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T. F. Géron
Docteur en Médicine
CLAVICULE DE LA
PHILOSOPHIE
HERMÉTIQUE
OÙ LES MYSTÈRES LES PLUS CACHÉS DES ANCIENS
ET MODERNES SONT MIS AU JOUR EN FAVEURS DES
ENFANTS DE L’ART, ET À LA GLOIRE DE DIEU
1753
L e plus parfait de tous les céments, est de fondre l’or avec le double
de son poids de cuivre rouge, puis les réduire en lamines minces
comme du papier, puis le cémenter avec la poudre suivante. Prenez
quatre parties de la farine de briques, bien tamisée, sel armoniac, sel gemme,
sel commun préparé, de chacun une partie, mélangez cette poudre, et les
arrosez d’urine, avant d’agencer les lamines d’or. Il les faut faire rougir ; s’il y
était resté quelque ordure, elle se consomme, et que les ingrédients par leur
acrimonie puissent plus librement pénétrer et imprimer leurs vertus.
Tout étant ainsi bien apprêté, on prend une boite à cimenter, au fond de
laquelle on met environ l’épaisseur d’un doigt de la poudre on étend les lames
trempées en urine, mais en sorte qu’elles ne se touchent point l’une l’autre,
ni aussi les côtés du vaisseau, de peur qu’elles ne s’enflamment et que la
chaleur venant à s’augmenter les bords ne se fondent, après sur les lamines
ainsi agencées, on met environ l’épaisseur d’un demi-doigt de pot du ciment
susdit, puis sur la poudre, d’autres lamines comme dessus, et ainsi continuer
lit sur lit jusqu’à la cime du vase, qui doit être rempli de poudre en même
épaisseur que le fond, savoir l’épaisseur d’un doigt.
Finalement on met sur le vase un couvercle, on le lutte, il convient que
le couvercle ait un petit trou puis on donne le feu l’espace de 24 heures, en
sorte que le pot soit toujours rouge. Après cela on tire les Lamines desquelles
on sépare la poudre avec un pied de lièvre, puis on les lave en urine et on les
dessèche, car en cet examen tout le cuivre s’évanouit, sa teinture et soufre
incombustible demeurant en la substance de l’or, vu que selon Geber en son
18e Chapitre des fourneaux, on tire du cuivre un soufre très pur, tingeant et
fixe, mais ce procédé est un peu pénible.
La même chose peut arriver par le procédé suivant, après avoir fondu le
cuivre avec l’or comme j’ai enseigné plus haut, et qu’ensuite on lamine sub-
tilement qu’il est possible, mettez ensuite vos lamines dans une petite cucur-
bite de séparation, versez huit fois le poids d’eau forte faible sur les lamines,
et l’eau forte tirera le cuivre et le séparera de l’or, auprès duquel il aura laissé
sa couleur. Et si vous réitérez ce travail par sept ou huit fois, l’or en sera si
exalté qu’aucun homme ne le prendrait plus pour de l’or, mais les preuves de
I l faut que je rapporte encore une chose des métaux, dans laquelle il a
quelque particularité cachée. J’ai enseigné dans les sels, qu’une préci-
pitation desdits sels est diverse de l’autre et que l’un contient plus de
terre que l’autre, c’est ce qu’il faut que je vous propose aussi dans les métaux.
Par exemple, faites un esprit de nitre avec de beau nitre comme j’ai ensei-
gné et farine de briques, selon l’usage commun, dissolvez-y le mercure au
froid, laissez-le reposer, et il se précipitera des cristaux, versez le reste de
l’eau arrière desdits cristaux et, conservez-la à part, cette eau ne précipitera
pourtant plus des cristaux quoiqu’il y ait encore du Mercure dedans.
Dans ces cristaux il y a la plus grande partie de la terre visqueuse du Mer-
cure, c’est pour cela, qu’ils se précipitent le premier, faites la même chose
avec l’or, l’argent, le fer, et le cuivre, faites en l’épreuve avec les cristaux de
mercure, et de Lune et vous pouvez trouver dans le troc des parties mercu-
rielles du mercure, un surcroît dans l’argent hors du métal et du mercure, car
dans la liqueur, qui ne veut plus rien précipiter, il y a la meilleure partie du
mercure, quoique ce ne soit pas la véritable séparation du sel.
Et du mercure, vous pouvez pourtant par cette expérience en tirer assez
d’ouverture, pour ne plus douter de la possibilité de la transmutation du mer-
cure en argent et en or, selon que vous jugerez à propos.
Vous pouvez mettre ensemble les eaux hors desquelles il se sera fait une
précipitation, ou prendre l’eau de l’un, et les cristaux de l’autre, vous pouvez
vous en servir comme d’un jeu de cartes, et il y a là dedans une spéculation
admirable à faire. J’ai écrit ceci pour vous faire plaisir, si vous en pouvez
tirer du profit, je ne vous l’envie point, il ne me convient pas d’en dire da-
vantage, ni de m’annoncer plus clairement, mais je le donne pour vous ins-
truire avec combien d’exactitude il faut observer tout ce qui se passe dans la
Chimie, comme aussi, le but de votre dessein et par-là vous pourriez parvenir
à quelque chose d’utile.
