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UNIVERSITÉ D’ÉTAT D’HAÏTI

(UEH)

FACULTÉ D’AGRONOMIE ET DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRE


(FAMV)

Optique géométrique
2è année

Jean Adony CÉSAR


[Novembre 2016]

[Cours d’Optique, PHY III]


1. Introduction et approche historique

Depuis la nuit des temps la lumière a toujours impressionné l‟homme. Très tôt
dans l‟histoire de l‟humanité on avait compris qu‟elle jouait un rôle de premier
rang dans l‟équilibre énergétique de la planète et rendait possible la vision. On
savait observer et mettre sous forme de lois certaines de ses manifestations telles
que la réflexion et la réfraction. En Égypte, on a retrouvé des vestiges de miroirs
métalliques (cuivre, bronze, puis même certains alliages de cuivre – étain) datant
de 2 000 ans avant J.C. Aux environs de 1 000 ans avant notre ère les premières
théories sur la nature de la lumière furent élaborées par les philosophes grecs
(Platon, Aristote, Pythagore, Euclide,…) : « la propagation rectiligne de la
lumière » et la loi de la réflexion. Déjà Héron d‟Alexandrie dira que la lumière
traverse le plus court chemin permis entre deux points. Des vestiges de lentilles
(datant de 500 de notre ère) furent retrouvés dans des ruines romaines. Celles-ci
étaient utilisées pour allumer le feu. C‟est à cette époque que Platon observa la
réfraction dans l‟eau et plus tard Clèomède, Ptolémée dans divers milieux. On
calcula aussi le grandissement des lentilles. Entre 500 et 1100 les progrès
scientifiques les plus marqués émergent du monde arabe. Alhazen élabore
l‟énoncé de la loi de la réflexion en spécifiant que les rayons incidents et réfléchis
appartiennent à un même plan, normal à l‟interface. Il y eut également à cette
période les études des miroirs sphériques et paraboliques et la description
détaillée de l‟œil humain. Vers 1000 – 1300 ce fut la renaissance de la discipline
scientifique en Europe ; on fabrique les premiers systèmes optiques et on utilise
les premiers verres correcteurs pour l‟œil (Roger BACON). De 1300 à 1600 les
systèmes optiques furent raffinés par Leonardo da Vinci, Della porta et autres… :
caméras, lentilles convergentes et divergentes. C‟est au XVII è que commença un
traitement rigoureux du fonctionnement de systèmes complexes (microscope,
lunette, etc.) :
- 1608 : Galilée fabriqua sa première lunette et Lippershey la lunette
astronomique et le télescope par réfraction.
- 1609 : fabrication du microscope optique par Janssen.
- 1611 : Kepler publie sa dioptrique dans laquelle il explique le fonctionnement
détaillé du télescope ainsi que le principe de réflexion totale interne.
- 1621 : Willebrod Snell décrit empiriquement la loi de la réfraction généralisée

2
- 1637 : René Descartes publie sa dioptrique dans laquelle il énonce notamment
la loi de la réfraction dans la forme que nous connaissons aujourd‟hui. Il
explique le phénomène de l‟arc – en – ciel et expose les notions de
stigmatisme. Ces descriptions sont faites en considérant la lumière comme une
pression d‟un fluide transmise par un milieu élastique.
- 1657 : Pierre Fermat énonce le principe de chemin optique minimal et dérive
de façons différentes les lois fondamentales de la réflexion et de la réfraction.
- 1650 – 1700 : Début des débats fondamentaux sur la nature de la lumière qui
durera plus de trois siècles.

Nature de la lumière, la dualité onde – particule à travers l’histoire

La définition scientifique de la nature de la lumière par les hommes devait tenir


compte des acquis de certaines observations vieilles de plusieurs siècles. Au milieu
du XVIIè siècle les théories sur la nature de la lumière devaient obligatoirement
expliquer les phénomènes de réflexion et de réfraction dont les lois ont déjà été
élaborées et connues par le monde scientifique de l‟époque.
Vers 1670 Sir Isaac Newton, avec toute la notoriété qu‟on lui reconnaissait à
l‟époque, concevait la lumière comme un faisceau de particules (corpuscules) de
masses différentes qui provoque sur notre rétine des sensations distinctes qui
expliquent les couleurs et émise par une source qui stimule le sens de la vue en
pénétrant l’œil. Cette théorie corpusculaire permit à Newton de rendre compte des
lois régissant la réflexion et la réfraction de la lumière.
Il expliqua la réflexion par le fait que la lumière soit considérée comme un
ensemble de particules qui entrent en collisions parfaitement élastiques avec une
surface sans frottement.
Pour rendre compte de la réfraction Newton considéra que la lumière se
propageait moins vite dans le vide (air) que dans les autres milieux comme l‟eau. La
réfraction fait, donc, appel à la masse des particules et à une action attractive
qu‟exerce un corps transparent sur les corpuscules de lumière qui le traversent.
L‟autorité du grand Newton imposera cette conception bien longtemps après sa mort
survenue en 1727.

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Cependant, un groupe d‟hommes courageux prendront le parti d‟une toute
autre conception ou modèle théorique de la lumière qui sera défendue sous le nom
« de théorie ondulatoire ». Ces hommes ont un point commun : une liberté d‟esprit
indispensable pour affronter le grand Newton. Dès 1678, Christian Huygens,
astronome et physicien hollandais (1629 – 1695), imagine la lumière comme une
vibration (onde) se transmettant de proche en proche dans un milieu : l‟éther. Cette
approche lui permettait de rendre compte des lois de la réflexion et de la réfraction.
Cependant, sa théorie ne réunit pas de consensus d„abord parce qu‟elle semblait
contredire le grand Newton, mais encore parce que Huygens ne pouvait pas prédire
la longueur d‟onde de la lumière. D‟ailleurs, à cette époque, toutes les ondes
connues étaient des ondes mécaniques qui se propageaient dans un milieu matériel.
Par contre, la lumière du Soleil parvenait jusqu‟à nous en traversant le vide de
l‟espace. De plus, on faisait valoir le fait que si la lumière était une forme de
mouvement ondulatoire, alors les ondes devraient être en mesure de contourner
(diffraction) les obstacles, nous permettant ainsi de voir derrière les objets ; on
appuya la théorie des corpuscules bien qu‟avant Huygens, en 1660, le père italien
Francesco Grimaldi avait établi expérimentalement la preuve de la diffraction de la
lumière. Une fois de plus, les partisans de la théorie ondulatoire se heurtèrent à la
renommée scientifique du célèbre Sir Isaac.

Il a fallu attendre l‟année 1801, avec les travaux de Thomas Young, pour avoir
une première démonstration claire de la nature ondulatoire de la lumière. Il découvre
un phénomène interférentiel inédit et fut en mesure de déduire les longueurs d‟onde
de la lumière à partir de ses expériences. Ce fut la première mesure de cette
importante quantité qui apparut dans sa publication en 1803.
Les critiques des travaux de Young furent nombreuses. Un de ses contemporains,
qui croyait fermement à la théorie corpusculaire de la lumière, écrivit :

« Nous désirons joindre nos modestes protestations contre ces innovations


qui n’ont pour but que de freiner les progrès de la science, et qui renouent avec ces
lubies que Bacon et Newton avaient chasées. Cette publication ne contient rien qui
mérite le nom d’observation ou de découverte ».
C’est une preuve de la rudesse de cette lutte scientifique entre ces deux courants d’idées et
de l’intolérance des partisans de la théorie corpusculaire.

