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Explicaton des
expressions de la Wazifa
et ndirectement du Wird
Sa
«'Immensese»>veut dire Celui qui n'a pas d'égal dans Sa Grandeur et
qu'll
Majesté. En dehors de qui il n'y pas d'autre divinité», c'est-à-dire,
a
est le
le Seul
Seul digne d'adoration. «Le Vivant, Celui qui subsiste par
L'ouverture divine
132|
Kathir dans al-Bidáya wa-n-niháya, II, 348; voir aussi Claude Addas, La Maison muhanmnd
dienne, Paris 2015, p. 42).
LIdee primitive derrière toutes ces notions, qui remonte aux premières generauo
musulmans, concerne la «primordialité» (awwaliyya) du Prophète. C'est un concepl
de
comme l'ont indiqué de nombreux anciens naîtres qui sont exemptés de tout soup
Dans ce qui est utile pour le disciple tijáni 133
s o u r c e s m
a n t tout une primordialité de la réalité prophétique de Muhammad
o n t r e n i
Ahmad,
3571;A ad,
Musnad IV, 66; V, 59, 379; Hâkim, Mustadrak, II, 608; and Bukhâri,
Jami,
Taikh, 68), et aussi: Jétais le premier des prophètes à être créé et le dernier à être
é» (Ibn Abî Hâtim,
Tafsir, 17594; Abû Nu'aym, Dalá'il, 3). Le problème qui se pose
est cepen
endant un autre: cel de la primordialité ontologique et causale de la Réalité de
uhammad par rapport a tout ce qui est creë. En ce sens, on a commencé à parler très tôt
dela «Lumière muhammadienne» (an-nir al-muhammadi), par exemple dans les sources
hites et dans le commentaire coranique de Sahl at-Tustarî (203/818- 283/896) étudié
nar Gerhard Böwering (voir 7 he Mystcal Vision of Existence in Classical Islam, Berlin-New
York 1980, pp. 147-157); néanmoins, ce n'est qu'avec Ibn Arabî que cette doctrine trouve
sacollocation cosmologique precise. Au chapitre 6 du Futihát (I, 117-118), en parlant de
Porigine de la création spirituelle, le Shaykh pose la question suivante: «Qui est le premier
existant?". Il répond: l'origine de la création est la «Substance universelle» (al-haba', lit-
téralement la «Poudre ») et le premier existant est la Réalité muhammadienne (al-hagiqa
al-muhanmadiya) du Très Miséricordieux.
la notion de Muhammad en tant que «lumière» est essenticllement d'origine coranique,
où le prophète a été qualifié de «lampe lumineuse» (sirájan muniran, Coran 33: 46), et
dés la première heure le verset de la lumière: Dieu est la lumière des cieux et de la
terre et sa lumière est comparable à une niche dans laquelle se trouve une
lampe (misbâh)... (Coran 24: 35), a été interprété comme une allusion au Prophte.
En parallele, de nombreux auteurs rapportent un célèbre hadith de Jäbir dans lequel le
rophete, interrogé sur la première chose crée, a répondu : La première chose qu'Alláh a crée
la umiere de lon Prophète, ô Jäbir, de Sa propre lumière. En ternmes d'authenticité, cepen-
an,Ies opinions varient,. Qastallâni (d. 923/1517), qui le rapporte dans les Maroáhib
ldumiya(Beyrouth 2004, vol. I, Pp. 71-72) donne comme source Abd ar-Razzåcq as-
anani (126/744 217/826), un maitre de Bukhâri, et Zurqâni (d. 1122/1710) déclare
dansson commentaire (Sharh 'ala-l-Mawâhib, Beyrouth 1996, vol. I, p. 91) qu'il provient du
, Malheureusement, cette attribution ne peut être vérifiée parce que dans la pre-
Cction édité par al-'Åzmi en 1970, où la partie initiale du livre est perdue, ce hadith
sprésent. Même la supposée découverte de la partie manquante par le chercheur
m a y r i , où l'on peut lire le hadith (Abd ar-Razzåq, al-Juz' al-mafqid min al-juz"
