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RSSN NUC 61.31 (R)
lntitulé du processus ou du projet
Sûreté nucléaire
Direction de la Sécurité
et de la Sûreté Nucléaire

Éruoe DU cÉNrE crvrL DES rNsrALLATroNs NUcLÉATRES

¡UÉTNOOE DE PRISE EN COMPTE DES TORNADES

Pièces jointes éventuel les

NO Titres Nb de pages

Destinataires ou référence à une liste de diffusion

Rédacteur Vérificateur Approbateur Emetteur

Nom A. LANGEOIRE J. DENIS J. COLLINET P. WON

Unité/Fonction DSSN/SSN DSSN/SSN DSSN/SSN DSSN/DIR

311112020 0411112020
DateÄ/isa Sidnature

I
COLLINE nriméaquede
col I ìNET lãcoues
t r T JaCO UeS o"te:2020Ì.M
' to,s8,l9 +ol'oo'

Sl,,lu
Réf. du fichier : DSSN-NUC-61-31-R-A.doc

CEA/DSSN - Route du panorama - BP 6 - 92265 Fontenay aux Roses CEDEX


Tél : 33 I 46 5493 16Fax : 33 1 46 5493 1l
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Méthode de prise en compte des tornades

Historique des évolutions d’indice

indice Date Nature des modifications

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Méthode de prise en compte des tornades

Table des matières

1 INTRODUCTION 4
2 DESCRIPTION DU PHÉNOMÈNE 4
3 CLASSIFICATION DES TORNADES 11
4 LES TORNADES EN FRANCE 12
5 TORNADES DE RÉFÉRENCE 14
5.1 Tornades de référence 14
5.2 Effets à considérer 14
5.3 Vitesse du vent et variation de pression 14
5.4 Projectiles standards associés aux tornades 14
6 DISPOSITIONS ET EXAMEN DE LA SÛRETÉ AU REGARD DU RISQUE TORNADE 17
7 MODALITÉS DE PRISE EN COMPTE DES TORNADES 18
7.1 Action du vent 18
7.2 Action de la variation de pression 18
7.3 Action des projectiles 19
7.4 Règle de cumul des différents effets de la tornade 22
7.5 Combinaisons d’actions 23
8 EXIGENCES DE COMPORTEMENT ET CRITÈRES DE JUSTIFICATION 24
8.1 Exigences de comportement 24
8.2 Critères de justification 24
9 DOCUMENTATION 26
10 RÉFÉRENCES 27
ANNEXE 1 – ÉCHELLE DE FUJITA AMÉLIORÉE 29
ANNEXE 2 – MODÈLE DE VORTEX 30
ANNEXE 3 – CUMUL DES EFFETS DU VENT ET DE LA VARIATION DE PRESSION ATMOSPHÉRIQUE 37
ANNEXE 4 – PRISE EN COMPTE DE LA VARIATION DE LA VITESSE DU VENT 39
ANNEXE 5 – SURPRESSION ET DÉPRESSION À L’INTÉRIEUR DE BÂTIMENTS MÉTALLIQUES 43
ANNEXE 6 – CHARGEMENT REPRÉSENTATIF DU PROJECTILE « AUTOMOBILE » 56
ANNEXE 7 – JUSTIFICATION DE LA NON-PERFORATION DES PAROIS EN ACIER 64
ANNEXE 8 – GLOSSAIRE 66

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Méthode de prise en compte des tornades

1 Introduction
Dans son article 3.6, l’arrêté du 7 février 2012 (référence [ARRETE-2012]) fixant les règles générales
relatives aux installations nucléaires de base précise que les conditions météorologiques ou
climatiques extrêmes doivent être prises en considération dans la démonstration de sûreté nucléaire.
Les agressions météorologiques ou climatiques extrêmes sont notamment les grands froids, les
canicules, les tempêtes, les chutes de neige exceptionnelles et les tornades. A l’exception des
tornades, ces agressions externes sont déjà prises en compte dans la démonstration de sûreté des
installations nucléaires.
La présente recommandation a pour objet d’une part de définir les tornades de référence à
considérer lors du dimensionnement et du réexamen de sûreté des INB et Installations Individuelles
(II) d’INBS, et des ouvrages de génie civil associés aux noyaux durs et, d’autre part, de présenter la
méthode de prise en compte de leurs effets. Elle annule et remplace le guide du CEA intitulé « Guide
d’étude du génie civil des installations – Méthode de prise en compte des tornades » et référencé
MR-DPSN-SSN-SUR-GUI-12-2015 indice A dans le référentiel de sûreté du CEA.
Les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) situées en dehors du
périmètre des INB ou des II d’INBS sortent du domaine d’application du présent document et sont
dimensionnées selon leur propre référentiel.

2 Description du phénomène
Les vents les plus forts se produisant à la surface de la terre sont dus aux tornades. Une tornade
est un tourbillon isolé d’axe vertical (ou vortex) de vent extrêmement violent et de petite échelle qui
prend naissance à la base d'un nuage d'orage (cumulonimbus) lorsque les conditions de cisaillement
vertical des vents sont favorables dans la basse atmosphère, c'est-à-dire lorsque la vitesse et/ou la
direction du vent varie fortement avec l'altitude. Entre ce nuage et le sol, la tornade a la forme d’un
entonnoir vertical aspirant qui tourne sur lui-même et se déplace en faisant un bruit assourdissant.
À l’intérieur de l’entonnoir, la pression atmosphérique peut être inférieure de quelques pourcents à
la pression environnante. La partie inférieure ou « buisson » de la tornade, en contact avec le sol,
est constituée par un nuage de poussières et de débris. La partie située au-dessus du buisson est
le « tuba » de la tornade. Une trombe marine est similaire à une tornade mais elle se forme au-
dessus de la mer ou d’un lac. Les trombes marines deviennent des tornades lorsqu’elles s’échouent
sur la côte et pénètrent de quelques kilomètres à l’intérieur des terres.
Selon leur intensité, les tornades peuvent avoir un pouvoir destructeur important. Elles sont
cependant de durée et d’étendue limitées. Elles peuvent avoir une largeur de quelques centaines
de mètres et parcourir jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres. Leur durée peut atteindre plusieurs
heures. Leur passage est matérialisé par les dommages qu’elles provoquent à la nature et aux
constructions, et les poussières, débris de matériaux et objets divers qu’elles peuvent soulever du
sol et déplacer. Pendant leur parcours, leurs intensités peuvent varier significativement et être
inférieures à leur intensité maximale sur une partie significative de la surface au sol qu’elles
impactent. Leur trajectoire, bien que pouvant comporter quelques sinuosités, est le plus souvent
quasiment rectiligne.

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Les tornades ne sont pas prévisibles mais il est par contre possible de prévoir les orages violents
pendant lesquels elles pourraient éventuellement se former.

Figure 1 – Schéma d’une tornade

Figure 2 – Tornade EF4 des 2 et 3 mars 2020 – État du Tennessee – USA

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Figure 3 – Tornade EF5 de Joplin du 22 mai 2011 – État du Missouri – USA

Figure 4 – Trombe observée le 1er décembre 2017 sur la Côte d’Azur entre Menton et San Remo

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Figure 5 – Trajectoire de la tornade EF4 de Hautmont (Nord) du 3 août 2008

Figure 6 – Trajectoire de la tornade EF5 de Palluel (Pas-de-Calais) du 24 juin 1967

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Figure 7 – Maison partiellement détruite par la tornade EF4 de Dayton du 28 mai 2019
État de l’Ohio – USA

Figure 8 – Maison partiellement détruite par la tornade EF3 d’Étrochey (Côte-d’Or) du 19 juin 2013

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Figure 9 – Automobile soulevée et déplacée lors de la tornade EF5 de Joplin du 22 mai 2011
État du Missouri – USA

Figure 10 – Poutre en bois encastrée dans la façade d’une maison


Tornade EF5 de Joplin du 22 mai 2011 – État du Missouri – USA

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Figure 11 – Réservoir de gaz vidé, soulevé et déplacé à plus de 800 m


Tornade EF5 de Moore du 20 mai 2013 – État de l’Oklahoma – USA

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3 Classification des tornades


Une première échelle de classification des tornades en fonction des dégâts occasionnés a été
élaborée en 1971 par Tetsuva Théodore FUJITA de l’université de Chicago.
Une nouvelle version plus complète de cette échelle, dite « Echelle de FUJITA améliorée », a été
établie aux États-Unis et publiée en 2006. Cette échelle se fonde sur 28 indicateurs de dégâts, qui
tiennent compte des types de bâtiments ou de structures, des matériaux employés, ainsi que de la
qualité de construction, et qui comportent un plus grand nombre de graduations que l’échelle de
1971. Elle utilise également les estimations de vents pouvant être obtenues par les radars
météorologiques, la photogrammétrie ainsi que les cercles laissés au passage des tornades dans
les cultures et au sol. Elle comporte six intensités de tornades, notées EF0 à EF5 par ordre croissant
de la vitesse du vent, et auxquelles sont associées des valeurs minimale et maximale de la vitesse
du vent. Cette échelle est reproduite en Annexe 1.
Les dégâts provoqués par les tornades sont dus aux facteurs suivants :
- la pression du vent violent à laquelle les obstacles rencontrés sont soumis,
- l’effet de BERNOULLI autour des obstacles qui donne une différence de pression entre le côté
face au vent et celui sous le vent par différence de vitesse d'écoulement. Cette différence de
pression entraîne le déplacement d’objets qui peuvent être de taille significative pour les fortes
tornades (véhicules, toitures, etc.),
- les projectiles engendrés qui sont susceptibles de causer des dommages à des obstacles soit en
les heurtant lors de leur déplacement, soit en retombant.
Selon l’échelle de FUJITA, les tornades d’intensité EF3 sont susceptibles de déplacer des objets
lourds sur le sol et les tornades d’intensités EF4 et EF5 peuvent soulever des objets lourds et les
projeter à des distances pouvant dépasser cent mètres.

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4 Les tornades en France


Toutes les régions de la France métropolitaine peuvent être potentiellement soumises à des
tornades, mais le nord, le quart nord-ouest et les côtes méditerranéennes sont les zones a priori les
plus exposées. Les tornades terrestres sont surtout observées en période estivale, entre les mois
de mai et septembre, alors que les trombes marines touchant les zones côtières se produisent plutôt
pendant la saison froide.
Il est généralement recensé entre dix et trente tornades chaque année en France dont la plupart
sont de très faible (EF0) et faible (EF1) intensités. Les tornades de très faible intensité (EF0) et de
faible intensité (EF1) ne sont pas toujours recensées car elles échappent souvent aux réseaux
d’observation du fait du peu de dégâts qu’elles occasionnent. Certaines de ces tornades sont la
suite terrestre des trombes marines qui s’échouent sur les côtes. Quelques tornades d’intensité EF2
peuvent également se produire chaque année en France. Les tornades d’intensités EF3, EF4 et EF5
sont par contre beaucoup plus rares.
La trace au sol laissée par une tornade est normalement délimitée par la zone où le vent a atteint
une vitesse d’au moins 30 m/s correspondant à l’intensité EF01. A l’intérieur de cette zone, la vitesse
du vent peut être localement nettement supérieure à 30 m/s et c’est la vitesse maximale du vent qui
définit l’intensité de la tornade.
Il convient de noter qu’il est parfois difficile d’attribuer une intensité à une tornade sur la base des
dégâts qu’elle a occasionnés. En effet, l’intensité d’une tornade varie le long de son trajet et les
dégâts qu’elles occasionnent y sont donc plus ou moins importants. Le Tableau 1 donne pour une
intensité maximale fixée une estimation des pourcentages des intensités intermédiaires atteintes le
long du parcours de la tornade. Dans ce tableau, les intensités maximales et intermédiaires sont
respectivement les abscisses et les ordonnées. Ces valeurs, basées sur l’analyse des tornades qui
se sont produites aux États-Unis, sont issues du document américain NUREG/CR-4461 (référence
[CR-4461]) établi par l’U.S. Nuclear Regulatory Commission (USNRC).

Intensités EF0 EF1 EF2 EF3 EF4 EF5


EF0 100 % 57,2 % 28,0 % 11,6 % 14,2 % 13,3 %
EF1 42,8 % 35,2 % 24,5 % 15,8 % 10,2 %
EF2 36,8 % 31,8 % 27,8 % 18,9 %
EF3 32,1 % 21,0 % 24,2 %
EF4 21,2 % 18,5 %
EF5 14,9 %

Tableau 1 – Pourcentages des intensités intermédiaires atteintes par les tornades.


Par exemple, pour une tornade de catégorie EF2, l’intensité maximale EF2 n’est atteinte que sur
36,8 % de la surface au sol impactée.

1
30 m/s, soit 108 km/h, correspondent à titre de comparaison à un vent de force 11 sur l’échelle de Beaufort

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Un recensement des tornades qui se sont produites en France métropolitaine a été effectué par
l’Observatoire Français KERAUNOS des tornades et orages violents. La liste et la description de
ces évènements sont disponibles sur le site internet de KERAUNOS.
Le nombre de tornades certaines et probables qui ont été recensées en France sur la période
délimitée par les années 1800 et 2019 est de 917. La répartition par intensité de ces tornades est
précisée dans le Tableau 2.

EF0 EF1 EF2 EF3 EF4 EF5


231 340 239 91 14 2

Tableau 2 – Nombres et intensités des tornades recensées en France entre 1800 et 2019.
Entre les années 1900 et 2020, il a été recensé en France cinquante et une tornades d’intensité
EF3, trois d’intensité EF4 et une d’intensité EF5. Les évènements d’intensités EF4 et EF5 sont
décrits dans le Tableau 3.

Distance Largeur
Lieu Date Intensité
parcourue moyenne
Hautmont (Nord) 3 août 2008 EF4 18,7 km 300 m
Levier (Doubs) 2 juin 1982 EF4 3 km 350 m
Pommereuil (Nord) 24 juin 1967 EF4 23 km 500 m
Palluel (Pas-de-Calais) 24 juin 1967 EF5 25 km 250 m

Tableau 3 – Tornades d’intensités EF4 et EF5 s’étant produites en France depuis 1900.
Comparativement aux États-Unis où il se produit entre 800 et 1200 tornades chaque année, la
France peut donc être considérée comme peu exposée au risque tornadique.

