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Le traitement des eaux urbaines et industrielles fait référence aux processus et aux techniques utilisés pour
purifier et traiter les eaux usées générées par les activités domestiques et industrielles. Ces eaux usées peuvent contenir
des contaminants tels que des produits chimiques, des métaux lourds, des huiles, des solvants et d'autres substances
nocives.
Le traitement des eaux industrielles comprend généralement plusieurs étapes, telles que :
1. Prétraitement : Cette étape vise à éliminer les matières solides grossières et les débris présents dans les eaux usées
industrielles. Cela peut être réalisé à l'aide de grilles, de tamis ou de décanteurs pour séparer les particules solides.
2. Traitement physique : Cette étape implique l'utilisation de processus physiques tels que la filtration, la décantation,
la flottation ou l'adsorption pour éliminer les contaminants non solubles dans l'eau.
3. Traitement chimique : Des réactifs chimiques peuvent être ajoutés pour faciliter la précipitation, la coagulation ou
la neutralisation des contaminants présents dans les eaux usées industrielles.
4. Traitement biologique : des micro-organismes sont utilisés pour décomposer les contaminants organiques présents
dans les eaux usées industrielles. Les procédés biologiques couramment utilisés comprennent les lits bactériens, les
boues activées et les lagunes aérées.
5. Traitement avancé : Selon les besoins spécifiques, des techniques de traitement avancées telles que l'osmose inverse,
l'adsorption sur charbon actif, l'électrocoagulation ou l'ozonation peuvent être utilisées pour éliminer les contaminants
restants.
Il est important de noter que le traitement des eaux urbaines et industrielles doit être adapté aux
caractéristiques spécifiques des eaux usées générées par chaque activité. Des réglementations environnementales
strictes sont souvent en place pour garantir que les eaux usées sont traitées de manière appropriée avant d'être rejetées
dans l'environnement ou réutilisées de manière sûre.
Les principaux procédés unitaires utilisés dans le traitement des eaux usées peuvent être classés dans les sous-
groups suivants:
• traitement préliminaire
• traitement primaire
• traitement secondaire
• traitement tertiaire.
En génie chimique tout procédé de traitement peut se ramener à une combinaison logique d’un nombre restreint
des procédés et opérations unitaires, qui peuvent être représentés par un ‘flowsheet’:
• les procédés unitaires sont des opérations de nature chimique et permettant aux réactions chimiques de
s’accomplir;
• les opérations unitaires sont des opérations mettant en jeu des opérations de nature physique qui visent à
concentrer ou à séparer les constituants d'un mélange.
Les opérations et procédés unitaires sont classés selon leur nature et introduit dans les paragraphes suivantes.
I-1- La sédimentation/décantation
La sédimentation (décantation) est le dépôt de particules qui ont une densité supérieure à celle du liquide dans
lequel elles sont en suspension sous l'influence de la gravité.
La décantation est la méthode de séparation gravitaire la plus fréquente des matières en suspension (MES) et
colloïdes (rassemblés sous forme de floc après l’étape de coagulation/floculation). Il s’agit d’un procédé de séparation
solide/liquide basé sur la différence des densités. Cette séparation est induite par réduction de la vitesse horizontale
(vitesse d’écoulement) qui doit être inférieure à la vitesse verticale (de chute, de décantation ou ascensionnelle) afin
de favoriser la sédimentation des particules dans un piège. Ces particules s’accumulent au fond du bassin, d’où on les
extrait périodiquement. L’eau récoltée en surface est dite clarifiée.
Les facteurs clefs de la sédimentation sont la différence de masse volumique entre le solide et le liquide, la taille
des particules et la viscosité du fluide.
Les bassins de décantation simples sont largement utilisés pour le traitement préliminaire des eaux à très haute
teneur en matières en suspension et pour le stockage des eaux usées avant leur traitement.
I-1-1- Décanteurs horizontaux
Les bassins de décantation horizontaux sont des réservoirs rectangulaires assez simples, généralement d'environ
2 m de profondeur avec un rapport longueur/largeur de 2 à 5. L’eau entre de l’une des extrémités et sort par un
déversoir à l’autre. Les solides se déposent au fond et les boues sont généralement raclées mécaniquement jusqu'à une
extrémité par une chaîne et un grattoir avant d’être éliminées.