On me reprochera peut être, que j’ai dit auparavant, qu’il ne fallait pas
mettre deux corps malades dans un même lit, avant qu’ils ne soient guéris ;
et qu’ici j’ordonne au contraire d’en mettre plusieurs, cela est véritable, car
j’ai parlé dans cet endroit là de la véritable purgation, et j’y ai montré, que
De la quintessence de Miel
C eci m’a été donné par un excellent homme, qui en a vu les expé-
riences, et confirmé par un certain manuscrit, qui m’est tombé entre
les mains. C’est pourquoi je ne vous le donne pas comme une chose
qui vient de moi, et que j’ai fait, bien que j’y aie fait quelque chose, mais
comme un arcane, dont je fais une singulière estime, que je réserve de faire à
la fin de mes travaux à cause du temps que requiert cet ouvrage.
2o En voici le procédé. Mettez le meilleur miel, qu’on pourra trouver,
corrompre au fumier, ou au bain-marie durant quarante jours, après quoi dis-
tillez dans un alambic à la vapeur du bain, tout le phlegme qui voudra monter,
mettez votre matière aux cendres et en tirez l’esprit, qui est l’élément de l’air,
versez le phlegme sur la matière restée réduite en poudre et en tirez la tein-
ture, tant qu’elle n’en voudra plus donner.
3o Évaporez toutes vos teintures au bain, tirant le phlegme par distilla-
tion, il vous restera votre soufre au fond, qui est l’élément du feu. Reste main-
tenant à séparer le sel de la terre, qu’il faut réverbérer et la dissoudre dedans
le phlegme la filtrer et cristalliser en un sel admirable, qui est l’élément de la
terre.
4o Vous avez de cette façon tiré l’Élément de l’eau, l’Élément de l’air,
et celui du feu par l’eau, et séparé l’Élément de la terre de ses impuretés.
Distillez derechef l’esprit pour le rectifier, car comme vous avez séparé les
substances par le phlegme, il faut les rejoindre par l’esprit. Dissolvez dere-
chef l’esprit du soufre, savoir une partie de soufre sur trois d’esprits, un mois
durant, ou tant de temps que tout soit dissout, auquel on ajoute son sel.
On peut avec cette admirable essence dissoudre l’or, si on dissout l’esprit
avec le sel, il dissout l’argent dans une liqueur potable, qui surpasse tout autre
arcane, puisqu’il fait pour ainsi dire rajeunir l’homme, en lui renouvelant le
poil, la barbe, les dents, les ongles etc., en la manière que les araignées et les
insectes se renouvellent tous les ans.
5o Cette quintessence où est dissout l’or, et les perles, guérit la paralysie,
la faiblesse des membres, et est un excellent remède pour les hectiques et
tabides. La dose est de deux ou trois gouttes dans la quatrième partie d’une
cuillerée de Vin.
T ous ceux que l’on fait par le feu de toutes les herbes et du bois, et
que l’on extrait par lessive, comme la potasse, soude, le sel tiré des
cendres des saules, Alun, salpêtre, et sel commun, sel gemme, sel
armoniac fixe etc., car il n’y a véritablement aucun acide pur, que le sel de
vitriol ou son huile, tous les autres sont des sels doubles qui contiennent
encore un froid, et les alcalis comme le sel de tartre, potasse, et ceux qui se
tirent des herbes sont tous d’une même sorte, et l’un n’a pas plus de froid que
l’autre, car quand l’on purifie l’un de ces sels et que l’on le met distiller selon
l’Art, la première chose qui monte est un flegme.
Alors il s’attache dans la gorge de la retorte, un peu de sel volatil, d’abord
que vous voyez cela, ôter votre retorte, et quand elle sera refroidie, faites-en
rompre la gorge, aussi avant que vous voyiez du sel, ramassez ce sel ensemble,
qui est un peu aigrelet ; car il ne peut être si exact que ce sel froid, qui était
dans l’alcali, n’emporte pas avec soi un peu de l’acide.
Lors donc que vous avez seulement une once de ce sel mêlez-le dans de la
chaux vive, et vous trouverez d’abord l’esprit urineux, l’acide reste dans la
chaux, et par le moyen de la terre de ladite chaux il devient un Alcali.
Du Salpêtre
I l n’est rien de plus commun que la manière d’en distiller l’esprit, ainsi
il est inutile d’en faire mention ici, il faut pourtant qu’en faveur de
ceux qui commencent à travailler en Chimie je leur donne cette ins-
truction, que quand on veut distiller un esprit de nitre pur et net, il faut
prendre les premiers et les plus beaux cristaux, car la seconde précipitation
lorsque l’on fait bouillir plus outre l’eau de nitre jusqu’à une certaine diminu-
tion, elle tient déjà un peu de sel commun, et naturellement elle en entraîne
un peu avec elle, ainsi pour procéder avec exactitude, il faut vitement laver
ces cristaux avec de l’eau froide, afin qu’il n’y demeure rien attaché de la les-
sive, et puis les bien sécher. Ces cristaux donnent un esprit charmant, qui ne
participe que peu ou point du tout du sel commun, la seconde, et troisième
précipitation sont fort bons pour faire l’esprit de sel, à savoir quand on en
distille une eau forte que l’on jette ensuite sur le sel commun, et que l’on
distille derechef.
