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DECHROMATATION DE DOKKARAT
L'eau ne peut être considérée comme un simple produit commercial, elle doit être classée
comme un patrimoine universel qui doit être protégée, défendue et traitée comme tel. Elle est
une ressource vitale pour l'homme, sa survie, sa santé, son alimentation ; elle est également
pour ses activités agricoles, économiques, et la qualité de son environnement en dépond
étroitement.
L’épuration des eaux usées a pour objectif de rejeter dans le milieu naturel des eaux d’une
qualité suffisante que pour protéger le moins possible le milieu récepteur. Le traitement des
eaux usées est devenu un impératif et un enjeu social et environnemental incontournable
puisqu’un effluent non traiter contamine le milieu naturel et celui de l’homme compte tenu
des risques sanitaires qu’il présente.
Les systèmes d’épuration rassemblent une série de dispositifs empruntés successivement par
les eaux usées. Chacun de ces dispositifs est conçu pour extraire tour à tour les différents
polluants contenus dans les eaux. Ces dispositifs peuvent être composés d’un :
o Prétraitement,
o Traitement primaire,
o Traitement secondaire (dit traitement biologique),
o Traitement tertiaire,
o Et si nécessaire, d’un traitement quaternaire de désinfection.
Dans le cas de la station d’épuration des eaux usées de la ville de Fès, la RADEEF a mis en
place trois processus de traitement qui sont le prétraitement, le traitement primaire ainsi que le
traitement secondaire.
Or, la qualité des eaux après ces traitements peut être améliorée par l’association d’un
traitement complémentaire, il s’agit du traitement tertiaire.
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Partie 1 : Division dépollution industrielle
Le tannage des peaux pour la fabrication du cuir est une importante activité, et c’est depuis
l’antiquité. Autrefois, les activités de tannage étaient organisées pour répondre à la demande
locale en cuir pour chaussures, tambours, instruments musicaux, etc… Avec le développement
des populations, l’augmentation de la demande en cuir et de ces produits a conduit à
l’installation de grandes unités commerciales de tannerie. Deux procédés de tannage sont
utilisés, le tannage au chrome et le tannage végétal. Actuellement, à l’échelle mondiale, entre
70 et 80 % du cuir est produit par le procédé de tannage au chrome.
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Les tanneries rejettent des eaux résiduaires qui contiennent plusieurs éléments parmi lesquels
le chrome, et puisque ce dernier nécessite un traitement particulier, elles font un système
séparatif pour isoler le chrome des autres rejets pour les envoyer directement à la station de
déchromatation.
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1 Les étapes de la récupération du chrome sont les suivantes :
1. Contrôle à l’arrivé : A la réception de l’effluent chromé, on mesure le pH qui doit être acide
entre 3,6 et 4 ainsi que la couleur doit être vert-bleu.
2. Dégrillage : Il est destiné à piéger les particules volumineuses afin de ne pas endommager les
unités d’installations.
3. Stockage et décantation des effluents chromés : Après le dégrillage, les effluents chromés
sont dirigés vers quatre décanteurs, le remplissage de ces derniers s’effectue l’un après l’autre,
dès qu’une cuve est remplie, le remplissage de la suivante commence. Ces cuves permettent
aux effluents chromés de décanter les sédiments (qui sont des particules fines) et les matières
en suspension non récupérées par le dégrilleur, qui seront par la suite traitées. Après la
décantation deux phases qui se forment : Eaux chromés et sédiments.
4. Lavage des sédiments : Les effluents chromés seront transférés dans les réacteurs et le résidu
qui contient les sédiments sera pompé dans la cuve de lavage de sédiments après
accumulation d’une grande quantité qui serait traitées par l’acide sulfurique à 2%.
5. Précipitation du chrome : Le sulfate de chrome soluble (Cr2(SO4)3) se précipite en hydroxyde
de chrome insolubles (Cr(OH)3). Cette précipitation s’effectue en augmentant le pH des bains
chromés à un niveau où le chrome est insoluble.
o Ajout de l’acide caustique
En augmentant le pH par l’ajout de l’hydroxyde de sodium (NaOH), la valeur doit être entre
8,6 et 9,2.
Une fois le pH est stabilisé, il faut épaissir le précipité avec l’ajout d’un polymère dilué à
l’aide d’une pompe de système automatique qui permet d’ajouter des quantités précises qui
dépendent de niveau de chrome précipité.
o Décantation
o Lavage du précipité
On lave le précipité avec l’eau potable pour éliminer les impuretés et avoir un chrome plus
pur.
o Déshydratation
L’objectif c’est reconstitué le chrome à des concentrations acceptables pour que les tanneurs
le réutilisent dont il faut réduire le pourcentage d’humidité au niveau le plus bas que permet
d’atteindre le filtre-presse.
o Acidification
Dans des bassins d’acidification on ajoute l’acide sulfurique (H2SO4) concentré pour
transformer l’hydroxyde de chrome sec (Cr(OH) 3) en sulfate de chrome acide (Cr2(SO4)3).
