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Traitement des eaux urbaines et industrielles usées.

Le traitement des eaux urbaines et industrielles fait référence aux processus et aux techniques utilisés pour
purifier et traiter les eaux usées générées par les activités domestiques et industrielles. Ces eaux usées peuvent contenir
des contaminants tels que des produits chimiques, des métaux lourds, des huiles, des solvants et d'autres substances
nocives.
Le traitement des eaux industrielles comprend généralement plusieurs étapes, telles que :
1. Prétraitement : Cette étape vise à éliminer les matières solides grossières et les débris présents dans les eaux usées
industrielles. Cela peut être réalisé à l'aide de grilles, de tamis ou de décanteurs pour séparer les particules solides.
2. Traitement physique : Cette étape implique l'utilisation de processus physiques tels que la filtration, la décantation,
la flottation ou l'adsorption pour éliminer les contaminants non solubles dans l'eau.
3. Traitement chimique : Des réactifs chimiques peuvent être ajoutés pour faciliter la précipitation, la coagulation ou
la neutralisation des contaminants présents dans les eaux usées industrielles.
4. Traitement biologique : des micro-organismes sont utilisés pour décomposer les contaminants organiques présents
dans les eaux usées industrielles. Les procédés biologiques couramment utilisés comprennent les lits bactériens, les
boues activées et les lagunes aérées.
5. Traitement avancé : Selon les besoins spécifiques, des techniques de traitement avancées telles que l'osmose inverse,
l'adsorption sur charbon actif, l'électrocoagulation ou l'ozonation peuvent être utilisées pour éliminer les contaminants
restants.
Il est important de noter que le traitement des eaux urbaines et industrielles doit être adapté aux
caractéristiques spécifiques des eaux usées générées par chaque activité. Des réglementations environnementales
strictes sont souvent en place pour garantir que les eaux usées sont traitées de manière appropriée avant d'être rejetées
dans l'environnement ou réutilisées de manière sûre.
Les principaux procédés unitaires utilisés dans le traitement des eaux usées peuvent être classés dans les sous-
groups suivants:
• traitement préliminaire
• traitement primaire
• traitement secondaire
• traitement tertiaire.

En génie chimique tout procédé de traitement peut se ramener à une combinaison logique d’un nombre restreint
des procédés et opérations unitaires, qui peuvent être représentés par un ‘flowsheet’:
• les procédés unitaires sont des opérations de nature chimique et permettant aux réactions chimiques de
s’accomplir;
• les opérations unitaires sont des opérations mettant en jeu des opérations de nature physique qui visent à
concentrer ou à séparer les constituants d'un mélange.
Les opérations et procédés unitaires sont classés selon leur nature et introduit dans les paragraphes suivantes.

I- Les procédés physiques


Les prétraitements physiques permettent d'éliminer les plus gros déchets solides et les matières insolubles.
D'abord, lors du dégrillage, les eaux usées passent à travers une grille qui retient les gros déchets flottants. Ensuite,
le dessablage permet de retirer le sable et le gravier de l'eau par sédimentation dans un bassin. Finalement, les huiles
et les graisses produisent une mousse en surface de l'eau qui sera enlevée à l'aide d'un racloir lors de l'étape du
déshuilage.
Les solides à éliminer des flux aqueux peuvent être catégorisé comme suit :
. Gros objets solides flottants et suspendus, par ex. morceaux de bois, débris de légumes, poissons, carcasses
d'animaux, plantes, débris de plastique, papier et chiffons ;
. Sable et gravier, généralement des particules de 10 à 1000 µm de diamètre et une densité de 2000 à 2600 kg/m3
. flocs et biomasse, généralement de 100 à 1000 µm de diamètre avec une densité de 1005 à 1010 kg/m3.

I-1- La sédimentation/décantation
La sédimentation (décantation) est le dépôt de particules qui ont une densité supérieure à celle du liquide dans
lequel elles sont en suspension sous l'influence de la gravité.
La décantation est la méthode de séparation gravitaire la plus fréquente des matières en suspension (MES) et
colloïdes (rassemblés sous forme de floc après l’étape de coagulation/floculation). Il s’agit d’un procédé de séparation
solide/liquide basé sur la différence des densités. Cette séparation est induite par réduction de la vitesse horizontale
(vitesse d’écoulement) qui doit être inférieure à la vitesse verticale (de chute, de décantation ou ascensionnelle) afin
de favoriser la sédimentation des particules dans un piège. Ces particules s’accumulent au fond du bassin, d’où on les
extrait périodiquement. L’eau récoltée en surface est dite clarifiée.
Les facteurs clefs de la sédimentation sont la différence de masse volumique entre le solide et le liquide, la taille
des particules et la viscosité du fluide.
Les bassins de décantation simples sont largement utilisés pour le traitement préliminaire des eaux à très haute
teneur en matières en suspension et pour le stockage des eaux usées avant leur traitement.
I-1-1- Décanteurs horizontaux
Les bassins de décantation horizontaux sont des réservoirs rectangulaires assez simples, généralement d'environ
2 m de profondeur avec un rapport longueur/largeur de 2 à 5. L’eau entre de l’une des extrémités et sort par un
déversoir à l’autre. Les solides se déposent au fond et les boues sont généralement raclées mécaniquement jusqu'à une
extrémité par une chaîne et un grattoir avant d’être éliminées.
Les canaux à vitesse constante sont les systèmes le plus simple pour éliminer les graviers. Ces canaux ont une
section transversale parabolique ou trapézoïdale et sont conçus pour donner une vitesse constante d'écoulement de
liquide d'environ 0,3 m/s. Le flux entre via des chicanes pour la distribution et un grattoir déplace les graviers dans un
puisard pour une élimination périodique.
Les sites de sédimentation sont conçues pour éliminer 90 % des matières en suspension et leurs performances
dépendent de la distribution granulométrique des matières en suspension.
I-1-2- Décanteurs verticaux et radiaux
Les bassins de décantation à flux vertical et à flux radial sont couramment utilisés pour la décantation primaire
des eaux usées, car ils prennent moins de place que les réservoirs horizontaux. L'eau brute entre via un tambour
diffuseur au centre qui dirige le flux vers le bas du réservoir. À mesure que le liquide s'écoule vers le haut dans le cas
d'un réservoir à écoulement vertical ou vers l'extérieur dans le cas d'un écoulement radial, la vitesse du liquide diminue,
permettant ainsi aux solides de se déposer.
Les réservoirs à flux vertical ont un angle de cône minimum de 60° pour garantir que les boues ne s'accumulent
pas sur les parois, ainsi la profondeur du cône qui en résulte limite la taille de ces réservoirs à un maximum d'environ
4 m de diamètre. Pour les conceptions plus grandes, les bassins de décantation à flux radial sont préférés. Ils
comprennent un grattoir rotatif à entraînement central (lame d'écumeur) pour collecter l'écume sur la surface et un
grattoir au sol pour rassembler les boues dans un affaissement central pour le vidange.
I-1-3- Clarificateurs
Les clarificateurs sont utilisés dans le traitement de l’eau et des eaux usées pour la sédimentation des particules
floculantes formées lors de la coagulation-floculation et l’élimination de la biomasse des effluents du traitement
biologique des eaux usées.
La formation de précipités floculants ou de flocs lors de la coagulation-floculation fait partie intégrante du
processus global d'élimination des solides dans le traitement de l'eau. Le contact entre les flocs nouvellement formés
et les boues anciennes contribue à maximiser les taux de décantation des particules. Ceci est réalisé dans des
clarificateurs en suspendant une couche de boues dans un clarificateur à flux vertical. L'eau traverse les boues et
déborde dans des déversoirs de décantation ; la hauteur du lit de boues est maintenue en évacuant périodiquement les
boues via des canalisations de vidange.
Les clarificateurs à couverture de boues sont également utilisés dans la séparation des solides de boues activées
(appelés clarificateurs secondaires). Les solides floculants ont tendance à former des lits de boues permettant à
l'effluent clarifié de déborder à travers les déversoirs de surface. Les clarificateurs secondaires sont généralement de
conception circulaire avec un grattoir qui collecte les boues décantées vers le puisard central pour les éliminer.
L’un des paramètres cruciaux de la sédimentation est la surface disponible pour la décantation. Ceci peut être
augmenté par l'ajout de plaques à lamelles. Il s'agit de plaques plates (bien que certaines conceptions utilisent des
plaques ondulées ou des tubes de différentes sections) inclinées à 60° et fixées sur un pas de 50 mm. L'eau s'écoule
vers le haut entre les plaques et les solides se déposent sur la plaque immédiatement en dessous. Les boues glissent
ensuite le long du plateau et sont évacuées du fond de l'unité via une trémie.