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5 Tornades de référence
5.1 Tornades de référence
Dans le cadre du dimensionnement ou du réexamen de sûreté des installations nucléaires du CEA,
il doit être considéré :
- une tornade d’intensité EF2 pour les structures, systèmes et composants (SSC) ne faisant pas
partie d’un noyau dur,
- une tornade d’intensité EF3 pour les structures, systèmes et composants (SSC) associés à un
noyau dur.
Les intensités de ces tornades ont été fixées de manière déterministe et elles sont donc
indépendantes du site considéré. Les caractéristiques de ces tornades dites de référence sont
données dans les paragraphes suivants.

5.2 Effets à considérer


L’action de la tornade est notée ATOR. Lors d’une tornade, les effets des trois actions suivantes sont
à considérer sur les ouvrages :
- l’action du vent, notée ATOR-W,
- l’action de la variation de pression par rapport à la pression atmosphérique, notée ATOR-P,
- l’action des projectiles engendrés par la tornade, notée ATOR-M.

5.3 Vitesse du vent et variation de pression


La vitesse maximale VM du vent, la variation maximale de la pression atmosphérique pM et le rayon
Rm du vortex à considérer pour les tornades de référence définies au paragraphe 5.1 sont précisées
dans le Tableau 4. Les valeurs de la variation de la pression atmosphérique résultent du modèle de
vortex retenu dont la description est présentée en Annexe 2.

Vitesse du vent Variation de pression Rayon du vortex


Catégorie
VM VM pM Rm
de tornade
(m/s) (km/h) (kPa) (m)

EF2 55 198  1,90 70


EF3 68 245  2,90 80

Tableau 4 – Caractéristiques des tornades de référence

5.4 Projectiles standards associés aux tornades

5.4.1 Introduction

L’entonnoir d’une tornade est constitué par de l’air en rotation et en ascension. Aussi, les différents
objets aspirés par une tornade peuvent être projetés au loin dans n’importe quelle direction.
Les objets mis en mouvement peuvent être de petites dimensions (gravillons, débris divers), de taille
moyenne (branches d’arbres, planches de bois, poutrelles en acier, etc.) ou de grande taille
(automobiles, caravanes, remorques, bennes, réservoirs, mobil-homes, etc.).

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Le vent tornadique étant très violent, il peut également entraîner le basculement de grands arbres
et d’ouvrages élancés comme par exemple des cheminées, des mats d’éclairage et des pylônes.
Les différents objets projetés à distance par une tornade peuvent venir heurter les parois de
constructions ou des matériels exposés aux intempéries. Il convient par conséquent d’en tenir
compte lors de la conception et du dimensionnement des parois ou des matériels.
Il est impossible de définir précisément les projectiles qui seront générés par une tornade au
voisinage d’une installation. Il peut par contre être envisagé de définir des projectiles standards
représentatifs des différents objets susceptibles d’être déplacés par une tornade d’intensité donnée.

5.4.2 Définition des projectiles standards

Les types de projectiles associés aux tornades d’intensités EF3, EF4 et EF5, qui sont considérés
lors de l’étude des installations nucléaires situées aux États-Unis, sont définis dans le Regulatory
Guide 1.76 établi par l’USNRC (référence [NRC-RG1-76]). Ces projectiles sont une bille en acier,
un tube en acier et une automobile. Ces mêmes projectiles sont associés à la tornade d’intensité
EF3 définie dans le présent document.
Une tornade d’intensité EF2 n’est pas en mesure de projeter un tube d’acier et une automobile et il
lui est associé une bille en acier et une planche de bois.
Le tableau ci-après résume les différents projectiles associés aux tornades de référence.

Intensité Bille en acier Planche de bois Tube en acier Automobile


EF2 x x
EF3 x x x

Tableau 5 – Projectiles associés aux tornades de référence.


Les dimensions et masses des projectiles sont précisées dans le tableau ci-après.

Masse Diamètre Epaisseur Hauteur Largeur Longueur


Bille en acier 67 g 25,4 mm
Planche de bois 50 kg 0,10 m 0,25 m 3,80 m
Tube en acier 130 kg 168 mm 7,11 mm 4,58 m
Automobile 1180 kg 1,50 m 1,70 m 4,50 m
Tableau 6 – Caractéristiques des projectiles.

5.4.3 Vitesses des projectiles

Les vitesses d’impact des projectiles à considérer dans la direction horizontale pour les tornades de
référence sont définies dans le Tableau 7.
Ces vitesses ont été déterminées en utilisant les formules suivantes :
- Bille d’acier : Vbi = 2 VM / 25
- Autres projectiles : Vpr = VM / 3
Dans la direction verticale, la valeur de la vitesse d’impact des projectiles est prise au moins égale
aux 2/3 de la valeur de leur vitesse horizontale (voir également le paragraphe 7.3.3).

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Bille d’acier Planche de bois Tube d’acier Automobile


Intensité
(m/s) (m/s) (m/s) (m/s)
EF2 5 18,3
EF3 6 22,7 22,7

Tableau 7 – Vitesses des projectiles associés aux tornades de référence


Pour les tornades de catégorie EF3, la direction d’impact de l’automobile est considérée horizontale
et l’impact est pris en compte uniquement sur les parois verticales (ou obliques) des façades des
bâtiments. Pour l’impact des autres projectiles, les directions horizontale et verticale sont à prendre
en compte.
Pour les parois inclinées par rapport à l’horizontale, il convient de considérer que les composantes
horizontale et verticale de la vitesse d’impact des projectiles sont respectivement égales aux valeurs
des vitesses horizontale et verticale d’impact des projectiles, la vitesse verticale étant prise égale à
2/3 de la vitesse horizontale.
Si Vh, Vv et  désignent respectivement les vitesses horizontale et verticale du projectile et l’angle
du plan de la paroi impactée par rapport à l’horizontale, la vitesse d’impact normale au plan de la
paroi est donnée par l’expression suivante :
sin(α + β) 2
Vn = Vh = Vh [sin(α) + cos(α)]
cos(β) 3
L’angle  définit l’inclinaison de la vitesse d’impact par rapport à l’horizontale :
Vv 2
β = arctg ( ) = arctg ( )
Vh 3
La vitesse d’impact tangente à la paroi est par ailleurs la suivante :
cos(α + β) 2
Vt = Vh = Vh [cos(α) − sin(α)]
cos(β) 3

 Vh Vn
Vt

Vv

Figure 12 – Vitesse d’impact d’un projectile sur une paroi oblique.

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6 Dispositions et examen de la sûreté au regard du risque tornade


La première étape de la conception consiste à examiner les dispositions qui peuvent être mises en
œuvre pour prévenir certains effets de la tornade comme ceux des projectiles. En effet, par des
dispositions simples, il est possible d’éliminer, sur la base des éléments communiqués au
paragraphe 7.3, certaines agressions secondaires sur l’installation.
A titre d’exemple, s’agissant du projectile « automobile », il est possible de s’en affranchir, dans le
cadre des tornades EF3, par la prise en compte d’une distance minimale de 60 m entre l’ouvrage et
les voies de circulation ou les parkings d’une part, et les aires extérieures d’entreposage de matériels
encombrants d’autre part (voir paragraphe 7.3.1).
Par ailleurs, des dispositions de bonne conception peuvent permettre de limiter efficacement les
effets de l’impact des projectiles « bille d’acier », « planche de bois » et « tube d’acier ». En tenant
compte de la position des ouvertures présentes sur les façades et à l’intérieur de l’installation, un
choix judicieux lors de la conception de la distribution des locaux au sein de l’installation peut limiter
l’impact des projectiles précités susceptibles de pénétrer par ces ouvertures. Cette conception doit
conduire à ne pas disposer de filets sur les ouvertures.
La seconde étape de la conception consiste à justifier la tenue des structures aux effets de la tornade
qui ne peuvent pas être écartés par les dispositions envisagées ci-avant, selon les éléments de la
présente recommandation.
Ensuite, au-delà de la justification de la tenue des structures, il convient de s’assurer au niveau de
l’analyse de la sûreté de l’installation que les effets de la tornade ne remettent pas en cause la mise
et le maintien dans un état sûr de l’installation.
A ce titre, il convient de démontrer que la sûreté de l’installation est démontrée dans le cadre de
l’étude d’une situation d’agression prenant en compte la perte des systèmes sensibles aux effets de
la tornade. Dans le cas contraire, une protection suffisante des EIP ou EIS nécessaires à la mise et
au maintien à l’état sûr doit être assurée.
Par exemple, la perte d’un système de ventilation situé en toiture de l’installation ne doit pas être un
obstacle pour le retour et le maintien de l’installation dans un état sûr. Sinon ce système devra être
protégé contre les projectiles et les autres effets de la tornade (vent, variation de pression).
Il sera considéré que la perte des alimentations électriques externes est un effet induit de la tornade.
Elle est donc à prendre en compte dans l’étude de la situation d’agression.

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7 Modalités de prise en compte des tornades


7.1 Action du vent
L’action du vent est déterminée en appliquant les règles définissant l’action du vent sur les
constructions :
- les règles NV65 révisées en 2009 (référence [NV65-2009]) sont utilisées pour les ouvrages
existants n’ayant pas été dimensionnés selon le référentiel normatif constitué par les Eurocodes ;
- les règles définies dans la norme NF EN 1991-1-4 (références [EN1991-1-4] et [EN1991-1-4-A1])
du référentiel Eurocode 1 et son annexe nationale (références [NA1991-1-4] et [NA1991-1-4-A1]),
sont utilisées pour les ouvrages neufs ainsi que pour les ouvrages existants ayant été
dimensionnés selon le référentiel normatif constitué par les Eurocodes.
Ces règles sont appliquées en tenant compte des dispositions particulières suivantes :
- la vitesse de pointe du vent est prise égale à la vitesse maximale V M, ce qui conduit à considérer
la pression dynamique de pointe qp suivante :
1 2
qp = C ρ VM
2 r
Où :  = 1,225 kg/m3 est la masse volumique de l’air,
Cr est un coefficient de réduction de la pression exercée par le vent. Il dépend de la
longueur de la paroi exposée et du rayon Rm du vortex (voir dernier alinéa du présent
paragraphe) ;
- la pression du vent est constante sur la hauteur de la construction ;
- les coefficients  et  des règles NV65 et Cs et Cd de la norme NF EN 1991-1-4 sont pris égaux à
un ;
- les phénomènes de détachement tourbillonnaire et d’instabilités aéroélastiques ne sont pas à
considérer dans le cas d’une tornade.
Lors d’une tornade et selon le rayon du vortex, la variation en plan de la vitesse du vent peut être
significative par rapport aux dimensions horizontales d’une construction ou à la dimension
horizontale d’un élément structurel exposé au vent, et la force globale exercée par le vent sur la
construction ou l’élément structurel est alors plus faible que celle obtenue en considérant que la
vitesse est constante. L’Annexe 4 donne des indications permettant de prendre en compte l’effet
des dimensions d’une construction ou de la longueur horizontale d’un élément structurel par
application d’un coefficient de réduction Cr à la force exercée par le vent déterminée en considérant
la vitesse du vent constante.

7.2 Action de la variation de pression


Lors d’une tornade, la chute de pression extérieure se produit pendant une durée très courte, de
l’ordre de quelques secondes pour fixer les idées. La pression à l’intérieur des bâtiments étant égale
à la pression atmosphérique normale, la chute de pression extérieure se traduit par une surpression
intérieure qui peut affecter les portes, les fenêtres, et les parois si ces éléments ne sont pas
dimensionnés à la surpression.

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Méthode de prise en compte des tornades

Si le bâtiment n’est pas complètement étanche à l’air, les pressions intérieure et extérieure vont
ensuite s’égaliser mais, après le passage de la tornade, la pression extérieure va croitre rapidement
pour revenir à la pression atmosphérique normale. La pression intérieure va également revenir à la
pression atmosphérique normale, mais pas au même instant. L’augmentation de la pression
extérieure va alors se traduire par une dépression intérieure.
Dans le cas des ouvrages comportant des parois ouvertes en permanence, il convient de considérer
que la pression atmosphérique à l’intérieur des locaux directement en contact avec l’extérieur est
égale à la pression atmosphérique extérieure. C’est notamment le cas des cheminées pour
lesquelles il n’y a pas lieu de considérer de variation de la pression atmosphérique entre l’intérieur
et l’extérieur du conduit dans la mesure où la partie supérieure du conduit est constamment ouverte.
Il est possible de déterminer par le calcul l’évolution de la pression au cours du temps à l’intérieur
d’un bâtiment ou de locaux de ce dernier lorsque les parois ne sont pas étanches à l’air. La méthode
de calcul est présentée en Annexe 5. Lorsque les parois d’un bâtiment ou d’un local présentent une
perméabilité significative, il est possible de réduire significativement les variations de pression. C’est
notamment le cas des bâtiments en charpente métallique dont l’enveloppe métallique présente une
perméabilité à l’air qui dépend de la constitution du bardage et de la couverture. Pour les tornades
de référence, l’Annexe 5 donne un tableau et un abaque permettant l’obtention des valeurs
maximales de la surpression et de la dépression intérieures à partir des caractéristiques du bâtiment.
En l’absence d’un tel calcul, l’effet des variations de la pression extérieure est pris en compte en
considérant que les parois des bâtiments peuvent être soumises à une surpression intérieure ou à
une dépression intérieure. Les valeurs de ces pressions sont alors prises égales à celles figurant
dans le Tableau 4 du paragraphe 5.3. Les bâtiments en béton armé sans ouverture doivent être
considérés étanches à l’air. Les parois des locaux intérieurs étanches à l’air doivent être également
dimensionnées aux variations de pression.

