FICHE SYNTHÈSE

Ce premier chapitre d’algèbre linéaire est composé de nombreuses définitions et apporte un nouveau
vocabulaire avec lesquels il faut se familiariser rapidement.
Espaces vectoriels

▷ Un espace vectoriel est un ensemble muni d’une opération interne + et d’une opération externe
vérifiant les propriétés suivantes :
• (E , +) est un groupe abélien.
• La loi de composition interne « + » vérifie :
– La loi « + » est associative :
∀(u, v, w ) ∈ E 3 , (u + v ) + w = u + (v + w ).
On pourra alors oublier les parenthèses et écrire u + v + w .
– La loi « + » est commutative :
∀(u, v ) ∈ E 2 , u + v = v + u.

– La loi « + » possède un élément neutre noté 0E :

∀u ∈ E , u + 0E = 0E + u = u.

– Pour tout u ∈ E , il existe v ∈ E tel que :

u + v = v + u = 0E .
Un tel élément v est unique et est appelé l’opposé de u . On le note −u .
• La loi externe « . » vérifie :
– La loi « . » est distributive par rapport à l’addition de E .
– La loi « . » est distributive par rapport à l’addition de K.
– Pour tout (λ, µ) ∈ K2 et u ∈ E , on a : (λ × µ).u = λ.(µ.u ).
– 1 vérifie : ∀u ∈ E , 1.u = u .
▷ Un sous-espace vectoriel E est une partie F de E non vide et stable par combinaison
linéaire.
▷ Pour montrer qu’un ensemble est un espace vectoriel, on peut :
– reconnaître un espace vectoriel de référence : Kn , K[X ], Kn [X ], F (I , K), C k (I , K),
C ∞ (I , K), Mn ,p (K) ;
– montrer que c’est un sous-espace vectoriel d’un espace vectoriel ;
– chercher une famille de vecteurs qui engendre cet ensemble. Cette méthode à l’avan-
tage de déterminer une famille génératrice ; si de plus, cette famille est libre, on obtient
un base.

On se souviendra qu’on ne revient jamais à la définition d’espace vectoriel, sauf si cela est explicitement
demandé dans le sujet.

© Vuibert
 Combinaison linéaire

Une combinaison linéaire est toujours une somme finie de vecteurs multipliés par un scalaire. En
∑
+∞
particulier, pour une famille de vecteurs (u i )i ∈N , nous n’avons pas donné de sens à l’écriture ui .
i =0

Espace vectoriel engendré par une partie ou par une famille de vecteurs

▷ L’espace vectoriel engendré par une partie (resp. une famille de vecteurs) est l’ensemble des com-
binaisons linéaires formées à l’aide des vecteurs de la partie (resp. une famille de vecteurs).
▷ En particulier, l’espace vectoriel engendré par une partie (resp. une famille de vecteurs) est un
sous-espace vectoriel et est le plus petit sous-espace vectoriel contenant les vecteurs de la partie
(resp. la famille de vecteurs).

Opérations sur les sous-espaces vectoriels

Les opérations qui conservent la structure d’espace vectoriel sont l’intersection « ∩ » et la somme
« + ». En général, l’union des sous-espaces vectoriels n’est pas un sous-espace vectoriel.

Les notions de famille génératrice, libre et de base sont centrales en algèbre linéaire.
Famille libre, famille génératrice et base

Soit (u i )i ∈I une famille de vecteurs de E .

Dire que la famille (u i )i ∈I :
• engendre E signifie que tout vecteur de E s’écrit comme une combinaison linéaire des vec-
teurs (u i )i ∈I .
• est libre signifie que si u est une combinaison linéaire des vecteurs de (u i )i ∈I , alors les sca-
laires qui apparaissent dans la combinaison linéaire sont uniques.
• est une base de E signifie que tout vecteur de E est s’écrit de manière unique comme une
combinaison linéaire des vecteurs (u i )i ∈I . Les scalaires qui apparaissent dans la combinaison
linéaire sont appelés les coordonnées de u dans la base (u i )i ∈I .

Somme directe et sous-espaces vectoriels supplémentaires

▷ La notion de somme directe F1 ⊕ · · · ⊕ Fp permet de décomposer de manière unique un vecteur de

F1 + · · · + Fp en une somme de vecteurs appartenant à F1 , . . . , Fp . L’intérêt d’une telle décomposition
est d’exploiter les propriétés des différents sous-espaces vectoriels.
• Pour montrer que deux sous-espaces vectoriels F1 et F2 sont en somme directe on peut mon-
trer que F1 ∩ F2 = {0E }.
• Pour montrer qu’un nombre fini quelconque de sous-espaces vectoriels F1 , . . . , Fp sont en
somme directe on peut montrer que le vecteur nul se décompose de manière unique.
▷ La notion de sous-espaces supplémentaires permet de décomposer de manière unique tout vec-
teur en une somme de deux vecteurs. Pour montrer que F et G sont supplémentaires dans E , on
peut :
• montrer par double inclusion que F ∩ G = {0E } et E = F + G ;
• procéder par analyse-synthèse.

© Vuibert