I-2- La flottation
Il est parfois souhaitable de favoriser la flottation de certaines particules solides en suspension dans l'eau plutôt
que les couler. La flottation à air dissous (FAD) est un procédé largement utilisé dans le traitement de l'eau et des eaux
usées.
La FAD est utilisée pour une variété de processus de traitement de l'eau et des eaux usées, notamment pour:
. la clarification après floculation des eaux de surface pour les rendre potables ;
. le traitement des effluents industriels;
. la récupération des protéines provenant de la transformation de la viande et des déchets laitiers ;
. l’élimination du pétrole des effluents des raffineries
La FAD fonctionne en attachant des bulles d'air aux flocs afin d’en réduire la densité. Lorsque celle-ci est
inférieure à celle de l'eau, les flocs remontent à la surface où les boues s'accumulent ou flottent et peuvent être
éliminées par écrémage.

I-3- Le tamisage
Le tamisage consiste à éliminer les particules solides en faisant passer l'eau à travers des mailles plus petites que
ces particules.
Les tamis sont utilisés pour de nombreuses applications dans le traitement de l’eau et des eaux usées, notamment :
• l’élimination des matières solides grossières susceptibles de bloquer les processus en aval ;
• l’élimination des solides abrasifs qui pourraient endommager les pompes et autres équipement;
• l’élimination des algues de l'eau potable ;
• l’élimination des matières flottantes des eaux usées industrielles et entre les opérations unitaires de traitement
des eaux usées..
I-3-1- Les tamis à barres
Également appelés tamis grossiers, sont normalement constitués de barres parallèles espacés. Ces tamis peuvent
être nettoyés manuellement ou mécaniquement.
I-3-2- Tamis mobiles et rotatifs
Il existe un certain nombre de systèmes de tamis mobiles qui reposent sur le déplacement de l'ensemble du tamis,
une action qui aide à prévenir l'accumulation de perte de charge due à la présence des déchets sur les tamis. Ces
dispositifs sont souvent equipés d'une série de dents, en métal ou en nylon, se déplaçant le long d'une courroie continue.

I-4- Broyage
Le broyage est le processus mécanique par lequel la taille des particules solides en suspension est réduite. Le
broyage est utilisé lorsque la taille des particules solides en suspension dans un flux aqueux doit être réduite pour
améliorer les performances ou pour éviter le colmatage des processus en aval. La nature des solides doit être
relativement molle pour éviter l'usure des lames du broyeur, L'unité est autonettoyante et ne doit donc pas se boucher.
Les matières en suspension dans le flux d'eau traitée sont toutes plus petites que la taille de la fente du tamis et
passeront généralement à travers un tamis de 6 mm.
Le broyeur utilise un tamis à fentes rotatif pour faire broyer les solides en fines particules qui deviennent
suffisamment petites pour passer à travers les fentes du tamis.

I-5- La filtration
La filtration est un procédé physique destiné à clarifier un liquide qui contient des MES en le faisant passer à
travers un milieu poreux. La filtration permet d’obtenir une bonne élimination des bactéries, de la couleur, de la
turbidité et, indirectement, de certains goûts et odeurs.
Pour le traitement des eaux potables, on utilise principalement :
I-5-1- Filtration sur le lit de sable
Cette étape achève de clarifier l’eau en éliminant les derniers flocons. Elle consiste à faire passer l’eau à travers
une épaisse couche de sable fin (80 cm à 1,50 m) disposée sur un plancher poreux. Ce filtre est nettoyé régulièrement
par l’envoi d’eau et d’air à contre-courant (de bas en haut) pour permettre aux flocons de se détacher des grains de
sable et éviter ainsi les risques de colmatage.
Le sable déposé dans le lit filtrant est relativement fin, c’est-à-dire, ses gammes de taille effective comprise entre
0,15 et 0,30 mm. La perte de charge sur le filtre indique la nécessité d’un rétro lavage : plus le filtre est bouché, plus
la perte de charge est importante. En général, la perte de charge ne peut pas être supérieure à 1 mètre.
I-5-2- Filtration membranaire
Les membranes sont fabriquées à partir de polymères organiques ou à partir de matières inorganiques (métaux,
oxydes métalliques, verre, carbone, carbure de silicium, etc.).

I-6- La centrifugation
La séparation centrifuge utilise la vitesse angulaire pour créer une accélération élevée afin d'augmenter la vitesse
à laquelle les particules solides en suspension sont éliminées de l'eau. Dans la centrifugeuse, la vitesse angulaire est
produite en faisant tourner un cylindre à grande vitesse. Quelle que soit la technique utilisée, l'apport d'énergie est
important : dans le cas de la centrifugeuse, c'est la puissance du moteur qui entraîne le cylindre.
Les centrifugeuses sont largement utilisées dans le traitement de l’eau et des eaux usées pour la déshydratation
des boues.

II- Les procédés chimiques


La modification des propriétés chimiques des eaux peut faciliter le fonctionnement de base des différents
processus unitaires d’eau et des eaux usées. En effet, l’ajout des produits chimiques spécifiques permet d'améliorer la
précipitation lors de la sédimentation. Différents autres produits chimiques sont impliqués dans la désinfection de l'eau
et des eaux usées permettant ainsi de de contrôler le nombre de bactéries et de virus avant leur rejet dans
l'environnement ou leur distribution. Des produits chimiques sont également utilisés pour inhiber la formation de
certains composés et améliorer la déshydratation des boues.
I-1- Ajustement du pH
Il est souvent nécessaire d’ajuster le pH d’une eau ou d’une eau usée afin d'optimiser les conditions chimiques
d'une réaction ou d'éviter la corrosion ou le dépôt de tartre. Le pH d’une solution peut être modifié par l’ajout d’acides
ou d’alcalis ou par l’utilisation de bicarbonate comme « tampon ».
Les réactions chimiques typiques suivantes sont des exemples des réactions qui nécessitent l’ajustement du pH à
une valeur particulière ou à l’intérieur d’un intervalle du pH bien déterminé:
. précipitation d'hydroxydes de métaux lourds ;
. coagulation de matière colloïdale;
. prévention du dépôt de tartre carbonaté lors de l'osmose inverse ;
. neutralisation des eaux usées pour respecter les limites autorisées ;
. pour éviter la corrosion dans les systèmes d'eau de refroidissement;
. pour contrôler la formation d'odeurs dans les réseaux d'égouts.
Les réactifs les plus couramment utilisés pour l'ajustement du pH sont les acides sulfurique et chlorhydrique,
l'hydroxyde de calcium (chaux), l'hydroxyde de sodium (soude caustique) et le carbonate de sodium (soude).
La performance d’un système d’ajustement du pH dépendra :
. des réactions chimiques impliquées ;
. de la précision de la pompe doseuse ;
. de l'efficacité du dispositif de mélange ;
. de la précision de l'élément de mesure du pH et
. du type de système de contrôle automatique utilisé.
En règle générale, la plupart des systèmes industriels sont capables de contrôler une unité de pH de ±0,1.