7.3 Action des projectiles

7.3.1 Règles d’exclusion du projectile « Automobile »

Une tornade d’intensité EF3 est susceptible de projeter à distance des objets lourds et encombrants
(automobiles, caravanes, remorques, bennes, réservoirs, mobil-homes, containers, caissons, etc.),
mais ces objets restent proches du sol. Ces objets constituent des projectiles potentiels, c’est-à-dire
qu’ils sont susceptibles d’être déplacés par la tornade. Ils sont représentés par le projectile standard
« Automobile ».
Il est par conséquent nécessaire d’examiner la présence ou non de projectiles potentiels au
voisinage de la structure étudiée :
- sur les voies de circulation et les parcs de stationnement de véhicules,
- sur les aires d’entreposage de matériels lourds et encombrants.
Le projectile « Automobile » n’est pas à considérer lorsqu’il n’existe pas de projectiles potentiels à
moins de 60 m de l’enveloppe de la structure étudiée.
Pour la prise en compte du projectile « Automobile », le niveau de référence est le niveau du sol le
plus élevé des zones précitées où sont présents les projectiles potentiels.

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Méthode de prise en compte des tornades

Il doit être considéré que l’impact du projectile « Automobile » est un choc mou, c’est-à-dire non
perforant et ne produisant pas d’écaillage.
L’impact du projectile « Automobile » sur les parois d’une structure n’est pas à prendre en compte
dans les cas suivants :
a) sur les parties de cette structure situées à une altitude supérieure à 3,00 m par rapport au niveau
de référence : c’est-à-dire que la position du centre de la surface d’impact du projectile
« Automobile » sur une paroi est limitée par l’altitude précédente ;
b) sur les parties de cette structure qui, compte tenu de leur implantation, sont protégées par la
structure elle-même et ne peuvent donc pas être impactées par le projectile « Automobile »,
c) lorsqu’il existe un ouvrage formant écran situé entre les projectiles potentiels et cette structure,
de hauteur supérieure à 3,00 m par rapport au niveau de référence défini ci-avant, et lorsque cet
ouvrage ne peut pas interagir avec la structure lorsqu’il est soumis à l’impact du projectile ;
d) lorsqu’il n’y a pas de projectiles lourds potentiels situés à moins de 60 m de cette structure
lorsque le terrain est sensiblement horizontal ;
e) sur les ouvrants des façades dont la plus petite dimension est inférieure ou égale à 1,60 m.
Note – La distance de 60 m et la hauteur de 3,00 m ont été évaluées à partir des indications
figurant dans la référence [ANS-2-3-1983].

La liste des cas d’exclusion donnée ci-dessus n’est pas limitative. Une analyse du risque d’impact
du projectile « Automobile » doit nécessairement être effectuée, en tenant compte de la
configuration en plan et en élévation des abords de l’installation et des projectiles potentiels présents
au voisinage des ouvrages concernés.

7.3.2 Règles de prise en compte des projectiles

Les projectiles standards « Planche de bois » et « Tube d’acier » sont pris en compte pour
représenter les différents types de projectiles générés par la tornade, de masse plus faible ou
identique et ayant un caractère perforant moindre ou similaire, ces projectiles pouvant être situés
initialement au niveau du sol, sur les façades et toitures d’ouvrages situés à proximité de
l’installation, ou encore sur des plateformes voisines surélevées par rapport à celle de l’installation.
Ces projectiles sont systématiquement à considérer lors de l’analyse.
Dans le cas des structures en béton, les projectiles sont susceptibles de pénétrer dans l’installation
par les ouvertures (portes, fenêtres, traversées, etc.) présentes dans les parois en béton
susceptibles d’être soumises à leur impact. Des protections (chicanes en béton armé, grilles, filets,
etc.), et/ou des portes ou trappes dimensionnées en conséquence, doivent donc être prévues si
l’analyse de sûreté met en évidence la nécessité d’empêcher cette pénétration. Il y a cependant lieu
de considérer que les projectiles « Planche de bois » et « Tube d’acier » ne sont pas en mesure de
pénétrer dans les traversées isolées lorsque leur plus grande dimension est inférieure ou égale à
300 mm. Pour ce qui concerne le projectile « Automobile », le paragraphe précédent fixe la
dimension minimale des traversées empêchant sa pénétration à l’intérieur des locaux.
Dans le cas des structures métalliques ne constituant pas un noyau dur, il est admis que le projectile
« planche de bois » n’impacte pas les éléments structuraux linéiques tels que par exemple les
poteaux, les poutres, et les diagonales de contreventement. Dans le cas des structures métalliques
des noyaux durs, il convient par contre de prendre en compte le risque d’impact du projectile « Tube

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Méthode de prise en compte des tornades

d’acier » sur les éléments structuraux, mais la longueur du projectile « Tube d’acier » doit être
considéré parallèle à l’enveloppe du bâtiment et l’impact se produit par conséquent sur sa longueur
et non sur son extrémité.

7.3.3 Méthode de prise en compte des projectiles

L’étude d’une paroi soumise à l’impact du projectile « Automobile » peut être effectuée en
représentant l’action du projectile par une force fonction du temps ou une force statique équivalente.
L’Annexe 6 présente d’une part la méthode de calcul de ces forces et, d’autre part, un modèle
simplifié de calcul non linéaire de parois en béton armé soumises à une force d’impact fonction du
temps.
Les méthodes d’analyse du comportement d’ensemble de parois soumises à des chutes de charges
(méthodes énergétiques, calculs en dynamique rapide, etc.) décrites dans la référence [RSSN-63-
61] peuvent être utilisées pour étudier les parois soumises à l’impact des projectiles « Planche de
bois » et « Tube d’acier ».
L’impact du projectile « Bille d’acier » est sans effet sur les structures en béton armé et en charpente
métallique. Il peut par contre avoir un effet sur des éléments fragiles tels que les vitrages ou les
éléments métalliques de très faibles épaisseurs.
Dans la direction horizontale, la vitesse d’impact des projectiles sur les parois verticales de la
structure est prise égale à la valeur figurant dans le Tableau 7.
Dans la direction verticale, la vitesse d’impact des projectiles sur les parois est prise au moins égale
aux 2/3 de la valeur figurant dans le Tableau 7. Les vitesses minimales d’impact dans la direction
verticale qui sont issues de ce tableau sont équivalentes à des hauteurs de chute libre des projectiles
« Planche de bois » et « Tube d’acier » de 7,60 et 11,60 m respectivement pour les intensités de
tornade EF2 et EF3. Lorsque des projectiles peuvent être générés d’une hauteur h supérieure à la
valeur précédente associée à l’intensité de tornade considérée, par exemple dans le cas d’une
installation située en contrebas d’un talus ou d’une falaise, il convient de déterminer la vitesse
d’impact Vi du projectile en considérant qu’il chute de cette hauteur, c’est-à-dire que la vitesse
d’impact à prendre en compte dans la direction verticale est celle donnée par l’expression suivante :

Vi = √2 g h
où g = 9,81 m/s2 est l’accélération de la pesanteur.

7.3.4 Règle de cumul des projectiles

Lorsque le projectile « automobile » est à considérer, le bâtiment doit être considéré comme soumis
à l’impact d’une seule automobile.
Les parois doivent être considérées comme étant soumises à un seul projectile à la fois. Une paroi
ayant été impactée par une automobile n’est pas considérée soumise à d’autres projectiles.
Lorsque la stabilité des parois soumises à l’impact du projectile « Automobile » a été démontrée, la
stabilité de ces parois est considérée assurée lorsqu’elles sont soumises à l’impact du projectile
« Tube d’acier ».

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7.3.5 Conception des bâtiments métalliques

De par leur constitution, les bâtiments en charpente métallique sont plus vulnérables aux impacts
des projectiles que les bâtiments en béton armé. Les bâtiments en béton armé relativement récents
comportent en effet des voiles porteurs sur les façades présentant une certaine robustesse aux
chocs alors que les bâtiments en charpente métallique comportent des structures constituées
d’éléments filaires déformables (poteaux, poutres, palées de stabilité, etc.) et sont de ce fait en règle
générale moins robustes aux chocs. Par ailleurs, les façades des bâtiments métalliques comportent
le plus souvent des bardages métalliques constitués de tôles de faible épaisseur, généralement
inférieure au millimètre, et ces bardages ne sont donc pas en mesure d’arrêter des projectiles
perforants tels que ceux définis précédemment.
Les éléments filaires d’une structure métallique sont distants les uns des autres, avec généralement
des espaces significatifs les séparant. Il apparait donc peu probable qu’un projectile perforant
impacte ces éléments lors d’une tornade.
Lorsque le projectile « Automobile » doit être considéré, les dimensions de ce projectile font que son
impact sur un ou plusieurs éléments structuraux d’une charpente métallique doit être pris en compte
à la conception.
Pour les structures, systèmes et composants (SSC) ne faisant pas partie d’un noyau dur, qui sont
soumises une tornade d’intensité EF2, il sera considéré que le projectile « Planche de bois »
n’impacte pas les éléments structuraux. L’impact du projectile « Planche de bois » est néanmoins à
considérer sur les bardages et les bacs acier de couverture qui, compte tenu de leur faible épaisseur,
ne seront pas en règle générale en mesure d’arrêter ce projectile. Si des équipements intérieurs au
bâtiment doivent être protégés du projectile « Planche de bois », il peut être par exemple envisagé
de disposer des filets de protection intérieurs derrière les bardages ou sous la toiture ou, lorsque
ces équipements sont peu nombreux, de les implanter dans des cellules intérieures comportant des
parois en béton armé. L’installation de filets de protection nécessite la mise en place d’ossatures de
supportage qui doivent faire l’objet d’un dimensionnement adéquat.
Pour les structures, systèmes et composants (SSC) associés à un noyau dur, qui sont soumises à
une tornade d’intensité EF3, il convient de considérer que les projectiles « Tube d’acier » et
« Automobile » peuvent impacter les éléments structuraux. Il n’est donc pas recommandé de réaliser
ces structures, systèmes et composants en charpente métallique car il sera quasiment impossible
de démontrer la stabilité sous impact des différents éléments structuraux.

7.4 Règle de cumul des différents effets de la tornade


L’action globale de la tornade est une action accidentelle qui est notée ATOR. Comme présenté
précédemment, la tornade peut avoir plusieurs effets sur une construction et la règle à considérer
pour le cumul de ces effets est la suivante :
a) non cumul : effet seul de la variation de pression : A TOR  A TORP

b) cumul de tous les effets : A TOR  A TOR W  0,5 A TOR P  A TOR M


La règle de cumul des effets de la variation de pression atmosphérique et du vent est justifiée en
Annexe 3, sur la base des indications figurant dans la référence [BC-TOP-3].
Il convient de noter que, conformément au Tableau 4, il est nécessaire de considérer deux cas de
variation de la pression atmosphérique, l’un où la variation est négative, l’autre où elle est positive.

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La règle de cumul présentée ci-avant est pour mémoire identique à celle figurant dans le Standard
Review Plan NUREG-0800 (référence [NUREG-0800]) qui définit les chargements associés aux
tornades à prendre en compte lors de l’étude des installations nucléaires situées aux États-Unis.

7.5 Combinaisons d’actions


Dans le cadre de l’application des Eurocodes structuraux, les combinaisons d’actions sont définies
dans la norme NF EN 1990 (référence [EN1990]) et son annexe nationale (référence [NA1990]).
L’action de la tornade est considérée comme une action accidentelle et, à ce titre, elle ne doit pas
être cumulée à d’autres actions accidentelles, dont l’action d’un séisme.
Conformément à la norme NF EN 1990, seuls les états limites ultimes en situation accidentelle sont
à considérer et les combinaisons d’actions correspondantes à prendre en compte, issues de la
norme NF EN 1990, sont rappelées ci-après :

∑ Gkj " + " P " + " ATOR " + " ∑ ψ2i Qki
j≥1 i≥1

Où : « + » signifie « doit être combiné à »,


 signifie « l’effet combiné de »,
Gkj désigne une action permanente,
P désigne l’action de la précontrainte,
ATOR désigne l’action de la tornade, représentée par l’une des deux actions correspondant
aux effets non cumulé a) ou cumulé b) définis au paragraphe précédent,
2i Qki désigne l’action de la valeur quasi-permanente d’une charge variable Qki.
Pour l’action de la tornade correspondant au cumul b) défini au paragraphe précédent, il convient
de noter que la structure est soumise d’une part aux effets du vent tornadique et de la variation de
la pression atmosphérique et, d’autre part, au choc des projectiles définis au paragraphe 5.4.
Dans les combinaisons d’actions, les hypothèses complémentaires suivantes seront considérées :
- l’action de la neige n’est pas considérée concomitante à celle de la tornade ;
- la variation quasi-permanente de la température climatique concomitante à l’action de la tornade
est celle de la saison chaude.

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8 Exigences de comportement et critères de justification


8.1 Exigences de comportement
Les exigences de comportement des ouvrages de génie civil d’une installation vis-à-vis des effets
des tornades résultent de l’analyse de sûreté et doivent être définies en cohérence avec celles
figurant dans la référence [RSSN-50-63].
Il convient de plus d’attribuer des exigences de comportement local aux parois qui sont susceptibles
d’être soumises à l’impact de projectiles, c’est-à-dire de spécifier les parois pour lesquelles
l’exigence de non-perforation (NP) d’une part, et celle de non-écaillage (NE) d’autre part, sont
requises.
Note – Lorsque l’exigence de non-écaillage n’est pas respectée, il convient de noter que des
écailles de béton sont susceptibles de se détacher du mur impacté et d’être projetées à faible
distance à l’intérieur du bâtiment. L’écaillage peut également conduire à l’instabilité de platines
fixées sur la paroi en béton impactée, par exemple du fait de la réduction de la résistance de
chevilles de fixation ou encore de la diminution de la surface d’appui du bord inférieur de la platine
sur le béton lorsque cette dernière a été noyée dans le béton..

