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Écraser l’impérialisme et le nationalisme à Gaza

(traduit du Challenge-Desafio, 31/1/2024)

Après plus de 100 jours et 29 000 bombes, les forces de « défense » israéliennes
génocidaires ont transformé la bande de Gaza en un cimetière de béton inhabitable.
Cette armée soutenue par les États-Unis tue chaque jour plus de 250 civils à Gaza, un
taux plus élevé que dans tout autre conflit de ce siècle (Aljazeera, 11/1). Le nombre
de morts dépasse désormais les 24 000, dont plus de 10 000 enfants, soit plus de 1
% de la population de Gaza.

Le génocide est la destruction physique d’un groupe de personnes et des


communautés qui les unissent : les salles de classe où leurs enfants apprennent à
lire, les boulangeries qui fabriquent leur pain quotidien. Les familles de Gaza qui
luttent chaque jour pour leur survie sont entourées de décombres. Plus des deux
tiers des maisons, écoles, hôpitaux, parcs, bibliothèques et oliveraies ont été
décimés par les bombardements sionistes incessants. L'eau potable, l'électricité, le
pétrol et les médicaments sont des produits rares. Depuis octobre, l’invasion
criminelle d’Israël a provoqué neuf terrifiantes pannes de communication. Neuf
habitants de Gaza sur dix, dont près de la moitié sont des enfants, restent sans
nourriture pendant des jours entiers. Les Nations Unies prédisent une famine – une
famine généralisée – d’ici février (aljazeera.com, 23/12/23).

La dévastation des infrastructures par Israël est un acte de nettoyage ethnique


visant à chasser la totalité ou la plupart des travailleur\euses arabes de Gaza. « Ce
qu’il faut faire dans la bande de Gaza, c’est encourager l’émigration », a déclaré le
ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich. « S’il y a 100 000 ou 200 000
Arabes à Gaza et non 2 millions d’Arabes, toute la discussion du lendemain sera
entièrement différente » (msn.com, 5/1). L’argument le plus puissant des dirigeants
israéliens en faveur de la « réinstallation » est de rendre Gaza inhabitable. Il s’agit
d’une stratégie vicieuse et raciste rendue possible par les armes et la couverture
politique du tueur-de-bébés Joe Biden et des dirigeants capitalistes qui le dirigent.
Les patrons états-uniens, menés par ExxonMobil et JPMorgan Chase, sont les
terroristes d’État les plus meurtriers au monde. Leurs attaques odieuses contre les
travailleur/euses en Palestine rendent notre tâche d’organisation de la révolution
communiste encore plus urgente.

Les patrons états-uniens tuent pour protéger les profits


La catastrophe à Gaza fait partie d’une bataille plus vaste entre les patrons états-
uniens-européens et israéliens, d’un côté, et les impérialistes rivaux chinois et
russes, qui soutiennent la puissance régionale iranienne, de l’autre. Le conflit qui
dure depuis trois mois dans un Moyen-Orient riche en pétrole ne cesse de s’étendre.
En réponse aux attaques des Houthis, soutenues par l’Iran, contre des navires dans
la mer Rouge, vitale sur le plan commercial et stratégique, l’armée états-unienne et
ses alliées ont bombardé plus de 30 sites au Yémen. Le 16 janvier, l’Iran s’est
directement lancé dans la mêlée en lançant des frappes de missiles sur le Pakistan et
l’Irak voisins, apparemment en réponse à des attaques terroristes à l’intérieur de
ses frontières. Les milices soutenues par l’Iran ont également ciblé à plusieurs
reprises les troupes américaines en Irak et en Syrie.

Les intérêts états-uniens dans la région sont si cruciaux pour la classe dirigeante
qu’ils répriment leurs larbins libéraux avec un message direct : aucune critique
d’Israël ne sera tolérée. Claudine Gay a été contrainte de démissionner de son poste
de présidente de l’Université Harvard après que son faible soutien au génocide ait
offensé de riches donateurs sionistes. À l’instar des « bons Allemands » qui ont
fermé les yeux face à la montée des nazis en Allemagne dans les années 1930, les
dirigeants libéraux trompeurs sont restés largement silencieux sur le massacre en
cours à Gaza. Des politicien/nes du Parti démocrate aux dirigeants syndicaux et au
clergé, l’écrasante majorité s’est ralliée au soutien du génocide, ne serait-ce que par
son silence. Ils ont exposé leur véritable allégeance au capitalisme états-unien, à la
guerre et au fascisme qu’exige leur système de profit.