II-2- Précipitation
L'ajout de cations ou d'anions appropriés à une eau ou à des eaux usées peut modifier la chimie de cette solution
en créant de sels insolubles. Les sels insolubles peuvent ensuite être séparés par des procédés physiques.
Les techniques de précipitation les plus couramment utilisées sont :
. L’ajout d'hydroxyde ou de sulfure pour éliminer les cations de métaux lourds des eaux usées :
Zn2+ + 2OH- ⟶ Zn(OH)2
. L’adoucissement partiel de l'eau en éliminant le bicarbonate de calcium (dureté temporaire) en ajoutant de la chaux
pour précipiter le carbonate de calcium (procédé Clarke) :
Ca(HCO3)2 + Ca(OH)2 ⟶ 2CaCO3 + 2H2O
. L’adoucissement total de l'eau par ajout de chaux et de carbonate de sodium (Procédé Chaux-Soude) :
CaSO4 + Na2CO3 ⟶ CaCO3 + Na2SO4
. L’élimination du phosphore des eaux usées par ajout de chlorure ferrique :
Na3(PO4) + FeCl3 ⟶ FePO4 + 3NaCl
Les réactifs de précipitation les plus utilisés sont la chaux (Ca(OH)2), la soude caustique (NaOH), la magnésie
(Mg(OH)2), le sulfure de sodium et le carbonate de sodium (Na2CO3).
Les produits chimiques sont ajoutés à l’aide d’une pompe doseuse. Cependant, pour la chaux qui, étant peu
soluble, est ajoutée sous forme de bouillie à raison d'environ 2 à 5 % en masse.
La solubilité des hydroxydes métalliques depend du pH, comme le montre la figure ci-contre.
La plupart des réactifs réagissent de manière stœchiométrique, mais dans le cas de la chaux, qui est ajoutée sous
forme de suspension et qui a une cinétique lente, il est nécessaire d’ajouter au moins un excès de 20 % pour garantir
que les réactions soient complètes.

II-3- La coagulation et la floculation


II-3-1- La coagulation
La coagulation est le processus qui neutralise les solides chargés, en suspension dans l'eau. En effet, comme les
particules naturelles sont généralement négatives, les coagulants ou les produits chimiques chargés positivement sont
généralement ajoutés pour neutraliser les charges. La coagulation est principalement un processus chimique.
La coagulation aide à éliminer les bactéries, les algues et les contaminants organiques, en particulier ceux qui
sont à l’origine de la couleur, du goût et de l'odeur.
Il existe deux types de coagulants: organiques et inorganiques. Les coagulants inorganiques sont généralement
des sels d'aluminium ou de fer. Les coagulants organiques, également appelés polymères, sont très utilisés dans les
procédés de traitement de l'eau. En effet, bien que les polymères soient plus chers que les coagulants inorganiques,
une quantité moindre de polymère peut être suffisante.
Le coagulant est souvent un contaminant indésirable dans l’eau et il devrait être éliminé par précipitation sous
forme d’hydroxyde. L'hydroxyde d'aluminium est amphotère et a une solubilité minimale dans la plage de pH
comprise entre 5,5 et 6,5. Un contrôle minutieux du pH est donc essentiel lors de l'utilisation de sels d'aluminium
comme coagulants primaires. La solubilité de l’hydroxyde de fer diminue avec l’augmentation du pH, mais une simple
augmentation du pH ne donne pas nécessairement les meilleurs résultats. En effet, le processus est bien plus compliqué
que la simple précipitation du coagulant. De ce fait, les meilleures conditions chimiques pour la coagulation varient
considérablement d’une eau à l’autre. La figure ci-contre montre un exemple pour la même eau coagulée avec du
chlorure de fer à deux pH différents.

Les produits chimiques servant pour la coagulation et l'ajustement du pH sont généralement ajoutés, au moyen
d'une pompe doseuse, au même point du système et doivent être mélangés soigneusement et rapidement.
Certains produits chimiques naturels, tels que les silicates et les amidons, peuvent être utilisés, mais les floculants
chimiques les plus efficaces sont des polymères synthétiques. Ces polymères peuvent être utilisées dans le traitement
des eaux industrielles, mais pas pour le traitement de l’eau potable á cause de leur toxicité.
Les polyélectrolytes sont classés selon la charge portée par les groupes actifs – cationique, anionique ou non
ionique. Les polymères cationiques fonctionnent bien sur les colloïdes et les flocs chargés négativement, tandis que
les polymères anioniques fonctionnent bien sur les particules chargées positivement. Les polymères non ioniques
fonctionnent mieux que les polymères chargés sur les particules et les boues non chargées.
II-3-2- La floculation
La floculation est l'agglutination des particules principalement via un processus physique. Une fois que le
processus de coagulation a eu lieu, le processus de floculation commence par l'agitation ou le mélange du fluide. Cela
permet à certaines des matières solides en suspension de commencer à se lier entre elles et à grossir pour former de
plus gros amas. Ce processus est assisté par l'ajout de floculants et de mélangeurs.
Pour que les flocs se développent, ils doivent entrer en collision et adhérer les uns aux autres. Le mouvement
brownien naturel met du temps pour atteindre cet objectif. Dans les stations d'épuration, ce processus est accéléré soit
par l'ajout de floculants chimiques, soit par floculation mécanique. Le floc est une structure ouverte contenant de
grandes quantités d’eau, donc sa densité n’est que légèrement supérieure à celle de l’eau. Il subit un changement
structurel avec le temps, qui lui fait perdre de l'eau pour devenir plus dense en vieillissant.
En raison des poids moléculaires élevés des floculants et de la charge qu'ils portent (positive ou négative), ils
peuvent fixer les particules et agrégats déstabilisés le long de la chaîne polymère.
La floculation est favorisée par une agitation lente, qui rassemble doucement les micro-flocs. L'augmentation de
la taille des flocs augmentera la probabilité d'adsorber les petites particules colloïdales n'ayant pas réagi sur la surface
de l'agglomération des grands flocs. Les liaisons entre la chaîne polymère du floculant et les particules coagulées sont
des liaisons hydrogène et des liaisons ioniques. Floculant

Neutralisation Floculation Macro-flocs


II-4- Oxydation et réduction des charges

L'oxydation et la réduction chimiques impliquent un transfert d'électrons : un agent oxydant est un donneur
d'électrons et un agent réducteur est un accepteur d'électrons.
L'oxydation est de loin le processus le plus utilisée et elle a eu souvent lieu parallèlement à la désinfection. Les
agents oxydants sont également de bons désinfectants. Les agents oxydants chimiques les plus couramment utilisés
dans le traitement de l’eau et des eaux usées sont :
. chlore gazeux;
. l'hypochlorite de sodium;
. dioxyde de chlore;
. ozone;
. peroxyde d'hydrogène;
. réactif de Fenton (peroxyde d'hydrogène plus sulfate ferreux);
. le permanganate de potassium.
Le pouvoir oxydant relatif des produits chimiques utilisés est indiqué par leur potentiel d'oxydation : plus ce
potentiel est élevé, plus l'agent oxydant est puissant.

AGENT OXYDANT POTENTIEL D’OXYDATION

(VOLTS)

Fluor (F2) 3,03

Radical hydroxyle (OH•) 2,80

Oxygène atomique (O2) 2,42

Ozone (O3) 2,07


Peroxyde d'hydrogène (H2O2) 1,78

Permanganate (K2MnO4) 1,68

Dioxyde de chlore (ClO2) 1,57

Chlore hypochloreux (ClO-) 1,49

chlore (Cl2) 1,36

II-4-1- Oxydation
L‘oxydation permet :
. La destruction de matières organiques pour le contrôle de la couleur, du goût et des odeurs dans le traitement de l'eau
potable ;
. La destruction de la matière organique pour réduire la DCO dans le traitement des eaux usées ;
. L’élimination de l'ammoniac dans les eaux potables et usées ;
. L’oxydation des pesticides dans le traitement de l'eau potable;
. La précipitation du fer et du manganèse dans le traitement des eaux de forage ;
. L’élimination des sulfures des eaux usées;
. La destruction du cyanure dans le traitement des eaux usées de finition des métaux.
II-4-2- Réduction
Ces réactions sont rares mais les plus importantes sont :
. La décoloration (élimination de l'excès de chlore) lors de la désinfection de l'eau potable
. L'élimination des faibles niveaux d'oxygène dans le traitement de l'eau des chaudières
. La réduction des chromates en chrome dans le traitement des eaux usées.