Pour éprouver les Esprits de nitre et les eaux fortes, il y faut dissoudre un
peu de lune par exemple une demi-dragme ou une dragme dans une once
d’eau, et l’on peut voir laquelle laisse tomber davantage le plus de sel ; et celle
qui n’en laisse tomber que très peu, est la meilleure pour beaucoup de choses.
Un homme qui veut dans ses opérations réussir une fois comme l’autre, doit
faire beaucoup d’attention à cela, et même autant qu’il en doit avoir à la solu-
tion et coagulation des sels.
C’est toute la même chose avec le sel commun, car l’un diffère de l’autre
au regard de son urineux ou froid, et l’on le connaît de la manière qui suit,
je prends par exemple une ou plusieurs livres de sel et je les mêle avec 3¼
Pf. de tuiles pilées ou du sable lavé et bien brûlé, et je les distille fortement.
Lors donc que cet esprit de sel est bien séparé de son flegme et que l’on jette
dedans de la chaux s’or ou bien des feuilles d’or, il ne les dissoudra jamais, à
moins qu’il ne participe un peu du froid, mais d’abord que l’on y laisse tom-
ber une goutte d’esprit de nitre ou d’urine, particulièrement lorsqu’il est mis
dans un endroit chaud vous diriez qu’il attire l’or comme un aimant et il le
dissout d’abord.
De là on peut voir qu’il lui manque un froid, sans lequel à mon avis il est
impossible de dissoudre l’or, si donc le sel en est naturellement doué, il le
Du Vitriol
Du Mercure Sublimé
P renez un beau sel armoniac qui soit bien purifié, sublimez-le avec
un vitriol bien déflegmé de son aquosité quatre parties de vitriol, et
une partie de sel armoniac, réitérez la sublimation, jusqu’à trois fois
avec nouvelle matières. Prenez ce sel armoniac sublimé avec partie égale de
‚Y cristallin que jai écrit plus haut, faites-le liquéfier ensemble dans un verre,
et quand il est refroidi, il le faut broyer dans un Mortier, de Verre, et le mettre
dans un lieu froid ou à la caves et le laisser dissoudre en huile. Théophraste
a fait un grand cas de cette eau ou huile, et moi-même je n’ai rien trouvé que
cela qui fut capable de faire la séparation des parties de l’Or et le tirer de son
Essence ; Isaac Hollandais dit dans plusieurs endroits de ses écrits, parlant de
l’Eau sèche des Philosophes, à savoir du sel armoniac que l’on ne saurait unir
les principes sans ce sel, il dit, encore ailleurs que le Mercure est le prêtre
qui marie le Corps avec l’esprit, c’est-à-dire l’or et le mercure sublimé dans
l’opération etc.
S’il y a plus d’une matière hors de laquelle on puisse préparer une Teinture
C
fine en Or.
e n’ est pas sans des raisons très fortes que j’introduis la Lune, la pre-
mière sur notre Théâtre Chimique, mais ce qui étonnera d’avantage
quelqu’un, c’est que j’ajoute que cette teinture doit changer la Lune
Voici l’expérience
P renez de l’arsenic commun une livre, antimoine cru ana, pilez bien
les matières chacune à part, et les mêlez, vous les mettrez dans une
retorte qui ait la gorge large et dégagée, placez-la dans le sable don-
nez-lui le feu par degrés et il montera d’abord une matière volatile qui ne vaut
rien dans la gorge de la retorte. Mais la plus grande partie de l’arsenic se place
au-dessus de l’antimoine, qui dans le fond de la retorte est fondu par la vio-
lence du feu, à cause qu’à la fin il faut donner pendant six on huit heures un
des plus fort feu. Cet arsenic sera comme un coral rouge, parce qu’il a aban-
donné tout son corrosif et à la place il s’est rempli du soufre de l’antimoine,
d’où l’arsenic qui autrement est volatil est devenu si fixe que la plus grande
violence du feu ne peut le pousser plus haut qu’a la superficie de l’antimoine,
sur lequel il nage comme l’huile nage sur l’eau.
C’est pourquoi après que vous avez laissé refroidir vos matières vous pou-
vez aisément les séparer de l’antimoine, quoique l’on aurait crû d’abord qu’ils
devaient s’unir et faire une masse, à cause que l’on peut faire un régule mar-
tial avec l’arsenic aussi bien qu’avec l’antimoine. Quelque triviale que soit
cette expérience, elle est pourtant d’une telle importance dans la Chimie que
celui qui est prudent et qui cherche quelque chose d’utile ne doit pas se lasser
de la méditer profondément, puisque l’on y peut voir comme dans un miroir
l’union du soufre philosophique avec le mercure philosophique.