8.2 Critères de justification


La tornade étant une action accidentelle, les critères de justification à considérer sont en règle
générale ceux définis dans la référence [RSSN-50-63] pour les situations accidentelles.
Les exigences minimales à satisfaire pour une paroi devant arrêter un projectile sont la stabilité (S)
et la non-perforation (NP). Pour mémoire, la justification de la non-perforation ne permet pas de
démontrer la stabilité de la paroi.
La justification des exigences de non-perforation (NP) et de non-écaillage (NE) de parois en béton
peut être effectuée en utilisant dans leur domaine de validité les méthodes décrites dans la référence
[RSSN-63-61].
La justification de l’exigence de non-perforation (NP) de parois en acier peut être réalisée en utilisant
les méthodes décrites en Annexe 7.
Lorsqu’il est fait appel à des méthodes de calcul non linéaires pour justifier que les exigences de
comportement de parois soumises à l’impact de projectiles sont satisfaites, les résultats de calculs
obtenus sont :
- les déformations maximales des matériaux,
- les déplacements des parois impactées, notamment les rotations des charnières plastiques.
Les valeurs des déformations et des déplacements résultant des calculs effectués ne doivent pas
être supérieures aux valeurs limites fixées dans le Tableau 8 en fonction des exigences de
comportement requises. Les grandeurs figurant dans ce tableau sont définies ci-après :
- su est la déformation limite des armatures en traction,
- cu est la déformation limite du béton en compression,
- pl est la rotation limite des charnières plastiques (donnée utile pour l’utilisation de la méthode des
lignes de rupture ou des rotules plastiques).

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Les valeurs limites mentionnées dans ce tableau sont les valeurs de référence pour les justifications
courantes du dimensionnement d’ouvrages neufs.
Les déformations retenues pour la justification des critères peuvent être des moyennes des
déformations calculées dans les zones sujettes à une plastification locale. Le dépassement localisé
de ces critères n’est pas rédhibitoire pour la justification du dimensionnement de parois. Des
dépassements localisés peuvent se produire par exemple dans le cas de méthodes utilisant des
modèles comportant des maillages fins et il convient alors d’examiner l’acceptabilité de ces
dépassements (caractère ponctuel, etc.).

Critères limites

Exigences su cu pl


(%) (%) (mrad)

Stabilité avec exigences particulières (1) (2) (2) (2)

Stabilité avec supportage 1,0 0,35 -

Stabilité seule 2,0 0,35 25 (3)

(1) Ce cas correspond à des besoins très spécifiques tels que par exemple le supportage
d’équipements particulièrement sensibles.
(2) Les critères seront à examiner au cas par cas selon les exigences particulières concernées
et en général spécifiques à ces exigences. Ils seront inférieurs ou égaux aux critères donnés
pour l’exigence de stabilité avec supportage.
(3) Une augmentation de la rotation limite des charnières plastiques peut être envisagée à
condition qu’elle soit justifiée par les dispositions constructives et le calcul.
Tableau 8 – Critères pour les déformations et rotations plastiques.

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9 Documentation
Le déroulement d’un projet de réalisation d’une INB ou Installation Individuelle d’INBS neuve
comporte des jalons administratifs pour lesquels une documentation concernant le génie civil est
requise. Pour ces jalons, l’exploitant doit en effet transmettre à l’Autorité de Sûreté Nucléaire une
documentation à l’appui de sa demande d’autorisation.
Le guide de conception Génie Civil des INB du CEA (référence [RSSN-50-63]) décline dans son
chapitre 17 le requis en matière de documentation pour le génie civil et ce quel que soit le type
d’agression étudiée. Ce chapitre s’applique par conséquent aux études des tornades.
Pour ce qui concerne plus spécifiquement les études des tornades, la documentation à produire
dans le cas d’un réexamen de sûreté ou d’un projet neuf doit respecter a minima les exigences
suivantes :
- les hypothèses de calcul et la méthode d’étude des tornades, et la description des principes de
conception retenus, doivent être intégrées à la note définissant les hypothèses et les méthodes
d’étude du génie civil de l’installation ;
- les notes de calcul des parois soumises à l’impact des projectiles et autres chargements doivent
être suffisamment renseignées pour permettre au lecteur de s’assurer de la validité des calculs
effectués. Ces notes doivent notamment comporter :
 les exigences de comportement des différentes parois étudiées,
 les caractéristiques des projectiles et la description détaillée de l’ensemble des chargements
considérés,
 le détail des calculs effectués pour ce qui concerne la vérification de la non-perforation et, s’il
y a lieu, du non-écaillage,
 une description suffisante des modèles et méthodes de calcul utilisés pour justifier le respect
des exigences de comportement local (NP, NE) et d’ensemble (S, SP, etc.) attribuées aux
parois (géométrie, types d’éléments, ferraillage pris en compte, lois de comportement des
matériaux, conditions aux limites, pas de temps, etc.) et la justification de leur représentativité,
 une description suffisante des résultats obtenus (déformées des parois, déformations
maximales des matériaux, flèches maximales, réactions aux appuis, énergies de déformation,
schémas de ferraillage, etc.) et leur interprétation.

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10 Références
[ARRETE-2012] Arrêté du 7 février 2012 fixant les règles générales relatives aux installations
nucléaires de base.
[CR-4461] NUREG/CR-4461 revision 2 – Tornado Climatology of the Contiguous United
States – Pacific Northwest National Laboratory – February 2007.
[NRC-RG1-76] Regulatory Guide 1.76 – Design-Basis Tornado and Tornado Missiles for
Nuclear Power Plants – US Nuclear Regulatory Commission – March 2007.
[NV65-2009] Règles NV65 révisées 2009 – Règles définissant les effets de la neige et du
vent sur les constructions et annexes – Février 2009.
[EN1991-1-4] NF EN 1991-1-4 – Eurocode 1 : Actions sur les structures – Partie 1-4 – Actions
générales – Action du vent – Novembre 2005.
[EN1991-1-4-A1] NF EN 1991-1-4/A1 – Eurocode 1 : Actions sur les structures – Partie 1-4 –
Actions générales – Action du vent – Octobre 2010.
[NA1991-1-4] NF EN 1991-1-4/NA – Eurocode 1 : Actions sur les structures – Partie 1-4 –
Actions générales – Action du vent – Annexe nationale à la NF EN 1991-1-
4:2005 – Mars 2008.
[NA1991-1-4-A1] NF EN 1991-1-4/NA/A1 – Eurocode 1 : Actions sur les structures – Partie 1-4 –
Actions générales – Action du vent – Annexe nationale à la NF EN 1991-1-
4:2005 – Juillet 2011.
[ANS-2-3-1983] ANSI/ANS-2.3-1983 – Standard for estimating tornado and extreme wind
characteristics at nuclear power sites – American National Standard Institute /
American Nuclear Society – October 1983
[BC-TOP-3] BC-TOP-3-A revision 3 – Tornado and extreme wind – Design criteria for
nuclear power plant – BECHTEL POWER CORPORATION – August 1974.
[NUREG-0800] NUREG-0800 - Standard Review Plan – 3.3.2 Tornado Loads – US Nuclear
Regulatory Commission – Revision 3 - March 2007.
[EN1990] NF EN 1990 – Eurocodes structuraux – Bases de calcul des structures – Mars
2003.
[NA1990] NF EN 1990/NA – Eurocodes structuraux – Bases de calcul des structures –
Annexe nationale à la NF EN 1990:2003 – Décembre 2011.
[RSSN-50-63] AGS SNGEN RDN GUI SIIT 0605 révision A – Guide de conception Génie Civil
des INB du CEA. Ce document est référencé RSSN-NUC-50-63 (G) dans le
référentiel de sûreté du CEA.
[RSSN-63-61] MR-DPSN-SSN-GUI-SUR-9-2014 révision A – Guide d’étude du génie civil des
INB et II d’INBS – Structures en béton soumises à des chutes de charges. Ce
document est référencé RSSN-NUC-63-61 (G) dans le référentiel de sûreté du
CEA
[WES-1996] Wind Effects on Structures – Fundamentals and Applications to Design – E.
SIMIU and Robert H. SCANLAN – Third edition – 1996.
[RCC-CW] RCC-CW – Rules for Design and Construction of PWR Nuclear Civil Works –
AFCEN – 2015 Edition.
[NWS-SR-147] NOAA Technical Memorandum NWS SR-147 – The Tornado : an Engeneering-
oriented Perspective – Joseph E. MINOR, James R. MCDONALD and Kishor
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[THE-CAL2-88] Perméabilité à l’air des bardages et des couvertures en bac acier – référence
THE-CAL-2-88 – H. C. MAMPIONONA – CTICM – Revue Construction
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[TH-CE-2005] Règles TH C-E 2005 – Méthode de calcul des consommations d’énergie.
[EN12152] NF EN 12152 – Façade rideaux – Perméabilité à l’air – Exigences de
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[CSTC-2015] Calcul des différences de pression d’air sur les bâtiments, appliqué aux
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ANNEXE 1 – Échelle de FUJITA améliorée

Vitesse des
Catégorie Dommages Description
vents

Quelques éléments de couverture de toiture


enlevés (tuiles, bardeaux d'asphalte, etc.),
105–137 km/h
EF0 Légers dommages aux gouttières, cheminées et
(29 à 38 m/s)
revêtements de façade, branches cassées,
arbres à racines de surface renversés.
Couvertures de toitures complètement
soufflées, maisons mobiles renversées ou
138–178 km/h
EF1 Modérés sévèrement endommagées, portes
(38 à 49 m/s)
extérieures envolées, fenêtres et autres
éléments en verre cassés.
Toits soufflés sur des maisons bien
construites, maisons à charpente légère
déplacées de leurs fondations, maisons
179–218 km/h
EF2 Considérables mobiles complètement détruites, gros arbres
(50 à 61 m/s)
cassés ou déracinés, objets légers
transformés en missiles, automobiles
soulevées.
Étages complets de maisons solides détruits,
dommages importants aux édifices publics
comme les centres commerciaux et
219–266 km/h
EF3 Sévères d'affaires, trains renversés, arbres écorcés,
(61 à 74 m/s)
camions et grosses automobiles soulevés et
déplacés, bâtiments légers complètement
soufflés à distance.
Maisons bien construites et à charpente
267–322 km/h légère détruites, automobiles soufflées à
EF4 Dévastateurs
(74 à 89 m/s) distance et nombreux objets transformés en
missiles.
Maisons solides rasées et débris projetés,
> 322 km/h objets de la taille d'une automobile projetés à
EF5 Incroyables
(> 89 m/s) plus de 100 mètres, dommages structuraux
aux immeubles de grande hauteur, etc.

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ANNEXE 2 – Modèle de vortex

1 Caractéristiques d’une tornade


Une tornade est caractérisée par son intensité EF sur l’échelle de FUJITA améliorée. A cette
intensité sont associés les projectiles susceptibles d’être générés par la tornade et les grandeurs
suivantes :
- la vitesse maximale VM du vent,
- le rayon Rm où se produit la vitesse maximale de rotation du vent.
Les autres grandeurs nécessaires à la caractérisation complète de la tornade découlent du modèle
de vortex utilisé.

2 Modèle de vortex
Le modèle de vortex de référence utilisé aux États-Unis pour évaluer les effets de la tornade sur les
installations nucléaires est celui du vortex combiné de Rankine. Ce modèle et les hypothèses qui lui
sont associées sont décrites dans le livre de Emil SIMIU et Robert H. SCANLAN (référence [WES-
1996]).
Le vortex de RANKINE est un tube tourbillonnaire comportant deux régions délimitées par un
cylindre d’axe vertical et de rayon Rm (voir Figure 13). La région interne au cylindre est supposée se
comporter comme un corps solide en rotation. A l’extérieur du cylindre, l’écoulement de l’air est
irrotationnel et la vitesse décroit en 1/r où r est la distance entre l’axe du cylindre et le point considéré.

Rm

VZ

VTRA
VROT

VRAD
VTAN
Figure 13 – Modèle de vortex.
Le vortex est caractérisé par sa vitesse de translation VTRA, sa vitesse maximale de rotation VROT, et
la vitesse verticale ascendante VZ du vent. La somme des vitesses de translation et de rotation est
égale à la vitesse du vent :
VM = VTRA + VROT
La vitesse de rotation comporte une composante tangentielle VTAN et une composante radiale VRAD.
Ces vitesses sont considérées constantes et donc indépendantes de la hauteur au-dessus du sol.

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Les hypothèses considérées pour définir ces vitesses sont les suivantes :
VTRA = VM ⁄5
VROT = VM − VTRA = 4 VM ⁄5
VRAD = VTAN ⁄2
VZ = 2 VTAN ⁄ 3

2 2 2
5 2 4 4 3/2
VROT = VTAN + VRAD = VTAN et VTAN = √ V = ( ) VM ≈ 0,716 VM
4 5 ROT 5

VTAN
VRAD

VROT

Rm VTRA

Figure 14 – Composantes horizontales de la vitesse du vent.


Note 1 – Le modèle de vortex considéré aux États-Unis pour l’étude des installations nucléaires
est défini dans le Regulatory Guide 1.76 publié par la NRC (référence [NRC-RG1-76]). Ce modèle
diffère de celui présenté ci-avant car la composante radiale de la vitesse est considérée nulle.
Cette approximation est conservative et a pour effet d’augmenter la variation maximale de la
pression atmosphérique.
Note 2 – Le modèle de vortex retenu lors de la rédaction de l’annexe DK du RCC-CW-2015
(référence [RCC-CW]) est conforme au modèle de SIMIU et SCANLAN décrit ci-avant et retenu
dans le présent document.
Note 3 – La composante radiale de la vitesse de rotation prise en compte est pour mémoire celle
indiquée dans les références [WES-1996], [NWS-SR-147], [MEADEN] et [MEHTA].
Note 4 – La valeur de la composante radiale de la vitesse de rotation a été analysée lors de
plusieurs expertises réalisées aux États-Unis après le passage de tornades de forte intensité. Par
exemple, les expertises des tornades EF5 de Joplin (référence [JOPLIN]) et EF4 de Tuscaloosa-
Birmingham (références [TUSCAL]) qui se sont produites en 2011, ont mis en évidence des
valeurs de vitesses radiales cohérentes avec celle retenue dans le présent document.

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Les expressions permettant le calcul de la composante tangentielle VT de la vitesse de rotation à


une distance r du centre du vortex sont les suivantes :
r
Si r ≤ R m , VT = VTAN
Rm
Rm
Si r ≥ R m , VT = VTAN
r

Rm

45
40
35
Vitesse (m/s)

30
25
20
15
10
5
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Distance r (m)

Figure 15 – Exemple de variation de la composante tangentielle de la vitesse de rotation.