cn in al-Musannaf, 2005, pp. 63-66), ne permet de confirmer cette attribution,
heanuscrit sur lequel il repose semble une reconstruction tardive. Cependant on
lerm es déductions, puisque à la fin du son commentaire Zurqânî s'exprime en des
tet nous tont comprendre qu'il a vu le hadith dans le Musannaf, car il renvoie le lec-
4 vTe pour voir le texte dans son intégralité et cite également Bayhaqi (384/994
hod 0 pour une version alternative. Ce qui peut être dit avec certitude, c'est que
C r c u l é dans différentes versions et avec plus de chaînes des transmetteurs. En
134| L'ouverture divine
le (al-khâtim
lui qui a donné les moyens d'être manitesté « et qui scelle
précède», c'est-à-dire celui qui a clos ce qui a précédé comme DronL
(al-khátm) ce
qui
et comme messages divins. Il n'y aura donc aucun prophète ni En
après lui.' «Celui qui soutient le Vrai (násir al-hagg) avec le Vrai». o Rnvoye
Cest
à-dire, celui qui a fait triompher la religion de Dieu le Très-Hautpar a
vérité et l'abnégation et non par la fausseté et la plaisanterie. La premie
lére
expression du « Vrai» (al-haqq) signifie «la religion » (ad-din)", alors qe
Shuykh Sitdli Almad at-Tjáni, Le Caire 1984, p. 13), Mais il y a aussi ceux qui interpretent
dans le sens de: «Ceclui qui soutient Allâh, le Vrai, avec la vraie religion, la droite, ou dand
le sens Celui qui soutient la religion vraic de Dieu avec le Vrai, qui est Dieu». Le premie
sens est dérivé du verset: Si vous soutenez Allâh, Il vous soutiendra (in tans
ri-Llâhayansurkum) (Coran 47: 7); le deuxième, du verset: Et ce n'est pas totg
a tiré des flèches, mais c'est Dieu qui a tiré (Coran 8: 17).
erset:
6. Parce que le Prophète conduit à la religion d'Allâh et à sa loi éclairée, selon le ve
Et en vérité tu guides vers un chemin droit (Coran 42: 52) et aussi: Cest
qui a dépéché Son Enzvoyé avec la bonne guidance et la religion du ra
moin.
à laquelle doivent
am spéciale pour sa proche parenté ,
idération
ct vénération. «Autant que le
mérite
ccordés le pliplus grand respect
c'est-à-dire qu'il n e connaît pas de
e t s a g r a n d e u r immense»,
tre
son rang et
les termes
les « rang» (qadr) et « grandeur» (miqdâr) ont u n e
a r c e que
que
signification est: O Allâh
narce
p
limite, et sont synonymes. La
équivalente
signihcat
sur notre maître Muhammad, etc. u n e grâce dont la
la gráce
celle de Ton Envoyé
répands
égal a
valeur
est
Dieu prestigieux et
Vais combien le rang atteint par l'Envoyéde est
qui
na pas de limites.
précieux
de «ll n'y a de divinité que Dieu», cela veut
Ouant à la signilication
e e Allâh est le Seul digne d'adoration. Le disciple novice a ce sens
n'a pas
à l'esprit la récitant. Le disciple moyen vise, pour sa part, qu'il
en
d'autre chose
à rechercher ou d'autre but qu'Allâh. Quant au disciple qui
«Il n'y a
est arrivé à
la fin de sa quëête, il comprend cette phrase c o m m e :
de Bien-aimé qu'Allâh.»
Allâh
signification de la Jawharat al-kamá est, elle, la suivante: O
«
La
dans la
répands la grâce », nous avons vu l'explication de cette expression
signification de la Salát al-Fátih, «et la paix», c'est-à-dire: mets en sûreté
7. AL-Yaqitat al-farida, ittéralement: «Le Saphir unique », même si étymologiquement il
devrait être une «jacinthe », puisque le terme dérive du grec yákinthos. Pour les tijánis, la
áqula al-farida est une désignation commune de la Salát al-Fåtih.