4
Quelques années après la publication de Young, en 1819, le physicien
français Augustin Fresnel mena plusieurs expériences détaillées sur les
phénomènes d‟interférence et de diffraction et donnera à la théorie d‟Huygens une
base mathématique solide. Fresnel découvre la nature transversale des ondes
lumineuses et, grâce à celle – ci, explique de façon convaincante tous les
phénomènes de polarisation. Un pas décisif est accompli en 1849, lorsque Hippolyte
Fizeau, puis en 1850 Léon Foucault mesurent la vitesse de la lumière dans l‟eau et
montre qu‟elle est plus faible que dans l‟air ; ce qui fit ressortir de façon encore plus
évidente l‟insuffisance de la théorie corpusculaire car selon le modèle corpusculaire,
la vitesse de la lumière devrait être plus grande dans le verre et dans les liquides que
dans l‟air. La cause était entendue, la théorie ondulatoire triomphait.
James Clark Maxwell, en 1865 puis en 1873, énonça une théorie unifiée de
l‟électromagnétisme qui prédisait l‟existence d‟ondes électromagnétiques, la famille
des ondes lumineuses. La théorie générale de Maxwell permettait de prédire que ces
ondes se propageaient dans le vide à une vitesse très proche de la vitesse de
propagation de la lumière, établie expérimentalement. Aujourd‟hui cette vitesse est
évaluée à 299 792 457,4 ± 1,2 ms-1.

En 1887, Heinrich Hertz apporta une éclatante confirmation expérimentale de


la théorie de Maxwell en produisant et en détectant des ondes électromagnétiques. Il
montra que ces ondes pouvaient être réfléchies, réfractées et polarisées… illustrant
bien le fait qu‟elles présentent les mêmes caractéristiques que les ondes lumineuses.
La théorie de l‟électromagnétisme permettait d‟expliquer les propriétés connues de la
lumière. Cependant, des travaux de Hertz fut découvert l‟effet photoélectrique
(émission d’électrons par une surface métallique sous l’action de radiations
lumineuses) qui devait par la suite faire ressortir les lacunes de la théorie classique
de l‟électromagnétisme car elle ne peut expliquer cet effet.

En 1905, Albert Einstein parvint à interpréter ces résultats grâce à la théorie


des quanta, formulée en 1900 par Max Planck. Il proposa en effet de concevoir la
lumière comme un flux de particules (les photons), dotées d‟une énergie dépendant
de la longueur d‟onde du rayonnement, et non de son intensité. L‟énergie de l‟onde
lumineuse se présente alors sous forme de paquets d‟énergie de valeurs discrètes ;
donc l‟énergie est quantifiée. Newton n‟avait pas complètement tort !

5
E  h.v (Énergie d‟un photon)
Avec h = 6,63. 10-34 J.s (constante de Planck) et v la fréquence de l‟onde
électromagnétique.

Peu de temps après, des expériences menées par Robert Millikan permirent de
confirmer la formule proposée par Einstein. Ainsi, pour les physiciens du début du
vingtième siècle la lumière semblait avoir une double nature : se comportant plutôt
comme une onde dans certaines conditions expérimentales, plutôt comme des
corpuscules (photons) dans d‟autres conditions. Cette contradiction apparente fur
résolue par l‟élaboration d‟une nouvelle théorie qui décrit correctement l‟interaction
du rayonnement électromagnétique et de la matière dans toutes les circonstances :
l’électrodynamique quantique. Cette théorie élaborée dans les années 1930 à 1950 a
été vérifiée expérimentalement et les résultats expérimentaux corroborent la théorie
avec une précision de dix chiffres significatifs.

2. Résumé sur les ondes et principe d’Huygens

On définit une onde comme étant de l‟énergie qui se propage à une vitesse v ,
à partir d‟une certaine perturbation ou d‟un ébranlement d‟une grandeur physique,
sans transfert de matière. Elle est dite mécanique quand elle a besoin d‟un support
matériel pour se propager ; quand ce support n‟est pas nécessaire on parle d‟onde
électromagnétique comme pour la lumière. Certaines ondes sont produites par une
vibration périodique ; elles sont donc caractérisées par leur longueur d‟onde et par
leur fréquence.
La longueur d’onde (notée  ) est la distance entre deux points consécutifs
d’une onde qui se comportent de façon identique. La fréquence (notée f ) est le taux
de répétition de la perturbation qui produit l’onde. La vitesse de propagation d‟une
onde est donnée par la relation :
2 2
v  f . En définissant deux constantes : k  (nombre d‟onde) et  
 T

(pulsation ou fréquence angulaire), on a alors v  Avec T représentant la période
k
de l‟onde (l‟inverse de la fréquence). La période d’une onde est le temps mis par
celle – ci pour parcourir une longueur d’onde complète.

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On peut représenter les ondes sphériques par une série de surfaces
sphériques centrées sur la source S, sur lesquelles tous les points subissent à un
moment donné un ébranlement identique. Pour de telles surfaces on utilise le terme
de fronts d’onde.

Rayon lumineux
S

Fronts d’onde

Figure 1 : présentation d‟une onde sphérique

Si le milieu de propagation est homogène et isotrope, la propagation des


ondes se fait perpendiculairement aux fronts d‟onde. Une ligne perpendiculaire aux
fronts d‟onde, indiquant la direction du mouvement des ondes s‟appelle rayon ; C‟est
le chemin suivi par l‟énergie lumineuse. À grande distance de la source ponctuelle,
les fronts d‟onde deviennent des plans quasi parallèles et les rayons deviennent des
droites quasi parallèles et perpendiculaires aux plans. Ainsi, une petite portion d‟un
front d‟onde sphérique équivaut approximativement à une onde plane (suivant une
seule direction).

Figure 2 : Aplatissement des ondes sphériques

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Principe d’Huygens

Le principe de Huygens est essentiellement une construction géométrique


servant à déterminer, à un instant donné, la position d‟un nouveau front d‟onde à
partir de ce que l‟on connaît d‟un front d‟onde antérieur.
En 1678, HUYGENS fait l‟hypothèse suivante :

« Lorsqu’une source ponctuelle S émet une onde, tout se passe comme si, à un instant t,
chaque point d’une surface d’onde se comportait à son tour comme une source ponctuelle
secondaire émettant des ondes dans toutes les directions, les ondes secondaires
(ondelettes) interfèrent entre elles de sorte que la nouvelle surface d’onde est l’enveloppe
(tangente) de toutes les surfaces d’onde secondaires. »

Figure 3 : principe d‟Huygens

Le spectre lumineux (électromagnétique)

La principale source de lumière sur terre provient du soleil. Cette lumière dite
blanche est appelée polychromatique par ce qu‟elle contient différentes couleurs
associées chacune à une longueur d‟onde spécifique ou à une fréquence. Chacune

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de ces fréquences correspond à une lumière monochromatique (longueur d‟onde
unique) d‟une couleur particulière.
Ce que l‟on appelle “lumière visible” est la portion du spectre électromagnétique qui
est perçue par un œil humain normal. Elle s‟étend du rouge (longueur d‟onde de 750
nm) au violet (longueur d‟onde de 400 nm) en passant par toutes les couleurs de
l‟arc-en-ciel (communément divisé en rouge, oranger, jaune, vert, bleu, indigo et
violet).

Figure 4 : spectre électromagnétique

3. lois de l’optique géométrique

Les lois de l‟optique géométrique permettent d‟expliquer certaines propriétés de la


lumière mais ne peuvent expliquer certains phénomènes tels que l‟interférence, la
diffraction ou la polarisation. Ainsi pour pouvoir utiliser ces lois il faut se placer dans
un cadre approximatif où les hypothèses permettent de négliger les aspects
ondulatoire et quantiques de la lumière.