Les canaux à vitesse constante sont les systèmes le plus simple pour éliminer les graviers. Ces canaux ont une
section transversale parabolique ou trapézoïdale et sont conçus pour donner une vitesse constante d'écoulement de
liquide d'environ 0,3 m/s. Le flux entre via des chicanes pour la distribution et un grattoir déplace les graviers dans un
puisard pour une élimination périodique.
Les sites de sédimentation sont conçues pour éliminer 90 % des matières en suspension et leurs performances
dépendent de la distribution granulométrique des matières en suspension.
I-1-2- Décanteurs verticaux et radiaux
Les bassins de décantation à flux vertical et à flux radial sont couramment utilisés pour la décantation primaire
des eaux usées, car ils prennent moins de place que les réservoirs horizontaux. L'eau brute entre via un tambour
diffuseur au centre qui dirige le flux vers le bas du réservoir. À mesure que le liquide s'écoule vers le haut dans le cas
d'un réservoir à écoulement vertical ou vers l'extérieur dans le cas d'un écoulement radial, la vitesse du liquide diminue,
permettant ainsi aux solides de se déposer.
Les réservoirs à flux vertical ont un angle de cône minimum de 60° pour garantir que les boues ne s'accumulent
pas sur les parois, ainsi la profondeur du cône qui en résulte limite la taille de ces réservoirs à un maximum d'environ
4 m de diamètre. Pour les conceptions plus grandes, les bassins de décantation à flux radial sont préférés. Ils
comprennent un grattoir rotatif à entraînement central (lame d'écumeur) pour collecter l'écume sur la surface et un
grattoir au sol pour rassembler les boues dans un affaissement central pour le vidange.
I-1-3- Clarificateurs
Les clarificateurs sont utilisés dans le traitement de l’eau et des eaux usées pour la sédimentation des particules
floculantes formées lors de la coagulation-floculation et l’élimination de la biomasse des effluents du traitement
biologique des eaux usées.
La formation de précipités floculants ou de flocs lors de la coagulation-floculation fait partie intégrante du
processus global d'élimination des solides dans le traitement de l'eau. Le contact entre les flocs nouvellement formés
et les boues anciennes contribue à maximiser les taux de décantation des particules. Ceci est réalisé dans des
clarificateurs en suspendant une couche de boues dans un clarificateur à flux vertical. L'eau traverse les boues et
déborde dans des déversoirs de décantation ; la hauteur du lit de boues est maintenue en évacuant périodiquement les
boues via des canalisations de vidange.
Les clarificateurs à couverture de boues sont également utilisés dans la séparation des solides de boues activées
(appelés clarificateurs secondaires). Les solides floculants ont tendance à former des lits de boues permettant à
l'effluent clarifié de déborder à travers les déversoirs de surface. Les clarificateurs secondaires sont généralement de
conception circulaire avec un grattoir qui collecte les boues décantées vers le puisard central pour les éliminer.
L’un des paramètres cruciaux de la sédimentation est la surface disponible pour la décantation. Ceci peut être
augmenté par l'ajout de plaques à lamelles. Il s'agit de plaques plates (bien que certaines conceptions utilisent des
plaques ondulées ou des tubes de différentes sections) inclinées à 60° et fixées sur un pas de 50 mm. L'eau s'écoule
vers le haut entre les plaques et les solides se déposent sur la plaque immédiatement en dessous. Les boues glissent
ensuite le long du plateau et sont évacuées du fond de l'unité via une trémie.
I-2- La flottation
Il est parfois souhaitable de favoriser la flottation de certaines particules solides en suspension dans l'eau plutôt
que les couler. La flottation à air dissous (FAD) est un procédé largement utilisé dans le traitement de l'eau et des eaux
usées.
La FAD est utilisée pour une variété de processus de traitement de l'eau et des eaux usées, notamment pour:
. la clarification après floculation des eaux de surface pour les rendre potables ;
. le traitement des effluents industriels;
. la récupération des protéines provenant de la transformation de la viande et des déchets laitiers ;
. l’élimination du pétrole des effluents des raffineries
La FAD fonctionne en attachant des bulles d'air aux flocs afin d’en réduire la densité. Lorsque celle-ci est
inférieure à celle de l'eau, les flocs remontent à la surface où les boues s'accumulent ou flottent et peuvent être
éliminées par écrémage.