II-4-3- Principaux agents oxydants


a- L’ozone
L'ozone est un gaz hautement toxique produit par décharge électrique:
- d'air séché, à partir duquel une concentration en volume d'ozone de 2 à 5 % peut être générée,
- ou d'oxygène, qui produit 7 à 10 % d'ozone.
Les avantages de l'ozone :
• L'ozone supprime les bactéries, virus et autres contaminants organiques et inorganiques.
• L'ozone permet de réduire de manière significative les niveaux de produits chimiques dangereux, tels que le chlore.
• L'ozone agit comme un microfloculant, contribuant à l'élimination des minéraux tels que le fer et le manganèse.
• L'ozone ne laisse ni produits résiduels chlorés, ni goûts ni odeurs déplaisantes.
• L'ozone est généré sur site et à la demande à partir d'air/oxygène et d'énergie électrique.
3O2 + h𝜈 ⟶ 2O3
b- Le dioxyde de chlore
C’est un agent oxydant très puissant et relativement instable.
Il est préparé sur place sous forme de solution de 15g/L par action de l'acide chlorhydrique sur le chlorite de
sodium :
4HCl + 5NaClO2 ⟶ 4ClO2 + 5NaCl 2H2O
Il est possible de préparer une solution de 3,5 g/L est préparée en faisant réagir du chlore gazeux avec chlorite
de sodium :
2NaClO2 + Cl2 ⟶ 2ClO2 + 2NaCl
La combinaison d’ions ferreux et de peroxyde dans le réactif de Fenton génère des radicaux hydroxyles libres :
H2O2 + Fe2+ ⟶ HO• + OH + Fe3+
L’ozone et le peroxyde d’hydrogène fonctionnent en combinaison de la même manière :
2O3 + H2O2 ⟶ 2HO• + 3O2
La combinaison d'une irradiation ultraviolette (UV) de 185 nm avec du peroxyde d'hydrogène ou de l'ozone
génère des radicaux hydroxydes libres par photolyse :
O3 + H2O + h𝜈 ⟶ 2HO• + O2
H2O2 + h𝜈 ⟶ 2HO•
Ce processus est appelé photo-oxydation améliorée.
Les réactions d'oxydation et de réduction sont généralement stœchiométriques. Des concentrations résiduelles
excessives peuvent être toxiques pour les animaux et potentiellement nocives pour l'environnement. Un contrôle
minutieux du dosage de ces matériaux est donc essentiel.

II-5- La désinfection
La désinfection consiste à inactiver les organismes pathogènes véhiculés par l’eau tels que bactéries, virus et
parasites. Elle se distingue de la stérilisation qui vise l’élimination totale des germes. L’action germicide des
désinfectants est basée sur des mécanismes d’oxydoréduction. C’est ainsi que l’efficacité d’un désinfectant chimique
est directement liée à son pouvoir oxydant, lui-même fonction de la température et du pH.
Le mode d’action de l’agent désinfectant dépend de la nature du microorganisme et de sa structure chimique.
De façon générale :
• dans le cas des bactéries, l’attaque de l’oxydant rend plus perméable la membrane cellulaire et porte sur les
macromolécules d’acides nucléiques (ADN, ARN) empêchant alors toute reproduction ;
• dans le cas des virus, l’oxydant pénètre la coque et altère les protéines des ADN ou ARN.
L’efficacité de la désinfection physico-chimique est exprimée en unité logarithmique du pourcentage
d’organismes vivants résiduels sur la base d’une vitesse d’inactivation du premier ordre.
L’inactivation des germes obéit à une loi cinétique de type Chick-Watson :
N = N0·exp(– k · C · T)

N0 et N sont les concentrations en germes respectivement avant traitement et au temps T de traitement,
C est la concentration en oxydant ajouté.
T est le temps de contact
et k est la constante de vitesse.
Le concept CT est utilisé en pratique pour comparer l’efficacité des différents désinfectants chimiques.
Le tableau ci-après, donne des valeurs comparées de CT pour différents désinfectants et différents microorganismes
cibles (inactivation de 99,9 % ou 3 échelles log).
Micro- dioxyde de Monochloramine
Chlore (pH 6 à 7) Ozone (pH 6 à 7)
organismes chlore (pH 6 à 7) (pH 8 à 9)

E.Coli 0.034 - 0.050 0.4 - 0.75 0.02 95 - 180

Poliovirus 1.1 - 2.5 0.2 - 6.7 0.1 - 0.2 770 - 3740

Rotavirus 0.01 - 0.05 0.2 - 2.1 0.006 - 0.06 3800 - 6480

Giardia lamblia 47 > 150 - 0.5 - 0.6 -

Giardia muris 30 - 630 7.2 - 18.5 1.8 - 2.0 -

Les valeurs de CT consignées dans ce tableau soulignent notamment :


• le faible pouvoir microbiocide de la monochloramine,
• la supériorité de l'ozone pour l'inactivation des parasites enkystés (Giardia lamblia et muris).

II-5-1- Caractéristiques des eaux à désinfecter.


Pour donner des résultats optimaux, la désinfection doit être effectuée sur une eau peu turbide, contenant peu de
matières organiques :
- La turbidité colloïdale, de même que les matières en suspension, constituent en effet des supports d'accrochage
pour les germes (des "abris"), ce qui réduit l'efficacité des agents désinfectants. Dans le cas de la désinfection par
rayonnement Ultraviolets (UV), la turbidité doit être aussi faible que possible, car elle conditionne le coefficient
d'absorption des U.V. par l'eau à traiter, et par conséquent l'efficacité du rayonnement sur les germes.
- La teneur en matières organiques de l'eau à désinfecter doit être limitée, d'une manière générale, pour limiter
les réactions de compétition, d'autre part pour minimiser la formation de sous-produits avec le chlore. En effet, la
présence de matières organiques dans l'eau à traiter rendra difficile le maintien d'un résiduel bactériostatique, et
favorisera par conséquent une éventuelle reviviscence bactérienne dans le réseau.
D'une manière générale, la désinfection physico-chimique sera d'autant plus efficace que la clarification aura
été soignée en amont.