3.1. Rayon lumineux et approximation de l’optique géométrique

On a déjà définit le rayon lumineux comme la direction du flux d‟énergie


associée à une onde (direction de propagation de l‟onde). Les rayons sont des
droites perpendiculaires aux plans (fronts) d‟onde pour une onde plane.
L‟approximation géométrique consiste à supposer que les rayons dans un milieu
homogène et isotrope sont des lignes droites. Tant que les propriétés des milieux
c
varient peu à l‟échelle de la longueur d‟onde   cT  , l‟approximation de l‟optique
f

9
géométrique est valide. Par exemple il est impossible d‟isoler un rayon lumineux
(pinceau infiniment fin) en faisant passer un faisceau au travers d‟un trou de 1  m de
diamètre (   0; 5  m dans le visible) : on sort du cadre de l‟optique géométrique ; il
apparaît un phénomène de diffraction. En optique géométrique les instruments ont
des tailles caractéristiques de l‟ordre du cm donc très au delà de la longueur d‟onde
des ondes lumineuses du domaine visible.

Hypothèses de validité :

Supposons qu‟une onde plane de longueur d‟onde  frappe une cloison munie
d‟une ouverture de diamètre d , trois cas peuvent se présenter :
1) Si   d , il n‟y a presque pas de diffraction observable et l‟approximation
géométrique demeure valable.
2) Si   d , la diffraction devient significative.
3) Si   d , l‟ouverture se comporte comme un émetteur ponctuel d‟ondes
sphériques.

3.2. Lois de Snell – Descartes

Bien avant un consensus scientifique sur la nature de la lumière, Snell et


Descartes, indépendamment, ont élaboré des lois qui rendent compte des propriétés
observables de la lumière : la réflexion et la réfraction. Avant de voir les lois régissant
ces propriétés, faisons certaines mises au point :
 Tout rayon qui arrive sur une surface (rayon incident) touche cette surface en
un point nommé point d‟incidence I.
 Au point d‟incidence s‟élève automatiquement une droite imaginaire (en traits
interrompus) normale (perpendiculaire) à la surface.
 Tout rayon qui laisse une surface, à partir du point d‟incidence, est appelé
rayon émergeant.
 L‟angle formé entre un rayon émergeant et le rayon incident qui lui
correspond est appelé angle de déviation D.

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3.2.1 La réflexion

Lorsqu‟un rayon arrive à l‟interface entre deux milieux isotropes et homogènes


différents, il donne naissance à un rayon réfléchi et à un rayon transmis (réfracté).
On distingue deux types de réflexion :
 La réflexion diffuse est produite par une surface irrégulière. Elle ne produit
pas d‟image discernable. C‟est cependant cette sorte de réflexion qui nous
permet de voir le monde qui nous entoure.
 La réflexion spéculaire est produite par une surface très lisse (ex. : miroir ou
surface d‟eau très calme). Elle produit une image discernable d‟un objet.

On définit le plan d‟incidence comme le plan contenant le rayon incident et la


normale à l‟interface (figure 5).

Figure 5 : réflexion d‟un rayon sur une interface

On définit les angles d‟incidence i1 et de réflexion i1‟ comme les angles formés par
ces rayons et la normale.

Lois de la réflexion

1. Le rayon réfléchi est dans le plan d‟incidence.


2. Le rayon réfléchi est symétrique du rayon incident par rapport à la normale : i1 = i1‟

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Pouvoir Réflecteur

Le pouvoir réflecteur d‟une interface (énergie réfléchie sur l‟énergie incidente) vaut,
2
 n n2 
en incidence normale, R   1  . Pour une interface verre air cela vaut 4%.
  
 n1 n 2 
En déposant une couche mince métallique sur l‟interface on ramène le pouvoir
réflecteur très proche de 100% : on parle alors de miroir. On peut aussi déposer une
couche mince de MgF2 pour réduire le pouvoir réflecteur (anti reflet).

3.2.2 La réfraction

La réfraction est la déviation de la lumière lorsqu‟elle traverse l‟interface entre


deux milieux transparents d‟indices optiques différents.

Figure 6 : réfraction d‟un rayon lumineux

Lois de la réfraction

1. Le rayon réfracté est dans le plan d‟incidence.


2. Le rayon réfracté est tel que : n1 sin i1 = n2 sin i2

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Nous appellerons milieu 1 celui qui contient le rayon incident et, le milieu 2 celui dans
lequel arrive le rayon réfracté (émergeant).
On comprend qu‟i2 est l‟angle de réfraction.

Conséquences :
Principe du retour inverse de la lumière : tout trajet suivi par la lumière dans
un sens peut l‟être en sens opposé.

3.2.3 Indice de réfraction

L'indice relatif de réfraction d'un milieu par rapport à un autre est l'inverse du
rapport des célérités de la lumière dans les deux milieux considérés.

Si n2/1 est l'indice de réfraction du milieu 2 par rapport au milieu 1 et si c 1 et c2 sont


les célérités respectives de la lumière dans les milieux 1 et 2 alors :

 c 1
n 2 /1
c 2

L'indice absolu d'un milieu est son indice relatif par rapport au vide.

L'indice relatif de deux milieux transparents est égal au rapport des indices
respectifs de ces deux milieux par rapport à un même troisième. On en déduit que
l'indice relatif de deux milieux transparents est égal au rapport de leurs indices

absolus:  c 3
 c
3
n 2/3
, n
1/ 3
c 2 c
1

D‟où  c .c  n
2 1 2/3
n 2 /1
c c n
1 3 1/ 3

Si le milieu 3 est le vide alors :

 n 2
n 2 /1
n 1

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Lorsque aucune indication n'est donnée quant au milieu de comparaison c'est de
l'indice absolu dont il s'agit. Comme la célérité de la lumière dans le vide (300.000
km/s) est plus grande que dans tout autre milieu, l'indice absolu d'un milieu est
toujours supérieur à 1. En général les indices sont donnés pour la lumière jaune qui
constitue une valeur moyenne pour la lumière blanche.

On dira qu'un milieu est plus ou moins réfringent selon que son indice absolu sera
plus grand ou plus petit que celui du deuxième milieu.

Lorsque la lumière se propage d‟un milieu à un autre, la fréquence de l‟onde ne


change pas. Par conséquent, en appliquant la relation v  f . aux deux milieux

matériels, on obtient v  f .
1 1
et v
2
 f .  2 d‟où :

λ1. n1 = λ2. n2, si le milieu 1 est le vide, alors n1 = 1. La longueur d‟onde dans un


milieu quelconque est donnée par  n

n
0
où  0
représente la longueur d‟onde de

la lumière dans le vide et  n , la longueur d‟onde de la lumière dans le milieu dont

l‟indice de réfraction est n.

3.3. Dispersion et prisme


3.3.1 Dispersion

La vitesse de la lumière dans le vide ne dépend pas de sa longueur d'onde.


Mais dans certains milieux, elle peut en dépendre : c'est le phénomène de dispersion
défini comme étant la décomposition et l’étalement de la lumière par une substance
telle que le prisme. On rencontre ce phénomène pour tous types d'ondes, comme le
son ou les vagues. Un milieu causant une certaine dispersion, variation de l‟indice n
en fonction de la longueur d‟onde, est alors dit dispersif.

Figure 7 : dispersion de la lumière

14
3.3.2 Prisme (bibliothèque en ligne : http://fr.wikipedia.org/wiki/Prisme_(optique))

Un prisme est un élément optique utilisé pour réfracter la lumière, la réfléchir


ou la disperser en ses constituants (les différents rayonnements de l'arc-en-ciel pour
la lumière blanche). C'est traditionnellement un prisme (solide) droit à base
triangulaire, constitué d'un matériau transparent : verre, plexiglas, notamment.
Du point de vue de l'optique géométrique, un prisme est l'association de deux
dioptres plans non parallèles.

Un prisme (figure 8) est considéré comme un


milieu transparent et homogène limité par
deux dioptres plans non parallèles qui
constituent les
faces du prisme ; celles-ci se coupent suivant
une droite qui est l'arête du prisme.

Tout plan perpendiculaire à l'arête est un


plan de section principale ; son intersection avec les deux faces définit ce que
traditionnellement on appelle l'angle A du prisme.