J’ajoute encore, que l’on y peut voir que notre mercure devient par cette
union d’un effet bien plus considérable, que l’on ne peut apercevoir dans l’ar-
senic commun car il est notoire qu’avec l’arsenic commun il n’y a rien ou très
peu de chose à faire. Mais prenez cet arsenic rouge, sublimez-le encore une
couple de fois, parfois même pour le purifier d’avantage, fixez-le ensuite avec
deux fois autant de salpêtre bien purifié, que l’on peut faire commodément
dans une cucurbite afin de récupérer l’esprit de nitre, qui sans cela s’en irait
perdu, détruisez avec le résidu du cuivre commun rouge car il détruit telle-
ment le cuivre par une seule cémentation de seize heures, qu’il n’est plus pos-
sible de le réduire en corps. Il faut pourtant après la cémentation les fondre
ensemble, et les tenir en fusion pendant une heure entière, cémentés ensuite
une lune commune mais fine, seulement pendant sept on huit heures, enfin
fondez et coupellez, et mettez à l’inquart et vous trouverez toujours du véri-
I l est connu qu’on peu mûrir le plomb, car je pris une fois pendant
l’hiver des lamines de plomb bien minces, sur lesquelles je versai une
forte lessive de chaux vive et des cendres de bois de hêtre, je les mis
sur le fourneau dans mon poêle, je les laissai un temps considérable dans
cet état, et à proportion que la lessive s’évaporait, j’y versait toujours de la
nouvelle, enfin lorsque je vis qu’il voulait se faire un dépôt du sel, je le laissai
évaporer tout à fait.
Après cela j’y versai de l’eau chaude, et il commença à jeter une puanteur,
comme si l’on avait précipité du soufre hors de la lessive, et il se déposa un
peu de chaux noire, je versai en bas le tout au clair, et laissai les lamines et
la chaux dans le vaisseau. Je répétai et réitérai cette opération presque pen-
dant tout l’hiver jusqu’à ce que les lamines se brisassent et se disjoignissent
d’elles-mêmes, j’édulcorai la chaux le mieux que je pu et je mis à part la plus
subtile et la plus grossière, et je la traitai avec le sel de tartre et la limaille de
fer, et j’eus un vif-argent d’une beauté merveilleuse.
Or dans cette œuvre une bonne partie du mercure c’est séparée, et vous ne
sauriez réduire la moindre chose, de ce qui reste en métal, mais le temps doit
apprendre ce que l’on peut faire avec ce mercure. Au reste le procédé pour
parvenir à une teinture parfaite est exactement le même que celui de la lune,
aussi pour éviter la prolixité je ne veux pas le répéter ici.
Pour conclusion de mon discours, sur la planète de saturne, je vous prie de
vous souvenir de l’expérience que j’ai donnée en traitant de la lune ou j’ai dit
de mêler la lune cornue, avec son demi-poids de talc et sel l’armoniac et les
sublimer ensemble, et de vous souvenir aussi de l’effet qui en à été produit par
l’expérience suivante, vous allez voir que la même chose arrive avec le saturne.
Dissolvez en eau forte faible une quantité de saturne, et versez-y de l’eau
commune lorsqu’il sera bien dissout retirez-en l’aquosité par distillation
jusqu’aux esprits, versez alors dans la dissolution successivement de l’esprit
de sel, ou de l’eau de sel commun, jusqu’à ce qu’il ne se précipite plus de sa-
turne, versez alors tout le corrosif par inclination arrière de la chaux blanche
de saturne, et édulcorez cette chaux le mieux qu’il vous sera possible jusqu’à
ce qu’elle n’ait plus aucun goût de sel.
Expérience
P renez 4 onces de cuivre pur que vous ferez dissoudre dans autant
qu’il faut d’eau forte pour le dissoudre nettement, ensuite retirez
par distillation la moitié de l’eau forte, et tandis que la solution est
encore assez chaude versez-y 2 onces de bonne huile de vitriol, brouillez les
bien, et les secouez fortement, et puis distillez par la violence du feu toute
l’humidité jusqu’à siccité et vous verrez sans addition d’aucun mercure mon-
ter un peu de fleurs métalliques, qui aussitôt que le verre sera ouvert, c’est-
à-dire le chapiteau et qu’elles pourront humer l’air se résoudront en liqueur.
Versez derechef l’eau forte sur votre matière et replongez-y les fleurs, reti-
rez la derechef comme auparavant à feu violent, réitérez ce travail jusqu’à
trois fois, et vous ne verrez plus montrer aucune fleur, mais la partie sulfu-
reuse de l’huile de vitriol se sera finement attachée aux parties sulfureuses de
cuivre, au moyen de l’eau forte. Fixez-les ensuite par le salpêtre soit dans la
voie humide, soit sèche, broyez subtilement la matière restante et mettez-la
à l’air dans un vaisseau de pierre, et en très peu de temps elle se résoudra en
très beau vert-de-gris.
