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3 1,017
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A. Njifenjou
University of Yaounde I
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All content following this page was uploaded by A. Njifenjou on 10 September 2021.
A. Njifenjou
and
Faculty of Sciences
University of Douala
Douala, Cameroon
Objectives: These course notes are neither an exhaustive nor an advanced course on the
Finite Element Methods (FEM, for short). We propose according to the official Master 1
Program of Cameroon higher education an introduction to the FEM. The global purpose of
this course is to give to Master 1 students general strong skill tools for finite element analysis
of Partial Differential Equations (PDE, for short) arising in Engineering problems.
Considering very simple diffusion and diffusion-convection models in one and two
dimensional spaces, fundamental aspects of Finite Element formulations of second order
elliptic PDE are exposed as well as easy-to-implement ways of getting the so-called rigidity-
matrix and the right-hand side (involving boundary conditions) of the discrete version of these
PDE.
1
Chapitre I Classification des problèmes aux limites et Rappels d’Analyse
Définition I.1.1 : Dans les sciences mathématiques on appelle problème aux limites un
problème consistant à trouver une fonction u (scalaire ou vectorielle) définie dans une partie
de l’espace ou tout l’espace (à une, deux ou trois dimensions), dépendant éventuellement du
temps (cas des problèmes aux limites évolutifs) et satisfaisant à une ou plusieurs équations
gouvernées par des opérateurs aux dérivées partielles, ainsi qu’à des conditions aux limites et
éventuellement des conditions initiales (si la dépendance en temps a lieu)
Dans la suite de cet exposé on va se concentrer sur les problèmes aux limites du second ordre
(noter que l’ordre d’un problème aux limites est égal à l’ordre maximal d’opérateurs aux
dérivées partielles en espace gouvernant ce problème). Comme on va le voir dans les
exemples suivants, l’ordre maximal de dérivation en temps (pour les problèmes aux limites
évolutifs) restera à l’ordre maximal de dérivation en espace pour certaines classes de
problèmes aux limites. On distingue deux grandes classes de problèmes aux limites du 2nd
ordre :
Les problèmes aux limites elliptiques du second ordre qui modélisent des phénomènes
physiques sans dépendance par rapport au temps. Il s’agit pour l’essentiel de problèmes de
diffusion en régime permanent. A titre d’exemple on a le problème aux limites elliptique
suivant (avec CL signifiant Conditions aux Limites, on y revient plus tard):
u x g x 0 dans
(1.1)
CL sur
Il convient de relever que les conditions aux limites CL sont de nature diverse. Dans la
littérature mathématique les conditions aux limites courantes sont les suivantes :
2
Conditions aux limites mixtes : Elles consistent à imposer les C L de
Dirichlet sur une portion Dir de la frontière tandis qu’on fait régner les C L de
Neumann sur la portion complémentaire de cette frontière i.e. \ Dir
.
Une forme un peu plus générale de cette classe d’EDP est donnée par l’équation suivante
(équation de diffusion-convection):
Remarque I.1.3: Lorsque A.,. ne dépend pas effectivement de u et que .,. dépend
linéairement de u , l’EDP (1.2) est dite linéaire, et lorsque .,. seul dépend de u de façon
non linéaire on dit que cette équation est semi-linéaire. Dans tous les autres cas l’EDP (1.2)
est dite non linéaire. Dans la suite de cet exposé introductif on va se focaliser sur le cas où
(1.2) est une EDP linéaire à l’instar de (1.1), sans exclure la possibilité d’envisager des
modèles semi-linéaires ou non linéaires
3
Les problèmes aux limites évolutifs qui modélisent des phénomènes physiques soumis à
une double dépendance espace- temps. On y distingue deux sous-classes majeures:
u
t x, t u x, t g x, t 0 dans 0 , T
u ( x,0) u init ( x) dans (1.3)
u ( x, t ) u bord ( x, t ) dans 0 , T
où u init décrit l’état thermique initial, u bord donne l’état thermique de la frontière du matériau
à chaque instant et un paramètre (strictement positif) indépendant du temps, mais
susceptible de varier spatialement. Il faut noter que u init et u bord sont des fonctions connues.
On rappelle que l’homogénéité du matériau se traduit par l’uniformité du coefficient de
conductivité thermique . Le système (1.3) décrit aussi l’écoulement monophasique
compressible en milieu poreux homogène isotrope, avec représentant la porosité et la
perméabilité absolue du milieu divisée par la viscosité du fluide en écoulement dans .
u
x, t div Ax, u grad u divu Qx x, t , u 0 (1.4)
t
Noter qu’en dehors de la diffusion thermique et de l’écoulement monophasique en milieu
poreux cette équation est susceptible de modéliser le transport d’une substance polluante de
concentration u dans l’eau d’une nappe phréatique se déplaçant à la vitesse Qx .
Trouver une fonction u (pression d’un fluide) définie dans le domaine spatio-temporel
IR et vérifiant les équations suivantes où IR désigne l’ensemble des nombres réels
strictement positifs :
4
2u
2 C
2
u g 0 dans IR
t
u ( x , 0) u P ( x) dans
u (1.5)
x , 0 uV ( x) dans
t
u ( x , t ) u bord ( x, t ) dans IR
où u P et uV décrivent les conditions initiales tandis que u bord donne les conditions aux
limites. Il est à noter que ces conditions initiales et aux limites sont des fonctions connues
comme pour les modèles elliptiques et paraboliques ci-dessus.
Tout le long de cette section, d est un entier non négatif désignant la dimension spatiale,
un ouvert non vide de l’espace IR d et la frontière de . Cette frontière est supposée
assez régulière (sauf mention expresse du contraire). Enfin toutes les fonctions considérées
sont à valeurs réelles.
I.2.1 Rappels sur les espaces fonctionnels utiles (pour cet exposé)
5
vectoriel normé E , . dans lequel toute suite de Cauchy converge au sens de la norme
. . Un tel espace est aussi dit normé complet.
On note L l’espace des (représentants des classes de) fonctions v mesurables dans
telles qu’il existe une constante Cv 0 pour laquelle on a
v x Cv p. p. dans .
v L
inf Cv IR / vx Cv p. p. dans v L
Pour 1 P , LP est l’espace fonctionnel défini comme étant l’espace des
(représentants des classes de) fonctions v mesurables dans telles qu’il existe une constante
Cv 0 pour laquelle on a
P
v( x) dx Cv
Remarque I.2.1 Noter que dans les inégalités et la constante C v ne dépend pas à
proprement parler du choix du représentant dans une classe (de fonctions) donnée mais peut
varier d’une classe à une autre.
6
1 1
où P est l’exposant conjugué de P i.e. 1 si 1 P et P si P 1 .
P P
On rappelle que le dual topologique d’un espace normé E est l’espace E constitué de
formes linéaires continues définies sur E . On le note aussi LE, IR en lieu et place de E .
Néanmoins la notation E est la plus rencontrée dans la littérature. Noter que E est un
espace normé par la fonction . E
définie par :
L E sup
def vE
L, v E ,E
sup
vE
L, v E ,E
L E .
v E 1 v E 1
où L, v E ,E
représente l’image de v par la forme linéaire L , avec , E ,E
étant les crochets
de dualité entre les espaces E et E .
u , v L
2 = u xv x dx
u , v L2 .