8. Le premier commentaire de la jawharat al-kamâl est celui qui vient du Shaykh Ahmad
at-Tijâni lui-même, et est rapporté dans les Jawâhir al-ma'ani, pp. 1404-1431. Par des
maitres tijânis, il y a d'autres commentaires, comme celui de 'Umar al-Fûú dans les Rimâh,
au ch. 41, mais surtout le Maydân al-fadl wa-l-ifdál fi shamm rå'ihat Jawharat al-kamâl, « Le
pre de la grâce et de la générosité en sentant le parfum de la Jawharat al-Kamâl », de
Ubayda ibn Anbüja at-Tishiti (m. 1284/1869), et le Hall al-agfål li-qurrd'Jawharat al-kamál,
Louverture des écluses pour les récitateurs de la Jawharat al-kamål », de Mahammad
-annün (1270/185 1326/1908), ainsi que le récent commentaire d'ldris ibn
nammad al-Iraqi (1337/1918- 1430/2009) : Mutála'anwáraljamâål fi bayán må kamana
JJoaral al-kamål, « La clarification des lumières de la beauté dans l'explication de ce qui
C h e dans la Jazoharat al-kamål ». II faut aussi mentionner un commentaire important
10 Jahara de Muhammad ibn Ali at-Tâdili, Shaykh de la Darqawiyya à Jedida (m.
9 5 3 ) , dont la traduction de l'introduction est parue en italien en Rivista di Studi
Tradizieionali
,nn. 35, 36, 37 et 38, avec le titre: Commento al Libro dello Sciatkh Ahmed A:-Tigiánî
nttolato «ll Gioiello»
(AI-Gidwharah).
Louverture divine
136
la
rouve son éminente dans le « bâton de Moise ;
expression la plus l'usage
du
»le
symbolisme du bâton est très fréquent, mais il joue aussi un rol important
qui « X
prophetigue. Limage qui nous est suggérée est celle de l'Axe du moi
*
dans
centre de l'état humain (ici la terre), et ce centre est « enfermé »
Lumiere Muhammadienne. du
'Umar
célèbre
R.A.
11. Verset 622 de la
Tä'iyya al-kubrâ ou Nazm as-sulák, l'oæuvreola plus
rain d'lbn Arabi.
que
le fils d'Adam de par ma forme,
ne su
sije
Même
lui un principe attestant de ma paternité.2
de
J a i gardé de
ai gardé
«où est placée la
est placée
Vérité divine », c'est-à-dire celui qui prêche la
Très-Haut. «La Foudre»,
le Tr c'est l'épithète évidente
S c i g n e u r le
Scigneur
du
du
re igion anifeste les êtres, et ceci, en dernière analyse, est la
l u m i è r e qui
de la c'est-à-dire la plus sublime
Muhammadienne; «cblouissante»,
Réalité
Réalité
la pluie des jaillit
manileste, « a u milieu des nuages d'où
la plus
Ainsi donc, la loudre a été utilisée c o m m e métaphore
hienfaits célestes».
et les nuages comme métaphore de la
l a Réalité muhammadienne
descend sur toute l'existence, parce que la foudre
niséricorde divine qui
aux nuages pour que ceuxX-ci déversent
la pluie, touut
est indispensable
Muhammadienne est indispensable à la (manifestation
comme la Réalité
de) la miséricorde
divine." «Qui remplissent qui y
tous les réceptacles
des vastes mers a u x plus petits contenants», c'est-à-dire qui
sont exposés,
ceux qui demandent le secours spirituel des prophètes
peut combler tous
et des saints. En d'autres termes: « Ta lumière », c'est-à-dire l'attribut de
la Source de la miséricorde; « brillante», c'est-à-dire qui illumine; «dont
u as rempli Ton univers qui englobe tous les domaines de l'existence»
end'autres termes: Ta lumière qui illumine et dont est rempli Ton univers
qui entoure les domaines de tous les lieux d'existence. Lêtre qui entoure
Nicholson a décrit ce poème, non seulement comme «un chef-d'æuvre unique de la poé-
Sie arabe, mais comme un document d'intérêt supérieur pour tous les étudiants de mysti-
Csme.» Voir l'excellente traduction anglaise d'AJ. Arberry, The Poem of the Wiy, London
1952 (voir p. 64,
lignes 1995-97).
