accrocherai à la vie, car qui sait
Quelles bénédictions Dieu m’apportera »
Morceau choisi 4
« Le feu brûle et dans la jarre,
L’eau fume, elle est bouillonnante,
Pour relever le défi je me présente,
Que par la puissance de mes vénérables aînés,
L’éminente fraternité des devins,
Je puisse, pour changer, sur les autres l’emporter ! »
(« Comment le lièvre but l’eau bouillante et épousa la belle
princesse »)
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Table des matières
Préface.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . 7
Remerciements.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Introduction.. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. 15
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Raouf MAMA
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ISBN : 978-99919-2-306-2
Édition pour l’Afrique
© LAHA Éditions, 2017
01 BP 5521 Cotonou
Tél. + 229 63 16 07 07 /+ 229 97 89 82 42
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