II-5-2- Effet bactéricide et effet rémanent


La désinfection des eaux comporte deux étapes importantes, correspondant à deux effets différents d'un
désinfectant donné.
Effet bactéricide : c'est la capacité de détruire des germes à une étape donnée du traitement.
Effet rémanent : c'est un effet du désinfectant qui se maintient dans l’eau, en particulier dans le réseau de distribution,
et qui permet de garantir la qualité bactériologique de l'eau jusqu’au robinet du consommateur : c'est à la fois un effet
bactériostatique contre les reviviscences bactériennes et un effet bactéricide contre des pollutions faibles et ponctuelles
survenant dans le réseau, en même temps qu’une prévention des développements de micro-invertébrés dont des formes
de résistance ou de reproduction auraient pu traverser la station.
II-5-3- Les désinfectants
a- Le Chlore
Le maintien d'un taux de 0,5 mg.L-1 de chlore libre, pendant un temps de contact de 30 min (C.T = 15)
à pH inférieur à 8, permet d'éliminer les bactéries pathogènes et les virus de la poliomyélite ; mais on risque de voir
apparaître des goûts dans le réseau en présence de COT.
b- Dioxyde de chlore
Le maintien d'un taux de 0,2 mg.L-1 pendant 15 min (C.T = 3) assure une protection efficace. L'effet rémanent
est important. Mais il n'est pas souhaitable, et même interdit dans certains pays d'utiliser une dose trop importante de
CℓO2 pour la désinfection. L'action oxydante de CℓO2 sur les MO libère l'ion CℓO2- qui a été reconnu comme
toxique et communique à l'eau une saveur métallique désagréable. Chlore
Le maintien d'un taux de 0,5 mg.L-1 de chlore libre, pendant un temps de contact de 30 min (C.T = 15) à pH inférieur
à 8, permet d'éliminer les bactéries pathogènes et les virus de la poliomyélite ; mais on risque de voir apparaître des
goûts dans le réseau en présence de COT.
c- Dioxyde de chlore
Le maintien d'un taux de 0,2 mg.L-1 pendant 15 min (C.T = 3) assure une protection efficace. L'effet rémanent est
important. Mais il n'est pas souhaitable, et même interdit dans certains pays d'utiliser une dose trop importante de
CℓO2 pour la désinfection. L'action oxydante de CℓO2 sur les MO libère l'ion CℓO2- qui a été reconnu comme toxique
et communique à l'eau une saveur métallique désagréable.
d- Ozone
Le maintien d'un taux de 0,4 mg.L-1 pendant 4 min (C.T = 1,6) est recommandé pour l'élimination des bactéries
pathogènes et des poliovirus. Il serait impératif de vérifier que la mise en œuvre d'un tel traitement n'entraîne pas la
formation de sous-produits d'oxydation indésirables, notamment les bromates (BrO3-) qui sont considérés comme
dangereux à des valeurs < 10 µg/L.
La désinfection par l'ozone exige que l'eau à ozoner ne contienne plus de manganèse soluble (Mn2+) sous peine
de communiquer à l'eau une couleur rose. Cette couleur évolue ensuite vers le brun-marron par suite de la précipitation
de MnO2.
Il faut ensuite prévoir une filtration sur charbon actif en grains qui aura pour objectif de réduire les concentrations
en CODB (carbone organique dissout biodégradable) afin de limiter les risques de reviviscence dans le réseau de
distribution.
e- Chloramines (NH2Cl)
Elles ne sont pratiquement pas utilisées pour leur effet bactéricide (beaucoup trop faible), mais plutôt comme un
"bactériostatique" sur le réseau vu leur effet rémanent, tout particulièrement dans la distribution des eaux relativement
chaudes (25°C ou plus), car elles sont plus stables que le chlore libre à cette température. Dans les pays où est accepté
un fort taux de désinfectant résiduel au robinet du consommateur, l'emploi des chloramines se développe après une
désinfection effectuée soit à l'ozone soit au chlore (effet bactéricide).
f- Rayonnement UV
En effet, les constituants des matériaux cellulaires, protéines et acides nucléiques, absorbent la lumière entre 200
et 300 nm avec un maximum d’absorbance à 260 nm pour l’ADN.
L’efficacité du rayonnement UV est prouvée concernant l’élimination des bactéries, des rotavirus et poliovirus et
des kystes de protozoaires tels que les kystes de Cryptosporidium. En revanche, les œufs d’Helminthe ne seraient pas
inactivés.

II-6- Inhibition du tartre et de la corrosion


De nombreux systèmes d’approvisionnement en eau sont sujets au tartre et à la corrosion. La corrosion peut
endommager les canalisations et les installations de transformation de l'acier, comme les échangeurs de chaleur. Les
produits de corrosion la peuvent provoquer l'encrassement des surfaces de transfert de chaleur, des tuyaux et des
vannes.
La corrosion entraîne également la contamination de l'eau par des ions métalliques solubles, ce qui, dans le cas
du cuivre, du zinc ou du plomb, peut causer des problèmes dans l'eau potable.
Les tartres sont de natures diverses:
Tartres carbonatés : Ces sont des carbonates de calcium et de magnésium, insolubles dans l'eau, qui proviennent de
la décomposition thermique des bicarbonates correspondants. Ils sont facilement éliminés par traitement chimique à
l'acide chlorhydrique.
Tartres sulfatés : Constitué de sulfate de calcium dont la solubilité décroit quand la température croit. Le tartre sulfaté
est dur et adhérent. C'est un bon isolant thermique. Il est difficilement éliminable par voie chimique.
Tartres siliceux : Constitué de silice, il est très dur et très adhérent. Il a parfois un aspect vitreux.

II-6-1- La prévention de l’entartrage


La prévention de l’entartrage peut se faire par :
• Une modification des caractéristiques des installations de refroidissement : augmentation des vitesses de
passage, modification des matériaux, réduction échange thermique, … ;
• Une gestion des éléments entartrants : adoucissement total ou partiel, décarbonatation sur résines ou à la
chaux, acidification ;
• Limitation de la concentration en circuit, ce qui réduit la salinité de l’eau et la concentration en ions
intervenants dans les phénomènes d’entartrage.
Cependant, ces mesures préventives sont rarement suffisantes pour prévenir les phénomènes d’entartrage dans
les circuits de refroidissement.
II-6-2- Modes d’inhibition de l’entartrage
Certains produits possèdent des propriétés antitartres car ils agissent en perturbant le phénomène d’entartrage de
différentes façons et principalement par :
• Séquestration ou complexation : cette réaction est stœchiométrique, les cations divalents (Ca2+, Mg2+, Fe2+,
Cu2+…) sont complexés et ne peuvent plus participer à des réactions de précipitation avec certains anions
(HCO3-, CO32-, SO42-) ;
• Effet de seuil : c’est un effet d’inhibition de la précipitation dès de très faibles concentrations « sous-
stœchiométriques » ;
• Modification de la cristallisation : ces inhibiteurs modifient la forme des cristaux formés qui sont alors
moins adhérents sur les surfaces ;
• Dispersion : par cette action les éléments constitutifs du tartre réagissent spécifiquement avec un polymère
par voie électrochimique. Ce qui a pour conséquence de les maintenir dispersés et d’éviter leurs
agglomération et précipitation.
II-6-3- Moyens de lutte contre les corrosions
On distingue deux principes pour prévenir la corrosion :
• la protection cathodique ;
• la protection anodique.
Ils permettent de bloquer le processus de corrosion en s’opposant à la migration des ions métalliques vers le
milieu environnant.
a- Les mécanismes et l’application des inhibiteurs anodiques
Les inhibiteurs anodiques sont des composés chimiques qui, par réaction avec les ions métalliques ou avec
d’autres ions (ex : Ca2+), sont capables de former un dépôt protecteur sur les surfaces anodiques en s’opposant à la
migration des ions métalliques.
Les deux mécanismes possibles sur la surface anodique sont :
• Oxydation de la surface du métal pour former un film passivant d’oxydes métalliques;
• Blocage de la demi-pile électrochimique par précipitation de sels complexes insolubles (ex : bicarbonate ou
phosphate de fer).
Ce mode d’action impose la formation d’un film parfait agissant sur toutes les anodes. Il est donc impératif de
maintenir une quantité suffisante d’inhibiteur anodique en permanence dans le système de façon à prévenir les piqûres
de corrosion. Les inhibiteurs anodiques doivent être utilisés à forte dose (de l'ordre du g/L) et ils sont souvent réservés
aux circuits fermés.
Les inhibiteurs anodiques
Les nitrites ; les silicates ; les molybdates ; les orthophosphates ; les bicarbonates.
b- Les mécanismes et l’application des inhibiteurs cathodiques
La cathode est un point spécifique dans l’installation ce qui n’impose pas de filmer toute la surface de
l’installation. Le contrôle des réactions cathodiques est obtenu par formation d’une barrière par précipitation de sels
insolubles ce qui permet d’isoler physiquement ces zones de l'eau et de bloquer la réaction cathodique. Ces inhibiteurs
sont plus sûrs que les inhibiteurs anodiques, une corrosion localisée ne se produit pas en cas de sous dosage.
Les inhibiteurs cathodiques
Leur usage peut être limité par les limites de concentrations autorisées dans les rejets. Les principaux inhibiteurs
cathodiques sont :
• le zinc : très utilisé, peut être associé aux phosphonates, doit être stabilisé pour ne pas précipiter lors de son
introduction ;
• les polyphosphates : ils peuvent s'hydrolyser en orthophosphates ;
• les orthophosphates : ils risquent de déposer en quantité trop importante en cas de surdosage;
• les phosphonates : selon les phosphonates, l’inhibition cathodique est plus ou moins efficace.