Prenez cette matière quelque poids que lui donne l’ajout des sels, mêlez-
y deux onces de chaux de Lune, précipités par le cuivre, et qu’elle soit bien
pure, et quatre onces de pur sel armoniac, mettez tout cela dans une cucur-
bite. Sublimez trois fois, le sel armoniac en lui rendant toujours le même
sel armoniac qui en a été sublimé, et ajoutant du nouveau à concurrence du
poids de son déchet. Après la troisième fois il ne sera plus question du sel
armoniac, vous en empâterez seulement votre matière bien broyée dans de
la cire fondue en sorte que ce soit seulement une masse grossière. Mettez
cette masse dans un creuset, et pressez la fortement au fond dudit creuset,
faites fondre la cire et laissez-la brûler, vous mêlerez la poudre noire, qui
vous restera avec deux fonces de borax, et au-dessus vous mettrez une demi-
once d’or en lamines, et donnez-lui alors un fort feu de fonte pendant environ
une heure, afin que vénus, et la lune ne fassent qu’un seul corps, coupellez
et séparez-le et vous verrez si les métaux retournés et leurs réductions ont
quelques effets, et s’ils donnent quelque augmentation à l’or ou point. Mais si
vous prenez votre masse après qu’elle à été brûlé avec la cire ou à son défaut
seulement avec du suif, réverbérez-la encore un peu, et mêlez-la avec poids
Expérience
Autre expérience
F aites un menstrue d’une livre de sel gemme, trois livre de bol, deux
onces de salpêtre, distillez-les comme de coutume. Prenez une livre
de cette eau, et une demi-livre de sel armoniac, distillez-les ensemble
avec précaution, comme je vous ai enseigné plus haut. Dissolvez-y de la chaux
d’or, laissez-les trois semaine dans cet état, puis en distillez le flegme.
Dissolvez-y quatre onces de sel de tartre (j’entends s’il y a une demi once
de chaux d’or) versez le dans la solution distillez le fortement à la fin, et l’or
se sublimera parfaitement beau, s’il n’est pas tout monté, versez dessus du
nouveau menstrue, dans lequel vous n’aurez pas encore dissout de l’or, et le
distillez comme devant, et il montera entièrement.
F aites une très subtile chaux d’or, avec le soufre, mercure, ou cinabre
ou par quelque autre moyen, distillez un vinaigre aussi fort que vous
pourrez. Dans une livre de ce vinaigre mettez six onces de sel armo-
niac, qui aura été premièrement sublimé par le sel gemme, et puis par l’alun
de plumes, dissolvez votre or dans ce menstrue il se montera couleur de sang.
Mettez-le huit jours en digestion et puis retirez en l’eau, et versez de l’huile
de sel par-dessus et faites-le dissoudre là-dedans, alors prenez pour chaque
demi-once d’or une et demi-once de mercure sublimé, tel que je l’ai écrite
(j’entends celui qui est fait avec l’esprit de sel) demi-once de sel volatil S. B.
C. d’urine, et dissolvez chacun en particulier en huile de sel et le versez dans
la solution. NB. Que vous devez bien prendre vos précautions quand vous le
faites sans quoi il fulminera, digérez le pendant trois ou quatre jours, alors
distillez et sublimez votre or, et il sera comme un rubis, mettez-le dans la cave
avec le mercure, et il se résoudra en une huile rouge que vous garderez.
Vous savez à présent par quel artifice on fait passer l’or par le chapiteau, et
malgré tout cela il n’est pas détruit, choisissez de tout cela ce qui vous agrée
le mieux tant pour la médecine que pour la métallique, on ne saurait nier que
cet or sublimé ne soit beaucoup plus subtil que s’il avait été dissout par quan-
tité de sel, mais on peut encore le récupérer en quantité et en qualité ; pour
ce qui est de la Médecine je l’abandonne aux observations d’un chacun, selon
qu’il le jugera bon, mais de soi-même il ne fait aucun effet sur les métaux,
à moins que vous ne le mêliez avec les métaux qui auront été spiritualisés
de la même manière, si l’on peut véritablement appeler cela spiritualiser les
métaux, quoique les métaux se tirent plus aisément de leurs essences, lorsque
cet or subtilisé les aide, qu’il s’unit avec eux, et ainsi leur communique plus
aisément sa propre teinture, il y a pourtant dans tout cela fort peu de chose à
faire, sans le mercure et mars.