Le stockage du chrome récupéré est la dernière étape de ce procédé, où le chrome existe dans
la cuve d’acidification sera pompé dans la cuve de stockage avant qu’il soit réutiliser par les
tanneurs dans leurs tanneries.
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Partie 2 : Division Station d’Epuration (StEp)
Afin de préserver la qualité des eaux naturelles, les eaux usées sont épurées avant leur rejet
dans le milieu naturel. Ce traitement d’assainissement peut être collectif (station d’épuration),
regroupé ou autonome (fosse septique).
Dépollution plus ou moins poussée des eaux usées, et une production de boues. Elles font en
général intervenir des traitements biologiques aérobies (boues activées et lagunages), des
procédés physico-chimiques (décantation, coagulation…)
Dans ce cadre que la RADEEF a réalisé le projet de la station d’épuration des eaux usées de
Fès. Elle constitue un maillon important du système d’assainissement liquide de la ville de
Fès puisqu’elle assure l’épuration de la totalité des eaux usées avant leur rejet dans l’Oued
Sebou. La station s’étale sur une superficie de 14 ha, les travaux de construction ont démarré
en 2010.
Par le biais de ce grand projet d’épuration des eaux usées, la RADEEF contribuera activement
et positivement comme acteur principal de développement durable dans les problématiques
locales et nationales liées à la gestion intégrée des ressources en eau et de l’amélioration de la
qualité de l’environnement à travers l’élimination des nuisances olfactives, la réduction des
émissions de gaz à effet de serre, la protection des ressources en eau contre la pollution,
contribuant ainsi au développement urbanistique et agricole de la capitale spirituelle du
Royaume.
La RADEEF s’est lancée donc dans un programme de sauvegarde des ressources en eaux et
de l’environnement, à travers la réalisation de cette station via le procédé de traitement par
boues activées et cogénération de l’énergie électrique à partir du biogaz CH4.
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I. Processus d’épuration des eaux usées
Le processus d’épuration est constitué de trois filières dont on trouve :
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1.1.1 Prétraitement
1.1.1.1 Dégrillage grossier-dégrillage fin
Le dégrillage est la première étape d'une filière de traitement qui est pour but d’éliminer
toutes les particules grossières des eaux usées qui pourraient endommager les installations, il
est constitué de dégrillage grossier, nombre de grille 2, qui permet l’élimination des déchets
dont le diamètre est supérieur à 2,5cm, ainsi le dégrillage fin ,nombre de grille 8, dont les
grilles de celle-ci sont moins espacés que celle du dégrilleur grossier ,ils éliminent les
matériaux solides ayant un diamètre supérieur ou égale à 1cm.
Dégrilleur grossier :
Dégrilleur fin :
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1.1.1.2 Dessablage
Il permet d’éliminer les sables ou toutes autres particules lourdes mélangées avec les eaux, par
ruissèlement ou amenés par l’érosion de canalisations, pour ne pas endommager les
équipements. Cette élimination ce fait par décantation dont les sables sont lavés pour éliminer
toutes matières organiques et ensuite récupérés par pompage et enfin transportés vers la
décharge contrôlée.
1.1.1.3 Déshuilage
Il consiste à éliminer les graisses par flottation, elles sont récupérées à la surface par raclage.
Il est basé sur l’injection de fines bulles d’air dans le bassin de déshuilage, permettant de faire
remonter les graisses en surface.
La demande biologique en oxygène DBO5 est réduite de 52% ainsi la demande chimique en
oxygène DCO est réduite de 58%.
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Figure 6 : Décanteur primaire de la STEP de Fès
Le procédé utilisé est appelé boues activées à moyennes charges, il consiste à créer des
conditions de vie favorable pour les bactéries présente naturellement dans l’eau ainsi
qu’éliminer la pollution existante dans les bassins aérés.
Or, la présence d’oxygène apporté par des aérateurs, permet aux bactéries de respirer, se
développer et se nourrir de la pollution organique, azotée et carbonée.
Les micro-organismes se développent sous forme des flocs bactériens qui seront par la suite
séparés de l’eau par décantation.
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Figure 7 : Bassin d’aération de la STEP de Fès
1.1.4 Dégazage :
Le dégazage permet d’éliminer les gaz dissous dans l’eau, c’est un dispositif installé en aval
du bassin d'aération qui vise à éliminer les bulles d’air présentes dans les flocs bactériens
avant le passage au clarificateur.
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1.1.5 Clarification :
Il consiste à séparer les bactéries de l’eau (phase boue et eau traité), on laisse reposer l’eau
pendant 6h afin que les dernières impuretés tombent au fond de l’eau.
Ils s’accumulent et forment une boue secondaire. A la sortie on obtient l’eau épurée qui sera
rejeté dans l’Oued Sebou et la boue secondaire sera traité et envoyer vers le bassin biologique
et ensuite transportée vers la décharge.
