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Objectifs du cours :
→ Traversée du XXe siècle au tournant du XXIe, de façon chronologique et thématique, mais sans être
exhaustif.
→ L’Histoire de l’Art est écrite, établie, canonique, mais est aussi appelée à s’écrire, en analysant
comment les choses, les évènements, s'enchaînent ?
→ Le sens de l’Histoire a sa propre logique, avec un mouvement qui nous dépasse (évènements
mondiaux : guerres, maladies, mouvements sociaux, etc.).
→ Entre l’Histoire et l’Histoire de l’Art, on assiste à un découpage différent. Par exemple, la période
contemporaine court de 1789 à nos jours en Histoire, tandis que l’art contemporain est souvent défini de 1960 à
aujourd’hui en Histoire de l’Art.
→ Ainsi, c’est un contexte labile, souple : de quelles pratiques, de quels objets, de quels artistes, de quels
mouvements parle-t-on ?
→ On peut se poser la question de savoir quand démarre l’Histoire de l’Art au XXe siècle ?
→ Kandinsky, Composition n°5 (1911), est une peinture abstraite d’inspiration en dehors de ce
que l’artiste voit dans le monde réel.
→ Toutefois, cette œuvre s’inscrit encore dans la peinture de chevalet sur toile et châssis, mais fait
un écart, un pas de côté, tout en continuant et en poussant le préexistant (Turner et ses paysages remplis de
couleurs presque abstraites, par exemple).
→ On dit parfois que le cinéma et la photographie ont ouvert la voie à l’abstraction, les artistes
délaissant le réel qui est laissé aux reproductions mécaniques (de manière caricaturale).
→ Vient aussi le mouvement Dada dès 1916 au Cabaret Voltaire à Zurich. Pour eux, l’art n’existe
plus. Ce mouvement est né d’un conflit international (1ère guerre mondiale), réunissant des artistes de toute
l’Europe en guerre, alors que leurs compatriotes s’entretuaient sur le champ de bataille. Toujours selon eux, l’art
n’est pas sérieux. Ces artistes mêlent la poésie, l’art, et partagent en dehors du marché de l’art. Ils passent d’un
art “sérieux” à un art sans œuvre, avant plus tard de commencer à produire des œuvres , à partir de rebuts, de
journaux, etc.
→ Dans un autre registre, notons le Nu descendant un escalier (1911) de Marcel Duchamp,
qui déstructure le motif traditionnel du nu féminin dans la peinture, en découpant le mouvement d’un modèle sur
la toile.
→ Toujours avec Duchamp, il faut évidemment aborder les ready-made (ou préfabriqués), ces
objets manufacturés, industriels, du quotidien qui quittent l’espace domestique, de la maison, pour se placer dans
les musées et les galeries d’art. Il en va ainsi du Porte-bouteilles (1914), le premier ready-made de l’artiste.
→ Encore en Europe, mais plus à l’Est (en Russie), Malevitch, avec son Carré noir sur fond
blanc (1915) lance le mouvement suprématiste, c’est-à-dire un mouvement qui considère que la chose
suprême en peinture, c’est la forme, la géométrie, et plus le geste ou l’expressivité du peintre. Il n’y a plus ni
perspective ni profondeur. Néanmoins, Malevitch utilise toujours des outils traditionnels : peinture, toile, châssis.
→ Il y a aussi à cette époque une forte réappropriation de cultures exotiques, notamment africaines,
comme avec Picasso qui s’inspire de “l’art nègre” (c’est-à-dire l’art africain) présent dans les musées remplis
d’œuvres récupérées dans des pays colonisés. Il va ainsi de Gauguin à Tahiti ou dans une autre mesure avec
Kandinsky qui s’inspire de l’art populaire.