Noter que l’espace L2 muni de ce produit scalaire est un espace de Hilbert. Il en découle
uvd x u LP
v P
u LP v L
P
L
1 1
où : 1 P , P avec 1 ou bien P 1 et P
P P
Remarque I.2.3 La notion de topologie faible sur l’espace L renvoie à l’identification
du dual topologique de cet espace. Nous étendre sur ce sujet va nous éloigner sans doute de
notre objectif principal dans cet exposé. Pour le lecteur intéressé par cette question, nous
renvoyons par exemple à H. Brézis 1 . Toutefois il faut noter que l’espace L1 est un
sous-espace du dual topologique de L , avec inclusion stricte. Une notion de topologie
faible est définie sur L de la manière suivante. Soit v L et v
n une suite
de fonctions de L . On dit que v n converge vers v au sens de la topologie faible si
v v dx
n 0 L1 .
7
Définition I.2.4 On pose pour 1 P :
LPloc v : IR mesurable / B , B borné, B
v dx .
P
Remarque I.2.5 Il est à noter que : pour 1 P , LP LPloc L1loc .
On note IN l’ensemble des entiers naturels. On rappelle qu’un multi-entier (appelé encore
multi-indice) i d
i 1
est un élément de IN d et on appelle longueur de l’entier naturel
défini par :
def d
i 1
i .
8
et
D C CC0 . (2.1)
On définit ainsi l’espace des fonctions indéfiniment différentiables à support compact inclus
dans . Cet espace est aussi noté CC .
Définition I.2.11 On définit l’espace des distributions sur comme étant l’espace des
formes linéaires continues sur D . Autrement dit c’est le dual topologique de D , noté
usuellement D ' .
La continuité d’une forme linéaire définie sur D est comprise au sens de la topologie
faible définie sur D (voir Définition I.2.10).
A titre d’exemples on a :
9
est une distribution sur . En effet, soit n nIN une suite de fonctions de l’espace D ,
convergeant vers 0 dans D .au sens de la Définition I.2.10. Il s’agit de montrer que
x x dx
n 0 quand n . La condition (i) de la Définition I.2.10 assure
que
x x dx
n x x dx
K
n .
Par ailleurs on a
x x dx
K
n max n x
K x dx .
K
Vérifier à titre d’exercice que T définit une forme linéaire continue sur D .
3) La mesure de Probabilité sur est une distribution sur . (le vérifier à titre
d’exercice).
T
, T, D .
xi xi
T
Proposition I.2.13 L’entité est un élément de D ' i.e. une distribution sur .
xi
Preuve : Exercice.
.
10
Définition I.2.14 On fixe un multi-indice IN d et soit T D ' . On appelle dérivée-
distribution de T d’ordre , l’application de D dans IR , notée D T et définie par
D T , 1 T , D D . (2.2)
On munit l’espace D ' d’une topologie faible définie de la manière suivante. Soit Tn nIN
une suite d’éléments de l’espace D ' et T un élément de D ' . On dit que Tn converge
(faiblement) vers T dans l’espace D ' si
Tn , T, quand n D .
La norme . k , P,
se note aussi . k, P
si aucun risque de confusion. Dans le cas particulier
important où P 2 on désigne W k , 2 simplement par H k et la norme définie dans la
Proposition I.2.18 se note simplement . k,
ou . k
. Cette norme est associée à un produit
scalaire défini par :
11
u , v k , D u , D v L2
. (2.5)
/ k
Noter que ce produit scalaire fait de H k un espace de Hilbert. On a le résultat de densité
suivant :
Théorème I.2.19 (densité) On suppose que est un ouvert borné régulier de IR d (non vide
bien entendu !). L’espace C est dense dans H k au sens de la norme . k,
.
Preuve : Voir TD .
En particulier si est un ouvert (non vide borné régulier) de IR d alors l’espace C est
aussi bien dense dans H que dans H . Ces deux espaces de Sobolev jouent un rôle-
1 2
clé respectivement dans l’analyse éléments finis des problèmes aux limites du 2nd ordre (cas
des modèles de diffusion-convection en Thermique) et du 4e ordre (cas des modèles de
déformation des plaques minces en Mécanique des Solides).
A toutes fins utiles on rappelle que si est un ouvert non vide borné de IR d , avec
bord assez régulier, alors l’espace L2 est un espace de Hilbert.
Le résultat suivant fournit un outil dont on peut se servir pour savoir qu’une fonction
v LP est en fait dans W 1, P , avec 1 P .
Proposition I.2.20 Soit v LP , avec 1 P . Alors v W 1, P s’il existe une
constante C 0 telle que pour i 1, 2, ..., d on a :
Cc v C P
(2.6)
xi L
1 1
où 1 P est tel que 1.
P P
Preuve : Voir TD ou H . Brézis 1 .
Théorème I.2.21 On suppose que est un ouvert borné de IR d , avec bord assez régu-
lier. Alors l’opérateur Tr de H 1 dans L2 définie par Tr v v est une application
linéaire continue, à image dense dans L2 (espace de Hilbert) .
On note conventionnellement H 2
l’image de H 1 dans L2 par l’opérateur
1 1
Tr . On désigne le dual topologique de H 2 par H 2 . En identifiant L2 avec son
dual topologique on a les injections canoniques suivantes :
12
1 1
H 2 L2 H 2
.
1
Remarque I.2.22 Noter que l’injection canonique de H 2
dans L 2 est dense.
Dans la suite on note Adh S l’adhérence d’un sous-ensemble S d’un espace topologique
donné.
H 0k =
Adh CC
(adhérence comprise au sens de la topologie (forte) associée à la norme . k,
).
v
H 02 = v H / Tr v 0 sur ,
2
2)
n
v
où est la dérivée normale extérieure de v définie sur (supposée assez régulière) par :
n
u u
= n j grad u . n (2.7)
n x j
où n est le vecteur unitaire de la normale à , dirigée vers l’extérieur de .
On rappelle que le symbole u désigne le Laplacien de u qui est par définition la divergence
du gradient de u i.e. (avec convention sommative d’Einstein sur les indices répétés)
2u
u
def x x
i i
Remarque I.2.24 Noter que pour borné, avec bord assez régulier, si u H 2 alors
u 2
1
L H 2 . En revanche si on sait seulement que u H 1 , avec u L2 ,
n
u
1
alors H 2 . De façon plus générale, en posant :
n
d
H div , w L2 ; div w L2 , avec div w
d w
def i 1 xi
i
,
13
on définit la trace normale sur du champ de vecteurs w H div, par :
1
w H div , w n H 2
,
où n est le vecteur unitaire de la normale à , dirigée vers l’extérieur de .
W 1, p Lq
1 1 1
1) si 1 p d alors 1 q p avec
,
p p d
2) si pd alors W 1, p Lq 1 q ,
3) si pd alors
W 1, p C 0 ,
avec injections canoniques compactes. En particulier W 1, p Lp avec injection
canonique compacte pour tout 1 p .
14
Alors pour tout L H le problème (dit variationnel) qui consiste à :
Preuve : Voir TD ou 1 .
Le résultat suivant joue un rôle fondamental dans l’estimation d’erreur pour l’approximation
éléments finis des solutions des problèmes aux limites elliptiques du 2nd ordre qui nous
intéresse dans cet exposé.
Théorème 1.2.29 (J. Céa) : Soit V un espace de Hilbert et V son dual topologique. On
considère une forme bilinéaire b définie sur V V qu’on suppose continue et coercive. Soit
~
un élément donné de V et V un sous-espace de V , avec dimension finie. Alors on a :
M 0 tel que
~
V
M inf v V ; v parcourant V
~
~
où et sont respectivement solutions (uniques) des problèmes variationnels suivants :
Point fixe d’une application continue d’un espace normé dans lui même
La théorie des points fixes d’applications continues intervient en Analyse Non Linéaire en
général et en Analyse des problèmes aux limites elliptiques non linéaires en particulier. Le
point de départ de la théorie des points fixes d’applications continues remonte aux travaux de
Luitzen Egbertus Jan Brouwer publiés dans un fascicule du volume 71 (sorti le 25 juillet
1910) du journal Mathematische Annalen (voir J. Mawlin 9 ). Le théorème de point fixe de
Brouwer s’énonce comme ceci :
15
Théorème 1.2.30 (Théorème du point fixe de Schauder : 1ère Formulation)
Soit E , . E
un espace de Banach réel et f : E E une application continue pour laquelle
il existe C E un convexe fermé non vide vérifiant :
(i) f C C ,
Voici une autre formulation du Théorème de point fixe de Schauder. Cette formulation
semble être la plus utilisée dans la littérature (mais tout dépend du contexte).