I-3- Le tamisage
Le tamisage consiste à éliminer les particules solides en faisant passer l'eau à travers des mailles plus petites que
ces particules.
Les tamis sont utilisés pour de nombreuses applications dans le traitement de l’eau et des eaux usées, notamment :
• l’élimination des matières solides grossières susceptibles de bloquer les processus en aval ;
• l’élimination des solides abrasifs qui pourraient endommager les pompes et autres équipement;
• l’élimination des algues de l'eau potable ;
• l’élimination des matières flottantes des eaux usées industrielles et entre les opérations unitaires de traitement
des eaux usées..
I-3-1- Les tamis à barres
Également appelés tamis grossiers, sont normalement constitués de barres parallèles espacés. Ces tamis peuvent
être nettoyés manuellement ou mécaniquement.
I-3-2- Tamis mobiles et rotatifs
Il existe un certain nombre de systèmes de tamis mobiles qui reposent sur le déplacement de l'ensemble du tamis,
une action qui aide à prévenir l'accumulation de perte de charge due à la présence des déchets sur les tamis. Ces
dispositifs sont souvent equipés d'une série de dents, en métal ou en nylon, se déplaçant le long d'une courroie continue.
I-4- Broyage
Le broyage est le processus mécanique par lequel la taille des particules solides en suspension est réduite. Le
broyage est utilisé lorsque la taille des particules solides en suspension dans un flux aqueux doit être réduite pour
améliorer les performances ou pour éviter le colmatage des processus en aval. La nature des solides doit être
relativement molle pour éviter l'usure des lames du broyeur, L'unité est autonettoyante et ne doit donc pas se boucher.
Les matières en suspension dans le flux d'eau traitée sont toutes plus petites que la taille de la fente du tamis et
passeront généralement à travers un tamis de 6 mm.
Le broyeur utilise un tamis à fentes rotatif pour faire broyer les solides en fines particules qui deviennent
suffisamment petites pour passer à travers les fentes du tamis.
I-5- La filtration
La filtration est un procédé physique destiné à clarifier un liquide qui contient des MES en le faisant passer à
travers un milieu poreux. La filtration permet d’obtenir une bonne élimination des bactéries, de la couleur, de la
turbidité et, indirectement, de certains goûts et odeurs.
Pour le traitement des eaux potables, on utilise principalement :
I-5-1- Filtration sur le lit de sable
Cette étape achève de clarifier l’eau en éliminant les derniers flocons. Elle consiste à faire passer l’eau à travers
une épaisse couche de sable fin (80 cm à 1,50 m) disposée sur un plancher poreux. Ce filtre est nettoyé régulièrement
par l’envoi d’eau et d’air à contre-courant (de bas en haut) pour permettre aux flocons de se détacher des grains de
sable et éviter ainsi les risques de colmatage.
Le sable déposé dans le lit filtrant est relativement fin, c’est-à-dire, ses gammes de taille effective comprise entre
0,15 et 0,30 mm. La perte de charge sur le filtre indique la nécessité d’un rétro lavage : plus le filtre est bouché, plus
la perte de charge est importante. En général, la perte de charge ne peut pas être supérieure à 1 mètre.
I-5-2- Filtration membranaire
Les membranes sont fabriquées à partir de polymères organiques ou à partir de matières inorganiques (métaux,
oxydes métalliques, verre, carbone, carbure de silicium, etc.).
I-6- La centrifugation
La séparation centrifuge utilise la vitesse angulaire pour créer une accélération élevée afin d'augmenter la vitesse
à laquelle les particules solides en suspension sont éliminées de l'eau. Dans la centrifugeuse, la vitesse angulaire est
produite en faisant tourner un cylindre à grande vitesse. Quelle que soit la technique utilisée, l'apport d'énergie est
important : dans le cas de la centrifugeuse, c'est la puissance du moteur qui entraîne le cylindre.
Les centrifugeuses sont largement utilisées dans le traitement de l’eau et des eaux usées pour la déshydratation
des boues.
II-2- Précipitation
L'ajout de cations ou d'anions appropriés à une eau ou à des eaux usées peut modifier la chimie de cette solution
en créant de sels insolubles. Les sels insolubles peuvent ensuite être séparés par des procédés physiques.
