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Tourki Lina

La guerre d’Irak ou la Seconde Guerre du Golfe

Le 1er septembre 2001, les Tours Jumelles, symboles de l’hyperpuissance américaine, sont attaqués par le groupe
terroriste Al Qaïda. Ces attentats provoquent la mort de plus de 3000 citoyens américains. Le président George W.
Bush mène alors une lutte contre l’ « axe du mal ». Cette formulation, utilisée par le président lors de son discours sur
l'état de l'Union en 2002, désigne la Corée du Nord, l’Iran et l’Irak. Ces pays sont suspectés de participer au terrorisme
islamiste ou de posséder des armes de destruction massive. Dès 2003, les troupes américaines mènent une offensive et
envahissent l’Irak.

Installé au pouvoir en 1979, avec le parti nationaliste panarabe, le Baas, Saddam Hussein instaure un régime
autoritaire. Son parti politique rejette les populations chiites et kurdes. Ces derniers s’insurgent contre le régime, le
parti Baas réprime les kurdes et des massacres ont lieu à travers le pays durant la période de février à septembre 1988.
Le génocide kurde ou l’Anfal mène à la mort d’entre 50 000 à 180 000 kurdes. De plus, en 1990, il annexe le Koweït
déclenchant ainsi la première Guerre du Golfe. Un an plus tard, il est défait par la Coalition menée par les Etats Unis.

Si la lutte anti-terroriste est le motif énoncé par Washington pour justifier cette guerre dite de prévention, ce n’est pas
le seul. En effet, George W. Bush souhaite renverser Saddam Hussein afin d’instaurer une démocratie et achever la
guerre initiée par son père George H. Bush. Washington projette également de transférer des bases américaines
localisées en Arabie Saoudite vers l’Irak. Afin de convaincre les membres permanents du conseil de sécurité de
l’ONU, les Etats Unis présentent des faux rapports prouvant que l’Irak est en possession d’armes de destruction
massive. Ils présentent ainsi cette intervention comme une guerre juste et nécessaire. Ils souhaitent créer une coalition
sous le mandat de l’ONU, la Chine, la Russie et la France s’y oppose et menace d’utiliser leur droit de veto. Le
président français, Jacques Chirac exprime son avis quant à une possible intervention en Irak : « La guerre […] engage
l’avenir d’un peuple, l’avenir d’une région, la stabilité d’un monde ». L’opinion publique américaine est également de
cet avis et de nombreux citoyens manifestent pour empêcher cette guerre.
Le 20 mars 2003, les Etats Unis lancent, sans le mandat de l’ONU, l’opération « Iraqi Freedom » ou « Liberté
irakienne ». Cette décision unilatérale est en contradiction avec le droit international. L’administration Bush mène une
coalition de 49 Etats comme le Royaume-Uni, l’Espagne ou encore l’Italie. L’intervention débute par les
bombardements de la capitale irakienne Bagdad. Le 12 avril, la ville tombe ainsi que le régime de Saddam Hussein.
Le principal des opérations s’achève le 1 er mai 2003.Le pays est occupé et Paul Bremer est nommé administrateur de
l’Irak. Il décide d’exclure toutes personnes appartenant au parti Baas constitué à majorité de sunnites .Ces derniers se
sentent rejetés et développent un ressentiment envers les Américains. Ils se tournent alors vers le djihad afin de libérer
leur pays des Américains et donne la possibilité à l’organisation terroriste Al Qaïda de créer sa première filiale en Irak
un an plus tard.
Pendant presque huit mois, les soldats de l’opération « Red Dawn » (« Aube Rouge ») traquent l’ancien dictateur.
Saddam Hussein est retrouvé et capturé le 13 décembre 2003, caché plusieurs mètres sous terres. Paul Bremer
l’annonce lors d’une célèbre conférence de presse où il prononcera cette phrase « We got him » (« On l’a eu »). En
juin 2004, un nouveau gouvernement est mis en place et des élections démocratiques sont organisées en 2005. Jalal
Talabani, chef du parti de l’Union Patriotique du Kurdistan , est élu.
En 2006, un attentat orchestré par Al Qaïda, de mouvance sunnite, détruit le dôme du sanctuaire chiite Al-Askari à
Samara. Une guerre civile interconfessionnelle éclate opposant les populations chiites et sunnites. En quelques
semaines, les insurgés chiites prennent alors pour cible les mosquées sunnites, plus de 350 Irakiens y trouvent la mort.
Dans les villes, le chaos règne, des voitures sont incendiés, des lieux religieux sont attaqués et vandalisés. Cette même
année, l’Etat islamique d’Irak est proclamé. Celui-ci se revendique comme le gouvernement légitime du pays. De
surcroit, l’Iran profite du climat conflictogène en Irak pour s’implanter dans le pays en soutenant des organisations
paramilitaires comme les Brigades Badr. Ce conflit fratricide prend fin en 2009. Deux ans plus tard, Barack Obama
rapatrie l’essentiel des troupes sous la pression de l’opinion publique américaine.
Pour conclure, la Seconde Guerre du Golfe a provoqué la mort d’entre 100 000 et 1 million de personnes.
L’intervention américaine a également renforcé le sentiment anti-américain dans les pays arabes et a permis
l’expansion de l’Etat Islamique dans la région. Depuis cette guerre, l’Irak est en proie à une extrême pauvreté, qui a
conduit 2,5 millions d’Irakiens à fuir le pays selon l’ONU. Tandis que l’Iran, à présent affranchi de son ennemi
historique, se renforce.
Tourki Lina

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