III- Les procédés de sorption


La sorption est un processus physique dans lequel les molécules solubles sont éliminées par fixation sur un
substrat solide.
Dans le traitement de l'eau, l'adsorption est largement utilisée pour l'élimination des matières organiques,
l'adsorbant le plus couramment utilisé étant le charbon actif, bien que d'autres adsorbants, comme l'alumine activée,
les colloïdes d'argile, les hydroxydes et les résines adsorbantes, sont également utilisés.
Dans les processus d'adsorption, les molécules d'adsorbat sont retenues à la surface de l'adsorbant par les
forces de surface :
. les forces de Van der Waals et
. liaison hydrogène.
III-1- L’adsorption

L'adsorption est un phénomène de surface, l'une des caractéristiques les plus importantes d'un adsorbant est son
affinité pour les molécules organiques et sa surface spécifique. Dans certaines applications industrielles, des résines
échangeuses d’ions spéciales à haute porosité appelées piégeurs organiques sont utilisées pour l’adsorption de la
matière organique. Cependant, dans presque toutes les autres applications, le charbon actif est l’adsorbant le plus
largement utilisé.
Le charbon actif est un matériau très poreux avec une surface spécifique d'environ 1000 m2/g. Le CA a une
structure avec des micropores (jusqu'à environ 10 nm) et des macropores (jusqu'à environ 10 mm).
Les filtres charbon actif granulaire (CAG) industriels utilisent le même type de disposition a lit garni que celui
utilisé dans les filtres sous pression à sable.

Le charbon actif en poudre (CAP) est produit sous forme de poudre fine et est ajouté à l'eau pour être traité comme
une boue, intimement mélangé puis éliminé par coagulation, sédimentation et filtration. Bien qu'il soit très coûteux, il
est généralement plus rentable que le CAG car il ne nécessite pas le coût d'investissement très élevé d'une installation
permanente à lit fixe.

III-2- La chimisorption
La chimisorption est couramment utilisée pour l'élimination des espèces ioniques dans la purification de l'eau
industrielle et, occasionnellement, pour le traitement des effluents industriels. Les chimisorbants sont presque toujours
des résines échangeuses d'ions synthétiques, bien que quelques minéraux naturels, appelés zéolites, soient utilisés à
des fins spéciales.
La plupart des absorbants sont des milieux poreux et imposent une restriction hydraulique (perte de charge) à
l'eau qui les traverse. Les pertes de charge typiques dans les processus de sorption sont comprises entre 1 et 10 m (0,1
à 1 bar).

a- L’adoucissement
L’adoucissement par échange d’ions est le processus de chimisorption le plus simple et le plus courant. Le sorbant
(dans ce cas une résine échangeuse de cations fortement acide) se présente sous la forme de billes de polystyrène de
0,5 à 1,0 mm de diamètre. Comme dans les processus d'adsorption, l'eau à traiter passe à travers un lit profond de
résine. Les sites actifs sur les billes de résine échangeuse d’ions sont appelés groupes fonctionnels et, dans ce cas, ce
sont des groupes sulfoniques anioniques –SO3-. Les groupes sulfoniques peuvent adsorber des cations comme le
sodium, le calcium et le magnésium, mais ont une préférence pour les ions di- et trivalents plutôt que monovalents. Si
de l'eau contenant des sels de calcium et de magnésium traverse un lit de résine échangeuse d'ions, les ions calcium et
magnésium en solution seront chimisorbés sur la résine et les ions sodium de la résine entreront en solution. Ainsi, les
ions calcium et magnésium sont échangés contre du sodium. Par exemple, l’eau adoucie à usage industriel empêche
la formation d’écume ou de dépôts de tartre. Étant donné que les ions calcium et magnésium sont éliminés en échange
du sodium, la concentration en sodium de l'eau est augmentée par l'adoucissement et peut dépasser les spécifications
de qualité de l'eau potable pour le sodium. Le processus n'est donc pas recommandé pour les approvisionnements en
eau potable.

b- Désionisation par échange d'ions


Si la résine échangeuse de cations fortement acide utilisée dans le processus d’adoucissement est régénérés non
pas avec du sel mais avec de l'acide chlorhydrique, les groupements sulfoniques adsorberont les ions hydrogène. La
résine chimisorbera tous les cations et libère l’hydrogène dans l’échange. L'eau décationisée résultante ne contient que
des ions hydrogène et anions et est donc un mélange d’acides minéraux. Si cette eau décationisée passe à travers un
lit d'échange d'anions fortement basique, les anions peuvent être chimisorbé en échange d'hydroxyle. La résine
fortement basique a des groupements fonctionnels cationiques ammonium quaternaire -(NCH3)3+ qui peuvent être
régénérés suite à l’ajout de la soude caustique.
Pendant la phase de saturation (ou production), qui dure généralement de 8 à 24 heures, les ions calcium et
magnésium sont éliminés de la solution en échange de sodium. La réaction est la suivante :
2R-SO3-Na + Ca2+ ⇌ (R-SO3)2Ca + 2Na+
Dans cette réaction, R représente la matrice de résine polystyrène. La réaction est une réaction d’équilibre donc elle
est réversible.
Pendant la régénération, une solution régénératrice forte de chlorure de sodium passe à travers le lit de résine et
est évacuée vers l'égout. La forte concentration de sodium force l’équilibre dans le sens inverse :
(R-SO3)2Ca + 2NaCl ⇌ 2R-SO3-Na + CaCl2
Le flux de déchets ou le régénérant usé contient tout le calcium et le magnésium qui ont été éliminés.
IV- Les procédés biologiques
Les prétraitements physiques permettent d’éliminer les fractions solides grossières des eaux usées, sans action sur
la partie non décantable. Les traitements physico-chimiques permettent, en plus, d’éliminer une partie de la fraction
soluble. Mais seuls les traitements biologiques permettent, sur le plan technico-économique, d’éliminer de façon très
poussée la fraction soluble et organique de la pollution. En effet, les bactéries (agent biologique le plus fréquemment
employé), en raison de leur taille très réduite (et de leur capacité d’échange membranaire), de leur forte densité, de
leur capacité d’adaptation (forte capacité de dissémination) et de leur fort taux de développement, sont les plus
capables d’épurer efficacement les eaux usées.
Néanmoins, pour assurer un fonctionnement efficace de l’étage biologique avec ses équipements (agitateurs,
pompes, aérateurs...), il est le plus souvent impératif de placer des équipements de prétraitement en amont qui assurent
ainsi une fonction de protection.
La pollution organique comprend une fraction biodégradable, la DBO5, et une fraction non biodégradable estimée
par la différence entre DCO et DBO ultime (mesurée à 21 jours). Les traitements biologiques ne s'attaquent qu’à la
fraction biodégradable de la pollution organique qui comprend :
- des protides (protéines),
- des glucides (sucres, amidons, cellulose),
- des lipides et des graisses (esters d'acides gras et d'alcools plus ou moins complexes et plus ou moins
insolubles dans l'eau et capables de former des émulsions très stables).
Il existe de très nombreux procédés permettant de dégrader la matière organique par voie biologique. On
distingue ainsi :
* les procédés dits aérobies (lits bactériens, disques biologiques, boues activées, biofiltres...),
* les procédés anaérobies (fermenteurs, digesteurs, biofiltres),

* les procédés extensifs (lagunage)

Les avantages Les inconvénients


. ils sont « naturels » ; . sensible aux produits chimiques toxiques;
. les déchets sont convertis en gaz ; . lent par rapport au traitement chimique;
. les boues produites sont traitables ; . générer des solides qui doivent être éliminés ;
. l'un des déchets (méthane) peut être utilisé comme source d’énergie; . produire des composés nocifs ;
. les odeurs sont généralement réduites ; . produire des aérosols et
. une efficacité élevée d'élimination est possible ; . consommateur d'énergie (si aérobie).
. les constituants autres que la DBO sont éliminés.