3 Variation spatiale de la pression atmosphérique


Le gradient de pression atmosphérique à la distance r du centre du vortex est donné par l’équation
cyclostrophique du vent :
dp VT2

dr r
Où  et VT sont respectivement la masse volumique de l’air et la composante tangentielle de la
vitesse de rotation.
En exprimant la composante tangentielle VT en fonction de la distance r, il vient :
2
dp VTAN
Si r ≤ R m , =ρ 2 r
dr Rm
2
dp VTAN R2m
Si r ≥ R m , =ρ
dr r3

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L’intégration des deux équations précédentes entre un point distant de R du centre du vortex et
l’infini, conduit aux expressions suivantes :
∞ Rm ∞
dp dp dp
si R ≤ R m , ∆p(R) = ∫ dr = ∫ dr + ∫ dr
dr dr dr
R R Rm

2
dr 2
−1 ∞ 1 2
R2m
si R ≥ R m , ∆p(R) = ρ VTAN R2m ∫ = ρ V R2
TAN m [ ] = ρ V
r3 2 r2 R 2 TAN R2
R

dp 1 2
∫ dr = ρ VTAN
dr 2
Rm

Rm Rm
2 2 R
dp VTAN VTAN r2 m 1 2
R2
∫ dr = ρ 2 ∫ r dr = ρ 2 [ ] = ρ VTAN (1 − 2 )
dr Rm Rm 2 R 2 Rm
R R

Et :
1 2
R2 1 2 2
R2
si R ≤ R m , ∆p(R) = ρ VTAN (1 − 2 ) + ρ VTAN = ρ VTAN (1 − )
2 Rm 2 2 R2m

2
R2m
si R ≥ R m , ∆p(R) = ρ VTAN
2 R2
La variation de pression est maximale au centre du vortex et a pour expression :
2
∆p(R = 0) = ∆pM = ρ VTAN
La variation de pression à la limite du vortex est donnée par l’expression suivante et est donc deux
fois plus faible que celle en son centre :
1 2
1
∆p(R = R m ) = ρ VTAN = ∆pM
2 2
2,00
Variation de pression (kPa)

1,80
1,60
1,40
1,20
1,00
0,80
0,60
0,40
0,20
0,00
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Distance R (m)

Figure 16 – Exemple de variation de la pression atmosphérique

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4 Variation temporelle de la pression atmosphérique


La variation de pression en fonction du temps  s’obtient en écrivant que :
R = VTRA τ
Il vient :
τ2
si τ ≤ t m , ∆p(t) = patm − pe (τ) = ∆pM (1 − 2 )
2 tm
t 2m
si τ ≥ t m , ∆p(t) = patm − pe (τ) = ∆pM
2 τ2
Où :
pe() est la pression atmosphérique à l’instant ,
patm est la pression atmosphérique normale,
Rm
tm =
VTRA
Les expressions précédentes peuvent être modifiées en faisant intervenir l’instant tc où la chute de
pression est maximale, c’est-à-dire en procédant au changement de variable suivant :
τ = t − tc
Les expressions précédentes se mettent sous la forme suivante :
t 2m
Si t ≤ t c − t m , pe (t) = patm − ∆pM
2 (t − t c )2
(t − t c )2
Si t c − t m ≤ t ≤ t c + t m , pe (t) = patm − ∆pM [1 − ]
2 t 2m
t 2m
Si t ≥ t c + t m , pe (t) = patm − ∆pM
2 (t − t c )2
La vitesse de chute de la pression est extrémale aux instants t = tc - tm et t = tc + tm :
dp t − tc
= ∆pM 2
dt tm
Et :
dp ∆pM ∆pM VTRA
( ) =± =±
dt M tm Rm
A partir de la vitesse de chute de la pression, il peut être envisagé de représenter par un diagramme
simplifié la variation de la pression au cours du temps. Les équations de ce diagramme sont
indiquées ci-après. C’est ce diagramme qui est donné dans le livre de Emil SIMIU et Robert H.
SCANLAN (référence [WES-1996]). Il est plus simple à utiliser que la courbe théorique mais, lors du
calcul des variations de pression à l’intérieur d’un bâtiment dont l’enveloppe permet des échanges
d’air avec l’extérieur, il conduit à surestimer la surpression intérieure. Aussi, ce diagramme est donné

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ici pour mémoire et les variations de pression atmosphérique évaluées en Annexe 5 sont
déterminées en utilisant la courbe théorique.
3 tm
Si t ≤ t c − , pe (t) = patm
2
3 tm tm 3 t − tc
Si t c − ≤ t ≤ tc − , pe (t) = patm − ∆pM [ + ]
2 2 2 tm
tm tm
Si t c − ≤ t ≤ tc + , pe (t) = patm − ∆pM
2 2
tm 3 tm 3 t − tc
Si t c + ≤ t ≤ tc + , pe (t) = patm − ∆pM [ − ]
2 2 2 tm
3 tm
Si t ≥ t c − , pe (t) = patm
2

pe(t)
3 tm
patm

pM

0 tc t
tm tm tm

Figure 17 – Diagramme simplifié de la variation de pression atmosphérique

101,50

101,00

100,50
Pression (kPa)

100,00

99,50

99,00
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60
Temps (s)

Courbe théorique Diagramme simplifié

Figure 18 – Courbe théorique et diagramme simplifié de la variation de pression

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5 Grandeurs caractéristiques des tornades de référence


Le Tableau 9 donne les valeurs des différentes grandeurs associées aux différentes intensités de
tornades de référence.

𝐝𝐩
Intensité de VM VTRA VROT VRAD VTAN Rm tm pM ( 𝐝𝐭 )
𝐌
la tornade (m/s) (m/s) (m/s) (m/s) (m/s) (m) (s) (kPa) (Pa/s)
EF2 55,0 11,0 44,0 19,7 39,4 70 6,4 1,90 298
EF3 68,0 13,6 54,4 24,3 48,7 80 5,9 2,90 493

Tableau 9 – Grandeurs caractéristiques des tornades de référence

La chute de pression est respectivement de l’ordre de 1,9 et 2,8 % de la pression atmosphérique


normale (101,3 kPa) pour les niveaux de tornades EF2 et EF3.

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ANNEXE 3 – Cumul des effets du vent et de la variation de pression atmosphérique

1 Notations
Les notations utilisées sont identiques à celles définies en Annexe 2.

2 Pression exercée par le vent


La pression exercée par le vent sur une paroi est :
1 2
pw = cp q = c ρ VM
2 p
Avec :
cp = cpe − cpi
Où cpe et cpi désignent respectivement les coefficients de pression extérieure et intérieure à
considérer sur la paroi.
La vitesse du vent peut se mettre sous la forme :
VM = K VT (R)
Où K et VT sont respectivement un coefficient de proportionnalité et la composante tangentielle de
la vitesse de rotation.
La pression exercée par le vent est par conséquent :
1 2
R2
Si R ≤ R m , pw = cp ρ K 2 VTAN
2 R2m
1 2 2
R2m
Si R ≥ R m , pw = cp ρ K VTAN 2
2 R
La pression maximale du vent est donc maximale lorsque R = Rm, c’est-à-dire au droit du cylindre
limitant le vortex. Lors d’une tornade, la variation de pression atmosphérique et la pression exercée
par le vent ne sont donc pas maximales au même endroit.

3 Pression globale s’exerçant sur une paroi


La pression globale pg obtenue en cumulant la pression exercée par le vent et la variation de
pression atmosphérique a pour expression :
1 2
R2 2
R2
Si R ≤ R m , pg = cp ρ K 2 VTAN + ρ VTAN (1 − )
2 R2m 2 R2m
1 2 2
R2m 2
R2m
Si R ≥ R m , pg = cp ρ K VTAN 2 + ρ VTAN
2 R 2 R2
Soit :
1 2
R2
Si R ≤ R m , pg = ρ VTAN [2 + (cp K 2 − 1)] 2
2 Rm
1 2
R2m
Si R ≥ R m , pg = ρ VTAN (1 + cp K 2 ) 2
2 R

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Les équations précédentes montrent qu’il n’y a pas lieu de cumuler la pression maximale exercée
par le vent avec la variation maximale de la pression atmosphérique :
- la pression maximale exercée par le vent doit être cumulée avec la moitié de la variation maximale
de la pression atmosphérique ;
- la variation maximale de la pression atmosphérique doit être prise en compte en considérant que
la pression exercée par le vent est nulle.
Ce constat est pris en compte dans les combinaisons des effets de la tornade qui sont précisées au
paragraphe 7.4.

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ANNEXE 4 – Prise en compte de la variation de la vitesse du vent

1 Notations
Les notations utilisées sont identiques à celles définies dans les annexes précédentes.

2 Pression exercée par le vent


Il a été mis en évidence en Annexe 3 que la pression exercée par le vent peut se mettre sous la
forme suivante :
1 2
R2
Si R ≤ R m , pw = cp ρ K 2 VTAN
2 R2m
1 2
R2m
Si R ≥ R m , pw = cp ρ K 2 VTAN
2 R2
La pression du vent est nulle au centre du vortex où R = 0 et maximale lorsque R = Rm, c’est-à-dire
au droit des points situés sur le cylindre matérialisant le vortex.
1 2
pmax = c ρ K 2 VTAN
2 p

3 Force globale et pression moyenne exercées par le vent sur une paroi
La méthode développée ci-après pour évaluer la force maximale globale et la pression moyenne
exercées par le vent sur une paroi est issue de la référence [BC-TOP-3]. La paroi de la construction
est caractérisée par sa longueur L. La pression s’exerçant perpendiculairement à cette paroi étant
maximale au droit d’un point du cylindre matérialisant le vortex, il est considéré que ce point est situé
dans l’emprise de la paroi et il convient de le positionner de manière à maximiser l’effet du vent sur
cette dernière. A partir de la force globale F exercée par le vent, il est ensuite possible de déterminer
la pression moyenne exercée par le vent sur cette paroi.
Le problème revient par conséquent à déterminer la distance Rc définie sur les figures suivantes qui
maximise la force globale F. Les deux paramètres adimensionnels suivants sont utilisés dans la
suite de la démonstration :
Rc
β=
Rm
L
L
κ=
Rm
Paroi

Rc
Centre du Limite du
vortex Rm vortex

Figure 19 – Cas a) où la paroi est située à l’intérieur du vortex.

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Paroi

Rc
Limite du
Rm vortex
Centre du
vortex Rc+L

Figure 20 – Cas b) où la paroi est située à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du vortex.

a) Cas où la paroi est entièrement située à l’intérieur du vortex

Dans le cas où la paroi est située à l’intérieur du vortex, c’est-à-dire lorsque   2, la force F a pour
expression :
Rm
1 2
r2 1 2 2
κ3
F = cp ρ K 2 VTAN ∫ dr = c ρ K V R (κ − κ 2
+ )
2 R2m 2 p TAN m
3
Rm −L

La pression moyenne sur la paroi est égale à :


F 1 2 2
κ2
pmoy = = cp ρ K VTAN (1 − κ + )
L 2 3
Le rapport Cra de la pression moyenne à la pression maximale est donc :
pmoy κ2
Cra = =1−κ+ avec κ ≤ 2
pmax 3
b) Cas où la paroi est située à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du vortex

La force F a dans ce cas pour expression :


Rm Rc +L
1 2
r2 R2m
F = cp ρ K 2 VTAN [ ∫ 2 dr + ∫ dr]
2 Rm r2
Rc Rm

A condition que :
Rc ≤ Rm soit β ≤ 1
Rc + L ≥ Rm soit β + κ ≥ 1
L’intégration de l’expression précédente conduit à la formule suivante :
1 2
4 R3c Rm 1 2 2
4 − β3 1
F= cp ρ K 2 VTAN Rm [ − 3 − ] = cp ρ K V R
TAN m [ − ]
2 3 3 Rm Rc + L 2 3 β+κ

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La force F est maximale lorsque sa dérivée est nulle et le paramètre  est donc solution de l’équation
du 4ème degré suivante :
β2 (β + κ)2 = 1
Cette équation se met sous la forme d’un produit de deux équations du second degré :
β2 (β + κ)2 − 1 = [β (β + κ) − 1] [β (β + κ) + 1]
Ces deux équations admettent comme solutions :
−κ ± √κ2 + 4
β1 =
2
−κ ± √κ2 − 4
β2 =
2
La seule solution de ces équations ayant un sens physique est la suivante :
√κ2 + 4 − κ
βc =
2
La force maximale est par conséquent donnée par l’expression suivante :
1 2
4 − β3c 1
Fmax = cp ρ K 2 VTAN Rm ( − )
2 3 βc + κ
La pression moyenne sur la paroi est égale à :
Fmax 1 2 2
1 4 − β3c 1
pmoy = = cp ρ K VTAN ( − )
L 2 κ 3 βc + κ
Le rapport Crb de la pression moyenne à la pression maximale est donc :
pmoy 1 4 − β3c 1
Crb = = ( − )
pmax κ 3 βc + κ
c) Obtention directe du coefficient Cr

La valeur du coefficient Cr à considérer correspond à la valeur maximale des coefficients Cra et Crb
définis ci-avant.
Cr = max (Cra ; Crb )
Le graphe de la Figure 21 permet de déterminer la valeur du coefficient Cr à partir de celle du
coefficient  = L/Rm. Le coefficient Cr ne sera pas pris inférieur à 0,45.
La valeur du rayon Rm à considérer pour le calcul du coefficient Cr est la suivante :
 Tornade d’intensité EF2 – Rm = 70 m
 Tornade d’intensité EF3 – Rm = 80 m
Ce coefficient peut également être déterminé en utilisant la formule approchée donnée ci-après :
Cr = −0,022 κ3 + 0,1535 κ2 − 0,4952 κ + 1 ≥ 0,45

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Figure 21 – Valeur du coefficient Cr en fonction de la valeur du rapport  = L/Rm.

