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L’ascension mystique (mi‛rāǧ) de Basṭāmī

Traduit du persan par Damien Labadie

Abū Yazīd Basṭāmī (ou Bistāmī), mort en 875, est un des plus grands mystiques de
l’islam. Originaire de Bā sṭām, dans l’est de l’Iran, il fut célèbre pour ses propos
extatiques (šaṭaḥāt) : plongé dans un état d’ivresse et habité par la présence de Dieu
(al-Ḥaqq, « le Réel »), Basṭāmī laisse parler le divin par sa bouche. Basṭāmī est ainsi
connu pour avoir proféré des propos comme « Gloire à moi ! Combien grande est ma
puissance » ou le mot célèbre « Je suis encore plus grand » en écho à l’appel du
muezzin qui appelait les fidèles en martelant Allahu ’akbar, « Dieu est très grand ». Le
texte ci-dessous, dont je propose une traduction du persan, est tiré du célèbre ouvrage
de Farīd al-Dīn ‛Aṭṭār (XIIe s.), Le mémorial des saints (Tadkiratu-l’awliyā)1. Le
narrateur relate l’ascension mystique (mi‛rāǧ) de Basṭāmī auprès de Dieu et la vision
glorieuse dont il est gratifié. Cette expérience puise sa source dans l’ascension de
Mahomet lui-même, qui traversa les sept cieux jusqu’au lotus de la limite puis
atteignit les abords du trône divin (cf. Coran 53, 1-18). L’ascension du prophète
devint l’archétype du voyage initiatique en islam et l’expérience de Basṭāmī représente
l’un des témoignages les plus anciens d’une telle ascension spirituelle de la part d’un
mystique musulman.

Ascension du shaykh Bāyazīd, que Dieu sanctifie son esprit puissant !

Rapportons ceci et concluons. Le shaykh dit : Je regardai le Réel2 avec l’œil de la


certitude après qu’il me fit parvenir, de tous les êtres existants, au degré où l’on peut
se passer de toute chose. Il m’illumina de sa lumière, me rendit clair les merveilles de

1. L’édition que j’ai utilisée pour ma traduction est celle de R. A. NICHOLSON, Tadhkiratu ’l-awliya
(« Memoirs of the saints »), vol. I, Londres — Leyde, 1905, p. 172-176. Pour une étude des
témoins littéraires de l’ascension de Basṭāmī, voir l’article de P. LORY, « Le Mi‛rāǧ d’Abū Yazīd
Basṭāmī », dans M. A. AMIR-MOEZZI (éd.), Le voyage initiatique en terre d’islam. Ascensions célestes
et itinéraires spirituels, Paris, 2015, p. 223-237.
2. Ḥaqq (‫)حق‬, le « Réel », désigne ici Dieu.
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ses mystères et me manifesta la grandeur de ce qu’il est lui-même3. Du Réel, je me


regardai et je contemplai les mystères et les attributs qui étaient les miens. Ma
lumière, en comparaison de la lumière du Réel, n’était que ténèbres. Ma grandeur, en
comparaison de la grandeur du Réel était la vilenie même. Ma gloire, en comparaison
de la gloire du Réel, n’était qu’illusion. Là tout est pureté, ici tout est trouble.
Lorsque je me regardai de nouveau, je vis par sa lumière. Je sus que ma gloire venait
de sa grandeur et de sa gloire. Tout ce que je faisais, je pouvais le faire grâce à sa
puissance. Tout ce que mon œil corporel percevait, il le percevait de lui. Je regardai
avec l’œil de l’équité et de la vérité. Toute mon adoration venait du Réel et non pas de
moi ; je m’étais imaginé que c’était moi qui l’adorais.