IV-1- Les procédés aérobies


Les procédés aérobies mettent en œuvre des bactéries hétérotrophes qui ont besoin de matière organique pour
vivre et qui consomment de l'oxygène. Elles s'activent avec la température et transforment la matière organique soluble
en énergie et en matière organique de synthèse en consommant O2. Certains hétérotrophes peuvent se dispenser
d'oxygène et utiliser les nitrates, elles sont alors dénitrifiantes dans une zone dite d'anoxie.
L'épuration aérobie est le mode traitement biologique le plus employé. On distingue deux grandes familles (qui
peuvent d’ailleurs s’appliquer à certains procédés anaérobies) :
- les cultures fixées (lits bactériens, biofiltres),
- les cultures libres (boues activées..).
a- Les lits bactériens
Les lits bactériens sont des dispositifs composés d'un média sur lequel se développe la culture bactérienne
épuratoire (c'est le bio-film). Cette technique est très ancienne et les premiers systèmes ont été mis en œuvre dès le
début du siècle en Grande Bretagne. Depuis environ 30 ans, des médias synthétiques ont été développés pour améliorer
le rendement du procédé.
- Le matériau support de la biomasse est en contact étroit avec les eaux usées, le solide est immergé ou arrosé
et l'apport d'oxygène est assuré par mise en contact du film bactérien avec l'air atmosphérique. L'échange
gazeux peut avoir lieu de façon discontinue (lits immergés), ou continue quand l'air et l'eau traversent la
masse du lit. On considère les filtres à co-courant et ceux à contre-courant (lits à ruissellement).

b- Les biofiltres
Le biofiltre est un réacteur qui réalise en une étape l'épuration biologique et la clarification par filtration de
l'effluent traité. La régénération du biofiltre (élimination de l'excès de biomasse) est assurée par régulation avec des
technologies similaires à celles utilisées pour la filtration des eaux potables. Si le procédé d'épuration par culture fixée
est connu de longue date, le développement industriel des lits immergés date des années 1970 sur la base de techniques
mises en œuvre dans le traitement des eaux potables.
Un important progrès a été réalisé Dans le domaine des biofiltres, quand l'aération a pu être réalisée directement dans
le réacteur (auparavant, les effluents étaient préoxygénés).
Les biofiltres sont limités par la concentration initiale des eaux usées qui ne doit pas dépasser 200 mg/L pour les MES
et 400 mg/L pour la DCO.
c- Filtres percolateurs
La filtration par ruissellement ou percolation est le processus biologique le plus ancien et, dans sa forme la plus
simple, elle consiste en un lit de matériau dur (par exemple du laitier de haut fourneau) avec un distributeur rotatif.
Dans ces systèmes, les eaux usées décantées sont réparties uniformément sur la surface du lit filtrant (environ 1,5 m
de profondeur). Le filtre dispose d'un système de ventilation naturelle qui permet à l'air de circuler vers le haut à
travers les interstices du milieu, garantissant que toutes les parties du filtre disposent de suffisamment d'oxygène.
L'effluent traité traverse le média et est collecté dans un système de drainage, la biomasse excédentaire ou déversée
est évacuée par des décanteurs secondaires en aval du filtre.
d- Boues activées
Le procédé par boues activées est basé sur la formation d’une population dense de micro-organismes en
suspension mélangée avec les eaux usées dans des conditions aérobies. Ceci est réalisé soit en soufflant de l'air sous
pression dans des diffuseurs qui créent des bulles, soit en entraînant l'air au-dessus de la surface par un dispositif de
mélange à turbine appelé aérateur de surface. Les deux systèmes consomment une quantité considérable d’énergie.

IV-2- Processus anaérobies


Les procédés anaérobies sont des systèmes de traitement dans lesquels les micro-organismes ne sont pas en
contact avec l'oxygène dissous ou avec l'accepteur d'électrons alternatif, le nitrate. Les procédés anaérobies sont
utilisés pour traiter les eaux usées fortement organiques (DBO 4500 mg/L).
Avantages Inconvenients

Aucune aération requise Temps de rétention longs


Faible production de boues Sensible aux composés toxiques
Les boues sont hautement stabilisées Coûts d’investissement élevés
Faibles coûts d’exploitation Production de substances odorantes et
Produit final: Méthane composés corrosifs
Peut traiter des charges variables Nécessite un post-traitement pour diminuer la DBO
Peut nécessiter un chauffage

Le traitement anaérobie peut être divisé en trois étapes.


1- Fermentation: les produits biochimiques complexes tels que les protéines, les lipides, les glucides et les acides
nucléiques sont décomposés en acides gras à chaîne longue et courte.
2- L’acétogenèse: implique la conversion de ces molécules en acide acétique.
3- La méthanogenèse: implique la conversion de l'acétate, ainsi que de l'hydrogène produit par les acétogènes, en
méthane.
L'hydrolyse des produits biochimiques complexes donne les conversions suivantes:
. protéines en acides aminés
. des lipides aux acides gras à longue chaîne et aux alcools
. glucides en monosaccharides (sucres)
. acides nucléiques en sucres.

Les réactions globales en traitement anaérobie peuvent être résumée comme suit :
C6H12O6 + 2H2O ⇒ 2CH3COOH + 4H2 + CO2
CO2 + 4H2 ⇒ CH4 + 2H2O
CH3COOH ⇒ CH4 + CO2

V- Les procédés membranaires

Membrane: Matériau à travers lequel un type de substance peut passer plus facilement que d'autres,
constituant ainsi la base d'un processus de séparation.
Les procédés membranaires ont été utilisés pour la première fois dans le traitement de l’eau dans les années
1960. Bien qu'il s’agit d'un processus de séparation physique, la gamme de membranes et leurs applications sont telle
que la séparation par membrane est généralement considérée comme une technologie a part.
V-1- Caractérisation des membranes
Le taux de conversion et la sélectivité des membranes sont deux grandeurs qui permettent de caractériser les
membranes.

Alimentation:
3 Perméat:
QA (m /h) 3
Qp (m /h)
CA (mg/L)
Cp (mg/L)

Rétenta:
3
Qc (m /h)
Cc (mg/L)

a- Taux de conversion d’une membrane


La solution à traiter (débit QA) se divise au niveau de la membrane en deux parties de concentrations différentes :
- une partie qui passe à travers la membrane ou perméat (débit Qp)
- une partie qui ne passe pas à travers la membrane, appelée concentrat ou rétentat (débit Qc), et qui contient
les molécules ou particules retenues par la membrane.
La fraction de débit du liquide qui traverse la membrane est appelée taux de conversion de l’opération de
séparation : Y = Qp / QA
Dans le cas du traitement des eaux, c’est le perméat qui est le flux valorisé.

b- La sélectivité d’une membrane


La sélectivité d’une membrane est définie par le taux de rejet (appelé aussi taux de rétention) de l’espèce (sel,
macromolécule, particule) que la membrane est censée retenir :
! "! !
TR = !! " = 1 − !"
! !
Avec: CA = concentration de l’espèce à retenir dans la solution
et Cp = concentration de la même espèce dans le perméat
Dans le cas de l’osmose inverse, le soluté de référence est souvent le chlorure de sodium (NaCl), la
déminéralisation des eaux étant l’application la plus importante. Certaines membranes développées pour le
dessalement de l’eau de mer ont un taux de rejet au chlorure de sodium de 99 % environ. D’autres, développées pour
le dessalement des eaux saumâtres, présentent un taux de rejet au NaCl de 96 %.
Dans le cas de l’ultrafiltration, l’efficacité de la membrane est, en général, caractérisée par le seuil de coupure
(cut-off en anglais). Il s’agit de la masse molaire (g/mol) correspondant à une rétention pratiquement totale (90 % le
plus souvent) d’une macromolécule déterminée.