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ANNEXE 5 – Surpression et dépression à l’intérieur de bâtiments métalliques

1 Introduction
Lors du passage d’une tornade, la pression atmosphérique peut varier de quelques pourcents en
quelques secondes. L’enveloppe d’un bâtiment présente une certaine étanchéité à l’air et les
pressions à l’extérieur et à l’intérieur de l’enveloppe peuvent donc mettre un certain temps avant de
s’équilibrer. L’enveloppe est ainsi soumise à une surpression intérieure consécutive à la chute de la
pression atmosphérique extérieure, puis à une dépression intérieure lorsque la pression
atmosphérique extérieure revient à la normale.
L’enveloppe des bâtiments métalliques industriels est en règle générale constituée sur les façades
par des bardages (simple peau, double peau, panneaux sandwiches) et sur la toiture par des
panneaux sandwiches ou des bacs acier recevant ou non un revêtement d’étanchéité. L’enveloppe
présente une perméabilité de fond directement liée à sa constitution et au traitement des joints entre
panneaux de bardage mis en œuvre pour améliorer son étanchéité à l’air. Cette perméabilité croit
lorsque la différence de pression entre l’intérieur et l’extérieur augmente significativement dans la
mesure où, d’une part, les panneaux de bardage ont tendance à se décoller de leurs supports et,
d’autre part, certaines zones de panneaux de bardage peuvent être localement arrachées.
Des châssis vitrés et des lanterneaux peuvent être présents respectivement sur les façades et la
toiture et, lors du passage d’une tornade, ces derniers peuvent également constituer des zones
potentielles d’échange d’air entre l’intérieur et l’extérieur d’un bâtiment lorsque ces éléments n’ont
pas été dimensionnés pour résister à des pressions significatives. Il est cependant recommandé de
ne valoriser ces éléments que lorsque, d’une part, leurs caractéristiques mécaniques et conditions
d’appui sur la structure sont parfaitement connues et, d’autre part, leur ruine est démontrée.
La présente annexe a pour objet de présenter la méthode de calcul des variations de pression
susceptibles de se produire entre l’intérieur et l’extérieur d’un bâtiment en charpente métallique dont
l’enveloppe est constituée par des panneaux métalliques.

2 Variation de la pression atmosphérique


La variation temporelle de la pression atmosphérique a été étudiée en Annexe 2. Si tc désigne
l’instant où la chute de pression est maximale, les expressions permettant le calcul de la pression
extérieure pe(t) au cours du temps sont les suivantes :
t 2m
Si t ≤ t c − t m , pe (t) = patm − ∆pM
2 (t − t c )2
(t − t c )2
Si t c − t m ≤ t ≤ t c + t m , pe (t) = patm − ∆pM [1 − ]
2 t 2m
t 2m
Si t ≥ t c + t m , pe (t) = patm − ∆pM
2 (t − t c )2
Où :
t m = R m ⁄ VTRA
VTRA = VM ⁄ 5
Rm est le rayon du vortex,
VTRA est la vitesse de translation du vortex,
Patm est la pression atmosphérique en condition normale qui est de 101,325 kPa.

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La valeur de tc doit être suffisante pour que la pression extérieure initiale soit proche de la pression
atmosphérique. Elle peut être prise égale à une valeur comprise entre 15 et 20 s pour les tornades
étudiées.
La durée sur laquelle s’effectue la variation de pression atmosphérique est fortement influencée par
la valeur de la durée tm qui dépend du rayon du vortex. Pour les tornades étudiées, les valeurs de la
durée tm sont d’environ :
 6,4 s pour la tornade d’intensité EF2,
 5,9 s pour la tornade d’intensité EF3.
Lorsque la valeur de la durée tm augmente, l’échange d’air entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment
se fait sur un temps plus grand et la différence de pression entre l’intérieur et l’extérieur à chaque
instant est plus faible.

3 Perméabilité de fond des enveloppes métalliques


Au passage d’une tornade, les échanges d’air entre l’intérieur et l’extérieur d’un bâtiment comportant
une enveloppe métallique dépendent des surfaces des ouvertures présentes sur l’enveloppe, de la
perméabilité de fond de cette dernière et du mode de traitement des joints entre les parois de
l’enveloppe et les ouvrages de second œuvre qui lui sont intégrés (portes, fenêtres, lanterneaux,
etc.). La perméabilité de fond est directement liée au type d’enveloppe et au mode de traitement des
joints entre les différents panneaux la constituant.
Pour certains bâtiments nucléaires en charpente métallique, une exigence d’étanchéité à l’air de
l’enveloppe a été requise à la construction afin d’atteindre un niveau amélioré de confinement par
rapport celui apporté par une enveloppe traditionnelle. Cette exigence a été respectée en prévoyant
des joints d’étanchéité particuliers aux jonctions entre les plateaux de bardage et entre ces derniers
et l’ossature métallique. Dans de rares cas, le bardage et la toiture de ces bâtiments ont été réalisés
à partir de panneaux sandwiches pour lesquels il est a priori plus facile d’étancher les joints entre
panneaux du fait de leur emboitement, ce qui permet de mieux réduire la perméabilité de fond de
l’enveloppe.
Lorsqu’une exigence d’étanchéité à l’air est requise, elle s’exprime par une limitation du débit de
fuite de l’enveloppe sous un faible différentiel de pression donné et pour de faibles déformations de
l’enveloppe. Ce différentiel de pression, compris généralement entre 4 et 20 Pa pour fixer les idées,
est très éloigné du différentiel de pression susceptible de se produire lors du passage d’une tornade.
Le débit de fuite croit lorsque les déformations de la structure et de l’enveloppe augmentent.
Des essais de perméabilité des bardages et toitures métalliques ont été réalisés en 1986 par le
Centre Technique Industriel de la Construction Métallique (CTICM), l’Agence Française de la
Maîtrise de l’Energie (AFME) et le Centre Technique des Industries Aérauliques et Thermiques
(CETIAT). La description, les résultats et l’interprétation de ces essais ont fait l’objet de la référence
[THE-CAL2-88].

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Méthode de prise en compte des tornades

Ces essais ont été réalisés dans des conditions idéales sur des éléments d’enveloppe métallique
dont l’assemblage a été particulièrement soigné. Ils ont porté sur les types d’enveloppe suivants :
 bardage simple peau avec membrane isolante intérieure, avec ou sans étanchéité améliorée,
 bardage double peau avec isolant, avec ou sans étanchéité améliorée,
 bardage en panneaux sandwichs, avec ou sans étanchéité améliorée,
 toiture sèche avec membrane isolante intérieure, avec ou sans étanchéité améliorée,
 toiture en panneaux sandwichs, avec ou sans étanchéité améliorée.
Dans le cas des bardages simple peau et des couvertures sèches avec membrane isolante
intérieure, le renforcement de l’étanchéité a consisté à disposer un ruban adhésif sur les jointures
de la membrane isolante.
Dans le cas des bardages double peau, le renforcement de l’étanchéité a consisté à mettre en œuvre
un joint d’étanchéité de type COMPRIBAND entre les plateaux.
Dans le cas des bardages et des toitures en panneaux sandwiches, le renforcement de l’étanchéité
a consisté à mettre un joint en mousse sur le pourtour des panneaux, ce joint étant comprimé lors
de l’emboitement des panneaux.
Les résultats présentés dans l’article du CTICM (référence [THE-CAL2-88]) permettent l’évaluation
des débits de fuite des enveloppes pour des différentiels de pression de 100, 300 et 600 Pa. Les
débits de fuite Qf obtenus pour un différentiel de pression de 600 Pa sont présentés dans le tableau
suivant.

Etanchéité standard Etanchéité


améliorée
Type d’enveloppe
Qf (m3/h/m2) Qf (m3/h/m2)

Bardage simple peau avec isolation 19,96 18,98

Bardage double peau avec isolation 19,96 14,21

Bardage en panneaux sandwichs 3.80 3,04

Couverture sèche avec isolation 30,86 30,62

Couverture en panneaux sandwichs 16,53 10,78

Tableau 10 – Débits de fuite obtenus pour p = 600 Pa.


Il convient de noter que les bardages simple peau et les couvertures sèches traditionnels, c’est-à-
dire ne comportant pas de membrane isolante intérieure, n’ont pas fait l’objet d’essais et ce compte
tenu de leur forte perméabilité à l’air.
Ces débits sont déterminés par la formule suivante où p est le différentiel de pression et Ca un
coefficient issu des résultats d’essais :
Qf = Ca ∆pn

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La formule est appliquée avec une valeur de l’exposant n du différentiel de pression égale à 0,5 mais
l’auteur de l’article du CTICM précise que la valeur de l’exposant mesurée lors des essais était
comprise en 0,5 et 0,68. Ce constat n’est pas surprenant car l’écoulement d’air se fait selon une loi
intermédiaire entre celles de BERNOUILLI et DARCY.
Les valeurs du coefficient Ca obtenues lors des essais pour un différentiel de pression p égal à
600 Pa sont rappelées dans le tableau ci-après.

Etanchéité Etanchéité
standard améliorée
Type d’enveloppe
Ca (m/h Pa-1/2) Ca (m/h Pa-1/2)

Bardage simple peau avec isolation 0,815 0,775 (1)

Bardage double peau avec isolation 0,815 0,580

Bardage en panneaux sandwichs 0,155 0,124

Couverture sèche avec isolation 1,260 1,250

Couverture en panneaux sandwichs 0,675 0,480

(1) Les valeurs données dans l’article pour les variations de pression de 300 et 600 Pa sont inversées.

Tableau 11 – Coefficient Ca issu des essais.


Les débits de fuite précédents exprimés en m3/s/m2 sont donnés dans le tableau suivant :

Etanchéité Etanchéité
standard améliorée
Type d’enveloppe
Qf (m3/s/m2) Qf (m3/s/m2)

Bardage simple peau avec isolation 5,6.10-3 5,3.10-3

Bardage double peau avec isolation 5,6.10-3 4,0.10-3

Bardage en panneaux sandwichs 1,1.10-3 0,8.10-3

Couverture sèche avec isolation 8,6.10-3 8,5.10-3

Couverture en panneaux sandwichs 4,6.10-3 3,0.10-3

Tableau 12 – Débits de fuite issus des essais exprimés en m3/s/m2.

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4 Echanges d’air au travers de l’enveloppe métallique d’un bâtiment


4.1 Echanges d’air au travers d’ouvertures pratiquées dans l’enveloppe
La vitesse G(t) de la masse d’air s’écoulant au travers d’ouvertures pratiquées dans l’enveloppe peut
être déterminée par la formule donnée dans le chapitre 16 du livre de SIMIU et SCANLAN (référence
EWS-1996) et dans la référence [BC-TOP-3].

G(t) = ± Cv Cc Ae √2 ρ(t) |pe (t) − pi (t)|


Cd
CV = ≈ Cd
2
√1 − (Ae )
A t

Où :
Cv est le coefficient de vitesse ;

Cc est le coefficient de compressibilité ;


Cd est le coefficient de décharge qui dépend des caractéristiques du fluide et de la forme
des ouvertures. Sa valeur est prise égal à 0,6, valeur conservative pour l’utilisation
qui en est faite ;
( t ) est la masse volumique de l’air dans le bâtiment à l’instant considéré ;
pe (t ) est la pression à l’extérieur du bâtiment à l’instant t ;

pi ( t ) est la pression à l’intérieur du bâtiment à l’instant t ;


At est la surface totale de l’enveloppe du bâtiment ;

Ae est la surface d’échange d’air entre l’extérieur et l’intérieur ;


La masse volumique de l’air o en condition normale est de 1,225 kg/m3.
Le coefficient Cc a pour expression :
1/2
2/k
k 1 − λ(k−1)/k 1 − η2
Cc = [ λ ( )( )]
k−1 1−λ 1 − η2 λ2/k
Où :
min(pe ; pi )
λ=
max(pe ; pi )
Ae
η=
At
En pratique, le coefficient Cc varie peu et sa valeur peut être considérée constante et égale à 0,98.
Le coefficient k est l’indice adiabatique de l’air. Sa valeur est quasiment constante et voisine de 1,4
pour les températures fréquentes de l’air.
La masse d’air W o(t) s’écoulant par les ouvertures de l’enveloppe pendant une durée t est donc :

∆Wo (t) = G(t) Δt = = ± Cv Cc Ae √2 ρ(t) |pe (t) − pi (t)| Δt

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4.2 Echanges d’air dus à la perméabilité de l’enveloppe


Dans les règles TH-CE de 2005 (référence [TH-CE-2005]), la perméabilité à l’air de l’enveloppe des
bâtiments est caractérisée par le débit de fuite Q4Pa-surf exprimé en m3/h/m2 de cette dernière
lorsqu’elle est soumise à une pression différentielle de référence Préf égale à 4 Pa, ce débit de fuite
traduisant les défauts d’étanchéité de l’enveloppe. Pour une pression différentielle p supérieure à
4 Pa, le débit d’air Qsurf traversant l’enveloppe par unité de surface est donné par la formule suivante :

∆p 2/3
Qsurf = ± Q4Pa−surf ( )
∆préf
La norme NF EN 12152 (référence [EN12152]) relative aux essais de perméabilité à l’air des façades
rideaux donne une formule similaire à celle des règles TH-CE de 2005 et précise qu’elle peut être
utilisée pour des différentiels de pression p supérieurs à 600 Pa :

∆pn 2/3
Qn = ± Q0 ( )
∆p0
Enfin, dans la référence [CSTC-2015], il est précisé que le débit de fuite dû aux défauts d’étanchéité
de l’enveloppe des bâtiments est généralement calculé par une loi du type :
Q = c ∆pα
où l’exposant  du différentiel de pression est généralement pris égal à 0,65. Pour mémoire,
l’exposant est pris égal à 0,5 pour les traversées de l’enveloppe comme par exemple des grilles de
ventilation (écoulement turbulent).
La masse d’air W f(t) s’écoulant au travers de l’enveloppe compte tenu de sa perméabilité pendant
une durée t peut donc être déterminée par la formule donnée ci-après.
2/3
|∆p(t)|
∆Wf (t) = ± ρ(t) ( ) ( ∑ Qfi Ai ) ∆t
∆préf
i=1,p

Où :
( t ) est la masse volumique de l’air à l’instant t,

p( t ) est la différence de pression entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment à l’instant t,

préf est la différence de pression de référence, prise égale à 600 Pa,

Ai est la surface de la paroi i de l’enveloppe,

Qfi est le débit de fuite de la paroi i de l’enveloppe par unité de surface, qui est connu
pour la différence de pression de référence,
p est le nombre de parois présentant des coefficients de perméabilité différents.