Généralement un troisième plan limite le milieu réfringent parallèlement à l'arête,


c'est la base du prisme.

Définition des angles (figure 9).

On note : i l'angle d'incidence, i′ l'angle


du rayon émergent, r l'angle de la 1re réfraction,
r′ l'angle de la 2e réfraction, A l'angle au
sommet du prisme, D l'angle de déviation entre
le rayon émergent et le rayon incident.

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On suppose le prisme placé dans l'air (indice 1). Le rayon incident suit la loi de
Snell-Descartes de la réfraction au passage du premier dioptre, donc les angles i et r
sont tels que :

(1) avec n : indice du verre constituant le prisme

De même, à la sortie du second dioptre :

(2)

La géométrie impose par ailleurs les relations :

A = r + r′ (3) et
D = i + i′ - A (4)

À partir de ces relations, un calcul simple dans l'approximation des petits angles
permet de déterminer l'ordre de grandeur de l'angle de déviation :

sin i ≃i ; sin i′ ≃ i′ ; sin r ≃r ; sin r′ ≃ r′

soit i ≃ n⋅r d'après (1) et i′ ≃ n⋅r′

d'après (2) l'équation (4) devient donc D = n⋅(r + r′) - A

soit d'après (3) D = (n-1) ⋅A

L‟angle A étant en radian. On note que dans l'approximation des petits angles, la
déviation est indépendante de l'angle d'incidence.

Si on ne peut pas faire l'approximation des petits angles, la déviation est :

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Le minimum de déviation :

On constate expérimentalement l'existence d'un minimum de la valeur de D


lorsqu'on fait varier l'angle d'incidence. On note Dm ce minimum de déviation. Le
principe du retour inverse de la lumière montre alors simplement que la configuration
pour ce minimum est nécessairement symétrique. Ceci a donc lieu quand :

i = i′ et r = r′.

Des relations précédentes on déduit facilement que ce minimum dépend de l'indice :

n.sin (A/2) = sin ((A + Dm)/2)


Réciproquement, on peut dire que le minimum de déviation dépend de l'indice.

Conditions d’émergence dans l’air :

Suivant l'angle du prisme, suivant son indice, un rayon arrivant sous une
incidence trop faible peut ne pas émerger par la face opposée : il est réfléchi par le
dioptre et émerge donc par la base du prisme.

C‟est-à-dire :

Voici la condition générale d‟émergence d‟un rayon à travers le prisme :


-λ≤A–r≤λ

Pour qu'un rayon émerge du prisme il faut que l'angle d'incidence i soit compris entre

i0 et 90° : i0 = arcsin [n⋅sin (Â - arcsin 1/n)] avec arcsin (1/n) = λ

Dépendamment de A la condition serait A ≤ 2 λ

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3.4. Intensité lumineuse

Considérons la quantité de lumière réfléchie ou réfractée en fonction de


l‟énergie transportée par le faisceau incident. La proportion entre la lumière réfléchie
et la lumière transmise dépend des indices de réfraction des milieux en présence
ainsi que de l‟angle d‟incidence.
2
 n 2 n1  4 n1.n2
I 
  I 
n1 n2 I
et I
 n1 n 2 
r 0 t 2 0

Où I0, Ir et It représentent respectivement les intensités de la lumière incidente,


réfléchie et transmise. Ces résultats sont valables uniquement quand la lumière
arrive à la surface délimitant les deux milieux avec une incidence normale.

3.5. Angle limite et réflexion interne

Angle limite

Supposons que la lumière se propage d'un milieu moins réfringent vers un


milieu plus réfringent (n2 > n1). En appliquant la formule de Descartes :

Sin i2  n 1
. Sin i1 on a sini2 < sini1 et donc i2 < i1
n 2

À tout rayon incident correspond donc un rayon réfracté qui se rapproche de la


normale en pénétrant dans le milieu plus réfringent.

On retiendra comme règle générale :

Lorsqu’un rayon lumineux passe d'un milieu moins réfringent vers un milieu plus
réfringent, il se rapproche de la normale au point d'incidence.

Si l'incidence est rasante, c'est-à-dire

L‟angle de réfraction i2 prend une valeur particulière appelée angle de


réfraction limite défini par :

(Figure 10)

18
n1
n2

Figure 10 : angle limite et réflexion totale

Réflexion totale

Supposons maintenant que la lumière passe d'un milieu plus réfringent vers un
milieu moins réfringent (figure 10). Si l'on fait croître l'angle d'incidence i1depuis la
valeur 0 (correspondant à l'incidence normale) l'angle de réfraction i2 croît plus vite :

Sin i2  n
1
. Sin i1 on a sini2 > sini1 et donc i2 > i1
n
2

i2 prend la valeur extrême égale à 90° lorsque :

Où λ n'est autre que l'angle de réfraction limite

Lorsque les rayons incidents arrivent sur le dioptre avec un angle d'incidence
supérieur à l'angle limite, ils subissent une réflexion totale alors que pour une valeur
inférieure à l'angle limite ils ne subissent qu'une réflexion partielle. La surface de
séparation des deux milieux se comporte alors comme un miroir parfait.

On notera que quelle que soit la valeur de l'angle d'incidence sur un dioptre
séparant deux milieux d'indices différents il existe toujours un rayon réfléchi.

19
3.6. Principe de Fermat

Pierre de FERMAT proposa que les rayons lumineux répondent à un principe


très général auquel on donna son nom. Le principe de Fermat est un principe
variationnel car il fait appel à une grandeur que l‟on cherche à optimiser.

Notion de Chemin optique

Pour une courbe (C) allant de A à B, qui n'est pas en général un rayon
lumineux, on appelle chemin optique la quantité L :
B
L  n.ds
A( C )
Où ds est l'abscisse curviligne.

Principe de Fermat (1657)

Le chemin emprunté par la lumière pour se rendre d’un point donné à un autre
est celui pour lequel le temps de parcours est extremum, c’est-à-dire, minimum,
maximum ou stationnaire. Ce seul énoncé permet de retrouver les lois de Snell-
Descartes.
Entre deux points A et B, atteints par la lumière, le chemin optique suivi le long du
trajet est stationnaire.

3.7. Absorption de la lumière transmise

En traversant un milieu une partie de l‟énergie lumineuse y est absorbée.


Donc, l‟énergie lumineuse diminue à mesure qu‟augmente la pénétration.
Considérons un faisceau lumineux d‟intensité I0 traversant un milieu sous une
incidence normale. Après que le faisceau ait parcouru une distance infinitésimale dx
à l‟intérieur de ce milieu, la fraction de l‟intensité absorbée dI/I est proportionnelle à
dI
cette distance :   .dx
I
Où  est une constante appelée pouvoir d‟absorption du milieu considéré.
 . x
On a alors : I  I 0 e

20
4. Formation d’images

Avant même d‟entrer dans une étude sur la formation des images à partir de
différents instruments d‟optique, il est important qu‟on se fixe certaines définitions, un
vocabulaire des termes techniques et des conventions de signe. Ces mises au point
guideront le reste du cours afin qu‟il n‟y ait pas de mal entendu.

4.1. Vocabulaire
4.1.1. Source de lumière

Les objets qui émettent de la lumière sont des sources de lumière ou


émetteurs lumineux.

4.1.1.1. Sources primaires

Une Source primaire de lumière est un objet lumineux par lui-même


(définition). On peut classer les sources primaires en deux familles :

Sources naturelles :

 Les étoiles (dont une toute petite étoile très importante pour nous : le
SOLEIL)
 Les éclairs, la lave au sortir d'un volcan
 Le feu allumé par les éclairs ou la lave d'un volcan
 La bioluminescence (les lucioles, verts luisants, certains poissons des
grandes profondeurs)

Sources artificielles :

 Le feu, domestiqué par l'homme depuis la préhistoire


 Les systèmes d'éclairage électrique

4.1.1.2. Sources secondaires

Un objet éclairé par une source de lumière peut, à son tour, éclairer d'autres
objets. On parle alors de source secondaire. Exemple : la lune, éclairée par le soleil,
éclaire (faiblement) la terre ; c'est le "clair de Lune".