2.Le verset est également mentionné dans les Jatedhir al-ma'ánt, pp. 922-923, cité comme
un
exemple de locution théopatique.
passage est inspiré par les Rimáh, où au ch. 41, consacré à l'explication des sens de
Certains adhkâr obligatoires de la Tariqa, on trouve des signilications liées à la jawvharat al-ka-
«Léclair, c'est la Réalité Muhammadienne; éblouissante, c'est-à-dire la plus élevée; au
e u des uages d'où jaillit la pluie des bienfaits célestes, c'est-à-dire les miséricordes divines.
d r e e a été utilisée ici comme métaphore de la Réalité Muhammadienne avec les
Spleins de la miséricorde divine qui se déverse sur les créatures, parce que la toudre
M. Pensable aux nuages pour que ceux-ci déversent la pluie, tout comme la Réalité
madienne est indispensable à la (manifestation de) la miséricorde divine. Ainsi
divin uages des bienfaits sont la miséricorde qui émane de la Présence du Principe
de n b l e les créatures de sciences, de connaissances, de secrets, de théophanies,
en res, et des subtilités de la sagesse, qui n'ont pas de point d'arrivée ou de limite
rdl de gråce, de dons spirituels, de pureté, d'états et de qualités transcendantales
Caire s Ie ceur des Connaissants et des Pôles. » (vol. II, p. 128; voir aussi l'édition du
Caire, s.d., p. 55).
L'ouverture divine
138
eu parmi vOLS elje suis le plus prudent parmi vous au sujet des limitesJxees par aa*
Musnad, VI, 226; Tbn Hajar, al-1sâba, IV, 291).
Dans ce qui est utile pour le disciple tijáni 139
Prophètea été
éte comparé au chemin, parce qu'aucun être ne peut
m m e qu'aucun
ne
droit», c'est-à-dire
celui qui atteint la plénitudedans la rectitude2
«le plus
Le terme al-asqam est la forme superlative absolue
gauchissement.
sans
du verbe staqáma, « se tenir debout, se redresser », dont on a dejà
dérivant
ns le
le deuxième chapitre." «O Alläh répands la gråce et la paix»,
arlé
dans de
signilication; «sur la manifestation», c'est-à-dire
léjà
nous avons déi vu sa
19. Ou la du Vrai
source (yn al-hagq).
20. Le pont qui mène au Paradis, suspendu au-dessus de l'Enfer, plus mince qu'un cheveu
et plus tranchant qu'une épée.
24-kamálf--istigánma, ce qui signifie une parfaite adéquation des mots, des actions et
de l'état du coeur.
22. Voir ci-dessus
p. 46.
23. Le Shaykh Ahmad at-Tijânî cite et commente cette tradition sainte selo une version
crement différente (voir Jawdhir al-maani, pp. 480-483, 832-833, 1124-1125). Cette
aaion est considérée comme apocryphe par les doctcurs de la tradinon, car elle est
Pvee d'une chaîne de transmission valable (voir Sakhâwi, al-Magásid al-hasana, p. 327);
s lbn Arabi, bien qu'ayant conscience de ce fait, en authenüfie la validité confor-
12tau cdévoilementinitiatique» (Futihât, 11, p. 429; cf. Ajlùni, Kasihfal-khafä', I1, p.
hadu ad-Durar al-muntathira, p. 227). Pour le commentaire que lbn Arabi fait de ce
auc,Vvoir en particulier Futühát, II, pp. 232, 327, 399 et II, p. 267; Fustis, p. 201. C
S Michel Chodkiewicz, « Lollirande au Prophète" de Muhammad al-Burhänpun »,
Lonnaissance des Religions», vol. 4, no. 1/2 (1988), Pp. 3-33.
C laut pas oublier
que l'on vise ici l'essence du Prophète, la Hagiga muhammadiyya.
L'ouverture divine
140|
30, /35, 11.p. 60, et kitab al-ma'rifa, in Rasá'il lbn Arabt IV, éd. par Sa'id Abd a-ta
le.
BeyTouth 2004, p. 176. En outre, il a spécifiquement parlé du sir al-ulingyyu udans
al-alif(en Rasá'il Ibn Arabi, éd. par Mahmoud Ghourab, p. 47, trad.
The Book of
Alif (or) The Book of Unity», en Journal of ne
pai 1h al-Aral
u que t
OCey, n. 2, 1984, p. 20), et dans les Tadbirdt al-ilâhiyya, où il déclare
-sirr)
n Ipséité
CSt la fonction divine (ulühiyya) qui oscille entre Son Haecceite (il .
y a ) publié par Nyberg, Kleinere p.
181).
Schriflen des Ibn Arabi, Leiden 19
Dans ce qui est ulile pour le disciple tijání 141