Les techniques de précipitation les plus couramment utilisées sont :
. L’ajout d'hydroxyde ou de sulfure pour éliminer les cations de métaux lourds des eaux usées :
Zn2+ + 2OH- ⟶ Zn(OH)2
. L’adoucissement partiel de l'eau en éliminant le bicarbonate de calcium (dureté temporaire) en ajoutant de la chaux
pour précipiter le carbonate de calcium (procédé Clarke) :
Ca(HCO3)2 + Ca(OH)2 ⟶ 2CaCO3 + 2H2O
. L’adoucissement total de l'eau par ajout de chaux et de carbonate de sodium (Procédé Chaux-Soude) :
CaSO4 + Na2CO3 ⟶ CaCO3 + Na2SO4
. L’élimination du phosphore des eaux usées par ajout de chlorure ferrique :
Na3(PO4) + FeCl3 ⟶ FePO4 + 3NaCl
Les réactifs de précipitation les plus utilisés sont la chaux (Ca(OH)2), la soude caustique (NaOH), la magnésie
(Mg(OH)2), le sulfure de sodium et le carbonate de sodium (Na2CO3).
Les produits chimiques sont ajoutés à l’aide d’une pompe doseuse. Cependant, pour la chaux qui, étant peu
soluble, est ajoutée sous forme de bouillie à raison d'environ 2 à 5 % en masse.
La solubilité des hydroxydes métalliques depend du pH, comme le montre la figure ci-contre.
La plupart des réactifs réagissent de manière stœchiométrique, mais dans le cas de la chaux, qui est ajoutée sous
forme de suspension et qui a une cinétique lente, il est nécessaire d’ajouter au moins un excès de 20 % pour garantir
que les réactions soient complètes.
Les produits chimiques servant pour la coagulation et l'ajustement du pH sont généralement ajoutés, au moyen
d'une pompe doseuse, au même point du système et doivent être mélangés soigneusement et rapidement.
Certains produits chimiques naturels, tels que les silicates et les amidons, peuvent être utilisés, mais les floculants
chimiques les plus efficaces sont des polymères synthétiques. Ces polymères peuvent être utilisées dans le traitement
des eaux industrielles, mais pas pour le traitement de l’eau potable á cause de leur toxicité.
Les polyélectrolytes sont classés selon la charge portée par les groupes actifs – cationique, anionique ou non
ionique. Les polymères cationiques fonctionnent bien sur les colloïdes et les flocs chargés négativement, tandis que
les polymères anioniques fonctionnent bien sur les particules chargées positivement. Les polymères non ioniques
fonctionnent mieux que les polymères chargés sur les particules et les boues non chargées.
II-3-2- La floculation
La floculation est l'agglutination des particules principalement via un processus physique. Une fois que le
processus de coagulation a eu lieu, le processus de floculation commence par l'agitation ou le mélange du fluide. Cela
permet à certaines des matières solides en suspension de commencer à se lier entre elles et à grossir pour former de
plus gros amas. Ce processus est assisté par l'ajout de floculants et de mélangeurs.
Pour que les flocs se développent, ils doivent entrer en collision et adhérer les uns aux autres. Le mouvement
brownien naturel met du temps pour atteindre cet objectif. Dans les stations d'épuration, ce processus est accéléré soit
par l'ajout de floculants chimiques, soit par floculation mécanique. Le floc est une structure ouverte contenant de
grandes quantités d’eau, donc sa densité n’est que légèrement supérieure à celle de l’eau. Il subit un changement
structurel avec le temps, qui lui fait perdre de l'eau pour devenir plus dense en vieillissant.
En raison des poids moléculaires élevés des floculants et de la charge qu'ils portent (positive ou négative), ils
peuvent fixer les particules et agrégats déstabilisés le long de la chaîne polymère.
La floculation est favorisée par une agitation lente, qui rassemble doucement les micro-flocs. L'augmentation de
la taille des flocs augmentera la probabilité d'adsorber les petites particules colloïdales n'ayant pas réagi sur la surface
de l'agglomération des grands flocs. Les liaisons entre la chaîne polymère du floculant et les particules coagulées sont
des liaisons hydrogène et des liaisons ioniques. Floculant
L'oxydation et la réduction chimiques impliquent un transfert d'électrons : un agent oxydant est un donneur
d'électrons et un agent réducteur est un accepteur d'électrons.