G
formulations du théorème de point fixe de Schauder (Théorèmes I.2.30 et I.2.31) s’appliquent
parfaitement si les conditions suivantes sont honorées :
(i) L’ injection canonique de G dans E est compacte,
(ii) f est continue de E , . E dans lui-même,
(iii) r 0 , tel que f E B .
G
0 , r def x G / x G
r .
0 , r 0 , r
. .
C B .
E E
En effet il suffit de prendre, dans le Théorème I.2.11 bis, , où B. désigne
E , . . Mais aussi il est aisé de voir que C est un convexe et est donc un convexe compact
G
Il est à noter que si E L2 et G H 1 on peut montrer que la boule fermée de H 1
définie par B .
H 1
0 , r v H /
1
v H1
r est un sous-ensemble fermé de L2
Une situation typique face à laquelle on fait appel au Théorème du point fixe de Schauder est
celle où on veut montrer que le problème semi-linéaire suivant admet au moins une solution:
16
où f : IR IR est une fonction de Carathéodory (i.e. x f x, IR est
mesurable quel que soit IR et IR f x, IR est continue pour presque tout
x ) telle qu’il existe une fonction g L2 , presque partout positive vérifiant
IR f x , g x p.p. dans .
Pour la preuve des Théorèmes du point fixe que nous venons de rappeler nous faisons
référence à 7 .
div w dx =
w. n ds
où n représente le vecteur unitaire de la normale à la frontière du domaine , orienté
vers l’extérieur de celui-ci.
Formules de Green-Stokes
Soit u et v deux fonctions réelles définies sur un intervalle réel a, b , qu’on suppose
suffisamment régulières i.e continûment dérivables autant de fois qu’on le souhaite (par
exemple u , v dans C 1 a, b ). A partir de la relation de dérivation classique suivante : uv '
= u ' v + u v ' , on déduit la formule de Green suivante :
u, vC 1 a , b u ' v dx = u(b)v(b) u(a)v(a)
b b
a u v ' dx
a
(2.8)
Cette formule est bien connue sous le nom de formule d’intégration par parties. Il résulte
trivialement de la formule d’intégration par parties précédente que
(u, v)C 2 a , b C 1 a , b u ' ' v dx = u ' v ' dx u ' (b)v(b) u ' (a) v (a)
b b
(2.9)
a a
On généralise (par un argument de densité) les formules (2.8) et (2.9) aux fonctions des
espaces de Sobolev de la manière suivante :
(u, v) H 2 H 1 u ' v dx = u(b)v(b) u(a)v(a) -
b b
a a
u v ' dx (2. 10)
et
17
(u, v) H 2 H 1 () - u ' (a)v(a) u ' (b)v(b)
b b
v u ' ' dx = u ' v ' dx (2.11)
a a
.
On suppose maintenant que u et v sont deux fonctions réelles assez régulières, définies dans
une partie compacte connexe de l’espace à deux ou trois dimensions. On note la frontière
de et on suppose que cette frontière est assez régulière au sens où la normale est définie sur
sauf pour une famille de points de formant un ensemble négligeable (au sens de la
mesure de Lebesgue d en dimension d 1 ).
u v
u, v H 1 v dx = u v ni d - u dx (2.12)
x x
i i
connue sous le nom de la formule de Green-Stokes (ou formule d’intégration par parties). Il
résulte immédiatement de la formule de Green-Stokes que (en adoptant ici et dans la suite la
convention sommative d’Einstein sur les indices répétés) :
u v u
(u, v) H 2 H 1 v u dx = dx - v d (2.13)
x x
i i
n
u
où n est un vecteur unitaire normal à (dirigé vers l’extérieur de ) et où désigne la
n
dérivée normale extérieure de u (rappelée plus haut: voir relation (2.7) ci-dessus).
18
Quelques exercices d’assimilation du contenu du chapitre I :
Exercice I.2.27 On suppose que est un ouvert borné (non vide) de IR d . Montrer qu’alors
on a
1 p q Lq Lp
3) Soit v Cb,0 IR d et vn une suite de CC IR d , n IN , définie par :
vn ( x) v( x) n x , où la fonction n CC IR d , avec 0 n x 1 , est définie par :
1 pour x n
n x 1
0 pour x n d
n
3.1) Montrer que vn v uniformément dans IR d . Qu’en déduit-on ?
3.2) Vérifier que l’inclusion de CC IR d dans Cb,0 IR d est stricte.
3.3) Déduire de ce qui précède que C IR , C
d
. L
n’est pas un espace de Banach.
Exercice I.2.28 bis Dans IR d on considère un ouvert borné non vide et f C 0 IR
telle que : f s a b s s IR . Montrer que la fonctionnelle v f v est
une application continue de L fort dans lui-même.
2
19
Exercice I.2.29 Dans IR 2 on considère l’ouvert défini par
x IR 2 ; x1 a et x2 b , où a et b sont des constantes réelles non-
négatives.
1
3. On remplace la condition aux limites de Dirichlet homogène par la condition aux limites
de Neumann homogène dans le système (P)Dir. En d’autres termes on remplace (2) par :
u
0, où n est le vecteur unitaire de la normale à , dirigé vers l’extérieur de . On
n
u
rappelle que : grad u . n et on note (P)Neu le nouveau système obtenu.
n def
3.1 Montrer que la fonction f doit nécessairement vérifier une condition d’orthogonalité (au
sens du produit scalaire standard de L2 ) pour que le système (P)Neu ait un sens. On note
cette condition.
3.2 Expliquer en quelques mots pourquoi sous la condition le système (P)Neu possède une
infinité de solutions.
3.3 Toujours sous l’hypothèse On cherche parmi les solutions de (P)Neu celles vérifiant la
condition suivante : u x dx 0 . Montrer qu’on a existence et unicité d’une telle solution
20
Trouver une fonction u telle que :
u x u f dans
(P) u
0 sur
n
où f L2 est une fonction donnée, 0 0 x , avec 0 constante indépendante de
u
x , la frontière de et la dérivée de u suivant la normale extérieure n . On
n
u
rappelle que grad u . n .
n
2.1) Montrer que u est unique solution d’un problème variationnel (PV) à expliciter.
2.2) Montrer que le problème variationnel (PV) est équivalent au problème elliptique (P)
en un sens à préciser.
Exercice I.2.31 Reprendre l’exercice précédent en remplaçant les conditions aux limites de
Neumann par des conditions aux limites mixtes (Dirichlet / Neumann) . On notera Dir et
Neu respectivement le bord soumis aux conditions aux limites de Dirichlet et le bord soumis
aux conditions aux limites de Neumann. On supposera que d mes Dir
et d mes Neu
sont strictement positives, où d mes désigne la mesure superficielle de Lebesgue en
2-D.
21
Chapitre II Analyse éléments finis des problèmes aux limites 1-D
Ici on expose le procédé de mise en place de la formulation variationnelle des problèmes aux
limites elliptiques en considérant un modèle de diffusion-réaction (en régime permanant)
particulièrement simple par souci de clarté de l’exposé.
d d u
+ u = f dans a ,b (1.1)
dx dx
du
u (a) 0 (i) et (b) (ii) (1.2)
dx
où les données sont a, b, des constantes réelles données, avec a b tandis que f (.) , (.)
et . sont fonctions assez régulières, avec (.) et . vérifiant les conditions suivantes :
0 ( x) p. p.