Comme l’on peut tirer l’or de son essence, on me reprochera peut être que
j’ai bien dit, comme l’on peut subtiliser l’or, mais que je n’ai pas montré, la
méthode de le détruire, après donc que je ne puis croire que l’on puisse faire
la pierre des Philosophes ou la moindre teinture, par laquelle on puisse chan-
ger les métaux en or, sans la destruction de l’or ou des métaux. Et comme
cette destruction, a lieu dans les moindres métaux, car dans leur intérieur ils
Procédé
P renez deux onces d’or que vous ferez dissoudre dans l’eau royale
que j’ai donné la première, autant qu’il en faut, ce qui ne va qu’à dix
once dans l’autre eau royale, vous ferez dissoudre six onces de mer-
cure sublimé préparé comme il est dit. Versez les deux solutions ensemble,
retirez les par distillation 14 à 15 fois différentes arrière de vos matières,
jusqu’à siccité, mais à chaque fois il faut y ajouter quatre onces de nouvelle
eau royale. Notez bien aussi qu’il faut éviter qu’il ne se sublime rien du mer-
cure, cependant s’il s’en était sublimé quelque peu il faut le mêler, et le jeter
dans la première solution, par-là le mercure et le l’or s’uniront et le l’or de-
viendra aussi fusible que la cire, et aussi volatil que le mercure commun, ce
qu’on peut éprouver en jetant une petite partie de ce composé sur un charbon
ardent, et l’on verra qu’il s’envolera entièrement, après cela séparez-en le
mercure par une sublimation douce, en sorte que l’or seul reste sur le fond de
la cucurbite sans être en fusion.
Alors vous dissoudrez cet or dans l’esprit de sel que j’ai donné plus haut et
versez dans la solution, une once d’une bonne huile de vitriol très rectifiée,
battez-les bien ensemble, faites aussi dissoudre dans l’eau royale le mercure
que vous aurez sublimé arrière de l’or, versez derechef les deux solutions
ensemble, et faites encore l’abstraction de l’humide par six fois comme aupa-
ravant, alors le mercure et l’or seront constamment unis.
Vous retirerez donc la 6e fois l’eau royale autant qu’il vous sera possible la
matière résidu, vous la mettrez dans une autre cucurbite, et vous verserez là-
dessus du très bon vinaigre de vin distillé en concurrence de six fois le poids
de vos matières, placez-les huit jours et nuits en digestion, à une douce cha-
leur, et l’or et le mercure, s’y dissoudront.
Si la dissolution se fait si nettement qu’il ne reste rien de l’or au fond, vous
avez certainement trouvé la meilleure manipulation, et vous avez le signe le
meilleur que vous pourriez souhaiter pour un heureux succès. Retirez ensuite
le vinaigre par distillation, et versez-lui en derechef du nouveau, digérez-le
encore pendant huit jours et nuits réitérez jusqu’à la troisième fois et l’or et
le mercure en seront d’autant plus spiritualisés et plus unis, et la matière sera
prête pour la pierre particulière, mais non pour la pierre universelle.
Car bien que les deux matières qui la composent fussent contraires au
De l’Or philosophal
J ’ai dégage l’art chimique de toutes les erreurs vulgaires, des faux dis-
cours, des sophistes et de leurs rêveries, j’ai enseigné que l’œuvre se
fait de l’or, et du mercure, j’ai déclaré sans ambiguïté que le mercure
était l’argent-vif, j’ai ajouté des raisons si claires et évidentes, qu’à moins de
vouloir s’aveugler, on devrait le comprendre.
Je proteste derechef que ce que j’écris ne vient que de ma propre expé-
rience, je vous ai annoncé la préparation du mercure philosophique, et la
préparation de l’or, je vous en ai dit plus que personne avant moi et j’aurais
de la peine à en dire davantage, à moins que de vous tenir par les mains.
Il ne reste plus que d’en montrer l’usage et la pratique. Ainsi quand vous
aurez préparé votre mercure animé et votre or, il reste trois choses à faire, la
purgation accidentelle du mercure, le mélange ou mariage avec l’or, et enfin
le régime du feu. J’ai donné la purification de l’or, il ne reste plus qu’à vous
enseigner la purgation du mercure animé.
Prenez donc votre mercure que vous avez préparé par le nombre d’aigles
convenable, et le distillez trois fois arrière du sel décrépité et des paillettes de
fer, le triturant dans un mortier de verre, avec du vinaigre distillé, et un peu
de sel armoniac, jusqu’à ce que le mercure disparaisse.
Alors séchez-le et le distillez par la retorte de verre bien lutée à feu aug-
menté par degrés, jusqu’à ce que tout le mercure soit distillé, réitérez cette
opération trois fois. Après cela faites bouillir le mercure pendant une heure
dans l’esprit de vinaigre de vin, dans une cucurbite ou verre à fond large et
à col étroit, en le secouant et l’agitant souvent. Retirez votre vinaigre par
décantation et versez-y souvent de l’eau tiède et claire de fontaine pour édul-
corer toute l’aigreur. Séchez le mercure et vous serez surpris de son éclat.
Tout cela n’est que pour en écarter l’immondice externe qui n’adhère pas
au centre et qui pourtant est fort opiniâtre sur la superficie, vous pourrez
voir si elle est séparée comme il faut si vous amalgamez votre mercure avec
l’or sur du papier fin bien net, et vous verrez s’il noircit le papier, alors vous
y pourrez remédier par la distillation, l’ébullition, et l’agitation prédites cette
préparation avance et accélère extrêmement l’œuvre.