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Les résultats obtenus en utilisant la formule précédente ont été comparés à ceux résultant de
l’application de la formule donnée au paragraphe 4.1. Dans cette comparaison, la surface d’échange
prise en compte pour appliquer la formule du paragraphe 4.1 a été déterminée comme suit, c’est-à-
dire en remplaçant par 0,5 la valeur de l’exposant 2/3 de la formule précédente :

1 ρ
Ae = √ ∑ Qfi Ai
Cc Cd 2 ∆préf
i=1,p

Les comparaisons effectuées montrent que les écarts obtenus sont négligeables et que la formule
du paragraphe 4.1 place en sécurité.
Pour le calcul des masses d’air traversant les enveloppes métalliques, il est donc proposé d’utiliser
la formule du paragraphe 4.1 en déterminant les surfaces d’échange d’air sur la base de coefficients
de perméabilité réduits équivalents déterminés comme suit :

Qfi ρ
μfi = √
Cc Cd 2 ∆préf

Où la variation de pression de référence préf est prise égale à 600 Pa.


Les coefficients Cc et Cd peuvent être pris respectivement égaux à 0,98 et 0,6 pour le calcul des
coefficients de perméabilité réduits équivalents.
La surface d’échange d’air est ensuite déterminée par la formule suivante :

Ae = ∑ μfi Ai
i=1,p

Les valeurs de ces coefficients obtenues à partir des débits de fuite issus de l’article du CTICM sont
données dans le tableau suivant.

Etanchéité standard Etanchéité


améliorée
Type d’enveloppe
f f

Bardage simple peau avec isolation 3,01.10-4 2,87.10-4

Bardage double peau avec isolation 3,01.10-4 2,14.10-4

Bardage en panneaux sandwichs 0,57.10-4 0,46.10-4

Couverture sèche avec isolation 4,66.10-4 4,62.10-4

Couverture en panneaux sandwiches 2,50.10-4 1,63.10-4

Tableau 13 – Valeurs des coefficients de perméabilité réduits équivalents.


Pour les bardages de type simple peau et les couvertures sèches standards, c’est-à-dire ne
comportant pas de membrane isolante intérieure, il est proposé de considérer un coefficient de
perméabilité réduit équivalent égal à 0,1 %.

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4.3 Méthode de calcul des pressions différentielles


La méthode de calcul utilisée est celle décrite dans le chapitre 16 du livre de SIMIU et SCANLAN
(référence [EWS-1996]) et dans le guide BECHTEL n° BC-TOP-3-A (référence [BC-TOP-3]).
Dans le cas d’une transformation isentropique, la pression intérieure de l’air pi(ti+1) dans le bâtiment
à l’instant ti+1 est obtenue à partir de la pression intérieure de l’air pi(ti) à l’instant ti par la relation de
LAPLACE :
k
Wi (t i+1 )
pi (t i+1 ) = ( ) pi (t i )
Wi (t i )
où W i(ti+1) est la masse d’air dans le bâtiment à l’instant ti+1 et W i(ti) celle à l’instant ti.
Le coefficient k est l’indice adiabatique de l’air. Sa valeur est quasiment constante et voisine de 1,4
pour les températures fréquentes de l’air.
A l’instant initial, la masse d’air dans le bâtiment est égale à :
Wi (t = 0) = ρo V
où V et o sont respectivement le volume intérieur du bâtiment et la masse volumique de l’air à la
pression atmosphérique normale.
La masse d’air dans le bâtiment à l’instant ti+1 est donnée par :
Wi (t i+1 ) = Wi (t i ) − ∆Wi (t i )
Où W i(ti) est la masse d’air s’écoulant par les ouvertures et l’enveloppe entre les instant ti-1 et ti.

∆Wi (t i ) = Cv Cc (t i ) Ae √2 ρ(t i ) |pe (t i ) − pi (t i )| ∆t

Ae = ∑ μfj Apj + ∑ Aok


j=1,p k=1,n

Où :
 p est le nombre de parois présentant des coefficients de perméabilité différents,
 fj est le coefficient de perméabilité réduit de la paroi j de surface Apj,
 n est le nombre d’ouverture dans l’enveloppe du bâtiment,
 Aok est la surface de l’ouverture k.
La masse volumique de l’air i(ti+1) dans le bâtiment à l’instant ti+1 est telle que :
Wi (t i+1 )
ρi (t i+1 ) = ρi (t i )
Wi (t i )
Le calcul temporel est effectué en considérant la loi de variation de la pression atmosphérique
donnée au chapitre 2. Le pas de temps t peut être pris égal à 10 ms. Le calcul peut être effectué
sur une durée d’environ 40 s.

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4.4 Exemple de calcul


Le bâtiment étudié est un hall non compartimenté. Les façades sont en bardage double peau avec
étanchéité améliorée. La toiture est constituée de panneaux sandwiches à étanchéité améliorée.
Ses caractéristiques sont :
 Volume : 67 600 m3
 Surface des façades : 3 300 m2
 Surface de la toiture : 2 750 m2
 Absence d’ouverture.
L’intensité de la tornade de référence est EF3.
Les données de calcul sont définies dans les tableaux ci-après.

Intensité t tc  patm k Cd Cc

(s) (s) (kg/m3) (kPa)

EF3 0,010 15,00 1,225 101,325 1,40 0,60 1,00

VTOR Rm VTRA Rm / VTRA VROT VTAN patm patm-min

(m/s) (m) (m/s) (s) (m/s) (m/s) (kPa) (kPa)

68,0 80 13,6 5,88 54,4 48,7 2,90 98,42

V Afaçade Atoit Atotal façade toit Aéchange moy W Cv

(m3) (m2) (m2) (m2) (m2) (kg)

67600 3300 2750 6050 2,14.10-4 1,63.10-4 1,154 0,019% 82810 0,60

Les variations de la pression atmosphérique à l’intérieur du bâtiment sont illustrées par les graphes
représentés ci-après. Les résultats obtenus sont :
 surpression intérieure maximale : ps = 2,03 kPa
 dépression intérieure maximale : pd = -0,71 kPa

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Evolution des pressions


101,5

101,0

100,5
Pression (kPa)

100,0

99,5

99,0

98,5

98,0
0 2,5 5 7,5 10 12,5 15 17,5 20 22,5 25 27,5 30 32,5 35 37,5 40
Temps (s)

Extérieure Intérieure

Figure 22 – Évolution de la pression atmosphérique à l’intérieur du bâtiment.

Pression différentielle
2,5

2,0

1,5
Pression (kPa)

1,0

0,5

0,0

-0,5

-1,0
0 2,5 5 7,5 10 12,5 15 17,5 20 22,5 25 27,5 30 32,5 35 37,5 40
Temps (s)

Figure 23 – Évolution de la variation de la pression atmosphérique à l’intérieur du bâtiment.

4.5 Abaque et tableau de valeurs


Les variations de la pression atmosphérique à l’intérieur d’un bâtiment ne dépendent que des
caractéristiques de la tornade, de la surface d’échange Ae entre l’intérieur et l’extérieur et du volume
d’air intérieur V. Pour une tornade donnée, il convient de remarquer que les variations de pression
ne dépendent que du rapport Ae/V.
La Figure 24 montre l’évolution de ces valeurs en fonction du rapport s = 104 Ae/V.
Le Tableau 14 donné ci-après récapitule les valeurs des surpressions et dépressions maximales se
produisant à l’intérieur d’un bâtiment en fonction du niveau de tornade et du rapport s = 104 Ae/V.

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Figure 24 – Courbes des surpressions et dépressions intérieures en fonction du rapport s.

Exemple d’application
Dans l’exemple précédent, le rapport s = 104 Ae/V est égal à 0,17.
Le tableau donne des valeurs cohérentes avec celles obtenues précédemment.
 surpression intérieure maximale : ps = 2,04 kPa
 dépression intérieure maximale : pd = -0,71 kPa

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Intensité EF2 Intensité EF3


4
s = 10 Ae / V ps pd ps pd
(m-1) (Pa) (Pa) (Pa) (Pa)
0,000 1900 0 2900 0
0,010 1760 -90 2720 -110
0,020 1720 -150 2670 -190
0,030 1670 -200 2620 -250
0,040 1640 -240 2580 -300
0,050 1600 -270 2530 -340
0,075 1510 -340 2420 -430
0,100 1420 -400 2310 -510
0,125 1350 -450 2220 -590
0,150 1280 -500 2130 -650
0,175 1210 -540 2040 -710
0,200 1150 -570 1960 -760
0,225 1100 -600 1880 -810
0,250 1050 -620 1810 -850
0,275 1000 -630 1750 -880
0,300 950 -640 1680 -910
0,350 870 -650 1570 -950
0,400 800 -650 1460 -980
0,450 740 -640 1370 -990
0,500 680 -620 1280 -1000
0,550 630 -590 1200 -990
0,600 590 -570 1130 -970
0,650 550 -540 1070 -950
0,700 510 -510 1010 -930
0,750 480 -490 950 -900
0,800 450 -460 900 -870
0,900 390 -410 810 -810
1,000 350 -370 730 -750
1,100 310 -330 670 -690
1,200 280 -300 610 -630
1,400 230 -240 510 -540
1,600 190 -200 430 -460
1,800 160 -170 370 -400
2,000 140 -150 320 -340
2,500 100 -100 230 -250
3,000 70 -70 180 -190
3,500 50 -60 140 -140
4,000 40 -40 110 -120
5,000 30 -30 70 -80

Tableau 14 – Valeurs des surpressions et dépressions intérieures en fonction du rapport s.

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4.6 Sensibilité des résultats à la perméabilité de l’enveloppe


Les coefficients de perméabilité pris en compte pour évaluer les variations de la pression à l’intérieur
des bâtiments résultent d’essais de perméabilité réalisés sur des spécimens dont l’exécution a été
particulièrement soignée.
Dans les bâtiments réels, les valeurs de ces coefficients pourraient être plus importantes et, comme
le montre le tableau précédent, cela pourrait conduire dans certains cas à des valeurs de dépression
intérieure plus importantes. Aussi, il est recommandé de retenir les valeurs maximales des
surpression et dépression intérieures obtenues en considérant que le coefficient s peut varier entre
les deux valeurs smin et smax définies ci-après :

104
smin = [ ∑ μfj Apj + ∑ Aok ]
V
j=1,p k=1,n

104
smax = [1,5 ∑ μfj Apj + ∑ Aok ]
V
j=1,p k=1,n

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ANNEXE 6 – Chargement représentatif du projectile « Automobile »

1 Introduction
L’étude d’une paroi soumise au choc du projectile « Automobile » peut être effectuée en
représentant l’action du projectile par une force d’impact fonction du temps ou une force d’impact
statique équivalente.
La présente annexe définit ces forces et présente une méthode simplifiée permettant d’évaluer la
réponse temporelle non linéaire d’une paroi soumise à l’impact d’une automobile.

2 Expression temporelle de la force d’impact


L’expression de la force temporelle d’impact donnée ci-après est issue de la référence [BC-TOP-9].
Elle a été validée par des essais d’écrasement d’automobiles sur des cibles rigides qui ont été
réalisés aux Etats-Unis.
Les essais réalisés ont montré que la décélération de l’automobile pendant l’impact pouvait être
évaluée en utilisant la relation approchée suivante, donnée en unités S.I. :
d2 x
− = λgx
dt 2
où x est la longueur de la partie écrasée de l’automobile, g l’accélération de la pesanteur et  une
constante ayant la dimension de l’inverse d’une longueur :
λ = 40,77 m−1
La solution de cette équation est de la forme :

x(t) = A sin(√λg t)
où A est une constante d’intégration.
La force d’impact à l’instant t est :
d2 x
F(t) = −m 2 = λ m g x(t)
dt
où m est la masse de l’automobile.
La constante A est obtenue en écrivant que l’énergie cinétique est égale au travail de la force :
1 1 1
m V 2 = Fmax xmax = λ m g xmax
2
2 2 2
Soit :
V 2 = λ g A2

A = V⁄√λ g
La force a donc pour expression :

λ
F(t) = √ m g V sin(√λg t) ≈ 2 m g V sin(20t)
g

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L’expression précédente est donnée en unités S.I. :


 la masse m est en kg,
 g = 9,81 m/s2,
 la vitesse est en m/s,
 la force F est en N.
La pulsation  du mouvement est de 20 rd/s et la période T est donc de 0,314 s. La force F est
maximale à l’instant t = T/4, soit t = 78,5 ms.
L’expression temporelle de la force d’impact est la suivante :
Si 0 ≤ t ≤ 78,5 ms, F(t) = Fo sin(20t)
Si t > 78,5 ms, F(t) = 0
Où le temps t est exprimé en s et la force maximale Fo est donnée par la formule suivante :
Fo = 2 m g V
La masse et la vitesse de l’automobile étant respectivement de 1180 kg et 22,7 m/s, la force Fo sera
dans le cas d’un impact horizontal prise égale à :
Fo ≈ 525 kN
La force F(t) est représentée graphiquement sur la Figure 25.

Figure 25 – Graphe de la force F(t).

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3 Force statique équivalente


Pour les calculs de dimensionnement de parois en béton armé, l’action du projectile peut être
représentée par la force Fs d’impact statique équivalente donnée ci-après :
Fs = αd Fo
où d est le coefficient de majoration dynamique.
Le coefficient de majoration dynamique dépend de la fréquence propre f et de l’amortissement réduit
 de la paroi impactée. Les spectres de réponse d’un oscillateur simple soumis au chargement
temporel défini au paragraphe précédent ont été déterminés pour les valeurs de 4 % et 7 % de
l’amortissement réduit. Les coefficients de majoration dynamiques obtenus sont représentés
graphiquement sur la Figure 26 pour  = 4 % et sur la Figure 27 pour  = 7%.
Pour l’amortissement de 4 %, le coefficient d’amplification dynamique est au maximum de 1,5. Il
peut être pris égal à 1,15 pour les parois dont la fréquence propre est comprise entre 14 et 24 Hz,
et à 1,10 lorsque la fréquence propre est supérieure à 24 Hz.
Pour l’amortissement de 7 %, le coefficient d’amplification dynamique est au maximum de 1,45. Il
peut être pris égal à 1,10 pour les parois dont la fréquence propre est comprise entre 14 et 26 Hz,
et à 1,05 lorsque la fréquence propre est supérieure à 26 Hz.
La fréquence propre du mode fondamental de flexion de la paroi impactée doit être évaluée en
tenant compte de sa perte de rigidité due à la fissuration du béton.