Je dis : « Ô mon Dieu, qu’est-ce que cela ? » Il dit : « Tout cela, c’est moi et non un
autre que moi. Cela signifie que tu es celui qui accomplit les actes et je suis celui qui
te permet de les mettre en œuvre de sorte que ma faveur n’advienne pas par l’effet de
ta seule obéissance. » Il m’attacha les yeux par le moyen de sa propre vue et
m’enseigna à regarder à la racine des choses, c’est-à-dire son ipséité. Il réduisit mon
existence à néant et me fit persistance dans sa persistance4. Il me montra son Soi sans
que mon état en soit troublé. Il me fit alors croître en sa réalité. Je regardai le Réel
par le Réel. Je vis le Réel dans la réalité.

Je m’arrêtai là et je me reposai. Je bouchai l’oreille de l’effort et je retirai la langue du


désir dans le palais de l’infortune. Je délaissai la science qui s’acquiert et j’éliminai
l’inquiétude de l’âme concupiscible. Je demeurai calme pendant un temps, sans
organe, et je recueillis avec la main de la faveur un surplus qui provenait de l’étude5
des principes abstraits. La compassion du Réel vint sur moi. Il me donna une science
éternelle et plaça dans ma bouche une langue faite de sa bonté. Il créa pour moi un
œil de sa propre lumière et je vis par le Réel tous les êtres existants.

Lorsque j’eus adressé, avec une langue de bonté, de ferventes prières6 au Réel, que
j’eus acquis une science émanant de la science divine, que je l’eus regardé avec sa

3. ‫ هويت خويش‬: littéralement, « son ipséité ».


4. Sont ici désignés le fanā’ (‫ )ف ـن ـاء‬et le baqā’ (‫)ب ـق ـاء‬. Le premier terme désigne l’extinction en Dieu.
Le soufi disparaît en tant que sujet et devient le miroir dans lequel Dieu se contemple lui-même.
Le deuxième terme désigne l’état qui succède au fanā’ : le mystique subsiste alors en Dieu et ce
sont les attributs divins qui agissent en lui.
5. Littéralement, « de la voie ».
6. Les munāǧāt (‫ )مناجات‬sont des courtes prières spontanées que le mystique adresse à Dieu.
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lumière, il me dit : « Ô toi qui es tout sans tout avec tout, sans organe avec organe ! »
Je répondis : « Mon Dieu, puissé-je ne pas être trompé par cet (état) et ne pas me
trouver indépendant de toi en mon être. Il vaut mieux que tu sois à moi sans moi
plutôt que je sois à moi sans toi, et il vaut mieux que je parle à toi avec toi plutôt que
je parle à moi-même sans toi. » Il dit : « Prête maintenant l’oreille à la loi et
n’outrepasse pas ce que j’ordonne et proscris afin que tes efforts soient reconnus par
nous. » Je dis : « Puisque je respecte la religion et que mon cœur détient la certitude,
si tu exprimes de la gratitude, il vaut mieux que ce soit de toi qu’elle vienne plutôt
que de (ton) serviteur et si tu formules des reproches, tu seras exempt de toute
défaut. »

Il me dit : « De qui l’as-tu appris ? » Je dis : « Celui qui pose la question en sait
davantage que celui à qui est elle est posée, car il est à la fois celui qui est désiré et
celui qui désire, à la fois l’objet de la réponse et celui qui répond. Lorsqu’il vit la
pureté de mon être intime, mon cœur entendit un cri de contentement de la part du
Réel. Il traça sur moi le signe de son acquiescement et m’illumina. Il me fit sortir des
ténèbres de mon âme et du trouble de ma condition humaine, et je sus que par lui
j’étais vivant. Par l’effet de sa grâce, j’étalai sur mon cœur le tapis de la joie.