P renez une partie d’or préparé comme j’ai enseigné plus haut, trois
partie de mercure, que vous mettrez dans un mortier de verre
chauffé sur du sable (duquel le mortier retiré retienne, un temps
sa chaleur), broyez bien votre amalgame avec un pilon d’ivoire, ou de verre
fortement et diligemment, comme les peintres font leurs couleurs. Alors re-
gardez en la température, s’il est maniable comme du beurre, qui c’est ni
chaud ni froid, de manière pourtant, que l’amalgame étant penché ne laisse
pas écouler le mercure en guise d’une eau hydropique d’entre cuir et chair,
alors la consistance sera bonne, sinon ajoutez-y du mercure autant, qu’il est
besoin pour faire cette consistance, et qu’on puisse former des petites boules
rondes, comme avec le beurre.
Observez bien l’exemple que j’apporte comme le plus exacte qu’on puisse
donner, parce que le beurre étant penché ne laisse couler aucune humidité
plus liquide que sa propre masse, souvenez-vous toujours qu’il puisse être
formé en boules rondes, que ces boules séparées doivent demeurer en tel état,
que le mercure ne paraisse pas plus vif en bas qu’en haut.
Cela étant fait, prenez de l’esprit de vinaigre de vin, dans lequel vous dis-
soudrez une troisième partie de sel armoniac purifié, mettez votre amalgame
de l’or et du mercure dans cette liqueur en un verre à long col, et faites-le
bouillir fortement pendant une demi-heure. Retirez votre mixture du verre,
séparez-en la liqueur, échauffez votre mortier comme dessus et broyez votre
amalgame fortement pendant un longtemps, et puis lavez-le avec de l’eau
tiède, de toute noirceur.
Il faut réitérer les mêmes opérations autant de fois qu’on n’aperçoive plus
aucune noirceur, alors votre amalgame sera d’une blancheur étonnante. Si
ce travail est pénible, vous en trouverez récompense par les signes que vous
verrez paraître dans l’œuvre.
Du vase et de sa clôture
A yez un verre ovale et rond qui ait la figure d’un œuf, et dont l’amal-
game n’occupe que la troisième partie, que ce verre ait le col de la
hauteur d’une paume, qu’il soit bien clairet épais, pourvu que vous
puissiez distinguer les actions du mercure dans sa concavité, enfermez dans
cet œuf philosophique votre amalgame, scellés diligemment votre vase par en
haut avec un bouchon de verre qui cadre avec telle précaution.
Qu’il n’y ait ni fente ni ouverture aucune, sans quoi l’œuvre est perdue,
mettez votre vase sur l’athanor ou sur un tel fourneau que vous puissiez ad-
ministrer un feu très doux l’espace de 40 jours et nuits, et pour éviter que le
verre ne se brise et qu’il subsiste au feu, faites chauffer le verre avant que d’y
mettre l’amalgame, et par ce moyen vous éviterez ces fâcheux accidents.
Notez aussi qu’il faut que le verre soit enfoncé un pouce et demi dans les
cendres, si vous avez employé une once d’or, vous voyez par là que l’œuvre
dans ses principes matériels, n’excède pas le prix de cinq pistoles et même les
frais de la fabrique du mercure ne passe pas trois couronnes.
J’avoue qu’il faut des outils et des charbons, mais tout cela n’est pas bien
cher, il y a pourtant quantité de rêveurs qui se figurent, qu’il ne faut que la
dépense d’un écu pour tous les frais de l’œuvre, auxquels je puis répondre,
que c’est une preuve évidente, qu’ils n’ont jamais fait l’œuvre qu’en spécu-
lation, car il y a bien des choses nécessaires que l’on n’a pas sans argent,
car sans le corps parfait qui est notre laton, c’est-à-dire, l’or, il n’y a aucune
teinture à attendre, il n’y a ici autre chose à observer qu’un bon régime de
feu, à savoir que le feu soit doux et continuel, parce que la matière mise en
digestion, serait aisément gâtée par un feu violent, et passerait en une figure
de poudre rouge, ce serait faire la coagulation avant la solution, ce qu’il faut
éviter, car on doit avant tout résoudre le corps de l’Or dans le mercure et l’or
étant résout, le mercure se coagule ensuite.
Du progrès de l’Œuvre
F aites attention si vous voyez votre matière enflée comme une pâte
bouillante, ou plutôt comme une poix liquide, car notre soleil et notre
mercure ont une première forme, ou figure emblématique et symbo-
lique dans l’œuvre.
Vous verrez diverses couleurs, mais sur la fin de la 4e semaine ou environ,
si la chaleur a été continuelle, vous verrez une verdure charmante, qui durera
pendant dix jours sans disparaître, réjouissez-vous alors car certainement
tout deviendra noir, comme charbons en très peu de temps, et toutes les par-
ties de votre composé seront réduites en atomes ou en parties très menues,
car cette opération n’est rien d’autre que la résolution du fixe, dans le non
fixe, afin qu’étant joints tous deux, ils ne fassent plus qu’une matière spiri-
tuelle, et partie corporelle.
O Sainte Nature qui faites seules ce qui est entièrement impossible à tout
homme, quand donc vous aurez vu dans votre verre, que les Natures se sont
mêlées en guise d’un sang caillé et brûlé, assurez-vous que la femelle à souffert
l’accouplement au mâle, de sorte que depuis la première dessiccation, en vint
jours attendez que les Natures soient converties en un confus mélange gras.