Coefficient d'amplification dynamique - Amortissement 4 %

2,00
Coefficient d'amplification dynamique d

1,75

1,50

1,25

1,00

0,75

0,50

0,25

0,00
1,0 6,0 11,0 16,0 21,0 26,0 31,0

Fréquences (Hz)

Figure 26 – Coefficient d’amplification dynamique -  = 4 %.

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Coefficient d'amplification dynamique - Amortissement 7 %

2,00
Coefficient d'amplification dynamique d

1,75

1,50

1,25

1,00

0,75

0,50

0,25

0,00
1,0 6,0 11,0 16,0 21,0 26,0 31,0

Fréquences (Hz)

Figure 27 – Coefficient d’amplification dynamique -  = 7 %.

4 Réponse non linéaire d’une paroi en béton armé soumise à l’impact de l’automobile
a) Description de la méthode
La force temporelle exercée par l’automobile sur une paroi en béton armé lors de l’impact étant
connue, il peut s’avérer être plus pertinent de déterminer la réponse de cette dernière en tenant
compte de son comportement non linéaire plutôt que de représenter l’impact par une force statique
équivalente.
La réponse non linéaire d’une paroi soumise à l’impact de l'automobile peut être étudiée en utilisant
un modèle simplifié tel que celui représenté sur la Figure 28. Ce modèle, constitué de trois
oscillateurs simples disposés en série, comporte trois masses, trois ressorts et un amortisseur :
- l’oscillateur 3 est constitué par la masse m3 et la rigidité élastoplastique k3 du cône de béton
poinçonné impacté par le choc. La rigidité non linéaire de cet oscillateur tient compte des trois
contributions suivantes :
 résistance du béton au poinçonnement,
 résistance des armatures transversales,
 résistance des armatures longitudinales fonctionnant en « filet ».
- l’oscillateur 2 est constitué par la masse m2 et la rigidité élastoplastique non linéaire en flexion k2
de la paroi impactée,
- l’oscillateur 1 représente le reste de la structure supposée demeurer dans le domaine élastique
linéaire et est constitué par la masse m1, la rigidité k1 et l’amortissement 1.

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L’effet de l’amortissement est négligé pour les oscillateurs 2 et 3. Les rigidités des oscillateurs 2 et
3 sont représentées par leurs relations « effort-déplacement » respectives.

- F(t)
x3
m3 F3

Oscillateur 3 F3
k3
x2
m2 d3 = x2 – x3
F2 F2
Oscillateur 2 k2
x1
m1
F1 d2 = x1 – x2
F1 = k1 d1

Oscillateur 1 k1 1

d1 = - x1

Figure 28 – Modèle simplifié pour l’étude de la réponse non linéaire d’une paroi en béton armé.

La masse m3 du modèle est soumise au chargement F(t) défini précédemment. Le modèle permet
de calculer l'effort transitant dans chacun des trois ressorts, et de vérifier la résistance du cône
d’impact (non rupture des armatures longitudinales et/ou transversales) et de la paroi impactée.
Les équations du mouvement de l'oscillateur s'écrivent :
d2 x1 dx1
m1 + 2 ξ1 √k 1 m1 + k1 x1 + F2 (x1 − x2 ) = 0
dt 2 dt
d2 x2
m2 − F2 (x1 − x2 ) + F3 (x2 − x3 ) = 0
dt 2
d2 x3
m3 − F3 (x2 − x3 ) + F(t) = 0
dt 2
b) Caractéristiques de l’oscillateur 3
Les caractéristiques m3 et k3 de l’oscillateur 3 peuvent être déterminées en se référant à la méthode
décrite dans la référence [CEB-B187].
La force d’impact est appliquée sur la face extérieure de la paroi sur une surface d’impact
rectangulaire dont les dimensions a et b sont celles de l’automobile, soit a = 1,50 m et b = 1,70 m
(voir Tableau 6). Pour le calcul de la paroi, la surface d’impact peut être diffusée au niveau de son
feuillet moyen en considérant un angle  de diffusion égal à 45 degrés.

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Si h désigne l’épaisseur de la paroi, la masse m3 a pour expression :


h2 π h3
m3 = ρp [a b h + (a + b) + ]
tg(α) 3 tg 2 (α)
où p = 2,5 t/m3 est la masse volumique de la paroi.
La force F3 transitant dans l’oscillateur 3 a pour expression générale :
F3 (d) = Fb (d) + Ft (d) + Fl (d)
Où :
- la force Fb(d) représente la contribution du béton poinçonné,
- la force Ft(d) représente la contribution des armatures transversales,
- la force Fl(d) représente la contribution des armatures longitudinales travaillant en « filet »,
- d est le déplacement.
La force Fb(d) est linéaire jusqu'à atteinte de la rupture du béton en traction. Elle est caractérisée
par le déplacement maximal dbu correspondant à l’atteinte de la rupture conventionnelle du béton en
traction et l’effort maximal Fbtu repris par le béton :
h fctd
dbu =
3 Ecm
Fbtu = Ab fctd
Où :
- fctd est la résistance de calcul en traction du béton définie dans la référence [EN1992-1-1],
- Ecm est module d’élasticité du béton défini dans la référence [EN1992-1-1],
- Ab représente la surface projetée du cône de béton poinçonné :
h h2
Ab = 2 (a + b) +π 2
tg(α) tg (α)
Les armatures transversales ont un comportement élastique jusqu’à atteinte de leur limite
d’élasticité, puis plastique jusqu'à atteinte de leur limite conventionnelle de rupture. La loi de
comportement choisie pour l’acier doit être conforme à la référence [EN1992-1-1]. La force Ft(d) est
caractérisée par :
- sa valeur Fte à l’atteinte du déplacement élastique dte :
h fyd
dte =
3 Es
Fte = At fyd
- sa valeur ultime Ftu à l’atteinte du déplacement ultime plastique dtu :
dtu = 0,9 h εsu
Ftu = At fud

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Où :
- fyd est la limite d’élasticité de calcul des armatures,
- fud est la limite de rupture de calcul des armatures,
- su est la déformation maximale de calcul des armatures,
- Es = 200 GPa est le module d’Young des armatures,
- At est la section totale d’armatures transversales traversant le cône de béton poinçonné.
La force Fl(d) prenant en compte la contribution du filet constitué par les armatures longitudinales
est évaluée en considérant que ces dernières se comportent comme une membrane horizontale
tendue soumise à une charge uniformément répartie. Les dimensions a et b de l’impact étant
voisines, il peut être considéré que la membrane est circulaire.
- le diamètre L de la membrane est :
2h
L=a+
tg(α)
- la force totale s’exerçant sur le filet d’armatures a pour expression :

4d
Fl (d) = π L sin (arctg ( )) Al σs (εs )
L

Où :
- d est la flèche de la membrane,
- Al est la section des armatures longitudinales par mètre linéaire,
- s(s) est la contrainte des armatures longitudinales, fonction de leur déformation s dont
l’expression est la suivante :

1 4d 2 L 4d 4d 2 8 d2

εs (d) = [ 1 + ( ) + Ln ( √
+ 1 + ( ) )] − 1 ≈
2 L 4d L L 3 L2

Le déplacement ultime du filet est donné par la formule suivante :

3 εsu
dlu = √ L
8

La force correspondante a pour expression :

4d
Ful = π L sin (arctg ( )) Al fud (εsu )
L

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La loi de comportement de l’oscillateur 3 est représentée sur la Figure 29.


F3

Fbu Béton
Armatures Armatures
transversales longitudinales
Ftu
Fte
Flu

0 dbu dte dtu dlu d

Figure 29 – Loi de comportement du cône de béton poinçonné.

c) Caractéristiques de l’oscillateur 2
L’oscillateur 2 représente le comportement global en flexion de la paroi impactée. La force
élastoplastique non linéaire F2(d) est déterminée en utilisant un modèle aux éléments finis non
linéaire constitué d’éléments de coque « béton armé » chargé sur la surface d’impact du projectile
dont les dimensions sont déterminées au niveau du feuillet moyen de la paroi. Les éléments « béton
armé » comportent des couches d’éléments massifs en béton et des grilles ou des barres
représentant les armatures. Le calcul est effectué en tenant compte du comportement non linéaire
du béton et des armatures. Le dernier point de la loi de comportement de chaque matériau
correspond à l’atteinte du critère de résistance conventionnel défini dans le Tableau 8 du présent
document.
Le déplacement d est calculé en faisant la moyenne des déplacements aux nœuds situés au droit
de l’impact.
La masse m2 est déterminée à partir de la masse effective meff du mode propre fondamental de
vibration de la paroi :
m2 = meff − m3
d) Caractéristiques de l’oscillateur 1
L’oscillateur 1 est considéré avoir un comportement élastique linéaire. Sa raideur k 1 peut être
déterminée en utilisant le modèle tridimensionnel dynamique du bâtiment, en calculant le
déplacement moyen des bords appuyés de la paroi impactée, sous un chargement unitaire appliqué
sur la zone d'impact.
La masse m1 est déterminée de telle sorte que l'oscillateur de masse m = m1 + m2 + m3 et de raideur
k1 ait une fréquence propre égale à la fréquence f 1 du mode propre fondamental du bâtiment dans
la direction du chargement :
k1
m1 = − m2 − m3
4 π2 f12
L'amortissement 1 est pris égal à l'amortissement du mode propre fondamental du bâtiment dans
la direction du chargement.

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ANNEXE 7 – Justification de la non-perforation des parois en acier

1 Formule de non-perforation du BRL


La justification de la non-perforation des parois en acier peut être effectuée en utilisant la formule
établie en 1968 par le Ballistic Research Laboratory (BRL) et rappelée dans la référence [BC-TOP-
9]).
L’épaisseur dite de juste perforation est donnée par la formule suivante :
2/3
−7
Ep
t jp = 7,84. 10
∅p
Avec :
1
Ep = m V2
2 p p
La vitesse dite de juste perforation d’une paroi d’épaisseur tm est donnée par la formule suivante :
3/4
4
(t m ∅p )
Vjp = 5,37. 10 1/2
mp
Pour prévenir la perforation, l’épaisseur tm de la paroi doit vérifier :
t m ≥ 1,25 t jp
où :
tm est l’épaisseur en m de la paroi,
tjp est l’épaisseur en mètre dite de juste perforation,
Ep est l’énergie d’impact en Joule du projectile,
p est le diamètre en mètre du projectile,
mp est la masse en kg du projectile,
Vp est vitesse d’impact en m/s du projectile,
Vjp est vitesse en m/s dite de juste perforation.
Les épaisseurs minimales permettant de justifier la non-perforation d’une plaque en acier soumise
à l’impact des projectiles « Planche de bois » et « tube en acier » sont données dans le tableau ci-
après.
Paroi verticale Paroi horizontale
Intensité de
Projectile Vitesse Epaisseur Vitesse Epaisseur
la tornade
(m/s) (mm) (m/s) (mm)
EF2 Planche de bois 18,3 2,3 12,2 1,3
EF3 Tube d’acier 22,7 6,0 15,1 3,5
Tableau 15 – Formule du BRL – Épaisseurs de non-perforation d’une plaque en acier.

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2 Formule de non-perforation du SRI


Lorsque la formule du BRL ne permet pas de conclure, la justification de la non-perforation des
parois en acier peut être également effectuée en utilisant la formule établie en 1963 par le Stanford
Research Institute (SRI) et rappelée dans la référence [BC-TOP-9]). Cette formule est
particulièrement adaptée aux réservoirs à parois minces mais son domaine de validité est assez
restrictif.
L’énergie dite de juste perforation est donnée par la formule suivante :
fu ∅p
Ejp = (42,7 t 2jp + t jp Wm )
10,29
Où :
fu est la résistance à la traction de l’acier, exprimée en Pa ;
Wm est la portée en mètre de la paroi entre deux appuis rigides.
L’épaisseur de juste perforation est obtenue en écrivant que l’énergie de juste perforation est égale
à l’énergie cinétique Ep du projectile :

Lm Ep
t jp = [√1 + 1757,53 2 f
− 1]
85,4 ∅p Wm u

La vitesse de juste perforation a pour expression :

fu ∅p
Vjp = 0,44√ (42,7 t 2jp + t jp Wm )
mp

Le domaine de validité de la formule SRI est défini par les inéquations données ci-après où Lp
désigne la longueur du projectile :

tm tm Lp
0,1 ≤ ≤ 0,8 0,002 ≤ ≤ 0,05 10 ≤ ≤ 50
∅p Lp ∅p

Wm Wm
5≤ ≤8 8 ≤ < 100 21 ≤ Vp ≤ 122 m/s
∅p tm

Pour prévenir la perforation, l’épaisseur tm de la paroi doit vérifier :


t m ≥ 1,25 t jp

3 Cas de barrières multiples


Dans le cas où la première barrière est perforée, le projectile est ralenti et la vitesse résiduelle Vr à
considérer pour vérifier la non-perforation de la seconde barrière est la suivante :

Vr  Vp2  Vjp
2

où Vjp est la vitesse de juste perforation de la première barrière.

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ANNEXE 8 – Glossaire

AFME Agence Française de la Maîtrise de l’Energie.


BRL Ballistic Research Laboratory.
CETIAT Centre Technique des Industries Aérauliques et Thermiques.
CSTC Centre Scientifique et Technique de la Construction (Belgique).
CTICM Centre Technique Industriel de la Construction Métallique.
EF Enhanced FUJITA.
EIP Élément Important pour la Protection.
EIS Élément Important pour la Sûreté.
ICPE Installation Classée pour la Protection de l’Environnement.
II Installation Individuelle.
INB Installation Nucléaire de Base.
INBS Installation Nucléaire de Base Secrète.
NE Exigence de Non-Écaillage.
NOAA National Oceanic and Atmospheric Administration (USA).
NP Exigence de Non-Perforation.
NUREG Désignation des rapports techniques établis par l’USNRC.
S Exigence de Stabilité.
S.I. Système International.
SP Exigence de Supportage.
SRI Stanford Research Institute.
USNRC United States Nuclear Regulatory Commission.

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