Il me dit : « Tout ce que tu veux, demande-le ! » Je répondis : « C’est toi que je veux
car tu es plus surabondant que la surabondance elle-même. Tu es plus grand que la
générosité elle-même, et je suis comblé de ta part quand je suis en toi. Puisque tu es à
moi, j’ai enroulé la charte7 de la grâce et de la générosité. Ne me rejette pas hors de
toi. Ce qui, de nous, est inférieur à toi, ne le présente pas à mes yeux. » Pendant un
temps, il ne me donna pas de réponse. Il posa alors sur le sommet de ma tête la
couronne de munificence, puis il me dit : « Tu dis vrai et tu cherches la vérité parce
que tu as vu et entendu le Réel. » Je dis : « Si j’ai vu, c’est par toi que j’ai vu ; si j’ai
entendu, c’est par toi que j’ai entendu. Tu as entendu en premier, alors j’ai entendu. »
Je lui adressai alors des louanges.

Ensuite, il me donna des ailes de majesté de sorte que je m’envolais au-dessus des
étendues de sa puissance et je voyais les prodiges de sa création. Mais comme il savait
ma faiblesse et connaissait mon désir8. Il me rendit puissant par sa puissance, m’orna

7. Cf. Coran 21, 104 : « Le jour où Nous plierons le ciel comme on plie le rouleau (‫جــــــــل‬
ِ ِّ ‫ ) ِســــــــ‬des
livres. » Le terme persan ‫ «( منشور‬charte ») recouvre ici l’arabe ‫جل‬ ِّ ‫س‬.
8. Le mot niāz (‫ )ن ـ ـي ـ ـاز‬désigne le désir qui n’est pas satisfait et le sentiment de celui qui ne parvient
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de ses parures, plaça la couronne de munificence sur ma tête et m’ouvrit la porte du


palais de l’unicité9. Lorsqu’il constata que mes qualités étaient arrivées au niveau de
ses qualités10, il me conféra un nom de sa présence, vint de lui-même me rendre visite.
L’unité devint évidente, la dualité disparut.

Il me dit : « Notre contentement consiste en ton contentement et ton contentement


consiste en notre contentement. Ta parole n’admet aucune souillure et personne ne
s’empare de ton égoïté11 contre toi. » Il me fit alors goûter la plaie de l’ardeur et il me
redonna vie. Je sortis purifié du four de l’épreuve au point qu’il me dit : « À qui
appartient le règne ? » Je dis : « À toi. » Il dit : « À qui appartient le jugement ? » Je
dis : « À toi. » Il dit : « À qui appartient le pouvoir de choisir ? » Je dis : « À toi. »
Comme ces paroles étaient les mêmes que celles qu’il avait entendues au début de
l’expérience, il voulut me démontrer que si sa compassion n’avait pas précédé, la
création n’aurait jamais trouvé le repos, et que si son amour n’avait pas été, la toute-
puissance aurait tout englouti. Il me regarda avec les yeux de sa majesté victorieuse, au
travers de sa force à laquelle rien ne peut échapper, et personne ne vit plus la moindre
trace de moi.

Quand, dans mon ivresse, je m’élançai dans toutes les vallées, que je fis fondre mon
corps dans le feu de tous les creusets de l’ardeur et que je galopai sur l’étalon de la
quête, je ne vis pas de meilleure proie que le désir et je ne trouvai rien de meilleur
que l’impuissance. Je ne vis pas de lampe plus lumineuse que le silence et je n’entendis
pas de meilleure parole que l’absence de parole. Je devins un résident du pavillon du
silence. Je revêtis le corset de la patience jusqu’à ce que l’expérience parvienne à son
accomplissement. Il vit mon être extérieur et mon être intérieur dépourvu des
déficiences de la condition humaine. Il ouvrit une fente d’apaisement sur ma poitrine
ténébreuse et Il me donna une langue de dépouillement et d’unicité. Désormais, ma
langue était faite d’une bonté éternelle, mon cœur d’une lumière seigneuriale et mon
œil d’un façonnement divin. Je parle grâce à son secours et j’atteins mon but grâce à
sa puissance. Puisque je vis en lui, je ne mourrai jamais. Comme j’arrivai à cette
station12, mes paroles allusives furent sans commencement et mes expressions sans fin.

pas à le combler. Il peut aussi se traduire par « besoin » ou « indigence ».