0 x max p. p. (1.2 bis)
f L
2
Définition II.1.1
Le système d’équations (1.1)-(1.2) s’appelle formulation forte du problème de diffusion-
réaction. Toute fonction u de C 2 satisfaisant à ces équations s’appelle solution forte.
L’existence d’une solution forte est subordonnée à la mise en place d’hypothèses dites fortes
(en lieu et place de (1.2bis)) à savoir :
Déf
f . C 0 , . C 1 et . C0 vC 0 ; v x 0 (1.2 bis2)
On suppose que u est une solution forte du système (1.1)-(1.2). En multipliant (1.1) par une
fonction v supposée assez régulière (par exemple dans C 1 , comme on va le voir plus loin
ce choix n’est pas anodin ) et en intégrant le premier terme de gauche par parties, on obtient
du dv du du b
b b
a
dx dx
a
u v (b) v(b) (a) v(a) =
dx dx a
fv
22
Prenant en compte (1.2)-(ii), on déduit de l’égalité précédente que
du dv du b
b b
a
dx dx
a
u v v(b) (a) v(a) =
dx a
fv
De plus on impose à la fonction v de vérifier la condition (1.2)-(i) satisfaite par u . Ce qui fait
de v une fonction dite test i.e. une fonction de C 1 telle que v(a) 0 . Dès lors on obtient
b du dv b b
a
dx dx
a
u v f v v(b)
a
v fonction test (1.3)
Il est clair que cette relation est moins contraignante pour la fonction u en ce sens que l’ordre
de dérivation exigible à u devient un et non deux comme dans la formulation forte. On
remarque aussi que les intégrales de (1.3) sont bien définies pour tous u, v H 1 . D’autre
part l’espace v C 1 ; va 0 n’est pas un sous-espace fermé de H 1 au sens de la
norme . 1,
. Il est donc naturel d’introduire l’adhérence de v C 1 ; va 0 au sens de
cette norme, notée V et définie par
V v H 1 ; va 0 .
Preuve : Il suffit de montrer que V est un sous-espace fermé de l’espace de Hilbert H 1 .
1
sont linéaires et continues de v C 1 ; va 0 muni de la norme . 1,
dans IR .
La densité de v C 1 ; va 0 dans V et la double propriété de linéarité et de continuité
de deux membres de l’équation (1.3) par rapport à v , assure que (1.3) reste valide pour tout v
dans V . On a finalement :
Proposition II.1.4 Toute solution classique du système (1.1) - (1.2) est une solution du
problème suivant qui consiste à :
23
Trouver u V tel que
(PV) b (1.4)
u ' v ' dx b b
a
u v dx f v dx v(b) v V
a a
Proposition II.3.5 Sous les hypothèses (1.2bis) toute solution du système (PV) défini par
(1.4) vérifie (1.1) presque partout dans ainsi que les conditions aux limites (1.2).
Définition II.1.7 On appelle solution faible ou solution variationnelle toute fonction définie
dans vérifiant (1.4).
Proposition II.1.8 Sous les hypothèses (1.2bis) formulées plus haut le système (PV) possède
une unique solution .
Preuve: C’est une application immédiate du Théorème de Lax - Milgram (voir Théorème
I.2.10). Il est utile de commencer par vérifier que l’application de V dans IR définie par
1
w w '
b 2 2
a
est une norme sur l’espace V .
Le point de départ pour la formulation éléments finis du système (1.1)-(1.2) est le problème
variationnel (1.4). La formulation éléments finis comporte trois étapes majeures :
N 1
éléments notés K 1 et définis par
i
2 i 0
i
K 1 xi , xi 1 pour i 0,..., N 1 (2.1)
2
où les points a x0 x1 ... x N b sont des points donnés dans a, b appelés
nœuds. L’entier positif N est choisi aussi grand que le permet la capacité et la puissance de
24
l’ordinateur sur lequel on calcule une solution approchée du problème (1.4). On fera dans la
suite usage du paramètre strictement positif h défini par
h max diamètre K 1 (2.2)
0 i N 1
i 2
Vh v C 0 ; v P r 1 K 1 , 0 i N 1 et v(a) 0
i
(2.3)
2 2
i
K
1
i
2
Remarque II.2.1 Il y a au moins deux raisons justifiant le fait qu’on approche localement la
solution exacte u par des polynômes :
La première raison est que le calcul sur ordinateur est relativement
facile avec les polynômes.
La seconde est que c’est un cas pour lequel on sait montrer la
convergence de la solution approchée vers la solution exacte lorsque
N tend vers l’infini.
Exercice II.1.2 Vérifier que l’espace Vh défini par (2.2) est effectivement un espace vectoriel
de dimension finie.
25
Trouver u h Vh tel que
(2.3)
b du h dv b b
a dx dx
uh v f v v(b) v Vh
a a
Définition II.2.11 La solution du problème (4.3) est une solution éléments finis Pk si la
restriction de u h à chaque K 1 est un polynôme de degré k , c’est-à-dire
i
2
uh Pk ( K 1 ) , pour i 0,..., N 1 .
i
K 1 2
i
2
Remarque II.2.12 C’est en dimension 2 que l’on dispose d’une large variété d’éléments
finis comme on le verra au chapitre suivant.
Le fait que l’espace Vh soit de dimension finie, disons P , assure l’existence d’une base
formée d’une famille finie de fonctions notées i i 1 . Dès lors il est loisible de poser :
P
P
u h ( x) U ih i ( x) (2.4)
i 1
où les U ih sont des scalaires réels à déterminer (pour que u h soit parfaitement défini).
P
Trouver U h P IR P tel que
j j 1
b
b h f i i (b) pour i 1,..., P (2.5)
a i j a i j U j
b
' ' a
j 1
qui est en fait un problème d’algèbre linéaire. De façon plus précise on est ramené à résoudre
un système d’équations linéaires (avec autant d’inconnues que d’équations). Matriciellement
ce système s’écrit :
A hU h b h (2.6)
soit encore (composante par composante) ,
A
j 1
h
ij U hj bih , pour i 1,..., P (2.7)
où on a posé
26
i j
b b
Aihj i' 'j
a a
pour i, j 1,..., P (2.8)
b f i
h
b
i (b)
i
a
Il est clair que la matrice A h Aihj associée à la formulation éléments finis (2.5) est
symétrique. Par ailleurs on a le résultat suivant.
Nous allons calculer de façon explicite les coefficients Aihj dans le cas d’une solution
éléments finis P1, avec un maillage uniforme de pas h i.e.
xi 1 xi h 0 i N 1
1
L’uniformité du maillage signifie qu’entre N et h existe la relation suivante : h .
N
Exercice II.2.14 Vérifier dans le cadre d’éléments finis P1 que l’espace Vh est de dimension
N (= nombre total d’éléments ) .
N
Trouver U h N IR N tel que
j j 1
b
h f i i (b) pour i 1,..., N (2.9)
a i j a i j U j
b b
' ' a
j 1
où i i 1 définit une base (à préciser) de l’espace Vh .
N
La plupart d’algorithmes de résolution sur ordinateur du système (2.9) sont d’autant plus
performants que la matrice est creuse i.e. comporte un grand nombre de zéros. C’est le cas des
matrices tridiagonales (par points ou par blocs) de grande taille encore appelées matrices-
bandes.