21
Par ailleurs, une source est considérée ponctuelle lorsque son étendue est
très petite par rapport à sa distance au point d‟observation. Elle émet de la lumière
également dans toutes les directions. C‟est le cas d‟une étoile par exemple.

4.1.2. Rayon et faisceau lumineux

En pratique un rayon lumineux isolé n‟existe pas ; les rayons sont toujours
groupés en faisceaux. On distingue :
- faisceau parallèle (cylindrique). Tous les rayons qui le composent sont
parallèles.
- Faisceau convergent. Tous les rayons qui le composent se dirigent
vers un même point.
- Faisceau divergent. Tous les rayons qui le composent viennent d‟un
même point.
- Pinceau. Un faisceau étroit est dit pinceau lumineux.

Figure 11 : différents faisceau lumineux

4.1.3. Système optique

Selon Serway, un système optique est un dispositif capable de modifier la


trajectoire de la lumière, donc de dévier les rayons lumineux. Un système optique est
un ensemble de milieux transparents isotropes ou réflecteurs. En pratique, les
surfaces de séparation seront toujours des formes géométriques simples (plans,
sphères...).
Un système optique est dit centré si les différentes surfaces de séparation entre les
milieux sont des surfaces de révolution autour d‟un même axe : l‟axe du système ou
axe principal. Si le système ne contient que des dioptres il sera dit dioptrique ; s'il
contient un ou plusieurs miroirs le système centré sera dit catadioptrique.

22
4.1.4. Point objet et point image

 Le point objet d‟un système optique est le point de concours du faisceau


incident, c'est-à-dire du faisceau qui entre dans le système optique. Le point
objet est dit réel quand les rayons lumineux sont réellement issus de ce point,
donc quand le faisceau incident est divergent.
 Le point de convergence du faisceau émergent d‟un système optique est le
point image. Le point image sera considéré réel si le faisceau émergent est
convergent, et virtuelle si les rayons semblent provenir de ce point.
 Espace objet/image

Un instrument d‟optique donne d‟un objet une image réelle si celle-ci peut être
recueillie sur un écran. Si celle-ci ne peut être recueillie sur un écran, elle est
virtuelle. Les points d‟un objet ou d‟une image virtuelle ne sont que les points
d‟intersections géométriques des prolongements des rayons réels.

4.1.5. Stigmatisme et aplanétisme

Un système optique est rigoureusement stigmatique pour un couple de points


A et A‟ si tous les rayons issus de A se coupent en A‟ après traversée du système
optique. A‟ est alors l‟image parfaite de l‟objet A par le système optique, et vice versa
si l‟on inverse le sens de propagation de la lumière ; on dit alors que A et A‟ sont
conjugués par ce système.

23
En termes de chemin optique, quelque soit le rayon optique retenu, le chemin
optique est stationnaire : L (AA‟)=constante.

Lorsque les conditions de Gauss sont vérifiées, les systèmes optiques centrés
(comme les lentilles optiques et les miroirs sphériques) sont aplanétiques, c'est-à-
dire que l'image d'un objet perpendiculaire à l'axe optique est perpendiculaire à l'axe
optique.

Condition d'aplanétisme

L'objet AB doit être un objet plan, perpendiculaire à l'axe optique : dans ces
conditions, son image est plane et perpendiculaire à l'axe optique (correspondance
plan à plan). Pour le tracé de l'image, seule la connaissance de l'extrémité est
nécessaire pour obtenir la totalité de cette image.

Un système centré est dit aplanétique lorsqu'on a stigmatisme dans un plan de


front et que les points images de ce plan se situent dans un plan de front.

C'est à dire que, si A et A' sont conjugués, quelque soit B contenu dans le plan
perpendiculaire à l'axe principal et passant par A, le point B', image de B, appartient
au plan de front de A'.

4.1.6. Approximation de Gauss

Seul le miroir plan est pourvu d‟un stigmatisme rigoureux pour tous les points
de l‟espace. Les appareils d‟optique travaillent donc toujours dans des conditions de
stigmatisme approché : L‟image d‟un objet donné n‟est jamais parfaite. Il est donc
nécessaire de donner les conditions dans lesquelles les images sont les meilleures,
ce sont les conditions de Gauss.

24
On dit qu‟un système optique est utilisé dans les conditions de l‟approximation de
Gauss lorsque sont réalisées les conditions suivantes :
1. Chaque point lumineux n‟envoie effectivement dans le système qu‟un pinceau
lumineux dont les rayons ne s‟écartent que très faiblement de la normale à
chaque surface rencontrée à l‟intérieur du système optique considéré.
2. L‟objet est plan (ou rectiligne), perpendiculaire l‟axe du système et
suffisamment petit pour que l‟image puisse être aussi considérée comme
plane (ou rectiligne).

Remarque :

Lorsque les conditions de Gauss ne sont pas réalisées les “images” obtenues,
au lieu d‟être proportionnelles à l‟objet, sont déformées : le système produit dans ce
cas des aberrations géométriques. Le calcul de ces aberrations est extrêmement
difficile, même si au cours de ces dernières décennies des méthodes puissantes de
la physique Mathématique, ont été utilisées avec un certain succès.
L‟approximation de Gauss est l‟approximation linéaire de l‟optique géométrique.

25
1. Dioptres Sphériques/

Définitions

Un dioptre sphérique est un ensemble


constitué de deux milieux transparents,
homogènes et isotropes, d'indices
différents séparés par une surface
sphérique. Tout diamètre de la sphère
est un axe. L'axe principal est l'axe
perpendiculaire au plan de base. L'axe
principal coupe le dioptre en son
sommet S. est le demi angle
d'ouverture du dioptre.

Nous choisirons un sens positif suivant le


sens de propagation de la lumière. Le milieu
d'indice n1 sera qualifié de milieu objet tandis
que celui d'indice n2 sera qualifié de milieu
image.

Stigmatisme rigoureux.

Image d'un point sur l’axe :

Le point A1 est pris sur l'axe A1CS et donc son image, si elle existe, sera sur cet axe car le
rayon A1CS traverse le dioptre sans être dévié.

Un rayon quelconque A1I se réfracte suivant IA2, les rayons incidents, réfracté et la
normale au dioptre, CI, étant situés dans un même plan que l'on choisit comme plan de la
figure.

Appliquons la relation des sinus au triangle ICA1 :

26
Puis au triangle ICA2 :

On en déduit :

en tenant compte de la relation : on obtient:

La quantité : qui se conserve à la traversée du dioptre, est un invariant


fondamental.

Il existe deux points pour lesquels le stigmatisme est rigoureux : ils sont appelés points de
Weierstrass (ou points d'Young).

Ils sont toujours de nature opposée : si l'un est réel, l'autre est virtuel. Sur chaque
diamètre du dioptre existe un couple de tels points.

Stigmatisme approché.

Image d'un point sur l’axe :

Dans ce cas le point I est voisin du sommet du dioptre S et on peut écrire la relation :

Sous la forme :

On pourra alors énoncer :

Il y a stigmatisme approché pour tout point de l'espace qui n'envoie sur le dioptre
sphérique qu'un pinceau lumineux dont le rayon moyen lui est normal, c'est à dire peu incliné
par rapport à l'axe du dioptre ou encore formé de rayons paraxiaux.

27
Image du centre. (Approximation de Gauss)

Le centre est sa propre image donc


tout rayon passant par le centre du
dioptre le traverse sans déviation.