Le nationalisme du Hamas est un poison pour les travailleurs palestiniens


À Gaza, les travailleur/euses et leurs familles résistent héroïquement à la mort et à
la destruction. Les travailleur/euses médicaux/ales passent des jours sans dormir
pour soigner les malades et les blessés. Les familles partagent le logement dont elles
disposent. Parents et ami/es accueillent des enfants orphelins. Les adultes se
privent de nourriture et d'eau pour maintenir leurs enfants en vie alors qu'ils
évitent les dernières bombes de 2 000 livres lancées par les avions israéliens.

Leurs souffrances ne sont pas passées inaperçues auprès de la classe ouvrière


internationale. Des millions de travailleurs/euses et d’étudiant/es dans le monde
exigent un cessez-le-feu immédiat. Les travailleur/euses humanitaires implorent
l'ONU de lever le blocus israélien sur l'aide humanitaire (AP, 1/16). Le 13 janvier,
lors de manifestations massives partout dans le monde, la classe ouvrière a défilé
sous des drapeaux palestiniens pour une « Palestine libre ». Pendant ce temps, les
principales personnalités politiques du Hamas, dirigeants de facto de ce mouvement
de libération nationale, sont pour la plupart absents de Gaza. Ils sont occupés à
négocier des contrats d’armes à Beyrouth ou avec leurs clients en Iran alors qu’ils
manœuvrent pour obtenir plus de pouvoir.

Les travailleurs doivent rejeter le leadership erroné du Hamas, tout comme le PLP
rejette les libéraux états-uniens (et autres) qui exigent notre silence sur les crimes
d’Israël. Les dirigeants du Hamas appellent à la création d’un État islamiste-
capitaliste. Pour tous les travailleur/euses qui déplorent les atrocités du
capitalisme, la vision du Hamas n’est qu’un cauchemar.

L’histoire de l’Iran est un récit édifiant pour l’avenir de Gaza et de la Cisjordanie.


Pendant des décennies après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont
soutenu le régime brutal du Shah Mohammad Pahlevi. À partir de la fin des années
1960, les communistes du parti Tudeh et d’autres mouvements de gauche mènent la
résistance contre le Shah et ses liens avec l’impérialisme états-unien. Dans le même
temps, les islamistes menés par l’ayatollah Ruhollah Khomeini se battaient pour un
État islamiste-capitaliste. En 1979, la gauche s’associe aux islamistes pour renverser
le Shah. Mais immédiatement après avoir pris le contrôle du pouvoir, Khomeini a
dénoncé les communistes et a rapidement interdit le parti Tudeh et emprisonné
plus de 10 000 membres (merip.org, mars-avril 1982). En 1988, la classe dirigeante
iranienne a exécuté des dizaines de milliers de gauchistes (France 24, 8/10/21).
Pensant que les forces de gauche en Iran ont joué un rôle déterminant dans la
défaite de l’impérialisme états-unien, leur terrible erreur en soutenant les
nationalistes islamistes « progressistes » a laissé les travailleur/euses iranien/nes
dans la misère capitaliste jusqu’aux nos jours.

La seule solution est la révolution communiste


Les révolutions communistes qui ont porté la classe ouvrière au pouvoir en Union
soviétique et en Chine devraient continuer d’inspirer les travailleur/euses du
monde entier aujourd’hui. Dans le même temps, nous devons également tirer les
leçons des erreurs de ces révolutions et les surmonter, notamment l’adhésion au
nationalisme. (Voir Road to Revolution III sur plp.org.)

Les travailleur/euses d’Afrique du Sud, du Vietnam, du Congo, d’Haïti, du Nicaragua,


du Mozambique et bien d’autres encore se sont battu/es courageusement pour
chasser les forces coloniales impérialistes. Mais à maintes reprises, nous avons vu
des guerres de libération nationale remplacer un groupe de capitalistes par un autre
groupe de capitalistes. En fin de compte, ils ne profitent qu’aux nouveaux patrons.
Pendant ce temps, les travailleur/euses continuent de souffrir. Le mouvement pour
le communisme – pour une société dirigée par et pour la classe ouvrière
internationale – est en retrait.

Le massacre à Gaza est une attaque contre la classe ouvrière à travers le monde.
Pour défendre notre classe, nous ne pouvons pas nous laisser bercer par le silence
ou faire des concessions populaires au nationalisme. Quand nous disons que la seule
solution est la révolution communiste, nous savons qu’une longue lutte nous attend.
Nous savons également que seule la révolution communiste mettra fin à la guerre
impérialiste, au racisme, au sexisme et à l’exploitation de notre classe. Les victoires
historiques en Union soviétique et en Chine prouvent que la classe ouvrière – nous-
mêmes, nos collègues, nos familles et nos ami/es – peut changer le monde. Le Parti
travailliste progressiste (Progressive Labor Party, PLP) appelle à l'unité avec nos
frères et sœurs de classe pour dénoncer le génocide à Gaza et rejeter le système
capitaliste. Rejoignez-nous!

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