On rappelle qu’une matrice carrée M M i j 1i , j N est dite tridiagonale si
M i j 0 si i j 2 pour i, j 1,..., N (2.10)
Il est à noter que dans une matrice tridiagonale par blocs notée M M i j 1i , j N les éléments
M ij sont des blocs matriciels et pas nécessairement des scalaires.
27
Proposition II.2.15 Il existe une base de l’espace Vh pour laquelle la matrice A h Aijh est
tridiagonale . De plus les fonctions i N
i 1
de cette base sont définies de la manière suivante :
i Vh et i x j i j 1 i, j N (2.11)
Il est aisé de voir que ces fonctions encore appelées fonctions de forme (en anglais « shape
functions ») peuvent s’exprimer analytiquement par
x xi 1
xi xi 1
si x xi 1 , xi
i ( x) pour i 1,..., N 1
x xi 1
xi xi 1
si x xi , xi 1 (2.12)
0 ailleurs
et
x x N 1
N ( x) x N x N 1
si x x N 1 , x N (2.13)
0 ailleurs
De plus, dans cette base on a
U ih u h ( xi ) pour i 1,..., N
c’est-à-dire les composantes de u h dans la base i i 1 coïncident avec les valeurs de u h aux
N
nœuds. C’est pour cela que ces valeurs s’appellent encore valeurs nodales de la fonction
investiguée u h .
K 1 si i N
i
2
C’est ainsi qu’on déduit (sans calculer les intégrales de la première égalité du système (4.8))
que la matrice A h est tridiagonale (par points).
i pour 1 i N 1 N
1 1
x0 xN 1 xN
x0 xi 1 xi xi 1 xN
28
Dans le cas des éléments finis P1 qui est particulièrement élémentaire mais fondamental la
construction d’une base de Vh formée de fonctions à supports « petits » est immédiate comme
on a pu le voir plus haut. La démarche la plus générale (en dimension un) pour construire une
telle base comporte les deux étapes suivantes :
Etape (i) : On exprime dans chaque élément K
i
1
= xi , xi 1 la solution approchée u h de
2
la manière suivante
où les fonctions
x xi 1 x xi
Li ( x) et Li 1 ( x) xi x xi 1 (2.15)
xi xi 1 xi 1 xi
sont les polynômes d’interpolation de Lagrange associés aux points xi , xi 1 et sont définies
seulement dans K 1 . Il est important d’insister sur le caractère local de la validité ces deux
i
2
polynômes. Comme par ailleurs elles constituent une base pour l’espace des polynômes en x
à coefficients réels et de degré 1, on les appelle fonctions de base locales.
Etape (ii) : Définir chaque fonction de base de l’espace Vh notée i i 1,..., N dans
l’intervalle K 1 K 1 par recollement des fonctions de base locales Li et Li et par
i i
2 2
prolongement par zéro (pour assurer la continuité) dans \ K 1 K 1 (avec la
i 2 i
2
convention K 1 Ø ),
N
2
Les résultats de ces deux étapes sont les expressions (2.12)-(2.13).
En pratique la construction du système linéaire à résoudre passe par le calcul effectif sur
ordinateur des expressions intégrales suivantes :
i' i
xi 1 x1i
Aih, i
2 2
pour i 1,..., N 1
xi 1 xi 1
(2.16)
xN xN
ANh , N ' 2
i
2
x N 1
i
x Ni 1
xi xi
Aih, i 1 i'1 i' i 1 i pour i 2,..., N (2.17)
xi 1 xi 1
29
xi 1 x1i
Aih, i 1 i'1 i' i 1 i pour i 1,..., N 1 (2.18)
xi xi
bi f i dx i (b) (2.19)
x
i 1 ,
xi 1
1 si i N
avec : i (b)
0 sin on
On présente au paragraphe suivant la technique la plus répandue pour le calcul effectif sur
ordinateur des intégrales (2.16) - (2.19) . Il s’agit de la technique d’assemblage élément par
élément.
1, 1 .
2°) Vérifier que ce changement de variable transforme les deux fonctions de base locales
Li et Li1 attachées à l’élément K 1 en polynômes d’interpolation définis sur l’élément de
i
2
référence de la manière suivante :
1 ( ) 1 1 .
1 1
et 1 ( )
2 2
Exercice II.2.17 Montrer l’existence d’un lien entre la formulation éléments finis P1
précédente et une formulation différences finies (ou volumes finis) de ce modèle.(Indication :
appliquer une méthode de quadrature au calcul des intégrales élémentaires pour le passage du
modèle éléments finis P1 au modèle différences finies).
30
x j
'j dx i i j dx =
'
xi
j x
j
i
xj
' 2 2 i' 'j i j
dx
i i
'j j
=
j i j i
' ' 2 2
xi
En ce qui concerne l’élément x0 , x1 il faut noter que A0,1
22
est le seul coefficient de la
matrice élémentaire correspondante contribuant effectivement à la matrice du système global
(car la condition aux limites : u( x0 a) 0 annule la contribution de 0 ).
Utilisant le changement de variable
x xm xi x j
2 , où xm = (2.20)
x j xi 2
on voit que pour 0
1 1 1 1
Ai , j
2 x j xi 1i
( x) dx
1 1
en particulier si est constant ainsi que le pas du maillage noté h (= x j xi ) il vient
1 1
Ai , j
h 1 1
1 1 0 1 1 0
A i , j , k
1 1 1 1 1 2 1
h h
0 1 1 0 1 1
En procédant ainsi de suite à ces superpositions on retrouve la matrice globale A h dont on sait
qu’elle est tridiagonale et dont les coefficients sont donnés par (2.16) - (2.18).
i fi
b i , j =
xj
i j dx
j f j
xi
après avoir approximé f par son interpolé de Lagrange aux points xi i 1 en posant
N
31
N
f ( x) f k k ( x)
k 1
Utilisant à nouveau le changement de variable (2.20) on obtient
1 1
3 fi 6 f j
déf 1 2 1
b i , j ,k b i , j b j ,k h fi f j fk
6 6 6
1 f 1 f
6 j 3 k
En procédant ainsi de suite on retrouve le vecteur second membre b h dont les composantes
sont données par (2.19).
Si on souhaite avoir une meilleure approximation de la solution exacte on peut utiliser des
polynômes de Lagrange de degré plus grand que 1, par exemple de degré 2. C’est l’objet du
paragraphe suivant.
La solution u h du problème (4.3) est une solution éléments finis P2 si (voir Définition 4.3.1)
dans le cas général) :
32
Ceci signifie que dans chaque élément K
i
1
xi , xi 1 la fonction u h peut s’exprimer par
2
u h ( x) A x 2 B x C
xi xi 1
où x 1 et où les i , 1 , i 1 sont les polynômes d’interpolation de Lagrange
i 2 i
2 2
(x x 1 )( x xi 1 )
i ( x xi )( x xi 1 )
i ( x) 2
(i) ( x) (ii)
( xi x )( xi xi 1 ) ( x 1 xi )( x 1 xi 1 )
1
i
1 2
i i i
2 2 2
(4.5.3)
( x xi )( x x 1 )
i
( x)
i 1
2
(iii)
( xi 1 xi )( xi 1 x 1)
i
2
Les fonctions i , 1 , i 1 définissent les fonctions de base locales. On en déduit par
i
2
recollement les fonctions de base de l’espace Vh dont on rappelle la définition dans le cadre
des éléments finis P2 :
Vh espace des fonctions v continues dans telles que v est un polynôme de degré 2
dans chaque élément et v(a) 0 .