L'oxydation est de loin le processus le plus utilisée et elle a eu souvent lieu parallèlement à la désinfection. Les
agents oxydants sont également de bons désinfectants. Les agents oxydants chimiques les plus couramment utilisés
dans le traitement de l’eau et des eaux usées sont :
. chlore gazeux;
. l'hypochlorite de sodium;
. dioxyde de chlore;
. ozone;
. peroxyde d'hydrogène;
. réactif de Fenton (peroxyde d'hydrogène plus sulfate ferreux);
. le permanganate de potassium.
Le pouvoir oxydant relatif des produits chimiques utilisés est indiqué par leur potentiel d'oxydation : plus ce
potentiel est élevé, plus l'agent oxydant est puissant.
(VOLTS)
II-4-1- Oxydation
L‘oxydation permet :
. La destruction de matières organiques pour le contrôle de la couleur, du goût et des odeurs dans le traitement de l'eau
potable ;
. La destruction de la matière organique pour réduire la DCO dans le traitement des eaux usées ;
. L’élimination de l'ammoniac dans les eaux potables et usées ;
. L’oxydation des pesticides dans le traitement de l'eau potable;
. La précipitation du fer et du manganèse dans le traitement des eaux de forage ;
. L’élimination des sulfures des eaux usées;
. La destruction du cyanure dans le traitement des eaux usées de finition des métaux.
II-4-2- Réduction
Ces réactions sont rares mais les plus importantes sont :
. La décoloration (élimination de l'excès de chlore) lors de la désinfection de l'eau potable
. L'élimination des faibles niveaux d'oxygène dans le traitement de l'eau des chaudières
. La réduction des chromates en chrome dans le traitement des eaux usées.
II-5- La désinfection
La désinfection consiste à inactiver les organismes pathogènes véhiculés par l’eau tels que bactéries, virus et
parasites. Elle se distingue de la stérilisation qui vise l’élimination totale des germes. L’action germicide des
désinfectants est basée sur des mécanismes d’oxydoréduction. C’est ainsi que l’efficacité d’un désinfectant chimique
est directement liée à son pouvoir oxydant, lui-même fonction de la température et du pH.
Le mode d’action de l’agent désinfectant dépend de la nature du microorganisme et de sa structure chimique.
De façon générale :
• dans le cas des bactéries, l’attaque de l’oxydant rend plus perméable la membrane cellulaire et porte sur les
macromolécules d’acides nucléiques (ADN, ARN) empêchant alors toute reproduction ;
• dans le cas des virus, l’oxydant pénètre la coque et altère les protéines des ADN ou ARN.
L’efficacité de la désinfection physico-chimique est exprimée en unité logarithmique du pourcentage
d’organismes vivants résiduels sur la base d’une vitesse d’inactivation du premier ordre.
L’inactivation des germes obéit à une loi cinétique de type Chick-Watson :
N = N0·exp(– k · C · T)
où
N0 et N sont les concentrations en germes respectivement avant traitement et au temps T de traitement,
C est la concentration en oxydant ajouté.
T est le temps de contact
et k est la constante de vitesse.
Le concept CT est utilisé en pratique pour comparer l’efficacité des différents désinfectants chimiques.
Le tableau ci-après, donne des valeurs comparées de CT pour différents désinfectants et différents microorganismes
cibles (inactivation de 99,9 % ou 3 échelles log).
Micro- dioxyde de Monochloramine
Chlore (pH 6 à 7) Ozone (pH 6 à 7)
organismes chlore (pH 6 à 7) (pH 8 à 9)
L'adsorption est un phénomène de surface, l'une des caractéristiques les plus importantes d'un adsorbant est son
affinité pour les molécules organiques et sa surface spécifique. Dans certaines applications industrielles, des résines
échangeuses d’ions spéciales à haute porosité appelées piégeurs organiques sont utilisées pour l’adsorption de la
matière organique. Cependant, dans presque toutes les autres applications, le charbon actif est l’adsorbant le plus
largement utilisé.
Le charbon actif est un matériau très poreux avec une surface spécifique d'environ 1000 m2/g. Le CA a une
structure avec des micropores (jusqu'à environ 10 nm) et des macropores (jusqu'à environ 10 mm).
Les filtres charbon actif granulaire (CAG) industriels utilisent le même type de disposition a lit garni que celui
utilisé dans les filtres sous pression à sable.