9. Le tawḥīd est la reconnaissance de l’unicité ontologique de Dieu. Il désigne également, pour le
soufi, la réalisation de cette unicité par l’anéantissement de l’ego s’unissant parfaitement à Dieu.
10. Autre traduction : « attribut ».
11. ‫ منى‬: nom abstrait formé sur le pronom personnel ‫من‬, « je ».
12. Les maqāmāt (‫ )م ـق ـام ـات‬sont les stations initiatiques que le disciple atteint par l’effort personnel.
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Ma langue est une langue d’unicité et mon â me une âme de dépouillement. Ce n’est
pas de ma propre volonté que je parle de peur que je ne sois qu’un rapporteur ; ce
n’est pas par mes propres moyens que je parle de peur que je ne sois qu’un conteur. Il
fait tourner ma langue comme il l’entend et je ne suis en cela qu’un interprète ; celui
qui parle, en vérité, c’est lui, pas moi.

Quand il m’eut magnifié, il dit : « Les gens veulent te voir. » Je répondis : « Je ne


veux pas les voir. Si tu souhaites m’offrir en spectacle aux gens, je ne m’y opposerai
pas. Orne-moi de ton unité afin que tes hommes, lorsqu’ils m’auront vu et auront vu
ta création, regardent le créateur et que je ne fasse plus obstacle. » Il m’accorda ce
désir, plaça sur ma tête la couronne de la munificence et, à partir de cette station, me
fit aller au-delà de ma condition humaine. Il me dit alors : « Viens au-devant des mes
hommes ». Je fis un pas hors de sa présence. Je fis un deuxième pas et je tombai à la
renverse. J’entendis un cri : « Ramenez mon bien-aimé car il ne peut être sans moi et
il ne connaît aucun chemin qui ne passe en moi. »

Avant d’avoir atteint l’unité, et ce fut le premier moment où je vis l’unicité, j’avais
couru des années durant dans cette vallée du pas de la compréhension, jusqu’à ce que
je devinsse un oiseau dont l’œil était fait d’unité et les ailes d’éternité. Je volais dans
l’air des questions sur la modalité des choses et, quand je disparus des êtres créés, je
dis : « J’ai atteint le créateur. » Je levai la tête de la vallée de la seigneurie et je bus une
coupe qui étancha pour toujours ma soif pour lui. Je volai ensuite durant trente mille
années au-dessus des étendues de son unité. Je volai encore trente mille années au-
dessus de la divinité. Je volai trente mille autres années au-dessus de l’indivisibilité.
Lorsque quatre-vingt dix mille années furent passées, je vis Bāyazīd et tout ce que je
voyais, je le voyais être moi. Je traversai quatre mille déserts et j’arrivai au bout.
Quand je regardai alentour, je me vis alors au début du degré des prophètes. Et alors,
autant j’avançais dans cette infinité, autant je me disais : « Personne n’est parvenu plus
haut qu’ici et il ne peut exister de meilleure station que celle-ci. » Lorsque je regardai
avec attention, je vis ma tête posée au niveau de la plante du pied d’un prophète. Il
devint alors évident que le plus haut degré des états des amis de Dieu est le
commencement des états des prophètes. Les états ultimes prophétiques ne
connaissent pas de fin.