V-2- Configuration des membranes


Les membranes sont normalement fournies sous forme de modules pré-assemblés, qui peuvent être connectés
directement à la tuyauterie, ou sous forme d'éléments conçus pour s'insérer dans des modules pour faciliter leur
remplacement.
La conception du module vise généralement à fournir :
. un rapport élevé entre la surface de la membrane et le volume apparent du module ;
. un degré élevé de turbulence pour favoriser le transfert de masse ;
. une faible dépense énergétique par unité de volume d'eau produite ;
. un faible coût par unité de surface de membrane et
. facilité de nettoyage.

V-3- Les différentes filières

a- L’osmose inverse
Le phénomène d’osmose est un phénomène qui tend à équilibrer la concentration en solutés de part et d’autre
d’une membrane semi-perméable. Le phénomène d’osmose est un phénomène naturel courant, notamment à travers
les membranes cellulaires. La membrane semi-perméable laissera passer le solvant (le soluté ne passe pas) pour
équilibrer la concentration. La différence de concentration crée une pression, appelée Pression osmotique. Pour
inverser le passage du solvant et augmenter la différence de concentration, il faut appliquer une pression supérieure à
la pression osmotique: c’est l’osmose inverse.
L’osmose inverse utilise des membranes denses qui laissent passer l’eau et arrêtant tous les sels.
Cette technique est utilisée pour :
- Le dessalement des eaux de mer ;
- Le dessalement des eaux saumâtres ;
- La production d’eau ultra pure ;
- La production d’eau de process...

La pression osmotique Π est d’autant plus importante que la concentration est enlevée et que la masse molaire est
faible.

b- La nanofiltration
Cette technique se situe entre l’osmose inverse et l’ultrafiltration. Elle permet la séparation de composants ayant
une taille en solution voisine de celle du nanomètre (soit 10 Å) d’où son nom. Les sels ionisés monovalents et les
composés organiques non ionisés de masse molaire inférieure à environ 200 - 250 g/mol ne sont pas retenus par ce
type de membrane. Les sels ionisés multivalents (calcium, magnésium, aluminium, sulfates...) et les composés
organiques non ionisés de masse molaire supérieure à environ 250 g/mol sont, par contre, fortement retenus.
NB : Dans le cas des macromolécules, l’unité de masse molaire que l’on utilise est le dalton : 1 Da = 1 g/mol.
Les mécanismes de transfert sont intermédiaires entre ceux de l’osmose inverse et ceux de l’ultrafiltration. Cette
technique est souvent utilisée pour l’adoucissement des eaux.

c- L’ultrafiltration
L’ultrafiltration utilise des membranes microporeuses dont les diamètres de pores sont compris entre 1 et 100 nm.
De telles membranes laissent passer les petites molécules (eau, sels) et arrêtent les molécules de masse molaire élevée
(polymères, protéines, colloïdes). Pour cette raison, cette technique est utilisée pour l’élimination de macrosolutés
présents dans les effluents ou dans l’eau à usage domestique, industriel (électronique) ou médical.

d- La microfiltration
Ce procédé de séparation solide-liquide met en œuvre des membranes dont les diamètres de pores sont compris
entre 0,1 et 10 μm. Il permet donc la rétention des particules en suspension, des bactéries et indirectement des colloïdes
et de certains ions après fixation de ces derniers sur des plus grosses particules obtenues par complexation,
précipitation ou floculation.
Théoriquement, la différence entre ultrafiltration et microfiltration est très nette.
- l’ultrafiltration fonctionne en phase liquide homogène alors que la microfiltration a pour objectif une séparation
solide-liquide ;
- la pression de travail est généralement plus faible dans le cas de la microfiltration (Pression transmembranaire
< 3 bars) ;
- les flux de filtration sont souvent plus importants dans le cas de la microfiltration.

VI- Niveaux de traitement des eaux usées


Un système de traitement des eaux usées est une combinaison d’opérations unitaires et de processus unitaires
conçus pour réduire les contaminants à un niveau acceptable. Le terme opération unitaire fait référence aux procédés
qui utilisent des méthodes de traitement physique. Le terme procédés unitaires fait référence à des procédés faisant
appel à des méthodes de traitement biologique et/ou chimique. Les opérations et processus unitaires peuvent être
regroupés pour fournir les niveaux de traitement suivants :
VI-1- Traitement préliminaire
Le traitement préliminaire implique l'élimination physique des substances polluantes telles que des chiffons, des
brindilles, etc. qui peuvent causer des problèmes de fonctionnement dans les pompes, les processus de traitement et
d'autres accessoires. Des exemples de traitement préliminaire sont les tamis pour l'élimination des gros débris, le
broyeur pour broyer les grosses particules, le dessableur pour l'élimination des matières inertes en suspension et la
flottation pour l'élimination des huiles et des graisses.
VI-2- Traitement primaire
Le traitement primaire implique l'élimination physique d'une partie des matières en suspension des eaux usées,
généralement par sédimentation. Des clarificateurs primaires sont utilisés à cet effet. L’effluent du clarificateur
primaire contient des quantités importantes de DBO et nécessite un traitement supplémentaire. Le traitement primaire
comprend souvent des opérations de traitement préliminaires et primaires.
VI-3- Traitement primaire amélioré
Le traitement primaire amélioré implique l’utilisation d’un traitement chimique pour obtenir une élimination
supplémentaire des solides lors d’un processus de sédimentation. Les coagulants chimiques sont utilisés pour favoriser
la coagulation et la floculation des solides dans un bassin de décantation, ce qui entraîne une meilleure élimination
des matières en suspension. L'usine avancée de traitement des eaux usées de Blue Plains, à Washington, D.C., utilise
un coagulant de fer ainsi qu'un polymère pour obtenir une meilleure élimination des solides dans ses clarificateurs
primaires.
VI-4- Traitement secondaire conventionnel
Le traitement secondaire conventionnel implique un traitement biologique pour la dégradation de la matière
organique et la réduction des matières solides. L'efficacité se mesure principalement en termes de DBO5 et
d'élimination des matières en suspension. Le traitement est effectué dans un réacteur biologique suivi d'un décanteur
ou d'un clarificateur secondaire. Des exemples de traitement secondaire sont le procédé à boues activées, le filtre
percolateur, etc.
VI-5- Traitement secondaire avec élimination des éléments nutritifs
Lorsque l’élimination de nutriments, tels que l’azote et/ou le phosphore, est nécessaire, elle peut être combinée
au traitement secondaire d’élimination de la DBO. Des réacteurs supplémentaires peuvent être nécessaires pour
éliminer l’azote par le processus de nitrification-dénitrification. Une combinaison de traitements chimiques et
biologiques peut être utilisée.
VI-6- Traitement tertiaire
Le traitement tertiaire comprend les processus de traitement utilisés après le traitement secondaire, par ex.
filtration sur milieu granulaire utilisée pour l'élimination des matières en suspension résiduelles et la désinfection pour
la réduction des agents pathogènes. Un traitement supplémentaire pour l’élimination des nutriments est également
inclus dans le traitement tertiaire.
VI-7- Traitement avancé
Des procédés de traitement avancés sont utilisés lorsqu'une élimination supplémentaire des constituants des eaux
usées est souhaitée en raison de la toxicité de certains composés, ou pour des applications potentielles de réutilisation
de l'eau. Les exemples incluent l'adsorption sur charbon actif pour l'élimination des composés organiques volatils,
l'échange d'ions pour l'élimination d'ions spécifiques, etc.

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