Le charbon actif en poudre (CAP) est produit sous forme de poudre fine et est ajouté à l'eau pour être traité comme
une boue, intimement mélangé puis éliminé par coagulation, sédimentation et filtration. Bien qu'il soit très coûteux, il
est généralement plus rentable que le CAG car il ne nécessite pas le coût d'investissement très élevé d'une installation
permanente à lit fixe.
III-2- La chimisorption
La chimisorption est couramment utilisée pour l'élimination des espèces ioniques dans la purification de l'eau
industrielle et, occasionnellement, pour le traitement des effluents industriels. Les chimisorbants sont presque toujours
des résines échangeuses d'ions synthétiques, bien que quelques minéraux naturels, appelés zéolites, soient utilisés à
des fins spéciales.
La plupart des absorbants sont des milieux poreux et imposent une restriction hydraulique (perte de charge) à
l'eau qui les traverse. Les pertes de charge typiques dans les processus de sorption sont comprises entre 1 et 10 m (0,1
à 1 bar).
a- L’adoucissement
L’adoucissement par échange d’ions est le processus de chimisorption le plus simple et le plus courant. Le sorbant
(dans ce cas une résine échangeuse de cations fortement acide) se présente sous la forme de billes de polystyrène de
0,5 à 1,0 mm de diamètre. Comme dans les processus d'adsorption, l'eau à traiter passe à travers un lit profond de
résine. Les sites actifs sur les billes de résine échangeuse d’ions sont appelés groupes fonctionnels et, dans ce cas, ce
sont des groupes sulfoniques anioniques –SO3-. Les groupes sulfoniques peuvent adsorber des cations comme le
sodium, le calcium et le magnésium, mais ont une préférence pour les ions di- et trivalents plutôt que monovalents. Si
de l'eau contenant des sels de calcium et de magnésium traverse un lit de résine échangeuse d'ions, les ions calcium et
magnésium en solution seront chimisorbés sur la résine et les ions sodium de la résine entreront en solution. Ainsi, les
ions calcium et magnésium sont échangés contre du sodium. Par exemple, l’eau adoucie à usage industriel empêche
la formation d’écume ou de dépôts de tartre. Étant donné que les ions calcium et magnésium sont éliminés en échange
du sodium, la concentration en sodium de l'eau est augmentée par l'adoucissement et peut dépasser les spécifications
de qualité de l'eau potable pour le sodium. Le processus n'est donc pas recommandé pour les approvisionnements en
eau potable.
b- Les biofiltres
Le biofiltre est un réacteur qui réalise en une étape l'épuration biologique et la clarification par filtration de
l'effluent traité. La régénération du biofiltre (élimination de l'excès de biomasse) est assurée par régulation avec des
technologies similaires à celles utilisées pour la filtration des eaux potables. Si le procédé d'épuration par culture fixée
est connu de longue date, le développement industriel des lits immergés date des années 1970 sur la base de techniques
mises en œuvre dans le traitement des eaux potables.
Un important progrès a été réalisé Dans le domaine des biofiltres, quand l'aération a pu être réalisée directement dans
le réacteur (auparavant, les effluents étaient préoxygénés).
Les biofiltres sont limités par la concentration initiale des eaux usées qui ne doit pas dépasser 200 mg/L pour les MES
et 400 mg/L pour la DCO.
c- Filtres percolateurs
La filtration par ruissellement ou percolation est le processus biologique le plus ancien et, dans sa forme la plus
simple, elle consiste en un lit de matériau dur (par exemple du laitier de haut fourneau) avec un distributeur rotatif.
Dans ces systèmes, les eaux usées décantées sont réparties uniformément sur la surface du lit filtrant (environ 1,5 m
de profondeur). Le filtre dispose d'un système de ventilation naturelle qui permet à l'air de circuler vers le haut à
travers les interstices du milieu, garantissant que toutes les parties du filtre disposent de suffisamment d'oxygène.
L'effluent traité traverse le média et est collecté dans un système de drainage, la biomasse excédentaire ou déversée
est évacuée par des décanteurs secondaires en aval du filtre.
d- Boues activées
Le procédé par boues activées est basé sur la formation d’une population dense de micro-organismes en
suspension mélangée avec les eaux usées dans des conditions aérobies. Ceci est réalisé soit en soufflant de l'air sous
pression dans des diffuseurs qui créent des bulles, soit en entraînant l'air au-dessus de la surface par un dispositif de
mélange à turbine appelé aérateur de surface. Les deux systèmes consomment une quantité considérable d’énergie.