Les ḥālāt (‫ )حالات‬désignent, quant à eux, des états spirituels accordés par grâce divine.
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Mon esprit passa au-dessus du royaume (des anges) et on lui montra le paradis et
l’enfer. Il ne négligea rien et il ne pouvait supporter aucune des choses qui se
présentaient à lui. Il ne passait devant l’âme d’aucun prophète sans qu’il ne le saluât.
Quand il passa devant l’âme de l’élu13 ― que la paix repose sur lui ! ― il y vit cent
mille mers de feu infinies et mille voiles de lumière. Si j’avais posé un seul pas sur la
première mer, je me serais consumé et livré à la destruction. Je devins à ce point en
proie à la frayeur et à l’effroi qu’il ne resta rien de moi. Bien que j’eusse désiré être
capable de voir, ne serait-ce que le piquet retenant la corde de la tente de l’envoyé de
Dieu Mahomet, le courage me manquerait. Bien que j’eusse atteint le Réel, je n’avais
pas le courage de parvenir jusqu’à Mahomet. Cela signifie que quiconque peut
atteindre Dieu dans la mesure de ses capacités, car le Réel est avec tout. Quant à
Mahomet, il se tient dans un sanctuaire particulier devant eux. En conséquence, tant
que tu n’auras pas traversé la vallée appelée « Il n’y a de Dieu que Dieu », tu ne
pourras atteindre la vallée de l’envoyé de Dieu Mahomet car, en vérité, les deux vallées
ne font qu’une.

Pour poursuivre dans le même ordre d’idées, il faut savoir que le disciple de Bū-Turāb
vit le Réel et ne put supporter la vision de Bāyazīd. Bāyazīd dit alors : « Ô Dieu, tout
ce que j’ai vu, c’est que moi, j’étais tout. À cause de mon ego, je ne connais ni chemin
qui mène à toi, ni passage qui me laisse sortir de mon propre être. Que me faut-il
faire ? » Un ordre parvint : « La libération de ton égoïsme consiste à te faire le
disciple assidu de notre ami Mahomet l’Arabe. Enduis-toi les yeux de la poussière de
ses pieds et montre-toi persévérant dans sa fréquentation assidue. »

Je m’étonne que certaines gens disent : « Comment quelqu’un qui glorifiait à ce point
la prophétie peut-il désormais prononcer des paroles qui s’y opposent ? » Ils n’ont pas
compris de quoi il était question puisqu’ils dirent à Bāyazīd : « Au jour de la
Résurrection, les êtres créés se tiendront sous la bannière de Mahomet ― que la
prière et la paix reposent sur lui ! » Il répondit : « Que Dieu soit mon témoin ! Ma
bannière est supérieure à celle de Mahomet car les prophètes et les êtres créés seront
sous ma bannière. Cela signifie qu’ils ne trouveront rien de comparable à mon être
dans les cieux et ils ne connaissent sur terre aucune de mes qualités. Mes qualités sont
occultées dans les monde des mystères et c’est ce qui demeure dans le pavillon du
monde invisible. En parler est pure ignorance. De bout en bout tout est occulté. »
Mais puisqu’il est ainsi, comment se fait-il qu’il peut être à la fois une personne et

13. Mahomet.
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une autre ? Au contraire, cette personne possède la langue du Réel et c’est même
Dieu qui parle par lui ! Il dit : « C’est celui dont le langage est “il parle, entend et voit
par moi” » au point que le Réel parle par la langue de Bāyazīd quand ce dernier dit à
cet instant précis : « Ma bannière est plus grande que celle de Mahomet. » En effet, la
bannière du Réel est plus grande que celle de Mahomet. Mais puisque tu es d’accord
que la parole « Je suis Dieu » provient d’un buisson14, alors accorde que la parole « Ma
bannière est plus grande que celle de Mahomet, gloire à moi, que mon rang est
élevé ! » provient du buisson de l’être de Bāyazīd. Dieu seul est juge et connaisseur.

14. Le terme persan ‫درخــــــــت‬, qui signifie « arbre », désigne probablement ici le buisson ardent dans
lequel, d’après Exode 3, 6, Dieu se révèle à Moïse en disant : « Je suis le Dieu de ton père, Dieu
d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob. » Cet épisode est repris dans le Coran et c’est bien le
terme ‫ «( شجرة‬arbre ») qui est utilisé en arabe pour désigner le buisson (voir Coran 28, 30).
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