Ces Natures s’entortilleront l’une à l’autre en forme d’une nuée épaisse,
ou de l’écume de Mer, dont la couleur sera fort obscure, comme j’ai dit plus
haut, alors tenez pour certain que l’enfant Royal est né, par delà vous verrez
au coté du vaisseau des vapeurs vertes, jaunes, noires et bleues, ces vapeurs,
sont les vents qui sont fort fréquents, quand notre embryon se forme, il faut
les retenir avec bien de la précaution, crainte qu’ils ne sortent et que l’œuvre
ne soit détruite.
Prenez aussi garde à l’odeur de peur qu’elle ne s’exhale par quelque fente,
parce que la force de la pierre en recevrait un notable dommage. C’est pour
cela que les Philosophes ordonnent de prendre bien soin du vaisseau et de sa
ligature, et soyez averti une sois pour toute, qu’il se faut garder de remuer le
moins du monde le vaisseau, ou l’ouvrir ou d’interrompre en aucun temps
l’œuvre ou décoction, mais poursuivez votre cuite, jusqu’à ce que vous voyez
que l’humidité vienne à faillir, ce qui se fera en trente jours ou environ, alors
réjouissez-vous, car vous aurez trouvé le bon chemin.
De la multiplication de la Pierre
C elui qui à le bonheur d’avoir réussi dans cet Art, et par la grâce de
Dieu l’a portée à sa perfection, je ne sais ce qu’il peut souhaiter dans
ce monde sinon de servir Dieu fidèlement à couvert de fourberies et
de mauvaises fraudes, mais c’est une vanité de vouloir s’acquérir l’estime et
l’amitié des hommes par un vain luxe, aussi c’est ce que cherchent le moins
ceux qui sont possesseurs du secret, bien loin delà ils les méprisent.
Voici donc le champ du plaisir ouvert à celui, à qui Dieu a donné un tel ta-
lent. Premièrement, s’il vivait mille ans, et qui fut obligé de nourrir un million
d’hommes chaque jour, il n’aurait pourtant jamais besoin de rien, parce qu’il
peut multiplier sa pierre, quand il veut, tant en vertus qu’en poids, jusque là
qu’il pourrait s’il voulait changer tous les métaux imparfaits, qui sont dans
le monde en véritable or et argent, secondement il peut faire des Pierres pré-
cieuses si belles, que la Nature n’en produit point de pareilles sans le secours
de cet Art. Troisièmement, il a la Médecine universelle pour toutes sortes de
Maladies, tellement qu’un seul Adepte pourrait guérir tous les malades, qui
peuvent être guéries de l’univers.
Priez donc le tout-puissant qu’il vous fasse la grâce de vous accorder un tel
Don. J’avertis enfin que quiconque possède ce grand talent, qu’il ne s’en serve
que pour l’honneur et la gloire de Dieu, et pour l’utilité du prochain, afin qu’il
ne soit, pas trouvé ingrat envers sa Majesté divine, qui lui a fait une si grande
grâce, et qu’étant trouvé coupable à la fin de ses jours, il ne fasse une perte
éternelle de son âme, qui est ce qu’on à de plus précieux au monde etc.
Expérience
S
de paille.
i vous prenez 12 onces de minium mêlés avec 4 onces de fin sable,
faisant fondre ces matières à feu violent dans un creuset, jusqu’à ce
qu’elles ne bouillonnent plus et soient devenues un verre de couleur
Autre Expérience
PRÉFACE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
CHAPITRE I
Des Excellents et admirables qualités et vertus de la teinture
physique ou poudre aurifique dans laquelle se trouvent les principaux
fondements de la Médecine Universelle. — Les Causes des Maladies
et quels sont les Médicaments les plus propres à leur guérison et à la
conservation de la vie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
CHAPITRE II
Instruction fidèle amiable et fondée en expérience sur la question,
savoir si dans la Nature, il y a un secret particulier capable de nourrir
son homme, ou qui puisse augmenter son capital sans qu’il provienne
hors de la source universelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
CHAPITRE III
Préparation première de la Lune pour l’œuvre prédite . . . . . . . . . . . . . . . . 40
CHAPITRE IV
Seconde préparation et fixation de la Lune convenable pour l’œuvre
prédite, la Lune devenant comme l’Or à la couleur près . . . . . . . . . . . . . . . 42
CHAPITRE V
Exaltation de l’or au-delà de sa couleur naturelle pour l’œuvre
prédit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
CHAPITRE VI
Pour Conclusion des Métaux et de leur Solution en général . . . . . . . . . . 50
CHAPITRE VII
De la quintessence de Miel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
CHAPITRE VIII
La division des sels en Acides, Urineux Alcalis, est double . . . . . . . . . . . . 56
CHAPITRE IX
Des Sels Alcalis en général et de leurs solutions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
CHAPITRE X
Du Salpêtre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
CHAPITRE XI
Du Vitriol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
Récapitulation sur le Vitriol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67