Il est donc clair que l’espace Vh est de dimension finie égale à 2N (par rapport au maillage
introduit en 2.2.2 (Etape 1) et les fonctions de base globales de cet espace correspondent à la
famille :
F = 1 , 1 , ..., i , 1 , i 1 ,..., N 1 , 1 , N (4.5.5)
i N
2 2 2
33
Il faut noter que 1 est le prolongement par zéro dans \ K 1 de 1 pour
i i i
2 2 2
base locales i et i et par prolongement par zéro dans \ K 1 K 1 pour i 1,..., N ,
i i
2 2
avec la convention : K 1 Ø .
N
2
N N 1
u h (x) = U
i 1
i
h
i ( x) U
i 0
h
i
1
i
1 ( x) (4.5.6)
2 2
On pose :
t
U = U 1h , U 1h , U 3h , ..., U h 1 , U Nh
h
(4.5.7)
N
2 2 2
après avoir numéroté les nœuds d’interpolation (qu’on ne doit pas confondre avec les nœuds
de la triangulation) de la gauche vers la droite.
Trouver U hi ,U 1h ,U 3h , ..., U h 1 ,U Nh IR 2 N tel que pour i 0, . . . 2 N 1
N
2 2 2
N b N 1 b
'i 1 'j i 1 j U hj 'i 1 ' 1 i 1 1 U h 1 f i 1 i 1 (b)
b b b
j 1 a 2
a
2 j 0
a
2
j
2
a
2
j
2
j
2
a
2 2
(4.5.8)
h
La matrice associée à ce système est diagonale par blocs. De façon plus précise M a une
structure penta-diagonale (c’est-à-dire les coefficients de M h a priori non nuls sont situés sur
la diagonale principale et les quatre diagonales les plus proches de la principale).
34
comment s’opère l’identification du cadre fonctionnel dans lequel vit la solution faible. Pour
un problème aux limites elliptique d’ordre 2 k (où k est un entier non négatif) on prend pour
cadre fonctionnel un sous-espace de H k dans lequel on a intégré les conditions aux
limites essentielles c’est-à-dire les conditions aux limites n’apparaissant pas dans la
formulation variationnelle. Une autre façon de dire la même chose consiste à dire que les
conditions aux limites essentielles sont celles qui portent sur les dérivées spatiales d’ordre
k . Une condition aux limites non essentielle est dite naturelle. Cette dernière s’invite de
façon naturelle dans la formulation variationnelle.
35
CHAPITRE III Formulation éléments finis en 2D et Mise en œuvre pratique
On rappelle que dans l’équation de bilan (3.1) l’entité u est la fonction inconnue, f est une
fonction donnée (communément appelée terme-source ), D et sont des coefficients positifs
donnés dépendant de x , avec
où D et D sont des réels 0 donnés. Les inégalités (3.3) assurent le caractère elliptique
du problème aux limites à résoudre ainsi que le caractère borné du coefficient de diffusion D .
Comme le problème qui consiste à trouver u tel que les équations (3.1)-(3.2) soient vérifiées
est un problème aux limites elliptique du second, avec conditions aux limites de Dirichlet
homogène, on va chercher u dans le cadre fonctionnel H 01 défini par
où H 1 est un espace de Sobolev introduit au Chapitre II. On rappelle que l’espace
H 1 muni de la norme suivante
1
2
2
v 1,
grad u u2 (3.5)
est un espace de Hilbert. L’espace H 01 est un sous-espace fermé de H 1 et est donc un
espace de Hilbert aussi. On rappelle que si est borné (dans au moins une direction) alors la
fonction
1
grad v
2 2
v v H10
36
définit une norme sur H 01 . Noter que cette norme est équivalente à celle induite dans
H 01 par la norme standard de H 1 à savoir . 1,
.
Remarque III.1.1 Toute fonction continue sur , avec un profil polynômial sur chaque
sous-domaine d’une partition finie de est une fonction de H 1 () . En d’autres termes, soit
PPP une partition finie du domaine et v C . On a:
0
Si v H 1 P P P alors v H 1 . Si de plus v 0 sur alors v H 01
Pour obtenir la formulation faible du problème (3.1) et (3.2) on procède exactement comme
au chapitre précédent. De façon plus précise, on multiplie (3.1) par une fonction test
v H 01 . Ce qui donne après application de la formule de Green (voir Chapitre I ) :
D grad u.grad v uv
fv v V (3.6)
La formulation faible (ou formulation variationnelle) du problème aux limites (3.1)-(3.2) est
donnée par l’énoncé suivant :
(3.7)
D grad u grad v dx v H
uv dx
1
f v dx 0
Cadre général
Dans ce chapitre on note encore u h la solution approchée de u calculée par la méthode des
éléments finis. D’une manière générale cette fonction est solution du problème variationnel
discret ( encore appelé problème faible discret) suivant :
(3.8)
D grad u .grad v
h u h v f v v Vh
où Vh est un sous-espace de V , avec dimension finie (ce qui justifie le caractère discret du
problème).
Remarque III.2.1 : Il est prématuré, voire erroné, de considérer (3.8) comme une formulation
éléments finis aussi longtemps qu’on n’aura pas explicitement défini l’espace Vh dans lequel
37
on cherche u h . L’énoncé (3.8) est en fait une formulation variationnelle discrète (i.e.
formulation variationnelle dans un espace de Hilbert de dimension finie) du système (3.1) -
(3.2).
Généralités
E i j E
E v E
( x ) a i j x1 x 2 où les a ij sont des réels donnés ,
Vh v C 0 i, jIN , i j r (3.11)
et x v( x) 0
On montre que
38
Soit i i int1 une base de Vh , où N int représente un nombre entier positif qu’on va expliciter
N
dans les différents cas étudiés ci-après. Disons ici que N int dépend du type d’éléments finis
utilisés pour résoudre numériquement le problème posé. On considère la décomposition
suivante de u h dans cette base :
N int
u h ( x) U
j 1
h
j j ( x) (3.12)
où les U hj 1 j N sont des scalaires réels à déterminer. Alors le problème variationnel discret
int
(3.8), dans lequel Vh est donné par (3.11), définit une formulation éléments finis Pr du
problème aux limites. Elle s’exprime algébriquement de la manière suivante:
j j 1
Trouver U h Nint IR Nint tel que
(3.13)
N int
D grad i .grad j i j U hj dx f i dx
j 1
1 i N int
Ah U h bh (3.14)
soit encore composante par composante
N int
A j 1
h
ij U hj bih pour i 1, ..., N int (3.15)
où on a évidemment posé :
Aihj D grad
i grad j i j dx 1 i, j N int (3.16)
et
bih
f i 1 i N int (3.17)
Il résulte de (3.16) que le système à résoudre est à matrice symétrique. Grâce à l’hypothèse
(3.3) on montre le résultat suivant.
39
l’espace Vh pour laquelle la matrice A h = Aihj 1i , j N est creuse (car une telle matrice présente
int
qui est un espace vectoriel de dimension N int = nombre de sommets intérieurs (i.e. appartenant
à ) associés à la triangulation T (vérification à titre d’exercice). Il est à noter que la
dimension de Vh dépend de conditions aux limites imposées.
La construction d’une base de Vh formée de fonctions à supports petits (i.e. support défini
comme réunion d’un petit nombre d’éléments triangulaires) assure que la matrice
A h = Aihj 1i , j N sera creuse.
int
Dans la suite de ce paragraphe on décrit entre autres choses la construction pratique d’une
base de Vh à supports petits. Plus précisément, on exhibe les aspects pratiques des éléments
finis P1.
où U ih , U hj et U kh sont des scalaires inconnus déjà introduits dans (3.12). Il y a donc une
relation (qu’on va préciser plus bas) entre les fonctions LEi , LEj , LEk et les fonctions i i int1 .