Les réactions globales en traitement anaérobie peuvent être résumée comme suit :
C6H12O6 + 2H2O ⇒ 2CH3COOH + 4H2 + CO2
CO2 + 4H2 ⇒ CH4 + 2H2O
CH3COOH ⇒ CH4 + CO2
Membrane: Matériau à travers lequel un type de substance peut passer plus facilement que d'autres,
constituant ainsi la base d'un processus de séparation.
Les procédés membranaires ont été utilisés pour la première fois dans le traitement de l’eau dans les années
1960. Bien qu'il s’agit d'un processus de séparation physique, la gamme de membranes et leurs applications sont telle
que la séparation par membrane est généralement considérée comme une technologie a part.
V-1- Caractérisation des membranes
Le taux de conversion et la sélectivité des membranes sont deux grandeurs qui permettent de caractériser les
membranes.
Alimentation:
3 Perméat:
QA (m /h) 3
Qp (m /h)
CA (mg/L)
Cp (mg/L)
Rétenta:
3
Qc (m /h)
Cc (mg/L)
a- L’osmose inverse
Le phénomène d’osmose est un phénomène qui tend à équilibrer la concentration en solutés de part et d’autre
d’une membrane semi-perméable. Le phénomène d’osmose est un phénomène naturel courant, notamment à travers
les membranes cellulaires. La membrane semi-perméable laissera passer le solvant (le soluté ne passe pas) pour
équilibrer la concentration. La différence de concentration crée une pression, appelée Pression osmotique. Pour
inverser le passage du solvant et augmenter la différence de concentration, il faut appliquer une pression supérieure à
la pression osmotique: c’est l’osmose inverse.
L’osmose inverse utilise des membranes denses qui laissent passer l’eau et arrêtant tous les sels.
Cette technique est utilisée pour :
- Le dessalement des eaux de mer ;
- Le dessalement des eaux saumâtres ;
- La production d’eau ultra pure ;
- La production d’eau de process...
La pression osmotique Π est d’autant plus importante que la concentration est enlevée et que la masse molaire est
faible.
b- La nanofiltration
Cette technique se situe entre l’osmose inverse et l’ultrafiltration. Elle permet la séparation de composants ayant
une taille en solution voisine de celle du nanomètre (soit 10 Å) d’où son nom. Les sels ionisés monovalents et les
composés organiques non ionisés de masse molaire inférieure à environ 200 - 250 g/mol ne sont pas retenus par ce
type de membrane. Les sels ionisés multivalents (calcium, magnésium, aluminium, sulfates...) et les composés
organiques non ionisés de masse molaire supérieure à environ 250 g/mol sont, par contre, fortement retenus.
NB : Dans le cas des macromolécules, l’unité de masse molaire que l’on utilise est le dalton : 1 Da = 1 g/mol.
Les mécanismes de transfert sont intermédiaires entre ceux de l’osmose inverse et ceux de l’ultrafiltration. Cette
technique est souvent utilisée pour l’adoucissement des eaux.
c- L’ultrafiltration
L’ultrafiltration utilise des membranes microporeuses dont les diamètres de pores sont compris entre 1 et 100 nm.
De telles membranes laissent passer les petites molécules (eau, sels) et arrêtent les molécules de masse molaire élevée
(polymères, protéines, colloïdes). Pour cette raison, cette technique est utilisée pour l’élimination de macrosolutés
présents dans les effluents ou dans l’eau à usage domestique, industriel (électronique) ou médical.
d- La microfiltration
Ce procédé de séparation solide-liquide met en œuvre des membranes dont les diamètres de pores sont compris
entre 0,1 et 10 μm. Il permet donc la rétention des particules en suspension, des bactéries et indirectement des colloïdes
et de certains ions après fixation de ces derniers sur des plus grosses particules obtenues par complexation,
précipitation ou floculation.
Théoriquement, la différence entre ultrafiltration et microfiltration est très nette.
- l’ultrafiltration fonctionne en phase liquide homogène alors que la microfiltration a pour objectif une séparation
solide-liquide ;
- la pression de travail est généralement plus faible dans le cas de la microfiltration (Pression transmembranaire
< 3 bars) ;
- les flux de filtration sont souvent plus importants dans le cas de la microfiltration.