Les divers procédés d’épuration des eaux usées entraînent la production de boues résiduaires
qui sont des sous-produits recueillis au cours des différentes étapes de la dépollution des eaux
usées. Elles sont constituées d’eau, de substances minérales et organiques.
Cette filière du traitement contient un épaississement des boues primaires qui sont obtenues
au niveau du décanteur primaire ainsi qu’une flottation des boues secondaire qui sont
obtenues au niveau de la clarification.
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Ci-après, un schéma qui explique les étapes du traitement de la boue :
1.2.1.1.1 Epaississement
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1.2.1.1.2 Flottation
C’est une technique de traitement qui permet la séparation boues secondaires-eau. Cette
séparation s'effectue grâce à l'injection de microbulles d'air dans la boue à traiter : ces
microbulles en remontant à la surface entraînent une remontée de la boue secondaire qui sera
éliminer par un racleur de surface et par la suite envoyer vers le bassin boue non-digérées.
Le bassin des boues non digérés sert à homogénéiser les boues qui sont subis un
épaississement et une flottation avant être pompées vers la digestion anaérobie, ce bassin
reçoit également les graisses et les huiles venant de l’étape de déshuilage.
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1.2.1.1.4 Digestion
La qualité de la digestion est influencée par trois facteurs, dont on trouve : la température qui
permet d’accélérer la formation du méthane, le temps de séjour de la boue qui peut atteindre
jusqu’à 30 jours et la stabilisation de la matière organique.
Après la digestion, les boues digérées s’écoulent gravitairement vers un bassin tampon
couvert.
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1.2.1.1.6 Déshydratation
1.2.1.1.7 Chaulage
Le chaulage des boues est réalisé pour éviter que les boues déjà stabilisées par la digestion
fermentent pendant leur stockage. La boue déshydratée mélangée avec quantité de la chaux
dans le but de stabiliser le pH et augmenter le taux de siccité pour attendu 30% ou plus.
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Figure 16 : Silos de la chaux de la STEP de Fès
1.2.1.1.8 Stockage
Après le chaulage, la boue est stockée dans un hall de stockage en attendant l’évacuation vers
la décharge avec une siccité minimale 30%. Le stockage des boues déshydratées assure un
lien souple entre la fin du traitement des boues et l’acheminement de celles-ci vers la
décharge publique
Le biogaz est une énergie très utilisée dans les pays en voie de développement. La méthode
consiste à transformer la matière organique, en méthane par fermentation en anaérobie. Le gaz
produit est stocké dans un gazomètre et utilisé selon la demande. Ce gaz est utilisé
directement pour la cuisson ou transformé en énergie mécanique ou en électricité par le biais
d’un moteur thermique conventionnel.
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1.3.1 Récupération du biogaz
Les huiles et les gazes passent aux digesteurs dont il y aura formation du biogaz à partir de la
transformation de la matière organique en méthane par fermentation anaérobie. Le biogaz est
composé de (CH4, CO2, H2O vapeur, H2S).
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a. Séchage
Le biogaz à la sorti du digesteur est saturé en eau, donc, déshumidifier le biogaz est nécessaire
pour protéger et prolonger la duré de vie des installations. Le séchage de biogaz est assuré par
un sécheur ou une station de séchage par refroidissement du biogaz et évacuation des
condensats. Cette station fonctionne sur des principes simples : refroidissement du biogaz,
séparation des gouttes et réchauffement du biogaz pour l’éloigner de son point de rosée.
b. désulfurisation
Le stockage du gaz s’effectue soit dans un gazomètre à cloche, soit dans un gazomètre à
membrane souple.
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Figure 20 : Gazomètre de la STEP de Fès
1.3.2.2 Cogénération
La cogénération est la production de chaleur et d’électricité à partir du biogaz qui peut être
valorisé sous quatre formes : La production de la chaleur en chaudière, la production
d’électricité et la production du carburant
Certes, le biogaz est une énergie renouvelle able dont l’utilisateur contribue à réduire les
émissions de gaz à effets de serre (GES), ainsi qu’il est convertible à toutes les formes
d’énergies utiles (chaleur, électricité, carburant).
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Conclusion
En fait le chrome est un métal lourd, qui présente des effets néfastes sur les eaux superficielles
à cause de sa toxicité. En plus le chrome détruit les bactéries (Biomasse) utilisées pour
dégrader la matière organique ce qui remet en cause le bon fonctionnement de la station
d’épuration.
La STEP de Fès le processus d’épuration qui est composé de Trois filières : Filière Eau,
Filière Boue, Filière Biogaz est conçue selon le procédé de boue activée, elle comporte deux
filières de traitement, l’une pour l’eau et l’autre pour les boues.La station est également dotée
d’une unité de cogénération (production de chaleur et électricité) à partir du Biogaz produit
par les digesteurs anaérobies permettant la production de plus que 50% des besoins en
électricité de la station.
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