N
Les fonctions LEi , LEj et LEk , notées génériquement LEm , se caractérisent comme étant des
restrictions à E des polynômes réels Lm en x1 et x 2 , de degré 1, telles que :
1 si m n
LEm ( S n ) m, n i, j, k (3.19)
0 sinon
40
Ces polynômes s’appellent fonctions de base locales ou fonctions d’interpolation locale. Les
sommets S i , S j et S k de l’élément E s’appellent nœuds d’interpolation. D’une part il est
intéressant de remarquer que
D’autre part on a
U nh u h (S n ) n i, j, k (3.21)
Cette dernière égalité fait dire que les U ih , U hj et U kh sont les valeurs nodales de la fonction
u h . Il est fondamental de noter que si l’un des sommets de E appartient à ( = bord du
domaine) sa contribution est nulle dans (3.18) c’est-à-dire la valeur nodale de u h
correspondante est 0. Ceci est dû à la prise en compte des conditions aux limites de Dirichlet
homogène : voir relation (3.2).
Exercice III.2.6 Déterminer les expressions analytiques des fonctions polynômes LEi , LEj et
LEk .
Définition III.2.7 On pose : E N i , N j , N k . Le triplet E, P1 ( E ), E s’appelle un
élément fini P1 .
Remarquons que L’ensemble E N i , N j , N k une base de l’espace dual de P1 ( E ) , peut
ensemble des degrés de liberté de l’espace P ( E) . De
s’identifier à v (S i ), v (S j ), v (S k ) 1
sorte qu’on peut définir un élément fini triangulaire P1 par le triplet E, P ( E ), DDL , où
1 E
on a posé : DDL = v (S ), v (S ), v (S ) .
E i j k
On représente schématiquement l’élément fini E, P1 ( E ), E comme indiqué sur la figure
suivante.
Si
Sj
Sk
41
Figure III.1 Elément fini P1 ou triangle de Lagrange linéaire. Le symbole représente le
degré de liberté (ou valeur nodale) correspondant au nœud (qui est ici un sommet) où ce
symbole est localisé.
Signalons au passage la forme schématique de l’élément fini linéaire «non conforme» de
Crouzeix-Raviart (pour en savoir plus sur les éléments finis non conformes voir par exemple
M. Crouzeix et P.A. Raviart [3] ).
Dans toute la suite S m n désigne le milieu du côté S m , S n dans la triangulation T.
Si
Si j
Si k
Sj
Sk
S jk
Figure III.2 Elément fini linéaire de Crouzeix-Raviart « non conforme » (voir [3] ).
Il est à noter que les fonctions de base globales n’ont qu’un intérêt théorique. Dans la pratique
la construction de la matrice de rigidité et du second membre se fait élément par élément à
l’aide des fonctions de base locales dont la construction est exposée plus bas.
Soit s le numéro d’un sommet (quelconque) de la triangulation. Alors on a 1 s S int . On
détermine la fonction de base s associée à ce sommet de la manière suivante :
où on a posé: Es = ensemble des éléments (de la triangulation) dont l’un des sommets est
précisément le sommet numéro s .
42
2
Sk Sj
E S3
x2 TE
Si S1 R S2 1
O x1
O
Triangle réel E de sommets Triangle de référence R de sommets
S i , S j et S k . S1 , S 2 et S 3 dont les coordonnées
respectives sont (0,0), (1,0) et (0,1).
Figure III.3
Pour fixer les idées, on suppose que i j k . Soit TE la transformation affine qui envoie le
triangle de référence R sur le triangle réel E telle que
TE ( S 1 ) S i , TE ( S 2 ) S j , TE ( S 3 ) S k (3.23)
Il est évident que cette transformation est parfaitement définie par les trois égalités
précédentes. De plus elle est inversible puisque les trois sommets S1 , S 2 et S 3 sont non
alignés. Dès lors la matrice TE associée à TE est inversible et on notera M E son inverse.
Une fonction u définie sur le triangle réel E se transporte sur le triangle de référence par la
relation
u u TE (3.24)
u u TE
1
(3.25)
Cette dernière relation nous permet de voir comment à partir des fonctions de base locales
construites sur le triangle de référence on peut déduire les fonctions de base locales définies
sur n’importe quel élément triangulaire de la structure .
Les trois fonctions de base locales définies sur le triangle de référence s’obtiennent facilement
par application de (3.19) et on a:
43
(x , x ),
LEi ( x1 , x2 ) L1R TE
1
1 2 (3.27a)
L ( x , x ) L T ( x , x ),
E R 1
j 1 2 2 E 1 2 (3.27b)
L ( x , x ) L T ( x , x )
E R 1
k 1 2 3 E 1 2 (3.27c)
où N E est la matrice transposée de la matrice M E TE .
1
avec
x j x1i x1k x1i
TE 1j matrice Jacobienne de l’application TE .
x2 x2 x2k x2i
i
Comme
det TE x1j x1i x2k x2i x2j x2i x1k x1i 2 Aire( E )
alors
Aire(E) =
1
2
1
det TE x1j x1i
2
x k
2
x2i x2j x2i x
k
1 x1i
44
où E est le triangle dont les trois sommets S i , S j , S k ont pour coordonnées respectives
xi , x j , x k .
bmh f m f m f ( x) E
m ( x)dx ( f FE )( )Ri J FE d
Supp ( i ) E tq hE E E tq hE R
Donc
bmh 2 Aire( E ) ( f FE )( )Ri d
E tq hE R
2 Aire( E ) ( f FE )( )1 d b
R E
i
R
b 2 Aire( E ) ( f FE )( )2R d b E
E
j
R
2 Aire( E ) ( f FE )( )3R d b E
R
k
Remarque III.2.8
1) Lorsqu’un sommet de l’élément E appartient au bord du domaine le vecteur second
membre élémentaire associé n’a que deux composantes .
2) Lorsque deux sommets de l’élément E appartiennent au bord du domaine, le vecteur
second membre élémentaire associé n’a qu’une composante.
Dans le cas d’éléments finis triangulaires P2 on prend pour espace Vh l’espace défini par
qui est un espace vectoriel de dimension N int = nombre de sommets intérieurs plus nombre de
milieux des côtés intérieurs de la triangulation, compte tenu des conditions aux limites
imposées (à vérifier à titre d’exercice).
45
La construction d’une base de Vh formée de fonctions à supports « petits » peut être menée en
deux étapes :
Etape (i) : Définition des polynômes d’interpolation locales ou fonctions de base locales .
u h (x) U ih LEi ( x) U hj LEj ( x) U kh LEk ( x) U ihj LEi j ( x) U ihk LEi k ( x) U hj k LEj k ( x) (3.22)
LEi , LEj , LEk , LEi j , LEi k et LEj k sont des polynômes d’interpolation de Lagrange de degré 2
en x1 et x 2 associés respectivement aux nœuds S i , S j , S k , S i j , S i k et S j k i.e. :
1 si m n
L (S n )
E
m m, n i, j, k (3.23)
0
sinon
et Lm s’annule en les milieux des côtés de l’élément E , quel que soit m i, j, k .
E
1 si (m, n) ( p, s)
L (S p s )
E
mn m, n, s, p i, j, k (3.23bis)
0 sinon
et LEm n s’annule en les sommets de l’élément E , quel que soit m, n i, j, k . Il est à noter
d’une part que
D’autre part on a
u h ( S n ) U nh
n, m i, j , k (3.25)
u h ( S ) U h
nm nm
Ces polynômes ont le statut de fonctions de base à l’échelle locale ou échelle élémentaire. On
retrouve ainsi la notion de fonctions de base locales déjà rencontrée au Chapitre II. Par
ailleurs si l’un des sommets ou l’un des côtés de l’élément triangulaire E appartiennent à (
= bord du domaine spatial) leurs contributions respectives sont nulles dans (3.22) c’est-à-dire
les valeurs nodales de u h correspondantes valent 0 (ceci vient des conditions aux limites de
Dirichlet (3.2)).