Foyer image.
(Approximation de Gauss)
Lorsque le point A1 est très loin
sur l'axe on peut confondre CA1
et SA1 et la relation :

peut s'écrire
en appelant F' le foyer image du
dioptre :

on en déduit la relation donnant la


position du foyer F' par rapport au

sommet S:

Cette quantité notée f' est appelée


distance focale image du dioptre
sphérique.

Dans le cas du dioptre concave :

- si n1 < n2, F' est virtuel

- si n1 > n2, F' est réel

Il résulte de cette définition que


tout rayon incident parallèle à l'axe

28
optique se réfracte en passant par le
foyer image F'.

Foyer objet.
(Approximation de Gauss)
Si l'on définit le foyer objet F
comme étant le point de l'axe
dont l'image est située à l'infini
sur l'axe on pourra considérer
que CA2 et SA2 sont peu
différents et la relation:

peut

s’écrire :

soit encore :

cette quantité notée f est la


distance focale objet du dioptre
sphérique.

Dans le cas du dioptre concave :

- si n1 < n2, F' est virtuel

- si n1 > n2, F' est réel

Un rayon incident passant par le


foyer objet du dioptre se réfractera
en un rayon parallèle à l'axe optique
du dioptre.

On a d'autre part : les foyers image et objet du dioptre sont symétriques par rapport au
milieu de CS.

29
Plan focal image.
(Approximation de Gauss
Le plan passant par F' et
perpendiculaire à l'axe optique
est le plan focal image.

Si le dioptre est concave et n1


<n2 le plan focal image est virtuel et
le faisceau émergent réfracté,
correspondant à un faisceau
incident parallèle, est divergent et
semble provenir d'un foyer
secondaire F'x obtenu en prenant
l'intersection entre une parallèle au
faisceau incident passant par le
centre C et le plan focal image.

Plan focal objet.


(Approximation de Gauss)

Le plan focal objet est le plan


passant par le foyer objet F et
perpendiculaire à l'axe optique
du dioptre. Si le dioptre est
concave et n1 < n2 le plan focal
objet est virtuel. Un faisceau
incident convergent en un foyer
objet secondaire Fx sera réfracté
en un faisceau de rayons
parallèles l'axe secondaire
passant par le foyer secondaire
Fx et le centre du dioptre.

Image d'un objet plan.

Le dioptre sphérique donnera d'un objet A1B1 une image A2B2, dans les conditions de
Gauss, si l'objet est peu étendu et s'il est situé dans un plan de front ( plan perpendiculaire à
l'axe optique). L'image sera alors également dans un plan de front si les rayons issus de
l'objet sont peu inclinés par rapport à l'axe optique du dioptre ( rayons paraxiaux).

Cherchons l'image d'un objet A1B1 plan et perpendiculaire à l'axe principal du dioptre : elle
est, dans l'approximation de Gauss, perpendiculaire à l'axe principal et il suffit de déterminer
l'image de B1 puisque l'image d’A1 est située sur l'axe principal.

30
Nous utiliserons pour
faire cette construction 3
rayons particuliers :

- un rayon passant par le


centre du dioptre et qui n'est
pas dévié à la traversée de
celui-ci

- un rayon issu de B1 et
passant par le foyer objet F :
il est réfracté suivant une
parallèle à l'axe principal

- un rayon issu de B1 et
parallèle à l'axe principal : il
est réfracté suivant un rayon
qui passe par le foyer image
F'.

Construction du rayon réfracté correspondant à un rayon incident quelconque

Pour construire le rayon réfracté


correspondant à un rayon incident
quelconque, on cherche
l'intersection du rayon incident avec
le plan focal objet puis on trace un
rayon passant par le centre C du
dioptre et le foyer secondaire
précédemment défini. Le rayon
réfracté est parallèle à CFx.

On peut également tracer une


parallèle au rayon incident passant par
C et chercher son intersection avec le
plan focal image ; le rayon réfracté
semblera alors issu du foyer secondaire
ainsi défini.

Ce type de construction est valable


quel que soit le dioptre sphérique,
divergent ou convergent, convexe ou
concave.

31
Formules de position

Origine au centre
Formules de conjugaison :
En reprenant la relation:

on peut encore écrire:

sachant que:

on en déduit:

En appliquant le théorème de Thalès aux triangles CA1B1 et CA2B2 on obtient :

32
Origine au sommet
Formules de conjugaison :
En reprenant la relation :

on peut l'écrire sous la


forme :

Si l'on considère les triangles SA1B1 et SA2B2 on a:

on en déduit alors :

Comme nous nous situons dans l'approximation de Gauss, nous avons:

d'autre part: d'où:

Origines aux foyers


Formules de conjugaison :

Si nous nous
plaçons dans
l'approximation de
Gauss, SI=A1B1 et
SJ=A2B2.

En appliquant le
théorème de Thalès aux
triangles FA1B1 et FSJ,
puis aux triangles F'A2B2
et F'SI:

33
on en déduit :

Relation de Lagrange Helmholtz.

Si A2B2 est l'image


d‟A1B1 un rayon issu
d‟A1 se réfracte en K
en passant par A2. Si
l'on choisit le sens
trigonométrique
comme sens positif
des angles on peut
écrire :

Puisque nous nous plaçons dans l'approximation de Gauss on pourra confondre les
tangentes des angles avec les angles exprimés en radians :

nous avons vu que :

soit encore :

On en déduit facilement le relation de Lagrange-Helmholtz :

34
Dioptre convergent.

Nous représentons la réfraction d'un


faisceau de rayons parallèles à l'axe du
dioptre suivant que le dioptre est
convexe ou concave et que n1 est
supérieur ou inférieur à n2.

Un dioptre sera convergent si le foyer


image est réel.

On définit la vergence d'un dioptre par la


relation :

Le dioptre sera convergent si sa vergence


est positive c'est-à-dire si le centre de
courbure C est situé dans le milieu d'indice
de réfraction le plus élevé.

Dioptre divergent.

Un dioptre sera divergent si le foyer image


est virtuel ; le centre de courbure C est
situé dans le milieu d'indice de réfraction
le moins élevé

35
2. Systèmes Centrés/

Définition

Un système centré est constitué par des suites de milieux transparents, séparés
par des dioptres (plans ou sphériques) et éventuellement des miroirs, et qui est de
symétrie de révolution autour d'un axe appelé axe optique ou axe principal.

Si le système ne contient que des dioptres il sera dit dioptrique ; s'il contient un ou
plusieurs miroirs le système centré sera dit catadioptrique.

Conditions d'étude

Dès qu'un système centré comporte plus d'un dioptre il est, en général, impossible
d'obtenir un système rigoureusement stigmatique.

Aussi notre étude des systèmes centrés sera réalisée dans le cadre du stigmatisme
approché, c'est à dire :

 Les objets sont plans, perpendiculaires à l'axe et de petites dimensions


(aplanétisme)
 Les rayons lumineux sont peu inclinés par rapport à l'axe du système
(approximation de Gauss)
 Les images sont planes et perpendiculaires à l'axe.

Formules de Lagrange Helmholtz

Un système pourra toujours être considéré comme formé uniquement de dioptres (plans
ou sphériques) séparant des milieux d'indices n, n1, n2,...,nn,...,n', chacun étant considéré
dans les conditions de Gauss.

Le premier dioptre donne


d‟A1 une image A2 qui sert
d'objet pour le second
dioptre et ainsi de proche
en proche jusqu'au
dernier dioptre.

36
Si l'on considère un objet AB dans un plan de front avec A situé sur l'axe, on obtient les
images successives A1B1, A2B2, AnBn et finalement A'B' à travers les différents dioptres.

Ainsi un rayon passant par A passera successivement par les points A1, A2, An et A' en
vérifiant pour chacun des dioptres traversés la relation de Lagrange-Helmholtz :

D’où la relation de Lagrange-Helmholtz entre l'objet AB et son image A’B’ :

Foyers et plans focaux

Un faisceau cylindrique
incident parallèle à l'axe
optique convergera en un
point F' sur l'axe, point
appelé foyer principal image
du système centré et
conjugué d'un point source
objet situé à l'infini sur l'axe.

On appelle foyer principal objet le point F situé sur l'axe optique dont l'image se situe à
l'infini sur l'axe optique ; dans ce cas un faisceau de rayons lumineux, issus de F, émergera
du système en un faisceau de rayons parallèles entre eux et à l'axe optique.

Le plan de front passant par F est appelé plan focal objet et admet comme conjugué le
plan situé à l'infini. De même le plan de front passant par F' sera appelé plan focal image et
constituera le conjugué d'un plan objet situé à l'infini.

Si les foyers objet et image sont à distance finie on dira que le système est à foyers, tandis
que s'ils sont rejetés à l'infini le système sera dit afocal.

37
Plans principaux

Les plans principaux sont deux plans de front conjugués: le plan principal objet et le plan
principal image pour lesquels le grandissement linéaire (ou transversal) est égal à +1.

Un rayon incident SI parallèle à


l'axe principal émerge suivant le
rayon I'F' en passant par le foyer
image F' du système tandis qu'un
rayon incident FJ passant par le
foyer objet émerge suivant un rayon
J'R parallèle à l'axe.

Supposons que les foyers F et F' soient à distance finie.

Les points de rencontre K et K' des deux rayons incidents et de leurs émergents sont deux
points conjugués situés à distance finie. Ces deux points sont tels que : et
correspondent à un grandissement relatif égal à +1.

L'ensemble des couples de points des plans de front de K et K' conduiront au même
grandissement +1 : ce sont donc des plans principaux. Le plan P est le plan principal objet
tandis que le plan P' est le plan principal image. H et H' sont les points principaux de l'axe du
système centré. La distance HH' mesure l'interstice du système.

La manière dont nous avons introduit les points K et K' nous conduit à énoncer une
propriété importante :

Le plan principal image est le lieu des points K' intersection des incidents parallèles à l'axe
et des émergents correspondants. Le plan principal objet P est le lieu des points K
intersections des incidents passant par F et des émergents correspondants parallèles à l'axe.

Distances focales

Considérons un système centré


caractérisé par ses foyers objet F et
image F' et par ses plans principaux
P et P'. La valeur algébrique du
segment PF est appelée distance
focale objet f tandis que la valeur
algébrique du segment P'F' est
appelée distance focale image f '.

38
Nous allons déterminer la relation qui
existe entre f et f'.

Soient n l'indice du milieu dans lequel


est placé l'objet et n' l'indice du milieu
dans lequel se trouve l'image. Un objet AB
placé dans le plan principal objet P a pour
image A'B' placée dans le plan principal
image P'.

Un rayon incident parallèle à l'axe et


passant par B émerge suivant B'F' incliné
d'un angle u' par rapport à l'axe du
système.

Soit Fs le foyer objet secondaire intersection du rayon incident parallèle à l'axe et passant
par B avec le plan focal objet.

Au rayon incident FsA correspondra un émergent passant par A' et parallèle à B'F' donc
incliné d'un angle u' par rapport à l'axe.

Appliquons la relation de Lagrange Helmholtz : et par définition des


plans principaux :

On en déduit donc :

Si l'on compte positivement les angles dans le sens trigonométrique on a:

On en déduit : et la relation reliant f, f', n et n':

39
On déduit de cette relation que les distances focales sont toujours de signe opposé et que
si les milieux extrêmes sont identiques (même indice) les distances focales objet et image
sont égales.

La vergence d'un système centré sera défini par :

La distance focale s'exprime en mètres et la vergence en dioptries.

Le sens positif le long de l'axe étant pris selon le sens de propagation de la lumière,
lorsque la vergence sera positive le système sera convergent alors qu'il sera divergent pour
une vergence négative.

Construction de l'image d'un objet plan

L'objet AB étant dans un plan


de front son image est également
dans un plan de front et il suffit
de chercher l'image du point B.
Un rayon incident BI parallèle à
l'axe émerge suivant I'F' en
passant par le foyer image F' et
un rayon incident BJ passant
par le foyer objet émerge
parallèlement à l'axe principal
suivant J'B'. L'intersection des
deux rayons émergents définit
le point image B' et l'on en
déduit l'image A'B'.
Si l'objet AB est dans le plan
focal objet alors l'image est
rejetée à l'infini avec A' dans la
direction de l'axe et B' dans la
direction I'F'. Le rayon incident
BH émerge à partir de H'
(conjugué de H) suivant un
rayon parallèle à I'F'.

On rencontre ce cas de figure dans


les instruments d'optique tels la loupe
ou le microscope quand ils sont réglés

40
pour une vision à l'infini.

L'objet AB est alors vu sous le diamètre apparent :

Si l'objet est à l'infini


avec un diamètre
apparent égal à l'image
se forme alors dans le
plan focal image et un
rayon incident issu de B
à l'infini donnera
naissance à un émergent
parallèle à l'axe et
coupant le plan focal
image en B'.

La grandeur de l'image est :

Construction de l'émergent correspondant à un incident quelconque

Un rayon incident
quelconque AI coupe
le plan principal objet
en I et émerge en
passant par le point I'
situé à la même
hauteur que I. Il reste
à trouver un second
point pour pouvoir
tracer l'émergent issu
de I'.

 un faisceau de rayons parallèles à AI émergera en un faisceau de rayons convergents en


un point du plan focal image et, en particulier, le rayon FJ, parallèle à AI, et passant par le
foyer objet F, émergera suivant un rayon parallèle à l'axe qui coupera le plan focal image
en F's. L'émergent correspondant à AI sera donc le rayon I' F's.

41
 un rayon incident parallèle à l'axe et passant par le foyer secondaire objet Fs déterminé
par l'intersection de AI avec le plan focal objet donnera naissance à un rayon émergent
passant par le foyer image F' . Pour obtenir l'émergent correspondant à AI, il suffira de
tracer à partir de I' une parallèle au rayon K' F'.

Formules de Position

Origine aux points principaux

Formules de conjugaison :
Posons :

Les triangles JFH et JBI étant


semblables on peut écrire:

De même pour les triangles I'H'F' et I'J'B' on écrira :

si l'on ajoute les deux égalités précédentes membre à membre on

obtient : d'où la relation de conjugaison :

si l'on tient compte de : on peut écrire : Avec C vergence


du système.

Origine aux foyers

42
Formules de conjugaison de Newton :
Posons :

Les triangles semblables :

- FAB et FHJ d'une part

- F'H'I' et F'A'B' d'autre part


permettent d’écrire :

d'où les formules de Newton :

On définit le grandissement angulaire par :

et on constate que le produit du grandissement linéaire par le grandissement angulaire :

est une constante.

Plans et points anti-principaux

Les plans anti-principaux sont deux plans conjugués entre lesquels le grandissement est
égal à -1. Si l'on appelle Ha et H'a les points anti-principaux on peut écrire suivant les
formules de Newton :

43
on en déduit :

Ainsi les points antiprincipaux sont les symétriques des points principaux par rapport aux
foyers correspondants (de même pour les plans antiprincipaux).

Points nodaux

Les points nodaux N et N' sont


deux points conjugués, situés sur
l'axe, et tels qu'à tout rayon
incident passant par le point
nodal objet, corresponde un
rayon émergent passant par le
point nodal image et parallèle
au rayon incident.

Le rayon incident FsI, issu du foyer objet secondaire Fs, émerge suivant un rayon passant
par le foyer image F' du système; tous les rayons émergents, correspondant à des incidents
issus de Fs, seront parallèles à I'F' : en particulier, au rayon incident FsJ parallèle à I'F' et
coupant l'axe au point nodal objet N, correspondra l'émergent J'N' parallèle à I'F', donc à FsJ,
qui coupe l'axe en N' point nodal image.