46
Exercice III.2.9 Déterminer les expressions analytiques des fonctions d’interpolation de
Lagrange LEi , LEj , LEk , LEi j , LEi k et LEj k
Sj
S jk
Si k
Si
Etape ( ii) : Construction des fonctions de base globales à supports « petits »
Chaque fonction de base globale est associée de manière unique à un nœud et réciproquement.
Soit s la fonction de base globale associée au nœud numéro s . On détermine la fonction s
de la manière suivante :
s E LEs E E s et s 0 ailleurs
où on a posé: Es = ensemble des éléments (de la triangulation) admettant le nœud numéro s
comme l’un de ses sommets ou le milieu de l’un de ses côtés .
Vh v C
0
E v E ( x) a00 a10 x1 a01 x2 a 20 x12 a11 x1 x2 a02 x22
a30 x13 a 21 x12 x12 a12 x11 x22 a03 x23 avec les ai j donnés, et v 0 sur
(3.26)
Soit S m , S n un côté de l’élément triangulaire E de sommets S i , S j et S k . On note S mmn et
S ijk les points du domaine définis par
2 1
S mmn Sm Sn (3.27)
3 3
47
1
3
Si j k
Si S j S k (3.28)
Vh est un espace vectoriel de dimension N int = nombre de sommets intérieurs plus nombre de
points de (et non de ! ) de la forme (3.27) ou (3.28), en tenant compte des conditions
aux limites imposées (le lecteur pourra le vérifier à titre d’exercice).
La construction d’une base de Vh formée de fonctions à supports « petits » peut être menée en
deux étapes :
Etape (i): Définition des polynômes d’interpolation locales ou fonctions de base locales
.
Dans chaque élément triangulaire E de sommets S i , S j et S k on prend comme nœuds
d’interpolation les points S i , S j , S k , S iij , S ijj , S iik S ikk , S jjk , S kkj et S ijk puis on exprime u h de
la manière suivante :
où LEi , LEj , LEk , LEiij , LEijj , LEiik LEikk , LEjjk , LEkkj et LEijk sont des polynômes d’interpolation de
Lagrange de degré 3 en x1 et x 2 associés respectivement aux nœuds
S i , S j , S k , S iij , S ijj , S iik S ikk , S jjk , S kkj et S ijk . On rappelle qu’un tel polynôme vaut 1 au nœud
qui lui est associé et 0 pour les autres nœuds de l’élément E . Il est à noter que la somme des
fonctions d’interpolation vaut 1 en point de IR 2 i.e.
LEi ( x) LEj ( x) LEk ( x) LEiij ( x) LEijj ( x) LEiik ( x) LEikk ( x) LEjjk ( x) LEkkj ( x) LEijk ( x) 1
Les composantes de la fonction u h dans la décomposition (3.29) sont ses valeurs nodales.
Les polynômes d’interpolation de Lagrange LEi , LEj , LEk , LEiij , LEijj , LEiik LEikk , LEjjk , LEkkj et LEijk
jouent le rôle de fonctions de base locales. Par ailleurs si l’un des nœuds appartiennent à (
= bord du domaine) sa contribution est nulle dans (3.29) c’est-à-dire la valeur nodale de u h
correspondante vaut 0 (ceci vient des conditions aux limites de Dirichlet (3.2)).
Sj
S j jk
48
Sk k j
S j ji
Sk
S i j k
S k ki
Si i j
S
ii j
Chaque fonction de base globale est associée de manière unique à un nœud. Soit s la
fonction de base globale associée au nœud numéro s . On détermine chaque fonction s de la
manière suivante :
s E LEs E E s et s 0 ailleurs
Dans le cas d’éléments finis triangulaires de Hermite cubiques on prend le même cadre
fonctionnel que pour les triangles de Lagrange cubiques i.e.
Vh v C 0 E v E ( x) a00 a10 x1 a01 x2 a 20 x12 a11 x1 x2 a02 x22
a30 x13 a 21 x12 x12 a12 x11 x22 a03 x23 avec les ai j donnés, et v 0 sur
La différence réside dans le choix de l’ensemble des degrés de liberté qui définissent dans
chaque élément la fonction u h .
On considère un élément triangulaire de Hermite cubique de sommets S i , S j et S k . Les
degrés de liberté associés à ce triangle sont les dix quantités suivantes:
v v v v v v
v( S i ) , v( S j ) , v( S k ) , (S i ) , (S j ) , (S k ) , (S i ) , (S j ) , ( S k ) et
x1 x1 x1 x 2 x 2 x 2
v( S i j k ) .
On rappelle que
v v
(a) = Dv (a).e1 , (a) = Dv (a).e2 où e s est la sième direction du plan . Il
x1 x 2
en découle la remarque suivante.
49
Remarque III.2.11 (fondamentale) : En chaque sommet du triangle de Hermite la donnée de
v v
S m et Sm
pour m i, j, k équivaut à la donnée de
x1 x2
Dv (S ).S
m n
S m , Dv (S i ). S p S m pour m i, j, k et n, p i, j, k m .
Si
S i j k
Sj Sk
Remarque III.2.12 Il existe un élément fini triangulaire à 27 degrés de liberté appelé triangle
d’Argyris (Ingénieur grec très célèbre). Ces degrés de liberté sont : Les dérivées partielles
d’ordre inférieur ou égal à 2 de v aux sommets de l’élément (avec la convention que la
dérivée partielle d’ordre zéro est l’identité), la dérivée normale extérieure de v aux milieux de
trois côtés de l’élément.
En dehors d’éléments finis triangulaires il existe des éléments finis rectangulaires qui sont
également d’un usage courant. Avant de présenter quelques uns de ces éléments
introduisons l’espace Qr (E ) défini de la manière suivante :
S 4E S 3E
S1E S 2E
50
Figure III.6 Rectangle bilinéaire (quatre degrés de liberté)
Rectangle biquadratique
E E
( neuf degrés de liberté) S14E
S1234 S 23
S1E S 2E
S12E
51
chaque élément fini T , P1 T , T on associe les paramètres suivants 3 :
(i) hT max x y (c’est le diamètre de T i.e. le plus grand coté si T est un triangle)
x, y T
On dit que les triangulations T T T forment une famille régulière s’il existe des constantes
indépendantes de la triangulation, notées et , non-négatives telles que
T hT T .
hT
Noter qu’on peut toujours prendre 1 car 1 . On suppose que :
T
(iii) La solution variationnelle u est dans H 2 (qui est un sous-espace de H 1 )
et que
(iv) Vh H 1 (c’est le cas pour les problèmes elliptiques du second ordre).
1
2
C h D u 2 .
2
u uh
1, L
2
La clé de voûte pour la démonstration de l’estimation d’erreur précédente est le Théorème
II.2.11 dû à J. Céa. On peut généraliser ce résultat aux éléments finis T , Pk T , T , avec
k IN . A ce propos voir par exemple 2 ou 3 .
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Références bibliographiques :
[2] S. C. Brenner and L. Ridgway Scott, The mathematical theory of finite element method,
Springer-Verlag, 1994.
[3] P.G. Ciarlet, Linear and Nonlinear Functional Analysis with Applications, SIAM, 2013.
[5] G. Dhatt, G. Touzot, Une présentation de la méthode des éléments finis, Collection
Université de Compiègne, Maloine Editeur (1984)
[6] G. Dhatt, G. Touzot et E. Lefrancois, Méthodes des éléments finis. Hermès Sciences
Publications, 2014.
[7] A. Granas and J. Dugundji, Fixed point theory, Springer monographs in Mathematics,
Springer-Verlag, New York 2003.
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