Les triangles FsNF et I'H'F' sont égaux et on peut écrire :

De même les triangles HNJ et H'N'J' sont égaux d’où :

on en déduit :

Remarque : si les milieux extrêmes sont identiques alors f = - f ' et les points nodaux sont
confondus avec les points principaux.

Points antinodaux

44
Les points anti-nodaux Na
et Na' sont deux points
conjugués situés sur l'axe,
tels que tout rayon incident
passant par Na émerge en
passant par Na' en faisant
avec l'axe du système un
angle opposé à l'angle que
fait le rayon incident avec
l'axe du système.

Le rayon FsI parallèle à l'axe émerge suivant le rayon I'F' qui passe par le foyer image F' et
tous les rayons émergents correspondant à un incident issu du foyer secondaire Fs
émergeront parallèlement à I'F'. Considérons le rayon incident FsJ dont la direction est
symétrique par rapport à celle de I'F' et qui coupe l'axe au point anti-nodal objet Na : il
émerge suivant J'Na' en coupant l'axe au point anti-nodal image Na'.

Les triangles NaFsF et H'I'F' sont égaux donc :

Si l'on applique la relation de conjugaison de Newton : on en


déduit :

Le point anti-nodal objet est symétrique du point nodal objet par rapport au foyer objet
tandis que le point anti-nodal image est symétrique du point nodal image par rapport au
foyer image.

Si les deux milieux extrêmes sont identiques les points anti-nodaux sont confondus avec
les points anti-principaux.

Éléments cardinaux

Il existe un certain nombre de points possédant des propriétés remarquables qui


permettent de construire la marche de rayons lumineux ou de déterminer la position de
l'image d'un objet par rapport au système centré: ce sont les éléments cardinaux du système
centré qui comportent: les foyers, les points principaux et anti-principaux, les points nodaux
et anti-nodaux.

Lorsque pour un système centré donné on connaît deux couples d'éléments cardinaux ou
un couple et une distance focale alors le système centré est parfaitement défini.

Association de deux systèmes centrés.

45
Chacun des deux systèmes sera caractérisé par :

 ses foyers objet et image F1 et F'1 pour le premier système, F2 et F'2 pour le
deuxième système.
 ses points principaux objet et image : H1 et H'1 pour le premier, H2 et H'2 pour le
deuxième

 ses distances focales objet et image : pour le

premier et pour le deuxième.

Le premier système sépare les milieux d'indice n1 et n tandis que le deuxième sépare les
milieux d'indice n et n2.

L'ensemble des deux systèmes est caractérisé par une distance définie par : que
l'on appelle intervalle optique.

Détermination du foyer objet :

Si l'on veut que le rayon émergent du second système soit parallèle à l'axe il faut que
l'incident sur le deuxième système passe par le foyer objet F2. Le foyer objet F de l'ensemble
des deux systèmes sera donc défini comme étant l'image de F2 à travers le premier système.

Les formules de Newton appliquées au premier système conduisent à:

La position du foyer objet de l'ensemble des deux systèmes sera donc défini par :

46
Détermination du foyer image :

Un rayon parallèle à l'axe du système et incident sur le premier système émergera de


celui-ci en passant par le foyer image F'1. Le foyer image F' de l'ensemble des deux systèmes
ne sera autre que l'image de F'1 à travers le deuxième système.

En appliquant les formules de Newton on obtient :

La position du foyer image F' de l'association des deux systèmes centrés sera donc définie
par :

Détermination des plans principaux et des distances focales :

On a vu que le plan principal objet est le lieu des points d'intersection entre un rayon
incident et un rayon émergent parallèle à l'axe du système centré. C'est donc le lieu des
points K dont la projection sur l'axe est H qui constitue le point principal objet.

En appliquant le théorème de Thalès : soit :

La distance focale objet f est donc définie par :

De même on définit le plan principal image comme étant le lieu des points d'intersection
entre un rayon incident parallèle à l'axe du système centré et le rayon émergent

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correspondant. C'est donc le lieu des points K' dont la projection sur l'axe est H' qui constitue
le point principal image.

On aura de la même façon : soit :

La distance focale image f ' est donc définie par :

On remarquera que tout rayon incident passant par F1 émerge du premier système
parallèlement à l'axe et converge après le second système en passant par F'2. Les points F1 et
F'2 sont donc conjugués par rapport à l'ensemble du système.

On a d'autre part les relations suivantes : on en


déduit la relation :

Détermination de la vergence de l'ensemble des deux systèmes :

Les vergences de chacun des systèmes sont données par :

tandis que la vergence de l'ensemble des deux systèmes est donnée par :

mais

Ce qui nous permet d'en déduire :

soit encore la formule de Gullstrand :

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Systèmes centrés afocaux.
Un système centré sera dit afocal lorsque ses deux foyers sont rejetés à l'infini. Ainsi à tout
incident parallèle à l'axe correspondra un émergent également parallèle à l'axe.

D'autre part le grandissement linéaire est constant et indépendant de la position et de la taille de


l'objet.

On a: soit:

Puisque le grandissement linéaire est constant il en sera de même pour le grandissement


angulaire.

On définira de plus le grandissement axial de deux points objet A et C, situés sur l'axe, dont A' et C'
sont les deux points conjugués dans le système centré, par la relation :

Dans les conditions


d'approximation de Gauss on pourra
écrire :

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On en déduit le grandissement axial :

Le grandissement axial est une constante dans un système centré afocal.

On rencontrera de tels systèmes centrés afocaux dans les instruments d'optique destinés à
faire l'observation d'objets éloignés et destinés à être utilisés par un observateur dont la
vision est normale c'est à dire qu'il vise à l'infini sans accommoder. Ces instruments tels les
lunettes et les télescopes comportent un objectif associé à un oculaire et pour rendre le
système afocal il suffira de faire coïncider le foyer image de l'objectif avec le foyer objet de
l'oculaire.

3. L’ŒIL : DESCRIPTION ANATOMIQUE SIMPLIFIÉE.

L'œil a sensiblement la forme d'une sphère de 24 mm de diamètre, complétée vers l'avant


par une calotte sphérique de rayon 8 mm. L'ensemble est limité par une membrane
résistante : la sclérotique (épaisseur : 0,5 mm) qui est transparente au niveau de la calotte
sphérique et constitue la cornée. La sclérotique est recouverte en arrière par une
membrane : la choroïde qui se prolonge vers l'avant pour donner le muscle ciliaire dont le
rôle est de maintenir le cristallin.

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L'intérieur de la choroïde est tapissé par une membrane nerveuse : la rétine qui est
constituée de cellules de deux types différents : les cônes et les bâtonnets et dont le rôle est
de transformer l'excitation lumineuse en influx nerveux.

L'intérieur du globe oculaire est divisé en deux parties séparées par le cristallin (qui est
assimilable à une lentille biconvexe d'indice moyen égal à 1,42) :

 la cornée, l'iris, le cristallin définissent la chambre intérieure de l'œil remplie d'un


liquide appelé humeur aqueuse d'indice n1= 1,336 (la cornée est un milieu d'indice
sensiblement égal à 1,37). L'iris permet à l'œil de diaphragmer et définit la pupille.
 la partie postérieure du cristallin définit avec la rétine la chambre postérieure de l'œil
formée du corps vitré qui est un gel d'indice n 2= 1,337. La fovéa est la partie la plus
sensible de la rétine et contient principalement des cônes qui sont des cellules
beaucoup plus performantes que les bâtonnets.

L'œil possède environ 6 millions de cônes pour la vision précise et 120 millions de
bâtonnets pour la vision grossière et nocturne.

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